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Département : droit privé

Master : droit privé et sciences criminelles


Option : Droit pénal de consommation
Exposé sous le thème :

LA FRAUDE EN DROIT PENAL DE CONSOMMATION

Encadré par :
Mr. ALOUI BOUCHTA

Préparé par :
Fadwa Bourfoun
Youssef Bekkali
Fonan Besna Fafé
Ayoub Lahmil
Siham El Amrani

Année universitaire : 2021/2022


Année universitaire : 2021/2022
PLAN

INTRODUCTION

Partie 1: Partie 1 : les éléments constitutifs et la répression de fraude en droit de


consommation

Chapitre 1: Chapitre 1 : les éléments matériel et morale des délits de fraude en droit de
consommation :
Section 1 : les éléments matériel et morale de tromperie

Section 2: Section 2 : les éléments matériel et morale de la falsification

Chapitre 2: répression des fraudes


A. le délit de tromperie et falsification
B. cas de circonstances graves

C. crime contre la santé publique


D. délit de détention

Partie 2: obstacles et solutions pour une efficacité répressive

Chapitre 1 : les entraves pour la mise en mouvement de l'action Publique


Section 1: le maintien des textes d'une époque révolue non compatible aux nouveaux défis
Section 2 : les entraves à la mise en mouvement de l’action en justice

Chapitre 2 : solutions
Section1 : La mise en œuvre des dispositions législatives pour faire face aux nouvelles
contraintes
Section2 : la mise à niveau des procédures simplifiées, efficaces et accessibles pour tous
les justiciables

CONCLUSION
INTRODUCTION

La question de la protection du consommateur apparaît plus ancienne que l'on peut


l'imaginer de prime abord1. Cette prise en compte par la loi des inégalités pouvant exister
entre les contractants est inhérente à l'industrialisation de la société 2. À l'origine, cette
atteinte à la liberté contractuelle concernait essentiellement les relations de travail3. Henri
Lacordaire, dans une de ses célèbres formules, indiquait qu' « entre le fort et le faible, entre
le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui
affranchit »4.
Le réflexe naturel est alors de soulever les dispositions légales applicables à ces relations.
Toutefois, le droit commun, loin de protéger de manière complète et efficace la partie du
contrat économiquement faible, doit être compensé par des règles spécifiques de manière à
pouvoir assurer une protection tangible du consommateur. De surcroît, si dans ce type de
société, l'importance des biens de consommation produits est considérable, la probabilité
de mise sur le marché de produits dangereux pour la santé des personnes, et dont la nocivité
ne peut être révélée que trop tard, n'en est que d'autant plus grande.
Il est possible de faire remonter ce « mouvement consommateur » au XIXe siècle, avec les
premières sociétés de type coopératif. Il est possible de dire que la protection législative des
consommateurs remonte depuis 1905. Celle-ci a pour objet « la répression des fraudes dans
la vente des marchandises et des falsifications des denrées alimentaires et des produits
agricoles ». Il est donc possible de relever ici le rôle important du droit pénal, ayant été
caractérisé par un auteur comme « l'objet noble et unique » d'une étude telle que celle
relative à la protection des consommateurs.
Une approche en deux temps peut être entreprise pour tenter de définir le droit de la
consommation. De manière stricte, cette matière peut être considérée comme étant relative
aux règles destinées à assurer la protection des consommateurs dans leurs relations
avec les professionnels. Ces règles sont ainsi prévues pour sauvegarder l'information
des consommateurs. Cependant, il apparaît que cette matière peut également englober les
mesures destinées à rationaliser le comportement des consommateurs, dans le but
d'économiser certaines ressources. Un des points essentiels à relever est que cette matière
permet de mettre en relief l'existence de ces « deux nappes successives » relatives à l'ordre
public économique, telles qu'on les conçoit à l'heure actuelle. Le droit de la consommation
participe d'abord essentiellement à l'ordre public économique de protection. En ce sens,
il protège la partie du contrat économiquement faible.
Dans un sens large, on peut considérer la fraude comme un acte qui se réalise en utilisant des
moyens déloyaux destinés à surprendre un consentement , à obtenir un avantage matériel ou
moral indu ou réalisé avec l’intention d’échapper à l’exécution des Lois.

1 P. Ourliac, Le passé du consumérisme, Annales Université Toulouse, 1979, p. 220.


2 G. Cas et D. Ferrier : Traité de droit de la consommation, éd. PUF 1986, n° 1, in limine. Ces auteurs indiquent
que cette société industrielle a engendré une nouvelle conception des rapports économiques et sociaux (V.
ibid.).
3 G. Cas et D. Ferrier : Traité de droit de la consommation, préc., n° 1.
4 H. Lacordaire, Conférences de Notre-Dame de Paris, éd. Sagnier et Bray, 1848, p. 246.
La situation actuelle du droit positif marocain en la matière, se caractérise par une
multiplication des textes. Ainsi, il convient de noter que le Maroc n’a toujours pas un code
spécial de consommation, mais seulement un projet de loi 31.08.
Ce projet ne prendra sa structure définitive qu’une fois remplies toutes les procédures
d’usage.
Le thème de la protection du consommateur couvre, en définitive, tous les aspects en relation
avec la consommation des produits et services (fraudes de falsification et tromperie liées au
droit de la consommation), aussi bien auprès des fournisseurs publics que privés. Cependant,
trois tendances se dégagent pour la mise en place des mécanismes appropriés pour défendre
le consommateur : l’application des règles classiques du droit commun ; l’adoption de textes
législatifs et réglementaires relevant du droit économique ; Le développement du droit de
la consommation et du consumérisme.
D’une manière générale, le projet de loi sur la protection du consommateur, vise à assainir les
relations entre les fournisseurs et les consommateurs en instaurant certaines obligations,
comme en guise d’exemple : l’obligation d’informer les consommateurs, de protéger leurs
intérêts, et de renforcer leurs représentations.
Egalement, l’obligation qui pèse sur les vendeurs et prestataires de services, de mettre à la
disposition du consommateur toutes les caractéristiques des produits, des biens et services
commercialisés, avant la conclusion du contrat.
La loi no 28-07, relative à la sécurité des produits alimentaires, fixe les conditions de
production et de traitement des denrées alimentaires ainsi que d’informations et
d’étiquetage. Il convient de noter qu’elle incorpore le principe de précaution, qui figure à
l’article 5.7 de l’Accord sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires de
l’Organisation mondiale du commerce.
Le consommateur est défini couramment comme une « personne qui consomme », c'est- à-
dire, pour « acquérir un bien, un service pour satisfaire un besoin ». Ce terme, venu de la
science économique, a été transposé dans le langage juridique. Le mot « consommer » vient
du latin « consummare », qui signifie accomplir, achever. La consommation forme donc le
dernier stade du processus économique et achève celui-ci, conformément à la position des
économistes.
La protection du consommateur en droit marocain est actuellement l'œuvre de
l'administration qui réglemente, poursuit et punit ceux qui contreviennent aux textes et
règlements qui régissent la matière. L'intervention de l'administration se fera par le moyen
d'autorisations accordées à des activités qui semblent sans danger pour la santé des
consommateurs et par un contrôle permanent assuré par un service spécialisé a cet effet : le
service de la répression des fraudes.

