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A. O. HHKHCDOPOB, B. B.

YBAPOB

OCHOBbI TEOPHH CÜEIJIlAJIbHblX


OyHKUHH
D o» peflaK^Heu a . a . CAMAPCKoro

HSAATEJIbCTBO «HAYKA»
MOCKBA
A. NIKIFOROV ET V. OUVAROV

ÉLÉMENTS
DE LA THÉORIE
DES FONCTIONS
SPÉCIALES

Sous la direction
de A. SAMARSKI,
membre correspondant de l ’Académie
des Sciences de l ’U.R.S.S.

ÉDITIONS M1R • MOSCOU


Traduit du russe
par VLADIMIR KOTLIAR

Ha 0paHmj3CKOM &3HKC

© H3dameAbcmeo sHayna* 1974


<£) Traduction française Editions M ir 1976
PRÉFACE DU RÉDACTEUR
À L’ÉDITION RUSSE

Les polynômes orthogonaux, les fonctions cylindriques et les


fonctions hypergéométriques font l’objet d’un grand nombre d’ouvra­
ges fondamentaux. Malheureusement, les auteurs de ces ouvrages
se servent d’un appareil mathématique assez encombrant et d’une
multitude de méthodes spéciales. Aussi la nécessité se fait-elle
sentir, au moment actuel, d’un livre dans lequel la théorie des fonc­
tions spéciales serait basée sur une seule idée générale et suffisam­
ment simple. Justement, le mérite des auteurs du livre proposé
est d’avoir inventé une méthode originale et très générale d’étude
d’une vaste classe d’équations différentielles linéaires du second
ordre et d’avoir appliqué cette méthode à F analyse des fonctions
spéciales du type hypergéométrique. Grâce à cette méthode, on
peut désormais laisser à côté les innombrables artifices inventés
pour létude des fonctions spéciales et se servir d’une quantité de
relations beaucoup plus restreinte. Pour la construction de leur
théorie les auteurs se servent d’un appareil mathématique minimal:
ils n’emploient pas par exemple les transformations intégrales, la
théorie analytique des équations différentielles admettant des points
singuliers, non plus que les fonctions génératrices et les intégrales
de contour de forme compliquée. C’est incontestablement un avantage
du livre, car on sait que le volume trop grand des connaissances
mathématiques exigées, et notamment en ce qui concerne les fonc­
tions spéciales, constitue la pierre d’achoppement pour ceux qui
entreprennent l’étude de la physique théorique.
Le livre apprend au lecteur à déduire les formules asymptotiques,
à effectuer des développements en séries, à établir des relations de
récurrence, à faire des estimations de toute sorte, à obtenir des for­
mules de calcul et à remarquer les liaisons logiques intérieures
existant entre des fonctions spéciales n’ayant visiblement rien
de commun.
Le texte est parsemé de points de contact avec d’autres branches
de mathématiques et de physique: c’est ainsi, par exemple, que la
description des fonctions sphériques généralisées débouche sur la
théorie des représentations du groupe de rotations et sur la théorie
générale du moment des quantités de mouvement. Le lecteur a la
possibilité, s’il le désire, d’élargir sans peine ses connaissances en
6 PRÉFACE DU RÉDACTEUR

matière des fonctions spéciales en faisant appel aux ouvrages où


ces fonctions sont étudiées à T aide des méthodes de la théorie des
groupes. La théorie des polynômes orthogonaux classiques d’une
variable discrète éveillera T intérêt de ceux qui étudient la théorie
des méthodes de différences. Les spécialistes du calcul approché
remarqueront F avantage que présente l ’application des formules de
quadrature du type de Gauss au calcul des sommes et à la construc­
tion des formules d’interpolation. Il est à noter que de nombreuses
questions traitées dans ce livre, fort importantes d ’ailleurs du point
de vue des applications, sont à peine soulevées, et parfois même
introuvables dans les manuels existants.
Le livre proposé est le fruit des recherches des auteurs, spécialis­
tes de la physique mathématique et de la mécanique quantique, sur
des problèmes actuels de la physique du plasma, effectuées à l’Insti­
tu t des mathématiques appliquées près l’Académie des Sciences de
l’U.R.S.S.
Je suis certain que cet ouvrage sera d’une grande utilité à des
lecteurs très nombreux, tant à ceux qui préparent leur diplôme
ou thèse qu’à ceux qui se consacrent à la physique mathématique ou
théorique.
A. SA M A R SK I
PREFACE
La résolution d'un grand nombre de problèmes de la physique
théorique et mathématique, liés par exemple à F étude des processus
de la chaleur et de l’interaction du rayonnement avec la substance,
de la propagation des ondes électromagnétiques et sonores, au déve­
loppement de la théorie des réacteurs nucléaires et de la structure
interne des étoiles, rend nécessaire l’utilisation des diverses fonctions
spéciales. Les polynômes orthogonaux classiques, les fonctions sphé­
riques, cylindriques et hypergéométriques sont les fonctions spé­
ciales les plus usitées. Le présent ouvrage se donne pour but de
réunir les éléments de la théorie des fonctions spéciales énumérées.
Les manuels existants consacrés aux fonctions spéciales abondent
le plus souvent en formules et relations dont la déduction est basée
sur les méthodes les plus variées, ce qui complique sensiblement leur
étude et utilisation. Aussi les auteurs se sont-ils attachés, dans le
livre proposé, à rendre leur exposé surtout logique et clair. Le livre
commence par la description des fonctions spéciales les plus simples :
ce sont les polynômes orthogonaux classiques. La théorie des autres
fonctions spéciales est construite sur la base de la généralisation
de la théorie des polynômes orthogonaux classiques. Tout cela a per­
mis d’atteindre l ’unité intérieure de l ’exposé et de le rendre concis
et relativement simple.
Considérons plus en détail le contenu des chapitres. L’étude appro­
fondie des fonctions spéciales est impossible sans la connaissance
des points essentiels de la théorie des fonctions d’une variable com­
plexe. Le rappel de certains théorèmes de cette théorie fait l’objet
du premier chapitre (qui constitue donc une sorte d’introduction)
et facilite la lecture du livre. On utilise souvent ces théorèmes dans
les chapitres suivants. En particulier, on applique très largement
le principe du prolongement analjrticjue, grâce auquel on réalise
de nombreuses démonstrations en imposant initialement certaines
restrictions, pour étendre ensuite les résultats obtenus à un domaine
plus vaste des valeurs de l’argument et des paramètres. On trouve
aussi dans le chapitre premier la description des propriétés de la
fonction gamma d’Euler, nécessaires à l’étude des fonctions spéciales.
Le chapitre II est la partie essentielle du livre. On y trouve la
théorie des polynômes orthogonaux classiques et l ’extension de cette
8 PRÉFACE

théorie à des équations arbitraires du type hypergéométrique. On


considère d’abord certaines propriétés générales des polynômes ortho­
gonaux arbitraires, propriétés résultant directement de l’orthogona­
lité de ces polynômes. Ensuite, on étudie les propriétés spéciales des
polynômes orthogonaux classiques, découlant des propriétés con­
crètes du poids par rapport auquel ils sont orthogonaux.
Dans la plupart des manuels traitant des fonctions spéciales
la théorie des polynômes de Legendre, de Laguerre et d’Hermite est
construite en faisant appel aux fonctions génératrices. L’inconvé­
nient de ce procédé consiste dans le fait qu’il n’établit pas la liaison
directe entre la théorie des polynômes orthogonaux classiques et
celle des polynômes orthogonaux arbitraires, rendant impossible, de
cette façon, l’étude simultanée de tous les polynômes en question.
D’autre part, on peut introduire pour chacun des polynômes, de façon
générale, plusieurs fonctions génératrices. Dans ce livre, nous avons
recours à un autre procédé, basé sur les propriétés différentielles du
poids pour les polynômes orthogonaux classiques. A l’aide de l’équa­
tion différentielle pour le poids, on montre d ’abord que les dérivées
des polynômes orthogonaux classiques sont elles aussi des polynômes
orthogonaux classiques. Ceci montré, on en tire l’équation différen­
tielle ayant pour solutions les polynômes indiqués et on établit la
formule de Rodrigues qui permet d ’exprimer immédiatement les
polynômes orthogonaux classiques en fonction du poids.
Dans le § 10 on introduit l’équation du type hypergéométrique,
qui constitue la généralisation de l’équation différentielle pour les
polynômes orthogonaux classiques à des valeurs non entières de la
puissance et à des valeurs complexes des coefficients de l’équation.
Cette équation admet comme solutions les fonctions hypergéométri-
ques, les fonctions hypergéométriques dégénérées et les fonctions
d’Hermite. En généralisant les propriétés des polynômes orthogo­
naux classiques, on arrive a obtenir les solutions des équations du
type hypergéométrique sous forme explicite.
Ensuite, moyennant un simple changement de variable, on
établit la liaison entre les équations du type hypergéométrique et une
classe nouvelle d’équations différentielles, que nous appelons équa­
tions généralisées du type hypergéométrique *). Ce sont justement
les équations de cette dernière espèce que l’on rencontre le plus» sou­
vent dans la pratique. Elles interviennent, par exemple, à la réso­
lution des équations de Laplace et de Helmholtz en divers systèmes
de coordonnées curvilignes par la méthode de séparation des varia­
bles, à la résolution de l’équation de Schrôdinger dans le cas de l’ato-

*) Les appellations «équations du type hypergéométrique» et «équation


généralisée du type hypergéométrique» ne sont pas universellement adoptées.
Nous les avons introduites pour faciliter notre exposé, à défaut de terminologie
adéquate dans la littérature.
PRÉFACE 9

me d’hydrogène et de l’oscillateur harmonique, à l’étude du mouve­


ment d’une particule dans un champ de forces centrales.
La théorie développée permet de trouver sans difficulté l’ensemble
des solutions de l’équation généralisée du type hypergéométrique
et d’établir entre ces solutions diverses relations fonctionnelles.
Cela constitue la base de la théorie des fonctions cylindriques et
hypergéométriques qui fait l’objet des chapitres suivants.
Chaque chapitre se termine par un rappel de formules fondamen­
tales. Pour plus amples détails, nous signalons au lecteur l’ouvrage
en trois volumes de H. Bateman et A. Erdélyi [1] qui résume toutes
les formules de la théorie des fonctions spéciales connues vers le
milieu des années quarante.
On accorde une grande attention aux applications de mécanique
quantique, car, dans ce domaine, il arrive souvent que le lecteur se
trouve incapable de saisir le fond du problème à cause des difficultés
d’ordre mathématique, liées justement, et dans une large mesure,
à l’abondance des fonctions spéciales. Le livre proposé pourrait donc
constituer un complément utile pour l’étude de la mécanique quanti­
que et, de façon plus générale, pour l’étude de la physique théorique.
Cet ouvrage est essentiellement l’exposition du cours des con­
férences sur les méthodes de la physique mathématique professé
pendant des années à la faculté de physique théorique et expérimen­
tale de l ’Institut des ingénieurs de physique de Moscou et à la faculté
de physique de l’Université d^Etat de Moscou.
Les paragraphes marqués par un astérisque peuvent être omis en
première lecture. Cependant, les notions qu’ils contiennent seront
utiles à ceux qui désireront approfondir leurs connaissances.
Nous tenons à exprimer notre profonde reconnaissance à A. Sa-
marski, membre correspondant de l’Académie des Sciences de
l’U.R.S.S., pour son attention bienveillante et pour l’aide qu’il
a constamment apportée pendant la rédaction de ce livre.
Les remarques et les conseils de A. Svechnikov et de A. Toulaïkov
nous ont été d’une grande utilité. Nous tenons à exprimer notre gra­
titude à V. Lidski et A. Kompaneets qui ont bien voulu prendre
part à la discussion du livre, ainsi qu’à tous les collègues dont le
concours nous a été précieux.
A . NIKIFOROV, V. OUVAROV
CHAPITRE PREMIER

NOTIONS PRÉLIMINAIRES

Dans notre exposé de la théorie des fonctions spéciales nous utiliserons une série
de théorèmes tirés de la théorie des fonctions d'une variable complexe. Ces
théorèmes sont formulés au début du chapitre. On trouve leurs démonstrations,
par exemple, dans les livres de A. Svechnikov et A. Tikhonov « Théorie des
fonctions d'une variable complexe » ou de M. Lavrentiev et B. Chabat « Métho­
des de la théorie des fonctions d'une variable complexe ». Le chapitre I contient
en outre quelques rappels de la théorie des équations différentielles ordinaires
et la description des propriétés essentielles de la fonction gamma d'Euler T (s)
et de sa dérivée logarithmique (s).

§ 1. Quelques théorèmes de la théorie


des fonctions d’une variable complexe et de la théorie
des équations différentielles
Citons quelques théorèmes qui seront utilisés dans le développe­
ment de la théorie des fonctions spéciales.
T h é o r è m e 1 ( t h é o r è m e d’u n i c i t é). Si les fonctions
fi (z) f* (z) sont analytiques dans un domaine D et si leurs valeurs
coïncident sur une suite de points an qui converge vers un point a inté-
rieur à D y on a partout dans D f t (z) = / 2 (z).
En particulier, les fonctions f x (z) et / 2 (z) coïncident dans le
domaine D si elles sont analytiques dans ce domaine et que leurs
valeurs coïncident sur un certain segment contenu dans D.
Dans les applications du théorème d’unicité, un rôle important
est joué par la notion de prolongement analytique.
Supposons que la fonction f (z) soit définie sur un ensemble E
appartenant au domaine Z). Si la fonction F (z) est analytique dansD
et coïncide avec f (z) sur £ , on dit que F (z) est le prolongement ana­
lytique de f (z) dans le domaine D .
Le théorème d’unicité implique une proposition importante, con­
nue sous le nom de p r i n c i p e d u p r o l o n g e m e n t
analytique:
Si Vensemble E contient au moins un point limite intérieur au
domaine D, la fonction f (z) possède au plus un seul prolongement ana­
lytique dans le domaine D.
12 NOTIONS PRELIM INAIRES [CH. I

Théorème 2 (analyticité d e l’i n t é g r a l e


d é p e n d a n t d’u n p a r a m è t r e ) . Soient C une courbe recti­
fiable dans le plan de la variable complexe £ et D un domaine dans le
plan complexe des z. Si la fonction f (z, £) est définie et continue par
rapport aux deux variables quand £ £ C et z Ç D et si elle est en outre
analytique par rapport à z dans le domaine D pour tout £ £ C, la
fonction
f(z )= j / ( z ,|) d |
C
sera analytique dans le domaine D et
F’ { z ) = \ ü { z , \ ) d \ .
C

Le théorème reste valable pour les intégrales impropres uniformé­


ment convergentes de F (z). Dans la suite, nous utiliserons souvent
le critère suivant de la convergence uniforme des intégrales, analogue
au critère de Weierstrass de la convergence uniforme des séries *) :
Si pour tous £ £ C et z Ç D la fonction continue / (z, £) vérifie
T inégalité
l/( 2, i ) i < t p ( i )
et l’intégrale j< p (£ )|d || est convergente, l’intégrale j/( s ,£ ) d Ê
c c
converge uniformément par rapport à z dans le domaine D.
C o r o l l a i r e . Supposons que la fonction uv (z) soit analytique
par rapport à v pour z fixe et par rapport à z pour v fixe dans le domaine
v f D „ z f Z?2, continue par rapport aux deux variables (v, z) et repré­
sente la solution de l'équation différentielle linéaire

S ak { y ,z ) u ^ \z ) = 0
h=0
dans un sous-domaine v f D j cz Dlf z f D 2c D 2. Si les coefficients
de l'équation sont analytiques par rapport à v et à z pour v £ Du
z Ç D2, la fonction uv(z) vérifiera l'équation considérée dans tout le do­
maine v Ç Dj, z Ç D2.
D é m o n s t r a t i o n . Mettons la fonction uv(z), avec ses
dérivées, sous la forme de l’intégrale de Cauchy

^ ' ' 2 j iî J ■
_________ c
*) Les énoncés du théorème 2 et du critère de convergence uniforme des
intégrales sont tirés du livre de M. E v g r a f o v « Fonctions analytiques »,
t Naouka », 1968.
§ l] QUELQUES THÉORÈMES DE LA THÉORIE DES PONCTIONS 13

Conformément au théorème 2, la fonction u^} (z) sera analytique


par rapport à v et à z dans le même domaine que la fonction uv (z).
Aussi l'équation considérée, qui est vérifiée dans un sous-domaine
v 6 Du ^ 6 D2, reste-t-elle valable, en vertu du théorème d’unicité,
pour tout le domaine v Ç Du z Ç Z)2.
Théorème 3 (théorème de W e i e r s t r a s s ) .
Supposons que les fonctions f n (z) soient analytiques dans le domaine D
oo
et que la série 2 fn (z) converge uniformément, dans tout sous-domaine
_ n=0
fermé Dx du domaine D, vers la fonction f (z). Alors:
1) la fonction f (z) est analytique dans le domaine D ;

2) /<h»(z)=S /?*<*);
n=0
00

3) la série 2 /n0 (z) converge uniformément dans tout sous-do-


_n=0
maine fermé Dt du domaine D.
Remarquons en particulier que la série fonctionnelle 2 /n(z)
n=*0
est uniformément convergente dans le domaine D s’il existe un m
tel que pour tout zÇÆ, avec n > m , soit vérifiée l ’inégalité
I fn(*)
I fn- 1(2) 1,
où q est indépendant de z et | / m (z) | ^ C lorsque z Ç Z) (C = const).
T h é o r è m e 4. Soient les fonctions ux (z) il u. (z) deux solutions
linéairement indépendantes de Véquation différentielle

Alors
k (z )W \u u u2\ = C, (2)
où C est une constante non nulle et
W [uu u2] = “ 1 (s) «2 (*) I
«ÎM «S (*) |
est le wronskien.
Il est facile de vérifier la relation (2) par dérivation. Si k (z)ul(z )^
0, on récrit (2) comme suit :
_Ë_ / “a \ (3)
dx \ «i / A:(2) uj (*) ”
Ne connaissant qu’une des solutions u = ux (z) de l’équation diffé­
rentielle (1), on arrive à trouver, à l’aide de la formule (3), la seconde
14 NOTIONS PRÉLIM INAIRES (CH. I

solution linéairement indépendante de cette équation :

20

La relation (4) donne naissance à un corollaire remarquable.


C o r o l l a i r e . Supposons qu'on ait, pour z -* a,
k{z) = (z — a)'l r(z), r(a)=£ 0,
ut (z) = (z—a)m (z), v, (a) =£ 0,
où r {z) et i\ (z) sont des fonctions continues dans un certain voisinage
du point z = a. Il existe alors une deuxième solution linéairement indé­
pendante u = u2 (z) de Véquation différentielle (1), à savoir :

U = l (2—a)1"m"’*«>2(2) (2to+h^£=1),
2' ' \ (z —a)mln (z—a)v2(z) (2ro + p = l),
où vt (a) # 0.
D é m o n s t r a t i o n . Supposons d’abord que 2m + p > 1.
Puisque pour z a l’intégrale

f <*1 f
J *(S)«Î(É) J {l—a)2m+v-r(l) i>*(|)
20 20
tend vers l'infini, on tire de (4), d'après la règle de l'Hospital,

r _______ û _______
lim ----- Y !n u = Cvi (a) lim —----------- ! 2m „------

: oo.
x - a ( 1 — 2 m — p) (»— a ) - 2 "*” *1 ( 1 — 2 m — p ) r (a) (a) ^

ce qu’il fallait démontrer. Dans les autres cas, la méthode de la


démonstration est analogue. Notons seulement que pour 2m +
+ p < 1 on doit choisir dans (4) z0 = a (pour que l’intégrale con­
verge).
Donc, lorsque m et p prennent des valeurs réelles, la seconde solu­
tion u = itj (z) sera non bornée dans le voisinage du point z = a
au cas où m 0, m + p > 1, ou bien quand m = 0, p ^ 1.
§ 2. Fonction gamma
1. Définition. La fonction gamma se range parmi les fonctions
spéciales les plus élémentaires mais en même temps fort importantes.
La connaissance de ses propriétés est essentielle pour l’étude des
autres fonctions spéciales. De surcroît, un grand nombre d’intégrales
fréquentes en Analyse peuvent être exprimées au moyen de la fonc­
tion gamma.
La fonction gamma d'Euler T (z), pour Re z > 0, se définit par
l’intégrale
oo
r< 2 ) = j e-H:- l du ' (1)
0
L'intégrale (1) converge uniformément par rapport à z dans le domai­
ne 0 < Ô ^ R e z ^ A , quels que soient A et 6, car
r pour 0 < * ^ 1 ,
l e-HA~' pour t > 1
1 OO
et puisque les intégrales j fl-'dt et j e~xtA~'dt sont convergentes.
o 1
Aussi la fonction T (z) définie par l’intégrale (1) pour Re z > 0
sera-t-elle analytique (voir § 1, théorème 2).
Pour obtenir le prolongement analytique de la fonction gamma
sur tout le plan complexe, il est commode de mettre l ’intégrale (1)
sous forme d’une somme de deux intégrales:
r(z )= p (z )+ < ? (z ),

1 oo
P (z) = j e~*tz~l dt, Q (z) = j e~Hz~l dt.
o 1

Quand 1 et R ez^ .4, on a

Pour cette raison l ’intégrale définissant la fonction Q (z) converge


uniformément en toute portion finie du plan complexe; donc, la
fonction Q (z) est une fonction entière.
Pour avoir le prolongement analytique de la fonction P (z),
supposons provisoirement que z > 1 et développons la fonction
e“‘ en série

2 <-*>"-&•
16 NOTIONS PRÉLIMINAIRES [CH. I

Intégrant ce développement terme à terme par rapport au poids


t:~l9 on obtient

p < * )- i [ i ( - 1 )" s i * = s ^ i
ü 71=0 n=0 0
_ y (-l)n 1
~ Zi ni n+ z *
71=0
La possibilité de l’intégration terme à terme résulte de la convergence
uniforme de la série sous le signe d’intégration.
Les termes de la série 5 j ” T " r r " , sont des fonctions analyti-
têo nl n+ 2
ques dans tout le plan complexe sauf en des points z = 0, —1, —2 ,. . .,
de sorte que la série converge uniformément en toute portion finie
du plan ne contenant pas ces points ^aucun terme de la série dans le
domaine | z + n | ^ ô > 0 pour n = 0, 1 ,2 , . . . ne dépasse les
1 1\
termes de la série numérique convergente S “ô’ïT!/ • Par conséquent,
71=0
la somme de la série est analytique dans tout le plan complexe sauf
en 2 = 0, —1, —2, . . . (voir § 1, théorème 3).
C’est la formule

r w = i ^ r p ; + î <2>
71=0 1
qui fournit le prolongement analytique cherché de la fonction T (z)
sur tout le plan complexe, à l’exception des points z = 0, —1, —2,...
en lesquels la fonction gamma possède des pôles du premier ordre.
2. Intégrales définies liées à la fonction gamma. Fonction bêta.
La classe des intégrales susceptibles d’être exprimées au moyen de la
fonction gamma est bien vaste. On se bornera à deux exemples,
indispensables pour l’exposé ultérieur.
Une des formules les plus usuelles est la formule suivante:

j e-*tts-'d t = £ g L , (3)
0
R ez>0, R ep> 0.
Si p > 0, il suffit, pour démontrer cette formule, de faire le change­
ment de variable s = pt et de se servir ensuite de la représentation
intégrale (1). Ce résultat peut être étendu à toutes valeurs complexes
de p à partie réelle positive en appliquant le principe du prolonge­
ment analytique.
§2] FONCTION GAMMA 17

Voici un deuxième exemple. L’intégrale


1
B (x, y) -* )» -« * , (4)
0
Re x > 0, Re y > 0,
est connue sous le nom de jonction bêta d'Euler. On voit aisément
qu’avec les restrictions imposées l’intégrale (4) converge et repré­
sente, en vertu du théorème 2 du § 1, une fonction analytique par
rapport à chacune des variables x et y.
La fonction bêta s’exprime à l’aide de la fonction gamma. Géné­
ralisons, à cet effet, un procédé bien connu employé au calcul de
oo
l’intégrale de Poisson j e~xZ dx. On a y i r \
o
oo oo

r (x) = j e - 'f- ' d t= j e-5* (P)*-» 2 | d |,


o o
d’où

r (x) r (y) = 4 j j «-e*+n*> (52)x- 1/2 (ri2)v- I/2d5 dt).


0 0

Calculons cette intégrale double en coordonnées polaires en posant


l = r cos <p, r] = r sin <p:
oo n /2

r(i)T (ÿ ) = 4 j e~* (!*?*"-* rdr ] (cos2q>)x- l/s(sin2(p)î'- 1/sd(p =


0 0
n/2
= 2r(x + y) ^ (cos2q>)x“l/2(sin2(p)v'‘l/2dq).
o

On ramène l ’intégrale par rapport à <p à 4"B(x, y) par changement


de variable cos2<p= L Aussi
p / Tr\ (x) r (y) /n:\
B (^ y )= T O T * <5>
A l’aide de la relation (5), on arrive à obtenir le prolongement analy­
tique de la fonction B (x, y) pour toutes valeurs complexes de x
et de y.
2—01174
18 NOTIONS PRÉLIMINAIRES [CH. I

3. Relations fonctionnelles. La fonction gamma T (z) satisfait


aux relations fonctionnelles suivantes:
r(* + l) = *T(s)f (6)
r <î ) r <1 - 3> = i r ê - <7>
2=-'->r<i) r ( s + - i ) = r (-j ) r<2s). (8)
Ces relations jouent un rôle important lors des diverses transforma­
tions liées à la fonction gamma. La relation (7) est dite formule de
complément de la fonction gamma, et la relation (8), formule de
duplication.
Pour démontrer les formules (6) à (8), il est commode de les
écrire, avec emploi de (5), sous forme de relations fonctionnelles
pour la fonction bêta :
B (2, 1) = ! , (6')
B x(s,’ 1—z) =
7
^ 9in—zvz, *
(7')7
v

2*-"‘B (S, S) = B ( l , z ) . (8')


Les relations (6') à (8') peuvent être obtenues par calcul direct de
l’intégrale (4) pour la fonction bêta B (x, y), mais elles se trouvent
alors assujetties à certaines contraintes imposées à z. Pour pouvoir
étendre ces formules à des valeurs arbitraires de z, on a recours au
principe du prolongement analytique.
Pour démontrer la relation (6')f proposons-nous de calculer
B (z, 1) pour Re z > 0 suivant la formule (4) :
î
B (s, 1 )= =
0
ce qui coïncide avec (6').
Pour démontrer la relation (7'), supposons que 0 < z < 1 et
appliquons la formule (4) pour x = z, y = 1 — z :

b <=. < - = > = j0 •HrhT*


Effectuons le changement de variable s = . Il vient

B(z, 1 - = ) =
o
Cette intégrale peut être calculée à l'aide de la théorie des résidus.
A cet effet, passons de l’intégration le long de l’axe réel à l’intégra-
§ 2) FONCTION GAMMA 19

tion le long d’un contour fermé C représenté sur la figure 1. Dans


le domaine limité par le contour C, la fonction
/w= 1 + s
n’a d’autres singularités qu’un pôle pour s = —1. Aussi, pour 1
( / (s) ds = 2ni Res f (s) = —2juei3U.
c *=~1
D'autre part, les intégrales prises le long des circonférences de rayons
r et R tendent vers zéro quand r ->-0 et R -*-oo, tandis que les

intégrales prises le long du bord inférieur et le long du bord supé­


rieur de la coupure ne diffèrent que par le facteur —e2"’1. Il en
résulte que pour r -»-0 et R -+-oo on obtient
B (z, 1—z) (1 — e23*1*) = — 2jiteüu,
ce qui équivaut à (T).
Quant à la relation (8'), posons dans (4) x = y = z (Re z > 0) :

B (Z, Z) = j [t (1 - *)]--‘ dt = j [ 1 - ( t - \ ) 2]*‘ ;*dt.


0 0
Comme la parabole y = V4— (t — !/2)2 est symétrique par rapport
à la droite f = V2, il vient

d’où, après le changement de variable t — xU = Y ul ^ on obtient

B <z’ s) = 25TT î 22x-l »


0
expression équivalente à la relation (8').
o*
20 NOTIONS PRÉLIM INAIRES (CH. I

Donc, les relations fonctionnelles (6) à (8) pour la fonction gamma


sont démontrées.
Pour donner un exemple d'application de ces relations, calculons
les valeurs de la fonction gamma T (z) pour des valeurs entières
et demi-entières de l’argument. La formule (6) implique
r (n + l)
car T (1) = 1. On voit donc que la fonction gamma généralise la
notion de factorielle, en définissant celle-ci pour toutes valeurs com­
plexes. Ensuite, en posant dans (7) z = V*, on trouve
r(± )= K ï."
Aussi peut-on récrire la relation (8) comme suit :
2 * : - 'T ( z ) T ( z + ± ) = V n T ( 2 z ) .
Posant ici z = n + i/2J on obtient
r/rr I M (2/1+ 1) V?! (2/i) ! (9)
\ 2/ 22"r(/i + l) — 22"n\
Notons enfin un corollaire important de la relation (7).
C o r o l l a i r e . La fonction gamma ne s'annule nulle part sur
le plan de la variable complexe.
D é m o n s t r a t i o n . Admettons que T (z0) = 0. Il est évi­
dent que z0 ^ n (n= 1, 2, . . .), car T (n) = (w —1)!=^ 0. Si
Z o ^ n , les fonctions T (z) et T (1 — z) seront analytiques pour
z = z0. Par ailleurs,
ji
l i m r ( l - s ) sin jiso 00,
ce qui contredit l’analyticité de la fonction T (1 — z) pour z = z0.

§ 3. Dérivée logarithmique de la fonction gamma


La fonction gamma est étroitement liée à la fonction
*(s) = - é - l n r ( * > = - T ë b
fréquemment employée en Analyse. La fonction ip (z) est analytique
en tous les points du plan complexe, sauf en des points z = —n
(n= 0, 1, . . .), en lesquels elle admet des pôles simples.
1. Relations fonctionnelles. Pour obtenir les relations fonctionnel­
les auxquelles satisfait la fonction tp (z), prenons les dérivées logarith­
miques dans les égalités (6) à (8) du § 2. On arrive alors aux relations
§3] DÉRIVÉE LOGARITHMIQUE DE LA PONCTION GAMMA 21

fonctionnelles suivantes:
l|j(3 + l ) = - j + l|)(2), (1)
if (z) = if (1 —s) —jicotgnz, (2)
2 1 n 2 + if(z) + if (= + y ) = 2H>( 2 z) - (3 )
Notons aussi une relation qu’on obtient sans peine de (1) :
n
\f (z + tt) = if(z) + 21 : + l _ 1 • (4)
fc=l
Les relations (1) à (4) permettent de calculer les valeurs de (z)
pour certains z. Adoptons la notation
ao
—Y= (1) = F (1) = ^ e~l ln t dt.
o
La quantité y est dite la constante d'Euler, y = 0,5772... Posant
dans (3) 2 = V2, on a
t ( l ) = - ï - 21n2'
Pour z = 1 et z = 1/2, la formule (4) donne respectivement
n
\f (n-f 1) = - 7 + 2 T » (5)
I
1
^ ( n + y ) = —V—2 1 n 2 ;-2 S 2k —1 * ( 6)

2. Représentations intégrales et développement en série. Par


définition
r (z) T( i ) —r ( z —Az) r(s—As)i
r<2) r (z) sz r w a2 J *
r ( z —Az)
Pour des A z > 0 suffisamment petits, l’expression r (z>az
presque coïncide avec la fonction bêta

car
lim AzT (Az) = lim T (1 + Az) = 1.

Aussi est-il possible d’obtenir la représentation intégrale de if (z)


à l’aide de la représentation intégrale (4) du § 2 pour la fonction
bêta. Il est commode d ’éliminer la quantité 1/Az, qui fait partie
22 NOTIONS PRÉLIM INAIRES [CH. I

de la relation limite pourip (2 ), en considérant la différence if (z) —


—ij)(l). On a
r ( z —az) -1 _
* (z) - If (1) = * (2 ) + y = « “ [ t W I t r (*) Az J
= ÂiflÂij IB (1 - A*. As) - B (2 - Az, Az)l =

i —t

Après le passage à la limite sous le signe d’intégration, légitime en


vertu de la convergence uniforme de l’intégrale pour des Az suffisam­
ment petits, on obtient la représentation intégrale de (s):
1

*E(z) = — Y+ J 1[ ï r t' 1 dt- R es> ° - (7)


ü
Développant 1/(1 — t) suivant les puissances de t et intégrant
terme à terme, on obtient la représentation de \f> (z) sous la forme
d’une série

♦ ( « ) = - ? + Ê ( ^ ï - ^ l ) = - T + ( s - l ) S (n- n n 8 + n)- <8>


n**0 ru^O
Pour justifier l’intégration terme à terme dans (7), utilisons le
développement
N
1 tN+ 1
1—t
TUaO
S*" T

*r 1 m __j r -l\
------±— t---- -dt. Puisque pour
o
t —t:
R e c > 0 et l ’inégalité j 1__—| < C est vérifiée (C étant
une constante qui dépend de z)y on a
î
| j tN+{ (1—z*-1) dt
< “Â
A*r-[-1 ’

d ’où
1

1 -t ? * - “ï - « - > ( 2 «" ) * - S ( t t t - t x t ) •
0 n=U n= 0
§3] DÉRIVÉE LOGARITHMIQUE DE LA FONCTION GAMMA 23

La série 2 ( — n+ '~) converSe uniformément dans le cercle


n=N
\ z \ < R < o o y car pour n ^ N > R
I __l______1 | /i-f 1
| n-fl n -\~z | <^(/i-rl)(n —R)
x 1
et la série 2 (n-f 1) (n—j?)converSe- Alors, en vertu du théorème 3 du
§ 1, le premier et lesecond membre de (8) sont des fonctions analytiques
dans tout le plan complexe, sauf en des points z = —n (n = 0,1,...)*
et, selon le principe du prolongement analytique, il est possible de
supprimer la restriction unitiale Re z > 0 qui était imposée lors
de la démonstration de la formule (8).
Remplaçant dans (7) t par e”*, on trouve encore une représenta­
tion intégrale fréquemment employée de if (z) :
00

(=) = —V+ J *\ Z e-\ dt' Re => 0 . (9)


ü
3. Représentations asymptotiques de la fonction gamma et de sa
dérivée logarithmique. En établissant le caractère asymptotique
des fonctions T (s) et yp (2 ), on se servira des propriétés asymptotiques
de l’intégrale de la forme

cp(2 ) = j e~:tf (t) dt, Re 2 > 0


0

pour des | 2 | élevés. On supposera que la fonction / (f) croît avec


toutes ses dérivées, quand t -*• 0 0 , au plus aussi vite qu’une puissance
finie de t. Intégrant par parties n fois l’expression de <p (2 ), on obtient
11
/<*> (<) e~z‘ l°° , r n (s)
<P(2) = S 0
T" zn+1 1

r n (Z )= j e~:ir * u (t) dt.


0

Quand f = oo, les substitutions s’annulent. Aussi

/«»> (0) rn (s)


<P(S)= S sn*t *
k=*Q
24 NOTIONS PRÉLIMINAIRES [CH. 1

Si l’intégrale

J l / <n+1,( < ) l^ < o o , (10)


0
la représentation obtenue permet de prolonger analytiquement la
fonction cp (z) dans le domaine Re z ^ 0, car l’intégrale définissant
la fonction rn (z) converge uniformément dans ce domaine. En effet,
quand Re z > 0 ,
|e -'i/<n+1>( O K I / <n+1) (0 |
oo

et l’intégrale ^ | / <n+1) (/) | dt converge. En outre, il découle de


o
l’estimation citée que la fonction rn (z) est bornée uniformément dans
le domaine indiqué.
Donc, étant donné Re z ^ 0 et la condition auxiliaire (10), on a

Ç(*)= («>
h=0 Z

Rn (s) = -— Tl/(,,) (°) + r„ (*)1 » O ( - ^ r ) . (12)


Ici et dans ce qui suit, nous utiliserons toujours la notation
j x (z) = O 1/ 2 (2 )] pour z -> z0 si, dans un certain voisinage du point
z = z0, les fonctions f 1 (z) et / 2 (z) vérifient l’inégalité
l / i ( 2 ) 1 < C 1 / 2 (2 ) I,
où C est une constante.
Les formules asymptotiques de T (z) et de op (z) ne s’obtiennent
pas directement de (11) et de (12). Or, considérant la représentation
intégrale (9) de ip (z), on voit que
00

♦' (z) = j e~:tf (0 àt,


0

f ( t) = ï = T f
On peut donc se servir des formules (11) et (12) pour établir d’abord
la formule asymptotique de ip' (z). Remarquons que la condition
(10) est remplie si n ^ 1. Cela résulte de la représentation
t
/( 0 - H 1
(13)
§ 3] DÉRIVÉ K LOGARITHMIQUE DE LA FONCTION GAMMA 25

et du fait que toute dérivée de la fonction 1i(el — 1) décroît expo­


nentiellement quand t oo. Ainsi, pour établir la représentation
asymptotique de la fonction ip' (z), on peut se servir des formules
(11) et (12) pour n ^ 1 :
n- 1
*'(s) = 2 }J^ r + R n(^) (R ez> 0), (14)
0

R n(z) = o ( - ± r ) , / ( 0 = Î Z fp i , /(0 ) = 1, /'(0 )= -i.

Les constantes /<*> (0) dans (14) peuvent être exprimées en fonc­
tion des quantités dites nombres de Bernoulli Bk, qui figurent en
qualité de coefficients dans le développement taylorien de la fonction
ti(ei — 1) :
oo

2 b >TT’ M K 2*-
fc=0

Il découle de (13) que (0) = Bh pour k 1, / ' (0) = 1 + Bx.


Puisque l’égalité (13) peut s’écrire sous la forme
/(*) = * + / ( - t ) ,
en vertu de la parité de la dérivée seconde de la fonction / (/), on a
/W (0) = Bh = 0 quand k = 2m+ 1 (m = 1, 2, . . .)•
On arrive à obtenir la relation de récurrence pour les nombres de Bernoulli
en faisant usage de la représentation

< = ( « < - . , 2k4\ ~= ^2 2


^ '’ » ^
m !k ! ’
h~0 7it=l A=0
Posons ici m + k = n et faisons la somme des coefficients de tn :
n- 1

* - S
<n 2 (n — k) lk\ '
n= 1 k=0
En comparant les coefficients de différentes puissances de t dans le premier
et le second membre de cette égalité, on obtient la relation de récurrence sui­
vante :
n- 1
= 0 pour « > 1, B0 = i, C* = ■ rt!
(n — k) ! k !
k=0
Remplaçant dans (14) n par 2n et utilisant l’expression de /<*> (0)
au moyen des nombres de Bernoulli, on arrive à la représentation
suivante :
n- 1

♦"W-T - s r + S : j j S r + ,,» W - (15)


h=1
26 NOTIONS PRÉLIMINAIRES [CH. I

Intégrant deux fois la représentation asymptotique (15), on a pour


n> 1
n- 1

V(z) = A + l n s - ^ — S ' i l T + ^»l>(=).

l n r ( z ) - B + M - l ) = + ( S- | ) l n ï + 2 » ? (= ).
k=i
Ici .4 et B sont des constantes,
oo oc

R T W = - j Rzn il)d\, R T (2) = - j R T (s) d\.


Z Z

On entend par ln z la valeur principale du logarithme tel que


I arg z | < ji.
Dans les expressions de (z) et RW (z) l’intégration se fait le
long d’un contour arbitraire allant à l’infini dans le demi-plan
Re z ^ 0. Si l’on choisit, en qualité de contour, une droite £ =
= zt (1 ^ t < oo), on s’assure sans peine que
R S’ t o - o ^ ) , R T ( z ) = 0 ( - p jr r ) .
Faisant intervenir ces estimations, on constate que
ln r (s) = 5 + ( 4 - l ) 2+ ( z - | ) l ns + 0 ( i ) .
Pour obtenir les constantes A et 5 , revenons aux relations fonction­
nelles (6) et (8) du § 2 et à l ’estimation de ln T (z). Il découle de la
relation
ln T (z -f-1) — In T (s) —ln z = 0
que
A — i + ( s - f y ) l n (2 + 1) — (2 + - |) l n s = 0 (-Î-) ,
d ’où A = 0. De manière analogue, en prenant le logarithme de la
relation (8) du § 2, on trouve B = 1/2 ln 2ji. Par la substitution des
valeurs des constantes A et J3, on trouve en définitive les représen­
tations asymptotiques suivantes :

*(z) = ln s — i — 2 ^ j r + 0 ( ^ r ) , (16)
k=i
ln r (2 ) = ( = —y ) 1ns —s + 4 - ln2ji +

+ 2 i ^ f e r + 0 (^r)- <17>
h= i v '
§3) DÉRIVÉE LOGARITHMIQUE DE LA PONCTION GAMMA 27

11 vient alors, en particulier, pour s > 0


r(z + 1 ) = Y W z ( f ) : [ 1 + ~ ( - 1) ] .
Posant ici z = n, on aboutit à la formule de Stirling:
n \ 7 ü Y - nn ( t ) ” '
Il est remarquable que cette formule reste valable avec une assez
bonne précision aussi pour des n petits. Par exemple, même pour
n =■ 1 et n = 2, on a, au lieu de 1! et 2!, respectivement 0,92 et
1,92.
En recherchant les représentations asymptotiques de ip (z) et
de T (z), on supposait que Re z ^ 0. Or, cette restriction n’est pas
essentielle et peut être négligée. En effet, lorsque Re z < 0, il suffit
d’appliquer les relations fonctionnelles (1) et (2), suivant lesquelles
(z) = if (1 — z) —n cotg nz = if( —z) — *— Jt cotg îiz.
Comme Re (—z) > 0, en utilisant la représentation asymptotique
de ip (—z), on obtient
if (z) = [ln ( —z) — ln z —n cotg jiz) +

+'»=-é-h=l2 âr+ 0(lfe-)- <18>


Il en découle que la représentation asymptotique (18) de tp (s) dans
le demi-plan gauche diffère de la représentation asymptotique (16)
dans le demi-plan droit par le terme supplémentaire [ln (—z) —
— ln c — jt cotg j i z]. Montrons que pour R e s < 0 et | arg z | ^
< jc — 6 (6 > 0 ) , c.-à-d. pour j i / 2 < | arg z | ^ Jt — Ô, ce terme
supplémentaire décroît exponentiellement en module lorsque z -*-oo
el qu’il peut donc être inclus dansO • En effet* pour la branche
principale du logarithme
ln (—s) = ln z ± in,
où l’on choisit le signe positif si Im z < 0 et le signe négatif si
Im z > 0. Ensuite, pour z — oo et ji/2 < | arg z | ^ ji — ô on a
Anz r 0-xxz
cotg nz = i = d= m + O (e±* Im;)l =
= ± i [1 + O
Par conséquent, lorsque z-*-oo et n / 2 < |a r g z |^ J t — 6,
ln ( —z) — ln z —n cotg z = O (e~ 231*,n 611•).
28 NOTIONS PRÉLIM INAIRES (CH. I

Ainsi donc, la représentation asymptotique (i6) a lieu pour


ip (z) avec une seule restriction : | arg z | ^ ji — ô. Comme la repré­
sentation asymptotique de ln T (z) a été obtenue par intégration
directe de la représentation asymptotique deip (z), elle vaut évidem­
ment aussi pour | arg z | ^ n — 8.
R e m a r q u e 1. La formule asymptotique de ip (z) nous permet
d’obtenir une représentation connue de la constante d’Euler y .
En vertu de (5), on a pour tout n
n

y=

Faisant usage de la représentation asymptotique de ip (n -f 1)


pour n -*■ 0 0 , on est amené à l’égalité
n

1
R e m a r q u e 2. Vu le comportement asymptotique de T (z),
il est aisé d’obtenir une relation fréquemment employée en pratique:

Formules fondamentales
Fonction gamma r (z)
Définition :
00

0
Prolongement analytique :
00 00

n=0 1
s^-n (n = 0 ,1 ,2 ,...)-
Intégrales liées à la fonction gamma :

Re x > 0, Re y > 0
0
Relations fonctionnelles :
T ( z + i ) = z r( z) ;

221-ir (2) r (2 + 1/2)= Y ”-r (2s)-


FORMULES FONDAMENTALES 29

Valeurs particulières :

r(n+i)=«i; r (y )= V ^;
r /„ , (2»)l
r l + 2J 22" n! *

yi
5
T -
-----------------<,


— a /-—
4 - j

-----------------2 -
: l 2 /- -

- -J
------------------ / . i -
_ Jc _/. V \ / _ Jf _ £O -7
~ r%
0 1 2 •î 4 5
7 —
A

4= /V
-

:EE i _l-----

Fig. 2

Représentation asymptotique et ses corollaires :


n - 1

ln r (s) = ( z ~ y ) ln 2.n~ 2 L-l


2k (2fc— l)z2fc-i 0 ( S2n-1 )■
fc=l
| arg z | < :i—Ô, Bk sont les nombres de Bernoulli ;
r(,+ l) = / S : ( ± ) x [l + ^ - + 0 ( - L ) ] , x>0;

n ! « y " 2nn (formule de Stirling) ;

rtr(t)a) = s° [ 1+ 0 ( 7 )] » |arg2 |<:n—6.


