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SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT

▼ DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ

> 2003 – 2013


AVERTISSEMENT

Le présent document a été établi à partir des volets régionaux élaborés au


sein d'instances de concertation régionales entre fin 2002 et mi 2004. A cette
époque, aucune décision n'ayant été prise quant à l'emplacement du futur
réacteur nucléaire EPR, dont l'implantation est aujourd'hui envisagée sur le
site de Flamanville (Basse Normandie), la capacité de production
correspondante n' a pas été prise en compte dans les hypothèses concernant
la production.

La prochaine mise à jour du Schéma de développement du réseau public de


transport prendra en compte le projet de réacteur EPR, son insertion dans le
système électrique, ainsi que les conclusions et enseignements des débats
publics qui auront été menés sur ces projets.
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013


Sommaire

1 QU’EST-CE QUE LE SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT ? 4

1.1 Une triple exigence 4

1.2 Insertion dans le processus prévisionnel 5

1.2.1 Les besoins énergétiques 5

1.2.2 Les besoins en infrastructures de transport 5

1.2.3 Du schéma de développement aux projets d’évolution du réseau 5

1.3 Modalités d’élaboration 6

1.4 Composition du document 6

2 LE RÉSEAU DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ


AUJOURD’HUI 7
2.1 Fonctions du réseau de transport dans le système électrique 7

2.1.1 Le réseau de grand transport et d’interconnexion à 400 000 volts 7

2.1.2 Les réseaux de répartition 225 000 volts et haute tension 7

2.2 Les enjeux du développement du réseau 7

2.2.1 Les objectifs du développement 7

2.2.2 Le contexte du développement du réseau 9

2.3 Caractéristiques du réseau en 2002 10

2.3.1 Encombrement du territoire 10

2.3.2 Dynamique de développement et croissance de la consommation 10

2.3.3 La pyramide des âges 11

3 CORPS D’HYPOTHÈSES 12

3.1 Hypothèses concernant la consommation 12

3.1.1 Une vision nationale basée sur une approche sectorielle… 12

3.1.2 … déclinée régionalement et complétée par une approche locale 14

3.2 Hypothèses concernant la production 15

3.2.1 Le parc de production aujourd’hui 15

3.2.2 Évolution du parc de production 15

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SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

3.3 Hypothèses concernant les échanges en Europe 19

3.4 Concertation sur les hypothèses 20

4 LES DIFFÉRENTS TYPES DE CONTRAINTES 21

4.1 Typologie 21

4.1.1 La sécurité d’alimentation 21

4.1.2 Le raccordement des clients 21

4.1.3 La performance technique et économique du système 21

4.1.4 Le maintien en conditions opérationnelles du patrimoine 21

4.1.5 Robustesse face aux phénomènes climatiques extrêmes 22

4.2 Détection des contraintes : méthode 23

4.2.1 Simulation des situations à risque 23

4.2.2 Analyse de la qualité de fourniture 25

4.2.3 Expertise des ouvrages 25

4.2.4 De la détection à la résolution des contraintes 26

5 EXPOSÉ DES CONTRAINTES DU RÉSEAU


À MOYEN / LONG TERME 27
5.1 Sécurité d’alimentation électrique 27

5.1.1 Des contraintes avérées levées par des projets à court terme 27

5.1.2 Des contraintes qui appelleront des réaménagements du réseau à moyen terme 29

5.2 Raccordement des clients 30

5.2.1 Raccordements de postes sources 30

5.2.2 Raccordements de clients identifiés 32

5.2.3 Raccordements de producteurs éoliens 33

5.3 Performance technique et économique du système 34

5.3.1 Difficultés d’évacuation de la production 34

5.3.2 Pénalisation des échanges transfrontaliers 35

5.4 Maintien en conditions opérationnelles du patrimoine 36

5.4.1 Des projets en cours d’instruction 36

5.4.2 Un diagnostic des besoins à poursuivre 38

5.5 Les contraintes sur le réseau de grand transport à 400 000 volts 38

5.5.1 Quelques contraintes relatives à la sécurité d’alimentation 38

5.5.2 Des goulets d’étranglement sur le réseau coûteux pour la collectivité 38

5.5.3 Une problématique de renouvellement encore relativement marginale 39

2
6 CONCLUSION 41

6.1 Un premier exercice 41

6.2 Les hypothèses 41

6.3 Les contraintes et les projets 42

6.4 Perspectives pour les exercices suivants 43

BIBLIOGRAPHIE 44

ANNEXE 1 45
CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE ET ADMINISTRATIF RELATIF AUX PROJETS DE RÉSEAU

ANNEXE 2 47
DESCRIPTION DES CONTRAINTES PAR RÉGION ADMINISTRATIVE

Région Alsace 48

Région Aquitaine 52

Région Auvergne 56

Région Basse-Normandie 60

Région Bourgogne 64

Région Bretagne 68

Région Centre 72

Région Champagne-Ardenne 76

Région Franche-Comté 80

Région Haute-Normandie 84

Région Île-de-France 88

Région Languedoc–Roussillon 92

Région Limousin 96

Région Lorraine 100

Région Midi-Pyrénées 104

Région Nord-Pas-de-Calais 108

Région Provence-Alpes-Côte d’Azur 112

Région Pays de la Loire 116

Région Picardie 120

Région Poitou-Charentes 124

Région Rhône-Alpes 128

3
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
D E T R A N S P O R T D '’ É L E C T R I C I T É > 2 0 0 3 – 2 0 1 3

▼ 1
Qu’est-ce que le Schéma
de développement ?
ssurer le développement des réseaux • une exigence réglementaire : la loi du 10 février

A
publics de transport et de distribution 2000 (cf. [1] page 44) prévoit l’élaboration d’un
de l’électricité constitue l’une des Schéma de développement du réseau public de
missions fondamentales du service transport qui tienne compte des Schémas de services
public de l’électricité, pour garantir collectifs de l’énergie(1) (cf. [2] page 44).

1 Les Schémas
de services collectifs ont un approvisionnement électrique de qualité sur l’en- La circulaire du 9 septembre 2002 (cf. [3] page 44)
été adoptés par décret
du 18 avril 2002. Ils semble du territoire. précise les grandes lignes de son contenu : le
traduisent la volonté de Les décisions en matière de développement du réseau Schéma de développement doit faire apparaître les
planification à long
terme de neuf politiques sont complexes, dans la mesure où elles font interve- zones du territoire national dites « zones de fragilité
publiques structurantes nir certains paramètres dont RTE, gestionnaire du électrique », pour lesquelles le renforcement ou le
pour l’aménagement du
territoire, en intégrant réseau public de transport, n’a pas la maîtrise. Il s’agit, développement du réseau public de transport
les impératifs du
pour l’essentiel, de la croissance de la demande d’électricité sera vraisemblablement nécessaire à un
développement durable.
Le Schéma de l’énergie d’électricité d’une part, et des décisions concernant horizon de dix à quinze ans, en vue de satisfaire les
a pour objectifs une
meilleure exploitation
les moyens de production (création de nouveaux besoins des consommateurs ou des producteurs ;
des ressources locales moyens de production, modalités d’utilisation des • une exigence de concertation : l’accord
d’énergie et la relance
des efforts d’utilisation centrales) d’autre part. Par ailleurs, la création de nou- « Réseaux électriques et environnement » signé
rationnelle de l’énergie velles lignes électriques soulève le plus souvent des début 2002 (cf. [4] page 44) insiste sur la nécessaire
dans les transports,
l’industrie et les activités questions difficiles en matière d’insertion environne- concertation conduite en amont des projets de déve-
résidentielles et mentale. loppement des réseaux. Le Schéma de développe-
tertiaires. Il procède
d’un diagnostic des Le développement du réseau public de transport doit ment constitue l’outil indispensable de dialogue et de
perspectives d’évolution
donc s’inscrire dans une démarche de planification, réflexion pour permettre, en concertation, d’aboutir
de la demande, de la
situation des différentes de manière à anticiper l’apparition de ces difficultés, à une vision partagée des « zones de fragilité électri-
régions au regard des
enjeux de production
voire à les retarder. Cette démarche doit ensuite per- que ». Pour cela, un lieu unique de concertation,
et de consommation mettre de mieux justifier les projets de développe- dont le fonctionnement est articulé avec celui des
d’énergie, des potentiels
d’économie d’énergie ment du réseau public de transport. Dans cette opti- Conférences régionales d’aménagement et de déve-
et de valorisation des que, la loi du 10 février 2000 (cf. [1] page 44) de loppement du territoire (CRADT), est défini régiona-
énergies décentralisées
susceptibles d’être modernisation du service public de l’électricité, qui lement. La circulaire du 9 septembre 2002 précise les
développés, et des fixe les conditions de la mise en place du marché de modalités d’organisation des instances de concerta-
conséquences attendues
des accords de Kyoto l’électricité, a prévu l’élaboration par RTE d’un tion, et indique, en outre, dans quelles conditions
sur cette politique.
Schéma de développement du réseau public de trans- cette concertation se poursuit de façon approfondie,
port de l’électricité, présentant une vision globale des autour de chacun des projets destinés à résoudre les
contraintes du réseau de transport à un horizon de contraintes d’alimentation (voir annexe 1) ;
moyen / long terme. Conformément à la loi, ce • une exigence de vision à long terme de l’évo-
schéma est établi tous les deux ans, et est approuvé lution des réseaux : la durée de vie des ouvrages
par le ministre chargé de l’Énergie, après avis de la de réseau (de l’ordre d’une cinquantaine d’années),
Commission de régulation de l’énergie (CRE). l’importance des coûts d’investissements associés et
leurs délais de réalisation (de l’ordre de six à sept ans
1.1 UNE TRIPLE EXIGENCE pour les lignes aériennes, voire une dizaine d’années
dans certains cas) conduisent, en dépit d’un futur
Le schéma de développement du réseau public de incertain, à inscrire les décisions dans un cadre de
transport d’électricité répond à trois exigences prin- cohérence à long terme partagé par tous les acteurs
cipales : impliqués dans cette problématique.

4
1.2 INSERTION DANS LE PROCESSUS PRÉVISIONNEL
Le Schéma de développement s’insère dans une de l’évolution du système électrique, que l’on peut
logique globale de prévisions à moyen / long terme résumer par le schéma suivant :

BILAN PRÉVISIONNEL - ÉTUDES PROSPECTIVES

PROGRAMMATION SCHÉMA DE
PLURIANNUELLE DÉVELOPPEMENT DU SCHÉMAS DE
DES INVESTISSEMENTS RÉSEAU PUBLIC SERVICES
DE PRODUCTION DE TRANSPORT COLLECTIFS

AUTORISATIONS APPELS AUTORISATIONS


DE PROJETS
DE PROJETS D'OFFRE
DE LIGNES

1.2.1 Les besoins énergétiques le réseau à un horizon de dix à quinze ans, et recen-
En premier lieu, l’article 6 de la loi du 10 février 2000 sées dans le Schéma de développement du réseau de
prévoit la réalisation d’un « Bilan prévisionnel » (cf. [5] transport d’électricité.
page 44). À travers l’examen de scénarios contrastés Inversement, l’identification de ces contraintes dans le
des perspectives de croissance de la demande et Schéma de développement peut orienter le choix de
d’évolution des moyens de production à long terme, la localisation des futurs moyens de production qui
le Bilan prévisionnel établit un diagnostic prospectif figurent dans la Programmation pluriannuelle des
de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité, investissements de production. En effet, l’installation
évalue les besoins en nouvelles capacités de produc- d’une production sur un site adéquat peut être de
tion pour assurer dans la durée la sécurité d’approvi- nature à limiter les contraintes sur les ouvrages du
sionnement au niveau national. réseau, en rééquilibrant la circulation des flux d’élec-
Le ministre chargé de l’Énergie s’appuie notamment tricité dans une zone donnée. Par ailleurs, les élé-
sur le Bilan prévisionnel et les Schémas de services col- ments apportés par le Schéma de développement
lectifs de l’énergie pour élaborer la Programmation permettent d’expliciter les besoins éventuels en
pluriannuelle des investissements de production moyens de production induits par les faiblesses loca-
(cf. [6] page 44), qui fixe les objectifs en matière de les des réseaux.
développement de moyens de production par filière,
c’est-à-dire par énergie primaire et technique de pro- 1.2.3 Du Schéma de développement
duction. L’atteinte de ces objectifs s’appuie sur un sys- aux projets d’évolution du réseau
tème d’autorisation de projets et, le cas échéant, sur Si le Schéma de développement n’a pas pour voca-
des appels d’offres portant sur les filières ou techni- tion de proposer les solutions possibles à tous les pro-
ques dont le développement par les opérateurs serait blèmes identifiés, il présente néanmoins les projets en
inférieur aux objectifs de puissance minimale requise. cours de concertation ou d’instruction réglementaire,
destinés à résorber des contraintes avérées ou suscep-
1.2.2 Les besoins en infrastructures tibles d’apparaître à court terme.
de transport En complément, des études approfondies sont entre-
Les études de développement du réseau de transport prises par RTE, afin d’étudier toutes les solutions per-
s’appuient sur un corps d’hypothèses élaboré par RTE mettant de résoudre les autres contraintes pour les-
à partir du Bilan prévisionnel, de la Programmation plu- quelles un projet n’a pas encore été identifié. Ces étu-
riannuelle des investissements de production, et de des permettent de faire émerger le projet qui réalise
données recueillies localement. Ces études permettent le meilleur compromis entre coût, efficacité et inser-
d’identifier les contraintes susceptibles d’apparaître sur tion environnementale.

5
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Après vérification de l’opportunité du projet par les tion de la consommation d’électricité et de la produc-
services de l’État, une concertation préalable spécifique tion de la région, qui tient compte des Schémas de ser-
est organisée afin de définir, avec les élus et les associa- vices collectifs de l’énergie et de la Programmation plu-
tions représentatifs des populations concernées, les riannuelle des investissements de production ;
caractéristiques du projet ainsi que les mesures d’inser- • l’ensemble de ces données permet de constituer une
tion environnementale et d’accompagnement. Le dos- carte des « zones de fragilité électrique », existantes ou
sier résultant de cette concertation précise dans quelle à venir, mettant en évidence toutes les zones de la
mesure le projet s’inscrit dans les orientations du région pour lesquelles le renforcement ou le développe-
Schéma de développement préalablement établi, ou, le ment du réseau de transport sera vraisemblablement
cas échéant, expose les besoins nouveaux à satisfaire nécessaire, pour la bonne desserte de l’ensemble des
qui n’avaient pas pu être pris en compte dans le clients ;
Schéma. Ce n’est qu’à l’issue de ce processus que l’État • enfin, la liste des projets de développement du réseau
délivre les autorisations nécessaires à la réalisation du déjà en cours de concertation ou d’instruction régle-
projet (voir annexe 1). mentaire est proposée, en regard des contraintes élec-
triques identifiées.
1.3 MODALITÉS L’élaboration des volets régionaux du Schéma de déve-
loppement, pour ce premier exercice, s’est déroulée sur
D’ÉLABORATION
une période d’une année, comprenant la mise en place
La circulaire du 9 septembre 2002 (cf. [3] page 44) pré- ou, selon le cas, la réactivation des instances de concer-
cise les modalités d’élaboration du Schéma de dévelop- tation, puis la tenue des réunions techniques propre-
pement. En premier lieu, celui-ci est conçu à l’échelon ment dites.
régional. Dans cet objectif, une instance régionale de Le présent document a été réalisé à partir des volets
concertation est mise en place, soit à travers une com- régionaux. Après avoir recueilli l’avis de la Commission
mission dépendant de la Conférence régionale d’amé- de régulation de l’énergie le 9 décembre 2004, il a été
nagement du territoire (CRADT), soit — en articulation approuvé par le ministre en charge de l’Énergie le 4 avril
avec la CRADT — par le Comité régional de concerta- 2005.
tion, dans le cas où une telle instance fonctionne déjà.
Dans tous les cas, la CRADT est consultée et prononce 1.4 COMPOSITION
un avis sur le volet régional du Schéma de développe-
DU DOCUMENT
ment.
L’instance chargée de l’élaboration du Schéma, pilotée Le présent document s’appuie sur l’ensemble des
par le préfet de région, est organisée autour de l’en- volets régionaux élaborés au sein des instances régio-
semble des acteurs susceptibles d’être concernés par le nales de concertation. Après un tour d’horizon des
développement du réseau : représentants de l’État, des principaux enjeux liés au réseau de transport et à son
élus, des responsables socioprofessionnels, représen- développement, et une présentation du réseau de
tants de RTE, des distributeurs, des producteurs régio- transport existant (chapitre 2), les principales hypothè-
naux, des associations agréées de protection de l’envi- ses concernant l’évolution de la consommation et de
ronnement. la production d’électricité, ainsi que les principes
Les volets régionaux du Schéma de développement méthodologiques utilisés pour les élaborer sont expo-
issus de la concertation sont bâtis autour des principes sés au chapitre 3.
suivants : Le chapitre 4 propose une classification des contraintes
• à partir de l’état des lieux du réseau électrique régio- à résoudre, et décrit la façon dont elles sont détectées
nal existant et des objectifs en matière de développe- dans les études prospectives menées par RTE. Les prin-
ment du réseau, le schéma se projette à un horizon de cipales contraintes, identifiées aujourd’hui à moyen /
dix à quinze ans. Les évolutions de ce réseau dépendent long terme, et les projets en cours de concertation ou
évidemment de certains paramètres sur lesquels un d’instruction réglementaire permettant d’en résoudre
consensus doit être établi dans le cadre des instances de une partie, sont ensuite décrits au chapitre 5. En
concertation. Il s’agit, en particulier, du corps d’hypo- annexe 2, figure une synthèse région par région des
thèses permettant d’estimer les perspectives d’évolu- volets régionaux. ■

6
6
Le réseau de transport

2
d’électricité aujourd’hui
À la sortie des principales centrales de production, • d’assurer un secours mutuel entre pays intercon-
l’électricité est portée à très haute tension (400 000 nectés dès que l’un d’eux enregistre un déficit de
et / ou 225 000 volts), afin de pouvoir être transpor- production ou une surconsommation impromptue,
tée sur de longues distances. Jusqu’au consomma- afin de limiter les risques d’incidents généralisés ;
teur final, l’énergie électrique circule en empruntant • de permettre des échanges d’énergie sur l’ensem-
différents réseaux de lignes aériennes et souterraines ble du territoire français et avec les pays voisins, dans
de niveaux de tension décroissants : le réseau de le cadre du marché européen de l’électricité.
transport d’électricité au niveau national et régional,
exploité par RTE, puis les réseaux de distribution des 2.1.2 Les réseaux de répartition
collectivités locales exploités par les distributeurs 225 000 volts et haute tension
d’électricité. Les ouvrages de tension à 63 000, 90 000 et
225 000 volts constituent les réseaux de répartition
2.1 FONCTIONS DU RÉSEAU qui jouent un rôle d’irrigation régionale : ils achemi-
nent l’énergie électrique depuis les postes de trans-
DE TRANSPORT DANS
formation 400 000 volts et les groupes de produc-
LE SYSTÈME ÉLECTRIQUE tion qui leur sont directement raccordés, vers les
Avec ses 100 000 kilomètres de lignes aériennes et postes sources des distributeurs. Les grands clients
(2)
souterraines, le réseau de transport d’électricité est industriels sont également raccordés directement


2 Plusieurs niveaux de
au cœur du système électrique, et assure une dou- aux réseaux de répartition. tension composent ce
réseau : 63 000, 90 000,
ble fonction d’interconnexion :
225 000 et 400 000 volts,
• au niveau national, l’interconnexion des réseaux 2.2 LES ENJEUX et, de façon plus
marginale, les ouvrages
publics de distribution et des installations de produc-
DU DÉVELOPPEMENT à 150 000 volts.
tion ;
• au niveau international, l’interconnexion avec les
DU RÉSEAU
réseaux de transport des pays voisins, ainsi que le 2.2.1 Les objectifs du développement
raccordement des consommateurs finals qui ne La mission de développement du réseau de trans-
peuvent être raccordés à un réseau public de distri- port, telle que définie par la loi du 10 février 2000
bution. modifiée (article 2) relative à la modernisation et au
développement du service public de l’électricité,
2.1.1 Le réseau de grand transport consiste à assurer :
et d’interconnexion à 400 000 volts • la desserte rationnelle du territoire national dans le
Le réseau 400 000 volts assure le transport de l’éner- respect de l’environnement, et l’interconnexion avec
gie à travers tout le territoire français. Il alimente les les pays voisins ;
grandes zones de consommation et assure égale- • le raccordement et l’accès à ce réseau dans des
ment l’interconnexion avec les pays limitrophes ; les conditions non discriminatoires.
groupes de production les plus puissants y sont rac-

cordés directement. L’article 15 de la loi précise notamment que « le ges- 3 Sécurité au sens des
personnes et des biens
Ses principales fonctions sont : tionnaire du réseau de transport assure à tout ins-
• d’assurer l’équilibre entre production et consom- tant l’équilibre des flux d’électricité sur le réseau,
mation d’électricité à l’échelle du territoire national, ainsi que la sécurité(3), la sûreté et l’efficacité de ce
et de compenser les déséquilibres intra et interrégio- réseau, tout en tenant compte des contraintes tech-
naux et internationaux ; niques qui pèsent sur celui-ci ».

7
7
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Réseau très haute tension Câble souterrains moyenne tension


Centrale de
production Sous-station SNCF Réseau moyenne tension

Poste de transformation Poste source haute tension /


Transformateur
très haute tension / moyenne tension
moyenne tension /
haute tension Réseau haute tension basse tension

La sûreté et la sécurité nécessitant des travaux de maintien en condition


Garantir la sûreté et la sécurité du système électrique opérationnelle, pour lesquels peut se poser la ques-
consiste à en maîtriser l’évolution et les réactions tion du renouvellement, ou de travaux lourds de
face aux différents aléas dont il est l’objet : courts- réhabilitation. RTE s’assure enfin du dimensionne-
circuits, évolution imprévue de la consommation, ment adéquat des ouvrages ;
indisponibilité d’ouvrages de transport ou de pro- • la sûreté de fonctionnement qui consiste à réduire
duction, agressions extérieures. le risque d’incidents de grande ampleur, pouvant
conduire, dans des cas extrêmes, à une coupure de
On distingue : l’alimentation électrique généralisée à l’ensemble
• la sécurité d’alimentation, c’est-à-dire la faculté du pays ou à une vaste zone. Dans cet objectif, la
d’alimenter les consommations raccordées au réseau prise en compte des événements climatiques de ces
à partir des centrales de production en respectant les dix dernières années, et le retour d’expérience des
engagements de qualité de fourniture de RTE vis-à- tempêtes de l’hiver 1999 ont conduit RTE à engager
vis de sa clientèle, y compris en cas de perte d’un une politique nationale de sécurisation des ouvra-
ouvrage. La perte d’un ouvrage peut être consécu- ges du réseau de transport d’électricité. D’autres
tive à un aléa d’origine externe (agression extérieure types d’incidents de grande ampleur peuvent
d’origine humaine ou climatique) ou à une panne conduire à un écroulement généralisé du réseau, et
(défaillance imprévisible d’équipements). Plus parti- sont liés à des phénomènes (surcharges en cascade,
culièrement, RTE veille à un bon niveau de fiabilité écroulement de la tension ou de la fréquence, rup-
de ses ouvrages par des actions de maintenance ture de synchronisme) qui peuvent se succéder ou
courante, et surveille étroitement les ouvrages se superposer. Pour s’en prémunir, RTE met en

8
œuvre des dispositions notamment au niveau de manière générale, que la consommation électrique
l’exploitation, qui ne relèvent pas d’actions de déve- du pays est liée au contexte économique (crois-
loppement du réseau, et ne sont donc pas exposées sance), et au comportement individuel des consom-
dans le Schéma de développement. mateurs, le rythme de développement des usages
émergents de l’électricité (informatique, hi-fi…),
L’efficacité du réseau tout comme l’impact des politiques de maîtrise de la
Dans le cadre de la mise en place d’un marché demande est extrêmement difficile à anticiper.
concurrentiel européen, RTE doit assurer, au moindre Toutefois, des analyses sont conduites régulièrement
coût pour la collectivité, le raccordement et l’accès par RTE, s’appuyant sur des projections concernant
des utilisateurs au réseau, qu’ils soient directement l’évolution des différents secteurs de l’économie,
connectés au réseau du territoire national métropoli- menées au niveau national et enrichies par la
tain, ou qu’ils y accèdent via l’utilisation des intercon- connaissance détaillée du tissu économique local
nexions. Pour cela, il doit s’efforcer de limiter les per- (voir chapitre 3.1).


4 Les pertes sur
tes(4) sur le réseau et les congestions. Les phénomè-
les ouvrages sont liées à
nes de congestions sont liés à des insuffisances de L’instauration de la concurrence dans le domaine de l’échauffement des
conducteurs lors
capacité des ouvrages qui peuvent amener le ges- la production d’électricité, initiée par la directive
du passage des flux
tionnaire du réseau à modifier les programmes d’ap- européenne sur le marché intérieur de l’électricité d’énergie (effet Joule).

pel déclarés préalablement par les producteurs, ou à (cf. [8] page 44), puis instituée par la loi du 10 février
limiter des échanges sur les interconnexions interna- 2000, engendre de nouvelles incertitudes, tout par-
tionales dans certaines directions géographiques ; ce ticulièrement dans les domaines de l’évolution du
qui pénalise la fluidité du marché. parc de production et des échanges transfrontaliers
(voir chapitres 3.2 et 3.3).
RTE veille à tout moment, en exploitation comme au Il est donc particulièrement important d’intégrer au
stade des études de développement du réseau, au mieux les informations émanant des producteurs
respect des objectifs exposés ci-dessus. Les études quant à la stratégie d’évolution de leur parc, en
de développement consistent à développer une ou sachant qu’elles revêtent non seulement un carac-
plusieurs visions prospectives de l’évolution du sys- tère confidentiel, mais subissent de plus un manque
tème électrique, à identifier les zones où la sécurité, de visibilité dans un contexte de recomposition du
la sûreté ou l’efficacité du réseau risquent de se marché et d’apparition de nouvelles normes envi-
dégrader, et à en déduire les actions les plus effica- ronnementales, susceptibles de peser sur le choix
ces à mettre en œuvre sur le réseau (renforcement des technologies de production. Une autre incerti-
d’ouvrages, remplacements d’équipements, inser- tude tient au caractère européen du marché, qui
tion de nouveaux dispositifs). rend la vision nationale très dépendante du déve-
loppement des échanges d’électricité intracommu-
2.2.2 Le contexte du développement nautaires, et s’accompagne d’une multiplication des
du réseau acteurs qui rend plus difficile la constitution d’une
vision globale.
Un avenir incertain
Concevoir une vision du développement du système Dans le souci de la préservation
électrique suppose de disposer d’une méthodologie de l’environnement
de prévision des grandeurs caractéristiques du sys- Le dernier accord « Réseaux électriques et environ-
tème électrique. Or l’évolution de ces grandeurs est nement », signé début 2002, met l’accent sur l’in-
entachée par un faisceau d’incertitudes qui rendent sertion du réseau dans l’environnement, tout en veil-
l’exercice de prévision délicat. lant à en maîtriser le coût pour la collectivité.

En premier lieu, il n’est pas envisageable de prévoir Il contient un ensemble d’engagements et de recom-
avec exactitude l’évolution des niveaux de consom- mandations qui portent sur les points suivants :
mation des différents clients, a fortiori à un horizon • une adaptation du réseau aux besoins, en optimi-
d’une dizaine d’années. Si l’on peut considérer, de sant d’abord les infrastructures existantes, et en

9
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

prolongeant la durée de vie des ouvrages existants 2.3.2 Dynamique de développement


pour éviter d’en créer de nouveaux ; et croissance de la consommation
• une réduction de la part des réseaux aériens dans Le graphe ci-dessous retrace l’évolution du kilomé-
la longueur totale du réseau public de transport trage de réseau en fonction de l’évolution de la
d’électricité ; consommation au cours du temps.
• une meilleure insertion des ouvrages dans le pay-
Évolution du réseau RTE avec la
sage ;
consommation
• une maîtrise des impacts des travaux ;
• une indemnisation du préjudice visuel causé aux 1978 1982 1990 1995 2002

longueur des files des pylônes (km)


141 TWh 261 TWh 350 TWh 397 TWh 449 TWh
riverains propriétaires d’habitations à proximité des 50 000
réseaux
40 000
réseaux 400 et 225 kV ; 63 et 90 kV
30 000
• une attention particulière portée à l’urbanisation réseaux
20 000 225 et 150 kV
au voisinage des lignes aériennes de tension supé-
10 000 réseaux
rieure ou égale à 130 kV ; 0
400 kV

114 159 208 261 328 383 410 449


• la mise en œuvre de mesures d’insertion et d’ac-
consommation (TWh)
compagnement correspondant aux attentes de la
collectivité, dans le cadre d’une concertation sur Le développement du réseau de grand transport à
chaque projet (voir annexe 1). 400 000 volts a connu une forte croissance sur une
décennie à partir de la fin des années soixante-dix,
2.3 CARACTÉRISTIQUES accompagnant le développement de la production
nucléaire. Une accélération des investissements sur
DU RÉSEAU EN 2002
les niveaux de tension 90 000 et 63 000 volts a été
2.3.1 Encombrement du territoire consécutive à la mise en œuvre, à partir de la fin
Sur l’ensemble du territoire national, les longueurs des années quatre-vingt, d’une politique d’amélio-
des files de pylônes de lignes aériennes et de liaisons ration de la qualité de fourniture, qui a abouti à un
souterraines (63, 90, 150, 225 et 400 kV) représen- niveau de qualité globalement satisfaisant sur tout
taient, fin 2002, tous propriétaires confondus : le territoire.
Longueur totale des liaisons Longueur totale
(files de pylônes et de circuits Si la construction du réseau de transport a accom-
liaisons souterraines) (aériens et souterrains) pagné le développement économique et la
400 kV 13 142 km 20 906 km consommation d’électricité sur l’ensemble du terri-
150 / 225 kV 23 406 km 28 525 km toire au cours des vingt dernières années, la lon-
63 / 90 kV 49 074 km 59 141 km gueur du réseau, tous niveaux de tension confon-
Les liaisons double ternes représentent les deux tiers dus, a peu augmenté en regard de la consomma-
des liaisons aériennes 400 kV, contre un cinquième tion.
environ pour les liaisons de tension inférieure. Cette évolution traduit notamment une couverture
relativement mature et homogène du territoire,
Les caractéristiques des postes, tous propriétaires ainsi qu’une utilisation de plus en plus importante
confondus (postes de transport et de transforma- du réseau existant.
tion), sont les suivantes :
Longueur du réseau rapportée à la
Tension primaire Nombre de postes Nombre de Puissance de consommation
transformateurs* transformation
1986 1995
302 TWh 397 TWh
400 kV 166 263 118 771 MVA 140.0
encombrement du réseau (km/TWh)

150 / 225 kV 728 1 201 107 533 MVA 120.0


réseaux
63 / 90 kV 2 923 74 2 479 MVA 100.0 63 et 90 kV

80.0
réseaux
60.0 225 et 150 kV
* Transformateurs propriété de RTE.
40.0
La carte (page 11) représente l’ensemble du réseau réseaux
20.0 400 kV
de transport, tous niveaux de tension confondus. 250.0 300.0 350.0 400.0 450.0 500.0
consommation (TWh)

10
Le réseau de transport
d’électricité RTE

Réseau 400 kV
Réseau 225 kV

Réseau 150 kV
Réseau 90 kV
Réseau 63 kV
Réseau < 45 kV

0 100 200 Km

2.3.3 La pyramide des âges


Le développement progressif du réseau, au fur et à
mesure de la croissance de la consommation, Pyramide des âges du réseau de transport
conduit à une large plage des âges des différents
ouvrages qui composent le réseau actuel. La pyra- 81 ans et +
réseaux
76 - 80 ans
mide des âges montre que près de 12 000 kilomè- 63 000 et
71 - 75 ans 90 000 V
tres de réseau, essentiellement 63 000 et 66 - 70 ans réseaux
61 - 65 ans 225 000 et
90 000 volts, ont plus de cinquante ans en 2002, 56 - 60 ans
150 000 V
réseaux
et autant appartiennent à la tranche 41 – 50 ans. 51 - 55 ans 400 000 V
46 - 50 ans
Ces ouvrages anciens ne sont pas nécessairement 41 - 45 ans
obsolètes, mais ces chiffres expliquent la montée 36 - 40 ans
31 - 35 ans
en puissance de la question du vieillissement du 26 - 30 ans
21 - 25 ans
réseau. Les lignes et postes représentent des inves-
16 - 20 ans
tissements lourds, et ont une durée de vie relative- 11 - 15 ans
6 - 10 ans
ment longue qui peut être prolongée largement
1 - 5 ans
au-delà de cinquante ans, moyennant des opéra- 0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000

tions de réhabilitation. ■ Longueur de files de pylône / cables souterrains (km)

11
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

▼ 3 Corps d’hypothèses
es besoins d’évolution du réseau de 3.1.1 Une vision nationale basée

L

5 D’autres sources transport d’électricité à moyen / long sur une approche sectorielle…
d’informations sont
terme sont étroitement liés à l’évolution
également utilisées :
suivi des consommations de la consommation, des échanges Prévisions en énergie
réalisées par le Ceren,
statistiques publiques
entre pays, et de la consistance du parc La répartition sectorielle des consommations
émanant en particulier de production, c’est-à-dire aux perspectives de déve- Les prévisions d’évolution de la consommation à
de l’Insee.
loppement économique et aux choix politiques en long terme à la maille du pays reposent sur une
matière énergétique. L’élaboration d’un corps d’hy- approche sectorielle de la demande d’électricité,
pothèses constitue le préalable indispensable à tout c’est-à-dire sur la connaissance détaillée de la répar-

6 Ces valeurs
sont également corrigées exercice prévisionnel réalisé par RTE. tition par usage des consommations réalisées dans
de l’effet « tarifaire », les différents secteurs de l’économie. Pour cela, RTE
qui incite certains
utilisateurs 3.1 HYPOTHÈSES s’appuie sur un historique des consommations qui
à réduire leur résulte de la mesure directe des livraisons des clients
consommation les jours CONCERNANT
de forte demande. raccordés au réseau de transport, et d’informations
LA CONSOMMATION issues des fournisseurs d’énergie(5).
L’évolution de la consommation d’électricité résulte La consommation d’électricité étant très sensible aux
de la conjugaison de facteurs hétérogènes : la démo- conditions climatiques (principalement en raison du

