ETUDES MANICHEENNES
ET CATHARES
DU MEME AUTEUR :
EN PREPARATION :
ETUDES MANICHEENNES
ET CATHARES
EDITIONS DES
CAHIERS D'ETUDES CATHARES
ARQUES (Aude)
Dépôt général :
A PARIS A TOULOUSE
LIBRAIRIE VÊGA INSTITUT D'ETUDES OCCITANES
17 6. Bd St-Germain - PARIS VI 1. rue Lajaille - TOULOUSE
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ou d'adaptation réservés p o u r tous pays.
Copyright b y Déodat Roché 1952
PRÉFACE
Nous avons porté notre attention depuis plus d'un demi-siècle sur
les gnoses, les anciennes sciences spirituelles anciennes, et particu-
lièrement sur celles du manichéisme et du catharisme. Nous avons
dirigé nos investigations vers tous les documents qu'ont pu nous
offrir l'histoire des religions et celle des philosophies. Nous avons
aussi recherché dans les principales sociétés occultes de notre temps
les vestiges de traditions depuis longtemps oubliées.
Il a fallu pour que nous puissions rétablir les doctrines qui nous
intéressaient avoir en mains des documents manichéens et cathares
et les étudier avec les méthodes précises, objectives, de l'érudition
moderne, mais ceci fait nous avons considéré que tout n'est pas dit
quand on a classé des livres dans une bibliothèque comme des objets
sans vie, comme des cadavres dans un cimetière. Il fallait éclairer le
sens de ces doctrines par une intuition philosophique qui réponde à
leur esprit de synthèse, et les pénétrer, alors qu'elles sont fondées sur
la connaissance directe du monde spirituel, par des comparaisons avec
les données analogues d'une science spirituelle moderne et vivante.
Aussi avons-nous tout d'abord publié dans la revue « La Science
Spirituelle », 90, rue d'Assas à Paris, Les premières études qu'on trou-
vera dans ce volume, mises au point des découvertes les plus récentes.
Ce sont l'Introduction de 1925 sur « L'initiation spirituelle des chré-
tiens albigeois» et l'étude de 1931-1932 sur « L a doctrine des cathares
sur le problème du mal et sur la rédemption».
La publication que nous fîmes ensuite de notre communication du
7 mai 1937 au Congrès des Sciences Historiques, tenu à la Faculté des
Lettres de Montpellier, sur le catharisme, son développement dans le
Midi de la France et les croisades contre les albigeois, nous a montré
combien ce problème intéresse nos contemporains, et plus encore nous
l'a démontré le succès de la réédition que nous en fîmes en 1947, avec
des compléments, à l'Institut d'Etudes Occitanes de Toulouse.
Nous avons commencé depuis lors à écrire dans le « Génie d'Oc »,
des « Cahiers du Sud », et dans les « Cahiers d'Etudes Cathares », que
nous éditons, des études dont on trouvera la première série dans ce
volume. Nous y avons répondu à des doutes, à des incompréhensions
que nous espérons dissiper chez les lecteurs de bonne foi et sans pré-
jugés, tant en ce qui concerne la genèse chrétienne-manichéenne du
catharisme, que sur le moyen de restituer l'essentiel des doctrines par
des ouvrages qui étaient aux mains des cathares ou par la tradition
orale qu'ils en ont eue.
