Vous êtes sur la page 1sur 26

Traitement et Qualité des Eaux

MASTER TRANSFORMATION ET VALORISATION DES


RESSOURCES NATURELLES

Cohabilitation
Université Picardie Jules Verne
et
Université de Technologie de Compiègne

Etude d’impact des eaux secondaires et tertiaires de la STEP et Réutilisation des


eaux usées de Marrakech sur l’homme et l’environnement

Déclaration soumise à la
confidentialité

Date et Signature du tuteur industriel :

Tuteurs de mémoire : Mémoire de stage semestre 2 :


- BISSI Yassine du 04 Mai au 18 Juin 2014
- AL MANSOURE Tarik

Travail réalisé par : Année universitaire :


- ZEROUALI BOUKHAL Nada 2014-2015
Remerciement

Il nous est agréable de s’acquitter d’une dette de reconnaissance auprès de toutes les
personnes dont l’intervention au cours de ce stage a favorisé son aboutissement.

Je tiens à exprimer mes reconnaissances à M. BENCHIKHI Rachid Directeur général de


la RADEEMA, qui a accepté ma candidature pour passer ce stage, à mes encadrants M.
BISSI Yassine Chef de division de la STEP et M. AL MANSOURE Tarik, à M.
DRIOUCH Abdelouahid, et à tout le personnel de la station d’épuration, pour leur
accueil, leur assistance et leur sens de former et d’informer, tout au long de la réalisation
de ce stage.

Mes remerciements vont également à mes Professeurs : Mme. Véronique ABDELLAOUI,


M. Geoffroy MAHIEUX, M. Vincent MOREAU, et à mon tuteur de stage M.
RECHAM Nadir pour leurs précieux conseils, leurs coordinations et suivi, ainsi qu’à tous
les membres du Jury qui vont examiner mon travail.
Sommaire

Introduction générale ........................................................................................................................... 1


Chapitre I : Présentation de la RADEEMA et de la STEP ............................................................. 2
I- Présentation des organismes ............................................................................................... 2
II- Organigramme de la RADEEMA ....................................................................................... 2
Chapitre II : Procédé de traitement des eaux usées ......................................................................... 3
I- Filière eau ........................................................................................................................... 3
II- Filière boues ........................................................................................................................ 3
III- Filière biogaz ...................................................................................................................... 3
IV- Filière désodorisation .......................................................................................................... 3
Chapitre III : Etude d’impact des eaux secondaires et tertiaires de la STEP sur l’homme et
l’environnement ................................................................................................................................... 4
I- Méthodologie d’étude ......................................................................................................... 4
II- Résultats .............................................................................................................................. 4
III- Discussion ......................................................................................................................... 14
IV- Atténuation des impacts .................................................................................................... 16
Conclusion ........................................................................................................................................... 18
Bibliographie....................................................................................................................................... 29
Annexes ............................................................................................................................................... 20
Introduction générale

Situé au Nord de 1'Afrique et sur la rive sud-ouest de la Mer Méditerranée, le Maroc est
caractérisé par la présence de ressources hydriques diversifiées. Les eaux souterraines représentent
10 milliards de m3, et sont réparties sur des grands systèmes aquifères, quant à l'écoulement total en
eau de surface est estimé à près de 21 milliards de m3 (M.Mohammed Jellali.1997) [1].
Durant les dernières décennies, le Maroc a connu un développement démographique et industriel
très important dans tous les secteurs, qui a contribué fortement au progrès du pays. Mais,
malheureusement la plupart des eaux usées collectées ont été partiellement déversées dans la nature
pendant des années. Les rivières et les mers constituent le principal milieu récepteur de toutes ces
eaux, qui aggravent la problématique de la pollution des eaux souterraines provoquant des
problèmes hydriques chroniques, suite à leur utilisation en eau potable et en eau d'irrigation dans
tout le royaume. Des stations d’épuration et de réutilisation des eaux usées ont été installées dans
plusieurs villes du Maroc afin de limiter les conséquences de pollution dans le cadre de la stratégie
Plan Maroc Vert. La Station d’Epuration et Réutilisation des eaux usées de la ville de Marrakech,
demeure parmi les stations les plus sophistiquées et qui répondent le mieux aux exigences et
attentes de la politique nationale de la gestion des ressources en eau, car la réutilisation des eaux
épurées reste une action efficace qui vise à la production des quantités complémentaires en eau pour
différents usages afin de combler des déficits hydriques du pays.
Le présent rapport apporte une étude détaillée sur les impacts des eaux secondaires et tertiaires de la
STEP sur l’homme et l’environnement, en partant par l’identification des sources d’impacts et leurs
effets, puis par la proposition de plusieurs solutions envisageables, afin de défier ces problèmes,
protéger les ressources hydriques, l’être humain, ainsi que la faune et la flore.

Choix du sujet :
La ville de Marrakech est caractérisée par une mauvaise répartition de précipitation et de
sécheresse. La persistance de la surexploitation actuelle des nappes conduira à un épuisement et
arrêt de leur production dans moins de 20 ans. D’un coté, en tant qu’étudiante spécialisée dans le
domaine de la qualité de l’eau, mes perspectives indiquent que ce déficit ne pourra être épongé que
par un effort de mobilisation des ressources, et une réutilisation saine des eaux usées dans
l’irrigation. Et d’un autre coté, une Etude d’Impact Environnemental s’est avérée essentielle afin
de mesurer les effets positifs ou négatifs des eaux produites par la STEP, sur la communauté et
l’environnement, surtout que la dégradation de la qualité de l’exutoire de Tensift à été remarqué
dernièrement avec tous les rejets que déversait la ville pendant des années, avant la construction de
la STEP.
1
Chapitre I : Présentation de la RADEEMA et de la STEP

I. Présentation des organismes :

La Régie Autonome de la Distribution de l’Eau et de l’Électricité de Marrakech (RADEEMA), est


un établissement public, qui prend en charge la gestion du service de l’assainissement liquide, la
satisfaction des besoins en eau potable et en électricité de la ville, ainsi que la préservation de
l’environnement, par la création de la station d’épuration et réutilisation des eaux usées de
Marrakech en 2008, et ceci, en collaboration avec le ministère d’eau et de l’environnement.

