Vous êtes sur la page 1sur 110

By KLF J.

DROIT DES SOCIÉTÉS COMMERCIALES

Par Prof. MASIALA

INTRODUCTION

C'est par la loi n°10/002 du 11 février 2010 que le


parlement congolais a autorisé l'adhésion de la RDC à l'OHADA. Mais
c'est le 27 juin 2012 que le président de la république à signé
l'instrument d'adhésion qui a été réceptionné par le gouvernement
sénégalais le 13 février 2012.

Le droit de sociétés est l'un des domaines couvert par le droit de


l'OHADA. Et est régi par un à acte uniforme dit relatif aux droit des
sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique. Et
cet acte uniforme constitue le droit positif applicable en matière de
sociétés commerciales et groupement d'intérêt économique.

Cependant, le droit interne devient un droit résiduel qui ne s'applique


qu’en second lieu. Il y a là une abrogation automatique du droit
interne par rapport aux domaines couverts par le droit OHADA. Le
droit interne ne s'applique qu’en cas de silence du droit OHADA.

L'article 1er de cet acte dispose:

Le législateur OHADA a le plus innové dans ce domaine car les droits


de sociétés qui existaient avant étaient un droit archaïque.

p. 1
By KLF J.

PLAN

PARTIE 1. RÈGLES COMMUNES À TOUTES LES


FORMES DE SOCIÉTÉS COMMERCIALES

PARTIE 2. RÈGLES SPÉCIFIQUES À CHAQUE FORME


DE SOCIÉTÉS COMMERCIALES

p. 2
By KLF J.

PARTIE 1. DROITS COMMUNS DES SOCIÉTÉS


COMMERCIALES

Chapitre 1. La constitution d’une société commerciale


Section 1. Les conditions requises pour la constitution d'une
Société Commerciale

Paragraphe 1. Conditions de fond


L'on se demande si c'est un contrat ou une institution ?

L'analyse de la définition d'une Société Commerciale telle que donnée


par l'OHADA démontre que c'est un contrat. Cependant l'on confirme
d'une autre part son aspect institutionnel. Tel le cas concernant les
sociétés unipersonnelles.

A. Conditions du droit commun des contrats


Il y a 4 conditions: la capacité, le contentement, l'objet licite, la cause
licite

1. Le consentement: la constitution d'une société suppose l'accord de


volonté des toutes les personnes "associés" qui conviennent de
mettre en commun quelque chose en vue de partager les bénéfices
qui pourront en ressortir.

2. La capacité contractuelle: l’article 7 AUDSCGIE stipule que une


personne physique ou morale ne peut point être associée d'une

p. 3
By KLF J.

Société Commerciale lorsqu'elle est frappée d’interdiction,


d'incapacité ou d'incompatibilité prévue par une disposition légale ou
réglementaire.

Toutefois, La situation diffère selon que l'on a à faire dans un premier


cas à une société dans laquelle les associés ont la qualité de
commerçant et sont tenus solidairement et indéfiniment des dettes
sociales, ou encore dans un second cas, d'une société dans laquelle
les associés n'ont pas la qualité de commerçant et ne sont ténus des
dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports (leurs obligations
ne sont ni solidaires, ni indéfinies ou illimitées). Tel le cas des SARL.

Dans le premier cas, la capacité requise pour être associé c'est la


capacité commerciale.

N.b. le mineur non-émancipé de façon commerciale ne peut point


poser des actes commerciaux ni de lui-même, ni par représentation.

Dans le deuxième cas, la capacité requise c'est seulement celle civile.

N.b. Le mineur ici peut être émancipé, ou non émancipé mais


représenté.

3. L'objet licite

L’Article 19 AUSCGIE dit que toute société a un objet et cet objet est
constitué par l'activité que la société exploite. Cet objet doit être
spécifié dans le statut.

L’Article 20 du même acte stipule que toute société doit avoir un


objet licite.

C'est pour que la société ne puisse pas s'écarter de leur objet social
et de respecter l’ordre public, les bonnes mœurs ainsi que la loi pour
ne pas donc engager leur responsabilité.
p. 4
By KLF J.

En principe, l'objet est défini librement par les associés. (Principe de


la libre entreprise). Cependant, cette liberté est quand même limitée
dans certains cas compte tenu du fait qu’il y a certaines activités qui,
tout en demeurant licites sont réglementées par la loi. Tel le cas de la
Société d'assurances dont la loi veut qu'elle soit une société
Anonyme.

4. La cause

La cause doit, non seulement exister, mais aussi, être licite. Car
l'absence de cause peut entrainer nullité.

La cause est comprise comme la raison d'être, le pourquoi immédiat


de l'engagement des associés.

Cependant au delà de celles là, il y a d'autres conditions spécifiques

B. Conditions spécifiques aux contrats de sociétés


Article 4 de l'AUSCGIE stipule :

”la société commerciale est créée par deux ou plusieurs personnes


qui conviennent, par un contrat, d’affecter à une activité des biens en
numéraire ou en nature, ou en industrie, dans le but de partager ou de
profiter de l’économie qui peut en résulter. Les associés s’engagent à
contribuer aux pertes dans les conditions prévues par le présent Acte
uniforme.

La société commerciale est créée dans l’intérêt commun des


associés ”

L'on note donc de cet article comme première condition la pluralité


de la Société com., la prestation ou la mise en commun des apports,
la participation aux résultats. Et l'affectio sociétas qui est de façon
implicite signifié dans l’alinéa 2.
p. 5
By KLF J.

1. La pluralité des associés

La société commerciale doit être constituée de deux ou plusieurs


associés. Toutefois, une société peut être créée par une seule
personne. Tel le cas des sociétés Unipersonnelles où l'on a qu'un seul
associé dit ''associé unique''. (Article 5)

2. La prestation des apports

La Combinaison de l'article 4 et 37: il résulte de là que chaque


associé doit faire un apport et chaque associé est débiteur de ce qu'il
promet d'apporter à la société.

La loi distingue 3 types d'apports:

a. Les apports en numéraires: elle consiste dans la mise à la


disposition de la société d'une somme d'argents comme contribution
pour la constitution du capital social. S'agissant de ces apports en
numéraire, l'opération comprend deux phases à savoir:

La première phase: la phase de la souscription : elle est une


promesse d'engagement du montant à apporter.

La deuxième phase: la phase de libération : mettre à la disposition de


la société ce qui a été promis.

L'article 41 al. 2 de l'AUSCGIE prévoit que les apports en numéraires


doivent être libérés intégralement lors de la constitution de la société.
Sauf en ce qui concerne la société anonyme et la société par action
simplifiée pour lesquelles la loi exige la libération d'un quart au moins
de la valeur nominale des apports en numéraires. Les restes seront
libérés progressivement, soit par appel de fonds, soit par stipulation
statutaire et ce, d'ici trois ans après l'attribution du matricule.

Toutefois, quelque soit le cas, l'associé qui n'a pas libéré dans le délai
p. 6
By KLF J.

tout ou partie des sommes dues à la société sera débiteur des


intérêts de ces sommes à compter du jour où le versement aurait dû
être effectué. Cela n'est pas subordonné à une mise en demeure.

Que la société ait subi un préjudice ou non, automatiquement on paye


les intérêts.

b. Les apports en nature: ils consistent en la mise à la disposition de


la société com. d'un bien autre que de l'argent. On retient que l'apport
en nature peut être un bien meuble ou immeuble, corporel ou
incorporel. L'apport en nature doit être intégralement libéré lors de la
constitution de la société com. même pour les sociétés anonymes. Et
doit être évalué en argent pour savoir le nombre de parts ou d'actions
à attribuer à l'apporteur.

Dans certains cas, l'évaluation doit être faite par un commissaire aux
apports. Et ce, pour connaitre la valeur réelle de ce bien et réduire les
risques de surévaluation. Ces apports en nature peuvent être prestés
soit en propriété, soit en jouissance, ou encore en usufruit.

c. Les apports en industrie: consiste à mettre à la disposition de la


société soit son travail, sa technicité, son savoir faire, ses relations,
son expérience.

Cependant, la grande difficulté ici se situe à l'évaluation en argent de


cet apport. Ainsi, ce sont les associés eux-mêmes qui vont se mettre
d'accord pour résoudre ce cas.

Mais généralement, on donne à l'apporteur en industrie le même


nombre d'actions ou des parts sociales que l'apporteur en nature et
en numéraire qui a fait un nombre inférieur d'actions.

Il faut noter que l'apporteur en industrie revêt la qualité d’associé et


non de salarié (le salarié est sous un lien de subordination). Et aussi,
p. 7
By KLF J.

la rémunération d'un associé varie par rapport aux bénéfices. Mais


pour le salarié, elle est nette et ne varie pas.

N.b. il y a interdiction de distribuer des dividendes fictifs.

L'apport en industrie a nécessairement un caractère successif. Mais


l'apport en numéraire est instantané.

N.b. seuls les apports en numéraire et en nature sont considérés


comme des apports capitalisés. C'est-à-dire, c'est seulement eux
deux qui entrent dans la constitution du capital social. Car au
moment de la constitution de la société, le seul patrimoine dont
dispose la société c'est le capital. Hors si la société a des problèmes
avec ses créanciers, les créanciers ne peuvent que saisir les biens
saisissables.

3. La participation aux résultats

La participation au partage des bénéfices (ça fait penser à l'idée d'un


enrichissement) et à la réalisation de l'économie (renvoit plutôt à
éviter des dépenses).

Nb. le partage des bénéfices concerne tous les associés. Mais cela
ne signifie pas que le bénéficie est partagé de façon égalitaire ou en
tenant compte des apports de chacun.

Cependant, une clause qui priverait un ou plusieurs associés de


participer au bénéfice peut être insérée. Elle est dite ''clause léonine''
et, elle est réputée non-écrite et donc, sans effet légal.

Par rapport à la contribution aux pertes, de la même façon qu'on a


droit au partage du bénéfice, tout associé doit contribuer aux pertes
de la société. (Article 4)

Une clause qui exonérerait un ou plusieurs associés de la


p. 8
By KLF J.

contribution aux pertes serait aussi dite léonine et est réputée


non-écrite

4. l'affectio societatis

Cette condition se déduit de l’alinéa 2 de l’article 4. Il s'agit d'un


élément intentionnel désignant la volonté des parties ou associés de
créer et contribuer à la réussite de la société. Elle signifie aussi que
tous les associés doivent se considérer comme égaux. Mais, cette
égalité n'est pas par rapport au partage du bénéfice mais plutôt, au
niveau de la conduite des affaires de la société. Tous doivent
participer à la prise de décisions.

En cas de société unipersonnelle, l'affectio societatis est aussi tenu


en compte. Mais, il faut que l'associé unique puisse éviter la
confusion entre le patrimoine de la société et son patrimoine et aussi,
qu'il considère la société commerciale créée comme une personne
morale distincte de lui-même.

Paragraphe 2. Conditions de forme


Il y a : la rédaction des statuts, la publicité de l'écrit, et la déclaration
de régularité et de conformité au RCCM.

A. La rédaction des statuts


La rédaction d'un statut est imposée quand on veut exercer une
activité commerciale par création d’une société commerciale. Pour la
société pluripersonnelle, le statut est un contrat manifestant leur
accord de volontés ou consentement à mettre leur bien en commun
pour leurs intérêts (bénéfices et pertes).

N.b. pour une société unipersonnelle, le statut est l'acte de volonté


d'un seul individu.

p. 9
By KLF J.

Il faut noter que le statut représente aussi l'acte de création de la


société. Car, c'est à partir de la signature de statut ou adoption par
l'Assemblée constitutive que la société est constituée. Mais elle n'est
pas, en ce moment, encore opposable aux tiers car elle n'a pas
encore la personnalité morale.

Quelques règles en rapport avec le statut :

1. La forme du statut: elle est prévue par les dispositions nationales


ou internes. Cependant, en cas de silence dans les lois internes, on
recourt aux dispositions supplétives de l'OHADA.

Dans ce cas les fondateurs peuvent établir le statut soit par acte
notarié, soit par acte sous seing privé. Mais, au cas où il n'est pas
établi par un acte notarié, le statut doit après son établissement être
déposé au rang de minute d'un notaire avec la signature des
associés. Dans ce cas, on parle d'un acte authentifié. (Article 10
AUSCGIE)

Il faut savoir qu’une fois les statuts ont été signés, ils ne peuvent être
modifiés que en suivant les conditions prévues pour chaque forme de
société.

Le rapport entre les associés va être régi par les statuts. (Article 33
CCCLIII)

2. Le contenu des statuts: il y a certaines mentions qui sont


obligatoires (cf. Article 13).

Cependant, une question se pose: doit-on avoir un statut détaillé ou


développé ou bien avoir un statut simplifié ? Beaucoup y répondent
que le statut simplifié est préférable car le statut développé ou
détaillé entraînerait beaucoup de modifications à chaque
changement.
p. 10
By KLF J.

L'avantage de la forme simplifiée c'est la stabilité des statuts.

3. Les sanctions du défaut de statut ou de l'inobservation des règles


relatives aux statuts:

En cas d'absence de statut, la société ne saura pas acquérir la


personnalité morale. Car l'acquisition de la personnalité morale se
fait par l'immatriculation. Hors l'immatriculation au RCCM suppose la
présentation d'un certain nombre d'éléments dont le statut.

Une société sans personnalité morale peut fonctionner comme étant


une société de fait.

En cas de l'inobservation, il faut noter que la sanction ne sera pas


celle de nullité, mais elle sera juste la privation de la personnalité
morale. Toutefois, l'Acte uniforme prévoit des modalités de
régularisations. (Cf. Article 75)

L'action en régularisation se prescrit par trois ans à côté de cette


immatriculation. Il faut aussi noter que si l'omission ou inexactitude
des mentions obligatoires ont entraîné un préjudice quelconque, les
fondateurs engageront leur responsabilité.

B. La publicité de l'écrit
Certaines formalités de publicité sont prescrites et sont assorties des
sanctions en cas de non-respect. Le but est d'informer les tiers de la
création de la société. Mais aussi, permettre à ceux qui contractent
avec la société, d'en connaitre les structures et conditions de
fonctionnement.

Ces formalités sont: l'insertion d'un avis dans les journaux habiletés à
recevoir les annonces légales (le journal officiel), le dépôt d'actes ou
de pièces au greffe du Tribunal de commerce.

p. 11
By KLF J.

L'article 256 de l'acte uniforme stipule que les formalités peuvent


aussi être effectuées par voies électroniques.

Au cas où ces formalités ne sont pas remplies, y aurait-il des


sanctions? Si les formalités qui n'ont pas été remplies portent sur les
conditions de création de la société ou la modification de statut, cela
n'entraîne pas la nullité. Au contraire, on laisse un délai d'un mois à
compter de la mise en demeure leur adressée pour la régularisation.
Passer ce délai, toute personne intéressée peut demander à la
juridiction compétente de désigner un mandataire qui se chargera de
procéder à la régularisation de ces formalités. Et une copie de la
décision sera déposée au RCCM.

C. La déclaration de régularité et de conformité


Il s'agit d'une déclaration écrite qui sera déposée au RCCM par les
fondateurs ou les premiers dirigeants de la société.

Cette déclaration consiste à indiquer toutes les opérations qui ont été
effectuées en vue de constituer régulièrement la société. Et ensuite, à
affirmer aussi que cette constitution a été réalisée en conformité
avec les dispositions de l'acte uniforme.

L'absence de déclaration ou le non-dépôt de celle-ci entraine comme


sanction le rejet de la demande d'immatriculation.

Section 2. Acquisition et attributs de la personnalité morale


de la société

Paragraphe 1. Acquisition de la personnalité morale


C'est l'immatriculation au RCCM qui l'accorde. Cependant, combien

p. 12
By KLF J.

de temps cette personnalité morale dure t-elle ?

A. Immatriculation au RCCM
Article 29, 98 de l'AUSCGIE.

Les premiers dirigeants ont le devoir d'engager ces procédures.

Une question se pose concernant le délai pour solliciter


l'immatriculation. En analysant l'AUSCGIE, L'on comprend que celui-ci
ne le dit pas explicitement. Cependant, nous trouvons une réponse
dans l'AUDCG en son article 46 qui prévoit : « Les personnes morales
soumises par des dispositions légales à l’immatriculation doivent
demander leur immatriculation dans le mois de leur constitution,
auprès du greffe de la juridiction compétente ou de l’organe
compétent dans l’Etat Partie dans le ressort duquel est situé leur
siège social ou leur principal établissement.» (Donc de l'adoption du
statut et sa signature).

L'article 60 alinéa 2 de l'AUDCG prévoit que la société ne peut se


prévaloir de la personnalité juridique avant son immatriculation.

Nb. Une société ne peut pas se prévaloir de sa non-existence bien


qu'elle ne soit pas encore immatriculée. En d’autres termes, les
associés ne peuvent que s’en prévaloir et non les tiers. (Article 101 al.
2 AUSCGIE)

B. Durée de la personnalité morale de la société


Deux questions : celles du dies a quo et du dies ad quem.

C'est à partir de l'immatriculation pour le dies a quo.

Cette personnalité prend fin par rapport au terme fixé par les
associés dans le statut pour le dies ad quem. C'est une durée

p. 13
By KLF J.

statutaire. Sinon, ce terme ne peut pas dépasser 99 ans. C'est une


durée légale.

Dans le droit ancien, il y avait possibilité qu’une société existe pour


une durée indéterminée. Cette possibilité n'existe plus avec le droit
OHADA.

Toutefois, les associés peuvent modifier cette durée mais, pourvu


qu’elle ne dépasse pas 99 ans. Cela se fait conformément aux règles
ou dispositions prévues pour la modification des statuts.

Cependant, la société peut toutefois continuer à exister après 99 ans


à condition qu'elle sollicite une prorogation 1 an au moins avant
l'échéance du terme ou durée.

Au cas où les associés n'ont pas été consultés pour ne pas prendre
cette décision, tout associé peut solliciter la désignation d'un
mandataire ad hoc à fin que celui-ci soit chargé de provoquer la
consultation en cas de silence de la société. (Article 36 AUSCGIE)

C. Le Sort des engagements pris pour le compte de la


société avant son immatriculation
Il faut distinguer deux périodes avant l'immatriculation :

1. avant la constitution: ici ce sont les fondateurs qui engagent la


société

Nb. La loi prévoit que tous les actes pris par les fondateurs avant la
constitution de la société doivent être portés à la connaissance des
associés avant la signature des statuts. Tous ces actes et
engagements doivent être consignés dans un document dit "état des
actes et engagements accomplis pour le compte de la société en
formation". (Article 106 al. 2 AUSCGIE)
p. 14
By KLF J.

Ainsi, la société peut accepter de reprendre ces actes et


engagements accomplis avant la signature de statut, et par là, ces
actes seront réputé avoir été accompli par la société elle même. Et
donc la société assumera les obligations qui en découleront.

En deuxième lieu, la société peut refuser de reprendre ces actes.


Dans ces cas, ce sont les personnes qui les ont accomplis qui vont
assumer solidairement et indéfiniment la responsabilité des
obligations qui en découlent.

2. Pour les engagements pris par les premiers dirigeants sociaux


pour le compte de la société constituée mais non encore
immatriculée: ce sont soit tous les associés qui engagent leurs
responsabilités si et seulement si ses engagements pris ou actes
posés ont été faits en conformité avec le pouvoir leur accordé au
statut. Ou bien, si ces engagements ont été pris par les premiers
dirigeants sociaux pour le compte de la société mais pas en
conformité avec le pouvoir leur reconnu au statut, les associés
peuvent soit, après ténue de l’assemblée générale, accepter
d’engager leur responsabilité, tout comme ils peuvent refuser.