7 Les principales graphie, l’activité économique, le comportement des fort taux d’équipement des ménages français en
incertitudes sur
utilisateurs, le progrès technique source de meilleure chauffage électrique), les valeurs de consommations
la prévision en énergie
résultent de la efficacité énergétique, les nouveaux usages de l’élec- réalisées doivent être corrigées des aléas sur la tem-
connaissance encore
insuffisante des
tricité, les parts de marché entre énergies. pérature. Pour être comparables d’une année sur
différents usages Pour une zone d’étude donnée, ces différents fac- l’autre, les valeurs des consommations sont donc
spécifiques de
l’électricité dans le teurs vont interagir d’une façon particulière en fonc- ramenées aux conditions climatiques « normales »
résidentiel et le tertiaire tion des caractéristiques socio-économiques ou géo- de températures, ces normales étant basées sur des
et de leur évolution. Un
accord de collaboration graphiques locales ; ce qui conduit à une certaine moyennes fournies par Météo France. Ces valeurs
entre RTE et l’Ademe a complexité des exercices prospectifs sur l’évolution corrigées sont alors représentatives de l’évolution
pour but d’affiner la
connaissance de ces de la consommation. Pour établir ses prévisions, RTE réelle de la consommation. Ainsi, en 2002, année
usages, afin d’améliorer
cherche donc à combiner plusieurs approches, en relativement douce, la consommation(6) intérieure
la robustesse des
prévisions en énergie. tenant compte de l’étendue géographique de la représentait 449 TWh (milliards de kilowattheures).
zone d’étude et des horizons temporels examinés. Corrigée, elle représentait 461 TWh.
Dans un premier temps, le Bilan prévisionnel permet La répartition sectorielle de la consommation brute

8 Les actions d’établir un cadre de cohérence au niveau national, en 2002 s’établissait selon le graphe ci-dessous :
de maîtrise de
la demande ont pour en faisant émerger un scénario de référence sur
objectif de diminuer lequel se fondent les études de développement du Consommation France 2002 : 449 TWh
la consommation
d’énergie, notamment réseau réalisées par RTE. Il examine pour cela un très
3% Energie
lors des pointes locales grand nombre de scénarios, basés sur des tendances 1% 7%
de consommation, par 32% Industrie
exemple par des en matière d’évolutions économiques, sociales et 31%
Tertiaire
incitations à l’utilisation
politiques à long terme. Domestique
d’équipements plus
économiques. Agriculture

Transports
26%

12

Cette répartition sectorielle recouvre en fait des dis- croissance de la consommation annuelle d’énergie 9 Il faut noter que
parités locales importantes et, dans certains départe- électrique de 1,3 % par an pour la décennie le choix d’un scénario
plutôt qu’un autre influe
ments, la répartition sectorielle des consommations 2000–2010, essentiellement tirée par les secteurs ter- surtout sur les
contraintes liées
est beaucoup plus contrastée. L’est de la France et la tiaire et résidentiel, reflétant en particulier l’accéléra-
à la capacité du réseau
région Rhône-Alpes ont une forte dominante indus- tion du développement des nouveaux usages de l’élec- (voir chapitre 5). Qui
plus est, compte tenu
trielle (jusqu’à 70 % pour certains départements), tricité (informatique, hi-fi). Si cette prévision constitue
des faibles écarts entre
alors que la part du secteur résidentiel est majoritaire une moyenne sur la décennie, des écarts peuvent sur- les taux de croissance
des différents scénarios,
dans les régions du Sud (Var, Languedoc-Roussillon, venir selon les années. La tendance pourrait notam- le choix de R1 ou R3 se
Midi-Pyrénées). En Île-de-France, c’est le secteur ter- ment être légèrement plus élevée en début de période, traduirait
essentiellement par une
tiaire qui marque le plus fort développement, avec si la dynamique observée en 2003 dans le secteur rési- anticipation ou un
une part de 43 %. dentiel se poursuivait. L’inflexion à la baisse à partir de décalage dans le temps
de la mise en œuvre des
2010 est liée, d’une part à une saturation du taux solutions palliant les
fragilités de capacité.
Les scénarios d’évolution d’équipement des ménages, et d’autre part aux pro-
Des scénarios de prévision de la demande énergéti- grès technologiques qui favorisent l’efficacité énergéti-
que par secteur sont ensuite élaborés à partir d’hy- que (baisse des consommations unitaires des équipe-
pothèses en matière d’évolutions d’activités, d’usa- ments ménagers, réglementation thermique condui-
ges, de consommations unitaires ou d’équipements. sant à une meilleure isolation des habitations…).
Cette approche permet de distinguer les facteurs Le tableau suivant indique les prévisions d’évolution
explicatifs de la consommation d’énergie, et de des consommations énergétiques (en milliards de
mesurer directement en termes d’énergie l’impact kilowattheures) établies pour le Bilan prévisionnel
d’hypothèses différenciées concernant un paramètre 2003(10):
(7)
explicatif donné .
Consommations annuelles Taux de croissance moyen
L’élaboration des scénarios étudiés dans le cadre du de la France (TWh) annuel sur la période
Bilan prévisionnel s’appuie notamment sur les travaux
Année 2000 2010 2015 2000–2010 2010–2015
du Commissariat au plan (cf. [13] page 44). Les jeux
d’hypothèses détaillées d’évolution couvrent trois scé- Consommation ou
taux de croissance 451 513 536 1,3 % 0,9 %
narios d’orientations économiques, sociales et politi-
ques à l’horizon 2020, qui tiennent compte en parti-

10 L’exercice précédent
culier des actions de maîtrise de la demande d’électri- du Bilan prévisionnel,
réalisé par RTE en 2001,
cité, avec des déclinaisons différentes selon les scéna- Prévisions en puissance
prévoyait des taux de
(8)
rios : Les prévisions énergétiques établies à la maille natio- croissance légèrement
inférieurs, avec une cible
• un scénario dit « R1 » caractérisé par une baisse nale sont ensuite converties en prévisions en puis- en 2010 de 502 TWh. Cet
sensible du niveau d’intervention de l’État en France, sance, grâce à l’utilisation de modèles de courbes de écart d’une dizaine de
térawattheures
le marché devenant l’élément déterminant dans les charge sectorielles types. Ces courbes de charge à l’horizon 2010 entre
mutations de la société française ; indiquent, pour chaque secteur d’activité économi- les deux exercices
de prévision s’explique
• un scénario dit « R2 » se situant dans la continuité que, les profils des variations de la puissance appe- d’une part par la
de l’intervention actuelle de l’État dans l’économie lée par palier horaire. revalorisation des usages
émergents de l’électricité
nationale ; Les études de développement du réseau s’appuient dans le secteur
résidentiel, et d’autre part
• un scénario dit « R3 » correspondant à un État très en effet sur des données en puissance plutôt qu’en
par la prise en compte des
interventionniste, notamment en matière écologi- énergie, ces dernières ne suffisant pas pour évaluer dernières années de
réalisation (1999–2001),
que et environnementale. les contraintes sur le réseau. Les données en énergie dont les consommations
Le scénario médian R2 est le scénario de référence sont liées à la quantité d’électricité consommée sur se sont avérées
supérieures aux
utilisé par RTE dans les études de développement du une période de temps donnée, alors que c’est la prévisions.
réseau de transport(9). confrontation des valeurs des puissances consom-

11 En particulier
mées à chaque instant, avec les capacités réelles des les contraintes relatives
Pour la période 1996–2002, la croissance moyenne ouvrages, qui permet d’identifier ces contraintes(11). à la sécurité
d’alimentation
de la consommation France corrigée s’est établie à Ainsi, pour une période donnée, un même niveau de d’une zone, ou à la
1,8 % par an en moyenne, avec une nette inflexion consommation énergétique peut révéler des niveaux performance technique
et économique
à partir de 2001. Le Bilan prévisionnel retient une puissances appelées très contrastés. du système.

13
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

À titre d’illustration, le graphe ci-dessous met en évi- En premier lieu, les prévisions de puissance élaborées

12 Le taux de croissance dence les consommations journalières de deux au niveau national (voir chapitre précédent) sont
de chaque zone se
clients dont la consommation énergétique annuelle réparties par grandes zones géographiques, en s’ap-
déduit du taux de
croissance moyen réalisé est comparable — de l’ordre de 300 MWh — mais puyant sur une analyse prospective du poids de cha-
sur les cinq dernières
années, modulé par la
dont les profils de puissance sont très contrastés. cune d’elles dans la consommation nationale : on
croissance nationale L’une des courbes de charge (rouge) est relativement détermine alors un taux de croissance de chacune de
prévisionnelle.
stable, et varie faiblement autour d’une puissance ces zones(12) et des prévisions en puissance (« enve-
de 12 MW environ. Cette courbe correspond à une loppes régionales »), pour les horizons de temps
usine de fabrication fonctionnant en continu. En considéré.
revanche, la deuxième courbe (bleue) reflète une Les gestionnaires de réseau de distribution fournis-
demande de puissance très variable sur la journée, sent ensuite à RTE, lors d’enquêtes annuelles, leurs
avec des pics à plus de 35 MW, et un minimum à 0 : prévisions de soutirage pour plusieurs points horai-
elle représente l’alimentation d’une sous-station res des six années à venir. Ces données sont complé-
SNCF. tées par des hypothèses sur le soutirage des
consommateurs directement raccordés sur le réseau
Comparaison des puissances journalières
de transport. Les ingénieurs de RTE chargés des pré-
de deux clients
visions de consommation rendent ces données
40
cohérentes avec les enveloppes régionales précé-
35
demment établies.
30
Ensuite, ces prévisions pluriannuelles établies pour
Puissance (MW)

25
chaque point de soutirage sur le réseau sont conso-
20
lidées par l’utilisation d’un logiciel qui élabore des
15
projections tendancielles à court et moyen terme.
10

5
Enfin, d’autres méthodes, basées sur des approches
0
0:10 1:50 3:30 5:10 6:50 8:30 10:10 11:50 13:30 15:10 16:50 18:30 20:10 21:50 23:30 sectorielles de consommation en énergie, reprenant
Heures
la démarche retenue pour les prévisions nationales,
Les études relatives au développement du réseau peuvent être spécifiquement déclinées pour une
d’alimentation de chacun de ces deux clients zone de consommation donnée (à la maille départe-
conduiront à un dimensionnement très différent et mentale, par exemple), et permettent d’affiner les
fonction de leur appel de puissance maximal (puis- prévisions établies par le gestionnaire de réseau. Ces
sance de pointe), en dépit de consommations éner- travaux nécessitent une connaissance détaillée des
gétiques comparables. modes locaux d’utilisation de l’électricité, des pers-
Les prévisions en puissance obtenues à la maille pectives à moyen / long terme du contexte socio-
nationale à partir des prévisions en énergie, et éta- économique (nouveaux bassins d’emploi, installation
blies dans le cadre du scénario médian du Bilan pré- de clients industriels…) ou des actions volontaristes
visionnel, sont indiquées dans le tableau ci-après, en de maîtrise de la demande.
gigawatts (millions de kilowatts) : Pour cette raison, ils s’insèrent dans une démarche
de concertation locale, et s’appuient sur diverses
Prévisions de puissance appelée à la pointe (GW)
sources d’information officielles (Insee, Dideme,
Année 2001 2006 2010 2015 ministère du Logement, académies…). Ces appro-

Consommation 72,5 77,3 81,3 85,5 ches permettent de refléter de façon aussi fidèle que
possible le poids des différents secteurs dans l’éco-
nomie locale, ainsi que les perspectives d’évolution
3.1.2 … déclinée régionalement, de chacun de ces secteurs : elles peuvent donc
et complétée par une approche locale conduire à des prévisions d’évolution de la consom-
À l’échelle régionale, les prévisions d’évolution de la mation par secteur, qui peuvent s’écarter des prévi-
consommation établies par RTE s’appuient sur plu- sions agrégées au niveau national de manière par-
sieurs types de projections. fois très significative.

14

3.2 HYPOTHÈSES 13 Pour des horizons
plus lointains,
Nord-Pas-
de-calais CONCERNANT les taux de croissances
Haute- régionaux marquent
Normandie Picardie LA PRODUCTION une inflexion à la baisse,
Basse- à l’instar des projections
Normandie Lorraine 3.2.1 Le parc de production du Bilan prévisionnel.
Ile-de-
France Champagne-
Bretagne
Ardenne Alsace aujourd’hui
Pays de
Centre La carte de la page 16 indique les principales unités
la Loire Bourgogne Franche-
Comté de production raccordées au réseau de transport, en

Poitou-
distinguant l’énergie nucléaire, thermique à flamme
≤ 1% Charente Limousin
Rhône-Alpes
et hydraulique.
1 à 1,4%
Auvergne Les puissances installées par type de production sont
≥ 1,4%
Aquitaine
indiquées dans le tableau suivant :
Midi-
Pyrénées Languedoc PACA
Roussillon Puissance installée Nucléaire Thermique classique Hydraulique Total
(GW) 63,4 27,6 25,4 116,4

La comparaison directe entre la puissance installée et


la demande intérieure fait apparaître une marge
importante. Cette situation d’apparente surcapacité
La carte ci-dessus indique les fourchettes dans les- est globalement confirmée par le constat d’un solde
quelles s’inscrivent les taux de croissance des exportateur en énergie annuelle. Mais la puissance
consommations en énergie des différentes régions installée doit être distinguée, d’une part de la puis-
de la France continentale, pour les premières années sance disponible (les indisponibilités pouvant résulter
de l’exercice (d’ici à 2005–2006)(13): d’incidents affectant les installations, de travaux de
Les régions du nord de la France (Nord-Pas-de- maintenance ou de rechargements en combustible),
Calais, Picardie, Champagne-Ardenne) connaissent et d’autre part de la puissance garantie, évaluée en
un taux de croissance relativement faible (inférieur à déduisant de la puissance disponible les volumes de
1 %) par rapport à la moyenne nationale, tous sec- réserves nécessaires à la garantie de la sûreté de
teurs confondus. l’équilibre entre offre et demande en exploitation
En Midi-Pyrénées, le ralentissement de la croissance (prise en compte des aléas sur la consommation ou
est lié à l’arrêt de sites industriels gros consomma- les moyens de production), et la part aléatoire de la

teurs (sidérurgie). La tendance inverse est observée production de certaines filières (irrégularité des 14 Ce volume
de réserves (constitution
dans certaines régions du Sud ou de l’Ouest apports en eau, du vent…)(14). Ainsi, la puissance des « services Système »)
(Languedoc-Roussillon, Paca, Bretagne, Pays de la garantie représente seulement 75 % environ de la est de l’ordre de 5,2 GW
en hiver.
Loire, Poitou-Charentes), où la croissance, tirée puissance installée.
essentiellement par les secteurs résidentiels et tertiai-
res, est intimement liée aux évolutions de la démo- 3.2.2 Évolution du parc de production
graphie.
De même, l’Alsace devrait connaître une croissance Des incertitudes liées à la libéralisation

soutenue, en particulier dans le secteur résidentiel, du marché 15 Début 2003,


le marché français
grâce à l’arrivée d’importants projets industriels loca- La directive européenne 96/92/CE (cf. [8] page 44) s’ouvre à la concurrence
lisés dans la région de Strasbourg. (qui a initié l’ouverture du marché de l’électricité et à hauteur de 37 %
avec la baisse du seuil
dont les dispositions ont été poursuivies par la direc- d’éligibilité de 16 à
La résultante des taux de croissance de chaque tive 2003/54/CE), transposée par la loi du 10 février 7 GWh. Au 1er juillet
2004, trois millions
région administrative, compte tenu de leur poids 2000, établit des règles communes concernant le de clients professionnels
deviennent à leur tour
dans la consommation nationale, s’inscrit dans le marché intérieur de l’électricité. En particulier, les
éligibles, ce qui
cadre de cohérence global fixé au niveau national clients éligibles sont libres de conclure des contrats représente les deux tiers
de la consommation
par le Bilan prévisionnel, et est de l’ordre de 1,3 % de fourniture d’électricité avec le producteur ou le française d’électricité,
pour les prochaines années. fournisseur de leur choix(15). Dans ce contexte de soit 300 TWh.

15
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Principales productions
installées

découplage entre transport et production d’électricité, L’évolution de la consistance et de la gestion du parc


le rôle du gestionnaire du réseau de transport est d’as- de production français dépend aujourd’hui des déci-
surer le raccordement et l’accès au réseau public de sions stratégiques prises par chacun des producteurs,
transport, dans des conditions non discriminatoires, selon une logique qui leur est propre et qui dépend du
moyennant un tarif qui reflète les coûts de ce réseau. marché, tout en tenant compte des orientations de la
Les programmes d’appel et d’approvisionnement sont Programmation pluriannuelle des investissements de
soumis au gestionnaire de réseau, qui doit s’assurer production d’électricité (PPI). Les décisions d’investisse-
de leur cohérence avec ses prévisions de consomma- ment sont fondées sur des critères de rentabilité éco-
tion, avant leur mise en œuvre. Dans ce cadre, il peut nomique, et visent à minimiser le risque des investis-
être amené à modifier ces programmes d’appel pour seurs et des exploitants. De même, les programmes
assurer la sécurité et la sûreté du réseau. d’appel des unités de production sont désormais basés

16

sur des coûts de marché difficilement prévisibles et d’électricité pour une prise en compte rationnelle de 16 La bourse française de
soumis à une forte volatilité : le choix du mode d’ap- l’environnement. l’électricité, Powernext,
est l’outil de négociation
provisionnement des clients par les producteurs est La directive 2001/77/CE (cf. [9] page 44), visant à pro- à la disposition des
pour partie dicté par les opportunités fournies par la mouvoir la production d’électricité à partir de sources opérateurs européens du
trading de l’électricité.
bourse de l’électricité(16), mais également par les diffé- d’énergie renouvelables, fixe des objectifs indicatifs Powernext offre à la
négociation
rentiels de prix entre bourses européennes. Pour cette nationaux compatibles avec un objectif de 22 % de la
des contrats horaires
raison, il est difficile de développer une vision de long consommation totale d’électricité au sein de la standardisés portant sur
la livraison d’électricité
terme de l’impact du comportement des producteurs Communauté, produite par des énergies renouvela- le lendemain sur le hub
sur la production intérieure et le niveau des échanges bles à l’horizon 2010. Pour la France, cet objectif se français, la livraison
physique de l’électricité
transfrontaliers(17). traduit par une valeur de référence de 21 % de la étant placée sous la
Un autre facteur d’incertitude, dû à la séparation entre consommation intérieure en 2010. responsabilité de RTE.

production d’électricité et gestion du réseau de trans- Plus récemment, l’arrêté du 7 mars 2003, relatif à la


17 Une méthodologie de
port, est lié au fait que les producteurs ne sont pas Programmation pluriannuelle des investissements de prévisions des échanges
tenus d’informer le gestionnaire de réseau de toutes production d’électricité (PPI), détermine les objectifs de transfrontaliers a
toutefois été développée
leurs décisions susceptibles d’avoir un impact sur le développement du parc électrique d’ici à 2007, par par RTE
dans le cadre du Bilan
fonctionnement du système. Ainsi, les décisions de technique de production et par type de source d’éner-
prévisionnel. Elle repose
déclassement ou de mise en service de nouvelles uni- gie primaire (renouvelable ou non). L’arrêté prévoit sur une modélisation
simplifiée du jeu
tés peuvent n’être portées à la connaissance du ges- notamment le recours à des appels d’offres pour déve- du marché, basé sur
tionnaire de réseau que très tardivement, alors que les lopper des filières ou des techniques dont le dévelop- une prévision des
fondamentaux de prix
renforcements de réseau qui en résultent nécessitent pement est inférieur aux objectifs fixés, ou pour assu- dans différents pays
une anticipation plus importante. rer l’équilibre offre – demande du système électrique d’Europe.

Le Schéma de développement, via son processus de français.


concertation sur les hypothèses, contribue à réduire Ainsi, il prévoit de développer en France, d’ici à 2007,
ces incertitudes, mais ne peut être un instrument suf- entre 2 000 et 6 000 MW de puissance installée en
fisant pour garantir une parfaite adéquation entre le technique éolienne, dont 500 à 1 500 MW de centra-
réseau de transport et les besoins des utilisateurs. Il est les éoliennes en mer.
nécessaire que les producteurs informent RTE dès que Les directives européennes 2001/80/CE (cf. [10]
possible de leurs intentions en matière d’évolution de page 44) et 2001/81/CE (cf. [11] page 44), visant à
leur parc, pour qu’il puisse les intégrer sans délai dans limiter l’émission de polluants atmosphériques, pour-
ses études de développement. raient quant à elles contribuer à des décisions de retrait
d’exploitation pour les équipements de production
Enfin, l’apparition massive de production décentralisée thermique classique les plus anciens dès les prochaines
est de nature à complexifier l’exploitation du système années, ou au moins à imposer à ces centrales une
électrique. En effet, certaines unités de production durée d’utilisation très réduite.
(cogénérations ou centrales éoliennes, par exemple),
sont pilotées selon des caractéristiques inhérentes au Hypothèses concernant le volume
type de production, et non en fonction des besoins du et la localisation de la production
système électrique national. Elles sont par ailleurs sou- La Programmation pluriannuelle des investissements
mises à des aléas (force du vent) qui complexifient l’ex- de production fixe des orientations en matière de
ploitation et la planification du réseau. développement de production par type d’énergie.
Dans son processus d’élaboration, quelques zones ont
Un enjeu : la prise en compte été mises en évidence, dont la desserte par le réseau
de l’environnement public de transport d’électricité et le parc de produc-
La France, pays signataire du protocole de Kyoto, s’est tion actuel ne suffisent pas à garantir complètement la
engagée à stabiliser ses émissions de gaz à effet de sécurité d’approvisionnement (notamment dans les
serre. péninsules électriques).
Au niveau européen, de récentes directives, adoptées Dans le cadre de l’élaboration du Schéma de dévelop-
par tous les pays membres de l’Union, fixent des pement, l’option retenue consiste à définir un scénario
orientations concernant l’évolution de la production de référence qui tienne compte des informations les

17
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

plus fiables en matière de consistance du parc de pro- tifiées sont aujourd’hui quasiment saturées (les besoins
duction. Néanmoins, lorsque cela se justifie, des varian- ayant été comblés ces dernières années pour les instal-
tes sont étudiées pour évaluer l’impact de la présence lations les plus importantes grâce au mécanisme d’obli-
ou de l’absence d’une unité de production donnée. gation d’achat), et l’évolution du prix du gaz rend éga-
lement ce type de filière moins attractif. L’installation
Production nucléaire des quelques unités est toutefois prise en compte loca-
On considère que la durée de vie minimale des centra- lement dans certaines régions. Quant aux autres types
les nucléaires est de quarante ans : le parc de produc- de production (biomasse, photovoltaïque, déchets
tion nucléaire est donc stable à l’horizon d’étude du ménagers…), le volume de projets prévus par l’arrêté
Schéma de développement. Compte tenu des incerti- PPI n’est pas de nature à influencer le développement
tudes liées à sa localisation au moment de l’étude, du réseau de façon significative.
le Schéma de développement ne prend pas en compte, Le Schéma de développement retient une hypothèse de
par ailleurs, l’impact sur le réseau d’un futur réacteur développement de la production d’origine éolienne au
nucléaire EPR. niveau national de l’ordre de 6 000 MW en 2007, qui
correspond à la fourchette haute de l’arrêté PPI.
Thermique classique Ce volume global est à comparer au volume de deman-
En l’absence d’informations fiables, le parc thermique des de raccordement formulées par les producteurs aux
classique est considéré comme constant sur toute la gestionnaires du réseau de transport et de distribution,
période d’étude, à l’exception du déclassement des qui s’élevait à environ 12 000 MW au total début 2003.
centrales de Champagne-sur-Oise et de Montereau en Dans la mesure où la concrétisation des demandes de
2004, et Vaires-sur-Marne en 2005, ainsi que du rac- raccordement des productions éoliennes est suspendue
cordement des cycles combinés au gaz de Dunkerque, à l’obtention par les producteurs des autorisations admi-
d’une puissance de l’ordre de 800 MW. nistratives nécessaires à leur implantation, il semble éta-
bli que seule une fraction des demandes actuelles abou-
Groupes de grosses productions hydrauliques tira à l’installation effective d’une production. Qui plus
Aucune évolution significative du parc de production est, le volume et la localisation de ces demandes varient
hydraulique raccordé au réseau de RTE n’est retenue à considérablement d’une année sur l’autre. La consis-
l’horizon considéré. tance des files d’attente, qui permettent de gérer les
demandes de raccordement des producteurs éoliens sur
Énergies renouvelables une zone donnée, est soumise à une forte volatilité. Les
Concernant les sources d’énergie renouvelables, seule cartes ci-dessous indiquent le pourcentage par départe-

18 Les demandes la production d’électricité d’origine éolienne connaît un ment du volume national de parcs d’éoliennes sur terre
de raccordement des
producteurs éoliens sont développement significatif. En effet, les possibilités reflété par les files d’attente(18), telles qu’elles étaient
examinées par RTE dans d’implantation de cogénération économiquement jus- constituées début 2002 et début 2003.
leur ordre d’arrivée.

Demandes de raccordement de producteurs éoliens


(Évolution 2002–2003)
2 7
1 2
Demandes 2002 4
Demandes 2003 6
3 6 1 2
1 6
4 3 2 2 2 1
2 1 1
10 3 1
6 2 1
4
1
3 1 1
1
2 2 1 2

1 2
2

1 1
1 1

4 1 1 1
9 1 2
1
5 ≥7 3
1 3 3 1 1
2 5à6 2
5 2 5
11 2
15 3à4 6
2 1à2 2

Répartion par département


18 (% du national)
D’une année sur l’autre, on constate une diffusion au bon fonctionnement du marché concurrentiel, en
des demandes sur tout le territoire. Par exemple, le permettant à un client d’acheter son énergie à un
poids de la région Bretagne dans les demandes de fournisseur d’électricité situé dans un autre pays de
raccordement enregistrées début 2002 s’élevait à l’Union européenne.
19 % ; un an plus tard, il tombait à 7 %. L’ouverture à la concurrence du marché de l’électri-
Parallèlement, des régions qui n’avaient enregistré cité en Europe a un impact sur la circulation des flux
aucune demande de raccordement début 2002 — d’énergie sur le réseau : de nouvelles opportunités
comme Champagne-Ardenne — représentaient un d’échanges peuvent conduire les producteurs euro-
pourcentage significatif début 2003 (5 % pour péens à utiliser différemment leur parc de produc-
Champagne-Ardenne) de la totalité des demandes tion, et RTE voit s’exprimer de nouveaux besoins, dif-
au niveau national. ficilement prévisibles, en termes de mouvements
d’énergie entre la France et ses voisins, mais aussi
Au niveau régional, en l’absence d’informations fer- entre pays tiers via le réseau français.
mes concernant l’implantation de ces nouvelles uni- Le niveau des échanges dépend essentiellement des
tés, les modalités de prise en compte de nouvelles différentiels de prix au sein du marché européen de
fermes éoliennes varient en fonction de l’appréhen- l’électricité. Ainsi, l’année 2003, marquée par des
sion de la problématique du développement de la conditions climatiques exceptionnelles (grand froid
production décentralisée par les acteurs représentés en hiver, sécheresse et canicule en été), a vu le diffé-
dans les instances de concertation. Dans certaines rentiel France – Grande-Bretagne et France –
régions (Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Rhône-Alpes, Espagne évoluer vers une plus grande attractivité des
Auvergne), le volume national fixé par l’arrêté PPI est marchés ibérique et anglais ; d’où une baisse des flux
décliné au prorata des demandes de raccordement exportés vers ces deux pays. Le solde net exportateur
de producteurs éoliens répertoriées dans les files d’at- des échanges avec l’étranger a atteint 66 TWh en
tente disponibles au cours du premier trimestre 2003, ce qui représente une baisse de 14 % par rap-
2003. Dans d’autres, la totalité des demandes est port aux valeurs atteintes en 2002.
prise en compte (régions de l’est et de l’ouest de la Le graphe ci-dessous indique l’évolution du prix
France), ou seule la capacité d’accueil est examinée moyen des bourses européennes constaté en 2002
(Languedoc-Roussillon). Dans tous les cas, la cohé- et 2003.
rence avec les Schémas de services collectifs élaborés
au niveau régional est recherchée. Prix des bourses européennes (e/MWh)
Les éventuelles contraintes engendrées par le rac- 46,47

cordement de ces productions directement liées à


38,21
36,69
leur localisation et leur puissance, devront être réac-
tualisées dans les exercices futurs du Schéma de 29,22 29,49 28,70 29,99 29,69
26,91
25,15
développement. 21,19 22,55

3.3 HYPOTHÈSES
CONCERNANT LES
2002

2003

2002

2003

2002

2003

2002

2003

2002

2003

2002

2003

ÉCHANGES EN EUROPE Powernext (F) EEX (D) UK (OTC Platts) Nord Pool
(Scandinavie)
APX (NL) OMEL (SP)

Les échanges d’énergie entre les pays d’Europe


répondent à une double finalité. D’une part, ils per-
mettent le secours mutuel au sein de l’Europe, lors Pour une direction géographique donnée, le volume,
d’une défaillance d’un équipement de transport ou voire le sens des échanges est sujet à une forte varia-
de production, en faisant appel instantanément aux bilité, comme l’illustre la carte page 20 : on indique les
producteurs et transporteurs des pays voisins. Les puissances échangées en mégawatts, en moyenne,
interconnexions sont donc prioritairement utilisées sur les jours ouvrables du mois de janvier 2003, ainsi
pour assurer la sûreté de fonctionnement des réseaux que la dispersion de ces puissances autour de cette
de transport d’électricité. D’autre part, ils contribuent valeur moyenne sur cette même période.