Ainsi que nous l'avons dit le 23 mai 1946 en conférence, au « Centre
international de Synthèse » de Paris, depuis que les cathares ont été
persécutés par les croisades et les inquisitions, on n'a guère recueilli
que des débris de leurs doctrines, comme on aurait pu le faire des cen-
dres et des ossements de leurs bûchers. On les a rassemblés souvent
avec une érudition aussi grande qu'impressionnante, mais sans cette
critique constante des témoignages qui doit être à la base des jugements
de l'histoire. Nous pourrions donner maints exemples de la manière dont
ies inquisiteurs, et quelques historiens, ont recueilli les opinions chao-
tiques qu'ils ont attribuées aux cathares. Il en est un de remarquable
dans la « profession de foi de cathares florentins » donnée en latin
par J. Guiraud dans son « Histoire de l'Inquisition au Moyen-Age »
(Tome II, pp. 456-457). On en lira l'analyse dans l'étude sur les docu-
ments cathares. On ne sait rien des deux témoins qui ont signé cette
déclaration, écrite et rédigée par l'inquisiteur, sinon que l'un d'eux
n'y comprenait rien. On y trouve certes des indications intéressantes,
que nous reprendrons, mais il n'est pas sûr que toutes soient confor-
mes aux doctrines cathares. On ne reconstitue pas des doctrines par
des témoignages d'auditeurs, plus ou moins instruits, car on ne recueil-
le guère ainsi que des membres épars, dont M. Pierre Breillat n'a pas
vu la synthèse dans la « Revue du Languedoc » du 15 Juin 1943 (p. 130),
on ne recueille que des membres épars, des « dijecta membra, dont la
réunion pêle-mêle ne peut faire qu'un monstre sans existence réelle ».
Nous estimons donc toujours qu'il faut procéder comme nous l'avons
proposé en 1937 : Remonter le plus vite possible, en partant des indi-
cations des inquisiteurs et des polémistes, aux documents qui étaient
aux mains des cathares et aux doctrines qui leur avaient été transmi-
ses, les pénétrer par une connaissance de la philosophie et aussi de la
théosophie occidentale qui manquait trop à des historiens très érudits.
mais surtout théologiens, r é u n i r ces éléments dans un esprit de syn-
thèse qui nous permette de ressaisir ce qu'il y avait de vivant et d'ef-
ficace en eux. Selon le conseil que donnait Maurice Croisset, pour
l'étude de la Grèce antique, le jour de l'inauguration du Centre Inter-
national de Synthèse, nous écartons l'histoire conventionnelle, nous
allons tout droit aux œuvres des gnostiques. des manichéens et des
cathares; enfin pour nous « transporter en esprit dans leur temps et
nous refaire une âme semblable à la leur », nous avons souvent
médité sur les collines saintes de Montségur et de Montréalp-de-Sos en
Ariège, ainsi que dans les grottes d'Ussat.
Mais pour être des historiens de la vie et non des fossoyeurs, il faut
nous débarrasser des fables convenues et des préjugés théologiques.
Il faut considérer au moins pendant quelques instants avec une ima-
gination sympathique, une religion philosophique qui se rattache aux
plus grandes religions et aux plus grandes philosophies de l'antiquité.
Nous avons donné dans les « Documents et commentaires » du
« Catharisme » (deuxième édition) une exégèse des miracles de Saint
Dominique avec de curieux exemples de ces fables convenues que des
historiens réputés, comme Luchaire dans son ouvrage sur Innocent III
et la croisade des albigeois, racontent comme des faits historiques, en
suivant l'écrit plein de parti pris et de faux miracles du moine Pierre
des Vaux de Cernay. Ce sont les prétendus miracles du livre et des
épis ensanglantées attribués à Saint Dominique ainsi que celui de
l'épreuve du feu dont les seuls « orthodoxes » seraient sortis indem-
nes.
Quant aux préjugés théologiques ils accordent peu de valeur à des
doctrines dont l'inspiration était assez différente de celle du judéo-
christianisme et qui s'exprimaient surtout par des mythes à la manière
de Platon. Pourtant elles étaient profondément chrétiennes, ainsi que
le P. Lebreton le reconnaît du manichéisme dans « l'Histoire de
l'Eglise» Editée par Bloud et Gay (Tome II, chap. XI), et comme on
pourra bien le voir en lisant notre étude sur la genèse de la religion
cathare. Nous demandons tout simplement aux chrétiens de toutes
confessions d'ouvrir leur esprit et leur cœur plus que ne le faisaient
ceux du temps de Clément d'Alexandrie, ceux à qui ce Père illustre de
l'Eglise reprochait dans ses « Stromates » (Livre 6, Chap. 11, paragr.