N.b. pour les sociétés sui font appel public à l’épargne, la


responsabilité des fondateurs peut être engagée par l’Etat, si les
associés refusent d’y répondre.

Paragraphe 2. Attribut de la personnalité morale de la


société
Elle va avoir d'abord une identité, un patrimoine propre, une capacité
juridique mais, elle peut aussi engager sa responsabilité.

A. Identité

p. 15
By KLF J.

L’identité d’une société comprend le nom, le domicile, la nationalité.

1. le nom: pour la société commerciale, le nom correspond à la


dénomination sociale (si y a liberté aux associés de donner un
nom à la société) par laquelle elle est désignée. Celle-ci doit
être mentionnée dans le statut.

Il y a raison sociale lorsque la société use des initiales des


noms des associés pour former le nom de la société.

N.b. Une fois que le nom est donné à une société, ce nom appartient
désormais au domaine public de l’Etat. D’où la nécessité de se
conformer à l’article 58 du CCCLI.

Son changement suppose le respect des dispositions prévues


pour la révision du statut.

La société doit faire figurer sa dénomination sociale sur tout les


actes et documents émanant d'elle et destinés aux tiers. Ceci
doit être suivi ou précédé de la forme de la société. Ex.
BRALIMA SA.

Elle doit aussi être suivie du capital social,

2. le domicile: il est constitué par le siège social de la société.


Article 23 AUSCGIE.

Cela permettra de déterminer le lieu où seront accomplis les


obligations sociales telles que les impôts, etc.

L'article 25 de l'AUSCGIE dispose que le siège social ne peut


pas être une simple domiciliation à une boite postale, il doit être
localisé par une adresse complète ou une indication
géographique précise.

p. 16
By KLF J.

Le siège social peut aussi être modifié suivant les modalités


prévues pour la modification des statuts et doit faire l'objet de
publicité légale pour son opposabilité aux tiers.

On se demande alors: si le transfert du siège social se fait dans


la même ville à un autre endroit, là, une simple décision du
dirigeant social suffit.

Par contre, si le transfert doit se faire vers une autre ville ou un


autre état, la décision peut recueillir l'unanimité des associés.
Car un tel changement a des conséquences graves telles que le
changement de nationalité entrainant le changement de
compétence territoriale. Voire même quand le transfert va en
dehors d'un Etat non-membre de l'OHADA.

3. la nationalité: lien juridique rattachant la personne à un Etat


juridiquement.

Ainsi, les mécanismes d'attribution de la nationalité pour les


personnes morale se fait généralement en retenant le critère du
siège social. Mais, il y a un autre critère, celui du contrôle c'est à
dire, par qui la société est elle contrôlée ? Ce critère de contrôle
se constate soit par rapport au capital social détenu
majoritairement, tout comme il peut se déterminer aussi par
rapport au nombre d'associés majoritaires dans la société (Cela
peut aussi se déterminer par rapport à la nationalité de ses
dirigeants majoritairement).

Il y a aussi le critère de l'incorporation dans lequel la société a la


nationalité du pays où elle a été enregistrée. Le critère du centre
d'exploitation, c'est-à-dire, la société a la nationalité du pays où se
trouve le centre d'exploitation.

p. 17
By KLF J.

Il faut retenir que le droit OHADA n'insiste pas et ne répond pas


expressément à la question de la nationalité des sociétés.

B. Le patrimoine
Ensemble de droits est obligations attachés à une personne. Il y a le
passif et l'actif.

La société dispose de l'autonomie du patrimoine. Son patrimoine est


distinct de celui des associés.

Nb. Le capital social est régit par le « principe de la fixité » il n'est pas
variable, il est intangible.

Mais, le patrimoine est variable selon que les bénéfices augmentent


ou que les dettes s'ajoutent. Toutefois, le capital social peut
connaitre aussi une réduction ou une augmentation suite aux
nouveaux apports (constituant le passif de ce capital) fait par les
associés.

N.b. le passif du capital social de la société est lié aux apports des
associés (ses apports ne varient pas).

N.b. Le capital social est composé des valeurs mobilières. En cas de


diminution ou augmentation cette valeur reste la même mais sa
représentation varie.

C. La capacité juridique
La capacité implique droits et obligations.

1. la Société commerciale a la capacité de jouissance

Cette jouissance connaît certaines limites et ces limites découlent du


principe de la spécialité juridique. Cette spécialité ce manifeste sous

p. 18
By KLF J.

trois volets.

- La spécialité juridique liée au but social: le partage des


bénéfices et la contribution à l’économie.

- La spécialité juridique lié au fait que la loi interdit à certaines


formes de société l’exploitation de certaines activités : interdit à
certaines formes de sociétés d’exercer une certaine forme
d’activités.

Par exemple : une société exerçant des activités bancaire ne


peut que être une S.A. il en est de même pour les sociétés
d’assurances.

- La spécialité juridique liée à l’objet social déterminé ou prévu


par les dispositions statutaires ou le statut : en principe les
associés, dans le statut, précisent l’objet social.

2. la Société commerciale a la capacité d’exercice

De part son caractère ou habit abstrait (car étant personne morale),


la société commerciale jouit de sa capacité d’exercice par l’entremise
ou le truchement de ses représentants.

D. La possibilité d’engager la responsabilité


Il faut avant tout distinguer la société in boni de la société en
difficulté.car les règles qui s’appliquent à l’établissement de la
responsabilité de l’une, sont distinctes de l’autre.

Les règles qui s’appliquent à l’établissement de la responsabilité


d’une société in bonis sont régies par l’AUSCGIE. Mais pour la société
en difficulté, elles sont régies par l’AUPCAP.

Une société in bonis est celle qui ne connait pas la situation de

p. 19
By KLF J.

cessation de payement.

Cependant, dans ce cours, il est question de responsabilité d’une


société in bonis.

1. La responsabilité civile d’une S.C : En droit OHADA, la


responsabilité civile d’une société commerciale peut avoir trois
origines : contractuel, délictuel, et quasi-délictuel.

La société commerciale engage sa responsabilité contractuelle


en cas de l’inexécution ou de l’exécution par mauvaise foi, voire
même l’exécution tardive.

Elle engage sa responsabilité civile délictuelle ou


quasi-délictuelle lorsque le comportement de ses représentants
est constitutif d’une faute qui cause un dommage.

2. La responsabilité pénale d’une S.C : il existe une controverse y


concernant. D’un coté, certains doctrinaires estiment que
l’adage « societas delinquere non potest » est toujours
d’actualité. Cette adage se fonde sur le fait que la société
commerciale ne possède pas mens rea, l’élément intentionnel
car la personne morale est une fiction juridique.

De l’autre coté, plusieurs doctrinaires estiment que la société


commerciale peut tout de même engager sa responsabilité
pénale par l’entremise de ses représentants.

Cependant, l’on note que le droit OHADA s’agrippe sur la


première idée sur la non-délinquance ou irresponsabilité pénale
de la personne morale.

Chapitre 2. Règles communes d'organisation et


fonctionnement des sociétés
p. 20
By KLF J.

Section 1. Les organes sociaux

Paragraphe 1. Les organes de délibération


Ils sont chargés de prendre des décisions concernant l'orientation
générale de la société. Cet organe de délibération est dit ''Assemblée
Générale''. Celui-ci a un rôle essentiellement interne, donc elle n'a pas
un rôle de représentation vis à vis des tiers.

L’Assemblée Générale regroupe, normalement, tous les associés.


Cependant, la loi reconnait aux associés un certain nombre de
prérogatives compte tenu du fait qu’ils sont fondateurs.

A. Prérogatives des associés


On peut résumer ces prérogatives en deux axes: prérogatives
politiques (extrapatrimoniaux) et prérogatives pécuniaires ou
patrimoniaux.

1. Les droits ou prérogatives politiques

* Les associés disposent en premier du droit à la prise de décisions


collectives par le mécanisme de vote;

* le droit d'être informés sur les affaires sociales ou encore le droit à


l'information. Ce droit s'exerce selon divers mécanismes mis en
place. Il y a:

a. Les documents sociaux doivent être mis à la disposition des


associés avant l'Assemblée Générale destinée à statuer sur les états
financiers de synthèse. Cette Assemblée se tient dans les six mois
qui suivent la clôture des exercices.

b. La procédure d'alerte: celle-ci permet à tout associé, dans une


société autre que celle par actions, de poser par écrit des questions
p. 21
By KLF J.

aux dirigeants sociaux lorsque l'associé constate un fait qui est de


nature à compromettre le bon fonctionnement de la société. Tout
associé a le droit d'utiliser ce droit d'alerte deux fois pendant
l'exercice (Article 157 AUSCGIE al. 1). Cette question est répondue
dans le délai de 15 jours en réservant une copie (question et réponse)
aux associés et au commissaire au compte (al. 2).

Cette possibilité d’alerte est aussi accordée au commissaire aux


comptes.

En cas de non réponse, l'associé peut saisir le juge compétent dans


le délai d'un an.

c. L'expertise de gestion (Article 159 à 160 AUSCGIE): les associés


peuvent le faire individuellement ou collectivement en demandant au
président de la juridiction compétente de designer un ou plusieurs
experts charger d'enquêter et de présenter un rapport sur une ou
plusieurs opérations de gestion.

Le frais à payer à ces experts désignés est à la charge de la société.

2. Droits pécuniaires et patrimoniaux

Il y a:

*Le droit aux bénéfices ;

*Le droit au boni de liquidation: En cas de dissolution de la société,


on désintéresse tous les associés et les sommes restantes sont
dites boni de liquidation et celles-ci doivent être partagées comme
bénéfice pour les associés ;

* le droit pour les associés de mobiliser ses droits sociaux (parts


sociales ou actions) soit par la cession, soit à travers le
nantissement.
p. 22
By KLF J.

B. Règles tendant à sauvegarder la qualité d'associé


Cette sauvegarde se réalise de deux manières : le droit de rester
associé, et le droit de ne pas voir ses engagements être augmentés
sans son consentement.

1. Le droit de rester associé : il se résume par l'interdiction d'évincer


ou d'exclure un associé contre son gré. L'associé reste associé
jusqu'à la dissolution de la société si cela lui plait.

Cependant, ce droit n'est pas absolue, il y a des cas qui se posent en


exceptions par exemple quand l'associé a un comportement
invivable. Pour son exclusion, cet associé doit être indemnisé
convenablement et préalablement. Ces cas sont rares.

2. Le droit de ne pas voir ses engagements être augmentés contre


son vouloir: ceci est une traduction en matière des sociétés de
l'article 33 du CCCLIII.

L'article 72 al. 2. AUSCGIE dit : « en aucun cas les engagements d'un
associé ne peuvent être augmentés sans le consentement de
celui-ci ».

Article 181 al. 3. AUSCGIE : « toutefois, la transformation d’une


société dans laquelle la responsabilité des associés est limitée à
leurs apports en une société dans laquelle la responsabilité des
associés est illimitée est décidée à l’unanimité des associés. Les
délibérations prises, en violation des dispositions du présent alinéa
sont nulles. »

Paragraphe 2. Les organes de gestion ou encore les


dirigeants sociaux
Il peut s'agir des gérants, d'administrateurs généraux, de président
p. 23
By KLF J.

directeur général. Le choix de l'appellation est laissé à la société.

Les dirigeants sociaux, ceux qui gèrent la société, protègent les


associés, représentent la société auprès des tiers.

Trois questions seront abordées ici: la désignation et cessation de la


fonction des dirigeants sociaux, leurs pouvoirs, et leurs droits.

A. Désignation et cessation de fonction des dirigeants sociaux

N.b. On peut avoir des dirigeants de droits ou encore des dirigeants


de fait.

Mais dans ce cadre, il s'agit des dirigeants de droit.

1. Désignation des D.S

Ils sont désignés en principes par les associés, mais dans certains
cas, ils les sont par le juge.

a. Désignation par les associés : après cela, leur nomination doit faire
objet de mesure de publicité par la publication au J.O et l'inscription
au RCCM.

On retient aussi que cela peut se faire soit directement dans le statut.
Dans ce cas, on parle de dirigeants statutaires. Elle peut se faire
aussi par un acte ultérieur.

Les associés qui désignent les dirigeants sont aussi libres de


déterminer la durée du mandat.

N.b. Cependant, dans les S.A avec conseil d'administration, le DG ou


PDG est désigné par les administrateurs tandis-que les
administrateurs sont désignés par les associés. C'est en quelque
sorte une désignation indirecte des dirigeants sociaux par les
associés.
p. 24
By KLF J.

b. Désignation juridictionnelle ou par le juge

Le juge peut intervenir lorsque cette prérogative n'a pas été exercée
par les associés, ou en cas de situation de crise pour assurer
momentanément la conduite des affaires sociales et permettre de
résoudre la crise que vit la société. Ce dirigeant de crise peut être soit
un administrateur provisoire ou un syndic. Le juge doit aussi
déterminer l'étendue de ses pouvoirs et de sa mission.

2. Cessation d'évolution des dirigeants sociaux

Elle peut être entrainée par :

- le décès ;

- l'arrivée du terme du mandat ;

- la démission ;

- la révocation ;

- la transformation de la société en une autre forme de société.


Article 184 : elle est automatique.

La cessation doit être publiée au J.O et inscrite au RCCM pour ainsi


remplir les formalités de publicité.

Cependant, quels sont les pouvoirs des dirigeants sociaux ?

B. Pouvoirs des dirigeants sociaux

Ils s’analysent sous deux axes: les pouvoirs internes des dirigeants
sociaux et ceux externes.

Rappelons que les organes de délibération, les associés ou encore


l’Assemblée générale n’a que de pouvoir interne.

p. 25
By KLF J.

1. Pouvoirs internes

Il s'agit des pouvoirs des dirigeants sociaux dans les rapports


internes de la société. Et donc, à l’égard des associés et de la société.

Article 123 AUSCGIE stipule:

"Dans les rapports entre associés et sous réserve des dispositions


spécifiques à chaque forme de société, les statuts peuvent limiter les
pouvoirs des organes de gestion, de direction et d'administration."

Trois observations se dégagent de là : le législateur n'a pas été


concret en disant que "dans les rapports entre associés". On a
l’impression que tous les dirigeants sont des associés alors que tous
les dirigeants sociaux ne sont pas nécessairement des associés. Il
fallait plutôt dire: '' dans le rapport entre d'une part les dirigeants
sociaux Et d'autre part les associés ''

Deuxièmement, la loi dit que "les pouvoirs des dirigeants sociaux


peuvent être limités". Donc le statut peut dire que les dirigeants
sociaux peuvent par exemple poser tel ou tel acte pour l’intérêt de la
société, mais ne peut aussi leur interdire de poser tel ou tel autre
acte. Ou encore que les dirigeants sociaux peuvent poser tel ou tel
acte qu'avec l'autorisation préalable de l'Assemblée générale.

En troisième lieu, ces limitations statutaires ne sont pas opposables


aux tiers de bonne foi. Elles ne sont opposables qu'à ceux de
mauvaise foi. Ou en d’autres termes, les restrictions des pouvoirs des
dirigeants prévues dans le statut ne sont opposables qu’aux
associés.

Tiers de mauvaise foi : tiers qui bien que connaissant la restriction du dirigeant
social a quand même accepté de contracter.

Tiers de bonne foi : tiers qui contracte par ignorance avec de la restriction posée
p. 26
By KLF J.

au dirigeant social.

N.b. par rapport à ce tiers de bonne foi, la société sera tenue, et donc
engagée. Mais pour le tiers de mauvaise foi, la société ne va pas
s’engager. Mais au niveau interne de la société, ce dirigeant qui est
allé au delà de son pouvoir sera sanctionné.

Cela ne suppose pas que les tiers sont censés connaitre ces
restrictions prévues dans le statut. Il faut le prouver par autres
mecanismes.

2. Pouvoirs externes des dirigeants sociaux

Ce sont ceux des dirigeants vis à vis des tiers.

Le principe ici est que le dirigeant sociaux vis à vis des tiers ont le
pouvoir le plus étendu, notamment celui d'engager la société sans
avoir à justifier d'un mandat spécial, même en posant des actes
autres que ceux de l'objet social de la société. Pourvu qu'ils agissent
dans l'intérêt de la société. Ce pouvoir étendu se justifie par le fait
que l'on vise la protection des tiers. D'où la doctrine, pour soutenir
cette justification, évoque la théorie de l'apparence. Car ils sont
présumés représenter la société.

Paragraphe 3. Les organes de contrôle et de surveillance

Bien entendu, les associés ont le droit de contrôler la gestion de la


société par les mécanismes prévus dans leurs prérogatives
politiques. Nonobstant cela, Il y est prévu pour un contrôle plus
efficace des organes spécifiques : le Commissaire au compte.

Il faut noter que leur nomination est obligatoire dans certaine forme
de société telle que les sociétés anonymes. Mais, dans les autres
formes de société, elle est facultative, et ne devient obligatoire que

p. 27
By KLF J.

dans l'exigence de certaines conditions bien spécifiées. Par exemple


quand on atteint un certain chiffre d’affaire, elle devient obligatoire.

Mais, comment devient t’on commissaire au compte ? Et quelles


missions remplit-il ?

A. Les règles prévues pour l'accès à la profession de commissaire au


compte

Cette profession n'est exercée que par les personnes physiques, ou


bien par des personnes morales mais constituées que par des
personnes physiques.

Il faut aussi noter que le commissaire au compte doit être un


professionnel des chiffres. Ces professionnels sont désignés parmi
les experts comptables inscrits au tableau de l'ordre national des
experts comptables

B. Les missions du Commissaire au compte

Le C.C est compétent pour vérifier la gestion de la société chaque


fois qu'il l'estime opportun et nécessaire. Et chaque fois ou à l'issue
de tout contrôle, il doit établir un rapport général de cette mission et
ce rapport sera adressé à l'Assemblée générale des associés et une
copie sera déposée au greffe du tribunal de commerce.

La loi impose au dirigeants sociaux d'adresser au commissaire au


compte une copie de ses états financiers de synthèses au moins 45
jours avant la tenue de l'Assemblée générale qui devra statuer sur les
états financiers de synthèse ainsi que le rapport de gestion. Et ce, à la
fin de la clôture de l’exercice annuelle (pendant les six mois
précédents).

Le commissaire aux comptes a l'obligation de déclencher la

p. 28
By KLF J.

procédure d'alerte chaque fois qu'il constate un fait de nature à


compromettre la bonne marche de la société.

Dans leur réponse écrite, les dirigeants sociaux donnent les mesures
prises pour remédier à la situation. Cependant, si le commissaire aux
comptes constate que ces mesures prises ne sont pas efficaces, il
ferra un rapport spécial qui sera présenté aux associés. Il en est de
même aussi dans le cas où les dirigeants sociaux ne répondaient pas
à cette procédure d’alerte.

Section 2. Responsabilité des dirigeants sociaux


Cette responsabilité peut être civile ou pénale.

Paragraphe 1. La responsabilité civile des dirigeants sociaux

A. Responsabilité civile des dirigeants d'une société in bonis

1. Les causes de la responsabilité civile des dirigeants sociaux

- Ils les engagent en cas de non-respect ou ignorance des


dispositions légales et réglementaires applicables aux sociétés
commerciales ;

- En cas de violation des statuts. Par exemple par rapport aux


limitations de leurs pouvoirs ;

- En cas de faute de gestion dommageable pour la société ;

- Elle peut aussi résulter d'un déficit de compétence (lorsque le


dirigeant est incompétent) ou encore un déficit de loyauté, ou
de diligence dans la conduite de la société et qui entraine un
dommage à la société.

