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PIGIER COTE D’IVOIRE 02/03/2016

ABIDJAN COURS

PARTIE 1 : LA DEMARCHE ENTREPRENEURIALE


Chap I – Les fondements de l’entrepreneuriat
Objectif : Expliquer les fondements de l’entrepreneuriat

Introduction

Repères : Employabilité et Promotion de l’auto-emploi en Côte d’Ivoire

La notion d’emploi ou de travail recouvre une occupation, l’exercice d’une activité productrice de
biens ou de services et génératrice d’un revenu.
Cette activité peut être exercée pour soi-même : c’est un travail indépendant. Elle peut est également
exercée pour un tiers dans un cadre juridique déterminé : c’est le travail salarié.
Si l’emploi est la source essentielle de revenus du travailleur, donc le moyen de subvenir à ses besoins et
à l’entretien de sa famille avec des projections sur sa retraite dans les pays ouverts au monde moderne
où les hommes aspirent à plus de bien-être matériel et social, l’emploi est un facteur déterminant de
l’épanouissement individuel et de la paix sociale.
Dès lors l’absence d’emploi, donc le chômage mérite une attention particulière des pouvoirs publics
car source de tensions sociales. Il faut également noter qu’aujourd’hui le chômage touche
particulièrement la frange la plus valide de la population : la Jeunesse.
C’est donc à juste titre que l’emploi demeure au centre des préoccupations du Gouvernement.
L’Etat reste conscient que l’activité productrice qu’est l’emploi est liée à de nombreux facteurs :
l’environnement économique, le niveau des salaires, le contenu de la formation, l’esprit d’initiative, la
créativité et le goût du risque de la population.
L’emploi évolue constamment et nécessite une capacité d’adaptation.
Ce sont ces raisons qui conduisent l’Etat à inscrire dans ses programmes d’éducation, l’Entrepreneuriat,
en direction de la Jeunesse. Et ce dans le cadre de la valorisation des ressources humaines, volet
formation. L’objectif est de lutter contre le chômage par la création d’emploi et la promotion de l’auto-
emploi.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus de faire une discrimination entre emplois formels offerts par les entreprises
privées ou l’Etat de Côte d’Ivoire et l’emploi indépendant.
L’objectif est d’intégrer la jeunesse sur les plans social et économique.

I – Les enjeux de l’Entrepreneuriat

1 – Les enjeux économiques

L’entrepreneuriat est un des facteurs importants et critiques de la compétitivité et de la croissance à


long terme des économies des pays.
En effet l’entrepreneuriat permet :
_ L’émergence d’une classe d’hommes d’affaires ivoiriens
_ Une augmentation de la richesse nationale par l’activité productrice des entreprises;
_ Le développement des PME ; ce sont les entreprises les plus importantes en nombre dans le tissu
économique ; elles sont un puissant maillon intermédiaire de l’économie (création d’emploi,
paiement d’impôts) ; elles ont donc besoin d’être valorisées et protégées.
_ La création d’entreprises et le renouvellement du parc dans les différents domaines d’activités,
_ L’innovation et les opportunités innovantes par le développement de l’esprit d’entreprendre dans
les entreprises et les organisations (prise d’initiative, prise de risque, orientation vers les
opportunités, réactivité ou flexibilité…)
_ L’accompagnement de changements structurels au niveau de l’environnement politique,
technologique, social ou organisationnel (secteur tertiaire, l’internet, les TIC).

2 – Les enjeux sociaux


L’entrepreneuriat permet de :
_ Résorber le chômage dû à la rareté du travail salarié
_ Réduire les tensions sociales, les exclusions et clivages sociaux ;
_ Faciliter l’épanouissement individuel et l’expansion du bien-être social.

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3 – Les enjeux de l’enseignement


L’enseignement valorise l’entrepreneuriat. Par la formation, l’entrepreneuriat peut être un (e) :
_ Apporteur de solutions alternatives aux problèmes de chômage ;
_ Moteur de développement économique;
_ Formateur et émulateur d’un état d’esprit acteur et producteur de richesses économiques et
sociales.
_ Moyen de développement de la culture entrepreneuriale permettant de promouvoir ses valeurs
auprès des étudiants ;
_ Moyen de développement de l’esprit d’entreprise par l’acquisition de compétences et
l’expérimentation d’attitudes typiquement favorables à l’initiative et à la culture de projet (capacité à
prendre des initiatives, à relever des défis, à se poser comme acteur de son propre avenir, à réunir les compétences
nécessaires au sein d’une équipe, à se mouvoir dans un environnement évolutif, à repérer des opportunités, à réunir les
moyens pour les exploiter afin de créer de la valeur, à se responsabiliser à coopérer et à avoir une capacité réflexive)

_ Attitude générale à adopter dans la vie quotidienne et professionnelle et non uniquement comme
un moyen de créer de nouvelles entreprises ;
En bref  : les rôles de l’enseignement de l’entrepreneuriat

Prise de conscience et la révélation Apprentissage par l’expérimentation et la prise de


(chez les étudiants) recul (apprendre aux étudiants)

 Qu’ils sont acteurs de leur propre avenir  Responsabilisation, confiance en soi, relève de défis ;
 Gestion des projets (repérer des opportunités, trouver et
 Leur ouvrir des perspectives personnelles et réunir des moyens, exploiter ces opportunités) ;
professionnelles,
 Appréhender la réalité du leadership et du collaboratif
 Aiguiser leur curiosité (convaincre, négocier, piloter, organiser, décider, s’entourer,
manager) et les grandes lignes de la structuration d’un projet
 Leur apprendre les qualités fondamentales d’un dans sa dimension économique, ce qui permet d’inciter à la
entrepreneur et les risques associés prise d’initiatives ;
 Communication et prise de recul ;
 Leur révéler leur leadership
 Appréhender le droit à l’erreur et la notion de
tâtonnement ;