D’une superficie de (17 ha), la STEP est appuyée sur une technologie innovante, ce qui représente
une 2ème mondiale après (DEGREMONT). Elle reçoit différents types d’effluents par un système
d’assainissement unitaire, et a pour but d’épurer les eaux usées par traitement biologique, avant de
les rejeter dans le milieu naturel ou les réutiliser pour l’irrigation des Golfs de la ville, ainsi que de
valoriser les boues pour produire du biogaz et réduire 60000 t CO2/an.

II. Organigramme de la RADEEMA :

Figure 2 : Organigramme de la RADEEMA 2015 (d’après le site de la régie)

2
Chapitre II : Procédé de traitement des eaux usées

la STEP et réutilisation des eaux usées de Marrakech traite quatre filières différentes :

I. Filière Eau :

Le prétraitement : Consiste en trois étapes principales : Le dégrillage, le dessablage et le


déshuilage, qui permettent de débarrasser les eaux usées des substances solides les plus
volumineuses, des sables qui peuvent colmater les équipements et des graisses.
Le traitement primaire : Consiste à décanter par effet de gravité les particules restantes dans l’eau
en formant une boue appelée boue primaire qui est raclée, aspirée, et renvoyée aux épaississeurs
afin d’augmenter sa concentration.
Le traitement secondaire : C’est un traitement qui fait appel à des micro-organismes, permettant de
dégrader la matière organique au niveau des bassins d’aération, afin d’éliminer une grande partie du
carbone et d’azote constituant la partie majeure de la matière organique amenée à la STEP.
Le traitement tertiaire : Favorise l’obtention d’une eau destinée à l’irrigation dont le taux de MES
est < 5 mg/l, de diminuer sa turbidité par coagulation floculation puis par filtration à sable, avant
l’étape de désinfection par l’UV et le Chlore.

II. Filière Boue : Il existe trois types de boues : « les boues primaires » issues des décanteurs
primaires, « les boues secondaires » qui proviennent des clarificateurs, 80% de ces dernières sont
utilisées au niveau des bassins d’aérations et 20% sont envoyées vers les flotteurs pour favoriser la
flottation des boues, ainsi que les « boues mixtes » qui sont la finalité des boues primaires et
secondaires et sont transférées vers les digesteurs, qui consistent à transformer la matière organique
en biogaz composé de (CH4) et de (CO2), avant de les déshydrater et les envoyer à la décharge.

III. Filière Biogaz : Le biogaz qui contient du (CH4, CO2, et H2S) subit un traitement de
désulfurisation, puis stocké dans les gazomètres pour le valoriser par un système de cogénération,
qui à la fois alimente la station de la chaleur (chauffage des digesteurs) et de plus de 45%
l’électricité.

IV. Filière désodorisation : Cette dernière est très importante vu son impact sur la sensation
olfactive de toute la ville. Le traitement des odeurs se fait par des procédés biologiques et physico-
chimique, permettant d’éliminer les concentrations des sulfures d’hydrogène, afin d’améliorer le
rendement du travail et minimiser les nuisances sur la santé publique.

3
Chapitre III : Etude d’impact des eaux secondaires et tertiaires de la STEP sur l’homme

et l’environnement

Introduction

Pendant des décennies, la ville de Marrakech connaissait des déversements des eaux usées brutes
dans l’exutoire (Oued Tensift). Cette situation présentait de véritables menaces pour la ville et ses
habitants qui étaient de plus en plus exposés directement ou indirectement aux risques de maladies
hydriques. La STEP de Marrakech, est devenue une nécessité pour traiter ces eaux, vu que la
région connaît une dynamique industrielle importante et non négligeable, rejetant ainsi des effluents
très riches en polluants via le réseau d’assainissement unitaire de la ville. Malgré l’existence de la
STEP, ces effluents sont parfois déversés dans le milieu naturel, sans traitement préalable, à cause
de la charge importante des polluants, qui perturbent son fonctionnement. En outre, la réutilisation
des eaux usées, peut compenser les ressources hydriques de la région, cette action n’est possible que
si les eaux usées sont traitées et stockées selon certaines normes de qualité, afin de garantir la
protection de la santé publique et la préservation de l’environnement. Cette étude portera
principalement sur l’identification des sources d’impact de ces eaux et leurs effets sur l’homme et
l’environnement.

I- Méthodologie d’étude :

Toute étude d’impact est considérée comme une approche proactive, préventive et parfois
curative. Afin de réussir cette dernière nous allons suivre cette méthodologie :

- Identification des cibles concernées par l’étude ;


- Législations et normes référentiels ;
- Analyse initiale de l’état hydrique et pédologique de la région ;
- Détermination des sources impact;
- Hiérarchisation des impacts les plus significatifs sur le diagramme de PARETO.

II- Résultats :

II.1. Identification des cibles :


Cette étude d’impact cible principalement :
- L’homme : Les habitants qui résident en aval de la STEP et les promoteurs des Golfs.
- L’environnement : Oued Tensift, le sol, la végétation et les nappes souterraines.

4
II.2.Approche juridique et législative sur traitement des eaux usées et leurs réutilisations :

Loi Marocaine 10-95 : Prévoit des dispositions légales et réglementaires pour la gestion intégrée
des ressources en eaux.

- Arrêté conjoint du ministre de l'intérieur, du ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de


l'environnement, du ministre de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies et du
ministre de l'artisanat n° 2942-13 fixant les valeurs limites générales de rejet dans les eaux
superficielles ou souterraines. (Bulletin Officiel n° 6202. 2013) [2]. Modifie les valeurs limites
générales des rejets du décret susvisé n° 2-04-553, qui entrera en vigueur le 1er Janvier 2018
(Annexe : Tableau I).
- Décret n° 2-04-553 du 17 Février 2005 relatif aux déversements, écoulements, rejets, dépôts
directs ou indirects dans les eaux superficielles ou souterraines. Portant les valeurs limites
actuelles des rejets. (Driss Jettou .17 Février 2005) [3].

Valeurs limites spécifiques de rejet applicables aux déversements d’eaux usées


Paramètres Valeurs limites
DBO5 mg O2/l 120
DCO mg O2/l 250
MES mg /l 150

Tableau II: Valeur limites des rejets fixés au décret n° 2-04-553 du (24 Janvier 2005)

- L’arrêté conjoint n° 1276-01 du 17 Octobre 2002 portant fixation des normes de qualité des
eaux destinées à l’irrigation. (ABHT 2002)[4] (Annexe : Tableau II).