89.1) de fermer leurs oreilles, comme les compagnons d'Ulysse, de
crainte d'être séduits par les sirènes et de passer ainsi dans l'ignorance
des leçons des grecs, à côté du rythme et de la mélodie.
Déodat ROCHÉ.
I
INTRODUCTION
L'INITIATION SPIRITUELLE
Les historiens ont trop souvent cherché à opposer les unes aux
autres des expressions diverses des mêmes vérités, ou à déterminer
L'entrée de l'initié dans une vie nouvelle était marquée par un rite
solennel, mais resté simple et qui n'était d'ailleurs pas secret, puisque
les croyants pouvaient y assister. C'était le rite de la consolation ou
Consolament. L'historien Schmidt en décrit ainsi l'ordonnance :
« Quand le récipiendaire s'était préparé par l'épreuve préliminaire,
on l'introduisait en silence dans le lieu où l'initiation devait être célé-
brée; de nombreux flambeaux allumés étaient disposés le long des
(8) O. c. p. CLXIX.
(9) Raynier Sacconi. Summa de catharis... dans Martène et Durand. Thesaurus
novus anecdotorum. V. 1776.
(10) A. Dondaine. Liber... 0. c. in fine.
(11) J. Guiraud. Histoire de l'Inquisition au Moyen-Age, p. 121.
(12) Pierre des Vaux de Cernay, Historia Albigensis, Tome I. p. 19. Edition de
12. Société de l'Histoire de France.
(13) J. Guiraud. Cartulaire, o.c. p. CCXC.
(14) Liber... o.c. pp. 163-164.
qu'un choix de textes brefs, mais nous pouvons cependant y démêler
an certain ordre. La supériorité du baptême de l'Esprit y est indiquée
sans commentaires, par les paroles de Jean-Baptiste (Ev. de St Jean I,
26-27) et de Jésus-Christ (Actes des Apôtres, I, 5) qu'on peut résumer
ainsi : Jean-Baptiste a baptisé d'eau, mais Jésus-Christ est plus puis-
sant que lui, il baptisera du Saint-Esprit. « Ce saint baptême, par
lequel le Saint-Esprit est donné, l'Eglise de Dieu l'a gardé depuis les
apôtres jusqu'à maintenant, et il est venu de « bons hommes » en
« bons hommes » jusqu'ici, et elle le fera jusqu'à la fin du monde ».
L'allocution indique ensuite par des citations précises, les pouvoirs
spirituels qui résultent de ce baptême, et insiste sur les conditions
dans lesquelles on les acquiert.
« Et, si vous voulez recevoir ce pouvoir et cette puissance, il vous
faut tenir tous les commandements du Christ et du Nouveau Testa-
ment selon votre pouvoir... il faut également que vous haïssiez ce
monde et ses œuvres, et les choses qui sont en lui ».
Le croyant faisait, alors l'amende honorable de ses fautes et l'assem-
blée des chrétiens les lui pardonnait : puis la Consolation lui était
donnée. L'ancien prenait le livre et le lui mettait sur la tête, tandis
que les autres « bons hommes » lui imposaient chacun la main droite.
Tous, ensemble, prononçaient ces paroles : « Pater sancte, suscipe ser-
vum tuum in tua justitia, et mitte gratiam tuam et spiritum sanctum
tuum super eum ». « Père Saint, reçois ton serviteur dans ta justice et
mets ta grâce et ton Saint-Esprit sur lui ». Si c'était une femme :
« Pater sancte, suscipe ancillam tuam... super eam », « Père Saint
reçois ta servante, etc... ». Ils priaient Dieu avec l'oraison et l'ancien
lisait un passage de l'Evangile, d'ordinaire les 17 premiers versets de
l'Evangile de St Jean.
La cérémonie se terminait, comme celle des premiers chrétiens, par
!e baiser de paix, mais avec une précaution touchante et pure à la
fois, car, seule, l'imposition du Nouveau Testament sur l'épaule trans-
mettait l'accolade fraternelle d'un sexe à l'autre. « Ils font la paix
entre eux et avec le livre ».