En bref  : les compétences valorisées par l’enseignement de l’entrepreneuriat

Compétences transversales Compétences de gestion

 Esprit d’initiative  Créativité : comment susciter des idées et s’ouvrir au


 Leadership : savoir convaincre, mobiliser et processus d’innovation
conduire des équipes ou partenaires  Structurer un projet, construire un scénario et l’évaluer,
 Expérimentation du tâtonnement pour faire évaluer l’idée et la cohérence du projet
 Confrontation à la réalité : tirer profit du  Analyser un marché et la dynamique concurrentielle, définir
milieu, source de problèmes, contraintes et une opportunité stratégique,
solutions et ressources  Construire un modèle d’affaires intégrant une approche
 L’ouverture, le rêve, la curiosité, la divergence financière dans le temps (prix de revient, point mort, compte
puis la recherche du possible, du concret, du de résultats, bilans, tableaux de financement, flux de
faisable trésorerie, besoins en fond de roulement)
 Savoir concevoir  Financer un projet (sources et coût ; banques, fonds
 Savoir être et maîtriser sa communication dans propres, fonds publics, partenariats)
l’équipe  Identifier et organiser des moyens à mettre en œuvre
 Produire collectivement un document cohérent (marketing et offre commerciale, techniques, RH)
et professionnel  Protéger un projet (propriété intellectuelle) et maîtriser les
 Pouvoir se poser des questions sur l’avenir en fondamentaux juridiques (droit des affaires, du travail et des
découvrant le monde des affaires sociétés)
 Développer une vision stratégique du projet (déploiement
stratégique et opérationnel)
 Communiquer auprès des professionnels, savoir-être ;
 Apporter une expertise entrepreneuriale : leadership et
management

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II – Les postulats de l’entrepreneuriat

L’entrepreneuriat repose sur les postulats1 (principes reconnus et admis) suivants:

OPPORTUNITES DIFFERENCE RISQUE INNOVATION & SENS DE L’ORGANISATION

En effet l’entrepreneuriat :
_ requiert l’existence d’opportunités ;
_ est fondé l’existence de différences entre les personnes ;
_ est directement en rapport avec le risque (l’entrepreneur aime le risque : il est risquophile) ;
_ implique des rapports étroits avec des activités d’innovation et d’organisation.

III – Les controverses sur de l’Entrepreneuriat

Des idées reçues, des représentations sous-entendues et des opinions contradictoires ont été
développées sur l’entrepreneuriat.

1 – Les mythes de l’entrepreneuriat

Beaucoup de mythes et idées reçues entourent l’entrepreneuriat et empêchent son développement.


Ces mythes sont à défaire. Exemples :
 “Les individus naissent entrepreneurs et ne le devinent pas” ou « Entrepreneurs are born, not
made ». Cette idée est à bannir. En effet, les individus ne naissent pas entrepreneurs mais ils
le deviennent. Leur culture, l’environnement et l’éducation permettent de faciliter l’émergence de
ce type de profil.
 Les entrepreneurs ne pensent qu’à l’argent
 Ils sont des joueurs de poker,
 Il faut beaucoup d’argent pour se lancer en affaires
 Il faut avoir étudié en administration ou en gestion pour lancer une entreprise
 Il faut naître dans une famille d’entrepreneurs pour avoir le sens des affaires
 Il suffit d’avoir une bonne idée pour lancer une entreprise
2 – Les métaphores de l’entrepreneuriat

L’entrepreneuriat est appréhendé comme un(e):


_ voyage effectué par un voyageur (entrepreneur) qui est en quête de découvrir de nouvelles
expériences et aventures ;
_ Course (contre la montre) dans laquelle il va se confirmer et exceller ;
_ Construction (structure, organisation) dont il sera le bâtisseur ;
_ Guerre où il va entrer en compétition avec d’autres adversaires ;
_ Destruction créative dans laquelle l’entrepreneur détruit des systèmes de production anciens pour
les remplacer en de nouveaux systèmes plus performants ;
_ Passion (amour, coup de foudre…), une expérience humaine vécue par un être passionné, épris de
liberté ;

3 – Les paradoxes de l’entrepreneuriat


Ce sont des contradictions qui rendent l’expérience entrepreneuriale viable. On note :
Paradoxe fondamental . L’entrepreneuriat est un processus de destruction créatrice
(Schumpeter2, économiste autrichien). En effet pour gagner de l’argent, il faut dépenser de l’argent ;
pour créer de la richesse (valeur), il faut la détruire ;
 Pour réussir, il faut apprendre l’expérience de l’échec; cette situation nécessite de la pensée, de la
préparation et planification.
Par contre,
 L’entrepreneuriat se base sur un événement non planifié, avec un sens de l’urgence, un biais
(détour) dans l’action impliquant de l’anticipation et de la réactivité ;
 L’entrepreneuriat nécessite de la patience et de la persévérance.

