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Évaluation de la résistance à la fatigue des enrobés bitumineux fondée sur


l'évolution de l'endommagement du matériau en cours d'essai : aspects
fondamentaux et application à l'enr...

Article  in  Canadian Journal of Civil Engineering · February 2011


DOI: 10.1139/l03-067

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4 authors, including:

Hassan Baaj Herve Di Benedetto


University of Waterloo University of Lyon, ENTPE
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902

Évaluation de la résistance à la fatigue des


enrobés bitumineux fondée sur l’évolution de
l’endommagement du matériau en cours d’essai :
aspects fondamentaux et application à l’enrobé à
matrice de pierre
Daniel Perraton, Hassan Baaj, Hervé Di Benedetto et Michel Paradis

Résumé : La fatigue des enrobés bitumineux est l’un des principaux types de ruine des chaussées. Ce phénomène a
fait l’objet de plusieurs études en Europe Reunion Internationale des laboratories d’Essais et de recherche sur les Maté-
riaux et les constructions (RILEM) et aux États Unis (« Strategic Highway Research Program : SHRP »). Au Québec,
il n’existe pas d’essai normalisé pour évaluer la résistance en fatigue de l’enrobé. En France, une nouvelle approche
basée sur la détermination des taux d’endommagement par fatigue a été développée pour un essai de traction–compres-
sion sur carottes d’enrobés en vue d’étudier leur résistance à la fatigue. Dans cet article, nous présentons une synthèse
des connaissances de la fatigue des enrobés bitumineux. L’analyse par taux d’endommagement développée par le Dé-
partement de génie civil et du bâtiment de l’École nationale des travaux publics de l’état, de Lyon, est détaillée et ap-
pliquée à un enrobé à matrice de pierre (SMA). Les résultats montrent la validité de l’approche par endommagement et
la bonne résistance à l’endommagement par fatigue de l’enrobé SMA.
Mots clés : enrobés bitumineux, fatigue, module complexe, endommagement, enrobés à matrice de pierre (SMA),
visco-élasticité, propriétés mécaniques des enrobés bitumineux.
Abstract: Fatigue of bituminous asphalts is one of the main types of pavement destruction. This phenomenon was
studied extensively in Europe (RILEM) and in the United States (SHRP). There are no standardized tests in Quebec to
assess asphalt fatigue resistance. In France, a new approach based on the determination of damage rates due to fatigue
has been developed for a tension–compression test on asphalt core samples to study their fatigue strength. This paper
presents a summary of the knowledge on asphalt fatigue. Damage rate analyses, developed by the DGCB (Département
de Génie Civil et du Bâtiment) of the ENTPE at Lyon, is detailed and applied to stone matrix asphalt (SMA). Results
show the validity of the approach by damage and the good fatigue damage strength of the SMA.

Key words: bituminous asphalts, fatigue, complex module, damage, stone matrix asphalts (SMA), viscoelasticity, me-
chanical properties of bituminous asphalts.

[Journal Translation] 913

1. Introduction Perraton et al. Québec pour évaluer la performance des enrobés bitumineux
à basse et haute températures.
La fissuration thermique et l’orniérage des enrobés bitu- Par ailleurs, aucun essai n’est normalisé au Québec ac-
mineux sont des problèmes majeurs sur le réseau routier tuellement pour évaluer la performance des enrobés vis-à-vis
québécois. Des essais, tels que la mesure de la résistance en de leur résistance à la fatigue. Or, la résistance à la fatigue
traction de l’enrobé en conditions de retrait thermique empê- de l’enrobé bitumineux représente un élément important
ché et la résistance à l’orniérage à l’aide de l’orniéreur du dans la performance des chaussées. Plus particulièrement,
Laboratoire Ponts et Chaussées LPC, ont été introduits au dans certains pays nordiques, des périodes de gel et de dégel

Received Reçu le 21 mars 2003. Révision acceptée le 13 juillet 2003. Publié sur le site Web des Presses scientifiques du CNRC, à
http://rcgc.cnrc.ca, le 8 Octobre 2003.
D. Perraton. Département du génie de la construction, École de technologie supérieure, Université du Québec, Montréal,
QC H3C 1K3, Canada.
H. Baaj. Conseil national de la recherche du Canada, Ottawa, ON K1A 0R6, Canada.
H. Di Benedetto. Département de génie civil et du bâtiment, École Nationale des Travaux Publics de l’État, Lyon, France.
M. Paradis. Laboratoire Chaussée du ministère des Transports du Québec, Québec, QC G1S 4X9, Canada.
Les commentaires sur le contenu de cet article doivent être envoyés au directeur scientifique de la revue avant le 29 février 2004.
1. Auteur correspondant (courriel : dperraton@ctn.etsmtl.ca).