N.b. La responsabilité civile est individuelle. Mais, il peut arriver qu’un

p. 29
By KLF J.

acte dommageable émane du fait des plusieurs associés. Il s'agit là


d'une responsabilité solidaire ou collective par exception. Pour ce qui
est de la réparation, le juge tiendra compte, dans ce cas, du degré de
participation de chacun.

Ainsi, lorsque l’un des dirigeants est poursuivi pour répondre


solidairement des leurs actes, s’il est condamné aux dommages
intérêts et qu’il s’exécute, il peut par la suite exercer une action
récursoire contre les autres dirigeants fautifs.

3. Mise en ouvre de l'action en responsabilité civile

Comment exercer cette action ?

Il faut distinguer ici selon qu’il s’agit soit d’une responsabilité civile
engagée à l’égard des associés ou d’un associé ou de la société
(rapports internes), ou de celle à l’égard des tiers (rapports externes).

a. Responsabilité des dirigeants à l'égard de la société ou des


associés.

On procède ici par l'action sociale. C'est une action en réparation du


dommage subi par la société. Mais qui exerce cette action? Ce sont
les dirigeants sociaux en principe qui doivent exercer cette action
contre les dirigeants sociaux devant le tribunal compétent. Il s'agit là
d'une action dite ‘’UT UNIVERSI’’ (action sociale d’un ou plusieurs
dirigeants contre un ou plusieurs autres dirigeants de la même
société). Cependant, en cas de carence ou défaillance de la part des
dirigeants sociaux, défaillance constatée par une mise en demeure
faite aux dirigeants sociaux par les associés pour les pousser à saisir
le juge, la loi prévoit un mécanisme supplétif. Ce mécanisme permet
alors à un ou plusieurs associés d'intenter l'action. Ainsi elle sera dite
action ‘’UT SINGULI’’.

p. 30
By KLF J.

Mais, s’il s'agit de la réparation du préjudice subi par un associé ou


plusieurs associés suite à la faute d’un ou plusieurs dirigeants, cette
action sera exercée par la ou les victimes et sera qualifiée d' ’’action
Individuelle’’.

Article 162 de l'AUSCGIE :’’l’action individuelle est l’action en réparation du


préjudice subi par un tiers ou par un associé lorsque celui-ci subit un préjudice
distinct du préjudice subi par la société, du fait de la faute commise
individuellement ou collectivement par les dirigeants sociaux dans l’exercice de
leurs fonctions.

Cette action est intentée par celui qui subit le préjudice.’’

b. Responsabilité des dirigeants à l'égard des tiers

L'article 161 AUSCGIE dispose: ‘’sans préjudice de la responsabilité


éventuelle de la société, chaque dirigeant social est responsable des fautes qu’il
aura commise dans sa gestion et qui auront causé préjudice à un tiers.
Toutefois, la société peut aussi y répondre.’’

Cette responsabilité peut être aussi collective dans le cas prévu


ci-haut. Cette action est exercée par le tiers.

3. Prescription de l'action en responsabilité civile

Cette action à responsabilité civile individuelle ou sociale du fait d'un


dirigeant social se prescrit par 3 ans à compter du jour du fait
dommageable ou de sa révélation. Mais, cette prescription sera
relevée à dix ans lorsque ce fait est constitutif de crime.

B. Responsabilité civile des dirigeants sociaux d'une société en


difficulté

Si les difficultés dont subies la société résulte d’une faute de gestion


d’un ou des plusieurs dirigeants sociaux, ce derniers peuvent
s’exposer à une action en comblement du passif ou encore à d’autres
p. 31
By KLF J.

sanctions.

1. L'action en comblement du passif ou action en responsabilité pour


insuffisance d'actif

Article 183 de l'AUPCAP dispose: ‘’ Lorsque le redressement judiciaire ou la


liquidation des biens d'une personne morale fait apparaître une insuffisance
d'actif, la juridiction compétente peut, en cas de faute de gestion ayant contribué
à cette insuffisance d'actif, décider, à la requête du syndic, du ministère public ou
de deux contrôleurs dans les conditions de l'article 72 alinéa 2 ci-dessus, ou
même d'office, que les dettes de la personne morale sont supportées en tout ou
en partie, avec ou sans solidarité, par tous les dirigeants ou certains d'entre eux.

Cette disposition est également applicable dans le cas où un dirigeant retiré a


continué d'intervenir dans la gestion sociale comme dirigeant de fait, même si le
retrait a fait l'objet de publicité, ou encore lorsque la situation ayant abouti à
l'insuffisance d'actif a été créée alors que le dirigeant retiré se trouvait encore en
fonction.

L'assignation du syndic ou celle des contrôleurs, ou la requête du ministère


public, doit être signifiée à chaque dirigeant mis en cause huit (08) jours au
moins avant l'audience. Lorsque la juridiction compétente se saisit d'office, le
président les fait convoquer, par signification d'huissier de justice ou notification
par tout moyen permettant d'établir la réception effective par le destinataire, à la
diligence du greffier, dans les mêmes délais.

La juridiction compétente statue dans de brefs délais, après avoir entendu le


juge-commissaire en son rapport et les dirigeants en audience non publique.’’

C’est donc lorsque le redressement judiciaire ou la liquidation des


biens fait apparaitre une insuffisance d’actif (le passif devient
supérieur à l’actif) causée par une faute de gestion de un ou plusieurs
associés que l’on procède par cette action en comblement du passif.
Dans ce cas, le juge saisi peut décider que les dettes de cette société
soient supportées en tout ou partie par ce ou ces dirigeants fautifs.

p. 32
By KLF J.

Qui peut exercer cette action ? L’article sus-évoqué donne déjà la


réponse à la question de savoir qui peut exercer cette action. C'est
donc soit le syndic, le ministère public, deux contrôleurs, la saisine
d'office de la juridiction compétente.

∆∆∆∆∆∆WARNING EXPLICATION Vocal 8. 22èmeminutes!!!

Pour que cette action puisse aboutir, trois conditions sont


nécessaires: la preuve de la faute des dirigeants, les dommages il
s'agit ici de l'insuffisance d'actif (le passif est supérieure à l'actif), et
enfin le lien de causalité.

2. Autres sanctions

Le dirigeant peut s'exposer aussi à une autre sanction telle que


l'action en extension de la procédure ouverte à l'encontre de la
société (article 189 AUPCAP). Quand le redressement n’est plus
possible et que l’on procède à la liquidation des biens de la société,
on peut donc étendre cette liquidation jusqu’aux biens propres de ce
dirigeant.

Le dirigeant risque aussi des sanctions professionnelles (articles 196


jusqu’à 203 AUPCAP). Le juge peut prononcer la faillite personnelle
de ce dirigeant fautif mais pour une durée située entre 6 mois et 10
ans.

cette faillite personnelle prononcée à l’encontre de ce dirigeant fautif


peut entraîner certaines conséquences à l'égard de ce dirigeant qui
en est à l'origine telles que: la privation du droit de vote dans les
assemblées générales de cette société qui a fait l’objet d’une
procédure collective (redressement judiciaire ou liquidation des
biens), l'interdiction générale de faire le commerce, et notamment
l'interdiction de diriger ou d'administrer ou gérer une entreprise

p. 33
By KLF J.

commerciale, il ne sera ni électeur ni éligible s'agissant des fonctions


publiques, il peut aussi être condamné à une interdiction d'exercer
toute fonction administrative, judiciaire ou de représentation
professionnelle.

Paragraphe 2. Responsabilité pénale des dirigeants sociaux.

Cette responsabilité est aussi individuelle et non collective.

On analysera ici trois points : les principes généraux, les infractions


spécifiques prévues par cet acte uniforme, et enfin le régime
répressif.

A. Les principes généraux sur la responsabilité pénale des dirigeants


sociaux

L'on note premièrement que, entant que chef de la société ou


entreprise, le dirigeant peut être pénalement responsable du fait de
son préposé (c’est une particularité du droit pénal des affaires car en
principe on ne peut être pénalement responsable que de son propre
fait). Mais, le chef d'entreprise peut s'exonérer de cette responsabilité
pénale du fait de son préposé.

De ce fait, deux mécanismes sont donc prévus pour permettre cette


exonération :

- la preuve de l'absence de faute personnelle ; et

- la délégation de pouvoirs (dans ce cas, le responsable sera le


délégataire par rapport aux préposés qui sont sous sa
responsabilité). Toutefois, la délégation n'est pas toujours
expresse, elle peut être implicite.

B. Infractions spécifiques prévues par l'AUSCGIE

p. 34
By KLF J.

Ces infractions sont regroupées en tenant compte des différentes


phases de vie de la société. D'où il y a : des infractions pouvant être
commises à l'occasion de la constitution de la société (le cas par
exemple de la tromperie de la valeur réelle d’un apport en nature), à
l'occasion de la gérance (c’est le cas par exemple de l’infraction de
distribution des dividendes fictifs), à l'occasion de la modification du
capital social (notamment pour des S.A, mais aussi de l’émission
d’actions sans que on ait rempli les formalités préalables de manière
régulière), par rapport au contrôle de la société (la non- convocation
du commissaire aux comptes lors de l’Assemblée générale), au
niveau aussi de la dissolution de la société (par exemple pour la
non-convocation de l’Assemblée générale sur la dissolution anticipée
de la société suite à la réduction du capital social à un niveau en
dessous du minimum ou que l’actif est inferieur au seuil critique), par
rapport à la liquidation ( par exemple le fait pour le liquidateur de ne
pas remplir dans le délai légaux les formalités de publicité de sa
désignation).

Outre ces infractions, d'autres sont prévues dans l'AUPCAP. De ce


fait, les articles 226 et suivants de cet acte les prévoient. Il y a la
banqueroute et certaines autres infractions assimilées à ça.

C. Le régime répressif

Le droit pénal des affaires est construit autour de la complémentarité


entre le droit pénal communautaire et celui national de chaque état
membre. Il y a donc comme un éclatement de la compétence
législative pénale entre les législateurs internes et ceux
communautaires. Article 5 al. 2 du traité de l'OHADA.

Le droit communautaire laisse aux États membres les sanctions des


infractions prévues par les actes uniformes.

p. 35
By KLF J.

Ce même principe est aussi prévu à l'article 226 AUPCAP.

Ainsi donc, le législateur communautaire n'a que le pouvoir de


déterminer les comportements prohibés.

Seuls quelques pays prévoient des sanctions : le Sénégal, le


Cameroun, la RCA, le Bénin, la République du Congo, le Gabon, la
Guinée, le Niger, et le Tchad.

Il est vrai que chez nous il existe un projet de loi déjà déposé au
niveau du parlement depuis 2014 mais, jusque là pas de suite.

N.b. Cependant la CNO a trouvé un petit palliatif pour éviter l'impunité


absolue des auteurs de ces infractions, l'on applique donc la sanction
dite ‘’passe-partout‘’ qui découle du décret-loi du 6 août 1922.

Ce décret-loi prévoit ceci: ‘’les contraventions aux décrets, ordonnances,


arrêtés, règlements d’administrations intérieures et de police à l’égard desquels
la loi ne détermine pas de peines particulières seront punies d’une servitude
pénale de deux mois au maximum et d’une amende n’excédant pas 2000fc.’’

Chapitre 3. Dynamique des sociétés

Il y a trois points qui seront exploités:

Les règles générales de modifications des statuts, les liens de droit


en entre les sociétés et enfin les opérations de restructuration
sociétaire.

Section 1. Les règles de modification des statuts


L'article 72AUSCGIE prévoit : ‘’les statuts peuvent être modifiés dans les

p. 36
By KLF J.

conditions prévues pour chaque forme de société.’’

Et donc, la modification des statuts obéit aux règles spécifiques


prévues pour chaque type de société.

Cependant, il existe quand même des principes communs en la


matière pour toutes les formes de sociétés.

On aborde en premier les principes communs de modification des


statuts, et en deuxième lieu les modifications portant atteinte au
capital social.

Paragraphe 1. Principes communs de modification des statuts

Ces principes sont :

 On retient en premier que peu importe la forme de la société, la


modification des statuts exige un acte notarié ou bien tout
autre acte offrant les mêmes garanties d'authenticité. Sauf
dispositions nationales contraire ;

Article 10 AUSCGIE : ‘’ sauf dispositions nationales contraires, les statuts


sont établis par un acte notarié ou par tout acte offrant des garanties
d’authenticité dans l’Etat du siège de la société déposé avec reconnaissance
d’écritures et de signatures par toutes les parties au rang des minutes d’un
notaire. Ils ne peuvent être modifiés qu’en la même forme.’’

 Deuxièmement, la dénomination sociale, l'objet social, le siège


social, la durée conventionnelle de la société, le capital social,
tous ces éléments peuvent être modifiés mais en suivant les
conditions de modification des statuts telles que prévues pour
chaque forme de société commerciale ;

 L’article 72 al. 2 AUSCGIE prévoit : ‘’ en aucun cas, les engagements


d’un associé ne peuvent être augmentés sans le consentement de

p. 37
By KLF J.

celui-ci.’’

Ce qui revient à dire que la modification des statuts ne peut


entraîner comme effet l'augmentation des engagements d'un
associé sans son consentement (ceci est encore une
transposition de l’article 33 CCCLIII). C’est pour cette raison
aussi que le législateur communautaire veut que la
modification de la forme d’une société à responsabilité limitée
vers celle à responsabilité illimitée puisse se faire avec le
consentement de tous les associés ;

 la modification des statuts doit faire objet de certaines


mesures de publicité telle que l’inscription au RCCM et ce, pour
trois raisons dont notamment : Cela permet d’informer les tiers
mais aussi, elle permet de mieux garantir la conservation de
l'acte de modification, et pour permettre aux organes
compétents d'exercer un contrôle sur la régularité de cette
modification ;

 si la modification a touché à un des éléments qui figuraient


obligatoirement dans l'avis inséré au J.O lors de la constitution
de la société, il faut un autre avis qui doit être inséré au J.O.

Paragraphe 2. Modification des statuts portant atteinte au capital


social

Le législateur OHADA pose le principe de la fixité du capital social ou


encore l’intangibilité.

Article 67 AUSCGIE : ‘’ le capital social est fixe. Toutefois, il peut être


augmenté ou réduit, pour chaque forme de société, dans les conditions prévues
par le présent acte uniforme pour la modification des statuts.

Par dérogation au premier alinéa, le capital social peut être variable dans les

p. 38
By KLF J.

conditions prévues aux articles 269-1 et suivants ci-après. ‘’

Mais ce principe est assorti de deux grandes dérogations: la première


c'est que le capital peut être variable dans les conditions qui sont
prévues par l’acte uniforme (article 269 : ‘’il peut être stipulé dans les
statuts des SA ne faisant pas appel public à l’épargne et des SAS que le capital
sociale est susceptible soit d’augmentation par des versements successifs des
associés ou l’admission d’associés nouveaux, soit de diminution par la reprise
totale ou partielle des apports effectués. Les sociétés dont les statuts ne
contiennent pas des telles clauses sont soumises, indépendamment des règles
qui leur sont propres, aux dispositions du présent livre).

Ainsi dit, les sociétés anonymes ne faisant pas appel à l'épargne et


les sociétés par actions simplifiées peuvent stipuler dans les
dispositions de leurs statuts que leur capital social est variable soit
par augmentation, soit par réduction. Dans ce cas, on ne mentionne
pas le capital social dans le statut, mais plutôt le montant en
dessous duquel le capital ne peut pas descendre. Il y a là principe de
la porte ouverte ou variabilité du capital social. D’où, la diminution (ou
l’augmentation) du capital social dans ces deux formes de sociétés
n’entrainera pas modifications du statut si et seulement si la
diminution ne va pas en dessous du montant fixé dans le statut.

Cependant, Le capital social peut toutefois subir une augmentation


ou diminution hormis les dérogations sus évoquées, soit dans le cas
des nouveaux apports ou dans l'accumulation des pertes. On doit
aussi modifier le statut par ce fait.

Article 269-2 AUSCGIE : ‘’si la société use de la faculté accordée par l’article
269-1 ci-dessus, cette circonstance doit être mentionnée dans tous les actes et
documents émanant de la société et destinés aux tiers par l’addition à la forme
sociale des mots « à capital variable »’’

Section 2. Liens de droit entre sociétés


p. 39
By KLF J.

Deux ou plusieurs sociétés peuvent entretenir un certain nombre de


lien entre elles. Cela peut se faire soit sous forme des groupes de
sociétés, ou encore par le mécanisme de la participation d’une
société dans le capital d’une société, tout comme cela peut se faire
par le mécanisme de société mère et filiale.

Paragraphe 1. Les groupes de sociétés

D’après le législateur communautaire, c'est un ensemble de sociétés


unies entre elles par des liens et permettant à l'une d’entre elles de
contrôler les autres. C'est une entité économique, il n'est pas
immatriculé comme tel au RCCM. Il ne possède pas réellement une
existence juridique.

Deux critères permettent de reconnaître ces types de société:

 l'existence de plusieurs sociétés indépendantes et disposant


d'une personnalité juridique. Elles peuvent se réunir pour
dominer un secteur économique par exemple. Ces sociétés
peuvent avoir des formes juridiques différentes et peuvent
appartenir à des secteurs différents ou encore des objets
sociaux distincts (il peut s'agir des secteurs d'activités
complémentaires) ;

 Il faut aussi que l'une des sociétés puisse contrôler toutes les
autres (critère de contrôle), elle s'apprécie par rapport au droit
de vote de façon que celle-ci a plus d'influence que les autres.

N.b. ce groupe n’a pas de personnalité juridique, c’est une réalité


économique, il n’existe pas juridiquement.

Paragraphe 2. La participation d'une société au capital d'une autre


société

p. 40
By KLF J.

Article 176 AUSCGIE : ‘’lorsqu’une société possède dans une autre société
une fraction de capital égale ou supérieure à dix pourcent (10%), la première est
considérée, pour l’application du présent acte uniforme, comme ayant une
participation dans la seconde. ’’

Une société qui devient associée d'une autre société. Une société A
qui possède des titres dans une société B.

D'après l'acte uniforme pour qu'on parle de participation, il faut que la


société participant dans l’autre société détienne au minimum 10% du
capital social de cette société à laquelle elle participe. Le contraire
suppose que ça soit tout simplement un groupe des sociétés.

Cependant, l’acte uniforme ne fixe pas de façon expresse le plafond


de cette participation. Mais, le mélange de l'article 176 et 179
AUSCGIE laisse entendre que ce minimum va de 10% à 50 % (donc
cette participation doit représenter 10 à 50% du capital social de la
société dans laquelle elle participe. Lorsque c'est supérieur à 50% là,
nous ne sommes plus dans une participation, mais plutôt dans une
société mère et filiale.

Paragraphe 3. La société mère et filiale

L'article 179 de l'acte uniforme dispose que : ‘’une société est société
mère d’une autre quand elle possède dans la seconde plus de la moitié du
capital.

La seconde est la filiale de la première. ‘’

La société mère est associée mais, associée majoritaire.

NB. Une filiale est une société à part entière alors que les succursales
n'ont pas de personnalité juridique ce n'est qu'une implantation dans
plusieurs points mais d'une même société.

p. 41
By KLF J.

N.b. La société filiale est distincte de celle mère car elle possède de
la personnalité morale et jouit de ses attributs.