1
Yvon PESQUEUX, CNAM, Entrepreneur, entrepreneuriat (et entreprise) : de quoi s’agit-il ? Feb 2011
2
J. A. Schumpeter, Capitalism, Socialism and Democracy, Harper and Row, New-York, 1962 (trad. G. Fain,
Capitalisme, socialisme et démocracie, Payot, Paris, 1990)
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Encadré : les dix (10) vérités sur l’entrepreneuriat3


 Le développement passe d’abord par des personnes notamment des leaders locaux.
 L’entrepreneur crée l’entreprise. C’est une personne habile à transformer un rêve, un problème ou une
opportunité en une entreprise viable. L’entrepreneur, c’est un cadeau pour une société.
 L’entrepreneur est le fruit de son milieu. Il faut d’établir une complicité entre la famille, l’école, la cité et les
entreprises existantes pour développer un terreau fertile, un milieu incubateur d’entrepreneuriat, à terme, une
véritable culture entrepreneuriale.
 On devient entrepreneur, d’où l’importance de la formation et de l’apprentissage. L’école demeure le moyen
clé pour découvrir le potentiel entrepreneurial, le soutenir et l’actualiser.
. Le potentiel entrepreneurial existe dans nos milieux pour créer les entreprises et les emplois nécessaires.
 L’entrepreneuriat est un outil incontournable pour les gens pauvres qui veulent s’en sortir. On n’est jamais trop
pauvre pour entreprendre. Attendre d’être riche pour entreprendre, ça risque de ne jamais arriver
 La créativité des hommes et des femmes est illimitée assurant ainsi des réponses toujours plus innovatrices les
unes que les autres pour répondre aux innombrables besoins humains
 Les besoins humains sont illimités en diversité. Ça n’arrivera jamais qu’il n’y ait plus de besoins à satisfaire. C’est
là une excellente nouvelle pour les entrepreneurs
 L’entreprise (sociale, économique ou culturelle, à but lucratif ou non, coopérative, individuelle ou de groupe)
crée la richesse et l’emploi. L’entreprise issue du milieu et enracinée dans le milieu assure une meilleure stabilité
que la filiale ou la succursale d’une entreprise étrangère. Il faut donc une politique d’essaimage chaque fois que
cela est possible.
 L’État peut valoriser et soutenir l’entrepreneuriat en contribuant à créer un environnement politique, social,
culturel qui attire et soutient l’entrepreneur. Et par la mise en place de diverses lois, règlements et mesures

IV – Les Concepts de l’Entrepreneuriat


L’entrepreneuriat est à l’origine issu du terme d’entrepreneur et en anglais « entrepreneurship ».
1 – Définition de l’Entrepreneuriat
L’Entrepreneuriat consiste à transformer une idée, un projet en une activité en prenant des
risques calculés et tout en faisant de cette activité un succès social ou commercial.

NB : Quelques définitions institutionnelles


 L’office québécois de la langue française définit l’entrepreneuriat comme la « fonction d’une personne
qui mobilise et gère des ressources humaines et matérielles pour créer, développer et implanter des
entreprises »4.
 L’entrepreneuriat peut se définir comme une activité impliquant la découverte, l’évaluation et
l’exploitation d’opportunités, dans le but d’introduire de nouveaux biens et services, de nouvelles
structures d’organisation, de nouveaux marchés, processus, et matériaux, par des moyens qui,
éventuellement, n’existaient pas auparavant.
De façon empirique, on peut le définir comme une activité liée à la formation de nouvelles entreprises et
au self-employment.
2 – Les Formes d’Entrepreneuriat
L’entrepreneuriat peut être lucratif ou social, et peut s’exercer de façon individuelle ou
collective (s’associer avec d’autres individus dans un projet entrepreneurial) ou peut mise en œuvre
dans l’entreprise où l’individu travail (intrapreneuriat).
2.1 – L’Entrepreneuriat individuel
Il consiste à se lancer seul en affaire en créant sa propre entreprise).
2.2 – L’Entrepreneuriat coopératif ou collectif : coopérative ou entreprise collective

C’est se mettre à plusieurs avec une mise en commun de ressources pour créer une activité
économique. Les entreprises coopératives et collectives offrent des voies de rechange quant aux
modes de créer, de gérer et de développer des organisations.

3
Paul-Arthur FORTIN, La Culture entrepreneuriale : un antidote à la Pauvreté, 2004
4
http://www.olf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/officialisation/terminologique/fiches/1298933.html
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2.3 – L’Entrepreneuriat relatif aux activités lucratives

Ensemble d’activités ou processus qui consiste à transformer une idée (un projet) en une affaire
réalisable en prenant des risques calculés dans l’objectif de faire des profits.
2.4 – L’Entrepreneuriat communautaire ou social ou solidaire
(Entrepreneuriat à but non lucratif)

Cette forme d’entrepreneuriat se manifeste dans la création d’activités bénévoles, faisant l’objet de
d’innovation. Il s’agit aussi de la création et du développement des organisations à buts non lucratifs
(servir un intérêt général ou défendre une cause humaine).
2.5 – L’Intrapreneuriat ou entrepreneuriat organisationnel
2.5.1 – Définition
Selon Pinchot (1985) (qui a introduit le mot «Intrapreneuriat»), l’Intrapreneuriat revient à
entreprendre dans une structure existante en développant des pratiques et
comportements entrepreneuriaux à l’intérieur d’une grande entreprise.
C’est la transformation d’une idée par un travailleur en une activité concrète et mise en œuvre dans
son entreprise pour contribuer à son développement.
NB : L’Intrapreneuriat est un processus par lequel un individu (ou un groupe d’individus), en association
avec une organisation existante, crée une nouvelle organisation ou provoque le renouvellement ou
l’innovation au sein de cette organisation.
2.5.2 – Le processus intrapreneurial
Etape  détecter une opportunité : L’opportunité intrapreneuriale ne se limite pas à une
opportunité d’affaires, génératrice de nouveaux revenus. Elle inclut toute action ou projet susceptible
d’améliorer la performance de l’entreprise en termes de son avantage concurrentiel, sa réputation au
sein de la communauté, son climat interne, sa productivité, ses délais de mise en marché, ses coûts.
Etape  Obtenir un soutien initial : L’obtention du soutien de l’entreprise peut prendre des
formes différentes : Les activités de raffinement du concept, d’élaboration d’un premier prototype et
de rédaction d’un plan d’affaires.
Etape  Obtenir l’accord officiel : Au cours de cette étape, l’intrapreneur doit mettre au point un
prototype convaincant et réaliser des tests. Il doit également rédiger un plan d’affaires.

