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Partie II : Electrocinétique

I. Introduction
Dans le cours d’électrostatique nous avons étudié les phénomènes liés aux charges
immobiles. En électrocinétique nous allons étudier le mouvement des charges électriques et les
phénomènes de dissipation d’énergie qui lui sont liés. Nous allons voir aussi quelques outils
fondamentaux d’analyse des réseaux électriques.

II. Notions de courant électrique


Deux conducteurs C1 et C2 chargés puis isolés ont initialement des potentiels différents
V1 et V2 ( V1>V2). Réunissons ces deux conducteurs par un fil métallique. On réalise alors un
seul conducteur qui tend vers un nouvel état d’équilibre caractérisé par l’égalité des potentiels
en chaque point de ce nouveau conducteur.

𝐸⃗

C2
C1
V2
V1

Deux conducteurs reliés par un fil métallique

Ce nouvel état ne peut se réalisé que par un transfert de charges d’un conducteur à l’autre
à travers le fil. Ce déplacement massif de charges électriques s’appelle ‘ courant électrique’.
C'est un courant transitoire: il s'arrête lorsque V1  V2.

III. Intensité de courant électrique


Définition
Soit dS une surface élémentaire à l’intérieur d’un conducteur parcouru par un courant
⃗⃗⃗⃗ arbitrairement. Si pendant le temps dt, dS est traversée par la charge
électrique. On oriente ds
⃗⃗⃗⃗ , alors le courant élémentaire dI qui travers ds est
dq dans le même sens que ce lui de ds :

1
𝑑𝑞
𝑑𝐼 = (𝐴)
𝑑𝑡

Conducteur parcouru par des charges électriques

⃗⃗⃗⃗ , alors le courant elementaire est :


Si dq traverse ds dans le même sens que celui de 𝑑𝑠

𝑑𝑞
𝑑𝐼 = − (𝐴)
𝑑𝑡
Dans les métaux, les charges qui se déplacent sont les électrons. D’après ce qui précède
si les charges négatives se déplacent dans le même sens que ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠 alors le courant dans ce sens
est négatif. Si les charges négatives se déplacent dans le sens opposés de ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠 alors le courant
dans ce sens est positif. Le sens conventionnel du courant est celui correspondant au
déplacement des charges positives.

Vecteur densité de courant


Soit ds une surface orientée arbitrairement, on se propose de calculer le courant dI qui
traverse ds (Figure ci-dessus).

⃗⃗⃗⃗ ) pendant dt. Soit 𝑣


Soit dQ la charge qui traverse ds (dans le même sens que celui de 𝑑𝑠
la vitesse des charges mobiles et soit N le nombre de charges par unité de volume et q la charge
de chaque porteur.

Pendant dt, les charges qui passent à travers ds se trouvent à l’intérieur d’un cylindre de
⃗⃗⃗⃗ .
surface ds et de longueur 𝑑𝑙 = 𝑣𝑑𝑡. Ce cylindre a comme voulme : 𝑑𝜏 = 𝑣 𝑑𝑡𝑑𝑠

⃗⃗⃗⃗ , N est le nombre de


Le nombre de charges intérieur à 𝑑𝜏 est 𝑁 ′ = 𝑁𝑑𝜏 = 𝑁𝑣𝑑𝑡𝑑𝑠
⃗⃗⃗⃗ .
charges par unité de volume. La charge totale de l’ensemble de ces charges est 𝑑𝑄 = 𝑞𝑁𝑣 𝑑𝑡𝑑𝑠
Le courant est donc 𝐼 = 𝑑𝑄/𝑑𝑡 = 𝑞𝑁𝑣 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠.

2
Le terme q𝑁𝑣 est appelé vecteur densité de courant 𝐽 = 𝑞𝑁𝑣. Donc 𝑑𝐼 = 𝐽 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠, l’unitéde
J est A/m2. 1 Ampère=1coulomb/1seconde.

Dans les conducteurs métalliques le vecteur 𝐽 = 𝑞𝑁𝑣 est de sens contraire du vecteur
vitesse.

Conservation de la charge électrique :


Les lignes de courant sont des lignes telles que le vecteur 𝐽 = 𝑞𝑁𝑣 est tangent à la ligne
de courant. Un tube de courant est formé par les lignes de courant.