Il arrive aussi que deux sociétés aient une filiale commune. Donc les
deux seront considérées comme sociétés mère. Dans ce cas, le
critère change d'où les deux sociétés mères doivent avoir une
participation financière suffisante pour qu'aucune décision financière
ne soit prise sans l'accord de l'une et de l'autre. Ensuite, il faut aussi
que chacune d'elles participent à la gestion de la filiale commune.
Donc, elles doivent être des associées actives et non passives.

Section 3. Les restructurations des sociétés


La restructuration suppose une opération consistant à toucher ou à
revoir l'organisation de la société pour tenir compte de certaines
impératives. Par exemple en période de crise, quand on fait face à un
concurrent fort.

Cependant, il existe plusieurs techniques de restructuration. On peut


les classer en deux catégories d'après l'acte uniforme.

Il y a : les restructurations n'entrainant pas la perte de la personnalité


juridique, et les restructurations entrainant la perte de la personnalité
juridique donc elles sont dissoutes.

Paragraphe 1. Opérations n'entrainant pas la perte de la personnalité


juridique.

L'acte uniforme prévoit deux techniques: la transformation de la


société, et l'apport partiel d'actifs.

A. La transformation de la société

p. 42
By KLF J.

Ce n'est rien d'autre que l'opération entrainant le changement de la


forme juridique d'une société sans perte de la personnalité juridique.

Cependant, l’on observe premièrement que si les associés prennent


la décision de changer la forme juridique vers une autre forme
juridique non reconnue par l'acte uniforme, cette société perd sa
personnalité juridique. Elle est considérée comme une société en
participation. La société en participation est celle qui n'a pas de
personnalité juridique par le choix des associés.

Deuxièmement, cette transformation, pour qu’elle soit régulière, doit


impliquer la modification des statuts pour se conformer au
changement de forme. On optera pour les règles de modification des
statuts qui sont propres à la forme de société à transformer.

Et aussi, puisqu'il s'agit de la transformation de forme, la décision de


modification de statut doit être prise par les associés à l'Assemblée
générale.

Et la quatrième observation c'est que la transformation met fin aux


pouvoirs des dirigeants en place. (article 184) cependant si l'un des
dirigeants prouve que la transformation n'a été réalisée que dans le
but de chercher à mettre fin à son mandat, Il peut aller en justice pour
réparation de préjudice. (C'est un abus de droit).

N.b. si la forme nouvelle de cette société nécessite la présence d’un


commissaire aux comptes, celui-ci reste et continue son mandat.

La cinquième observation, pour que cette transformation intervenue


soit opposable aux tiers, il faut les mesures de publicité.

Mais aussi, aucune transformation ne peut être faite sans l'accord de


tous les associés si celle ci concerne la transformation d'une société
vers une forme qui entraine l'augmentation des obligations des
p. 43
By KLF J.

associés. (De la responsabilité limitée à celle Anonyme). Donc cela


requiert l’unanimité.

B. L'apport partiel d'actifs

L'article 195 AUSCGIE : ‘’ l’apport partiel d’actif est l'opération par laquelle
une société fait apport d'une branche autonome d'activité à une société
préexistante ou à créer. La société apporteuse ne disparait du fait de cet apport.
L’apport partiel d’actif est soumis au régime de scission ’’

La première conséquence est que la société qui est bénéficiaire doit


émettre des titres au profit de la société qui fait apport partiel. Et
donc, cette société devient associée après son apport. Mais elle
garde sa personnalité juridique.

Cet apport de branche autonome sera considéré comme étant un


apport en nature.

N.b. La société ne transfère pas tout son patrimoine, mais une partie.
C'est un transfert partiel.

Cette opération entraîne une modification de statuts et du capital


social de la société (s'il s'agit d'une société qui existait déjà).

Cette décision est prise dans l'Assemblée générale.

Paragraphe 2. Opérations entrainent la perte de la personnalité


juridique

L'acte uniforme prévoit la scission et la fusion.

A. La fusion

C'est celle par laquelle deux ou plusieurs sociétés se réunissent pour


n'en former qu'une seule. Soit par création d'une société nouvelle, soit
par absorption des autres par l'une d'elles.

p. 44
By KLF J.

La fusion par création suppose que toutes les sociétés qui vont etre
fusionnées disparaissent. Et leurs patrimoines vont permettre de
créer une société nouvelle. Elle est dite aussi fusion réunion ou fusion
combinaison.

NB. Ici les sociétés vont céder la totalité de leur patrimoine.


Contrairement à l'apport partiel d'actif.

La fusion par absorption suppose que l'une des sociétés est


absorbée par l'autre société.

B. La scission

Cella par laquelle l'ensemble du patrimoine d'une société est


transmis non pas à une société mais, à plusieurs sociétés (existante
ou à créer).

En conséquence, la société scindée disparaît, elle est dissoute.

Cependant, quelques observations se dégagent :

La première observation c'est que ces opérations (fusion ou scission)


peuvent intervenir entre sociétés des formes différentes. Elles
peuvent aussi concerner deux sociétés dont les sièges sociaux se
trouvent dans des pays différents à condition qu’ils soient États
membres de l'OHADA.

Cependant qu'en est-il si l'une des sociétés a son siège social dans
un pays non-membres de l'OHADA.

Autre observation c'est que l’on se trouve en face d'une dissolution


qui n'entraine pas liquidation.

Noter aussi que les associés des sociétés qui disparaissent


deviennent ou acquiert la qualité d’associés des sociétés

p. 45
By KLF J.

bénéficiaires.

Les contrats de travail en cours au moment où intervient ces


opérations, sont maintenues.

Article 80 du code de travail : ‘’ Lorsqu'il y a substitution d'employeur,


notamment par cession, succession, fusion, transformation de fonds, mise en
société, tous les contrats de travail en cours au jour de la substitution subsistent
entre le nouvel employeur et le personnel.

Sauf cas de force majeure, la cessation de l'activité de l'entreprise ou de


l'établissement ne dispense pas l'employeur de respecter les règles prévues en
matière de résiliation des contrats.

La faillite et la liquidation judiciaire ne sont pas considérées comme des cas de


force majeure’’

N.b. Ces opérations entrainent aussi que les fonctions de dirigeants


prennent fin de facto. Et même les fonctions de commissaire aux
comptes de la société absorbée prennent fin.

La fusion ou la scission ne prendra effet qu'à partie de la date


d'immatriculation au RCCM de la société bénéficiaire en cas de
création d'une société nouvelle, ou à la date de la dernière assemblée
générale ayant approuvé l'opération si la société bénéficiaire est une
société préexistante, sauf si le contrat prévoit, une autre date. En cas
de création d'une société nouvelle, celle-ci doit être constituée en
respectant les règles propres à la forme de société choisie.

Chapitre 4. Règles communes de dissolution de la


société
La dissolution d'une société commerciale découle d'une décision
prise soit par les associés, soit par les juges, décision à partir de
laquelle les juges ou les associés mettent fin à la vie d’une société.
p. 46
By KLF J.

Les associés mettent fin à la vie de la société alors que les juges
constatent la mort de la société.

La dissolution est considérée comme l'acte consacrant la mort ou


mettant fin à l'existence d'une société commerciale.

Il y aura d'une part les règles générales de la dissolution d'une société


commerciale, et d'autre part les effets de la dissolution.

Section 1. Causes communes de dissolution d'une société


commerciale
En droit OHADA, il existe généralement trois types de causes de
dissolution d'une société commerciale.

Il y a : des causes dites objectives, subjectives, et des causes liées


aux stipulations statutaires.

Paragraphe 1. Les causes objectives de dissolution d'une S. C

Il en existe 4: l'expiration du terme convenu, la réalisation ou


l'extinction de l'objet social, la fusion et la scission, et aussi la
concentration de toutes les parts sociales ou les actions entre les
mains d'un seul associé (dans le cadre d'une SNC ou SCS)

A. l'expiration du terme convenu

La société est dissoute de plein droit à l'échéance du terme convenu.

Car en principe, la durée de vie doit être précisée dans le statut. Dans
le cas contraire c'est la durée légale qui s'applique à cette société.
(Soit 99 ans). Il n'y a dissolution qu'à condition que les associés ne
puissent pas proroger la durée de vie de leur société.

B. La réalisation ou l'extinction de l'objet social

p. 47
By KLF J.

Toute société commerciale doit avoir un objet social bien déterminé


et bien décrit dans le statut. Cet objet est le synonyme de l'activité
commerciale de cette Société. Sa réalisation suppose donc
l'accomplissement de la mission pour laquelle la société a été créée.
Mais aussi, si la société n'a pas pu ou est dans l’impossibilité
d’atteindre la mission de sa création (en cas de guerre par exemple),
là il y a extinction de l’objet social.

Mais, généralement, les sociétés commerciales n’atteignent pas la


réalisation de leurs objets. Mais aussi, dans le cas où elles les
atteignaient, elles peuvent par la suite changer d’objets et donc,
continuer à exister.

Article 200 AUSCGIE :’’ la société prend fin :

1) par l’expiration du temps pour lequel elle a été constituée ;

2) par la réalisation ou l’extinction de son objet ;

3) par l’annulation du contrat de société ;

4) par décision des associés aux conditions prévues pour modifier les
statuts ;

5) par la dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente, la


demande d’un associé pour justes motifs, notamment en cas
d’inexécution de ses obligations par un associé ou de mésentente entre
associés empêchant le fonctionnement normal de la société ;

6) par l’effet d’un jugement ordonnant la liquidation des biens de la société ;

7) pour toute autre cause prévue dans les statuts. ‘’

C. La fusion et la scission

La fusion entraine la dissolution de la société cédée et la scission


entraine celle de la société scindée.

p. 48
By KLF J.

N.b. la fusion et la scission n’entrainent pas la liquidation des biens


de la société contrairement à d’autres causes. Il y a ici dissolution
sans liquidation.

C’est une disparition relative de la société car son patrimoine est


transmit à titre universel vers une autre société existante déjà ou
encore à créer.

D. L'annulation du contrat de société

Le contrat de société peut toujours être annulé par exemple suite à


une incapacité qui atteindrait tous les associés.

Mais aussi, lorsque l’on n’a pas accompli les formalités de publicité
exigées par l’acte uniforme pour les SCS et les SNC. Toutefois
l’annulation n’intervient pas automatiquement car il est accordé un
délai pour la régularisation de la société.

N.b. On note ici que cette nullité ne rétroagit pas, compte tenu des
intérêts des tiers qui ont eu à contracter avec cette société.

Article 253 AUSCGIE : ‘’lorsque la nullité de la société est prononcée, elle met
fin, sans rétroactivité, à l’exécution du contrat. Il est procédé à sa dissolution et,
pour ce qui concerne les sociétés pluripersonnelles, à leur liquidation. ‘’

E. La concentration de toutes les parts sociales ou les actions entre


les mains d'un seul associé.

En effet, dans la législation nationale, avant l’entrée en vigueur de


l’OHADA, les sociétés commerciales unipersonnelles n’étaient point
reconnues sous une quelconque forme que ce soit. Ce qui entrainait
qu’en cas de concentration de tous les titres entre les mains d’un seul
associé, toute société, sans exception, puisse être dissoute. Mais
avec l’avènement de l’OHADA, les SARL, SAS et SA peuvent être
unipersonnelles.
p. 49
By KLF J.

N.b. D’où, cette hypothèse de concentration de tous les titres dans le


chef d’un seul associé qui serait une cause de dissolution ne vaut que
pour la SNC et SCS car ces deux formes de société ne peuvent pas
être unipersonnelles.

Le législateur OHADA accorde, cependant, un délai d'attente d'un an


pour une société qui, au départ avait plusieurs associés
(pluripersonnelle), se retrouverait avec un seul associé, à se
régulariser soit en se transformant (si elle était au départ une SCS ou
une SNC) en une autre forme de société qui admet la nature
unipersonnelle, soit en la transformant en une nature unipersonnelle
tout en gardant la même forme. Ou encore en ajoutant des nouveaux
associés pour garder sa nature pluripersonnelle. Au cas où il n'y a pas
régularisation, la dissolution ne sera pas automatique. Le juge doit
être saisi, et toute personne intéressée peut le saisir. Ainsi le juge
saisi peut toujours accorder encore un autre délai d'attente qui ne
devra pas dépasser six mois. Après cela, si la régularisation
n’intervient toujours pas, le juge peut prononcer la dissolution.

Si le juge n'a pas été saisi endéans le délai accordé, (l’acte uniforme
ne prévoit pas de saisine d'office du juge) la société va continuer de
fonctionner mais, sous quelle forme? Certains doctrinaires pensent
qu’elle continuera de fonctionner comme étant une société de fait ou
une société créée de fait. Mais la question reste ouverte jusque là.

Paragraphe 2. Dissolution découlant des causes subjectives

On distingue d'une part la dissolution volontaire, et d'autre part la


dissolution liée à une décision de justice.

A. Dissolution volontaire

Celle décidée par les associés eux-mêmes de part le principe de la

p. 50
By KLF J.

liberté contractuelle.

C'est donc l'Assemblée générale extraordinaire qui est compétente


pour décider de cette dissolution anticipée

Article 551 AUSCGIE : ‘’ l’assemblée générale extraordinaire est seule


habilitée à modifier les statuts dans toutes leurs dispositions.

L’assemblée générale extraordinaire est également compétente pour :

1) autoriser les fusions, les scissions, transformations et apports partiels


d’actifs ;

2) transférer le siège social en tout autre ville de l’Etat-partie où il est situé,


ou sur le territoire d’un autre Etat ;

3) dissoudre par anticipation la société ou en proroger la durée.

Toutefois, l’assemblée générale extraordinaire ne peut augmenter les


engagements des actionnaires au delà de leurs apports qu’avec l’accord de
chaque actionnaire. ‘’

B. Dissolution liée à une décision de justice

Trois situations sont ici envisageables :

1. La dissolution prononcée par le tribunal à la demande d'un associé

Pour cela, cet associé qui fait la demande doit donc apporter la
preuve de juste motif à l’appui de sa demande. Ce motif doit être tel
que ça peut entraver le fonctionnement normal de la société. Il
revient au juge de pouvoir apprécier ce juste motif. Par exemple, un
motif de nature à porter atteinte à l'affectio societatis de façon
irréversible. Mais aussi dans le cas d'inexécution fautive des
associés.

2. La dissolution par le fait d'un jugement qui ordonnerait la


liquidation des biens de la société.
p. 51
By KLF J.

Lorsqu’une société commerciale est en cessation de paiement et


qu’elle fait l’objet d’une procédure collective par voie de liquidation
des biens.

3. La dissolution comme sanction pénale

Dans le cas où la société est reconnue pénalement responsable d’un


fait infractionnel et que comme sanction, le juge prononce la
dissolution de cette société.

L’on note cependant que l’article 200 AUSCGIE ne reprend pas cette
cause car le législateur communautaire a voulu resté cohérent dans
ces dispositions en ce sens que la société ne peut délinquer. Mais,
cette cause existe dans d’autres législations qui reconnaissent la
responsabilité pénale d’une société commerciale

Paragraphe 3. Dissolution résultant d'une stipulation statutaire

Il y a ici l'expression de l'autonomie de volonté des parties ou de la


liberté contractuelle. Car le point 7 de l'article 200 AUSCGIE prévoit
que toute autre cause énoncée dans le statut peut provoquer la
dissolution. Tel le cas par exemple pour une SARL où les associés
prévoient que le décès d’un des associés entrainerait la dissolution
de la société.

Section 2. Effets de la dissolution de la société


Outre la liquidation comme effet principal de la dissolution, il y a
d'autres effets.

Paragraphe 1. Effets autres que la liquidation

Parmi ces effets on recense principalement trois situations:

Le maintien de la personnalité morale en attendant la fin de la

p. 52
By KLF J.

procédure de liquidation; le caractère irrévocable de la dissolution ;


l'obligation des mesures de publicité.

A. Maintien de la personnalité morale

La personnalité morale subsiste jusqu'à ce que la mort soit complète.


Et donc, jusqu'à ce que la société ait aussi terminé toutes ses
obligations envers le tiers et les associés.

N.b. La société qui est dissoute ne perd donc pas directement sa


personnalité morale.

L’on observe une première dérogation concernant la fusion et la


scission car ces deux opérations n’entrainent pas la liquidation des
biens mais plutôt la transmission à titre universel vers une autre
société.

En ce qui concerne la dissolution d’une société unipersonnelle, l'on


observe une dérogation. L'article 201 al. 4 de l'acte uniforme dispose
ce qui suit: ‘’ la dissolution d’une société dans laquelle tous les titres sont
détenus par un seul associé entraine la transmission universelle du patrimoine
de la société à cet associé sans qu’il y ait lieu à liquidation. ‘’

Donc, il n'y a pas là liquidation mais plutôt transmission à titre


universel du patrimoine dissoute au profit de l'associé unique. C'est
pour éviter la lourdeur de cette procédure de liquidation au profit de
l'associé unique.

Mais, l'alinéa 5 du même article veut que cette règle ne s'applique pas
si l'associé unique est une personne physique. L'associé unique doit
être personne morale pour se voir déroger de la procédure de
liquidation. On considère que cela est comme une fusion et produit
tous les effets de la fusion car la totalité du patrimoine de la société
dissoute va être céder à l’associé unique personne morale.

p. 53
By KLF J.

Alinéa 5 : ‘’ les dispositions du quatrième alinéa ne sont pas applicables aux
sociétés dont l’associé unique est une personne physique. Dans ce cas, la
dissolution de la société entraine de plein droit sa mise en liquidation. ’’

Cette disposition a été instaurée en 2014 lors de la révision de l’acte


uniforme.

Ce mécanisme est fait pour éviter que l’associé unique personne


physique ne puisse pas être poursuivi indéfiniment par rapport aux
dettes de la société. Et donc que le patrimoine de la société dissoute
puisse être distinct de celui de l’associé unique.

Ce maintien de personnalité morale entraine des conséquences en ce


sens que la société dissoute garde ses attributs en attendant la
liquidation :

- La société en liquidation doit toujours préciser à côté du nom


ou dénomination que cette société est en liquidation (ça fait
partie des mesure de publicité), cette mention doit être
accompagné du ou des noms du ou des liquidateurs ;

Article 204 al.2 AUSCGIE : ‘’ la mention « société en liquidation »ainsi que le


nom du ou des liquidateurs doivent figurer sur tous les actes et documents
émanant de la société et destinés aux tiers, notamment sur toutes lettres,
factures, annonces, et publications diverses. ‘’

Si ces mentions n'ont pas été indiquées, et qu'il en résulte des


préjudices à l'égard des tiers, le liquidateur engagera sa
responsabilité.

- La société garde son siège social mais, rien ne lui interdit


pendant cette procédure de liquidation de pouvoir transférer
son siège social. A condition qu'il y ait publicité.

La société peut aussi choisir un autre siège dit ''siège de la


p. 54
By KLF J.

liquidation'' concernant touts les documents autres éléments


concernant la liquidation ;

- La société garde son patrimoine de façon distincte de celui des


associés, ce patrimoine sera le gage commun des créanciers
de la société ;

- la société garde sa nationalité ;

- elle garde aussi sa capacité juridique, mais avec quelques


atténuations. Cette capacité ne lui permet de prendre des actes
qu’en rapport avec la liquidation. Article 205 AUSCGIE.

‘’ La personnalité morale subsiste pour le besoin de liquidation et jusqu’à la


publication de la clôture de celle-ci. ‘’

B. Irrévocabilité de la dissolution

Qu'il s'agisse de la volonté des associés eux-mêmes ou du juge, cette


décision doit être, une fois prise, irrévocable. Cette règle est contenue
de manière implicite à l'article 204 al. 1 AUSCGIE.

