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1 Tribus et mesures. 2
1.1 Introduction à la théorie de la mesure. . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Rappels sur la théorie des ensembles. . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 Terminologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 Opérations classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.3 Suites de parties d’un ensemble. . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.4 Fonctions - Fonctions indicatrices. . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Algèbres et Tribus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Tribu de Borel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4.1 Boréliens de R: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.5 Semi - anneau booléen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.6 Tribu image et image réciproque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.7 Mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.7.1 Dé…nitions et proprités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.7.2 Mesures extérieures –Mesures complètes. . . . . . . . . . . 20
1.8 Mesure de Lebesgue sur la algèbre de Borel. . . . . . . . . . . 21
1
1. Tribus et mesures.
où n Z Z Z X
X X
n
lim fk (x)dx = lim fk (x)dx = fn (x)dx:
n!+1 n!+1
k=0 k=0 n 0
De plus, cette théorie sert de cadre pour une théorie des probabilités moderne
due à Kolmogorov.
2
1.2. Rappels sur la théorie des ensembles.
1.2.1. Terminologie.
Soit E un ensemble non vide.
A E est un sous ensemble ou une partie de E:
P(E) est l’ensemble de tous les parties de E:
A P(E) est dite une famille ou une classe de partie de E:
A1 [ A2 = fx 2 E = x 2 A1 ou bien x 2 A2 g :
A1 \ A2 = fx 2 E = x 2 A1 et x 2 A2 g :
CE A1 = fx 2 E et x 2
= A1 g :
A1 A2 = fx 2 E = x 2 A1 [ A2 et x 2
= A1 \ A2 g :
-La di¤érence de A1 avec A2 ; notée A1 nA2 ; dite di¤érence propre dans la cas
où A2 A1 ; par :
A1 nA2 = fx 2 E = x 2 A1 et x 2
= A2 g :
Remarque 1.2.1.
A1 A2 = (A1 nA2 ) [ (A2 nA1 ) :
Remarquer l’association de la réunion avec le quanti…cateur "9" et l’intersection
avec le quanti…cateur "8", ainsi que le passage au complémentaire avec la négation.
On dé…nit la limite inférieure de fAn gn 0 ; notée lim inf An (ou limAn ) ; par:
n!+1
! !
\ [ \
lim inf An = limAn = lim " Ak := Ak :
n!+1
k n n 0 k n
La notation lim " (resp. lim #) fait référence que la suite est croissant (resp.
décroissante).
Remarque 1.2.5. On a :
8x 2
= A; 9n1 2 N ; 8n n1 tel que x 2
= An :
1A : E ! f0; 1g
0 :x2 =A
x 7!
1 : x 2 A:
Dé…nition 1.3.1. Soit A P (E) une famille non vide de parties de E: On dit
que
1 A est une algèbre (booléenne) sur E (ou un clan sur E) si
(a) E 2 A:
(b) Si A 2 A ) CA = AC 2 A.
(c) Si (A; B) 2 A2 ) (A [ B) A.
2 A est une algèbre ou tribu ou bien un clan sur E; si
(a) A est une algèbre ou[
un clan sur E:
(b) Si fAn gn 0 A ) An 2 A:
n 0
Un ensemble E muni d’une tribu A est appelé espace mesurable et noté ( E; A ) :
\
Proposition 1.3.9. (F) = Ti ; où Ti est une tribu.
F Ti
1.4.1. Boréliens de R:
Dans ce cas on considère X = R muni de sa topologie usuelle (engendrée par la
distance usuelle j : j). On rappelle que les ouverts de R; dans ce cas, sont des
réunions au plus dénombrables d’intervalles ouvert de la fome ]an ; bn [: Donc les
boréliens de R sont:
- Tout ouvert, tout fermé.
- Tout intervalle ouvert, fermé, semi-fermé, borné, non borné.
- Tout singleton fxg ; x 2 R:
- Tout ensemble dénombrable.
En…n
]a; +1[ = ] 1; a]C et [a; +1[ = ] 1; a[C 2 B (R) :
Donc, on peut donnercle résultat suivant:
et d’aprés (1) on a
[ 1
(3) Pour tout a < b 2 R; on a d’une part ]a; b[ = a; b ; donc
n 1
n
et d’aprés (1) on a
et d’aprés (1) on a
et ] 1; a[ = [a; +1[C :
et ] 1; a] =]a; +1[C :
1.5. Semi - anneau booléen.
Dé…nition 1.5.1. Soit S une famille de parties d’un ensemble non vide E: On
dit que S est un "semi - anneau boolien" de E si :
( )?2S
( ) Si (A; B) 2 S 2 alors A \ B 2 S.
