LE TRANSISTOR BIPOLAIRE
I - GENERALITES
I.1 – Définition
I.2 – Modes de fonctionnement
I.3 – Exemple de fonctionnement d’un transistor NPN en mode actif
I.4 – Types de montage des transistors sous forme de quadripôles
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I – GENERALITES
I.1 – Définition
Le transistor bipolaire est un transistor à jonctions: il est constitué de deux jonctions PN
réalisées dans un même monocristal de semi-conducteur, et comporte ainsi trois régions:
- deux régions de même type de conductibilité électrique (P ou N) appelées Emetteur
(très dopé) et Collecteur (d’épaisseur très large et de dopage modéré) ;
- une région très mince et faiblement dopée de type de conductibilité électrique opposé,
appelée Base, sépare les deux premières régions.
Il existe ainsi deux types de transistor : PNP et NPN dont les symboles sont donnés ci-
dessous :
E P N P C E N P N C
B B
C C
B B
E E
NB :
La flèche indique le sens réel du courant dans l’Emetteur.
Le transistor est dit bipolaire parce que son fonctionnement fait intervenir les deux
types de porteurs : minoritaires et majoritaires.
Le principe de fonctionnement est identique pour les deux types de transistor ; il suffit
de faire une permutation P ↔ N et du sens de référence des courants et tensions
pour passer d’un type de transistor à l’autre.
E B C
On distingue trois modes de fonctionnement du transistor, définis selon les polarisations des
jonctions EB et CB :
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Exemple de polarisation du transistor NPN en mode actif :
E C
N N P P N N
- + - + VE < VB < VC
B
VBE > 0 VBC < 0
E C
P N P
+ - + - VE > VB > VC
B
VEB > 0 VCB < 0
E EB B CB C
N P N Courant dû au passage
Courant dû au passage
EBE EBC
des électrons de E vers B des électrons de B vers C
IE IC
e- électrons
- +
IB - +
B
VBE > 0 VBC < 0
IB : Courant dû aux faibles
recombinaisons dans B
IC IE IC
C C
IB E
B
VCE VCB
VBE VEB
IE
IB
E B
IE
E
IB
B
VEC
VBC
IC
NB : On peut aussi utiliser la convention des courants rentrants ; dans ce cas on écrit :
IB + IC + IE = 0 (IE est alors dirigé vers l’intérieur).
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II- FONCTIONNEMENT DU TRANSISTOR EN REGIME
CONTINU OU STATIQUE
Les courants sont établis ici en considérant deux jonctions PN dont l’une est polarisée sous la
tension VBE et l’autre sous la tension VBC (transistor NPN).
==> , d’où,
Montage
IC
C RC
IB B
VCE
RB E EC
VBE
GrandeursEd’entrée :
B VBE, IB
(montage EC)
Grandeur de sortie : VCE, IC
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Expression de IC en fonction de IB :
Tracé du réseau :
(S)
IC(mA)
IB constante
VCE constante
IB(A)
VCE(V)
0,6V (Si)
VCE constante
Pour les caractéristiques de sortie, on a des droites de faible pente et parallèles dans la zone
linéaire.
Par contre, dans la zone où VCE est faible, on tient compte des chutes ohmiques dans le
transistor qui devient équivalent à une résistance RS de faible valeur (RS est de l’ordre de
quelques dizaines d’Ohms).
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Droite de charge statique et point de fonctionnement
. Le transistor est un élément actif capable de fournir une réponse à sa sortie lorsqu’un signal
d’entrée (excitation) lui est appliqué.
Pour que cela soit possible, il faut d’abord fournir une énergie continue au transistor ; on parle
alors de polarisation du transistor.
Transistor
Signal d’entrée Signal de sortie (Réponse)
(Excitation)
Pertes
Joule
Alimentation
Continue
IC
C RC
IB B
VCE
RB E EC
VBE
EB
IB1
0 VCE0 B VCE(V)
. Les points d’intersection entre ddc et courbes du réseau constituent les points de repos ou de
fonctionnement.
Pour une valeur IB0 de IB fixée, on considérera un point de repos P0(VCE0 ; IC0).
