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2020-2021

Science des
matériaux
Module M3104 – 3e semestre
Sélection des matériaux

s0
1. Module-Densité Diamant Céramiques
Module d'Young E techniques

Alumines

Aciers
Verres
Uniaxial
Poterie

Sn
Roche, Pierre
Ciment, Béton
Composites Stratifiés
techniques Pb

Frêne
Chêne
Céramiques
Sapin Pin poreuses
Parallèle Alliages
aux fibres
techniques
Module d'Young

Dérivés
du bois

Bois Polymères
techniques
Frêne
Chêne
Pin
Sapin
Limite inférieure de E Perpendiculaire
pour les solides réels aux fibres Droites directrices

s0
Epicéa
pour concevoir
à poids minimum
PVC
plastifié

Butyle Elastomères
dur

Liège
Mousses Butyle
de polymères mou

Densité
Module M3104

Sélection des matériaux

Quels outils pour faire le meilleur choix ?

http://sdm.univ-lyon1.fr/

Science des Matériaux


module M1104
semestre 1 Propriétés des matériaux
Cours : 9h - TD : 9h - TP : 12h

module M2104
semestre 2 Mise en œuvre et comportement des matériaux
Cours : 15h - TD : 15h - TP : 16h

module M3104
semestre 3 Sélection des matériaux
Cours : 2h - TD : 8h - TP : 4h

semestre 4
Enseignants
Jean Colombani Damien Le Roy
04 72 44 85 70 04 72 43 15 19
jean.colombani@univ-lyon1.fr damien.le-roy@univ-lyon1.fr
[céramiques] [métaux]

Oriane Bonhomme Vittoria Pischedda


04 72 44 85 58 04 72 43 14 02
oriane.bonhomme@univ-lyon1.fr vittoria.pischedda@univ-lyon1.fr
[polymères et composites] [céramiques]

Supports de cours : Jean Colombani, Laurent Joly et Vittoria Pischedda


http://sdm.univ-lyon1.fr/

http://ilm.univ-lyon1.fr/ Université Lyon 1 et CNRS


Cadre de vélo : aciers
• le plus courant

• rigide, facile à travailler, peu coûteux

• lourd, sujet à la corrosion


vélo tandem

Ø cadres premier prix:


(aciers au carbone)

Ø cadres de qualité:
(aciers Cr-Mo ou Mn-Mo)
Pashley-Moulton TSR

Alliages d’aluminium
• plus légers que les aciers

• moins résistants / endurants (è tubes plus épais)

• facile à souder ; meilleure tenue à la corrosion

vélo pour enfant

vélo électrique
Alliages de titane
vélo couché

• très cher

• résistance spécifique et tenue


à la corrosion très bonnes

• rigidité spécifique faible

Composites (fibres de carbone)


• légèreté, résistance, tenue en corrosion,
flexibilité de mise en forme

• anisotropie è réponse différente suivant


l'orientation de l'effort

• tenue aux chocs médiocre, prix très élevé

vélo de course triathlon


Bois / bambou
• résistance / rigidité spécifiques excellentes

• esthétique et écolo

draisienne

bois

bambou cyclic (Lyon !)


carton

Choix de matériau : évolution


Construction

pierre, bois, argile béton, acier, verre


Sirogojno
Choix de matériau : évolution

Transport

metaux composites

Choix de matériau : évolution


§ Construction : pierre, bois è béton, acier
§ Transport : métaux è composites
§ Accessoires : céramiques è plastiques

innovation matériaux

• Electronique/informatique : semi-conducteurs, nanomatériaux,


cristaux liquides, disques optiques, fibres optiques
Santé et pollution
v plomb : retiré de l’essence automobile mais encore
utilisé dans l’industrie

v amiante : interdite en France depuis 1997

v mercure : traité international en négociation depuis


juin 2010 par le PNUE

v bisphénol: interdit en 2012 en France pour la


fabrication des biberons

v phtalates: interdites en 2006 en France dans les


jouets destinés aux enfants de moins de 3 ans

connaitre les matériaux et leurs propriétés

1e règle

Propriétés des matériaux :


avoir une vue d’ensemble
Propriétés des matériaux
propriétés mécaniques
rigidité, résistance, dureté, ductilité, fragilité,
ténacité, amortissement, frottement, …

propriétés chimiques
tenue à la corrosion, aux solvants, …

propriétés physiques
- électriques (conductivité, constante diélectrique, …)
- magnétiques (susceptibilité magnétique, …)
- optiques (transparence, réflectivité, couleur, indice, …)
- thermiques (conductivité, capacité calorifique, …)

Propriétés mécaniques
écrouissage striction

Domaine élastique
- modules d’élasticité [GPa] s
(Young E, Coulomb G, compression K) Rm
- coefficient de Poisson n = - et / e [sans dim.] Re

Domaine plastique pente E


e
- limite élastique Re (traction/compression) [MPa] eR
- résistance en traction Rm [MPa] courbe de traction d’un métal
- déformation après rupture eR [sans dim.]
- dureté H [sans dim.]
Propriétés mécaniques
Rupture fragile s rupture
- ténacité KIc [MPa m1/2]
- résilience GIc [kJ m-2]
~1% e
courbe de traction
d䇻un matériau fragile

s0

s0
essai de fissuration
essai Charpy
K = Ys√pa
facteur d’intensité de contrainte

Propriétés mécaniques
s0 s0
Fatigue
- courbe de Wöhler
sD
- limite d’endurance sD [MPa] Nf
Nf
ex.: Al, Cu … ex.: acier, Ti …

Fluage
.
- vitesse de fluage es [% s-1]
- durée de vie tr [s]

e
.
es

tr t
Propriétés mécaniques
Quizz
rigide E faible

ductile eR élevé

élastique/souple E élevé

résistant H élevé

dur eR faible/nul

fragile Re / Rm élevé

mou H faible

Propriétés chimiques
Oxydation (sèche et aqueuse)
Protection contre l’oxydation
(alliages inoxydables, protection sacrificielle)

Résistance aux acides, aux bases, aux solvants, à la lumière, …

Propriétés physiques
Propriétés électriques Propriétés magnétiques
- conductivité électrique s - perméabilité magnétique m …
- permittivité diélectrique e …
Propriétés thermiques
Propriétés optiques - conductivité thermique l
- réflectivité R / transmittivité T - capacité calorifique (=chaleur spécifique) CP
- densité optique - température de fusion Tf
- couleur … - coefficient de dilatation thermique a …
Autres propriétés
Masse volumique propriété intrinsèque

Prix

Disponibilité
propriétés extrinsèques
Impact environnemental

Impact sanitaire

Exercices
Quelle relation physique utiliser pour :

- limiter une déformation élastique ?