Can. J. Civ. Eng. 30: 902–913 (2003) doi: 10.1139/L03-067 © 2003 CNRC Canada

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Perraton et al. 903

plus ou moins fréquentes en période hivernale peuvent Fig. 1. Comportement mécanique « type » des enrobés
s’avérer critiques vis-à-vis de la sollicitation en fatigue de bitumineux : relation entre l’amplitude de déformation, ε, et le
l’enrobé bitumineux. En effet, dans le cas d’un dégel partiel, nombre de cycles de chargement répété (N) (Di Benedetto et de
la présence d’eau piégée sous la couche d’enrobé, dont la La Roche 1998).
mobilité est fortement réduite par le gel de la fondation, peut
s’avérer particulièrement critique du point de vue de la dé-
gradation à la fatigue de l’enrobé.
Dans le cadre d’un projet d’étude mené conjointement
entre le Laboratoire universitaire sur les chaussées, les rou-
tes et les enrobés bitumineux de l’École de technologie su-
périeure et le Laboratoire des chaussées du Ministère des
transports du Québec, visant à évaluer la performance sur
route d’un enrobé à matrice de pierre (enrobé SMA), une
planche d’essai a été mise en œuvre sur un tronçon de
l’autoroute 20 dans la région de Québec. Dans la perspective
d’évaluer en laboratoire la résistance à la fatigue de l’enrobé
SMA mis en œuvre, une revue de la littérature a été conduite
de manière à cibler une méthode d’essai simple et ap-
propriée.
La synthèse des principaux éléments de réflexion relative
à la mesure de la résistance à la fatigue des enrobés bitumi-
neux est présentée dans cet article. Les différents types 2.3 Fatigue
d’essais y sont brièvement exposés, et la méthode d’analyse À de faibles amplitudes de sollicitation, le nombre de cy-
fondée sur l’évolution de l’endommagement du matériau en cles joue un rôle déterminant. Sous l’action d’un nombre
cours d’essai de fatigue, mise en œuvre au Département de élevé de cycles imposés, le comportement mécanique de
génie civil et bâtiment (DGCB) de l’École nationale des tra- l’enrobé présente un phénomène d’endommagement, le ma-
vaux publics de l’état (l’ÉNTPE), est présentée en détails. tériau se « fatigue ». L’endommagement est une dégradation
Une description sommaire de l’essai retenu pour évaluer la progressive des caractéristiques mécaniques du matériau jus-
résistance à la fatigue suivant la méthode proposée par le qu’à la rupture. La dégradation est tout d’abord répartie dans
DGCB est présentée de même que les résultats d’essais de l’ensemble du volume (phase d’initiation) puis se localise
fatigue réalisés sur l’enrobé SMA de la planche d’essai mise selon une « macro-fissure ». Au terme d’un essai de fatigue,
en œuvre dans la région de Québec. on définit sa « durée de vie », laquelle correspond au
nombre de cycles de sollicitations aboutissant au « critère de
2. Les propriétés mécaniques des enrobés fatigue » (de rupture), souvent associé à la réduction de la
norme du module complexe initial. Cette durée de vie varie
bitumineux
de plusieurs dizaines de milliers à quelques millions de cy-
Le comportement mécanique d’un enrobé bitumineux peut cles. Elle dépend du niveau de sollicitation, du type d’essai
être classé selon le niveau de déformation imposé (ε) et le et du matériau testé.
nombre de cycles de sollicitation (N) (Di Benedetto et de La
Roche 1998). La figure 1 fournit un ordre de grandeur des
différents domaines de comportements types pour une tem-
pérature donnée. Trois types principaux de comportement 3. Les conditions d’essai
peuvent être identifiés : (i) non linéaire, (ii) viscoélastique li-
néaire (VEL) et (iii) endommagement par « fatigue ». Pour appliquer les concepts de la théorie de la VEL, il
convient d’utiliser un essai avec des sollicitations simples et
2.1 Comportement non linéaire biens définies permettant ainsi de déterminer les propriétés
Dans le cas de sollicitations à fortes amplitudes de défor- intrinsèques du matériau. Les essais conduits sur les enrobés
mation (quelques pour cent), le comportement mécanique de bitumineux peuvent donner lieu à un état de contrainte au
l’enrobé est fortement non linéaire; un petit nombre de cy- sein de l’éprouvette de nature homogène ou non homogène
cles de chargement répété est suffisant pour atteindre la rup- (Di Benedetto et de La Roche 1998). Dans des conditions
ture. homogènes, l’état de contrainte au sein de l’éprouvette est
identique en tout point et permet ainsi l’obtention des pro-
2.2 Comportement viscoélastique linéaire (VEL) priétés rhéologiques du matériau simplement à partir de la
À de faibles amplitudes de sollicitation (déformation < à mesure des efforts et déplacements aux frontières de
10–4 m/m), l’enrobé bitumineux présente un comportement l’échantillon. Par contre, dans des conditions non homogè-
viscoélastique linéaire. Dépendamment des conditions d’es- nes, il faut postuler une loi de comportement à priori (vis-
sai et de l’enrobé testé, ce comportement ne s’observe que coélastique linéaire par exemple) et prendre en compte la
pour une plage de sollicitations restreinte (de quelques cy- structure de l’éprouvette (données géométriques) pour obte-
cles à quelques centaines de cycles). Notons que c’est dans nir après des calculs qui sont très souvent compliqués, les
le domaine de linéarité que doivent être réalisées les mesures paramètres de la loi de comportement (le module complexe
du module complexe des matériaux bitumineux. par exemple).

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Fig. 2. Courbe de fatigue : courbe de Wöhler. Fig. 3. Distinction de trois phases différentes dans un essai de
fatigue.

4. La résistance à la fatigue : aspects


fondamentaux tant de même que la perturbation thermique en particulier en
pointe de fissures. L’endommagement de l’éprouvette mène
Le phénomène de fatigue d’un matériau se caractérise par
à sa rupture.
sa rupture après l’application répétée d’un grand nombre de
sollicitations dont l’amplitude est très inférieure à la résis-
tance à la rupture instantanée du matériau. 4.2 Cumul des dommages et loi de Palmgren–Miner
L’essai classique, permettant de caractériser le phénomène Un essai de fatigue permet d’obtenir la durée de vie de
de fatigue, consiste à soumettre une éprouvette à des sollici- l’éprouvette pour un seul niveau de sollicitation. Or, au
tations répétées et à noter le nombre de cycles entraînant sa cours de sa vie utile, un ouvrage subit plusieurs types de sol-
rupture. La durée de vie est donc déterminée au cas ultime licitations. Sa durée de vie globale va donc dépendre de
de ce critère qui est la rupture physique de l’éprouvette. l’amplitude et du nombre de sollicitations. Pour dimension-
La représentation classique des résultats de l’essai de fa- ner la structure, on a alors besoin d’une « loi de cumul des
tigue est la courbe de Wöhler ou la courbe de fatigue dommages » permettant d’additionner correctement la part
(fig. 2). Cette courbe fait correspondre une durée de vie à de dégât engendré par chaque sollicitation.
une sollicitation imposée, laquelle peut être sous l’action Dans ce domaine, la loi la plus connue est celle proposée
d’une contrainte (force) ou d’une déformation (déplacement) par Miner en 1945. Soit N1 la durée de vie de l’éprouvette
donnée. sous la sollicitation S1 et N2 sa durée de vie sous la sollicita-
tion S2. Si le matériau a déjà subi n1 fois la sollicitation S1,
le problème serait de trouver le nombre n2 de sollicitation S2
4.1 Mécanisme de fatigue
On détermine la résistance à la fatigue d’un enrobé en qu’il peut encore subir avant sa fatigue. D’après Miner, ce
considérant l’évolution de la norme de son module nombre, n2, est tel que :
complexe. Dans un essai de fatigue, quelle que soit la solli- [1] n1/N1 + n2/N2 = 1
citation imposée, on distingue trois phases dans l’évolution
du module en fonction du temps ou du nombre de cycles Cette loi est généralisée pour plusieurs séquences de sollici-
(fig. 3). tations aux diverses amplitudes :

