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Présentation de la consolidation des comptes

Dé nition

Établir les comptes consolidés d’un groupe consiste à représenter son patrimoine, sa situation
nancière et les résultats de l’ensemble des entités qui le constitue comme s’il ne s’agissait d’une
seule et même entreprise.

Les normes applicables

Il existe di érents référentiels comptables dont les plus connus sont :

- Référentiel IFRS (International Financial Reporting Standards)

- US GAAP (Generally accepted accounting principles)

- Plan Comptable Général en France

Les sociétés cotées sur un marché réglementé doivent établir leur comptes individuels selon le
référentiel PCG (00-03) et pour les comptes consolidés, selon le référentiel IFRS. Le seul marché
réglementé en France est Euronext/Eurolist Paris.

Les sociétés non cotées ou cotées sur un marché non réglementé doivent établir leur comptes
individuels selon les règles du PCG. Pour les comptes consolidés, selon le règlement français
2020-01, mais peuvent opter pour le référentiel de l’IFRS. Marché non réglementé : Alternext.

La notion de groupe

Ce terme nous est familier mais de quoi s’agit-il exactement ?

Un même actionnaire peut contrôler plusieurs sociétés. L’ensemble de ces sociétés individuelles
forment un groupe dont il faut donner aux actionnaires une visibilité économique. Un groupe n’a
pas d’existence juridique et donc n’a pas le statut de personne morale. De ce fait, on ne peut pas
appliquer les règles comptables et juridiques applicables aux entités individuelles.

La solution : la consolidation des comptes via des règles spéci ques parce qu’elles donnent une
représentation économique d’un groupe comme s’il s’agissait d’une entité individuelle.

La consolidation : intérêts et limites

Interets :

- Pour les dirigeants, avoir une visibilité sur la situation globale économique et nancière de
plusieurs sociétés

- Permettre aux parties prenantes d’avoir une information globale sur un groupe d’entreprises
controlées par la même structure, voire les mêmes dirigeants

- Permettre aux banques d’apprécier les risques nanciers toutes liales confondues d’un
groupe

Limites :

- Chronophage et par conséquent, coûteux

- Les comptes consolidés ne sont représentatifs que des échanges avec les parties externes au
groupe (clients, fournisseurs) puisque l’on neutralise toutes les opérations internes

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Tous les groupes doivent-ils obligatoirement consolider ?

Si l’ensemble constitué par une société et les entreprises qu’elles contrôlent ne dépassent pas
pendant deux exercices successifs sur la base des derniers comptes annuels arrêtés, deux des
trois critères suivants :

- Le total du bilan doit être inférieur à 24 millions d’euros,

- Le CA doit être inférieur à 48 millions d’euros,

- Le nombre moyen de salariés inférieur à 250

Comment consolider les comptes ?

En pratique, il conviendra d’appliquer des méthodes pour :

- Déterminer le périmètre de consolidation et calculer le pourcentage d’intérêts qui sert a répartir,


entre la part groupe et les «  intérêts minoritaires  », les capitaux propres et les résultats des
liales controlées exclusivement. Il sert également au calcul de quote-part dans l’intégration
proportionnelle et la mise en équivalence.

- Retenir les méthodes de consolidation

- Retraiter les comptes en vue de les homogénéiser

- Cumuler les bilans et les comptes de résultat des sociétés intégrées

- Eliminer les opérations réalisées entres les sociétés du groupe

- Eliminer les titres, partager les capitaux propres et traiter les écarts d’évaluation et d’acquisition

- Présenter le bilan et le compte de résultat

Etape 1 : Le périmètre de consolidation

Il comprend :

- la société dominante ou société mère

- Les sociétés dans lesquelles la société dominante exerce un contrôle exclusif

- Les sociétés dans lesquelles la société dominante exerce un contrôle conjoint

- Les sociétés dans lesquelles la société dominante exerce une in uence notable

Le périmètre de consolidation et les méthodes associées

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Le contrôle exclusif

Le contrôle exclusif est le pouvoir de diriger les politiques nancières et opérationnelles d’une
entreprise a n de tirer avantage de ses activités. Il résulte :