On voit sur la figure 2 la courbe représentative de la fonction ~y rw.
1 érivée logarithmique if (z) de la fonction gamma
Définition :

♦W -T W '
30 NOTIONS PRÉLIMINAIRES [CH. 1

Relations fonctionnelles :

’H s + i ) = 4 + ,f(*);
tp (s) = \|j (1—z ) ~ j i cotg nz ;
21n2+i|> (i) + ÿ (*+1/2) = 2tf (2s).
Valeurs particulières :
i|>(l) = r ' ( l ) = —7, 7 = 0,57721566. . . ;
tf (4-) = —y—- ln 2 ;
n
(n + l ) = — 7 + 2 T :
A=l
n
* (" + s)~ ,-2 1 n 2 + 2 S
k=i
Représentations intégrales et développement en série :
1 00
r 1 — «-1 f e - t—e-zt
t (g) = —7 + ] ■ 1 — t d t = — 7 + j \ —e-t dt< Re a> 0 ;

^ ( S) = _ 7 + (2_1) ^ 1
(n+1) (s+n)
n=0
(/i = 0f l t 2f ...).
Représentation asymptotique :
n -i
^ (ï)= in2- 4 ~ 2 ^ r + o ( 1è r ) ,
A=1
| a r g z | < j i —6; Bh sont les nombres de Bernoulli.
CHAPITKE II

POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES

Le chapitre II est le chapitre principal du livre. On y étudie les fonctions spéciales


élémentaires: les polynômes orthogonaux classiques. De plus, on trouve dans
ce chapitre une base pour le développement de la théorie des fonctions spéciales
du type hypergéométrique : en généralisant la représentation intégrale des
polynômes orthogonaux classiques, on arrive à obtenir sous forme explicite
les solutions des équations différentielles du type hypergéométrique. En parti­
culier, cela a permis de construire, au $ 11, la théorie des fonctions de deuxième
espèce Qn (z) représentant les secondes solutions de l'équation différentielle pour
les polynômes orthogonaux classiques. Aux fonctions de deuxième espèce
d’ordre zéro Q0 (z) sont étroitement liées d'autres fonctions spéciales fréquem­
ment utilisées, telles que exponentielle intégrale Em (z), sinus intégral Si (z),
cosinus intégral Ci (z), fonction des erreurs O (z), de même que les intégrales
de Fresnel S (z) et C (z).
Au § 10, par simple changement de variable dans une équation du type
hypergéométrique, on obtient une équation différentielle à laquelle aboutissent
maints problèmes de physique mathématique et théorique: c'est l'équation
généralisée du type hypergéométrique. Utilisant les propriétés des solutions
de cette équation, on peut construire dans les chapitres III et IV une
théorie générale des fonctions cylindriques et hypergéométriques. Aussi le
lecteur désireux de connaître quelques-unes de ces fonctions pourra-t-il passer
à leur étude aussitôt après la lecture du § 10.
Dans les §§ 13 à 16, on considère diverses applications de la théorie des
polynômes orthogonaux classiques. Le § 17 est consacré à la théorie des polynô­
mes orthogonaux classiques d'une variable discrète.

§ 4. Définition des polynômes orthogonaux


1. Systèmes de fonctions orthogonaux. Soit donnéé sur un inter­
valle (a, b) une fonction non négative p (x) ; supposons en outre que
pour une famille de fonctions {<pn (x)} (n = 0, 1, . . .) les intégrales
b
j< P n (* ) P (x) dx convergent. Introduisons le produit scalaire
a
b

On dit que deux fonctions sont orthogonales si leur produit scalaire


est nul. Une famille de fonctions est dite un système orthogonal par
rapport au poids p (x) sur Tintervalle (a, b) si pour deux fonctions
32 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

quelconques de cette famille


(<Prn, (Pn) = 0, m ^n. (1)
Toute suite finie ou infinie de fonctions linéairement indépen­
dantes {i|)n (x)} (n = 0, 1, . . .) peut être orthogonalisée en substi­
tuant à chacune des fonctions if* (x) la combinaison linéaire corres­
pondante
n
«P» (*) = 2 Clnÿl (*) (Cnn gfc 0) (2)
i—0
et en choisissant les coefficients Cin de telle façon que les fonctions
<pn (x) forment un système orthogonal. Montrons que les conditions
d ’orthogonalité définissent univoquement les fonctions <pn (x), qui
peuvent être mises sous la forme (2) à un facteur de normalisation
près.
Puisque Cnn =?*= 0, on peut exprimer successivement les fonctions
(x) à l’aide de cpn (x) :
n

'fn (*) = 2 6in<Pi (Z) ( 6nn = ^ 0) ' (3)


<*=o nn
Il découle de (3) que toute combinaison linéaire de fonctions ypn (x)
peut être représentée sous la forme d’une combinaison linéaire des
fonctions <p„ (x). A l’aide des développements (2) et (3), on montre
facilement que les conditions d’orthogonalité (1) sont équivalentes
aux conditions
farn, <Pn) = 0, m C n. (4)
Substituant dans ces conditions le développement (2), nous obtien­
drons un système d’équations définissant les coefficients Cin :

S CinOU. $i) = 0 (m = 0, 1, . . n — 1). (5)


1=0
Si l’on considère le coefficient Cnn comme étant donné, les égalités
(5) représentent un système d’équations linéaires par rapport aux
coefficients Cin pour i <Z n. Le déterminant de ce système
(» o . «b) (to, * l) • •• («o. » n - l )

( « i. to) ( « 1 . Ÿ») ••• ( * l , ’f n - l )


A„ =

O t n - l . ^o) ( » n - l . *») • •• Ÿ »-l)

est non nul, car il représente le déterminant de Gram pour les fonc­
tions linéairement indépendantes *) ip0 (x), % (x), . . ., (x).
*) On trouve la démonstration de ce fait, par exemple, dans le livre de
I. G u e l f a n d «Conférences sur l'algèbre linéaire», « Naouka », 1971.
DÉFINITION DES POLYNOMES ORTHOGONAUX 33

Aussi le système d’équations (5) n’admet-il qu’une seule solution,


tous les coefficients Cin étant proportionnels à Cnn.
Ainsi, nous venons de montrer que, pour un système donné
de fonctions linéairement indépendantes {tp* (x)}, le poids p (x)
définit de façon univoque, à un facteur constant près, les fonctions
<p„ (x) qui peuvent être mises sous la forme (2) et vérifient les con­
ditions d’orthogonalité (1).
Pour obtenir les fonctions (pn (x) sous forme explicite, examinons
les égalités (2) et (5) comme un système d’équations linéaires par
rapport aux coefficients Cin pour i ^ n, les fonctions tp* (x) et
cpn (x) étant considérées comme données. Tirons de ce système le
coefficient Cnn :
Wo. ’fo) • • • Mo» H>n-l) 0

OPn-l. to) • • • ('Pn-l» ^Pn-t) 0


Ÿn (*)
Wo. Ÿo) Mo, ifi) ... Mo. Ÿn)

Mn-1, ÿo) Mn-1, Ÿl) . . . Mn-1. Ÿn)


^0 (*) Ÿl (*) ... ^n (*)
Développant le déterminant au numérateur suivant les éléments de
la dernière colonne, on trouve qu’il est égal à <pn (x) An. Il en découle
&

(^ 0 , * t ) ••• 0l>0. * n )
O

«Pn ( * ) = A n
O P n -i. $ 0) ( Ÿ n -l, t l ) • • • (♦ * -!, tn )
'M * ) ... tp„ ( x )

ou A n = Cnn/An est une constante de normalisation.


2. Polynômes orthogonaux. Considérons le cas où ypn (x) = xn.
Ces fonctions, on le sait, sont linéairement indépendantes. Aux
fonctions (p* (x) correspondront alors les polynômes pn (x) orthogo­
naux par rapport au poids p (x). Pour ces polynômes, les conditions
d’orthogonalité (1) et (4) prennent la forme
b
j Pn(*)Pm(*)p(*M:r = 0, m ^ n ; (7)
a
b
j pn (x) xmp (x) dx = 0, m<n. (8)
a

Enumérons des propriétés essentielles des polynômes orthogonaux


pn (x) découlant des résultats obtenus auparavant.
3-01174
34 POLYNOM ES ORTHOGONAUX CLASSIQUES (CH. II

1) Tout polynôme de degré n peut être représenté sous la forme cf une


combinaison linéaire des polynômes orthogonaux p m (x) (m = 0 , 1 , . . .
. . ., n). C’est pour cette raison, en particulier, que le polynôme
p n (x) est, en vertu de (8 ), orthogonal à tout polynôme de degré infé­
rieur à n.
2) On peut définir les polynômes orthogonaux p n (x) de façon uni­
voque, à un facteur constant près, par leur poids p (x).
On met les polynômes pn (x) sans difficulté sous forme explicite
au moyen de (6 ). Dans le cas considéré le produit scalaire (tfm, ifn)
s’exprime facilement par les moments de la fonction de poids
b
C„ = j x"p(x) dx,
a
dont l’existence pour n quelconque sera supposée par la suite. En
effet,
b
?n) = ^ X * P (^ ) ^ = ^m +n-

Aussi la formule (6 ) donne-t-elle


C0 Cl . . . Cn
Ci C2 • • • ^n +1
P» (x) = A n (9)
Cn • • • C^n-l
Cn-\
1 X . . . xn
(An est une constante de normalisation).

§ 5. Quelques propriétés générales


des polynômes orthogonaux
1.Relation de récurrence. Pour tout système de polynômes ortho­
gonaux, on peut établir une formule de récurrence entre trois poly­
nômes consécutifs pn_j (x), pn (x), p n+1 (x).
T h é o r è m e 1. Trois polynômes consécutifs arbitraires d'un
système orthogonal {pn (x)} sont liés entre eux par la relation linéaire

<*> - ü r < * > + ( £ - ■ & ) ' • w + T r # * - <*>•


Ici
b
dn = j Pn (X) p (X) dx
a
est le carré de la norme, tandis que an et bn sont les coefficients des plus
hauts degrés du polynôme pn (x) :
Pn (x) = a„x” + bnxn~l + . . . [an =£ 0).
PROPRIÉTÉS DBS POLYNOMES ORTHOGONAUX 35

Pour la démonstration, développons le polynôme xpn (x) de


degré (n -f 1 ) suivant les polynômes p m (x) :
XPn {x) = '9l Cmnpm (x). (2)
m
Les coefficients Cmn s’obtiennent par le procédé habituel:
b
Cmn = — j Pm (x) xpn (x) p (x) dx. (3)
O
Il résulte de (3) que
dmCmn = ^ n m * (4)
Comme dans (2) Cmn = 0 quand m > n -f- 1 , on a en vertu de (4)
Cmn = 0 pour m < n — 1. Par conséquent,
XPn (X) = Cn+i, npn+i (X)+Cnnpn (X ) + C n. u np„_, (x). (5)
En comparant les coefficients de a?*1 et xn dans le premier et le
second membre de cette identité, on trouve
&n = ^n+1, n^n+lt ^n+1, n^n+1 “P Cnnüny
d’où
V>n 7n+l
Cn+1, n *an+l an+l
Pour trouver le coefficient Cn_ltn, utilisons la relation (4):
_n « gn-l
Cn-i, n —'■'n. n-1 j*
Substituant dans (5) les valeurs trouvées de Cm„, on revient à (1).
Ainsi, connaissant les coefficients anj bn et le carré de la norme
de polynômes orthogonaux quelconques pn (x), on peut déterminer
successivement ces polynômes.
Pour un x fixe, la relation de récurrence (1) est une équation aux
différences linéaire du second ordre par rapport à la variable dis­
crète n. Elle a donc deux solutions linéairement indépendantes. On
vérifie sans peine que l’équation (1 ) pour x $ [a, ft) a pour seconde
solution une jonction dite de seconde espèce

a
dont l’importance est capitale en théorie générale des polynômes
orthogonaux. Pour la démonstration, il suffit de multiplier l’équation
(1 ) pour pn (s) par de l’intégrer sur s dans les limites entre
3*
36 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

s = a et s — b et d’appliquer l'identité

2. Formule de Darboux-Christoffel. De la relation de récurrence


(1 ) il découle immédiatement une formule importante de la théorie
des polynômes orthogonaux, dite formule de Darboux-Christoffel :
n
Ph (*) Ph (g) _ _1_ gn Pn+l (*) Pn (ÿ) — Pn (*) Pn+1 (V) /gv
2
ft
=0
«n+l X— y ' ''

Pour l’obtenir on fait usage des relations de récurrence

* * <*>- ï S r <*>■
+ £ r ) * (I>+ t t - Pi- (I)'

m <">- S r , p" * <») ■+ ( £ - f e ) < * > + < » > ■


Multiplions la première relation par pk (y), la seconde par pk (x),
divisons chaque relation par d\ et faisons la soustraction terme à
terme. Il vient
(X — y )Ph {x)J h (ÿ) = 1pfc+t (x) pk (y) —pk (x) pk+l (y) \ —
ah ah “fc+l
—TF- iPk (*) Ph- 1 (y)— Pk-1 (j:) Pk (y)) •
k—l **
Sommant suivant A: entre k = 1 et Ar=w, on obtient

(* —ÿ) 2 ^ (X^ ft (ÿ) = — [pA+1 (X ) p„ (y) — Pn (X) P„ +1 (ÿ)l —


“ fe “ a “ n+i
A=1

— “ 1 -j“ or [Pi (*) Po (y)—Po (x) p, (y) 1.


Puisque
Po (x) = Po (y) = flo. Pi (x) — Pi (y) = Û! (X — y),
la formule obtenue est, de toute évidence, équivalente à (6 ).
3. Propriétés des zéros.
1) Tous les zéros du polynôme pn (x) appartiennent au segment
[a, 61 .
Soit x $ [u, 61. On a

J -g — P (s ) d s = \ p n (s) P» (f p (S) ds + p n ( x ) j ^ S ± 9 ( s ) d s .
§ 5) PROPRIÉTÉS DES POLYNOMES ORTHOGONAUX 37

Conformément au théorème de Bézout, l ’expression Pn^$ - Pn^ est


un polynôme en s de degré (n — 1). Alors, en vertu de l’égalité (8 )
du § 4, la première intégrale du second membre est égale à zéro, d’où
b
j T “ T P W ds = Pn (*)• (7)
a

Si x est un nombre réel, l’expression sous le signe d’intégration


dans le premier membre de (7) garde le signe quelle que soit la
valeur de s 6 [a, 6 ]. Donc, dans ce cas le polynôme pn (x) 0.
Si x = a -f- tx et t 0, le premier membre de (7) peut d’écrire
sous la forme

a a a

La partie imaginaire de cette expression est évidemment non nulle.


Il s’ensuit que pn (x) 0 aussi quand x est un nombre complexe.
Ainsi nous venons de montrer que le polynôme pn (x) n’admet
pas de zéros en dehors du segment [a, 61. Tous les n zéros du poly­
nôme pn (x) appartiennent donc au segment [a, 61.
Il découle de la démonstration que la fonction de seconde espèce
qn (a;) n’a pas non plus de zéros pour x $ [a, 61.
2) Tous les zéros du polynôme pn (x) sont simples.
Pour le démontrer, passons, dans la formule de Darboux-Christof-
fel, à la limite y —*x pour x fixe. D’après la règle de l’Hospital

2 ”“J2 = "jT " lPn+i (x) Pn (x ) Pn (x ) Pn+i 1•(8)


k= 0 h nn+

Il est évident que les polynômes p n (x) et pn (x) ne peuvent s’annuler


simultanément, vu que l’expression du premier membre est essen­
tiellement positive en vertu de p0 (x) = a0 ^ 0 .
3) Les zéros des polynômes pn (x) et pn+l (x) alternent.
Soient x,- (/ = 1, 2, . . ., n + 1) les zéros du polynôme p n+i (*)•
En vertu de (8 ), le signe du produit p„+i (*) Pn (x) aux zéros du
polynôme pn+i (x) ne dépend pas de i. Or, quand on passe de x t à
x/+1, le premier facteur p * +1 (*) du second membre de (8 ) change
de signe; cela veut dire que le deuxième facteur pn (x) doit aussi
changer de signe. Par conséquent, pn (x) s’annule au moins une fois
dans un certain point de l’intervalle (x*, xi+1). Comme il y a n in­
tervalles (x/, xt+1) et chacun d’eux contient au moins un des n zéros
du polynôme pn (x), il est évident qu’entre deux zéros successifs
quelconques du polynôme pn+\ (x) il y a exactement un zéro du poly­
nôme pn (x).
38 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Il en découle, en particulier, que les polynômes orthogonaux ne


peuvent s'annuler aux extrémités du segment (a, b].
4. Propriétés des polynômes résultant de la parité de la fonction
de poids. Soient {pn (x)} des polynômes orthogonaux sur T intervalle
(—a, a) par rapport au poids p (x) qui est une fonction paire. Alors,
en remplaçant x par —x dans l’égalité (7) du § 4, on a
a
] Pn( — x ) P m ( — x )p (x )d x = 0 , m ^ n .

Puisque le poids définit de manière unique, à un facteur constant


près, le système de polynômes orthogonaux, on a p n (—x) = Cnpn (x).
Comparant les coefficients des plus hauts degrés, on trouve Cn =
= (—l)n. Cela signifie que pour n impair les polynômes p n (x) ne
contiennent que les puissances impaires de x, et pour n pair, ils ne
contiennent que les puissances paires, de sorte que
P i n (X ) = S n (X2) , p in + 1 (x) = X t n (X2) .

Ici sn (x) et tn (x) sont des polynômes en x de degré n . Faisant inter­


venir les conditions d'orthogonalité pour les polynômes des degrés
pairs, on a pour m ^ n

j Pin ( * ) Pzm ( X ) p (X ) d.X = j S n (X 2) S m (x2) p (x ) d x =


-a -a
a o-
= 2 j sn (x2) sm (x2) P (x) dx = j sn (x) sm (x) R ÿ j l d x = 0.
0 o V*

Ainsi, les polynômes sn (x) = p in (l^x) sont orthogonaux sur Vinter­


valle (0 , ar) par rapport au poids (x) = ^==p ( V x)-
De façon parfaitement analogue
o a
j Pin+i (*) Pzm+l ( X) P (X ) d l = j X2^ (x2) tm(x2) p (x) dx =
-a -a

= j t„ (x) tm (x) \T x p ( V x ) dx = Q ( m ^ n ) .
0

Par conséquent, les polynômes tn (x) = p»n+i (K x) sont ortho­

gonaux par rapport au poids p. (x) = V x p x) sur l'intervalle


(0 , a2).
§ 6) DÉFINITION DES POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES 39

§ 6 . Définition des polynômes orthogonaux classiques


1. Equation différentielle pour le poids. Ce sont les polynômes
orthogonaux classiques qui constituent la classe la plus importante
des polynômes orthogonaux. On les rencontre en résolvant certains
problèmes aux limites de physique mathématique, ainsi que dans
nombre de problèmes fondamentaux de la mécanique quantique
(théorie du moment de quantité de mouvement, problème de l'os­
cillateur, problème de l'atome hydrogénoïde). Ils sont fréquemment
utilisés dans les calculs approchés, par exemple pour l'établissement
des formules de quadrature du type de Gauss et dans l’approxi­
mation des fonctions.
D é f i n i t i o n . V appellation de polynôme orthogonal classique
s'applique aux polynômes pn (x) orthogonaux sur l'intervalle (a, b)
par rapport au poids p (x) vérifiant l'équation différentielle
-^■[c(ar)p(x)] = T(z)p(x). (1 )
Ici t (x) est un polynôme de premier degré, et la fonction a (x), suivant
le type de l'intervalle (a, 6 ), a la forme
(x—a) (b—x) si a et b admettent desvaleurs finies;
(x —a) si a est fini et b = oo;
a(x) = < (b — x) sia = — oo et b est fini ;
1 si a = — oo et b = oo.
Comme l’équation différentielle (1) ne présente aucune singularité
pour a < x < b, le poids p (x) sera une fonction continûment déri­
vable dans cet intervalle, qui ne pourra admettre de singularités
qu’aux extrémités de l ’intervalle (a, b). Montrons que le poids p (x)
pour les polynômes orthogonaux classiques doit vérifier les condi­
tions suivantes aux extrémités de l’intervalle (a, b): pour m =
= 0 , 1, 2 , . . .
lim xmG (x) p (x) = 0 ,
x —a
lim xma (x) p (x) = 0 .
x -* b

Ecrivons ces conditions sous une forme plus serrée:


xTa (x) p (x) |*=a, 6 = 0 (m = 0 , l , . . . ) . ( 2)
Pour commencer, assurons-nous qu’il y a les limites finies
lim xma (x) p (x) = Am, (3)
x —a
lim x ma (t) p (x ) = Bm. (4)
x -6
40 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES («CH. II

La démonstration sera basée sur une égalité évidente découlant


de l’équation différentielle (1 ) :
Xj

xma ( x ) p ( x ) |x 7 = j t xma ( x ) p ( x ) ] dx =
Xi
x*
= j [ m x m~ ia (x ) + x m T (x )J p ( x ) d x , a < x t < x2< 6.

Passons à la limite dans cette expression pour xx -v a et pour une


valeur fixe de x 2 . Puisque l’expression mxm~1o ( x ) + x m T ( x ) est
un polynôme, l’intégrale

j [m x ^ a (x) -f xwx (x)] p (x) dx
a
est finie en vertu de l ’existence des moments de la fonction de poids
p (x) (cf. § 4, 2), ce qui entraîne l’égalité (3). L’égalité (4) se démontre
de façon analogue.
Montrons maintenant que les constantes A m et B m sont milles,
quel que soit m. Raisonnons par l'absurde : soit par exemple A m ^ 0
pour une certaine valeur de m. Si a est fini, on a A 0 ^ 0, car A m —
= amA 0. Dans ce cas, pour x -v a , on a

Utilisant la forme explicite de a (x) on s’assure sans peine qu’un


poids p (x) se comportant ainsi pour x -v a n ’a pas de moments.
Aussi A 0 = 0, et par conséquent, quel que soit m, on a toujours
A m = 0.
Si a = —oo, pour A m ^ 0 la quantité A mjrl ne peut prendre de
valeur finie, car
A m+i= l i m x [ x m a ( x ) p ( x ) l
x - * - oo
et
A m = lim xma (x)p(x).
X -» -o o

Nous venons de montrer que A m = 0 pour tout m. On montre


de meme que B m = 0. L’égalité (2) se trouve ainsi vérifiée.
Pour trouver la forme possible des fonctions p (x), cherchons les
solutions de l’équation (1) avec les conditions (2). On a
[g(x)p (*)r = t (x)
a (x )p (x ) a (x) 7
d ’où
§ 6) DÉFINITION DES POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES 41

Suivant les valeurs prises par a et b, on aboutit aux expressions sui­


vantes de p (x), à un facteur constant non essentiel près:
T (a )
(b— x)Œ(x —a)p, a= — —1 , P 6—a
1

(a et 6 fin is);
pW = (x—a)a a = x (a) — 1 (a fini, b = oo) ; (5)
(b—x)a «-«'<*>, a = —x (6 ) — 1 (a = —oo, 6 fin i);

.e $ t<30<1* ( a = —oo, 6 = oo).

Les conditions aux limites (2) pour p (x) imposent à la fonction


t (x) les contraintes suivantes :
1 ) si a est fini, x (a) > 0 ;
2) si b est fin i, x (b) < 0 ;
3) x' (x) < 0 .
Remarquons que pour a et b finis, la dernière contrainte découle
des deux premières.
2. Réduction à la forme canonique. Les formules (5) permettent
de trouver le poids p (x) pour un polynôme x (x) donné pour tout
intervalle (a, b). Il est évident qu’il est possible de ramener tout
intervalle (a, b) à n’importe quel autre intervalle donné de même
type par changement linéaire de la variable indépendante.
Dans le cas où a et b sont finis, il y a intérêt à choisir en qualité
d’intervalle standard (a, b) l’intervalle (—1 , 1 ) en supposant que .
x = ± ^ -t+ ^ - ( - 1 < * < 1 ).

Les polynômes p„ (x) orthogonaux par rapport au poids (b — x)“ X


X (x — a)P sur l’intervalle (a, b) seront transformés alors en poly­
nômes (t) orthogonaux par rapport au poids p (t) — (1 — t)a x
X (1 + t)b sur l’intervalle (—1, 1). Portant dans (1)

p(*) = (l —*)a (l-M )p, o (<) = !-< * .


on obtient x (/) = —(a + P + 2) t + P — a. Les conditions (2)
seront remplies lorsque a > —1, P > —1. Les polynômes Plf-M (t)
normés d’une manière déterminée sont dits polynômes de Jacobi.
Les questions liées à la normalisation feront l’objet du § 7.
Lorsque les intervalles sont semi-infinis, le changement linéaire
de variable de la forme x = yt + ô permet de choisir pour un inter­
valle standard l’intervalle (0 , oo) et, en plus, de faire en sorte que
le coefficient de t à la puissance 1 dans x (/) soit égal à —1. Le poids
42 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

p (/) devient alors


p (/) = t*e~l (0 ^ t < oo).
Pour t (/) de (1), en posant a (t) = /, on a
t {t) = —t -r a + 1 .

Les conditions (2) sont remplies quand a > —1. Les polynômes
orthogonaux correspondants s'appellent polynômes de Laguerre LJ (/).
Dans le cas où a = — o o , b = o o , il est commode de faire le
changement linéaire de variable x = yt + ô de telle façon que le
poids p (x) = eST(x)dx passe, à un facteur près, à p (/) = e”*2. Pour
t (t) de .(1) on a x (/) = —21. Les polynômes correspondants sont
les polynômes d'H ermite H n (0-
3. Polynômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite. On donne, à
titre de référence, le tableau réunissant les principales caracté­
ristiques de polynômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite (ta­
bleau 1 ).
T a b le a u 1

(a , b) P (X ) a (x) T (.T) p „(*>

( - i , i) ( l - i ) a (l+ x )P 1 — *2 — ( a + P + 2) x + P — ce

(0 , oo) e~x x a x —x + a + 1 * ;< * >


_t2
( — oo, oo) e x 1 — 2x # n (* )

De la parité du poids p (x) = e ”*2 il découle qu’on peut exprimer


les polynômes d’Hermite en fonction des polynômes de Laguerre
(cf. § 5, 4):
# 2 n (*) ~ (X2), HZn+1 (x ) ~ xlX" (x2)
(le symbole ~ désigne la proportionnalité).
Les polynômes de Jacobi ont des cas particuliers importants:
1) polynômes de Legendre P n (x) (a = P = 0) ;
2) polynômes de Tchébychev de première et de seconde espèce
Tn (x) ( a = p = - i ) e t U n (x) ( a = ( S = i- ) ;
3) polynômes de Gegenbauer CJ; (x) (a = P = k — -i-) , appelés
quelquefois polynômes ultrasphériques.
Il est évident que les polynômes de Legendre et de Tchébychev
sont des cas particuliers des polynômes de Gegenbauer. Les polynô­
mes de Tchébychev admettent une expression sous forme explicite
au moyen de formules trigonométriques.
§ 6] DÉFINITION DES POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES 43

4. Polynômes de Tchébychev de première espèce. Parmi les


polynôme* de Tchébychev, les plus connus sont les polynômes
Tn (jt) orthogonaux par rapport au poids sur l’intervalle
(—1 , 1 ). Ils vérifient évidemment la relation
î
\ Tn (x) Tm (x) (1 —x2)-,/îdx = 0, n =#=ro.
J
-1
En posant x = cos<p, on a
n
^ Tn (cos (p) Tm (cos (p) dcp = 0, n^m .
o
D’autre part, on sait que
TC

j cos mp cos mq) dcp = 0 . n ^ m .


o
Puisque cos wp est un polynôme de degré n par rapport à cos q , il
en vient que les polynômes cos rup = cos (n arccos x) et Tn (x)
sont proportionnels l’un à l’autre. Par définition, on suppose que
Tn (x) = cos (n arccos x).
Les polynômes Tn (x) s’obtiennent sans difficulté sous forme expli­
cite par application de la formule d’Euler:
Tn (x) = cos rc<p= -i- (ein* + e“ in<ï>) =
= 4 -[(x -M V r l —x2)” -f(x —i V 1—x2)nl.
Du comportement asymptotique des polynômes Tn (x) pour
x -*>oo il découle que le coefficient du degré le plus élevé des polyr
nomes Tn (x) est égal à 271”1.
_ I
Les polynômes Tn (x) = Tn (x) ont un emploi très large
dans des problèmes variés exigeant l’approximation des fonctions.
Ceci tient à ce que, comme l’a montré P. Tchébychev, ce sont là les
polynômes s’écartant le moins de zéro sur le segment [—1 , 1 ];
autrement dit, ils minimisent l’expression
max |n n (x)|.
- 1 < X< 1
Ici (x) est un polynôme arbitraire de degré n dans lequel le coef­
ficient de la puissance la plus élevée est égal à l’unité *).
*) Pour la démonstration de cette propriété, consulter le livre de V. G o n -
t c h a r o v« Théorie d’interpolation et d’approximation des fonctions », Gostekh-
izdat, 1954.
POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

§ 7. Propriétés fondamentales des polynômes


orthogonaux classiques
En plus des propriétés générales inhérentes a tout polynôme
orthogonal, les polynômes orthogonaux classiques possèdent une
série de qualités spéciales, dues aux propriétés concrètes de leur poids.
Ces propriétés spéciales découlent de l’équation différentielle (1)
et des conditions (2 ) du § 6 .
1. Orthogonalité des dérivées. Montrons que les dérivées des poly­
nômes orthogonaux classiques sont elles-mêmes, à leur tour, des poly­
nômes orthogonaux classiques.
Pour la démonstration, considérons l’intégrale
b

j p n (x) x ^ t (X) P (x) dx. (1)


a
Pour m < n cette intégrale s’annule, car l’expression xm-1T (x)
est un polynôme de degré m. D’autre part, en utilisant l’équation
différentielle pour le poids et en intégrant par parties, on arrive à
mettre l’intégrale (1 ) sous la forme
b b
j Pn (x) Xm-H (x) p (X) dx = j p n (x) Xm- ‘ [<T (x) p (x)J d l =
a a
b b
= — j a (x) p (x) (xm- ' p n (x )l' dx = — j a (x) p (x) a^~lp ’n (x) dx —
a a
b
—(m— 1) j p„ (x) a (x) x"-*p (x) dx.
a
Comme le degré du polynôme a (x) n’est pas supérieur à deux, la
dernière intégrale s’annule quand m < n . Donc,
b
j p ' (x)x 7n“!cr(a)p(x)dx = 0 , m < n.
a
Nous voyons donc que le polynôme p ’n (x) de degré (n — 1) est pour
tout n orthogonal par rapport au poids a (x) p (x) à tous les degrés
inférieurs a n — 1 , c.-à-d. que les polynômes {p^ (*)} forment sur
l ’intervalle (n, b) un système de polynômes orthogonal par rapport
au poids pj (x) = a (x) p (x).
Il reste à démontrer que le poids p! (x) satisfait à l’équation diffé­
rentielle de la forme (1) et aux conditions (2) du § G. On a
— [a (x) pj(x)] = & (x) p! (x) + <T(x) T (x) P (x) =
= (Cf' (x) + x (x)l p, (x) = T, (x) Pj (x),
où (x) est un polynôme du premier degré.
§ 7] P R O P R IÉ T É S FONDAM ENTALES DES POLYNOMES ORTHOGONAUX 45

L’existence des moments de la fonction de poids px (x) = a (x) p (x)


découle immédiatement de l’existence de ceux de la fonction de
poids p (x).
Appliquant le principe de récurrence et procédant par des trans­
formations analogues aux précédentes, nous obtenons un théorème
plus général:
T h é o r è m e 1. Les dérivées des polynômes orthogonaux classiques
(x) soni des polynômes classiques orthogonaux par rapport
au poids
Pm (*) = orm (x) P (x) (2)
satisfaisant à l'équation différentielle de la forme (1 ) du § 6
- 3 7 l<* (*) Pm (*)1 = T m (X ) pm(X ) (3)
avec les conditions aux limites
xha (x) pm(x) |*=a, 6 = 0 (k = 0 , 1 , .. .)• (4)
Ici
Tm (x) = ma' (x) + x (x). (5)
N. Sonine a montré que, de tous les polynômes orthogonaux, les
polynômes classiques sont les seuls à avoir leurs dérivées orthogonales.
2. Equation différentielle. Cherchons l’équation différentielle
dont les solutions sont des polynômes orthogonaux classiques. Les
dérivées des polynômes orthogonaux classiques étant les polynômes
orthogonaux par rapport au poids a (x) p (x), on a
b
J Pn (*) (*m)' O(x) P (x) dx = 0

pour toute valeur de m < n. Intégrant par parties, on trouve


b
j a (x) p (x) pn (x) (xm)' dx = a (x) p (x) pn (x) xm *—
O
b
— j I®(•*•) Pn (x) + T (*) Pn (X) 1 (X) dx =
c.-à-d. que
j Pn(x)xrap(x)dx = 0 , m < n ,
a
ou
Pn (x) = cr (X ) p~n (x) + T (x ) pn ( x ) .
Etant donné que le polynôme pn (x) de degré n est orthogonal par
rapport au poids p (x) à tout degré inférieur à n7 il se peut qu’il ne
46 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. Il

diffère du polynôme pn (x), en vertu de l’unicité du système de poly­


nômes orthogonaux par rapport au poids p (x) donné, que par un
facteur constant, d’où
O (x) Pn (x) + T (x) Pn (x) + KPn (x) = 0. (fi)
Nous venons donc d’obtenir, pour les polynômes pn (x), l’équation
différentielle du second ordre.
Pour définir la constante il suffit d’égaler dans (6 ) les coeffi­
cients de x71:
K = — n [x '(x ) + - l ( n — l ) a '( x ) ] . (7)
En comparant les coefficients de x71" 1 on obtient la liaison entre les
coefficients an et bn des puissances x71 et x71” 1 du polynôme pn (x):
__ n T n - l (0 ) /Q\
ûn ^ ( 0 ) * W

A l’aide de l’équation différentielle pour p (x), mettons l’équation


(6 ) sous forme autoconjuguée :
la (x) p (x) pn (x)l' + K p (x) Pn (x) = 0. (9)
Comme les dérivées (x) sont des polynômes classiques orthogo­
naux par rapport au poids pm (x), elles vérifient évidemment l’équa­
tion différentielle qu’on tire de l’équation pour p n (x) en remplaçant
n par n — m, p (x) par pm (x), x (x) par xm (x) :

[Pm+t (*) PS*+1) ( * ) ) = — KmPm (x) p}?> (x), (10)

K r n = — (n — m)[T^(x) + -L(n — m — 1)<t'(x)J =

= — (n— m) [(K + m — 1 ) —- + x '] (Xn0 = *»). (1 1 )


A l ’aide de l’équation (10), on arrive à établir pour les polynômes
pn (x) une équation différentielle plus générale que (9). Comme
Pm (X) J#* (X ) = (pm+, (x) /><“ +>) (x)),
on en tire successivement
P (X ) P n (X ) = Po (x) p g » (X ) = - _ [ n0) — - [Pl {X) Pn (x)J =

=râé(T=br^i<>=w^Wi}= •••
_ ( — l)m dm
*’ * m -1 dxm IPm (*) PÎ,m>(*)]•
II K h
k= 0
§ 7] P R O P R IÉ T É S FONDAM ENTALES DES POLYNOMES ORTHOGONAUX 47

On se trouve donc en présence de l’équation différentielle d’ordre 2m


pour les polynômes pn (x) :

-5J5T IPm(*) P{,m) (*)] = *4nmP (*) Pn (*), (12)


dans laquelle
^ “ ( - î rfc=ï0 w (13)

3. Formule généralisée de Rodrigues. Il est possible d ’exprimer


les polynômes orthogonaux classiques directement en fonction du
poids. Une formule de ce genre a été déduite pour les polynômes de
Legendre en 1814 par Rodrigues. Si l’on veut obtenir des formules
analogues pour des polynômes orthogonaux classiques quelconques,
il suffit de poser dans (12) m = n. Puisque (x) = nlan9 on a

A» <*> = A » ISF l®* <*> P <*)!• (14)


Ici
(15)
est une constante dépendant de la normalisation. La formule (14)
porte le nom de formule généralisée de Rodrigues. Il en découle, en
particulier, que le polynôme x (x) figurant dans l’équation diffé­
rentielle pour p (x) est proportionnel à px (x). Pour le montrer, il
suffit de poser dans (14) n = 1.
Citons aussi la formule de Rodrigues pour pg") (x) qu’on déduit
de (14) en remplaçant n par n — m, p (x) par pm (x) :
P n ^ (*r ) — ^ n m pm (x) (X ) Pm (x )\ —

<jm(x) pjïj dx71"171 WP (16)


Pour trouver la constante B nm9 il suffit de porter l’expression de
pM (x) dans (1 2 ) :
Rnm = «4nm-4n- (1 0

La formule de Rodrigues (14) peut être mise sous forme intégrale ;


à cet effet, on emploie l’intégrale de Cauchy pour la dérivée d’or­
dre n :
An n ! f on (s) P (s) (18)
Pn (x) p(x) 2ni J (s—x)n+i ’
C
où C est un contour fermé entourant le point z — x. Plus loin on
verra une généralisation de la représentation intégrale (18) grâce à
laquelle on pourra développer la théorie générale des fonctions spé­
ciales du type hypergéométrique.
48 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES (CH. H

4. Equations différentielles et formules de Rodrigues pour les


polynômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite. Pour les polynômes
de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite, l’équation différentielle (6 )
prend la forme
(1 —x2) ^ + l P - a - ( a + P + 2 )x]y' +

+ »(n + aH -P-f l)y = 0, ÿ = / >?t,w(x); (19)


xy’ + ( i- \- a — x )y ’ + n y = 0, y= L% (x)\ (20)
y”-2 x y '-{-2 n y = 0, y = H n (x). (21)
Pour les polynômes de Legendre, l’équation est tirée de (19) avec
la condition a = P = 0 :
(1 - x2) y" - 2 x y > n (n + 1) y = 0, y = Pn (x). (22)
Citons maintenant la formule de Rodrigues pour les polynômes
considérés. Par définition, la constante A n dans la formule (14)
est supposée égale aux valeurs suivantes *) :
( ( - 1)" pour w (x),
2 "n!
An—< 1 pour Ln (x), (23)
n!
(-ir pour H n (x).
On a donc
P n ’w ( * ) = ~ è ~ 1(1 ~ x)”+a ( 1 + ; (24>
L l (x) = -±- (*-**■+«) ; (25)

H n (x) = ( - l ) ne*>-£r (e-**). (26)


Posant dans (24) a = P = 0, on aboutit à la formule de Rodrigues
pour les polynômes de Legendre:

p " W = - W - S r ( 1- 1’)” <27>


Des égalités (27) et (26) on tire, conformément à la parité du poids,
les propriétés de parité des polynômes de Legendre et d’Hermite:
P n ( - X ) = H )n Pn ( x ) ; (28)
Hn ( - x ) = ( - l ) n H n (x). (29)
*) Un tel choix des constantes An est traditionnel et, dans un certain
sens, arbitraire. Il correspond à la normalisation adoptée dans les livres [1, 8,
11]. Dans d'autres livres, par exemple dans [6, 7, 13], on emploie a autres
méthodes de normalisation.
§ 7] P R O P R IÉ T É S FONDAM ENTALES DES POLYNOMES ORTHOGONAUX 49

La propriété (28) est un cas particulier de la propriété


a) (*)
résultant de (24).
Pour les cas particuliers des polynômes de Jacobi — les poly­
nômes de Gegenbauer (x) et de Tchébychev de première et de
seconde espèce Tn (x) et Un (x) — on emploie une normalisation qui
diffère de celle pour les polynômes de Jacobi correspondants:
(2X)„
<$(*)==- (x) ;

T ni?)

