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ENERGIE GEOTHERMIQUE
Généralités sur la géothermie
I.1. Historiques
I.2. Définitions
I.3. Structure interne du globe
I.3.1. Gradient géothermique
I.3.2. Flux de chaleur
I.4. Comprendre et modéliser les transferts de chaleur pour déterminer
l’origine de la chaleur interne du globe
I.5. Types de géothermie et utilisation
II- La géothermie à Madagascar
II.1.1. Les différentes zones géothermales à M /car
II.1.2. Caractéristiques générales des systèmes et des régions
II.1.2.1. Système géothermal
II.1.2.2. Région géothermique
II.2. Contexte géologique particulier du site de la région Vakinakaratra
II.3. Résultats de la géothermométrie
III. Application
IV. Modélisation
IV.2.3. Algorithmes/Organigramme
I.1. Historiques:
En 1927, utilisation de la chaleur du sol comme énergie dans l’industrie, une idée de François
de Larderel à Montecerboli. Avec le soutien de Léopold II, il parvient à mettre au point une
technique qui permet de séparer l’acide borique de la boue volcanique en faisant chauffer
les chaudrons avec de la vapeur d’eau. [7]
En 1930 : du coté français, le premier forage géothermique a été le puits artésien situé à
Paris, mesurait 548 mètres de profondeur.
1969-1977 : forage de quatre puits (de 350 à 2500m de profondeur) qui confirment
l’existence de haute température en profondeur (environ 250°C). [3]
La géothermie est la science qui étudie les phénomènes thermiques internes de la Terre,
ainsi que l’exploitation de ces phénomènes pour produire de l’énergie.
Au sens géologique, c’est une forme d’énergie qui traverse la croute terrestre sous forme
d’un flux de chaleur naturelle. L’eau qui traverse les roches s’échauffe de plus en plus en
profondeur. Dans certaines régions, des cassures de la croute terrestre font ressortir l’eau
chaude à la surface de façon plus ou moins spectaculaire :
La chaleur interne du globe se dissipe de façon régulière vers la surface de la Terre, mais ses
effets sont en général imperceptibles et son existence ne se manifeste que par une
augmentation lente de la température avec la profondeur: c’est le gradient géothermique
dont la valeur varie selon les couches traversées. Les valeurs moyennes sont respectivement
pour la croûte continentale de 3°C/100 m et pour le manteau de 1°C/100 m ( Muffler L.J.P. ,
Costain J. K . , foley d., Sammel E.A.,Youngquist W. 1979 ).
Le gradient géothermique observé dans la croûte continentale varie largement d’un endroit
à un autre, bien que la valeur normale soit de l’ordre de 3°C/100 m
En certains points du globe, le gradient géothermique est plus de 100°C/100m comme à
Larderello en Italie ; alors que d’autres ne dépassent pas 1°C /100 m comme à Padoue.
Pour mesurer le gradient géothermique, il faut enregistrer la variation de la température
avec la profondeur dans un forage. C’est ce qui a été fait, dans de nombreux forages au
cœur des grands bassins du Nevada (aux Etats-Unis), avec une précision de 0,005°C, dont un
enregistrement est présenté dans la figure3.
⃗ = −𝝀 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝜑 𝒈𝒓𝒂𝒅 𝑻 (1)
𝜑
⃗ : Flux de chaleur exprimé en (M W m-²)
𝝀 : Conductivité thermique des roches, l’unité est W m-1 °C-1.
Ainsi un flux de chaleur élevé peu être assimilé à un gradient géothermique faible si la
conductivité thermique de la roche est faible.