- soit de la détention directe ou indirecte de la majorité des droits de vote dans une autre
entreprise

- Soit de la désignation, pendant deux exercices successifs de la majorité des membre des
organes d’administration, de la direction ou de surveillance d’une autre entreprise ; l’entreprise
consolidante est présumée avoir e ectué cette désignation lorsqu’elle a déposé, au cours de
cette période, directement ou indirectement, d’une fraction supérieure à 40% des droits de
vote et qu’aucun autre associé ou actionnaire ne détenait, directement ou indirectement, une
fraction supérieur à la sienne

- Soit du droit d’exercer une in uence dominante sur une entreprise en vertu d’un contrat ou de
clauses statutaires, lorsque le droit applicable le permet ; l’in uence dominante existe dès lors
que, dans les conditions décrites ci-dessus, l’entreprise consolidante a la possibilité d’utiliser
ou d’orienter l’utilisation des actifs de la même façon qu’elle contrôle ses propres actifs.

Le contrôle conjoint

Le contrôle conjoint est le partage du contrôle d’une entreprise exploitée en commun par un
nombre limité d’associés ou d’actionnaires, de sorte que les politiques nancière et opérationnelle
résultent de leur accord.

Deux éléments sont essentiels à l’existence d’un contrôle conjoint :

- un nombre limité d’associés ou d’actionnaires partageant le contrôle ; le partage du contrôle


suppose qu’aucun associé ou actionnaire n’est susceptible à lui seul de pouvoir exercer un
contrôle exclusif en imposant ses décisions aux autres ; l’existence d’un contrôle conjoint
n’exclut pas la présence d’associés ou d’actionnaires minoritaires ne participant pas au
contrôle conjoint

- Un accord contractuel qui prévoit l’exercice du contrôle conjoint sur l’activité économique de
l’entreprise exploitée en commun. Il établit les décisions qui sont essentielles à la réalisation
des objectifs de l’entreprise exploitée en commun et qui nécessitent le consentement de tous
les associés ou actionnaires participant au contrôle conjoint

L’in uence notable

L’in uence notable est le pouvoir de participer aux politiques nancière et opérationnelle d’une
entreprise sans en retenir le contrôle. L’in uence notable peut notamment résulter d’une
représentation dans les organes de direction ou de surveillance, de la participation aux décisions
stratégiques, de l’existence d’opérations interentreprises importantes, de l’change de personnel
de direction, de liens de dépendance techniques.

L’in uence notable sur les politiques nancière et opérationnelle d’une entreprise est présumée
lorsque l’entreprise consolidante dispose, directement ou indirectement, d’une fraction au moins
égale à 20% des droits de vote de cette entreprise.

Détention directe et indirecte

Les contrôles exclusif et conjoint et l’in uence notable s’entendent, dans tous les cas,
directement ou indirectement.

Ainsi pour l’appréciation des droits de vote dont dispose une entreprise dans les assemblées
d’une autre entreprise, il doit être fait masse de l’ensemble des droits de vote attachés aux
actions retenues par l’entreprise consolidante et par toutes les entreprises qu’elle contrôle de
manière exclusive.

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Pour le calcul de la fraction des droits de vote détenus, il convient de tenir compte des actions à
droit de vote double, des certi cats de droit de vote créés lors de l’émission de certi cats
d’investissement et, s’il y a lieu, des titres faisant l’objet d’engagements ou de portage ferme
détenus pour le compte de l’entreprise consolidante.

