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Code Ohada - Partie II ACTES UNIFORMES - Chapitre IV PRESCRIPTION

Art. 29 La durée de la prescription peut être abrégée ou allongée par accord des parties. Elle ne peut
toutefois être réduite à moins d'un an ni étendue à plus de dix ans.
Les parties peuvent également, d'un commun accord, ajouter aux causes de suspension et
d'interruption de la prescription.

JURISPRUDENCE COMPAREE

I. Allemagne

Validité d'une convention prolongeant le délai de prescription


Les parties (transporteur et destinataire) peuvent valablement convenir de prolonger le délai de
prescription jusqu'à une date déterminée ; cette prolongation de délai peut ne viser expressément que
les litiges relatifs à la cargaison couverte par certains connaissements et pas les autres litiges portant
sur des marchandises couvertes par d'autres connaissements (CA Düsseldorf 25-4-1996 : DMF
1998.169 obs. G. Auchter ; pour un autre exemple d'aménagement contractuel du délai de
prescription, Bundesgerichtshof 12-2-1976 : Rev. dr. uniforme 1976.II.402).

II. Canada

Convention sur les causes de suspension et d'interruption de la prescription


Une suspension conditionnelle du délai de prescription est valable ; le bénéficiaire de pareille
suspension, qui ne respecte pas la condition qui lui est imposée, ne peut se prévaloir de la suspension
(Federal Court of Appeal of Toronto, 19-5-1999, Riva Stahl GmbH, Fedmet Trading c/ Combined
Atlantic Carriers GmbH : DET.2000.616).

III. France

A. Application des conventions sur la prescription

1° Interprétation de droit strict


La prescription prévue au contrat de vente CAF pour l'action à porter devant des arbitres ne s'applique
pas lorsque les parties se soumettent à la juridiction commerciale (T. com. Paris 17-12-1975 : DMF
1977.413).
Application en cas de faute lourde. La convention reçoit application même en cas de faute lourde
de la partie qui l'invoque (Cass. com. 12-7-2004 n° 1199 : RJDA 11/04 n° 1286).

2° Allongement du délai convenu pour expiration un jour férié


Une prorogation du délai de prescription a été admise par les juges auxquels il était demandé de
préciser si le délai conventionnel prorogé pouvait en outre bénéficier de la prorogation jusqu'au jour
ouvrable suivant, prévue par l'article 642 du Code de procédure civile lorsque le délai expire un
samedi, un dimanche ou un jour férié ; en l'espèce, les juges ont admis la prorogation du délai
expirant un dimanche au jour suivant (CA Aix, 2e ch. civ., 13-1-1989, La Cie Maritime d'affrètement c/
New India Ass. Cie Ltd).

3° Réduction du délai
Loi étrangère applicable à l'obligation La réduction de la prescription peut aussi résulter de ce que le
contrat est régi par une loi étrangère prévoyant un délai plus court (Cass. civ. 31-1-1950 : D. 1950.261
note Lerebours-Pigeonnière).
Existence d'une réduction conventionnelle. La réduction du délai de prescription à trois ans à
compter de leur échéance a été admise pour les actions relatives à des bons de caisse, la mention de
ce délai figurant sur le recto des bons et des rectifications manuscrites portées sur les bons
démontrant que ces mentions avaient été discutées lors de leur souscription, soit plus de trois mois
avant leur remise à la banque, délai au cours duquel le souscripteur avait pu vérifier les
caractéristiques des bons (Cass. com. 27-11-2005 : JCP E 2006.1050 n° 10 obs. N. Mathey).
B. Suspension ou report de la prescription

1° Validité d'un report conditionnel de prescription


N'est pas abusive la condition expresse selon laquelle le report de prescription consentie pour établir
l'existence d'un paiement subrogatoire devrait parvenir au promettant du report avant le 5 septembre
1996, dès lors que le paiement était intervenu le 5 juin 1996 ; la condition n'ayant pas été respectée, le
report n'est pas intervenu et le demandeur s'est trouvé de ce fait irrecevable à agir, son action étant
prescrite (CA Paris 2-2-2005, Groupama Transport c/ Capitaines des navires Bonastar II et Castello :
BTL 2005.373).

2° Extension au contractant substitué du report de prescription consenti au contractant initial


Le report de prescription accordé par l'assureur de la marchandise à un transporteur « roll on - roll off
» s'étend au transporteur maritime substitué, sans qu'il soit besoin que le report ait été porté à la
connaissance de ce dernier (CA Aix-en-Provence, 2e ch., 10-3-1994, Ollivier c/ Delmas Vieljeux :
Scapel 1994.140) :

En sens contraire, un jugement avait déclaré inopposable au transporteur substitué un report de prescription accordé par
le commissionnaire à son client (T. com. Paris, 21-6-1993, Seine et Rhône c/ Sté La France IARD : BTL 1993.522).

3° Application au document expressément visé


Le report de prescription qui vise l'action se rapportant à un « seawaybill » (document de transport à
personne dénommée non négociable) déterminé, et à celui-ci exclusivement, ne peut pas être invoqué
au profit d'une action visant un autre seawaybill, même si la marchandise transportée et sinistrée a été
placée sous ce dernier document alors qu'elle aurait dû l'être sous le seawaybill pour lequel le report a
été consenti (CA Versailles 2-4-2009 12e ch. sect. 2, n° 07/07857, SA Groupama Transport c/ SA
Maersk : DMF 2009.704 obs. Y. Tassel).

C. Interruption
Interrompent valablement la prescription :
- la clause prévoyant l'interruption par une lettre, même simple (Cass. civ. 25-6-2002 n° 00-14.590 :
Bull. civ. I n° 174) ;
- la clause d'une police d'assurance maritime réputant interruptive la remise à l'assureur des pièces
justificatives de la réclamation de l'assuré (CA Aix 9-5-1985 : DMF 1987.som.52 et, sur pourvoi, Cass.
com. 8-12-1987 : DMF 1990.541).

IV. Suisse

Caractère supplétif du régime de la prescription


La prescription de droit privé n'est pas, dans l'ordre juridique suisse, un principe fondamental (T.
fédéral 13-3-1992 : Clunet 1996.747).

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