1. Introduction
Cette partie de cours va aborder seulement des rappels déjà étudiés dans votre
formation les années précédentes concernant la machine asynchrone (MAS) : les
équations de performance, le schéma équivalent de la MAS et la modélisation de la
MAS. Ces concepts et notions vont être utilisés dans les chapitres suivants pour l’étude
de différentes techniques de commandes électriques.
On suppose que l’impédance de fuite d’un enroulement stator est négligeable. Le rotor étant
ramené au stator, le schéma équivalent électrique devient celui de la figure ci-dessous :
Nr = 120f.(1-g)/p
Cette équation indique que la vitesse du rotor d’un MAS implique trois grandeurs
essentielles : la fréquence d’alimentation f de la MAS, le glissement g et le nombre de paires
de pôles p de la MAS. La commande de la vitesse d’un MAS va don être réalisée selon les
trois façons suivantes :
Réglage du nombre de paires de pôles
Réglage du glissement soit par la réduction de l'amplitude de tension appliquée ou le
réglage de la résistance du circuit rotor (pour le cas d’une machine à rotor bobiné)
Réglage de la fréquence du stator
Une action sur le nombre de pair de pôles p d'un moteur asynchrone triphasé permet d'obtenir
des fréquences de rotation différentes mais fixes et la plage de vitesse n'est pas variée.
(Moteurs à couplage de pôles type DAHLANDER et moteurs à enroulements indépendants).
De manière que :
o Si le nombre de paires de pôles augmente, la fréquence de rotation d'un moteur
diminue.
o Si le nombre de paires de pôles diminue, la fréquence de rotation d'un moteur
augmente.
-Les moteurs à enroulements indépendants ou à couplage de pôles : Ces moteurs ont plusieurs
stators pour un seul rotor (le nombre de paires de pôle est différent pour chaque stator).
Plusieurs bobinages sont insérés au stator et le nombre p de paires de pôles est différent pour
chaque bobinage. À chaque bobinage alimenté, on obtient une vitesse de synchronisme
différente et au glissement près, une vitesse du rotor différente.
- Les moteurs à couplage de pôles DAHLANDER : Le stator est constitué de 6 bobinages et
selon leur mode de connexion, on obtient p1 ou p2 paires de pôles par phase. Ces deux
possibilités de couplage des pôles permet ainsi 2 vitesses mais uniquement dans un rapport de
1 à 2. Par exemple 3000/1500 tr/min ou 1500/750 tr/min.
- le couplage sera triangle série pour la petite vitesse - étoile parallèle pour la grande vitesse.
Du fait de sa faible plage de variation de vitesse sur le moteur à cage standard, le gradateur au
stator est surtout utilisé comme procédé de démarrage sur des machines dont le couple
résistant est de type parabolique. Malheureusement, d’après la relation du couple de la MAS
obtenu précédemment, on remarque que le couple du moteur est proportionnel au carré de la
tension d’alimentation et puisqu’on ne peut que diminuer la tension d’alimentation à partir de
sa valeur nominale, le couple réduira au carré ce qui réduit la capacité de la MAS d’entrainer
sa charge voir la figure ci-dessus. Il faut noter que si la tension est augmentée au-delà de sa
valeur nominale, on risque la détérioration des isolants des conducteurs dans le moteur
résultant en un endommagement total des enroulements de la MAS.
Pour obtenir un couple moteur agissant sur un rotor, il est beaucoup plus simple de créer un
champ tournant dans un entrefer, généralement très réduit, pour créer un effet très important
sur le rotor. En pratique, on procède de deux manières :
Soit par la rotation d’un aimant permanent ou d’un électro-aimant. C’est le cas des
machines synchrones.
Soit en disposant des enroulements triphasés régulièrement répartis le long de
l’entrefer. C’est le cas des machines à induction ou asynchrones (MAS)). C’est aussi le
cas des bobinages induits des machines synchrones. On justifie l’obtention du champ
tournant par le théorème de Ferraris.
Pour des commodités d’écriture, on introduit sous forme de « matrice colonne » le vecteur
tension [vabc] et le vecteur courant [iabc]. Par définition :
Avec R est la résistance de l’enroulement d’une phase. En général, les relations suivantes sont
vérifiées :
On a représenté trois bobinages placés à 120° parcourus par un système de courant triphasé.
