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A la presse chez tous les peuples ! A la presse libre ! A la presse puissante, glorieuse et féconde !
Messieurs, la presse est la clarté du monde social ; et, dans tout ce qui est clarté, il y a quelque chose
de la providence.
Qui entrave la pensée, attente à l’homme même. Parler, écrire, imprimer, publié, ce sont là, au point
de vue du droit, des identités ; ce sont là les cercles, s’élargissant sans cesse, de l’intelligence en
action ; ce sont là les ondes sonores de la pensé.
De tous ces cercles, de tous ces rayonnements de l’esprit humain, le plus large, c’est la presse.
Dans ce déplacement des bases sociales, qui est le colossal travail de notre siècle, rien ne résiste à la
presse appliquant sa puissance de traction au catholicisme, au militarisme, à l’absolutisme, aux blocs
de fées et d’idées les plus réfractaires.
Elle est le clairon vivant, elle sonne la diane des peuples, elle annonce à voix haute l’avènement du
droit, elle ne tient compte de la nuit que pour saluer l’aurore, elle devine le jour, elle avertit le
monde. Quelques fois, pourtant, choses étranges, c’est elle qu’on avertit. Ceci ressemble au hibou
réprimandant le chant du coq.
Oui, dans certains pays la presse est opprimée, est-elle exclave ? non. Presse exclave ! c’est là un
accouplement de mots impossibles.
Ah ! Cette presse, que de mal on en dit ! Il est certain que, depuis une trentaine d’années, elle évolue
avec une rapidité extrême. Les changements sont complets et formidables. Il n’y a qu’as comparer
les journaux des premiers temps du second empire, muselé, relativement rare, d’allure doctrinaire,
aux journaux débordants aujourd’hui, lâché en pleine liberté, roulant le flot déchainé de
l’information à outrance. Là est la formule nouvelle : l’information. C’est l’information qui, peu à peu,
en s’étalant à transformer le journalisme, tuer les grands articles de discutions, tuer la critique
littéraire, donner chaque jour plus de places aux dépêches, aux nouvelles grandes et petites, aux
procès-verbaux des reporters et des interviews. Il s’agis d’être renseigner tout de suite. Est-ce le
journal qui a éveillé dans le public cette curiosité croissante ? est-ce le public qui exige du journal
cette indiscrétion de plus en plus prompte ? le fait est qu’ils s’enfièvrent l’une l’autre, que la soif de
l’un s’exaspère a mesure que l’autre s’efforce, dans son intérêt, de la contenter. Et c’est alors qu’on
se demande, devant cette exaltation de la vie publique, s’il y a là un bien ou un mal. Beaucoup
s’inquiète.
On a désiré savoir parfois ce que je pensais de cette opinion. Ma réponse est que je suis pour et avec
la presse.
D’ailleurs, il faut toujours avoir fois dans l’avenir. Rien ne peut se juger définitivement, car tout reste
en marche. Cela est surtout vrai en ce moment, pour la presse. Ce n’est pas la jugée avec justice que
de s’en tenir au mal qu’elle fait. Sans doute, elle détraque nos nerfs, elle charrie de la prose
exécrable, elle semble avoir tuer la critique littéraire, elle est souvent inepte et violente. Mais elle est
d’une force qui surement travaille à l’expansion des sociétés de demain : travail obscure pour nous,
dont nul ne peut prévoir les résultats, travail à coup sûr nécessaire, d’où sortira la vie nouvelle. Que
de boue et de sang faut-il pour crée un monde ? jamais l’humanité n’as fait un pas en avant sans
écraser les vaincus. Et pour en rester à la seule question littéraire, certes, si la littérature est une
récréation de lettré, l’amusement réserver à une classe, la presse est en train de tuer la littérature.
Seulement, elle apporte autre chose, elle repend la lecture, appelle le plus grand nombre à
l’intelligence de l’art. à quelle formule cela aboutira-t-il ? je l’ignore. On peut constater simplement
que, si nous assistons à l’agonie de la littérature d’une élite, c’est que la littérature de nos
démocraties moderne va naître. Se fâcher et résister serait ridicule, car on n’arrête pas une
révolution au bout de toutes les manifestations de la vie, dans le sang et les ruines, il y a quelque
chose de grand.
