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Calcul Intégral Examen de décembre 2017

Le seul document admis est le polycopié de Francis Maisonneuve. Tous les instruments électroniques, téléphones, ordina-
teurs,tablettes, sont interdits. Toutes les réponses doivent être justifiées avec soin.

Exercice 1

1. Soit
1 e x + e−x
f (x) = où ch(x) = .
ch(x) 2

(a) Montrer que f ∈ L 1 (R) et que k f k1 = π.


N
X
(b) Pour N ≥ 1 et x > 0, on définit f N (x) = 2 (−1)n e−(2n+1)x . Vérifier que :
n=0

e−(2N +2)x
f N (x) = f (x) + (−1)N .
ch(x)

(c) En déduire que


+∞
X (2n + 1)
F f ( y) = 4 (−1)n .
n=0
(2n + 1)2 + y 2

2. Soit la fonction 2π périodique impaire définie par g(0) = g(π) = 0 et g(x) = ch(a x) sur ]0, π[ où a est un
paramètre réel donné.

(a) Montrer que la série de Fourier de g est égale à


+∞
2X  n
S g(x) = (−1)n+1 ch(aπ) + 1 sin(nx) .
π n=1 n + a2
2

(b) En déduire que :


+∞
aπ 2(ch(aπ) + 1) X 2n + 1
ch( )= (−1)n .
2 π n=0
(2n + 1)2 + a2

(c) Déduire de ce qui précède que :


πy
F f ( y) = π f ( ).
2
On pourra vérifier que ch(2x) + 1 = 2 ch2 (x).

Solution de l’Exercice 1

1. (a) (2pt) la fonction f est continue sur R et f (x) = o(|x|−2 ) au voisinage de ±∞. Elle est donc intégrable. On
peut également dire que f est borélienne et calculer, par le changement de variable t = e x :
Z Z Z +∞
2d t
| f (x)| d x = f (x) d x = = 2(π/2) = π .
R R 0 1 + t2
(b) (1pt) Comme x > 0, e−x ∈]0, 1[ et on peut calculer la somme partielle de la série géométrique

1 − (−1)N +1 e−2(N +1)x


f N (x) = 2e−x = f (x)(1 + (−1)N e−2(N +1)x ) .
1 + e−2x
(c) (3pt) Comme f est paire,
Z∞ Z ∞ Z ∞
−i x y
F f ( y) = (e +e ix y
) f (x) d x = 2 cos(x y) f N (x) d x + 2 cos(x y)( f − f N )(x) d x .
0 0 0

On observe d’une part que


Z ∞ Z ∞ Z ∞
1
e−(2N +2)x d x =

2 cos(x y)( f − f N )(x) d x ≤ |2 cos(x y)( f − f N )(x)| d x ≤ 2 → 0.

0

0 0 N +1

D’autre part, par linéarité et double intégration par parties,

∞ N ∞ N
(2n + 1)
Z X Z X
−(2n+1)x
2 cos(x y) f N (x) d x = 4 (−1) N
cos(x y)e dx = 4 (−1)N .
0 n=0 0 n=0
(2n + 1)2 + y 2

Il reste à faire N → +∞ pour conclure.

2. (a) (2pt) La série de Fourier de g est


1 X
S g(x) = a0 + an cos(nx) + bn sin(nx) .
2 n≥1

La fonction g est impaire, donc an = 0 pour tout n ∈ N, et une double intégration par parties donne le
coefficient bn indiqué.
(b) (2pt) On sait bien sûr que g(x) = S g(x) dans L 2 donc presque partout. Pour pouvoir affirmer que g(π/2) =
S g(π/2),il faut utiliser le théorème de Dirichlet qui s’applique car g est dérivable dans un voisinage de π/2.
Il faut ensuite calculer correctement sin(nπ/2).
(c) (1pt) En combinant les formules précédentes, il vient
aπ (ch(aπ) + 1)
ch( )= F f (a)
2 2π

Exercice 2
Z ∞
On rappelle que la fonction Gamma est définie pour x > 0 par Γ (x) = t x−1 e−t d t.
0
Z n
t n x−1
1. Montrer que pour tout x > 0, Γ (x) = lim 1− t d t.
n→+∞
0 n
Z1
n
2. Pour x > 0 et n ∈ N, on pose I n (x) = (1 − s)n s x−1 ds. Vérifier que pour n ≥ 1, I n (x) = I n−1 (x + 1).
0 x
3. En déduire que, pour tout x > 0,
n! n x
Γ (x) = lim . (For mul e d e Gauss)
n→+∞ x(x + 1) . . . (x + n)

4. Montrer que l’application Φ : ]0, +∞[×]0, +∞[ → ]0, +∞[×]0, +∞[ définie par :
t
Φ(t, s) = (t + s, )
s
est un C 1 −difféomorphisme. Expliciter Φ−1 (u, v).
5. Montrer que pour x ∈]0, 1[,
Z +∞ Z +∞
v x−1
Γ (x) Γ (1 − x) = e−u du d v ,
0 0 v+1
et en déduire que :
Z +∞
v x−1
Γ (x) Γ (1 − x) = d v.
0 v+1

6. En utilisant la formule de Gauss, montrer que pour x ∈]0, 1[,


π
Γ (x) Γ (1 − x) = .
sin(πx)

Solution de l’Exercice 2
n
1. (2pt) étant donné x > 0, on pose hn (t) = 1 − nt t x−1 1(0<t<n) (Attention de ne pas oublier l’indicatrice). Alors
la majoration classique ln(1 − u) ≤ −u, pour 0 ≤ u < 1, donne
t
0 ≤ hn (t) = e n ln(1− n ) t x−1 1(0<t<n) ≤ g(t) := e−t t x−1 1(t>0)
et un simple passage à la limite montre que pour tout t > 0, hn (t) → g(t). La fonction g est intégrable car
dominée par t x−1 en 0+ et par t12 en +∞. On peut donc appliquer le théorème de la convergence dominée.

2. (1pt) C’est la question la mieux réussie, il suffit de faire une intégration par parties.

3. (1pt) Il faut calculer I0 (x) = 1x et en déduire par récurrence et la question précédente que I n (x) = n!
x(x+1)···(x+n) .
Enfin, on combine avec la question 1 et un changement de variables s = t/n
Z
hn (t) d t = n x I n (x) → Γ (x)

4. (2pt) Φ est de classe C 1 car chacune des applications coordonnées est de classe C 1 , car fraction rationnelle en
t, s. On montre que Φ est bijective en inversiant le sytème ce qui donne
u uv
φ −1 (u, v) = ( , ).
u+v 1= v
Pour montrer que Φ est un C 1 difféomorphisme il y a alors deux solutions:

• Soit on montre que le Jacobien JΦ ne s’annule pas


• Soit on montre que Φ−1 est de classe C 1 .

5. (2pt + 1pt) Si x ∈]0, 1[, par Fubini positif, puis changement de variables (u, v) = Φ(t, s)
ZZ
Γ (x)Γ (1 − x) = t x−1 e−t s−x e−s ds d t
]0,+∞[2
1+v
ZZ
= v x e−u |JΦ−1 |(u, v) du d v
]0,+∞[2 uv
ZZ
v x−1
= du d v
]0,+∞[2 v+1

Enfin on obtient la dernière égalité en appliquant Fubini posotif et en intégrant par rapport à u.

6. (1pt) C’est une question bonus, car il faut connaître la formule classique d’Euler
+∞
Y z2

sin(z) = z 1− 2 2
k=1
π k

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