Figure 3. Tube de courant


Cas d’un régime quelconque

Soit un conducteur C à l’intérieur duquel on choisit une Surface S fermée orientée vers
l’extérieur et limitant un volume V. Soit Q la charge total du volume V à l’instant T et soit I le
courant sortant de la surface S au même instant T. Nous avons :

𝐼 = ∬ J ⃗⃗⃗⃗
ds 𝑄 = ∭(𝑉) 𝜌𝑑𝑣

 est la densité volumique des charges.

Pendant le temps dt, la charge intérieure de V varie de dQ, donc la charge qui sort de V à
travers S est –dQ et nous pouvons écrire :

3
dQ
I=− = ∬ J ⃗⃗⃗⃗
ds
dt
𝑑 𝑑𝜌
Donc 𝐼 = − ∭(𝑉) 𝜌𝑑𝑣 = − ∭ 𝑑𝑣
𝑑𝑡 𝑑𝑡

Or ∬ 𝐽 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠 = ∭ 𝑑𝑖𝑣𝐽𝑑𝑣 : Théorème de Green

𝑑𝜌
D’où 𝑑𝑖𝑣𝐽 = − : C’est l’équation locale de la conservation de la charge électrique
𝑑𝑡

Régime Stationnaire

C’est un régime indépendant du temps. En tout point du conducteur, la vitesse des


porteurs de charges, leur densité, la densité volumique de charges sont toutes indépendantes du
temps :

𝜌=0 → 𝑑𝑖𝑣𝐽 = 0 → ∭ 𝑑𝑖𝑣𝐽𝑑𝑣 = ∬ 𝐽 ⃗⃗⃗⃗


𝑑𝑠 = 0

Donc le flux du vecteur densité à travers toute surface fermée S est nul.

Conservation du courant à l’intérieur d’un tube de courant


Soit un tube de courant en régime stationnaire limité par deux surfaces Se et Ss.

Soit STot=Se+Ss+Slat

Le flux total de 𝐽 à travers STot est ∅ = ∅𝑆𝑒 + ∅𝑆𝑠 + ∅𝑆𝑙𝑎𝑡

∅𝑆𝑙𝑎𝑡 = 0 𝑐𝑎𝑟 𝐽 est perpendiculaire à ⃗⃗⃗⃗


𝑑𝑠

∅ 𝑇𝑜𝑡 = ∬ 𝐽 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠 = ∬ 𝐽 ⃗⃗⃗⃗ 𝑑𝑠 = 𝐼 − 𝐼 ′ = 0
𝐽 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠 + ∬ ⃗⃗⃗
𝑆𝑒 𝑆𝑠

D’où 𝐼 = 𝐼 ′

Conclusion : En régime stationnaire, l’intensité du courant est constante à l’intérieur du tube


de courant. Le courant entrant à l’intérieur du tube de courant est égal au courant sort du tube.
On parle de la conservation du courant à l’intérieur du tube de courant.
Remarque : Un circuit en régime stationnaire (courant continu) étant un ensemble de tubes de
courant, on peut dire que l’intensité de courant I est invariante tout au long du circuit.

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IV. Conductivité électrique :
En présence d’un champ électrique il y a un mouvement d’ensemble des charges. On
admet que la vitesse moyenne 𝑣 est proportionnelle au champ : 𝑣 = 𝜇𝐸⃗

où µ est la mobilité des charges. La mobilité définie ainsi est une grandeur algébrique, qui a le
même signe de la charge q. Elle s’exprime en m2 V-1 S-1.

Dans un conducteur métallique, nous avons 𝐽 = 𝑞𝑁𝑣 = −𝑒𝑁𝑣 or 𝑣 = 𝜇𝐸⃗ d’où :

𝐽 = −𝑒 𝑁 𝜇 𝐸⃗

On pose 𝛾 = −𝑁𝑒𝜇

On obtient 𝐽 = 𝛾 𝐸⃗ : C’est la loi d’Ohm dans sa forme locale, valable en tout point du
conducteur.

Une telle loi implique que les lignes de champ quasi-électrostatique sont également des
lignes de courant, indiquant donc le chemin pris par les charges électriques. Par ailleurs, comme
 est positif, cela implique que le courant s'écoule dans la direction des potentiels décroissants.

 est appelée conductivité électrique du conducteur considéré. Elle s’exprime en siemens


par mètre. Elle dépend de la nature du conducteur (Al, Cuivre, Zn……) et de la température.
1
𝜌 = 𝛾 est appelé résistivité du conducteur. Elle s’exprime en Ω.m.