U„ (x) =

On a utilisé la notalion
(a)„ = a (a |- 1 ) . . . (a + n — 1 ) = r ( " + n)
La forme intégrale (18) de la formule de Rodrigues ainsi que le
changement de la variable d’intégration z et le choix approprié du
contour C permettent d’obtenir les différentes représentations pour
les polynômes orthogonaux classiques sous la forme d’intégrales
définies dans lesquelles la variable x figure en tant que paramètre.
Par exemple, si l’on veut avoir la représentation intégrale des poly­
nômes de Legendre, il y a intérêt à choisir en qualité de contour C
une circonférence de centre au point z = x et de rayon
Alors, en posant z = x + V 1 eiipt on obtient
(-D n ü -2 )n d z __
Pn(*) = 2n (J *)n+l —
2jl
= -ï£- j (x + i V i — x3sin (p)"d<p. (30)
0
De la représentation (30) découle une estimation fréquemment
employée dans les applications, à savoir:
| P n ( x ) | < l pour — 1 < x < 1 ,
car ____
| x + i Y 1 —^ s i n <p| = [:r2-}-(l —2?) sin2 <p]1/2< 1 .
Citons quelques exemples élémentaires d’utilisation de la formule
de Rodrigues.
4 -0 1 1 7 4
50 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. n

Les dérivées des polynômes orthogonaux classiques p 'n (x) étant


des polynômes orthogonaux par rapport au poids o (x) p (x), on peut
écrire les f o r m u l e s d e d é r i v a t i o n :
dP*?' p> ^a.P)jp(«+i1 . e+l, (x) ;
dx

4 gL—C£®xg±î(*>;

= CnHn-j (x).
Ici C<®>, Cn sont des constantes que l’on trouve sans peine par
application des formules de Rodrigues pour les polynômes et leurs
dérivées. Il vient alors

dx
1 (n + a + p + 1 ) Æ 1, e+1) (x) ;
dLl
dx
= - L “î} (x) ;
dHn
dx
: (x).
Appliquant les formules de dérivation obtenues pour le calcul de
PÎt* (x), on trouve sans difficulté l’expression pour le c o e f f i c i e n t
On d e l a p u i s s a n c e l a p l u s é l e v é e . C’est ainsi
qu’on a pour les polynômes d’Hermite
nia,, = 2n2 (n — 1) . . . 2H0 (x),
d’où an = 2n. De même,' pour les polynômes de Jacobi an =
= » et pour les P01^ 011168 de Laguerre =
= (—l)n/ral.
La formule de Rodrigues permet d'obtenir une expression commo­
de pour les c a r r é s d e s n o r m e s des polynômes ortho­
gonaux classiques. On a
b b
< £= \ Pn(x) p(x) d x = an j x npn (x)p(x)dx =
a a
b
= OnAn j x" — [o" (x) p (x)] dx.
a

Procédant n fois à l'intégration par parties, on obtient en définitive


b

& = anA n ( — l)nre! j cr" (x) p (x) dx. (31)


§ 8] FONCTIONS GÉNÉRATRICES 51

Pour les polynômes de Jacobi, on ramène l’intégrale figurant dans


(31) à la fonction bêta par changement linéaire de variable, et pour
les polynômes de Laguerre et d’Hermite, on la trouve par calcul
direct, ce qui donne
2 a+p+lr (n + a + l) F (n + p + 1)
n ! (2 /i+ a + P + l) r (rc-j-a + P-|- 1)
pour P(n ' w (x) ;
dl = T (n + a + 1)
n\ pour L%(x)
2 ’Vi ! y~n pour H n (x).
Etant donné que (cf. § 6 , 3)
HZn (x) ~ L~lfi (x * ), H 2n+i (x) ~ xLT- ( x 2) ,
on peut, en comparant dans ces relations les coefficients des degrés
les plus élevés, obtenir la relation suivante entre les p o l y n ô m e s
de Laguerre et ceux d’Hermite :
Hzn (x) = ( - l)n 2 2nn !Ln1,s(x2),
H 2 n+i (x) = ( - i ) n 2 2n+1ra! xÛ Jr (x2).
A l’aide des formules de Rodrigues (24) à (2G), on trouve les
valeurs des polynômes pour certaines valeurs de x . Appliquant dans
(24) et (25) la règle de Leibniz au calcul des dérivées, on obtient en
particulier
! > + « + !)
/>£•» ( 1 ) = L$( 0 ) = T ( a + l ) n\ (32)

§ 8 . Fonctions génératrices
1. Etablissement des formules pour les fonctions génératrices.
Montrons qu’il est possible de considérer les polynômes orthogonaux
classiques comme les coefficients du développement taylorien d’une
certaine fonction analytique.
D é f i n i t i o n . Nous appelons fonction génératrice du système
de polynômes {pn (x) } une fonction O (x, t) dont le développement en
série suivant les puissances de t pour des t suffisamment petits a la forme
oo _
o = 3 - t t -*"’ (O
71=0
ou
Pn (x) = -S~Pn (X)-
Conformément à l ’égalité (18) du § 7,
1 ___ L_J*L f on (s)p(»)<fe /2ï
Pn 'x ' ~ p (*) 2nl J (s—x)n+‘ ’ W
c
où C est un contour fermé contenant à son intérieur le point z = x.-
4*
52 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. n

Introduisant dans (1) l’expression (2) de p n (x) et intervertissant


l ’ordre de sommation et d’intégration, on obtient
oo

t) _!__ L_ f _£W.
2Jiip(x) J z—x
C

Il est facile de prouver que le changement d’ordre de la sommation


et de l’intégration, pour des t suffisamment petits et pour x fixe, est
une transformation légitime. En sommant la progression géométri­
que sous le signe d ’intégration, on a
O
^ fa- a—
K*, i) ------
2nip!___
{X) Jf (S_ P(g)
x) _ dz
G(2) t •
c
Le dénominateur de l’expression sous le signe d’intégration admet
deux racines. Si / -* 0 , l’une des racines tend vers z = x, tandis que
l’autre, si elle existe, tend vers l’infini. C’est pourquoi, pour des t
suffisamment petits, on peut considérer que le contour C n’enferme
qu’une seule racine z = £ (x, t) du dénominateur de l’expression
sous le signe d’intégration et que la fonction à intégrer ne possède à
l’intérieur de C qu’un seul pôle du premier ordre z = £ (x, t) de
résidu
n _ P (s)
Ü' 1~ \ —to' (s) o*
Il en résulte que la fonction O (x , /) a pour expression
P to
■ t)-- ' p( x ) 1 —ta' ( s ) | J =£ ( x, , )• (3)
Ici ^ (x, t) désigne la racine de l’équation du second degré
z — x — o (z) t = 0 (4)
qui pour les petits / est voisine de z = x.
2. Fonctions génératrices pour les polynômes de Legendre, de
Laguerre et d ’Hermite. Cherchons les fonctions génératrices pour les
polynômes de Legendre, de Laguerre et d’Hermite.
1) Pour les polynômes de Legendre, l’équation (4) prend la forme
z — x — (1 — z2) t = 0 ,
d ’où
S(X, =

et, par conséquent, d ’après la formule (3)


1 1
<D(x, t) = 1+2zt
t) Y l+ 4 fx + 4 l2*
§ 8] FONCTIONS GÉNÉRATRICES 53

Conformément à (1) et à la formule (23) du § 7, on a


oo

= 2 P n ( x ) ( - 2 t) n. -
Y l+ 4 fx + 4 * z
n=0
Si l’on remplace t par —//2, on aboutit à l’expression usuelle de la
fonction génératrice:
oo

, 1 —= 2 (*)*"- - (5)
1^
¥
1— 2 tx + f i n=0
„ '

Le développement (5) converge quand | t | < 1. En effet, pour


x £ [ —1 , U les racines de l’équation
t* _ 2 x t+ 1 = 0
se situent sur le cercle unité
tU2 = e±iv (cos<p = x). ^
L’expression (5) trouve un large emploi en physique théorique sous
la forme

lrt —rz\ 2 “j+ r P• (cos ®) ’ ( 6)


*=0

où 0 est l ’angle formé par les rayons vecteurs r t et r 2, r< =


= m in(r„ r2), r> = max(r1, r2).
En effet,
| r , —r 2| = V rj + r*— 2 r,r 2 cos 0 —

r« 1 + ( ~ ) 2—2 ^ c o s 0 (r2< r ,) .

I r2] / 1 + ( t7 )2— 2 £ cos0 (rt < r 2).


D’où

|**1 — ^*2 | = r> + — 2 -J^-COS0


et, par conséquent,
1
I n —n i
'> - 2 ^ “ s9 " ° '5

2) Pour les polynômes de Laguerre l ’équation (4) prend la forme


z —x —zi = 0 ,
54 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. U

d ’où
K *. 0 = 1— 7

et, par conséquent,

(T ! . J EL

Conformément à (1 ) et à la formule (23) du § 7, on a


oo

( l - t ) - a - ‘ e x p ( - ;i^ F) = 2 L%{x)t*. (7)


A »0

3) Pour les polynômes d'Hermite l’équation (4) prend la forme


z — x — t = 0,
d ’où
5 (*, t) = x + t
et, par conséquent,
(D(x, t) = «-(*+<)*+** = e -2xt~t*.
Conformément à (1 ) et à la formule (23) du § 7, on a

e- 2 ,< -n = 2
ru=0
Remplaçant t par — t, on obtient en définitive

«***-**= 2 J5TB(* )-g -. (8 )


n= 0
N o t e . Les fonctions génératrices s’avèrent fort utiles lorsqu’il
s’agit de calculer des valeurs particulières des polynômes orthogo­
naux classiques. Par exemple, posant dans (5) x — 1 on obtient
ao

n=0

d ’où Pn (1) = 1. De même, en posant dans (8 ) x = 0, on trouve aisé­


ment les valeurs
ff2a+.( 0 ) = 0 , H in (0) = ( —!)"
§9) RELATIONS DE RECURRENCE 55

§ 9. Relations de récurrence
1. Divers types des relations de récurrence. Les polynômes ortho­
gonaux classiques vérifient toute une série de relations de récurrence,
dont l’une a déjà été obtenue dans le § 5 pour les polynômes ortho­
gonaux par rapport à un poids quelconque ; elle se présente comme
suit:
XPn (x) = a-nPn+l (x) + P„/>„ (x) + Y n P n -l (x), (1 )

où a n, pn, yn sont des constantes qu'on peut déterminer si les coef­


ficients des plus hauts degrés de x et les carrés des normes des poly­
nômes pn (x) sont connus.
D’un caractère moins général, les autres relations de récurrence
découlent des propriétés d’orthogonalité des dérivées p’n (x). On
obtient la première de ces relations en développant le polynôme
a (x) p'n (x) suivant les polynômes p m (x) :
n+ 1
a (x) Pn (x) = 2 Cmnpm (x). (2)
m= 0
Les coefficients Cmn s’obtiennent par la méthode ordinaire, en faisant
usage des propriétés d’orthogonalité des polynômes p m (x) :
b
Cmn=-±- j Cf(x) p'n (x) pn (x) P (x) dx.

Vu les propriétés d’orthogonalité des polynômes p'n (x), les coeffi­


cients Cmn = 0 quand m < n — 1 . Aussi la relation (2) prend-elle
la forme
a (x) Pn (x) = Cn+1. n Pn+l (*) + Cnnpn (x) + Cn-l.n Pn-1 (*). (3)
A l’aide de (1), la relation (3) peut être récrite sous forme plus simple:
a (x) Pn (x) = a^Pn+i (x) + + Ynl>x) pn (x) (4)
(aiî\ Pn \ y™ sont des constantes).
On trouve encore une relation de récurrence entre les polynômes
et leurs dérivées en dérivant la relation (4) et ayant recours à l’équa­
tion différentielle (6 ) du § 7 pour pn (x) :
P n (X ) = a£'p'n+i (X) + (K? + T?*) Pn (*), (5)

a n(S> «g’ Pn ‘+ Y n ’x
Vg’+A-n
2. Etablissement des relations de récurrence à l’aide des repré­
sentations intégrales. Appliquons-nous à déduire les relations de
récurrence (1), (4) et (5) pour les polynômes orthogonaux classiques
56 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

directement au moyen de la représentation intégrale (18) du § 7.


Cela nous permettra non seulement de déterminer des valeurs con­
crètes pour les coefficients figurant dans les relations de récurrence,
mais aussi de construire par la suite la théorie des fonctions spéciales
du type hypergéométrique. Ces fonctions sont la généralisation des
polynômes orthogonaux classiques pour le cas où les polynômes
a (x) et t (x) ont des coefficients complexes arbitraires et le degré n
du polynôme est à remplacer par un nombre complexe arbitraire v.
On a
Pn(x)~ yn(l), (6)

.. 1 f on(ï)p(s) j.
p (x) J (2—X)n+1 (7)
C
Pour déduire les relations de récurrence, écrivons au moyen de
transformations identiques l’expression de yn+x (x) sous des formes
différentes. Conformément à (7), on a

p (*)».«<*)= (8)
c
Portons dans (8 ) le développement du polynôme or (z) suivant les
puissances de z — x :
0(z) = 0 (x) + a' (x) (z—x) + -J a”(x) (z —x)2.
Cela nous donne
P (*) ÿn+i (x ) = — -j a (X) [P (x) ÿ„ (x)|' +

+ a' (x) P (x) y n (x) + -3 - o" (x) j (9)


c
Une autre expression de yn+i (x) s’obtient en effectuant dans (8 )
l’intégration par parties et en employant la relation différentielle
pour la fonction de poids [o (z) p„ (z)|' = t„ (z) p„ (z):
t O (z) Pu (z) 1 t f Ta (i) p» (z) 1
P (*) ÿn+l (*) = ( 10)
n + 1 (z —z)n+i 1, ‘ n + l J (z—x)n+»
C
Ici Zi et z2 sont les extrémités du contour C.
Puisque, pour les polynômes orthogonaux classiques, le contour
C est fermé, de sorte que zx = z., il vient
a (*) p., (*) I1* g"*1 (s) p (z) ** 0 . ( 11)
(z — x )n+‘ \zi (Z — X)n+ 1 *1
§ 9) RELATIONS DE RÉCURRENCE 57

Développant dans (10) le polynôme Tn (z) suivant les puissances de


(z — x), on aboutit à la relation

P (*) ÿn+l (x)= P


[ Tn (*) (*) ÿ" (x) + T" (X)
c
J (f-x^2] •(12)
Eliminant entre (9) et (12) la fonction yn+l (x) et ayant recours à
l’équation différentielle du poids p (x), on trouve la représentation
intégrale pour la dérivée :

ÿn( ' o (x )p (x )J (s -x ) » (13)


C

(14)

D’ailleurs, (13) n’est autre que la formule de Rodrigues pour la déri­


vée d’un polynôme orthogonal classique écrite au moyen de l’inté­
grale de Cauchy.
En comparant (13) et (12) on obtient une relation analogue à (4) :

O(*) y'n (*) = 1(» + 1 ) Un+i (*) — (x) yn (x)). (15)


La relation (4) est obtenue à partir de (15) à l’aide de (6 ) et a
la forme
O(x) p'n (X) = Pn+1 (*) — *r, (x) p„ (x)] . (16)

On a donc dans la relation (4)


n (I> kn An
^ t;(*) A „ t * Pk,, + vkl,x = *i(*> ’
Alors dans la relation de récurrence (5) il faut poser
___ t_____ A n
a tr
(* “f“t) (x) ^ n .l
1
frr’+ Y n’x { lT — a' — T"
( » + 1 ) t A (x )

On a donc obtenu les relations (4) et (5).


La relation de récurrence (1) résulte de (5) si l’on exprime les
dérivées p'n (x) et pJJ+i (x) en fonction des polynômes eux-mêmes à
l’aide de (4).
Les formules de récurrence pour les polynômes de Jacobi, de
Laguerre et d’Hermite sont données sous forme concrète à la fin du
chapitre (page 131).
58 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. n

§ 10. Equations différentielles du type


hypergéométrique
1 . Fonctions du type hypergéométrique et leurs propriétés. En
physique mathématique et théorique, on rencontre souvent des
équations différentielles qui constituent la généralisation de l'équa­
tion différentielle pour les polynômes orthogonaux classiques et
s'écrivent comme suit:
O (X ) / + - T (x) y' + Xy = 0, (1 )

où a (x) et x (x) sont des polynômes arbitraires de degré non supé­


rieur au deuxième et au premier respectivement (en général, à coef­
ficients complexes) et X est un nombre complexe arbitraire.
Nous convenons d'appeler une équation de la forme (1) équation
du type hypergéométriquej et les solutions de celle-ci, fonctions du
type hypergéométrique. Ces appellations tiennent à ce que les fonc­
tions du type hypergéométrique admettent, comme cas particuliers,
des fonctions hypergéométriques et des fonctions hypergéométriques
dégénérées (voir chap. IV).
L'équation différentielle (1) peut aussi être écrite sous forme
autocon juguée :
la (x) p (x) y'] + Xp (x) y = 0 (2)
si l ’on prend en considération la fonction p (x) vérifiant l'équation
la (x) p (x)Y = x (x) p (x) (3)
qui est de la même forme que l'équation différentielle (1 ) tirée du
§ 6 . Les expressions de p (x) sont analogues aux expressions corres­
pondantes pour les polynômes orthogonaux classiques :
(x — —x)p si <*(*) est un polynôme
de deuxième degré ;
(x —x^efr* si or(x) est un polynôme
P(*) = ; de premier degré ;
e®*8*^* sia(x) est indépendant de
x.
Ici xx et x 2 sont les racines de l ’équation a (x) = 0 , et a et p sont
des constantes.
Comme la fonction p (x) est, en général, une fonction non unifor­
me de la variable x, il sera supposé plus tard qu’on a fait dans le
plan complexe certaines coupures qui permettent d'isoler une branche
uniforme de la fonction p (x).
Par analogie avec l'équation différentielle pour les polynômes
orthogonaux classiques, introduisons, au lieu de l'exposant n du
$ 10) EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU TYPE HYPER GÉOMÉTRIQUE 59

polynôme, une constante v liée à X par la relation


X = - v [ x '( * ) + ^ V ( * ) ] . (4)
Dans le cas où v = n (n = 0, 1, 2, . . .) et les fonctions a (x) et
t (x) se confondent avec les fonctions correspondantes pour les poly­
nômes orthogonaux classiques, Téquation (1 ) admet comme solu­
tions particulières les fonctions

où pv (3 ) = ov (s) p (z), et C est un contour fermé quelconque enfer­


mant le point z = x.
En effet, les fonctions yv (x) se confondent alors, à un facteur
constant près, avec les polynômes orthogonaux classiques pn (x)
(voir la représentation intégrale (18) du § 7, de même que les formules
(6 ) et (7) du § 9).
L’intégrale figurant dans le second membre de l ’égalité (5) a
bien un sens aussi pour v ^ n . Il est donc logique de chercher la
solution particulière de (1 ), dans le cas général également, sous la
forme (5). Montrons qu’il est possible de choisir le contour C (en
général non fermé) de telle façon que la fonction yv (x) soit bien so­
lution de l ’équation (1). On suppose que le point z = x n’appartient
pas au contour C et que la fonction q est une fonction ana-
1 M (S—x)v+ 1
lytique uniforme de la variable z sur le contour C, ce qui veut dire
qu’on choisit une branche déterminée de la fonction multiforme
g • Si en outre l’intégrale dans (5) converge uniformément
(*—* )“*"
en x dans un certain domaine D , on peut, dans ce domaine, faire la
dérivation par rapport à x sous le signe d’intégration (voir le théo­
rème 2 du § 1 ), c.-à-d. que

Répétant avec la fonction yv (x) les mêmes transformations qu’on


a faites pour v = n dans le paragraphe précédent, on aboutit à une
représentation intégrale pour yy (x) analogue à la représentation (13)
du § 9, de sorte que
(7)


Æv = t' ( x) + ^ — o '( x )
60 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. I I

si l ’on remplit la condition analogue à (11) du § 9 :

W P U) ■=0
(* -* )v+i Zl
(zx et z2 sont les extrémités du contour C).
Multipliant les deux membres de l’égalité (7) par a (x) p (x)
et procédant à la dérivation on retrouve l’équation différentielle
(1), car X — —vA\. On vient de montrer donc que la solution parti­
culière de l’équation du type hypergéométrique (1 ) peut être mise
sous la forme (5).
Bien évidemment, les fonctions yv (x) vérifient des relations
analogues à (1), (4) et (5) du § 9. On obtient ces relations par le même
procédé qu’on a utilisé dans le § 9 pour les polynômes pn (x).
Nous avons employé, pour les solutions particulières (5) des
équations du type hypergéométrique, une certaine normalisation des
fonctions (x). Si l’expression de yv (x) contient un facteur supplé­
mentaire qui dépend de v, une telle fonction reste toujours solution
de Téquation différentielle (1 ) et vérifie les relations de récurrence
de la forme (1), (4) et (5) du § 9. Notons qu’en vertu de la linéarité
des relations de récurrence, deux fonctions du type hypergéométrique
y„ (x) qui ne diffèrent que par le facteur indépendant de v et le
choix du contour C, vérifient les mêmes relations de récurrence.
On voit de (3) que la fonction p (x) n’admet des singularités
que pour des x tels que a (x) = 0. Il sera supposé que le contour C
ne traverse aucun de ces points singuliers (ces points ne peuvent
coïncider qu’avec les extrémités du contour).
Dans la suite, nous nous bornerons à des formes élémentaires
de contours C, telles que lignes droites ou segments de celles-ci. Aussi
suffira-t-il d’indiquer les valeurs possibles z = zl et z = z2 des extré­
mités du contour C.
Soit a (x) un polynôme de deuxième degré ayant les racines
x = Xj et x = x2. Substituant l’expression explicite de la fonction
p (z), récrivons la condition (8 ) sous la forme
(z-zt)a^ +i (;r2- S)P+v+l **
(*-*)V+l Zl
Cette condition sera satisfaite si l’on choisit n’importe quelle
éventualité pour z — z1ou z = z2 :
1) z — xx si Re (a + v + 1) > 0 ;
2) z = x 2 si Re (P + v + 1) > 0 ;
3) z = oo si Re (a + p + v + 1) < 0.
En partant des considérations analogues on peut choisir les extré­
mités du contour aussi dans le cas où o (x) est un polynôme de degré
non supérieur à l’unité.
§ 10) ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DU TYPE HYPER GÉOMÉTRIQUE 61

Si Re (v + 1) < 0, on peut prendre pour z1 ou z.2 aussi le point


z — x. Ceci fait, on verra apparaître dans (6 ), à la suite de la déri­
vation de l’intégrale, un terme supplémentaire ^ °
s’annulant pour Re (v + 1) < 0, de sorte que la déduction tout
entière reste valable. On peut montrer que la condition Re (v + 1 ) <
< 0 peut être remplacée par la condition moins restrictive Re v < 0.
Ainsi donc, à condition d’imposer certaines contraintes à v
et aux valeurs des paramètres définissant la fonction p (x), il est
bien possible d’utiliser des lignes droites ou leurs segments en qualité
d’extrémités du contour z — zx et z = z2. Pour les cas où ces con­
ditions ne sont pas satisfaites, les propriétés des solutions des équa­
tions du type hypergéométrique seront établies par application du
principe de prolongement analytique.
2. Equations différentielles se ramenant à des équations du type
hypergéométrique. Considérons une classe d’équations différentielles
qui résultent de l’équation du type hypergéométrique
a (x) y ” -f x (x) y' + \ y = 0
par un changement de variable de la forme y = q> (x) u, où
(p (x) = o® (x) pf* (x) (9)
(a et P sont des constantes arbitraires).
En déduisant l’équation différentielle de la fonction u (x), il
est commode d’employer la relation différentielle vérifiée par la
fonction (p (x) :
<p' (x) _ jet (x)
( 10)
<p(x) a (x) '
"i (* ) = («X — P) o’(x) -I- p-r(x). (11)
L’égalité (10) découle de la relation différentielle (3) pour p (x).
La fonction jix (x) est, de toute évidence, un polynôme de degré
non supérieur à l’unité.
Passons à la déduction de l’équation pour u (x). On a
ÿ' = tp u , + c p 'u = (p (u ' + -^ -u ) ,

i/' = <p[(u' + ^ - u ) + - £ - ( “' + - ? - “ ) ] =

La fonction u(x) a donc pour équation


cr(x) u ’ + t ( x ) i / + - ^ ~ u = 0, ( 12)
62 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. n


t (x ) = t (x ) + 2 j i 1 (x ) ,

o (x) = Jïf (x) + [T (x) — a ' (x)] Jit (X) + Ji; (x) a (x) + Xa (x).
En déduisant l'équation (12) on n'avait pas besoin de la forme con­
crète du polynôme nx (x). L'équation (12) reste donc vraie aussi
dans le cas où Ji! (x) n'est pas de la forme (1 1 ) mais représente un
polynôme quelconque de degré non supérieur à l’unité. Dans ce
cas la fonction <p (x) est déterminée directement à partir de l'équation
différentielle (10) et non à l'aide de l'égalité (9).
Les équations de la forme (12), où x (x) est un polynôme quel­
conque de degré non supérieur à l’unité et a (x) et a (x) sont des
polynômes quelconques de degré non supérieur à deux, se rencontrent
dans une classe de problèmes très étendue. Elles interviennent, par
exemple, à la résolution des équations de Laplace et de Helmholtz
en divers systèmes de coordonnées curvilignes par la méthode de
séparation des variables, à l ’étude des problèmes fondamentaux de
la mécanique quantique: mouvement d'une particule dans un
champ symétrique sphérique, oscillateur harmonique, résolution des
équations de Schrôdinger, de Dirac et de Klein-Gordon pour le
potentiel coulombien. D’autre part, nombre de problèmes modèles
de la physique atomique, moléculaire et nucléaire amènent à l'équa­
tion (12). Nous conviendrons d'appeler les équations de la forme
(1 2 ) équations généralisées du type hypergéométrique, car elles se trans­
forment en équations du type hypergéométrique lorsque a (x) est
proportionnel à a (x).
Nous venons de tirer l'équation de la forme (12) de (1) à l'aide
de (10) et de la transformation y = <p (x) u. Montrons maintenant
que toute équation généralisée du type hypergéométrique peut être
ramenée, en général, à une équation du type hypergéométrique (1 )
en opérant la substitution y = <p (x) u et en cherchant une fonction
<p (x) telle qu’elle vérifie l’équation de la forme (10). Faisant la
substitution indiquée dans (1 2 ), nous retrouverons l'équation géné­
ralisée du type hypergéométrique
tfi/'+Ty'-f— y = 0. (13)
Ici
x (x) = t (z) —2 (x), (14)
(x) = 0 (x) + n\ (x) + [a' (x) —t (x)] n t (x) —n't (x) 0 (x). (15)
L’équation (13) sera bien une équation du type hypergéométrique
si, les fonctions x (x), 0 (x) et 0 (x) étant données, on réussit à trou­
ver un polynôme jij (x) tel que la fonction ox (x) soit de la forme
0 ! (x) = Xcj (x) (X est une constante). Dans ce cas, faisant usage
§ 10] ÉQUATIONS D IF FÉ R E N T IE L L E S DU T Y PE H Y P E R GÉOMÉTRIQUE 63

de (15), nous obtenons pour le polynôme jix (x) l'expression

ni(x)=^— - ± y r ( I = £ - ) 2- 0 + *0 , (16)
A:= X+Jij (x). (17)
Puisque jij (x) est un polynôme de premier degré, l'expression sous
le radical doit se présenter sous forme du carré d'un polynôme de
degré non supérieur à l'unité. Cela n'est possible que dans le cas où
le discriminant du polynôme de deuxième degré, figurant sous le
radical, est nul. De cette condition il découle l’équation pour la
constante k qui est, en général, du second degré. On voit sans peine
que le coefficient de k 2 dans cette équation sera le discriminant du
polynôme a (x). Ainsi donc, l'équation pour la constante k ne sera
pas du second degré seulement dans le cas où la fonction o (x) est
de la forme
o (x) = (ax + 6 )2.
Après avoir déterminé &, on cherche ( x ) suivant la formule
(16), ensuite x (x) et X à l’aide de (14) et (17). Ceci fait, cherchons la
fonction q> (x) à partir de l’équation (1 0 ).
Il est évident que l'équation (12) peut être ramenée à une équa­
tion du type hypergéométrique par différents procédés, selon qu’on
donne telle ou telle valeur à la constante k et qu'on choisisse tel ou
autre signe dans la formule (16) pour Jix (x).
Supposons que la fonction <p (x) ait été recherchée et l’équation
(12) ramenée à l'équation (1). Connaissant la fonction x (x), on pourra
alors chercher le poids p (x) à partir de l'équation (3) et d'après
la constante X déterminer à l’aide de (4) le paramètre v de l’équation
v [x '(x ) + - ^ - o '( x ) ] + X= 0 .
Une fois le contour C choisi, cela permet d’avoir la solution de l’é­
quation généralisée du type hypergéométrique sous la forme

qv (*) p («) æ-t (18)


c
Considérons les cas où l'équation (12) ne peut être réduite à l ’équation (1)
ar le procédé décrit ci-dessus. Cet état de choses a lieu lorsque, d a n sl’équation
Su second degré pour la constante k, les coefficients de & et k s’annulent simul­
tanément et le terme constant est non nul. Ces conditions ne sont vérifiées
que lorsque les polynômes a (x) et c — ^ ) ont ^orme
< J (x ) = ( a x + & ) 2 *

a — ( T 2° ) 2= (ax+ 6) (ao*+&o)i
64 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

avec a b 0 — a 0b 0. Pour ramener l'équation (12) à sa forme élémentaire,


dans ce cas, choisissons n t (x ) tel que la fonction t (x ) soit nulle. Cherchons
la fonction ot (x) :

«i(*)=S+ ( - |- ) ' + (a'-T) — -V ° =

= ô — ( T 2 ° ) '+ ( ~ y ) '~ ~ V q ^ ( flI+ b)(<m*—&i).



fli = = a0 + fl3------b l = b 0 + a 2b -----------------— 6,

a {b — b ^ a — aob — b ça 0.
L’équation (13) devient alors
, OiX+ bi
(a x -f- />)3
y=o. (19)

Après avoir effectué le changement linéaire de variable indépendante, on voit


l ’équation (19) se ramener à un cas particulier de l’équation de Lommel (voir § 18,
d 2y 1—2a dy a ï—vïy2
( 20)
d t2 + t dt [(M v- ‘)2- t2 ] ÿ = 0

dont les solutions s’expriment par des fonctions cylindriques. A cet effet, il
faut poser t = a,x + b x pour a = 0 ou * = a x + b pour a # 0.

La transformation de l’équation (12) en une équation du type


hypergéométrique revêt un intérêt tout particulier au cas où l’équa­
tion (1 2 ) est elle-même déjà une équation du type hypergéométrique,
c.-à-d. lorsque cr = pcr, où p est une constante. Il est facile de voir
que l ’une des valeurs possibles que k peut prendre dans l’égalilé
(16) sera, en particulier, k = p. Cela étant, on a Jij (x) = x — cr\
La transformation d’une équation du type hypergéométrique
en une autre équation de ce même type rend possible la détermina­
tion d’après l’une des solutions de l’équation d'autres solutions et
des relations fonctionnelles entre les différentes solutions.
Considérons quelques exemples typiques.
1) Equation différentielle hypergéométrique:
x (1 — x) u" r ly — (a + P + 1) x\ u — « 01/ = 0 . (2 1 )
Dans ce cas (voir l'équation (12))
t (x) = (a + p + 1) x , a (x) = x (1 — x ),
a (x) = per (x), p = — ap.
Conformément à (16) et (17), il y a les éventualités suivantes:
a) k == — ap , Jii (x) = y — 1 — (a - f P — 1 ) x,
t (x) = 2 — y + (a + P — 3) x, X = a + P — 1 — ap,
(p (x) = xv-*(l — z)a+P-v.
§ 10] ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DU TYPE HYPERGÉOMÉTRIQUE 65

Ecrivons les expressions pour t (x) et la constante X sous la forme


adoptée pour l’équation hypergéométrique (2 1 ) :
t (x) = y' - («' + P' + 1) x, X = —a'P '.
Après des calculs peu compliqués, on obtient
a' = l - a , p' = l - P ,
- y. y'-= 2
r (y—l) (1 —*),
b) &= (y — 1) (« + P—Y) —a P» ît,(x) = | (v_ Œ_ p )Xj
t(x) = y' —(a' + P' + l)x , X = — a'P',

« • = il —
y —’a,+ * • pv = {[ Y^ —P,r 1, v = {l 2Y. _ ï '
r xv-»,
( i _ x ) a+e-T\
Soit ux = / (a, P, y* x) la solution particulière de l’équation (21).
La fonction y (x) = <p (x) u vérifie l’équation hypergéométrique
aux paramètres a , P', y'. Ainsi donc Inéquation hypergéométrique
a également pour solutions particulières les fonctions

“ (x) = ^ ÿ ( x ) = 7 k / ( a '’ v'’ x)t


c.-à-d. les fonctions
u2 = x 1~v(l —x)v"a " p/ ( l —o, 1 —P, 2 —y, x),
u3 = x 1 -v/ ( a —Y+ l , P —Y + l , 2 —y, x),
w* = (l —x)v"a " p/(Y —a, y —P, T. x)•
2) Equation différentielle pour une fonction hypergéométrique
dégénérée :
xu”-\- (y — x) u ’ — au = 0. (2 2 )
Dans ce cas
t(x ) = y — x , g (x ) = x , a (x ) = |i x , p = — a.

Les fonctions cp (x) et les équations différentielles pour y (x) peuvent


se présenter sous les formes possibles suivantes:
xy' + (2 —Y +x)ÿ' + (l — a )y = 0, <p(x) = e-* x v -‘ ; (23)
xy' + (2 — y —x)y' + (Y—a —l )y = 0, <p(x) = xv-‘ ; (24)
xy’ + (y + x)y' + (y — a)y = 0, <p(x) = «-*. (25)
L’équation (24) est une équation du type (22) aux paramètres a ' =
= a — Y + l> y' = 2 — y» tandis que les équations (23) et (25)
66 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

se réduisent à une équation du type (2 2 ) par changement de variable


indépendante z = —x. Supposons que la fonction ux = / (a, y y x)
soit une solution particulière de l’équation (22). Les autres solutions
particulières de cette équation seront alors les fonctions u (x) =
= <p(x) * v ' ’ c.-à-d. les fonctions
u2 = exx '- v f ( l _ a , 2 —y, —x),
u3= x 1-v /(a —y + 1 i 2 —y, x),
w4 = e7(Y — a, Y» —*)•
3) Equation différentielle pour la fonction d'Hermite:
u" — 2xu + 2 vu = 0 . . (26)
Dans ce cas
t (x) = —2 x, a (x) = 1, a (x) = 2 v.

En plus du cas trivial cp (x) = 1, il ne peut y avoir que (p (x) = e~x2.


La fonction y (x) pour cp (x) = satisfait à l’équation différen­
tielle
y* + 2xy' + (2 v + 2 ) y = 0 .
Cette équation se réduit à l’équation du type (26) par le changement
de variable x = iz. Supposons que la fonction ux = / (v, x) soit
une solution particulière de l’équation (26). Cette équation admettra
alors comme autre solution particulière la fonction
U2 = - ^ y ( x ) = e*tf ( - v — 1 , ix).
Comme l’équation (26) ne varie pas quand on remplace x par —x,
elle admet aussi comme solutions les fonctions u3 = / (v, —x) et
uA = e** f (—v — 1 , —ix).
3. Réduction à la forme canonique. Procédons à la classification
des différentes formes de l’équation (1 ) en fonction du degré du
polynôme a (x).
1) Soit a (x) un polynôme du second degré. Deux cas se présen­
tent alors: a) les racines du polynôme a (x) sont différentes; b) les
racines du polynôme a (x) se confondent.
a) Si les racines du polynôme o (x) sont distinctes, on peut ad­
mettre que a (x) = (x — a) (b — x), a b. Effectuons le change­
ment de variable indépendante
x = a + (b — a) z
et mettons l’équation (1 ) sous la forme
z{i — z)y ’ + jj^I ^ x \ a + {b— a)z] y' + \y = 0 .
§ 10] ÉQUATIONS D IF FÉ R E N T IE L L E S DU T Y PE HYPERGÉOM ÉTRIQUE 67

On peut toujours, évidemment, choisir les paramètres a, f$, y de


telle façon que l’équation obtenue se ramène à une équation hyper-
géométrique :
z (1 — z) y” + [y — (a + p + 1 ) z] y' — a$y = 0 .
Cette dernière admet comme solution particulière la fonction hyper-
géométrique y = F (a, P, y, s), laquelle ne sera introduite que
plus tard (voir cliap. IV).
b) Si l’équation a (x) = 0 admet des racines multiples, on a
a (x) = (x — a)2. Opérant dans (1) le changement / = —L_ t
on obtient
2- " ( “+ j ) „
-----------j--------- y + - ^ y = o.
C’est l’équation généralisée du type hypergéométrique pour o (t) =
= /, et, comme on a montré au point 2 , elle peut être réduite à la
forme
tu” + x (t) u + pn = 0 , (27)
où t (t) est un polynôme de degré non supérieur à Tunité et p une
constante. La réduction à la forme canonique des équations du type
(27) sera étudiée plus tard.
2) Soit o (x) un polynôme du premier degré, a (a:) = x — a.
Posant x = a + fcz, mettons l’équation (1 ) sous la forme
zy”+ t (a + bz) y' + Xby = 0 . (28)
Si t (x) = 0, alors, quel que soit 6 , l’équation (28) représente l ’équa­
tion de Lommel (20) dont les solutions s’expriment par des fonctions
cylindriques. Par contre, si x' (x) =£ 0, alors, quand b = ----------,
T (X)
on a
x (a -f bz) = x (a) + t (x) bz = x (a) — z.
L’équation (28) se transforme alors en équation pour la fonction
hypergéométrique dégénérée
zy” + ( 7 — z) y — ay = 0 .
Cette équation admet comme solution particulière la fonction hyper­
géométrique dégénérée y = F (a, y» z) (voir chap. IV).
3) Si a (x) est constant, on peut admettre a (x) = 1 .
Posant x = a + bt, écrivons l’équation (1) sous la forme
y” + bx (a + bt) y' + Xb2y = 0 .
En choisissant les constantes a, b et v, on réussit à ramener l ’équation
obtenue à l ’équation pour la fonction d’Hermite (voir chap. IV) :
y” — 2ty' + 2 vÿ = 0 .
5*
68 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. n

§ 11*. Fonctions de seconde espèce


1. Propriétés fondamentales. Ainsi qu'il a été montré au § 5,
les fonctions de seconde espèce

Qn (z) = J Pnf l P; (- 3€ K b], (1)


a
constituent les secondes solutions de la relation de récurrence pour
des polynômes orthogonaux quelconques pn (x). Etudions plus en
détail les propriétés des fonctions de seconde espèce qn (z) correspon­
dant aux polynômes orthogonaux classiques. À cet effet, utilisons
la formule de Rodrigues:

?»<*) = ) Pnsl_P® <%=An j


a a

Intégrant par parties n fois, on obtient


b
n / _ v __ A n ! f ^ P fe ) / J t
Qn\z ) — A nn . J g _ s jn+l
o
z$[a, 61
(on s’assure aisément que les substitutions s’annulent). La fonction
b
f) /-\ (*\ ^ nn j f Un (?) P (S) /t)\
Qn (z ) — p Qn (z ) — p (Z) J (Ç—Z)n+i ^
a

est évidemment une fonction du type hypergéométrique. La condition


■(8 ) du § 10 est vérifiée pour le contour C. Puisque la représentation
intégrale (2) pour Qn (z) ne diffère de la représentation intégrale
(18) du § 7 pour pn (z) que par le facteur c o n sta n t^ - et par le contour
choisi, les fonctions pn (z) et Qn (z) vérifient les mêmes équations
différentielles et les mêmes relations de récurrence. La fonction
Qn{z)y qui ne diffère de qn(z) que par un facteur indépendant de n,
sera toujours appelée fonction de seconde espece.
Si la fonction p (z) admet un point de ramification pour z = a et
z — by il faut rendre la fonction Qn (z) uniforme en pratiquant certai­
nes coupures sur le plan de la variable complexe z, par exemple la
coupure (a, + oo), allant du point z = a à droite le long de l’axe
réel. Ce faisant, on suppose que p (x + i0 ) = p (x) pour z Ç (a, 6 ).
De la forme explicite de la fonction Qn (z) définie par les formules
{1 ) et (2), on peut tirer le développement asymptotique de Qn (z) pour
§11} FONCTIONS DE SECONDE ESPECE 69

les grandes valeurs de | z |. A cet effet, utilisons l’égalité

1 1 1 _ 1 l M* l
l-s — Z 1—Hz — Z I Z l \ Z I 1" 1- 1/2 J —
feaO

fc=0
Intégrant (3) par rapport au poids pn(£)p(Ê) dans les limites de a
à bj on obtient
P à

p (2 )< ? n (2 )= ~ S l è r î ^ n ( I ) p ( i ) d H - ^ r , (4)
fee=n a

a
Nous avons employé, au cours de l’intégration, la propriété d’ortho­
gonalité (8 ) du § 4.
Si la plus courte distance du point z à l’intervalle (a, b) tend vers
l’infini, on tire de | rp (z) | -+-0 et de l ’égalité (4) le développement
asymptotique de la fonction de seconde espèce Qn (z). En particulier,
pour p = ra + 1 , on tire de (4)

Q n (2) = — o n p (2)2"+l

Pour connaître les propriétés des fonctions de seconde espèce,


écrivons l’expression de Q„ (z) comme suit:

a a

D’après le théorème de Bezout, la première intégrale du second mem­


bre est un polynôme (z) de degré (n — 1 ) ; la deuxième intégrale
s’exprime à l’aide de la fonction Q0 (z). On a donc

+ (6 >

Toutes les singularités de la seconde solution de Qn (z) sont donc dé­


finies par le comportement des fonctions Q0 (z) et . Par ailleurs,
9\z)
on peut se faire une idée du comportement de la seconde solution de
l’équation différentielle pour les polynômes orthogonaux classiques
avec 2 - f û o u 2 -> -i(a o u i prenant des valeurs finies) en s’appuyant
70 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. n

sur le corollaire du théorème 4 du § 1 pour k (z) = a (z) p (z) et


m = 0. En particulier, la fonction de Jacobi de seconde espèce
(2 ) sera non bornée pour z ^ si p ^ 0 , ou, respectivement,
pour z -*■ 1 si a ^ 0. De même, la fonction de Laguerre de seconde
espèce Ç® (z) sera non bornée pour z 0 si a ^ 0 .
Comparant (2) avec les égalités (5) et (7) du § 10, on constate que