Texte 3: Éric Scherer, « A-t-on encore besoin des journalistes ? » (2011)
Pratiquement tout ce qui bouleverse et restructure les médias et les métiers du journalisme
d’aujourd’hui n’existait tout simplement pas en l’an 2000 [...].
L’information, en infinie abondance et dont la fraîcheur est primordiale, est de plus en plus
délivrée en flux, en courants, au fil de l’eau. Elle est morcelée, éclatée, et n’entre plus dans les vieux
moules du passé : presse écrite, radio, télévision. [...]
Mais il reste aussi au journaliste les atouts incopiables de sa profession, de son métier, de son
expertise, qu’il peut davantage faire valoir, développer – et dont la société a plus que jamais besoin :
sa capacité à trier, à authentifier, à mettre rapidement en perspective l’information, à lui donner du
sens et à relier les événements.
Texte 4 : Texte d’Albert Camus
“Il est difficile aujourd’hui d’évoquer la liberté de la presse sans être taxé d’extravagance, accusé
d’être Mata-Hari, de se voir convaincre d’être le neveu de Staline.
Pourtant cette liberté parmi d’autres n’est qu’un des visages de la liberté tout court et l’on
comprendra notre obstination à la défendre si l’on veut bien admettre qu’il n’y a point d’autre façon
de gagner réellement la guerre.
Certes, toute liberté a ses limites. Encore faut-il qu’elles soient librement reconnues. Sur les
obstacles qui sont apportés aujourd’hui à la liberté de pensée, nous avons d’ailleurs dit tout ce que
nous avons pu dire et nous dirons encore, et à satiété, tout ce qu’il nous sera possible de dire. En
particulier, nous ne nous étonnerons jamais assez, le principe de la censure une fois imposé, que la
reproduction des textes publiés en France et visés par les censeurs métropolitains soit interdite
au Soir républicain, par exemple. Le fait qu’à cet égard un journal dépend de l’humeur ou de la
compétence d’un homme, démontre mieux qu’autre chose le degré d’inconscience où nous sommes
parvenus.
Un des bons préceptes d’une philosophie digne de ce nom est de ne jamais se répandre en
lamentations inutiles en face d’un état de fait qui ne peut plus être évité. La question en France n’est
plus aujourd’hui de savoir comment préserver les libertés de la presse. Elle est de chercher
comment, en face de la suppression de ces libertés, un journaliste peut rester libre. Le problème
n’intéresse plus la collectivité. Il concerne l’individu.
Et justement ce qu’il nous plairait de définir ici, ce sont les conditions et les moyens par lesquels, au
sein même de la guerre et de ses servitudes, la liberté peut être, non seulement préservée, mais
encore manifestée. Ces moyens sont au nombre de quatre : la lucidité, le refus, l’ironie et
l’obstination.
Albert Camus, 25/11/1939
(1) le journal, publié à Alger, dont Albert Camus était rédacteur en chef à l’époque –
« Un journal libre se mesure autant à ce qu’il dit qu’à ce qu’il ne dit pas. »
Albert camus :
- 1913-1960
- Philosophe, romancier, dramaturge
- Prix Nobel des littératures en 1957
- Défend des idées humanistes et lutte contre toute formes d’idéologies totalitaires.
Structure du texte :
4 paragraphes
1er paragraphe : la liberté apporte une prise de conscience collective
2ème nuance aux détracteurs de la liberté (concession)
3ème Elargissement du problème sociétal au problème individuel
4ème la liberté est le seul moyen de préserver la paix
La presse est indispensable pour gagner la guerre car elle est dans l’intérêt commun et non sous
l’emprise d’un seul homme
Et car elle agit pour le futur et ne se concentre pas sur le passé
Texte 5 : Edwy Plenel, « Le Prix de la liberté » (2007)
Le journal indépendant Mediapart est publié sur Internet depuis 2008. Voici comment l'un de ses
fondateurs, Edwy Plenel (né en 1952), présente ce projet dans la déclaration d'intention qu'il rédigea
avant son lancement, et qui figure aujourd'hui encore sur le site du journal.