19
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Sur le plan des puissances transitées, le réseau d’in-


Variabilité des puissances commerciales échangées
Jours ouvrables janvier 2003 terconnexion peut constituer un frein à la fluidité
du marché européen : le jeu du marché peut
Belgique
1502 à 1900
conduire à des volumes d’échanges supérieurs aux
Grande Bretagne 1805 capacités de transport disponibles. Pour faire face à
1434
ces situations, RTE peut soit limiter l’accès au
253 Allemagne
880 2027
réseau, soit réaliser un réaménagement des pro-
-397 -465
grammes de production qui se répercute sur les
coûts du transport.
Suisse
1018 à 2715 La Commission européenne souhaite que les
1983
congestions aux frontières soient résorbées, et a
-600 Italie fixé un objectif d’interconnexion électrique entre
1858 à 2658
177 les États au moins équivalent à 10 % de la capacité
2498
Espagne de production de chaque État-membre(19).
1137

Les valeurs des échanges dans chaque direction


3.4 CONCERTATION
géographique correspondent aux échanges com-
merciaux, c’est-à-dire aux contrats liant des produc-
SUR LES HYPOTHÈSES

19 Cet objectif
teurs et des consommateurs de part et d’autre de la Les travaux engagés au sein des instances régiona-
de 10 %, fixé en mars
2002 au sommet frontière. Les valeurs affichées par pays ne reflètent les mises en place dans le cadre de la réalisation des
européen de Barcelone,
cependant pas les flux physiques observés sur cha- volets régionaux du Schéma de développement ont
correspond au rapport
entre la capacité totale cune des lignes transfrontalières : le réseau de trans- permis de construire, sur la base d’une concerta-
d’interconnexion
du pays et la capacité
port européen étant interconnecté, les flux d’éner- tion la plus large possible, un corps d’hypothèses
de production installée. gie se répartissent en fonction des caractéristiques reflétant les spécificités locales.
physiques des différents ouvrages et des équilibres Les évolutions de la demande à l’échelle locale ont
entre l’offre et la demande de chaque pays. Par ail- été élaborées par l’examen détaillé des réalisations
leurs, la France constitue un point de passage pour des consommations énergétiques et de leur répar-
des échanges commerciaux entre pays tiers. tition sectorielle, en fonction des perspectives de
développement socio-économique établies par les
Concernant l’évolution des échanges pour la décen- acteurs concernés, et en cohérence avec le cadre
nie à venir, on identifie, à partir du fonctionnement de référence fixé par le Bilan prévisionnel au niveau
d’aujourd’hui, la compétitivité du parc français par national.
rapport au parc européen en fonction de son degré Les perspectives de développement de la produc-
de sollicitation en France. On en déduit des hypo- tion par filière ont été élaborées au sein des instan-
thèses d’échanges pour les différentes périodes de ces de concertation en croisant les tendances défi-
l’année et aux échéances considérées. nies dans les Schémas de services collectifs de
Le Bilan prévisionnel prévoit ainsi une érosion du l'énergie, précédemment établis avec les deman-
solde exportateur à long terme, plus ou moins rapide des de raccordement recueillies par RTE et les dis-
selon le rythme de développement de la consomma- tributeurs, dans le respect des objectifs fixés par la
tion et de la production décentralisée en France, Programmation pluriannuelle des investissements
notamment d’origine éolienne. On prévoit, par ail- de production.
leurs, une tendance à l’accroissement des importa- Par ailleurs, certaines régions ont choisi d’examiner
tions depuis la Grande-Bretagne et l’Espagne, et vrai- différents scénarios contrastés d’évolution de la
semblablement une augmentation des exportations consommation au niveau local (impact de grands
vers l’Europe du Nord. Notons que la diminution du projets industriels), de la production (développe-
solde des échanges ne correspond pas nécessaire- ment de la filière éolienne) ou des échanges, per-
ment à la baisse du volume des puissances échan- mettant aux diverses sensibilités de s’exprimer au
gées, mais à une sollicitation plus équilibrée des inter- cours de la concertation, et de balayer un large
connexions entre importations et exportations. spectre d’hypothèses. ■

20
Les différents types

4
de contraintes

Ce besoin d’adaptation du réseau concerne :


4.1 TYPOLOGIE
• le raccordement physique du client : nécessité de
Une « zone de fragilité électrique » correspond à créer des liaisons pour raccorder le client (suivant sa
un ensemble de points du réseau où l’on identifie, situation géographique) au réseau public de trans-
à plus ou moins long terme, une contrainte indui- port ;
sant un risque de non-respect d’un ou plusieurs • l’impact de ce raccordement sur le réseau public
objectifs assignés au réseau, tels qu’ils ont été de transport. En effet, il peut être nécessaire de
exposés au chapitre 2.2.1. On considère dans cet renforcer le réseau en amont pour alimenter un
exercice uniquement les contraintes du réseau dont client consommateur ou évacuer la production
la résorption implique des travaux importants, sou- d’un client producteur.
mis aux arbitrages de la collectivité.
Ces contraintes ont été groupées en cinq catégories : 4.1.3 La performance technique
• la sécurité d’alimentation des clients et / ou la et économique du système
sécurisation de l’alimentation d’une ville ou d’une Ce type de contrainte est lié à une inadaptation du
poche de consommation ; réseau face aux besoins de fluidité du marché de
• le raccordement de nouveaux clients au réseau l’électricité. Dans le cas où des ouvrages ne peu-
RTE ; vent supporter les flux d’énergie qui découlent des
• la performance technique et économique du sys- programmes d’appel fournis par les producteurs,
tème électrique ; RTE est amené à demander des modifications de
• le maintien en conditions opérationnelles du ces programmes d’appel, ou la limitation des
patrimoine ; échanges commerciaux dans une direction donnée.
• la sécurisation mécanique des ouvrages pour Le surcoût d’exploitation résultant de la « désopti-
faire face aux événements climatiques extrêmes. misation » du programme de production initial est
supporté in fine par l’ensemble des utilisateurs.
4.1.1 La sécurité d’alimentation
Ce type de contrainte regroupe les zones sujettes à 4.1.4 Le maintien en conditions
des risques de dégradation de la qualité de fourniture opérationnelles du patrimoine
(coupures de la clientèle ou chutes de tension), liés à Ce type de contrainte concerne les ouvrages
une trop faible capacité du réseau existant, en parti- anciens pour lesquels se pose la question du renou-
culier en cas d’incidents survenant sur des ouvrages. vellement ou de travaux lourds de réhabilitation
pour le maintien en exploitation, dans le respect
4.1.2 Le raccordement des clients des objectifs de sûreté de fonctionnement du sys-
Il s’agit des besoins d’adaptation du réseau pour le tème.
raccordement au réseau de transport d’un client Le vieillissement de chaque ouvrage dépend essen-
(consommateur ou producteur), qu’il s’agisse d’un tiellement des choix techniques qui ont présidé à sa
nouveau raccordement ou d’un renforcement de conception, et de son environnement : un ouvrage
raccordement existant. Les besoins relatifs aux rac- ancien n’est pas nécessairement obsolète. Les poli-
cordements des postes sources, qui correspondent tiques techniques de maintenance et de renouvel-
à un besoin de développement des réseaux de dis- lement ont pour objectif de tirer le meilleur parti
tribution, figurent également dans cette catégorie. des infrastructures existantes, et le renouvellement

21
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

ne se décide pas sur un simple critère d’âge, mais l’absence de contact électrique conducteurs / végéta-
en examinant de façon globale l’importance et la tion, dans un cadre convenu d’hypothèses ;
qualité du service rendu. • le programme « Pylônes faible marge », destiné à
l’identification des pylônes utilisés à la limite de leur
4.1.5 Robustesse face aux phénomènes dimensionnement (compte tenu des conditions
climatiques extrêmes réglementaires prévalant à la date de construction)
Les événements climatiques survenus ces dix derniè- puis à leur renforcement par la pose d’éléments
res années, et le retour d’expérience des tempêtes mécaniques supplémentaires ;
de 1999 ont conduit RTE à engager une politique de • le programme « Fondations à risque », destiné à
sécurisation des ouvrages du réseau de transport l’identification et au renforcement des fondations
d’électricité, en considérant le nouvel arrêté techni- présentant des performances de tenue insuffisantes.
que du 17 mai 2001(20) (nouvelles normes de résis-
tance mécanique aux conditions climatiques). Cette 4.1.5.2 Programme de sécurisation

20 L’arrêté technique politique vise à garantir, lors d’événements climati- mécanique des ouvrages
interministériel fixe les ques exceptionnels, la sûreté de fonctionnement du Le programme de sécurisation mécanique des
« conditions techniques
auxquelles doivent système électrique et la continuité d’alimentation de ouvrages vise à avoir un dimensionnement des
satisfaire les la clientèle, tout en assurant la sécurité des person- ouvrages du réseau de transport d’électricité qui per-
distributions d’énergie
électrique ». nes et des biens. mette d’assurer le fonctionnement du système dans
Cette politique s’applique au patrimoine existant, et des conditions de sûreté suffisantes, et de garantir la
le Schéma de développement n’a pas vocation à pré- reprise d’alimentation de façon à respecter les enga-
senter le détail des ouvrages concernés par les opé- gements suivants, une fois le déploiement de la poli-
rations de sécurisation prévues. Cependant, compte tique finalisé :
tenu de l’importance de ces dossiers, qui peuvent • en cas d’événements similaires à ceux de décem-
interférer localement avec les questions de dévelop- bre 1999, la quasi-totalité des postes reste alimen-
pement de réseau, nous en présentons ici les axes tée ;
majeurs. • au-delà, pour les tempêtes de force supérieure, la
La politique nationale de sécurisation mécanique du reprise de service doit être assurée en moins de cinq
réseau se décline en deux volets : jours.
• d’une part, les mesures de remise à niveau desti- Pour ce faire, chaque poste du réseau de transport
nées à traiter à moyen terme les faiblesses du réseau d’électricité devra être doté, à l’issue du déploiement
identifiées lors des événements climatiques des de la politique, d’une alimentation mécaniquement
années quatre-vingt-dix ; sûre permettant de garantir la tenue de l’ouvrage
• d’autre part, le déploiement du programme de dans les conditions climatiques nouvellement défi-
sécurisation mécanique du réseau sur une quinzaine nies. Les liaisons concernées sont identifiées en
d’années. tenant compte des perspectives d’évolution des
ouvrages.
4.1.5.1 Mesures de remises à niveau
Lors des événements climatiques des années quatre- En premier lieu, des dispositifs anticascades sont mis
vingt-dix, des faiblesses de composants ou d’ouvrages en œuvre sur les ouvrages ou portions d’ouvrages
du réseau avaient été identifiées. Des travaux de mise identifiés. Ils visent à interposer à intervalles régu-
à niveau avaient déjà été menés pour certains ouvra- liers des supports dont la tenue mécanique permet
ges. L’objectif est maintenant d’assurer la mise en de circonscrire le phénomène de ruine à un nombre
œuvre des correctifs nécessaires sur l’ensemble du limité de pylônes ; cela facilite la réalimentation
réseau existant. rapide des clients, en évitant la ruine par entraîne-
De façon détaillée, ces mesures se déclinent selon les ment d’un nombre élevé de supports d’un ouvrage,
trois programmes suivants : lors d’événements climatiques tels que givre ou
• le programme « Tranchées forestières », qui consiste tempête.
en l’élargissement des tranchées forestières confor- Dans un second temps, la sécurisation des ouvrages
mément aux directives internes, de façon à garantir retenus est réalisée sur l’intégralité de leur longueur.

22
Par ailleurs, des mesures sont adoptées en termes de et leur criticité pour la clientèle. Le croisement de
dimensionnement des ouvrages du réseau de trans- ces deux paramètres permet de déterminer la gra-
port placés à proximité des zones d’habitations et vité de la situation, qui traduit le degré de
des voies de communication importantes, afin de contrainte sur le réseau.
réduire les conséquences de tels événements clima-
tiques exceptionnels sur la sécurité des personnes et Situations étudiées
des biens. Une « situation » est caractérisée par :
• un état du système électrique, c’est-à-dire :
4.2 DÉTECTION DES > un niveau de consommation et de production
des clients, compte tenu de leurs variations jour-
CONTRAINTES : MÉTHODE
nalières et annuelles, donc sur un palier horaire
Différentes méthodes sont utilisées selon le type de donné ;
contrainte. > les capacités thermiques des ouvrages du
On distingue en premier lieu les contraintes relati- réseau public de transport qui dépendent de la
ves au fonctionnement du réseau, c’est-à-dire au saison (les capacités des ouvrages sont plus fai-
rôle de chaque ouvrage dans le système électrique. bles en été) ;
Ces contraintes sont généralement liées aux limita- • un ensemble d’aléas affectant ce système :
tions des capacités thermiques des ouvrages, qui > les aléas relatifs au niveau de consommation
peuvent engendrer des risques de coupures sur la et de production (grand froid, forte ou faible
clientèle, entraver la fluidité du marché (par la hydraulicité, présence de vent…) ;
limitation des échanges transfrontaliers ou par la > les incidents pouvant intervenir sur le réseau
désoptimisation des programmes d’appel), ou public de transport, soit sur aléa extérieur, soit
pénaliser l’arrivée d’un client producteur ou sur défaillance d’un ouvrage.
consommateur. Ces contraintes sont détectées par La combinaison de ces aléas permet de construire un
une méthode d’analyse par simulation numérique ensemble de situations, dont les plus critiques sont
des situations pour lesquelles des risques potentiels généralement les suivantes :
sont identifiés. • pour la période d’hiver, où les consommations sont
Les autres contraintes sont liées à l’état du patri- souvent les plus fortes, on étudie deux régimes de
moine, c’est-à-dire à l’adaptation aux nouvelles fonctionnement du réseau :
normes techniques ou aux effets du vieillissement > le régime normal, ou « N », correspondant à
du réseau. Elles concernent donc la problématique une situation normale d’exploitation du réseau,
du maintien en conditions opérationnelles du patri- c’est-à-dire où tous les éléments du réseau sont
moine et de la sécurisation mécanique des ouvra- disponibles. Ce régime est étudié avec un niveau
ges. Elles sont détectées par la connaissance appro- de consommation élevé (correspondant à une
fondie, par le biais d’expertises, de chacun des période de grand froid) ;
équipements présents sur le réseau. > le régime dégradé, ou « N-1 », correspondant
à la perte d’un élément réseau (liaison ou trans-
4.2.1 Simulation des situations formateur) avec consommations normales.
à risque L’étude de cette situation est très importante,
L’analyse par simulation numérique de situations à puisque celle-ci se présente non seulement en
risque permet d’anticiper les insuffisances du réseau cas de panne, mais également lors des consigna-
sur la base des hypothèses de consommation et de tions d’ouvrages nécessaires pour travaux de
production retenues à un horizon de temps donné. maintenance ou de développement. De plus,
Un outil de calcul informatique modélise l’ensemble c’est dans ce régime que les situations sont les
des clients (consommateurs et producteurs) et plus contraignantes, la même puissance étant à
simule certains états du système électrique et en transiter à travers un nombre plus réduit d’ou-
analyse l’incidence pour la clientèle, afin d’identifier vrages ;
les situations « à risque ». • pour la période d’intersaison (printemps et
L’analyse porte à la fois sur la fréquence des situations automne), où les consommations sont parfois

23
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

encore soutenues, alors que les capacités thermiques dans les régions du Sud, contraintes d’hiver liées à la
des ouvrages du réseau sont déjà réduites, on étudie : pointe de la consommation ailleurs).
> le régime « N » avec consommations élevées Les deux exemples ci-dessous illustrent la probléma-
(période de froid) ; tique des régimes « N-1 » et les conséquences en
> le régime « N-1 » avec consommations nor- termes de contrainte qu’elle peut induire.
males ;
• pour la période d’été, où les capacités thermiques Exemple 1 : sécurité d’alimentation
des ouvrages du réseau sont minimales et où le Le schéma suivant décrit une portion du réseau où
niveau de consommation des industriels (ou le un poste client consommateur C est alimenté à par-
niveau de production de certains producteurs) peut tir de deux postes sources A et B.
être élevé, on étudie les régimes N et N-1 avec Dans le cas où un défaut survient sur l’ouvrage
consommations normales reliant le poste client au poste source A, l’ouvrage
poste source B – client C peut entrer en surcharge,
En régime normal (N) ou dégradé (N-1), les ouvrages et il en résulte un risque de coupure du client.
du réseau doivent être capables de respecter les limi-
REPORT DE CHARGE
tes d’intensité admissible dans les conducteurs,

21 les ouvrages sont induites par les contraintes d’échauffement de ceux- Poste A Poste B
capables Source Source
ci. Les limites thermiques des ouvrages dépendent
de supporter un certain Poste C
niveau de surcharge du type de conducteur et du régime auquel ils sont Client LIGNE EN SURCHARGE
en N-1, mais pendant soumis (N ou N-1(21)). En cas de dépassement de ces
une durée limitée.
limitations, les ouvrages peuvent non seulement Ce type de contrainte, lié à la sécurité d’alimenta-
subir une détérioration des conducteurs, mais égale- tion, est caractéristique des réseaux de répartition,
ment induire des problèmes de sécurité dus au non- qui ne disposent généralement pas d’autre marge
respect des distances minimales sous les ouvrages, de manœuvre que la coupure de la clientèle pour
du fait de l’allongement des conducteurs par résoudre la surcharge due à la perte d’un ouvrage.
échauffement. Ce phénomène est illustré par le des- Le mode de détection de ces contraintes est généra-
sin ci-dessous. lement déterministe : les situations à risque corres-
pondent à des points horaires particuliers (passage
de la pointe d’hiver, par exemple) et des incidents
bien identifiés. La criticité de la situation est liée à la
fréquence de l’incident et au volume d’énergie non
d distribuée sur la période de temps considérée.

Exemple 2 : performance technique


et économique du système
Ligne peu chargée Sur le schéma ci-dessous, un poste client consom-
Ligne très chargée mateur C est alimenté à partir de deux postes pro-
d Distance à respecter ducteurs A et B. Dans le programme d’appel fourni
variable en fonction de la tension d'exploitation
à RTE, la production B correspond à une unité dont
le prix de revient est faible ; elle est donc ici démar-
Évaluation de l’impact sur le réseau rée à son maximum. En revanche, la production A,
électrique plus chère, est démarrée à mi-capacité. Le client est
Les outils de simulation numérique permettent de donc alimenté via la boucle ABC en situation N.
quantifier la gravité des situations étudiées (fré-
REPORT DE CHARGE
quence de la situation et impact pour la clientèle).
Notons que, suivant les régions, les points horaires
Poste A Poste B
où apparaissent les contraintes ne sont pas forcé- prix élevé prix faible
ment homogènes (contraintes d’été liées à l’évacua- Poste C
tion de l’hydraulique, couplées à une demande forte Client LIGNE EN SURCHARGE

24
Si un défaut survient sur l’ouvrage reliant les postes En cas de non-respect de ces engagements, des étu-
A et B, l’ouvrage B–C entre en surcharge. Pour évi- des ciblées sont conduites, et l’intérêt de procéder à
ter la coupure, le gestionnaire de réseau peut modi- un renforcement du réseau est examiné au cas par
fier le programme d’appel initial, en demandant à B cas, en fonction de la rentabilité économique et de
de diminuer sa production, afin de soulager l’axe la sensibilité de la clientèle.
B–C, et à A d’augmenter le niveau de production De ce fait, le Schéma de développement n’aborde
démarrée pour faire face à l’appel de consommation pas de manière spécifique les aspects qualité de
du poste client, et compenser la baisse de produc- fourniture, excepté quelques points dûment identi-


22 COUPURES BRÈVES :
tion de B. La désoptimisation du programme d’appel fiés dans les volets régionaux. interruptions de
l’alimentation électrique
qui résulte de ces réaménagements est mise en
comprises entre une
œuvre de façon préventive, c’est-à-dire avant même 4.2.3 Expertise des ouvrages seconde et trois minutes.
On rencontre surtout
que l’incident ne survienne, si celui-ci est identifié Les contraintes liées à l’état du patrimoine sont iden- ce type de coupures
comme susceptible d’engendrer des surcharges. En tifiées grâce à la connaissance approfondie de cha- lorsque le réseau
est capable d’éliminer
effet, les délais nécessaires au démarrage des unités cun des ouvrages au plus près du terrain. lui-même le défaut
de production sont souvent supérieurs aux durées Concernant celles liées à la robustesse face aux évé- et de reprendre
automatiquement
de surcharges admissibles sur les conducteurs. nements climatiques extrêmes, la démarche d’en- l’alimentation de
Ce type de contrainte, lié à la performance technico- semble a été exposée au chapitre 4.1.5. la clientèle. La durée de
la coupure correspond
économique du système, est généralement détecté S’agissant du maintien en conditions opérationnel- au temps de
fonctionnement des
sur des structures de réseau suffisamment maillées, les, compte tenu du nombre important d’ouvrages
protections d’élimination
avec une forte présence de production modulable. ayant atteint leur durée de vie « théorique » (voir du défaut et des
automatismes de reprise
Il est caractéristique du réseau de grand transport. chapitre 2.3.3), et donc susceptibles de faire l’objet de service.
Le mode de détection de ces contraintes est généra- d’actions de réhabilitation lourde ou de renouvelle-
COUPURES LONGUES :
lement probabiliste : un très grand nombre de ment, une réflexion globale sur la gestion du patri- interruptions de
configurations de disponibilité de la production est moine du réseau est engagée à RTE depuis plusieurs l’alimentation électrique
supérieures à trois
envisagé pour évaluer le volume d’énergie années. Une méthode de hiérarchisation des ouvra- minutes. Elles
«redispatchée» pendant la période considérée. ges concernés a été mise au point, pour définir la correspondent souvent à
des défauts longs sur un
priorité avec laquelle il convient de lancer des exper- ouvrage du réseau de
transport sans possibilité
4.2.2 Analyse de la qualité tises approfondies et les études de solutions.
de reprise automatique
de fourniture Ces priorités sont établies à la maille régionale en de la clientèle par
un quelconque secours.
La qualité de fourniture recouvre une large gamme fonction de plusieurs critères, permettant de croiser : Des manœuvres, dont
de perturbations affectant l’onde électrique (creux • une vision patrimoniale : comportement technique le délai est supérieur
à trois minutes, sont
de tension, harmoniques, flicker, taux de déséquili- de l’ouvrage, état des différents composants (usure, nécessaires et
(22)
bre) ou sa continuité (coupures longues et brèves ). corrosion) ; se révèlent parfois
suffisantes pour
Un certain nombre de contrats(23) définissent les • une vision fonctionnelle : importance de l’ouvrage réalimenter la totalité
engagements mutuels à respecter par RTE et ses pour la qualité de fourniture et la sûreté de fonction- de la clientèle.

clients en matière de qualité de fourniture. nement, enjeu de l’ouvrage à long terme.


L’état des lieux de la qualité de fourniture observée Les ouvrages identifiés comme prioritaires font

23 Contrats Cart
sur le réseau à la fin des années quatre-vingt a ensuite l’objet d’expertises qui permettent d’appré-
avec les clients
conduit EDF à engager, à partir de 1992, une politi- hender de façon détaillée l’état des composants de industriels, contrats avec
les gestionnaires de
que volontariste d’amélioration de la qualité. Celle- l’ouvrage, et de faire de premières propositions réseaux de distribution,
ci a conduit à des niveaux de qualité aujourd’hui glo- concernant les solutions possibles (réhabilitation, ou avec les producteurs.

balement satisfaisants sur tout le territoire. Ainsi, renouvellement), ainsi qu’un premier chiffrage.
excepté certains « points noirs » qui subsistent dans Cette démarche d’expertise n’a pas encore été
ce domaine, la politique de RTE est de maintenir le menée à son terme sur l’ensemble des ouvrages.
niveau de qualité actuelle Ainsi, le Schéma de développement ne présente
À l’heure actuelle, les engagements de RTE en pas une vision parfaitement exhaustive des
matière de coupures longues et brèves sont basés sur contraintes de maintien en conditions opération-
des moyennes constatées les années précédentes. nelles du patrimoine.

25
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

4.2.4 De la détection à la résolution ensuite d’identifier la meilleure solution d’un point


des contraintes de vue technico-économique, parmi toutes les stra-
La détection d’une contrainte à un horizon donné ne tégies envisagées pour résorber la contrainte.
suffit pas à déclencher une décision de développe- D’autres facteurs entrent également en ligne de
ment du réseau par RTE. Les décisions d’investisse- compte (insertion environnementale, foisonnement
ments prises par RTE sont fondées sur une analyse avec d’autres politiques techniques) pour finalement
technico-économique, évaluée sur la durée, qui intè- faire émerger la solution électrique optimale qui sera
gre une valorisation du service rendu par différentes proposée par RTE à la concertation.
stratégies de développement, et l’investissement à
consentir pour mettre en œuvre cette stratégie. Concernant les contraintes liées à l’état du patri-
moine, l’arbitrage entre travaux de réhabilitation
Concernant les contraintes liées aux capacités ther- d’un ouvrage destinés à prolonger sa durée de vie,
(24)
miques des ouvrages , la première étape consiste à sa reconstruction, voire sa dépose, est examiné au

24 Sécurité
simuler les situations à risque, selon la méthodologie cas par cas. Cette analyse intègre la problématique
d’alimentation,
performance technique décrite au chapitre 4.2.1, dans la configuration ini- globale d’utilisation de l’ouvrage : rôle dans le
et économique du
tiale du réseau (sans renforcement), puis en suppo- réseau et accroissement de dépenses de mainte-
système, raccordement
des clients. sant le réseau renforcé, en mettant en œuvre cha- nance.
cune des stratégies de développement susceptibles
de résorber les contraintes identifiées (renforcement Dans la recherche de stratégies de développement
d’une liaison existante, nouvelle liaison, augmenta- du réseau, les différents types de contraintes ne sont
tion de la puissance de transformation…). pas traités indépendamment, en particulier lorsque,
La deuxième étape consiste à valoriser les situations dans une même zone, le réseau est insuffisamment
à risque, pendant toute la durée où le risque est pré- développé et rencontre des problèmes de vétusté :
sent, dans chaque configuration du réseau (avec et les stratégies examinées doivent alors permettre
sans le renforcement). Des coûts sont en effet asso- d’optimiser les actions menées sur l’ensemble du
ciés à chaque fois qu’intervient une coupure de la patrimoine. Par exemple, le renouvellement d’un
clientèle (énergie non distribuée) ou une désoptimi- ouvrage peut à la fois répondre à des besoins de
sation du programme de production. Ces coûts sont développement (augmentation de la consommation
liés respectivement au préjudice causé à la clientèle d’une zone), d’obsolescence (âge du réseau) et de
par une coupure, et au dédommagement des pro- sécurisation mécanique.
ducteurs dont le programme de production a été
perturbé du fait de la congestion. Des coûts sont Rappelons enfin que le développement du réseau de
également imputés au titre des pertes sur le transport contribue de manière non exclusive au res-
réseau(25). pect de certains objectifs : des dispositifs de régula-

25 RTE achète L’écart de valorisation obtenu avec et sans le renfor- tion des flux de puissance (transformateurs–dépha-
en effet le volume de cement correspond donc à l’économie engendrée seurs), le développement de nouvelles capacités de
production équivalent
aux pertes d’énergie sur par le nouvel ouvrage, en termes de coûts de production — en particulier décentralisée —, et la
le réseau de transport. congestion, d’énergie non distribuée et de pertes. La maîtrise de la demande dans une autre mesure, peu-
construction d’un indicateur de rentabilité, tenant vent contribuer à soulager les congestions et à amé-
compte du coût financier de l’ouvrage, permet liorer la sécurité d’approvisionnement. ■

26
Exposé des contraintes

5
du réseau à moyen /
long terme

objectif de ce chapitre est de donner actuellement l’objet d’études côté RTE : les exercices

L’
une vision d’ensemble des principales suivants du Schéma de développement permettront
contraintes identifiées sur le territoire de suivre leur évolution, et éventuellement de pré-
national, dans les volets régionaux du senter les projets destinés à les résorber.
Schéma de développement établis en
2003. On n’expose ici que les plus significatives, le 5.1 SÉCURITÉ
lecteur pouvant se reporter à l’annexe 2 pour une
D’ALIMENTATION
vision exhaustive de l’ensemble des contraintes à la
maille de chaque région administrative.
ÉLECTRIQUE
Les contraintes ne se répartissent pas de façon homo- L’origine de ce type de contrainte et la façon dont
gène sur tout le territoire. Les régions sont confron- elle est détectée sont respectivement décrites aux
tées à différentes contraintes selon la configuration du chapitres 4.1.1 et 4.2.1.
réseau (âge des ouvrages, densité), de la production
(fort gisement de production éolienne : nord de la 5.1.1 Des contraintes avérées levées
France ; région hydraulique : Sud et Rhône-Alpes) et par des projets à court terme
de la demande (zone touristiques : sud de la France ; On présente dans ce paragraphe les principaux projets
installations de zones d’activité : nord de la France ; actuellement en cours de concertation ou d’instruction
proximité des frontières ; zones peu denses : réglementaire, la liste exhaustive des projets figurant
Limousin) . dans l’annexe 2, par région administrative.

Rappelons que le Schéma de développement fait Alimentation du Sud-Est :


état de la vision la plus probable des contraintes projet Boutre – Broc-Carros
pressenties sur le réseau de transport d’électricité à La région Provence-Alpes-Côte d’Azur importe lar-
moyen / long terme. Cette vision reste associée aux gement son énergie, puisque la production locale ne
hypothèses relatives à l’évolution du contexte éco- couvre qu’un peu plus de la moitié de la consomma-
nomique, industriel et énergétique, élaborées par les tion régionale.
acteurs concernés au sein des Comités régionaux de La partie de la région Paca située au sud-est
concertation. d’Avignon est alimentée par les lignes 400 et 225 kV
Certaines contraintes, généralement constatées Réaltor – Néoules – Broc-Carros et Sainte-Tulle –
aujourd’hui avec risques de délestage ou de modifi- Lingostière. En cas de perte d’ouvrage de transport
cation du plan de production coûteuse pour la col- dans la région, le réseau ne peut alimenter toute la
lectivité, ont déjà fait l’objet d’études approfondies consommation, et du délestage est nécessaire
par RTE et devraient être résolues dans un horizon (400 MW en 2003).

de court / moyen terme, par un projet identifié La création de la ligne 400 kV Boutre – Broc Carros 26 Ce projet permet en
outre de mieux utiliser
actuellement en concertation ou en cours d’instruc- et le renforcement de la ligne 225 kV Boutre – les capacités de
tion réglementaire. Coudon (réalisé en 2003) apportent une nouvelle production hydraulique
de la vallée de la
D’autres, anticipant généralement des faiblesses sus- capacité d’import vers le littoral, et permettent un Durance et du Verdon.
ceptibles d’apparaître d’ici à quelques années, font « bouclage » 400 kV de l’est de la région Paca(26).

27
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Alimentation de Strasbourg et du Bas-Rhin : Nord lyonnais


projet Vigy – Marlenheim Le réseau nord de Lyon fonctionne d’ores et déjà à
La sécurité d’alimentation de l’agglomération de saturation et ne permet pas, en l’état, de faire face
Strasbourg et du Bas-Rhin en Alsace est aujourd’hui à l’accroissement des consommations industrielles et
menacée. L’ensemble de cette zone repose en effet résidentielles dans cette zone. Le projet de création
sur le poste 400 kV de Marlenheim, qui n’est ali- du poste 225 / 63 kV de Cailloux-sur-Fontaines
menté que par une ligne à deux circuits 400 kV : un résoudra cette contrainte.
incident sur cet ouvrage provoque des risques de cou-
pures. Le projet d’axe double Vigy – Marlenheim per- Alimentation du Soissonnais

27 Le projet permet mettra notamment de sécuriser la zone(27). Le réseau 63 kV du Soissonnais connaît à court /
aussi de résoudre les
contraintes liées
moyen terme une redistribution des charges et des
à l’évacuation Alimentation du Lot problèmes de qualité de fourniture. La création
de la production
thermique de la zone La région de Cahors (Midi-Pyrénées) est alimentée par d’une liaison 225 kV et le renforcement de la trans-
(voir chapitre 5.2.2). trois axes 63 kV de capacités différentes. formation 225 / 63 kV, sont destinés à renforcer l’ali-
L’augmentation des consommations de la zone et des mentation électrique de la zone.
charges SNCF fragilise le réseau qui est déjà le siège
de forts transits Nord-Est / Sud-Ouest liés à l’évacua- Alimentation de la Vendée
tion de la production hydraulique du Massif central. Le réseau de transport est insuffisant pour bien ali-
Le renforcement de l’axe nord existant Férouge – menter la Vendée, où le dynamisme de certaines
Cahors permettra de soulager la zone. Le projet a fait zones (côtières notamment), amènent le réseau
l’objet d’un débat public en 2003. haute tension en limite de capacité. Cette situation
est aggravée par les forts transits interrégionaux,
Alimentation de l’ouest de l'Île-de-France orientés du Poitou-Charentes vers la Bretagne. Un
La croissance des consommations de cette zone a premier élément de réponse à l’alimentation de la
conduit à fragiliser l’alimentation de la clientèle. Vendée sera apporté par le projet de création d’une
Deux renforcements sont prévus en très haute nouvelle injection 225 / 90 kV à Val-de-Sèvres, cou-
tension : plée avec un renforcement du réseau 90 kV sur
• la création, d’ici à 2007, du poste 400 / 225 kV Pouzauges. Un transformateur-déphaseur, installé
d’Yvelines, raccordé au poste d'Élancourt par une au poste de Granzay au départ vers Niort, permettra
liaison 225 kV, devrait permettre de sécuriser l’ali- également de soulager les contraintes de la zone.
mentation de la clientèle des Yvelines, du sud des
Hauts-de-Seine et du quart sud-ouest de Paris ; Zone de Saint-Nazaire – La Baule – Guérande
• au nord-ouest de la première couronne, le projet Afin d’assurer la sécurité d’alimentation électrique et
de création de liaison souterraine 225 kV Nanterre – la capacité de développement de la zone de Saint-
Nourotte permettra de rééquilibrer les charges entre Nazaire, de la Baule et de la presqu’île guérandaise
les postes de la zone. — deuxième pôle de consommation derrière l’ag-
glomération nantaise —, il est prévu de remplacer la
Alimentation du bassin annécien ligne 63 kV Guersac – Pontchâteau par une ligne
Le bassin annécien (Rhône-Alpes) est alimenté en 225 kV.
trois poches non sécurisées, à partir d’un réseau issu
du réseau 400 kV national via les postes de transfor- Autres agglomérations
mation de Génissiat, de Cornier et d’Albertville. Par • Agglomération de Caen : de fortes contraintes,
ailleurs, l’ensemble du réseau est d’ores et déjà en situation normale et dégradée sur la transforma-
saturé. La création d’un poste de transformation tion 225 / 90 kV du poste de la Dronnière, situé au
400 / 63 kV (actuellement en cours de concertation) sud de Caen, et sur les ouvrages 90 kV en sortie du
permettra de lever les difficultés d’alimentation de poste entraînent des risques de coupures qui concer-
l’agglomération d’Annecy. Le projet comporte des nent toute la région caennaise. Pour y remédier, le
étapes ultérieures qui permettront de lever les difficul- projet consiste à renforcer la transformation et les
tés d’alimentation des zones situées à l’est d’Annecy. lignes d’alimentation de l’agglomération.