. Les points de repos proche du point S ont une valeur VCE ≈ 0V; ils imposent au transistor un
fonctionnement en mode de saturation (le transistor fonctionne alors comme un interrupteur
fermé : VCE = 0V; IC croît).
. Les points de repos proche du point B ont une valeur IC ≈ 0mA; ils imposent au transistor un
fonctionnement en mode de blocage (le transistor fonctionne alors comme un interrupteur
ouvert : VCE = croît; IC = 0mA).
Les points de repos situés vers le milieu de la droite de charge commandent au transistor un
fonctionnement en régime linéaire (VCE ≠ 0V; IC ≠ 0mA).
Le fabricant donne la puissance maximale Pdmax que peut supporter le transistor. Dans son
fonctionnement, le transistor reçoit une puissance électrique correspondant à P d = VC E.IC.
Celle-ci doit toujours rester inférieure à Pdmax ; par conséquent, l’équation donnant le courant
maximal dans le transistor s’écrit :
Dans le graphe IC = f(VCE), cette équation est celle d’une hyperbole dite de dissipation
maximale. Elle délimite la zone de fonctionnement autorisée pour le transistor (voir la courbe
(H) dans le réseau ci-dessus). Le point de repos doit toujours rester en dessous de cette
courbe.
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La polarisation du transistor consiste à lui fournir les tensions et courants continus
indispensables pour déterminer le point de repos nécessaire à son fonctionnement en tant
qu’élément actif.
Il convient de noter évidemment que le point de repos obtenu peut subir des fluctuations sous
l’influence de causes multiples liées à l’environnement et aux autres éléments du circuit. On
peut citer entre autres :
- Les dérives thermiques (le gain peut doubler entre 20°C et 100°C) ;
- Les fluctuations des tensions continues d’alimentation ;
- Les dispersions des composants passifs associés au transistor ; etc.
Pour limiter la variation du courant IC, et donc du point de repos, à la suite de la variation du
gain (influence de la température), on envisage des montages dits de polarisation ; nous
étudions ici deux exemples.
IB
VCE
VBE
R1 Rc
IB
IP VCE
VTh et RTh sont les éléments du générateur de Thévenin équivalent au circuit vu des bornes B
et M, d’où le schéma équivalent :
+VCC
IC
Rc
RTh IB
VCE
VBE
VTh
RE VEM
On remarque que pour une augmentation de 200% de (1 = 30), IC augmente seulement de
16% (IC1 = 1,16 IC0), ce qui est négligeable.
Ce montage proposé rend plus stable en température le courant I C ; le point de repos
est donc quasi stable.
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III- FONCTIONNEMENT DU TRANSISTOR EN REGIME
VARIABLE OU DYNAMIQUE
Après la fixation du point de repos d’un transistor, on peut lui appliquer un signal d’entrée
pour étudier sa réaction ; le transistor fonctionne alors en régime dit dynamique ou variable.
Ici, on utilise un signal de faible amplitude (dans ce cas, l’étude se fait en régime dynamique
petits signaux). Le comportement du transistor est alors assimilé à un système linéaire ; ainsi,
la théorie des quadripôles linéaires (paramètres et schémas équivalents) est utilisée pour
l’analyse des caractéristiques dynamiques.
La matrice utilisée pour l’étude du fonctionnement du transistor en basse fréquence (BF) est
la matrice hybride [H].
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Rappel :
i1 i2
v1 Q v2
v1 h11 h12 i1
==> =
i2 h21 h22 v2
i2
i1
h11
+ h21i1
h22
v1 v2
h12v2E
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NB : * Les paramètres hybrides hij sont mesurables expérimentalement.
* Ici, les courants et tensions sont désignés par des lettres minuscules.
iC C
B iB
vCE
vBE
E E
Les paramètres seront affectés d’un indice e pour désigner les paramètres hybrides en
émetteur commun : hije
Ordre de grandeur :
h11e = 103 ; h12e = 10-4 , très négligeable ; h21e ≥ 50 ; h22e = 10-8 S, peut être négligé.
Ce qui conduit au schéma équivalent du transistor en régime dynamique BF :
ic
ib
B
h11
h21ib h22
vbe vce
E E
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