Un croyant qui n'était pas en état de recevoir le « Consolament » au
cours de sa vie terrestre, demandait d'ordinaire à le recevoir avant
sa mort. La consolation lui était donnée dans ce cas, d'une manière
analogue, mais simplifiée, quand il était gravement malade et en im-
minent danger de mort.
Les D o c u m e n t s C a t h a r e s
L'Origine M a n i c h é e n n e
et l e s d e u x p r i n c i p a l e s E c o l e s d u C a t h a r i s m e
(31) Doellinger Beitrage zur Sektengeschichte des Mittelalter. Munich. Tome II.
Page 60.
(32) Ch. Schmidt, o .c. Tome II passim et Doellinger. o.c. Tome I, p. 157 et
suivantes, et texte Tome II. p. 85 et suiv,
(33) Ascensio Isaiae. A. Dillman. Leipzig. Brockhaus 1877. Traduction E. Tisse-
rant, Paris. Letouzey. 1909.
(34) Doellinger. o.c. Tome II, p. 160-161, 166-167, 208-209 et 276 « Habent enim
quemdam libellum Isaiae, in quo continetur, quod spiritus Isaiae a corpore raptus
usque ad septem cœlos deductus est, ibique vidit et audivit arcana verba, etc.
P. Alfaric o.c. Tome I. p. 9 et tome I I pp. 158-159.
Il retrace l'ascension du « bon homme » Isaïe conduit par un ange
successivement dans les 7 cieux qu'il décrit, et la descente du Christ
sur terre d'Éons en Éons pour le salut de l'humanité.
Les Ecrits et les légendes bogomiles, recueillis par le professeur
J. Ivanov de Sofia (Bulgarie), comprennent la « Cène secrète » et la
« Vision d'Isaïe », ainsi que de nombreux documents du plus grand
intérêt (35). On sait par l'étude de Léger sur les bogomiles de Bosnie
et de Bulgarie que les bogomiles étaient les cathares de Bulgarie. Nous
avons pu retrouver en plus des textes latins de la « Cène secrète » et de
la « Vision d'Isaïe » quelques uns de leurs textes dans la littérature
du Midi de la France. Il en est ainsi de la légende du bois de la croix,
qui est en tête de la compilation publiée par Chabaneau sous le titre
de « Roman d'Arles » (36). Disons-le tout d'abord cette légende d'origi-
ne bogomile est rappelée par une glose de la « Cène secrète » (37).
Il est donc surprenant que J. Ivanov ne l'ait pas comprise dans son
recueil. De plus son contenu s'écarte du récit de la Génèse et aussi
d'un texte latin qui pour Chabaneau paraît être (à tort selon nous)
sa source principale. Le contenu en est nettement cathare : ces trois
arbres du paradis qui poussent dans la bouche d'Adam après sa mort,
ces arbres de la connaissance qui seront les arbres de la croix sont
changés par le Christ en arbres de vie et de salut.
Le Sort des apôtres (38) découvert dans une muraille de Cordes et
étudié par Chabaneau a ces mêmes caractéristiques qui le distinguent
des textes catholiques analogues et qui en font un texte qui pouvait
être entre les mains de croyants cathares, mais sans qu'il ait une
valeur doctrinale particulière.
La seconde pièce classée par Chabaneau sous le nom de « Roman
d'Arles », parle du « bon homme St Trophème » dont M. Gazay a
montré dans ses études sur « les légendes de sainte Marie-Madeleine
et de Joseph d'Arimathie » (39) qu'il est Joseph d'Arimathie. Elle nous
amène à cet « Evangile de Nicodème » (ou descente du Christ aux
enfers) qui était aux mains des manichéens occidentaux (40) et dont
les traductions latines ou romanes ne pouvaient convenir réellement
qu'à des cathares, car il s'y trouve cette distinction capitale entre
Lucifer et Satan qu'ils faisaient bien, alors que les catholiques l'igno-
rent encore complètement (41). Il est probable que les cathares usaient
de cet ancien texte manichéen, et qu'ils ont été les premiers à le
(35) I m p r i m e r i e de la C o u r 1925.
(36) J . M a i s o n n e u v e P a r i s 1889.