D’où

ct

6
C = fc0^40 j p (x) dx. (8 )
a
En qualité de z0, il y a intérêt à choisir une valeur de z telle que
Qo (2 o) = 0. Puisque Q0 (z0) 0 pour toute valeur finie de z0 $
£ [a, b] (voir § 5, 3), il est logique de considérer le comportement de
Q0 (z) pour z - ^ 0 0 . On voit de la représentation asymptotique (5)
que pour les fonctions de Laguerre de seconde espèce Ç® (z) on peut
poser z0 = —0 0 , tandis que pour les fonctions d’Hermite de seconde
espèce z0 = ± ioo. En ce qui concerne les fonctions de Jacobi de
seconde espèce Ç{®*P)(z), on prendra z0 = 0 0 pour a + P > —1 .
Il découle de (7) que pour z avec x Ç (a, b) il existe des limi­
tes de Ç 0 (* ± i0 ) ; donc, en vertu de (6 ), il y a aussi des valeurs
limites de Qn (x ± *0). Puisque, conformément à (2),
p (*)Ç »W «p(s)Ç »(i)
(la barre symbolisant la conjuguée complexe), il est préférable de
choisir pour z = x en qualité de seconde solution de Qn (x) de l’équa­
tion différentielle pour les polynômes orthogonaux classiques non
pas Çn (x ± iO) mais la combinaison réelle de ces fonctions
P (2 ) Qn (x) = 4 ( p (x + i0) Q„ (x + iO) + p (x — iO) Qn (x—i0)]
(rappelons que p (x + /0 ) = p (x)).
On peut montrer que la fonction Qn (x) ainsi définie vérifiera les
mêmes relations que le polynôme pn (x) pour x Ç (a, b). La repré­
sentation intégrale (1 ) reste aussi vraie, à condition cependant qu’on
comprenne l’intégrale au sens de la valeur principale *).
*) Pour une étude plus approfondie des propriétés des fonctions de seconde
espèce, voir l 1article d e V. O u v a r o v « Théorie de la seconde solution de
Tequation différentielle pour les polynômes orthogonaux classiques », Rapports
de l'Académie des Sciences de rU .R .S .S ., 125, 2, 1959.
§ il] FONCTIONS DE SECONDE ESPECE 71

Il découle de la formule (7) que la fonction Q0 (z) se réduit pour


les polynômes de Jacobi à la jonction bêta incomplète B* (p, qr), pour
les polynômes de Laguerre à la fonction gamma incomplète T (a, x),
et pour les polynômes d’Hermite, à la fonction des erreurs <D (x). Ici

B*(p, q) = j
0

2
r( a , x) = j e -'f-'d t, <D(x) e-» d t.
X
Yn l
2. Quelques fonctions spéciales s’apparentant aux fonctions de
seconde espèce d ’ordre zéro.
1) Pour la fonction de Laguerre de seconde espèce on a, en posant
dans (7) z0 = —oo:

0 „ < z ).ç S (,)_ r (« -M ) | 7 ^ . _ r ( a + i ) | (9)

Pour des valeurs entières de a = m — 1 (m = 1, 2, . . .), la fonction


Ç® (2 ) s’exprime à l’aide des fonctions
«O
£ " » (* )= { — *. Re2> ° (1 0 )
1

fréquemment employées, par exemple, dans les problèmes de propa­


gation du rayonnement dans la matière, en théorie des piles nucléai­
res *). Les fonctions E m (z) sont connues sous l’appellation d'exponen­
tielles intégrales.
Posant dans (9) £ = —zs, a = m — 1, on a pour z > 0
-0° t

Grâce a la relation (11), on arrive à définir E m (z) pour toute valeur


complexe de z.
Utilisant la représentation asymptotique (5) pour Q0 (z), on
trouve sans peine la représentation asymptotique pour la fonction
*) Cf. Y. Z e 1 d 0 v i t c h, Y. R a i z e r, Physique des ondes de choc
et des phénomènes hydrodynamiques a haute température, « Naouka », 1966;
A. G a l a n i n e , Théorie des réacteurs nucléaires à neutrons thermiques,
Atomizdat, 1959.
72 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

E m (z):
« « (* )-•Ç [ i + 0 ( - l - ) ] . (12)
Afin d ’obtenir les relations de récurrence pour les fonctions E m (z),
procédons dans (1 0 ) à l’intégration par parties:

£m+l (2)= J -ps+r ds= °°


1
— Jf J I^ -d s =
m
1 1

= J L [ e - - - z E m(z)]. (13)

Dérivant par rapport à z dans (10) sous le signe d’intégration, on


obtient sans peine la formule de dérivation:
Em (z) = —E m„i (z).
Etudions maintenant le comportement de la fonction E m (z)
pour z 0. Pour cela, en vertu de (13), il suffit d’examiner le compor­
tement de la fonction El (z). Selon (11), on a

*■<«>- j - f
-2 2

Il s’ensuit que pour z -* 0 la fonction £ , (z) a une singularité. Pour


l’isoler, faisons quelques transformations identiques:

« .(* )-J - Ç * - ( - ? ■ * +
2 1 2 2

= C — ln z — j g — * ds,
o

<-!-?-*+1-^ * -
1 0

Développant e~* suivant les puissances de s et intégrant terme à terme,


on obtient le développement de la fonction Ex (z) suivant les puis­
sances de z:

E i (z) = C— l n z + 2 (~4 ~ 1 Tp (14)


fc=l
§ H] FONCTIONS DE SECONDE ESPÈCE 73

Pour calculer la constante C, intégrons par parties:


oo
C = e"*lns|” 4- j ln s d s + («"*— 1) 1ns|J +
î
1 OO

+ j e~* ln s ds = j e“a ln s ds = T* (1 ) = — y
o o
(Y est la constante d’Euler).
Remarquons qu’à côté de Ex (z) on emploie souvent, en pratique,
la fonction Ei (z) dite fonction exponentielle intégrale, apparentée
à Ex (z) et liée à cette dernière par la relation
(z) = _ Ei (—z).
ainsi que les fonctions

S i(s )= J - S î f M , Ci(z) =
0 oo
appelées sinus intégral et cosinus intégral. Pour z > 0, on a

« ,( ! .) - f - Ç . * - J ^ < U -
iz z

= j ^ - d t —i — {Ci (z)4-i[-^- —Si (z)]} ,


Z Z

car
00

Ainsi donc, pour z > 0

Ci (j) = |£ , ( iî ) + £ , ( —ij)|,
- 4 - 1
„ . } (15)
Si (z) = -2 - + ^ - l ^ 1 (iz) —^ ( —iz)]. J

En vertu du principe de prolongement analytique, les relations (15)


restent vraies dans un domaine plus vaste de variation de z.
On tire sans peine des formules (12), (14), (15) les représentations
et développements asymptotiques de Si (z) et de Ci (z) pour des | z f
74 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CS. n

petits. On a par exemple


( _ l ) f c s2fc+l
Si (z) = 2 (2k + i ) ( 2 f c + l ) ! *

k=0
( _ l ) f c + l z2 k
Ci (z) = T + l n z — 2 2k (2k) ! *
k=1
La fonction Si (z) est analytique dans tout le plan complexe, alors
que Ci (z) ne Test que dans le plan présentant une coupure le long
du demi-axe (—oo, 0 ).
2) Pour la fonction d'Hermite de seconde espece, quand on pose
dans (7) z0 = ± ioo (le signe coïncide avec celui de Im s), il vient
± ia o

<?0(z) = C j

C = — kaA0 j e-*î dx = 2yr Jt.


— OO

On exprime aisément la fonction Q0 (z) à l'aide de la fonction


des erreurs

(z) = y = - j e - * 2dS
0 (16)
* 0
dont l'emploi est très large dans bon nombre de problèmes (propa­
gation de la chaleur, théorie des probabilités, etc.). En effet, pour
z > 0 on a
ioo oo

Q0(iz) = 2Vn \ e î * d i = 2 / i t j e-5*d| = n i[l-< I> (z)].


i: z

Utilisant la représentation asymptotique (5) pour Q0 (z), on


trouve facilement la représentation asymptotique pour la fonction
des erreurs :

® (î)= ,- ÿ s - ^ L[, + 0 (T )]-


Le développement de la fonction O (z) suivant les puissances de z
peut être obtenu en développant en série dans (16) et en inté­
grant terme à terme:
2 ^
<D(z) Y n & fc !(2 * + l) *
r k=0
§ 12] REPRÉSENTATIONS ASYMPTOTIQUES 75

A la fonction des erreurs sont étroitement liées les intégrales de Fresnel

S (z) = j sin dty C (2 ) = j cos dt.


0 0
En effet, pour z > 0 on a
Z . S lt-

C ( z ) - iS ( z ) = j e ^ dt = Y W Q>( V i T z ) '

La relation ainsi établie permet d’obtenir le comportement asympto­


tique et le développement en série des intégrales de Fresnel.

§ 12. Représentations asymptotiques en cas


de valeurs élevées de n
1. Réduction de l ’équation différentielle à la forme élémentaire.
A l’aide de l’équation différentielle pour les polynômes orthogonaux
classiques
[o (x) p (x) y' (x))' + A.p (x) y (x) = 0 (a ^ x ^ b) (1 )
on obtient, pour ces derniers, des représentations asymptotiques
simples avec n oo, ce qui correspond à k oo. Pour le faire,
cherchons tout d’abord à mettre l’équation différentielle (1 ) sous sa
forme la plus simple par la méthode de changement de variables.
Remarquons que l’équation
[k (x) y' (x)]' -r [*x (x) — p (x)] y (x) = 0 (2 )
peut être toujours réduite par changement de variables
y = <p (x) u (s), s = s (x) (3)
à la forme
u" (s) + (X — q (s)l u (s) = 0 (4)
si les fonctions (p (x) et s (x) sont choisies de façon convenable. En
effet, si l ’on porte (3) dans (2 ), on constate que L’équation (2) se
réduit à la forme (4) si les conditions suivantes sont vérifiées:
_ »•(*) 1 ( * « ')'_ 1 [* (* )r (x )l'
15 W J k (x ) ’ <p(*) ~ 2 ks’ 4 k (x) r (x) ’
« M - [fc(x)q>’ ( s ) r
q K ) ~~ r (x) r(x )« p (x ) •
Pour les polynômes orthogonaux classiques on a A: (x) = a(x)p(x),
r (x) = p (x), p (x) = 0, et les conditions (5) prennent la forme
1 * '(* > _ [o (x )p 2 (x )]' _ c r '(x )— 2 t (x ) ^
[S — a (x ) ’ <p(x) ~ 4 a (x )p 2 (x ) 4 o (x ) ’
( 6)
_ /^ 2 t ' ( x ) — o* (x) , [a' (x) — 2x (x)) [3a' (x) — 2 r (x)]
9(s) = -------- 4 -------- + -------------- ï ë ^ ) -------------
76 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. Il

Pour cette raison on peut poser, en particulier,

xo
<7>
<P(*) = A [a (x) p2 (x)] "l/\ (8 )
où x0 et A sont des constantes. Par la suite on admettra que a prend
une valeur finie, car les polynômes correspondant au cas a = —oo
peuvent être exprimés en fonction des polynômes de Laguerre (voir
§ 6 , 3 et § 7, 4). On choisit donc dans (7) x 0 = a.
La fonction a (x) ne s’annulant que pour x = a ou x = ô, la
fonction s (x) sera continue et monotonement croissante si a ^ x <
< 6 , et on peut en conclure qu’il existe la fonction inverse x = x (s)
continue et monotonement croissante. Pour a < x < 6 la fonction
q (s) sera une fonction continue de la variable x et, par conséquent,
de la variable s aussi. La fonction q (s) ne peut donc avoir des sin­
gularités que pour s = 0 ou s = s0, où s0 = s (b). Pour n’avoir à
considérer qu’un seul point singulier de la fonction q (s), nous étudions
l ’équation (4) pour 0 ^ s<Z s0.
Essayons de comprendre la nature de la singularité de la fonction
q (s) et le comportement de la fonction <p (x) pour x c.-à-d.
pour 5 ->• 0. Si x æ a, alors a (x) « a ' (a) {x — a) ; donc.

d’où
<p' (*) i r i t (a) H
9 (X) ~ 2 (x-a) L 2 & (a) J-
Il est commode d’introduire la notation
v T(g) 1.
o' (a)
On vérifie sans peine que pour les polynômes de Jacobi v = p et pour
ceux de Laguerre v = a. Aussi peut-on considérer que v > —1.
Utilisant l’équation (9) pour (p (x), on a pour x « a :
<p(x) » C (x—a ) - 1/î(v+1/i) « Z )s-(v + i/s),
d ’où
u (s)« -^ $ v + V s.

Ici C et D sont des constantes. On choisit la constante A dans l’ex­


pression (8 ) pour (p (x) de telle façon que D = y (a). Alors
u (s)
lim S 1.
j-0 v+V2
§ 12] REPRÉSENTATIONS ASYMPTOTIQUES 77

Des estimations plus détaillées entraînent la relation suivante


pour s —>•0 :
- ^ = l+ 0 (s * ). (10)

D’autre part, en développant dans (6 ) l’expression de q (s) sui­


vant les puissances de x — a « l/4a'(a) s2, on obtient pour s « 0

g (s)« ? o + -fr, ? i= v 2 —x
(q0 étant une constante). Il en découle que pour 0 ^ s < s0 la fonc­
tion q (s) peut être représentée! sous la forme

q(s )= v" x Vt + / ( * ) ■
où / (s) est une fonction continue.
Nous avons donc ramené l’étude du comportement asymptotique
des polynômes orthogonaux classiques à l’étude du comportement
asymptotique, pour X -*• oo, de la solution de l’équation différen­
tielle
w' (s) + (x — v' ~ 1/4 ) u ( s ) = f (s) u (s) (0 < s < s0) (11)
avec la condition initiale (10). Rappelons que la fonction y (x) est
liée à u (s) par la relation
JL

y(x) = A [a {x)p t (x)]~l u u(s), s= f dt ■


j y o (t)
et que la constante A est choisie à partir de la condition
lim
.V+1'2 1,
a—0 S
de sorte que
[q (x ) p 2 (x ))^«
A = y (a) lim
l*(*))v+Vî '
x~»a
Pour les polynômes de Jacobi on a
a = —1, v = P, X = Xn = n (n + a + P + 1),
s - arccos (—x).
a -g a -g
i4 = p(q,g) ( _ 1) 2 s = ( —1)".P*?’ a)(l)2 2 =
a -g
/ a™ z 2 r;<n+P+i)
_1 > nir(fl + l) ’
a -g
p(®< P) /x \ _ / _\ o 2 r (»+P-M )__________ q (*)_________
( 12)
n W V ' ni r ( p + l) (l_x)«*/2+,/«(l+,)Bf8+l/4
78 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Pour les polynômes de Laguerre on a


a = 0, v=a, k= X„ = n, s = 2 )/x ,
A = Ln (0) 2 - a - 1 / 2 = F (n+a+1)
2 a+ 1/2/»!r(o + l) ’
r( n + g + l) e*/2
L« (x) za/2+i/« u (s)- (13)
2a+V2n [ r (a+1)
2. Recherche des représentations asymptotiques par la méthode
de Steklov. La méthode proposée par V. Steklov *) permet d’obtenir
les représentations asymptotiques pour la fonction u (s). Cherchons
à résoudre l’équation (1 1 ) par la méthode de variation des constantes,
le second membre étant considéré comme une fonction connue.
Suivant cette méthode, la solution générale de l’équation non homo­
gène
u" (x) - f a (x) u (x) = F (x)
a la forme
U (X) = CtUi (X) -1- C2U2 (x) +
X

+ ~W (u u U2) I F © l“ l ( 0 “ 2 ( 0 — «1 (*) «2 (01


x0
Ici ux (x) et Un (x) sont des solutions linéairement indépendantes de
l’équation homogène correspondante; C1 et C2 sont des constantes
qu’on définit à partir des conditions initiales pour x = x0;
u,(x) Un (X)
W (u„ Us) =
u\(x) uz (x)
est le wronskien. Rappelons que pour les solutions linéairement indé­
pendantes u 1 (x) et u2 (x) le wronskien W (u x, u2) = const 0.
Appliquant la méthode de variation des constantes à l’équation
(1 1 ), on a
s
u(s) = C ( s ) + C2Uz(s)+ j K (s, l) f (|) u (?) (14)
o
Ici

K ® = tV(u!. us) l“ ‘ <0 “ u»(s) “2 (01 » (15)

*) Voir V. S t e k l o v , Sur le comportement asymptotique des solutions


des équations différentielles linéaires. Editions de l1Université de Kharkov,
1956.
§ 12] REPRÉSENTATIONS ASYMPTOTIQUES 79

u i (s) et (s ) sont les solutions linéairement indépendantes de l ’é­


quation

Pour se débarrasser de la constante K dans cette équation, il suffit


de changer d’échelle en posant = t, u (s) = v (t) :
v" +( l — v = 0. (16)
Les solutions de l ’équation (16) s’expriment à l’aide des fonctions
cylindriques d’ordre v, lesquelles seront étudiées au chapitre III.
Pour une des solutions de l’équation (16) on peut prendre la fonction
V\ (t) = A 1Y ‘t J v(t) (Ai est la constante de normalisation, J v (t)
la fonction de Bessel de première espèce; voir § 18), pour la seconde
solution, la fonction v« (t) = A 2 j/T Zv(*), où Zv (t) est une fonction
cylindrique arbitraire linéairement indépendante avec / v (*).
En vertu des propriétés des fonctions cylindriques, on choisira
les constantes de normalisation et la fonction Zv (t) de telle façon
que les fonctions u1 (/) et u2 (t) jouissent des propriétés suivantes:
1) Pour t ->-0
Pi (0 = *1/s+v (1 +0 (fi)], v2 (t) = Btlh~v 11 +0 (fi)]
(si v = 0 , alors u2(f) = .B]/Tln [1 + 0 (t2)J).
2) Pour 0 < f < l

3) Pour t > 1
I Pi (0 l < C . I vt (t) | < C.
4) W (ylt u.) = v2 (t) vs (t) — v[ (t) v2 (t) = 1.
Ici B et C sont des constantes. La fonction vx (t) est liée à la fonc­
tion de Bessel J v (t) par la relation
u1(t) = 2vr ( v + l ) / t / v(t). (17)
Dans tous nos raisonnements ultérieurs, il sera supposé que v =?=0.
Les modifications pour le cas de v = 0 sont évidentes.
Pour la fonction K (s, £) on obtient l’expression
K (s, %) = Kll(s, !) = — [u, (HÉ) v2(iis) — vi (ps) v2 (p£)], p = VT. (18)
Déterminons les constantes Cx et C2 dans l’égalité (14). Puisque
la fonction / (5) est continue et qu’on a pour 5 -►O u (s) « sv+Vs
il vient pour les faibles valeurs de 5
I 8
j K» (s, t) f (\) u (S) « / (0) j K* (s, l) Ç*+V, d|.
0 0
80 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES (ch. n

Considérant le comportement des fonctions vx (\is) et u2 (fis) figurant


dans l’expression (18) pour K ^ (5 , g) dans le cas de $ ->-0, on s’as­
sure aisément que

J K» (s, l ) f ( l ) u a ) d l = 0(s'>+i/*).
0
Comparant le comportement du premier et du second membre de
l’égalité (14) pour s -*-0, on trouve, en vertu de (10), que Cx =
= ji-v-Vs, C2 = 0, c.-à-d. que
u (S) = - 5 P 5 - [*i (I«) + ^ (s)], (19)

s

Ru M= r +VîJ K» (*, 6)/ (I)»(I)<*!•


0
Montrons que la quantité ( s ) dans (19) peut être négligée, à
condition que les \i soient suffisamment grands. Donnons d’abord
l’estimation de la quantité
M = max 1« («>1
LU<1 SV + 1 /1 ‘

Utilisant l’inégalité s ^ l/(x, on suppose naturellement que 1/p <


< s0. Cela est toujours réalisable avec des p suffisamment grands,
c.-à-d. pour p ^ p0, où l/p 0 < s0- Comme, pour ps ^ 1, il découle
de l’égalité (18) et des estimations données ci-dessus pour les fonc­
tions vt (t) et v2 (t) que
\ K u (s , ï > \ < c * V % [ ( \ - Y + ( y Y ] ,
on a

-— 6) / ( S)u( Ê)dÇ| <


0
t

< - ^ i 7 T J I K *( » . D / ® u fê) « l <


0

<* C’£K.I,(011(Tr‘Vn[(i)''+(f )v]« -


= MO(sl). (20)
Il découle donc de l’équation (19) que
< C+ M O ( £ ) ,
§ 12] REPRÉSENTATIONS ASYMPTOTIQUES 81

d’où
M ^ C + MO ( ^ ) .

Résolvant cette inégalité par rapport à AT, il est aisé de s’assurer que
la quantité M est uniformément bornée pour toutes les valeurs de p.
L’estimation (20) pour ps ^ 1 nous donne
Ry, (s) = pv+1/20(sv+V2).

Comme v > —1, on a sV+5/2^ ( ~ ) V+B/2> d ’où

R*(s) = 0 (p s < l).


Soit maintenant p s > 1. Divisons l’intégrale dans l’expression
de R u (s) en deux intégrales: dans les limites (0, 1/p) et dans les
limites (1/p, s):
R»(s) = R<" (s) + R ? (s).
La quantité (s) est évaluée de la même façon que pour ps ^ 1
et donne O ( p ) - Procédons à l’estimation de f?{î’ (s). Pour ps > 1
et p | > 1 on a en vertu de (18)
|t f ( * ,|) |< - ^ .

Appliquant l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski, on obtient

| j K ^s, |) / ( |) « ( |) d ||< ^ - d ( p ) ] / j P (|) d |,


1/M* 0

<r-(p)= ju * ( i) d i.
0
Ainsi donc, quelle que soit la valeur de s ^ s0, on a toujours pour
(s) l’estimation suivante:

\R A *)\<0 ( ^ ) + p v -v = d (p )2 C = y j7 (ï)^ . (21)


0
La quantité dr (p) s’exprime aisément en fonction du carré de la
norme d% du polynôme orthogonal correspondant après le passage de
6-01174
82 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. n

la variable s à la variable x au moyen des formules (7) et (8). En effet,

* 00 = ] u?(s) ds = j d x = -± r J y* (x) p (x)dx = .

Aussi (voir § 7, 4)
r 22^+>r2 (P+ l) n 1T ( n + a + l )
( 2 n + a + P + l) T (rt + p + 1) T ( n + a + P + l)
(pour les polynô­
mes de Jacobi) ;
*((*) = "' 22a+1r ( a + i) n !
r (» + « + !) (pour les polynô­
V mes de Laguerre).
Pour donner des estimations concrètes de la quantité R ^ (s), il est
commode de se servir de la relation suivante déduite au § 3, 3 :
lim r (*+«) 1.
r-*oo *«r(*)

Donnons maintenant les résultats définitifs des estimations asymp­


totiques des polynômes de J acobi et de Laguerre. Si —1 ^ x ^
^ 1 — ô (ô > 0), la fonction f (s) pour les polynômes de Jacobi est
bornée, et les formules (12), (17), (19) et (21) donnent

»(«. P> _ (—l )n 2 2 r ( n + p + l )


n n! pP+1/* ( l - i ) a/2+1/* ( l+ * ) e/2+1/4 *
X [Vli^^p(PnS) + ^n (*)], (22)

fn (x) = O ^~ | , î = arccos ( x),
pn = y^X„ = l/^n ( / » + « + P+ 1)-
En particulier, pour les polynômes de Legendre on a

p " ix)= (v)] •



s = arccos (—x), p„ = Vr n (n 4 -l).
La représentation asymptotique de (x) avec n -*■ oo, —1 +
^ x < 1 peut être tirée de (22) au moyen de la formule
P(n ' p) ( - x) = ( - 1)B/><?’ a) (x).
Pour les polynômes de Laguerre on obtient

(x) = Y ^ n |^ Œ + ï/ ii“ / 2+ 1/« ^ r" J» @ 3)


§ 12) REPRÉSENTATIONS ASYMPTOTIQUES 83

r„W = 0(-l-)+ 0(^r ) y j /•<»)*.


0
s= 2V x, /(s) = J L —iL + ± , n„ = /r â .

Pour les polynômes d’Hermite, les formules asymptotiques


s'obtiennent à l'aide de (23) si l’on a recours aux formules qui expri­
ment les polynômes d’Hermite en fonction de ceux de Laguerre (voir
§ 7, 4). Ce faisant, on se rappellera que (voir § 21)
•f-V3( z ) = } /^ J c o s z , /i,.(z) = } / ^ s i n z .

Si dans les formules (22) et (23) x > 6 ^ 0, alors \ins oo quand


n -+>oo et on peut employer la représentation asymptotique de la
fonction de Bessel / v (z) pour z -*• oo :

V z j v (z) = j / - |- c o s ( z — Vt>1/2 n ) + Q ( - ~ ) •

A l'aide de (22) et de (23), il est facile d'obtenir des estimations


plus grossières pour les polynômes de Jacobi et de Laguerre au moyen
des inégalités
k i (0 l = | 2vr ( v + l ) / t / v( t ) |<
c (* > 0 , V + -1 .> 0 ) ,

C (l + *Vt+v) (t> 0 , v + -i-< 0 ).

Ces inégalités résultent 'des inégalités pour vx (J) considérées ci-des-


sus. Il en vient
e-x/2z« / 2 + v « i f ^ L < _ £ j ± £ d ! L -
"" ( 2 n + a + l) 1/«
( a + -|- > 0 , x > 0 ) ;

(1 - x)a/2+1,t(1 + x)p/2+1/* *Pn’ P) (J) 1


an
( a + i - > 0 , P+ 4 > ° *
(Cu C2, C3 sont des constantes).
Les estimations analogues pour L* (z) et /**» P) (x) sont faciles
à obtenir également pour le cas où a + 1/2 < 0 et p + 1/2 < 0.
6*
84 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. I I

§ 13. Développement des fonctions en séries suivant


les polynômes orthogonaux classiques
1. Caractère fermé du système de polynômes orthogonaux classi­
ques. On cherche souvent, en physique mathématique, la solution
des problèmes aux limites au moyen du développement de diverses
fonctions en séries suivant les polynômes orthogonaux classiques:

/( * ) = 2 c nPn(x). (i)
n=0
L’orthogonalité réciproque des polynômes orthogonaux classiques
nous permet d’obtenir formellement les coefficients Cn. Intégrant
terme à terme la série (1) après Pavoir multipliée par pn(z)p(:r),
on obtient
O
Cn = - j T j /(*) Pn (x) P (x) dx. ( 2)

Pour les coefficients Cn a lieu l'inégalité de Bessel


oo b
2 j P (X ) p ( * ) d x (3)
n=0
qu’on peut démontrer de la façon suivante. On a
b N

j [ / ( * ) — 2 C np „(*)]2p (x )d * > 0 .
n=0
D’où
6 N b N
j P (x) P ( X ) d x - 2 2 Cn { / (X ) pn ( X ) p (x )d x + 2 ddi >0
a n=0 a n=0
ou
b N

J y2 ( p (x) ^ 2 *

L’inégalité obtenue étant vraie pour tout N , après le passage à la


limite pour N ->-oo, on trouve l ’inégalité de Bessel (3).
Pour que le développement (1) ait lieu dans une classe quelconque
de fonctions, il faut que cette classe d’admette pas de fonction
/ (x) 0 telle que les coefficients Cn = 0, quelle que soit la valeur
de n, c.-à-d. que les égalités
b
j f( x ) p n (x)p(x)dx = 0 (n = 0, 1, . . . ) (4)
S 13] DÉVELOPPEMENT DBS FONCTIONS EN SERIES 85

doivent entraîner / (x) = 0. Le système de polynômes possédant cette


propriété est dit fermé.
Montrons que tout système de polynômes orthogonaux classiques
{pn (x)} est fermé pour les fonctions f (x) continues et de carré intégrable
b
j P(x) p (x )d x < o o . (5)
a
Notons que cette condition garantit l’existence des coefficients Cnt
car, selon l'inégalité de Cauchy-Bouniakovski, on a
ri s
j y2 (x) p (x) dx j p* (x) p (x) dx < oo.
a a
Pour démontrer que le système de polynômes orthogonaux classi­
ques est fermé, considérons la fonction d’une variable complexe
b
F ( z ) = \ e ix:f(x )p (x )d x . (6)
a
Utilisant l ’inégalité de Cauchy-Bouniakovski, on obtient pour
Im z > C
b b
|j (x) p (x) dx j e~x Im 11/ (x) | p (x) d x ^ .
a a
b ri 6
^ j «-c* | / (x) | p (x) d x ^ j e-2C*p (x) dx j p (x) p (x) dx.
a a a
b
Pour toute valeur de C l’intégrale j e~2Cxp (x) dx converge pour les
a
polynômes de Jacobi et d’Hermite, et pour C > —1/2 elle converge
aussi pour les polynômes de Laguerre. En vertu de l’estimation
obtenue, l’intégrale définissant F (z) converge donc uniformément
dans ledemi-plan Im y et, enparticulier, dans le
cercle | z | ^ R < 1/2.
Utilisant des estimations analogues, on démontre sans peine la
convergence uniforme dans le même domaine des intégrales obtenues
après la dérivation en z de l’expression sous le signe d’intégration.
Donc, en vertu du théorème 2 du § 1, la fonction F (z) sera analytique
dans le cercle en question et l’on pourra, en calculant ses dérivées,
effectuer la dérivation sous le signe d’intégration, en particulier,
b
~ ^ T p (z) l*«=0 = in j xn/ (x) p (x) dx (n = 0, 1, . . . ) .
86 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. n

Par hypothèse, les égalités (4) sont vérifiées, de sorte que


b
j Pn (x) f (x) p (x) d x= 0,
a

d*où il résulte immédiatement


F(W) (0) = 0 (n = 0, 1, . . .).
D’autre part, on peut développer la fonction F (z) en série de Taylor:
00

F (z)= 2 * ,<n,( 0 ) v p \ z \ ^ R < ± .


n=0
Comme F<n>(0) = 0, dans le cercle | z | ^ R < l/t la fonction
F (z) = 0. Conformément au principe de prolongement analytique,
F (z) = 0 pour tout z appartenant au domaine d’analyticité de la
fonction F (z). En particulier, F (z) = 0 pour tout z réel.
Il est évident que la formule (6) pour F (z) peut également s’écrire
sous la forme

F (z) = j eix*f(x)p(x)dx (7)

si l ’on pose / (x) p (x) = 0 pour x < a et x > 6.


Pour des z réels l’expression (7) de F (z) représente le coefficient
de développement de la fonction / (z) p (x) en intégrale de Fourier.
Conformément à l’égalité de Parseval, l’intégrale de Fourier a pour
expression
oo oo

j lf(x)p(x)]2dx = ~ j 1^ (z)|2d z = 0 ,
—OO —oo

d’où / (z) = 0, car / (x) est continue et le poids p (x) est positif
quand x 6 [a, 6] ; or cela contredit notre hypothèse de départ.
Donc, tout système de polynômes orthogonaux classiques est fermé sur
V intervalle (a, b) dans la classe des fonctions continues f (x) vérifiant
la condition d'intégrabilité (5).
2. Théorèmes de développement. S’appuyant sur le caractère
fermé du système de polynômes orthogonaux classiques et sur les
estimations obtenues au § 12, on arrive facilement à établir les con­
ditions les plus simples qui permettent le développement (1) pour
n’importe quelle fonction / (x). Appliquons-nous à démontrer le
théorème suivant.
T h é o r è m e 1. Supposons que la fonction f (x) est continue pour
a < x < b, qu'elle admet une dérivée continue par morceaux dans ce
§ 13] DÉVELOPPEMENT DBS PONCTIONS EN SÉRIES 87

b b
domaine et que les intégrales j /* (x) p (x) dx, j If (x)]2 a (x) p (x) dx
a a
sont convergentes. Le développement (1) est alors valable, la série dans
(1) étant uniformément convergente en x pour a < x1 ^ x ^ x 2 < b.
D é m o n s t r a t i o n . Cherchons d’abord à évaluer les coefficients
b
de Fourier Cn. Vu que l’intégrale j [f'(x)]2o (x)p (x)d x converge,
a
oo •
la série S 1 dn 1 doit aussi être convergente selon l ’inégalité
n -0
de Bessel, et on a dans cette série
b
Cn, l ■jr— \ f (x) Pn (x) O (x) p (x) dx,
n, 1 i
b

dn. 1 = j \Pn (x)]2O(X) p (X) dx.


a

Etablissons la relation entre les coefficients Cn>1 et Cn. A l’aide de


l’équation différentielle (9) du § 7, pour a < xx •< x. < b, on obtient
*2
*2
[ / (* ) P n (x) O (x) P (x)] d x = [f (x) Pn (x) <J (x) p (x)l
!
*1
*1

— \f{ x ) p 'n ( x ) a (x) p (x) dx— J / (x )> „ (x) p (x) dx. (8)
SI Si
Montrons que
/ (x) Pn (x) a (x) p (x) —*-0

pour x a et pour x -*■ b. Pour cela, donnons à x. dans (8) une valeur
fixée et considérons le passage à la limite Xj -*-a. Les intégrales du
second membre de (8) ont les limites finies conformément aux con­
ditions du théorème. Aussi
/ (xO Pn (xi) a (xx) p (xx) ----- ►Dn
*i-»o

(Dn est une constante). Montrons que Dn = 0, quel que soit n. En


effet, soit Dn =£ 0 pour une certaine valeur de n. Alors pour x a

f(x) Dn
p'n ( x ) o ( x ) p ( x ) *
88 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES (CH. H

La relation limite obtenue contredit la convergence de l’intégrale


b •
^ / 2 (x) p (x) dx. Le cas x2 b est considéré de façon analogue.
O
On vient de montrer donc que
[/ (x) p ’n (x) 0 » p (x)] I* = 0,
c.-à-d. que
b b
j f (*) p'n (X ) 0 (x) p (x) dx = Xm j f (x)]pn (x) p (x) dx.
a a

En particulier, lorsque /(x) = p„(x), on a d^<i = Xnd^, d’où Cn>i=


oo
= Cn. Puisque la série 2 C li dît î est convergente, la série
71=0
OO

S hnCndZ doit l’être aussi.


71=0
Montrons maintenant que la série (1) qui nous intéresse converge
uniformément pour a < x1 ^ x ^ x2 < 6. Appliquant l’inégalité
de Cauchy-Bouniakovski, on a
N2
S c.R.wk S
2 ic a R i^ 1
7t=Nl 71=N i

-2

/ 2 «**. 2
n=Ni n=Nt n

/ i< w .V
71=0
2
7l= N l
4 ^- (9)

p S(*)
La série converge uniformément dans le domaine consi­
7l= N
déré; il est facile de le montrer à l ’aide des estimations grossières
obtenues pour pn (x) au § 12. En effet, pour les polynômes de Laguerre
Pn (*) = L* (*), par exemple, quand a + V2 > 0 on a en vertu de
l ’estimation (24) du § 12

Pi(*> < e xx-(“+*/ ) (Ci + C*/*'*)2 2 1


2
n=N
2
n=N » (2n-)-a+l)1/î
( 10)

De cette inégalité découle immédiatement la convergence uniforme


dans le domaine 0 < 6 ^ x ^ x0 <C oo (x0 est un nombre arbitraire)
§ 13) DÉVELOPPEMENT DES FONCTIONS EN SÉRIES 89

de la série 2 pour Pn 0e) = 1% (x). Dans les autres cas, la


n= 1 71
démonstration se fait de façon analogue. On voit donc qu’en vertu
oo
des estimations (9) la série 2 CnPn (x) converge uniformément et
n=Û
représente, par conséquent, une fonction continue.
Considérons la fonction

/(x) = / ( * ) - 2 c kpk {x).


fe=0

Cherchons les coefficients de Fourier de son développement en série


suivant les polynômes pn (x). On a
b 6 oo
7 (*) P n (x) p (* ) d x = j pn (X ) p (x) [ / (X) — 2 ^ hph ( x ) ] d x =
a a fe=0
2V-1 b
= Cndi — 2 C h j Pn (x) Ph (x) P (x) d x — 7 V, (11)
h= 0 a

b oo

h t = j P n ( X) P (X) [ 2 C*Ph (* )] d l-
a h=N

Donnons l’estimation de I N à l’aide de l ’inégalité (9) :

\I * \< ]/ S jlP n (x )|P( x ) ] /


fe=0 o k= N k

Utilisant les estimations du type (10), on peut montrer que I N -+ O


quand JV-*oo. Passant à la limite dans (11), on obtient
b oo b
j 7 (x) Pn (x) P (x) dx = C„dü — 2 c k j Pn (x) Ph (x) p (x) dx = 0.
a k=0 a
Comme l’intégrale
b
j 7 (x)p n (x) p (x) dx = 0
a

pour tout n et la fonction / (*) est continue pour a < x < b, on a,


en vertu du caractère fermé du système de polynômes orthogonaux
classiques, / (x) = 0 pour a < x < 6, ce qui démontre la validité
90 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

<iu développement

/(* )= S C *Pn (*)■


«=0
On vient de démontrer le théorème de développement pour les
fonctions / (x) satisfaisant à des conditions assez restrictives. Avec
un mécanisme de démonstration plus compliqué, on arrive à démon­
trer un théorème de développement plus général. A cet effet, il est
commode de réduire d’abord l’équation différentielle pour les poly­
nômes orthogonaux classiques à sa forme élémentaire (voir § 12, 1) :
u" (s) + [X - q (s)] u (s) = 0 (0 < s < s0). (12)
Les fonctions propres de l’équation différentielle initiale deviennent
alors les fonctions propres u = un (s) de l’équation (12). Désormais,
au lieu du théorème de développement suivant les polynômes ortho­
gonaux classiques *), on peut considérer le théorème de développe­
ment suivant les fonctions un (s), qui s’énonce comme suit.
Théorème 2 (théorème de l a c o n v e r g e n c e
9
s i m u l t a n é e ) . Si Vintégrale \ p (s) ds converge pour une certaine
o
fonction f (s), le développement de cette dernière fonction suivant les
fonctions propres de Véquation différentielle (12) dans V intervalle
O < s < s0 converge ou diverge en même temps que le développement
en série de Fourier trigonométrique sur ce même intervalle (si s0 = oo,
la série de Fourier est à remplacer par F intégrale de Fourier).

§ 14. Problèmes de valeurs propres


1. Position du problème. Dans nombre de problèmes de la méca­
nique quantique, il s’agit de chercher les niveaux énergétiques et
les fonctions d’onde d’une particule se mouvant dans un certain
champ de forces**). Si, dans ce mouvement, certaines forces exté­
rieures retiennent la particule dans un domaine limité de F espace,
si bien qu’elle ne peut pas s’éloigner à l’infini, on parle des états liés
de la particule. Pour obtenir les fonctions d’onde yp (r) définissant
ces états, ainsi que les niveaux énergétiques correspondants on
*) Cette question est traitée dans le livre de B. L e v i t a n et I. S a r -
g s i a n « Introduction à la théorie spectrale », « Naouka », 1970, et dans
l ’article d e V . O u v a r o v « Développement suivant les fonctions propres
de l ’équation différentielle de la forme y" + Xy = [g(x) + c/x*1 y », Revue
soviétique « Calcul numérique et physique mathématique », 9, 5, 1969.
**) Nous nous bornons aux problèmes de valeurs propres se posant en
mécanique quantique. Il convient de noter par ailleurs qu’en physique mathé­
matique on rencontre aussi des polynômes orthogonaux classiques dans bon
nombre de problèmes de valeurs propres.
$14] PRO B LEM ES D E VA LEU R S PR O P R E S 91

cherche la solution de Téquation stationnaire de Schrôdinger

où ft est la constante de Planck, p. la masse de la particule, U (r )


son énergie potentielle, r le rayon vecteur. 4
La fonction d’onde ip (r), qui doit être continue, est assujettie à
la condition de normalisation
j |ÿ ( r ) |2d i;= l.
V

En examinant les problèmes qui se rencontrent fréquemment en


mécanique quantique, Téquation de Schrôdinger se réduit à des
équations différentielles de la forme
gu*+ tu' + + u=0 (a< £ < & ) , (1)
où a (x) est défini par les formules étudiées au § 6, x (x) et a (x)
sont des polynômes aux coefficients réels de premier et de second
degré au plus respectivement, v est une constante.
On peut écrire l ’équation (1) sous forme autoconjuguée :
( o p u ') '+ ( ^ + v) p u = 0. (2)
La fonction p (x) > 0 qu’on voit ici est solution del ’équation diffé­
rentielle
(cpj' = xp. (3)
P o u r 1’ é q u a t i o n (2), l e p r o b l è m e s e p o s e
c o m m e s u i t : Trouver toutes les valeurs de v telles que Véquation
différentielle (2) ait sur V intervalle (a, b) des solutions non triviales
u (x, v) pour lesquelles les fonctions u (x, v) V p (x) sont continues
(jusqu'aux valeurs x = a ou x = b si a ou b sont finis) et de carré inté-
b
grable, c.-à-d. que l'intégrale j | u (x, v) |2 p (x) dx doit converger.

Dans le cas où a et b sont finis, il suffit que la fonction u (x, v) V p (x)


soit continue pour x Ç [a, b].
Comme on a vu au § 10, on peut par le changement de variable
y = (p (x) u réduire l’équation (1) à une équation du type hyper-
géométrique
i [ CTp‘i r ] +ÎLpy=0’ <4>
où A= v + C (C est une constante), la fonction p(x) vérifie l’équa­
tion différentielle (<xp)' = Tp, et la fonction t ( x ) est liée aux fonc-
92 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. n

tions t (x) et <p(x) par la relation t = t —2 - ^ - a (voir § 10, 2).


Il découle de cette relation que p (x) = p (x) <p2 (x). Pour cette raison,
exiger que la fonction u(x, v) V p (x) soit continue et de carré inté­
grable revient a exiger la même chose de la fonction y (x, X) Y P (x)-
Pour cette raison, nous nous bornerons dans la suite à considérer
les problèmes de valeurs propres pour Péquation (4), en supposant
que p (x) est une fonction non négative bornée pour x Ç [a, 61.
2. Polynômes orthogonaux classiques comme fonctions propres
en certains problèmes de valeurs propres. Le problème posé pour l'é­
quation (4) a comme solutions particulières les polynômes orthogonaux
classiques pour X = Xn. Montrons qu'il n'existe aucune autre fonction
ni valeur propres.
Raisonnons par l’absurde, c.-à-d. qu’il existe, pour un certain X,
une fonction propre y (x, X) 0 telle qu’elle ne coïncide avec aucun
des polynômes orthogonaux classiques pn (x). Montrons que dans
ce cas la fonction y (x, X) sera orthogonale à tous les polynômes
pn (x). Pour cela, procédons de façon habituelle. On a
(opy'Y + Xpy = 0,
(opPnï + KPPn = 0.
Multiplions la première équation par pn (x), la seconde par y (x, X).
Puis retranchons terme à terme la seconde équation de la première
et faisons l ’intégration de x x à x2. Il en vient

(X—Xn) J y(x, A .)p„(x)p(x)dx+o(x)p(x) ( - ^ - p n —ÿ - ^ - ) |* = 0.