Alors pour avoir le flux de chaleur, il faut déterminer à la fois le gradient de température et
la conductivité thermique des roches sous-jacentes. Comme on a déjà vu précédemment, le
gradient de température est obtenu par la mesure directe de la température à différentes
profondeurs dans les forages. Pour connaître la conductivité thermique des roches, on les
échantillonne dans les puits et on effectue des mesures en laboratoire. Dans une roche
homogène (de conductivité thermique constante), le gradient de température est vertical à
la surface terrestre. En l'absence de circulation d'eau, le flux de chaleur est donc également
vertical. [3]
En milieu continental, la conductivité thermique des roches k vaut environ 2,5W.m-1.K-1. Elle
varie en fait entre 2,2W.m-1.K-1pour les basaltes et 3,1W.m-1.K-1 pour les péridotites. Les
métaux ont de conductivité thermique environ 420W/m.K (cas de l’argent). Pour l’eau
environ 6W/m.K. Alors on peut dire que les roches sont de mauvais conducteurs thermiques,
même si leur conducteur thermique est supérieure à celle du bois (environ 0,1W/m.K).
Exemple :
80
𝜑 = −2,5 = 0,2𝑊/𝑚
1000
La convection : c’est le déplacement de matière d’une zone chaude vers une zone
froide qui sera alors réchauffée. Ces déplacements ne sont possibles que si la
dilatation thermique du milieu est élevée, le gradient de température est fort, et la
viscosité et la diffusivité thermique du milieu sont limitées. En générale, on admet
qu’il est nécessaire que leur nombre de Rayleigh (qui est défini comme le rapport
entre l’énergie motrice pour la convection (la chaleur contenue dans le système, qui
dépend de ses dimensions et de sa température moyenne et les dissipations
visqueuses) et par conduction de la chaleur ) soit supérieur à 2000 pour qu’une
convection puisse être mise en place.
Ce nombre sans dimension s’écrit:
⍴𝑔𝛼𝛥𝑇𝑑3
𝑅𝑎 = (2)
𝜅𝜂
o α : coefficient de dilatation thermique
o ⍴ : masse volumique
o ΔT : différence de température
o g : gravité
o d : dimension caractéristique du système
o η : viscosité dynamique
o K : diffusivité thermique
L’énergie géothermique présente dans le sous-sol apparaît sous plusieurs formes. Ses
différentes formes sont caractérisées par la température.
Tableau.1 :
Tout d’abord, nous retrouvons l’énergie géothermique très basse énergie. Elle est utilisée à
de faibles températures (10 à 30°C). On retrouve cette énergie dans les couches chauffées
par le soleil, environ 30 mètres. Elle peut-être utilisée pour le chauffage et la climatisation si
on adjoint une pompe à chaleur.
Ensuite la géothermie basse énergie concerne les eaux de 30 à 90°C. Les gisements sont
localisés entre 1500 et 2500 mètres de profondeur. Les réservoirs exploités sont le plus
généralement situés dans des sols poreux imprégnés d’eau, comme par exemple le sable.
Nous ne pouvons pas produire de l’électricité à partir de cette énergie, néanmoins elle reste
très utile pour le chauffage de logements, d’installations industrielles ou agricoles.
La géothermie moyenne énergie (90 à 150 °C) se présente sous forme d’eau chaude ou de
vapeur humide .Nous la retrouvons dans des zones exploitables par la haute énergie mais à
une profondeur inférieure à 1 000 mètres. Elle se situe également dans des bassins
sédimentaires à une profondeur de 2 000 à 4 000 mètres. Cependant, le fluide n’est pas à
une température suffisante pour permettre la conversion directe de la vapeur en électricité.
Ensuite, la géothermie haute énergie est caractérisée par des températures supérieures à
150°C. Les réservoirs sont localisés entre 1500 et 3000 mètres de profondeur, dans des
zones de gradients géothermaux anormalement élevé. Le fluide peut-être capté sous forme
de vapeur sèche ou humide pour la production d’électricité, lorsque le réservoir existe.
On pense que Madagascar a un potentiel géothermique qui est estimée à plus de 350MW et
présente un certain nombre de zones géothermiques intéressantes de basse à moyenne
enthalpie.