L’OMS : Indique les impératifs sanitaires à remplir pour obtenir une eau de qualité (A) suffisante
pour l’irrigation et qui sont : la teneur en germes fécaux qui doivent être < à 105 CFU/ 100 ml, et
l’absence des nématodes intestinaux.

II.3. Description de l’état pédologique et hydrique de la région Marrakech –Tensift :


Etat pédologique : La région de Marrakech se caractérise par 2 types de sol : sols bruns steppiques
de texture limoneuses, et sols bruns rouges de textures sablo-argileuse.

Etat hydrique : La région de Marrakech-Tensift-Al Haouz est située dans le centre du pays à l’ouest
et s’étend sur une superficie de 31.160 km². La région dispose de ressources hydriques diversifiées :
- Les eaux souterraines : La nappe du Haouz (6 000 Km2), la nappe du Mejjate (1000 Km2),
et la nappe de la Bahira (5 000 Km2). (Le plan de développement économique et social- Région de
Marrakech Tensift Al Haouz. 2000-2004) [5].

- Les eaux de surface : Les oueds les plus importants prennent tous naissance dans le Haut
Atlas et sont collectés par le réseau hydrographique du Tensift qui les évacue vers l'océan
(Ministère délégué chargé de l'Eau .2015) [6].

5
II.4. Identification des sources d’impact :

II.4.1. Eau des rejets accidentels :

La STEP et Réutilisation des eaux usées de Marrakech reçoit environ 120 000 m3/jour
d’effluents importants, chargés de polluants divers, provenant des tanneries de la zone
industrielle Sidi Ghanem et de l’ancienne Medina, qui rejettent des quantités énormes de Cr VI,
et de métaux lourds. Lorsque la station détecte une charge polluante supérieure que sa capacité
épuratoire : (toxicité, inhibition de l’action des microorganismes, problèmes de foisonnement et
moussage…etc.), elle déverse directement ces eaux usées sans traitement dans le milieu naturel
(Oued Tensift), par un système de By-Pass. Les rejets bruts déversés par la STEP en 22014 sont :

Rejets bruts en 2014


350000
300000
Débit m3/an

250000
200000
150000
100000
50000
0

Nature des charges

Figure 3 : Rejets bruts en 2014 (Débits pris du rapport annuel de WATERLEAU-STEP [7])

Le pourcentage de production du phénomène diffère chaque année selon l’activité pratiquée et le


taux de consommation d’eau. Nous avons calculé les pourcentages de production de ces
phénomènes pour l’année 2014, par la relation suivante :

𝐓𝐨𝐭𝐚𝐥 𝐝𝐞𝐬 𝐝é𝐛𝐢𝐭𝐬 𝐁𝐲 𝐏𝐚𝐬𝐬é𝐬 𝐝𝐞 𝐦ê𝐦𝐞 𝐧𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞


𝐏𝐨𝐮𝐫𝐜𝐞𝐧𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐧𝐧𝐮𝐞𝐥 = 𝐃é𝐛𝐢𝐭 𝐦𝐨𝐲𝐞𝐧 𝐚𝐧𝐧𝐮𝐞𝐥 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐚𝐧𝐭 à 𝐥𝐚 𝐒𝐓𝐄𝐏
∗ 𝟏𝟎𝟎

6
Total des débits m3/an Débit moyen
Raison du By-Pass % Pr /An
entrant/an
Intestins et Sang 243392 0,65%
Précipitations orageuses 206369 0,55%
Margine (Phénol) 105348 0,28%
Argile 209578 0,56%
37347895
Hydrocarbures 289285 0,77%
Chrome Héxavalent 12692 0,03%
Bitume 22214 0,06%
Chrome VI 18034 0,05%

Tableau III : Débits et pourcentages de production des By Pass de même nature en 2014

% de production en 2014

0,9 0,77 %
% de production

0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0

Nature des charges

Figure 4: Pourcentages de production des By Pass en 2014

Le total de production annuel des by pass est estimé de 2.95 % < à 10 % (pourcentage annuel
permit par la RADEEMA). Nous allons calculer le facteur de dilution (eaux épurées + eaux brutes
rejetées), à la sortie de la STEP, qui nous permettra de calculer le pourcentage de conformité des
paramètres de pollution : (MES, DCO, DBO5), par rapport aux normes actuelles de la Loi 10-95 :

𝐝é𝐛𝐢𝐭 𝐝𝐮 𝐫𝐞𝐣𝐞𝐭 𝐬𝐞𝐜𝐨𝐧𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞 é𝐩𝐮𝐫é


𝐅𝐚𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐝𝐢𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 =
𝐝é𝐛𝐢𝐭 𝐝𝐮 𝐫𝐞𝐣𝐞𝐭 𝐛𝐲 𝐩𝐚𝐬𝐬

7
Raison du By- Débit des By Débit des Facteur
Date Pass pass rejets de
sortant II dilution
10 et 11/01/2014 39604 197864 5 fois
21/04/2014 65567 50845 0.8
Précipitations
27/08/2014 40554 92191 2
orageuses
20/09/2014 19510 104205 5
21/09/2014 41134 96429 2
Chrome
08/10/2014 12692 84405 7
Héxavalent
31/01/2014 5300 105108 20
01/02/2014 17500 103354 6
21/10/2014 7345 119160 16
Margine
24/10/2014 25543 81483 3
(Phénols)
25/10/2014 8456 109522 13
27/10/2014 17250 96220 6
28/10/2014 23954 81986 3
08/02/2014 7353 116372 16
Intestins et sang
04, 05 et 06/10/2014 236039 128727 1
23 et 24/04/2014 65135 140099 2
25 et 26/04/2014 59346 181953 3
05/05/2014 11212 105251 9
07/05/2014 36569 61150 2
08/05/2014 27232 93633 3
09/05/2014 39166 82332 2
Hydrocarbures
10/05/2014 2752 118553 43
13/05/2014 14495 101509 7
14/05/2014 18743 103684 6
23/05/2014 7012 113495 16
26/05/2014 4513 108089 24
17/12/2014 3110 108215 35
26/04/2014 5000 103988 21
22/08/2014 6466 112044 17
Chrome VI
09/09/2014 2755 119665 43
20/09/2014 3813 104205 27
16/12/2014 5554 105219 19
Bitume
18/12/2014 16660 93834 6
28/11/2014 135378 131355 1
Argile
29/11/2014 74200 31662 0.4
Total 1106912 3687806