Application 1

1. Vivantique : société ad-hoc. C’est une société juridique distincte.

2. Méthode : il faut calculer le total des droits de vote détenus par Sézanne, puis le total des
droits de vote de la société

Talibain

Actions souscrites N-6 = 4000

Actions faisait l’objet d’un contrat de portage = 5000

Total : 4000 + 5000 = 9000

Nombre d’actions = 10 000

9000/10 000 = 90%

Pourcentage de droit de vote : 90%

Legisto

Actions souscrites N-7 = 9000

Actions souscrits N-3 = 1000 (3000 - 2000)

Certi cats de droit de vote = 7000

Total droit de vote détenu par Sezanne = 17 000

Actions émises en N-7 = 10 000

Actions émises en N-3 = 3000

Certi cats de droit créés en N-3 = 7000

Total droit de vote Legisto = 20 000

17 000/20 000 = 85%

Pourcentage de droite de vote : 85% => Contrôle Exclusif de droit

Valley 85,7%

Actions acquises par en N-5 = 7500

Droit de vote double attribués aux actions aux actions ci-dessus = 7500

Actions souscrites en N-2 = 2500

Total des droits de vote détenus par Sezanne = 17 500

Actions existentes en N-5 = 8000

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Droits de vote double attribués en N-2 = 7500

Actions émises en N-2 = 5000

Total des droits de vote Valley = 20 500

Pourcentage de droits de vote détenus par Sezanne : 85,37% => Contrôle Exécutif de droit

Duroc 80%

En raison du caractère ad hoc la société vivantique => 3e point du règlement

Application 2

Etape 2 : Premières consolidations simples

L’intégration globale

Elle consiste à :

- Intégrer dans les comptes de l’entreprise consolidante les éléments des comptes (du bilan et
du résultat) des entreprises consolidées, après retraitements éventuels,

- Eliminer les opérations et comptes les concernant réciproquement

- Répartir les capitaux propres et le résultat ente les intérêts de l’entreprise consolidante et les
intérêts des autres associes ou autres actionnaires dits « intérêts minoritaires »

L’intégration globale : exemple

Une Société Mère (SM) détient 45% des titres du capital d’une Société Filiale (SF), au 31
décembre N.

On vous con e les documents et annexes suivants :

- Document 1 : Bilan de la société mère au 31 décembre N

- Document 2 : Bilan de la société liale au 31 décembre N



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L’intégration globale : corrigé

(1) Immobilisation consolidées : 74 800 + 6 000 = 80 800€


(2) Actif circulant consolidé : 48 600 + 4 000 = 52 600 €
Capital de la société mère : 60 000 €
Capital de la liale : 4 000 €
(3) Réserves consolidées :
- réserves de la société mère : 16 000 €

- Droit dans le capital de liale : 4 000 x 45% = 1 800 €

- Réserves de la société liale à intégrer : 2 400 x 45% = 1 080€

- Titres de participation à annuler : - 1 800 €

- Réserves consolidées : 16 000 + 1 080 + 1 800 - 1 800 = 17 080 €

(4) Résultat consolidé :

- résultat de la société mère : 1 200€

- Résultat de la société liale à intégrer : 400 X 45% = 180 €

- Résultat consolidé : 1 200 + 180 = 1 380 €

(5) Intérêts minoritaires :


- dans le capital de la liale : 4 000 x 55% = 2 200 €

- Dans les réserves de la liale : 2 400 x 55% = 1 320 €

- Dans le résultats de la liale : 400 x 55% = 220 €

- Total : 2 200 + 1 320 + 220 = 3 740 €

(6) Dettes consolidées : 48 000 + 3 200 = 51 200 €

L’intégration proportionnelle

Le principe consiste à intégrer dans le bilan de la société mère, une fraction de chacun des
postes d’actif et de dettes de la liale, en fonction du pourcentage d’intérêt, a n de la substituer
aux titres de participation.

La mise en equivalence

Le principe est de substituer à la valeur des titres de participation (ou de les réévaluer), la valeur
des capitaux propres en fonction du pourcentage d’intérêts détenus par la société mère

La mise en équivalence : corrigé

(1) titres mis en équivalence :


- capitaux propres de la société liale : 4 000 + 2 400 +400 = 6 800 €

- Interets majoritaires détenus par la société mère : 6800€ x 45% = 3060 €

Capital de la mère : 60 000€

(2) Réserves consolidées :


- réserves de la société mère : 16 000 €

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- Capital de la société liale à intégrer : 4 000 x 45% = 1 800€

- Réserves de la société liale à intégrer : 2 400 x 45% = 1080

- Elimination des titres de participation : - 1 800 €

- Reserves consolidées : 16 000 +1 080 + 1 800 - 1800 = 17 080 €

(3) Résultat consolidé :