Les bobinages sont alimentés par un système triphasé de tensions à succession directe. On
admet que l’effet magnétique de chaque bobinage selon la position angulaire θ est, en
première approximation, à répartition sinusoïdale. La force magnétomotrice FMMa(θ) créée
par le bobinage parcouru par le courant ia(t) au point M(θ) est donnée alors par :
De même, la FMMb(θ) créée par le bobinage parcouru par le courant ib(t) au point M(θ) est
donnée par :
FMMb(θ, t)= k.ib(t).cos (θ-π/2)
Enfin la FMMc(θ) créée par le bobinage parcouru par le courant ic(t) au point M(θ) est donnée
par :
FMMc(θ, t)= k.ic(t).cos (θ+ π/2)
Calculons la force magnétomotrice totale FMM (θ, t) obtenue au point M. En remplaçant les
courants et en utilisant les formules de trigonométrie, on obtient, après simplification :
Cette expression (ou ε(θ, t) est la FMM (θ, t)) correspond à une « onde progressive » en
rotation ou « champ tournant » à la vitesse angulaire ω. En généralisant pour p « paires de
pôles » équivalents, on introduit l’angle mécanique θm = θ /p, qui caractérise la rotation «
physique » du champ magnétique, on obtient alors : La vitesse angulaire du champ tournant
est alors Ωs = ω/p. Ce résultat constitue le théorème de Ferraris.
Un autre vecteur [i] selon une matrice de transformation [i] = [T] [iabc] ou [iabc] = [T]-1 [i].
Invariance de la puissance instantanée
Soit
D’autre part,
Donc
Soit
ou
Avec
Le choix de la constante est arbitraire, mais le coefficient 2/3 est adopté parce qu’il présente
l’avantage de conserver « l’amplitude des courants » : un système triphasé équilibré de
courants sinusoïdaux d’amplitude IM produit un vecteur courant d’amplitude IM.
Soit
D’autre part, on introduit la composante homopolaire, ce qui revient à considérer tous les
déséquilibres. La définition est la suivante pour les courants :
Transformation inverse :
Objectifs
Introduisons un vecteur « rotation » selon l’angle θ dans le sens horaire. Le courant obtenu
après rotation est donné par :
On peut ainsi calculer pour les deux cas la puissance instantanée p = 3VI cos ϕ = P. On
retrouve que la puissance p est constante et égale à la puissance active P lorsque le système
est sinusoïdal équilibré. De même, pour la puissance réactive instantanée q(t) = vqid – vdiq soit
Q = 3VI sin φ.
Or
Et
La matrice [R] est un multiple scalaire de la matrice identité ; elle est donc « permutable».
L’équation devient :
On démontre que :
On obtient donc les équations suivantes :
L’expression
Correspond à de la puissance réactive. Quant à la dérivée de l’angle θ, elle est donnée par :
NB : Il est important de bien fixer le référentiel qui donne l’angle θ utilisé dans la
transformation. Dans le cas des machines tournantes, synchrones ou asynchrones, le
référentiel est, de préférence, le champ tournant car il permet des équations plus simples.
Dans la plupart des cas, la composante homopolaire du système des courants est nulle car
l’alimentation est de « 3 fils », la formulation de la puissance instantanée. Alors :
Dans ces conditions, seules les grandeurs selon l’axe direct d et l’axe en quadrature q
caractérisent la puissance active, en régime permanent comme en régime transitoire, ce qui
permet un contrôle du couple moteur d’une machine à champ tournant lors de son démarrage,
et surtout en mode asservi, en remarquant que :
Il existe trois types de technique pour la commande d’un moteur asynchrone. La première dite
commande scalaire (CS), elle est fondée sur le modèle statique du moteur (régime permanent
sinusoïdale). La deuxième dite commande vectorielle (CV) est fondée sur le modèle
dynamique du moteur (régime instantané) et la troisième dite commande directe du couple et
du flux (DTC).
NB : Vu le confinement cette année et le manque de temps pour compléter le cours dans les
meilleures conditions, j’ai décidé d’alléger le programme cette année académique 2019/2020,
en supprimant la commande directe du couple et du flux (DTC) qui fera partie du cours
« Technique de commande électrique » mais qu’elle ne sera pas inclue dans les différents
examens.