Tableau IV: Les facteurs de dilution à la sortie de la STEP pour l’année 2014

8
F. MES DCO DBO5
Date Raison du By-Pass
dilution Entrée Dilué Loi < 150 % Conf E D < 250 % Conf E D < 120 % Conf
10 et 11/01/2014 5 432 86 C 11735 2347 NC 542 108 C
21/04/2014 0,8 424 530 NC 1001 1251 NC 521 651 NC
27/08/2014 2 382 191 NC 904 452 NC 461 231 NC
20/09/2014 5 360 72 C 994 199 C 504 101 C
21/09/2014 Précipitations Orageuses 2 860 430 NC 40% 1408 704 NC 20% 598 299 NC 40%
08/10/2014 Chrome héxavalent 7 346 50 C 100% 929 133 C 100% 457 65 C 100%
31/01/2014 20 282 14 C 705 35 C 403 20 C
01/02/2014 6 282 47 C 899 150 C 461 77 C
21/10/2014 16 598 37 C 1658 104 C 792 50 C
24/10/2014 3 464 155 NC 1413 471 NC 673 224 NC
25/10/2014 13 360 28 C 1239 95 C 664 51 C
27/10/2014 6 424 71 C 1216 203 C 573 96 C
28/10/2014 Margine (Phénols) 3 414 138 C 85% 1265 422 NC 71% 664 221 NC 71%
08/02/2014 16 332 21 C 1010 63 C 546 34 C
04, 05 et 06/10/2014 Intestins et sang 1 387 387 NC 50% 980 980 NC 50% 518 518 NC 50%
23 et 24/04/2014 2 290 145 C 833 417 NC 443 222 NC
25 et 26/04/2014 3 294 98 C 900 300 NC 470 157 NC
05/05/2014 9 372 41 C 896 100 C 498 55 C
07/05/2014 2 366 183 NC 974 487 NC 530 265 NC
08/05/2014 3 500 167 NC 1199 400 NC 620 207 NC
09/05/2014 2 372 186 NC 949 475 NC 484 242 NC
10/05/2014 43 302 7 C 1135 26 C 493 11 C
13/05/2014 7 374 53 C 1035 148 C 557 80 C
14/05/2014 6 342 57 C 953 159 C 493 82 C
23/05/2014 16 374 23 C 1043 65 C 570 36 C
26/05/2014 24 354 15 C 890 37 C 443 18 C
17/12/2014 Hydrocarbures 35 424 12 C 75% 974 28 C 58% 512 15 C 58%
26/04/2014 21 292 14 C 942 45 C 468 22 C
22/08/2014 17 406 24 C 853 50 C 463 27 C
09/09/2014 43 350 8 C 901 21 C 485 11 C
20/09/2014 Chrome VI 27 360 13 C 100% 994 37 C 100% 504 19 C 100%
16/12/2014 19 314 17 C 797 42 C 403 21 C
18/12/2014 Bitume 6 372 62 C 100% 995 166 C 100% 556 93 C 100%
28/11/2014 1 390 390 NC 883 883 NC 430 430 NC
29/11/2014 Argile 0,4 430 1075 NC 0% 439 1098 NC 0% 110 275 NC 0%

Tableau V : Taux de conformité des paramètres de pollution (Concentrations entrantes prises des rapports mensuels WATERLEAU-STEP pour l’an 2014 [8])

9
II.4.2. Eaux épurées secondaires :

La STEP de Marrakech se dote d’un ouvrage de traitement secondaire, qui permet d’épurer les eaux
usées par traitement biologiques, avant tout rejet dans le milieu naturel (Oued de Tensift). La
qualité de l’eau s est considérée bonne, puisque les valeurs des paramètres de pollution à la sortie de
la STEP sont inférieures aux exigences qui sont représentés dans le tableau suivant :

Valeurs moyennes en
Paramètres Exigence Valeurs limites
sortie du traitement II arrêté n° 2942-13
DCO 90 < 100 < 120
DBO5 17 < 20 < 40
MES 29 < 30 < 30
NGL 14 < 15 < 40
PT 5 < 17 <2

Tableau VI : Paramètres de pollution à la sortie du traitement II (2014) (Exigences prises du Manuel procès STEP [9])

Concentration des paramètres par rapport au nouvel arreté 2942-13 de la


loi 10-95
140

120

100
Concentration mg/l

Valeurs en sortie II Normes


80

60

40

20 5mg/l
2 mg/l
0
DCO DBO5 MES NGL PT

Paramètres

Figure 5: Conformité des paramètres de pollution avec les nouvelles valeurs de l’arrêté 2942-13 de la loi 10-95

II.4.3. Eaux tertiaires destinées à l’irrigation des Golfs de Marrakech :

Le traitement tertiaire, permet de désinfecter les eaux afin de les réutiliser pour l’irrigation des golfs de
Marrakech qui sont au nombre de 22 golfs.

10
Ceux qui sont alimentés par les eaux usées traitées sont actuellement au nombre de 8. En effet, la
STEP a reçu plusieurs plaintes de la part des directions de certains golfs, et a remarqué une
détérioration de la qualité des eaux dans les bassins de stockage, en l’occurrence une prolifération
algale assez remarquable qui cause des nuisances esthétiques et olfactives et colmatent les systèmes
d’aspersion. Donc nous pouvons dire que cette réutilisation s’affranchie à deux contraintes
limitatives : (la qualité bactériologique et physico-chimique).

a- La qualité bactériologique : L’effluent destiné à l’irrigation doit être désinfecté de manière


radicale (germes fécaux et nématodes), pour éviter d’impliquer les risques sanitaires significatifs
par contamination directe ou indirecte par les bactéries.
Le tableau suivant présente les paramètres de pollution et la qualité bactériologique des eaux à la
sortie du traitement III. Ces valeurs sont conformes aux valeurs fixées par l’arrêté n° 1276-01 du 17
Octobre 2002 portant fixation des normes de qualité des eaux destinées à l’irrigation.