4.1.1 Phase I : phase d’adaptation


[2] ∑ (ni/Ni) = 1
La phase I se traduit par une chute rapide de la valeur du Les expériences de fatigue sur les enrobés bitumineux mon-
module laquelle peut-être également associée à des phéno- trent que cette loi n’est pas très bien adaptée pour traduire le
mènes secondaires dont, notamment, les phénomènes cumul des dommages (Di Benedetto 1998). En effet, l’hypo-
d’échauffement et de thixotropie. thèse de linéarité implique que les dégâts s’accumulent uni-
formément et que chaque cycle engendre la même quantité
4.1.2 Phase II : phase de fatigue
de dégât que tout autre cycle de même amplitude, appliqué à
Au cours de la phase II, on observe la présence d’un pla-
teau légèrement incliné qui traduit l’établissement d’un ré- un autre moment de la vie du matériau. Il n’apparaît donc
gime stable et quasi-linéaire d’un endommagement évolutif pas de distinction dans cette loi, suivant l’ordre d’application
lent. Bien que les effets thermiques soient toujours présents, des sollicitations. Or, les expériences de fatigue sur des en-
la fatigue y joue un rôle prédominant quant à la diminution robés montrent que l’ordre de succession des sollicitations
du module. Dans cette phase, l’endommagement par fatigue modifie l’accumulation totale des dommages.
n’est pas parfaitement linéaire et se caractérise par une ré- En définitive, la loi de Miner est indépendante de l’his-
duction de sa sensibilité à la fatigue. toire du chargement, c’est-à-dire non seulement « de
l’ordre » des successions de chargement mais également
4.1.3 Phase III : phase de rupture « de la durée des périodes » pendant lesquelles le matériau
Dans la phase III, le module de l’enrobé présente une di- ne subit aucune sollicitation. On néglige alors le potentiel de
minution accélérée liée à une concentration brutale des con- l’enrobé à s’autoréparer.
traintes dans le voisinage des zones endommagées. Durant Toutefois, il est important de souligner que dans les mé-
cette phase, le développement rapide des fissures est impor- thodes actuelles de dimensionnement, les écarts de la loi de

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Miner ont peu d’influence sur les épaisseurs des couches de Fig. 4. Chemins de sollicitation possibles et courbes enveloppes
la chaussée (Ashayer Soltani 1998). C’est pour cette raison des cycles réponses obtenus en déformation imposée (a et b) et
et aussi pour sa simplicité, que malgré ses limites, la loi de contrainte imposée (c et d) (Di Benedetto 1998) (ε, déformation;
Miner reste toujours en vigueur. σ, contrainte).

4.3 Résistance à la fatigue : critères de rupture


De manière classique, on établit la durée de vie d’une
éprouvette sur la base d’une réduction de sa rigidité de 50 %
par rapport à sa valeur initiale au début du chargement
(conditions isothermes et isochrones). Cette durée de vie,
Nf50, est donc le nombre de cycles correspondant à un mo-
dule de rigidité égal à la moitié du module initial (fig. 3). Ce
critère classique est l’un des critères de fatigue les plus ré-
pandus.
D’autres critères peuvent être retenus pour établir la résis- par les différents types d’essai est liée au fait que les essais
tance à la fatigue de l’enrobé : (i) la rupture physique de sont effectués dans des conditions non homogènes (Baaj
l’éprouvette, (ii) une diminution partielle de la norme du 2002). Dans ces essais, les champs de déformation et de
module complexe initial (autre que 50 %), (iii) le critère de contrainte évoluent en cours d’essai et, de surcroît, cette
la courbe de Weibull, (iv) des considérations énergétiques, évolution est différente d’un type d’essai à l’autre.
(v) la quantification de l’endommagement, (vi) autres. De Dans le cas d’un essai non homogène, puisque le degré de
l’ensemble de ces critères, Baaj (2002) conclue que le critère sollicitation varie en chaque point dans l’éprouvette,
basé sur le concept d’endommagement s’avère le plus inté- l’endommagement au sein de l’éprouvette demeure non ho-
ressant et le plus prometteur. En effet, il apparaît que mogène. En cours d’essai de fatigue, la rigidité de l’enrobé
l’évaluation de la résistance à la fatigue d’un enrobé sur la évolue au sein de l’éprouvette, et il est alors très difficile
base d’une analyse fondée sur l’évolution de l’endommage- d’obtenir une valeur intrinsèque.
ment de l’éprouvette en cours d’essai « permet d’obtenir le Plusieurs types d’essais de simulation du comportement
même résultat » pour des essais menés en mode de con- mécanique pour étudier la résistance à la fatigue des enrobés
trainte que pour ceux conduits en mode de déformation (Di bitumineux sont utilisés au laboratoire. Globalement, les es-
Benedetto et al. 1996; Ashayer Soltani 1998; Baaj 2002). sais de fatigue se font soit en flexion, en cisaillement, en
Cette approche se fonde sur le calcul du taux d’endommage- traction–compression ou en traction indirecte.
ment issu du mécanisme de fatigue du matériau que subit En flexion, plusieurs essais de fatigue se réalisent selon
une éprouvette à chaque cycle de sollicitation. diverses conditions d’essai (éprouvettes et (ou) sollicitation),
dont notamment :
4.4 Dispersion des durées de vie • Flexion 2 points (2PB) : Éprouvette trapézoïdale (b, B, e
Les études des essais de fatigue sur divers matériaux ont et h), encastrée à sa grande base (B) et sollicitée à son
montré qu’il existe une dispersion importante dans les résul- sommet (b) par une charge cyclique concentrique.
tats de durées de vie (Baaj 2002). Cela est dû à l’hétérogé- • Flexion 3 points (3PB) : Élément poutre reposant sur deux
néité du matériau et au phénomène de fatigue lui-même. appuis simples et soumis à l’action d’une charge cyclique
Pour les métaux, la durée de vie peut varier dans un rap- concentrique appliquée à mi-portée.
port de 1 à 10 pour des essais de fatigue réalisés sur des • Flexion 4 points (4PB) : Élément poutre reposant sur deux
éprouvettes identiques. Ce rapport peut atteindre 1 à 30 pour appuis simples et soumis à l’action d’une double charges
les matériaux bitumineux (Solimanan et Doan 1977) et cycliques concentriques appliquée au 1/3 et au 2/3 de
même 1 à 100 pour certains matériaux traités aux liants hy- portée.
drauliques (Di Benedetto et de La Roche 1998). • Flexion supportée : Élément poutre placé sur une mem-
brane de caoutchouc, ou une couche d’air pressurisé, et
4.5 Les différents essais de fatigue soumis à l’action d’une charge cyclique concentrique
La figure 4 illustre les différents types de sollicitation pos- appliquée à mi-portée.
sibles utilisés avec les différents essais pour évaluer la résis- Les essais de fatigue en flexion sont non homogènes.
tance à la fatigue et les courbes enveloppes des cycles de Même si au début d’un essai de fatigue par flexion dans le
réponses obtenues (Di Benedetto 1998). domaine linéaire du matériau le champ de déformation est
De l’ensemble des différents essais mis en œuvre pour connu, il ne le sera plus dans la suite de l’essai (Ashayer
évaluer la résistance à la fatigue des matériaux bitumineux, Soltani 1998; Baaj 2002). La majorité des essais de fatigue
un point crucial demeure : les conditions d’essai pour cer- par flexion sont réalisés dans le domaine du comportement
tains d’entre eux font en sorte que le champ de contrainte au non linéaire de l’enrobé.
sein de l’éprouvette est variable et que par conséquent ces Les essais de fatigue conduits par traction indirecte repo-
essais sont non homogènes. La majeure partie des essais de sent sur le concept de l’essai « Brésilien ». L’essai de trac-
fatigue sur les enrobés bitumineux sont réalisés à l’aide tion indirecte ne permet pas également de caractériser
d’essais non homogènes. D’ailleurs les normes française et correctement les propriétés de fatigue. En effet, lors de cet
américaine sont fondées sur ce type d’essai. essai le matériau est soumis à des cycles uniquement en trac-
Or, une des principales raisons de la dispersion des résul- tion selon le plan diamétral rejoignant les deux génératrices
tats de fatigue et de la divergence entre les résultats obtenus d’écrasement (Di Benedetto 1998). Ceci conduit à une accu-