V. Résistance en régime stationnaire


Considérons un conducteur cylindrique limité par deux sections (S1) et (S2), portées
respectivement aux potentiels Va et Vb grâce a un générateur fermant le circuit et on est en
régime stationnaire. La vitesse est donc constante d’où le champ E est constant 𝑣 = 𝜇𝐸⃗ .

Conducteur cylindrique soumis à une ddp

5
Le champ est uniforme à l’intérieur du cylindre, or 𝐽 = 𝛾 𝐸⃗ donc J est uniforme aussi. On
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑉) = − 𝑑𝑉 (OX est l’axe du cylindre). On obtient 𝑑𝑉 = −𝐸𝑑𝑥 d’où :
a 𝐸⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑑𝑥

𝑏 𝑏
∫ 𝑑𝑉 = ∫ −𝐸𝑑𝑥 →→ 𝑉𝑏 − 𝑉𝑎 = −𝐸(𝑥𝑏 − 𝑥𝑎 ) = −𝐸𝑙
𝑎 𝑎

Avec l est la longueur du cylindre. 𝑉𝑎 − 𝑉𝑏 = 𝐸𝑙.

Or 𝐼 = ∬ 𝐽 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠 = ∬ 𝛾𝐸⃗ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠 = 𝛾𝐸𝑆

𝑉𝑎 −𝑉𝑏 𝑙 𝑙
La résistance de ce cylindre est : 𝑅 = = =𝜌
𝐼 𝛾𝑆 𝑆

La résistance exprimée en  dépend de la géométrie, de la nature et de la température du


matériau.

1
𝐺=𝑅 est la conductance exprimée en −1

Loi d’Ohm : on dit que le conducteur suit la loi d’Ohm lorsque la 𝒅𝒅𝒑 = 𝑽𝒂 − 𝑽𝒃 = 𝑹𝑰

C’est la loi d’Ohm macroscopique et un tel conducteur est dit Ohmique. Le symbole d’une
résistance est : 

VI. Effet Joule :


La circulation d’un courant I à travers un conducteur électrique, entraîne une perte
d’énergie qui se traduit par un échauffement. On peut déterminer l’énergie dissipée pendant le
passage du courant. Si dq est la quantité de charge qui passe d’un point A à un point B du
conducteur, le travail des forces électriques est :

𝑑𝑊 = (𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 )𝑑𝑞

Or on sait que 𝑑𝑞 = 𝐼𝑑𝑡 d’où 𝑑𝑊 = (𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 )𝐼𝑑𝑡 = 𝑅𝐼 2 𝑑𝑡

Cette énergie est dissipée sous forme de chaleur : C’est l’effet Joule.

𝑑𝑊
Elle correspond à une puissance 𝑃 = = 𝑅𝐼 2 = 𝑉𝐼
𝑑𝑡

Comme V et I sont constants, la puissance reste constante au cours du temps.

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VII. GENERATEURS ÉLECTRIQUES.

VIII. Définitions.
Un générateur électrique est un dispositif qui, placé dans un circuit électrique, est capable
de maintenir un champ électrique. Ce dernier, en déplaçant les charges mobiles, assure la
circulation du courant électrique et le transport de l’énergie à travers le circuit. Notons que cette
énergie n’est pas créée par le générateur, ce dernier ne fait que transformer une forme d’énergie,
mécanique, chimique, lumineuse en une énergie électrique5. On distingue deux types de
générateurs :

Un générateur de tension est un dispositif capable de maintenir une différence de


potentiel constante à ses bornes, quelque soit le circuit extérieur.

Un générateur de courant est un appareil qui délivre un courant pratiquement


constant, quelque soit le circuit extérieur.

Champ Electromoteur
Considérons le circuit suivant VA>VB

A B

A l’intérieur de R on a VA>VB donc le champ est dirigé de A vers B. Soit dq une charge
électrique qui est négative. Cette charge est soumise à une force de coulomb qui est dirigée de
B vers A. le sens positif du courant dans la résistance est de A vers B.

A l’intérieur du générateur le courant positif sera dirigé de B ver A. Dans le générateur


existe un champ électrostatique ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑠 dirigé de A vers B (Dérive du potentiel VA-VB).