Paramètres Valeurs à la sortie du traitement III Exigence


DCO (mg/l) 37 < 95
DBO5 (mg/l) 3 < 10
MES (mg/l) 4 <5
NGL (mg/l) 9 < 20
PT (mg/l) 4 < 10
Nématodes 0 0
Coliforme Fécaux 0 < 200 cfu /100 ml

Tableau VII : Paramètres de pollution à la sortie du traitement III (2014) (Exigences prises du Manuel procès STEP [9])

b- La qualité physico-chimique :

- Le Taux du Chlore :

La végétation : Le chlore est un élément omniprésent dans la nature et disponible en solution


aqueuse comme anion de chlorure (Cl-). C’est sous cette forme que le chlore est absorbé par les
plantes. Étant donné que les plantes sont alimentées en chlore à partir de différentes sources (sol,
eau d'irrigation, pluies), il existe le risque d’un surapprovisionnement (toxicité) que le risque d’une
carence en chlore, qui pourra éclater les cellules végétales, le tableau suivant indique le seuil de
toxicité par le Chlore :

11
Niveaux de toxicité (Chlore) en mg/l
Nul 1- 3
Leger à modéré 4-10
Sévère 3-9

Tableau VIII : Niveau de toxicité du Chlore sur la végétation (Robert Morris and Dr. Dale Devitt) [10]

L’homme : Le chlore peut être absorbé par inhalation lorsqu'on respire de l'air contaminé ou par
ingestion lorsqu'on consomme de l'eau. Les effets du chlore sur la santé dépendent de la quantité de
chlore présent, de la longueur et de la fréquence des expositions. Respirer de petites quantités de
chlore pendant des périodes courtes affecte le système respiratoire. Le tableau suivant présente les
seuils des effets létaux chez l’homme en cas d’inhalation du Chlore.

Seuils effets létaux


Durée d’exposition
Concentration en Concentration en mg/l
(min) 3
mg/m
1 2639 2.639
10 812 0.812
20 580 0.580
30 464 0.464
60 319 0.319

Tableau IX: Seuils des effets létaux (janvier 2000 / avril 2005 INERIS-Chlore) [11]

-Le problème de la coloration:


La couleur jaune des eaux tertiaires est due à la coloration des substances minérales des rejets
industriels artisanaux (tanneries) et minières de la ville qui comportent principalement le cuivre, et
qui influe sur la qualité esthétique de l’eau.

Les tanneries de Marrakech : Elles sont au nombre de 27, leurs rejets constituent 30 % de la
pollution totale industrielle de la ville. Dans les processus de tannage, plusieurs produits chimiques
sont utilisés comme les surfactants, les colorants, et les agents tannants tels que le chrome.

Le complexe minier Guemassa : Le complexe de GUEMASSA comporte 6 usines métallurgiques


pour l’exploitation du Cobalt, du zinc, du Nickel du Cuivre, et de métaux précieux, et génèrent
d’importantes quantités d’effluents liquides contenants ces substances, qui sont rejetés dans le
réseau unitaire de la ville.

II.5. Hiérarchisation des impacts les plus significatifs :

La grille suivante, présente la fiche d’évaluation des impacts environnementaux de la RADEEMA,


construite à partir du Barème d’évaluation des impacts annexés (Annexe : Tableau III), et représenté
sur le diagramme de PARETO.

12
Activité Impact F G S R C
By pass du aux précipitations 2 1 4 3 30
Pollution des eaux
By pass du au Cr. Héxavalent 2 2 4 3 36
souterraines et
By pass du aux Margines 3 2 4 2 36
superficielles
By pass du aux Intestins et sang 1 3 4 4 28
By pass du aux Hydrocarbures Destruction de la 2 4 4 2 32

By pass du au Chrome VI flore et faune 3 4 4 2 72


By pass du au Bitume aquatique 1 2 4 1 6
By pass du à l'Argile 1 1 4 1 5
Détérioration de la
Rejets secondaires 4 2 4 1 24
santé publique
Rejets Tertiaires 4 1 4 1 20

Avec : F : fréquence, G : gravité, S : sensibilité, R : réglementation, C : criticité

Total
Titre de l'activité Activité Criticité % Cumulé
cumulé
By pass du au Chrome VI A 72 72 25%
By pass du aux Margines B 36 108 37%
By pass du au Chrome Hévalent C 36 144 50%
By pass du aux Hydrocarbures D 32 176 61%
By pass du aux Précipitations E 30 206 71%
By pass du aux Intestins et sang F 28 234 81%
Rejets secondaires G 24 258 89%
Rejets tertiaires H 20 278 96%
By pass du au Bitume L 6 284 98%
By pass du à l'Argile M 5 289 100%
289

13
80 PARETO des impacts environnementaux 120%

70 des activitées de la RADEEMA


100%
60
80%
50

% Cumulé
Criticiité
40 60%

30
40%
20
20%
10

0 0%
A B C D E F G H L M
Activités

Figure 6 : Diagramme de PARETO des impacts environnementaux (2014)

III- Discussion :

Les By-Pass : Nous avons remarqué que plus le facteur de dilution est petit, moins un effet de
« chasse d’eau » est prononcé. Une valeur diluée ≤ à 1, signifie que les concentrations vont rester
constantes tout au long du rejet, et vice versa. La dilution à la sortie de la STEP, permet d’abattre
globalement plus que 50% de pollution. Le Cr héxavalent, le Cr VI et le Bitume sont les plus
conformes, contrairement à l’argile, qui n’est guère conforme à la sortie de la STEP, (Tableau V).
La pluie peut être considérée comme un processus de lavage des surfaces, entraînant avec elle de
nombreux polluants. Dans les rejets pluviaux, les composés se trouvent sous forme adsorbée sur
les particules organiques ou minérales charriées par les eaux pluviales, ce qui rend leur abattement
difficile à réaliser par simple dilution. La pollution liée à ces rejets peut causer des effets sur les
habitants et l’environnement, nous citons quelques exemples :