Alors ce travail se donne pour objectif d’analyser le droit pénal de consommation qui se base
la protection du consommateur, ce qui fait la question à laquelle nous souhaitons répondre
est la suivante: Quelles sont les fraudes en droit pénal de consommation ?

Pour répondre à cette problématique, notre travail est organisé en deux parties : nous allons
voir les éléments constitutifs de fraude en droit de consommation dans la (première partie)
et obstacles et solutions pour une efficacité répressive dans la (deuxième partie).
Partie 1 : les éléments constitutifs de fraude en droit de consommation :
Le dahir du 5 octobre 1984, portant promulgation de la loi n 13- 83 relative, à la répression
des fraudes sur les marchandises, est inspiré de la loi française du 1 août 1905 qui a été votée
afin que soient prises des sanctions contre les fraudeurs …

La loi 13-83 s’est contentée d’établir une liste des infractions caractérisées en cas de fraudes
portant sur les marchandises notamment la falsification et la tromperie envisagé dans les
articles 4 et 5 de cette loi5.
Mais ce qu’il faut savoir que parfois il est difficile de bien distinguer les falsifications des
tromperies, que si tromper c’est induire l’acheteur en erreur, falsifier suppose une
modification, une altération du produit qui touche généralement à la sécurité alimentaire,
ainsi le domaine de falsification est plus étroit par rapport au tromperie, il ne concerne que
les denrées alimentaires, les médicaments, le boissons, et les produits agricoles6..

C’est ce qui nous amène à démontrer que pour réprimer ces deux délits (chapitre 2) de
fraudes en droit de consommation, il est nécessaire de réunir les éléments constitutifs
principaux (chapitre 1)

Chapitre 1 : les éléments matériel et morale des délits de fraude en droit de consommation :

Dans ce chapitre nous allons traiter dans la première section les éléments matériel et morale
de délit de tromperie et dans la deuxième section celles de falsification …

Section 1 : les éléments matériel et morale de tromperie :


1 : l’élément matériel
Selon l’article 4 de cette loi, est coupable quiconque, a trompé ou tenté de tromper le
contractant :
- Soit sur la nature, les qualités substantielles, la composition et la teneur en principes utiles
de toutes marchandises ;
- Soit sur leur espèce ou leur origine lorsque, d'après la convention ou les usages, la
désignation de l'espèce ou de l'origine faussement attribuée aux marchandises doit être
considérée comme la cause principale de l'engagement du contractant ;
- Soit sur la quantité des choses fabriquées, conditionnées, stockées en vue de la vente,
vendues ou livrées ;
- Soit sur leur identité, par la livraison d'une marchandise autre que la chose déterminée qui
a fait l'objet du contrat.

Egalement Si la tromperie ou la tentative de délit a été commis à l'aide d'indications


frauduleuses tendant à faire croire à une opération antérieure et exacte ou à un contrôle
officiel qui n'aurait pas existé, ou à l'aide de poids et mesures faux ou inexacts ou de

5Abdellah Boudahrain, le droit de la consommation au Maroc, Société d’Edition et de diffusion ALMADARISS


p.154
6https://www.cabinetaci.com/fraudes-tromperie-et-falsification/
manœuvres ou procédés tendant à fausser les opérations du pesage, du mesurage, de
l'analyse ou du dosage est punissable .

Alors La tromperie, qui est en étroite relation avec l’information donnée ou tentée par le
vendeur au consommateur, est punissable quel que soit le procédé utilisé, lorsqu’elle
concerne l’un ou plusieurs des éléments cités par les dispositions de l’article 4 7.
En général l’objectif le plus important du droit de consommation est de permettre aux
consommateur de faire un choix raisonné, en tout transparence et de le protéger contre
toutes informations trompeuses..
Il est communément admis que l’étiquetage et l’emballage d’un produit de consommation
est indispensable pour aider le consommateur à prendre une décision réfléchie lors d’un
achat. Ils sont t, en quelque sorte, la fiche d’identité (ou une carte de visite) d’un produit. Le
consommateur ne pourra réellement bénéficier des avantages des biens matériels se trouvant
sur le marché que s’il est correctement et suffisamment informé, avant et après l’achat. D’où
l’importance des mesures adoptées pour promouvoir un étiquetage clair, bien lisible, complet,
compréhensible et correct8..
Dans ce contexte l’article 3 de l’arrêt de 2 janvier 1915 l’emploi de toute indication ou signe
susceptible de créer dans l’esprit de l’acheteur une confusion sur la nature ou le lieu de
fabrication du produit ou de la marchandise, lorsque, d’après la convention ou les usages, la
désignation De ce lieu de fabrication devra être considérée comme la cause principale de la
vente, est interdit en toute circonstance et sous quelque forme que ce soit, n’empêche pas
ces professionnels ou commerçants d’y contrevenir 9 ..
L’emballage est également déterminant dans la décision du consommateur à acheter un
produit pour cette raison il doit être soigné afin de protéger le produit emballé contre les
contaminations extérieures ou de l’emballage lui-même 10…
Ce principe a été consacré par Le tribunal de commerce de Casablanca qui a rendu, le 20 mars
2006, son jugement dans l’affaire de l’étiquetage de l’huile Afia estimant qu’il s’agissait bien
d’une publicité mensongère pratique de concurrence déloyale de la part de Savola Maroc.
Cette juridiction a sommé la filiale du groupe saoudien d’arrêter immédiatement l’utilisation
de l’étiquette portant un épi de maïs et l’a condamnée à verser 20 000 DH de dommages et
intérêts à Lesieur Cristal en considérant que l’étiquetage de l’huile «Afia», affichant un épi de
maïs, induisait en erreur le consommateur puisqu’il ne s’agit pas d’une huile à 100% à base
de maïs, mais d’un mélange maïs et de l’huile de soj 11a ..

7L’article4 de la loi 13-83 relative au répression des fraudes sur les marchandises, promulguée par dahir n°1-
83-108 du 9 moharrem 1405 (5 octobre 1984)
8Abdellah boudahrain »le droit de la consommation au maroc »édition almadariss ;1999
9Libère ces fringues de l’éthique sur l’étiquette. Le Monde du travail libre (publication périodique de la

confédération internationale des syndicats libres nº2,Février 1997, Bruxelles, p. 5.