Etape  Concrétiser le projet : Cette étape revêt un caractère d’irréversibilité : pour l’entreprise,
en raison de l’investissement qu’elle doit consentir et pour l’intrapreneur, en raison de l’engagement
total qui doit désormais être le sien. Selon la taille et la complexité du projet, cette étape peut
marquer le Passage d’une configuration en solo à une configuration en équipe.
Etape  Sortir :  Etape non obligatoire car le projet intrapreneurial devient une activité que son
initiateur va tout naturellement continuer à gérer et à développer au cours du temps.
 Le projet intrapreneurial peut ne pas requérir de suivi, ou l’intrapreneur peut désirer passer le relais
ou être contraint de le faire. Pour que l’aventure intrapreneuriale se conclue à son plus grand avantage,
l’intrapreneur doit envisager et discuter l’ensemble des scénarios de sortie.

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Encadré : Comment les grandes entreprises peuvent-elles conserver leurs “intrapreneurs”?5

Les “intrapreneurs” sont bien souvent ravis de bénéficier de l’infrastructure technique et marketing des grandes
entreprises, mais ces dernières doivent veiller à ce qu’ils aient envie d’y rester et qu’ils n’aient pas l’intention de
créer leur propre entreprise, emportant avec eux leurs idées ainsi que les collaborateurs les plus créatifs.
Le cas des fondateurs d’Adobe Systems, John Warnock et Charles Gescheke, est un exemple classique d’effort
“intrapreneurial” raté. Estimant que leurs idées n’avaient pas le soutien nécessaire, ils ont quitté leur ancien
employeur dans les années 80 pour créer leur propre société. Aujourd’hui, Adobe affiche un chiffre d’affaires
annuel de plus de 3 milliards de dollars. Il est donc fondamental de faire une place aux “intrapreneurs” au sein
des grandes entreprises, mais aussi de les inciter à rester, notamment en leur offrant un plan de carrière bien
défini.
Les sociétés qui emploient des scientifiques utilisent souvent des “échelles techniques” pour leur permettre de
faire ce qu’ils font le mieux, tout en leur offrant des fonctions administratives s’ils sont intéressés par des postes
de direction.
Ron Pierantozzi, maître de conférences adjoint à la Wharton School et directeur chez Cameron and Associates
LLP, cabinet de conseil spécialisé dans l’innovation à Philadelphie, affirme que les entreprises devraient mettre
en place ce genre de système pour les innovateurs.
Un système de récompenses peut être efficace : 3M récompense ainsi les “intrapreneurs” lorsque les ventes de
nouveaux produits atteignent 2 millions de dollars aux États-Unis ou 4 millions de dollars dans le monde, et offre
une autre récompense pour l’innovation technique. Les lauréats sont considérés comme des “scientifiques
d’entreprise”.
De plus, les “intrapreneurs” peuvent participer à des forums technologiques ou de R&D exclusifs dont on ne
peut devenir membre que sur invitation, ce qui est gratifiant.

Encadré. L’innovation stimulée : comment les entreprises innovantes alimentent la


croissance de l’intérieur6.

. Mettez en place une structure officielle d’intrapreneuriat.


Laissez aux employés assez de temps pour travailler sur des idées créatives, mais mettez en place
des processus formels pour vous assurer que ces idées se développent et prennent racine.
. Invitez vos employés à partager leurs idées. Ils sont au cœur du marché et à son écoute.
Encouragez tous les employés, quel que soit leur échelon ou leur fonction, à contribuer au
dialogue sur l’innovation.
. Formez des équipes diversifiées et libérez leur potentiel.
Les recherches statistiques ont établi que la diversité des points de vue permettait de développer
de meilleures idées et de meilleurs produits.
. Développez un plan de carrière adapté aux intrapreneurs.
Ils ont tendance à être non conformistes, à ne pas aimer les postes conventionnels. Recherchez
donc des moyens inédits de faire avancer leur carrière.
. Explorez les mesures incitatives gouvernementales en matière d’innovation.
Renseignez-vous sur la façon dont ces programmes peuvent soutenir vos projets. Les
gouvernements du monde entier offrent de nouvelles incitations fiscales et d’autres types de
mesures favorisant la recherche et le développement (R&D). Et les entreprises, à leur tour,
exhortent les gouvernements à soutenir l’innovation.
. Anticipez les pièges de l’intrapreneuriat.
Soutenir des idées audacieuses peut se retourner contre vous. Soyez prêt à gérer les échecs, les
conflits internes et les risques financiers.