Effets
Polluants
Homme Environnement
Pollution des eaux toxicité de la
Hydrocarbures Cancérogène
faune et de la flore
Toxique car s’oxyde dans
Margine Toxique par inhalation, ingestion
l’atmosphère et diminue
(Phénols) et contact cutané (Lessive)
l’oxygène dissout dans l’eau
Asthme / bronchite chronique
Bitume Emission des COV dans l’air
(inhalation)
Chrome Reste immobile dans le sol, se
Eruption cutanée, problèmes
Héxavalent / dissout dans l’eau et devient
respiratoires, cancer, mort
Chrome VI toxique

Tableau X : Effets des polluants sur l’homme et l’environnement

14
L’argile, est déversée directement dans l’exutoire de Tensift à cause des dommages que peut créer
au niveau des ouvrages de la STEP (colmatage). Malgré sa non-conformité, aucun effet n’a été
réclamé au niveau de l’exutoire, (il est probable que la décantation de ses sédiments pourra créer
pendant le temps une couche imperméable aux substances dangereuses). Nous pouvons considérer
l’impact de ces rejets non significatif.

Les eaux secondaires : Nous constatons que le PT est non conforme par rapport à la nouvelle
valeur de l’arrêté 2942-13 donc l’accumulation de ce dernier dans le milieu naturel risque de
provoquer des pollutions à long terme, de divers degrés, comme l’eutrophisation qui va influencer
sur la qualité de l’eau utilisée par les habitants en aval de la STEP, la dégradation du sol, la
contamination des nappes souterraines par infiltration ou utilisation directe par la population rurale.

Les eaux tertiaires :

La qualité bactériologique : Les eaux tertiaires sont conformes à la sortie de la STEP puisqu’ elles
répondent aux impératifs de l’OMS, et donc reflète la qualité (A) des eaux destinées à l’irrigation.

La qualité physico-chimique : Selon le débit d’eau demandé au niveau des golfs, la STEP
détermine la quantité du chlore à injecter pour la désinfection, à partir d’une matrice déjà établie au
laboratoire. La quantité est comprise entre 0.5 à 0.8 mg/l. Ce qui signifie que l’intervalle est
respecté. Nous constatons que la quantité du Chlore injecté ne présente aucun danger pour l’homme
ou pour l’environnement. Quant à la couleur des eaux, elle est due aux pigments industriels, son
impact est considéré visuel, dont la remédiation doit se faire au niveau des unités industrielles.

De ce fait, nous pouvons dire que la STEP n’est pas responsable du problème de prolifération des
algues au niveau des bassins des golfs, un redimensionnement des bassins de stockage doit être
réalisé, en prenant en considération tous les paramètres qui peuvent contribuer à la naissance de ce
problème, tels que ; la lumière, et la température…etc.

Le diagramme de PARETO : Le PARETO des impacts environnementaux des activités de la


RADEEMA, nous a permit de classer les activités afin de déterminer les priorités dans les actions.
L’activité A (By pass du au Chrome VI) dépasse le seuil de criticité (80%), se qui signifie que son
impact est très significatif, et touche les 2 cibles de manière directe et indirecte. Pour ceci, une
action curative doit être prise en urgence pour minimiser les dégâts que provoque ce type de rejets.

15
IV- Atténuation des impacts :

IV.1. Les actions préventives :


Au niveau des zones industrielles : Les effluents rejetés dans le réseau d’assainissement de
Marrakech, contiennent des éléments chimiques qui perturbent le mécanisme réactionnel de
traitement des eaux usées dans la STEP. Les polluants ne sont autres que les industriels. Il est
important alors de tracer une stratégie et résoudre le problème en suivant ceci :
- Les industriels doivent respecter l’application les réglementations de la loi 10-95 avant tout
rejet. Les taxes doivent être appliquées, pour ceux qui ne respectent pas les lois, c’est ce qu’on
appelle la loi (Pollueur/Payeur).
- Il vaut mieux repenser à construire des petites unités de prétraitement spécifiques de ces
eaux dans les industries, pour diminuer les concentrations de ces substances chimiques, avant de
les rejeter dans les réseaux d’assainissement.
- Penser à reconstruire un réseau d’assainissement séparatif pour les zones industrielles.
Au niveau de la STEP : Plusieurs solutions sont envisageables :
- Construction d’un réservoir tampon : qui contient un système de pompage pour permettre de
stocker temporairement les charges polluantes pendant les heures de pointes afin de les injecter en
période creuse, sans les déverser directement dans le milieu naturel.
- Ajout d’un réacteur biologique SBR : Le principe consiste dans le fait, que la durée des
cycles de traitement soit adaptée aux besoins en aération et en dénitrification selon les charges.

IV.2. Les actions curatives :

Effluents chargés en Cr VI : Le décret du 1er février 2001 appuyé par le REACH définit le Cr VI
comme un agent CMR (cancérogène / mutagène / reprotoxique). (Union européenne). Parmi les
procédés d’élimination du Cr VI :
- Les procédés membranaires : Baromenbranaire : par l’osmose inverse qui est un procédé par
lequel l’eau passe par une membrane semi-perméable dont les pores mesurent 0,0001 micron
et qui éliminent 90% du Chrome, ou Electromenbranaire : par l’électrodialyse, qui permet
d’éliminer le chrome (VI) à pH acide.
- Précipitation chimique : Consiste à réduire le Cr VI par le dioxyde de soufre, le sulfite de
sodium, le bisulfite de sodium et le sulfate ferreux, dans des conditions acides (PH = 2-3) en
Cr III, qui va être précipité dans des conditions basiques (H = 8-10), pour former l’hydroxyde
de chrome Cr(OH)3. Ou aussi par l’intermédiaire de l’acide ascorbique synthétisé (Procédé
couteux et nécessite un investissement pour le matériel).