10Cf.not.emballage et conditionnement , le guide de consommateur ,n 3 ,mai 1995 ,pp10-15
11(11) Jugement n° 3931 du 20/3/2006 dans le dossier n° 2418/16/2007 opposant Lesieur Crystal LLC contre

Savola Morocco LLC, arrêt non publié


2 : l’élément moral :

L’article 1 de la loi 13-83 9 « Est coupable de fraude par tromperie ou falsification quiconque,
par quelque procédé que ce soit, induit en erreur le contractant sur la substance ou la quantité
de la chose annoncée ou effectue, en violation des dispositions de la présente loi ou des textes
pris pour son application ou contrairement aux usages professionnels et commerciaux, toute
opération tendant à les modifier frauduleusement…»

La tromperie12est une infraction intentionnelle qui suppose nécessairement la mauvaise foi,


ou la négligence de l’auteur ; le juge apprécie au cas par cas en fonction des circonstances.
Elle peut être déduite de toute action, allégation ou présentation susceptible de masquer la
réalité, voire du fait de garder le silence sur certains défauts ou caractéristiques dutromperie

Dès lors, il faut admettre que la connaissance de l'état de fait infractionnel qui consiste à avoir
conscience des éléments matériels de l'infraction tels qu'ils sont incriminés par la loi pénale,
est essentielle. Savoir, par exemple, que l'on distribue «des viandes provenant d'animaux
atteints de maladies reconnus contagieuses» 13, c'est avoir conscience de la matérialité du fait
prohibé.

La faute criminelle ou délictuelle implique donc la conscience et la volonté de l'agent; celui-ci


doit, en effet agir« frauduleusement» (art 1) du dahir de1984, ou «<sciemment »> (art3); en
tout état de cause il sait qu'il est en infraction (art 2 et 5). Cette faute, conformément aux
principes généraux du droit pénal, ne saurait être présumée; elle doit donc être prouvée, cette
norme a été consacrée par la Cour d'appel de Rabat dans un arrêt de principe du 13 octobre
1959 concernant précisément le droit pénal des fraudes: «Le délit de fraude alimentaire doit
être caractérisé par la mauvaise foi et l'intention délictueuse du prévenu, ce dernier élément
intentionnel étant indispensable pour la constitution du délit ».

Cette faute dont il appartient au procureur du Roi de démontrer l'existence n'est évidemment
pas facile à mettre en lumière puisque, par définition, elle est subjective. En dehors de l'aveu
du prévenu qui peut évidemment fonder l'intime conviction du Juge répressif, il sera toujours
difficile à ce dernier de se forger une opinion définitive.

En pratique, Lorsque le prévenu est un professionnel, les juges peuvent déduire la mauvaise
foi de celui-ci du faitqu'il s'est soustrait aux obligations qui lui incombait personnellement
d'exercer les contrôles nécessaires.
La jurisprudence est donc sévère envers ces Personnes car en vue de leur qualité, ces
personnes sont considérées comme de facto N’ayant pas accompli les contrôles qui auraient
permis de détecter le défaut de la chose Vendue ou l’objet de la prestation de service..

12https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Tromperie
13Art 3. al 1 par 2) du dahir du 5 octobre 1984
Section 2 : les éléments matériel et morale de la falsification :

1 : l’élément matériel
Selon l’article de loi 13-83, Est Puni :
• Ceux qui falsifient des aliments servant à la consommation de l'homme ou des animaux, des
substances médicamenteuses, des boissons et des produits agricoles ou naturels destinés à
être vendus ou distribués ;
• Ceux qui importent ou tentent d'importer, fabriquent, exposent, mettent en vente, vendent
ou distribuent des aliments servant à la consommation de l'homme ou des animaux, des
boissons et des produits agricoles ou naturels qu'ils savent être falsifiés, avariés ou toxiques ;
• Ceux qui importent, fabriquent, détiennent en vue de la vente ou de la distribution tous
aliments et boissons destinés à la consommation humaine ou animale qui ont
été additionnés pour quelque motif que ce soit, notamment pour leur conservation,
coloration, aromatisation ou édulcoration, de substances chimiques, biologiques ou de toute
autre nature ou soumis à des radiations susceptibles d'apporter une modification de leur
nature ou de leurs propriétés, autres que celles dont l'emploi est autorisé ;
• Ceux qui importent ou tentent d'importer, fabriquent, exposent, mettent en vente, vendent
ou distribuent des substances médicamenteuses falsifiées, avariées ou périmées ;
• Ceux qui importent ou tentent d'importer, ,exposent, mettent en vente, vendent ou
distribuent des produits qu'ils savent être destinés à la falsification des aliments servant à la
consommation de l'homme ou des animaux, des boissons, des produits agricoles ou naturels
et des substances médicamenteuses ;
• Ceux qui placent tous aliments et boissons au contact de matériaux composés de matières
autres que celles dont l'emploi est autorisé.
En guise de conclusion La falsification nécessite que la marchandise soit destinée à être
Vendue, il faut qu’il y ait une altération du produit, par exemple : le fait d’ajouter du sucre Au
vin pour augmenter le degré alcoolique. Si un producteur dépasse le maximum Autorisé, le
délit de falsification est constitué. Et elle s’effectue également en soustrayant Un élément ou
une partie d’un élément du produit …
2. L’élément moral :
L’élément intentionnel des délits de fraudes et falsifications est constitué par la mauvaise foi
du prévenu. Elle se déduit souvent des circonstances de l’espèce qui révèlent un
comportement frauduleux du professionnel. Mais elle peut également se déduire de
l’insuffisance des diligences effectuées par le prévenu pour éviter la réunion des éléments
matériels des délits. L’élément moral se rapproche de la faute pénale non intentionnelle.
En guise de conclusion, L’élément moral de la falsification est l’intention d’utiliser un
comportement ou un produit qui présente des risques, dangers pour autrui auprès de à son
intégrité physique..

Conclusion du premier chapitre :


Dans cette partie nous avons constaté que selon les dispositions de la loi 13-83, le contractant
vise le consommateur et le professionnel avec lequel l’auteur de l’infraction entretient des
rapports de commerce, on peut alors craindre que la généralité du texte ne se traduise pas
par la protection affirmée au consommateur..
On remarque également que Les services ont été purement et simplement ignorés par les
dispositions de cette loi, Les normes juridiques concernant les transports, l'assurance, les
services bancaires, les voyages et bien d'autres services ne se sont pas arrêtées aux questions
relatives à leur conformité et à leur sécurité. Il est seulement prévu des sanctions pénales
particulières et c'est le droit commun de la responsabilité civile qui s'applique en cas de
dommages causés par les services ou par leurs fournisseurs14…
Il s’ensuit qu’une telle réglementation vise indirectement à la fois une protection somme toute
formelle des intérêts économiques des consommateurs, lorsque ses dispositions se référent
à la conformité des produits, et une protection insidieuse de leur santé lorsqu’il est question
d’assurer la sécurité des produits dangereux (denrées, produits pharmaceutiques et autres
produits de grande consommation contenant dessubstances chimiques ou toxiques, par
exemple).