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mulation de déformation irréversible en extension qui mène (Baaj 2002). Le choix de l’essai et du critère de fatigue ont
l’éprouvette à la ruine. La rupture n’est donc pas essentielle- une grande importance sur les résultats des essais de fatigue.
ment obtenue par fatigue. Notamment, la comparaison entre les résultats d’essais de
Les essais de fatigue de traction–compression sont réali- fatigue effectués sur un même matériau mais en utilisant des
sés sur des éprouvettes de forme cylindriques ou prismati- approches expérimentales différentes montre que la durée de
ques. Les éprouvettes sont soumises à des sollicitations vie peut être extrêmement différente d’une approche à
axiales cycliques de type traction–compression suivant un l’autre (écarts d’un facteur de 100 à 1000) (Di Benedetto et
champ de contraintes homogène. Ces essais peuvent être al. 2003). La majeure partie de ces essais sont effectués dans
réalisés avec ou sans confinement latéral. Dans cet essai, les des conditions non homogènes, en mode de déplacement ou
champs de contrainte et de déformation sont connus. Avec de force plutôt qu’en mode de déformation ou de contrainte.
un essai homogène de ce type, le comportement en fatigue Il est clair qu’une approche qui vise une caractérisation in-
peut être caractérisé en appliquant différents types de sollici- trinsèque de la performance à la fatigue des enrobés doit être
tation (fig. 4). Soulignons que l’utilisation d’une sollicitation basée sur un essai homogène.
du type présenté à la figure 4d aide à étudier les lois d’accu-
mulation des déformations permanentes ou le comportement 4.7 Approche en terme d’endommagement
à l’orniérage des enrobés bitumineux. L’endommagement est une dégradation progressive des
caractéristiques mécaniques du matériau jusqu’à la rupture.
4.6 Modes de sollicitation Pour en tenir compte dans une loi de comportement, on in-
Il convient de distinguer deux différents modes de sollici- troduit dans celle-ci une variable interne (Vi). Et comme
tation : déplacement imposé et force imposée. l’endommagement n’est pas une grandeur directement ac-
cessible par la mesure, son évaluation quantitative est liée à
4.6.1 Déplacement imposé la définition de cette variable.
Suivant ce mode de sollicitation, le signal de sollicitation La variable d’endommagement D est définie telle que :
appliquée à l’éprouvette est un signal de déplacement avec
une amplitude et une fréquence constantes. La force néces- 0 ≤D ≤1
saire pour créer ce déplacement évolue en cours de l’essai.
Si le champ de déformation de l’éprouvette est homogène, le 0 : matériau vierge et 1 : matériau à la rupture, selon le cri-
mode de l’essai est alors à « déformation imposée » tère établi.
(fig. 4b). Ainsi pour introduire cette variable d’endommagement
qui représente la dégradation du matériau on peut mesurer
4.6.2 Force imposée des grandeurs physiques (la densité, la résistivité, …) ou, à
Suivant ce mode de sollicitation, l’essai est piloté en force l’échelle de la microstructure, mesurer la densité des cavités
et c’est l’amplitude et la fréquence de ce signal qui restent ou des microfissures. L’utilisation des mesures mécaniques
constantes pendant l’essai. Pour ces essais, c’est le déplace- globales (caractéristiques d’élasticité, plasticité, …) facilite
ment qui varie. Si, sous l’application de la force, le champ cette tâche grâce à la notion de « contrainte effective »
de contrainte dans l’éprouvette est homogène, alors le mode (Ashayer Soltani 1998).
de l’essai est à « contrainte imposée » (fig. 4c).
Dans la littérature, très souvent on constate que les termes 4.7.1 Contrainte effective : σeffective
« déplacement et déformation » (ou force et contrainte) sont Sous l’hypothèse d’un endommagement isotrope (fissures
confondus. Les répercussions de cette confusion ne sont pas orientées uniformément dans toutes les directions de l’es-
négligeables dans l’analyse des résultats de fatigue (Ashayer pace), « D » est un scalaire qui représente une fraction surfa-
Soltani 1998). Cette confusion donne un aspect local aux cique de matériau dégradé. On introduit ainsi la notion de
lois de fatigue trouvées, alors que ces dernières sont liées à contrainte effective, laquelle correspond à la contrainte réelle
la structure de l’éprouvette testée (de La Roche 1996). s’appliquant sur le matériau sain, non encore endommagé.
Du point de vue de la chaussée, la sollicitation considérée En assumant que l’endommagement réduit la surface ef-
comme constante dépend de l’épaisseur des couches et de fective qui résiste à la sollicitation, on définit alors la surface
leurs rigidités relatives. Doan (1977) identifie le mode de endommagée par : SD. La surface effective, Seffective, évolue
sollicitation en rapport à l’épaisseur des couches de la en cours d’endommagement et peut s’écrire :
chaussée. On distingue trois cas :
[3] Seffective = S – SD = S (1 – D)
• Les couches minces (e < 6 cm) : sollicitation dominante
en mode de déformation imposée (c’est la déformation de alors :
la couche inférieure plus souple qui pilote celle de la
couche supérieure). [4] σeffective = σ(S/Seffective)
• Les couches épaisses (e > 15 cm) : sollicitation dominante
en mode de contrainte imposée. [5] σeffective = σ/(1 – D)
• Les couches à épaisseur moyenne : la chaussée est
L’application du concept de contrainte effective dans un es-
sollicitée selon un « mode intermédiaire ».
sai unidimensionnel permet de définir l’endommagement :
Pour les essais de fatigue, le problème ne réside pas es-
sentiellement dans le choix d’un mode de sollicitation, re- [6] σeffective = E0ε
présentatif des conditions de chantier, mais plutôt dans celui
du type d’essai et de la pertinence du critère de fatigue qui avec E0 correspondant au module du matériau à l’état vierge.
sert ni plus ni moins à départager les différents résultats On en déduit que :
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Perraton et al. 907