‘’ La société est en liquidation de l’instant de sa dissolution pour quelque cause


que ce soit. ‘’

La société est en liquidation des l'instant de sa dissolution. Sauf


exceptions vues ci-haut.

C. Mesures de publicité

En principe la dissolution ne sera opposable aux tiers que si ces


mesures de publicité ont été accomplies par les mécanismes prévus
par l’acte uniforme.

Ces mécanismes sont: la publication de cette dissolution par un avis


qui va être inséré dans les journaux habilités à recevoir les annonces
p. 55
By KLF J.

légales, le dépôt au RCCM des actes ou PV relatifs à cette


dissolution, la modification de l'inscription au RCCM. Sans oublier la
mention qui doit figurer après le nom ou dénomination sociale.

Paragraphe 2. La liquidation

L'article 204 AUSCGIE évoqué ci-haut.

Il s'agit ici d'analyser premièrement les procédures de la liquidation.


Elle est soit conventionnelle ou légale. Cependant, certaines
dispositions sont impératives. Et Après, l’on analysera comment on
procède au partage de l'avoir social

A. Procédures de liquidation

Il y : La procédure conventionnelle et celle légale.

La procédure conventionnelle est organisée par les associés


eux-mêmes, soit dans le statut, soit dans une convention ou acte
ultérieure.

La procédure légale s'applique en cas de silence des associés. Donc


elle est supplétive. Ou bien lorsque le statut renvoit lui-même à la
procédure légale. Cette procédure s'applique aussi en cas de
liquidation ordonnée par le juge.

Mais, peu importe que ce soit légale ou conventionnelle, dès que la


liquidation est décidée il y aura premièrement la désignation du
liquidateur, la mise en œuvre des opérations de liquidation et enfin la
clôture de la liquidation. Sans oublier le fait que certaines
responsabilités peuvent être engagées.

1. Désignation du ou des liquidateurs

S'agissant d'une liquidation conventionnelle, généralement, c’est

p. 56
By KLF J.

l'Assemblée des associés qui le ou les désigne, soit parmi les


associés, ou bien en dehors des associés. Ce liquidateur peut aussi
être une personne morale.

Article 206 AUSCGIE : ‘’ lorsque la liquidation est décidée par les associés, un
ou plusieurs liquidateurs sont nommés :

1) dans les SNC, à l’unanimité des associés ;

2) dans les SCS, à l’unanimité des commandités et à la majorité en capital


des commanditaires ;

3) dans les SARL, à la majorité en capital des associés ;

4) dans les SAS, aux conditions de quorum et de majorité prévues pour les
assemblées générales extraordinaires. ‘’

Article 207 AUSCGIE : ‘’ le liquidateur peut être choisi parmi les associé ou le
tiers. Il peut être une personne morale. ‘’

En cas de carence ou défaillance des associés, c'est le tribunal qui va


y pourvoir à la demande de toute personne intéressée.

Article 208 AUSCGIE : ‘’si les associés n’ont pu nommer un liquidateur,


celui-ci est désigné par décision de la justice à la demande de tout intéressé,
dans les conditions prévues aux articles 226 et 227 ci-après. ‘’

Si c'est une liquidation judiciaire, la décision du juge qui ordonne la


liquidation nomme ipso facto le ou les liquidateurs.

Article 226 AUSCGIE : ‘’ la décision de justice qui ordonne la liquidation de la


société désigne un ou plusieurs liquidateurs. ‘’

Le mandat de ce liquidateur (légale) ne peut pas dépasser trois ans,


Mais peut toujours être renouvelé à la demande du liquidateur tout en
indiquant les motifs pour lesquels les opérations de liquidation n'ont
pas pu être clôturées dans le délai de trois ans et dire quelle mesure
p. 57
By KLF J.

il prend pour corriger ce qui n'a pas bien marché. Et préciser le délai
qu'il sollicite. (Article 227 AUSCGIE)

Les pouvoirs des dirigeants sociaux prennent fin, c'est le liquidateur


qui va se substituer à eux et donc engager la société. Cependant,
pour les sociétés avec commissaire aux comptes, ce dernier reste en
fonction.

Article 225 AUSCGIE : ‘’ la dissolution de la société ne met pas fin aux


fonctions du commissaire aux comptes. ‘’

La combinaison de L'article 212 et 266, il en résulte que quelque soit


la procédure entreprise, la nomination du liquidateur, la révocation le
cas échéant, ne sont opposables aux tiers que si on a rempli les
mesures de publicité. Mais aussi, les associés et les tiers ne
peuvent, pour se soustraire à leurs engagements ou obligations, se
prévaloir d’une irrégularité quelconque sur la révocation ou
nomination d’un liquidateur dès l’instant où cet acte a fait l’objet des
mesures de publicité.

2. Mise en œuvre de la liquidation

Si la liquidation est conventionnelle, cela dépendra de la volonté des


associés exprimés dans le statut ou par une convention ultérieure.

Mais en ce qui concerne la liquidation judiciaire, l'acte uniforme


interdit la cession de tout ou partie de l'actif de la société en
liquidation au liquidateur, à ces employés, à son conjoint (du
liquidateur), à ces ascendants ou descendants. Dans le cas contraire,
cette cession sera frappée de nullité.

L'acte uniforme interdit également , sauf consentement unanime, la


cession de tout ou partie de l'actif à une personne qui était associé
en nom (dans une SNC), ou associé commandité (SCS) ,ou encore
p. 58
By KLF J.

qui a eu la qualité de gérant, de membre du conseil d'administration,


administrateur général ou commissaire aux comptes. Et, cette
cession ne peut avoir lieu que suite à l'autorisation du juge au cas où
il n'y a pas eu unanimité des associés. De ce fait, le liquidateur et le
commissaire aux comptes doivent donner leur avis préalables au
juge pour qu’après le juge puisse accorder la cession.

En cas de liquidation judiciaire, dans les six mois qui suivent sa


désignation, le liquidateur doit convoquer l'ensemble des associés et
leur faire rapport de la situation active et passive de leur société et
leur demander de suggestions. Si nécessaire, ce délai peut être
prorogé à 12 mois par une décision du juge. Si l'assemblée n'a pas
été convoquée par le liquidateur, il sera procédé à sa convocation
par un mandataire ad hoc désigné par le juge à la demande de toute
personne intéressée.

Si toutefois, il y a impossibilité d'organisation de cette assemblée


informative, le liquidateur peut solliciter les autorisations nécessaires
aux associés pour faire aboutir la liquidation.

N.b. le liquidateur a le plein pouvoir pour pouvoir réaliser l'actif de la


société. Car par sa désignation, il revêt les pouvoirs reconnus aux
dirigeants.

Le liquidateur désigné devra établir un rapport écrit constatant les


états financiers de synthèses et rendre compte de toutes les
opérations qu’il réalise dans les six moïs qui suivent sa désignation
avant la ténue de l'Assemblée générale informative.

3. La clôture de la liquidation

En principe, surtout s'agissant de la liquidation légale ou judiciaire, la


clôture de la liquidation intervient dans un délai de trois ans à

p. 59
By KLF J.

compter de la dissolution de la société. Si la clôture n'est pas


intervenue dans ce délai de trois ans (sauf dans le cas où le
liquidateur sollicite le renouvellement de ce délai pour motif valable),
le ministère public ou bien toute personne intéressée peut saisir le
juge à fin que la procédure de liquidation puisse être organisée ou
que l'on puisse l'achever si cela avait déjà été déclenché.

Le liquidateur doit par après convoquer l'assemblée générale des


associés à la fin de toutes les opérations pour statuer sur le compte
définitif présenter par le lui, donner le quitus de sa gestion au
liquidateur et aussi la décharge du liquidateur et enfin pour constater
la clôture de la liquidation.

Le liquidateur devra déposer au RCCM le compte définitif, la décision


de l'Assemblée des associés ou du tribunal statuant sur ces
comptes, le quitus de sa gestion et la décharge de son mandat. C'est
après qu'il sollicite la radiation de la société et ceux dans le mois qui
suit la publication de la clôture de la liquidation.

Article 268 prévoit que l'avis de clôture de la liquidation et signé par


lui, doit être publié dans le journal habilité à recevoir les annonces
légales. C’est à partir de là la personnalité juridique prend fin et par le
fait même le mandat du liquidateur.

Pour que la perte ou disparition de la personnalité juridique puisse


être opposable aux tiers, il faut la publicité et la radiation au RCCM.

4. La responsabilité du liquidateur

Cette responsabilité peut être civile ou pénale.

Le liquidateur peut commettre des fautes de gestion à l'égard de la


société, d'un associé ou des tiers. D’où, il peut être responsable à leur
égard s’il en résulte des préjudices.
p. 60
By KLF J.

Il faut une faute, un dommage et un lien de causalité. 

L’acte uniforme ne fait pas directement mention de la responsabilité


du liquidateur à l’égard de l’associé, mais plutôt celle du liquidateur à
l’égard de la société ou du tiers.

Toute action en responsabilité qu'elle soit social ou individuelle


contre le liquidateur se prescrit à trois ans à compter du jour de la
révélation de l'acte ou de sa commission. Mais ce délai peut être
prorogé à dix ans si les faits sont constitutifs d'infractions prévues
dans les articles 902 à 904 AUSCGIE.

B. Le partage de l'avoir social

Le partage est opéré par le liquidateur. Article 231 AUSCGIE

Le liquidateur doit d’abord réaliser tout l’actif possible (vendre tous


les biens de la société qui peuvent être vendus). Le liquidateur doit
aussi procéder au recouvrement de toutes les créances de la société.
Et aussi recenser tous les créanciers de la société c'est-à-dire, tous
ceux à qui la société doit, et donc, il va les désintéresser en premier
lieu.

N.b. les travailleurs sont des créanciers super privilégiés. Ils doivent
être désintéressés avant même que la société puisse payer ses
dettes.

Les associés vont récupérer leurs apports. C’est en ce moment que


l’on parle aussi de la contribution aux pertes dans le cas des sociétés
à responsabilité illimité.

Si après toutes ses opérations il y a quelque chose qui reste, le boni


de liquidation, celui-ci sera partagé entre tous les associés au prorata
des apports des associés si telle est la règle prévue par les associés,

p. 61
By KLF J.

ou conformément à une quelconque autre règle. Mais, sont à exclure,


les clauses léonines.

PARTIE II. LES REGLES SPECIFIQUES À CHAQUE


FORME DE SOCIÉTÉ

L'acte uniforme a prévu 5 formes de sociétés:

N.b. ces sociétés sont personnalisées et donc avec personnalité


juridique ou morale.

Il y a :

- la société en nom collectif ‘’SNC’’ (société des personnes) ;

- la société en commandité simple ‘’SCS’’ (société des


personnes) ;

p. 62
By KLF J.

- la société à responsabilité limitée ‘’SARL’’ (société hybride) ;

- la société anonyme ‘’SA’’ (société des capitaux) ;

- la société par actions simplifiées ‘’SAS’’ (société des capitaux).

Au delà de ces 5 types de sociétés commerciales, il y a un certain


nombre de groupements qui sont réglementés par l'acte uniforme, il y
a les groupements d'intérêts économiques.

Et aussi il y a d'autre part certains autres groupement sans


personnalité juridique tel que la société en participation, la société
créée de fait, et la société de fait.

Chapitre 1. Sociétés des personnes ou sociétés par


intérêt
Ce qui les caractérise c'est que ce sont des sociétés avec des
membres qui se connaissent et qui se choisissent en tenant compte
de leurs affinités. Ces sociétés sont caractérisées par l'intuitu
personae. Raison pour laquelle elles sont des sociétés dites
‘’fermées’’.

Mais aussi, la responsabilité des associés est solidaire et indéfinie,


elle peut aller au delà de leurs apports.

Ces sociétés sont généralement des petites sociétés.

Section 1. La société en nom collectif(SNC)


Article 270: ‘’La SNC est celle dans laquelle tous les associés sont
commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes
sociales.’’
p. 63
By KLF J.

C'est le type de sociétés des personnes par excellence.

Cette forme est adaptée pour des sociétés familiales, ou de peu


d'associés.

Paragraphe 1. La constitution de la société en nom collectif

A. Les conditions de constitution

Premièrement, la SNC doit réunir au moins deux associés. D'où elle


n'est jamais unipersonnelle. Mais les associés peuvent être personne
physique ou morale.

N.b. dans le droit national avant l'acte uniforme, cette société ne


pouvait être créée que par des personnes physiques.

Cependant, deux époux ne peuvent pas être associés dans une


même SNC. Et ce, à cause de la responsabilité qui est illimité, on veut
préserver le patrimoine familial. Et aussi, le législateur se préoccupe
du sort des enfants. Cette règle ne peut être bénéfique au couple que
si le couple est sous le régime matrimonial de séparation des biens.

La loi fixe juste le minimum d'associés mais pas le maximum.

Tous les associés doivent avoir la qualité de commerçant. Soit par le


simple fait de devenir associé à cette société, soit que cette qualité
existait déjà avant. C'est pourquoi il est exigé la capacité
commerciale. Et aussi, il faut être exempt de toute incompatibilité ou
interdiction.

La loi n'impose pas un minimum pour le capital social. Il se justifie


par le fait que les créanciers de la société ont un double gage (celui
de la société et du patrimoine des associés) car ici, la responsabilité
est solidaire et indéfinie.

p. 64
By KLF J.

Le capital social est subdivisé en parts sociales de même valeur


nominale.

N.b. la dénomination sociale doit être suivie de la forme de la société.

B. Les sanctions des irrégularités de constitution

Le non respect de ces règles ou conditions et spécialement des


formalités de publicité entraine la publicité entraine la nullité. Mais
cette sanction est rarement prononcée car trois obstacles se posent :
cette nullité n'est pas de plein droit, elle est prononcée par le juge;
cette nullité ne peut être invoquée que par les tiers et non par les
associés eux-mêmes ou la société; et aussi, même étant saisi, le juge
peut accorder un délai supplémentaire pour permettre la
régularisation de cette situation.

Paragraphe 2. Le fonctionnement de la SNC

Il y a trois points : par rapport à la gérance, aux associés, et aussi


l'organe de contrôle dont le commissaire aux comptes.

A. La gérance de la SNC ou l'organe de gestion

1. Le statut des gérants

En examinant l'article 276 AUSCGIE, on comprend que ce sont les


associés qui désigne les gérants soit dans les statuts (gérants
statutaires), soit dans un acte ultérieur.

Article 276 AUDSCGIE : ‘’ Les statuts organisent la gérance de la société.

Ils peuvent designer un ou plusieurs gérants, associés ou non, personnes


physiques ou morales, ou en prévoir la désignation dans un acte ultérieur.

Si une personne morale est gérante, ses dirigeants sont soumis aux mêmes
conditions et obligations et encourent les mêmes responsabilités civiles et

p. 65
By KLF J.

pénales que s’ils étaient gérants en leur nom propre, sans préjudice de la
responsabilité solidaire de la personne qu’ils dirigent.

A défaut d’organisation de la gérance, par les statuts, tous les associés sont
réputés être gérants.’’

On peut avoir un seul gérant, tout comme on peut en avoir plusieurs.


Et ces gérants peuvent être des personnes physiques ou des
personnes morales.

Les gérants peuvent être des associés tout comme ils peuvent être
des non-associés.

L'acte uniforme prévoit que si les gérants n'ont pas été désignés,
tous les associés seront réputés être des gérants. (Al.4)

N.b. les gérants posent les actes de gestions de façon individuelle et


non collective. De ce fait, les autres gérants peuvent aussi s’y
opposer, pourvu que cette opposition intervienne avant que l’acte soit
posé. S’il arrive que malgré leur opposition, ce gérant pose quand
même cet acte et que après il en découle un préjudice, ce gérant sera
le seul responsable. Ou bien si les autres gérants n’avaient pas
connaissance de cet acte pris avant son exécution. Mais également,
la société sera liée avec un tiers de bonne foi si malgré l’opposition
des autres gérants, ce gérant contracte avec un tiers (de bonne foi)
alors cela ne relevaient pas de ces pouvoirs externes reconnus dans
le statut.

Mais aussi, si les gérants avaient connaissance de cet acte pris par
un autre gérant et qu’ils ne se sont pas opposés à cela ou l’ont
accepté, en cas de préjudice ils seront tous responsables.

Pour ce qui est de la cessation des fonctions de gérant, on se réfère


aux causes communes de cessation. (Considérant le caractère

p. 66
By KLF J.

indéfini et solidaire de la responsabilité) La faillite personnelle ou la


mise en liquidation d'un gérant est aussi une cause de cessation plus
spécialement. Elle est possible aussi par la démission ; La révocation,
et dans ce cas, l'acte uniforme dispose que dans l'hypothèse où tous
les associés sont réputés être gérants ou encore concernant les
gérants statutaires, la révocation de l'un d'entre eux entraine la
dissolution de la société.

Mais, il faut aussi préciser que la révocation d'un gérant statutaire


associé ou d’un gérant dans le cas où tous les associés sont gérants
doit être décidée par l'unanimité de tous les autres associés.

Article 279 AUDSCGIE : ‘’ si tous les associés sont gérants, ou si un gérant


associé est désigné par les statuts, la révocation de l’un d’eux ne peut être
décidée qu’à l’unanimité des autres associés.

Cette révocation entraine dissolution de la société, à moins que sa continuation


ne soit prévue dans les statuts ou que les autres associés ne la décident à
l’unanimité. ‘’

Par contre, s'il s'agit d'un gérant non statutaire, associé ou non,
l'unanimité n'est pas requise. On exige ici la majorité en nombre et en
capital.

Article 280 al. 2 et 3 AUDSCGIE : ‘’

La seule question qui n'a pas été tranchée de manière claire c'est
concernant la révocation d'un gérant non-associé mais statutaire, la
réponse est donnée de façon implicite par l'acte uniforme. Sa
révocation requiert l'unanimité car cette révocation entraîne la
modification du statut et donc on constate que la modification de
celle-ci aussi exige l'unanimité.

La démission ou la révocation d'un gérant peut donner lieu à des

p. 67
By KLF J.

dommages et intérêts (en cas de raison valable ou légitime, par


exemple abus de droit) contrairement aux règles communes des
sociétés commerciales où le gérant peut être révoqué ad nutum. Car
ici, le gérant peut exercer un recours auprès du tribunal et se voir
recouvrir la qualité de gérant comme. Article 281 AUSCGIE :

2. Les pouvoirs du gérant

Dans les rapports internes, les statuts peuvent apporter des


limitations. Ce sont les statuts qui déterminent les pouvoirs. Si le
statut reste muet, le gérant peut accomplir tous les actes mais dans
l'intérêt de la société.

Mais, dans les rapports externes, le gérant peut poser tous les actes
et la société peut engager sa responsabilité, sauf s'il s'agit d'un tiers
de mauvaise fois.

N.b. les clauses statutaires de limitations des pouvoirs des gérants


ne sont pas opposables forcement aux tiers.

Cependant, il faut préciser que s'il y a plusieurs gérants, la gestion


n'est pas collégiale, chaque gérant peut poser des actes de gestion
individuellement. Et les autres gérants peuvent s'y opposer si cet acte
n'est pas pour l'intérêt de la société. Car s’ils ne s’y opposent pas et
qu’il résulte de cet acte des préjudices, tous ces gérants engageront
leur responsabilité.