28
• Agglomération d’Amiens : le réseau d’alimenta- siège de très nombreuses contraintes qui rendent
tion 90 kV arrivant à saturation, il a été décidé de leur exploitation très délicate. À cela s’ajoutent un
basculer les charges sur le réseau 225 kV via le poste taux annuel très élevé d’accroissement de la
source d’Amargue et ses nouvelles alimentations consommation (3,6 % de 1996 à 2000, avec des
225 kV, plus aptes à les accueillir. prévisions de l’ordre de 3 % d’ici à 2005), et une sol-
• Agglomération de Montpellier : la structure des licitation supplémentaire en cas d’exportations vers
réseaux de la zone de Montpellier entraîne, à moyen l’Espagne. La puissance mise en précarité est d’envi-
terme, des risques de surcharge, avec des consé- ron 250 MW en 2002.
quences en termes de coupures longues et brèves et
de tenue de tension. Alimentation de Strasbourg
• Agglomération de Mulhouse : à moyen terme, Une contrainte apparaît sur une des liaisons 225 kV
on observe un dépassement des capacités de transits d’alimentation du poste de Graffestaden à partir du
des ouvrages (lignes, transformateurs) alimentant le poste 400 / 225 kV de Marlenheim, qui dessert une
« pays du Sundgau », situé au sud de Mulhouse. La partie de la ville de Strasbourg et du nord de l’Alsace.
création du poste de transformation 225 / 63 kV
d’Hirsingue, permettra de lever la majorité des Alimentation de l’est de la région parisienne
contraintes dès 2006, en rapprochant la source Des contraintes très importantes risquent de survenir
d’énergie électrique des lieux de consommation. à très court terme sur plusieurs couloirs 225 kV de la
zone, en particulier autour du poste 400 / 225 kV de
5.1.2 Des contraintes qui appelleront Villevaudé, et dans le Val-de-Marne
des réaménagements du réseau
à moyen terme Boucle 63 kV du nord des Ardennes
Avec les hypothèses élaborées aux niveaux national Des contraintes de transits apparaissent à moyen
et régional, les simulations réalisées dans le cadre de terme sur cette zone située entre les postes 225 /
cet exercice ont permis d’identifier d’autres contrain- 63 kV de Chooz et Mohon. La situation, si elle est
tes : certaines sont moins critiques ou susceptibles maîtrisée aujourd’hui, pourrait rapidement se dégra-
d’apparaître à plus long terme. D’autres, au der en cas de croissance soutenue des consomma-
contraire, sont déjà constatées sur le réseau et tions.
devront être résolues à moyen terme. Pour ces
contraintes, des études approfondies sont d’ores et Autres agglomérations
déjà menées par RTE, afin d’identifier les meilleures • Grenoble : à moyen terme, les alimentations
stratégies pour les lever. nord-ouest et nord-est à 225 kV de Grenoble s’avè-
On présente ici les contraintes les plus significatives, rent insuffisantes pour alimenter la clientèle d’une
et le lecteur pourra se reporter à l’annexe 2 pour une part — en particulier en prévision de l’arrivée de
description exhaustive, par région administrative. clients industriels — et pour évacuer la production
hydraulique d’autre part.
Alimentation de la Vendée • Agglomération de Perpignan : l’augmentation
Le réseau de transport demeure insuffisant pour sensible des consommations de la zone, qui attire
bien alimenter la Vendée, malgré les aménagements beaucoup de nouveaux résidents, fragilise le réseau
prévus (nouvelle injection 225 / 90 kV et renforce- 63 kV desservant l’agglomération (en particulier au
ment du réseau 90 kV). Le fort potentiel d’énergie départ du poste 400 / 63 kV de Baixas).
électrique arrivant au sud de Niort (Granzay), com- • Agglomération de Montpellier : compte tenu
biné au fort appel de la Loire-Atlantique et de la de la structure des réseaux 63 kV et de la sensibilité
Bretagne sur le poste d’interconnexion et de trans- des consommations de la zone montpelliéraine, des
formation de Cordemais, sollicite le réseau de trans- surcharges risquent d’apparaître à moyen terme
port qui arrive en limite de capacité. dans différents cas de perte d’ouvrages 63 kV ou
225 kV, avec des conséquences en termes de coupu-
Alimentation de Dax res longues et brèves, et de tenue de la tension.
Les réseaux 63 et 225 kV de la région de Dax sont le • Agglomération de Dijon : l’évolution naturelle

29
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

des charges sature à moyen terme la capacité de d’une zone (correspondant généralement à l’instal-
transformation des postes d’injection situés autour lation de nouvelles zones d’activité, par exemple à
de Dijon. En dépit des travaux prévus à court terme proximité des agglomérations) ;
(construction du câble Petit Bernard – Romelet), le • les raccordements de clients identifiés : RFF, clients
réseau 63 kV ainsi que les transformations installées industriels, producteurs ;
demeurent sous-dimensionnés. • les raccordements des producteurs éoliens, dont la
• Nancy : L’organisation du réseau 63 kV issu des problématique est traitée dans sa globalité, dans la
deux postes de transformation alimentant l’agglo- mesure où la forte volatilité des demandes ne per-
mération, conduira à une insuffisance de transfor- met pas de dresser un inventaire fiable des contrain-
mation. De plus, l’alimentation de la boucle intra- tes engendrées (voir chapitre 3.2.2). Un éclairage est
muros de Nancy arrivera à saturation. toutefois donné sur les contraintes susceptibles
• Nice – Cannes – Grasse – Antibes : cette grande d’apparaître sur le réseau amont.
zone urbaine du littoral méditerranéen est alimen-
tée par des lignes 225 kV issues des postes de Broc- NB : les besoins avérés de raccordement des
Carros et Biançon. À moyen terme, la perte d’une clients ne sont connus qu’à court terme. Les
de ces lignes risque d’entraîner, à certaines pério- contraintes observées à long terme ne peuvent
des, le déclenchement automatique des ouvrages résulter que d’hypothèses caractérisées par une
restants, et de conduire ainsi à la mise hors tension forte volatilité (voir chapitre 3.2.2). Les contraintes
de toute la zone. présentées dans ce document reflètent l’ensem-
• Avignon : dès aujourd’hui, la perte d’une des ble des demandes de raccordement connues des
lignes 225 kV alimentant une zone englobant l’ag- gestionnaires de réseaux début 2003. Certains
glomération d’Avignon et une partie du sud du projets de raccordement sont susceptibles d’être
Vaucluse et du nord des Bouches-du-Rhône modifiés ou abandonnés par les demandeurs ;
entraîne, à certaines périodes, des surcharges sur les d’autres peuvent s’ajouter à la liste.
autres ouvrages, avec pour conséquences des cou-
pures importantes (de l’ordre de 100 MW) de la 5.2.1 Raccordements de postes sources
clientèle. La création d’un poste source peut être nécessaire
pour satisfaire les besoins de développement du
5.2 RACCORDEMENT réseau de distribution, lorsque sa capacité est insuf-
fisante pour alimenter les consommations (création
DES CLIENTS
de zones d’activités, par exemple). Cette contrainte
La problématique du raccordement se pose diffé- peut être résolue soit par un renforcement du réseau
remment suivant la nature du client, qu’il soit pro- de distribution à partir des postes sources existants,
ducteur ou consommateur, industriel ou distribu- soit par l’apport d’une nouvelle injection de puis-
teur. Si l’arrivée d’un client entraîne nécessairement sance, c’est-à-dire par la création d’un nouveau
la réalisation des ouvrages permettant son raccor- poste source. L’arbitrage entre les deux types de
dement sur le réseau de transport (liaisons et / ou solutions s’appuie sur une comparaison de leurs per-
poste de raccordement), il peut arriver que la nou- formances technico-économiques, vues du réseau
velle injection / soutirage engendre des contraintes de distribution, et compte tenu des coûts du raccor-
sur le réseau de transport situé en amont du client, dement du nouveau poste source.
par saturation des ouvrages déjà présents et non Les cartes des pages suivantes indiquent les projets
dimensionnés pour l’accueillir. de création de postes sources en cours d’instruction
On a choisi dans ce chapitre de distinguer : réglementaire, et les contraintes identifiées sur les
• les raccordements des distributeurs, par la créa- réseaux de distribution qui correspondent à une
tion de nouveaux postes sources, qui sont liés à une demande formulée par les distributeurs, pour
augmentation significative des consommations laquelle une étude est en cours.

30
Postes sources
en projet

31
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Postes sources :
demandes de
raccordement

5.2.2 Raccordements de clients identifiés tement Paris au centre des principales villes de l’Est de
RFF la France, d’ici à 2007. Cette ligne à grande vitesse
Afin de développer un véritable réseau ferroviaire sera raccordée au réseau de RTE — 400 ou 225 kV
transeuropéen pour le fret et les voyageurs, et — par l’intermédiaire de cinq sous-stations réparties
d’améliorer les temps de parcours entre aggloméra- sur trois régions et situées aux points kilométriques
tions, de nouveaux projets de lignes à grande vitesse 22, 88, 151, 212 et 270 : l'Île-de-France (poste
sont envisagés par RFF à moyen terme. Le développe- 400 kV de Penchard en coupure sur la ligne 400 kV
ment de ces nouvelles lignes s’accompagne de la Plessis-Gassot – Chambry), la Champagne-Ardenne
mise en service de points de soutirage (« sous-sta- (postes 225 kV de Vézilly en coupure sur la ligne
tions ») destinées à leur alimentation électrique. 225 kV Ormes – Soissons, et de Cuperly en double
Parmi ces projets, le TGV Est est destiné à relier direc- antenne depuis Vesles 225 kV), et la Lorraine (postes

32
de Moulon raccordé en antenne depuis Vandières Les projets de nouvelles productions concernent la
225 kV, et Trois Domaines, en coupure sur l’axe centrale à cycle combiné au gaz de Dunkerque, des
225 kV Revigny – Vandières). La création de ces sous- unités de cogénération (IGCC Normandie au Havre),
stations nécessite, dans certains cas, des réaménage- d’incinération d’ordures ménagères (environs de
ments du réseau ou un renforcement des transfor- Saint-Jean-de-Folleville, Syctom à Issy-les-
mations. Afin de respecter les échéances fixées par Moulineaux) et de fermes éoliennes.
RFF pour la mise en service commerciale du TGV, les
cinq sous-stations devraient être raccordées en 2005 5.2.3 Raccordements de producteurs
(les cinq projets correspondants sont actuellement en éoliens
cours d’instruction réglementaire). Les récentes directives européennes visant à promou-
D’autres projets envisagés par RFF à moyen terme voir les sources d’énergies renouvelables, et traduites
font l’objet de demandes de raccordement des futu- en objectifs chiffrés dans l’arrêté concernant la
res sous-stations : Programmation pluriannuelle des investissements de
• le projet de ligne à grande vitesse « Rhin-Rhône » production, ont conduit les pouvoirs publics à propo-
qui devrait permettre de réaliser l’interconnexion ser des incitations financières qui suscitent un fort
européenne entre l’Europe du Nord et de l’Est et la engouement de la part des futurs producteurs
Méditerranée. Deux sous-stations sont prévues en d’énergie d’origine éolienne. RTE et les gestionnaires
Franche-Comté (entre Montbéliard et Belfort et au de distribution reçoivent un grand nombre de
nord de Besançon), et une sous-station en demandes de raccordement pour lesquelles ils réali-
Bourgogne à l’est de Dijon ; sent des études de réseau, afin d’évaluer la capacité
• le projet de ligne à grande vitesse « Languedoc- d’accueil des sites les plus sollicités par les produc-
Roussillon » qui complète l’alimentation du bassin teurs. Ces demandes sont le plus souvent localisées
méditerranéen vers l’Espagne. Deux sous-projets sont sur les sites les plus favorables du point de vue du
envisagés : le contournement de Nîmes et de potentiel éolien (zones de vent, topologie du ter-
Montpellier, avec la création d’une sous-station à rain…), mais ces zones ne sont pas forcément celles
Montpellier et la ligne nouvelle Perpignan – qui engendrent le moins de difficultés d’évacuation
Barcelone, avec le raccordement d’une sous-station pour le réseau de transport.
au sud-ouest de Perpignan ;
• d’autres projets ferroviaires de RFF, comme la ligne Comme on l’a vu au chapitre 3.2.2, les files d’attente
à grande vitesse entre Lyon et Turin, n’ont pas été pris qui reflètent les demandes de raccordement évoluent
en compte dans ce premier Schéma de développe- très rapidement : les producteurs formulent leurs
ment, compte tenu des incertitudes portant sur les demandes bien avant de recevoir les autorisations
puissances et les localisations des sous-stations. administratives nécessaires à leur implantation, les
éventuelles contraintes engendrées par leur raccor-
Le raccordement d’autres sous-stations est prévu, dement sur le réseau ne constituant qu’un des élé-
dont certaines sont en cours d’instruction : en ments de l’optimisation de leur projet.
Bretagne (Château-Malo en 2005), Lorraine (Langley La répartition des demandes de raccordement de
et Moyenmoutiers en 2004), Pays de la Loire (La production éolienne est aujourd’hui relativement dif-
Roche-sur-Yon en 2006). Des demandes ont été for- fuse sur tout le territoire : la quasi-totalité des régions
mulées en Aquitaine, Midi-Pyrénées, Champagne- administratives était concernée au premier semestre
Ardenne et Franche-Comté. 2003. Trois zones principales se détachent cepen-
dant, reflétant les zones à fort potentiel éolien : une
Clients industriels et nouvelles productions zone « Ouest », incluant la Bretagne et une partie
Des projets de raccordement de clients consomma- des régions Basse-Normandie et Pays de la Loire ; une
teurs ou producteurs sont recensés dans les volets zone « Nord », incluant le Nord-Pas-de-Calais, la
régionaux du Schéma de développement, et nécessi- Haute-Normandie, l'Île-de-France, la Picardie et une
tent la création de nouveaux ouvrages (lignes de rac- partie de la région Centre ; et une zone « Sud » com-
cordement ou création de postes), voire des renforce- prenant le Languedoc-Roussillon, l’Auvergne et
ments du réseau amont. Rhône-Alpes.

33
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Pour un volume de production donné au niveau natio- raccordement et la délivrance des premiers permis de
nal, la présence de contraintes dépend directement de construire par les préfets dans ces régions peut
la diffusion des demandes sur le territoire. Des études engendrer l’apparition de faiblesses du réseau pour
menées récemment par RTE ont montré que la capacité évacuer cette production.
d’accueil du réseau existant se monte à près de
7 000 MW au total, sous réserve que les projets soient À l’inverse, certaines régions peuvent accueillir les
placés sur des sites « favorables » du point de vue du demandes prises en compte sans engendrer de
réseau de transport : à l’exception de zones déjà contraintes, le nombre de demandes enregistrées
contraintes par d’autres types de production, la capacité demeurant relativement faible à ce jour. Il s’agit d’une
d’accueil est d’autant plus grande que la répartition des zone partant de l’est de la France (Lorraine, Franche-
projets est uniforme sur le territoire. En revanche, l’hy- Comté, Alsace, Bourgogne) vers un grand quart sud-
pothèse de 6 000 MW à l’horizon 2007, cohérente avec ouest (Limousin, Aquitaine). La Haute-Normandie est
les objectifs fixés dans la PPI, et déclinée géographique- une région disposant également d’une forte capacité
ment selon la répartition reflétée dans les files d’attente, d’accueil de la production éolienne.
fait émerger des contraintes. Le lecteur pourra se repor-
ter aux cartes régionales de l’annexe 2, qui font figurer Une estimation plus détaillée des « zones de fragilité
les contraintes correspondant aux demandes formulées électrique » liées à l’implantation de production
au premier trimestre 2003. Compte tenu de leur forte éolienne sera disponible dans les exercices suivants
volatilité (voir chapitre 3.2.2), on ne présente ici que les du Schéma de développement, à mesure que les
zones où le réseau, déjà saturé, ne permet pas d’écou- demandes de raccordement auront été confirmées
ler une nouvelle production. par les producteurs.

Sont concernées en premier lieu des zones à fort 5.3 PERFORMANCE


potentiel éolien, où le réseau est inadapté au dévelop-
TECHNIQUE ET
pement de cette production, comme le Languedoc-
Roussillon, où la production hydraulique est déjà très
ÉCONOMIQUE DU SYSTÈME
présente et sature d’ores et déjà le réseau de trans- La bonne marche du marché européen de l’électricité
port. Si un volume global sur la région de l’ordre de se caractérise d’une part par le respect des program-
1 000 MW (production terrestre et offshore) est rac- mes d’appel des producteurs, et d’autre part par la flui-
cordable sur le réseau régional, sous réserve d’une dité des échanges d’électricité entre les pays. Or la limi-
localisation adaptée, des contraintes apparaissent tation des capacités thermiques des ouvrages peut être
dans d’autres configurations de localisation (conflit un obstacle au bon fonctionnement du marché : le
d’évacuation avec l’hydraulique). gestionnaire de réseau peut être amené, comme on l’a
Ce type de contrainte est identifié dans d’autres vu, à limiter les échanges dans certaines directions
régions, de façon plus localisée. Il s’agit du nord de la géographiques, ou à demander aux producteurs des
France, en particulier la frontière Pas-de-Calais – réaménagements de leur production.
Picardie qui fait l’objet de très nombreuses demandes
de raccordement, ou de l’Auvergne, où le réseau de 5.3.1 Difficultés d’évacuation
transport d’électricité ne peut assurer en toutes cir- de la production
constances l’évacuation de la production éolienne (en Certaines zones sont sujettes dès aujourd’hui à des
particulier dans le Cantal et la Haute-Loire). réaménagements de la production, liés le plus sou-
Dans d’autres régions, certains ouvrages sont en vent à des conflits d’évacuation de la production de
limite de contrainte pour certaines configurations de plusieurs groupes, que les limitations de capacité du
l’implantation de projets particuliers, comme en réseau empêchent d’acheminer.
Champagne-Ardenne. Il s’agit en premier lieu des zones où la production
Par ailleurs, si ce premier exercice ne met pas en évi- hydraulique est déjà très importante (moitié sud du
dence de contrainte sur le réseau des régions du pays) et où les contraintes sont parfois aggravées par
Grand Ouest (Poitou-Charentes, Pays de la Loire, l’arrivée éventuelle de production éolienne (voir chapi-
Bretagne, Centre), une accélération des demandes de tre 5.2.3).

34

En Aquitaine, la production locale est pénalisée. Il en et la Lorraine. La construction du poste de 28 Ce projet permet
est de même en Midi-Pyrénées, et certaines contrain- Sarrebourg Nord 225 kV, dans le cadre du projet Vigy également de sécuriser
l’alimentation de la
tes dans cette région et en Languedoc-Roussillon – Marlenheim résoudra cette contrainte(29). zone, en évitant
peuvent également influencer l’évacuation de la pro- le recours au délestage
(voir chapitre 5.1.1).
duction hydraulique du Massif central, des Cévennes, En Nord-Pas-de-Calais, le réseau à 400 kV d’évacua-
voire la production thermique et hydraulique de la tion de la centrale nucléaire de Gravelines, et alimen-
vallée du Rhône. tant la région lilloise, est bouclé dans la partie sud


29 Le poste de
par un axe unique de faible capacité de transit :
Sarrebourg Nord
En Auvergne, en période de forte hydraulicité, les axes Argoeuves (Amiens) – Chevalet – Gavrelle (Arras) – permettra en outre
d’améliorer la qualité
225 000 volts d’évacuation de cette production sont Avelin (Lille). En transitant la puissance issue des cen- de fourniture dans
exploités à la limite de leur capacité. trales nucléaires normandes, la partie de cet axe la région de Sarrebourg.

comprise entre Argoeuves et Gavrelle joue un rôle


En Rhône-Alpes, lorsque le réseau doit à la fois éva- prépondérant dans l’alimentation de l’aggloméra-
cuer la production hydraulique et permettre les tran- tion d’Arras et du bassin minier, au travers du poste


sits d’énergie interrégionaux, la situation est d’autant de Gavrelle. 30 Aux heures
de faibles charges d’été
plus délicate, les lignes n’étant pas dimensionnées En cas d’incident affectant ce réseau, l’axe
ou d’intersaison,
pour ce double usage (axes 225 kV de l’Ardèche et Argoeuves – Chevalet – Gavrelle doit reprendre une il peut être nécessaire
pour la sécurité du
axes 225 kV de l’agglomération grenobloise). partie de la charge électrique, et se trouve en satu- système de modifier
Par ailleurs, la ligne 400 kV Chaffard – Grande-Île ration compte tenu de la demande de la région lil- le plan de production
local à moindre coût, en
constitue un goulet d’étranglement dans la gestion loise. En heure de pointe, ces incidents peuvent faisant fonctionner
du système électrique de la région : de très faible entraîner des surcharges avec risque d’écroulement des groupes charbon ou
fioul de la région, avec
capacité, elle s’avère incapable d’alimenter les en cascade conduisant à des coupures profondes de pour conséquences
consommations industrielles ou pour alimenter les l’alimentation(30). Pour éviter les surcharges, des bais- des surcoûts de
production importants.
stations de pompage, et engendre des modifications ses de production de la centrale nucléaire de À noter que les
exportations vers
des plans de production nucléaires et hydrauliques. Le Gravelines sont nécessaires et compensées par le
la Belgique, en raison
projet Lyon – Chambéry (remplacement de la ligne démarrage de productions locales d’origine fossile, de l’appel de puissance
vers le poste d’Avelin
400 kV à un circuit Chaffard – Grande-Île par une liai- plus coûteuses et plus polluantes. La reconstruction qu’elles occasionnent,
son 400 kV à deux circuits) permettra de résorber ces de cet axe permet de résorber ces contraintes constituent un
amplificateur de
difficultés. contrainte.
5.3.2 Pénalisation des échanges
En Paca, l’absence de « bouclage » du réseau 400 kV transfrontaliers

et la faible densité du réseau sous-jacent nécessite le La France, interconnectée avec de nombreux pays, 31 Les projets
prioritaires européens
démarrage de productions thermiques très coûteuses est naturellement exportatrice vers ses voisins, et
concernant
(et très polluantes) dans la région, et une désoptimi- constitue également le point de passage de transits le réseau de transport
français, indiqués dans
sation de la production hydraulique. La création de internationaux : les lignes d’interconnexion sont sol- la décision du Parlement
l’axe 400 kV Boutre – Broc-Carros et le renforcement licitées en permanence. européen, sont
les suivants : lignes
de la ligne 225 kV Boutre – Coudon permettent de Plusieurs contraintes de ce type sont localisées au Moulaine – Aubange,
créer une nouvelle capacité d’import vers le littoral, et niveau des interconnexions avec les pays voisins : on Avelin – Avelgem et
Vigy – Marlenheim,
de mieux utiliser les capacités de production hydrauli- distingue les plaques France – péninsule ibérique, augmentation de
que de la vallée de la Durance et du Verdon(28). Belgique – Allemagne – Pays-Bas, et France – la capacité par le biais
de l’interconnexion
Suisse – Italie. Dans sa volonté d’augmenter le taux existante entre la France
et l’Italie ; nouvelle
En Lorraine et en Alsace, l’évacuation de la produc- d’interconnexion des pays membres de l’Union euro-
interconnexion entre
tion mosellane entraîne des congestions sur le réseau péenne la Commission européenne a identifié une la France et l’Italie ;
nouvelle interconnexion
225 kV entre Vigy et Saint-Avold, qui nécessitent un liste de projets prioritaires(31) dans sa décision traversant les Pyrénées
réaménagement de la production locale, notamment n° 1229/2003/CE (cf. [12] page 44). entre la France et
l’Espagne ; nouvelles
thermique et hydraulique. La création de la liaison Ces projets sont caractérisés par leur contribution au connexions dans le nord
400 kV Vigy – Marlenheim résoudra cette difficulté. renforcement de la sécurité d’approvisionnement et de la France, nouvelles
connexions dans
Par ailleurs, le poste de Sarrebourg n’est pas dimen- par leur impact significatif sur le fonctionnement le sud-ouest de
sionné pour permettre d’assurer un lien entre l’Alsace concurrentiel du marché intérieur. la France.

35
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

• Plaque France – péninsule ibérique • Plaque France – Suisse – Italie


La France et l’Espagne ont exprimé une volonté com- L’interconnexion avec l’Italie est constituée des axes
mune d’augmenter leurs capacités d’échanges. 400 kV Albertville – Rondissonne (ligne double
L’objectif que les deux pays se sont fixé est l’atteinte terne) et la ligne Villarodin – Venaus, de faible capa-
d’une capacité de 2 800 MW en 2006, conditionnée cité. Malgré l’installation d’un transformateur-
par la mise en service de la liaison Baixas – Bescano déphaseur à La Praz en 2002, qui permet de réorga-
prévue à cet horizon. Notons que la volonté exprimée niser les flux et de mieux évacuer la production
par les pouvoirs publics est d’amener, à moyen hydraulique de la Maurienne, la capacité totale des
terme, le niveau d’interconnexion entre la France et liaisons franco-italiennes limite les possibilités
l’Espagne à 4 000 MW ; ce qui nécessitera la d’échanges transfrontaliers.
construction d’une ligne supplémentaire.
5.4 MAINTIEN
• Plaque France – Belgique – Allemagne –
EN CONDITIONS
Pays-Bas
Grâce à sa forte capacité de production, la France
OPÉRATIONNELLES
exporte largement vers le nord de l’Europe, alors que DU PATRIMOINE
les Pays-Bas importent massivement leur énergie. Les décisions concernant le maintien en conditions
Cette énergie, lorsqu’elle provient de la France, tra- opérationnelles du patrimoine ne s’appuient pas —
verse la Belgique et l’Allemagne, en empruntant des comme on l’a vu au chapitre 4.2.3 — sur un simple
axes d’interconnexion qui ne sont pas dimensionnés critère d’âge, mais sont fondées sur le croisement de
pour supporter ces flux. Le goulet d’étranglement visions patrimoniales et fonctionnelles qui découlent
observé à la frontière franco-allemande a été en par- d’analyses approfondies des composants de l’ou-
tie soulagé, au cours de l’année 2002, par la mise en vrage, de son rôle dans le réseau et de son insertion
service du nouvel axe de forte capacité Vigy – dans l’environnement. Les projets présentés dans ce
Uchtelfangen (reliant Metz à Saarbrück). Les lignes chapitre résultent de ces analyses.
400 kV et 225 kV franchissant la frontière franco-
belge, quant à elles, n’ont pas fait l’objet de dévelop- 5.4.1 Des projets en cours d’instruction
pements récents et restent le maillon faible de cette La carte (page 37) indique les projets en cours de
plaque. Elles devraient cependant être soulagées en concertation ou d’instruction réglementaire. Les
partie par le renforcement, à moyen terme, de la régions les plus concernées sont situées dans une
ligne d’interconnexion située entre Avelin (Lille) et large moitié nord de la France, en particulier dans les
Avelgem (pose d’un deuxième terne). régions de l’Est, du Nord et la région parisienne.
L’augmentation des échanges vers le nord de En Lorraine, en Franche-Comté et en Alsace, une
l’Europe conduit d’autres axes 225 kV transfrontaliers partie du réseau 63 kV sera concerné à court /
à être fortement sollicités, comme l’axe Chooz – moyen terme par des travaux de reconstruction.
Jamiolles, ainsi que la transformation 400 / 225 kV de Plusieurs ouvrages seront également déposés.
Mazures qui alimente simultanément le réseau régio- Concernant la très haute tension, on notera la réha-
nal des Ardennes et le sud de la Belgique. bilitation partielle des liaisons 225 kV Revigny –
Par ailleurs, le réseau 225 kV demeure très fortement Vandières en Lorraine. En Champagne-Ardenne, le
chargé dans le nord de la France (Holque – changement des conducteurs de la file 225 kV
Guarbecque), où une forte production doit être éva- Creney – Rolampont – Pusy est également prévu.
cuée (production nucléaire de Gravelines, thermique, L'Île-de-France est concernée par la vétusté de pos-
doublées d’import éventuel depuis l’Angleterre). tes THT (reconstruction des postes de Villevaudé
À plus long terme, l’évolution des échanges avec le 400 kV et Ampère 225 kV), ou HT, en particulier
nord de l’Europe pourrait entraîner des contraintes dans une zone s’étalant au nord de la première cou-
sur le réseau 225 kV de Lille. À l’inverse, en cas ronne. Le réseau 63 kV du sud-est du Val-de-Marne
d’échanges faibles sur l’interconnexion France – sera réaménagé à moyen terme.
Belgique ou d’import vers la France, l’axe 225 kV Au nord de la région parisienne (Picardie, Haute-
Mastaing – Perizet pourrait entrer en contrainte. Normandie et Nord-Pas-de-Calais), des actions de

36
Actions de maintien en conditions
opérationnelles en projet

37
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

reconstruction des ouvrages 90 kV et 63 kV (liaisons Les exercices futurs du Schéma de développement


et postes) sont prévues à très court terme. permettront de préciser, une fois les résultats des
À noter enfin la réhabilitation de la ligne 225 kV expertises disponibles, les ouvrages devant faire l’ob-
Aube – Commerveil (Basse-Normandie), réalisée en jet d’actions de renouvellement ou de réhabilitation.
2003, la reconstruction en technique 225 kV de la Dans les dix ans à venir, on peut considérer que les
liaison 150 kV Les Ancizes – Volvic (Auvergne), et le expertises devront porter sur un gisement de près de
renouvellement de la liaison double terne Arlod – 4 000 kilomètres de lignes aériennes, dont plus des
Génissiat (Rhône-Alpes). trois quarts en haute tension.
Au total, ce sont plus de 500 kilomètres de liaisons
haute tension (63 kV et 90 kV) et une douzaine de 5.5 LES CONTRAINTES
postes HT qui sont concernés.
SUR LE RÉSEAU DE GRAND
5.4.2 Un diagnostic des besoins TRANSPORT À 400 KV
à poursuivre Ce chapitre vise à donner une vision globale des
De premières expertises ont permis à RTE d’identifier contraintes du réseau de grand transport.
d’ores et déjà un certain nombre d’ouvrages (liaisons Il reprend les contraintes déjà signalées dans le cha-
et postes) devant faire l’objet, à moyen terme, d’ac- pitre précédent.
tions de maintien en conditions opérationnelles.
Pour ces ouvrages, des analyses approfondies per- 5.5.1 Quelques contraintes relatives
mettront, d’une part d’identifier les composants à la sécurité d’alimentation
vétustes ou obsolètes, et d’autre part de mesurer Les « péninsules électriques 400 kV » constituent les
leur enjeu pour le système électrique. À l’issue de ces premières « zones de fragilité électrique », dès lors
études, la solution optimale pourra être envisagée que le réseau 225 kV ne permet pas de — ou ne suf-
(renouvellement, réhabilitation, voire dépose). fit plus à — garantir la continuité de fourniture :
Ces études demandent une connaissance détaillée Alpes-Maritimes et bande côtière de Provence-

32 Jusqu’à l’horizon
considéré, l’alimentation
de l’état de chaque équipement composant l’ou- Alpes-Côte d’Azur ; Strasbourg et Bas-Rhin(32). Ces
de la pointe Bretagne vrage, qui s’acquiert grâce à des analyses approfon- contraintes doivent être levées à moyen terme avec
est garantie par le
réseau 225 kV régional, dies menées sur le terrain. Toutes ces analyses la concrétisation des projets Boutre – Broc-Carros et
avec la mise en service n’ayant pas été menées à terme à ce jour, le Schéma Vigy – Marlenheim.
d’un transformateur-
déphaseur au poste de développement ne propose pas une liste exhaus- Le déficit de production en Bretagne fragilise égale-
de Launay. tive des contraintes. On expose ici les principales ment le réseau dans cette région, en y rendant plus
identifiées sur le réseau, et le lecteur pourra se repor- délicate la tenue de la tension. Pour y faire face et
ter à l’annexe 2 pour une présentation détaillée des éviter un incident de grande ampleur comme en
ouvrages concernés, tous niveaux de tension 1987, les groupes de Cordemais sont aujourd’hui de
confondus. plus en plus sollicités.
Concernant la très haute tension, plusieurs ouvrages
devront faire l’objet, à terme, d’actions de maintien 5.5.2 Des goulets d’étranglement
en conditions opérationnelles : il s’agit essentielle- sur le réseau coûteux pour
ment d’une partie du réseau 225 kV de la région la collectivité
Centre, du réseau 400 kV et 225 kV d’évacuation de En premier lieu, la trop faible capacité de certains
la production hydraulique du Massif central, et axes peut limiter les échanges d’énergie entre les
d’une partie du réseau 225 kV du Haut-Rhin (dont régions.
l’âge des ouvrages est souvent supérieur à soixante Ces « congestions » conduisent à diminuer la pro-
ans). Concernant la haute tension, des travaux duction de certains sites pour faire appel à d’autres
seront vraisemblablement à prévoir en Alsace, en groupes, plus chers et plus polluants : c’était le cas
Lorraine, en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais. des axes de la basse vallée du Rhône — jusqu’à la
La région parisienne devra poursuivre les actions sur mise en service des nouvelles lignes Tavel – Tricastin
les postes 63 kV, ainsi que sur les postes 400 kV du en 2002 —, ainsi qu’aujourd’hui les axes Lyon –
Chesnoy et 225 kV de Villejust et Villevaudé. Chambéry (ligne Chaffard – Grande-Île) et Amiens –

38
Arras (ligne Argoeuves – Chevalet – Gavrelle) dont le 5.5.3 Une problématique
tronçon entre Chevalet et Gavrelle été mis en service de renouvellement encore
en 2003, pour une reconstruction complète en relativement marginale
2004. Le réseau 400 kV est relativement récent : schémati-
Les autres contraintes de ce type sont localisées au quement, les lignes simples (5 000 kilomètres) sont
niveau des interconnexions avec les pays voisins. les plus anciennes avec un âge moyen de trente-neuf
Elles constituent des goulets d’étranglement qui ans en 2001 ; les files de pylônes portant deux circuits
limitent la fluidité des échanges et freinent la mise ou plus (8 200 kilomètres) ont un âge moyen de dix-
en place d’un marché concurrentiel de l’électricité en neuf ans en 2001.
Europe : l’augmentation des capacités d’échanges, Dans le cas des liaisons entre Lyon et Chambéry ou
avec l’Espagne notamment mais aussi vers la entre Amiens et Arras, les questions de vieillissement
Belgique, est liée à la mise en service à moyen terme ont rejoint le problème de trop faible capacité (voir
de nouvelles lignes d’interconnexion : le projet chapitre 5.5.2) pour proposer la dépose / reconstruc-
Baixas – Bescano permettra d’atteindre une capacité tion de ces ouvrages.
d’échange de 2 800 MW, et la pose du deuxième Le réseau d’évacuation de l’hydraulique du Massif
terne de la ligne Avelin – Avelgem permettra de sou- central compte des lignes parmi les plus anciennes du
lager les contraintes qui pèsent sur les lignes d’inter- réseau, en 400 kV et plus encore en 225 kV. À terme,
connexion. se pose la problématique de leur renouvellement, et
Des congestions peuvent également apparaître sur ensuite de l’évolution du réseau dans cette zone.
le réseau en amont des interconnexions, comme En outre, deux postes du réseau 400 kV de la région
dans les Landes, pour atteindre 4 000 MW d’échan- parisienne devront faire l’objet de réaménagements
ges avec l’Espagne ou sur le réseau de la région lil- à moyen terme. Il s’agit des postes du Chesnoy
loise. (Montereau) et de Villevaudé (Marne-la-Vallée), dont
De fortes importations d’électricité de Grande- la réhabilitation est proposée pour 2008 : au-delà
Bretagne vers le continent créent par ailleurs des des matériels, leur structure même ne répond plus
congestions sur le réseau 400 kV — ainsi que sur les aux normes actuelles d’exploitation, et s’avère
réseaux de tension inférieure — en Nord-Pas-de- aujourd’hui inadaptée au regard de leur fonction sur
Calais. le réseau.