5
Etude “Igniting innovation: how hot companies fuel growth from within”, Ernst & Young, novembre 2010
6
Rapport : les six stratégies d’entreprise encourageant avec le plus de succès les efforts d’intrapreneuriat, Ernst &
Young
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3 – Les notions entrepreneuriales

L’esprit d’entreprise : Aptitude d’une personne à déceler, à anticiper ou à générer une opportunité
d’affaires le temps.
NB : Encourager l’esprit d’entreprise est une clé pour la création d’emplois et l’augmentation de la
compétitivité et de la croissance économique
Les occasions entrepreneuriales : Ce sont les opportunités d’affaires qui existent sur le marché
et qu’on peut saisir.
L’idée d’entreprise : Occasion d’affaires qu’un entrepreneur a identifiée et qui semble présenter un
potentiel de profit intéressant.
La capacité entrepreneuriale : aptitudes et compétences pour entreprendre une affaire.
La vocation entrepreneuriale : ce sont les penchants, dispositions à exercer l’activité
entrepreneuriale.
Les déterminants de la vocation entrepreneuriale :
 L’intention d’entreprendre : l’étincelle, l’orientation, la décision.
 L’identification personnelle : comment une personne se voit-elle entrepreneur ; la
comparaison avec des modèles.
 La motivation d’entreprendre : le désir d’autonomie, le besoin de pouvoir, le besoin
d’accomplissement.
 Les attitudes : la confiance en soi, l’énergie, la ténacité, la tolérance au stress, la tolérance
à l’ambiguïté.
 Les qualités personnelles : créativité, leadership, solidarité, sens des responsabilités,
autonomie, esprit d’équipe, capacité de visualiser les résultats.

En plus : Les opportunités actuelles, Des pistes pour entreprendre. D’après le Guide pratique7

Les tableaux suivants listent des activités considérées actuellement comme porteuses. Elles résultent
d’une synthèse réalisée par Forscot à partir d’informations issues de la Chambre de Commerce et
d'Industrie de Côte d'Ivoire, du Guide Book des affaires (édité par le Centre de Promotion des
Investissements en Côte d'Ivoire - CEPICI) et de l’Annuaire de l'Entrepreneur en Côte d'Ivoire (édité par le
BIT-GERME).
NB : Ce guide a été réalisé avec le soutien du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement
solidaire (MIIINDS), dans le cadre du programme Migrations et Initiatives économiques (PMIE).
Face à une forte demande d’accompagnement en 2008 de promoteurs d’entreprises d’origine ivoirienne, ce programme a organisé une
mission de membres du réseau GAME (Groupe d’appui à la micro-entreprise) auprès de son partenaire ivoirien, le cabinet Forscot. Ce
guide présente des conseils issus de l’analyse des activités du GAME et des informations pratiques collectées lors de cette mission
réalisée en février 2009.
Son objectif n’est pas d’être complet ni de fournir des recettes toutes faites. Il propose des pistes de réflexion, un cheminement
méthodologique, des informations et contacts utiles pour guider tous futurs entrepreneuses et entrepreneurs de la diaspora en lien avec
la Côte d’Ivoire. Compte tenu de l’évolution rapide du contexte, ce guide a vocation à être actualisé régulièrement.

7
Vous êtes d'origine africaine, et vous envisagez de créer une entreprise en Côte d’Ivoire, Guide pratique, Pour
entreprendre, Pmie, Programme Migrations et Initiatives Économiques.

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Tableau des opportunités d’affaires en Côte d’Ivoire

Domaine agricole et agroalimentaire Domaine industriel

Cultures de rente : production de palmier à huile,


d’hévéa, d’anacarde… Transformation du bois : fabrication de palettes,
Cultures vivrières et maraîchères : aubergine, menuiserie moderne...
tomate, choux, laitue, piment, banane plantain, manioc, Matériaux de construction : fabrication de carreaux
igname… de sol granito, de sanitaires en céramique, de sable de
Sylviculture : exploitation de teck, framiré, cédréla, qualité par le lavage et le criblage de dragage,
samba, fraké, badi production et pause de géo pavé...
Horticulture : culture de fleurs Recyclage de déchets plastique pour la fabrication
Production animale : ferme piscicole, avicole, d’emballages non alimentaires, de cartons et papiers
porcine, bovine, aulacodicole, parc d’engraissement pour la fabrication de papiers kraft, de verres brisés et
pour bovins et ovins... usagers en verre creux...
Transformation de produits agricoles : décorticage Pétrochimie : production de détergents
de noix de cajou, unités de préparation de chocolat de biodégradables, d’ammoniac et d’urée (engrais
couverture et en poudre, production de café soluble, de chimique), recyclage des huiles usagées, fabrication de
jus de fruit, d’huile de palme, d’amidon (à partir de préformes d’emballages...
déchets agricoles), de conditionnement d’eau de coco...
Transformation de produits d’élevage : production
de cuir de poisson, de peau, de compost à partir de
déchets organiques, unité d’abattage bovin, unité de
réception du lait sous forme liquide

Autres Domaines : services, numérique, équipements

Commerce. Magasins de fleurs naturelles, de fleurs et compositions mortuaires, de produits phytosanitaires,