B. Les associés ou organe de délibération

1. Les droits ou prérogatives des associés

Les associés ont le droit de participer aux décisions collectives plus


généralement en assemblée générale. Il n'est pas nécessaire pour les
associés de prendre une décision de consulter l'Assemblée générale.

p. 68
By KLF J.

Cela peut se faire par voie de consultation écrite. Sauf lorsque la


convocation d'une assemblée est sollicités par les associés, ou
encore concernant l'Assemblée générale de fin d'exercice.

Normalement, toutes les décisions qui dépassent le pouvoir des


gérants doivent être prises par les associés, mais à l'unanimité. Mais
cependant, deux dérogations possibles se présente à cette
unanimité, notamment lorsque le statut prévoit une disposition
contraire (dérogation statutaire) et quand la loi prévoit autrement
(dérogation légale, par exemple dans le cas de la révocation du
gérant). Il y a aussi le droit à l’information.

Il y a aussi comme autre droit, le droit pour les associés de rester


entre eux, en d'autres termes, aucun associé nouveau ne peut
intégrer la société sans l'accord unanime de tous les associés. Cela
marque ou est lié à l’intuitu personae. Même pour ce qui concerne la
cession des parts sociales, il faut une décision unanime des
associés.

N.b. cession sans accord unanime est nulle.

2. La responsabilité des associés

Tous les associés répondent indéfiniment et solidairement des


dettes sociales.

Et donc, si la société ne réagit pas après avoir été mise en demeure


dans 60 jours, le créancier peut poursuivre les associés.

C. Organe de contrôle

Présence d'un commissaire aux comptes n'est pas obligatoire dans


une société en nom collectif. Elle est facultative. Mais elle devient
obligatoire dans deux cas.

p. 69
By KLF J.

Premièrement quand on a à faire à une SNC qui à la fin de l'exercice


sociale remplit deux des critères ci-après: avoir un bilan supérieur à
250.000.000 FCFA; avoir le chiffre d'affaires annuel supérieur à
500.000.000 FCFA; avoir un effectif permanent supérieur à 50
personnes. Article 289-1 alinéa 1 à 3 AUSCGIE :

Deuxièmement si sa présence a été demandée par des associés qui


représente au moins 1/10ème du capital social, par voie judiciaire.
Article 289-1 al. 4 AUSCGIE :

(Ce mécanisme se rapproche à celui de la l'expertise de gestion)

1. Nomination du commissaire au compte

Il est nommé par les associés à la majorité des parts sociales. D’où,
le commissaire aux comptes peut être nommé par un seul associé
qui détient la majorité des parts sociales.

Si la majorité n'est pas établie, alors on tiendra compte de la majorité


de votes émis.

N.b. ces dispositions légales s'appliquent de façon supplétive au cas


où le statut ne prévoit pas des dispositions contraires.

2. Les incompatibilités aux fonctions de commissaire aux comptes

Article 378 AUSCGIE :

Ces incompatibilités se justifient par le fait de garantir l'indépendance


et l'objectivité du commissaire aux comptes.

N.b. la violation de celles-ci est constitutive d'une infraction en


matière de sociétés (par le législateur national ou interne).

Article 898 AUSCGIE : ‘’ encourt une sanction pénale, toute personne qui, soit
en son nom personnel, soit à titre d’associé d’une société de commissaires aux

p. 70
By KLF J.

comptes, a sciemment accepté, exercé ou conservé des fonctions de


commissaire aux comptes nonobstant les incompatibilités légales. ‘’

3. La durée du mandat

Elle est de trois ans renouvelable.

4. Conditions d'exercice de la fonction du commissaire aux comptes.

Paragraphe 3. La dissolution de la SNC

Cfr. L’article 200 AUSCGIE pour les causes communes de


dissolution.

Les causes spécifiques sont: Le décès d'un associé, la liquidation


judiciaire des biens, l’incapacité d’un associé, la révocation d'un
gérant statutaire.

A. Le décès d'un associé

Article 290 AUSCGIE :

Ceci se justifie par l'intuitu personnae.

C'est une dissolution de plein droit mais, le statut peut prévoir une
disposition contraire permettant la continuation de la société par
exemple en stipulant que les héritiers du défunt vont devenir
associés et ce, soit avec agreement (la volonté ou accord des
associés) ou sans agreement (automatiquement). Tout comme il
peut prévoir que la société va continuer seulement avec les associés
survivants et ce, tout en désintéressant les héritiers.

Si les associés survivants refusent d'agréer les héritiers, ceux-ci


doivent racheter les parts sociales de celui qui est décédé pour
pouvoir désintéresser les héritiers.

p. 71
By KLF J.

Article 290 al. 3 et 4 AUSCGIE !!!! Très important concernant les


successeurs mineurs.

B. La liquidation, la faillite, l'interdiction ou incapacité d'un associé

Si l'une de ces causes frappe un associé, la société sera dissoute.


Toutefois, une dérogation statutaire peut être faite nonobstant.
Article 291 AUSCGIE.

Cette dérogation doit être votée à l'unanimité par tous les associés.

C. La révocation d'un gérant

Il ne s'agit ici que d'un gérant associé statutaire et dans le cas où


tous les associés sont gérants par le fait de ne pas avoir désigné de
gérants. Article 279 AUSCGIE.

A moins que le statut prévoit une disposition contraire permettant la


continuation de la société malgré la révocation du gérant statutaire.
Ou encore par une décision unanime des associés autres que celui
révoqué.

Section 2. La société en commandite simple


Article 293 AUSCGIE la définit comme étant :

‘’ La SCS est celle dans laquelle coexistent un ou plusieurs associés


indéfiniment et solidairement responsables des dettes sociales
dénommés « associés commandités », avec un ou plusieurs associés
responsables des dettes sociales dans la limite de leurs apports
dénommés « associés commanditaires » ou « associés en
commandite », et dont le capital est divisé en parts sociales. ’’

On retient premièrement qu’il y a là deux catégories d'associés


obligatoires. Les associés commandités sont dans la même situation

p. 72
By KLF J.

qu'un associé en nom collectif c'est à dire qu'il a automatiquement la


qualité de commerçant. Et sa responsabilité est solidaire et indéfinie.
Ils peuvent se limiter à faire un apport en industrie.

Et l'associé commanditaire ou en commandite n'a pas


automatiquement la qualité de commerçant et sa responsabilité n'est
pas indéfinie, leur responsabilité est limitée à leurs apports.

N.b. les personnes frappées d'incompatibilité, d'incapacité ou


interdiction, de déchéance, etc., peuvent être ici associé
commanditaire et non commandité. Le mineur peut aussi être
associé commanditaire, à condition d'être représenté. On n’a pas
besoin ici d'une capacité commerciale.

N.b. c’est une forme de société très pratique car ici, des personnes
dont la fonction est incompatible à la qualité de commerçant peuvent
être associé mais commanditaires.

Paragraphe 1. La constitution de la SCS

Plus spécifiquement ici, Les statuts doivent indiquer le montant des


apports et la valeur des apports de tous les associés, de chaque
associé, de chaque catégorie d'associés.

Les règles en rapport avec la répartition des bénéfices doivent


obligatoirement y figurer. Surtout pour les apporteurs en industrie. Y
compris pour le partage du boni de liquidation.

La constitution d'une SCS suppose l'existence de deux catégories


d'associés.

La loi n'a pas fixé un capital social minimum. Pour la même raison
que l'une de catégorie des associés sont solidairement et
indéfiniment responsables.

p. 73
By KLF J.

Il y a aussi la règle selon laquelle le non-accomplissement des


mesures de publicité entraine la nullité. Mais pas facile à prononcer.
Car elle doit être évoquée que par le tiers et que cette décision revient
au juge après avoir été saisi. Mais aussi, le juge peut permettre un
délai supplémentaire pour la régularisation.

Paragraphe 2. Le fonctionnement

On voit ici les organes bien sûr.

A. La gérance ou organe de gestion

Les gérants sont désignés par les associés comme pour la SCN
mais, il y a quand même quelques particularités (article 299) : ne
peuvent être gérants que les associés commandités. Car, leur
responsabilité est illimité est indéfinie et ils ont la qualité de
commerçant.

N.b. même par procuration, les associés commanditaires ne peuvent


poser aucun acte de gestion. Car leur responsabilité est limitée.

Si un associé commanditaire pose un acte de gestion, sa


responsabilité devient illimitée soit seulement pour cet acte de
gestion, soit si cet acte influence considérablement la gestion de la
société, il le sera au-delà de sa responsabilité sur l'acte, et donc de
façon solidaire et indéfinie. Art. 299 AUSCGIE :

Ici, lorsque les associés n'ont pas exercer leur droit de désignation de
dirigeants, c’est la catégorie des associés commandités qui
deviendront seuls des associés, et non avec ceux commanditaires.

B. Les droits des associés et la responsabilité des associés

1. Les droits des associés

p. 74
By KLF J.

Tous les associés participent à la désignation des gérants,


l'approbation des comptes annuels, la révocation de gérants, la
modification des statuts.

Les décisions sont prises en Assemblée générale, soit aussi par voie
de consultation écrite. Le quorum et la majorité sont déterminés dans
les statuts.

Ici, l'unanimité n'est pas requise pour la modification des statuts.


Article 305 AUSCGIE :

Ici, l'unanimité n'est requise que pour les associés commandités. Et


pour les associés commanditaires on tient compte de la majorité en
nombre et en capital. Une décision prise en violation de ces règles
sera nulles.

Ils ont aussi le droit de contrôle qui s'exerce d'abord par le droit à la
communication des documents comptables et ce, deux fois par an.
Mais également le droit à la procédure d'alerte. L'associé a aussi le
droit de céder ou mobiliser ses parts sociales mais ici, dans la SCS il
y a aussi l'intuitu personnae d'où la cession peut se faire mais avec
des conditions précises selon qu'on est soit associé commandité ou
associé commanditaire.

Le principe c'est avec le consentement de tous les associés. Mais les


statuts peuvent toujours déroger à cette règle. Les statuts peuvent
prévoir que leurs parts sociales seront librement cessibles entre
associés. Mais s'il s'agit d'une cession à des tiers dans ce cas, on
peut prévoir que la cession se fasse par le consentement de tous les
associés commandités et la majorité en nombre et en capital des
associés commanditaires. Cette même regle peut s'appliquer si un
associé commanditaire céde non pas la totalité de ses parts sociales,
mais une partie.
p. 75
By KLF J.

2. La responsabilité des associés

Pour les associés commandités, elle est solidaire et indéfinie. Tandis


que pour ceux commanditaires, elle est limitées à leurs apports.
Cependant il y a un cas où un commanditaire peut voir sa
responsabilité s’étendre et devenir solidaire et indéfinie, lorsque il
s’ingérence dans la gestion de la société.

Paragraphe 3. La dissolution de la SCS

Les mêmes causes applicables à la dissolution de la SNC sont aussi


applicables ici. Toutefois on fait une distinction en tenant compte de
la catégorie des associés. Si c'est un associé commandité qui
décède, il y a dissolution de la société, sauf dérogation contraire du
statut. Mais si c'est un associé commanditaire qui décède là il n'y a
pas dissolution. Article 308 AUSCGIE :

Il en est de même pour les autres causes de dissolution évoquées


pour la SNC.

Chapitre 2. La société hybride


Il s'agit ici de la SARL qui bien avant le droit OHADA était équivalente
à la SPRL.

Article 309 AUSCGIE :

‘’ la SARL est une société dans laquelle les associés ne sont


responsables des dettes qu’à concurrence de leurs apports et dont
les droit sont représentés par des parts sociales.

Elle peut être instituée par une personne physique ou morale, ou


entre deux ou plusieurs personnes physiques ou morales.’’

Par cette définition la SARL emprunte les éléments d'une société des

p. 76
By KLF J.

capitaux (les associés n’ont pas la qualité de commerçants, la


responsabilité est limitée aux apports) et ceux d’une société des
personnes (les droits des associés sont représentés par des parts
sociales, et l’intuitu personae)

Section 1. Constitution de la SARL


Paragraphe 1. Les conditions de fond

Il y a celles relatifs aux associés et celles au capital sociale.

A. Par rapport aux associés

La loi n'a pas fixé un nombre minimum des associés. Et donc elle
peut être soit une société unipersonnelle, tout comme elle peut être
pluripersonnelle. Les associés peuvent être des personnes physiques
tout comme morales. Article 309 al. 2.

Ici, les associés n'acquièrent pas automatiquement la qualité de


commerçants. D'où, la capacité commerciale n’est pas requise.

B. Par rapport au capital social

La responsabilité des associés est limitée. Voilà pourquoi la SARL


doit avoir un capital consistant.

D'où, le législateur OHADA fixe un capital social minimum, soit au


moins 1.000.000.FCFA, divisé en parts sociales dont la valeur de
chaque part est soit égale ou supérieure à 5000 FCFA.

Article 311 AUSCGIE : ‘’sauf dispositions nationales contraires, le capital doit


être d’un million (1.000.000) de francs CFA au moins. Il est divisé en parts
sociales dont la valeur nominale ne peut être inferieure à cinq mille (5.000)
francs CFA.’’

D'où, la libération de ces apports doit être faite intégralement lors de

p. 77
By KLF J.

la constitution de la société. Toutefois, pour les apports en


numéraire, l’acte uniforme prévoit que l’on peut libérer d’abord la
moitié de la somme.

Paragraphe 2. Conditions de forme

Tous les associés doivent apposer leurs signatures personnellement


sur le statut. Et pour le mineur, son représentant l'appose.

Article 315 AUSCGIE : ‘’ l’associé ou les associés doivent tous intervenir à


l’acte instituant la société, en personne ou par mandataire justifiant d’un pouvoir
spécial. A défaut, la société est nulle.’’

Les associés doivent tous intervenir à la signature de l'acte


constitutif. Soit par représentation, ou procuration.

En cas d'annulation, les premiers dirigeants et les associés


fondateurs sont responsables vis à vis des autres associés et tiers
des dommages qui en découlent. Article 316 AUSCGIE.

La réparation de ces préjudices se prescrit à trois à partir de la date


de la décision de nullité tombée sous force de chose jugée.

Section 2. Le fonctionnement de la SARL


Paragraphe 1. La gérance

A. Le statut du gérant

Ici, ils doivent absolument être des personnes physiques, associé ou


non. Ils sont nommés par les associés soit dans le statut, soit dans
un acte ultérieur. Mais aussi en cas d’absence de nomination, le juge
peut intervenir.

Le gérant est nommé à la majorité des associés représentant plus de


la moitié du capital sauf disposition contraire du statut. En
p. 78
By KLF J.

conséquence, un seul associé peut nommer le gérant s’il détient la


majorité du capital social.

Ils sont nommés pour un mandat de 4 renouvelable. Sauf disposition


statutaire contraire.

Article 324 AUSCGIE : ‘’ en absence de dispositions statutaires, le ou les


gérants sont nommés pour quatre (4) ans, ils sont rééligibles.’’

Ils gèrent soit de façon gratuite, soit de façon rémunérée. Article 325.

Pour ce qui est de la cessation de ce mandat. (Cfr les causes


communes)

A ajouter le cas d'incapacité ou d'incompatibilité. (Par exemple quand


le dirigeant devient fou).

Pour ce qui est de sa démission ou révocation, il faut rappeler que si


cela est fait de façon abusive, cela peut entrainer les dommages
intérêts.

B. Pouvoirs du ou des gérants.

Cfr. Les règles communes.

Cependant il y a quand même certaines limitations légales,


concernant par exemple la modification des statuts; et aussi par
rapport aux tiers de mauvaise foi, la société ne sera pas engagée.

N.b. la loi distingue deux types de conventions engageant le gérant: il


y a des conventions interdites (par exemple contracter un emprunt
avec la société, se faire caution de la société, même son conjoint est
interdit) et des conventions réglementées. Le gérant peut il conclure
un contrat avec soi-même. Article 350 et suivants.

Paragraphe 2. Les droits des associés


p. 79
By KLF J.

Il faut distinguer entre les droits individuels et ceux collectifs.

A. Les droits individuels

Ils portent d'une part sur le droit sur les parts sociales et les droits
sur le droit d'information.

1. Sur les parts sociales

Chaque associé possède des parts sociales en contre partie de ses


apports.

Mais ces parts sociales peuvent elles être cédées ou transmises? On


peut le céder à un associé ou à un tiers.

Oui, mais à une seule condition, si ça concerne une cession ou


transmission vers un associé ou un ascendant ou descendant, dans
ce cas la cession est libre sauf disposition contraire du statut. (il y a
quand même une part d’intuitu personae ici)

Mais, si c'est à un tiers, cette cession ou transmission doit être


acceptée à la majorité de 3 quarts de 90 % des parts sociales. (On ne
tient pas compte des parts sociales de celui qui cède pour déterminer
cette majorité). Mais aussi on tient compte de la majorité non pas en
nombre, mais en part sociale. D'où, un seul associé qui détient le 3
quart des parts sociales peut donner sa décision.

Si les associés refusent d'accepter cette cession, la société sera


donc obligée d'acheter ces parts sociales et donc ces parts achetées
ne seront plus comprises dans le capital social de la société (elles
seront annulés) mais entreront dans le patrimoine de la société. Mais
le capital connaitra une réduction. Car la société elle, n’est pas un
associé et ne possède pas de titre. Mais si c’est un associé qui les
achète, le capital ne va pas changer car cet associé aura pris

p. 80
By KLF J.

possession des titres de ces parts.

S’il y a difficulté pour déterminer le prix, la partie la plus diligente peut


saisir le tribunal pour qu'il fixe le prix.

Si la société refuse alors d'acheter ces parts sociales, après trois


mois, cet associé peut les vendre quand même malgré leur
désaccord à des tiers. Les parts sociales peuvent faire aussi objet de
nantissement.

N.b. la transmission pour cause de décès est libre. Ces héritiers


succéderont à ces parts et deviendront associés sauf stipulation
contraire du statut ou encore que les associés peuvent racheter ces
parts sociales et indemniser les héritiers.

2. Les droits à l'information

Le droit aux procédures d'alerte, communication des documents


(rapport de gestion, les propositions ou textes de résolution des
dirigeants, le rapport du commissaire au compte). Mais s’il s’agit de
l’Assemblée générale de la fin de l'exercice annuel, il faut ajouter les
états financiers de synthèse. Et l'expertise de gestion.

B. Les droits collectifs des associés

Il y a d'abord la consultation des associés (chaque associé a le droit


de participer à l'Assemblée générale ou encore d'être consulté par
écrit), et aussi la prise de décision (tous les associés ont ce droit.
Mais, cependant, on distingue les décisions ordinaires et celles
extraordinaire).

Toutes les décisions qui impliquent modifications de statut sont


prises par l'Assemblée générale extraordinaire. Et lorsque la
modification de statut n'est pas concernée, il s'agit d'une assemblée

p. 81
By KLF J.

générale ordinaire.

Les décisions de l’assemblée générale ordinaire sont prises à la


majorité absolue. Mais si cette majorité n'a pas été atteinte au
premier tour, il sera requis en deuxième lieu la majorité simple.

Mais, s'il s agit de révoquer le gérant, c'est toujours la majorité


absolue. Ici, il s'agit de la révocation d'un gérant non statutaire. Car la
révocation du gérant statutaire est faite dans l’assemblée générale
extraordinaire car entraînant la modification de statut.

Pour les assemblées générales extraordinaires, la décision sera prise


par la majorité de ou des associés qui représentent le trois quarts du
capital social. Mais cette règle ou principe peut être assoupli ou des
fois hausser (aller au delà de trois-quarts).