Tableau.2 :
A Madagascar, les systèmes géothermaux peuvent être ainsi divisés en trois types :
· Type 1 : géothermie de moyenne à haute énergie (T 150°C) d’origine volcano-
tectonique liée au volcanisme quaternaire, à des activités magmatiques récentes et à un
graben (faille active ou non).
· Type 2 : géothermie de basse à moyenne enthalpie (ou moyenne énergie) dans le socle
cristallin, en liaison avec des systèmes de plis (bloc composite) et/ou en rapport avec une
tectonique cassante (rift continental) et à un plutonisme.
· Type 3 : géothermie de basse enthalpie (T 90°C) dans les bassins sédimentaires en
rapport avec l’ouverture du canal de Mozambique dans un contexte de rift de marge
continentale passive.
Les régions géothermiques peuvent être divisées en trois sections: terrain volcanique, zone
de faille, et bassin sédimentaire.
En 2008, le pays a évalué ses ressources géothermiques de basse à moyenne enthalpie et les
résultats préliminaires provenant des analyses des données géologiques et géochimiques,
ainsi que des mesures géophysiques indiquent que les systèmes géothermiques de moyenne
température existent dans les parties centrales et nord du pays ; et la possibilité de forer
dans un réservoir géothermique de température moyenne est élevée.
Tableau 3 :
III. Application:
L’exploitation de l’eau chaude se fait par forages. Les terrains traversés sont maintenus par
des tubages (ou un long cylindre creux) en acier ou en matériaux à base de fibre de verre et
de résines qui consolide les parois et empêche l’effondrement du trou. L’espace laissé entre
ce tubage et la paroi du puits est ensuite cimenté afin de fixer le tubage et d’assurer
l’isolation thermique du puits.
Ce procédé d’exploitation est plus onéreux. Extrayant la chaleur d’un volume plus
limité de roche, il permet en fin de compte une exploitation plus complète de la
ressource géothermique ; il évite les interférences entre sondages sur la pression de
gisement, et donc la production.
L’eau se présente sous différente forme à l’intérieur du réservoir géothermal, soit liquide,
soit gazeux. Il est possible de trouver de la vapeur d’eau et de l’eau liquide au sein d’un
même réservoir géothermal.
Exemple :
La géothermie à basse énergie (soit une température de l’eau comprise entre 30 et 100°) est
idéale pour la production de chauffage.
Pour qu’une installation géothermique puisse récupérer les eaux souterraines chaudes, ces
eaux doivent avoir une pression assurant et suffisant, dans le puits comme dans le système
de chauffage associé.
• quand la pression dans le réservoir rocheux est supérieure à celle de l’atmosphère, l’eau
jaillit d’elle-même à travers le puits. On parle alors de puits artésien. Si l’eau est
suffisamment pure (condition pour que l’installation de chauffage fonctionne bien. En effet,
si des sels ou des gaz sont dissous dans cette eau en trop grande quantité, ils peuvent
provoquer une corrosion des tuyaux) et à la bonne température pour le chauffage (60 °C
environ), si sa pression est constante et si elle n’est pas trop forte, on peut l’envoyer
directement dans les radiateurs, comme cela se fait en Islande.
• quand la pression de l’eau n’est pas assez forte pour qu’elle remonte seule dans le
puits, on installe une pompe hydraulique à moteur. Cette pompe aspire l’eau chaude
souterraine et l’envoie dans le système de chauffage.
On soutire le fluide géothermal dans les puits géothermiques, et ce fluide passe dans un
échangeur qui permet de transférer l’énergie de l’eau géothermale à l’eau caloporteurs
circulant dans les habitations. Le circuit primaire alimente le bain, et le circuit secondaire
transfère de l’eau géothermale aux logements, il comprend un réseau de distribution et un
réseau de retour.
III.4. Couplages d’un système de production d’électricité avec un système de chauffage
géothermique
Dans cette étude, on choisi une exploitation avec réinjection (ou doublet forage) pour deux
raisons :
nécessité de se débarrasser d’une eau salée qu’il est impossible de rejeter dans la
nature (eau très chargée en sels et en gaz dissous).