de viande locale congelée, boucherie charcuterie moderne, poissonnerie, épicerie de quartier, vente de lingerie,
commercialisation de produits agricoles.
Restauration. Restaurants classiques, maquis, restauration rapide traditionnelle (aloco, attiéké, grillade accompagnée)
et moderne (livraison de mets aux particuliers et entreprises), restauration collective
Distribution. Magasins de fleurs naturelles
Education et formation. Crèches, écoles maternelle, primaire, secondaire et supérieure, cabinets de formation
Services divers. Cabinets d’assistance comptable, juridiques, en transit, assurance, finance et micro-finance
Infrastructures. Construction et entretien de routes, BTP (bâtiments travaux publics)...
Télécommunication. Cyber café, centre de téléphonie multicabines, dépôt de cartes téléphoniques, business center
complet (téléphone, fax, photocopie, reliure, cartes de visite), transfert d’argent vis mobile..
NTIC. Réseau d’affichage, boutique électronique (e-commerce), centre de photogravure et PAO, centre de création
graphique, conseil en événementiel, création et gestion de sites web, agence de production audiovisuelle, studio télé
fond vert, location de matériel informatique...
Transport. Transport de marchandises, de produits agricoles, location de vans, ramassage du personnel des
entreprises, location de véhicules...
Tourisme/loisir. Service VIP aéroport / hôtel, centre récréatif pour enfants, tourisme éducatif, garderies de tableaux
ou photos à prix bas, projection de films et de spectacles dans les écoles, organisation d’évènements ludiques pour
entreprises...
Mode, beauté. Atelier de couture hommes, dames ou enfants, salon de coiffure, magasin de produits cosmétiques et
accessoires féminins, cabinet de soins esthétiques, centre de remise en forme, atelier de décoration et d’aménagement,
magasin de troc vestimentaire, location de costumes, robes de mariage, sacs dames, conseil en création
vestimentaire...
Santé. Clinique (activité réglementée), centre de soins médicaux en quartiers (activité réglementée), Vente et
entretiens de matériels médicaux.

Des pistes en plus


 Des industriels ivoiriens se sont associés pour susciter l’émergence et apporter leur appui à des PME/PMI sous-
traitantes de leurs activités (équipement, maintenance, services divers). Avec le soutien de l’ONUDI (Organisation des
Nations unies pour le Développement industriel), ils ont mis en place la Bourse de sous-traitance et de partenariat de
Côte d’Ivoire et proposent une liste de « projets clefs en main » sur leur site :www.bstp-ci.com.

 L’exploitation de brevets tombés dans le domaine public peut offrir des opportunités d’affaires intéressantes. Pour
tous renseignements sur les brevets déchus, contacter l'Office ivoirien de la propriété intellectuelle (OIPI)

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4 – Les leviers et obstacles de l’entrepreneuriat


4.1 – Les Leviers ou déclencheurs de l’Entrepreneuriat.
De nombreux facteurs peuvent encourager la décision de créer son entreprise : la formation
appropriée, l’expérience suffisante, la disponibilité de fonds, le soutien familial ou
professionnel acquis, la découverte d’un partenaire d’affaires, les frustrations ou les
insatisfactions au travail (emploi monotone, salaire non satisfait, l’impossibilité de faire valoir ses
idées) la perte d’emploi.
4.2 – Les freins ou obstacles à l’Entrepreneuriat
Par contre d’autres facteurs peuvent freiner la décision de s’établir à son compte : la permanence
de l’emploi, le salaire intéressant, la carrière prometteuse, le cadre de travail agréable, le
manque de capitaux, l’insuffisance d’organisme d’appui.

5 – Entrepreneuriat versus Extrapreneuriat

Encadré : Les entrepreneurs font le développement et les extrapreneurs, le sous-


développement8
 Les extrapreneurs sont aux antipodes des entrepreneurs.
 Les caractéristiques suivantes pour les extrapreneurs :  cynisme et laxisme  absence d’éthique 
son fort besoin de statut, d’affiliation  son faible besoin de réussite dans le cadre de l’entreprise 
tendance à diluer le temps ou à fuir les responsabilités  son vif intérêt pour les honneurs et pour les
transactions sans contrepartie  sa faible capacité de coordination.
. À l’esprit d’entreprise, l’extrapreneur oppose l’esprit de son milieu d’origine ou de son réseau de
références. Son centre d’intérêt n’est pas l’entreprise.
. Les structures à la tête desquelles se retrouvent les extrapreneurs présentant un profil de proie, ce sont
des entreprises choses.
. L’extrapreneur détruit les ressources et les richesses. C’est un agent de dénaturation et de
désintégration de l’entreprise qui ne favorise pas la réallocation avantageuse des ressources au niveau
du pays. L’extrapreneur fait de la destruction-destructrice qui est à opposer à la destruction-créatrice
que réalise l’entrepreneur.
. L’extrapreneur constitue le prince des facteurs du sous-développement et du développement du
sous-développement

8
Krasmer-Mobiank Kipoutou, Institut supérieur de gestion, Université Marien Ngouabi, Organisation et territoires,
Vol. 12, no 3, Automne 2003
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V – L’entrepreneur
1 – Définitions
Selon l’office québécois de la langue française, l’entrepreneuriat est défini comme la « fonction
d’une personne qui mobilise et gère des ressources humaines et matérielles pour créer,
développer et implanter des entreprises ».
Selon le Grand Dictionnaire9, l’entrepreneur est défini comme étant une « personne ou groupe de
personnes qui crée, développe et implante une entreprise dont il assume les risques, et
qui met en œuvre des moyens financiers, humains et matériels pour en assurer le succès
et pour réaliser un profit ».
2 – Le profil (caractéristiques) d’un entrepreneur versus Manager

Le profil et les aptitudes d’un entrepreneur se résument à travers les points suivants:
 le goût et la prise de risques  la confiance en soi et en l’avenir  la créativité et l’imagination 
l’indépendance  le courage et la persévérance  La veille constante  la projection dans l’avenir.