Si ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑠 est le seul champ dans le générateur, dq sera soumise à une force ⃗⃗⃗
𝐹𝑠 = 𝑑𝑞 ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑠 dirigé
de B vers A. d’où le sens positif du courant sera de A vers B, or on a montré que le courant
positif circule de B vers A (Dans le générateur).

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Cette contradiction montre que dans le générateur, il n’ y a pas que le champ
électrostatique ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑠 . El existe aussi un autre champ appelé champ électromoteur ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑚 dans le sens
va de B vers A et tel que Em>Es. Le champ total dans le générateur est : ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑡𝑜𝑡 = ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑚 + ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑠 est
dirigé de B vers A.

Le champ électromoteur ne dérive pas d’un potentiel est il est souvent d’origine chimique.
La pile transforme de l’énergie chimique en une énergie électrique, le dynamo transforme de
l’énergie mécanique en une énergie électrique.

Force électromotrice :
La f.e.m d’un générateur est égale à la circulation dans le sens positif du champ
électromoteur le long du générateur :

𝐴
𝐸𝑚 ⃗⃗⃗
𝜑 = ∫𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑑𝑙, 𝜑 > 0

En utilisant un générateur à vide ne débitant pas de courant càd ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝐸𝑡𝑜𝑡 = ⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸𝑠 = ⃗0 on
𝐸𝑚 + ⃗⃗⃗⃗
aboutit à 𝜑 = 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 .

La force électromotrice d’un générateur est égale à la tension à vide entre ses bornes.

Un générateur est représenté par :


A
Source continue I
r

𝜑
B

Avec r est la résistance interne du générateur.

𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = 𝜑 − 𝑟𝐼

IX. RECEPTEUR ELECTRIQUES


Les récepteurs sont des systèmes qui, parcourus par un courant électrique, transforment
l’énergie électrique sous une autre forme d’énergie. Les récepteurs actifs fournissent de
l’énergie mécanique, chimique, lumineuse etc... Par contre, les récepteurs passifs, comme les
résistances, dissipent l’énergie absorbée sous forme de chaleur.

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Force contre électromotrice ''f.c.é.m'' d’un récepteur.
Un récepteur exerce sur les charges électriques qui le traversent, une force résistante.
Celle-ci est due à un champ contre électromoteur C E ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑐 . . Le travail de ce champ donne
naissance à une force contre électromotrice e', exprimée par le rapport entre l’énergie électrique
transformée par le récepteur et la quantité de charge Q qui le traverse pendant un temps t.

Schéma équivalent d’un récepteur.


Comme pour les générateurs, un récepteur peut être modélisé comme suit :

Dans un récepteur, le courant entre par la borne positive de ce dernier et sort par sa borne
négative.

- e' représente la f.c.é.m du récepteur.

- r est sa résistance interne.

Différence de potentiel ''d.d.p'' aux bornes d’un récepteur.


Un récepteur placé dans un circuit parcouru par un courant I, reçoit du reste du circuit une
puissance totale égale au produit de la différence de potentiel VA –VB à ses bornes par le
courant I qui le parcourt. Elle s’écrit : P =(VA –VB ) I . Une partie de cette puissance est
dissipée par effet Joule à l’intérieur du récepteur et a pour expression : rI2 . L’autre partie est
transformée sous une autre forme, elle s’écrit: e'I . Le principe de conservation de l’énergie
nous permet d’écrire :

(VA –VB ) I = e'I + RI2


Soit : (VA –VB ) = e' + rI

En conclusion un appareil actif jouera le rôle d’un générateur ou d’un récepteur suivant
le sens positif du courant qui le traverse.

X. Dipôle Electrocinétique
Définitions, Notations et Rappels.
Un dipôle est un système électrique ayant deux connexions.

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Convention de signe.

Les conventions de signe, pour représenter la tension aux bornes d'un dipôle et le courant
qui y circule, font la différence entre générateur et récepteur. Lorsqu'on calcule les éléments
d'un circuit électrique on peut choisir une convention différente, mais il faut garder la même au
cours de l’étude d’un circuit.

Convention générateur : Un dipôle est un générateur lorsqu’il fournit de l’énergie au


circuit auquel il est connecté. Dans ce cas, le courant sort par le pôle positif du dipôle
générateur. Les flèches représentant tension et courant sont dans le même sens.