39
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

DUNKERQUE
LAIS

LILLE

B E VA
ALENCIENNES
A

DOU
DOUAI-
DO
OU
O U
UA S MAUBEUGE
MA
AUBEUGE

CHARLEVILLE ÉZIÈRES
CHERBOURG AMIENS SAINT-QUENTIN
LE HAVRE
BEAUVAIS COMPIÈGNE
ROUEN
CAEN FORBACH
ELBEUF REIMS
CREII
CREIL
METZ HAGUE
MEAUX CHÂLONS-
SAINT-MALO EVREUX NANCY
EN-CHAMPAGNE
S
SAIN
CHARTRES
ST
TRA
T A
RENNES
TROYES COLMAR
LAVAL
LE MANS
ÉPINAL
QUIMPER ORLÉANS
MONTARGIS BELFORT MULHOUSE
LORIENT BLOIS
VANNES ANGERS
DIJON
MONTBÉLIARD
SAINT-NAZAIRE TOURS BOURGES
BESANÇON
NANTES NEVERS
CHÂTEAUROUX
CHOLET CHALON-SUR-SAÔNE

POITIERS

NIORT THONON-LES-BAINS
MONTLUÇON
BOURG-EN-BRESSE
LA ROCHELLE AN
ANN

VICHY CLU
LUS
USE
LIMOGES
ROANNE ANNECY
CY
ANGOULÊME
LYON
LY N CHAMB
MBÉRY

CLERMONT-FERRAND

PÉRIGUEUX SAINT-ETIENNE

BORDEAUX GRENOBLE
BRIVE-LA-GAILLARDE
ROMANS-
BERGERAC SUR-ISÈRE
VALENCE

ARCACHON

AGEN ALÈS
MONTAUBAN
MENTO
ALBI
NÎMES
CASTRES MONTPELLIER
NNE
PAU TOULOUSE NICE
ARLES
TARBES
FRÉJUS
SÈTE
MARSEILLE
BÉZIERS
AIX-EN-PROVENCE

TOULON
P

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES


AYANT POUR ORIGINE
Unités urbaines de plus de la sécurité
50.000 habitants (RGP 1999) d'alimentation Ligne 400 kV
le maintien en condition
opérationnelle Poste 400 kV
Limites des régions
le raccordement client

la performance technique
et Économique du système

40

6 Conclusion
6.1 UN PREMIER EXERCICE
La réalisation du présent Schéma de développement est le premier exercice de ce type. Il
s’insère dans la logique globale de prévisions à moyen / long terme de l’évolution du sys-
tème électrique prévue par la loi du 10 février 2000.
Il constitue le volet réseau de transport de ces études prospectives. Il a pour but d’identifier
les contraintes susceptibles d’apparaître sur le réseau à un horizon de dix à quinze ans, sur
la base d’un corps d’hypothèses élaboré par RTE à partir du bilan prévisionnel, de la pro-
grammation pluriannuelle des investissements de production et de données recueillies à
l’échelon régional.

Au plan de l’organisation, ce premier exercice a permis de mettre en place et de conforter


l’articulation entre Bilan prévisionnel, PPI et Schéma de développement. Il met en évidence
l’importance de l’actualisation périodique de ce Schéma, compte tenu des incertitudes et
de l’évolutivité des hypothèses, notamment celles relatives à la production.

Il a également permis de mettre en place ou de relancer les instances de concertation régio-


nales, selon des modalités adaptées au contexte. Il est en effet particulièrement important
que la vision la plus probable des contraintes pressenties sur le réseau soit associée à des
hypothèses relatives à l’évolution du contexte économique, industriel et énergétique, éla-
borées par les acteurs concernés au sein de ces instances régionales. Cette concertation
permet ainsi de garantir que les contraintes identifiées, et par la suite les projets de déve-
loppement de réseau qui seront envisagés pour les résoudre, correspondent aux besoins
réels pour accompagner le développement de la région.

6.2 LES HYPOTHÈSES


Les besoins d’évolution du réseau sont étroitement liés à l’évolution de la consommation,
des échanges entre pays, et de la consistance du parc de production.

Les hypothèses liées à l’évolution de la consommation s’appuient sur des chroniques pas-
sées et de nombreux travaux externes à RTE. Les écarts entre les différents scénarios sont
relativement faibles et se traduiraient essentiellement par une anticipation ou un décalage
dans le temps de la réalisation des ouvrages de renforcement de réseau.

Les hypothèses concernant les échanges en Europe sont liées à la volonté politique de déve-
lopper les échanges internationaux pour, d’une part assurer la sûreté de fonctionnement
des réseaux, en favorisant les possibilités de secours mutuel au sein de l’Europe lors d’une
défaillance d’un équipement de transport ou de production ; d’autre part favoriser la consti-
tution d’un marché européen de l’électricité. Elles traduisent l’évolution des différentiels de
prix au sein du marché européen de l’électricité, et la compétitivité des groupes de produc-
tion français au sein du parc européen.

41
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Les hypothèses de production sont plus volatiles ou difficiles à prévoir que par le passé. Si les
parcs de production nucléaire et hydraulique sont stables à l’horizon du Schéma de dévelop-
pement, il existe des incertitudes sur les déclassements éventuels de tranches thermiques et
sur le raccordement de nouveaux cycles combinés. En matière d’énergies renouvelables, si
les possibilités d’implantation de cogénération économiquement justifiées sont aujourd’hui
quasiment saturées, le développement de la production d’origine éolienne, que ce soit en
termes de volume global ou de localisation, est encore très difficile à appréhender.

6.3 LES CONTRAINTES ET LES PROJETS


De nombreuses contraintes mentionnées dans le Schéma de développement sont déjà pré-
sentes aujourd’hui. Une grande partie d’entre elles font l’objet de projets en cours de
concertation ou d’instruction réglementaire, dont il est nécessaire que la réalisation inter-
vienne à court terme (au plus tard dans les cinq ans à venir) pour les lever.
Parmi les contraintes existantes les plus significatives avec projets engagés, les zones suivan-
tes sont concernées :
• pour la sécurité d’alimentation, l’est de la région Paca, l’ouest de l'Île-de-France, le bas-
sin annécien, le nord lyonnais, le département du Lot, le Soissonnais, la Vendée, Strasbourg
et le Bas-Rhin, la zone de Saint-Nazaire – La Baule – Guérande, ainsi que les agglomérations
de Caen, d’Amiens, de Montpellier et de Mulhouse ;
• pour la performance technique et économique du système, les régions Paca, Alsace et
Lorraine vis-à-vis de l’évacuation de la production thermique et hydraulique, Rhône-Alpes
vis-à-vis de l’évacuation de la production nucléaire et hydraulique, Nord-Pas-de-Calais vis-
à-vis de l’évacuation de la production nucléaire et thermique. L’insuffisance des capacités
d’interconnexion avec l’Espagne, la Belgique et l’Allemagne devrait également être levée
par des projets engagés ;
• pour le maintien en conditions opérationnelles du patrimoine, essentiellement une large
moitié nord de la France, en particulier les régions de l’Est, du Nord et la région parisienne.
En tout, ce sont plus de 500 kilomètres de liaisons et une douzaine de postes qui sont
concernés

Toutefois, le Schéma de développement met également en évidence d’autres contraintes


sans projet engagé à ce jour, soit parce que le niveau actuel de ces contraintes est trop fai-
ble pour justifier un renforcement du réseau, soit parce qu’elles n’apparaissent qu’à moyen
terme. Ces contraintes font l’objet d’études au sein de RTE, et les exercices suivants du
Schéma de développement permettront de suivre leurs évolutions, et éventuellement de pré-
senter les projets destinés à les résorber.
Les principales zones concernées par ces contraintes sont :
• pour la sécurité d’alimentation, la Vendée, la région de Dax, Strasbourg et le nord de
l’Alsace, l’est de la région parisienne, le nord des Ardennes, ainsi que les agglomérations de
Grenoble, Perpignan, Montpellier, Dijon, Nancy, Nice – Cannes – Grasse – Antibes et
d’Avignon ;
• pour la performance technique et économique du système, essentiellement vis-à-vis de
l’évacuation de la production locale, les régions Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Auvergne,
Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées ;
• à noter, au titre des interconnexions internationales, la volonté de la Commission euro-
péenne d’augmenter le taux d’interconnexion des pays membres de l’Union européenne, qui
se traduit par l’identification de projets prioritaires au-delà de ceux déjà décidés, notamment
avec la Belgique, l’Espagne et l’Italie ;

42
• pour le maintien en conditions opérationnelles du patrimoine, il est nécessaire que RTE
poursuive le diagnostic des besoins en menant des analyses approfondies pour préciser les
ouvrages qui devront faire l’objet d’actions de renouvellement ou de réhabilitation.

Il convient également de mentionner les projets de raccordement des clients :


• pour l’alimentation du réseau ferré, notamment les sous-stations pour le TGV Est, ainsi
que pour les projets de lignes à grande vitesse « Rhin-Rhône » et « Languedoc-Roussillon » ;
• les producteurs éoliens ;
• des raccordements de postes sources nécessaires pour satisfaire les besoins de dévelop-
pement des réseaux de distribution, et ponctuellement des raccordements de clients indus-
triels ou autres producteurs.

Enfin, l’ensemble des régions est concerné par la mise en œuvre de la politique de sécuri-
sation mécanique destinée à accroître la robustesse du réseau public de transport face aux
événements climatiques extrêmes.

6.4 PERSPECTIVES POUR LES EXERCICES


SUIVANTS
Outre l’actualisation des hypothèses de consommation qui sera faite à partir du prochain
Bilan prévisionnel prévu en 2005, le prochain Schéma de développement devra s’attacher,
pour accroître sa précision, à actualiser et fiabiliser les hypothèses concernant la production,
notamment le thermique avec les perspectives de déclassement éventuelles, et la produc-
tion éolienne pour laquelle les appels d’offres récemment lancés permettront d’avoir une
meilleure visibilité sur le développement et la localisation de ce parc.

Le deuxième point pour lequel RTE disposera d’une meilleure vision des perspectives
concerne le patrimoine réseau, avec d’une part la progression de la politique de sécurisa-
tion mécanique, et d’autre part une appréciation plus précise des besoins dans le domaine
du maintien en conditions opérationnelles via les résultats des expertises sur l’état du patri-
moine en cours.

43
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

▼ Bibliographie

[1] Loi n° 2000-108 du 10 février 2000 modifiée [9] Directive 2001/77/CE du Parlement européen
relative au développement et à la modernisation et du Conseil du 27 septembre 2001 relative à la
du service public de l’électricité. promotion de l’électricité
produite à partir de sources d’énergie
[2] Schémas de services collectifs de l’énergie : renouvelables sur le marché intérieur
décret n° 2002-560 du 18 avril 2002. de l’électricité.

[3] Circulaire du 9 septembre 2002 : [10] Directive 2001/80/CE du Parlement


CAB n° 47498 MZ/PE. européen et du Conseil du 23 octobre 2001
relative à la limitation des émissions de certains
[4] Accord Réseaux électriques et environnement polluants dans l’atmosphère en provenance des
2001-2003, signé le 30 janvier 2002. grandes installations de combustion.

[5] Bilan prévisionnel 2006–2015. [11] Directive 2001/81/CE du Parlement


européen et du Conseil du 23 octobre 2001
[6] Arrêté du 7 mars 2003 relatif à la fixant des plafonds d’émission nationaux
Programmation pluriannuelle des investissements pour certains polluants atmosphériques.
de production d’électricité NOR INDI03008871A.
[12] Décision n° 1229/2003/CE du Parlement
[7] Arrêté du 17 mai 2001 fixant les conditions européen et du Conseil du 26 juin 2003
techniques auxquelles doivent satisfaire établissant un ensemble d’orientations relatif
les distributions d’énergie électrique aux réseaux transeuropéens dans le secteur
NOR ECOI0100130A. de l’énergie.

[8] Directive 96/92/CE du Parlement européen et [13] Énergie 2010–2020 : 3 scénarios


du Conseil du 19 décembre 1996, et directive énergétiques pour la France : rapport
2003/54/CE du Parlement et du Conseil européen de l’atelier présidé par François Moisan.
du 26 juin 2003 concernant des règles communes Commissariat général du plan
pour le marché intérieur de l’électricité. (septembre 1998).

44

ANNEXE 1
Contexte réglementaire
et administratif relatif
aux projets de réseau
es ouvrages de transport d’énergie aux procédures réglementaires des projets d’ouvra-

L
électrique sont réalisés dans un but ges électriques. On décrit dans les chapitres qui sui-
d’utilité publique. La reconnaissance de vent les différentes phases de l’instruction adminis-
l’utilité publique du projet est néces- trative des projets de développement, et les livrables
saire dès lors qu’il nécessite le recours à propres à chaque étape.
la mise en servitudes ou à l’expropriation.
L’appréciation de l’utilité publique résulte de la mise
L’ÉTUDE PRÉALABLE
en présence de l’intérêt spécifique du projet avec les
autres intérêts, publics ou privés (patrimoine culturel
DE L’OPPORTUNITÉ
et naturel, agricole, industrie, urbanisme et aména- DES PROJETS
gement du territoire…). Elle est reconnue au terme La circulaire du 9 septembre 2002 prévoit l’élabora-
d’une procédure administrative, précédée d’une tion par le maître d’ouvrage de deux dossiers visant à
large concertation, et dont l’étude d’impact est la apprécier l’opportunité du projet.
pièce maîtresse. RTE élabore tout d’abord le dossier de justification
Dès 1992(33), EDF s’est engagée à mettre en œuvre, le technico-économique de l’ouvrage, qui précise les

33 Protocole
du 25 août 1992.
plus en amont possible de chacun de ses projets de hypothèses et les besoins qui sont à l’origine du pro-
haute et très haute tension, une large concertation jet, les différentes solutions envisagées permettant de
avec l’ensemble des partenaires concernés (élus, satisfaire les besoins identifiés, ainsi qu’une estima-
associations …). En particulier, des mesures de réduc- tion des avantages et inconvénients au regard
tion d’impact des lignes aériennes et de compensa- notamment du montant de l’investissement et de
tion ont été prévues (recours à la technique souter- l’impact sur l’environnement.
raine, indemnisation du préjudice visuel…). Le dossier de justification technico-économique fait
Les accords « Réseaux électriques et environnement », l’objet d’une présentation à l’autorité de tutelle,
signés entre l’État et le groupe EDF, expriment les c’est-à-dire :
engagements environnementaux d’EDF — et désor- • pour les projets de lignes à 400 kV ou 225 kV, la
mais de RTE — relatifs au réseau de transport d’élec- Direction de la demande et des marchés énergéti-
tricité auprès des pouvoirs publics. Le dernier accord, ques (Dideme) ;
signé au début de l’année 2002, institue, pour cha- • pour les projets de lignes à 90 kV et 63 kV et les
que projet, la mise en place d’instances de concerta- postes, la Direction régionale de l’industrie, de la
tion au niveau local, et décrit le dispositif d’accompa- recherche et de l’environnement (Drire) concernée.
gnement des projets de nouvelles lignes électriques. Si le dossier est jugé recevable, le maître d’ouvrage

34 Le dossier de
La circulaire (cf. [4] page 44) adressée le 9 septem- est invité à élaborer un dossier de présentation(34) sur présentation est rédigé à
l’intention du préfet, ou
bre 2002 aux préfets de région et de département, lequel s’appuiera la concertation préalable à l’instruc-
du ministre chargé de
précise la position de l’administration sur les moda- tion administrative du projet. Ce dossier reprend les l’Énergie si l’ouvrage est
une ligne de tension
lités d’application de l’accord relatives à l’organisa- éléments de justification technico-économique du supérieure
tion, au niveau local, de la concertation préalable projet en les rendant accessibles aux non-spécialistes, ou égale à 225 kV.

45
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

fournit une proposition d’aire d’étude permettant


LA PROCÉDURE DE DUP
de déterminer le périmètre géographique de la
concertation, et présente les principes généraux de Elle comporte les phases suivantes :
l’insertion environnementale de l’ouvrage et les • la consultation des maires concernés par le projet et
mesures d’accompagnement. Il précise également les services civils et militaires, afin de leur permettre
dans quelle mesure le projet s’inscrit dans les orien- de faire valoir leurs éventuelles observations ;
tations du Schéma de développement. • l’enquête publique, organisée dans toutes les com-
munes concernées par le projet, d’une durée mini-
LA CONCERTATION male d’un mois, qui permet de tenir le public informé
du projet et de recueillir ses observations. Elle est dili-
Étape indispensable du projet, la concertation doit gentée par un commissaire enquêteur ou une com-
permettre de définir les caractéristiques et les mission d’enquête qui, à l’issue de l’enquête, pré-
mesures d’insertion environnementale et d’accom- sente ses conclusions, lesquelles peuvent être favora-
pagnement du projet, et d’apporter une informa- bles ou non au projet, et éventuellement assorties de
tion de qualité aux populations concernées par le réserves ou de recommandations.
projet. Elle est organisée, sous l’égide du préfet, en Le dossier complet est adressé au préfet, lequel le
partenariat avec les services départementaux et transmet à RTE qui répond aux questions du public et
régionaux, les maires, les associations, les acteurs du commissaire enquêteur ou de la commission d’en-
socio-économiques. quête. La signature de la déclaration d’utilité publi-
Les résultats des consultations et des différentes que incombe au ministre chargé de l’Énergie pour les
études qui en découlent conduisent à l’élaboration lignes de tension supérieure ou égale à 225 kV et, le
de l’étude d’impact du projet. Cette étude com- cas échéant, avec cosignature par le ministre chargé
porte tout d’abord l’analyse de l’état initial de l’en- de l’Urbanisme en cas de mise en compatibilité de
vironnement dans un périmètre suffisamment Plan d’occupation des sols ou de Plan local d’urba-
vaste pour n’éliminer aucune solution technique- nisme, et au(x) préfet(s) dans les autres cas.
ment envisageable. Puis, au vu des contraintes
recensées, elle présente plusieurs cheminements L’ÉLABORATION DU TRACÉ
ou fuseaux possibles, dont l’un, dénommé «
DE DÉTAIL
fuseau de moindre impact », est finalement retenu
à l’issue de la concertation préalable. L’étude d’im- Les études de détail de l’ouvrage, élaborées par RTE
pact détaille alors les mesures envisagées pour sup- en liaison notamment avec les services de l’adminis-
primer, réduire ou compenser les effets domma- tration, les communes concernées et les chambres
geables attendus de l’ouvrage. d’agriculture, ont pour objectif de définir le tracé ou
À l’issue de la phase de concertation, le préfet l’emplacement exact de l’ouvrage. En particulier, les
détermine le fuseau de moindre impact (pour les autorisations de passage sont recherchées auprès des
lignes) ou l’emplacement (pour les postes) qui sera propriétaires et des exploitants, via des conventions
soumis à l’instruction réglementaire. amiables. En cas de désaccord, la procédure de mise
en servitude est mise en œuvre.
En complément de cette concertation, un débat Sous l’égide du préfet, un double contrôle sur la réa-
public peut être organisé sous l’égide de la lisation des ouvrages s’exerce :
Commission nationale du débat public (CNDP). Ce • la Drire procède à l’instruction de l’autorisation
débat ne revêt pas de caractère décisionnel. d’exécution des travaux visant à assurer le respect de
la réglementation technique, et notamment des
Concernant les mesures d’accompagnement des règles de sécurité ;
projets, l’élaboration du Programme d’accompa- • la Direction départementale de l’équipement pro-
gnement de projet (PAP) prévu dans l’accord cède à l’instruction de la demande de permis de
« Réseaux électriques et environnement », est construire visant à s’assurer de la conformité du pro-
menée parallèlement à la concertation. Par ailleurs, jet (de ligne ou de poste) aux règles d’urbanisme.
la circulaire du 9 septembre 2002 rappelle les cas Il s’agit de la dernière étape avant la réalisation des
où le recours à l’enfouissement doit être privilégié. travaux. ■
46

ANNEXE 2

Description des contraintes


par région administrative

47
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

AlsaceRégion

HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique environ 13,6 milliards

de kilowattheures en 2002. Le Bas-Rhin représente environ 58 %

du total. La croissance interannuelle en énergie, corrigée des

variations saisonnières, a été de 2 % de 1990 à 1999, contre

2,40 % pour la France. Le secteur industriel est prépondérant dans

la consommation électrique du Haut-Rhin. Il est également à noter

que l’agriculture représente une très faible part.

Les prévisions pour la décennie à venir sont à peu près

conformes aux prévisions fournies par le Bilan prévisionnel au niveau

national, soit 1,4 % jusqu’en 2013.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 18,8 milliards de kilowattheures, dont plus de

75 % d’origine thermique (centrale de Fessenheim). Le reste se

répartit entre l’hydraulique (20 % centrales du Rhin) et la

cogénération.

Les prévisions d’évolution en Alsace sont minimes.

48
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D’ÉLECTRICITÉ

En région Alsace, près de 280 kilomètres de réseau, efficacement à la majorité des problèmes. Dans une
essentiellement 63 kV, avaient plus de cinquante seconde étape, la transformation de Guebwiller
ans en 2003. Cependant, ces ouvrages anciens ne devra être renforcée.
sont pas de facto obsolètes, mais ces chiffres mon- Les transformations de Logelbach se révèlent éga-
trent la montée en puissance de la question du vieil- lement insuffisantes à moyen terme. La réorgani-
lissement du réseau et de sa réhabilitation. sation des transits sur le réseau de grand trans-
port, consécutive à la création d’une liaison
La sécurité d’alimentation 400 kV entre Vigy (Lorraine) et Marlenheim (Bas-
L’alimentation du Bas-Rhin et de l’agglomération Rhin), conduit à décharger un peu ce poste, mais
strasbourgeoise repose principalement sur le poste n’apporte pas, cependant, de solution pérenne à
400 / 225 kV de Marlenheim et le réseau 225 kV cette faiblesse.
servant à évacuer la production hydraulique implan-
tée le long du Rhin. Les exigences en matière de Le raccordement des clients
sécurisation des grandes agglomérations font appa- Dans le Bas-Rhin, la création d’une sous-station
raître une contrainte sur l’alimentation de LGV Est entre Dettwiller, Reichstett et
Strasbourg. Cette contrainte disparaîtra après la Mommenheim permettra une éventuelle suppres-
réalisation des projets THT majeurs des quatre pro- sion du poste 63 kV de Mommenheim. Le raccor-
chaines années concernant le Bas-Rhin : dement d’un client industriel est également possi-
• établissement d’un lien 400 kV direct entre les ble au poste de Sporeninsel.
postes de Vigy (Moselle) et de Marlenheim ;
• création d’une injection 400 / 225 kV au sud de Dans le Haut-Rhin, les nouveaux postes 63 kV de
Strasbourg (Scheer). Marie-Louise (près de Mulhouse) et de Sainte-
Croix-en-Plaine n’engendrent pas de contrainte
Des renforcements de transformation 225 / 63 kV supplémentaire. L’augmentation de la puissance
dans les postes de l’agglomération strasbourgeoise de la sous-station de Rixheim est envisagée par la
devront être entrepris, et de nombreuses liaisons SNCF.
d’électricité de Strasbourg sur poteaux béton
devront faire l’objet d’un maintien en conditions La problématique éolienne
opérationnelles. Dans la zone nord-est du réseau qui Très peu de projets de production éolienne sont
subit des contraintes diverses, le poste 225 kV de envisagés dans la région.
Seltz sera créé ; il sera relié à Gambsheim dès 2004.
Le maintien en conditions
Le dynamisme du département du Haut-Rhin opérationnelles (MCO)
(reconversion réussie du bassin potassique, « explo- Les réhabilitations des liaisons 225 kV Étupes –
sion » en dix ans de la consommation du Sundgau) Sierentz, Kembs – Sierentz et Logelbach –
fait apparaître, à moyen terme, un déficit global de Vogelgrun sont prévues en début ou en milieu de
transformation 225 / 63 kV sur la région de période.
Mulhouse, ainsi qu’une fragilisation de l’alimenta- Les liaisons 63 kV Gerstheim – Rhinau,
tion 63 kV du Sundgau (Altkirch). La création en Marckolsheim – Vogelgrun ainsi que des ouvrages
première étape du nouveau poste de transforma- 63 kV de l’ÉS seront renouvelés.
tion 225 / 63 kV d’Hirsingue permet de répondre

49
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Alsace
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Sécurité alimentation Haut-Rhin Création du poste 225 kV d’Hirsingue

Sécurité alimentation Bas-Rhin Axe 400 kV Marlenheim – Vigy

Raccordement client Haut-Rhin Création du poste 63 kV de Marie-Louise

Raccordement client Haut-Rhin Création du poste 63 kV de Sainte-Croix-en-Plaine

MCO Bas-Rhin Reconstruction de la liaison 63 kV Marckolsheim – Vogelgrun

MCO Bas-Rhin Reconstruction de la liaison 63 kV Gerstheim – Rhinau

50
RÉGION ALSACE

WISSEMBOURG

HAGUENAU

SAVERNE

MARLENHEIM
STRASBOURG
MOLSHEIM

ERSTEIN

BEZAUMONT
Bas-Rhin

SELESTAT
RIBEAUVILLE

LOGELBACH
COLMAR
HOUDREVILLE
EICHSTETTEN

Haut-Rhin
GUEBWILLER MUHLBACH

MULHOUSE
THANN

ASPHARD
ALTKIRCH LAUFENBURG
SIERENTZ

MAMBELIN
ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS
AYANT POUR ORIGINE

la sécurité BASSECOURT
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

0 50 100 Kms

51
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

HYPOTHÈSES
Région
> CONSOMMATIONS RÉGIONALES
Aquitaine La région a consommé en énergie électrique 19,5 milliards de kilowattheures en

2002. Le département de la Gironde représente environ 40 % de cette

consommation, les Pyrénées-Atlantiques et les Landes environ 20 % chacun, le Lot-

et-Garonne et la Dordogne autour de 10 % chacun. Corrigée des aléas climatiques,

sur la période 1990–1999, la croissance moyenne annuelle de la consommation de

la région Aquitaine s’est élevée à 2,4 %, niveau comparable à celui de la France sur

la même période. Cette croissance régionale de la consommation d’électricité

s’appuie sur un développement important des secteurs tertiaire et résidentiel au

détriment de l’industrie. Concernant le secteur industriel, les principales branches

consommatrices d’électricité sont la chimie, le papier–carton, l’énergie et la

sidérurgie.

Pour la décennie à venir, le Bilan prévisionnel estime que la croissance de

consommation annuelle d’énergie électrique française sera de 1,3 % en moyenne.

Pour la région Aquitaine, les estimations issues du scénario médian prévoient une

croissance de 1,4 % par an, donc légèrement supérieure à la moyenne nationale.

Comme pour la décennie précédente, cette croissance régionale devrait être tirée

par les secteurs tertiaire et résidentiel.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 29,6 milliards de kilowattheures en 2002, la plus grande
partie étant d’origine nucléaire. La production d’origine hydraulique issue des

vallées pyrénéennes représente environ 3 % du total français. La production

régionale est également en partie assurée à partir de sites thermiques classiques,

dont certains cogénérateurs.

Les hypothèses de production retenues tiennent compte des hypothèses les plus

probables de déclassements de groupes en fin de vie, fournies par les producteurs.

Le gisement hydrologique régional est équipé, le potentiel résiduel reste limité en

volume et est majoritairement raccordable sur le réseau HTA géré par les

gestionnaires des réseaux de distribution (prise en compte dans les prévisions

d’appel de puissance des postes sources HTB / HTA).

Concernant la production d’origine éolienne, l’arrêté sur la Programmation

pluriannuelle des investissements de production du 7 mars 2003 envisage une

hypothèse comprise entre 2 000 et 6 000 MW à l’horizon 2007 au niveau national.

Compte tenu du potentiel régional et des demandes de raccordement aux réseaux

de RTE ou des distributeurs, aucun projet n’a été pris en compte à l’horizon 2010

dans la région Aquitaine.

52
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation rait être envisagée soit une garantie de l’alimenta-


Les pôles d’activité de la côte atlantique connaissent tion actuelle, soit la création d’un nouveau poste.
un important développement industriel et tertiaire : Au niveau industriel, les demandes concernent l’ali-
agglomérations de Bordeaux, de Bayonne – Anglet – mentation de la SNCF et l’augmentation de puis-
Biarritz, bassin d’Arcachon, Entre-deux-Mers – sance du client CEA–Le Barp dans le cadre du pro-
Sainte-Foy-La-Grande – Libournais, périphérie de jet Mégajoule.
Morcenx. Il en est de même pour l’agglomération de
Pau, le nord-ouest de la Dordogne, la région de la La performance technique
vallée de la Garonne avec notamment l’aggloméra- et économique
tion agenaise, et la zone de Casteljaloux. Dans l’est et
le sud-ouest du département des Landes, c’est l’acti- Les échanges en Europe
vité agricole soutenue — en particulier l’arrosage en La Commission européenne souhaite que les
été — qui constitue un fort appel de puissance. congestions aux frontières soient résorbées et que
Dans toutes ces zones, le réseau de transport, par- les pays membres atteignent un objectif de 10 %
fois ancien, arrive en limite de capacité, notamment du niveau d’interconnexion d’ici à 2005 (cf. som-
en été avec l’activité touristique. met européen de Barcelone de mars 2002). Ce
Les autres contraintes sont dues à des réseaux sou- niveau d’interconnexion est le rapport entre la
vent anciens, comportant des ouvrages de faible capacité totale d’interconnexion du pays et la capa-
capacité et peu maillés. Cela se traduit par une cité de production installée dans le pays ; pour
baisse de la qualité de fourniture : risques de coupu- l’Espagne, sa valeur en 2001 était de 4 %.
res et qualité de tension. L’objectif rappelé par les pouvoirs publics est
Mussidan et sa région ainsi que le Médoc ont déjà d’amener à moyen terme le niveau d’intercon-
connu des coupures d’alimentation. Des risques de nexion entre la France et l’Espagne à 4 000 MW.
coupures existent aussi dans la zone de Langon –
Bazas – La Réole, en périphérie de Mont-de-Marsan, L’évacuation de la production
ou dans le Fumélois au nord-est du Lot-et-Garonne. Les vallées d’Oloron, d’Aspe, du Gave d’Ossau et
Le nord de la région villeneuvoise et la vallée du Lot du Gave de Pau comportent de nombreuses usines
en aval de Sarlat sont desservis par des ouvrages hydrauliques. Le réseau, relativement ancien,
63 kV isolés. s’avère de trop faible capacité pour permettre
Le Sarladais est alimenté par une artère 63 kV saturée. l’évacuation de la production dans certaines confi-
La continuité d’alimentation ne peut donc pas être gurations d’hydraulicité.
assurée en cas d’incident sur un ouvrage du réseau.
Par ailleurs, la zone de Montignac et l’est de la
Le raccordement des clients Dordogne sont desservis mais fragilisés par des
Parmi les dix contraintes de ce type recensées, sept ouvrages dont les capacités de transit sont saturées
concernent le distributeur et sont liées à des crois- par l’énergie produite localement.
sances de la consommation pour lesquelles pour-

53
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Aquitaine
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Sécurité alimentation Dordogne Sécurisation de l’alimentation ouest du Lot


Reconstruction de la ligne 63 kV Souillac – La Mothe Fénelon
Sécurité alimentation Gironde Renforcement de l’alimentation de la zone de Langon – Bazas
Création de la liaison 63 kV Langon – Saucats

Sécurité alimentation Pyrénées-Atlantiques Reconstruction de la ligne 63 kV Auterrive – Puyoo


MCO

MCO Dordogne Reconstruction du poste distributeur de Fontpinquet (Périgueux)

Raccordement client Lot-et-Garonne Création du poste distributeur au sud-ouest


de Marmande (Patras)

Raccordement client Gironde Raccordement du client CEA–Le Barp

54
RÉGION AQUITAINE

NONTRON

LESPARRE PREGUILLAC
-MEDOC

BRAUD

PLAUD PERIGUEUX
BLAYE

CUBNEZAIS

LE MARQUIS
Dordogne
SARLAT-LA
LIBOURNE CANEDA
BORDEAUX BERGERAC

Gironde
ARCACHON

SAUCATS
LANGON MARMANDE

VILLENEUVE
-SUR-LOT

Lot-et AGEN
-Garonne
Landes DONZAC

CANTEGRIT

MONT-DE-MARSAN LESQUIVE

DAX

BAYONNE
BIARRITZ

ARGIA
MARSILLON
Pyrénées PAU CAZARIL
HERNANI Atlantiques
OLORON
SAINTE-MARIE

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

Km la performance technique
et économique du système

55
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Auvergne
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique environ 8 milliards de

kilowattheures en 2002. Le Puy-de-Dôme représente près de la

moitié du total, l’Allier un peu plus de 25 %, tandis que la Haute-

Loire et le Cantal se partagent les 25 % restants. La croissance

interannuelle en énergie, corrigée des variations saisonnières, a été

de 2,57 % de 1990 à 1999, contre 2,40 % pour la France. La

région se caractérise par une dynamique plus importante du secteur

industriel que la moyenne nationale (augmentation de 2,61 % en

moyenne annuelle de la consommation en énergie électrique du

secteur de 1990 à 1999, contre 1,60 % pour la France).

Les prévisions pour la décennie à venir sont inférieures aux

prévisions nationales (de 2000 à 2005 : 1,37 % ; de 2005 à 2010 :

1,11 % contre 1,20 % France).

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 1,8 milliard kilowattheures en 2002, dont

90 % d’origine hydraulique. Elle est donc fortement importatrice. La

production hydraulique représente 2,7 % de la production

hydraulique nationale, et provient principalement du Cantal.

Les prévisions d’évolution concernent essentiellement la

production d’origine éolienne, pour laquelle 200 MW sont

considérés sur la région, en cohérence avec l’arrêté sur la

Programmation pluriannuelle des investissements de production du

7 mars 2003.

56
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

Dans l’ensemble, la région Auvergne est dotée La performance technique


d’un réseau de transport d’électricité adapté et et économique
pérenne. Cependant, certains points sont à surveil- En période de forte hydraulicité, les axes 225 kV
ler, notamment concernant l’implantation des pro- situés pour partie en Ardèche et pour partie en
jets éoliens qui peuvent avoir un impact très impor- Haute-Loire sont exploités dès aujourd’hui à la
tant sur le réseau de transport. limite de leur capacité. Pour autant, à ce jour, les
études menées n’ont pas justifié d’évolution de
La sécurité d’alimentation réseau d’un point de vue technico-économique.
Au nord de Thiers (Puy-de-Dôme), la qualité de
fourniture du réseau de transport s’avère médiocre, La problématique éolienne
notamment du point de vue des coupures longues. La moitié sud de la région Auvergne (sud du Puy-
Le réseau est en cours de réadaptation, afin de de-Dôme, Haute-Loire et est du Cantal essentielle-
résoudre ces problèmes. ment) est concernée par de nombreux projets
En situation de défaillance (perte d’ouvrage de éoliens. L’implantation de ces projets a un impact
transport), les zones Ambert – Dore (Puy-de-Dôme) fort sur le réseau de transport en Haute-Loire et
et Brioude – Langeac (Haute-Loire) peuvent d’ores dans le Cantal notamment.
et déjà connaître des difficultés d’alimentation, en On retiendra qu’actuellement, environ 110 MW
raison des faibles capacités des lignes alimentant sont raccordables en Auvergne sans renforcement
ces zones. Cependant, aucune évolution du réseau du réseau (70 MW en Haute-Loire et 40 MW dans
n’est justifiée dans les cinq années à venir pour le Puy-de-Dôme). Au-delà de ce seuil, le réseau de
lever ces contraintes. transport d’électricité ne peut assurer l’évacuation
À plus long terme, en cas d’incident, le réseau de de ces productions en toutes circonstances.
transport atteint ses limites pour alimenter les Localement, l’implantation de fermes éoliennes peut
agglomérations de Clermont-Ferrand et du aggraver des contraintes existantes (notamment
Puy-en-Velay. dans les zones déjà excédentaires en production).