NB : les caractéristiques par contre d’un manager sont :  Etre organisateur, Optimiser les
ressources en fonction des coûts et des avantages,  Se donner les moyens de ses objectifs,
Accompagner un projet,  Maitriser les risques
3 – Les théories sur l’entrepreneur et l’entrepreneuriat
3.1 – L’approche économique
L’entrepreneur est aussi bien un « déceleur » d’occasions d’affaires, un créateur d’entreprises, qu’un
preneur de risque ; le rôle de l’entrepreneur consiste à informer le marché des nouveautés qu’il y
présente ; l’entrepreneur assume un risque à cause de l’incertitude dans laquelle il évolue ; il est
rémunéré en conséquence par le profit qu’il tire de l’activité qu’il a initiée.
Cantillon et Jean Baptiste Say définissaient l’entrepreneur surtout comme un preneur de risques
puisqu’il investit son propre argent.
Selon Cantillon, l’entrepreneur achète une matière première, souvent produit de l’agriculture à un
certain prix pour la transformer et la revendre à un prix incertain. C’est donc une personne qui sait
saisir une opportunité dans le but de réaliser un profit, mais qui doit en assumer les risques.
Jean Baptiste Say fait une différence entre l’entrepreneur et le capitaliste ainsi qu’à leurs profits
respectifs.
Schumpeter (père du champ de l’Entrepreneuriat) fût le premier (1er) auteur à constituer les assises
du champ ; il associe l’entrepreneur à l’innovation et l’appréhende comme un agent de changement.
L’entrepreneur est un créateur et destructeur de richesses.
Selon A. Giddens10, la société actuelle est par essence « entrepreneuriale » dans son Projet. Cela
légitime une aspiration au contrôle (en particulier celle d’un contrôle de son futur). La modernité est
interprétée comme la résultante des effets croisés des aventures des explorateurs et du capitalisme
marchand. Le fondement de l’idée est qu’il y a toujours quelque chose de nouveau à explorer.11

3.2 – L’approche behavioriste

Les entrepreneurs sont perçus comme des innovateurs, des gens indépendants qui possèdent une
source d’autorité formelle de par leur rôle de dirigeants d’entreprises.
Mc Clelland définit l’entrepreneur comme une personne qui exerce un contrôle sur une production
laquelle ne sert pas qu’à sa consommation personnelle.
Selon Louis Jacques FILION (1988 et 1991) « Un Entrepreneur est une personne imaginative,
caractérisée par une capacité à fixer et à atteindre des buts. Cette personne maintient un niveau
élevé de sensibilité en vue de déceler des occasions d’affaires. C’est une personne qui imagine,
développe et réalise des visions. »

9
http : //www.granddictionnaire.com.
10
A. GIDDENS, Les conséquences de la modernité, L’Harmattan, Paris, 1994
11
Yvon PESQUEUX, , Entrepreneur, entrepreneuriat (et entreprise) : de quoi s’agit-il ? CNAM, Feb 2011

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4 – Les catégories d’entrepreneurs

Le tableau ci-dessous présente les différentes catégories d’entrepreneurs selon les auteurs.

Auteurs Date Typologie Caractéristiques


Projet capitaliste. Multiples fonctions et transmission
Le fabricant commerçant héréditaire de la position.
Il agit par influence personnelle ou dans le but d’acquérir la
Schumpeter 1935 Le capitaine d’industrie propriété ou le contrôle de la majorité des actions.
Avec un statut particulier, il peut être intéressé ou non aux
Le Directeur salarié résultats de l’entreprise. Pas de comportement capitaliste.
Il s’implique très fortement au tout début de la vie de
Le fondateur l’entreprise. Il lance l’affaire et se retire assez rapidement
Personne de métier qui se lance en affaires avec peu
L’entrepreneur d’éducation mais une forte compétence technique. Son centre
artisan d’intérêt : le Travail. Il craint de perdre le contrôle de son
entreprise et refuse généralement sa croissance.
Smith 1967 Personne à l’affût d’occasions d’affaires quel que soit le
secteur. Elle possède un niveau d’éducation plus élevé et ses
L’entrepreneur opportuniste expériences de travail sont diversifiées et nombreuses. Il
accorde une place importante à la croissance de l’Entreprise
même s’il faut pour cela perdre un peu d’indépendance.
L’entrepreneur Il Evolue au sein de l’Organisation (acteur apportant
Collins & 1970 administratif nouveauté et innovation dans son organisation).
Moore L’entrepreneur indépendant Il crée sa propre entreprise
Formé dans une grande école, brillante carrière dans de
L’entrepreneur Manager grandes entreprises. Il est motivé par les besoins de création,
Ou l’innovateur de réalisation ; ses buts : la croissance et l’innovation.
L’entrepreneur propriétaire Ses buts : la croissance et l’autonomie financière ; Il est
Orienté vers la croissance motivé par des besoins de création et surtout de pouvoir.
Laufer 1975 Avec un objectif d’indépendance, Il refuse la croissance mais
L’entrepreneur recherche l’efficacité ; il choisit l’indépendance et refuse la
Orienté vers l’efficacité croissance. Ses motivations sont centrées sur les besoins de
pouvoir et d’autorité ;
Motivation centrale : besoin d’indépendance et son objectif
L’entrepreneur essentiel est la survie de l’entreprise ; L’indépendance est
artisan plus importante que la réussite économique ;
L’entrepreneur PIC Le développement de l’Entreprise est soumis aux conditions
(Pérennité – Indépendance - de pérennisation et d’indépendance (capacité de
Julian & Croissance) l’entrepreneur et de sa famille à créer des richesses et à
Marchesnay 1988 réinvestir dans l’affaire).
L’entrepreneur CAP (Croissance, Il est à l’affût des opportunités offertes par les mutations de
forte Autonomie, peu de l’environnement pour y trouver des occasions de lancer et/ou
Pérennité) développer des affaires rentables.