- éviter toute déformation plastique ?

- éviter la rupture d’un matériau ductile ?

- éviter toute rupture par fatigue pour un acier ?

- éviter la rupture fragile ?

- choisir le matériau le plus ductile ?

- limiter une déformation élastique transversale ?

- éviter la rupture par fatigue pour un alliage d’aluminium ?


2e règle

Classes de matériaux :
avoir une vue d’ensemble

Classes de matériaux

métaux

composites

céramiques polymères
Métaux
Ø mécaniques : résistant + ductile
Ø physiques : dense, conducteur, haute température de fusion, opaque
Ø chimiques : corrodable
Métaux ferreux Métaux non-ferreux
Fe + C (+ …) • alliages légers (Al, Mg, Ti …)
• alliages de Cu, Zn, Ni, Zr …
• terres rares (La, Ce, Nd …)
Aciers
• métaux réfractaires (Ta, Nb, W …)
• au carbone / non-alliés
• métaux précieux (Au, Ag, Pt …)
• alliés (rapides, inoxydables, …)
• métaux nobles (Au, Pd, Pt …)
Fontes • métaux lourds (Fr, Cu …)
• blanches (F+Cémentite)
• grises (F+Graphite)
• fonte ductile, …

Céramiques
Ø mécaniques : très résistant + fragile
Ø physiques : isolant, très haute température de fusion, opaque
Ø chimiques : assez inerte

ciment durci plâtre pris calcaire

céramiques techniques
alumino-silicates

ciment
produits d’argile
verres minéraux carbone
Polymères
Ø mécaniques : peu résistant + fragile/ductile
Ø physiques : léger, isolant, faible température de fusion (<200’C)
Ø chimiques : inerte

Thermoplastiques
Ø fondent quand on les chauffe
PE, PP, PS, PVC, PTFE, PMMA, PET, PC, PA, polyaramides, PEEK, cellulose…

Thermodurcissables ponts chimiques


Ø se décomposent quand on les chauffe
polyesters, phénolastes (PF), aminoplastes, polyépoxydes (EP), lignine…

Elastomères
Ø grande déformation élastique
polyisoprènes (caoutchouc, gutta percha…), polyuréthanes (PUR), polysiloxanes/silicones (SI) …

Polymères amorphes
Thermoplastiques Thermodurcissables
T décomposition T décomposition

liquide
quide solide solide
visqueux
squeux éélastomère
caoutchouteux
cao caoutchouteux
Tg Tg

solide vitreux solide vitreux rrésine

DP DP

Ex: PS, PMMA, PC… Ex : polyesters, polyépoxydes (EP), lignine,


polyisoprènes (caoutchouc, gutta percha…),
polyuréthanes, silicones (SI)
transparents
Composites
Composite = matrice + renfort

Composite techniques :
surtout matrice polymère surtout thermodurcissables surtout polyépoxydes

Renforts les plus fréquents :


- fibres de verre (bon compromis performance mécanique / prix)
- fibres de carbone (excellente rigidité et résistance)
- fibres d’aramide (bonne tenue aux chocs)

Composites à matrice céramique : construction (béton, béton armé)

Exercices
• Une céramique peut-elle être écrouie ?
• L’aluminium a-t-il une limite d’endurance ?
• Le caoutchouc est-il fragile ou ductile ?
• A quelle classe de matériaux appartient ZnO ?
• La déformation après rupture d’un polymère est-elle plus
grande dans le domaine caoutchouteux ou vitreux ?
• Les céramiques sont-elles des matériaux très tenaces ?
• Un composite est-il un matériau lourd ou léger ?
• Un thermodurcissable fond-il à sa température de fusion,
sa température de transition vitreuse ou jamais ?
• A quelle classe correspondent les matériaux organiques ?
• Après écrouissage, un acier est-il plus rigide ?
Sélection de matériaux :
une méthode
Mike Ashby, Cambridge University

Démarche
Fonction (de l’objet) A quoi sert-il ? Que lui impose-t-on ?
Ex. : supporter une charge en compression sans rompre,
être étiré sans dépasser une certaine déformation élastique,
supporter une différence de température sans trop transmettre de chaleur…

Objectif (commercial, environnemental…) Que faut-il optimiser ?


Ex. : minimiser le prix, maximiser le transfert thermique, minimiser la masse, …

Paramètres fixes : quels paramètres sont imposés (géométrie, fonction) ?


ajustable : quel paramètre (unique) peut-on faire varier ?
matériau : quelles propriétés du matériau sont mises en jeu ?

Lois physiques régissant le problème : coefficient de


Ex. : élasticité è loi de Hooke (s = E e) sécurité
propagation de fissure è K ≤ Kc
résistance è s < Rm ou plus souvent s < Rm / s
Fonctions
Nom donné à certains composants du fait de leur fonction
quelle que soit leur géométrie

Nom fonction

barre Ø supporte charge en traction

poutre Ø supporte moment de flexion

arbre Ø supporte couple de torsion

colonne Ø supporte charge en compression

Exemple de démarche
Conception d’une colonne cylindrique :
1) Fonction : soutenir un toit è supporter une charge en compression F
1) Fonction : avec un allongement élastique limité

2) Objectif : minimiser la masse M

3) Paramètres : - ajustable :
•section de la colonne S
- fixés par le cahier des charges :
•hauteur de la colonne h - matériau :
•force de compression supportable F •domaine élastique è module d’Young E
•allongement élastique maximal Dh •masse minimale è masse volumique r

4) Equations : masse volumique (kg m-3)


•exprimer l’objectif en fonction des autres paramètres : volume
objectif = masse M M=rV=rhS

•équation physique liée à la fonction :