Le raccordement des clients Le maintien en conditions


Montluçon (Allier), après une période économique- opérationnelles (MCO)
ment délicate, doit connaître une redynamisation Une partie du réseau 63 kV du nord-est de l’Allier
(extension de la ZI Pasquis, construction du Parc sera réaménagée prochainement (entre les postes
des sports…) d’ici à 2005. de Dompierre, Donjon, Séminaire et Varennes).
De plus, le distributeur rencontre des difficultés Dans le Puy-de-Dôme, deux liaisons 63 kV sont
pour secourir les clients industriels de cette zone. concernées par ce type de contrainte : d’une part,
La création d’un poste source s’avère donc néces- la liaison Enval – Saint-Sauves pour laquelle des
saire afin d’accompagner au mieux cette dynami- études sont en cours ; d’autre part, la liaison
que de croissance. Ancizes – Volvic qui va être reconstruite en techni-
que 225 kV.

57
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Auvergne
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Sécurité alimentation Puy-de-Dôme Suppression de points triples sur les liaisons 63 kV entre Saint-
Yorre, Puy-Guillaume, Le Limouzat, Celles, Thiers et La Vernelle

Raccordement client Allier Création du poste source Saint-Jacques

MCO Allier Réaménagement du réseau 63 kV entre les postes de


Dompierre, Donjon, Séminaire et Varennes

MCO Puy-de-Dôme Reconstruction en technique 225 kV de la ligne Ancizes – Volvic

58
RÉGION AUVERGNE

MARMAGNE
SAINT-ELOI

MOULINS

MONTLUCON
Allier

BAYET
GREPILLES

VICHY

RIOM

CLERMONT THIERS
-FERRAND RULHAT

Puy-de-Dôme
AMBERT
ISSOIRE

LE BREUIL
Haute-Loire
BRIOUDE

MAURIAC YSSINGEAUX
LE PUY
EN-VELAY

EGUZON Cantal
SAINT-FLOUR
AURILLAC

RUEYRES

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opÈrationnelle

le raccordement client

la performance technique
et Èconomique du système

59
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Basse-Normandie
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique 8,6 milliards de

kilowattheures en 2002. Le Calvados représente 44 % de cette

consommation, la Manche 34 % et l’Orne 22 %.

La dernière décennie a été marquée par une forte croissance du

secteur tertiaire, une assez forte croissance du secteur résidentiel, et

une croissance modérée du secteur industriel par rapport à la

moyenne nationale.

Les prévisions pour la décennie à venir voient un ralentissement

de la croissance des secteurs tertiaire et résidentiel, et une

croissance stable du secteur industriel. Globalement, le taux de

croissance annuel de la région est estimé à 1,2 % (1,4 % pour le

Calvados et 1,0 % pour la Manche et l’Orne), légèrement en retrait

par rapport aux prévisions établies au niveau national dans le cadre

du Bilan prévisionnel.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 16,7 milliards de kilowattheures en 2002,

essentiellement à partir de la centrale nucléaire de Flamanville.

Les prévisions d’évolution concernent uniquement la production

d’origine éolienne, et ont été établies en cohérence avec l’arrêté sur

la Programmation pluriannuelle des investissements de production

du 7 mars 2003.

60
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation La progression des consommations dans le sud du


Des contraintes sur la transformation 225 / 90 kV département de la Manche entraînera des risques
de Coquainvilliers au nord de Lisieux seront réso- de coupures sur l’Avranchin à court terme.
lues par le remplacement des trois transformateurs
actuels par de plus puissants (projet en cours de L’augmentation des consommations dans le dépar-
construction). tement de l’Orne fragilise à moyen terme la trans-
La progression des consommations sur l’agglomé- formation 225 / 90 kV des postes d’Aube et de
ration de Caen entraînera des risques de coupures Flers.
à court terme. Un projet de développement de
réseau sera prochainement soumis à concertation. La problématique éolienne
La croissance globale des consommations dans le La capacité d’accueil dans la région est compatible
secteur d’Isigny-sur-Mer entraînera à moyen terme avec les objectifs fixés par l’arrêté sur la
une insuffisance des capacités de transit des lignes Programmation pluriannuelle des investissements
90 kV situées entre Terrette (au nord-ouest de de production.
Saint-Lô), Isigny, Bayeux et Caen.
La croissance globale des consommations du nord Le maintien en conditions
du département de la Manche entraînera à moyen opérationnelles (MCO)
terme une insuffisance des capacités de transfor- La réhabilitation, à l’été 2003, de la ligne 225 kV
mation 400 / 90 kV d’une part, et des capacités de entre les postes d’Aube (au sud-ouest de l’Aigle) et
transit des lignes 90 kV d’autre part, de la zone de Commerveil (au sud de Mamers, dans la Sarthe)
comprise entre les postes 400 / 90 kV de Terrette a permis de résoudre une contrainte de vétusté sur
(au nord-ouest de Saint-Lô) et de Tollevast (au sud cette ligne.
de Cherbourg).

61
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Basse-Normandie
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Sécurité alimentation Calvados Remplacement des trois transformateurs 225 / 90 kV existants


de Coquainvilliers par des plus puissants

Sécurité alimentation Calvados Agglomération de Caen : ajout d’un transformateur au poste


de Ranville + création de la ligne 90 kV Ranville – Saint-Contest

Sécurité alimentation Manche Création d’une nouvelle ligne à deux circuits 90 kV entre
les postes d’Avranches et de Launay, et d’une ligne 90 kV entre
les postes de Launay et de Villedieu à partir des deux lignes
actuelles Avranches – Launay et Avranches – Villedieu (résolution
des contraintes de transit et de tension)

62
RÉGION BASSE-NORMANDIE

CHERBOURG

FLAMANVILLE TOLLEVAST

MENUEL

DEAUVILLE

BAYEUX

CAEN
Jersey TERRETTE ROUGEMONTIERS
(Iles Anglo-
normandes) LISIEUX
SAINT-LO
COUTANCES
TOURBE

Manche Calvados
GRANVILLE VIRE

FLERS ARGENTAN
AVRANCHES

LAUNAY Orne
MORTAGNE
AU-PERCHE

DOMLOUP
ALENCON

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

63
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Bourgogne
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique environ 10,6 milliards

de kilowattheures en 2002. La Saône-et-Loire représente environ

40 % du total, la Côte-d’Or un peu moins de 30 %, tandis que la

Nièvre et l’Yonne se partagent les 30 % restants. La croissance

interannuelle en énergie, corrigée des variations saisonnières, a été

de 2,2 % de 1990 à 1999, contre 2,4 % pour la France. Le secteur

industriel est prépondérant dans la consommation électrique de la

Saône-et-Loire. Cela provient de la présence de nombreuses

industries : Kodak, Alstom, Michelin… La part du secteur résidentiel

de la Nièvre est plus importante que dans les autres départements.

Les prévisions pour la décennie à venir sont à peu près

conformes aux prévisions fournies par le Bilan prévisionnel au niveau

national, soit 1,3 % jusqu’en 2013.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 1 milliard de kilowattheures, à plus de 95 %

d’origine thermique (centrale de Belleville qui influence la Nièvre,

bien que située dans le Cher, et Lucy 3). Le reste se répartit entre la

cogénération (3 %) et l’hydraulique. Elle est fortement importatrice.

Les prévisions d’évolution concernent essentiellement la

production d’origine éolienne, pour laquelle près de 500 MW sont

considérés sur la région.

64
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

En région Bourgogne, près de 1 600 kilomètres de existants (déjà engagé) permet de lever la
réseau, essentiellement 63 kV, ont plus de cin- contrainte. Les capacités de l’artère 63 kV issue du
quante ans en 2003. Cependant, ces ouvrages poste de Tonnerre doivent être augmentées pour
anciens ne sont pas de facto obsolètes, mais ces lever la contrainte.
chiffres montrent la montée en puissance de la
question du vieillissement du réseau et de sa réha- Le raccordement des clients
bilitation. La création d’un nouveau poste 63 kV à Quatre-
Croix (proche de Courtenay) et le transfert de
La sécurité d’alimentation charge d’EGS Seine-et-Marne vers EGS Yonne fra-
Les contraintes identifiées concernent l’alimenta- gilisent de nouveau la transformation de Rousson.
tion de l’agglomération de Dijon (Côte-d’Or). L’augmentation de la charge industrielle au poste
L’évolution naturelle des charges sature à moyen 63 kV de Romelet aggrave légèrement les contrain-
terme la capacité de transformation 225 / 63 kV tes détectées sur la zone de Dijon.
des postes de Champs – Régnaud et Couchey, ainsi
que le réseau HT entre ces deux postes. La performance technique
et économique
L’accroissement des consommations sur la zone de Aucune contrainte de ce type n’a été détectée dans
Nevers sature à moyen terme la capacité de trans- la région Bourgogne.
formation (poste de Saint-Éloi). L’axe Cosne –
Fortaie – Neuvy, situé au nord de la Nièvre, consti- La problématique éolienne
tue un goulet d’étranglement à moyen terme. Des projets de production éolienne sont envisagés
Plusieurs solutions sont actuellement à l’étude. dans la région.
L’Yonne représente un volume de 320 MW situé
En Saône-et-Loire, l’évolution des charges sur le notamment près d’Auxerre (250 MW).
poste du Creusot contribue à saturer le réseau qui En Côte-d’Or, un volume de 210 MW est en projet,
dessert à la fois cette ville et Autun. Ces contrain- réparti surtout entre Vielmoulin et Henri-Paul.
tes portent sur les transformations 225 / 63 kV
d’Henri-Paul et de Gueugnon. Le maintien en conditions
La transformation 225 / 63 kV de Mâcon ne permet opérationnelles (MCO)
plus, à moyen terme, de faire face à l’augmenta- À la sortie du poste de Venarey (Côte-d’Or), les
tion naturelle des charges, importantes au nord de conducteurs de la liaison 63 kV Venarey –
Mâcon. Les lignes 63 kV Flacé – Mâcon arrivent Vielmoulin devront être changés.
également à saturation en fin de période. La liaison électrique 150 kV Champvert – Henri
Paul ainsi que trois ouvrages 63 kV entre Henri Paul
Les augmentations des consommations dans l’Yonne et Gueugnon sont concernés par des opérations de
ont saturé la transformation 225 / 63 kV du poste maintien en conditions opérationnelles.
de Rousson. Le remplacement des transformateurs

65
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Bourgogne
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Sécurité alimentation Côte-d’Or Construction du câble 63 kV Petit Bernard – Romelet

Sécurité alimentation Saône-et-Loire Ajout d’un transformateur 225 / 63 kV de 100 MVA Gueugnon

66
RÉGION BOURGOGNE

LE CHESNOY
SENS

VILLECHETIVE
CRENEY

SEIRIN
Yonne
AUXERRE

MONTBARD
AVALLON
Côte d'Or
TABARDERIE

GAUGLIN
CLAMECY
COSNE
-SUR-LOIRE DIJON
VIELMOULIN

Nièvre
CHATEAU
-CHINON BEAUNE
ST-ELOI AUTUN
NEVERS
CHALONS
-SUR-SAONE

GROSNE LOUHANS
Saône-
BAYET et-Loire
CHAROLLES
GENISSIAT
SAINT-VULBAS

MACON

SAINT-VULBAS

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES


POSTES ET LIAISONS
AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

67
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Bretagne HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique 17,2 milliards de kilowattheures en

2002. Le Morbihan et l'Ille-et-Vilaine représentent un peu plus de 50 % de la

consommation totale de la Région. Le taux de croissance moyen annuel en énergie,

corrigé des variations saisonnières, a été de 2,5 % entre 1996 à 2002, contre

2,10 % pour la France. La région se caractérise par une dynamique plus importante

dans le secteur résidentiel et industriel (qui représentent respectivement 42 % et

29 %) que dans le secteur industriel.

Les prévisions pour la décennie à venir affichent une croissance annuelle

moyenne de 2,1 %, avec une dominante pour l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan. Ces

valeurs sont supérieures au taux du niveau national fourni par le Bilan prévisionnel

(de 2000 à 2005 : 1,37 % ; de 2005 à 2010 : 1,11 %). Cela est dû en particulier

aux secteurs industriel et résidentiel.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 1 milliard de kilowattheures en 2002, dont environ 90 %

essentiellement par la centrale marémotrice de la Rance (puissance installée

240 MW) et, dans une moindre mesure, par les turbines à combustion de Brennilis

et Dirinon (puissance installée totale de 490 MW). La Bretagne ne produit ainsi que

5 % de l’énergie qu’elle consomme. Avec une consommation en pointe de

3 500 MW en moyenne, la région est très fortement importatrice. Ces échanges se

font principalement avec les réseaux 400 kV et 225 kV, par l’intermédiaire de deux

plates-formes d’échanges ou postes d’interconnexion : Domloup, à l’est de Rennes,

et Cordemais, à proximité de Nantes.

Les prévisions d’évolution concernent les demandes d’études de raccordement de

production d’origine éolienne. La région Bretagne, dans sa contribution régionale au

Schéma de services collectifs de l’énergie, estime entre 500 et 1 000 MW le

potentiel éolien à l’horizon 2020, si l’acceptation locale est acquise, et si les

perspectives offshore se développent.

Par ailleurs, des investissements importants sur la période 2004–2005 seront

engagés pour atténuer les effets du déficit de production. Pour la suite, des

évolutions de la structure du réseau et également du niveau de production installée

sont à prévoir.

68
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

De manière schématique, l’énergie électrique de la fragilise des alimentations comme celle des agglo-
partie nord-est de la Bretagne, à savoir I’llle-et- mérations de Brest ou de Concarneau.
Vilaine et les Côtes-d’Armor, est essentiellement Le dispositif d’alimentation de l’agglomération ren-
fournie à partir du poste d’interconnexion et de naise nécessite d’être renforcé. Il en est de même
transformation de Domloup (est de Rennes) et, dans pour les zones de Fougère et Vitré.
une moindre mesure, par le poste de Launay (près Les puissances de transformation pour alimenter les
d’Avranches). agglomérations de Vannes et de Lorient devront être
La partie sud-est, à savoir le Morbihan et le Finistère, renforcées.
est approvisionnée par le poste d’interconnexion et Une solution devra être trouvée à la limite des capa-
de transformation de Cordemais (poste sur lequel cités des réseaux alimentant la zone de Pontivy, et la
est également raccordée la centrale de production). zone située au nord de Lorient.
L’énergie vient essentiellement de ces deux grosses
« plates-formes » d’approvisionnement. Le raccordement des clients
Le raccordement d’une sous-station SNCF sur le
La sécurité d’alimentation poste 63 kV de Saint-Malo est en cours d’instruction.
Pour alimenter la région, de grosses quantités
d’énergie doivent être transportées sur des distances La performance technique
relativement importantes à partir des deux principa- et économique
les sources pour alimenter la Bretagne (Cordemais et Le caractère fortement importateur de la région
Domloup). Ce qui induit des risques importants Bretagne nécessite le renforcement du réseau THT
d’écroulement de tension en périodes de fortes actuel, conjugué à la mise en œuvre d’importants
charges. moyens de compensations.
À terme, le renforcement du niveau de la production
Sur les réseaux 400 kV et 225 kV régionale reste à étudier.
La saturation des capacités de transport des réseaux
à 225 kV, qu’ils soient issus de Domloup et Launay La problématique éolienne
(pour le nord de la Bretagne), ou de Cordemais (pour En janvier 2003, les demandes de raccordement
le sud et l’ouest de la région) fait courir de gros ris- dans la région Bretagne représentaient cent qua-
ques à la qualité de la desserte électrique de la rante-cinq projets pour un peu plus de 955 MW,
Bretagne. avec une forte concentration dans le Finistère et les
Côtes-d’Armor. Début 2004, elles ne représentent
Sur le réseau 90 kV et 63 kV plus que soixante-neuf projets pour une puissance
Les contraintes rencontrées sur ce genre de réseau d’environ 390 MW. Ces demandes ont fait l’objet
sont essentiellement dues à deux types de difficul- d’études de raccordement, et ne mettent en évi-
tés : l’insuffisance de capacité de transit pour dence aucune contrainte de capacité d’accueil.
accompagner le développement de certaines
zones ; et la nécessité, pour maintenir un service Le maintien en conditions
efficace, de se poser la question de travaux lourds opérationnelles (MCO)
de réhabilitation ou de renouvellement pour cer- Il est nécessaire de maintenir en conditions opéra-
tains ouvrages. tionnelles un certain nombre d’ouvrages dans la baie
de Saint-Brieuc ainsi qu’à l’est du département des
Des augmentations de puissance de transformation Côtes-d’Armor et aux abords des agglomérations de
seront à prévoir, notamment pour l’agglomération de Brest et de Concarneau.
Saint-Brieuc. L’augmentation de la consommation
69
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Bretagne
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Raccordement client Ille-et-Vilaine Raccordement de la sous-station de Château-Malo en antenne


sur le poste 63 kV de Saint-Malo

MCO Côtes-d’Armor Reconstruction de la ligne 63 kV Paimpol – Plourhan

MCO Finistère Reconstruction d’un tronçon de la liaison 63 kV Morlaix – Lanmeur

MCO Finistère Reconstruction de la ligne 63 kV Landerneau – Landivisiau

Sécurité alimentation Côtes-d’Armor Construction d’une liaison 63 kV entre Rostrenen et Saint-Nicolas


avec dépose de la ligne Mur Rostrenen

Sécurité alimentation Côtes-d’Armor Zone de Saint-Brieuc : construction de 12 kilomètres de liaisons


souterraines et dépose de 24 kilomètres de lignes

Sécurité alimentation Morbihan Construction d’une liaison 63 kV Locmalo – Plouay

Sécurité alimentation Morbihan Construction d’une liaison 63 kV Pontivy – Rabine

70
RÉGION BRETAGNE

LANNION

SAINT-MALO
MORLAIX
GUINGAMP

LA MARTYRE LAUNAY
BREST
PLAINE-HAUTE SAINT-BRIEUC
DINAN
Finistère
FOUGERES
CHATEAULIN
Côtes d'Armor Ille-et-Vilaine
RENNES

PONTIVY DOMLOUP
QUIMPER

Morbihan
LES QUINTES

LORIENT
REDON LOUISFERT
VANNES

CORDEMAIS

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opÈrationnelle

le raccordement client

la performance technique
et Èconomique du système

71
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

CentreRégion

HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique environ 15 milliards de

kilowattheure en 2002, le Loiret et l’Indre-et-Loire représentant la moitié

de la consommation totale de la région.

La croissance interannuelle en énergie, corrigée des variations

saisonnières, a été de 1,23 % de 1997 à 2002, contre 2,10 % pour la

France. On distingue deux zones de consommations aux comportements

différents, révélateurs des flux de population : le taux de croissance du

nord de la région est deux fois plus élevé que celui du sud. La région se

caractérise par une dynamique beaucoup plus importante dans les

secteurs résidentiel et tertiaire que dans le secteur industriel.

Les prévisions pour la décennie à venir affichent un taux de croissance

moyen de 1,09 % par an jusqu’en 2010, et de 0,76 % par an dans la

région au-delà de 2010, avec une dominante pour l’Indre-et-Loire et le

Loiret. Ces valeurs sont inférieures aux taux du niveau national fournis par le

Bilan prévisionnel (de 2000 à 2005 : 1,37 % ; de 2005 à 2010 : 1,11 %).

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 80,3 milliards de kilowattheures en 2002. Quatre

sites nucléaires en assurent presque l’intégralité (Saint-Laurent, Chinon,

Dampierre et Belleville, soit 11 630 MW installés), la production

hydraulique et les installations de cogénération restant marginales. Avec

une consommation en pointe d’environ 3 700 MW en 2003, la région est

fortement exportatrice, en particulier vers la région parisienne (zone de

forte consommation), les Pays de la Loire et la Bretagne (faibles capacités

de production).

Les prévisions d’évolution concernent essentiellement les demandes

d’études de raccordement de production d’origine éolienne.

72
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation La problématique éolienne


Des contraintes de transformation THT (400 / En juin 2003, les demandes de raccordement dans
225 kV) apparaissent à long terme sur les zones est la région Centre représentaient quatre-vingt-trois
(Bourges) et nord (Chartres) de la région. projets pour un peu plus de 650 MW. Ces deman-
Des contraintes sur la transformation et les ouvra- des ont fait l’objet d’études de raccordement. Pour
ges d’alimentation 90 kV apparaissent dans les l’instant, il n’y a pas de contrainte d’accueil à ce
zones de Dreux, de Pithiviers, d’Orléans, de Gien, niveau de production sur le réseau public de trans-
de Châteauroux, de Vierzon, de Blois et de Tours. port du Centre.
Une restructuration des réseaux sera à envisager
pour certaines d’entre elles. Le maintien en conditions
opérationnelles (MCO)
Le raccordement des clients Les axes 225 kV Chaingy – Dambron et
Le raccordement de la ligne à grande vitesse Sud Mousseaux – Marmagne sont à renouveler partiel-
Europe Atlantique (LGVSEA) est en cours d’étude lement (tronçons des années vingt et trente). Des
avec RFF. Des points de raccordements sur le réseau postes 90 kV sont à réhabiliter dans les zones
THT sont recherchés entre Tours, Châtellerault et d’Orléans, de Chartres, de Tours et de
Poitiers. Côté EGS, hormis la création du poste Châteauroux. Le réseau 90 kV dans les départe-
source de Preuilly pour EGS Indre-et-Loire à partir ments de l’Indre (zone de Châteauroux et
du réseau Vienne, une alimentation du client Varennes), du Cher (zone de Bourges) ainsi que les
Ibiden a été mise en service début 2004 depuis le ouvrages alimentant une partie des aggloméra-
poste 63 kV de Courtenay. tions de Tours et d’Orléans sont anciens ; ce qui
GDF a demandé le raccordement d’un nouveau laisse présager un long travail de renouvellement
poste en 90 kV à Cormelai. pour leur remise à niveau, notamment en ce qui
concerne les files SNCF Paris – Bordeaux et Paris –
La performance technique Limoges. Il sera à mener en priorité, car ces ouvra-
et économique ges sont également sollicités en termes de transits.
Les congestions liées à l’évacuation de la produc-
tion de la centrale nucléaire de Civaux apparaissent
sur le réseau 225 kV de la Vienne, donc au sud de
la région Centre.

73
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Centre
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Raccordement client Indre-et-Loire Raccordement client EGS :


Vienne Création d’un poste source 90 / 20 kV à Preuilly-Claise

Raccordement client Indre Raccordement client GDF :


Création d’un poste 90kV à Cormelai

Raccordement client Loiret Raccordement client Ibiden :


Création d’une alimentation 63 kV depuis le poste de Courtenay

MCO Loiret Enfouissement partiel de la liaison 63 kV Gien – Les Rublots

MCO Indre-et-Loire Reconstruction du poste 90 kV de La Commanderie

Sécurité alimentation Indre-et-Loire Renforcement de la transformation 225 / 90 kV au poste d’Avoine

Sécurité alimentation Indre-et-Loire Déplacement et sécurisation des liaisons 400 kV


Avoine – Larcay 1 et 2

Sécurité alimentation Loiret Renforcement de la transformation 225 / 90 kV au poste de


Chaingy pour améliorer la sécurité d’alimentation d’Orléans

Sécurité alimentation Loiret Renforcement de transformation 225 / 90 kV au poste de Gien

74
RÉGION CENTRE
TILLEUL MEZEROLLES

DREUX

CHARTRES
CIROLLIERS
VILLEJUST
Eure-
et-Loir
NOGENT-
LE-ROTROU LE CHESNOY
PITHIVIERS

CHATEAUDUN DAMBRON
GATINAIS
MONTARGIS
Loiret
ORLEANS
CHAINGY
VENDOME
TABARDERIE
LES QUINTES
VILLERBON
LA PICOCHERIE VERGER
(SNCF) BLOIS

CHANCEAUX
Loir-et GAUGLIN
-Cher
ROMORANTIN
TOURS -LANTHENAY SAINT-ELOI
LARCAY

DISTRE

AVOINE CHINON VIERZON MARMAGNE


LOCHES
Indre- BOURGES
et-Loire Cher
ISSOUDUN

CHATEAUROUX

Indre
SAINT-AMAND
MONTROND BAYET
LE BLANC LA CHATRE

EGUZON
VALDIVIENNE

RUEYRES
PLAUD RUEYRES

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

75
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région

Ardenne
Champagne-
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique 9,4 milliards de

kilowattheures en 2002. Le département de la Marne représente à

lui seul plus de 40 % de la consommation, l’Aube et les Ardennes

autour de 20 %, et la Haute-Marne 15 %. La croissance

interannuelle en énergie est faible depuis 1998, et s’établit à 0,5 %.

Les prévisions pour la décennie à venir prolongent ce constat

statistique et demeurent inférieures aux moyennes nationales

établies par le Bilan prévisionnel, avec un taux de croissance de

0,4 % d’ici à 2005, qui se stabilise à 0,3 % ensuite.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 38,1 milliards de kilowattheures en 2002, dont

la quasi-totalité d’origine nucléaire (centrales de Chooz et de

Nogent-sur-Seine).

Les prévisions d’évolution concernent essentiellement la

production d’origine éolienne, pour laquelle 290 MW sont

considérés sur la région, en cohérence avec l’arrêté sur la

Programmation pluriannuelle des investissements de production du

7 mars 2003.

76
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation Ardenne est interconnecté avec la Belgique. Le


L’évolution de la consommation autour de zones développement des échanges internationaux
d’activités nécessite le renforcement d’ouvrages sature certains ouvrages THT du réseau régional,
existants, et plus rarement la création de postes comme la transformation de Mazures et la liaison
sources d’alimentation du réseau de distribution. franco-belge Chooz – Jamiolles 225 kV.
On pense notamment aux agglomérations de
Châlons-en-Champagne, de Troyes, de Saint-Dizier, La problématique éolienne
et, dans une moindre mesure, d’Épernay et de Même si le volume retenu dans le présent exercice
Chaumont. du Schéma de développement (40 % des projets
présents dans la liste d’attente EGS–RTE, soit
Le raccordement des clients 290 MW pour la région) est compatible avec les
Le raccordement de clients industriels sur des sites capacités du réseau de transport, on se situe en
parfois distants du réseau électrique, nécessite limite de contrainte en certains endroits. L’arrivée
d’importants ouvrages de raccordement, comme ou le déplacement de certains projets pourrait pro-
dans le cas du raccordement de la LGV Est voquer l’apparition de contraintes, notamment à
Européenne, pour laquelle deux sous-stations l’est de Châlons-en-Champagne.
seront implantées dans la région.
Le maintien en conditions
La performance technique opérationnelles (MCO)
et économique Des travaux sont prévus sur les axes 225 kV
Le réseau électrique de la région Champagne- Creney – Rolampont et Pusy – Rolampont.

77
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Champagne-Ardenne
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Raccordement client Marne LGV Est / sous-station PK 88 : création du poste de Vézilly

Raccordement client Marne LGV Est / sous-station PK 151 : création du poste de Cuperly

MCO Aube Vétusté des conducteurs sur les liaisons 225 kV


Creney – Rolampont et Pusy – Rolampont : changement
des conducteurs sur les deux ouvrages

78
RÉGION CHAMPAGNE-ARDENNE

CHOOZ B

ACHENE

REVIN
MASTAING MAZURES
LONNY
AVELIN
CHARLEVILLE
SEDAN
-MEZIERES

RETHEL Ardennes
MOULAINES
SEUIL
VOUZIERS

VESLE
REIMS SAINTE-
MENEHOULD

EPERNAY CHALONS
EN-CHAMPAGNE

Marne
REVIGNY
CHAMBRY

SAINT-DIZIER
BOCTOIS
MERY-
MORBRAS SUR-SEINE HOUDREVILLE
NOGENT-
SUR-SEINE
NOGENT-
LE CHESNOY SUR-SEINE
TROYES CRENEY
Aube
BAR-
SUR-AUBE
Haute-
CHAUMONT Marne

VIELMOULIN
LANGRES

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opÈrationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

79
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Franche-Comté
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique 7,9 milliards de

kilowattheures en 2002. Le Doubs et le Jura représentent les trois

quarts du total, également répartis. La Haute-Saône représente

16 % et le Territoire de Belfort 9 %. La croissance interannuelle en

énergie, corrigée des variations saisonnières, a été de 2,4 % de

1990 à 1999, sensiblement identique à celle de la France. Du fait de

la présence de Solvay, le secteur industriel est largement

prépondérant dans la consommation électrique du Jura. Les

répartitions sectorielles du Doubs et du Territoire de Belfort sont

voisines de celle de la France.

Les prévisions pour la décennie à venir sont à peu près

conformes aux prévisions fournies par le Bilan prévisionnel au niveau

national, soit 1,2 % jusqu’en 2013.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 1,6 milliard de kilowattheures, à 70 %

d’origine hydraulique. Le reste se répartit entre la cogénération

(23 %) et le thermique (7 %). Elle est fortement importatrice.

Les prévisions d’évolution concernent essentiellement la

production d’origine éolienne, pour laquelle près de 70 MW sont

considérés sur la région.

80
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

En région Franche-Comté, 500 kilomètres de seconde au nord-ouest de Besançon.


réseau 225 kV et 63 kV avaient plus de cinquante Par ailleurs, la SNCF prévoit soit la création d’un
ans en 2003. poste 225 kV, soit une augmentation de puissance
Cependant, ces ouvrages anciens ne sont pas des postes de Mesnay et Mouremboz. Ce qui
de facto obsolètes, mais ces chiffres montrent la accroîtra les contraintes de transformation de la
montée en puissance de la question du vieillisse- zone (Champagnole, Pontarlier, Champvans).
ment du réseau. Au nord-est de Belfort, un aménageur prévoit la
création d’une zone d’activité à Fontaine.
La sécurité d’alimentation
L’évolution naturelle des charges de la zone de La problématique éolienne
Besançon (Doubs), ainsi que les capacités réduites Des projets de production éolienne sont envisagés
du réseau HT ne permettent plus une alimentation dans la région.
sécurisée. Le nouveau poste 63 kV de Montboucons Ce volume représenterait une puissance de 68 MW,
ne résout que partiellement le problème. dont 40 MW sur un même projet proche de
Pontarlier.
Sur la zone de Liebvillers (Doubs), les faibles capa-
cités du réseau ainsi que l’accroissement des char- Le maintien en conditions
ges entraînent des contraintes. opérationnelles (MCO)
La dégradation des conducteurs sur les liaisons
L’évolution des consommations des aggloméra- 225 kV Mambelin – Pusy, Pusy – Rolampont et
tions fragilisent les transformations 225 / 63 kV de Étupes – Sierentz nécessite leur remplacement.
Pontarlier, Champagnole, Champvans, Vesoul et
Argiésans qui arrivent à saturation. Le poste 63 kV de Palente (Besançon), qui est obso-
lète, va être reconstruit à partir de 2004.
Le raccordement des clients
Dans le cadre du projet LGV Rhin-Rhône, la SNCF La rénovation du matériel haute tension des postes
envisage la création de deux sous-stations. de Pont-de-Roide et des Fins est prévue à partir de
La première serait située à l’est de Belfort, et la 2006.

81
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Franche-Comté
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

MCO Haute-Saône Reconstruction partielle de la liaison 63 kV Mouthier – Pontarlier

MCO Haute-Saône Reconstruction du poste 63 kV de Palente

MCO Haute-Saône Rénovation HT du poste 63 kV des Fins

MCO Haute-Saône Rénovation HT du poste 63 kV de Pont-de-Roide


MCO Haute-Saône Remplacement des conducteurs sur les liaisons Étupes – Sierentz,
Doubs Mambelin – Pusy et Pusy - Rolampont

82
RÉGION FRANCHE-COMTÉ

Territoire
-de-Belfort
LURE BELFORT

SIERENTZ
VESOUL
MONTBELIARD

Haute
-Saône MAMBELIN BASSECOURT

BESANCON

DOLE Doubs

PONTARLIER

Jura
LONS-
VIELMOULIN LE-SAUNIER

SAINT-CLAUDE

GENISSIAT
GENISSIAT

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

83
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Haute-Normandie
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique environ 15,5 milliards

de kilowattheures en 2002. La Seine-Maritime représente 75 % de

cette consommation et l’Eure 25 %. Les grandes évolutions de la

consommation de 1990 à 1999 sont caractérisées par une forte

croissance du secteur tertiaire, une assez forte croissance du secteur

résidentiel, et une croissance modérée du secteur industriel.

Les prévisions pour la décennie à venir sont à peu près

conformes aux prévisions fournies par le Bilan prévisionnel au niveau

national, soit 1,2 % pour la région (1,2 % pour la Seine-Maritime et

1,14 % pour l’Eure).

Le secteur industriel est prépondérant avec 57,9 % de la

consommation en 2010, et marque une croissance en hausse, en

particulier en Seine-Maritime où de nombreux projets sont attendus.

En revanche, les secteurs résidentiel et tertiaire voient leur croissance

ralentie.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 55,2 milliards de kilowattheures en 2002,

fournis principalement par les centrales nucléaires de Penly et Paluel.

Les prévisions d’évolution concernent essentiellement la

production d’origine éolienne.

84
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation La mise en service d’une unité de production élec-


Des contraintes de transit et de vétusté sur les deux trique située aux environs de Saint-Jean-de-
liaisons alimentant le poste 90 kV de Rouen – Folleville nécessite la création d’un nouveau poste
Lessard devraient être résolues à court terme par le 90 kV (projet en cours de construction).
remplacement de la partie souterraine de ces liai-
sons (projet en cours d’instruction réglementaire). Le maintien en conditions
L’augmentation des consommations sur l’axe opérationnelles (MCO)
Paris – Rouen (autoroute A13) fragilise les réseaux L’alimentation du nord de Rouen est fragilisée par
90 kV de la zone, et induit à long terme une le vieillissement des lignes 90 kV alimentant le
contrainte sur la transformation 225 / 90 kV de triangle situé entre Vaupalière, Campeaux et
Saint-Pierre-de-Bailleul. Bourgay. Un projet de remise à niveau de ces
ouvrages à court terme est en cours d’instruction
Le raccordement des clients réglementaire.
La mise en service d’une unité de production élec- La vétusté du poste 90 kV de Pont-Audemer est
trique située dans l’agglomération du Havre néces- résolue par sa reconstruction (projet en cours de
site une liaison d’évacuation double souterraine concertation).
vers le poste 225 kV de Ratier (projet en cours de
construction).

