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Prof : rodolphe.martinezpernelle@gmail.com
Rappels/Introduction :
Le monde grec est une expansion dans tout le bassin méditerranéen, mais avant cette
grande phase de colonisation, on la Grèce continentale (Grèce actuelle et Péloponnèse),
la Grèce Insulaire (îles du bassin égéen : île d’Eubée, Cyclades, Crète…) et la Grèce
Orientale (cô tes de la Turquie : Anatolie).
La Crète sera un lieu très stratégique car elle sera pile entre la Grèce Orientale et la
Grèce continentale, et sera aussi un lieu de commerce très « pratique ».
La protohistoire égéenne :
D’après des textes, on a entendu parler de civilisations anciennes (IIIème millénaire),
qui maîtriseraient des métaux différents de ceux en Grèce etc…
(on parle de protohistoire : en même temps que l’écriture).
On a mis très longtemps à découvrir ces civilisations égéennes qui sont trois grandes
« cultures » :
La culture Helladique (Grèce continentale et Péloponnèse)
La culture Cycladique (Les îles des Cyclades)
La culture Minoenne (sur l’île de Crète principalement)
Ces trois cultures vont apparaitre à la toute fin du 4ème millénaire et au début du 3ème, et
vont être marquée par le développement urbain, de nouvelles métallurgie (bronze
principalement : Â ge du bronze égéen). Ces cultures vont se développer en parallèleau
sein d’un espace commun : la mer É gée.
L’île de Crète :
Grande île étirée (255km de long), qui ferme le bassin méditerranéen et égéen. On
l’appelle parfois « petit continent ». Comme le monde grec elle est très montagneuse
avec trois monts : Mont Pachnès, Ida et Dicté (3000m d’altitude chacun).
Territoire aujourd’hui très aride et sec, mais on a découvert qu’avait il y avait par
exemple une forêt de pins près du mont Ida, qui fut rapidement déforestée à l’ »poque ;
Cette île et localisée entre deux plaques tectoniques : passé très mouvementé.
Elle possède beaucoup de grottes qui furent utilisées de lieux de culte et sanctuaires.
D’après les Grecs anciens, Minos serait un très bon souverain qui aurait imposé un
contrô le des mers, chassé les pirates, et aurait selon les légendes, dominé la ville
d’Athènes (il demande ensuite un tribut de jeunes athéniens pour le Minotaure etc…)
>lié avec le mythe de Dédale et Icare etc…
Plus tard, durant le siècle des grandes découvertes (19ème), on a des personnages
comme Schliemann qui font des fouilles immenses comme à Troie et Mycènes pour
retrouver les villes des textes mythologiques.
Minos Kalokairinos fouille en Crète, notamment le palais de Knossos plus tard
(mais la Grèce est sous domination Ottomane à ce moment), lui aussi à la recherche de
découvertes mythologiques.
Puis, on a l’archéologue anglais Arthur Evans qui démarre des fouilles en 1900
après avoir fait un « deal » avec la Crète après l’indépendance de la Grèce. Il va fouiller
Cnossos et très rapidement trouver des tablettes avec des écritures inconnues
(protohistoire), et découvre en 6 ans de fouilles, un grand palais de plus de 13 000m2.
Cette civilisation qu’il va découvrir, il va l’appeler civilisation minoenne, d’après la
mythologie (Minos). Ses fouilles seront extrêmement méthodiques pour l’époque et va
également publier ses découvertes (aussi inhabituel pour l’époque). Evans va aussi faire
des restaurations des vestiges qui seront extrêmement controversées, car il va utiliser
le béton et du métal et recouvrir les vestiges archéologiques, ce qui va empêcher les
archéologues actuels de fouiller de nouveau pour vérifier les découvertes d’Evans.
L’histoire crétoise :
Arthur Evans va continuer d’apparaitre comme grand spécialiste de la civilisation
minoenne au début du 20ème siècle, et va utiliser des poteries pour mettre en place une
chronologie du monde minoen :
Minoen Ancien (3 100 à 2 000 avant notre ère)
Minoen Moyen (2 000 à 1 550 avant notre ère)
Minoen Récent (1 550 à 1 100 avant notre ère)
Puis ce système d’Evans est séparé encore en trois (exemple : Minoen Ancien I, II et III).
+voir le système chronologique de Nikolaos Platon sur Moodle ou en photo.
Période pré-palatiale :
Pas encore de palais, mais développement de petites communautés rurales et agricoles.
On va aussi découvrir des grandes tombes circulaires collectives avec quelques rituels
et offrandes (témoignent d’une mise en place de communauté et de hiérarchisation
sociale en Crète). Le commerce du métal avec les pays voisins va être développer (avec
la Chypre, l’É gypte etc…).
On a quelques ports principaux qui émergent pour le commerce (Zakros, Malia…)
Période proto-palatiale :
Apparition de palais minoen à Cnossos, Phaistos et Malia (bâ timents très
complexes et grands qu’on appellera palais minoens). Ces palais sont le siège du pouvoir
politique, qui est à priori entre les mains d’une personne ou d’un groupe restreint. Ces
palais prennent vie à différents points du territoire crétois.