En revanche, on peut difficilement assurer qu'il existe des normes professionnelles tendant à
assurer la protection des intérêts économiques et la santé des consommateurs, qui
constitueraient une plateforme pour l'exercice, par les fournisseurs, producteurs,
distributeurs et commerçants, d'un certain auto contrôle. Les chambres métiers et autres
corporations professionnelles ne sont obnubilées que par la défense de leurs intérêts ou
plutôt de leurs profits souvent illégitimes15.

Chapitre 2. La répression des fraudes


A. le délit de tromperie et falsification:
La réglementation de la répression des fraudes et falsifications sur les marchandises occupe
une place prépondérante, ce qui n'est pas le cas en ce qui concerne les services, quoique son
effectivité et son efficacité soient douteuses, comme cela avait été démontré au grand jour
par la campagne d'assainissement du commerce. Il n'en va pas autrement lorsqu'on est
contraint de recourir au code pénal pour défaut des dispositions spéciales pertinentes et
respectées.

En réalité, le problème dépasse la répression des fournisseurs, commerçants et autres


professionnels impliqués dans les fraudes et falsifications. Les contrôles portant sur la qualité
et les conditions d'exécution, par les personnes visées, des normes juridiques tendant à
préserver la santé et la sécurité du consommateur ne sont guère efficients16.

14Voir sur la responsabilité du fait de certains services infra nºs 136 et ss.
15Abdellah boudahrain"le droit de la consommation au maroc"éditionalmadariss ;1999

16(1) Cf. interview du secrétaire général du ministère du commerce et de l'industrie. Conjoncture, n° 753 du
1er-1-1996, op. cit., p.8
La répression des fraudes commerciales a été d'abord assurée par le dahir du 14 octobre 1914
qui s'est inspiré de la législation française, en l’occurrence de la loi du 1er août 1905, dont les
dispositions du titre IV ont été remplacées par celles des arrêtés viziriels des 6 décembre 1928)
et 25 mars 1929) qui habilitent un certain nombre de fonctionnaires à rechercher et constater
les infractions17. Ce n'est qu'en 1930 qu'un dahir du 9 décembre a restauré formellement
l’autorité traditionnelle du mohtassib) car c'étaient les juridictions françaises, puis modernes
qui connaissaient de la répression des infractions18.

Pendant des siècles, le mohtassib joua un rôle très important dans le contrôle du commerce
que ce soit avant la vente ou au moment de la vente. Au début du vingtième siècle, les
structures traditionnelles et notamment la charge du mohtassib s'avèrent n'être plus
suffisantes. Ainsi apparut le dahir du 14 octobre 1914 qui demeura en vigueur jusqu'en 1984
et plus précisément le 5 octobre 1984 ou fut promulguée la loi qui constitue aujourd'hui le
texte de référence en matière de répression des fraudes 19.

Au Maroc, la loi 13-83 relative à la répression des fraudes ,dans son article 10 sur les
marchandises précise « est interdit toute publicité comportant allégation ,indication ou
présentation fausse ou propre à induire en erreur ,sous quelque forme que ce soit, sur l’un
ou l’autre des éléments ci –après :nature ,composition ,qualité, teneur en principes utiles
espèce, origine , qualité, mode et date de fabrication ,propriété, prix, condition , de vente des
biens ou services, conditions ou résultats de leur utilisation, motifs, et procédés de la vente,
livraison ou prestation, portée des engagements, identité, qualité, ou aptitude de fabriquant,
revendeurs, promoteurs, annonceurs, et prestataires »20.

Cette infraction est punie d'une amende de 200 à 7 200 dirhams. Mais cet article est abrogé,
désormais la répression de la publicité trompeuse est faite par la loi 31-08 édictant des
mesures de protection du consommateur qui dans l’article 174 annonce que l’auteur de la
publicité trompeuse est punie d’une amende de 50.000 à 250.000 dirhams. Et s’il est une
personne morale, il sera puni d’une amende de 50.000 à 1.000.000 dirhams. En cas de
condamnation, le tribunal peut ordonner des publications rectificatives dans les mêmes
formes et lieux dans lesquels a été effectuée la publicité mensongère, aux frais du condamné.
A titre d’exemple :

• En 2008, la Coopérative laitière de la Chaouia a été épinglée à 4 reprises pour fraude.


D’après l’un des jugements (08/2409 n°5441), «son lait s’est avéré, suite à des
analyses, contenir de l’eau (Moi, à voir la qualité de l'eau au Maroc, je pensais que tout
le monde ajoutait de l'eau!!!) et 7g/litre à peine de produits gras». Le juge a condamné

17 C. BO, nº 849 du 29-1-1325 p 242 et BO 852 du 19-2-1929, p 46


18 Voir sur le rôle du montassib supran s 25-30at 80, nº 1368 du 13-1-1932, p. 23
19 http://www.theses.fr/1986PA100067

20 Article 174 du Dahir n° 1-11-03 du 14 rabii I 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi
cet opérateur laitier à verser 10.000 DH d’amende. Il y a aussi «le beurre qui contient
une quantité d’eau qui dépasse les 16%».

Contrairement aux autres décisions, ce n’est pas la loi 17-88 qui a prévalu mais plutôt la loi n°
13-83 relative à la répression des fraudes. D’après son article premier, «est coupable de fraude
par tromperie ou falsification quiconque, par quelque procédé que ce soit, induit en erreur le
contractant sur la substance ou la qualité de la chose annoncée...».

• Dans un autre jugement (08/2410 n°5176), c’est de la fraude dans le poids du sucre
dont il s’agit. Et qui, rappelons-le, fait partie, à l’instar de la farine nationale et du
carburant..., des produits subventionnés. La Caisse de compensation réserve au sucre
2 milliards de DH par an. La contrevenante n’est autre que la société Cosumar, une des
filiales de l’ONA. L’amende à laquelle elle a été condamnée est de 10.000 DH21.

En France, les sanctions pour les délits de tromperie et falsification sont identiques (2 ans
d’emprisonnement et 300 000 euros d’amendes selon l’article L451-1-1 17 ,la peine
d'emprisonnement pour le délit de falsification selon l’article 451-2 et de sept ans et d'une
amende de 750 000 euros dans le cas ou la substance falsifiée ou corrompue est nuisible à la
santé humaine ou animale ainsi que Si les faits ont été commis en bande organisée. Le tribunal
peut prononcer des peines complémentaires telles que la confiscation des marchandises,
ordonner la publication de la décision voire sa diffusion7.