85
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Haute-Normandie
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Raccordement client Seine-Maritime Construction d’une liaison d’évacuation double souterraine


vers le poste 225 kV de Ratier

Raccordement client Seine-Maritime Construction d’un nouveau poste 90 kV aux environs


de Saint-Jean-de-Folleville

MCO Seine-Maritime Remplacement de la partie souterraine des deux liaisons


Sécurité alimentation entre les postes 90 kV de Rouen-Lessard et
Saint-Étienne-du-Rouvray

MCO Eure Reconstruction du poste 90 kV de Pont-Audemer

MCO Seine-Maritime Remise à niveau des lignes 90 kV alimentant le triangle entre


les postes 90 kV de Vaupalière, Campeaux et Bourgay
(agglomération de Rouen)

86
RÉGION HAUTE-NORMANDIE
ARGOEUVES

PENLY

DIEPPE

PALUEL

FECAMP

BARNABOS
Seine Maritime

LE HAVRE LA VAUPALIERE

TERRIER
ROUEN

REMISE

ROUGEMONTIERS

LES ANDELYS
TOURBE
Eure

BERNAY

TILLEUL

EVREUX

MEZEROLLES

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

87
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Île-de-France
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique environ 61,5 milliards

de kilowattheures en 2002. Paris a représenté 24 % de cette

consommation, les Hauts-de-Seine et les Yvelines 13 % chacun, la

Seine-et-Marne 12 %, l'Essonne 11 %, la Seine-Saint-Denis 10 %,

le Val-de-Marne 9 % et le Val-d’Oise 8 %.

Les prévisions pour la décennie à venir sont conformes aux

prévisions fournies par le Bilan prévisionnel au niveau national, soit

1,3 % pour la région (croissance due essentiellement au secteur

tertiaire).

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 7,8 milliards de kilowattheures en 2002,

provenant des centrales thermiques classiques de la région.

Les prévisions d’évolution sont marquées par l’arrêt définitif des

groupes de production de Champagne-sur-Oise, Montereau, puis

Vaires-sur-Marne, et la mise en service du nouveau groupe d’Issy-les-

Moulineaux.

88
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation de Villevaudé (Seine-et-Marne) et sur le couloir


La croissance des consommations du quart sud- 225 kV Villevaudé – Romainville.
ouest de l'Île-de-France conduit à une contrainte De la même manière, la progression des consom-
dans l’alimentation de toute la clientèle des mations dans le Val-de-Marne entraînera à court
Yvelines, du sud des Hauts-de-Seine et du quart terme des risques de coupures, sur certaines pério-
sud-ouest de Paris. Le renforcement correspon- des de l’année.
dant, en cours d’instruction réglementaire,
consiste à créer le poste 400 / 225 kV à Méré, dans Le raccordement des clients
les Yvelines, et à le raccorder au poste d’Élancourt La création de la liaison TGV est nécessitera, pour
par une liaison 225 kV. Ces ouvrages ne devraient son alimentation, la création d’un nouveau poste
malheureusement pas être mis en service avant de transformation 400 kV sur la commune de
2007, d’où une forte contrainte sur la zone entre Penchard, au nord-ouest de Meaux.
2003 et 2007.
Le maintien en conditions
La croissance des consommations sur le quart nord- opérationnelles (MCO)
ouest de la première couronne entraîne des La vétusté de certains ouvrages alimentant la zone
contraintes sur la transformation 400 / 225 kV du d’Épinay-sous-Sénart conduit à des menaces de
poste de Cergy. Ce problème, déjà identifié et sou- coupures croissantes.
mis à la concertation, est accentué par l’arrêt défi- Le projet de reconstruction de lignes participant à
nitif des groupes de production de la centrale de cette alimentation est actuellement en cours de
Champagne-sur-Oise. La solution de renforcement, concertation.
connue, consiste en la création d’une nouvelle liai- En plus de la contrainte générale liée à la croissance
son souterraine 225 kV entre Triel-sur-Seine (poste de la consommation de cette zone, on constate
Nourottes) et Nanterre. que de nombreux ouvrages du nord-ouest de la
première couronne — postes et liaisons souterrai-
La progression des consommations sur le nord-est nes — nécessiteront à court terme des travaux de
de la première couronne entraînera à court terme réhabilitation.
des contraintes sur la transformation 400 / 225 kV

89
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Île-de-France
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Sécurité alimentation Yvelines Construction du poste 400 / 225 kV Yvelines et de la liaison


Élancourt – Yvelines 225 kV (contraintes sur les lignes 225 kV
Élancourt – Villejust et Élancourt – Mézerolles)

Sécurité alimentation Hauts-de-Seine Création de la liaison souterraine 225 kV Nanterre – Nourottes


(contraintes de transit)

Raccordement client Seine-et-Marne Création d’un poste 400 kV sur la commune de Penchard, au
nord-est de Meaux (TGV Est)

Raccordement client Hauts-de-Seine Création d’une liaison souterraine 63 kV entre Harcourt et


Issy-les-Moulineaux (raccordement du Syctom)

Raccordement client Val-de-Marne Création de deux liaisons souterraines 63 kV entre Villeneuve et


Pasiphaé (raccordement du Siaap)

MCO Seine-Saint-Denis Renforcement du poste 225 kV et dépose du poste 63 kV


de La Courneuve (vétusté du poste 63 kV de La Courneuve et
des liaisons 63 kV l’alimentant)

MCO Val-de-Marne Reconstruction de la ligne 63 kV Cossigny – Jonchères, dépose


des lignes Épinay – Villeneuve, et renforcement du poste de
Cossigny 63 kV (vétusté des lignes d’alimentation
d’Épinay-sous-Sénart)

MCO Seine-et-Marne Reconstruction / réhabilitation du poste 400 kV de Villevaudé

MCO Seine-Saint-Denis Reconstruction du poste 225 kV Ampère – Projet Seine

MCO Hauts-de-Seine Réhabilitation du poste 63 kV de Fallou

MCO Hauts-de-Seine Réhabilitation du poste de Puteaux 63 kV

MCO Seine-et-Marne Poste 63 kV de Pécy


MCO Seine-et-Marne Reconstruction de la partie HTB du poste 63 kV de Romainville

MCO Yvelines Réhabilitation du poste 63 kV de Porcheville

90
RÉGION ÎLE-DE-FRANCE
TERRIER

LA HERSE

PONTOISE
Val-
d'Oise
PLESSIS
CERGY -GASSOT
MANTES-
LA-JOLIE MONTMORENCY
CHAMBRY
ARGENTEUIL
MEZEROLLES
MEAUX
SAINT-GERMAIN
TILLEUL -EN-LAYE VILLEVAUDE

TORCY
VERSAILLES
MORBRAS

PALAISEAU
Yvelines
VILLEJUST MERY
RAMBOUILLET -SUR-SEINE

EVRY
PROVINS
BOCTOIS
CIROLLIERS Seine-
MELUN et-Marne
Essonne
LE CHESNOY
ETAMPES
FONTAINEBLEAU

DAMBRON

GATINAIS

SEREIN
SAUSSET
TABARDERIE

BOBIGNY

NANTERRE
ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS
AYANT POUR ORIGINE
PARIS
sécurité
d'alimentation

maintien en condition
opérationnelle

CRETEIL
raccordement client

performance technique
et économique du système

0 40 80 kms

91
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région

Roussillon
Languedoc-
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique 13 milliards de

kilowattheures en 2002, avec une pointe en puissance de

2 715 MW. L’Hérault et le Gard représentent chacun environ 30 %

du total, l’Aude et les Pyrénées-Orientales 15 % et la Lozère 5 %.

La croissance interannuelle, corrigée des variations saisonnières, a

été de 2,6 % pour la période 1990–2000. On note que les secteurs

résidentiel et tertiaire prennent une part importante avec 74 %,

à l’inverse de l’industrie (sauf pour le Gard) avec 25 %.

Les prévisions pour la décennie à venir intègrent une croissance

démographique soutenue dans la région, et considèrent les grands

projets connus de lignes à grande vitesse. Il en résulte une

croissance régionale de 1,7 %, supérieure à la moyenne nationale

(1,3 %).

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 2,7 milliards de kilowattheures en 2002, pour

une puissance raccordée au réseau RTE de 2 300 MW.

Les prévisions d’évolution concernent essentiellement la

production d’origine éolienne, pour laquelle 1 000 MW sont

considérés sur la région, en cohérence avec l’arrêté sur la

Programmation pluriannuelle des investissements de production du

7 mars 2003.

92
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation Enfin les ouvrages de transport qui traversent l’Aude


et le raccordement des clients et la région perpignanaise limitent les possibilités
consommateurs d’échanges d’énergie entre les différents pays de
La région Languedoc-Roussillon se caractérise par l’Union européenne.
une forte consommation sur la côte méditerra-
néenne, concentrée autour des villes de Nîmes, La problématique éolienne
Montpellier, Béziers, Narbonne et Perpignan. Cette La région est particulièrement propice à l’installation
zone, qui attire beaucoup de nouveaux résidents, de production d’origine éolienne, alors que le réseau
connaît également une forte augmentation démo- de transport, déjà fortement sollicité par l’évacua-
graphique. tion de la production hydraulique de la région, n’est
Par ailleurs, cette zone côtière est marquée par l’ar- pas dimensionné pour accueillir cette production
rivée de nouvelles infrastructures routières (contour- supplémentaire.
nement autoroutier de l’agglomération de Un volume de l’ordre de 1 000 MW sur la région
Montpellier) et ferroviaires (TGV Méditerranée et peut néanmoins être évacué, sous réserve qu’il soit
TGV Barcelone – Perpignan). implanté sur des sites « favorables » du point de vue
Dans toute cette zone, le réseau de transport arrive du réseau de transport.
en limite de capacité, notamment l’été avec l’activité
touristique. Le maintien en conditions
opérationnelles (MCO)
La performance technique Les autres zones en contrainte sont dues à des
et économique réseaux souvent anciens, comportant des ouvrages
La région Languedoc-Roussillon est traversée par des de faible capacité ou trop peu denses. Ils ne pour-
axes de transport Nord-Sud et Est-Ouest visant à ront assurer la desserte de la consommation en
évacuer la production hydraulique du Massif central, toute sécurité. Cela se traduit par une baisse de la
des Cévennes et de la vallée du Rhône vers les qualité de fourniture : risques de coupures et de
régions de forte consommation. mauvaise qualité de tension.
Toutefois, le réseau, relativement ancien, s’avère par- Ainsi, les régions de Lodève, de Mende ou d’Alès
fois de trop faible capacité pour permettre l’évacua- sont desservies par des ouvrages vieillissants et
tion de cette production. saturés.

93
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Languedoc-Roussillon
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Raccordement client Pyrénées-Orientales Alimentation de la sous-station TGV « Sud Perpignan »

Raccordement client Pyrénées-Orientales Création du poste source Canet

Raccordement client Hérault Travaux au poste Saumade

Raccordement client Hérault Création du poste source Pont-Trinquat

Raccordement client Hérault Création du poste source Grande-Motte

Performance Frontière Augmentation de la capacité d’échange entre la France


franco-espagnole et l’Espagne : création de la ligne Baixas – Bescano

94
RÉGION LANGUEDOC-ROUSSILLON

MENDE
Lozère COULANGES

TRICASTIN

FLORAC

ALES

LE VIGAN TAVEL

Gard AGASSES BOUTRE


JONQUIERES
NIMES REALTOR

LODEVE
RUEYRES

MONTPELLIER
TAMAREAU

VERFEIL
Hérault
SETE
ISSEL
LA GAUDIERE
BEZIERS

CARCASSONNE
NARBONNE

LIMOUX
Aude

BAIXAS
PERPIGNAN

PRADES

Pyrénées-
CERET
Orientales

VIC
ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS
AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opÈrationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

95
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Limousin
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique 4,1 milliards de

kilowattheures en 2002. Le département de la Haute-Vienne

représente plus de la moitié de cette consommation, la Corrèze

environ un tiers et la Creuse un peu moins de 15 %. Corrigée des

aléas climatiques, la croissance moyenne annuelle de la

consommation de la région Limousin s’est élevée à 1,8 % sur la

période 1990–2000, soit un niveau légèrement inférieur à celui de la

France sur la même période (2,4 %). Le secteur consommateur le

plus important dans la région est la papeterie. Cette branche

représente environ 35 % de la consommation d’électricité régionale,

contre 8 % au niveau national.

Pour la décennie à venir, les estimations issues du scénario

médian prévoient une croissance de 0,9 % par an. Parmi les trois

départements de la région, seule la Haute-Vienne a vu sa population

stabilisée sur la période 1990–1999, la Corrèze et la Creuse ayant

pour leur part enregistré un léger recul de leur population. La

projection de population prise en compte au niveau des hypothèses

est comparable à ce constat, et conduit globalement à une légère

baisse de la population régionale sur la période 2000–2015.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 2,1 milliards de kilowattheures en 2002, à 80 %
d’origine hydraulique. Ce niveau de production est fonction des varia-
tions annuelles d’hydraulicité. La production régionale est également
en partie assurée à partir de sites thermiques classiques dont certains
cogénérateurs.
Les hypothèses de production au niveau régional se limitent à
quelques demandes recensées dans la Creuse et en Corrèze.

96
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation tension 90 kV isolées. La continuité d’alimentation,


Dans la zone comprise entre Limoges et l’ouest du tributaire d’incidents sur un ouvrage du réseau, se
département de la Haute-Vienne, ainsi que dans dégradera.
l’Aubussonnais, le réseau de transport est sujet à
des contraintes de transit en cas de perte d’ou- La performance technique
vrage. et économique
En période de forte production, le débouclage du
L’est de l’agglomération limougeaude et le nord- réseau 90 kV génère la mise en précarité des pos-
ouest de la Corrèze présentent des contraintes tes d’alimentation de la zone nord-ouest de la
dues à des réseaux souvent anciens et comportant Corrèze (Saillant, Lubersac, Saint-Yreix et Traverse).
des ouvrages aux capacités faibles. Le risque est la
diminution de la qualité de fourniture liée aux ris- Le maintien en conditions
ques de coupures. Le programme de sécurisation opérationnelles (MCO)
mécanique engagé doit progressivement limiter ce La région comporte des ouvrages anciens pour les-
risque. quels se pose la question de travaux lourds de réha-
bilitation, voire de renouvellement, en particulier
Le raccordement des clients les lignes d’évacuation de la production hydrauli-
Les contraintes de ce type concernent les postes que du Massif central. Des expertises techniques de
d’alimentation du distributeur, et sont liées à des détail doivent être menées pour définir le niveau
besoins d’amélioration de la qualité de fourniture. des actions à engager sur ces ouvrages. Leur mise
Le nord et le sud de la Haute-Vienne ainsi que le en œuvre sera coordonnée avec la politique de
nord de la Creuse sont desservis par des liaisons de sécurisation mécanique.

97
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Limousin
Dans le cadre du projet de Zénith, la Communauté d’agglomération Limoges-Métropole a demandé

l’enfouissement des lignes 90 kV Beaubreuil – Aurence et Beaubreuil – Maureix.

Cette mise en souterrain sur une longueur d’environ 500 mètres est en cours d’instruction administrative.

98
RÉGION LIMOUSIN

EGUZON MARMAGNE

GUERET
BELLAC

Creuse
AUBUSSON
PLAUD
SAINT-JUNIEN
LIMOGES
ROCHECHOUART

Haute-Vienne
CUBNEZAIS
USSEL

TULLE
Corrèze LE BREUIL

BRIVE-LA RUEYRES
-GAILLARDE

RUEYRES

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opÈrationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

0 50 100 Km

99
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Lorraine
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique environ 18,8 milliards

de kilowattheures en 2002. La Moselle représente à elle seule près

de 50 %, la Meurthe-et-Moselle et les Vosges 44 % répartis de

façon égale. Quant à la Meuse, sa consommation est faible (7 %).

La croissance interannuelle en énergie, corrigée des variations

saisonnières, a été de 2,2 % de 1990 à 1999, contre 2,4 % pour la

France. Le secteur industriel est prépondérant dans la

consommation électrique de la Moselle et des Vosges (plus de

65 %). Cela provient de la présence de nombreuses industries

comme la sidérurgie, la chimie ou le papier.

Les prévisions pour la décennie à venir sont un peu inférieures

aux prévisions fournies par le Bilan prévisionnel au niveau national,

soit 1 % jusqu’en 2013.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 45,5 milliards de kilowattheures en 2002, en

quasi-totalité d’origine thermique. Elle provient essentiellement de

Cattenom (nucléaire) et Émile Huchet. Des groupes de cogénération

complètent cette production. La région est fortement exportatrice,

notamment vers l’étranger.

Les prévisions d’évolution concernent essentiellement la

production d’origine éolienne, pour laquelle près de 200 MW sont

considérés sur la région.

100
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

En région Lorraine, 600 kilomètres de réseau 225, de ce territoire ; et cela, malgré les travaux de réha-
150 et 63 kV avaient plus de cinquante ans en bilitation qui ont accompagné la création récente
2003. du poste de Kerbach
Cependant, ces ouvrages anciens ne sont pas
de facto obsolètes, mais ces chiffres montrent la L’autotransformation 400 / 225 kV du poste de
montée en puissance de la question du vieillisse- Vigy, alimentant principalement le sillon mosellan,
ment du réseau. est saturée. Un rééquilibrage des apports 225 kV
est prévu dans cette zone.
La sécurité d’alimentation
Dans l’agglomération nancéienne, malgré la mise Dans les Vosges, des contraintes apparaîtront à
en service du poste de Custines, une insuffisance long terme sur des pertes d’ouvrages 225 kV entre
de transformation apparaîtra à moyen terme sur le Jeuxey et Vincey, liées au report sur le réseau 63 kV.
poste de Laneuveville. De même, des contraintes
apparaîtront sur la boucle 63 kV intra-muros de Le raccordement des clients
Nancy. Le raccordement de nouveaux clients industriels est
prévu à Laneuvelotte et Stenay.
La mise en service de la sous-station LGV Est de Les créations du poste 63 kV de Biberkirch à
Rele (ex-Moulon – Pont-à-Mousson) fragilise le Sarrebourg et du poste de La Foret près de
réseau 225 kV et le réseau 63 kV de la zone. Gironcourt sont également prévues.
La SNCF prévoit différents raccordements : électri-
La liaison 63 kV entre Cirey et Réchicourt (Moselle) fication des lignes vosgiennes avec les postes de
ne permet pas de faire transiter suffisamment Langley à Vincey et Moyenmoutier à Étival ; créa-
d’énergie pour assurer un secours entre les zones tion de deux sous-stations pour la future LGV : une
de Lunéville et de Sarrebourg. à Rele (ex-Moulon – Pont-à-Mousson), et l’autre à
Des contraintes ont aussi été détectées sur les Trois Domaines (Beauzée).
lignes 63 kV Hériménil – Varangéville et Le poste de Peltre 225 kV (alimentation de l’UEM)
Dogneville – Voncey. sera doté d’une nouvelle alimentation.

La sous-station LGV Est de Trois Domaines La performance technique


(Beauzée) nécessitera le renforcement de la trans- et économique
formation de Revigny. Par ailleurs, l’évolution des Le réseau 225 kV au nord de la Moselle, intercon-
charges sur Saint-Dizier nécessitera de renforcer le necté avec la Belgique, est l’objet de congestions.
réseau au sud de Revigny. La transformation 225 / En effet, la plaque France – Belgique – Allemagne –
63 kV de Stenay arrivera à saturation d’ici à 2013. Pays-Bas se caractérise par la présence d’un pays
largement importateur (Pays-Bas) et d’un pays lar-
Les développements récents et potentiels annoncés gement exportateur (France).
par EGS Lorraine Trois Frontières satureront la capa- De plus, l’évacuation de la production mosellane
cité de transformation de Saint-Hubert, et nécessi- entraîne des congestions sur le réseau 225 kV entre
teront à moyen terme un renforcement du réseau les postes de Vigy et Saint-Avold dans certaines
63 kV entre Saint-Hubert et Basse-Ham. situations d’exploitation. La construction de la liai-
De même, le développement en cours de zones son Marlenheim – Vigy 400 kV résoudra ces
d’aménagement entre Saint-Avold et Petite Rosselle contraintes.
(Farébersviller, Forbach) rend précaire l’alimentation Par ailleurs, le poste de Sarrebourg 225 kV n’est

101
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
pas dimensionné pour permettre d’assurer un lien Le maintien en conditions
Lorraine
entre l’Alsace et la Lorraine. opérationnelles (MCO)
La construction du poste de Sarrebourg Nord La réhabilitation de la liaison 225 kV Revigny –
225 kV, dans le cadre du projet Marlenheim – Vigy Vandières est programmée.
400 kV, résoudra cette contrainte et permettra La liaison 150 kV Void – Vincey sera déposée à la suite
d’améliorer la qualité de fourniture dans la région de la mise en service de la liaison 225 kV Croix-de-
de Sarrebourg. Metz – Void.
Les liaisons Longuyon – Moulaine, Landres –
La problématique éolienne Longuyon, Landres – Verdun, Landres – La Moulinelle,
Des projets de production éolienne sont envisagés La Moulinelle – Vandières, Millery – Vandières, De
dans la région. Vernejoul – Viaud, Puttelange – Sarreguemines et
Ce volume représenterait une puissance de Dieuze – Sarrebourg feront l’objet d’opérations de
200 MW, dont 120 MW en Moselle. maintien en conditions opérationnelles.

PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Sécurité alimentation Meurthe-et-Moselle Réorganisation du réseau 225 kV aux alentours de Vandières

Sécurité alimentation Meurthe-et-Moselle Liaison 63 kV Cirey – Réchicourt

Sécurité alimentation Meuse Ajout d’un autotransformateur de 600 MVA à Revigny

Raccordement client Meurthe-et-Moselle Nouveau poste 225 kV LGV Est à Rele (ex-Moulon)

Raccordement client Meurthe-et-Moselle Client industriel à Laneuvelotte sur Custines

Raccordement client Meuse Nouveau poste 225 kV LGV Est à Trois Domaines

Raccordement client Moselle Nouveau poste 63 kV de Biberkirch

MCO Meurthe-et-Moselle Liaison Millery – Vandières (réorganisation)

MCO Meuse Dépose de la liaison 150 kV Vinvey – Void

MCO Meurthe-et-Moselle Dépose de la liaison 150 kV Ancerville – Vandières

MCO Moselle Reconstruction partielle de la liaison 63 kV


Puttelange – Sarreguemines

Performance Moselle Liaison 400 kV Marlenheim – Vigy

Performance Moselle Construction du poste 225 kV de Sarrebourg Nord

102
RÉGION LORRAINE

LONNY
LONGWY
MOULAINE

THIONVILLE CATTENOM

UCHTELFANGEN

BRIEY

VIGY FORBACH
VERDUN
BOULAY SARREGUEMINES
METZ -MOSELLE SAINT-AVOLD

Meuse

Moselle
BLENOD
BEZAUMONT

CHATEAU
BAR- -SALINS
LE-DUC SARREBOURG
REVIGNY
COMMERCY NANCY
CRENEY
TOUL Meurthe
NEUVES- -et-Moselle
MAISONS
LUNEVILLE
HOUDREVILLE

MERY-SUR-SEINE

VINCEY MUHLBACH
NEUFCHATEAU

SAINT-DIE

Vosges EPINAL

LOGELBACH

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opÈrationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

0 50 100 kms

103
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Midi-Pyrénées
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique 15,7 milliards de kilowattheures en 2002. Le

département de la Haute-Garonne représente environ 40 % de cette consommation, les

Hautes-Pyrénées et le Tarn un peu plus de 10 %, et chacun des cinq autres (Ariège,

Aveyron, Gers, Lot et Tarn-et-Garonne) moins de 10 %. Corrigée des aléas climatiques, la

croissance moyenne annuelle de la consommation de la région Midi-Pyrénées s’est élevée à

2,2 % entre 1990 et 2000, soit un niveau légèrement inférieur à celui de la France sur la

même période. Cette croissance régionale de la consommation d’électricité s’appuie sur un

développement important des secteurs tertiaire et résidentiel, au détriment de l’industrie. La

répartition sectorielle régionale est comparable à la répartition française, avec cependant

des disparités départementales importantes.

Pour la décennie à venir, le Bilan prévisionnel estime que la croissance de consommation

annuelle d’énergie électrique française sera de 1,3 % en moyenne. Pour la région Midi-

Pyrénées, les estimations issues du scénario médian prévoient une croissance de 0,8 % par

an. Ce niveau intègre l’impact d’actions de maîtrise de la demande d’électricité, notamment

dans le département du Lot, ainsi que la baisse de consommation de sites industriels qui

consomment beaucoup d’électricité.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 29 milliards de kilowattheures en 2002, la plus grande partie étant

d’origine nucléaire. La production d’origine hydraulique, issue principalement des vallées

pyrénéennes et de l’Aveyron, représente environ 13 % du total français. La production

régionale est également en partie assurée à partir de thermique classique.

Les hypothèses de production concernent essentiellement le raccordement de

production éolienne. En effet, le gisement hydrologique régional est équipé, et le potentiel

résiduel reste limité en volume. Compte tenu du potentiel régional et des demandes de

raccordement au réseau de RTE ou des distributeurs, un volume de l’ordre de 280 MW a

été pris en compte à l’horizon 2010, correspondant à la part « évacuable » (sans

renforcement du réseau existant).

104
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation les pays membres atteignent un objectif de 10 %


Les centres d’activités, notamment aéronautiques, du niveau d’interconnexion d’ici à 2005.
connaissent un taux de croissance soutenu dans Ce niveau d’interconnexion correspond au rapport
l’agglomération de Toulouse et sa grande périphé- entre la capacité totale d’interconnexion du pays
rie. Cela se traduit par des hausses de consomma- et la capacité de production installée dans le pays ;
tion d’énergie, dues aux développements économi- pour l’Espagne, sa valeur était de 4 % en 2001.
ques ou démographiques. Dans le Gers, l’agricul- L’objectif rappelé par les pouvoirs publics est
ture — en particulier l’arrosage en été — constitue d’amener à moyen terme le niveau d’intercon-
un fort appel de puissance. nexion entre la France et l’Espagne à 4 000 MW.
La zone de l’agglomération toulousaine et de sa
grande périphérie, mais aussi les agglomérations L’évacuation de la production
de Montauban, de Tarbes et de Lannemezan, pré- Les réseaux des vallées d’Aure et du Louron, du
sentent des contraintes d’alimentation dues à des Gave de Pau, de La Pique, de l’Adour ainsi que de
réseaux souvent anciens, comportant des ouvrages l’Ariège sont constitués par des ouvrages souvent
de faible capacité et peu maillés. Le risque de cou- saturés et relativement anciens. Ces réseaux s’avè-
pure n’est plus négligeable, et cela se traduit par rent de trop faible capacité pour permettre l’éva-
une baisse de la qualité de fourniture. cuation de la production dans certaines configura-
tions d’hydraulicité.
De même, dans le Gers, le Tarn et l’Aveyron, le
réseau, peu dense, devra être conforté dans le La problématique éolienne
futur. Sinon, les activités agricoles seront confron- On observe un potentiel élevé dans l’Aveyron et le
tées à une mauvaise qualité de fourniture. Tarn, auquel correspond une capacité d’évacua-
tion très limitée, nécessitant — pour aller au-delà
Le raccordement des clients de la puissance « raccordable » sans renforcement
Parmi les onze contraintes de ce type recensées, — une coordination avec la région Languedoc-
neuf concernent le distributeur et sont liées à des Roussillon dont les réseaux sont influencés.
croissances de la consommation pour lesquelles
pourrait être envisagée soit une garantie de l’ali- Le maintien en conditions
mentation actuelle, soit la création de nouveau opérationnelles (MCO)
poste. Au niveau industriel, les demandes concer- La région comporte des ouvrages anciens pour les-
nent l’alimentation de la SNCF et le raccordement quels se pose la question de travaux lourds de
du client EADS, dans le cadre du projet A380. réhabilitation, voire de renouvellement, en particu-
lier les lignes d’évacuation de la production
La performance technique et hydraulique des vallées pyrénéennes et du Massif
économique central. Des expertises techniques de détail doi-
vent être menées pour définir le niveau des actions
Les échanges en Europe à engager sur ces ouvrages. Leur mise en œuvre
La Commission européenne souhaite que les sera coordonnée avec la politique de sécurisation
congestions aux frontières soient résorbées, et que mécanique.

105
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Midi-Pyrénées
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Sécurité alimentation Haute-Garonne Reconstruction de la ligne 63 kV Colomiers – Léguevin


MCO

Sécurité alimentation Lot Sécurisation de l’alimentation de la zone de Cahors

Sécurité alimentation Haute-Garonne et Tarn Construction de la liaison 63 kV Verfeil


Saint-Sulpice et dépose
de la ligne 63 kV Balma – Saint-Sulpice

Sécurité alimentation Gers Création du poste de Noilhan

Sécurité alimentation Gers Sécurisation de l’alimentation


des zones de Bérat et Seysses

Sécurité alimentation Aveyron Création du poste de Marcillac-Vallon

Raccordement client Haute-Garonne Raccordement du client EADS (Grand Noble)

MCO Haute-Garonne Reconstruction du poste de Revel

MCO Ariège Restructuration des réseaux de la zone de Foix


MCO Aveyron Reconstruction du poste de Godin et de la ligne 63 kV
Cajarc – Godin

106
RÉGION MIDI-PYRÉNÉES

LE BREUIL
EGUZON

RUEYRES
GOURDON

FIGEAC
Lot

CAHORS Aveyron
RODEZ

VILLEFRANCHE
DE-ROUERGUE

DONZAC Tarn et Garonne


CUBNEZAIS
MILLAU
CONDOM MONTAUBAN
CASTELSARRASIN
ALBI

Tarn
LESQUIVE
Gers
AUCH

VERFEIL
CASTRES LA GAUDIERE

MIRANDE MURET TOULOUSE

MARSILLON
ISSEL

TARBES
Haute
CAZARIL
LOURDES Garonne
PAMIERS
SAINT-
Hautes GAUDENS SAINT-GIRONS

Pyrénées FOIX
Ariège

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle
Km
le raccordement client

la performance technique
et économique du système

107
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Nord-Pas-de-Calais
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique 34,8 milliards de

kilowattheures en 2002.

Les prévisions pour la décennie à venir sont inférieures au

niveau national, et s’élèvent à environ 0,8 % d’ici à 2005, pour

décroître jusqu’à 0,5 % d’ici à une dizaine d’années, malgré

l’installation de zones d’activités qui induisent des taux d’évolution

importants (jusqu’à + 3 %) dans certains arrondissements.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 41 milliards de kilowattheures en 2002,

provenant essentiellement de la centrale nucléaire de Gravelines.

Les prévisions d’évolution concernent essentiellement

l’installation, d’ici à 2005, d’une centrale de production

fonctionnant à partir des gaz sidérurgiques de Sollac Dunkerque et

de gaz naturel. Un volume de production éolienne de 340 MW,

cohérent avec la cible fixée par la Programmation pluriannuelle des

investissements de production, a été réparti sur la région en

fonction des demandes de raccordement de producteurs éoliens

connues au premier trimestre 2003.

108
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation et contraintes observées sur le réseau régional (sur


le raccordement des postes sources l’ouvrage 225 kV Holque – Guarbecque –
L’évolution de la consommation autour de zones Zwoestyne ou sur la boucle 225 kV de Lille, par
d’activités nécessite la création de postes sources exemple).
d’alimentation du réseau de distribution (Noord
Gracht, Auchel, Actiparc, Premy) ou, dans une La problématique éolienne
moindre mesure, le renforcement d’ouvrages exis- En plus des 340 MW de production éolienne pris
tants (boucle 90 kV de Béthune, par exemple). en compte pour la région, un projet de grande
importance (environ 240 MW) est prévu à Fruges.
La performance technique Cela se traduit par des contraintes sur certains
et économique ouvrages qui ne permettent pas d’évacuer la puis-
Le réseau de la région Nord-Pas-de-Calais est inter- sance produite (c’est le cas de la file 90 kV
connecté avec l’Angleterre d’une part, et avec la Frévent – Hesdin Saint-Pol – Pernes), ou par la créa-
Belgique d’autre part. Le développement des échan- tion de nouveaux postes d’évacuation (type
ges internationaux a une incidence sur certaines Fruges).

109
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Nord-Pas-de-Calais
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Sécurité alimentation Nord Renforcement de l’alimentation du poste de Prémy par


la création d’une ligne issue de Hordain

Raccordement client Nord Création du poste source de Prémy (développement de


la zone d’activité Actipôle)

MCO Nord Réorganisation des réseaux aux abords de Coudekerque Branche

MCO Nord Renouvellement du poste de Grande Synthe 90 kV

Performance Nord Renforcement de la ligne 400 kV Avelin – Avelgem


(interconnexion France – Belgique)

110
RÉGION NORD-PAS-DE-CALAIS

DUNKERQUE

SELLINDGE GRAVELINES

CALAIS
WARANDE

LES ATTAQUES

MANDARINS

SAINT-OMER TOURCOING
BOULOGNE
-SUR-MER
ROUBAIX AVELGEM
LILLE
WEPPES

Pas-de
BETHUNE
-Calais AVELIN
MONTREUIL
Nord
LENS
DOUAI

GAVRELLE VALENCIENNES

ARRAS MASTAING

CAMBRAI
CHEVALET AVESNES
SUR-HELPE
ARGOEUVES

ARGOEUVES

LATENA LONNY
LONNY

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

0 50 100 Km

111
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région

Côte d’Azur
Provence-Alpes-
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé 32,4 milliards de kilowattheures en 2002, soit près de

8 % de la consommation nationale. Le département des Bouches-du-Rhône

représente à lui seul près de la moitié de cette consommation. Viennent ensuite les

Alpes-Maritimes et le Var, représentant respectivement 20 % et 15%. Corrigée des

aléas climatiques, la croissance moyenne annuelle de la consommation de la région

Paca s’est élevée à 2,2 % sur la période 1990–2000, soit un niveau légèrement

inférieur à celui de la France sur la même période, principalement à cause du

ralentissement de la consommation industrielle qui couvre 38 % de la

consommation régionale. À l’inverse, les consommations liées aux secteurs

résidentiel et tertiaire, prépondérants dans le Var et les Alpes-Maritimes, où

l’évolution démographique est supérieure à la moyenne, ont connu des croissances

très élevées (plus de 3 %).