F ∆h
allongement élastique Dh maximal è s = E e è =E
S h
Fonction objectif
5) Fonction objectif : objectif exprimé sans paramètre ajustable
Ex. : masse M Ex. : section de la colonne S

1) isoler le paramètre ajustable F ∆h Fh


=E S=
dans l’équation physique liée à la fonction S h E∆h

2) l’intégrer dans l’expression de l’objectif M=rhS

Fh r F h2
M = ρh M=
E∆h E Dh

3) séparer les paramètres fixes et les paramètres matériau

æ r öæ F h ö
2
Fonction objectif pas de paramètre ajustable !
M = ç ÷ çç ÷÷
è E ø è Dh ø
paramètres propres
au matériau paramètres fixes

Indice de performance
rappel fonction objectif : æ r öæ F h ö
2
M = ç ÷ çç ÷÷
è E ø è Dh ø
r E
minimiser la masse è minimiser è maximiser
E r
indice de performance, noté I, à maximiser

6) Indice de performance = partie matériau (objectif à maximiser)


1
(objectif à minimiser)
partie matériau

maximiser l’indice de performance = obtenir le meilleur compromis


entre deux propriétés pour un problème donné (ex. : E et r)
E
On peut avoir grand mais E très petit ou r très grand !!
r
Diagrammes d’Ashby
Cartes de propriétés

© M. Ashby

Diagrammes d’Ashby
meilleur matériau : diamant 7) Procédure : I = E
r
log( E ) = log( r ) + log( I )
1. Module-Densité Diamant Céramiques
Module d'Young E techniques

Alumines

Uniaxial
Verres
Aciers
Y = X + log(I)
Poterie

Sn

Composites Stratifiés
Roche, Pierre
Ciment, Béton Y = aX +b
techniques Pb

Frêne Céramiques
Chêne
Sapin Pin
Parallèle
poreuses
Alliages
équation de la droite affine :
aux fibres
techniques
- d’abscisse X = log(r)
Module d'Young

Dérivés
du bois
- d’ordonnée Y = log(E)
Bois Polymères
Frêne
Chêne
techniques
- de pente a=1
Pin

Limite inférieure de E
Sapin
Perpendiculaire
- d’ordonnée à l’origine b = log(I)
pour les solides r éels aux fibres Droites directrices
Epicéa
pour concevoir
à poids minimum
PVC
plastifié

Butyle Elastomères
dur

Liège
I maximum → log(I) maximum
Mousses
de polymères
Butyle
mou → ordonnée à l’origine maximum
Densité
masse volumique
→ droite la plus haute
Autres diagrammes
Compromis Compromis
masse volumique / résistance masse volumique / ténacité
Céramiques Diamant
techniques 3. Ténacité-Densité
Alliages Données pour Kic valables pour des valeurs
2. Résistance-Densité techniques inférieures à 10 MPam1/2. Au-delà, qualitatif
Alliages
seulement. techniques
Verres
Droites directrices
pour concevoir Aciers
Aciers à poids minimum
Uniaxial
Composites
techniques Poterie
Uniaxial
Stratifiés Fontes
Composites
techniques Stratifiés
Mg Roche Fontes
Pierre Polymères
Frêne techniques
Chêne
Pin Frêne
Sapin Chêne
Alliages Pin
Parallèle Sapin
aux fibres Dérivés
techniques
Pb Parallèle
du bois aux fibres
Ciment

Ténacité
Béton Diamant Céramiques
Résistance

Frêne Bois
Bois Chêne techniques
Pin Céramiques Roches
Sapin
Perpendiculaire poreuses
Poterie
aux fibres Verres
Polymères Frêne
techniques Chêne
Pin
Butyle Sapin Céramiques
mou Droites directrices poreuses
Elastomères pour concevoir Mousses Perpendiculaire
aux fibres Ciment
à poids minimum de polymères Béton
Mousses
de polymères Glace
Liège
Liège Plâtre

Densité Densité

pointillés : résistance en compression


(c) Michael F Ashby
(c) Editions Dunod, pour la traduction fran çaise

Autres diagrammes
Compromis Compromis
rigidité / résistance ténacité / rigidité
Diamant

4. Module-Résistance
6. Ténacité-Module d'Young
Alliages Bore
techniques Alliages
techniques
Aciers
Fontes
Uniaxial
Si
Energie emmag. Zn
par unité de vol.
minimale Al Verres Céramiques
------- Brique Droite
Roche techniques Composites Uniaxial Aciers
Plasticité Ciment
avant flambage techniques
Béton Composites Stratifiés
Stratifiés techniques
Pb
Frêne Fontes
Chêne
Pin
Céramiques Polymères Frêne
poreuses techniques Chêne
aux Pin
Module d'Young

fibres Sapin Céramiques


T techniques
Ténacité

Fiss. Diamant
aux fibres
Dérivés
Bois du bois
Roches
Frêne usuelles
Chêne Dérivés Poterie
du bois
Frêne Verre
Pin Droites
Chêne Silice
directrices Bois
aux Pin
fibres Polymères Sapin Ciment
techniques Mousses Fissure //
Béton
Céramiques
de polymères aux fibres poreuses
Energie emmag.
par unité de vol. Plâtre
Mousses maximale
-------
de polymères Flambage
Glace
avant plasticité
Butyle Elastomères
dur
Seuil inférieur
Liège
de
Butyle
mou

Résistance Module d'Young

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction fran çaise
Autres diagrammes
Compromis Compromis
ténacité / résistance rigidité / coût
7. Ténacité-Résistance
Alliages
techniques Aciers
Diamètre de la zone affectée

Plasticité
avant rupture Uniaxial

Stratifiés
Droites pour
conception Composites
sure techniques
Polymères Frêne
Chêne Fontes
techniques Pin
aux
fibres
Ténacité

Bois Diamant
Poterie
Dérivés Brique
du bois Roches etc.
usuelles
Frêne Verres
Chêne
Pin Céramiques
aux techniques
fibres
Ciment
Béton Céramiques
Plâtre poreuses
Mousses Glace
de polymères

Rupture
avant plasticité

Résistance

+ rigidité spécifique, résistance spécifique, conductivité thermique, diffusivité thermique,


coefficient de dilatation, coût en énergie, résistivité électrique…
(c) Michael F Ashby
(c) Editions Dunod, pour la traduction fran çaise

Éco-audit du cycle de vie


Ø identifier la phase la plus gourmande en énergie

transport transport
fabrication

ressources matériau utilisation

? mise au rebut
transport

Ø choix de matériau : optimiser la performance énergétique de cette phase

Exercice : avion, automobile, réfrigérateur, parking multi-étages, maison…


Fin de vie : quelles options ?
Comment absorber les déchets générés ?

fabrication

ressources matériau reconditionnement utilisation

fin de vie
recyclage réutilisation

valorisation énergétique décharge

Collecte, tri, nettoyage è possible / rentable ?