*1
(5)
Quand X = A,„, il en découle que
a (x) p (x) pn (x) — y (x, X) = a (x) p (x) W (pn, y) = Dn (X),
où Dn (X) est une constante. Si X Xn, alors pour x -* a et x -+b
a (x) p (x) W (pn, y) -*■const,
b
puisque l ’intégrale \ y (x, X) pn (x) p (x) dx converge.
*a*
Ainsi donc, pour toute valeur propre de X, la fonction
9 (x) = a (x) p (x) W (pn, y)
admet une limite finie pour x -*-a et x -*-b. Soit <p (x) -*~C lorsque
x b. Alors pour x b
à ( y \ _ W (pn, y) _ C
te \ pn > Pn(x) ~ a (*) P (*) Pi (*)
3 15] PONCTIONS SPHÉRIQUES 93

Intégrant la relation obtenue de x0 à x , avec x 0 < x < 6 (le point


jr0 est choisi à l’extrême droite de tous les zéros du polynôme pn (.x)),
on a
y \x „ r f
PnW U ~ J 0 (i)p (i)p * (i) "
XO
Substituant les expressions explicites des fonctions a (x) et p (x),
compte tenu du caractère borné de la fonction p (x), on établit le
comportement de la fonction y (x, X) pour x ->■ b. Ce comportement
entraîne que la fonction y (x, X) Y 9 (x) n©sera continue et de carré
intégrable que pour C = 0. On vient de montrer donc que <p(x)-----
x-+b
> 0.
On montre de même que (p (x )----- > 0.
x-*a
De cette façon, lorsque X = Xn, on a
a (x) p (x) W lpn (x), y (x, X„)] = 0 (a < x < b).
Puisque a (x) p (x) > 0 , on a W \pn (x), y (x, X„)l = 0, d’où il
découle que la fonction y (x, X„) et le polynôme pn (x) sont linéaire­
ment dépendants, de sorte que y (x, X„) = Apn (x) (j4 est une cons­
tante).
Par contre, lorsque on a pour xa -»-a, x2-*-è à partir
de (5)
b
j X )p„(x)p(x)dx = 0.
a
Du fait que tout système de polynômes orthogonaux classiques
est fermé, on conçoit que la dernière égalité est impossible si
y (x, X) =*é=0. Ainsi donc, le problème proposé n'admet d'autres valeurs
propres que X = Xn, ni d'autres fonctions propres que des polynômes
orthogonaux classiques pn (x).
N o t a . Quelquefois, en posant un problème de valeurs propres pour des
équations de la forme (4), on exige seulement que la fonction y (x, k) soit bornée
si a et b sont finis. Quand b = oo (ou quand a = —oo), on exige que la fonction
I y (*» X) I ne croisse pas plus rapidement qu'une puissance finie de x. Or, pour
des problèmes de mécanique quantique, de pareilles exigences sont arbitraires
et ne découlent nullement des considérations physiques. Par contre, la condi­
tion selon laquelle la fonction y (x, X) l/^p (x) doit être continue et de carré
intégrable est moins restrictive et résulte des postulats fondamentaux de la
mécanique quantique.

§ 15. Fonctions sphériques


1. Résolution de l ’équation de Laplace en coordonnées sphéri­
ques. Les fonctions sphériques constituent une classe importante
des fonctions spéciales. On les rencontre par exemple en résolvant
94 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES (GEL n

Téquation de Laplace par la méthode de séparation des variables


en coordonnées sphériques. Pour cette raison, les fonctions sphéri­
ques sont aussi appelées harmoniques sphériques. Leur théorie peut
être construite sur la base de la théorie des polynômes orthogonaux
classiques.
Cherchons les solutions particulières de Téquation de Laplace
Au = 0 par la méthode de séparation des variables en coordonnées
sphériques (r, 0, (p). On sait que dans ce cas
Au = Ar« + Ae, <P U,

A 1 Ô / 2 du \
^ u= - # s r ( '* - * ) '
a i a / . « 3» \ , 1 fl2**
Ae,<pU— ain0 ^ (s in 0 ^ J + sin20 d<p2 •
Nous allons chercher les solutions particulières de l’équation de La­
place sous la forme u = R ( r ) Y (6, <p). Procédant de la façon habituel­
le de la méthode de séparation des variables, on obtient
r*AtR _ Ae, „y (0, <p) _
R ~ Y (0, <f)
où % est une constante. Pour définir les fonctions R (r) et
Y (0, <p) on se sert des équations
(r 2i î ' ) ' = X i? , (1)

Ae.,Y + KY = 0. (2)
Appliquons à l’équation (2) la même méthode de séparation
des variables en posant
Y (0, <p) = © (0) <D (q>).
ce qui nous donne
sin0
f Xsin*0 = ® lM _u
<D(«P) _ | A ’

où est une constante. Ainsi donc, les fonctions O (q>) et 0 (0)


auront pour équations
<D' + nO = 0, (3)
sin 0 -^ -(sin 0 - ^ - ) +(Xsin* 0— 0 =0. (4)
La condition d'uniformité de la fonction <J) (<p) entraîne celle de pério­
dicité de la fonction cl) (q> -j- 2n) = <t> (<p). Sous cette condition l’é­
quation (3) ne sera résoluble que si = m*, où m est un nombre en-
S 15] PONCTIONS SPHÉRIQUES 95

tier. On a deux solutions linéairement indépendantes de l ’équation (3):

® _ m ((p ) =

(Cm est la constante de normalisation).


Les fonctions ®m(<p) = Cmeim* (m = 0, ± 1, • •. ) vérifient les
conditions d ’orthogonalité de la forme
2ji
^ ®m (<P) (<p) d<p = -4m6mm't
0

{ 1, 77i' = /n;
0, m '^ m .
Il est commode de choisir A m = 1, ce qui donne Cm = 1 /ÿ 2 n ,
c.-à-d. que
®m(9) = ^ « lm,p ( ^ = 0, ± 1 , ± 2 , . . . )•

Cherchons maintenant la solution de l’équation (4) pour \i = m2.


Si l ’on pose cos 0 = x, l’équation (4) sera réduite à une équation gé­
néralisée du type hypergéométrique

<s >
pour laquelle a (x) = 1 — x2, x (x) = — 2x, or (x) = X (1 — x2) —
— m2 (voir § 10, 2). Lors de réduction de l’équation (5) à l ’équation
du type hypergéométrique, deux valeurs de k sont possibles, à savoir :
k = X et k = X — m2. Dans le premier cas (x) = ± m, dans le
deuxième % (x) = ± mx. Nous choisirons, de toutes les formes pos­
sibles de la fonction x (x) = x (x) — 2 j Tj ( x ) , celle qui vérifie les con­
ditions imposées à la fonction x (x) pour les polynômes orthogonaux
classiques, c.-à-d. x (—1 ) > 0 , x ( + 1 ) < 0 (voir § 6, 1). D’où l’on
tire, pour m 0,
nt (x) = mx, x(x) = —2x(m + l),
<p(x) = ( l - x 2)-m/2, p(x) = ( l - x 2)m,

où la fonction y (x) satisfait à l’équation du type hypergéométrique


—■[(1 - x 2)" " * /] + [ X - m (m +1)1 (1 - x 2) ^ = 0. (6>
96 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Comme on l ’a montré dans le § 14, pour —1 ^ x ^ 1 l’équation (6)


n’admet des solutions non triviales vérifiant la condition de continui­
té de la fonction y (x, X) ÿ p (x) que si
X — m (m + 1) = Xn = n (n + 2m + 1),
la fonction y (x, A,n) coïncidant, à un facteur près, avec le polynô­
me de Jacobi (x). Si Ton pose n = l — m, où l est un nombre
entier tel que / ^ m, on a pour m ^ 0
X = l ( l + 1),
e (x) = e , m(x) = c lm ( i ( x ) .
Cim est ici une constante de normalisation. De toute évidence, les
fonctions 0 / m (x) vérifient les conditions d’orthogonalité de la forme
î
£ ©lm (x) ©Z'm(x) dx = Alnfiir,
-1

1
A lm = c?m j [ f e m)(x)l2(l-x2)mdx.
-1
Il est commode de choisir*) Aim= 1, ce qui donne
c im= — y ^ ( l - m ) \ ( l + m )\.
Citons quelques écritures différentes de la fonction 0 j m (x) pour
0, qui découlent des propriétés des polynômes de Jacobi. Con­
formément au théorème 1 du § 7,
P p -* (x ) =
où Pi (x) est un polynôme de Legendre. Il est facile de trouver la
constante ô/m à l’aide des formules de Rodrigues (14) et (16) du
(x) .
§ 7 pour ^ ^ ( x ) et dxm
L W !
O/m— (/ + m) i •
Ainsi donc, pour m ^ O

*) Le signe de la constante Cim ne peut être choisi de façon unique. Nous


adoptons la normalisation proposée par H. B e t h e, E. S a l p e t e r ,
« Quantum mechanics of one- and two-electron atoms», Berlin, a. o. Springer-
Verl., 1957.

/2 dPnPi (x)
/>r ( * ) = ( i — &)m d±m
porte le nom de fonction de Legendre associée.
On arrive à mettre les fonctions 0 / m(x) sous forme explicite en
utilisant les formules de Rodrigues pour Pi(x) et —2

Voyons ce que deviennent les fonctions ©/m (x) quand m < 0.


Utilisant les relations (7) et (8), on obtient
e,,-m (*) = ( - l) m0/m(x). (9)
On voit donc que pour m < 0 les fonctions 0 / m (a:) restent toujours
solutions de l’équation (5). Ainsi, pour X = l (Z+l) l ’équation (2)
admet les solutions univoques et continues
Y lm(Q, <p) = (cos0) ( — (10)
Les fonctions Y i m (0, (p) sont appelées fonctions sphériques d'ordre l.
Citons les expressions explicites des fonctions sphériques pour
quelques cas élémentaires:
Y * (6, <P) = Pi (cos 0), (11)

Y i0(Q,<t>) = } f ^ c o sG ,

Y u ± t (0, q>)= ± Y h sin 0C±!,P* (12)


Il est facile de vérifier que les fonctions Y i m (0, (p) satisfont aux re-
l a t i o n s d’ o r t h o g o n a l i t é suivantes :
J Y im (0, <p) YPm. (0, CP) dQ = (13)
Intégrant (13) sur l’angle solide
dQ = sin 0 d0 d<p (0 < 0 < n, 0 < (p < 2n).
Il est évident aussi que
YTm (0, <p) = e /m (cos 0) (D_m (<p) = ( - l ) my , . . m (0, (p). (14)
Ainsi, nous avons obtenu une forme explicite de la fonction
Y (0, <p) qui définit la relation entre les angles et la solution parti-
7 —01174
98 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

culière u = R (r) Y (0, cp) de l’équation de Laplace. Pour définir


la fonction R (r), déduisons conformément à (1) Péquation d’Euler:
r*~Rn + 2rR' — l (l + 1) R = 0,,
dont la solution générale est de la forme
R (r ) = C it1 + C or”2"1
(Cj et Co sont des constantes).
Par conséquent, l’équation de Laplace a pour solutions pariicu-
lières les fonctions riY /m(0, cp) e t- ^1 j Y /m (0, cp), dont les premières
s’emploient pour résoudre les problèmes aux limites intérieurs, et
les deuxièmes, extérieurs. Ces fonctions sont connues sous l’appella­
tion de jonctions sphériques volumiques.
N o t a . Dans le livre [4] est envisagée une autre méthode d'étude des
fonctions sphériques, basée sur les représentations d'un groupe de rotations.
Cette méthode est utilisée lors de l'étude de la théorie générale du moment
de la quantité de mouvement en mécanique quantique (voir aussi [14, 3 ]).
2. Propriétés des fonctions sphériques. Mettons en évidence quel­
ques propriétés des fonctions sphériques Y Xm (0, cp).
1) De la relation de récurrence pour les polynômes de Jacobi et
de la relation existant entre les fonctions 0 lm (x) et les polynômes
de Jacobi (x), on tire facilement la relation de récurrence pour
la fonction Y lm (0, cp):
__c fl V
C O So«//m — y
1 / “(l~f~1)** y i -| /~i“2 __m~
| ^ I+ l.w T | / \ * l- l i W

Cette formule garde sa forme quand m < 0 ; on s’en assure sans peine
à l’aide de (14).
2) Dérivant la relation (7), on obtient la formule de dérivation
d & im _ m x Ck » t / 1 (1 + 1 ) — + ^
- d T = - T = # * * lm + V --------
Remplaçant m par —m et utilisant (9), on peut écrire une autre
formule de dérivation :
dBim mx a t f l (1 + 1) — m (m — 1)
l — a:20zm V 1 — *2 © /, m-1»
dx
IA
En éliminant entre les formules de dérivation la fonction dx
,
on aboutit à la relation de récurrence pour la fonction 0 j m (x) par
rapport à l’indice m:
e Im= [ / * ( / + l) - m ( m + l ) e t. m+i-

+ m_,].
$ 15] FONCTIONS SPHÉRIQUES 99

En se servant de (10) on peut obtenir les f o r m u l e s d e


d é r i v a t i o n p our les f o n c t i o n s s p h é r i q u e s .
Puisque
dYtTn (0, <p) delm(x)
æ — sin 0
V2ÎÎ dx =COS 0

il est légitime de récrire les formules de dérivation pour 0 /m (x)


sous la forme
e±i9 ( T - ^ 2 - + m cotg QYlm) = V l (l + 1 ) - m (m ± 1) Y u m±1. (15)
Dans ces formules on suppose que Y i m (0, cp) = 0 quand m =
= ± (Z -j-1).
De la forme explicite des fonctions sphériques découle également
la formule de dérivation suivante:
_ im Y tm (6, tp). (16)
3) Ecrivons la représentation intégrale de la fonction Y tm(6. <P).
A cet effets mettons dans l'expression de 0 Im(x) la fonction
(1 —x2)1 sous la forme de l ’intégrale de Cauchy:
dl+m (t+m) 1 a - z 2)1
dxl+m (1 —X2)' 2ni — i)t+m +1 dz

(C étant un contour entourant le point z = x). En opérant de la même


façon qu’à la déduction de la représentation intégrale (30) du § 7
pour les polynômes de Legendre, mettons l’intégrale sous une forme
plus simple:
rfl+m
dxl+wi (1-X 2)‘ =
2ji
(-2)»(l + m)l ( l_ x 2 ) - m/2 j e-im“ (x + tV ^ n ^ * s in u ) 'd u .
2n
o
Substituant l’expression obtenue dans (7) et faisant intervenir (10),
on obtient la représentation intégrale pour Y lm (0, fp) :
2*
Yim (0, (p)=Btm j e - im(u~V (cos 0 + i sin 0 sin u)l du =
o
2n-«p
= Bim j e~tmu [cos 0 + i sin 0 sin (u + <p)]zdu,
-<p

100 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Puisque l'intégrale d’une fonction périodique le long d’un segment


de longueur égale à la période ne dépend pas de la position occupée
par ce segment, on a
2j i

Y f m ( 0 , cp) = 2?/ m ^ e “*m a [ c o s 0 + Z s i n 0 s i n ( u - |- c p ) ] ' d M . (1 7 )


o
3. Relation entre les polynômes harmoniques homogènes et les
fonctions sphériques. En résolvant l’équation de Laplace Au = 0
en coordonnées sphériques, nous avons trouvé les solutions particu­
lières de cette équation bornées pour r ->-0:
W/m ( r , 0» <p) = rlY i m ( 0 , cp).

A l’aide de la représentation intégrale (17), les fonctions u lm (r, 0, cp)


peuvent s’écrire en coordonnées cartésiennes:
x = r sin 0 cos cp, y = r sin 0 sin cp, z = r cos 0.
On a
2n
Ulm (r, 0, <p) = Blm j e~imu [r cos 6 + ir sin 0 sin (u -f- cp)]' du =
o
2ji
= Bim £ e~,mu (z + ix sin u -f- iy cos u)1du.
o
On voit de là que la fonction u tm (r, 0, cp) est un polynôme homogène
de degré l par rapport aux variables x, yy z.
Rappelons qu’on entend par polynôme homogène de degré l une
expression de la forme
Ui (X, y, z) = s Clil2t3xltyl'-z1*,
li, <2. h
où la sommation s’étend à tous les indices non négatifs lx ^ 0,
l, ^ 0, l3 ^ 0 dont la somme est lx + L + Z3 = Z. A ce titre, l’ex­
pression r2 = x2 + y2 + z2 est un polynôme homogène.
Calculons le nombre de polynômes homogènes linéairement indé­
pendants de degré Z. Pour ce faire, il suffit de prendre une à une
toutes les combinaisons possibles des valeurs lx et Z2, car, pour un
l fixé, la valeur de Z3 est définie de façon univoque : l3 = l — li — Z2.
Si c’est lx qui est fixé, la valeur de L varie de Z2 = 0 à Z2 = Z — lly
en prenant Z — lx + 1 valeurs. De ce fait, le nombre total des
polynômes homogènes linéairement indépendants de degré Zest

A T,-2 +
z,=o
§ 15J FONCTIONS SPHÉRIQUES 101

Un polynôme homogène vérifiant Véquation de Laplace est dit poly­


nôme harmonique homogène. L’expression rlY im (0, <p) donne l’exem­
ple d’un polynôme harmonique homogène.
En combinant les polynômes homogènes r2 et ~ Y i n, m (0,<p)
on arrive à composer des polynômes homogènes de degré Z
Ulmn (*» y , 2) = ( r2)nr'" 2ny , _ 2„. m ( 6 , <P) = Y ( - 2„ . m ( 9 , <P)'
Dans cette expression les indices m et n prennent des valeurs en­
tières vérifiant les inégalités
0 < 2n < Z, — (l — 2 n ) < m < l — 2n.
En vertu de l’indépendance linéaire des fonctions sphériques
Y z_2n,m (0* <p) résultant de leur orthogonalité, les polynômes homo­
gènes u lmn (x, yy z) seront linéairement indépendants. Pour une
valeur fixe de Z — 2n le nombre de valeurs possibles de m est égal
à 2 (Z — 2n) + 1. Aussi, le nombre {total des polynômes homogènes
considérés est-il égal à
2 l2 ( Z - 2 n ) + l] = i i ± M ± ^ - .
n
Le nombre des polynômes homogènes que nous avons formés étant
égal au nombre total des polynômes homogènes linéairement indé­
pendants de degré Z, un polynôme homogène arbitraire de degré
Z peut être représenté sous la forme d’une combinaison linéaire de
polynômes homogènes rlY t-2n,m (0» <p)* de sorte que
ul y y z) = r * ^ U2n, m (0»
m, n
On a obtenu le développement d’un polynôme homogène arbitraire
suivant les fonctions sphériques. On montre sans difficulté, à l’aide
du développement (18), que tout polynôme harmonique homogène
arbitraire de degré l est une combinaison linéaire des polynômes harmo­
niques homogènes rlY i m (0, <p).
En effet, soit u t (x, y, z) un polynôme harmonique homogène,
de sorte que Au* = 0. Alors, par application de l’opérateur de
Laplace A = Ar + -j^Ae^ au développement (18), on aura

Au, - r»-*m,2 n 11 (* + 1 ) - ( 1 ~ 2«) (1 - 2 n + 1 )) CmnY,-2„. * (0 , q>) =


- r 1"* 2 2h (2 1 — 2n + 1 ) C mnY , _ 2n. m ( 6 , q>) = 0 .
m, n
En vertu de l’indépendance linéaire des fonctions sphériques
Y j_2m m (0, <p) on obtient l ’égalité
2n (21 - 2 n + l) Cmn = 0,
c.-à-d. que Cmn = 0 ouand n > 0, ce qu’il fallait démontrer.
102 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

4. Fonctions sphériques généralisées. Lorsque le système de coor­


données subit une rotation, un polynôme homogène se transforme en
un polynôme homogène de même degré. D’autre part, une telle rota­
tion conserve l’opérateur de Laplace, c.-à-d. &xyz = AX'y'z'- C’est
pourquoi, en faisant tourner le système de coordonnées, on transfor­
me n’importe quels polynômes harmoniques homogènes en des poly­
nômes harmoniques homogènes de même degré. Il en découle
u l m f e t y %%) —2 (x , y , Z ),
m'
et, par conséquent,
Yir* (Ô, 9) = S DLn-Ylm' (0', q>'). (19)
m'
Ainsi donc, les combinaisons linéaires de fonctions Y i m (0, <p) avec un
l donné forment un espace des fonctions à (21 + 1) dimensions invariant
par rotations.
Les coefficients D1^ , dépendront évidemment des paramètres
définissant la rotation du système de coordonnées. Toute rotation
du système de coordonnées peut être réalisée en trois étapes : a) rota­
tion d’angle a autour de l’axe des z \ b) rotation d’angle P autour de
la nouvelle direction de l’axe des x ; c) rotation d’angle y autour de
la nouvelle direction de ï’axe des z. Les angles a, P et y portent le
nom d"angles d'Euler. On a donc
= Djnm9(a » P, Y) *
Les angles d’Euler définissent univoquement une rotation arbitraire
dans le cas où ils varient dans les limites suivantes : 0 ^ a < 2ji,
0 ^ P < j i , 0 ^ Y < 2ji. La rotation en sens inverse sera définie
alors par les angles at = ji — y* P i = P» Yi = 71 — et, de sorte que
(6', <p') = 2 D‘m.m (ji —Y, P, n — a) Y tm (0, q>). (20)
m
Donc, la matrice {Dlmm' (rc — Y* P> 71 — a )} est l’inverse de la
matrice {Dlmm' (a, P, y)}.
Les fonctions Dlmm' (a, P, y) ont reçu l’appellation des fonctions
sphériques généralisées, car, pour un certain nombre de cas particu­
liers, elles coïncident avec les fonctions sphériques ordinaires. (Elles
sont appelées aussi fonctions de Wigner.) Les fonctions sphériques gé­
néralisées sont largement utilisées en mécanique quantique *).
Déduisons quelques propriétés fondamentales des fonctions sphé­
riques généralisées et trouvons leur expression explicite au moyen
des paramètres a, p, y.
*) Voir par exemple le livre de A. D a v y d o v i Mécanique quantique *,
« Naouka », 1973.
§ 15) FONCTIONS SPHÉRIQUES 103

Comme l’élément d’angle solide ne change pas à la rotation du


système de coordonnées, c.-à-d. dQ = dQ \ il découle des conditions
d’orthogonalité
^ y Im (0» <p) Y * m i (0? <p) dQ —ômmjt

J Y lm ’ (0', <p') dQ' = 6m-m'


la relation
®mm' (®» P» Y) (®» P» Y)l* = ®mmi»
m'
ce qui signifie que la matrice {Tmm»} = {[Dlm»m)*} est l ’inverse de la
matrice Dlmm*. Donc, en accord avec ce qui précède,
& m m ' ( t t — Y» P» H — a ) = [D m 'm (®» P» Y)!** (2 1 )
De la propriété (14) des fonctions sphériques Y i m (0, (p) on ob­
tient sans difficulté une autre propriété élémentaire des fonctions
sphériques généralisées :
DLn’ («, P. Y) = ( — 10-m. -m' (a, P, ?)!*• (22)
Passons à la recherche des expressions explicites des fonctions
sphériques généralisées Dlmm* (a, p , y)- Supposons qu’on ait effectué
deux rotations successives de paramètres a lt p 2, Yi et a 2, p 2, Ys»
équivalentes à une seule rotation de paramètres a,' p , y » et ceci de
telle façon qu’à la suite de la première rotation les coordonnées sphé­
riques (0, cp) d’un vecteur fixé se transforment en coordonnées sphé­
riques (0lf <px) et à la suite de la deuxième rotation les coordonnées
(0lf cpj) passent à (0', (p'). Alors
lm (0» <P) ^ ^mmi (<*1» Pl» Yi) YImi (01» <Pl)»
mi
Y imi (®i» <Pl) = S ^mim' (®2, P2 » Y2) ^ Zm' (0 » <P )•
m'
D’autre part,
Y lm (6, <P) = S 4 - (a, P, Y) Y lm- (0', <p')-
m*
Confrontant ces développements et en vertu de l’indépendance linéai­
re des fonctions sphériques, on trouve
D L '( a , y) = 2
p, (<*1. Pi. Yt) 0'm1m'(a2,P2,Y2).
mj
Une relation analogue est observée en cas de réalisation de plusieurs
rotations successives du système de coordonnées. De la définition des
angles d’Euler et du dernier raisonnement il découle que pour cal­
culer les fonctions sphériques généralisées Dlmm' (a, P, y ) , il suffit
104 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

de rechercher leurs expressions pour les seuls cas où les rotations


s’opèrent autour de l’axe des z et autour de l’axe des x. Désignons par
Clmm' (et) et Pmm* (P) les fonctions sphériques généralisées correspon­
dant à la rotation d’angle a autour de l’axe des z et d’angle p autour
de l’axe des x . On a alors
(Gt, P, y) = miTTln (tt) P77ijtm2 (P) C,n«m* (y)-
Cherchons maintenant des expressions explicites des fonctions
Clmm' (a). Lors de la rotation d’angle a autour de l’axe des z les coor­
données sphériques (0, (p) d’un vecteur fixé se transforment en coor­
données 0' = 0, cp' = cp — a. Aussi
Y lm ( 0 , cp) = Y lm ( 0\ cp' + a ) = eimaY Im ( 0' , cp ').
D’autre part,
Y im (® i (P) — S Cmm' ( a ) 1 lm' (0 » <P )»
m'
d’où
Cmm' (®) —€ima$mm'
et, par conséquent,
&mm- (« . P,Y) = <ma+m' V)K m ' (P ). (23)
Cherchons maintenant les fonctions sphériques généralisées
P m m * (P ) correspondant a la rotation du système de coordonnées
de l’angle P autour de l’axe des x. Dans ce cas
(0, <p) = 2 Pmm’ (P) Ylm’ (6', q>')- (24)
m' N '

Les nouvelles coordonnées (x', y \ z') sont liées aux anciennes


(x, y, z) par les relations
x = x',
y = y'cos P — z’ sin p,
z= y'sin P + z* cos p.
Passant aux coordonnées sphériques, on trouve la relation entre
(0, cp) et (0',q>') :
sin 0cos cp= sin 0' cos cp',
sin 0 sin cp= sin 0' sincp' cos P —cos 0' sin p, > (25)
cos 0 = sin 0' sin cp' sin P + cos 0' cos p. J
Pour déterminer les fonctions P m m ' (P)* cherchons les relations diffé­
rentielles entre ces fonctions. Comme dans le second membre de (24)
la dérivation est la plus facile par rapport a P et a cp', nous allons
§ 15) FONCTIONS SPHÉRIQUES 105

considérer cette relation pour une valeur fixe de 0', les variables 0
et cp étant considérées comme fonctions des variables P et cp'. On a
donc
dYlm(Q, <p) dYim æ t dYim dy
ap ae a p T a<p ap ’
dYim (8, y) oYim ' ae . dYlm a<p
a<pf ae a<p' a<p aq>' ’

Calculons les dérivées -|!r,ap a<p ap » -rr-


acp au moyen des relations
(25). Il vient
ao dtp
- g p - = — sincp, -^ï-= —cotg 0 cos cp,
ae a®
- ^ r = —sin p cos <p, = sin P cotg 0 sin <p+ cos p.

D’où
dYlnÿ^ ' <P>= — sin cp dY,m£ ' ^ — im cotg 0 cos (pY(m(0, <p),

— im cotg 0 sin <pYjm(0, <p)J im cos PYjm(0, <p).

Pour calculer la dérivée au ^ nous allons utiliser les for-


mules de dérivation (15). Comme nous avons dans (15) les quan­
tités et dans les expressions de —^ L et de les
quantités sin q> et cos cp , nous devrons, pour pouvoir
nous servir des formules (15), former préalablement les combinai­
sons linéaires convenables à partir des quantités et .
On a
dV /m (6, <p) 1 (0. cp)
dP 31 sin P dq>'
= [ T - ^ 2 - + i»cotg0Y/m] ± t/n co tg P Y ,m=

= V f ( / + l) —ro(ro± 1) Y,. m±i (®« <p) ± im cotg pY/m(0, <p).


Utilisant le développement (24) pour les quantités Y i m (0, <p) et
y^m üfO , q>) et égalant dans les deux membres de l’égalité les coeffi­
cients de Y tm' (0 \ cp'), on se trouve en présence des r e l a t i o n s
différentielles cherchées p o u r la fonc-
106 POLYNOM ES ORTHOGONAUX CLASSIQUES (CH. II

t i o n Plmm' (P) :

^Ir- ± p L .— i K '( i + i ) - » ( » ± i ) .. .
(26)
» *
On doit poser ici +±<<+1). m'(P) = 0. A l ’aide des relations (26) et
de la condition Plmm>(0) = ômm» résultant de (24) pour P = 0, on
arrive à définir de manière univoque toutes les fonctions Pim* (P).
Ecrivons la relation (26) sous une forme plus compacte.
A cette effet, multiplions-la par
. > a . m'-m
e x p ( ± j m sipp°— d p ) = ( l - c o s P ) - (l+C 0Sp) 2 .

Il en résulte
m*-m m'+m
^ -[(i-c o s p f 2 (1+COSP) 2 P^mm’ (P) 1=
_________________ m'-m
= — i ^ / ( / + 1) — m(m± 1 )(1 —cos P) 2 X
«V±m
X (l + COSp)T 2 Pm±i, m’ (P)* (27)
Prenant les signes supérieurs et admettant que m=l, on obtient
m'-l m'+l
(1 — COSP) 2 (1+COS p)~ 2 P\m‘(P) = const.
D’où
l-m' l+m'
Pfm'(P) = Ctm.(l-C O S P ) 2 (1+COS p) 2
(C/m' est une constante). Pour m < /, les fonctions P„m< (P) peuvent
être exprimées de façon récurrente au moyen de P\m- (P) en prenant
dans (27) les signes inférieurs. Effectuant le changement de variables
m-m' m+m'
P = COS P, LW (p) = (l — H) 2 (1 + H) 2 Plnm-m,
on obtient
_______________ i ___________ avmm’
t m- l . m ' — y t + </u

d ’où
,, _ / ___ : \ l - m TJ 1___________ d l ~ m
mm’ * ' V / (/ + !) —î (5—1) d ll l ~ M
§ 15] FONCTIONS SPHÉRIQUES 107

c.-à-d. que
m '-m m'-fm
pi / o \ _p —M) “ “ w
“mm9(P) = L'im*--------- \-------------------------- ^
(O'-*» n v < (/+ i)—*(s—i)
a=m+l
d l-m
l ( l - M) '- m'( l + H),+w'l. (28)
Pour déterminer la constante CW. recourons à l’égalité P lm-m' (0) = 1.
Dérivant dans (28) d'après la formule de Leibniz, on aura
ni /nv ^
* m 9m9 (U) = C im’ ------------------- \----------------------------------------- = 1 ,
(*•)'■m' Il V » ( i+ i) - s ( s - l)
r=m'-f 1
ce qui donne

(— H V I V + l ) - s ( s - i )
r> 5=m'+1
C,m' “ 2* (l —mf) !
Puisque
/ /
I l U(l + l ) s ( s - i ) ] = I l ( l - S + i ) = &){^ - ^ -\
s—m+ 1 a=m+1
on a en définitive:
ni /q\ ( - l ) <- m'(0TO- m' (i + m )!(i-m )! ,t w
*mm' (P) 2« (J—m) ! K (J+ m') ! (J —m') ! ^ ^ X
m '+ m
dl-m
x ( l + p )“ 2 (29)
En particulier, la comparaison entre les formules (29) pour m' = 0
et (8) donne

Pmo (P) = ( — 0W/ 2ÏTT e '"* 0*)'


d’où
£>lno (a, P, Y) = ( - i)m } / — y *« a >’
Dl00 (a, P, V) = Pi (cos P).
Utilisant (21), on arrive à obtenir une autre relation analogue:

0Ôm (a, P, y) = ( - 0 TOV ï ï h y ' m(P’ Y)* (30)


108 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. I I

Les fonctions Plmm• (P) peuvent s’écrire sous une forme différente
si l ’on fait intervenir les relations de symétrie qui découlent de (29)r
(21), (22) et (23):
P imm' ■ P* m'm?
1 / rn*mm' __ p l
— * - m, -m '* (31)
A l’aide des relations (31), on peut toujours faire en sorte que les
inégalités m — m! ^ 0, m + m' ^ 0 soient vérifiées, auquel cas
il est aisé d’exprimer la fonction Plmm' (P) à l’aide des polynômes de
Jacobi :
ni / ûx ( - t ) m - m' , / (Z + m ) ! ( Z - m ) l w
mm' IP; — 2m V (/-MO ! (Z—m') ! *
m -m ' m +m '
X (l-H ) 2 (1 + H) 2
OÙ [l = COS p .
5. Théorème d’addition. Déduisons une relation utile pour les
fonctions sphériques, connue sous l’appellation de théorème d’addi­
tion. Pour cela, posons dans (20) m' = 0, y = 0 et utilisons les for­
mules (11) et (30):
P, (cos e ') = 2 $ t S ( î)mYim (P, *-< *) Y lm (0, 9 ). (32)

La relation (32) admet une interprétation géométrique simple.


Considérons deux vecteurs arbitraires r x et r 2 dont les directions
sont caractérisées par les coordonnées sphériques (0lt cp2) et (02, cp2).
Supposons que l’angle compris entre ces vecteurs est égal à o>. Po­
sons dans (32) 0 — 0lt cp = (pj et prenons pour nouvelle direction de
l’axe des z la direction du vecteur r 2. Puisque le nouveau système de
coordonnées a été obtenu en faisant tourner le système ancien d’an­
gles d’Euler (a, p, 0), on constate facilement que p = 02, a =
= cp2 + n/2. L’angle ce entre les vecteurs v x et r 2 coïncide évidem­
ment avec 0'. La formule (32) devient donc
i
P l (C O S (û )= 1 — 2 ^ /m ( 0 .,< P l) * 7 m (0 2 , (p2)- (3 3 )
m = -Z

La relation (33) est le théorème d'addition pour les jonctions sphériques.


Ce théorème connaît de nombreuses applications, par exemple en
théorie des spectres atomiques.
A titre d'exemple d'application du théorème d'addition, proposons-nous
de résoudre le p r e m ie r p r o b lè m e a u x l i m i t e s i n t é r i e u r p o u r V é q u a tio n de L a p la c e
d a n s u n d o m a in e e n fo r m e d e b o u le :
Au = 0, u (r, 0, cp) |r=a = / (0, <p).
Procédons à la recherche de la solution de ce problème par la méthode
de séparation des variables sous la forme d’une série de Fourier suivant les
QUELQUES PROBLEMES DE MECANIQUE QUANTIQUE 109

fonctions rlYim (6 t cp) :

u (r, 0 , (p) = ^ Clm ^ ( ® * Ç)- (^ )

C/m= j / ( 0 ',cp')y?m (0 ',cp') dQ'.


Portons dans (34) T expression de C/m, intervertissons la sommation et l'intégra­
tion, puis sommons sur m à l'aide du théorème d'addition:

u (r, 0, <f>) = j dQ’f (0 ', <p') [ 2 (t) 1 Y "* (0* <P) Y îm (0'. 9 ')] =

l
Ici p est le cosinus de l ’angle entre les directions (6 , <p) et (9', cp') :
• p = cos 0 co s 0 ' + s i n 0 s in 0 ' cos (cp—cp').
Pour effectuer la sommation sur Z, utilisons la fonction génératrice pour les
polynômes de Legendre :

2 Y 1—2<n+ <2‘
1=0
Puisque

2 (2Z+1)<«P,(h)=2^F 2 (* + 4 -) =
i i
,V7 d / yV tÏ 1—<2
x _ ___________
* v V^t—2¥ + < 2 ' (1—2/u+t2)3/s ’
on a

et, par conséquent.

1 c i - ( - ) 2
“ <-• 0’ ») = -5T J dÛ7(0'’ *'> T ----------r / M W '

§ 16. Quelques problèmes de mécanique quantique


Examinons quelques problèmes caractéristiques de la mécanique
quantique dans lesquels on rencontre des polynômes orthogonaux
classiques.
110 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. 11

1. Résolution de l'équation de Schrôdinger pour un champ


à symétrie centrale. Le problème fondamental de la mécanique quan­
tique de l'atome est le problème du mouvement de l’électron dans le
champ d’attraction central. Ceci tient à ce que la définition du mou­
vement des électrons de l ’atome, définition faite au moyen de l’appro­
ximation du champ central, constitue la base pour les calculs des
différentes propriétés de structures atomiques *). Une pareille dé­
finition donne la possibilité d’avoir une idée assez nette des particu­
larités de comportement des atomes, ainsi que de déterminer leurs
états énergétiques, sans qu’il soit nécessaire d’aborder à cet effet
le problème très difficile de mécanique quantique pour des corps
multiples.
Pour rechercher la fonction d ’onde ip (r) d’une particule se mou­
vant dans un champ à symétrie centrale U (r), il est nécessaire de
résoudre l’équation de Schrôdinger (voir § 14, 1)
A t - r - |- [ £ - C / ( r ) ] 1t>= 0. (1)
Cherchons les solutions particulières de l’équation (1) par la méthode
de séparation des variables en coordonnées sphériques, en posant
♦ (r) = F (r) Y ( 0 , cp).
Par les mêmes opérations qu’à la résolution de l’équation de Laplace
(voir § 15), nous obtiendrons pour les fonctions F (r) et Y (0, <p) les
équations
A0. çy + * y = O, (2)
4 - T ( ^ 4 r ) + [ l r < « - t f M > - : T ] '?M = o . (3)

L’équation (2) n’admet de solutions vérifiant les conditions de con­


tinuité pour 0 ^ 0 ^ j i , 0 ^ cp ^ 2 j i que si X = l (Z+ 1) ; dans
ce cas Y ( 0 , cp) = Y i m ( 0 , cp) est une fonction sphérique.
Puisque
1 d / o dF \ 1 d2,
r- dr V d r ) ~ r drz
l’équation (3) se réduit par substitution R (r) = rF (r) à une équa­
tion dont la forme rappelle l’équation de Schrôdinger à une dimension
iT + [ | - ( £ - ü ( r ) ) - ^ ] i ? = 0. (4)
Pour les états du spectre discret, la fonction d’onde ip (r) doit sa­
tisfaire à la condition de normalisation
j |ip (r)|2r2d r d Q = l.
•) Voir D. R. H a r t r e e . The calculation of atomic structures. New
York, W iley; London, Chapman and Hall, 1957.
§ 16) QUELQUES PROBLEMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 111

Comme on a 107
î i n n ( e , <r)|2d Q = l ,
la condition de normalisation pour la fonction i?(r) devient
oo
j R2(r) dr= 1. (5)
0
2. Atome hydrogénoïde. Il n'existe qu'un seul atome pour lequel
l'équation de Schrôdinger admette une solution exacte : c’est l'atome
le plus élémentaire, c.-à-d. l’atome d’hydrogène. Or, cela ne diminue
point mais augmente l’importance de la solution exacte du problème
en question pour l’atome d’hydrogène, car les solutions analy­
tiques obtenues sous forme explicite sont utiles bien souvent comme
un point de départ pour les calculs approchés qui se rapportent à des
systèmes de mécanique quantique plus compliqués.
Pour la description de l ’atome d’hydrogène en termes de mécani­
que quantique, il convient de considérer le mouvement relatif de
l ’électron (masse m, charge —é) et du noyau (masse jV/, charge e).
Nous résolvons un problème un peu plus général en supposant que la
charge du noyau soit Ze. Ce problème est d’un intérêt physique évi­
dent, car les valeurs propres de l’énergie que l ’on y trouve corres­
pondent, à des effets relativistes près, aux niveaux d’énergie obser­
vés de Patome d’hydrogène (Z = 1), de l’atome d’hélium sim­
plement ionisé (Z = 2), etc. En outre, fu tilité du modèle d’atome
hydrogénoïde est évidente pour l’étude des spectres des éléments alca­
lins et des spectres des rayons X des atomes à Z élevé.
Le problème proposé du mouvement de l’électron et du noyau
se trouvant en interaction réciproque peut être facilement ramené
au problème du mouvement d’un corps unique: d’une particule de
masse réduite *)
mM
P 771+ M
« m

dans le champ coulombien U (r) --------—, c.-à-d. à la solution de


l’équation de Schrôdinger
A *+ ^ ( s + * £ i)* = o.
Zc“
Puisque l’énergie potentielle (J (r) — ---- s’annule à l ’infini,
il résulte des considérations physiques que les états du spectre discret
n’auront lieu que pour E < 0 (voir 171).

*) Voir par exemple [7].