[7] D = 1 – σ/E0ε Fig. 5. Détermination des différents paramètres pour le calcul


des taux d’endommagement par cycle de chargement avec la
Cette relation montre qu’il est possible de quantifier expéri- méthode du Département de génie civil et du bâtiment.
mentalement le degré d’endommagement d’un matériau à
partir d’un essai uniaxial. En effet, sachant que :
Eeffective = σ/ε,
on a :
[8] D = 1 – Eeffective/E0
Ainsi Eeffective exprime le module du matériau endommagé.
Certains auteurs utilisent cette théorie de l’endommage-
ment pour décrire la fatigue des enrobés (Piau et Rousset
1983; Alimani 1988; Di Benedetto et al. 1996, 1997a,
1997b).
Le paramètre D caractérise une perte relative du module
entre l’état initial et l’état du matériau à l’instant t. l’homogénéité du champ de contrainte, qui contribue à la
baisse du module.
E(t)
[9] D =1 –
E0 4.8.2 La thixotropie
La diminution importante de la norme du module
Pour un matériau viscoélastique, les valeurs du module cor- complexe dans les premiers cycles de sollicitation (phase I)
respondent à la norme du module complexe à l’instant consi- ne peut pas être totalement justifiée par la fatigue et l’in-
déré. Pour le cas d’une sollicitation sinusoïdale, le temps est fluence de l’échauffement produit par le caractère visqueux
exprimé par le nombre de cycles de sollicitation. La valeur du matériau. Dans des conditions d’essai non dommageable
de D au cycle N est alors donnée par la relation : (peu de cycles de sollicitation), il a été montré « la réversibi-
lité » des propriétés rhéologiques de l’enrobé suivant une pé-
E*(N ) riode de repos (de La Roche 1996). Une explication de ce
[10] D =1 – phénomène pourrait être liée à un changement de structure
E0*
du bitume sous l’action des sollicitations en cours des cycles
de fatigue : un phénomène de thixotropie.
4.8 Phénomènes non liés à la fatigue du matériau : Outre les effets biaisant décrits précédemment, un dernier
Effets biaisant élément qu’il convient de garder à l’esprit dans l’interpréta-
Tel qu’énoncé précédemment, il suffit de suivre l’évolu- tion des résultats des essais de fatigue est le potentiel d’auto-
tion de la norme du module complexe de l’enrobé en cours réparation des matériaux bitumineux. Dans la plupart des
d’essai pour en arriver à déterminer l’évolution des domma- essais de fatigue, la sollicitation est appliquée en mode
ges au sein du matériau en cours de sollicitation. Néan- continue. Or, il a été observé (Di Benedetto 1998; Baaj
moins, en cours d’essai, plusieurs effets biaisant vont 2002) que les périodes de repos vont permettre une forme de
conduire à une variation du module de l’enrobé sans pour « récupération » des caractéristiques rhéologiques du maté-
autant être liée à un endommagement. Pour être en mesure riau. Dans les essais en mode continu, l’endommagement est
de quantifier avec rigueur l’endommagement par fatigue de donc surestimé (ou la durée de vie est sous estimée) par rap-
l’éprouvette à partir de l’évolution de la norme de son mo- port à la fatigue du matériau dans la chaussée.
dule complexe, il est impératif de cerner et de quantifier
l’influence relative de ces phénomènes secondaires en cours 4.9 Calcul des taux d’endommagement par cycle de
d’essai. chargement
Globalement, au moins deux effets biaisant sont à prendre Une procédure d’étude de la résistance à la fatigue des
en considération dans le suivi de l’évolution de la norme du matériaux bitumineux mettant en application l’approche
module complexe lors d’un essai de fatigue : effets thermi- d’analyse par endommagement a été développée au DGCB
ques (échauffement ou refroidissement) et effet de thixo- de l’ÉNTPE (Ashayer Soltani 1998; Di Benedetto et al.
tropie. 1996, 1997a, 1997b). Cette procédure consiste à considérer,
suivant un essai de fatigue en contrainte uniaxiale sous solli-
4.8.1 Les effets thermiques citations cycliques, deux intervalles de cycles dans la phase
Le caractère visqueux de l’enrobé bitumineux fait qu’une II du processus de fatigue du matériau (paragraphe 4.1),
partie de l’énergie fournie à l’éprouvette pendant un cycle de soit : INT1 (de 50 000 à 150 000 cycles) et INT2 (de
chargement se dissipe. Cette énergie dissipée se transforme 150 000 à 300 000 cycles). Pour chacun de ces deux inter-
en une quantité de chaleur et par conséquent fait croître la valles, la loi de fatigue, définie par l’évolution de la norme
température au sein de l’éprouvette. L’élévation de la tempé- du module complexe en fonction du nombre de cycles, est
rature produite dépend des caractéristiques thermiques du considérée linéaire. Conséquemment, la variation du para-
matériau et du niveau de sollicitation. Un essai de fatigue est mètre D, pour un cycle de chargement, est une fonction de
donc impérativement accompagné de l’apparition d’un l’amplitude de déformation au cycle N. Elle s’exprime par la
échauffement, plus ou moins uniforme compte tenu de relation suivante :
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Tableau 1. Principales caractéristiques des granulats utilisés pour la confection de l’enrobé à


matrice de pierres (SMA).
Classe Granulaire
Caractéristiques Normesa 0–2,5 5–10
Dosage (%) — 25,7 74,3
Nature minéralogique — Basalte Grès
Densité relative brute NQ 2560-065 et 067 2,744 2,625
Absorption en eau (%) NQ 2560-065 et 067 1,46 0,80
Friabilité (%) NQ 2560-080 23,1 —
Coefficient d’écoulement NQ 2560-075 111 —
Résistance à l’usure Micro-Deval (%) NQ 2560-070 16,5 10,3
Particules plates et allongées (%) NQ 2560-265 — 27,2
Degré de fragmentation (%) LC 21-100 — 100
Résistance au polissage LC 21-102 — 0,52
Résistance à la fragmentation Los-Angeles (%) LC 21-400 — 20,0
Tamis (mm) (% passant)
Granulométrie 14 (100) (100)
10 (100) (92)
5 (100) (5,1)
2,5 (93) (2,0)
1,25 (59) (0,3)
0,630 (38) (0,2)
0,315 (26) (0,2)
0,160 (18) (0,2)
0,080 (13,3) (0,1)
a
NQ, Normalisation Québec; LC, Laboratoire des chaussées du Ministère des transports du Québec.