Ømétaux : tri facile, coût recyclage < élaboration è très recyclés
Øpolymères : tri difficile, coût recyclage ~ élaboration è peu recyclés

La meilleure bouteille ?
Phase problématique : élaboration du matériau

contenu en énergie (MJ/kg)


250
200
150
100 verre ?
50
0

PET PE verre Al acier

Ø énergie par unité de fonction remplie

énergie par unité de volume


(MJ/L)
10
8
6
4
2
acier
0 (puis plastique)
PET PE verre Al acier
1. Module-Densité Diamant Céramiques
Module d'Young E techniques

Alumines

Aciers
Verres
Uniaxial
Poterie

Sn
Roche,Pierre
Ciment,Béton
Composites Stratifiés
techniques Pb

Frêne
Chêne
Céramiques
Sapin Pin poreuses
Parallèle Alliages
aux fibres
techniques
Module d'Young

Dérivés
du bois

Bois Polymères
techniques
Frêne
Chêne
Pin
Sapin
Limite inférieure de E Perpendiculaire
pour les solides réels aux fibres Droites directrices
Epicéa
pour concevoir
à poids minimum
PVC
plastifié

Butyle Elastomères
dur

Liège
Mousses Butyle
de polymères mou

Densité

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
Céramiques Diamant
techniques
Alliages
2. Résistance-Densité techniques
Verres

Uniaxial Aciers
Composites
techniques Poterie

Stratifiés Fontes

Mg Roche
Pierre
Frêne
Chêne
Pin
Sapin
Parallèle Alliages
aux fibres Dérivés
techniques
Pb
du bois
Ciment
Béton
Résistance

Frêne
Bois Chêne
Pin Céramiques
Sapin
Perpendiculaire poreuses
aux fibres
Polymères
techniques
Butyle
mou
Droites directrices
Elastomères pour concevoir
à poids minimum
Mousses
de polymères
Liège

Densité

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
3. Ténacité-Densité
Données pour Kic valables pour des valeurs
inférieures à 10 MPam1/2. Au-delà, qualitatif Alliages
seulement. techniques
Droites directrices
pour concevoir Aciers
à poids minimum

Uniaxial

Composites
techniques Stratifiés
Polymères Fontes
techniques
Frêne
Chêne
Pin
Sapin
Parallèle
aux fibres
Ténacité

Diamant Céramiques
Bois techniques
Roches
Poterie
Frêne Verres
Chêne
Pin
Sapin Céramiques
poreuses
Mousses Perpendiculaire
aux fibres Ciment
de polymères Béton

Glace
Liège Plâtre

Densité

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
Diamant

4. Module-Résistance Alliages Bore


techniques
Aciers
Fontes
Uniaxial
Si
Energie emmag. Zn
par unité de vol.
minimale Al
Verres Céramiques
------- Brique
Roche techniques
Plasticité Ciment
avant flambage
Béton Composites
Stratifiés techniques
Pb
Frêne
Chêne
Pin
Céramiques
aux poreuses
Module d'Young

fibres

Dérivés
Bois du bois

Frêne
Chêne

Pin Droites
directrices
aux
fibres Polymères
techniques

Energie emmag.
par unité de vol.
Mousses maximale
-------
de polymères Flambage
avant plasticité
Butyle Elastomères
dur

Liège
Butyle
mou

Résistance

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
5. Module spécifique- Céramiques
techniques
Résistance spécifique Diamant

Céramiques
Energie emmag. poreuses
par unité de vol.
minimale Uniaxial
------- Alliages
Plasticité
avant flambage techniques Brique
Aciers + Verres
Ciment
Béton
Cu Stratifiés

Glace
Bois
Parallèle
aux fibres

Polymères
techniques
Module spécifique

Pb

Bois
Perpendiculaire Droites
aux fibres directrices

Liège Energie emmag.


par unité de vol.
maximale
Mousses -------
de polymères Flambage
Butyle Elastomères avant plasticité
dur

Butyle
mou

Résistance spécifique

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
6. Ténacité-Module d'Young
Alliages
techniques

Droite
Composites Uniaxial Aciers
techniques
Stratifiés

Fontes

Polymères Frêne
techniques Chêne
Pin
Sapin Céramiques
T techniques
Ténacité

Fiss. Diamant
aux fibres

Roches
usuelles
Dérivés Poterie
du bois
Frêne Verre
Chêne Silice
Pin Bois
Sapin Ciment
Mousses Béton
Fissure // Céramiques
de polymères aux fibres poreuses
Plâtre

Glace

Seuil inférieur
de

Module d'Young

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
7. Ténacité-Résistance
Alliages
techniques Aciers
Diamètre de la zone affectée

Plasticité
avant rupture Uniaxial

Stratifiés
Droites pour
conception Composites
sure techniques
Polymères Frêne
Chêne Fontes
techniques Pin
aux
fibres
Ténacité

Bois Diamant
Poterie
Dérivés Brique
du bois Roches etc.
usuelles
Frêne Verres
Chêne
Pin Céramiques
aux techniques
fibres
Ciment
Béton Céramiques
Plâtre poreuses
Mousses Glace
de polymères

Rupture
avant plasticité

Résistance

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
8. Coefficient d'amortissement-
Elastomères Module

Butyles Butyles
(E faible) (E élevé)

PVC
Liège plastifié
PU Polymères
Mousses techniques Alliages
de polymères techniques
Composites