A I X B

Dipôle générateur

U
Convention récepteur : Un dipôle est un récepteur quand il consomme de l’énergie.
Courant et tension sont orientés en sens inverse. Dans ce cas la loi d’Ohm s’écrit : U  R  I .
Si on inverse une des deux flèches il faudra écrire : U  R  I

A I R B
Dipôle récepteur
U

Remarque : Actif (voir la signification plus loin) n'est pas synonyme de générateur, pas plus
que passif n'est synonyme de récepteur, même si c'est le cas le plus fréquent. Il y a de
nombreuses exceptions. Certains dipôles passifs (dits réactifs : selfs, condensateurs) peuvent
avoir momentanément un comportement de générateur et suivront cette convention de signe,
alors que des dipôles actifs sont parfois utilisés comme récepteurs : On utilisera alors cette
convention (Exemple : composant actif utilisé comme récepteur : batterie en charge).

Dipôle passif.
Si on branche ensemble deux dipôles identiques et qu’aucun courant ne passe entre eux,
quel que soit le sens du branchement, ces dipôles sont passifs. Ex : résistances, selfs,
condensateurs (non chargé !). Pour faire circuler un courant dans un dipôle passif on doit
appliquer une différence de potentiel entre ses bornes.

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Dipôle actif.
Si on branche un dipôle sur une résistance et qu'un courant permanent circule, alors ce
dipôle est actif. Exemple : pile, accumulateur, alternateur

a) Source de tension idéale : Une source de tension est un dipôle actif; elle peut être
continue ou alternative. Un dipôle est une source de tension idéale s'il maintient la même tension
entre ses bornes quel que soit le courant qu’il délivre, c’est le cas lorsque son impédance interne
est nulle. C'est une source de tension continue si sa tension est constante dans le temps. C’est
une source de tension alternative si sa tension varie dans le temps de façon périodique. La
représentation utilisée est la suivante :

E + Sources de tension idéales.


~

e(t)
Source continue
Source variable

b) Source de courant idéale : La définition est la même que pour la source de tension, sauf
que la source de courant parfaite délivre le même courant quel que soit la tension à ses bornes.

Source continue

i(t) ~

Source
I variable

Sources de courants idéales

c) Sources réelles : Une source réelle aura une impédance interne non nulle. Pour les
sources continues les schémas deviennent :

I I
R
U I R U Sources de tension et courant réelles
E
0

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Caractéristique statique d’un dipôle.
Definition
La caractéristique statique permet de décrire tous les points de fonctionnement possibles
du dipôle. Quand on applique une tension à ses bornes, le courant est défini, et vice versa. La
caractéristique est une courbe (éventuellement plusieurs courbes) dans le plan (I, U).

Le domaine (I, U) est partagé par les axes en quatre quadrants : I>0 et U>0, I>0 et U<0,
I<0 et U>0, I<0 et U<0. Habituellement on ne représente que le premier quadrant (I>0, U>0).
La plupart des dipôles ont une caractéristique qui occupe au moins deux quadrants.

Les conventions I>0 et U>0 indiquent que les sens des courants sont conformes aux
normes générateur ou récepteur selon le dipôle.

Dipôle passif.
Résistance : la relation I =f(U) est linéaire (loi d'Ohm). La pente de la droite est égale à
1/R.
I

U
Caractéristique d’une résistance

Dipôle actif utilisé comme récepteur.


Les composants actifs utilisés comme récepteurs sont très employés en électronique. Les
raisonnements qui suivent sont faits avec des sources continues. Le raisonnement est
strictement le même avec des sources alternatives.

Source de tension continue idéale : Une source de tension idéale impose une tension
constante aux bornes du dipôle sur lequel elle est branchée, et ce quel que soit le courant qu'il
absorbe. La caractéristique est verticale.

I I
Source de tension continue idéale
U
E
U
E

Source de tension avec résistance interne : Quand la tension augmente le courant imposé
au dipôle augmente. C'est la chute de tension crée aux bornes de R par le courant qui est
responsable de cette augmentation. La pente de la courbe est égale à l'inverse de la résistance
interne du générateur, soit 1/R.

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I pente
I
R Source de tension réelle
1/R
U
E
E U

Il faut remarquer que la caractéristique est contenue dans un seul quadrant, si on prolonge
la caractéristique dans le quadrant I<0, la source serait génératrice et non plus réceptrice comme
on en a fait l'hypothèse.

Source de courant continu idéale : Un générateur de courant idéal impose un courant


constant au dipôle auquel il est branché, quelle que soit la tension présente à ses bornes. La
caractéristique obtenue est horizontale.