Intérêt de maintenir la pression de gisement afin de conserver les conditions
d’exploitation initiales.
Alternateur
Condenseur barométrique
Turbine
Maison à chauffée
Séparateur
Echangeur de chaleur
Liquide
-10m
Rejet ou réinjection
Puits de production
Réservoir géothermique
Réservoir géothermique : Source d’énergie, le fluide peut être capté sous forme de vapeur
sèche ou humide, qui sera transformé en énergie mécanique.
Séparateur de phase : permet de conduire la vapeur seule, sous pression vers la turbine
couplée à un alternateur qui convertit cette énergie en électricité.
Turbine : une turbine à vapeur transforme l’énergie de la vapeur en puissance à l’arbre soit
par l’impact, soit par le passage de la vapeur par les aubes fixées à l’arbre.
Ce sont :
-le débit du gisement (plus le débit est important, plus le gisement est puissant)
Caractéristiques du fluide : la composition chimique du fluide (notamment teneur en
minéraux et salinité) conditionne le mode d’exploitation du gisement.
Cette puissance est d’autant plus élevée que la température de réinjection, et donc la
température de retour du circuit secondaire, est plus basse.
Un débit d’eau souterraine de l’ordre de 10 m3/h permet, avec une pompe à chaleur ayant
COP de l’ordre de 3,3, de fournir une puissance de 100 kW en mode chauffage (avec un delta
de la température prélevée/rejetée de 6°C).
𝑻𝒂𝟏
ℎ𝑐𝑣𝑣𝑙
𝑻𝒗𝒂𝒑
ℎ𝑐𝑣𝑙𝑝 𝑻𝒍𝒊𝒒
ℎ𝑐𝑣𝑆𝑆
𝑻𝒂𝟐
ℎ𝑐𝑑𝑅𝑆𝑆
𝑻𝑹
ℎ𝑐𝑣𝑅𝐺
𝑻𝑺𝑮
ℎ𝑐𝑣𝐺
𝑻𝑹 : Température de la roche ;
Les transferts de chaleur au niveau des murs sont modélisés selon les relations sur les
fonctions de transfert. Pour un mur quelconque, le transfert de chaleur par conduction vers
une de ses surfaces est:
𝜑𝑖,𝑖 e2 𝜑𝑖,𝑒
e1 e3
milieu1
milieu2
𝑻𝒆 𝝋𝒄𝒗,𝒊 𝑻𝒊
𝑻𝒔,𝒆 𝝋𝒄 𝑻𝒔,𝒊
𝝋𝒓,𝒆 𝝋𝒓,𝒊
𝜑𝑖,𝑒 : Flux solaire incident après multiples réflexion sur les autres surfaces ;
𝜑𝑐𝑣,𝑒 : Flux échangé par convection entre l’air extérieure et la face externe du mur ;
𝜑𝑐𝑣,𝑖 : Flux échangé par convection entre l’air intérieure et la face intérieur du mur ;
𝜑𝑟,𝑒 : Flux échangé par rayonnement entre le milieu extérieur et la face externe du mur ;
𝜑𝑟,𝑖 : Flux échangé par rayonnement entre les autres faces et la face intérieure du mur ;
𝑇𝑒 : Température externe ;
𝑇𝑖 : Température intérieure ;
IV.4.
REFERENCES
[6] http://www.uarga.org/energie/Géothermie.php
[8] Forte, A.M. and J.X Mitrovica, Deep mantle high-viscisity flow and thermochemical
structure inferred from seismic and geodynamic data, Nature, 410, 1049-1056
[9] http://www.pubs.usgs.gov/of/2005/1207/
Muffler L.J.P., Costain J. K. , foley d., Sammel E.A., Youngquist W. 1979: Nature
and distribution of geothermal energy. Revue Geothermal Ressources Counsil - Special
repport N° 7. pp. 1-3,1-13.
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