112 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

En passant aux coordonnées sphériques, on obtient pour la fonc­


tion radiale R (r) l ’équation
( 6)

Dans cette équation, il est commode de passer à des variables sans


dimension en prenant comme unités de longueur et d’énergie les
quantités

L'équation (6) prend alors la forme suivante:


ir+ [2 (7)
Les conditions selon lesquelles la fonction d’onde (r) doit être
continue et de carré intégrable amènent à la condition de continuité
de la fonction (r) et à la condition de normalisation (5).
L’équation (7) est une équation généralisée du type hypergéo-
métrique, pour laquelle (voir § 10, 2)
a(r) = r, x(r) = 0, a (r) = 2Erz + 2Zr — l (Z+ 1).
Lorsqu’on ramène l’équation (7) à l’équation du type hypergéomé-
trique, deux valeurs de k sont possibles:
k i = 2 Z + (2 l+ i) Y ~ ~ ^ Ë et k2= 2Z— (21+ i) V '= 2Ë.
Dans le premier cas
M O = - y ± ( / = 2 £ r + *+ - ) ,
dans le second
«t (r) = - - ± ( V ~ -2 È r - 1- 1 ) .
Cherchons parmi les formes possibles de la fonction
T(r) = x (r)—2n,(r)
celle qui puisse satisfaire aux conditions imposées à t ( r ) pour les
polynômes orthogonaux classiques, à savoir: r (0) > 0, r ' (r) < 0
{voir § 6, 1). Cela entraîne
JTj(r) = Y ~~Z É r — l — 1,
t (r) = 2 (l + i - V = 2 Ë r ) ,
«p(r) = r - (,+1,ev^ Fr,
X = k - *; (r) = 2 [Z - (l + 1 ) 1 ^ 2 1 ] ,
R (r) U(r) = r ' + ' e - ^ ' y (r),
§ 16) QUELQUES PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 113

où la fonction y (r) satisfait à l’équation du type hypergéométrique


y' + 2 (! + l - V = M z l y> + 2 ^ - < t + r1) y = 0. (8 )

Par changement de variable x = 2]/^ —2E r (voir§ 10, 3), l’équation


(8) se réduit à la forme canonique
a#* + [2(Z + l) — x ly' + X1y = 0, (9)

; — ^ z y*
1 2V =2£ V ^2£
L’équation (9) appartient au type examiné au § 14. Pour cette équa­
tion
a(x) = x, x(x) = 2(Z + l ) —x, p(x) = x2Ule~x.
Comme nous avons déjà montré au § 14, l’équation (9) admet des so­
lutions y (x) non triviales, pour lesquelles la fonction
V W ) y (*) = xl+U2e~xi-y (x)
est continue et de carré intégrable pour 0 ^ x < oo dans le seul cas

?,1= nr (nr = 0, 1, .. .)>
y(x) = CLÏr+ i(*)- (10)
Ici L® (x) est un polynôme de Laguerre. L’indice inférieur r du nom­
bre entier nr tient à ce que, lors de la classification des états ato­
miques, ce nombre est appelé nombre quaniique radial.
Montrons que les conditions selon lesquelles la fonction
xi+U2 e-x/ 2 y (s) est continue et de carré intégrable découlent des con­
traintes initiales imposées à la fonction radiale R (r), qui sont équi­
valentes à la condition de continuité de la fonction xle~xl2y (x) et de
oo
convergence de l’intégrale ^ e~xxr1*2 y2 (x) dx.
o
En effet, sur tout intervalle fini 0 ^ x ^ x 0, la continuité de la
fonction xle~x/2y(x) entraîne celle de la fonction xz+1/2e“x/2y (x),
*0
ce qui assure la convergence de Pintégrale j e“xxal+lÿ2 (x) dx.
o
D’autre part, pour x0> l l’intégrale
oo oo
j (x)
- J e ' V ' Y (x) d x < oo,
*0 *0
00
ce qui démontre la convergence de l ’intégrale j e"*x*,+,y2 (x) dx.
o
114 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. n

De la condition (10) on tire les valeurs possibles d’énergie

2 (nr + Z+1)2 2*2’


où n = nr + 2 + 1. La valeur de l’énergie E est complètement défi­
nie par le nombre n. Pour cette raison on l’appelle nombre quantique
principal. Pour un n donné, le nombre 2 (dit nombre quantique orbital
ou azimutal) prend les valeurs 2 = 0, 1, . . . , rc 1.
Pour la fonction radiale R ni (r), on obtient en définitive l ’expres­
sion
Rni (r) = i (*), (11)

= —
n

On trouvera la constante Cni de la condition de normalisation (5) :


oo
j R h (r)dr = 1,
0
ou bien
oo
-£-C s« j e~*x»+* [Ln-V-, (*)]2d* = 1. (12)
0
L’intégrale figurant dans (12) peut être calculée en utilisant la re­
lation de récurrence pour les polynômes de Laguerre (voir § 9). On a
x L llV -i = ZnLn-i-i — {n—l) L "'_V- ( n + l) l 2.(13)
D’où, en vertu de l ’orthogonalité des polynômes de Laguerre, il vient

j e - V ,+2[ Æ 1-i(x )]2dx =


0

= j e - V ' +1Z,“'_V-i(*) [2nLΑï l- i ( x ) + . . . ] d x =


0

= 2n j e 'xx 2l+i (x))2dx = 2nd2_ i-i,


0
où d ^ -j-i est le carré de la norme du polynôme Ln-il- i(x ) (voir
§ 7, 4). Aussi
Z Z ( n — l — 1) !
§ 16] QUELQUES PROBLÈM ES DE M ÉCANIQUE QUANTIQUE 115

La fonction radiale la plus simple correspond au cas l - n — 1 :

Rn , n- (r ) — e ~x/~xn.

Pour Z= 0 la fonction radiale prend la forme la plus compliquée: elle possède


alors le plus grand nombre de zéros possible pour n donné, égal a n — 1. Cepen­
dant, la relation entre la fonction d'onde et les angles 0 , <p sera dans ce cas
la plus simple: pour Z= 0 la fonction d'onde est symétrique par rapport à une
sphère, car
1
Yoo (O» <p) —
Y**
Connaissant les fonctions radiales R^i (r), il est possible de calculer diverses
caractéristiques de l'atome hydrogénoïde, en particulier l'énergie potentielle
moyenne uni de l'interaction électrostatique de l'électron avec le noyau, la distan­
ce moyenne rnj entre l'électron et le noyau.
Utilisant (11) et (14), on obtient
' oo oo
Üni = - j (r) d r = - Z C l , j e-*x*M[Lll +l '_i (x)pdx =
0 0
= -2 C -, h2 *
Ainsi, l'énergie totale de l'électron E est égale à la moitié de l'énergie potentielle
moyenne.
Ensuite,

rnl = j rRnl (r) dr = Ch (x)J‘ dx.


0 0
Pour le calcul de l'intégrale, il suffit d'utiliser la relation de récurrence
(13) et la propriété d'orthogonalité des polynômes de Laguerre:

rni = Cni Un —Z)2 dh-l + 4fl2d n -/- i -f- (n + Z)2 d n - l- 2 \ =

Un autre exemple d'utilisation des fonctions d'onde hydrogénoïdes con­


siste dans le calcul du potentiel créé par l'atome hydrogénoïde.
Supposons que l'électron se mouvant dans le champ coulombien du noyau
de charge Ze se trouve dans l'état stationnaire caractérisé par les nombres
quantiques n, Z, m. La masse de l'électron étant faible devant celle du noyau,
on peut admettre, avec une bonne précision, que le noyau est immobile et se
trouve dans un point r = 0. Cherchons le potentiel moyen i; (r) créé en r par
l'électron et le noyau.
Puisque, avec les unités adoptées, le potentiel du noyau est égal à Z/r, on a

«{ r ) = ~ j ('■')* *■' dQf-


Pour calculer l'intégrale, il est commode djemployer la fonction génératrice
pour les polynômes de Legendre et le théorème d'addition pour les fonctions
8*
116 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. I I

sphériques :

| r - r ' ~ = 2 ^T^(cosa>) =
«=0 >
00 * 8
= S p ÿ ï [ 2 $ ï 2 y ï-'(e'.« p ')y m . ( e . T ) ] f
#=0 > m0—- s
où a) est l'angle formé par les vecteurs r et r Comme

tynim (r ) = “p" (r ) (0% V*)»


on a
f N>nlm(r,) l2 (r-)2 dr' dQ> =
J I»— r'I
OO ©O g
= S i r k 2 - <e - «P) î - ^ T *»' (O * ' x
s= 0 m' 0 >

X j Y lm ( 0 \ <P') Yîrn (0', 9') Y*m‘ (0', <p') dQ \ (15)

L'intégration par rapport à <p' donne que la somme en m' ne comporte qu'un
seul terme correspondant à m* = 0. On a en définitive
OO OO g
« w - j - 2 2 7 ? T y *o(0*,p) î 7 ÿ r * n / ( r' ) * / j Y lm (0-, <p')x
r=0 0 >
X r*™ (0', 9 ') y ?0 (0', 9') dQ'.

°° r*
L'intégrale I — (r') dr' peut être mise sous la forme
J rÎT1
0 >
00 * r 00 „
î0 '> ZV)
7*T*i *' = -7=r- î (»•')*^ M * ' + r* j

L'intégrale du produit de trois fonctions sphériques se réduit à celle du produit


•de trois fonctions 6 jm (cos 6) :
1
j Vlm(0', 9') Yîrn (0', 9 ') y j 0 (0', Sfm (x) 0 jo (*) à*-

La dernière intégrale s'exprime en fonction des coefficients de Klebsch-


Gordan, ou encore des coefficients de Wigner pour lesquels des tables spéciales
ont été composées *). En vertu de l'orthogonalité des fonctions 0 im (x), elle
n’est différente de zéro que pour s = 0 , 2 , . . 21, c.-à-d. que la somme en s
dans (15) contient un nombre fini de termes.

*) Voir par exemple [7].


§ 16] QUELQUES PROBLEMES DE MECANIQUE QUANTIQUE 117

Dans le cas où l'électron est dans son état fondamental (n = 1, l = 0),


toutes les intégrales sont faciles à prendre. 11 en vient
*(r) = ^ i + ( ; Z + - l ) <-2Zr.
2
Pour des r petits on a, comme il fallait s'y attendre, v (r) « —, tandis que
2 _\
pour r -*■ oo on a i>(r) » —-— (le potentiel du noyau blindé par l'électron).
3. Oscillateur harmonique. Le problème de l'oscillateur harmoni­
que joue un rôle fondamental dans le développement de l ’électrody-
namique quantique ; il est fréquemment employé lors de l'étude d’os­
cillations diverses dans les cristaux et les molécules.
En physique classique, l’oscillateur harmonique linéaire se réa­
lise dans un système exempt de frottement et régi par les lois de New­
ton si dans ce système une particule de masse m est sollicitée par une
force élastique F = — m ors (x est l ’écart de la particule de sa posi­
tion d’équilibre). L’énergie potentielle de l’oscillateur est de la for­
me U = ^ x 2. Sous l’action de la force F la particule fera des oscil­
lations harmoniques de fréquence co autour de sa position d’équi­
libre.
Cherchons à établir les états stationnaires de l’oscillateur har­
monique par les méthodes de mécanique quantique. L’équation de
Schrôdinger pour la fonction d’onde (x) de l'oscillateur harmoni­
que se présente sous la forme
ffi cPty . mû)2 « 1? u / \
-2 ^ -W + — ^ = E ^ (-°°< * < o o ).
On demande de trouver les valeurs de E telles que la fonction tp (x)
soit continue et vérifie la condition de normalisation
OO

j if2(x)dx = 1.
—oo

Au lieu de la coordonnée x et de l’énergie £ , il est commode d’intro­


duire des variables sans dimension £ et e:

Alors, on obtient l’équation


Ÿ + (2e - r*) ip = 0 (16)
(l’apostrophe désignant ici la dérivation par rapport à |). L’équation
(16) est une équation généralisée du type hypergéométrique pour la­
quelle (voir § 10, 2)
a (?) = 1, t (5) = 0, a (g) = 2e - g*.
118 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES {CH. I I

Lorsque l’équation (16) est réduite à l’équation du type hypergéo-


métrique, une seule valeur de k est possible: k = 2e. Cela étant,
(!) — ± %■

Choisissons parmi les formes possibles de la fonction


T (6) = T (6) - 2 ni (g)
celle qui puisse satisfaire aux conditions imposées à t ( g ) pour les
polynômes orthogonaux classiques, c.-à-d. x' (g) < 0. Il vient alors
M D = S, * ( 6 ) = - 2 Ê ,
« P © »*5*'2, X = k —n, (|) = 2e — 1,
♦ (5) = «~6V2lf(S).
où la fonction y (g) satisfait à l’équation du type hypergéométrique
y " - 2 % y ' + Xy = 0, X = 2e - 1. (17)
L’équation (17) appartient au type d ’équations que l ’on a étu­
diées au § 14. Pour cette équation p (g) = exp (— g2). Comme on
a déjà vu au § 14, l’équation (17) admet des solutions non triviales
y (g), pour lesquelles la fonction
♦ (S )= e -* '2y ©
sera continue et de carré intégrable pour — oo < g < oo, seulement
dans le cas où
X = 2n (n = 0, 1, . . .), (18)
y (g) = C„Hn (g).
Ici H n (g) est un polynôme d’Hermite.
La condition (18) donne les valeurs possibles de l ’énergie
E„ = (n + */«) k(ù.
La fonction d’onde tp (x) a pour expression définitive

* n (x) = Cne - v n f f n{t )t x = ag, a = j / ^ .

On obtient sans peine la constante Cn de la condition de normalisa­


tion

j ’fn (X)dx=l,
d’où
aC*d* = l, (19)
§ 16} QUELQUES PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 119

OÙ _
d?n = 2nn \ Y n
est le carré de la norme des polynômes d’Hermite (voir § 7, 4). Aussi
C 1
V * V 2nn \ Y n
Considérons un exemple d'utilisation des fonctions d'onde de l'oscillateur:
calculons quelques caractéristiques de mécanique quantique de celui-ci, qui
sont employées en théorie quantique du rayonnement, à savoir, les éléments
matriciels de 'la coordonnée xmn et l'énergie potentielle moyenne un. On a
oo oo

xmn = ^ tym (*) (x) dx —0*~CmCn J c ^ Hm (|) Ç//n (5 )


—oo -o o
Calculons l'intégrale à l aide de la relation de récurrence pour les polynômes
d'Hermite (voir § 9)
oo

* m„ = a2C mC„ j e ~ * H m (g) [ - 1 / / n+, ( g ) + « # » _ , ( g ) ] <Jg.

En vertu de l'orthogonalité des polynômes d'Hermite les éléments matriciels


de xmn ne seront non nuis que pour m = n Hh 1. Pour les calculer, utilisons (19)
et la relation évidente
+ (20)
c n+l
On a alors, pour 1,
1 ^ ,2 1 C n ,2 1 C fi i / n -f-" l
*n + l, n = + 1 = "ô* ® T QtCn+ l<fn+1 — ” Œ= Œ1 / —s — •
- J - Cn+i r 2
Comme *mn = *nm» on a
^n-i, n —xn» n-1—a
Ensuite, l'énergie potentielle moyenne de l'oscillateur harmonique est
oo oo
«n= J
t/( * ) if s ( x ) d x = i-m«o2«3Cî j ' - V l t H n a W d Z .

Pour le calcul de l'intégrale, utilisons de nouveau la relation de récurrence et


la propriété d'orthogonalité des polynômes d'Hermite, ainsi que les relations
(19) et (20):
oo
un = -^-nusfia?C- î <5>]2rfS=

= imoAx3Q

= y Jiw ( n + y ) = -J £n-
Ce résultat coïncide avec le résultat correspondant de la théorie classique.
120 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. I I

§ 17*. Polynômes orthogonaux classiques d’une variable discrète


1. Définition. Au § 4, on a donné la définition des polynômes pn (x) ortho­
gonaux sur Tintervalle (a, b) par rapport au poids p (x) à l ’aide de la notion
de produit scalaire
b
( / . g) = j f ( x ) g (*) P (*) à x . (1)
a
11 est également possible d'envisager le produit scalaire de deux fonctions / (x)
et g (x) d'une forme quelque peu différente si l'on remplace dans (1 ) l ’intégrale
définie par la somme:
(/, g ) = y , (2 )
i
Ici > 0 ; la sommation se fait sur les valeurs de x{ qui vérifient l'inégalité
a ^ X| ■< 6.
Pour le produit scalaire (2) on peut reprendre tous les raisonnements aux­
quels on a procédé dans le § 4. En particulier, s'il existe des moments

i
il est possible d'introduire un système de polynômes (pn (x)} tel qu’il vérifie
les relations d'orthogonalité
(Pn* P m ) = 0» m n. (3)
Nous allons appeler de tels polynômes les p o ly n ô m e s o rth o g o n a u x d 'u n e v a r ia b le
d isc rè te . Les mêmes propriété que l ’on a établies dans le § 5 pour les polynômes
orthogonaux sur l'intervalle (a, b) par rapport à un poids p (x) sont valables
pour ces polynômes. En particulier, la condition (3) sera équivalente à la con­
dition
(pn, x"») = 0, m < n . (4)
Il est possible d'étendre aux polynômes orthogonaux d'une variable discrète
la définition des polynômes orthogonaux classiques, toutes les propriétés fon­
damentales de ceux-ci étant conservées.
Introduisons les notations
/ (*i) = /|, A/, = / <+1 - /,.
D é f i n i t i o n . S o ie n t d a n s (2) ^ i ** — 1» x i i = fl» = ô, p* =
= p (X|) A X|, les p o i n t s xf é ta n t lié s p a r la r e la tio n x t+1 = ax| P (a et P
s o n t des c o n sta n te s). L es p o ly n ô m e s p n (x) v é r if ia n t les r e la tio n s d 'o r th o g o n a lité (3)
p o r t e n t le n o m d e p o ly n ô m e s o rth o g o n a u x c la ssiq u e s d 'u n e v a r ia b le d isc rè te si le
p o id s p (x) s a t i s f a i t à l'é q u a tio n a u x d iffé r e n c e s d e la fo rm e
X lo (x) p (x)] = T (x) p (x) (5)
e t a u x c o n d itio n s a u x l im i te s *)

o iP i* r L .= a . b= ° (-= o .t,...). (6)


Ici

Z i M = - ^ E T -' A/(x) = / ( a x + p ) - / ( x ) , Ax = (a x + P ) — x,
et O (x) et x (x) so n t les p o ly n ô m e s de d e g ré n on s u p é r ie u r re sp e c tiv e m e n t à 2 e t à 1 ,

*) Les conditions aux limites (6 ) peuvent être déduites de l'équation (5)


et de la condition d'existence des moments de la fonction de poids (voir § 6 ).
§ 17] POLYNOM ES ORTHOGONAUX CLASSIQUES D’UN E V A R IA B L E DISCRETE 121

Dans la suite, nous allons employer aussi la désignation

M f(x )= Z f(t)
X
a
Remarquons que
fut-fi Ml fi /i— 1
X f (*,)
*Xi ’ rJlf (Xi ) = xl —*i - 1 Z f ( x i- i) .
Les expressions Z p n (x) et M p n (x) jouent en théorie des polynômes ortho­
gonaux classiques d’une variable discrète le même rôle que la dérivée p'n (x)
en théorie des polynômes orthogonaux classiques ordinaires.
De la relation de la forme x i+1 = axt + $ il découle que pour tout polynôme
Ttjn (x) les expressions Jffjt^x) et cAlz^ (x) seront des polynômes de degré m — 1 .
En particulier Zzif (x) = Mzix (x) = nJ (x). Quand a = 1, on se trouve en
présence d'une suite de points équidistants xj. Les polynômes orthogonaux
correspondants d'une variable discrète sont très couramment utilisés en pra­
tique, par exemple dans certaines applications de la théorie des probabilités.
2. Ouelques formules de différences. Avant de passer à l'étude des pro­
priétés des polynômes orthogonaux classiques d'une variable discrète, établis­
sons certaines règles afin de pouvoir opérer avec les expressions de la forme
Z f (x) et M j (x). On a
x [C if 1 (x) + cnf2 (x)] = cxZ h (x) + c«Zh (*). (7)
X [/ (x) g (x)] = / (x) Z g (x) + g ltt (x)) Z f ( x ), (8)
M [ / (x) g (x )] = / (x) M g (x) + g [ t . i (x )] M i (x ). (9)
Ici
t0 (x) = x, f* + 1 (x) = < * ( a x + P ) = a < * ( x ) + P ( * = 0 , =b 1, . . . ) ,

c.-à-d.
^ , x +, afc
(a ) =
—1 . , afe—1 0
a _ 1 A a = a fcaj + a _ i P-

A l'aide de l'égalité
At =
on établit sans peine qu'entre les expressions Z j(x) et M f (x) il existe la relation
suivante :

x t (t) U , ft_ 1<X)= é = i * f i**-* W = ° * f W l«=V x)= - i r “« / 1** (*)!• <10>


D'autre part, nous aurons besoin d'une formule analogue à la formule
de Leibniz pour la dérivation du produit de deux fonctions / (x) et g (x), dont
l'une est un polynôme du premier degré:
nm_1
» 1/ (*) ?(*)) = / (*) ° n mg (*) + ctm - l ( g _ ï j F (*) (<)) l,=t 1<X) ,(11 )

où / (x) est le polynôme du premier degré.


Pour démontrer la formule (11), procédons par la méthode de
récurrence. Quand m = 1, la formule (11) coïncide avec (9). Supposons
122 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. I I

que cette formule soit vérifiée pour 1 ^ m ^ n. Puisque la fonction M ] (x) =


= /' (x) ne dépend pas de a-, on a
^ n+11/ (*)*<*>! =
= <=*{/(*> <*"* <*> + ttn-T(~ l l ) /' W Wl I , } =
= f ( I ) r J t ” + i g ( * ) + / ' (X) ( 0 | li^ ,.,( * > +

ce qui coïncide avec ( 1 1 ) pour m = n + 1 .


3. Orthogonalité des dérivées aux différences. Puisque les différentes pro­
priétés des polynômes orthogonaux classiques ont été établies principalement
a l ’aide de la méthode d’intégration par parties, il s’agit de trouver maintenant
son analogue pour le cas de la différence. Pour ce faire, il suffit de sommer les
égalités évidentes qui résultent de (8 ) quand x — :
àih8i) = fi*gi +ein&fi- ( 12)
On obtient ainsi la fo rm u le d e s o m m a tio n p a r p a r t i e s :

S fl*Kl = tiei £ .= a - 2 £,♦«*/«. (13)


i 1 i
Ici comme plus loin, on fait la sommation sur les valeurs i = i^ it + 1, . . .
. . .. i 2 — 1 (x, = a, xis = b).
Déduisons d’abord la propriété des polynômes orthogonaux classiques
d’une variable discrète analogue à la propriété d’orthogonalité des dérivées
des polynômes orthogonaux classiques ordinaires. On a
2 **l~lPn (*i) XipiAarf = 0 pour m<n,
i
car l ’expression a:™” 1 t (x) est un polynôme de degré m. D’autre part, en utilisant
l ’équation aux différences (5) pour p; et la formule (1 2 ), on obtient
xîn' , TipiAx; = x f ' l A (o,Pi) = A (x ^ O /P i) — °iPi
Aussi
2 * ? ~ l P n (*«) T ip iA lj = 2 P n ( * l) A (l™ T ‘ o iP /) —
i i
Ax™~1
- 2 Pn <*l> tel PiAxi = 0. (14)
i

1 Ax?_V
Puisque xi _1= — (x,- — P), l’expression 0 | —— — représente un polynôme de degré
m en x; ; donc, en vertu de la propriété d ’orthogonalité (4), la deuxième somme
de (14) est égale à zéro. Faisons la transformation de la première somme au
moyen de la formule de sommation par parties (13):
2 P n (x ü A < *T -1, °IPI> = I’» ( * i) * r - V « l P l l x . - - a 2 * ? " 1 a i + i P i * t ^ P n (x i) -
i 1 i
Conformément aux conditions aux limites (6 ) la substitution est égale à zéro.
L’égalité (14) devient donc
2 * î ,- l« p ll(*)ii ■x.l Pl (xi) Ax| = 0, m < n ,
§ 17] POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES D’U N E V A R IA B L E DISCRÈTE 123


Pl (x i) = °i+ iP i+ i-
Les polynômes X p n (x) sont donc des polynômes d’une variable discrète
orthogonaux par rapport au poids
Pi (*) = U i (*)] P Ui ( * ) ] = l<* (*) + * (x) Ax] p (x).
Montrons que X p n (x) sont des polynômes orthogonaux classiques. Pour cela,
il suffit de s’assurer que le poids (x) vérifie l ’équation aux différences et les
conditions aux limites de la forme (5) et (6 ). Conformément à (8 ),
X lo (x) P l ( x )l = P l (x) X o (x ) + a U, (x )] X 9l ( x ).
Puisque
X 9i (x) = X { o l t l (x)]p ltx ( x ) l } =
= a X 1er (!) p (<)] \t = tl(x) = aT K P (x)l*
on a
X l a ( x ) pi (x)J = {X o (x ) + ax [tj (x)] } 9l (x).
Nous avons obtenu une équation aux différences de la forme (5) pour le poids
P! (x), car l’expression
Ti (x) = X o (x ) + aT [<! (x )]
est un polynôme de premier degré au plus.
Voyons si les conditions aux limites sont remplies. On a
*r°iPt (*i) l*i=a. 6 = * r (°/ + TiAxf) Ojpj |tj= a, 6 = 0
en vertu des conditions aux limites (6 ).
On vient de montrer que les polynômes X p n (x) sont des polynômes clas­
siques d’une variable discrète orthogonaux par rapport au poids
Pi (*) = ® l*i (*)1 P l*i (*)!•
Par la méthode de récurrence, on est amené au théorème suivant.
T h é o r è m e 1. L es p o ly n ô m e s X mp n (x) s o n t d es p o ly n ô m e s cla ssiq u es
d 'u n e v a r ia b le d isc rè te o rth o g o n a u x p a r r a p p o r t au p o id s
m
Pm (x) = P (*m) J J G (0 i) (15)
k—1
s a t i s f a i s a n t à l'é q u a tio n a u x d iffé r e n c e s
X [o (x) pm (x) J= Tm (x) pm (x)f

m- 1
Tm (*)=S * « ! * » ( * ) ] + « " * l< m ( * ) l. (« J
A=0
4. Equation aux différences. Utilisant la propriété d’orthogonalité des
polynômes Xpn (x), nous obtenons l’équation aux différences pour pn (x) analogue
a l’équation différentielle pour les polynômes orthogonaux classiques ordinaires.
Quand m < n, on a
2 X Pn (*i) ^ ”*Pt (*i) Ax,- = 2 X p n (xj) ai+1pi+1Ax^ = 0, (17)
X X
car l ’expression X xm est un polynôme de degré m — 1.
124 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES (CH. I I

Transformons le premier membre de (17) à l ’aide de la sommation par par-


ties, en posant dans (13) ft = x f , gJ+l = ol+1pl+iX Pn (* ,)= al+ip i+1»flpn (xl+i) :
S Z P n (* i) 0 « + lP l+ jA x f = x f a i P |o Æ p n (X|) I® „ — 2 ( O i P i ^ P n (* i)J -
i i
La substitution s'annule en vertu des conditions aux limites (6 ). Aussi
2 x” A [OiPioflpn (xj)] = 2 x ? p n (*<) P|Ax, = 0 (m < n), (18)
i i

où pn (x) = p | Jg [q tx) p (x) orflpji (x)l- Utilisant les relations (8 ) et ( 10 ), met­


tons l ’expression pour p n (x) sous une forme différente :

Pn (*) = £ J ^ < a (*) P (*) * ° * P » <*>+ X Pn (*)X [O <*) P (*)]} =


= a (x) X<Jlpa (x)+ t (x) X p n (x).
Les fonctions X p n (x) et Xc4tpn (x) sont des polynômes de degré n — 1 et n — 2
respectivement. Aussi pn (x) sera-t-il un polynôme de degré n. Puisque,
selon (18), le polynôme (x) est orthogonal par rapport au poids p (x)
à toute puissance inférieure a n, il ne différera du polynôme pn (x), en vertu
de l’unicité de système de polynômes orthogonaux par rapport au poids donné,
que par un facteur constant, d’où l ’on tire
Pn ( * ) = — K P n (z)y
où Xn est une constante.
Ainsi, nous avons obtenu pour les polynômes pn (x) l ’équation aux diffé­
rences du deuxième ordre
Xl a (x) p (x) cJlpn (x)] + y^p (x) pn (x) = 0 (19)
ou, ce qui revient au même,
o (x)XoMpn (x) + x (x)Xpn (x) + \jj>n (x) = 0. ( 20)

Pour déterminer la constante il suffit de comparer dans (20) les coefficients


de xn. Comme
(tt*+p)"-xn _
(a— 1)x+ p a— 1
cAixn =
a n—1
an-l (a —1)
il vient
an—1
xn— 1 r an1"1—
a7 - t_ l1 o ” n
a — 1 LT + an~i(a —1)
an~i(a — 1) 2 JJ*' (2,)
L’équation (19) peut être récrite autrement, à l ’aide de la relation (10). On a

X (a (x) p (x) c4tpn (x)] = 4 - ^ ( 1 ° w P M °^Pn (01 U ( lM ) =

.- i- e ^ lp , (x)iJpn (x)J.

On arrive ainsi à l ’équation suivante pour pn (x) :


aÆlpx (x) Xpn (x)l + oX„p (x) pn (x) = 0. (22)
$ 17) POLYNOM ES ORTHOGONAUX CLASSIQUES D’U N E V A R IA B L E DISCRÈTE 125

Comme les polynômes Æ^Pn (*) sont des polynômes classiques orthogonaux
par rapport au poids pm (x), ils vérifient évidemment l'équation aux différences
qu'on déduit de (22) en remplaçant n par n — m, p (x) par p^, (x), px (x) par
pm+i (*) et t (x) par Tm (x). Aussi

Pm (x) » P n (x) = - Z T — * [Pm+ 1 (x) X ^ pn (x)J,



, _ on-m—1 , o"-™-1—! o"
m~ Œ— 1 L T'n + a n - » » - ‘ ( a — 1) 2_T
On en tire successivement

P (x) Pn (*) = — o# [Pl (*) -SfPn (*)] =

••• = Mm [Pm (x) X " p n (*)].


®m n Xnft
On aboutit ainsi à une équation aux différences d’ordre 2m pour les polynômes
Pn (x):
cÆm [pm (x) X™pn (x)] = Anmp (x) pn (x), (23)

m-1
4 m = ( —°0m ^nh‘ (24)

5. Formule de Rodrigues. Si l'on pose dans (23) m = n, on obtient pour


les polynômes orthogonaux classiques d'une variable discrète l'analogue de la
• formule de Rodrigues:

Pn(x)=^ ^ n(Pn(I)1, (25)



An = —j J5npn (x). (26)
^nn
Citons en outre l'analogue de la formule de Rodrigues pour le polynôme X mpn (x)
crue l’on déduit de (25) en changeant p (x) en pm (x). Ce faisant, il convient
de substituer à la fonction pn (x) le poids par rapport auquel sont orthogonaux
les polynômes JE71” " 1 [ X mpn (x)) = ZPpn (x), ce qui veut dire que la fonction
pn (x) doit être laissée inchangée. Il en résulte:

X>*Pn (x) = Bnm -— j-*0»-"* [p„ (x)]. (27)

Pour rechercher la constante £ nm, il suffit de porter dans (23) l'expression (27)
de &*pn (x) :
Bnm = AnmAn. (28)
6 . Relations de récurrence. Les polynômes orthogonaux classiques d'une
variable discrète vérifient les relations de récurrence qu’on tire des relations
de la forme (4) et (5) du § 9 en mettant M p n (x) au lieu de pi (x). On peut déduire
126 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

ces relations au moyen de la formule de Rodrigues. Puisque


Pn+i (*) = a U i (*)] Pn l*i WJ»
il découle de la formule de Rodrigues pour pn+1 (x) que

Pn+i {x)=z^ T fâ ~ c/fln*x [t‘ (z),p " I1* Wl> =

= -— 1 I® (*> Pn (1) ] = -— 1 ofl” [T„ (x) pn (*)].

Pour rechercher l'expression <yfin [xn (x) pn (x)], utilisons l'analogue de la


formule de Leibniz (11) :

oUn [T„ (x) Pn (X)J = T„ (x) <*"*>„ (x) + t ; l<Mn- xpn «)] ll=f_l(sc)•

Or, conformément à (25), (27), (28), (24) et (10), on a

oftnPn (*) = - r - P (x) pn (*).


**Tl
&fln- lpn (t) \t^t-i(x) —~g
"Ha 1“ Pi ( 0 %Pn (0 lf=f_1(x) =

= — a \ nAn a M p ^ aM'Pn
C'est pourquoi

Pn+i (*) = <* A2 * ' - [ ‘tn (x) pn (x) ~ ° (*) °^Pn (x) ] >
d'où

a (x) cMpn (x) = ° ng (na_ 1^ n[ ( X) +Tn (X) Pn (x)] . (29)


La dernière relation est analogue à la formule (4) du § 9. Les autres relations
de récurrence découlent de (29) et de l'équation aux différences (20) pour pn (x).
Pour déduire une relation analogue à la formule (5) du § 9, remarquons que,
conformément à (29),
X [a (x) c4iPn (x)l =

- { - s f e r Xp*" <»>+* w <»>’ } • <**


Ensuite,
x [T„ (x) Pn (x)J = T„ (x) X Pn (x) + TnPn [*1 (*)],
X [O (x) oMpn (x)] = O (x) Xcitpn (x) + X p n (x) X o (x) =
= —X(x) X pn (*) ^nPn (*) ~\~Xpn (*) X o (x).
Puisque
Pn (*) = Pu 1*1 (*)] — àxXpn (x),
la relation (30) peut s’écrire comme suit:
Pn 1*1 (*)] = CnX p n+1 (x) + Jln (x) Xpn (x). (31)
où Cn est une constante et n„ (x) un polynôme de degré 1 au plus.
Remplaçant dans (31) x par (x), on obtient en résultat
Pn (*) = CncMpn+i (x) + nn [r-x (x)]cMpn (x). (32)
s i 7) POLYNOM ES ORTHOGONAUX CLASSIQUES D’U N E V A R IA B LE D ISCRETE 127

Cette relation est analogue à la formule (5) du § 9, car la fonction n„ lf_x (x)]
est un polynôme de degré 1 au plus par rapport à x.
Portant dans (32) l’expression de r'Hpn (x) tirée de (29), on obtient une
relation analogue a la formule (1) du § 9.
7. Quelques types de polynômes orthogonaux classiques d’une variable
discrète. Mettons sous forme explicite le poids p (x) quand
a = 1, fi = 1, X| = I.
L’équation aux différences (5) devient dans ce cas
P (x + 1) g ( x ) - ( - t (x ) m
P(x) “ o ( x + 1 ) * (iW)
Notons une propriété évidente des solutions de l ’équation aux différences
P (x+ 1)
P(x) = /(*>,
où la fonction /(x ) est définie.
Si /(x ) = / t (x )/ 2 (x) ou /(x ) = [*] , on a respectivement p(x) =
/z(*)
= Cpi (x)pj(x) ou p(x) = C Pi (x) Ici C est une constante arbitraire et les
P2 (*)
fonctions pi (x) et Pz (x) sont solutions des équations aux différences
P i(x + 1 ) P2 (x + 1)
Pi (*)
= /l(x),
P2 (*)
/*<*)•
Puisque le deuxième membre de l ’équation (33) est une fonction ration­
nelle, on peut, en s’appuyant sur la remarque ci-dessus, exprimer sa solution
en fonction de celles des équations aux différences
P (x+ 1)
= Y +x, (34)
P(*)
P (x+1)
= V—x, (35)
P(X)
P (x + 1)
(36)
p(x)
r ( Y+ x + i )
Comme y + x la solution particulière de l’équation (34) est de
r(y + x )
la forme p (x) = r (y + x). De même, utilisant la représentation
r (y—x + 1 ) 1 . 1
y ~ X~ r (y—X) r |( y + l ) — ( x + 1 )] : r ( Y + l - x ) ’
on recherche la solution particulière de l 1équation (35) :

P(x)=r ( y + l-x ) •
On obtient sans difficulté que l'équation (36) a pour solution particulière
la fonction p (x) = yx. Compte tenu de ces considérations, nous allons chercher
les solutions de l'équation (33) pour différents cas particuliers.
1) Soit a = 0, b = N, o (x) = x {N — x). Alors
a ( x ) + t (x) = (* + y ) (ô—*),
128 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

où 7 et ô sont des constantes. L’équation (33) devient alors


p(x+l) _ (x + y) ( ô —x)
PW ( * + 1) (AT — 1 — x)
Elle aura comme solution particulière la fonction
r(Y+ *)r(JV-x) (37)
K) r ( x + i ) r ( ô + i —x)
Les conditions aux limites (6 ) et les conditions de positivité du poids p (xj)
seront vérifiées notamment quand on aura C > 0, y > 0, 6 + 1 > N. Les
polynômes orthogonaux correspondants sont dits p o ly n ô m e s de f f a h n . Posant
dans (37) C = 1, y = 1 ,6 + 1 = 7V\ nous aboutissons aux p o ly n ô m e s de T ch é-
b ych eo d 'u n e v a r ia b le d is c r è te , pour lesquels p (x) = 1 .
Les polynômes de Tchébychev d’une variable discrète s’appliquent, par
exemple, lors de traitement des observations par la méthode des moindres
N-l
carrés, au calcul des sommes de la forme / (k) d’après les formules de quadra-

tures du type de Gauss (voir Complément).


2) Soient a = 0, b = oo, a (x) = x. Trois cas sont à envisager alors:
f M y +*)>
<j ( x ) + t ( x ) = «J p ( Y — x ) ,
l P-
Ici p et y sont des constantes. L’équation (33) admettra alors les solutions sui­
vantes :
* r (y+ x)
Cw r (x+ 1) ’
C\x.x
P (x) =
r(x+i)r(Y+ i-x ) ’
C\lx
r (x+i) ■
Dans le premier cas, les conditions aux limites (6 ) et les conditions de posi­
tivité du poids p (x/) seront remplies si l’on pose 0 < p < 1 , y > 0 , £ =
= . On aura donc
T(Y)
P *(Y )x r(Y+x)
P (x) = (Y)x
f ( x + l) ’
r(Y) ‘
Les polynômes correspondants sont les p o ly n ô m e s de M e ix n e r .
En raisonnant de la même façon, dans le deuxième cas il suffit de poser

Y + l = Ar, p = y ( P > 0 , g > 0, p+q= 1 ), C= qs N\.


Le poids p ( x t ) ne sera non nul, dans ces conditions, que si 0 < i < N . Pour
les quantités p (xf) on obtiendra la d i s tr ib u tio n b in o m ia le bien connue de la
théorie des probabilités:
P (Xi) = c i. = ■^ * .
pw ; < ! (AT—i) !
Les polynômes correspondants sont dits p o ly n ô m e s de K r a v tc h o u k .
FORMULAS FONDAMENTALES 129

Plaçons-nous dans le troisième cas et posons C = e~*\ les valeurs de p (x,-)


obéissent à la distribution de Poisson
g~V
P(*i) = ï!
Les polynômes orthogonaux d'une variable discrète correspondants s'appellent
polynômes de Charlier.
3) Le cas o = 1 est sans intérêt, car il ne promet aucun type nouveau de
polynômes.
Dans [1] on trouve des renseignements plus détaillés concernant les poly­
nômes d’une variable discrète examinés.

Formul es fondamentales
Quelques propriétés générales des polynômes orthogonaux
Expression explicite pour le polynôme pn (x) orthogonal par rapport au poids
p (x) sur Vintervalle (a, 6 ):
C0 Ci .. . C n

ct Cn • • • ^n+1

Cn- 1 Cn • • • ^2n-l
1 X ...

b
Cn = ^ xnp (x) dx- est le moment de la fonction de poids, An la constante de
a
normalisation.
Relation de récurrence :
_ _ / _ \ __ an _ /_ v , / b n &n + l \ , an- 1
xPn (x) —“ Pn+i W T l ~Z ” IPn (-r)i H ” Pn-1 (x)f
fln + l V an <*n+l! an « n - l
b
dfi = j Pn (x) P (x) àx9 an et bn sont les coefficients des puissances supérieures
a
du polynôme p n (x) :
Pn (*) = »n*n + 6n*n"‘ + • • •
Formule de Darboux-Christoffel :
n
SPh (*) Ph (y) _ 1 fln Pn+1 (x) Pn (y)—Pn (x) Pn +i (y)
dn an+i x—y
k—0
Polynômes orthogonaux classiques
Caractéristiques principales des polynômes de Jacobi P ® (x), de Laguerre
L* (x) et d’Hermite f f n (x) (tableau 2).
Equation différentielle pour le poids:

-jjg-l®(*) P (*) 1= T(x) p (*)•


9 —01174
130 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

T a b le a u 2

P„(X) p<Jt t W ( * ) ( a > - l . p > - I ) l “ (ï ) ( a > - 1) «„<*)

(«, 6) ( - 1 , 1) (0, oo) (—oo, oo)


PW ( l - x ) Œ( l + x ) P x a e“ x *-**
o(x) 1 — x2 x 1
T(X) P— a — ( a + P + 2 ) x 1+ a — x — 2x
K n (n + a + p + 1) n 2n

E q u a tio n d i f f é r e n tie lle p o u r p n (x) :


O (x) y*+ t (x) y’ + %ny = 0 ,
[a (x) p (x) y ’ Y +X„p (x) y = 0.
F o rm u le s d e d é riv a tio n :

J L P>(x) = - i - ( n + a + p + l ) *><,“+*’ P+1) (x);

4 - H n (x) = 2 n //n_t (x).

Le tableau 3 ci-contre contient les constantes principales pour les po­


lynômes orthogonaux classiques.
F o rm u le de R o d r ig u e s :
An dn [on (x) p (x)] (forme différentielle) ;
Pn (*) = p (x) d x n
An n1 j <fc (forme intégrale),
Pn (*) = p (x) 2m

C est un contour fermé entourant le point z = x.


R e la tio n s d e récu rren ce :
*Pn (x) = Œ„P„+l (x) +P„p„ (x) +VnPn-l (x) ;
O (*) ri» (*) = «nUPn+l (*) + (P}.1’ + Yn’*) Pn (*) ;
Pn (*) = ®n’Pn+i (*) + (Pn ' + Yn’*) P'n (*)•
R e p r é s e n ta tio n s a s y m p to tiq u e s p o u r n - + oo :
c o s { ln + ( g 4 - P + l) /2 1 8 - ( 2 a + l)n /4 )
p(na- p) (cos 0 ) =
, , — / . « \a + i/î / e \P + V î
■hO (n-3/2)
V n n ^sin -jJ ^cos~ )
( 0 < ô < q > < J i — 6) ;
£ « (*) = _ J _ «*/2x - “ / 2 - J/ 4 „ a / 2 - 1 / « cos ( 2 a -}-1) - 2 - ] +

+ 0 ( n a ' 2 ~ 1'*) (0 < 6 < x < J V < o o );

/fn (x) = Vr2 ( v ) n/2**î/î [ cos +


(|x|<J\T<oo).
FORMULES FONDAMENTALES 131

Tableau 3

*„<*> P \ P ) (X ) L“ (x) Hn (*>

(-D » 1
An (-l)H
2"n ! n !
T ( 2 n - f - - j - P - f - 1) (-l)n
an On
2"n ! T ( n + a + P + 1 ) n !
h ( « — P) T ( 2 r e + a + P) ( U n -i B+ « n
°n u
2n ( n — 1) ! T (n + a + p + 1 ) ( 0 (« -D i
2“ + P + l r (n + a + 1 ) T ( n + P + 1) T (n + a + l )
2»n ! Y n
n i r ( 2» + a + p + l ) r ( n + a + p + l ) n !

2 (n + l) ( n + a + P + i ) _1_
an -(« + i) 2
(2/i + a + P H - l ) ( 2 n - f - a + P-H 2)
p 2 - a2
Pn 2n-f- 1 0VJ
(2n + a + P) ( 2 n + a - j - P + 2)
2(n + a ) ( n + p ) JJ
Yn ( 2 n + a + P) ( 2 n + a + P + 1) — (» + « )

a .» 2 (n + 1) (n + a + P + l )
n+ i —1
2n + a + p + 2
(a -P )(n + a + P + D 0
— (/i + a + 1)
2n+a+P + 2
v (l) n + a + P + 1 1 2

2 1
rt<2) —1
°n 2n + a - b P + 2 2 ( » + l)
a—P
1 0
Pi?’ ( n - ! - o - b P + i ) ( 2 n - ! - a - ( - P + 2)
I
0 0
» n
H + CL+ P + 1

Polynômes de Legendre
Les polynômes de Legendre Pn (2 ) sont orthogonaux par rapport au poids
p (x) = 1 sur Tintervalle (—1, 1). Iis représentent un cas particulier des poly­
nômes de Jacobi p>(x) pour a = P = 0 et des polynômes de Gegenbauer
(x) pour v = V2.
E q u a tio n d iffé r e n tie lle :

(1 — x2) y” — 2xi/' + n (n + 1) y = 0, y = Pn (x).