[
n
( ) Si (A; B) 2 S 2 avec B A; alors AnB = Ai où Ai 2 S, pour tout
i=1
i 2 f1; 2; ; ng ; et Ai \ Aj = ? si i 6= j:
Proposition 1.5.2. Les familles I0 = f[a; b] ; ]a; b[ ; ]a; b] ; [a; b[ telle que a < b 2 Rg
est I1 = f]a; b] telle que a b 2 Rg sont des semi - anneaux booléens de parties de
R; mais pas I2 = f]a; b[ telle que a b 2 Rg et I3 = f] 1; a] telle que a 2 Rg :
~ Pour I1 on a:
( ) On a ]a; a] = ?:
( ) On a 8
>
> ?
>
>
< ]a; b]
]a; b]\]c; d] = ]c; d] ; alors ]a; b]\]c; d] 2 I1 :
>
>
>
> ]c; b]
:
]a; d]
( ) Si ]a; b] ]c; d]; on peut avoir ]c; d]n]a; b] =]c; a][]b; d]; ou ]c; a]\]b; d] = ?:
~ Si ]a; b[ ]c; d[; on a ]c; d[n]a; b[=]c; a] [ [b; d[; donc I2 n’est pas semi - anneau
booléen de partie de R:
et
[
m
B2 nB1 = Bi0 avec Bi0 2 A, i = 1; ; m et Bi0 \ Bj0 = ? pour i 6= j;
i=1
Dé…nition 1.5.4. Soient (A) la tribu engendrée par le semi - anneau booléen
A de E et (B) la tribu engendrée par le semi - anneau booléen B de F: La tribu
engendrée par le semi - anneau fA B telle que A 2 A et B 2 Bg de parties de
E F s’appelle "tribu produit" de A par B et sera notée A B.
Corollaire 1.5.5. Sur Rk ; nous obtenons facilement la tribu produit grace à la
famille ( k )
Y
Sk = ]ai ; bi ] telle que ai bi 2 R
i=1
1.7. Mesures
1.7.1. Dé…nitions et proprités.
Dé…nition 1.7.1. Une "mesure (positive)" sur l’ensemble mesurable (E; A)
+
est une application : A ! [0; +1] = R qui:
An (i) associe la valeur 0 à l’ensemble vide, i. e. (?) = 0:
(ii) est additive, i. e. pour toute suite fAn gn 0 A deux à deux disjoints
on a !
[ X
An = (An ) :
n 0 n 0
On dit que (E; A; ) est un "espace mesuré" et pour tout A 2 A , (A) est
dite "mesure" de A qui est applée "partie mesurable" de E:
Remarque 1.7.2. - Si (E) < +1; on dit que est une mesure bornée.
- Si (E) = 1, on dit que est une mesure de probabilité.
[
- S’il existe une suite fAn gn2N A telle que An = E et (An ) < +1; pour
n2N
tout entier n, on dit que est une mesure …nie.
- Si (?) = 0 et (A) = +1; pour tout A 2 An f?g ; on dit que cette mesure
est identiquement égale à +1:
Dans la suite, nous supposons que la mesure est non - identiquement égale à
+1:
Exemples:
1- Mesure de Dirac en un point.
Soient (E; A) un ensemble mesurable avec E 6= ? et x 2 E: On dé…nit la mesure
de Dirac en x : A ! R+ par
1 :x2A
(A) = 1An (x) = ; pour tout A 2 A.
0 :x2
=A
On note souvent = x:
1- Mesure de comptage.
Sur (E; P (E)) on dé…nie la mesure de comptage : P (E) ! R+ par
Remarque 1.7.4. Nous prenons garde de ne pas écrire (ii) sous la fome (A [ B) =
(A)+ (B) (A \ B), qui pourrait être une forme indéterminée, si (A \ B) =
+1:
[ [ [
n
En plus on a: Bn = An et An = Bk ; alors
n2N n2N k=0
!
X
n [
n
(Bk ) = Bk = (An ) :
k=0 k=0
Donc
!
X
n [
lim (An ) = lim (Bk ) = Bn = lim An :
n!+1 n!+1 n!+1
k=0 n2N
Donc
(A0 ) = (An [ Bn ) = (An ) + (Bn ) ;
car An \ An = ?: D’où
De même on a ! !
[ \
Bn = (A0 ) An :
n2N n 0
(A) = (A \ X) + A \ XC ;
(A \ (X [ Y )) = (A \ X) + (A \ Y ) :
on obtient
(A [ N ) = A
= fA E telle que 9 (A1 ; A2 ) 2 A2 véri…ant A1 A A2 et (A2 A1 ) = 0g :
8 S 2 S e (S) = (S) :
Remarque 1.8.2. Ce théorème trés puissant et capitale nous dit, qu’en pratique,
pour dé…nir complètement une mesure sur une algèbre A, il su¢ t dela dé…nir
sur un semi–anneau engendrant A et recouvrant E:
Ce théorème esr attribué au mathématiciens grec Constantin Carathéodory.
Sa démonstration reste longue et complexe.
: I1 ! R+
]a; b] 7! (]a; b]) = b a
: I1 ! R+
]a; b] 7! (]a; b]) = (b) (a):