- résultat de la société mère : 1 200€

- Résultat de la société liale à intégrer : 400 x 45% = 180 €

- Résultat consolidé : 1 200 + 180 = 1 380 €

Etape 3 : Les retraitements simples

L’élimination des opérations réciproques

- il s’agit de neutraliser les soldes entre sociétés du groupe a n que les états nanciers
consolidés ne soient représentatifs que des opérations avec l’externe

- Exemple :si une liale A a vendu des produits à une liale B et qu’au 31/12/N le montant de la
créance pour A et de la dette pour B est de 60 000€, le total de l’actif et du passif circulant
serait arti ciellement gon é dans les comptes consolidés

- Solution : annuler ce « solde » dans les comptes consolidés en :

- Débitant le compte de dettes fournisseurs pour 60 000 €

- Créditant le compte de créances clients pour 60 000 €

Bien évidement, cette annulation ne doit être réalisée que dans le cadre des méthodes intégration
globale et intégration proportionnelle

s’il s’agit d’un prêt ou d’un emprunt interne, même approche.

- le compte à débiter sera : emprunt

- Le compte à créditer sera : prêts

S’il s’agit d’avances de trésorerie via un compte courant, même approche.

- le compte à débiter sera : dettes diverses

- Le compte à créditer sera : créances diverses

L’élimination des pro ts internes

- il s’agit de neutraliser les béné ces ou marges réalisés entre les sociétés du groupe a n que les
états nanciers consolidés ne soient représentatifs que des opérations avec l’externe. Le
résultat consolidé pourrait être arti ciellement gon é avec ces résultats internes.

- Exemple : si nous reprenons le cas précédent avec cette vente de produits de la liale A à la
liale B pour un montant de 60 000 € et si la marge est de 10 000 € dans les stocks, il faudra
l’annuler

- Consequence :

- Débit résultat A car c’est bien A qui a réalisé la marge 1000

- Crédit stocks (consolidés) 10 000

Quel est le manque au niveau de notre manière de penser ? Ne pas oublier l’impact de l’IS

- débit résultat A car c’est bien A qui a réalisé la marge 7 500 (10 000 - 2 500)

- Débit impôt di éré actif 10 000 x 25% = 2 500

- Crédit stocks (consolidés) 10 000

Autre cas : la liale A avait un stock initial au 01/01/N et la marge interne liée aux ventes avec la
liale B était de 5 000 €

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Conséquence :

- 1er constat : il s’agit des stocks au 31/12/N-1. Où est passée la marge réalisée en N-1 ? Elle
est dans le résultat de A pour l’exercice N-1. Qu’est ce qu’est devenu ce résultat ? Peut être
distribué, peut être pas donc où est il ? En réserves

- 2eme constant : ce résultat a été imposé à l’IS. Il faudra tenir compte de l’IS en annulant cette
marge interne.

Ecriture :

Débit reserve A 5000 x (100-25)% = 3 750

Crédit résultat A 5000 x (100-25)% = 3 750

L’élimination des dividendes internes

- ces dividendes doivent être neutralisés car s’ils sont versés au cours de l’année N, ils
concernent l’année N-1

- Exemple : une liale B verse pour 10 000 € de dividendes à sa maison mère A

- Conséquences comptable ?

- Écriture :

- Débit résultat A 10 000

- Credit reserve A 10 000

Le partage des capitaux propres et l’élimination des titres de participation de la liale

Méthode intégration globale

Le plus simple est d’e ectuer un travail préparatoire dans un tableau comme dans l’exemple ci-
dessous

Tab 15:16

Écriture méthode intégration globale

Débit capital liale A 150 000 000

Débit réserves liale A 40 500 000

Débit resultat A 20 000 000

Crédit titre de participation liale A 135 000 000

Crédit réserves consolidées 17 400 000

Crédit résultat consolidé 16 000 000

Crédit intérêts minoritaire 42 100 000

Méthodes intégration proportionnelle et mise en équivalence

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