Ces textes franco-marocains relatifs aux fraudes commerciales s'articulent autour des 03
grands axes sont :
B- En cas de circonstances aggravantes :

Si l'auteur du délit de tromperie (ou falsification) commet une nouvelle infraction similaire
dans le délai de cinq ans à compter de la date de la précédente condamnation à ce sujet, le
tribunal doit prononcer une condamnation à l'emprisonnement les peines de la récidive sont
alors applicables dans les conditions fixées par le code pénal (article 157 CP), l'affichage de la
décision de condamnation est obligatoirement ordonné.

Ces peines sont même portées au double si la tromperie ou la falsification ou la fraude sont
commises au moyen de produits ou de traitements dangereux pour la santé de l'homme ou
des animaux, ou si l'auteur vend ou met en vente de la viande ou des abats provenant
d'animaux qu'il sait être morts de maladies reconnues contagieuses ou de maladies
parasitaires transmissibles à l'homme ou aux animaux, ou avoir été abattus, car atteints de
ces maladies.
A noter qu'outre les peines prévues par l'article 1er de la loi n°13-83, une peine
d'emprisonnement peut aussi être obligatoirement prononcée si le délit ou la tentative de
délit de tromperie (ou defalsification) a été commis à l'aide d'indications frauduleuses tendant
à faire croire à une opération antérieure et exacte ou à un contrôle officiel qui n'a pas existé,

21 https://mizania.forumdediscussions.com/t823-quelques-exemples-de-fraudes-releves-au-maroc
7 Article 451-1-1 du code de consommation Français
ou à l'aide de poids et mesures faux ou inexacts ou de manœuvres ou procédés tendant à
fausser les opérations du pesage, du mesurage, de l'analyse ou du dosage 22.

C- crime contre la santé publique :

Des peines plus sévères peuvent être prononcées en application du dahir n° 1-59-380 du 29
octobre 1959 sur la répression des crimes contre la santé de la nation20. En effet, peuvent
être punis de mort ceux qui, sciemment, ont fabriqué ou détenu en vue d’en faire commerce,
distribué, mis en vente ou vendu des produits ou denrées destinés à l’alimentation humaine,
dangereux pour la santé publique. Ce texte a eu un effet rétroactif (l’affaire des huiles nocives
de Meknès). Depuis lors ce dahir n’a plus été appliqué, d’autant plus que la loi 13-83 penche
sur d’autres peines moins irrémédiables dans les trois éventualités suivantes :

• La peine est l’emprisonnement de deux à six ans lorsque l’ingestion de produits


dangereux à causer à autrui une maladie ou incapacité de travail supérieure à 20 jours.
• La peine est la réclusion de 5 à 10 ans, lorsque l’ingestion de tels produits à autrui a
entrainé soit une maladie paraissant incurable, soit la perte de l’usage d’organe, soit d’une
infirmité permanente. • La peine est la réclusion de 10 à 20 ans, lorsque l’ingestion de tels
produits a causé la mort sans l’intention de la donner23.

D- délit de détention :

Des aliments servant à la consommation de l'homme ou des animaux, des boissons, des
produits agricoles ou naturels qu'ils savent être falsifiés, avariés ou toxiques:

-des substances médicamenteuses falsifiées, avariées ou périmées;


- des produits propres à effectuer la falsification des aliments servant à la consommation de
l'homme ou des animaux, des boissons, des produits agricoles ou naturels.

A titre d'exemple retentissant, ce n'est qu'à l'occasion de la campagne de lutte contre la


contrebande qu'un ancien député, homme d'affaires de surcroît, a été poursuivi et condamné
pour la détention d'une quantité de caisses de bière impropre à la consommation dans les
entrepôts de son entreprise. De même, un pharmacien d'entreprise a été condamné pour la
détention de produits pharmaceutiques non conformes aux normes de qualité. Mais ce n'est
là qu'une faible partie visible de l'iceberg car beaucoup, sinon trop, de fraudeurs s'échappent
des larges filets de contrôles...24

Conclusion du deuxième chapitre :

22 Article 2 de loi n°13-83 relative à la répression des fraudes sur les marchandises, promulguée par dahir
n°183-108 du 9 moharrem 1405 (5 octobre 1984)
23 Article 1 du Dahir n° 1-59-380 du 26 rebia II 1379 (29 octobre 1959) relatif à la répression des crimes contre

la santé de la Nation
24 Cf. not. Le Matin du 2-3-1996 qui rapporte un communiqué de la commission préfectorale de Casa-Anfa pour

la lutte contre la contrebande annonçant la découverte de ces marchandises.


Finalement on peut dire que la loi du 1er août 1905 sur la « répression des fraudes dans la
vente des marchandises et des falsifications », marque un tournant majeur dans la régulation
des marchés de biens de consommation. Elle a permis de consolider un échafaudage juridique
hétéroclite en substituant une loi générale à une multiplicité de lois spécifique.

PARTIE 2. OBSTACLES ET SOLUTIONS POUR UNE EFFICACITE REPRESSIVE

Chapitre 1 : les insuffisances de la loi 13-83 relative a la répression des fraude sur les
marchandises
La loi 13-83 revient à l’époque du protectorat français au Maroc, il reste imparfait du fait des
lacunes juridique (section 1) et des obstacles liées à la mise en mouvement de l’action en
justice (section 2)
Section 1: le maintien des textes d'une époque révolue non compatible aux nouveaux défis
Quelques auteurs prévoient que l’inadaptation de certaines lois, y compris celle de 13-
83 qui trouve sa source dans le droit français, donne à la jurisprudence l’opportunité de
combler les lacunes législatives ou bien éclairer les dispositions susceptibles de différentes
interprétations. Pourtant, l’engorgement de l’appareil judiciaire estiment que les actions
relatives à la fraude ne sont pas assez compliquées et nécessitent juste de prononcer des
jugements en édictant des peines pécuniaires au lien de des peines privatives de liberté. En
outre, la même loi constitue un élément privilégié chez le transgresseur qui bénéficie d’une
inflation des droits édictées dans les dispositions. Donc, l’inefficacité des lois nous oblige à
prévaloir les lacunes législatives relatives aux nouvelles contraintes, notamment celles liées à
la santé du consommateur, à savoir les produits modifiés génétiquement (1), ainsi que celles
liées à sa satisfaction et sa confiance (2)

Sous-section 1: les contraintes législatives relatives aux produits modifiés génétiquement