Pb
Coefficient d'amortissement à

Béton
Pin Fontes
Frêne
Bois Chêne Roche
Perpendiculaire
aux fibres Frêne
Dérivés Chêne
du bois
Bois Aciers
Parallèle aux fibres bas C
Poterie

Céramiques Aciers
Inox
poreuses
Aciers
alliés W

Aciers
haut C
Verres
Verre Cu
Céramiques -Na
techniques
(non fissurées) Alkali
Halides

Module d'Young

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
Diamant
9. Conductivité-Diffusivité
Droites : chaleur spécifique volumique Argent

Cu

Chaleur spécifique
volumique élevée
Alliages
techniques
Aciers

Céramiques
techniques
Conductivité thermique

Roches
Porcelaine
Composites Glace
techniques Ciment
Béton
Céramiques
Verres poreuses
Brique
Polymères Poterie
Droites
techniques directrices
// aux Bois
fibres

Plâtre
aux
fibres

Mousses
Elastomères de polymères
Liège
Chaleur spécifique
volumique faible

Diffusivité thermique

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
10. Dilatation-Conductivité
Droites :

Déformation thermique
élevée

Elastomères
Polymères
techniques

Liège
Coefficient de dilatation linéaire

aux Composites Alliages


fibres
techniques techniques

Mousses
de polymères Fontes
Inox
Bois Ciment Aciers Aciers-C
Béton
V.-
Na
aux
fibres
Verre- Roches
B Brique
Plâtre

Céramiques Verres
Diamant
poreuses Céramiques
amorphes Céramiques
techniques

Déformation thermique
faible

Conductivité thermique

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
11. Dilatation-Module
Droites : contrainte thermique (MPa/K)

Mousses de
polymères
Polymères
techniques
Elastomères
Liège

Alliages
Coefficient de dilatation linéaire

T
aux Glace
techniques
fibres Chêne
Pin Frêne

Aciers
Dérivés
du bois
Bois Stratifiés Ciment
Béton Fontes
Composites
Verre-Na Poterie
Uniax
// aux Pin Roches
fibres Frêne
Chêne
Verre-B

Céramiques
poreuses Diamant

Céramiques
techniques

Module d'Young

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
12. Résistance-Dilatation

Elastomères
Résistance au choc
thermique élevée

Mousses
de polymères
Liège
Résistance normalisée

Bois
Polymères
techniques
aux
aux
fibres
fibres
Composites
aux
techniques fibres Aciers

Alliages
techniques
Diamant

Verres Fontes
Céramiques
techniques
Porcelaine
Brique Céramiques Résistance au choc
Ciment poreuses thermique faible
Béton
Roche Glace

Coefficient de dilatation linéaire

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
Température

Céramiques
Céramiques techniques
13. Résistance-Température poreuses
Alliages
techniques
Composites
techniques

Uniaxial Verres

Aciers
Stratifiés Brique
etc.

T
aux
fibres
Résistance

Bois

II aux
fibres

Polymères
Butyles techniques
Glace

Elastomères

Résistance
indépendante de T
Mousses
de polymères Intervalle Limite supérieure
typique de résistance

Température

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
Céramiques
14. Module-Coût relatif techniques

Doux Aciers Inox


Céramiques Fontes
poreuses

Pierre
Brique
Poterie
Ciment Verres Composites
Béton techniques

Alliages
Frêne techniques
Chêne

Parallèle
Pin aux fibres
Module d'Young

Dérivés
Polymères
du bois techniques

Frêne
Chêne

Perpendiculaire
aux fibres
Droites pour
Pin
concevoir à
coût minimum

plastifié

Mousses de
polymères Butyle Elastomères
dur

Butyle
mou

Coût relatif par unité de volume

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
Céramiques
15. Résistance-Coût relatif techniques
Alliages
techniques

Verres Inox

Aciers

Céramiques
poreuses
Pierre Doux

Fontes Composites
Brique techniques
Poterie
Frêne
Chêne
Parallèle
aux fibres
Pin
Ciment Pb Polymères
techniques
Résistance

Béton Dérivés
du bois

Bois Chêne
Frêne
Perpendiculaire
aux fibres
Pin Elastomères
Mousses de Butyles Droites pour
polymères
concevoir à
coût minimum

Coût relatif par unité de volume

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
16. Usure-Dureté
Droites : usure à P/Pmax donné

Aciers doux
Aciers inox
Aciers moyen C
Aciers haut C
Aciers
Constante d'usure

à outils

Aciers
nitrurés Alumine
Thermoplast. Fontes Carbure
non chargés
de silicium
Thermodurs chargés
Silice
chargé Thermoplast.
chargés

Diamant

Dureté

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
Céramiques
17. Module- techniques ?
Contenu énergétique Alliages Aciers
techniques au C Inox

Fontes
Réfractaires et
poterie
Brique Verre
Pierre Béton
armé
Ciment
Céramiques
poreuses Béton
Composites
techniques
Frêne
Chêne
Pin
// aux Polymères
fibres techniques
Module d'Young

Dérivés
du bois

Bois
Frêne
Chêne

Mousses Droites
aux de polymères directrices
fibres

Elastomères
naturels
Butyle
dur

Butyle
mou
Liège Elastomères
synthétiques

Contenu énergétique

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
18. Résistance- Céramiques
Alliages techniques ?
Contenu énergétique techniques
Composites
Verres techniques Aciers

Céramiques
poreuses
Réfractaires et
Brique poterie

Pierre

Béton
// aux Ciment armé
Bois Fontes
fibres

Dérivés Béton
du bois
Résistance

T Polymères
aux techniques
fibres
Droites
directrices
Elastomères
synthétiques

Liège
Elastomères
naturels

Mousses
de polymères

Contenu énergétique

(c) Michael F Ashby


(c) Editions Dunod, pour la traduction française
Module M3104 : sélection des matériaux