On parle donc de civilisation palatiale, et on a à présent la concentration de pouvoirs et
une évolution sociale qui émerge.
La raison de la multiplicité des palais à longtemps été débattue, on a eu tendance
à penser que le roi se déplaçait beaucoup, mais maintenant on croit plus que les zones
d’influences de la Crète sont divisées en 3 (Cnossos, Malia et Phaistos) pour différents
« petits souverains ».
Les villes et donc palais sont disposés aux endroits les plus fertiles de l’île pour
que leurs propriétaires puissent assoir leur pouvoir.
Les palais avaient des fonctions économiques (stockage, entrepô ts de denrées…), des
fonctions religieuses (sanctuaires et lieux de prières et de culte), fonctions politiques.
(Voir Moodle pour plans comparatifs des palais). Les palais étaient très souvent sur
plusieurs étages et possédaient des escaliers monumentaux et des puits de lumière.
On a retrouvé beaucoup de fresques dites « taurokhatapsies » et des espèces de
salles ressemblant à des aires théâ trales.
Dans les palais on a trouvé des « magasins » (entrepô ts) remplis de pithoi (vases
de stockage), avec des systèmes d’écritures qui sont apparus conjointement :
Le hiéroglyphique crétois (rien à voir avec les hiéroglyphes égyptiens)
Le linéaire A (tablettes etc…)
Ces écritures vont être présentes un peu partout, sur des sceaux, des graffitis sur
céramiques, mais aussi pour des inventaires économiques, d’animaux, de denrées,
d’humains aussi. Mais on n’a jamais réussi à les déchiffrer, donc on se base sur les
découvertes archéologiques.
On a aussi un développement accru des relations maritimes et de la navigation
minoenne, qui va donner la colonisation et la création d’une « expansion » à Cythère par
exemple (pointe du Péloponnèse dans la mer). Cette colonie va être due à un besoin
économique de faire du commerce chez les crétois (lien de commerce avec beaucoup de
puissances).
Période néo-palatiale :
On a la reconstitution des palais (après la destruction des palais de Malia, Phaistos et
Cnossos) et l’apparition de nouveaux palais des différentes puissances crétoises de
chaque cité. Mais on a aussi une apparition d’un art palatiale très uniforme dans toute la
Grèce, ce qui laisse penser qu’un seul pouvoir est en marche ?
Mais on a des nouveaux palais qui apparaissent en « chevauchant » les anciens, et aussi
des « résidences palatiales » pas forcément liées à des cités, qui appartiennent surement
à de riches Minoens : suite à ça on découvre une possible activité administrative.
Cette époque néo-palatiale va être marquée par une expansion économique et
administrative des palais, puis le hiéroglyphique crétois va disparaitre et on va
uniquement retrouver du linéaire A.
L’apogée minoenne sera ensuite atteinte à cette époque (à partir de 1 700) avec
le palais « final » de Cnossos (voir maquette sur Moodle), qui était monumental et
ressemblait pour Schliemann au labyrinthe mythologique du Minotaure.
On a de très belles fresques domestiques appelées Mégaron (Mégara au pluriel),
les salles sont décorées de peintures murales raffinées qui permettent d’appréhender la
culture minoenne à travers son art. L’art représente très souvent des jeux liés aux
taureaux, et les palais sont aussi presque toujours « ornementés » de statues de cornes
dans les ours ou à l’entrée. Le palais possède aussi des entrepô ts pour stocker des
denrées et subvenir aux besoins des habitants du palais + il possède une aire théâ trale
etc…
Ville au sud du palais : nécropoles, riches résidences, mais tout se concentre autour du
palais.
La thalassocratie minoenne :
On a retrouvé de nombreuses fresques montrant les processions de bateaux
minoens qui sont très importantes.
L’expansion minoenne va aller vers les Cyclades, l’Anatolie, l’île de Rhodes et de Chypre
qui vont servir d’arrêts de commerce pour les minoens.
LA ville de Terra (Santorin) est aussi un grand lieu d’échange et de commerce qui est
marqué par des influences minoennes mais aussi cycladiques. Ces îles Cycladiques ne
sont pas des colonies crétoises, mais elles sont surement sous le contrô le de la Crète (=
thalassocratie).
Cette catastrophe va provoquer un raz de marée qui va frapper les cô tes de la Crète et
détruire des parties de la civilisation. Mais cela ne va pas détruire directement la
civilisation, uniquement y participer.
En effet la disparition de Santorin, grand comptoir crétois va entrainer une
redistribution des pouvoirs commerciaux dans les sites palatiaux, ce qui va bouleverser
la Crète.
Une atmosphère de compétition va s’exercer entre les différentes élites qui vont lutter
pour le pouvoir : occupation + exploitation intensive de l’espace rural, nombreux styles
artistiques régionaux qui vont apparaitre…
En 1450, on va avoir une rupture sociable et politique brute qui va entrainer une
destruction de tous les centres palatiaux SAUF celui de Cnossos, ce qui laissa les
archéologues penser qu’une nouvelle élite orchestra ces destructions pour prendre la
place des anciennes et le pouvoir.
BIBLIOGRAPHIE :
(Voir sur Moodle)
VOCABULAIRE :