Récemment, notamment dans la dernière décennie, Il y avait une propagation massive


des produits modifiés génétiquement dans le marché international. Ceux-ci sont importés
sous forme de nourritures qui contiennent différentes alimentations tels que la viande et les
poissons. Ce marché est étendu non seulement au niveau des pays sous-développés, mais
aussi au marché européen qui constitue un partenaire fondamental du Maroc. Ce dernier a
pris conscience aux dangers des aliments génétiquement modifiés sur la santé du
consommateur. Ainsi, le ministère de l’agriculture a soumis un circulaire signé par le directeur
de la délégation des plantes et contrôle technique de la fraude et la qualité au niveau des
frontières a fin de mettre en œuvre une approche préventif pour lutter contre l’accès des
aliments constituants des caractéristiques liées à des modifications génétiques. Pourtant, la
question qui s’impose est la suivante : « Est-ce qu’on pourrait adapter les dispositions
législatives actuelles pour inclure et comprendre les matières génétiquement modifiées ? »

La réponse demeure complexe pour les raisons suivantes :

Article 1 de la loi 13-83 dispose : « Est coupable de fraude par tromperie ou falsification
quiconque, par quelque procédé que ce soit, induit en erreur le contractant sur la substance
ou la quantité de la chose annoncée… ». Cet article évidemment fait référence à la substance
ou à la quantité du produit, ce qui rend la mission scientifique et technologique qui se focalise
sur la détection de la structure cellulaire des produits concernées assez compliquée.
Article 2 de la loi 13-83 dispose : « Les peines prévues à l'article précédent peuvent être
portées au double si la tromperie, la falsification ou la fraude est commise au moyen de
produits ou de traitements dangereux pour la santé de l'homme…. » Pourtant, la question de
la dangerosité des produits génétiques présente toujours un défi chez les scientifiques. Ainsi,
il s’agit apparemment d’un débat perpétuel entre les experts de la matière et donc l’approche
poursuivi demeure un moyen préventif.
Article 16 de la loi 83.13 dispose : « Sont fixés conformément à la réglementation en vigueur :
la définition et la dénomination des aliments, boissons, denrées, produits et toutes
marchandises… », ce qui exclue automatiquement les produits modifiés génétiquement. En
effet, cela réside un vide juridique qui nécessite une intervention législative ou
jurisprudentielle afin de protéger le consommateur.
Ces contraintes et d’autres nous ramène à se demander de la même façon sur l’efficacité de
la présente loi en ce qui concerne la commercialisation électronique ce qui remet en cause la
confiance et la satisfaction du consommateur.

Sous-section 2 : La mise en péril de la confiance et la satisfaction du consommateur lors du


« E-commerce ».

En gros, le commerce électronique implique la demande des marchandises ou des


services à travers les moyens technologiques et les réseaux sociaux. La disponibilité des
prestations se confirment à travers des boutiques ou des magasins « virtuels » où les
contractants concluent leurs contrats via des moyens dont on n’est pas habitués. Ceci risque
de mener vers défis et des contraintes qui impliquent des opérations frelatées accompagné
de fraude et des moyens dolosives. Par exemple, la majorité des prestataires de services et
les commerçants qui entretiennent des opérations commerciales électroniques ne sont pas
inscrits au registre de commerce, et donc ceci risque non seulement d’entretenir des évasions
fiscales mais ça implique aussi une certaineanonymat du vendeur. Certes, la loi n° 53-05
relative à l’échange électronique de données juridiques « détermine le cadre juridique
applicable aux opérations effectuées par les prestataires de service de certification
électronique, ainsi que les règles à respecter », mais une vraie concrétisation dans la matière
demeure plus au moins quasi-absente.
Section 2 : les entraves à la mise en mouvement de l’action en justice
Malgré la rigueur des sanctions prévue par la loi 13-83, les moyens de recours reconnus aux
consommateurs pour faire valoir leurs droits et intérêt laissent à désirer.
On mettre l’accent dans cette section sur certain problèmes rencontrés par le consommateur
et qui constituent un frein pour ce dernier à agir en justice en l’occurrence ; des problèmes
de preuves et des moyens de défenses, absences d’un soutien juridictionnel adéquat et des
règles de prescriptions.
S/S1 : couts prohibitifs de la justice et l’absence d’un véritable soutien juridictionnel
Les consommateurs en leur qualité de défendeurs ou de demandeurs sont amenés a
supporter les mêmes charges judiciaires au même titre que les professionnels alors qu’il ne
possèdent pas les mêmes ressources financières qu’ utilise un commerçant ou un
professionnel qui les passe dans son compte des pertes et profits 25
Ce sont les mêmes frais de justice à débourser aussi bien pour le consommateur que le
professionnel, ces frais comprennent des droits fiscaux, de plaidoiries au profit de la caisse de
barreau ; des frais engagés pour la preuve et les frais des avocats….
Le professionnel se trouve dans une position privilégiée par apport au consommateur qui
peut se trouver en situation de dette ou d’inexécution de ses obligations ce qui le motive pas
a agir en justice toute fois le consommateur peut demander une assistance judicaire mais a
titre d’exemple pour un avocat il se peut qu’il n’accompli pas fidèlement sa mission comme
pour les clients qui lui règlent les honoraires
Dans ce cadre plusieurs pays possède un produit d’assurance « assurance des frais
juridique »26a titre d’exemple la France ; Belgique ; pays bas. Cette assurance permet a
l’assuré peut accéder gratuitement ou a des frais réduits aux services d’un avocat ou obtient
un remboursement des frais judicaires. Mais ce sont les plus aisés qui utilisent ce genre
d’assurance

25Abdallah BOUDAHRAIN, « droit de consommation au Maroc », édition almadariss ; 1999, p386


26 Oussama HARRATI, « le droit pénal de consommation », mémoire de fin d’étude ; 2019-2020 ; p 86
Cette position privilégiée des professionnels se voient aussi bien au niveau des sanctions :
dans la plupart du temps se sont des peines pécuniaires faible ce qui justifie la récidive.
Citons par exemple certaines décisions du tribunal de première instance de Bershid :
- Le 26 février 2007 sous le numéro 2178 le tribunal de 1ere instance a accusé, Atlas Food
Company, en la personne de son représentant légal, pour fraude (la confiture d'abricot) et
condamnant à une amende de 7000 dirhams avec la caissière.
-En date du 26/4/2007 sous le numéro 2400 dans un dossier n 5508/2006, accusant la société
Akassi en la personne de son représentant légal du délit de fraude (dans le saucisson aux
olives) et la punissant d'une amende de 6000 dirhams avec le la caissière.
-Le 26/04/2007 sous le numéro 2399/2007 au dossier numéro 5083/2006 accusant la société
Lodayah en la personne de son représentant légal du délit de fraude (en matière de poivre)
et la punissant d'une amende de 6000 dirhams.
Sous-section 2 : difficulté de moyen de preuve et de défense
Le consommateur se trouve dans une position défavorisée face au professionnel, son recours
à l’expertise ; l’enquête par témoins entrainent des charges financières assez lourdes .il peut
seulement espérer de la jurisprudence la consécration du principe du renversement de
preuve 27 qui sera supportée par le vendeur, mais malheureusement le COC la preuve incombe
au demandeur28

Il a été précisé dans la décision de la cour suprême du 09/03/1996 : Sur la base de l'article 36
du Dahir du 10 octobre ; si les conclusions du ou des rapports d'analyse sont diffusées au
cours de l'audience et que le prévenu demande qu'une contre-expérience soit menée à cet
égard, le tribunal ordonne la réalisation de cette expertise.