Exercices
I Barre légère et peu chère
Voici un exemple-type d’exercice de sélection de matériaux que vous aurez à traiter :
Une barre de diamètre d et de longueur l est soumise à une force de traction F . Le cahier des
charges impose les valeurs de la longueur de la barre et de la force. Par une démarche rigoureuse
de choix de matériaux, choisir le matériau permettant de minimiser la masse m de la barre. On
impose que celle-ci ne se déforme jamais plastiquement, avec un coefficient de sécurité s de 2.
On cherche maintenant à réaliser à une barre de moindre coût. En utilisant de nouveau une
démarche rigoureuse de choix de matériaux, déterminer le matériau permettant de fabriquer la
barre au prix P le plus bas.
Voici la correction de cet exercice, qui vous détaille la méthode qu’il faudra suivre scrupu-
leusement pour tous les exercices :
– fonction : supporter une charge en traction sans déformation plastique
– objectif : minimiser la masse m
– astreintes :
– paramètres fixés : l, F
– paramètres caractéristiques du matériau : Re , ρ
– paramètre ajustable : d
– relations physiques : m =  l/4 et πd2 = Re (cas le plus défavorable)
 ρπd
2 4F

– fonction objectif : m = Rρe (F l)


– indice de performance : I = Re /ρ
– abaque : X = log ρ ; Y = log Re ; pente = 1 ; ordonnée à l’origine = log I ; droite la plus
haute.
– matériaux : composites, alliages métalliques

– fonction : supporter une charge en traction sans déformation plastique


– objectif : minimiser le prix P
– astreintes :
– paramètres fixés : l, F
– paramètres caractéristiques du matériau : Re , ρ, Cm
– paramètre ajustable : d
– relations physiques : P = Cmρπd l/4 et πd2 = Re
2 4F

– fonction objectif : P = CRmeρ (F l)


– indice de performance : I = Re /(Cm ρ)
– abaque : X = log(Cm ρ) ; Y = log Re ; pente = 1 ; ordonnée à l’origine = log I ; droite la
plus haute.
– matériaux : acier, fonte, bois

1
II Pied de table léger et fin
On désire choisir un matériau pour les pieds d’une table dont le plateau est en verre. On
fait le choix d’utiliser pour ces pieds des barres (pleines) et non des tubes (vides).
On rappelle que pour un pied de rayon r et de hauteur l, la force Fcrit qui fait flamber le
pied est donnée par :
π 3 Er4
Fcrit = , (1)
4l2
où E est le module d’Young du matériau constituant le pied.
a) On cherche d’abord à réaliser les pieds les plus légers possible. La principale astreinte
mécanique est d’éviter le flambage de ces pieds. Quels matériaux permettent de satisfaire au
mieux cet objectif ?
b) Pour des raisons esthétiques, on souhaite ensuite que les pieds soient le plus fins possible.
Quels sont dans ce cas les matériaux les mieux à même de répondre à cet objectif ?
c) Calculer la masse et le rayon des pieds pour le meilleur matériau dans les deux cas, pour
une pied de hauteur l = 1 m et une force appliquée F = 1000 N. Calculer aussi le rapport des
masses du pied pour les deux meilleurs matériaux du premier objectif.

III Ressort petit et léger


Les ressorts d’amortissement ont pour fonction de stocker et de restituer de façon réversible
de l’énergie élastique. Le matériau choisi devra donc permettre au ressort d’emmagasiner une
énergie élastique imposée Eel sans se déformer de manière permanente.
A côté de ces deux fonctions principales, on considère également deux fonctions contraintes
qui joueront comme des filtres et conduiront à éliminer des matériaux lors du choix final :
– afin d’assurer une certaine résistance aux chocs, les matériaux sélectionnés devront pos-
séder une résilience 1 supérieure à 1 kJ/m2 .
– on veillera enfin à maintenir le coût dans des limites raisonnables.
L’énergie élastique emmagasinée dans une pièce de volume V soumise à une contrainte σ
s’écrit : Eel = AVσ 2 /(2E), où E est le module d’Young du matériau constitutif de la pièce, et
A est une constante qui dépend de sa géométrie.
Sélectionner des matériaux performants pour la réalisation d’un ressort d’amortissement :
1. de faible taille (objectif : minimiser le volume V) ;
2. léger (objectif : minimiser la masse m).
Dans les deux cas, classer ces matériaux en fonction de leur performance, puis de leur coût.

IV Réservoir sous pression léger


Nous cherchons ici à déterminer les matériaux les plus adaptés à la réalisation de réservoirs
sous pression qui soient le plus léger possible. Ce cas de figure correspond notamment aux
cellules d’avions, habitacles de satellites, réservoirs de carburants sur lanceurs de satellites, . . .
pour lesquels les considérations de poids prennent le pas sur le coût du matériau, mais aussi
aux bouteilles de plongée ou aux appareils respiratoires des sapeurs-pompiers.
1. La résilience Gc est reliée à la ténacité KIc et au module d’Young E par la relation Gc = KIc2 /E ; dans
cette expression, lorsque la ténacité est exprimée en MPa/m1/2 et le module d’Young en GPa, la résilience
s’exprime en kJ/m2 .

2
Le réservoir peut être assimilé à une enceinte sphérique de rayon r à paroi mince d’épaisseur
e et de pression intérieure P . On considère que le volume de la paroi du réservoir est V = 4πr2 e.
La contrainte de traction σ dans la paroi d’un tel réservoir est donnée par :
Pr
σ= .
2e
Dans un premier temps, on impose qu’aucune déformation irréversible de l’enceinte ne se
produise (avec un coefficient de sécurité s).
1. Par une démarche rigoureuse de sélection de matériaux, établir l’indice de performance
pour la réalisation d’un réservoir sous pression résistant, le plus léger possible. En déduire
une liste classée des 5 meilleurs matériaux.
2. Pour maximiser le volume utile du réservoir, pour un encombrement total donné par r,
on impose de plus une condition de type parois minces :
r
e< .
10
Quelle condition sur la résistance Re du matériau cette fonction contrainte impose-t-elle ?
Utiliser ce filtre sur la liste de matériaux établie à la première question (A.N. : pression
de gonflage P = 100 bars, coefficient de sécurité s = 5).
3. On souhaite désormais réaliser une enceinte résistante aux chocs et au phénomène de
rupture fragile. En notant a la taille minimale des défauts de surface détectables présents
dans la réservoir, établir le nouvel indice de performance correspondant cette fois à la
réalisation d’un réservoir sous pression résistant aux chocs, le plus léger possible. En
déduire une liste classée des 5 meilleurs matériaux. Comparer à la liste obtenue pour un
réservoir léger et résistant.