(37) Doellinger o.c. T o m e I I , p. 88.
(38) P u b l i é p a r C h a b a n e a u , M a i s o n n e u v e , P a r i s , 1881.
(39) A n n a l e s d u Midi, juillet-octobre 1939. P r i v a t . Toulouse.
(40) P . Alfaric. o.c. T o m e I I , p. 181.
(41) Doellinger. T o m e I I . D o c u m e n t s , pp. 184-185, 189, 612. D. Roché, L a doctrine
des c a t h a r e s . . chap. V I ci-après.
traduire en occitan, comme les manichéens qui traduisaient leurs
documents en toutes les langues. On pourra en voir l'indication dans
les romans de la coupe du graal qui procèdent de l'Evangile de Nico-
dème et de la légende de Joseph d'Arimathie et particulièrement dans
« Le Grand St Graal » attribué à Gauthier Map.
C'est ainsi que l'un des premiers monuments de la littérature occi-
tane le poème sur Boèce (42) est cathare non seulement par son thème
fondamental, la consolation que « l'Esprit qui descend sur les bon-
hommes » donne au philosophe enchaîné, mais aussi par la mise en
scène des « bons hommes » et l'indication de sept degrés d'initiation.
Les inversions, comme celle d'hommes bons en bons hommes, prises
du latin « boni homines » étaient dans les habitudes linguistiques
générales du Moyen-Age. Mais l'expression de « bons hommes » ne
paraît pas avoir été courante. On la trouve dans le rituel occitan des
cathares, et les vaudois l'ont prise d'eux. On la retrouve dans les
romans du graal où elle paraît comme un souvenir cathare et où elle
est remplacée le plus souvent par celle de prud-hommes.
Nous avons indiqué dans notre étude sur les cathares et l'amour
spirituel (43) les sept degrés d'initiation des manichéens. Les quatre
sceaux (signacula) marquent les quatre degrés des auditeurs m a n i -
chéens auxquels correspondent les phases de préparation des croyants
cathares; les trois sceaux, de la bouche, des mains et du ventre, m a r -
quent les trois degrés des élus manichéens auxquels correspondent des
degrés nettement suivis spirituellement par les chrétiens cathares.
Ces degrés sont rappelés par l'échelle mystique que met Boèce sur la
robe de la Sagesse entre les lettres π et θ (pî et thêta), au début du
« De consolatione ». Entre les lettres « on r e m a r q u a i t différents degrés
en forme d'échelle par lesquels on montait de la plus basse à la plus
élevée (44). M. René Lavaud qui a traduit et publié le texte d u «Poème
sur Boèce » aux Editions de l'Institut d'Etudes Occitanes, interprète
les lettres par « Praktikôs » (sous entendu Bios) vie pratique, active,
terrestre et « Théorètikόs », (vie contemplative) (45). L'une signifie en
effet « La vie qui est sur terre » et l'autre « de ciel la droite (vraie)
foi ». D'où le sens dérivé que nous avons donné, celui de foi (Pistis)
qui est aux croyants engagés dans la vie terrestre, celui de connais-
sance de Dieu (Theόs) qui est l'apanage des initiés. Ce sens est indiqué
par les vers qui suivent, celui de foi par la vertu capitale des croyants,
et celui de véracité par la première vertu des initiés.
Les degrés sont au nombre de sept, car il y a sept lettres dans
d'alphabet grec entre le thêta et le pî. Le vers 217 du « Poème sur
Boèce » est supplétif, les mots : almosna, fe, caritad, (aumône, foi,
(50) B a r l a a m e t J o s a p h a t o.c. p. X L I X .
(51) E t u d e s folkloriques p. 27 e t suiv., p. 43 e t suiv. C h a m p i o n P a r i s 1922. Contes
populaires de l a L o r r a i n e . A p p e n d i c e A.P. X X X X V I I . Vieweg. P a r i s 1886.
(52) « L e C a t h a r i s m e » pp. 122 e t suiv.
(53) O.c. p. L V e t suiv. L e t e r m e de provençal a le sens d ' o c c i t a n .