Pour l'assouplissement par exemple concernant la modification du


capitale sociale, la décision sera prise par la moitié des associés.

Et pour la hausse de cette majorité, on peut requérir l'unanimité. Par


exemple pour les décisions ayant comme conséquence
l'augmentation des engagements des associés. Tel le cas du
changement de la forme de la société vers une société à
responsabilité illimité, ou encore du transfert du siège social de la
société d'un État membre vers un autre État non membre.

Paragraphe 3. Le commissaire aux comptes

La présence du commissaire aux comptes est facultative.

Mais elle devient obligatoire dans deux cas: premièrement lorsque il


s'agit d'une SARL d'une haute importance. Cfr. Les dispositions sur la
SCS.

Et deuxièmement, lorsque sa présence est sollicitée en justice par un


p. 82
By KLF J.

ou plusieurs associés détenant les un-dixième du capital social.

Section 3. La dissolution de la SARL


Cfr. Les causes communes.

Outres ces causes communes, la question se pose : Est ce qu’elle


peut être dissoute lorsque il y a par exemple décès d'un associé,
incapacité d'un associé, ou révocation d'un associé ?

La réponse c'est non car la responsabilité des associés est limitée.


Sauf lorsque le statut prévoit une règle contraire.

Pour le cas d'une société unipersonnelle, il peut y avoir succession


par les ayant droit ou héritiers.

Chapitre 3. Les sociétés des capitaux


Dans les sociétés, ce n'est pas la considération des personnes qui
compte, mais plutôt l'argent. Les liens se construisent non pas autour
de l'intuitu personnae mais plutôt de l'intuitu pecunia.

Les associés sont qualifiés d'actionnaires.

Il est prévu deux types de sociétés de capitaux: la société anonyme et


celle par action simplifiée.

Section 1. La société anonyme

L'article 385 AUSCGIE définit celle ci comme étant :

‘’une société dans laquelle les actionnaires ne sont responsables de


dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits
des actionnaires sont représentés par des actions. ‘’

p. 83
By KLF J.

Celle-ci est a rapproché avec la société par actions a responsabilité


limitée dite SPRL dans le temps.

C'est vraiment la forme par excellence des sociétés des capitaux.

L'acte uniforme prévoit deux types de SA : la SA faisant appel public à


l'épargne et celle ne faisant pas appel public à l'épargne.

L’on constate une petite part d’intuitu personae dans celles ne faisant
pas appel public à l’épargne en ce qui concerne la cession ou
mobilisation des actions, car cela nécessite l’agrément de tous les
associés. Tandis que dans celle faisant appel public à l’épargne,
l’achat des actions est mis sur le marché boursier et quiconque
intéressé peut acheter des actions et devenir actionnaires.

Dans le droit commun, la SA ordinaire est celle qui ne fait pas appel à
l'épargne publique. Celle faisant appel à l'épargne publique est une
exception.

Paragraphe 1. Les règles ou droits communs de la SA (Ne faisant


pas appel à l'épargne publique)

A. La constitution de la société anonyme (N-F-P-A.P.E)

1. Conditions de fonds.

La loi ne fixe pas le minimum d'associés et donc, elle peut être


constituée même par un seul actionnaire. Cependant, dans le droit
ancien de notre pays, il était requis un minimum de 7 personnes pour
sa création. L’on pensait que pour avoir un capital consistant, il fallait
au moins 7 associés. D’où, il y avait des fois création des ‘’associés
d’épargne’’.

La capacité requise est celle civile. Et donc, même les mineurs d'âge,
émancipé ou non peuvent y être associés. Et même les incapables.
p. 84
By KLF J.

Le capital minimum est de 10.000.000fcfa, divisé en actions. Mais la


loi laisse aux associés le choix de déterminer la valeur nominale de
chaque titre.

La société ne peut être constituée que si tout le capital a été


entièrement souscrit avant la signature du statut. Mais pour ce qui
est de la libération (des apports en numeraire), elle s'effectue en
libérant le un-quart de ses actions et les restes sont libérés dans les
trois ans qui suivent la constitution de la société. (Ou selon les
stipulations statutaires). Article 827-2 AUSCGIE

Mais pour les apports en nature, on exige la libération intégrale.

Il y a aussi l’obligation de faire évaluer les Apports en nature et les


avantages particuliers stipulés aux statuts en faveur des certains
actionnaires par un commissaire aux apports.

N.b. les commissaires aux apports sont généralement tirés parmi les
experts comptables.

Article 399 AUSCGIE : ‘’ outre les dispositions non contraires du précédent


chapitre, la constitution des sociétés anonymes est soumise aux dispositions du
présent chapitre en cas d’apport en nature et/ou de stipulation d’avantage
particulier.’’

2. Condition de forme

Certaines mentions obligatoires sont spécifiques à cette société y


compris celles communes à toutes les sociétés notamment : le mode
d'administration de la société doit être retenu lors de la constitution,
indiqué l'identité des membres du conseil d'administration ou de
l'administrateur général, l'identification des premiers commissaires
aux comptes obligatoires et leurs suppléants; la forme sociale des
personnes morales membres du conseil d'administration, le montant

p. 85
By KLF J.

de son capital; la forme des actions émises ; les règles en matière de


composition, fonctionnement, de restrictions, et les pouvoirs des
organes de la société.

N.b. En principe dans une SA, il y a principe de la libre transmission


ou négociation des actions, mais certaines dérogations peuvent se
poser lorsqu'elles sont stipulées dans le statut, mais aussi par
rapport aux modalités d’agrément ou au droit de préemption, ces
règles doivent figurées dans le statut si elles sont prévues. Dans le
cas contraire, il y a libre transmission ou cession des actions.

N.b. La signature intervient après souscription intégrale du capital


social.

Ainsi suivra les autres formalités de droit commun tendant à


l’immatriculation au RCCM.

B. Le fonctionnement de la SA

1. Les organes de gestions de la SA

L'acte uniforme prévoit deux sortes de structures : les SA avec


conseil d'administration et les SA sans conseil d'administration
(exceptionnellement).

a. La SA avec conseil d'administration

Il faut faire la différence entre la direction de la société et


l'administration de la société. Le conseil d'administration, tout en
étant un organe de gestion, prend quand même certaines décisions
qui seront exécutées par celui qui est chargé de la gérance ou
direction de la société. Mais aussi, le conseil d'administration a le
pouvoir de contrôle.

N.b. Normalement dans les autres formes de société, c’est


p. 86
By KLF J.

l’assemblée générale qui prend des décisions.

Normalement, l'administration est confié au conseil d’administration,


tandis-que la direction est confié soit à un PDG, soit à un DG.

Le conseil d'administration est composé de trois membres au moins,


ou 12 membres au plus. Et ces administrateurs peuvent être des
actionnaires, ou des tiers. Ils peuvent être des personnes physiques
ou morales.

Les premiers administrateurs de la société anonyme sont désignés


dans le statut. Ou le cas échéant par l'Assemblée générale
constitutive. Et leurs mandats, bien que fixé par le statut, ne peuvent
dépasser deux ans.

Cependant, pour les autres administrateurs, qui seront désignés


après, leurs mandat est librement fixé mais ne peut pas dépasser six
ans. Ils sont renouvelables.

Le conseil d'administration, tout en étant un organe de gestion, se


comporte aussi comme un organe délibérant, il se réunit sur
convocation du PCA.

Lors de leur désignation, les administrateurs doivent désigner un


PCA.

N.b. un salarié peut être administrateur. Mais, on ne peut pas être à la


fois commissaire aux comptes et administrateur.

Le conseil d'administration intervient pour donner quelques


orientations ou objectifs etc. qui seront exécuté par l’organe de
direction. Et aussi pour interdire ou autoriser les conventions
conclues entre les dirigeants et la société. Excepté pour celles
prohibées d’avance par la loi.

p. 87
By KLF J.

L'approbation à ce genre de conventions revient au conseil


d'administration contrairement à la SARL où s'est confié à
l'Assemblée générale.

La direction de la société est assurée soit par un PDG, lorsque le PCA


est en même temps DG. Donc, il assure en même temps la direction
de la société et la présidence du conseil d’administration. C’est donc
en cas de cumul.

N.b. un PDG est à la fois contrôleur et contrôlé, cela est une difficulté.
Mieux vaut dissocier.

Mais si le PCA se limite à être PCA, donc, là, la direction est assumée
par le DG.

N.b. le PCA et les administrateurs ne sont pas rémunérés mais ont


des jetons de présence.

C'est donc le PDG ou DG qui engage la société.

On peut aussi avoir un DG adjoint proposé par le DG ou PDG et


nommé ensuite par le conseil d’administration.

N.b. Quand on est PDG, on est à la fois contrôleur et contrôlé.

b. Les SA sans conseil d'administration

Cette possibilité est faite pour les SA qui comprends un nombre


d'actionnaires inférieur ou égal à trois. La présence d'un conseil
d'administration est libre. Et donc, facultative.

Mais s'ils ne veulent pas avoir un conseil d'administration, la loi leur


oblige d'avoir un administrateur général qui assumera la charge de
l'administration et de la direction. Celui-ci peut être désigné dans le
statut ou dans un acte ultérieur. Le premier administrateur général à

p. 88
By KLF J.

un mandat qui ne peut dépassé deux ans, et les suivants leurs


mandats ne doivent pas dépasser six ans. Mais ils sont
renouvelables.

Article 496 AUSCGIE :

2. Les actionnaires (les associés)

On distingue ici entre les actionnaires (les associés) et les


obligataires.

Obligataires : ce sont des simples créanciers non-associés, qui


prêtent leur argent à la société en achetant des titres dits "
obligations".

Les obligataires ont intérêt à ce que la société puisse bien


fonctionner. Ils ont aussi le droit de s'opposer à un acte, d'agréer,...

Les actionnaires disposent :

Du droit de participer à la vie sociale de la société par le mécanisme


de vote, d'information, de consultation, de participation aux
assemblées générales.

 Pour ce qui est du vote, A chaque action correspond une voix.


D'où, il est important d'être un actionnaire majoritaire ;

 S'agissant du droit à la participation aux assemblées générales,


le législateur prévoit des règles concernant le quorum (la
majorité en nombre) et la majorité en capital. Articles 516
AUSCGIE et suivants ;

Il faut noter qu’en dehors de l'Assemblée ordinaire et celle


extraordinaire, on peut avoir des assemblées spéciales par exemple
des assemblées spéciales qui ne concernent que les titulaires d'une

p. 89
By KLF J.

catégorie d'actions.

Article 555 AUSCGIE : ‘’l’assemblée spéciale réunit les titulaires d’actions


d’une catégorie déterminée.

L’assemblée spéciale approuve ou désapprouve les décisions des assemblées


générales lorsque ces décisions modifient les droits de ses membres.

La décision d’une assemblée générale de modifier les droits relatifs à une


catégorie d’actions, n’est définitive qu’après l’approbation par l’assemblée
spéciale des actionnaires de cette catégorie. ‘’

N.b. les actions de jouissance: quand quelqu'un est actionnaire mais


veut récupérer ces apports (il sollicite donc le remboursement de ses
apports) tout en gardant sa qualité d'associé. Et donc pour continuer
à jouir de la qualité d'actionnaire, on lui donne des actions de
jouissance et donc lors de la liquidation de la société, il ne peut plus
récupérer ces apports.

Les obligataires peuvent avoir aussi leur propre assemblée spéciale.

 Pour le droit d'être informé, il y a le droit d'avoir des copies des


documents de gestion, la procédure d'alerte auprès du PDG, DG,
PCA, ou AG ;

 Il y a aussi le droit de négocié les actions (c'est une particularité


des sociétés anonymes). En principe, les actions sont librement
négociables, mais il y a quand même quelques petites
restrictions à cette libre négociation : les actions ne peuvent
être négociées qu'après l'immatriculation de la société au
RCCM, ou lorsque il y a eu augmentation du capital social, la
négociation ne se fait que après l'inscription de la modification
du capital social au RCCM.

p. 90
By KLF J.

D'autres parts, il peut aussi y avoir des limitations statutaires.


Tel le cas des clauses qui subordonneraient la négociation de
ces actions à l'agrément du conseil d'administration ou de
l'Assemblée générale ;

 le droit au dividende. Il faut éviter les clauses léonines.

Le dividende c'est la part de bénéfice que la société distribue à


chaque associé ;

 Le bénéfice doit être partagé par rapport aux actions de chaque


associé. Par exemple si tu as dix actions, la valeur de chaque
action est multipliée par 10.

A chaque action est attaché un droit au dividende. Mais, il y a


des dérogations notamment pour les actionnaires qui ont des
privilèges ou avantages particuliers, ils ont des actions double.
Il y a aussi dérogation par rapport au droit de priorité (il doit être
le premier à être payé). Par ex. quand l’Etat est aussi
actionnaires, il est prioritaire.

Il faut aussi signaler que l'augmentation du capital par la vente des


nouvelles actions entraine que les anciens actionnaires aient aussi
un droit de priorité par rapport aux nouveaux actionnaires.

N.b. L’augmentation du capital sociale peut se faire aussi par


incorporation des réserves, et là il n’y a que les anciens actionnaires
qui vont profiter des nouvelles actions.

3. Les organes de contrôle de la SA

Le contrôle est fait par les actionnaires ou encore par le conseil


d'administration. Mais aussi plus spécifiquement par les experts et
donc, les commissaires aux comptes. Leur présence est obligatoire.

p. 91
By KLF J.

A chaque commissaire aux comptes est attaché un suppléant.

S'agissant d'une SA ne faisant pas appel public à l'épargne, il faut au


moins un commissaire aux comptes. Mais pour celles faisant appel à
l'épargne publique il faut au moins deux commissaires aux comptes.
C'est exigé par la loi. Sans oublier qu'ils sont accompagnés par les
suppléants.

Le commissaire aux comptes lorsqu’il constate une irrégularité, il


dresse un rapport qu'il adresse soit au Conseil d'administration ou à
AG. Et une copie est réservée. Mais la loi lui laisse aussi la possibilité
de dénoncer au ministère publique toute irrégularité constitutive
d’infraction. Son abstention à cette dénonciation entraîne sa
responsabilité pénale.

C. La disparition de la SA

On distingue ici de celle résultant de la dissolution, et de la


transformation.

1. La dissolution du SA

Les communes de dissolution sont applicables ici. Mais il y a une


cause spécifique prévue à l'article 736 de l'acte uniforme. Dès que
l'on constate que les actifs propres à la société deviennent inférieurs
à la moitié du capital social, les actionnaires se réunissent à
l'Assemblée générale et peuvent décider de la dissolution ou peut
être adopté des mécanismes en vu de sauver la société.

N.b. la dissolution anticipée est décidée à l’assemblée générale


extraordinaire.

2. La transformation

La SA peut se transformer en une autre forme de société. A ce sujet,


p. 92
By KLF J.

l’article 690 de l'acte uniforme pose deux conditions : on ne peut


transformer une SA en une autre forme de société que si elle a une
existence d'au moins deux ans, la société doit avoir établi et fait
approuver par les actionnaires le bilan de ses deux premiers
exercices. Et donc il faut ici attendre la tenue de l'Assemblée qui va
statuer sur le bilan dans le six mois qui suivent la fin de d'exercice.

La décision de assemblée générale de transformée la société se fera


à l’assemblée générale extraordinaire, mais sur rapport fait par le
commissaire aux comptes qui démontre l’intérêt qu’il y a de
transformer la société.

Article 691 AUSCGIE :

Les obligataires doivent aussi être consultés. Si les obligataires ne


sont pas d'accord, il faut le désintéresser.

La transformation d'une SA en une SNC requiert une décision à


l'unanimité ment car cette décision augmente les engagements des
associés (de la responsabilité limitée à celle solidaire et indéfinie).
Article 692.

La transformation d'une SA en une SARL ou une quelconque autre


société dont la responsabilité est limitée nécessite quant à elle une
décision prise dans les conditions prévues pour les modifications des
statuts des sociétés de cette forme.

Article 693 AUSCGIE :

Paragraphe 2. Les SA faisant appel public à l'épargne

Article 81 al.1 AUSCGIE : ‘’ sont réputées faire publiquement appel à


l’épargne :

- Les sociétés dont les valeurs mobilières sont admises à la négociation sur

p. 93
By KLF J.

la bourse des valeurs d’un Etat partie, à dater de l’admission de ses titres ;

- Les sociétés ou toute personne qui offrent au public d’un Etat partie des
valeurs mobilières dans les conditions énoncées à l’article 83 ci-après.

Lorsqu’un marché financier couvre plusieurs Etats parties, ceux-ci sont


considérés comme constituant un seul Etat partie pour les besoins du présent
titre. ‘’

N.b. Les valeurs mobilières ce sont les actions et les obligations.

Seules les SA sont autorisés par l'acte uniforme à faire appel à


l'épargne public. Article 744. Et 82 al.1er AUSCGIE.

Les sociétés qui font appel public à l'épargne sont soumises à des
règles particulières. Soit au moment de la constitution, soit pendant
leur fonctionnement.

A. Les règles de constitution

Il y a là les conditions de fond et de forme.

1. Condition de fond

Le capital social minimum doit être de 100.000.000 FCFA. Article 824


al.1er AUSCGIE. Car les SA F-A.P.E sont des sociétés de grande
envergure, de haute importance.

Cette condition concerne donc le capital social.

Lorsque le capital social devient inférieur à ce montant, la société


doit être transformée en une autre forme de société. A défaut de le
transformer, toute personne intéressée peut demander en justice la
dissolution de la société. Article 824 al.2.

Toutefois cette dissolution ne peut être prononcée si, au jour où la


juridiction compétence statue sur le fond, la régularisation est

p. 94
By KLF J.

intervenue. Article 824 al.3.

2. Condition de forme

Il y a des formalités exigées par la loi. Ces formalités sont à caractère


informatif:

 les fondateurs doivent publier, avant le début des opérations de


souscription, une notice dans les journaux habilités à recevoir
les annonces légales. Article 825 AUSCGIE.

Cette notice comprend certaines indications. Article 826


AUSCGIE. Ces indications permettent aux tiers intéressé de
s'informer.

 il faut aussi établir des circulaires permettant de s'informer sur


les actions émises qui seront affichés et publiés dans les
journaux. Ces circulaires reproduisent les énonciations de la
notice.

B. Les règles de fonctionnement

Elles se rapportent aux organes sociaux, aux opérations sur les


valeurs immobilières, et la publicité des documents relatifs à la vie
sociale.

1. Les organes sociaux

On doit nécessairement avoir un conseil d'administration. Le conseil


d'administration sera composé de trois membres au minimum et de
15 membres au maximum. On peut aller jusqu'à 15 membres si la
société est admise à une bourse de valeur d'un état partie. Et si sa
radiation dans cet Etat partie intervient, le maximum retombera à 12
membres.

p. 95
By KLF J.

Avant la réunion d'une assemblée d'actionnaires, il y a l'exigence de


publier un avis dans le journal officiel, et qui contient les mentions
telles que d'abord la dénomination sociale, la forme de la société,
l'ordre du jour, les projets de résolutions, les lieux où doivent être
déposées les actions, le lieu et conditions dans lesquels peuvent être
obtenues les formulaires de vote par correspondance...

2. Les opérations sur les valeurs mobilières

En ce qui concerne l'augmentation du capital par émission des


actions nouvelles ou encore par l'incorporation de réserve. Ou encore
lorsqu’il y a placement des obligations par appel public à l'épargne.
Article 832.

N.b. L’inconvénient ici c’est qu’il y aura des nouveaux associés et


donc le partage des bénéfices se fera avec eux.