I -I

I0 U I0 Source de courant parfaite.

Source de courant avec résistance interne : Lorsque la tension aux bornes de la source de
courant augmente, le courant qu'elle absorbe augmente, avec une pente égale à 1/R. En effet, la
résistance interne en parallèle avec la source de courant absorbe un courant proportionnel à U
qui vient s'ajouter à Io.

I -I
R U I0 Source de courant réelle.
I0
U

XI. Théorèmes Généraux.


Lois de Kirchhoff.
Les lois de Kirchhoff sont les lois qui régissent le fonctionnement des circuits électriques.
Elles aboutissent à la résolution d’un système linéaire d’équation. Elles sont constituées par la
loi des mailles et la loi des nœuds.

a- Loi des mailles.


Une maille est une boucle fermée composée de dipôles. La somme des tensions aux
bornes de ces dipôles est nulle.

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En pratique, on impose d'abord le sens des courants dans chaque dipôle, ensuite on
représente les tensions par des flèches en respectant les conventions d’orientation pour les
dipôles récepteurs et générateurs.

Le sens et le début du parcours de la maille n’est pas importent. On impose le signe positif
à toute tension dont la flèche est orientée dans le sens du parcours de la maille, sinon, le signe
est négatif.

Pour un circuit donné il se pose la question du choix des mailles. Combien de mailles ?
Et les quelles ? En fait, il faut prendre le nombre minimum de mailles qui décrivent le circuit
en totalité. Dans l’exemple ci dessous en peut définir trois mailles différentes, mais deux
suffisent. .
I1 I3 A I2
Exemple : R1 R2
1 R3 2
E1 E2
B
exemple de circuit avec deux mailles
- équation de la maille 1 : E1R1.I1R3.I3 0
- équation de la maille 2 : E2  R2.I 2  R3.I3 0

b- Loi des nœuds


Un nœud est la jonction d'au moins trois dipôles. La somme des courants entrant dans le
nœud est égale à la somme des courants sortant du nœud. Dans l’exemple précédent on a deux
nœuds A et B, mais un seul suffit. Il faut donc écrire les équations de nœuds pour n-1 nœuds du
circuit (n étant le nombre total des nœuds dans le circuit).

I1 I2 Nœud A
I3

L’équation du nœud A : I1  I 2  I3 0

Il faut autant d’équations indépendantes que d’inconnues. L’ensemble des équations


obtenues, en écrivant la loi des mailles ainsi que la loi des nœuds, contient en général le nombre
nécessaire et suffisant d’équations pour résoudre le problème. Dans l’exemple précédent on a à
résoudre un système de 3 équations à 3 inconnues (les courants I1, I2 et I3)
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Remarque : L’utilisation des lois de Kirchhoff entraîne la résolution d’un système de n
équations à n inconnues alors qu’en général nous n’avons besoin de connaître qu’une seule
inconnue (courant ou tension). Dans ce cas, on utilisera les théorèmes ci-dessous qui entraînent
des calculs plus simples.

c- Ponts diviseurs

Pont diviseur de tension


R1 R2 R3

u1
uT
Lorsque plusieurs résistances sont en série, la tension aux bornes de l'une d'entre elle peut être
déterminée par la relation :

R1 R
u1  u T   uT  1
R1  R2  R3 
Ri
i

Pont diviseur de courant


i1 R1

R2
iT R3

Lorsque plusieurs résistances sont en parallèle, le courant qui traverse l'une d'entre elle peut
être calculé par la relation :

1
G1 G R
i1  iT   iT  1  iT  1
G1  G 2  G3 i Gi i Ri
1

d- Théorème de superposition

Lorsqu’un circuit comporte plusieurs générateurs (de tension ou/et de courant) il peut être
intéressant de voir la contribution de chaque source, indépendamment les unes des autres, dans
la valeur d’une grandeur donnée.

Pour ce faire, on remplace chaque source de tension idéale par un court circuit, et chaque
source de courant idéale par un circuit ouvert, à l'exception de la source dont on veut connaître
l'influence. Dans l'exemple de la figure 16, supposant que la grandeur qui nous intéresse est le

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courant I3. On supprime E2 (court-circuit) et on effectue le calcul du courant I 3' , il constitue la

contribution du générateur E1 seul. Ensuite on supprime E1 et on calcul I 3'' . On a alors les circuits
suivants :

I1’ I2’ I1’’ I2’’


I3’ I3’’
R1 R2 R1 R2
R3 R3
E1 E2

Contribution de chacun des deux générateurs seul.