16
Elimination du PT: Le coagulant utilisé dans la STEP au niveau du traitement tertiaire est le
chlorure ferrique (FeCl3). Selon l’équation suivante : Le Chlorure ferrique, FeCl3.6H2O :

FeCl3 + HPO4 2 − FePO4 + H+ + 3Cl −


1 mole de Chlorure ferrique réagit avec 1 mole d’ortho phosphate à éliminer.
Nous avons : M(FeCl3) = M(Fe) + 3M(Cl) = 162.204g et M(P) = 30.975g
En pratique, la dose réelle de FeCl3 est de 1.5 à 3 fois la quantité stœchiométrique. Nous allons
considérer une dose égale à 2 fois la quantité stœchiométrique. Pour éliminer la totalité du
phosphore soluble présent dans les eaux, nous avons :
M(FeCl3)
[ FeCl3] = 2 ∗ [P. soluble] ∗ Donc : [FeCl3] = 10.47 × [Psoluble] mg/L
M(P)

Avec : [Psoluble] = 4mg/L (Garantie à la sortie du Tr.Tertiaire)


Il a été estimé qu’une concentration de 0.015mg/L de phosphore soluble (orthophosphate PO4) dans
un bassin d’eau stagnante conduit à une prolifération algale durant les mois d’été (source SAWYER,
Chemistry for Sanitary Engineers. McGraw Hill Book (1960). Il a été également signalé dans un rapport de la
FWPCA (Federal water pollution control administration), (Fertilization and algae in lake Sebasticook,
Maine), que la concentration en phosphore soluble dans l’eau doit être réduite à 0.02mg/L afin
d’éliminer tout problème de nuisance algale. La demande annuelle des golfs évolue de 10000 m3/an
de 2012 à 82 404 m3/an à 2021. Selon cette équation : [FeCl3] = 10.47 × [Psoluble] mg/l
La quantité de FeCl3 qu’il faudra ajouter pour éliminer la totalité du phosphore soluble est :
M(FeCl3) = [FeCl3] × Qannuelle (Kg/an) Avec : le prix de 1 tonne de FeCl3 = 4500 MAD

Quantité d’eau demandée Quantité FeCl3 Coût en Dirham Coût en


Année
par les golfs M3/an kg/an Marocain (MAD) Euro (€)
2012 3650000 152862 687 879 63 162.91
2013 4745000 198721 894 244.5 82 111.96
2014 6168500 258337 1 162 516.5 106 745.42
2015 8019050 335838 1 511 271 138 769.01
2016 10424765 436589 1 964 650.5 180 399.54
2017 13552085 567561 2 554 024.5 234 517.46
2018 17617820 737834 3 320 253 304 874.64
2019 22903020 959178 4 316 301 396 334.48
2020 29773780 1246926 5 611 167 515 232.59
2021 30077460 1259644 5 668 398 520 487.69
Tableau XI: Quantité annuelle demandée par les Golfs en FeCl3

17
Conclusion

Le thème proposé dans le cadre de ce stage avait pour but de déterminer et mesurer
les effets directs et indirects des eaux produites par la STEP de Marrakech, sur l’homme et
l’environnement, à partir d’une étude d’impact environnementale.

L’étude menée a conclu que l’an 2014 a été marqué par une succession de déversement des
rejets bruts au niveau de l’exutoire de Tensift, l’impact le plus significatif et qui peut
engendrer des conséquences fâcheuses pour l’homme et l’environnement, est celui des rejets
chargés en Cr VI. En outre, nous avons constaté qu’une eutrophisation pourrait se manifester
à long terme, ceci est dû au non conformité du Phosphore à la sortie de la STEP par rapport
à la nouvelle valeur de l’Arrêté n° 2942-13. Et nous avons trouvé aussi que les qualités
bactériologique et phyisquo-chimique des eaux tertiaires destinées à l’irrigation des Golfs,
sont conformes et ne représentent aucun risque pour les deux cibles.

Afin de limiter le rejet des effluents chargés en Cr VI dans l’exutoire, un prétraitement


industriel s’est avéré nécessaire pour diminuer sa concentration, et donc faciliter son
traitement au niveau de la STEP. Aussi, un calcul de la quantité exacte à injecter de FeCl 3 a
été établi, afin de remédier au problème de la prolifération des algues au niveau des bassins
de stockage des Golf., mais ceci doit être précédé par un redimensionnement des bassins de
stockages en considérant tous les paramètres limitant ceci.

En perspective, il serait intéressant de compléter ce travail par une étude d’optimisation des
procédés de tannage (puisque la ville de Marrakech comporte plusieurs tanneries), ou un
dimensionnement d’un réseau qui regroupent les effluents industrielles chargées en Cr VI
(le cas des tanneries) afin de les prétraiter. Il serait aussi intéressant de dimensionner ces
unités de déchromatation pour mieux optimiser leurs paramètres de marche, et minimiser
les coûts pour un rendement de traitement efficace et efficient..

18
Bibliographie

[1] : M.Mohammed Jellali, Diréction général de l’hydraulique Rabat-MAROC. Options


Méditerranéennes, SériE A /n 031, 1997 Séminaires Méditerranéen. Article : Développement des
ressources en eau Maroc.

[2] : Bulletin Officiel du Royaume du Maroc N° 6202-3 moharram 1435 (7-11-2013), p. 2456-2458.

[3] : M.Driss Jettou. Décret n° 2-04-553 du 13 hija 1425 relatif aux déversements, écoulements, rejets,
dépôts directs ou indirects dans les eaux superficielles ou souterraines, B.O. n° 5292 du 17 février
2005.

[4] : M.Bouamor Taghouan, le ministre de l'équipement, et M.Mohamed El Yazghi, le ministre chargé


de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme, de l'habitat et de l'environnement. Bulletin Officiel,
Arrêté conjoint du ministre de l'équipement et du ministre chargé de l'aménagement du territoire, de
l'urbanisme, de l'habitat et de l'environnement n° 1276-01 du 10 chaabane 1423 (17 octobre 2002)
portant fixation des normes de qualité des eaux destinées à l'irrigation *.

[5] : Le plan de développement économique et social- Région de Marrakech Tensift Al Haouz. 2000-
2004. Article : Section 7- Région de Marrakech-Tensift-Al haouz.
[6] : Ministère délégué auprès du Ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement-
chargé de l'Eau- Site optimisé pour Internet Explorer. Article : Ressource en Eau par Bassin : Tensift.
Copyright(C) 2015. Tous droits réservés.
[7] : Rapport annuel de la STEP (2014)- Rubrique des By pass réalisés durant l’année 2014.
[8] : Rapports mensuels de la STEP (2014) – Concentration entrantes à la STEP.

[9] : Rapport Manuel Procès- Exigences des différents ouvrages de traitement de la STEP.