Il faut également, ici, les mécanismes de publicité cités ci-haut.


(Circulaires, notice)

Mais parfois les sociétés évitent d'émettre des nouvelles actions et


préfèrent émettre des obligations. Et là aussi, il faut qu'il y ait
information. Article 841. 842 à 844. (Publication d’un avis dans le
journal officiel et des circulaires)

3. La publicité des documents relatifs à la vie sociale.

Il est question ici des différents documents de gestion de la société,


par exemple les états financiers de synthèse. (Cela se passe au niveau
interne sans oublier. Mais ici, compte tenu du fait qu’il y a appel public à
l’épargne, il faut que ces documents soit connus aussi du public avant les
assemblées générales, et même après les réunions des assemblées générales.)

Il y a aussi les états financiers de synthèse consolidée lorsque on a


une SA faisant appel public a l’épargne mais qui a des filiales ou des
p. 96
By KLF J.

participations dans d’autres sociétés et par là elle tient compte des


dividendes ou bénéfices qu’elle va tirer des autres sociétés.

L’on note aussi que les filiales de cette société ont aussi cette
obligations leurs propres états financiers de synthèse.

Ici, vu qu’il y a appel public à l'épargne, ces documents doivent être


publiés dans les six mois de la clôture de l'exercice annuel et dans le
15 jour avant la tenue de l'Assemblée dans le journal habilité.

N.b. Après la réunion de l'Assemblée générale annuelle, on adoptera


des décisions qui seront publiées qui suivent l’approbation de
l’assemblée générale.

Pareil pour l’assemblée générale qui se tient après le premier


semestre, il y ales mêmes exigences.

Section 2. LA SAS
C'est une invention française. Elle permettait à des sociétés de
pouvoir coopérer. Le capital social minimum à cette époque était de
1.500.000 Francs. Avec l’évolution, on a eu à éliminer le minimum du
capital social et après, on a permis aussi aux personnes physiques
de créer cette forme de société. (Ceci concerne la France).

En droit OHADA, cette forme de société est entrée avec la révision de


2014 car au départ il n’y avait que 4 sociétés. Cette révision n’a pas
voulu perturber l’ordre des articles.

Article 853-1 al.1er AUSCGIE : ‘’ la société par actions simplifiée et est


une société instituée par un ou plusieurs associés et dont les statuts
prévoient librement l’organisation et le fonctionnement de la société
sous réserve des règles impératives du présent livre. Les associés de
la société par actions simplifiée ne sont responsables des dettes

p. 97
By KLF J.

sociales qu’à concurrence de leurs apports et leurs droits sont


représentés par des actions. ‘’

Paragraphe 1. Conditions de constitution de la SAS

A. Conditions de fond

Elle peut être créée par plusieurs associés ou par un seul associé.
Personne morale ou physique.

La capacité requise ici est celle civile et non commerciale.

La SAS n'a pas le droit de faire appel à l'épargne public bien qu’étant
une société par action.

Le législateur OHADA a préféré le terme associé pour qualifier les


personnes qui constituent cette société, hors les titres leur reconnus
sont des actions.

Il n'y a pas de capital minimum fixé ici. La seule exigence est d'avoir
un capital social bien défini. Le capital social doit être entièrement
souscrit lors de la constitution de la SAS. La libération se fait
pareillement à celle de la SA.

Concernant les apports en numéraire, elle suit la même procédure


des SA. Et donc peut être libéré en partie lors de la constitution de la
SAS.

Les apports en natures doivent être évalués par un commissaire aux


apports pour éviter les risques de surévaluation.

N.b. ici la responsabilité des associés est limitée à leurs apports.

N.b. cependant, l’on remarque que toutes les sociétés dont la


responsabilité des associés est limitée à leur apports, la loi
communautaire fixe un minimum pour le capital social. Mais la SAS
p. 98
By KLF J.

bien qu’étant l’une d’elle, l’acte uniforme ne fixa pas de capital social
minimum.

La société est désignée par une dénomination sociale, et suivie de la


forme, du capital social et préciser si elle est unipersonnelle ou
pluripersonnelle.

B. Les conditions de forme

Ses conditions de forme sont les mêmes que celles de la SA.


(Rédaction des statuts, préciser le mode d’administration, de
direction…)

Ici, on choisi librement le mode d'administration et direction de la


société. Par exemple opter pour un comité de gérants, collège des
superviseurs...

On doit identifier les membres des organes de direction.

Il faut indiquer les types d'actions, les clauses concernant l'étendue


de pouvoir des dirigeants.

Les actions sont librement cessibles et transmissibles, mais le statut


peut toujours limiter ce principe par la clause d'agrément ou encore la
clause de préemption.

Paragraphe 2. Fonctionnement de la société

A. Organes de gestions

Il est défini librement par les associés. Toutefois, il est exigé qu'il y ait
un président qui représentera la société vis à vis des tiers.

Ils possèdent les mêmes pouvoirs internes et externes.

Ici, sa désignation peut être faite soit par l'Assemblée générale, le

p. 99
By KLF J.

statut peut prévoir que le président sera désigné par tel associé ou
encore par une tierce personne.

N.b. On peut ajouter librement un tout autre organe de gestion outre


le président.

Pareille pour la révocation, elle est décidée librement tel que dit
ci-haut. (Parallélisme de forme et de compétence).

Le dirigeant peut être à la fois salarié et dirigeant social.

B. Les associés

En ce qui concerne les associés.

1. Les droits des associés

Le droit au bénéfice, le droit au boni de liquidation, il a aussi le droit à


la participation aux mécanismes collectifs (on peut toujours retenir
une règle différente autres que la puissance de vote par chaque
action).

Par rapport au vote, un associé peut toujours ici s'abstenir de


participer au vote à fin de reporter sa voix pour un autre vote, mais
aussi il peut y avoir une interdiction de vote mentionnant que pour
telle catégorie de décision, tel associé ne peut pas y participer ou
encore que pendant telle période, tel associé ne peut pas voter. Mais
cette privation ne doit pas être définitive.

Les règles sur le quorum ou la majorité sont décidée librement par le


statut. Sauf certaines décisions qui doivent être prises à l'unanimité
telles que la transformation de la forme de la société qui augmente
les engagements des associés, la décision de révoquer les associés,
le transfert du siège social vers un autre Etat, la transformation d'une
société en SAS.
p. 100
By KLF J.

Les décisions collectives par l'Assemblée générale, ou encore par


consultation écrite, voire même par vision-conférence.

Le statut peut étendre les pouvoirs du président jusqu’à des matières


ou décision qui reviennent aux associés. Mais, il y a exception
concernant le pouvoir d'approbation des comptes qui est réservé aux
associés seuls, le cas aussi d'augmentation de capital social, la
fusion, et la dissolution aussi, même anticipée.

N.b. un associé peut être exclu sans avoir commis une quelconque
faute, mais il doit être désintéressé.

2. La responsabilité des associés

Cette responsabilité est limitée à leurs apports.

Il faut souligner que si un associé se comporte comme un dirigeant


de fait, il peut être sanctionné et civilement, et pénalement si ce
comportement porte préjudice.

3. Le régime des titres sociaux.

Il y a liberté de mobilisation des titres soit par cession, soit par


transmission. Mais, il peut toutefois être prévu les clauses de
préemption ou d'agrément.

N.b. Le statut peut aussi prévoir cette possibilité de frapper certaines


actions d'inaliénabilité, pourvu que cette inaliénabilité ne dépasse
pas 10 ans.

Le statut peut prévoir les conditions dans lesquelles un associé peut


se retirer, et la société doit racheter ses actions.

C. Organes de contrôle

La SAS n'a pas l’obligation d'avoir un commissaire aux comptes. Sauf


p. 101
By KLF J.

si deux de trois conditions sont remplies à la fin de l'exercice annuel :

 total du bilan supérieur à 125.000.000fcfa ;

 chiffre d’affaire annuel supérieur à 250.000.000 FCFA ;

 effectif permanent supérieur à 50 personnes.

Paragraphe 3. Dissolution de la société

Ce Sont les même causes communes et celle particulière à la SA.

Toute transformation d'une société en SAS devra être prise à


l'unanimité.

Chapitre 4. Les autres types de groupements


Section 1. Le GIE
C'est aussi là une invention française

Il peut créer par des personnes physiques ou morales, même par une
entité civile, ou des professions libérales.

Le GIE n'a pas vocation aux bénéfices.

L'article 869 AUSCGIE : ‘’ le GIE est celui qui a pour but exclusif de
mettre en œuvre pour une durée déterminée, tous les moyens
propres à faciliter ou à développer l’activité économique de ses
membres, à améliorer ou à accroitre les résultats de cette activité.

Son activité doit se rattacher à l’activité économique de ses


membres et ne peut avoir qu’un caractère auxiliaire par rapport à
celle-ci.

p. 102
By KLF J.

Il peut être constitué sans capital. ‘’

Il résulte de cette définition que le GIE est avant tout un instrument de


collaboration ou coopération. Sa vocation n'est pas de faire des
bénéfices.

Article 870 AUSCGIE : ‘’ le GIE ne donne pas lui-même à la réalisation et à


partage de bénéfices. ‘’

Paragraphe 1. Constitution du GIE

A. Conditions de fond

La première condition est l'unicité d'objet, il doit y avoir un objet pareil


avec ceux des membres.

N.b. Il faut faire une différence entre un GIE et une filiale commune :


dans le GIE l’unicité d’objet est exigée, mais pour une filiale
commune, les membres peuvent avoir des objets économiques
différents.

Il faut au moins deux membres, ils ne sont pas nécessairement des


commerçants ou des sociétés. C'est une particularité du droit OHADA
car dans notre droit ancien ne pouvait être immatriculé au RCCM que
les commerçants. Mais ici, le GIE n'est pas commerçant et le GIE n’a
pas nécessairement un objet social commercial, mais est
immatriculé au RCCM obligatoirement.

S'agissant des apports des membres, le GIE peut même être créé
sans apports des membres. Dans ce cas, il sera constitué à partir des
cotisations ou encore un appel de fond.

Le GIE RESULTE D'un contrat. Et donc il faut respecter les conditions


de validité. Article 8 CCCLIII

p. 103
By KLF J.

B. Les conditions de forme

Le contrat qui créé ce GIE, doit être constaté par écrit, car cela est
requis pour l'immatriculation. Il est fait soit par un acte sous seing
privé ou par un acte authentique.

L'article 878 qui impose cet écrit, indique certaines mentions


obligatoires: la dénomination, l'identité des membres, la durée du GIE,
indiquer l'objet, l'adresse ou siège du GIE.

Il y a aussi les formalités de publicité, l'obligation d'immatriculation.


Article 872.

Paragraphe 2. Le fonctionnement du GIE

A. Gestion du GIE

1. L'administration du GIE

Les membres peuvent désigner une ou plusieurs personnes


(administrateurs), physiques ou morales pour diriger.

La désignation des administrateurs sera prévu par le contrat, ainsi


que les pouvoirs leur reconnu, les conditions de révocation...

C'est l'administrateur qui va engager le GIE vis-à-vis des tiers.

Chaque administrateur agit ou pose des actes individuellement.

2. Le contrôle

Il y a deux types de contrôles: celui de la gestion, et des états


financiers de synthèse.

Le contrôle de la gestion va être exercé par une ou plusieurs


personnes désignées par l'Assemblée générale. Mais pour celui des
états financiers, il sera fait par une ou plusieurs commissaires aux
p. 104
By KLF J.

comptes pour une durée ou mandat de six exercices.

B. La situation des membres des GIE

Ici, les règles de l'OHADA en la matière sont supplétives.

1. Les droits

Selon le principe posé par l'article 871 AUDCG, ces droits ne doivent
pas être représenté par des titres négociables.

Ces droits participent aux avantages des membres, donc tous les
membres doivent en tirer les avantages et contrôler la gestion. Ces
règles seront définies par le contrat instituant le GIE.

Les droits de participer aux décisions collectives dans les conditions


prévues dans le contrat.

Par rapport à la prise de décision, normalement c'est eux même qui


définissent dans le contrat, le quorum, la majorité. Mais si le contrat
est muet à ce sujet, les décisions seront prises à l'unanimité.

Le contrat peut aussi attribuer à certains membres un nombre


différent de voies.

Mais en cas de silence, chaque membre dispose d'une voix.

Article 877 al. 2 et 3.

L'assemblé se réunit obligatoirement chaque fois qu’elle est sollicitée


par ¼ au moins de membres du GIE. Article 878.

Au cours de l'existence on peut toujours accepter des nouveaux


membres, tout comme il peut y avoir des retraits. Les conditions sont
prévues dans le contrat.

2. Les obligations des membres du GIE


p. 105
By KLF J.

La principale obligation ici c’est l'obligation aux dettes, donc la


contribution aux dettes.

La règle est que les membres sont tenus des dettes du GIE par leurs
propres patrimoines. Et la responsabilité normalement ou en principe
est solidaire. Mais cette solidarité peut être écartée si un créancier
met en demeure le groupement par un acte extrajudiciaire. Et qu’en
cas de défaillance du GIE, il poursuit un seul membre.

Le membre sortant, si son retrait n'a pas encore été inscrit au RCCM
est tenu des dettes contractées par le groupement. Il n’est pas tenu
quand son retrait a été déjà inscrit au RCCM.

Et pour les nouveaux membres, en principe ils peuvent aussi être


poursuivis individuellement ou tenus des dettes contractées par la
société avant son adhésion comme membre. Sauf s’ils sont exonérés
par une décision obligatoirement publiée.

N.b. par rapport à la contribution aux dettes les contrats devra


préciser la part contributive de chaque membre. Mais cela peut ne
pas se faire de façon égale. Sauf s’il y a silence dans le contrat. Toute
clause léonine est exclue.

Paragraphe 3. La disparition

A. La transformation

Article 882.

Le danger ici est que dans le GIE la responsabilité est solidaire, mais
maintenant si on transforme cela en SNC, il n y a pas de problème.

Mais si on le transforme en SARL, les créanciers du groupement


avaient un double gage, mais là ça entraine un seul gage. Voilà
pourquoi les créanciers antérieurs à la transformation de la société
p. 106
By KLF J.

conservent leurs droits de poursuivre solidairement les membres.

Une société dont l'objet correspond à la définition du groupement


peut être transformée en groupement aussi sans donner lieu à la
dissolution ou perte de la personnalité morale.

B. Dissolution

L'arrivée du terme fixé, sauf prorogation, l'atteinte ou réalisation ou


encore extinction de l'objet ou mission, la dissolution anticipée par
assemblée générale, dissolution par décision judiciaire, à la suite du
décès d'un membre personne physique ou encore la dissolution d'un
membre personne morale, sauf disposition contraire du contrat. Il y
aussi comme autre cause, l'incapacité des membres, la faillite
personnelle d'un membre, l'interdiction, sauf disposition contraire du
contrat. Article 883 et 884 AUSCGIE.

La dissolution va entrainer la liquidation. Les règles applicables dans


cette liquidation seront prévues dans le contrat. Mais dans le cas où
l'assemblée ne désigne pas un liquidateur, un liquidateur sera
désigné par le juge pour cet effet par la demande d'un membre.

En cas de liquidation après le règlement des passifs et qu’il reste un


excédant d'actif ou boni de liquidation, il sera reparti dans les
conditions prévues au contrat. En cas de silence, il sera fait à part
égale.

Section 2. La société en participation


Article 854 AUSCGIE : ‘’ la société en participation est celle dans
laquelle les associés conviennent qu’elle n’est pas immatriculée  au
RCCM. Elle n’a pas la personnalité morale et n’est pas soumise à la
publicité.

p. 107
By KLF J.

L’existence de la société en participation peut être prouvée par tous


moyens. ‘’

Ici il faut noter que cette absence de personnalité morale due à la non
immatriculation est la volonté des associés.

Paragraphe 1. Constitution de la SEP

Il n y pas de règles particulières, il n'est même pas nécessaire ici qu'il


y ait un acte écrit. Sauf qu’il faut qu'il y ait intentionnellement la
volonté de créer une société non immatriculée.

Les associés aménageront librement leur société. Et donc, ils ne sont


pas obligés de se soumettre aux règles d'une quelconque forme.

D'où l'existence d'une société en participation peut être prouvée par


tous moyens. Article 854 al. 2.

La prudence recommanderait quand même l'existence d'un écrit.

La capacité requise ici est celle commerciale.

Paragraphe 2. Le fonctionnement de la SEP

Egalement, il y a liberté contractuelle. Mais la loi prévoit quand même


un régime supplétif au cas où elle ne prévoit pas un régime
d'organisation.

Article 856 AUSCGIE : ‘’ à moins qu’une organisation différente n’ait été


prévue, les rapports entre associés sont régis par les dispositions applicables
aux SNC. ‘’

Et donc on appliquera celui de la SNC.

S'agissant des biens, normalement n’étant pas une personne, elle ne


peut avoir un patrimoine. Ce qui entraine que chaque associé reste

p. 108
By KLF J.

propriétaire des biens mis à la disposition de la société. Article 857.

La SEP n'a donc pas de patrimoine propre. Mais un actif commun est
toujours concevable et peut provenir des certains biens mis en
indivision. Et les fruits produits par ces biens mis en indivision seront
aussi de l'actif commun.

Pour la responsabilité des associés, en principe, chaque associé


répond et contracte des engagements en son nom personnel. Mais il
est possible que les associés se présente collectivement vis à vis des
tiers et donc ils seront tenus solidairement et indéfiniment des
obligations qui en découleront. C'est la même chose aussi si un
associé s'immisce dans un acte pris par un autre associé. Article
861.

Paragraphe 3. La dissolution de la SEP

Ici la règle est posée à l article 862.

On applique les causes communes et les causes spécifiques à la


SNC.

La société en participation peut toujours être constituée pour durée


indéterminée car il y a liberté contractuelle. Et donc tout associé peut
solliciter sa dissolution anticipée, et ce de façon régulière après
notifications aux autres membres.

Section 3. La société de fait et celle créée de fait.


Ce sont des groupements qui n'ont pas la personnalité morale.

Article 864 AUSCGIE : ‘’ il y a société créée de fait lorsque deux ou


plusieurs personnes physiques ou morales se comportent comme
des associés sans avoir constitué entre elles l’une des sociétés
reconnues par le présent Acte uniforme. ‘’
p. 109
By KLF J.

Ici donc il y a création d'une société commerciale de façon


inconsciente.

Et tout intéressé peut demander à la juridiction compétente la


reconnaissance de la société créée de fait entre deux ou plusieurs
personnes dont il lui appartient d’apporter l’identité ou la
dénomination. Article 866.

Son existence est prouvée par tous moyens.

Lorsque l’existence d’une société créée de fait ou d’une société de


fait est reconnue par le juge, les règles de la SNC sont applicables
aux associés. Article 868.

Tandis-que pour la société de fait, l’article 865 stipule : ‘’ lorsque deux


ou plusieurs physiques ou morales ont constitué entre elles une
société reconnue par le présent Acte uniforme mais qui comporte un
vice de formation non régularisé ou ont constitué une société non
reconnue par le présent acte uniforme. Il y a société de fait.’’

C'est fait de façon consciente avec une forme de société reconnue


par l'acte uniforme mais, il y a présence d'un vice qui a causé que l'on
leur déboute l'immatriculation et donc par le fait même la
personnalité morale. Ces deux formes de société sont soumises au
même régime de l'article 115.

Cours noté par

KALPH M. J. étudiant en M1

Droit privé et judiciaire/UCC

2019- 2020

p. 110

Vous aimerez peut-être aussi