V Choix de matériau pour un miroir de grand télescope


Le miroir du télescope du mont Pastoukhov, situé dans le Caucase russe (altitude 2070 m),
mis en service en 1976, est en verre. Son diamètre est de 6 m, son épaisseur de 1 m et il pèse
70 tonnes. Le coût total du télescope est d’environ 280 M$. Le miroir lui-même ne représente
que 5% de ce prix, le reste correspondant au coût du système de positionnement. La précision
de ce dernier doit en effet être de l’ordre de grandeur de la longueur d’onde de la lumière (∼1
µm). On note que le prix total du télescope est environ proportionnel à la masse du miroir au
carré.
En fait, le verre n’est utilisé dans ce télescope pour que pour ses propriétés mécaniques.
Précisément, sa grande rigidité limite les déformations, source d’aberrations optiques. Les 70
tonnes de verre ne servent que de support à une couche de 100 nm d’épaisseur d’argent déposée
à sa surface (30 g !). Or l’origine de la déformation du miroir est simplement l’affaissement
sous son propre poids. On cherche ainsi à minimiser la masse m du miroir par une démarche
rigoureuse de choix de matériaux.
Le dilemme est donc le suivant : augmenter l’épaisseur du miroir limite la déformation mais
augmente la source de cette déformation (le poids du miroir). Quel matériau garantit le meilleur
compromis entre ces deux aspects ?
On considère le miroir comme un disque de diamètre 2r et d’épaisseur e. La déflection en
son centre est δ. On ne prend pas en compte les problèmes de mise en forme ni les problèmes
optiques (polissage et dépôt d’argent). La valeur de δ doit être inférieure à la longueur d’onde
de la lumière (∼1 µm). On réalise ceci à l’aide d’une quinzaine de vérins hydrauliques qui

3
compensent partiellement les déformations suivant la position du miroir. Ce système autorise
une déformation maximale au centre de δmax = 10 µm en l’absence d’action des vérins. Pour
un matériau dont le coefficient de Poisson est ν = 1/3, la déformation δ est donnée par :

3mgr2
δ= (2)
4πEe3
L’objectif est donc de minimiser la masse du miroir. On peut mentionner trois contraintes
supplémentaires : celui-ci doit avoir une grande stabilité dimensionnelle, fluer le moins possible
et présenter une faible dilatation thermique. Le diamètre du miroir est fixé par les exigences
optiques. Par contre son épaisseur est librement ajustable.

1) Par une démarche rigoureuse de choix de matériau, déterminez la fonction


objectif permettant de minimiser la masse du miroir. On fera l’approximation que
la miroir est de forme cylindrique.

2) Déduisez-en l’indice de performance et proposez 3 matériaux (de différentes


classes de matériaux) donnant de meilleurs résultats que le verre. Dans les 3 cas,
calculez la masse du miroir et son épaisseur.

Les astronomes européens souhaitaient disposer d’un télescope de 16 m de diamètre pour un


coût "raisonnable". En adoptant la démarche précédente, cette réalisation était impensable. La
solution adoptée, financée et installée à Cerro Paranal au Chili (altitude 2635 m) par l’Union
Européenne, mise en service en 2001, consiste à utiliser non pas un seul mais 4 miroirs de
télescope (VLT = Very Large Telescope).

On peut montrer que ces 4 miroirs de diamètre 2r = 8,2 m qui visent la même étoile sont
équivalents du point de vue de la résolution angulaire à un miroir de 16 m de diamètre. Ces
miroirs et leur support sont construits en Europe. Les miroirs en verre Zérodur (verre à faible
coefficient de dilatation) ont été coulés par Schott à Mayence en Allemagne. Ils ont été refroidis
de 800 à 25°C en 3 mois. Ils ont ensuite été transportés en France pour être polis par Reosc en
banlieue parisienne puis expédiés au Chili. Les supports ont été construits en France en forme
de treillis mécanosoudés par laser par Giat industrie.

3) Si l’on considère que la fonction objectif déterminée ci-dessus est toujours


valable, combien de fois plus cher sera le VLT par rapport au téléscope du mont
Pastoukhov ?

4
Compte tenu des progrès dans la conception et la fabrication des vérins électromagnétiques
(petites dimensions et facilité de commande), il a été possible de compenser presque totalement
les déformations à l’aide de 150 vérins par miroir. Ces déformations en l’absence de vérins sont
de 3 mm.

4) Répondez de nouveau à la question précédente, étant donnés les progrès


réalisés dans la fabrication des verrins.

VI Parois pour chauffage et réfrigération


Parmi toutes nos activités, le chauffage et la réfrigération sont à classer dans les plus dévo-
reuses d’énergie (et productrices de CO2 ). Un choix éco-responsable de matériau pour la paroi
des appareils de chauffage et réfrigération visera donc à minimiser la consommation énergétique
de ces appareils.
Lors de la mise en température, la paroi du dispositif absorbe une énergie par unité de
surface Q1 , donnée par :
Q1 = Cp ρe∆T, (3)
où Cp est la capacité thermique massique du matériau, ρ sa masse volumique, e l’épaisseur de la
paroi et ∆T la différence de température finale entre l’intérieur et l’extérieur. Lors du maintien
en température pendant un temps t, la perte d’énergie vers l’extérieur par unité de surface Q2
vaut :
∆T
Q2 = λ t, (4)
e
où λ la conductivité thermique du matériau. L’énergie totale consommée est la somme des deux
contributions : Q = Q1 + Q2 .
Pour choisir les matériaux les plus performants, on distinguera les appareils qui maintiennent
une température pendant une longue durée de ceux qui s’échauffent puis se refroidissent (ou
réciproquement) à chaque utilisation.

