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Chapitre III- les principes généraux de droit

En réalité on les appelle les principes généraux de droit reconnus par les nations
civilisées. Alors quel est la signification de cette source et quelle est sa portée ?

Section I- le contenu des PGD


Lorsque le juge est confronté à une lacune du droit international qui ne lui permet pas
de trancher l’affaire (situation de non-liquet = en latin : « Ce n'est pas clair »), il peut
s’inspirer et se référer à des règles communes aux systèmes juridiques internes des
Etats du monde (la majorité et non pas tous les Etats) pour leur donner l’autorité d’une
règle de droit international, afin de pallier aux lacunes et absences de règles
internationales.
Donc, la cour est autorisée à extraire des systèmes juridiques internes des règles qui
sont communes (sans qu’il soit nécessaire que la cour démontre que ces règles existent
dans tous les Etats) et leur donnant l’autorité́ d’une règle de droit international la cour
les applique à tel ou tel litige.
Néanmoins, ces principes généraux de Droit doivent être transposable c'est-à-dire
qu'ils soient compatibles avec l'ordre international, par exemple un principe général de
droit interne comme la capacité de l’individu ou le pouvoir d'ester en justice ne peut
s'appliquer dans l'ordre international dans la mesure où ce dernier ne reconnaît pas
encore à l'individu la personnalité juridique internationale pour pouvoir bénéficier de
cette prérogative
Exemple de principes généraux de droit consacré par la jurisprudence international :
abus de droit, principe de bonne foi, toute violation d'un engagement International
comporte obligatoirement de réparer le préjudice subi, la force majeure, etc.
Aujourd’hui globalement ces principes sont écrits car ils ont été reprit dans les traités
(Ex : obligation de réparation intégrales en cas de dommages, droit à la prescription).
Néanmoins, il existe encore des domaines où les juges peuvent « créer » de nouveaux
principes de droit, à savoir le domaine des droits de l’homme et du droit
international humanitaires.
Il faudrait préciser, toutefois, qu’il est très rare que les juridictions internationales se
réfèrent à ces principes, à l’exception des juridictions pénales qui s’y sont parfois
référées pour préciser des règles de droit international pénal, par exemple dans le cas
de la définition du viol, de l’attouchement, etc.

Section II- la portée des PGD

L’expression principes généraux de droits « reconnus par les nations civilisées » a été
reprise –malheureusement, selon Y. KERBRAT- dans l’art. 38 du statut de la CJI,
rédigé à la va-vite. A une époque où les européens se considéraient les seules nations
civilisées, puisque le tiers monde était colonisé. Aujourd'hui on considère, par défaut,
que tous les Etats sont civilisés.
Certains auteurs avaient tendance à ne pas reconnaître aux principes généraux du droit
à une existence autonome par rapport aux TI et la coutume. C'est le cas par exemple de
Georges Scelles qui les intégrait purement et simplement au droit coutumier. Mais une
autre catégorie d'auteurs, qui représente l'opinion dominante, considère ces principes
comme une source autonome du droit international sur le cas de Alain Pellet qui
explique que les auteurs qui n'acceptent pas l'autonomie des principes généraux de
droit commettent une confusion entre les principes généraux de droit et les principes
généraux du droit. Si ces derniers sont effectivement des règles déduites des coutumes
et convention en vigueur et que d'une manière générale ils ne se différencient de la
coutume que par un haut niveau d'abstraction du fait qu'il ne renferment pas d'exemple
pratique, ce n’est pas le cas des PGD ne serait-ce que parce que l'article 38 du statut en
parle à côté et en plus des deux premières sources c'est-à-dire les traiter et la coutume
internationale.

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