[11] ∆D = g (ε 0N) pente expérimentale (aT) pour chaque intervalle peut être sé-
parée en deux termes, soit :
La fonction (g) dépend de l’intervalle considéré. Pour un in-
tervalle considéré, le taux d’endommagement par cycle, ∆D, [13] aT = aF + aB
ou la fonction (g), peut être déduit de la pente expérimen-
tale, aT, de la relation entre le module normalisé et le Dans cette équation, aF est la pente de fatigue pour
nombre de cycles. l’intervalle considéré, et aB représente la variation du mo-
Comme la loi de fatigue est considérée non linéaire et dule liée aux effets biaisant pendant la phase II. Il est
plus particulièrement pendant la première phase, on dis- convenu que les effets biaisant ont une évolution proportion-
tingue les valeurs du module suivantes (fig. 5) nelle à la variation de l’énergie dissipée. On détermine alors
E0 : Module de l’enrobé au 1er cycle de chargement. la pente aF avec l’équation suivante (Ashayer Soltani 1998) :
EF : Module de l’enrobé au 1er cycle de chargement s’il
possédait les caractéristiques correspondant à son état dans C I ∆EI
la phase II de l’essai. [14] aF = aT + aW
EI
EI1 et EI2 : Modules de l’enrobé au 1er cycle de charge-
ment extrapolés en considérant chacun des intervalles (inter-
valle 1 et 2). Ces modules correspondent essentiellement à Cette méthodologie a montré pour la première fois que
l’ordonnée à l’origine de la droite des moindres carrées des l’endommagement par fatigue est indépendant du mode de
valeurs expérimentales du module dans l’intervalle consi- l’essai (Di Benedetto et al. 1996, 1997a, 1997b; Ashayer
déré. Soltani 1998). Pour une amplitude donnée de la déforma-
La valeur de EF étant inconnue, la méthode introduit deux tion, plus la valeur de aF est petite, meilleurs sont les carac-
coefficients de corrections, C1 et C2, pour prendre en consi- téristiques en fatigue du matériau.
dération la non linéarité de l’endommagement tel que :

[12] E0 – EF ≈ C1 (E0 – EI1) ≈ C2 (E0 – EI2)


5. Programme expérimental
D’autre part, l’énergie dissipée croît ou décroît au cours de Dans la perspective de mettre en application la méthode
l’essai selon le mode de sollicitation (contrainte imposée : proposée par le DGCB pour évaluer la résistance à la fatigue
énergie dissipée croissante; déformation imposée : énergie des enrobés bitumineux, l’enrobé SMA mis en œuvre sur
dissipée décroissante). La variation de l’énergie crée une planche d’essai pour un tronçon de l’autoroute 20 dans la ré-
augmentation ou une diminution de la valeur du module. La gion de Québec a été testé.

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Tableau 2. Principales caractéristiques de l’enrobé à matrice de pierres (SMA).


Caractéristiques SMA
a
Teneur en bitume, b (%) 6,50
Fibres d’amiante (%) 1
Densité maximale, Dmm 2,402
Volume de bitume effectif, Vbe (%) 13,5

Granularité (% passant) Source Gros Grès (St-Flavien)


Fin Basalte (Raycar)
Filler Résidu du dépoussiéreur

Tamisat (%) 10 mm 92
5 mm 34
1,25 mm 22
80 µm 8,2

PCG (% de vides) 10 girations 15,6


80 girations 4,9
200 girations 2,1

Orniérageb (%) 1000 cycles 4,7


3000 cycles 5,6
10 000 cycles 6,2

Rhéologiec E * (MPa) 8 299


Angle de phase (°) 4,9

Paramètres du modèle de Huet–Sayegh Einfini (MPa) 33 105


E0 (MPa) 50
σ 3,332
«k» 0,174
«h» 0,460

τ = e (a + bT + cT
2
)
«a» 1,039
«b» –0,402
«c» 0,003
a
Exprimée par rapport à la masse totale de l’enrobé.
b
Méthode française : essais à l’orniéreur du Laboratoire des Ponts et Chaussées.
c
TREF = 10 °C, fréq. = 10 Hz.

5.1 Formulation de l’enrobé à matrice de pierre testé lélisme des surfaces planes sont assurés à l’aide d’une surfa-
(SMA) ceuse rotative au carbure. Les éprouvettes sont ensuite entre-
L’enrobé testé en fatigue selon la méthode du DGCB a été posées à température et humidité contrôlées (T = 20 °C et
échantillonné en usine directement dans le camion suite au H.R. = 50 %) en les disposant sur un lit de sable, suivant
malaxage. Les principales caractéristiques des matériaux uti- leur axe de révolution, de manière à éviter leur gauchisse-
lisés pour la fabrication de l’enrobé SMA et sa composition ment en cours d’entreposage.
sont présentés aux tableaux 1 et 2 respectivement. Le bitume
utilisé est un bitume standard sans ajout de polymère classé 5.3 Essais de fatigue
comme un PG58–28 (pénétrabilité de 115).
La résistance à la fatigue a été mesurée suivant un essai de
traction–compression alterné en sollicitation cyclique sinu-
5.2 Caractéristiques des éprouvettes testées soïdale (εmoyen = 0). Les essais sont conduits en conditions
Les essais de fatigue ont été réalisés sur des éprouvettes isothermes (10 °C) et en contrôle de déformation. Pour con-
cylindriques (φ 80 × 120 mm) prélevées par carottage au sein trôler la déformation en cours d’essai, trois extensomètres
d’une plaque d’enrobé compactée en laboratoire (400 × (L = 50 mm) sont positionnés suivant l’axe de révolution et
600 × 125 mm). Les carottes, à raison de 12 par plaque, sont espacés de 120° l’un de l’autre. Des casques d’aluminium
prélevées dans la direction normale des plans de sciage per- sont collés à l’aide d’époxy aux extrémités planes des éprou-
pendiculaires à la surface compactée, lesquels sont espacés vettes de manière à assurer leur montage au système méca-
d’environ 125 mm chacun. Suite au carottage, les éprouvet- nique de la presse hydraulique pour permettre ainsi de les
tes sont taillées à la longueur désirée. La planéité et le paral- solliciter aussi bien en traction qu’en compression.

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Fig. 6. Évolution des modules complexes de l’enrobé à matrice de pierres en cours d’essais de fatigue pour divers niveaux de
déformation imposés (sollicitation cyclique sinusoïdale uniaxiale en contrainte alternée de traction–compression; 10 °C; 10 Hz).