Et puisqu'il a été constaté que la requérante, par l'intermédiaire de son avocat, avait
demandé une procédure de contre-expérience, et que le tribunal l'avait refusée alors, elle a
dû l'ordonner. et puisque, si elle ne l'avait pas ordonné, elle aurait violé l’article
susmentionné, et aurait donc rendu sa décision déficiente en une justification parallèle de son
absence 29

on voit que s'il est juste de garantir les droits du professionnel , il faudrait mieux garantir aussi
les droits du consommateur en la considérant comme un réclamant du droit civil, soit à son
personne ou représentée dans des associations protection de consommateur , et que les
professionnels sont passibles des peines les plus sévères pouvant les dissuader de récidiver à
commettre les mêmes fraudes
L’intéressé peut apporter par tous les moyens la preuve des fait qu’il avance, qu’elle soit écrite
ou électronique ( le l’écrit sur support électronique a la même force probante que le papier

27Abdallah BOUDAHRAIN, « le droit pénal de la consommation » édition almadariss, 1999


28L’article 399 du code des obligations et contrat
29 Décision 1692 / 3 du dossier n24691/91 ? Revue de cour suprême
.l’écrit sous forme électronique est admis en preuve au même titre que l’écrit sur support
papier »
Le consommateur se trouve encore défavorisé en raison de son ignorance et du peu de
moyens de défense, les juges et en arguant leur impartialité au lieu d’opter pour une position
plus humaine en raison des inégalités entre les justiciables.

A cet égard, il est révélateur que les juges ne peuvent accorder au débiteur un délai de grâce
pour le paiement de sa dette qu’avec « une grande réserve »30 avec une demande le juge
possède un pouvoir d’appréciation quant a la position du débiteur.
Sous section3 : prescriptions ignorés et limitatives de l’action en justice
Les actions en justice qui peuvent être intentés par le consommateur sont soumises au délai
de prescription de droit commun qui est 15ans.
Pour les actions en indemnité délictuelle ou quasi délictuelle se prescrit par 5ans a partir du
moment ou la partie lésée a eu connaissance du dommage et de celui qui est tenu d’en
répondre31
Il arrive qu’un simple particulier n’a pas de connaissance juridique et même n’a pas de moyens
pour consulter un professionnel en la matière. L’exemple typique est la garantie des vices
cachés ou garantie de conformité ; les délais deprescription sont assez courts
Dans une décision de la cours suprême le 4/11/1999 et selon l’article 35 de la loi 13-83 « Le
procureur du Roi ou le procureur général du Roi s'il estime, à la suite du procès-verbal de
l'agent verbalisateur ou du rapport du laboratoire et, au besoin, après enquête préalable,
qu'une poursuite doit être engagée, saisit le tribunal après avoir fait connaître aux intéressés
qu'ils peuvent prendre connaissance, au parquet, dans le délai de 10 jours, des résultats de
l'analyse ».
Conclusion du chapitre 1 :
Malgré la rigueur des sanctions prévues par la loi n13-83, ces dispositions sont restés
quasiment lettre morte non compatible aves les nouveau contraintes tel que le commerce
électronique et les aliments modifiés génétiquement

La partie lésée qui est le consommateur se trouve dans une position défavorisée ; un
consommateur démuni des ressources juridiques et judicaires est acculé de s’adresser au
tribunal devant lequel la preuve est pour lui difficile a apporter.

Chapitre2 : Les solutions ainsi que les recommandations pour faire face auxdits insuffisances

30L’article 243 -2 du COC , ajouté par le dahir par le dahir du 18_3_1917


31IL appartient au défendeur a l’action en responsabilité délictuelle d’établir la date a laquelle la partie lésée a
eu connaissance de l’auteur du dommage et de ce celui qui en est responsable
Face à ces insuffisances, plusieurs solutions sont envisageables : la mise en œuvre des
dispositions législatives pour faire face aux nouvelle contraintes (section 1) ainsi la mise à
niveau d’une procédure simplifiées accessible pour les justiciables (section2)

Section1 : La mise en œuvre des dispositions législatives pour faire face aux nouvelles
contraintes
L’évolution de la société ainsi que le développement économique nécessite l’évolution
continue du droit. A défaut, cela risque de mener vers l’arbitraire et vers l’opportunisme des
agents qui profitent des lacunes juridiques pour mener leurs opérations frauduleuses. De
surcroit, le législateur doit impliquer les experts concernés dans les domaines technologiques,
économiques, juridiques et sociales afin de s’inspirer de leurs avis. Comme on vient de
démontrer auparavant, la nuance de pouvoir démontrer la dangerosité des produits modifiés
génétiquement semble impossible sans faire appel à des scientifiques et des experts pour
extraire leurs perceptions et avis. En plus, ils peuvent même entretenir des solutions et des
suggestions par la suite. Certes, les juristes détiennent de la compétence ainsi que l’expertise
pour bien rédiger des dispositions législatives afin de couvrir toutes les lacunes potentielles et
qui sont compatibles avec l’évolution technologique et économique. Quand la difficulté de
régir le domaine E-commerce, encore une fois, seuls les experts dans la matière économique
ainsi que d’informatique peuvent présenter des explications et des recommandations
relatives aux contraintes et difficultés liées à ce nouveau fléau.

En droit comparé, on pourrait facilement constater une évolution juridique à chaque fois un
phénomène ou nouvelle pratique s’installe. Cependant, au Maroc, il s’apparente qu’on reste
fidèles à certaines dispositions législatives qui datent des décennies, ou bien on attend à ce
que des juristes français puissent voter les lois pour qu’on s’inspire par la suite. La question
s’impose, donc, est ce qu’on a affaire à une manque de volonté de la part du législateur
Marocain, ou bien d’un manque de recherches qui pourraient déclencher des alarmes en ce
qui concernent les enjeux qui nécessitent des intervention urgentes.
Section2 : la mise à niveau des procédures simplifiées, efficaces et accessibles pour tous les
justiciables

• Face à un professionnel conscient de sa force de sa position privilégiée, il est


important que le consommateur doit jouer un rôle prépondérant pour mettre en place
des structures et des pratiques adaptés au besoin. sous forme des associations de
protection des consommateurs e ; les consommateurs peuvent passer à la défense de
leurs droits devant les instances judiciaires et de constituer des groupes de pressions
les pouvoirs publique à appliquer les normes des politiques conformes au bien de tous,
au lieu que ces autorités demeurent soumises aux seuls détenteurs de l’argent32.