[10] : Robert Morris and Dr. Dale Devitt, "Sampling and interpretation of landscape irrigation water",
University of Nevada.

[11] : INERIS – Emissions accidentelles de substances chimiques dangereuses sans l’atmosphère


seuils de toxicité aigues. Seuils des effets toxiques janvier 2000 / avril 2005 p.2.

19
Annexes

Paramètres Valeurs limites générales de rejet dans les


eaux superficielles ou souterraines.
Température (°C) 30
pH 5.5-8.5
MES (mg/l) 30
Azote kjeldhal (mg N/I) 40
Phosphore total (mg P/I) 2
DCO (mg O2/I) 120
DBO5 (mg O2/I) 40
Chlore actif (Cl2) (mg/I) 1
Dioxyde de chlore (CIO2) (mg/I) 0.05
Aluminium (Al) (mg/I) 10
Détergents (anionique, cationique et ionique)
(mg/I) 2
Conductivité électrique (uS/cm) 2700
Salmonelles/5000 ml Absence
Vibrions cholériques/5000 ml Absence
Cyanures libres (CN") (mg/I) 0.1
Sulfates (S042') mg/I 500
Sulfures libres (S2 ) (mg/I) 0.5
Fluorures (F*) (mg/I) 3
Indice de Phénols (mg/I) 0.5
Hydrocarbures par Infra-rouge (mg/I) 20
Huiles et graisses (mg/I) 20
Antimoine (Sb) (mg/I) 0.1
Argent (Ag) (mg/I) 0.5
Arsenic (As) (mg/I) 0.5
Baryum (Ba) (mg/I) 0.5
Cadmium (Cd) (mg/1) 0.2
Cobalt (Co) (mg/I) 0.1
Cuivre total (Cu) (mg/I) 3
Mercure total (Hg) (mg/I) 0.01
Plomb total (Pb) (mg/I) 1
Chrome total (Cr) (mg/I) 0.5
Chrome hexavalent (Cr6+ ) (mg/I) 0.1
Etain total (Sn) (mg/I) 2
Manganese (Mn) (mg/I) 1
Nickel total (Ni) (mg/I) 5
Sélénium (Se) (mg/I) 0.05
Zinc total (Zn) (mg/I) 5
Fer (Fe) (mg/I) 5
AOX 5

Tableau I : l'Arrêté n° 2942-13 du (7 octobre 2013) fixant les valeurs limites générales de rejet dans les eaux
superficielles ou souterraines.

20
Paramètres Valeurs limites
Paramètres Bactériologiques
Coliformes fécaux 1000/100 ml
Salmonelle Absence dans 51
Vibrion cholérique Absence dans 450 ml
Paramètres Parasitologiques
Parasites pathogènes Absence
Œufs, Kystes de parasites Absence
Larves d’Ankylostomides Absence
Fluococercaires de Schistosoma hoematobium Absence
Paramètres Toxiques
Mercure (Hg) en mg/l 0.001
Cadmium (Cd) en mg/l 0.01
Arsenic (As) en mg/l 0.1
Chrome total en mg/l 0.1
Plomb (Pb) en mg/l 5
Cuivre (Cu) en mg/l 0.2
Zinc (Zn) en mg/l 2
Sélénium (Se) en mg/l 0.02
Fluor (F) en mg/l 1
Cyanures (Cn) en mg/l 1
Phénols en mg/l 3
Aluminium (Al) en mg/l 5
Barilyum (Be) en mg/l 0.1
Cobalt (Co) en mg/l 0.05
Fer (Fe) en mg/l 5
Lithium en mg/l 2.5
Manganèse (Mn) en mg/l 0.2
Molybdène (Mo) en mg/l 0.01
Nickel (Ni) en mg/l 0.2
Vanadium (V) en mg/l 0.1
Paramètres Physico-chimiques
Salinité Total (SDA) en mg/l 7860
Conductivité élétriques en mS/cm à 25°C 12
Infiltration :
Le SAR = 0-3 et CE = < ou = 0.2
Le SAR = 3-6 et CE = < ou = 0.3
Le SAR = 6-12 et CE = < ou = 0.5
Le SAR = 12-20 et CE = < ou = 1.3
Le SAR = 20-40 et CE = < ou = 3
Ions toxiques (affectant les cultures sensibles)
Sodium (Na) en mg/l
Irrigation en surface (SAR) 69
Irrigation par aspersion 9
Chlorure (Cl) en mg/l
Irrigation en surface 350
Irrigation par aspersion 15
Le Bore (B) en mg/l 3
Effets divers (affectant les cultures sensibles)
Température (°C) 35
PH 6.5 et 8.4
Matières en suspension en mg/l
Irrigation gravitaire 200
Irrigation par aspersion localisée 100
Azote nitrique (N-NO 3-) en mg/l 30
Bicarbonate (HCO 3- ) (I A) en mg/l 518
Sulfate (SO4 2- ) en mg/l 250

Tableau II : Normes de qualité des eaux destinées à l’irrigation (Secrétariat d'Etat auprès du Ministère de l'Energie,
des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, chargé de l'Eau et de l'Environnement. S.E.E.E).

21
Symbole Libellé 0 1 2 3 4

Jamais durant la Est arrivé 1 fois Est arrivé plus d'1 fois
En cas
vie de la durant la vie de la durant la vie de la
d'incident
RADEEMA RADEEMA RADEEMA
F Fréquence
Jamais ou qques Continu ou
Fonctionnement Plusieurs fois par
fois durant la vie de Plusieurs fois par mois plusieurs fois par
normal an
la RADEEMA jour

Conséquences
Conséquences qui Conséquences
Conséquences importantes et
peuvent être graves , couteuses
G Gravité minimes et pouvant immédiates mais
importantes avec et difficiles à
être effacés. maitrisables au bout
le temps. maitriser.
de que temps

Milieu récepteur Milieu récepteur


S sensibilité
n'est pas sensible est sensible

Pas de
Non conforme à
réglementation Ou Non conforme à une Non conforme à la
R Réglementation un projet de
Conforme à la réglementation interne réglementation
réglementation
réglementation

C Criticité = F x (G + S) x R

Tableau III : Barème d’évaluation des impacts environnementaux (Document fourni à la STEP

22
23

Vous aimerez peut-être aussi