6. Présentation et analyse des résultats sont de l’ordre de 93 % et 97 % pour les intervalles INT1 et
INT2 respectivement. L’application de la méthode du
L’étude de la résistance à la fatigue se fonde sur DGCB sur les essais de fatigue effectués sur l’enrobé SMA
l’évolution du module complexe en cours de sollicitation cy- donne des résultats très satisfaisants par rapport aux études
clique et ce pour divers niveaux de sollicitation. Dans la précédentes (Ashayer Soltani 1998; Baaj 2002). La méthode
perspective de cerner la valeur du niveau de déformation im- du DGCB est donc applicable sur l’enrobé SMA, ce qui per-
posée correspondant à une performance en fatigue de met de comparer la performance en fatigue de cet enrobé
1 000 000 de cycles, cinq niveaux de déformation imposée avec ceux testés précédemment dans le cadre des études ci-
ont été retenus pour les essais de fatigue conduits sur tées.
l’enrobé SMA, soit : 80 µdef (4B); 120 µdef (9B et 11B); À la lueur de ces résultats, la performance à la fatigue de
150 µdef (6B); 180 µdef (8B); 200 µdef (5B). La synthèse l’enrobé SMA est tout à fait remarquable par rapport à la
de l’évolution des modules complexes pour ces différents es- performance établie sur d’autres enrobés suivant la méthode
sais en cours de sollicitation est présentée à la figure 6. Ces du DGCB. Le tableau 3 présente une comparaison entre la
résultats montrent qu’une augmentation de l’amplitude de la performance à la fatigue de l’enrobé SMA à celle obtenue
déformation imposée sur l’éprouvette se traduit inévitable- pour trois autres types d’enrobés (Baaj 2002; Baaj et al.
ment par un endommagement plus significatif. 2003) : A, B et C comprenant respectivement des bitumes de
pénétrabilité de 15, 60 et 90 respectivement.
6.1 Calcul des pentes de fatigue, aF, pour les différents Les résultats présentés au tableau 3 témoignent clairement
intervalles considérés de la performance remarquable de l’enrobé SMA et ce en
Comme nous l’avons souligné à la section 4.9, c’est es- dépit du fait qu’il soit constitué d’un bitume plus mou. En
sentiellement dans le cadre de la phase II du mécanisme effet, en se basant sur l’approche d’analyse par endommage-
d’endommagement qu’il convient de concentrer l’évaluation ment du DCGB, les résultats au tableau 3 font état du fait
de la performance de l’enrobé vis-à-vis de sa résistance à la que la performance à la fatigue d’un enrobé peut augmenter
fatigue. Au cours de cette phase, les effets biaisant doivent en utilisant un bitume plus dur (taux d’endommagement
être pris en considération en vue d’isoler le phénomène croisant pour les intervalles INT1 et INT2 des enrobés A, B
d’endommagement par fatigue de l’enrobé. En référence à la et C). Ces résultats mettent également en relief la précarité
méthodologie du DGCB (section 4.9), nous avons déterminé du critère classique pour évaluer la durée de vie à la fatigue,
les pentes de fatigue, aF, pour les deux intervalles considé- fondé sur une perte de rigidité de 50 %. Le critère classique
rés : INT1 de 50 000 à 150 000 cycles et INT2 de 150 000 à de rupture ne permet pas de se prononcer d’une façon claire
300 000 cycles. Également, l’évolution de l’énergie dissipée sur l’influence de la dureté du bitume quant à la résistance à
en cours de sollicitation a été calculée pour chacun des deux la fatigue de l’enrobé (Baaj 2002).
intervalles. La relation entre le taux d’endommagement (aF)
et l’amplitude de la déformation imposée établie pour cha-
cune des éprouvettes mises à l’épreuve est présentée à la fi- 6.2 Courbe de fatigue : courbe de Wöhler
gure 7. Suivant les résultats obtenus et présentés à la figure 6,
Ces résultats montrent une bonne corrélation entre les va- nous avons établi, pour chacun des différents essais de fa-
leurs des pentes de fatigue obtenues et les valeurs de défor- tigue, le nombre de cycles admissible, la durée de vie, me-
mation correspondantes dans les deux intervalles. Une nant à la rupture par fatigue de l’éprouvette suivant le critère
régression linéaire des pentes de ces valeurs semble très ac- classique, c’est-à-dire le nombre de cycles appliqués et don-
ceptable, et les valeurs des coefficients de détermination R2 nant lieu à une perte de 50 % de la norme du module

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Fig. 7. Relation entre le taux d’endommagement (aF) et l’amplitude de la déformation imposée pour les deux intervalles considérés :
(a) INT1, 50 000 à 150 000 cycles; (b) INT2, 150 000 à 300 000 cycles.

Tableau 3. Résultats types de la résistance à la fatigue d’enrobé bitumineux testés (Baaj


2002) selon la méthode du Département de génie civil et du bâtiment.
Identification
Taux d’endommagement
Bitume (× 103) ((MPa/cycle)/(µm/m))
Pénétration No de Teneur en
Lot (0,1 mm) l’enrobé bitumea (%) ε6b (µm/m) INT1 INT2
I 15 A 6,37 89 –4,6 –2,4
I 60 B 6,37 111 –11,3 –5,4
I 90 C 6,37 101 –13,1 –11,4
II 116 SMA 6,50 163 –8,5 –3,8
a
enprimée par rapport à la masse totale de l’enrobé.
b
Critère de durée de vie : 50 % de perte de E 0* .

complexe mesuré au premier cycle de chargement (E*0). En mine la partie élastique (déformation réversible) et la partie
mettant en relation la durée de vie et l’amplitude de la défor- visqueuse (déformation permanente) du comportement mé-
mation imposée, la déformation admissible correspondante à canique sous sollicitation cyclique sinusoïdale. Les travaux
une durée de vie de 1 000 000 de cycles (ε6) a été déter- du SHRP sur les bitumes se fondent sur la détermination de
minée (fig. 8). la valeur du module complexe et de celle de l’angle de phase
à partir d’un rhéomètre à cisaillement sous l’action d’une
6.3 Relation entre le module complexe et la résistance à sollicitation cyclique sinusoïdale.
la fatigue de l’enrobé Dans le cas des matériaux viscoélastiques, une partie de
Les travaux effectués dans le cadre du Strategic Highway l’énergie mécanique appliquée en cours d’essai se dissipe à
Research Program (SHRP) dans la perspective de classifier chaque cycle de sollicitation. Le travail dissipé par cycle de
les bitumes suivant leurs performances rhéologiques fournis- chargement sinusoïdal pour l’unité de volume d’un corps
sent des éléments de réflexion sur la relation entre la résis- VEL est donné par l’expression ci-dessous :
tance à la fatigue et le module complexe de l’enrobé. Ces
travaux sont fondés sur des concepts énergétiques.
À partir de la mesure des modules complexes, on déter-
[15] Wcycle = ∫ σ dε = π σ0 ε 0 sin (ϕ)

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Tableau 4. Synthèse des modules complexes pour les enrobés à matrice de pierres (SMA)
et les enrobés A, B et C (à T° = 10 °C et une fréquence de 10 Hz).
SMA A B C
E1 = E cos ϕ (MPa)
* 8019 17 896 10 608 8483
E2 = E * sin ϕ (MPa) 2134 2706 3590 3428
E* (MPa) 8299 18 100 11 200 9150
ϕ (angle de phase) 14,9 8,6 18,7 22,0
Taux d’endommagement (× 103)a –3,8 –2,4 –5,4 –11,4
((MPa/cycle)/(µm/m))
Résistance à la fatigue : ε6 (µm/m)b 163 89 111 101