9*
132 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Formule de Rodrigues
p
P ( - D n *■ „ .....
p »(*) 2 nn ! (1
Représentation intégrale :
2n

Pn 2 iT 1 V 1— s i n <p)n rf«p-
0
Fonction génératrice :
00
1 y. pn (*) /«.
1^ 1 —2 f*+ t3
r n=0
Valeurs particulières :
P n (D = l. p n ( — !) = ( —1)".

P2n+1 (0) = 0, P2„ (0) = 1 . I Pn (*) I < 1.


Carré de la norme :

Relations de récurrence :
( l - * 2 ) P k (x )= - ( n + 1) [P „ +1 (x)—xPn (*)],
Pn(x) = -
n+ i ■ lP k + i(z)-x P ‘n(z)]-- 2n + l' [P/i+i (x)— C*)li
(» + 1 ) ^ n +i ( * ) - ( 2 n + 1) x P n ( X) + n P n. i (X) = 0.
R e p r é s e n ta tio n a s y m p to tiq u e :

/•— COS T ( n e — £-1


P»(cosO) = }r / ^ -----1 1 [/ sin 0 -----— + ° ( ', "S/i)-
On voit sur la figure 3 les courbes représentatives des polynômes de Legendre
Pn (x) pour quelques valeurs de n.
Quelques fonctions spéciales apparentées aux fonctions de deuxième espèce
Qo (z) pour les polynômes orthogonaux classiques
F on ction g a m m a in c o m p lè te :
oc
r (a , x) = ^ e r t t a~ 1 d t .
X

F o n ctio n b ê ta in c o m p lè te :
x

b x (p, 9 ) = j
0
E x p o n e n tie lle in té g r a le :
00

Em (-)= j ~ ^ ~ ds< He z > 0.


FORMULES FONDAMENTALES 133

Sinus intégral et cosinus intégral :

Si (*) = j ds, Ci (2) = j ds.


0 00

Intégrale de probabilité (,fonction des erreurs) :

® W" Ï 7 T
Intégrales de Fresnel :
z z
S (z) = j sin i y - ds, C (z) = j cos ds.
0 0
Les propriétés principales de ces fonctions et leur liaison avec la fonction
Ç0 (z) ont été examinées au § 11.

Fig. 3

Fonctions sphériques
Y l m (9» <p): eimç0 /m (cos 0)
y 2 ji

dxl+m
/ - 21+i (i + m) 1 (1_ x2)-m/2 H _ X2W.
2 tu y 2 (Z—m) ! ” x ) dxl-m ( >’
6 /. - m (*) = (-1)"* e tm (x) ; Y*m (0, 9 ) = ( - l)m Y ,. _m (0, 9 ).

Propriété d'orthogonalité :
134 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. Il

Relation de récurrence :

COS e y , m (0, <p) = j / 4 ^ 7 ^ Y u l. m (0. 9 ) + j / y t - 1. m ( 0 . 9 ) .


Formules de dérivation :

Y /m (0» 9) = i m Y i m (0, <p) ;

e±i<P ( ° F ' ^ W L + m COtg e rtm ) ( i - f - l ) - m ( m ± 1) Y t , m i l

(qu an d m = ± ( l + 1), on posera Y i m (0, <f) = 0).


Théorème d'addition :
l
P t (cos 1» ) = — ly 2 (0 t* 9 i ) y*m (02’ 92)
m = -L

(cd est l ’a n g le form é par les v ec teu rs r j et r2d o n t le s d ir e c tio n s so n t ca r a ctérisées


par le s a n g les 6lf <p1 e t B2, q>2) ;

î T - T r r = S - ^ r ,>' (c” “)-


1=0 >
oo i l
=4n 2 h n r 2 <6*’ »»>y?m (°*« T*)],
1=0 r> m = -l
r < = m in ( r 1> r2), r> = m a x (r 1, r2).

Equations différentielles du type liypergéométrique


E q u a tio n d u t y p e h y p e r g é o m é tr iq u e :

a W y 9 + T (s) y' + Xy = 0,

o ù a (s) e t t (2) so n t d es p o ly n ô m es arb itraires d e d egrés non su p érieu rs à 2 e t


à 1, X est un n om b re c o m p le x e q u e lco n q u e.
F o rm e c a n o n iq u e des é q u a tio n s d u t y p e h y p e rg é o m é triq u e ':
é q u a tio n h y p e r g é o m é tr iq u e :
s (1 — z) y m + [y — ( a + P + 1) :) y ' — a fi y = 0 ;

é q u a tio n h y p e rg éo m é tr iq u e d ég én ér ée :

zy9 + (y — s) y' — cty = 0 ;


é q u a tio n p our la fo n c tio n d 1H e n n i t e :
y" — 2 z y ' + 2 vy = 0.

S o lu tio n s p a r tic u liè r e s de V é q u a tio n d u t y p e h y p e rg é o m é tr iq u e :

g v (5 )P (S )

c ( i - * ) v+l
FORMULES FONDAMENTALES 135

Ici la fonction p (s) satisfait à l'équation [a (s) p (z)|' = = t (z) p (s), la constante v
est racine de l'équation X + v £ x ' ( s ) (v — 1) a" (z) J = 0, le contour C est
choisi de la condition
0 V+1 (I) P (?) = 0 (zt et zo sont les extrémités du contour).
(?-=>v+1
E q u a tio n g é n é ra lis é e d u t y p e h y p e r g é o m é triq u e :

a ( s ) u ' - i - T ( 2) u ' -t--£ i£ L « t = o,

où o (z) et a (z) sont des polynômes arbitraires de degré 2 au plus, 'r (z) est un
polynôme arbitraire de degré 1 au plus.
La méthode décrite au $ 10, 2 permet de réduire l'équation généralisée
du type hypergéométrique à l'équation du type hypergéométrique a (z) \j” +
+ T (z) y' + Xy = 0 .
CHAPITRE III

FONCTIONS CYLINDRIQUES

Il ne serait pas exagéré de dire que les fonctions cylindriques sont les plus fré­
quemment employées de toutes les fonctions spéciales. La théorie de ces fonc­
tions utilise la liaison existant entre les solutions de l'équation différentielle
de Bessel et celles de l'équation du type hypergéométnque. Cela permet de
déduire facilement la représentation intégrale de Poisson pour les fonctions
cylindriques, qui est une généralisation de la formule de Rodrigues pour les
polynômes orthogonaux classiques. En plus de la représentation de Poisson,
nous étudierons la représentation intégrale de Sommerfeld, commode pour les
applications, qui découle naturellement de la solution de l'équation de Helm-
holtz par la méthode de séparation des variables. De ces représentations on
déduit sans peine les développements en séries, les représentations asymptoti­
ques, les relations de récurrence et les théorèmes d'addition.
A la fin du chapitre, on examine quelques applications des fonctions cylin­
driques aux problèmes de physique mathématique et de mécanique quantique.

§ 18. Equation différentielle de Bessel


et sa solution
1 . Solution de l ’équation de Helmholtz en coordonnées cylindri­
ques. Les problèmes caractéristiques amenant à des fonctions cylin­
driques sont les problèmes liés à la solution de Y équation de Helm­
holtz
Au+Xi; = 0
en coordonnées cylindriques. Pour plus de simplicité, supposons que
la fonction v ne dépend pas de la distance comptée suivant Taxe du
cylindre. Alors u = v (r, cp) et

Pour que la fonction v soit uniforme, il faut qu’elle vérifie la condi­


tion de périodicité v (r, <p + 2ji) = v (r, <p). Développons cette
fonction en série de Fourier
X

v(r, «r)= S Vn(r)eiw*,


n = -oo

nv
vn (0
= ■— j
v (r, tp)e - im* d<p. (2)
§ 1 S] ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE DE BESSEL 137

On obtient sans peine l’équation différentielle pour la fonction


vn (r) en intégrant (1 ) sur l’intervalle (— ji, ji) de poids e rin* et en
simplifiant le terme en au moyen d’une double intégration par
parties. En vertu de la périodicité de la fonction v (r, <p) en q?, les
substitutions s’annulent, et nous avons l’équation différentielle sui­
vante pour la fonction u (z) = vn (r) avec z = j/Xr :
z V + zu' + (z2 - /z2) u = 0 .
Par la suite, nous chercherons les solutions d’une équation de
forme plus générale:
z2u” + zu' + (s2 — v2) u = 0. (3)
Ici z est une variable complexe et v un paramètre qui peut prendre
n’importe quelles valeurs réelles ou complexes.
Les solutions arbitraires de l ’équation (3) portent le nom de fonc­
tions cylindriques d'ordre v ou de fonctions de Bessel. Pour cette raison
l’équation (3) est souvent appelée équation de Bessel.
Par changement de variables, on obtient facilement de l’équa­
tion de Bessel plusieurs autres équations différentielles dont les
solutions peuvent s’exprimer au moyen des fonctions cylindriques.
C’est ainsi qu’en supposant
v = 6 *u, z = p?v,
où £ est une nouvelle variable indépendante, u une nouvelle fonction,
a, P, y des constantes, nous passons de l ’équation de Bessel pour
u (z) à Y équation différentielle de Lommel
^ ■ + - ^ l'- + [(Pvl’" ,)2+ ^ ï i ]» = 0 (4)
que l’on rencontre fréquemment dans les applications. Il est évi­
dent que la solution de l ’équation (4) se présente sous la forme
i;(D = r % ( P l v), (5)
où Zv (s) est une fonction cylindrique.
2 . Définition des fonctions de Bessel de première espèce et des
fonctions de Hankel. Pour construire une solution particulière de
(3) posons d’abord que z > 0. L’équation (3) est une équation géné­
ralisée du type hypergéométrique. On la ramène à une équation du
type hypergéométrique en faisant le changement de variable y (s) =
= <p (z) u (z). Pour rechercher la fonction <p (z), utilisons la méthode
du § 10. Dans notre cas
G(S) = C, T (s)= I,

Ô(2) = S2 _ V2 .
138 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

Les valeurs possibles de k sont k = 2iv et k = —2iv. Dans le


premier cas x (z) = 1 ± 2 iz ± 2 v, dans le deuxième x (z) = 1 dz
± 2fz qp 2v. Pour obtenir la solution particulière de l'équation (3),
il suffit de choisir une des formes possibles de x (z). Soit par exemple
x (2 ) = 2iz + 2v + 1- Cela entraîne
Jij (s) = —iz—v, k = 2 i\, À.= i (2 v -j- 1 ),
p (s) = e2i:z2v, <p(z) = e“i2z“v.
La fonction y (z) vérifie l’équation du type hypergéométrique
zy” + (2 iz + 2v + 1) y' + i (2 v + 1) y = 0 .
Conformément à la formule (18) du § 10, cherchons les solutions
particulières de cette équation sous la forme
r sv - l / *e2U
ds,

où av est une constante de normalisation et le contour C est choisi


de telle façon que ^expression s**1/- (z — s)v- i/2erla s’annule à ses
extrémités.
Soit Re v > 1/2. On peut choisir alors comme extrémités du
contour les points sx = 0, s» = z. En outre, le contour C peut s’éloi­
gner à l’infini de sorte que Im s -+ 0 0 . La fonction u (z) — uv (z)
aura pour expression
uv (z) = avs“ve“iz j [s(z —s)]v- lfce2i*ds.
c
Pour le contour C prenons les contours C0, Cu C« représentés sur
la figure 4. On est donc amené aux trois solutions suivantes de l’équa-’
lion de Bessel :
u(J>(z) = avz - ve - iz jj [$(z —<s)]v“ 1^ e 2 i,ds, (6 )
c0
u[l) (2 ) = a^v1)s“ve"il j l$(s —5))v" l/2^2 ,,dsf (7)
Ci
U& (z)==a{2)z~ve -iz ^[s(s — s)\v- lt*e2i9ds. (8 )

Pour choisir la branche de la fonction ls (z — s) ] v ~ 1/2 d’une façon


univoque, posons | arg s (z — s) | < ji. Simplifions les expressions
((i) à (8 ) en posant dans (G) s = -£-(1 + 0* dans (8 ) s = y , dans
§ IS] ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE DE BESSEL 130

(7) s = z + 4y- Il en résulte

(s) = - ^ r sv J (1 - i2)v“l/- eizl dt =


“ -1
= - ÿ - 5 V j (1 - l*)v-V* cos zt dt, (9)

üo»(3 ) = _ f e- " ^ /s, e'*


j e - T - '/ , (1 (10)
2V
V 0
*<2> j»
j (il)
Conformément à la condition ci-dessus | arg s (z — s) | < ji, nous
prenons dans les formules (1 0 ) et (1 1 ) arg ^ 1 ± - ^ :) le plus petit en
module.
Si l’on prend des constantes de normalisation réelles et que a^l) ==
= — a(y \ on verra de (1 0 ) et (1 1 ) que, pour des z réels, les fonctions

Cz ct

C0
Z
Fig. 4
^ ’(s) et ^ ( z ) seront conjuguées complexes. Il est commode d’in­
troduire une fonction prenant des valeurs réelles pour des z réels:
“v (3 ) = Y l«v ’ (s) + II? (s) 1• (i 2 )
Il est facile de montrer que cette fonction coïncidera avec i^0) (z) si
l ’on pose
—a™= a!?' = 2av. (13)
Pour la démonstration, il suffit d’appliquer le théorème de Cauchy
au contour qui est composé des contours C0, Cx et C2. Fermant ce
contour à l’infini, on a en vertu du théorème de Cauchy
— j [s (z —s)]v- I/2 £2 iad s+ j [s(z—s)\x- l/*e2iads +
Cj c0
+ j [s (s—s))v”l/-e2iads = 0 (14)
Ci
140 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. I I I

(l'intégrale prise le long de la partie du contour éloignée à l'infini


s’annule). Compte tenu de (13) et de (6) à (8), la relation (14) entraîne
l’égalité
^°, (3) = - K )(=) + ul*, (s)l-
La fonction ui?} (s), convenablement normalisée, porte le nom
de fonction de Bessel de première espece et est désignée par J v {z)y
tandis que les fonctions uÿ' (z) et i^2) (z) sont appelées fonctions de
Hankel de première et de seconde espèce et sont désignées par H1™(2) et
//?> (*).
Nous avons donc pour z réel trois solutions de l’équation de Bessel:
1
J , (s) = =v J (1 “ <2)v- 1/: cos ztdt ; ( 15)
- -1

= j / I eH*.av/2-^4) j + - iL )V"1/*A ; (16)

__ «>
H ™ (5 ) = Y f e -^ - n v /2 - .- t/i) j e - t t v - 1/2 ( i d t t (1 7 )

“ 0
avec
J v (z) = -j [Hi t)(z) + H^(z)]. (18)
Lorsque Rev ^ 0, la fonction J y (z) sera bornée si z-* 0. En appli­
quant à l’équation de Bessel mise sous la forme
( z u ' ) ' +( z — l - ) u = 0
le corollaire du théorème 4 du § 1 pour m = v, A: (2) = 2, (2) =
= J y (2), il est facile de se convaincre que la deuxième solution linéai­
rement indépendante se comporte pour 2 - ^ 0 comme 2 "v si v =?*=0»
ou bien comme ln 2 si v = 0 .
La fonction de Bessel J y (2) est introduite pour Re v > 0 comme
solution particulière de l’éguation (3) bornée pour z-+ 0. Les fonc­
tions de Hankel Hv1,2* (2) sont commodes pour les applications en
raison de leur comportement asymptotique simple pour 2 oc.

§ 19. Propriétés fondamentales des fonctions cylindriques


Dans ce paragraphe, on étudie le prolongement analytique des
fonctions J y (2), (2), Hy } (2) pour des valeurs arbitraires de 2
et de v ainsi que les propriétés élémentaires de ces fonctions.
1. Développement en série de la fonction de Bessel. La manière
la plus aisée d’obtenir le prolongement analytique de la fonction
J v (2) consiste à développer celle-ci en série suivant les puissances de
§ 19] P R O P R IÉ T É S FONDAM ENTALES DES FONCTIONS CYLINDRIQUES 141

z. A cet effet, développons en série cos zt dans la formule (15) du § 18:

fc= 0 -1

{la légitimité de l’inversion de l ’ordre de sommation et d’intégra­


tion est facile à démontrer). On a

j ( i — r )v~l/- r hdt = 2 j — =
-1 0

_ f / a __ r (V + V2) r (fe-rVa) _
' r(v-ffc-i-i)
0
_ r (v -M /s )v * m \
Z * k \ T { \ ' + k + i)

Nous avons utilisé les formules (4), (5) et (9) du § 2. Aussi,


« (— (JLV+~k
■^v(z) = r ( v + t ) S *ir(v-i-fc-f-i) ‘
/t=»0
Afin de simplifier au maximum la forme de la série pour J v (z),
choisissons la constante de normalisation av de la condition

(1 )
Il en résulte
- \v+ 2fc
“ ( - i) k (-J)'
(z) = S k ! r (v-t-fc+i) (2 )

Supposons maintenant que la variable complexe z appartient au


plan comportant une coupure (— 0 0 , 0), c.-à-d. | arg z | < j i . Cette
restriction est nécessaire pour rendre la fonction sv uniforme pour un
v non entier. Montrons que la série (2) converge uniformément par
rapport à z et à v dans le domaine 0 < ô ^ | z | ^ /?, | v | ^ A',
où R et N sont des nombres élevés fixés quelconques. Pour la dé­
monstration, il suffit d’utiliser le théorème 3 du § 1 et l ’estimation
suivante de la relation de deux termes voisins de la série :
uk (z) \ _ 1zP ^ BT~ 1
Bfc-iW | “ 4 * | * - h v | ^ 4k ( k - N ) ^ 4
pour k ^ max (R2, N -f 1)- Puisque les termes de la série sont des
fonctions analytiques des variables z et v dans le domaine
142 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

6 ^ 1 z | arg z | < ji, | v | ^ N , la fonction J x (z) définie par


la série (2 ) sera une fonction analytique des variables z et v dans le
domaine indiqué et, en vertu du corollaire du théorème 2 du § 1 ,
vérifiera l’équation de Bessel.
2. Etude des propriétés analytiques de la représentation inté­
grale de Poisson pour les fonctions cylindriques. Considérons le pro­
longement analytique des relations (15) à (17) du § 18. En y portant
l’expression pour ax de (1 ), mettons ces relations sous la forme sui­
vante :
J s / 2 )v j —r ) v 1/2 cos ztdt,
JA z) (1 (3)
V * r (v + ‘/î) -1
,.. / ~ •(: - -tv/2 - a/i )
(4 )
o
- i(2-jiv/2-n/4)
« l 8 < * > - / ■ £Hz r (v -}-1/2) (5)
0

Les représentations intégrales obtenues des fonctions cylindriques


sont connues sous le nom de représentations intégrales de Poisson.
Pour J v (z), l’intégrale converge uniformément par rapport
à z et à v quand —1/2 + Ô ^ Re v ^ N , | z | ^ R (6 , N , R sont
des nombres positifs quelconques). Pour cette raison l ’intégrale dans
(3) sera une fonction analytique pour Re v > — 1/2; la relation (3)
reste donc vraie, conformément au principe de prolongement analy­
tique, lorsque | arg z | < j i , R ev > —1/2.
Les fonctions de Hankel //J.1, 2) (z) définies par les formules (4) et
(5) ont été introduites pour des valeurs réelles de z > 0. A Taide de
ces formules et du principe de prolongement analytique, on arrive
à donner aux fonctions de Hankel la définition pour des valeurs com­
plexes de z, les seconds membres des formules restant des fonctions
analytiques de la variable z. En cas de prolongement analytique, il
sera toujours supposé que dans (4) et (5)

| ar8( 1 ± - S ’) | ^ ïl* (6)


Considérons d’abord la représentation intégrale pour Hv'(z). La
fonction + 2 admet les points de branchement quand z

est tel que 1 + = 0 , c.-à-d. quand z = — it/2 ( 0 < / < oo).


Aussi la ligne arg z = — ji /2 est-elle la ligne singulière de l’inté­
grale figurant dans (4). Si nous posons en outre, de la même façon
que pour les fonctions de Bessel / v (z)» que I arg z | < ji, il y a in-
§ 19] P R O P R IÉ T É S FONDAM ENTALES DES FONCTIONS CYLINDRIQUES 14S

térêt à étudier Tanalyticité de la fonction H y%(z) dans le domaine


— j + ô ^ a r g s < j i (6 > 0 ) . (7)
Montrons que dans le secteur considéré l'intégrale

/- J (i+ jL p V ,
0

converge uniformément par rapport à s et qu’elle est, par conséquent,


une fonction analytique de cette variable (voir théorème 2 du § 1 ).

Pour la démonstration, il faut utiliser l’estimation de l’expres­


sion | (1 + a)b | pour des valeurs complexes arbitraires de a et 6 .
Soit 0 < Cj ^ | 1 + & | ^ C2, | arg (1 + a) | ^ ji. Alors
| (1 + a)b| = 11 + a |Rc 6 e"an?(1+,,) Ira
f c ? e V , |I m 6 1 si Re 6 < 0 ;
H C ? e V t|Imb| si R e 6 > 0 . '
La fonction (1 -f à)b admet une singularité quand a = —1. Pour
s’en débarrasser, on suppose simplement que | arg a | ^ j i — 6 .
On a alors, comme le montre la figure 5, l’estimation | 1 -f a | ^
^ sin 6 . Pour | arg a | ^ j i — 6 , on peut donc poser
Ci = sin 6 . (9)
Pour obtenir C2, il suffit de faire intervenir l’inégalité évidente
| 1 + a | ^ 1 + | a |. En vertu de (7)
Ji it_ c
— 5 - < a r g - ^ - < J i —ô,
c.-à-d. qu’on peut poser Cx = sin 6 . D’autre part, lorsque | z | ^
^ r > 0 , on a 11 + ^ —2z
^ 1 + , c.-à-d. qu’on peut poser
144 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. I II

Il découle donc de (8 ) et (6 ) que


it \v-Va
1 + I-)

/" ■ " ( i+ r P < m « ( V- T ) > o ,


|ï |S = r > 0 ; (1 1 )
e«| Imvl (sjn g)Rev-t/s si R e ( v - y ) < 0 .

On a ensuite
“l/2
|/ | = | + - s - ) V" V a * | < j e ' ^ R e v - 1/* | ( l + dt.

Les intégrales

j e - ‘t*ev- 1/:d t ( - i < Re v < l )


0
sont évidemment convergentes, d’où la convergence uniforme de l’in­
tégrale examinée. En outre, les estimations citées impliquent la con­
vergence uniforme par rapport à v des intégrales dans le domaine
0 < e < Re (v + 1/2) < C, où C et e sont des nombres positifs
quelconques.
Pour cette raison la fonction Hil> (z) définie par la représentation
intégrale (4) est analytique par rapport à z dans le domaine
— zi!2 < arg z < ji, | z | > 0 , et par rapport à v, dans le demi-
plan Re (v r 1/2) > 0 (voir le théorème 2 du § 1).
On démontre de la même façon l’analyticité de la fonction de
Hankel de seconde espèce H™ (z) définie par la formule (5) dans le
domaine | z | > 0, — j i < arg z < n i2, Re (v — 1/2) > 0.
Pour prolonger analytiquement la fonction Hî}' (z) au secteur du plan
de la variable complexe z, dont on a fait abstraction, on doit utiliser le théorème
de Cauchy et passer dans (4) de 1Tintégration suivant les valeurs positives de
/ à celle le long du rayon arg t = —ji/2 + Ô. Alors la fonction H™ (z) sera
analytique pour | arg z | < j i — 6 . Il en est de même de la fonction H ™ (z).
Ainsi donc, les fonctions HÏf' 2* (s) sont des fonctions analytiques de z et de v
pour | arg z | < j i , Re v > —1/2.
3. Représentations asymptotiques. Afin d’avoir le prolongement
analytique des fonctions de Hankel H{y ' 2) (z) aux valeurs quelcon­
ques de v, considérons d’abord les représentations asymptotiques de
ces fonctions pour une valeur fixée de v et pour | z | ->-oo.
$ 19] P R O P R IÉ T É S FONDAM ENTALES DES FONCTIONS CYLINDRIQUES 145

Comme, pour toute valeur fixée de £, on a

il est naturel de supposer que

S J (v+ ^ ).
0 0
Montrons que pour des \z\ grands on a l’égalité

j v v - ‘'=(l ± - Ê - ) V‘ 1,’ i< = r ( v + 4 - ) + 0 ( i ) . (12)


0
Pour la démonstration, évaluons l ’intégrale

[-•'«-'‘[ ( i + i r - t -
0
On a —- -

0
De l ’inégalité (11) nous tirons l ’estimation suivante:

* is \ V - 3 / 2 |
C 1 » ...
2 | *|
m ai •+ i) <
0 <r£t
t vR ev-3/j
si Re(v —3/ 2) > 0 ,
v —É f f (‘ + ± )
< * 2|«| «” IIm v|^ |z |> r > 0 ;
. (sinÔ)Rev"ï/î si Re(v—3 /j) < 0 .

Pour R e v > —V2 les intégrales j e“<tRcv+1/* ( l + - ^ - j Rcv 3 ~dt


o
00

et j e”*tR ev+1/2 dJ convergent, ce qui démontre que l ’égalité (1 2 )


o
est vraie. Portant (12) dans (4), nous obtenons la représentation
asymptotique suivante de la fonction de Hankel H ^ ) (z) pour des
\z\ grands:

—-y + ô < a r g z < n , R e v > —y .


10—0117*
146 PONCTIONS CYLINDRIQUES [ch. n i

On obtient les termes suivants de la représentation asymptotique


en tenant compte des termes d’un plus haut ordre de petitesse par
rapport à 1 Iz lors du développement de ( l + 4 r ) V 2 suivant la
formule binomiale.
Nous venons de démontrer la validité du développement asymp­
totique pour le cas — ji /2 + 6 ^ arg z < ji. On retrouve le même
résultat pour — ji + ô ^ arg z ^ ji /2 4 6 en utilisant la remar­
— -

que concernant le prolongement analytique de la fonction de Han­


kel H ? (z) dans le secteur considéré. On constate finalement que la
représentation asymptotique (13) a lieu pour — ji 4- 8 ^ arg z < jt.
En ce qui concerne la fonction de Hankel H ^ (z )y on cherche sa
représentation asymptotique pour des | z | grands de façon analogue:

H ? {Z )= ] / A e- i( . - * v / 2 - « / 4 ) [ l + 0 ( l ) ] ,
( 14)
—i t < a r g z < n — ô, R e v > — y .

La représentation asymptotique de la fonction de Bessel J v (z) se


déduit de (13) et de (14) en utilisant la relation (18) du § 18 :

J y (*) = } / — [cos (* — ? — t ) +
+ 0 ( y ) sinz + 0 ( y ^ ’coszj , R e v > —y . (15)
On montrera dans la suite que les représentations asymptotiques
(13) à (15) restent vraies quelle que soit la valeur de v.
4. Relations entre différentes fonctions cylindriques. Le rem­
placement de v par —v ne modifie pas réquation de Bessel. C’est
pourquoi elle admet comme solutions, outre / v (z)» H™ (z), H? >(z),
aussi les fonctions / _ v (z), H -v (z) et (z). Comme l’équation de
Bessel n’a que deux solutions linéairement indépendantes, les fonc­
tions indiquées doivent être liées entre elles par les relations linéai­
res. Comme on peut le voir du comportement asymptotique pour
z -+■ 0 0 , les fonctions de Hankel H™ (z) et H$9 (z) sont linéaire­
ment indépendantes quel que soit v. Donc,
7/<i>v (z) = (z) + B VH™ (z), 1
H%(z) = CJf'"(z) + DvH?(z) J 1 *
C4V, 2?v, Cv, Dy, sont des constantes).
Soit | Re v | < 1/2. Alors les fonctions de Hankel H±^2) (z)
admettent les représentations asymptotiques (13) et (14). Egalant les
représentations asymptotiques des premiers et des seconds membres
des égalités (16), on obtient B v = Cv = 0, A s = ei3™, Dv =
$ 19] P R O P R IÉ T É S FONDAM ENTALES DES FONCTIONS CYLINDRIQUES 147

= c.-à-d. que
H% (z) — ei5tv/fv ’ (z), 1
(17)
Hl?'y (z) = e~i™H'f'(z). J
Les relations (17) permettent de prolonger analytiquement les fonc­
tions H™ (z) et H'*' (z) aux valeurs de v satisfaisant à la condition
Re v ^ — 1/2. Les fonctions H v’2) (z) ainsi définies seront des fonc­
tions analytiques de v et de z pour | arg z | < ji et pour toute valeur
de v, les représentations asymptotiques (13) à (15) restant vraies pour
tout v en vertu de (17) et de la relation (18) du § 18.
Il est évident que pour tout v les fonctions H!}' (z) et H!?' (z)
sont solutions de Téquation de Bessel. Cherchons la relation existant
entre les fonctions H™ (z), Hv2> (z) et les fonctions J v (z), / _ v (z).
Puisque l’égalité (18) du § 18 reste en vigueur selon le principe de
prolongement analytique pour tout v, on a
J y (z) = ±[H'"(z)+H<?'(z)],
(18)
J . v (z) = 1 [11% (z) + H% (z) ].
U tilisant les égalités (17), on aboutit aux relations suivantes:
/ _ v ( z ) - e- invJv (z) '
W W i sin j i v *
(19)
ei ™ j v ( 2 ) - / - v (*)
H'? (z) i sin j i v
Les relations (19) deviennent indéterminées pour v = n (n est un
entier). Comme les fonctions Z/V*2) (z) sont des fonctions analytiques
de v, la relation
y . n (z) = ( - l ) V n (z) (2 0 )
doit être vérifiée pour que la limite dans (19) soit finie quand v -> n.
On a montré donc que les fonctions / v (z) et / _ v (z) sont linéai­
rement dépendantes quand v = n. Au contraire, lorsque v =?*= n,
ces fonctions seront linéairement indépendantes, car leur comporte­
ment pour z —* 0 est différent:
J y (z) (*/2)v («/2)"v
F (v + 1) , J _v (z) r (—v + i) *
Il s’ensuit que la solution générale de l’équation de Bessel pour
v =t^= n s’écrit comme suit :
u (z) = CXJ V (z) + C2/ _ v (z).
5. Développement des fonctions de Hankel en séries. A l’aide de
(2) et de (19), on peut obtenir les développements en séries suivant
10 *
148 FONCTIONS CYLINDRIQUES [GH. m

les puissances de z pour les fonctions /7$1,2) (z). Ces développements


s’obtiennent aisément pour v ^ n. Nous étudions donc le cas v = n.
Les valeurs v = ± n dans les seconds membres des relations (19)
sont des points singuliers éliminables. Passant à la limite pour v n
et calculant les limites d’après la règle de L’Hospital, on a
Hn * *(z) —j n (2) i ~ (z) H" ( l)7*û-n (z)]» ( 21)

a / v (Z)
Ov(z) dv
(le signe plus correspond à H 2 > (z)).
Puisque la série pour J v (z) est une série uniformément convergen­
te formée de fonctions analytiques de la variable v, on peut, pour cal­
culer av (z), dériver terme à terme la série pour / v (z) d’après le théo­
rème 3 du § 1. Il vient alors

M «) = / v ( « ) l n L - j ; (~ r \ V f f + ^ (fe+v + l ) ’

où \|>(z) est la dérivée logarithmique de la fonction gamma. Comme


on a
*i>(«)___
T (ï) z—- n

ce qui résulte des développements (2) du § 2 et (8 ) du § 3, il vient


( (z) = ( - l)» /_ n (z) ln -j —

-(-* )”{ 2 {- i)k{*f)~n+2k ( - l) n - > (ra_ f e - l ) ! +


ju=o

(—l)fc(*/2 )“n+2k n + 1)
+ 2
h=n
A!r(fc—n+1)
n -1
(n — k — 1 ) !
= /„ ( z ) ln i— 2 k\ (t )
fc= 0
^ (-l)fe(z/2 )^ 2fc
Zj kl (n + 1 ) ! (&+ 1 ).
*=o
Aussi
n -1
(n— k — 1 ) 1 / z \ 2fc-n
H{n '2) (Z) = Jn (Z) ± ^ { 2 /n (2) lu | - 2 kl (t ) -
Jt= 0
~ 2 * — (iH « + * + i ) + 'i ’ ( * + i) ] } • (2 2 )
§ 19] P R O P R IÉ T É S FONDAM ENTALES DES FONCTIONS CYLINDRIQUES 149

Pour n = 0, on admet que la première des sommes s'annule. Les


valeurs de yp (x) pour des x entiers se calculent par la formule (5) du
§3.
Comme il découle des formules (19) et (22), les fonctions
//v ’2) (z) ont pour z = 0 une singularité du type puissance de forme
z±v si Re v =7^ 0, et du type logarithmique si v = 0.
6. Fonctions de Bessel de seconde espèce. On est souvent amené
en pratique à chercher les solutions de l'équation de Bessel pour des
v réels et des z positifs. Dans ces cas les fonctions de Hankel s'avè­
rent parfois d'un emploi malaisé, puisqu'elles prennent des valeurs
complexes. On a alors H™ (z) = H ai (z) (la barre désignant la con­
juguée complexe) et
J , (z) = J [H? (z) + H™ (z)] = Re H™ (z).
Il est donc naturel de prendre Im (z) pour seconde solution réelle
linéairement indépendante de l’équation de Bessel, c.-à-d. la fonc­
tion
Yy (z) = l^v” (z)-H ™ (*)]. (23)
La fonction Yv (z) est dite fonction de Bessel de seconde espece *).
La fonction Yv (z) définie par l'égalité (23) peut être considérée
pour toute valeur complexe de v et de z. Elle sera la fonction analy­
tique de v dans tout le plan complexe, y compris v = n, et la fonc­
tion analytique de z pour z 0.
Citons les propriétés fondamentales de la fonction Yv (z) qui dé­
coulent des propriétés correspondantes des fonctions de Hankel.
a) Expression de Yv (z) au moyen de / v (z) et de / _ v (z):
Yv(z)=
v' ' C0 3 Jtv/v.(*>-/
sin n v -v(*>. (V
\ -7*
—» ).
/
b) Développement de Yv (z) en série pour v = n (voir (2 2 )) :

Yn(z) = 4 - { 2 / n ( z ) l n - | ~ 2 (w - * - <>1

“ 2 ( - A?(n+*)I [*(» + * + 1 ) + ♦ ( * + 1)]} •


A=0

c) Comportement asymptotique de Yv(z) pour z - * o o :


Y y (z) = j / " [ s i n (z — ^ — £ - ) + 0 ( - - ) s i n z + 0 (-j-)c o s z ].
*) On l'appelle quelquefois fonction de Weber ou fonction de Neumann
et on la désigne Nv (2 ). Signalons que les fonctions de Hankel sont appelées
aussi fonctions de Bessel de troisième espèce.
150 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

§ 20. Représentation intégrale


de Sommerfeld et relations de récurrence pour
les fonctions cylindriques
1. Représentation intégrale de Sommerfeld pour les fonctions
cylindriques. Lors de l'étude du comportement asymptotique des
solutions de l'équation de Bessel pour les fonctions / v (z) et H 11 (z)
il s’est avéré commode d’utiliser les représentations intégrales de
Poisson.
Pour la fonction J n (z), il est aisé d’obtenir également la repré­
sentation intégrale d’une autre forme9 en se basant sur les considé­
rations suivantes. Comme il a été montré au § 18, la fonction
71
“n^ = ,s r î v (r* <p)e~imdv
1 ' —71
pour z = / i r e st une fonction cylindrique d’ordre n si la fonction
v satisfait à l’équation Av + h? = 0. Il est évident que la fonction
Un (z) doit coïncider à un facteur constant près avec la fonction de
Bessel J n (z) dans le cas où v (r, cp) est bornée pour r-* 0 . La solution
bornée la plus simple de l’équation Ai; + Xv = 0 pour X = &2> 0 est
une onde plane v = e ikr, où k est le vecteur onde. Orientant l*axe
des y dans la direction du vecteur onde k , on a
v (r, cp) = eihr 8lnv .
On aboutit alors à la représentation intégrale suivante de la fonction
Jn (z):
n
= e « 8 ln < p -in V d q ). (!)
— 7t
Ici an est une constante.
Il est possible d^obtenir les représentations intégrales analogues
pour n’importe quelle fonction cylindrique d’ordre v quelconque.
Pour cela, il est naturel de chercher la solution de l'équation de Bes­
sel pour v quelconque sous la forme d’une intégrale de contour
uv (z) = J eiz «Inv-tvv dip. (2 )

Montrons que la fonction uv (z) vérifie bien l’équation de Bessel


à condition que la substitution
ç iz sin <p-iv<p

s’annule (q>! et <p2 sont les extrémités du contour). Pour la démons­


tration, cherchons d'abord à établir la relation entre les fonctions
§ 20) REPRÉSENTATION INTÉGRALE DE SOMMERFELD 151

uv (z) et u'v (z). On a


(2 ) = j eiz 8in gin <pdcp.
c
D’autre part, après avoir intégré la relation
J L e iz 8ln <P- iv<p sin <p- tvcp c o s (p — v )

le long du contour C, on obtient


= J g«B inq>-iv< PcoS(p dtp.
-^ -U v (z )
c
Après addition et soustraction terme à terme des expressions pour
u^ (z) et ^ uy (z)» îl vient

■j-Uv (s) ± uC (z) = j eiz » ! ■ » d<p = UvTl (z). (3)


C

On en tire sans peine l’équation différentielle pour uv (z). Confor­


mément à (3), on a
4- M z) + ^ (z) = U v-! (z),
“ —^v-i (z) Uv- 1 (z) —Uv (s).
Eliminant uv-i (2 ), on s’assure aisément que la fonction uv (z) vérifie
l ’équation de Bessel.
2. Représentations intégrales de Sommerfeld pour les fonctions
de Hankel et les fonctions de Bessel de première espèce. Pour le
contour C, on peut prendre par exemple un contour dont les extré­
mités sont à l’infini, de sorte que
Re (iz sin <p— i vcp) = Re ["4-1
L « z Ieie (ei<p —e—w) — iv<pl------------->— 0 0 .(4)
J (J3-.00
Ici 0 = arg z.
Considérons le contour C représenté sur la figure 6 (cp — <px +
+ i (p2). Cherchons les contraintes qu’on doit imposer à a et à P pour
que les conditions aux extrémités du contour soient remplies.
Soient cpx = a, cp2->- + «>• Dans ce cas, on peut négliger dans (4)
les quantités <p et e'* en comparaison de] La condition imposée
au contour prend la forme
Re ei ----- > + 0 0 .
(j>2 - . + oo
V
Elle est remplie si cos (0 — a) > 0. On peut admettre que

e - T < a< 0+T- (5)


152 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. m

Soient maintenant <px = (p2 — — oo.


On obtient d’une façon analogue qu’il suffit d’exiger que l’iné­
galité cos (0 + P) < 0 soit vérifiée. Cette inégalité sera vérifiée si
l’on pose P = — a ± ji . Les contours correspondants seront dé­
signés par C+ et
On montre sans difficulté, à l’aide du théorème de Cauchy, que
pour tout a vérifiant l’inégalité (5) la fonction uv (z) reste inchangée.
Puisque la fonction uv (z) vérifie l’équation de Bessel, on peut la
mettre sous la forme
uv (z) = C yH ^ (z) + Dy #<v2) (z). (6 )
Cherchons les coefficients Cv et Dv en nous basant sur le comporte­
ment asymptotique connu des fonctions H^ ' 2) (z). Examinons

n
c

Fig. 6

d’abord le cas où l’on choisit C+ en qualité de contour C. Soient


| z | oo et arg z = n/2. On peut alors choisir a = P = n/2, c.-à-d.
qu’on peut, dans l’expression pour uv (z), poser <p = n / 2 — n|>,
où — oo < t|> < oo, ce qui donne
_, jtv “ . nv y
Uv(z) = ie 2 j = *2 j tchyifdif.
—oo 0

Si | z | oo, la fonction e~Wch* passera par un maximum aigu pour


yp = 0 et décroîtra avec l ’accroissement de yp beaucoup plus vite que
ch vp croîtra. C’est pourquoi
—i___ p
Uy (z) « lie 2 j e -lx ic h * ^
o
Par changement | z | ch p = | z | + t, on ramène l’expression obte-
nue à la fonction — ne 2 HJ1) (z) (voir la formule (4) du § 19).
Comparant les termes principaux de la représentation asymptotique
du premier et du second membre de (6 ), on trouve Z)v = 0 , Cv =
1 20] REPRÉSENTATION INTÉGRALE DE SOMMERFELD 153

= — ji . De cette façon,
B il) (z) = — ■!■§ (7)
c*
D’une façon analogue on obtient pour le contour C.
Hl2) (z) = j efe «in dq>.(8 )

D’où C'
J v (Z) = (S) + # l2) (2)1 = è Î e&8,n d<P’ <9>
Ci
où le contour Ci est représenté sur la figure 7. Lorsque v = n, en ver­
tu de la périodicité de la fonction à intégrer, l ’intégration le long du
-et-jr - a+ x

Fig. 7

contour C i se ramène à l ’intégration sur l’intervalle ( — a — n r


— a + ji), ce qui coïncide avec (1) pour a = 0 , a„ = 1. On a ainsi
31
Jn (Z)= 2 J j & •***-**&p.

c.-à-d. la fonction /„ (z) est le coefficient du développement de la


fonction eü Binv en série de Fourier suivant les fonctions e ^ f . Aussi
!oo
e««inv». ^ J n (z) ein*. (10>
71——C»
A l’aide du principe de prolongement analytique, on montre que la
relation (1 0 ) reste vraie pour toute valeur complexe de <p.
Les représentations intégrales (7) à (9) sont appelées représenta­
tions de Sommerfeld.
3. Relations de récurrence. Nous venons de démontrer par ail­
leurs que les fonctions H£1# 2*(z), / v (z) et y v (z) satisfont aux relations
de récurrence de la forme (3) qu’on peut récrire de la façon suivante :

T i ^ = SV" luv-l (Z)»


" 7 5 l2‘ V“ v (z)] = S - ^ U v + l (Z)-
154 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. I I I

D’où

( T â ) nizVUv(s)] = zV"nUv- n(z)’ 1


( —7 ^ ) n lz"v«v(z) ] = z~<v+n)“v+n (z)- [
En pratique, il est commode de se servir des corollaires évidents
suivants des formules de récurrence (3) :
2V
Uv-! (z) + Uv+J (z) = 7 UV(2 ),
Hv-1 (z) — uv+1 (2) = 2t4 (2).
Le plus fréquent est le cas v = n. La première des relations (12)
permet alors d'exprimer la fonction d'ordre quelconque n au moyen
des fonctions d’ordre zéro* et unité, ce qui facilite considérablement
les calculs liés à la composition des tables des fonctions cylindriques.
A l ’aide de la seconde relation, on arrive à exprimer les dérivées
des fonctions cylindriques au moyen des fonctions elles-mêmes.