Le projet Mediapart se veut l'invention d'une réponse en forme d'espoir : non seulement une presse
éditorialement libre et indépendante économiquement, mais surtout une presse profondément
repensée et totalement refondée. Ni sous-produit numérique de la presse papier, ni média de
complément des titres existants, le rêve que nous caressons est la création d'un journal en ligne, de
qualité et de référence, qui se suffise et vous suffise. Désormais soumis à vos avis, commentaires et
contributions sur ce pré-site, l'avenir de ce projet est entre vos mains. […] Car notre métier ne peut
plus être pratiqué d'en haut, tel un argument d'autorité qui ne souffrirait pas la discussion, ni entre
nous seuls, comme une histoire pour initiés qui tiendrait à distance ses lecteurs.
Avec l'avènement du média personnel, la révolution d'Internet a fait tomber de son piédestal le
journalisme qui prétendait avoir le monopole de l'opinion. S'il l'avait oublié, il lui a fallu réapprendre,
parfois à ses dépens, que le jugement, le point de vue, l'analyse ou le commentaire, l'analyse et
l'engagement, l'expertise et la connaissance ne sont pas sa propriété exclusive. C'est une bonne
nouvelle, car le voici ainsi remis à sa juste place, celle qui fonde sa légitimité démocratique :
chercher, trouver, révéler, trier, hiérarchiser, transmettre les informations, les faits et les réalités,
utiles à la compréhension du monde, à la réflexion qu'elle suscite et à la discussion qu'elle appelle.
En redonnant vigueur et force à ce travail d'information, d'enquête et d'explication, de terrain et de
contextualisation, le projet Mediapart propose de défendre le journalisme tout en l'invitant à se
remettre en cause dans un partenariat inédit avec des lecteurs contributeurs.
Edwy Plenel, « Le Prix de la liberté », Mediapart, 2 décembre 2007.
Médiapart nous annonce une réponse inédite pour l’avenir, il s’agit-là d’une nouvelle forme de
journalisme permettant/ aux lecteurs de donner leurs avis avec des participations, entièrement
autonome et indépendant, et dont les sources sont sûres et/ analysés pour éviter les erreurs. Cette
nouvelle forme de journalisme a détrôné et surpasser le journalisme classique et arrogant qui /a
toujours dominé le monde de l’information du peuple. Il permet aux lecteurs de donner leurs avis,
dire leurs/ points de vue et expliquer des informations sûres.
Texte 6 : Article du journal La Croix :
Rappel :
Le schéma argumentatif
Lorsque j’ai un texte argumentatif, un texte qui défend une opinion je dois avoir un thème, une thèse
(opinion défendue explicitement ou implicitement), des arguments : raisons qui poussent à la thèse
et les exemples qui sont des illustrations concrètent pour chaque argument.
L’importance de la presse
Le rôle de la presse
1)
2)
3)
Elle a des aspects négatifs d’un point de vue littéraire mais des aspects positifs car elle concerne
l’ensemble de la société.
a)
La presse et le goût du public sont liés mais c’est un cercle vicieux. On ne sait pas qui commence les
changements.
b)
4a)
Il utilise le mot « média pour lui le métier de journaliste a été pris dans les médias. Il dit que c’est un
métier qui permet de décrypter l’informations. Les médias, selon lui, la communique mais ne
l’explique pas
b)
5)
6)
« Sans doute »
Il essaie de montrer que le changement est inévitable, il met en doute les arguments de son
adversaire et leur oppose
7)
Il défend la presse en admettant qu’elle tue la littérature alors que lui-même nourrit la littérature.
Bilan : ces deux extraits d’essai sont des extraits que 130 années séparent, nous permettent de
comprendre non seulement l’importance de la presse mais son évolution rapide, constante et
irréversible. Zola y décèle de plus en plus de liberté et la multiplication de l’information au détriment
d’articles longs et littéraires. Pour Scherer, écrire des articles est un métier : il faut étudié
l’information et la livrer avec objectivité, au même titre qu’un écrivain réaliste