Fig. 8. Relation entre la durée de vie pour chacune des ment par un effet thermique (augmentation de température),
éprouvettes testées suivant le critère classique (Nf50) et le niveau une déformation plastique, une microfissuration et la propa-
de déformation imposé (ε0) (essais à 10 °C et 10 Hz). gation de fissures (Roberts et al. 1996). En définitive,
l’ensemble de ces phénomènes va contribuer à l’endomma-
gement progressif de l’enrobé au sein du matériau dans la
chaussée. Selon Roberts et al. (1996), plus la quantité
d’énergie dissipée par cycle de chargement est faible (valeur
de E2 faible), moins le risque d’endommagement par fatigue
est élevé au sein du matériau de sorte qu’il devrait présenter
une meilleure performance à la fatigue.
Le tableau 4 présente la synthèse des essais de fatigue et
la correspondance avec les valeurs de E1 et E2. Ces résultats
indiquent les valeurs de E2 pour l’enrobé SMA et pour les
enrobés A, B et C (Baaj 2002). Selon la méthode du DGCB,
l’enrobé A présente la meilleure résistance à la fatigue parmi
ces quatre enrobés. Le SMA occupe la deuxième place dans
ce classement suivi par les enrobés B et C respectivement.
Or, ce classement n’est pas le même en se référant au
concept énergétique donné par le programme SHRP. Selon
ce concept, l’enrobé SMA possède la valeur la plus faible de
E2 et par conséquent la meilleure résistance à la fatigue. La
valeur de E2 de l’enrobé A est plus élevée et donc sa résis-
tance à la fatigue devrait être plus faible que celle de
l’enrobé SMA. Dans ce classement les enrobés SMA et A
sont suivis par les enrobés C et B respectivement. Le classe-
ment donné par le critère classique de fatigue selon les va-
leurs obtenues de ε 6 est également différent.
pour laquelle, on a : Nous pouvons conclure que le critère du programme
[16] E* = σ*/ε* SHRP pour classer les enrobés vis-à-vis de la résistance à la
fatigue ne donne pas un classement correspondant aux va-
leurs du taux d’endommagement par fatigue. En accord avec
Dans le cas de la problématique liée à la résistance à la fa-
cette conclusion, Bahia (2001) conclut que l’utilisation du
tigue de l’enrobé, le mécanisme de fatigue peut s’apparenter,
concept énergétique du programme SHRP (valeurs de G* et
pour le cas des couches de roulement minces : e < 60 mm,
de sin δ) avec les bitumes polymères ne donne pas un classe-
au comportement rhéologique d’un matériau viscoélastique
ment correct des enrobés correspondant aux valeurs de du-
sous l’action d’un champ de déformation imposé.
rées de vie. Il considère que la raison est un manque
Si on impose une déformation constante, en jumelant les
d’évaluation de l’endommagement.
deux équations précédentes, on peut quantifier l’énergie dis-
sipée par cycle de chargement à partir de la relation sui-
vante :
7. Conclusion
[17] Wcycle = π σ0 ε 0 sin(ϕ) = π ε 02 E* sin ϕ
Nous avons présenté dans cet article une synthèse som-
= π ε 02 E2 maire sur les connaissances actuelles relatives au phénomène
de la fatigue des enrobés bitumineux. Pour étudier ce phéno-
L’énergie dissipée pour chaque cycle de sollicitation se con- mène, deux conditions importantes sont à satisfaire : (i) le
crétise de diverses façons au sein du matériau dont notam- choix du type de l’essai et, (ii) le choix d’un critère ou d’une

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Perraton et al. 913

méthode d’analyse des résultats adaptée au phénomène de la Di Benedetto, H. 1998. Modélisation : écart entre état de connais-
fatigue et au matériau. sances et d’applications. Journée LAVOC, École Polytechnique
Concernant le premier point, nous avons montré que les fédérale de Lausanne, Lausanne, Suisse.
essais homogènes permettent de décrire correctement le Di Benedetto, H., et de La Roche, C. 1998. State of the art on stiff-
comportement des matériaux bitumineux et donnent un ac- ness modulus and fatigue bituminous mixtures. Dans Bitumi-
cès direct à la loi de comportement du matériau contraire- nous binders and mixtures: State of the art and interlaboratory
ment aux essais non homogènes. Nous avons par conséquent tests on mechanical behaviour and mix design. Sous la direction
choisi l’essai de traction–compression alternées sur éprou- de L. Francken. E&FN Spon. p. 137–180.
vettes cylindriques afin de satisfaire cette condition. Di Benedetto, H., Ashayer Soltani, M.A., et Chaverot, P. 1996. Fa-
Également, les résultats des essais de fatigue ont été ana- tigue damage for bituminous mixtures: a pertinent approach.
lysés avec une méthode basée sur l’analyse de l’endomma- The Association of Asphalt Paving Technologists (AAPT), Bal-
timore.
gement et qui a montré une très bonne efficacité à décrire le
comportement en fatigue des enrobés bitumineux. Di Benedetto, H., Ashayer Soltani, M.A., et Chaverot, P. 1997a. A
rational approach for fatigue damage. Dans 1er European Euro-
L’analyse des essais de fatigue effectués sur l’enrobé
bitume and Eurasphalt Congress, Strasbourg, France.
SMA avec la méthode du DGCB a donné des résultats très
Di Benedetto, H., Ashayer Soltani, M.A., et Chaverot, P. 1997b.
cohérents et conformes à la littérature. La comparaison de
Fatigue damage for bituminous mixtures. Dans 5e symposium
ces résultats avec les valeurs des taux d’endommagement international RILEM, Mechanical tests for bituminous mixes,
obtenues pour d’autres enrobés permet de conclure que l’en- Lyon. p. 263–270.
robé SMA possède une résistance importante à l’endomma- Di Benedetto, H., de La Roche, C., Baaj, H., Pronk, A., et
gement par fatigue. Lundström, R. 2003. Fatigue of bituminous mixtures: Different
approaches and RILEM group contribution. Dans 6th Internatio-
Bibliographie nal RILEM Symposium on Performance Testing and Evaluation
of Bituminous Materials PTEBM’0, Zurich, Suisse. 14 au 16
Aklonis, L., et MacKnight,W. 1983. Introduction to polymer vis-
avril. Sous la directionan de Partl. 30 p.
coelasticity. 2e éd. John Wiley & Sons, New York.
Alimani, M. 1988. Rapport : Contribution à l’étude de l’endomma- Doan, T.H. 1977. Les études de fatigue des enrobés bitumineux au
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Monday, October 06, 2003 2:26:20 PM
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