A Chauffage / refroidissement longue durée


Les réfrigérateurs / congélateurs et certains fours industriels utilisés en continu sont main-
tenus à une température constante sur une longue durée. On peut dans ce cas négliger l’énergie
consommée lors de la mise en température. On souhaite ainsi simplement minimiser l’énergie
perdue au travers de la paroi, qui devra conserver des dimensions raisonnables : on n’utilisera
donc pas l’épaisseur comme un paramètre ajustable.
1. En utilisant une démarche rigoureuse de choix de matériau, établir une liste classée des 5
matériaux les plus performants.
2. On considère un congélateur (∆T = 40 K), de capacité 205 L, que l’on assimile à une
enceinte cubique. Pour chacun des matériaux déterminés précédemment, calculer l’épais-
seur de paroi emin nécessaire pour que l’énergie perdue en 1 an d’utilisation ne dépasse
pas 160 kW h (label A++). On considère que le volume du congélateur est V = a3 et que
sa surface d’échange est S = 6a2 .

B Chauffage / refroidissement cyclique


Les fours domestiques et certains fours industriels s’échauffent puis se refroidissent chaque
fois qu’ils sont utilisés. On souhaite dans ce cas minimiser l’énergie totale Q consommée par

5
le four au cours d’un cycle de cuisson. Pour cela, l’épaisseur de la parois e devra faire l’objet
d’un compromis : une faible épaisseur permet de minimiser l’énergie absorbée par la paroi lors
de la mise en température, mais une grande épaisseur est nécessaire pour minimiser les pertes
au travers de la paroi.
1. Tracer l’allure de l’énergie totale consommée Q en fonction de l’épaisseur de la paroi du
four e, puis déterminer l’épaisseur optimale e0 permettant de minimiser Q, en fonction
du temps de cuisson t et de la diffusivité thermique a = λ/(ρCp ). Comparer l’énergie
absorbée lors de la chauffe Q1 et l’énergie perdue lors du maintien en température Q2
pour cette épaisseur optimale.
2. Dans l’expression de l’objectif Q, remplacer l’épaisseur par sa valeur optimale déterminée
précédemment. En déduire la fonction objectif et l’indice de performance associé.
3. Pour un four à haute température (Tin ∼ 1000 ◦ C), établir une liste classée des matériaux
répondant au cahier des charges et les plus performants.
4. Lorsqu’on utilise le matériau le plus performant, évaluer l’épaisseur optimale e0 pour un
temps d’utilisation t = 30 min, 1 h ou 10 h. Commenter.

IUT Lyon 1 - Génie Mécanique et Productique Examen 2019-2020

Science des matériaux – M3104 – Sélection des matériaux


Durée 1 heure - Documents & calculatrices programmables interdits

Nom : Prénom : Groupe :


_________________________________________________________________________________________

Questions de cours (4 points)

1. Citer 2 propriétés mécaniques des métaux. (1 point)

2. Quelle(s) équation(s) permettrai(en)t d’assurer que la déformation élastique d’un matériau soumis à une
contrainte 𝜎 en traction n’excède pas 0,1% ? (1 point)

Rm3
3. On considère l’indice de performance : I = . Décrire une manière de trouver le meilleur matériau sur un
E2
diagramme d’Ashby X-Y, en précisant les paramètres que vous placeriez sur les axes du repère X-Y,
l’équation de la droite à considérer dans ce repère et sa position. (2 points)

Exercice 1 : Matériau pour un câble d’ascenseur (8 points)

On souhaite identifier quel est le meilleur métal pour fabriquer un câble d'ascenseur. Un tel câble ne doit pas se
déformer plastiquement, et on prend pour cela un coefficient de sécurité s. On cherche dans cette étude à
maximiser le coefficient de sécurité. De plus, pour des raisons de dimensionnement de la cage d'ascenseur, on
souhaite que le câble se déforme en fonctionnement d'un allongement inférieur à une valeur limite Δl. On connaît
la longueur du câble l et la masse m de la cabine de l'ascenseur.

1. Par une démarche rigoureuse, déterminer les 5 meilleurs métaux répondant à ce cahier des charges et
permettant de maximiser le coefficient de sécurité.
Pour les questions 2 et 3, on considère un câble de longueur l = 20m, une cabine de masse m = 500 kg et un
allongement imposé Δl = 1 cm.

2. Quel est le coefficient de sécurité obtenu avec le meilleur matériau ? (Donner les valeurs des
paramètres matériaux considérées pour le calcul)

3. Calculer la section minimale de câble avec le meilleur matériau.

Acier faiblement allié

Acier inoxydable Acier à haute teneur en carbone


1000
Acier à teneur moyenne en carbone
Fonte ductile
Ti W

Ag Acier à basse teneur en carbone


Limite élastique (MPa)

Fonte, grise
Mg
Or Zn

100 Ni
Cu

Al

10
Pb Sn

pente = -1/2 pente = 1/2


pente = - 2 pente = -1 pente = 1 pente = 2
10 20 50 100 200 500
Module de Young (GPa)
Exercice 2 : Matériau pour une tige de vérin hydraulique utilisé dans un avion (8 points)

Les déflecteurs et inverseurs de poussée des Cylindre Piston


moteurs d’avion sont contrôlés par des vérins Tige de
hydrauliques. Les forces requises pour piston
inverser la poussée peuvent être importantes,
les vérins (généralement au nombre de 4 par
moteur) sont donc lourds. La tige de piston,
identifiée sur la figure ci-contre, est une des
parties les plus lourdes des vérins.

Cette pièce est soumise à des charges axiales uniquement (force notée F) et est généralement conçue comme
un tube (cylindre creux à paroi fine, de rayon R et de parois d’épaisseur t) pour en limiter le poids. La longueur L
et le rayon R de cette tige sont imposés. t est laissé libre. La section de la tige (S = 2πRt) doit permettre que la
charge n’implique pas la rupture en compression du matériau. On notera RC la résistance en compression du
matériau. On souhaite par ailleurs :
- Éviter le flambage des tubes : on impose donc de plus que la rigidité spécifique du matériau doit être
supérieure à 0,001 GPa.kg-1.m3,
- Utiliser ces tubes à des températures allant jusqu’à 400°C.
Actuellement, ces tiges sont faites en acier.

1. Déterminez par une démarche rigoureuse quels matériaux permettraient d’obtenir des tiges de piston
plus légères que celles faites en acier.

2. Donner le rapport des masses entre deux tiges de piston, répondant au cahier des charges, dont une
est faite en alliage de Ti et l’autre est faite en W.
2
=
n te
pe

3
e =
nt
pe
1
te =
pen pen
te =
-1
= 0,5
pente

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