5 – Les types des entrepreneurs

Les quatre (4) types d’entrepreneurs sont représentés dans le schéma ci-dessous.

Schéma 1. Les quatre (4) types d’entrepreneurs

2 3
Entrepreneuriat Entrepreneuriat
d’imitation de valorisation
Importance
de la valeur
nouvelle
1 4
créée
Entrepreneuriat Entrepreneuriat
de reproduction d’aventure

Importance de l’innovation

Source : Pierre-André Julien 2000

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6 – Les activités d’un entrepreneur


L’entrepreneur exerce de nombreuses activités qui varient dans le temps depuis le lancement
jusqu’à la croissance de son projet. Le tableau ci-dessous résume les activités réputées les plus
courantes et les plus communes de l’entrepreneur.

Activités clés Caractéristiques Compétences Apprentissage


1 Identifier les opportunités d’affaires
Flair, intuition Pragmatisme Analyse sectorielle
2 Imagination, Conception, Evaluation des
Concevoir des visions indépendance, Passion Pensée ressources
systématique
3 Jugement, Vision Information,
Prendre des décisions Prudence Risque
4 Débrouillardise, Action Rétroaction
Réaliser des visions constance, Ténacité
5 Faire fonctionner les équipements Dextérité Polyvalence Technique
et installations
6 Acheter Acuité Négociation Diagnostic
7 Agencement,
Mettre en marché Différenciation Originalité
Marketing et Gestion
8 Vendre Flexibilité Adaptation Connaissance du client
9 S’entourer Jugement, Communication GRH,
Discernement Partage
10 Déléguer Prévoyance Relations, Holisme,
équipe Gestion des opérations
Source : adapté de Fayolle & Filion (2006 – 204)
7 – L’environnement de l’entrepreneur : le réseau de relations
« L’entrepreneur, fruit de son milieu » Fortin12 (2004)
L’environnement de l’entrepreneur joue un rôle important dans la réussite du projet.
L’entrepreneur doit considérer son milieu comme une ressource pour lui et se considérer lui-
même comme une ressource pour son milieu.
7.1 – Le modèle des 4M
Le modèle des 4M met en évidence le Milieu d’insertion de l’entrepreneur :
LE MODELE DES 4 M (Milieu)
MILIEU DE LA FAMILLE ET LES MILIEU PROFESSIONNEL, MILIEU D’APPUI MILIEU
PROCHES DES METIERS ET DES AUX AFFAIRES ASSOCIATIF
Milieu privilégié de naissance, PROFESSIONS L’environnement général
de gestation et de et institutionnel
développement du projet complexes et
entrepreneurial interdépendants.

 La famille Lieu d’apprentissage Les entrepreneurs  Les associations


Groupement primaire organisationnel doivent s’adapter aux d’anciens diplômés
important qui façonne (connaissances et ses milieux d’affaires et les Réseau de socialisation et
énormément la personnalité et compétences ainsi que ses intégrer dans leur d’identification pour les
le comportement du futur modes de communication stratégie. On a les personnes en formation
entrepreneur verbale et non verbal) utile structures de : et apprentissage
 Le réseau d’amis pour la réussite de tout  Accompagnement  Les clubs
Groupement secondaire, réalité projet. Font la promotion de Composante du paysage
sociale mais aussi culturelle à Source d’inspiration pour la l’entreprise, et du travail scolaire et universitaire.
l’ère des réseaux et dont la création d’un projet. Le autonome Rôle social et culturel et
base de fonctionnement est la professionnalisme est un  Formation et lieu privilégié pour
valeur de confiance, de facteur clé de succès d’information apprendre à tisser des
coopération et de respect de Encadrent les porteurs liens avec les partenaires
l’intérêt général partagé de projet, entrepreneurs (université, médias,
 Financement administration, associa-
(Banques, IMF) tions).

12
Op cité 3 p5
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7.2 – Les parties prenantes de l’activité entrepreneuriale

Le succès du couple entrepreneur-projet dépend de la capacité de chaque individu à créer et à


mobiliser son capital social, c’est-à-dire de se connecter à son milieu (M). Ainsi à partir du
modèle des 4M, il est possible de schématiser les parties prenantes de l’activité
entrepreneuriale.
Schéma 2. Les parties prenantes de l’activité entrepreneuriale

Concurrents
Clients Pouvoirs
Consommateurs Publics
Structure

Education
Fournisseurs Formation
Enseignement
Activité
Entrepreneuriale

Agence
Banques de Promotion
Assurances et d’appui

Famille Pairs Structures


Proches de la région
Ami(e)s

VI – Synthèse : le modèle conceptuel pour comprendre l’entrepreneuriat

De tout ce qui suit, il est possible de faire un modèle général pour comprendre
l’entrepreneuriat issu des travaux de Roy et al 2000

Schéma 3. Modèle conceptuel pour comprendre l’entrepreneuriat

Conditions générales de la Entreprises


nation majeures
Ouverture extérieure établies
Rôle du gouvernement
Marchés financiers
Technologie et R-D
Infrastructures physiques
Habiletés managériales
Microentreprise et Croissance
Marché de l’emploi flexible
PME économique
Institutions – Règles de droit
Nationale
Contexte PIB + emplois
Social
Culturel
Politique
Occasions
Conditions entrepreneuriales entrepreneuriales
Financières
Politiques gouvernementales
Programmes gouvernementaux Brassage
Education et formation d’affaires
Transfert R-D
Capacités
Infrastructures du marché interne
entrepreneuriale
Infrastructures physiques
Habilités
Normes culturelles et sociales
Motivations

Source : Adapté de Roy et al 2000

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