Toutefois et en comparaison avec les informations mises à la disposition du consommateur


dans la France par exemple, les associations nationales ne sont pas encore en mesure de jouer
le rôle qui leur incombe en cette matière. Cependant et avec les efforts de plusieurs
partenaires pour mettre en place un certain nombre d’initiative qui vont renforcer les
associations de consommateur.

• Parmi les moyens de résolution des litiges entre professionnel et consommateur en


dehors des tribunaux se sont les moyens alternatifs de résolution des litiges.(la
médiation et l’arbitrage) et ceux pour créer un sorte d’équilibre entre les parties

La médiation peut être obligatoire ; prévue par un texte légale ( article 111de la loi 31-08)
comme elle peut être conventionnelle c'est-à-dire désignés par les parties contractantes pour
un objectif principale qui est la protection des consommateurs

Vu la rapidité des transactions commerciales a distances (le e- commerce) , et compte tenu de


l’incapacité du pouvoir judiciaire a rattraper ce boom électronique, un nouveau mécanicisme
de régulation des litiges à l’amiable c’est l’arbitrage dans les litiges de consommation
électronique

L’arbitrage électronique est fondé sur un accord d’arbitrage et se déroule par voie
électronique telle que les sessions en lignes via l’échange des moyens électroniques et des
supports audiovisuels et l’attribution d’une décision arbitrale par voie électronique.
Conclusion du chapitre 2 :

Parmi les divers solutions que l’on a traité a travers notre travail relative a la fraude en droit
de consommation est la mise a niveau des procédures simplifies ; au lieu d’aller a la justice ;
une justice a l’amiable entre le professionnel et le consommateur qui sont la médiation et
l’arbitrage.

En outre et avec le renforcement du rôle des associations des consommateurs ; ce dernier


peut en quelque sorte même s’il agit en justice se trouve protégé en quelque sorte.
Conclusion de la partie 2 :
L’objectif de la loi 13-83 est la protection du consommateur des pratiques frauduleuses ,
pratiques qui peuvent nuire a sa sante sa sécurité ou ses intérêt matériels, toute fois cette
loi souffre de plusieurs lacunes qui mettent le professionnelle en position privilégiée
supérieure a celle du consommateur qui est dépourvue des moyens financières d’où la
nécessité d’appliquer certaines solutions et recommandations en pratique tel que
l’implication du citoyen , la participation du mouvement associatif et le partenariat avec la
société civile

32 Oussama HARRATI, « le droit pénal de consommation » mémoire de fin d’étude, 2019-2020


CONCLUSION GENERALE

Au cours de ce travail, nous constatons que la loi no 31-08 prévoit l’application par les
tribunaux de la législation en matière de protection du consommateur. Afin de compléter
l’action judiciaire, elle pourrait être révisée de façon à permettre également une procédure
administrative. Cela permettrait à la Division de la protection du consommateur de surveiller
plus étroitement le marché et de ne plus se limiter à des avertissements, mais de prononcer
des mises en demeure et d’imposer des sanctions administratives en cas d’infraction à la
législation. Des pouvoirs administratifs pourraient être octroyés à des organismes chargés
d’assurer la bonne application de la loi, en particulier la Division de la protection du
consommateur, qui n’aurait par conséquent plus besoin d’agir devant les tribunaux.

Le portail www.khidmat-almostahlik.ma constitue une plateforme en ligne disponible en


arabe et en français. Il a pour objet de sensibiliser les citoyens à leurs droits. Il offre une large
gamme d’informations, y compris les réglementations, des fiches d’informations, des guides
et des détails quant à la façon de contacter les associations de protection des consommateurs.
Il fournit des informations au sujet des droits des consommateurs et sert de point d’entrée à
plusieurs institutions et organisations actives dans le domaine de la protection du
consommateur.
Bibliographie

Ouvrages généraux
Oussama HARRATI, « le droit pénal de consommation », mémoire de fin d’étude ; 2019-2020 ; p 86
Abdallah BOUDAHRAIN, « droit de consommation au Maroc », édition almadariss ; 1999, p386
AMBROISE-CASTEROT (C.). Droit pénal spécial et des affaires. 5e éd. Gualino, Lextenso éd., 2016.
BUFFELAN-LANORE (Y.) et LARRIBAU-TERNEYRE (V.). Droit civil. Les obligations. 15e éd. Sirey, 2017.

Ouvrages spéciaux
• LAFFINEUR (J.) (dir.). Protection du consommateur, Pratiques commerciales et T.I.C.
Commission Université-Palais, Université de Liège. éd. Anthemis, 2009.
• BEAUCHARD (J.). Droit de la distribution et de la consommation. Thémis Droit privé. éd. PUF,
• 1996.

Les mémoires, les thèses et les articles


• OUERDANE - AUBERT de VINCELLES (C.). « Altération du consentement et efficacité des sanctions
contractuelles ». Éd. Dalloz, Université Panthéon-Assas (Paris II), 2002.
• RZEPECKI (N.). « Droit de la consommation et théorie générale du contrat ». éd. Presses
universitaires d’Aix-Marseille - PUAM, 2002.
• Décision 1692 / 3 du dossier n24691/91 ? Revue de cour suprême
• L’article 243 -2 du COC , ajouté par le dahir par le dahir du 18_3_1917
• L’article 399 du code des obligations et contrat
• Article 2 de loi n°13-83 relative à la répression des fraudes sur les marchandises, promulguée par dahir
n°183-108 du 9 moharrem 1405 (5 octobre 1984)
• Article 1 du Dahir n° 1-59-380 du 26 rebia II 1379 (29 octobre 1959) relatif à la répression des
crimes contre la santé de la Nation
• L’article 4 de la loi 13-83 relative au répression des fraudes sur les marchandises,
promulguée par dahir n°1-83-108 du 9 moharrem 1405 (5 octobre 1984)
• Article 174 du Dahir n° 1-11-03 du 14 rabii I 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi

Les sites web :


• https://mizania.forumdediscussions.com/t823-quelques-exemples-de-fraudes-releves-au-
• http://www.theses.fr/1986PA100067
• https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Tromperie
• https://www.cabinetaci.com/fraudes-tromperie-et-falsification/

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