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ASJA2
les conditions requises pour la reconnaissance d’une société de fait entre elles soient
cumulativement réunies ;
Attendu qu’il résulte des éléments de preuve produits que chacune des infirmières exerçait
sous son nom personnel, avait son propre numéro de téléphone, percevait directement les honoraires
liés aux actes qu’elle effectuait personnellement et supportait ses charges professionnelles
personnelles ;
Qu’exerçant au sein des mêmes locaux, les trois infirmières ont partagé les charges de loyers
et les dépenses afférentes aux locaux communs ;
Qu’il résulte de l’agenda du cabinet et en particulier du planning des soins des 1er, 3 et 4
novembre 2007 que Mme H. exerçant seule a visité les patients des deux autres infirmières ;
Qu’il résulte également de l’agenda journalier de Mme H. du 8 novembre 2007 rapproché de
la carte routière du département que les visites domiciliaires qu’elle a effectuées alors que Mme H.-
V. était absente se situaient quasi exclusivement dans le secteur Sud de Muntzenheim.
Qu’il résulte également des feuilles de soins de M. O., que lorsque Mme H., proche parente
de ce dernier ne travaillait pas, les soins étaient assurés par Mme H.-S. ou, par Mme H.-V. ;
Que pour le surplus, les agendas et plannings produits par les appelants montrent que les
infirmières ont pu se remplacer auprès de leur patientèle en cas d’absence de l’une ou l’autre selon
des modalités qu’elles ont défini entre elles, mais ne permettent nullement de considérer qu’elles
ont mis en commun leur patientèle pour être répartie par secteur géographique ;
Que le remplacement mutuel d’une infirmière par une autre durant leurs congés respectifs
procède de la nécessité d’assurer la continuité des soins et constitue une obligation déontologique
rappelée par l’article R. 4312-30 du Code de la sécurité sociale ;
Que s’il est constant que l’organisation de leurs remplacements tout comme la mutualisation
des moyens a permis une rationalisation de leur mode d’exercice et la réalisation d’économies, cette
circonstance ne suffit pas à caractériser le partage des bénéfices ni l’intention de contribuer aux
pertes, voire l’affectio societatis ;
Qu’au regard de ces observations, il est sans emport que Mesdames H.-S. et H.-V. aient, à la
suite du décès de Mme H., fait paraître un avis de décès en se présentant comme « infirmières
associées » ou qu’elles aient récupéré les plannings de Mme H. afin d’assurer la continuité des
soins;
Attendu que l’insertion d’une annonce dans la presse invitant les patients suivis par Mme H.
à s’adresser à Mme H.-S. ou à Mme H.-V. ou encore la récupération des agendas et tous documents
de Mme H. à la suite de son décès, procèdent aussi de l’obligation d’assurer la continuité des soins
et ne caractérisent ni une captation de clientèle ni une quelconque faute qu’auraient pu commettre
les intimées ;
Que le jugement déféré doit être confirmé ;
PAR CES MOTIFS : déclare l’appel recevable, au fond le dit mal fondé et le rejette,
confirme le jugement déféré, (…)
Travaux Dirigés Droit des Sociétés, par Mr. Fredis R. ASJA2
Doc 3 - Cass. civ. 1ère, 12 mai 2004, Bull Joly 2004 n°10, p. 1284
Sur le moyen unique, pris en sa deuxième branche :
Vu l'article 1832 du Code civil ;
Attendu que pour justifier l'existence d'une société créée de fait entre M. X. et Mme Y. et
reconnaître au premier le droit de prétendre à la moitié de la valeur d'une maison et de biens
mobiliers acquis pendant leur concubinage, l'arrêt attaqué relève que Mme Y., qui s'occupait seule
de la gestion du ménage, utilisait pour ce faire soit son propre compte bancaire que M. X. alimentait
régulièrement par le versement de la moitié de son salaire mensuel, soit la procuration dont elle
bénéficiait sur le compte de ce dernier, la situation ainsi créée correspondant à une totale mise en
commun des revenus ; qu'en ce qui concerne l'immeuble litigieux, les concubins en avaient profité
ensemble et avaient réalisé divers travaux à frais communs, jusqu'à ce que M. X. fût invité par sa
compagne à quitter les lieux ; que si ce bien avait été acquis au nom de Mme Y., M. X. s'était porté
caution solidaire des deux prêts souscrits par elle à cette occasion, et qu'elle-même, inapte à
financer personnellement un tel achat, avait effectué les remboursements selon la pratique ménagère
sus-décrite, suivie également pour payer les meubles acquis au cours de la vie commune ;
Qu'en se déterminant ainsi, sans relever aucun élément de nature à démontrer une intention
de s'associer distincte de la mise en commun d'intérêts inhérente à la vie maritale, la cour d'appel n'a
pas donné de base légale à sa décision ;
PAR CES MOTIFS
Et sans qu'il soit besoin d'examiner les autres branches :
Casse et annule, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 25 septembre 2000, entre les
parties, par la cour d'appel de Douai ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où
elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel
d'Amiens.