Pour la décennie à venir, le Bilan prévisionnel estime que la croissance de

consommation annuelle d’énergie électrique française sera de 1,3 % en moyenne.

Pour la région Paca, les estimations issues du scénario médian prévoient une

croissance de 1,6 % par an, qui s’explique par la croissance démographique

soutenue prévue par l’Insee à la suite du recensement de 1999. Un autre scénario,

qui repose sur une politique beaucoup plus volontariste en matière

d’environnement, a été étudié. Il conduit à une extension du Plan Éco Énergie à

l’ensemble de la région, et prévoit une croissance de 1,4 %.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit près de 14 milliards de kilowattheures en 2002, provenant aux

deux tiers de la production hydraulique, et à un tiers du thermique classique : la région

est donc fortement importatrice.

Les hypothèses de production concernent uniquement l’éolien, pour lequel un

volume de 200 à 400 MW a été pris en compte en fonction des demandes en

instruction sur la région (ce volume s’inscrit dans la fourchette fixée pour l’éolien par

l’arrêté sur la Programmation pluriannuelle de investissements de production).

112
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation Un projet concerne l’implantation d’une produc-


Des contraintes sont d’ores et déjà constatées sur tion éolienne à Port-Saint-Louis-du-Rhône.
le réseau de la région :
• une grande partie du littoral à l’est de la région La performance technique
(Var et Alpes-Maritimes), qui constitue un bassin de et économique
consommation très important, se trouve déjà en On distingue deux contraintes principales qui
situation difficile, le réseau à très haute tension engendrent des coûts de congestion sur le réseau :
ayant atteint ses capacités maximales. La création • la première est liée à l’insuffisance du réseau
de la ligne 400 kV Boutre – Broc-Carros associée au 400 kV alimentant les Bouches-du-Rhône, le Var et
renforcement de la ligne 225 kV Boutre – Coudon les Alpes-Maritimes depuis le sud du Vaucluse. Le
réalisé à la fin de 2003, devrait permettre d’amélio- projet de création de la ligne 400 kV Boutre – Broc-
rer considérablement la situation ; Carros et le renforcement de la ligne 225 kV
• l’alimentation de l’agglomération de Toulon Boutre – Coudon feront disparaître cette
connaît des insuffisances, les transformations ins- contrainte, l’action de maîtrise de la demande
tallées dans les deux postes 225 kV et le réseau d’électricité mise en œuvre à l’est de la région
connexe ayant atteint leurs limites ; devant contribuer à repousser sa réapparition à
• l’alimentation de la zone côtière à l’est de Toulon long terme et à en diminuer l’ampleur ;
(Hyères, Carqueiranne) ne peut être totalement • la seconde est liée à l’insuffisance de capacité des
assurée en cas de perte de certains ouvrages, tout lignes 225 kV devant écouler l’énergie hydraulique
comme l’enclave des papes (agglomération de produite dans la vallée de la Durance.
Valréas) et le bassin d’Arles, en particulier en été ;
• le sud du Vaucluse et la ville d’Avignon risquent Le maintien en conditions
également un délestage en cas de perte de l’un des opérationnelles (MCO)
deux ouvrages d’alimentation à 225 kV. Certains ouvrages, notamment dans la vallée de la
Durance, devront faire l’objet d’expertises appro-
D’autres contraintes vont s’ajouter dans les années fondies, afin d’identifier les travaux à réaliser. Le
à venir concernant les agglomérations de Nice – remplacement du poste de La Ciotat par un nou-
Cannes – Grasse – Antibes, de Saint-Tropez, d’Aix- veau poste situé dans la zone d’activité d’Athélia
en-Provence, et l’est de Marseille, dont l’alimenta- est également prévu.
tion ne pourra plus être assurée en cas de perte de
certains ouvrages. Un certain nombre de grands projets sont aussi
susceptibles d’influer de manière importante sur les
Le raccordement des clients besoins en développement de réseau (projet Iter,
Les principaux développements engendrés par des développement des transports ferroviaires, projet
raccordements concernent le renforcement des Euroméditerranée ou projets dans la zone de Fos-
capacités de livraison aux distributeurs (renforce- sur-Mer).
ment de transformations existantes ou création de
postes sources) à Nice, La Ciotat, Marseille et
Rousset.

113
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Provence-Alpes-Côte d’Azur
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Sécurité alimentation Var et Alpes-Maritimes Construction de l’axe 400 kV Boutre – Broc-Carros


Performance

Sécurité alimentation Drôme Renforcement de la ligne Montmartel – Valaurie et


installation d’un transformateur-déphaseur à Sainte-Cécile
(risques de coupures de la zone de Valréas)

Raccordemant client Bouches-du-Rhône Raccordement de la ferme éolienne de


Port-Saint-Louis-du-Rhône

MCO Bouches-du-Rhône Création du poste d’Athélia (vétusté du poste de La Ciotat)

114
RÉGION PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

BRIANCON

Hautes
Alpes

GAP

BARCELONNETTE

TRICASTIN

DIGNE-LES-BAINS Alpes maritimes


ORANGE
CARPENTRAS
Alpes de
TAVEL Vaucluse FORCALQUIER Haute-Provence
AVIGNON
CASTELLANE
AGASSES LE BROC
APT CARROS
MANOSQUE
JONQUIERES

GRASSE
NICE
ARLES SALON TORRE SUPRA
-DE-PROVENCE BOUTRE Var ANTIBES
DRAGUIGNAN

Bouches AIX CANNES

du Rhône ISTRES
REALTOR
BRIGNOLES FREJUS

MARSEILLE
NEOULES

LA
CIOTAT
HYERES

TOULON

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

115
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Pays de la Loire
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique environ 20,1 milliards

de kilowattheures en 2002. Les départements de la Loire-Atlantique

et du Maine-et-Loire représentent environ 52 % de la consommation

totale de la région, tandis que la Vendée, la Mayenne et la Sarthe se

partagent les 48 % restants. Le taux de croissance moyen annuel en

énergie, corrigé des aléas climatiques, est élevé sur la période 1996 à

2001, avec 3,3 % (4,4 % pour la Vendée), contre 2,10 % pour la

France. La région se caractérise par une dynamique plus importante

dans les secteurs résidentiel et industriel.

Les prévisions pour la décennie à venir affichent un taux de

croissance moyen annuel de 2,6 %, avec une dominante pour la

Vendée (3,8 %). Ces valeurs sont supérieures au taux du niveau

national fourni par le Bilan prévisionnel (de 2000 à 2005 : 1,37 % ;

de 2005 à 2010 : 1,11 %). Cela est dû en particulier aux secteurs

tertiaire et résidentiel.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 6,9 milliards de kilowattheures en 2002,

essentiellement par la centrale thermique (classique) de Cordemais

(puissance installée en service de 1 900 MW). Avec une

consommation en pointe de l’ordre de 4 300 MW en moyenne, la

région est importatrice. Le niveau de production hydraulique n’est

pas significatif (de l’ordre de 0,3 % de la production totale).

Les prévisions d’évolution s’appuient essentiellement sur les

études de raccordement de production d’origine éolienne. À ce jour,

les projets sont concentrés sur l’appel d’offres lancé par le

gouvernement (offshore et terrestre). De nombreux projets terrestres

sont à l’étude ainsi que des études offshore au large de la Vendée

et au sud du Morbihan.

116
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La région Pays de la Loire est importatrice ; les échan-


ges avec les autres régions (Bretagne, Centre, Poitou- La performance technique
Charentes) se font principalement par les postes d’in- et économique
terconnexion 400 kV situés une boucle Nantes – Le réseau de transport 225 kV situé entre Nantes et
Saumur – Le Mans – Rennes – Nantes. Un autre poste Niort devient insuffisant pour bien alimenter la
400 / 225 kV situé au sud de Niort, Granzay, contribue Vendée. Cette situation est aggravée par les forts tran-
aussi fortement à l’alimentation de la région. sits interrégionaux, orientés du Poitou-Charentes vers
Dans ces postes, est raccordé le réseau 225 kV dont la la Bretagne.
mission est d’alimenter les zones fortement consom- Cela est principalement dû au fort potentiel d’énergie
matrices, et d’irriguer de manière plus fine le territoire électrique arrivant au sud de Niort (Granzay), combiné
grâce aux réseaux 90 kV et 63 kV (haute tension). au fort appel de la Loire-Atlantique et de la Bretagne
sur le poste d’interconnexion et de transformation de
La sécurité d’alimentation Cordemais (la centrale thermique de Cordemais est
Elle concerne les différentes agglomérations de la également raccordée à ce poste).
région (Nantes, Saint-Nazaire – La Baule – Guérande,
Angers, Cholet, Le Mans, La Roche-sur-Yon, Laval, La problématique éolienne
Saumur) où, en fonction des dynamiques locales, des En janvier 2003, les demandes de raccordement sur la
renforcements de lignes 90 kV ou de transformation région Poitou-Charentes représentaient soixante-trois
(225 / 90 kV) seront à étudier. projets pour un peu plus de 700 MW, avec une forte
D’autres zones plus larges (Vendée, Pays de Retz) sont concentration en Vendée (offshore). Ces demandes ont
également concernées. fait l’objet d’études de raccordement. Il n’y a pas de
contrainte d’accueil à ce niveau de production sur le
Le raccordement des clients réseau public de transport de la région Pays de la Loire.
Les raccordements des clients en Pays de la Loire sont
divers : Le maintien en conditions
• raccordement SNCF (sous-station à l’étude à proxi- opérationnelles (MCO)
mité de La Roche-sur-Yon pour l’électrification de la Des expertises sont en cours sur certains ouvrages aux
ligne TGV Nantes – Les Sables-d’Olonne) ; abords des zones suivantes : Saumur, Luçon,
• raccordement client GDF (en cours d’instruction dans Pontchâteau, Alençon, Laval.
le département de la Sarthe) ;
• raccordement du poste source EGS (sud et nord-
ouest de Nantes, ouest d’Angers).

117
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Pays de la Loire
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Raccordement client Loire-Atlantique Raccordement client EGS :


Création du poste source de Saint-Étienne-de-Montluc

Raccordement client Loire-Atlantique Raccordement client EGS :


Création du poste source de Goulaine

Raccordement client Maine-et-Loire Raccordement client EGS :


Création du poste source de Saint-Sylvain-d’Anjou

Raccordement client Vendée Électrification Nantes – Les Sables (une sous-station SNCF près
de La Roche-sur-Yon).

Sécurité alimentation Loire-Atlantique Construction d’un poste 225 / 90 kV à Vertou et raccordement


de celui-ci au réseau 90 kV (sud de l’agglomération Nantaise)

Sécurité alimentation Loire-Atlantique Construction d’une ligne 225 kV Guersac – Pontchâteau


(Saint-Nazaire – La Baule – Guérande)

Sécurité alimentation Vendée, Création d’un poste 225 / 90 kV à Pouzauges (Val-de-Sèvre)


Deux-Sèvres et d’une liaison double 90 kV aérosouterraine
Pouzauges – Val-de-Sèvre

Sécurité alimentation Maine-et-Loire Renforcement de la transformation 225 / 90 kV de Corbière


(Angers)

Sécurité alimentation Maine-et-Loire Renforcement de la transformation 225 / 90 kV de Clairefontaine


(Le Mans)

MCO Maine-et-Loire Rénovation de la ligne 90 kV Aubigné – Doué-Distré


(à l’est de Saumur)

118
RÉGION PAYS DE LA LOIRE

MAMERS
MAYENNE

Mayenne
Sarthe
DOMLOUP LAVAL

DOMLOUP
LE MANS
CHATEAU LES QUINTES
-GONTIER

LA MARTYRE CHATEAUBRIANT SEGRE


LOUISFERT LA FLECHE
Loire-
Atlantique CHANCEAUX

SAINT-NAZAIRE ANCENIS ANGERS


CHANCEAUX
Maine-et-Loire
CORDEMAIS SAUMUR

NANTES
DISTRE AVOINE
CHOLET

GRANZAY

LA-ROCHE
-SUR-YON

Vendée
LES-SABLES
-D'OLONNE FONTENAY-
LE-COMTE

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

119
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Picardie
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique 12,2 milliards de

kilowattheures en 2002, ce qui représente, en valeurs corrigées, une

relative stabilisation de la demande d’électricité depuis 1998.

Les prévisions pour la décennie à venir sont inférieures aux

prévisions nationales,de l’ordre de 0,2 % à 0,3 % à l’horizon d’une

dizaine d’années, malgré l’installation de zones d’activités qui induisent

des taux d’évolution plus importants (jusqu’à + 1,7 %) dans certaines

zones d’emploi.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 1,2 milliard de kilowattheures en 2002, provenant

de centrales de cogénération situées à Amiens et Pont-Sainte-Maxence :

elle importe donc largement son électricité, essentiellement depuis les

centrales nucléaires de Penly, Paluel et Gravelines.

Les prévisions d’évolution concernent essentiellement la production

d’origine éolienne, pour laquelle 700 MW sont considérés sur la région,

en cohérence avec la Programmation pluriannuelle des investissements

de production, et avec la liste des demandes de raccordement arrêtée

au premier trimestre 2003.

120
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

La sécurité d’alimentation La problématique éolienne


Des difficultés d’alimentation en régimes d’incidents, Avec les hypothèses retenues (700 MW répartis sur la
parfois couplées à des problèmes de qualité de four- zone en fonction des demandes de raccordement),
niture, sont d’ores et déjà constatées ou sont prévisi- des contraintes d’évacuation de la production ris-
bles à moyen terme sur les zones d’Amiens, quent d’apparaître autour de cinq axes, localisés prin-
Montdidier, Saint-Quentin (une croissance très éle- cipalement dans le nord des départements de la
vée, de l’ordre de 3,5 % est à prévoir à l’avenir dans Somme et de l’Oise. Si ces demandes sont confir-
cette zone) et dans la partie sud de l’Aisne. mées, RTE engagera des études approfondies afin de
Quelques projets en cours de concertation ou d’ins- déterminer de façon précise la capacité d’accueil de
truction réglementaire permettront de lever une par- cette production, et les contraintes engendrées par
tie de ces contraintes. l’implantation de ces unités sur le réseau amont.

Le raccordement de postes Le maintien en conditions


sources opérationnelles (MCO)
L’évolution de la consommation autour de zones Un certain nombre d’ouvrages 63 kV, 90 kV et
d’activités nécessite la création de postes sources 225 kV sont d’ores et déjà identifiés comme devant
pour alimenter le réseau de distribution (Saint- faire l’objet, à moyen ou long terme, d’actions de
Quentin Ouest). renouvellement ou de réhabilitation lourde. Le dépar-
tement de l’Oise est particulièrement concerné
(lignes 63 kV Puiseux – Sandricourt, ouvrages 63 kV
et 225 kV de la zone de Compiègne, Creil, Clermont
et Beauvais), ainsi que l’axe Amiens – Abbeville.

121
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Picardie
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Sécurité alimentation Somme et Oise Projet de ligne 63 kV Pertain – Hargicourt (sécurisation


de l’alimentation d’Hargicourt)

Sécurité alimentation Aisne Projet de renforcement du Soissonnais (sécurisation


de l’alimentation du Soissonnais et problèmes de qualité
de fourniture)

MCO Somme Reconstruction de l’axe 90 kV Argoeuve – Ville-le-Marclet –


Abbeville

MCO Oise Reconstruction des lignes 63 kV d’alimentation


des postes de Rantigny et Saint-Sépulcre

122
RÉGION PICARDIE

MANDARINS
GAVRELLE

CHEVALET

ABBEVILLE AVELIN
MASTAING

PENLY
PERONNE
ARGOEUVES
SAINT-QUENTIN

AMIENS
VERVINS
Somme LONNY

MONTDIDIER
LATENA

LAON
Oise
BARNABOS
Aisne
BEAUVAIS
COMPIEGNE
CLERMONT SOISSONS

LA HERSE
REMISE
CREIL
TERRIER

CERGY CHATEAU
PLESSIS -THIERRY
-GASSOT

VILLEVAUDE

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

123
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Poitou-Charentes
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique environ 8,2 milliards

de kilowattheures en 2002. La Charente-Maritime et la Vienne

représentent environ 60 % de la consommation totale de la région,

tandis que la Charente et les Deux-Sèvres se partagent les 40 %

restants. La croissance interannuelle en énergie, corrigée des

variations saisonnières, a été de 1,9 % de 1996 à 2002, contre

2,10 % pour la France. La région se caractérise par une dynamique

plus importante dans les secteurs résidentiel et tertiaire que dans le

secteur industriel.

Les prévisions pour la décennie à venir affichent un taux de

croissance annuel moyen de 1,9 %, avec une dominante pour la

Charente-Maritime (+ 2,5 %) et la Vienne (+ 2,3 %). Ces valeurs sont

supérieures au taux du niveau national fourni par le Bilan prévisionnel

(de 2000 à 2005 : 1,37 % ; de 2005 à 2010 : 1,11 %). Ce

phénomène est dû en particulier aux secteurs tertiaire et résidentiel.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 19,4 milliards de kilowattheures en 2002, dont

la quasi-totalité par la centrale nucléaire de Civaux. Avec une

consommation en pointe de 2 200 MW environ, la région est

exportatrice. La production hydraulique est faible (de l’ordre de

15 MW).

Les prévisions d’évolution concernent essentiellement les

demandes d’études de raccordement de production d’origine

éolienne.

124
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

En Poitou-Charentes, le réseau 400 kV est caracté- Charente-Maritime (Les Minimes), il n’y a pas de
risé par un axe nord-sud (Chinon – Blayais) et un axe programme particulier affiché.
est-ouest (Éguzon – Niort) qui permettent d’évacuer Un poste source, propriété de la Régie des Deux-
la production des centrales de Civaux, Blayais et Sèvres, a été raccordé à l’est de Niort en 2002.
Chinon, et d’alimenter globalement la région. Ce Aucune autre demande n’a été formulée depuis.
réseau, d’une longueur totale estimée à 500 kilo-
mètres (file de pylônes), est relativement jeune, à La performance technique
l’exception de l’axe Cubnezais – Plaud – Éguzon. et économique
Le réseau 225 kV alimente les grands points de Les congestions liées à l’évacuation de la production
consommation tels que Poitiers, Châtellerault, de la centrale nucléaire de Civaux apparaissent sur
Niort, Angoulême et La Rochelle. le réseau 225 kV de la Vienne et des Deux-Sèvres.

La sécurité d’alimentation La problématique éolienne


Les contraintes de transformations THT (400 / En janvier 2003, les demandes de raccordement sur
225 kV) de l’ouest de la région Poitou-Charentes la région Poitou-Charentes représentaient cin-
génèrent des risques pour l’alimentation des Deux- quante-huit projets pour un peu plus de 500 MW,
Sèvres et de la Charente-Maritime (et de la Vendée). avec une forte concentration en Charente-Maritime
La zone de La Rochelle est impactée non seulement et dans les Deux-Sèvres. Ces demandes ont fait
par ce problème, mais aussi par la robustesse de son l’objet d’études de raccordement. Il n’y a pas de
alimentation par la transformation 225 / 90 kV. Les contrainte d’accueil à ce niveau de production sur le
grandes agglomérations de Poitiers et d’Angoulême réseau public de transport de Poitou-Charentes.
connaissent le même type de contraintes.
Le maintien en conditions
La capacité des ouvrages d’alimentation des zones de opérationnelles (MCO)
Melle, Montguyon, Orangerie, Airvault et de la file Deux lignes 225 kV fragilisent le réseau par leur
90 kV au nord d’Orangerie ne permet plus de garan- vétusté : la première au Nord de la Vienne, et la
tir leur sécurité d’alimentation. Il en est de même seconde au sud d’Angoulême. De plus, plusieurs
dans le secteur de Cognac, où les renforcements en ouvrages 63 kV vétustes sur cette agglomération
cours d’instruction résoudront ces difficultés. contribuent aux contraintes de la zone.

Le raccordement des clients Des ouvrages 90 kV de l’ouest de la Charente-


Le raccordement de la ligne à grande vitesse Sud Maritime fragilisent également les zones de
Europe Atlantique (LGVSEA) est en cours d’étude La Rochelle et de Rochefort
avec RFF. Des points de raccordement sur le réseau
THT sont recherchés entre Tours, Châtellerault, Un nombre important de kilomètres de lignes 90 kV
Poitiers, Angoulême et Bordeaux. sont vétustes dans la région, ce qui laisse présager
Côté EGS, hormis la création d’un poste source un long travail de renouvellement pour la remise à
pour EGS Indre-et-Loire à partir du réseau de la niveau du réseau.
Vienne, et la garantie ligne d’un poste source en

125
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE


Poitou-Charentes
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS

Raccordement client Indre-et-Loire, Raccordement client EGS :


Vienne (en partie) Création d’un poste source 90 / 20 kV à Preuilly-Claise

Raccordement client Deux-Sèvres Raccordement client Régie des Deux-Sèvres :


Création d’un poste source 90 / 20 kV à Trévins

Raccordement client Charente-Maritime Raccordement client EGS :


Création d’une deuxième alimentation 90 kV pour le poste
source des Minimes

MCO Charente-Maritime Reconstruction de la ligne 90 kV Beaulieu – Marans

MCO Charente Reconstruction de la ligne 90 kV Chabanais – Loubert

MCO Charente Reconstruction du poste de Rabion

Sécurité alimentation Charente Construction d’une liaison souterraine 90 kV entre Cognac


et Nicerie, avec démontage des deux lignes aériennes
Cognac – Nicerie existantes

Sécurité alimentation Deux-Sèvres Renforcement de la transformation 225 / 90 kV à Airvault

Sécurité alimentation Vendée et Deux-Sèvres Création d’un poste 225 / 90 kV à Pouzauges (Val-de-Sèvre)

126
RÉGION POITOU-CHARENTES

DISTRE

BRESSUIRE
CHATELLERAULT
LES JUMEAUX

PARTHENAY
POITIERS
Deux-
Sèvres VALDIVIENNE EGUZON

MONTMORILLON
NIORT Vienne

GRANZAY

LA ROCHELLE

CONFOLENS EGUZON

SAINT-JEAN
ROCHEFORT D'ANGELY
PLAUD
Charente Charente
-Maritime COGNAC
SAINTES ANGOULEME
PREGUILLAC
ROYAN

JONZAC

BRAUD

CUBNEZAIS

ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS


AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

127
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
Rhône-Alpes
HYPOTHÈSES

> CONSOMMATIONS RÉGIONALES


La région a consommé en énergie électrique 62,4 milliards de

kilowattheures en 2002, hors correction des aléas climatiques, soit

15 % de la consommation française. La Drôme, le Rhône et l’Isère

représentent 60 % de cette consommation. La croissance annuelle,

corrigée des variations saisonnières, a été de 1,8 % de 1990 à 1999,

contre 2,4 % pour la France, essentiellement à cause de

l’essoufflement du secteur industriel qui couvre plus de la moitié de la

consommation d’électricité régionale. Sur cette période,

l’augmentation de la population est assez forte : 5,5 % pour une

moyenne nationale de 3 %.

Les prévisions pour la décennie à venir sont inférieures aux

prévisions nationales (de 2000 à 2005 : 1,10 % pour Rhône-Alpes

contre 1,5 % pour la France ; de 2005 à 2010 : 0,90 % pour

Rhône-Alpes contre 1,2 % pour la France). Cela s’explique par un

taux de croissance faible du secteur industriel, les autres domaines

étant conformes aux moyennes nationales.

> PRODUCTIONS RÉGIONALES


La région a produit 119 milliards de kilowattheures en 2002. Elle

réalise un quart de la production d’électricité nationale, et 40 % de

la production hydraulique française.

Les prévisions d’évolution se font sur une extrapolation des

historiques, avec l’ajout de productions d’origine éolienne. 290 MW

de production éolienne ont été placés sur la région (ce qui

correspond à une hypothèse de 7 000 MW France en 2010), en

cohérence avec les implantations recensées dans les demandes de

raccordement de fermes éoliennes faites par les producteurs.

128
CONTRAINTES OBSERVÉES SUR LE RÉSEAU DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ

Du fait de sa situation centrale en France comme en perte d’ouvrage, et les lignes approchent de leur
Europe, de son tissu industriel très développé et des capacité limite à réseau complet. Une étude est en
nombreux sites de production (hydraulique notam- cours afin de statuer sur la solution à apporter ;
ment), la région Rhône-Alpes possède un réseau de • d’autres contraintes d’alimentation moins critiques
transport très sollicité, de manières très diverses. existent, pour lesquelles les études n’ont, jusqu’à
maintenant, pas démontré l’opportunité de réaliser
La sécurité d’alimentation et des évolutions de réseau : stations de Morzine et
le raccordement des clients d’Avoriaz (Haute-Savoie), zone de Thonon-les-Bains –
consommateurs Évian (Haute-Savoie), Rumilly (Haute-Savoie) et
Si les évolutions de consommation entraînent des Beaujolais (Rhône).
contraintes à des échéances plus ou moins lointaines,
un certain nombre de problèmes d’alimentation D’autres contraintes d’alimentation apparaissent
existent déjà : à des échéances moins proches :
• le bassin annécien (Haute-Savoie) possède une ali- • c’est le cas de la région grenobloise (agglomération
mentation électrique non sécurisée actuellement. De de Grenoble et vallée du Grésivaudan) : le réseau de
plus, du fait de la croissance continue des consomma- cette zone doit permettre à la fois l’alimentation locale
tions de cette zone, elle atteint progressivement les mais aussi l’évacuation de la production hydraulique
limites de sa capacité, même à réseau complet. Un du sud de l’Isère. De ce fait, le réseau 225 kV est for-
projet en cours d’instruction lèvera cette contrainte ; tement sollicité. À court terme (cinq à dix ans) les pers-
• la plaine du Forez (Loire) connaît déjà des insuffisan- pectives de développement industriel au nord-ouest
ces d’alimentation. Le projet Volvon améliorera très (Minatec) et au nord-est de Grenoble (microélectroni-
notablement la desserte de la zone, mais des difficul- que du Grésivaudan) nécessiteront que RTE procède à
tés pourraient apparaître à long terme plus au nord en des évolutions de réseau, de façon à accompagner le
fonction de la dynamique de croissance locale ; développement économique de la zone ;
• au nord de Lyon, le réseau est d’ores et déjà exploité • à un horizon de dix à quinze ans, d’autres zones
à ses limites, et la zone n’est pas sécurisée. Le projet connaîtront des difficultés d’alimentation : zone de
Cailloux-sur-Fontaine permettra de lever cette Vonnas – Montrevel – Treffort (Ain), zone d’Oyonnax
contrainte d’alimentation ; (Ain), vallée de la chimie au sud de Lyon (Rhône) ;
• la zone de La Verpillère – Jallieu – La Tour du Pin • enfin, au-delà de quinze ans, l’ouest lyonnais
(Isère) connaît des difficultés d’alimentation dues aux (Craponne – Rhône) et la zone Rives – Voiron – Saint-
capacités insuffisantes des liaisons 63 kV la desservant. Laurent-du-Pont (Isère) pourront subir quelques diffi-
Cette contrainte sera levée par le projet de nouvelle cultés d’alimentation.
ligne 63 kV Chaffard – Jallieu ;
• l’augmentation continue des besoins en électricité La performance technique
sur la Tarentaise aggrave la contrainte de sécurité d’ali- et économique
mentation existante à Moûtiers (Savoie). Le projet Ce type de contrainte se traduit de plusieurs façons en
Grand Cœur (passage de 150 à 225 kV) lèvera cette Rhône-Alpes :
contrainte ; • l’actuelle capacité des liaisons franco-italiennes limite
• au nord-ouest de Vienne (Isère), le projet Estressin les possibilités d’échanges transfrontaliers ;
lèvera les problèmes de qualité de fourniture de la • en Savoie, une partie du réseau 400 kV existant (axe
zone ; Chaffard – Grande-Île) est inadaptée, entraînant des
• les environs de Valréas (Drôme) sont exposés, depuis congestions de réseau lors des périodes de très forte
quelques années, à un risque de coupure en cas de consommation (stations de pompage, gros clients

129
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC
DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ > 2003 – 2013

Région
industriels…). Elles occasionnent pour RTE des coûts dérées pour l’exercice du Schéma de développement,
Rhône-Alpes
d’imposition de groupes très élevés (de l’ordre de le réseau de transport peut accepter sans renforce-
10 millions d’euros par an) et lui imposent une exploi- ment le volume éolien (290 MW).
tation fragilisée du réseau qui peut, dans le pire des Localement, la création de nouveaux postes pourra
cas, aller jusqu’à provoquer une rupture d’alimentation être demandée par les producteurs ou par le gestion-
des clients de Rhône-Alpes. Le projet Lyon – Chambéry naire du réseau de distribution. C’est le cas dans le
(remplacement de la ligne 400 kV à un circuit sud de la Drôme, où des projets éoliens (respective-
Chaffard – Grande-Île par une liaison 400 kV à deux ment 9,75 MW et 10,5 MW) sur les communes de
circuits) permettra de résorber ces difficultés ; Montjoyer et Rochefort-en-Valdaine nécessitent la
• en été, lors des périodes de forte production création d’un nouveau poste 63 kV, en coupure de la
hydraulique, les axes d’évacuation de cette produc- ligne 63 kV Châteauneuf – Salles – Montmartel.
tion sont exploités à la limite de leur capacité. C’est le
cas avec les productions hydrauliques en Ardèche Le maintien en conditions
(Ardèche, Chassezac), en Haute-Savoie (vallée de opérationnelles (MCO)
l’Arve, Haute-Tarentaise), dans la Basse-Isère (Isère) et Certaines liaisons nécessitent des travaux afin d’être
dans le sud de l’Isère (Drac, Romanche). La situation maintenues en conditions opérationnelles. C’est le
est d’autant plus délicate lorsqu’en plus d’évacuer la cas pour :
production, le réseau doit également permettre les • une grande partie du réseau souterrain 63 kV de
transits d’énergie interrégionaux, les lignes n’étant Lyon, dont le renouvellement se fera en lien avec les
pas dimensionnées pour ce double usage (axes politiques d’aménagement du Grand Lyon ;
Nota : compte tenu 225 kV de l’Ardèche et axes 225 kV de l’aggloméra- • la liaison à deux circuits 150 kV Arlod – Génissiat
des incertitudes sur
tion grenobloise). qui s’avère obsolète, et dont le renouvellement est
les puissances et
les localisations prévu en 225 kV (projet Arlod) ;
de certains grands La problématique éolienne • la liaison 63 kV Aoste – Tour du Pin qui est
projets ferroviaires
Avec les hypothèses de développement éolien consi- vétuste.
de RFF (Lyon – Turin
notamment), elles
n’ont pas été prises
PROJETS EN COURS DE CONCERTATION OU D’INSTRUCTION RÉGLEMENTAIRE
en compte dans
TYPE DÉPARTEMENT PROJET EN COURS
ce premier Schéma
de développement. Sécurité alimentation Isère Projet Estressin

Sécurité alimentation Loire Création du poste 225 / 63 kV Volvon alimenté par ligne
2 x 225 kV Soleil – Volvon (desserte de la plaine du Forez)

Sécurité alimentation Haute-Savoie Sécurisation du bassin annécien

Sécurité alimentation Isère Projet de ligne 63 kV Chaffard – Jallieu

Sécurité alimentation Savoie Passage de 150 à 225 kV de la liaison Albertville –


Grand Cœur (alimentation de Moûtiers).

Raccordement client Rhône Création d’une injection 225 / 63 kV à Cailloux-sur-


Fontaine (sécurisation du nord de Lyon)
Performance Isère et Savoie Remplacement de la ligne à un circuit 400 kV

Chaffard – Grande-île par une ligne à deux circuits 400 kV

MCO Rhône Renouvellement d’une grande partie du réseau souterrain 63 kV


de Lyon

MCO Isère Ligne 63 kV Aoste – La Tour du Pin

MCO Haute-Savoie Reconstruction en technique 225 kV de la ligne 150 kV


Arlod – Génissiat

130
RÉGION RHÔNE-ALPES
GROSNE

ROMANEL

VIELMOULIN
MAMBELIN THONON
VIELMOULIN
GEX

C.E.R.N.
BOIS-
TOLLOT

BOURG VERBOIS
BAYET -EN-BRESSE BONNEVILLE
NANTUA ST-JULIEN
-EN-GENEVOIS
GREPILLES
RhÙne GENISSIAT CORNIER
ROANNE
Ain Haute
ANNECY
VILLEFRANCHE
-SUR-SAONE
-Savoie
LA
BOISSE
ST-VULBAS

CREYS RONDISSONE
CHARPENAY
Loire BELLEY

ALBERTVILLE ALBERTVILLE
LYON LE CHAFFARD
MIONS CHAMBERY
ECHALAS
MONTBRISON LA-TOUR
-DU-PIN LA COCHE
VIENNE
GRANDE-ILE

ST-ETIENNE PIVOZ
Isère Savoie
-CORDIER LE CHEYLAS

PRAZ
GRENOBLE -ST-ANDRE
ST-JEAN-DE
-MAURIENNE VILLARODIN
VAUJANY VENAUS
CHAMPAGNIER
BEAUMONT
TOURNON -MONTEUX
-SUR-RHONE

VALENCE

Ardèche DIE
PRIVAS

COULANGES
Drôme
LYON
LARGENTIERE

TRICASTIN NYONS

TAVEL
Agglomération de Lyon
ZONES DE FRAGILITÉS ÉLECTRIQUES POSTES ET LIAISONS
AYANT POUR ORIGINE

la sécurité
d'alimentation

le maintien en condition
opérationnelle

le raccordement client

la performance technique
et économique du système

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