R2 .E1
On obtient : I 3' 
R1 .R2  R1 .R3  R2 .R3

R1 .E 2
I 3'' 
R1 .R2  R1 .R3  R2 .R3

Le courant total I3 est la somme algébrique des courants partiels dus chacun à une source
unique : I 3  I 3'  I 3''

Ainsi, on pourra se focaliser sur l'effet d'un seul générateur indépendamment de la contribution
des autres générateurs du circuit.

e- Théorème de Thévenin.

Chaque réseau électrique vu entre deux bornes quelconques est équivalent à un générateur
de tension, c’est le générateur de Thévenin.

Le théorème de Thévenin permet donc de remplacer tout le réseau connecter à un dipôle


donné par un générateur de tension équivalent. Il est constitué d’une force électromotrice (f.e.m)
et d’une impédance interne.
A
I1 I3 A I2 Théorème de I3
R1 R2 Thévenin RTh

R3 R3

E1 E2 ETh
B B

Utilisation du théorème de Thévenin

16
ETh est la tension à vide entre les bornes A et B du réseau (vue par la résistance R3) : VAB (R3
étant débranchée).

RTh est la résistance équivalente au réseau, vue entre les bornes A et B, lorsque toutes les sources
de tension et de courant sont supprimées (R3 étant débranchée).

Dans l’exemple précèdent, on calcul aisément la tension à vide entre les bornes A et B :
A
R1 R2
ETh
E1 E2
B

Tension à vide

R2 R1
ETh  .E1  .E 2
R1  R2 R1  R2
La résistance interne du générateur de Thévenin est obtenue en remplaçant chaque
générateur de tension par un court-circuit et chaque générateur de courant par un circuit ouvert.
A

R1 R2
RTh

B
Impédance interne du générateur de Thévenin

R1 .R2
RTh  R1 // .R2 
R1  R2

Il suffit de remplacer le réseau par le générateur de Thévenin équivalent, on obtient alors


ETh
une simple maille (figure 19b) : I 3 
RTh  R3

f- Théorème de Norton.

Il constitue le théorème dual de celui de Thévenin. Pour Norton, chaque réseau électrique
vu entre deux bornes quelconques est équivalent à un générateur de courant, c’est le générateur
de Norton.

Le théorème de Norton permet de remplacer tout le réseau connecté à un dipôle donné


par un générateur de courant équivalent. Il est constitué d’une source de courant et d’une
impédance interne.

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A
I1 A I2
I3 Théorème de Norton I3
R1 R2
IN RN
R3 R3
E1 E2

B
utilisation du théorème de Norton

IN est le courant qui traverse un court circuit (c-c) entre les bornes A et B du réseau. Pour
B
trouver son expression, il suffit de remplacer R3 par un court circuit et de calculer le courant
qui le traverse.

RN est la résistance équivalente au réseau, vue entre les bornes A et B, lorsque toutes les
sources de tension et de courant sont supprimées, elle est donc identique à l’impédance interne
du générateur de Thévenin. Dans l’exemple, on remplace R3 par un c-c on obtient :

A
R1 R2
IN
E1 E2
B

Courant dans le court circuit

1 1
IN  .E1  .E 2
R1 R2
Il suffit de remplacer le réseau par le générateur de Norton équivalent, on obtient alors le
circuit simple de la figure 22 b et on en déduit le courant I3 :

RN
I3  .I N
R N  R3
g- Transformation Thévenin/Norton.

On peut opter pour l’utilisation de l’un des deux théorèmes précédent puisqu’ils sont
équivalents. Mais il est parfois utile de passer d'une représentation de générateur de tension à
celle de générateur de courant.

Si on observe les figures 19 b et 22 b, on voit que la caractéristique de ces deux


générateurs est identique; la pente de cette caractéristique est dans les deux cas égale à -1/RG,
où RG est la résistance série du générateur de tension ou la résistance parallèle du générateur de
courant.
A A
I3 I3
18 RTh
IN RN R3 R3
ETh B
B
Il reste à déterminer la valeur de la tension duale du générateur de courant et vice versa.
Les relations (12) permettent donc de remplacer un générateur de Thévenin par le générateur
de Norton équivalent :

RN  RTh
ETh
IN 
RTh

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