§ 21. Fonctions de Bessel d’ordre demi-entier


Parmi les fonctions cylindriques, on distingue une classe spé­
ciale des fonctions dont l’indice est égal à la moitié d ’un nombre im­
pair*). Cette classe est remarquable par le fait que les fonctions
cylindriques de ce type peuvent être exprimées au moyen de fonc­
tions élémentaires. Pour le démontrer, cherchons d’abord à expri­
mer les fonctions #V/’22) (z) au moyen des formules (4) et (5) du § 19 :

^ 2>(*)“ / ! •
d ’où

(z) = y r è sinz- Y i/t (z)= — J / ^ |c o s z .

Ensuite, conformément aux relations fonctionnelles (17) du § 19, on a

H % t (z) = e ^H \)\ (s) = j / -

H % s (z) = e ~ ^ H%\ (s) = j / J r » .

*) On rencontre de pareilles fonctions, par exemple, en cherchant à résoudre


l’équation de Helmholtz par la méthode de séparation des variables en coor­
données sphériques.
)
8 22 FONCTIONS DE BBSSEL A ARGUMENT IMAGINAIRE 155

D’OÙ

= Y è cosz' Y = V T zs in z -
Posons dans les formules (11) du § 20 v = —1/2. Il vient
H (nll î U z ) = j / r ± z ’>( - 4 é r - . (1)
1 d \n
J n - V z {*) = Y é S" ( - - d z ) C0SZ’ (2)
/ 1 d \n .
Y n. l h { z ) = y r £ z ' (3)
( “ T d l) s i n z ■
Le cas de l'indice demi-entier est l'unique cas où les fonction-
cylindriques puissent être exprimées au moyen de fonctions élémens
taires; c’est Liouville qui réussit à en donner la démonstration.

§ 22. Fonctions de Bessel à argument imaginaire


1. Définition des fonctions I y (z) et 2£v ( 2 ). Nous avons considéré
l'équation de Bessel
z2u " + zu + (z2 — v2) u = 0
pour des valeurs complexes de z. C’est le cas des z positifs qui revêt
le plus d'importance pour des applications pratiques. Or, il y a quel­
quefois intérêt à chercher la solution de l ’équation
z-u” + zu! — (z2 + v2) u = 0 | (1 )
pour z > 0, qu’on déduit de l’équation de Bessel en remplaçant z
par iz. C’est pour cette raison que les classes spéciales des solutions
de l'équation (1) sont appelées fonctions de Bessel à argument imaginai­
re ou fonctions de Bessel modifiées.
L'équation (1) admet évidemment comme solutions linéai­
rement indépendantes les fonctions J y {iz) et Hvl> {iz). La première
de ces solutions est bornée pour z - * 0 si v > 0 , et la seconde, pour
z - * 0 0 . Il découle des représentations intégrales de Poisson (3)
et (4) du § 19 que les fonctions
. «v _(Z/2 )V
/ v {z) = e ‘ 2 J y {iz) j ch zs (1 —s2)v 1/sds, (2)
V nl'(v + Vs)
v- 1/2
ds
v+l _ î ( 1 +-S-)
Ky(z) = 2 H<»(tz) = y £e-*±
,r(v+V 2) (3)
156 PONCTIONS CYLINDRIQUES (CH. IU

seront solutions réelles linéairement indépendantes de l'équation


(1) pour les valeurs réelles de v > —1/2 et de z > 0. La fonction
K s (z) est appelée fonction de Macdonald.
2. Propriétés fondamentales des fonctions J v (s) et K v (s)»
Mettons en évidence les propriétés fondamentales des fonctions J v(z)
et K y (z) découlant de leurs rapports avec les fonctions / v (iz) et
H™ (iz).
1) Développements en séries (voir formules (2), (19) et (22) du
§ 19):
J /z\ _ y (z/2 )v+2*
* ir ( * + v + i) ’ w
A= 0

A= 0
- ( ± \ 2k+n
+ 4 -(_ fc!2(*+n)! [♦(» + * + l ) + * ( k + l ) l
fc= 0
(quand n = 0 , on admet que la première somme s’annule).
On voit du développement de 7V(z) que, pour z > 0 et v > 0,
la fonction 7V(z) est positive et croît monotonement avec T accrois­
sement de z.
2) Relation entre les fonctions K y (z) et 7T_V(z), /„ (z) et /_„ (z)
(voir les formules (17) et (20) du § 19) :
I . n (*) = In (Z), 1
* - v (Z) = K v (Z). J W

Utilisant les formules (4), (3) pour Re v > —1/2 et (5), on arrive
à définir les fonctions 7V(z) et K v(z) pour toute valeur complexe de v
et pour toute valeur complexe de z, étant donné que | arg z | < n.
Elles seront alors des fonctions entières de v ; d’autre part, confor­
mément au principe du prolongement analytique, les fonctions
7V(z) et K v (z) satisferont à (1). De plus, la relation (2) reste vraie
pour Rev > — 1/2.
3) Comportement asymptotique pour z + oo (voir les formules
(13) et (15) du § 19) :
§ 22] FONCTIONS DE BESSEL A ARGUMENT IMAGINAIRE 157

4) Relations de récurrence (voir la formule (12) du § 20) :


I v-1 (z) — I V+1 (z) = — J V(z),
■Jv-i (z) 4 " «^v+i (2) = 2/ v (z),
Ky~y (z) —Kv+i (z) — (Z)l
tfv-1 (2) + Ævfl (2) — 2XV(z),
en particulier,
/;w « /i(* ). (2 ) = - (2 ).
5) Expression des fonctions J v (2 ) e* Æv (z) d'ordre demi-entier au
moyen de fonctions élémentaires (voir les formules (1 ) et (2 ) du § 2 1 ) :

^.->/,( 2 ) = ) / ^ - 2 " ( f é ) ” Chl <" = °. 1.

<*>= / £ * "(-7 5 )V > ( » - 0 , 1, ...) .


6) Représentation intégrale de Sommerjeld de Ky (z) pour z > 0 :
oo oo
Ky (z) = -J- j e~z '»+v^ dif = j e~z ch + ch vif dif. (6 )
—oo 0

Pour déduire la formule (6 ), nous avons posé dans la formule (7) du


§ 20 a = îi/2, <p = n/2 nf, où — oo •< if < oo. On voit de la
représentation (6 ) que pour z > 0 et pour v réels la fonction de Mac­
donald K y (z) est positive et décroît monotonement avec l’accroisse­
ment de z.
Effectuant dans (6 ), pour z > 0, le changement de variable
= U on obtient une modification de la représentation inté­
grale de Sommerfeld de Kv (z) fort intéressante du point de vue d’ap­
plications :
Ky(z) = ^ ( ^ y ] e - t- T t t- , - i dt. (7)
0

Selon le principe du prolongement analytique, la formule (7) reste


vraie pour Re z* > 0.
R e m a r q u e . Il découle des propriétés des fonctions 7V(z)
et Ky (z) que l’intégrale générale de (1 ) pour v > 0 , z > 0 prend la
forme
u (z) = A I y (z) 4 - BKy (z),
et ceci avec B = 0 si la fonction u (z) est bornée pour z = 0; si
la fonction u (z) doit être bornée pour z -»- + oo, on a A = 0 .
158 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. in

§ 23. Problèmes aux limites pour l'équation


de Bessel. Développement des fonctions
quelconques en séries et intégrales
suivant les fonctions de Bessel
1. Problèmes aux limites typiques aboutissant aux fonctions
cylindriques. Les fonctions cylindriques sont largement employées
lors de la résolution des équations de la forme
(PU
a dP + b ~ + eu = Au
par la méthode de séparation des variables. Envisageons à titre
d’exemple la solution de l’équation de la chaleur
1 du a
^ * -=A u
dans un cylindre illimité r < r 0 avec les conditions aux limites
(a u + p -g - )|r=r# = ° (1 )
et des conditions initiales quelconques indépendantes des distances
mesurées le long de l ’axe du cylindre (a et fi sont des constantes
arbitraires).
Introduisant les coordonnées cylindriques, il est naturel de sup­
poser que u = u (r, <p, t). Nous allons chercher la solution particu­
lière du problème par la méthode de séparation des variables, en
posant
u = T (t) R (r) O (<p).
Portant cette expression dans l’équation
i ïdu _ i d / du \ . 1 &u
a2 dt r dr \ dr ) r2 d<p2 *
on obtient
Ü _ J _ /r n ’v' . ± *1 - _ i
a2 r ~~ rR ' • r2 m “
Ici X est une constante, étant donné que le premier membre de Péga­
lité est indépendant de r et <p, et le second, de t. L’équation par rap­
port à T (*) donne
T(t) = e ~ M .
On a ensuite
-£(rJ?'j' + A.r2= —^ = p (fi = const).
Résolvant l ’équation par rapport à <D(<p), on obtient
<D(<p) = A cos W 9 + B sin W <p.
S 23] PROBLÈMES AUX LIMITES POUR L ’ÉQUATION DE BESSEL 159

Puisque la fonction u (r, <p, t) doit être uniforme en raison des con­
sidérations physiques, la fonction O (9 ) doit satisfaire à la condition
de périodicité
O (cp + 2 ji) = O (<p),
d’où p, = n2, où n — 0, 1, . . . C’est pourquoi la fonction R (r)
doit satisfaire à l’équation
i r + - i i î ' + ( x — g -) æ = o , (2 >
qui représente un cas particulier de l ’équation de Lommel (4) du
§ 18. Puisque, toujours en raison des considérations physiques, la
fonction u (r, <p, t) doit être bornée pour r ^ r 0 et, en particulier,
pour r-* - 0 , on a
B(r) = J n( V ï r )
à un facteur près. Conformément à (1), la fonction R (r) doit satisfai­
re à la condition aux limites
[aR(r) + $R' ( 0 1 1 ^ = 0,
d’où l ’on tire l’équation définissant les valeurs possibles de la cons­
tante X:
a J n (z) + yzJ'n (z) = 0. (3)
Ici
z = \ rkr0, V =~-
Puisque le premier membre de l ’équation (3) est une fonction
analytique de z, elle admet un ensemble dénombrable de racines
^nm = V ^ n m (/7l = 0 , 1 , • • ■)»

toutes les racines étant isolées.


Comme il est montré dans les cours de physique mathématique,
la solution générale du problème posé peut être représentée sous la
forme de superposition des solutions particulières obtenues *), de
sorte que
oo oo
u(r, <p, 0 = 2 2 e -XnmaI<(Anmcosn<p +
n = 0 m—0

4" ®nm s i n W(P) J n ( ^nm r0) •


Les constantes A nm et Bnm sont définies des conditions initiales en
faisant jouer les propriétés d’orthogonalité des fonctions propres,
propriétés qui seront déduites plus tard.

*) Voir par exemple [11].


160 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. m

2. Propriétés fondamentales des fonctions propres et des valeurs


propres du problème de Stunn-Liouville. Etudions de façon plus
détaillée les propriétés des fonctions propres
i?(r) = / n ( / W )
de l ’équation (2). Beaucoup d’entre elles portent un caractère géné­
ral et coïncident avec des propriétés analogues des fonctions propres
satisfaisant, pour a < x < b, à l’équation
Ly -+- Xpy = 0 (4)
et aux conditions aux limites
aoÿ + Poi/' | x = « = 0, 1
ay + P y '|* = 6 = 0 . J ()
Ici
Ly = - ^ [ k ( x ) ^ ] - q ( x ) y .

Supposons que k (x), q (x), p (x) sont des fonctions continues réel­
les, avec k (x) > 0 et p (x) > 0 pour a ^ x ^ b, et que a 0, p0» a , P
sont des constantes réelles. Le problème lié à la recherche de toutes
les valeurs propres de X et des fonctions propres y (x) porte le nom de
problème de Sturm-Liouuille.
Puisque l ’équation et les conditions aux limites pour les fonc­
tions propres sont homogènes, les fonctions propres se définissent à un
facteur près. Il est commode de choisir la constante de normalisation
de telle façon que la fonction y (x) et sa dérivée à l ’une des extré­
mités (disons pour x = a) prennent des valeurs données satisfaisant
à une des conditions aux limites (5). On peut poser en particulier
y (a) = Po. y' (a) = — a0. (6)
Du fait que Téquation (4) représente une équation différentielle
du deuxième ordre, les données initiales (6 ) définissent la fonction
y (x) de façon univoque, quelle que soit la valeur donnée de X. Dési-
gnons-la par (x). Il est évident que {x) ^ 0, car a 0 et f}0 ne
peuvent s’annuler simultanément. En portant y k (x) dans la condi­
tion aux limites pour x = 6 , on obtient l ’équation permettant de
déterminer les valeurs propres de X.
Plus tard, nous aurons besoin d’une relation importante pour
des fonctions / (x) et g (x) quelconques :

] ( f L g - g L f ) d x = k ( x ) W( f , g)\%. (7)
*1

f g
Ici W (/, g) = est le wronskien.
r g'
§ 23] PROBLEMES AUX LIMITES POUR L’EQUATION DE BESSEL 161

Posant dans (7) f (x) = y x (x), g (x) = y^ (x), xx = a, x 2 = 6,


on a pour p =*£ X

(y\Ly„ —y»Lyx) dx = &(x) W (yx, y») |x=6,

c.-à-d.
b
(X—n) j y*.(x) yil(x)i>(x)dx = k ( x ) W (y*, y„) |I=b. (8 )
a

Considérons quelques p r o p r i é t é s d e s f o n c t i o n s
p r o p r e s et des v a l e u r s p r o p r e s .
1) Les fonctions propres yx (x) et y« (x) correspondant à des valeurs
propres différentes ^ et X2 sont orthogonales par rapport au poids p (x),
c.-à-d.
b
j y i (x)y 2 (x)p(x)dx = 0 .
a
Pour le démontrer, il suffit de poser dans (8 ) X = Xyt p = X.
et d’appliquer la relation W (yu y,) |x=b = 0 qui découle de la
condition aux limites pour x = b.
On tire également de (8 ) une formule fort commode pour les appli-
b
cations et définissant l ’intégrale de normalisation \ yl (x) p (x)dx.
O n.
b
j y*, (*) y» (X) P (x) dx = k (x) W (yx, y») |*=b.
a

Faisant tendre dans cette égalité p vers Xet utilisant la règle de L’Hos­
pital pour lever l 1indétermination, on obtient
b
J yl (x) p (x) dx = k (x) W , y * )^ . (9)
a
2) Les valeurs propres du problème de Sturm-Liouville sont réelles.
Soit en effet (x) une fonction propre. Passant aux conjuguées
complexes dans l’équation (4) et dans les conditions aux limites (5),
on s’assure aisément que la fonction yj (x) est la fonction propre du
problème de Sturm-Liouville, correspondant à la valeur propre X*.
Admettant que X =5^ X *, on aura en vertu de la propriété 1) notée
162 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. m

ci-dessus :
b
j |ÿ>.(*) |2p (x) dx = 0 ,
a

ce qui est impossible, vu que y k (x) 0 , p (x) > 0 .


3) Véquation ( a + Py'ù l*=& = 0 pour les valeurs propres de X
n'admet pas de racines multiples.
En effet, s'il n'en était pas ainsi, on aurait les égalités
(ai/x + Pyx)U= 6 = 0 ,

Puisque a et P ne sont pas simultanément nuis, il en découle la re­


lation

Cela contredit (9), car k (b) > 0.


4) Soit q = q (x, v) une fonction de paramètre v. S i dq ^ > 0
pour tout x, les valeurs propres croissent avec l'augmentation de v.
Pour le démontrer, on obtient préalablement de l'équation et
des conditions aux limites pour la fonction propre y * (x) l'équation
différentielle et les conditions aux limites pour la fonction <px (x) =
= ^âv. O n a

L <P*= -A.pç>.+ ( | “ 1 7 p) V^
<Px(a) = <Px(a) = 0,
[açx (x) + p<p£ (x)] |I=J) = 0 .
Puisque des conditions aux limites pour y %(x) et <p>.(x) il découle
que W (q>xt ÿx) = 0 quand x = a et x = b, l’égalité (7) pour / =
= <Px> S = y*, entraîne la relation

î (T T — 3 7 p ) r t( * ) « k = ° ,
d ’où

dk
dv > 0.
dx

a
§ 23) PROBLEMES AUX LIMITES POUR L ’EQUATION DE BESSEL 163

5) Montrons de quelle façon on peut minorer les valeurs propres


dans un cas important du point de vue des applications où a opo ^
< 0 , ap ^ 0. Pour obtenir cette estimation nous multiplions l’équa­
tion (4) de la fonction propre par y (x) et nous prenons l’intégrale de
x = a à x = 6 . Il vient
b b b

\yLydz jg^dx- j y ± ( k £ ) d x
\ a a a
A~ 6 ---------“ ------------- 6 ------------------- *
j r/2p dx j yïçdx
a a
D’autre part,

- 5 y - h ( k -E- ) ■ + î k d Y **•
a a
Pour évaluer la substitution» appliquons les conditions aux limites
(5 ) en multipliant la première condition par (a 0 z/' + Poÿ) |*=« et
la seconde par (ay + Py) |x=&- Il en résulte

yy' l*=°= ~ ^ + W (y2+y'2) lx=a>0’


yy' !*=>= — - w + y ' 2)
Aussi

d ’où il résulte que


b
l qy2 dx
a
b
J y2pdx
a
Puisque p (x) > 0, on a en vertu du théorème de la moyenne

J bM*- ( j ) L.. J y pdx, 2 x*ç(a, b).

De cette façon.
q(x)
164 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. m

Dans le cas où les fonctions propres y (x) const, on est en présence


de T inégalité stricte, car

j * ( £ ) 2 < fc > 0 .
a
6) En résolvant des problèmes aux limites de physique mathé­
matique, on a largement recours aux développements des fonctions sui­
vant les fonctions propres du problème de Sturm-Liouville :

/(* )= 2 anyn (x).


71=0

Ici yn (x) est la fonction propre correspondant à la valeur propre X =


= On trouve les coefficients an à partir des propriétés d’orthogo­
nalité des fonctions propres :
b
l / (*) y n (*) p (*) d x
^ a

l y* (*) p (*) à x
a
3. Propriétés fondamentales des fonctions propres et des valeurs
propres du problème aux limites pour l’équation de Bessel. Dans les
problèmes présentant un intérêt physique, on a souvent besoin de
déterminer les fonctions propres et les valeurs propres de l ’équation
(4) pour le cas où les coefficients de l’équation admettent une singu­
larité lorsque i- * - o ( i( i) - > - 0 o u q (x) - *-oo, etc.)- Dans ce cas tou­
tes les propriétés énoncées ci-dessus des fonctions propres et des va­
leurs propres du problème de Sturm-Liouville restent également en
vigueur, le comportement des coefficients de (4) pour x —*a étant
soumis à des conditions suffisamment générales.
Après avoir effectué l’analyse du problème de Sturm-Liouville,
nous pouvons maintenant formuler les propriétés fondamentales des
fonctions propres et des valeurs propres pour l’équation

■ i ( x -5r) + ( Xj:- - r ) * '= 0 <v > °> f11)


avec la condition aux limites [ay (x) + Py' (x)] |*=/ = 0 et la con­
dition physiquement évidente d ’être bornée pour x-*-0. Pour des
valeurs données de X et de v > 0 , il n’y a qu’une seule des deux so­
lutions linéairement indépendantes de l ’équation (1 1 ) qui sera bornée
dans le voisinage du point x = 0 (voir corollaire du théorème 4 du
§ 1 ).
L’équation (11) coïncide avec l ’équation (2) quand v = n, x = r,
l = r0 et représente un cas particulier de l ’équation (4) quand k (x) =
= x, q (x) = v*/x, p (x) = x, a — 0 , b = l.
S 23) PROBLÈMES AUX LIMITES POUR L’EQUATION DE BESSEL 165

Dans le problème de Sturm-Liouville pour les équations qui n’ont


pas de singularités, on détermine les fonctions propres à partir des
conditions aux limites homogènes de la forme (5) tant pour x = a
que pour x = b. Cela étant, les propriétés d ’orthogonalité des fonc­
tions propres et de caractère réel des valeurs propres sont basées sur
le fait que l’opérateur L est autoconjugué :
6

j V L g - g L f ) d x = 0.
a

Conformément à (7), on a
b
j (fLg - gLf) dx = k(x) (fg’ - g f ) £.
a

Si les fonctions / et g satisfont aux conditions aux limites homogènes


tant pour x = a que pour x = 6 , l ’opérateur L sera autoconjugué
grâce au fait que
( / * '- * / ') | * - . 6 = 0 .
Admettons maintenant que le point x = a est un.point singulier de
l ’équation. Alors les propriétés des fonctions propres et des valeurs
propres du problème de Sturm-Liouville pour les équations sans sin­
gularité sont évidemment conservées aussi pour les équations admet­
tant une singularité si le caractère borné de la fonction pour x = a
entraîne la condition
* (X) ( f g ' - gf) \x—a = 0.
Comme on l’a déjà indiqué, l’équation (1 1 ) admet une solution bor­
née pour x = 0
(x) = J„ (sx) ( s = y T ) .
Montrons que pour les fonctions / (x) = / v fox) et g (x) =
= J v (sox) avec s x =7= s. la condition aux limites au point zéro sera
automatiquement remplie si v > — 1. En effet, appliquant le dé­
veloppement (2) du § 19, on a

x [ /v fo 1) /v (S^) — (s*1) •JJ J v fox) J =

fo u fo u
— fox)V (s,x)v" 1]-t-(9(x2v+1) J = 0 (x2v+2).
Si v > —1, alors O (x2v+2) 0 pour x -*■0.
166 PONCTIONS CYLINDRIQUES (CH. m

Nous en venons aux assertions suivantes.


1) Le problème considéré a pour fonctions propres les fonctions
ÿvm (^ ) = J y ( |/^^vm (/H = 0 , 1 , . •

et les valeurs propres sont déduites de Véquation


a J v (z) + yzJy (z) = 0, (12)
OU -r- . ft
z — y X l, y —— .

Si — + v < 0 , l ’éq u a tio n (12) a d m ettra une racin e corresp ond ant à la
v a le u r propre X < 0 . P our u ne t e l l e v a le u r de X, i l c o n v ie n t d e rem p la cer
i—
d a n s to u s le s c a lc u ls su iv a n ts V T e t / v x ) par i j / " — X e t e 2 / v k x)
re sp ec tiv e m e n t.

2) Les fonctions propres J y (]/ Xvmx) sont orthogonales par rapport


au poids x sur Vintervalle (0, Z), c.-à-d.
i
| ^v (l^ v m ^ ) *^v ( V ï ) ^ ^ = 0, 771=^71.
0

Le carré de norme des fonctions propres est calculé suivant la


formule (9). On a

2V * M vn
(on prend la dérivée par rapport à F argument de la fonction de Bes-
sel). Le wronskien est calculé sans peine en exprimant la dérivée
seconde en fonction de la dérivée première et la fonction elle-même
au moyen de l ’équation de Bessel. Il vient en définitive
Nln = - f - { [J'v (s)p + ( 1 —£ ) x (Z)} t .(13)

3) Véquation (1 2 ) admet un ensemble infini dénombrable de ra­


cines isolées, dont chacune est réelle et simple.
L’infinité des zéros est déduite sans peine du comportement asymp­
totique des fonctions de Bessel. Si aP ^ 0, alors > 0. Puisque
vV
= —
X
> 0 , les racines de ( 1 2 ) croissent avec v.
4. Développements de Dini et de Fourier-Bessel. Intégrale de
Fourier-Bessel. Le développement
oo __
/ (x) = aynJ y (14)
n=0
§ 23] PROBLÈMES AUX LIMITES POUR L ’ÊQUATION DE BESSEL 167

ûVn — î xf(x) Jy ( Y kynx) dx. (15)

porte le nom de développement de Dini de la fonction / (x). Ici est


racine de l’équation (1 2 ), et le carré de norme se calcule par la for­
mule (13). Si Téquation (12) est de la forme J x (z) = 0, ce qui corres­
pond au cas où y = 0, le développement (14) est appelé développe­
ment de Fourier-Bessel.
Le théorème suivant a lieu.
T h é o r è m e 1. Soit Y x f (x) une fonction absolument inté­
grable sur le segment [0, Z] et soit v ^ —1/2. Alors, pour 0 < x < Z,
le développement (14) a lieu simultanément avec le développement cor­
respondant en série de Fourier ordinaire.
La théorie des développements de Fourier-Bessel et de Dini est
exposée dans la monographie [2 ].
Dans les problèmes de physique mathématique, on a souvent
recours à la forme limite des développements de Fourier-Bessel ti­
rée de (14) pour Z oo. Nous obtiendrons ce développement à t’aide
de raisonnements qui ne sont pas très rigoureux.
En vertu de (13) à (15)

oo \ x f ( x ) J x ( k nx) d x

f (*) = 2 U
— ni--------------- A (knX), (16)
„=0

où les valeurs de k„ sont déterminées à partir de l’équation


/v (K l ) = 0. (17)
Lorsque Z oo, les premiers termes de la série (16) sont négligeables
du fait que le dénominateur comprend le facteur Z®. C’est pourquoi
on peut se servir des valeurs asymptotiques de kn avec des n assez
grands. A l ’aide de (17), on obtient
cos [ k nl — x) « 0 ,
d ’où
knl « un + const.
Calculons J x (kn Z) par la formule de récurrence. Il vient

( /; (W )l 2 =IAm-! (W )l 2 « „ (k- j } s i l »2 — - y —t )
168 FONCTIONS CYLINDRIQUES (CH. III

Puisque Akn = kn+1 — /c„ « n/l, on peut récrire le développe­


ment (16) sous la forme
oo l

/(* )« 2 knJy(knx) Ak„ j x f ( x ) J v {knx)dx.


fc n = 0 0

Puisque quand Z -> oo, on peut remplacer la sommation


suivant les valeurs de kn par l ’intégration ; cela nous donne
oo

/(*) = ^ k F ( k ) J y (kx)dk, (18)


0
oo

F (k) = j xf (x) / v (kx) dx. (19)


o
Le développement (18) est dit intégrale de Fourier-Bessel.
Les conditions selon lesquelles une fonction arbitraire/(x) peut
être développée en intégrale de Fourier-Bessel sont exposées dans
[2]. On a le théorème suivant.
T h é o r è m e 2 . Soit Y x f( x ) une fonction absolument inté­
grable sur V intervalle (0, oo) et soit v ^ — V 2. Alors, pour x > 0 ,
le développement (18) à (19) a lieu simultanément avec le développement
correspondant en intégrale de Fourier.
Il est à noter que pour v = ± l / 2 les développements (14) et (18)
se réduisent aux développements de la fonction Y X 1 (x) suivant les
cosinus (v = —V2) ou suivant les sinus (v = V2).

§ 24*. Théorèmes d’addition


Soient r , p, R les côtés d’un triangle quelconque et 0 l ’angle for­
mé par les côtés r et p.
En théorie des fonctions cylindriques, on appelle théorèmes d'ad­
dition les formules de la forme
Zv (R) = / (r, p, 0) | <p„ (r) (p) Xn (0), (1)
71=0
qui donnent le développement de la fonction cylindrique Zv (Æ)
d’ordre v en une série dont les termes représentent les produits d’une
fonction de forme assez simple / (r, p, 0 ), indépendante de l’indice
de sommation n, par des facteurs dont chacun ne dépend que d’une
seule des variables r, p, 0. Les formules de ce type jouent un rôle
important en physique mathématique et dans diverses applications
des fonctions cylindriques *).
*) Voir par exemple A. G a l a n i n e i Théorie des réacteurs nucléaires
à neutrons thermiques », Moscou, Atomizdat, 1959 (en russe).
§ 24] THÉORÈMES O’ADDITION 169

1. Théorème d’addition de Graf. Désignons par Zv (z) une des fonc­


tions cylindriques / v (2)» Y i (2), H™ (z), H (2). Pour la déduc­

tion intégrale de Sommerfeld de la fonction cylindrique Zv (R) :


Zv (R) = A j e«sin<p-iv<p dtp (2)
c
(en ce qui concerne le choix des constantes A et des contours C pour
diverses fonctions cylindriques, voir § 2 0 ).
Considérons le triangle de la figure 8 . Projetant l ’égalité vecto­
rielle H = p — r sur l ’axe des y, on aura
R sin (<p + tp) = p sin <p — r sin (<p — 0).
Il est évident qu’en vertu du principe de prolongement analytique la
relation obtenue reste également en vigueur pour les valeurs com­
plexe? de q).
Les résultats obtenus au § 20 entraînent qu’il est possible de choi­
sir le contour C de telle façon que son déplacement d’une valeur 9
inférieure à n ne modifie pas la valeur de l ’intégrale. Changeons dans
(2 ) q> en 9 -r ip- Il vient alors
Zv (Æ)e*+ = ,4 j eiRain(<p+'W-d(f = A j eJpsin<p+irsin(e-çi)-ivii>d<p.
c c
Puisque, d’après la formule (10) du § 20,
00
£Îrsin(6 -<?)= ^ J n (r) e*n(0 -«I>),
n=-oo
on a
»
Zv (R) eiv* = 2 ein6Jn (r) A \ eip8ln'’’”i(v+n)<p dcp =
71=—OO C
OO

= 2 /» (r)Z v+n(p)e*"«.
na= -0 0
170 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. m

La possibilité de changement d’ordre de sommation et d’intégration


est facile à démontrer. Nous arrivons donc à la formule définitive
suivante :
Zv ( * ) « * ♦ = S / n (r)Z v+n (p) ein6.
n —-o c

Comme après le changement R kR, r Ar, p -►&p les angles


0 et \f>restent inchangés, la formule qu’on vient d’obtenir peut s’écri­
re comme suit:
Zv (**)«** = 2 Jn(kr) Zv+n (kp) «in6. (3)

La relation (3) est appelée théorème d'addition de Graf.


2. Théorème d ’addition de Gegenbauer. Un autre théorème
d ’addition correspond au cas où la fonction / (r, p, 0 ) = R* dans
(1). Pour démontrer ce théorème, considérons la fonction
Zv(*)
Rv
où Zv (2 ) désigne toujours une des fonctions cylindriques / v (2),
r v (2 ), J5T» (2 ), J5T* (*).
Pour fixer les idées admettons que r < p. On a alors R =£ 0,
et la fonction v (R) sera bornée pour r -*• 0.
La fonction v de la variable R satisfait à l’équation (voir les for­
mules (4) et (5) du § 18)
Rv” + (2v + 1) v’ -\^Rv = 0.
De cette équation, on tire sans peine l’équation aux dérivées partiel­
les par rapport aux variables r et |i = cos 0. Puisque R =
= y r 2 + p2 + 2 rpp, on a
dv _ dv r — pp
~dr” ~dR R ’
dv dv rp
djT dR ~R '
&V d£v l r — pp \2 dv r 1 (r—pp)2 1
dr2 di?2 V R ) + dR L R R2 J ’
d2v dPv / rp \ 2 dv (rp)2
■ ^ “ "dS2" V“JT/ _ “dS Ï?2
Eliminant p, on trouve
1 dv _ 1 d v ____ p dv
~R dR r dr r2 dp
Puisque i ?2 = (r—pp) 2 + p2(l — p2), il vient
d2v __ d2v . i —p2 d2v
■dS2"- dr2 + r2 dp2 *
§ 24] THÉORÈMES D’ADDITION 171

Nous obtenons pour la fonction v (R) l ’équation aux dérivées par­


tielles suivante:
rî - S " + (2 v + 1 ) r -5 " - + r 2y + (1 — (a2) - ^ - - ( 2v + 1 ) r - ^ - = °. (4)
Cherchons la solution particulière de cette équation par la méthode
de séparation des variables, en posant
V = <p (r) if (p).
Portons la forme supposée de la solution dans l'équation. Il vient
r y + ( 2 v+l)rq/ + r3q) —(1 —H*) tf' + (2 v-i-l) H*t>' ,
<J> t
où X est une constante.
D’où la fonction ip (p) a pour équation
[(1 — p2)v+1/ït|/]' -f- X( 1 — p2)v"l/s = 0 .
Pour v — V2 ^ 0, cette équation, comme on l ’a montré au § 14,
n ’admet de solution continue sur le segment [ — 1 , 1 ] que si
X = Xn = n (n + 2v)
avec, à un facteur constant près,

où P^n’P) (p) est un polynôme de Jacobi orthogonal par rapport au


poids ( 1 — p)a ( l + p ) p sur le segment [— 1 , 1 ].
La fonction <p(r) satisfait à l ’équation

L’équation obtenue est un cas particulier de l ’équation de Lommel.


Son unique solution bornée pour r 0 est la fonction
<P ( r ) = - ^ - J y + n ( r ) .
ry
Ainsi, l ’équation (4) a pour solutions bornées les fonctions
v n (r, p ) = 4 ‘ / v + n ( r ) / >nV- 1/î,V " 1 /ï)( p ) . (5)
rv
Une solution bornée arbitraire de (4) pour —1 ^ p ^ l f 0 ^ r < p
se présente comme la superposition des solutions particulières de (5).
On a donc

»(fl) = 2f = 2 - ^ ^ a ( r ) P $ , v- 1/î>v- l/s>(p), (6)


n= 0
où /„ est une constante indépendante de r et de p.
172 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. m

Pour trouver les constantes f n = f n (p), nous allons utiliser les


propriétés d'orthogonalité des polynômes de Jacobi:
1
•^v+n (r)
fn (P) “ i J p n ~ 1 /2 ' v " V î ) (v) (1 - n 2r Vîdn, (? )

où d£ est le carré de norme du polynôme de J acobi.


Pour calculer l ’intégrale figurant dans le second membre de (7),
appliquons la formule de Rodrigues pour les polynômes de Jacobi
(voir § 7, 4)
p(v-Vï. v-i/î) , , _ (—i)n *________ ra _ ,,2\n+v-v*i
“n— 2 n n I ( i _ [12)V-i/2 du” H1 l4 ! J
et procédons à l ’intégration par parties:

J p £ - 1/s’ v' 1/2) (|1 ) ( 1 - P2)v" V*du =


-i

-ffc r
Toutes les substitutions s’annulent pour p, = ± 1 grâce à la puissan­
ce positive du facteur (1 . — p2).
D’autre part, nous avons pour une fonction f (R) arbitraire
d i in \ - rp df
dp > ' R >— R dR'
d ’où
JH
dpn L Ry J v r# V R dR / L ff*

Il découle-de laa formule ((11)


1 1 ) du § 220
0 que
/ ___ 1 d \" r Z V ( R) i Zy+n W
\ R dR ) L Rv J J?v + n

Il en résulte
1
r Z V (R) p l v - 1/ , . V - W ( | | ) =

-Ji J\

,<*) (1 —p2)n+v"Vîdp.
2 »n
n r r < r P )n j Üv+B
-1
On en tire, conformément à (7),
4 pn r Zy+71 ( R ) f A __ „ 2\ n + v - V j J
/n W — ç+5 2 » f » !d * J r v +n (8)
$ 24] THÉORÈMES D’ADDITION 173

Soit dans (8 ) r -*■ 0. Alors JR p et, par conséquent,


î
_____ fn (P)______ %v+n (P) 1 f /â ___ | , 2 \ n + v ” 1/ 2 J . ,

2v+nT(y+n + i) Pv 2"n!d£ J* ^}
Puisque (voir § 7, 4)

22v- 1r 2 ( « + v + 4 )
n ! (n + v) T ( n + 2 v)
et
1 1
j (1 —fi2)B+v"1/s dp. = 2 j (1 —fi2) n+v- 1/*d(l =
-1 0

f + v r (n+v+4-) r ( t )

on trouve finalement
y n (»+y) r (ra+ 2 v) 2y4-n (P)
fn( P ) =
— r( „ + v+ 4 -)

En définitive, le développement (6 ) prend la forme

Zy(R) _ V ~ ïï ^ (b + v) T (n + 2v) w
*V 2 V-‘ £ r („ + v + _l_)

x Z^ JPL p %-*/«. v-v*) (fl). (9)


r Pv
Si l ’on prend au lieu des polynômes de Jacobi ceux de Gegenbauer
(voir § 7, 4)
(2 v)„
Cl(\L)
(v+ t )„
le développement (9) revêt une forme plus simple:

- ^ L = 2 T (v ) ^ (v + n )/v^ (r) (1 0 )
n=0

Rappelons que cette formule a été déduite pour v — V2 ^ 0, r < p.


174 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. m

Il est évident que la formule (10) reste vraie si l ’on opère le chan­
gement R - + k R , r-* A r, p-*Ap, c.-à-d.
Zy (kR) 2 vr(v ) (v + n) Jy+n (fer) m
2 C*n(li). ( 11)
(kRf n=0
(krf (*p)v
La relation (11) porte le nom de théorème d'addition de Gegenbauer.
Nous venons de démontrer les théorèmes d’addition de Graf et
de Gegenbauer pour certaines contraintes imposées aux para­
mètres. A l ’aide du principe de prolongement analytique, on arrive
à étendre les formules (3) et (1 1 ) à un domaine plus vaste de valeurs
des paramètres.
3. Développement d’une onde sphérique et plane suivant les
polynômes de Legendre. Considérons quelques corollaires du théo­
rème d’addition de Gegenbauer.
1) Posant dans (11) v = V2, Zv (z) = H™ (z) et utilisant l’expres­
sion explicite de la fonction (z), on obtient

â ( - + T ) /7 f ) Vp
n= 0
Nous nous sommes servis du fait que Cn“ (pi) = Pn (p)» où Pn (p)
est un polynôme de Legendre.
2) Il y a intérêt à considérer la forme limite du théorème d’addi­
tion qui découle de (11) pour Zv (z) = Hy'(z) et p -»-oo. On a

R= p ÿ 1 - i îr+ -ÿ = p - ^ + 0 (t ) >
1 #$„(ftp)
lim (*py l i m ( — ) v + V î i»c -ik(p - B ) = i » e - « n * .
p-*oo 1 H(* (kR) P-.0O ' P /
(<M)v
Aussi peut-on déduire de (11)

eihr» = 2 vr(v) g tn (v + n ) - v+n (* l r n(|i).


«=o (At)
On en tire aisément, pour v = 1/2, le développement d'une onde plane
eikr suivant les polynômes de Legendre’.

eikr= V ¥
n= 0
Ici k est le vecteur onde, p = cos 0, 0 l ’angle formé par les vec­
teurs k et r .
§ 25) IN TÉ G R A L ES D É F IN IE S CONTENANT DES FONCTIONS CYLINDRIQUES 175

§ 25*. Intégrales définies contenant


des fonctions cylindriques
Fréquemment, dans les multiples applications des fonctions cylindriques,
on a besoin de calculer certaines intégrales définies contenant des fonctions
cylindriques. On y procède soit au moyen des représentations intégrales des
fonctions cylindriques, soit par développement de ces dernières en séries. Nous
nous bornerons à considérer deux exemples simples et importants.
1) Intégrale de Weber
oo

j e - aî*V v (&x) x v + 1 dx (a > 0, b > 0, Re v > - 1 ) .


0
Pour la calculer, on développe la fonction de Bessel Jy (bx) en série. On a

H - i i r
î e - o î* * /v (bx) xv + 1 d x = j e -* * * * z * +1
0 _fc=o * ir(v + fc+ i) _

_ V! (—*)* / A \ V+2* [ e~a*&x2k+2v+\


- 2 j k \ T ( k + v + 1) V 2 } J “ •
k= 0
D’autre part,
oo

î .-a2*3_2A+2v+l
* *
j __ 1
2a^+2v+2
f . - l 4U v
) e *
T (* +
"-"ô â 2 fc + 2 v + 2
V+ l)
*

D’où
62
6V
Ç e-a2x2/ v (6 x)xv+1 dx_ e” 4a2
(1)
J (2a2)v+1
2) Intégrale de Sonine-Gegenbauer
oc
JT„(aV*2 +ÿ 2)
î ;— J v (bx)xv + i dx
(xz + y 2)*/z
( o > 0 , 6 > 0 , y > 0 , R e v > — 1).

Pour calculer cette intégrale, utilisons la représentation intégrale (7)


du § 22 de la fonction de Macdonald et la formule (1). On a

K ^ a V ^ + ÿ ï)
/ v (6 x) xv + 1 dx —
(i2 4-ÿ2) ^ /2
aa(x»+yî)
j /„(& *)x*+‘ d x j * ‘ « —
2 “+)

o3jy3 00 a2x2
2 ^+t î • ’ *" 41 e~ 4‘ /v(6*)*v+1d * =
176 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. n i

# ., *a \ Qaya
= 2 v-nan -2v-
2v“V j /(i-v
oo y^aS+bS)
f 4u
J H -v

_ £ ( j q ± E p - ’ k - .W * + i» > .
De cette façon,
T KVi( a Y l f i + ^ )
/ v (6 x ) x v + 1 dx =
} (x2 + ÿ2 ) ^ 2

ia

Signalons quelques corollaires importants de la relation (2).


a) Soit |i = 1/2. Comme

AVs (*) = j / | — ,
on a
e-oV**+v*
/ v (6x) x v + 1 d x =
V ** + y*

(3)

11 vient en particulier, pour v = 0 ,


e-oVÏ2+ÿ2 e-l/Va3+bs
î l / x 2 + ÿ2
/ 0 (bx) x dx =
Y a2 4-62 #
(4)

Lorsque y-►O et v + i/ 2 > 0, la formule (3) donne

(5)

En déduisant (5), nous nous sommes servis du fait que pour v > 0 et z-«- 0

k /->- ” ( “z ) _ r(v)/z \”v


AvW~ 2 sin n v I'(—v + 1 ) “ 2 ^2 / *
b) Soit dans (2) v < 2 j x — 3/ 2 et a-+»0. Comme on a alors
§ 26] MÉTHODE DE WENTZEL-KRAMERS-BRILLOUIN 177

il vient
/ v(6 * ) * v + 1 / b \>i-i
( 6)
î (X2 + J,2)l* l 2ÿ / •^li-v - 1 (&ÿ).

Posant ici p = 3/ 2 , v = 0 , nous avons

(7)
J «=+#=)■'= y
La déduction des relations (1) à (7) a été effectuée étant donné certaines contrain­
tes imposées aux paramètres. A l'aide du théorème 2 du § 1 et du principe de
prolongement analytique, on arrive facilement à étendre les résultats obtenus
a un domaine plus vaste de valeurs des paramètres. En particulier, la relation (6 )
reste vraie lorsque
— 1 < R c v < 2 R e j i —y .

Posant p = V 2 » v = 0, nous tirons de cette relation

F e-bv
J Y x'- + yz b

§ 26*. Méthode de Wentzel-Kramers-Brillouin


1. Approximation quasi classique pour le cas unidimensionnel.
En résolvant les équations différentielles du deuxième ordre de la
forme
u ” + pf (x) u = 0 , (1 )
où p est un paramètre suffisamment grand, on utilise couramment
une méthode de solution approchée de ces équations, qui consiste à
considérer au lieu de Féquation (1 ) l’équation
u” + [pf (x) + 0 (x, p)l u = 0 (2 )
dans laquelle la fonction 6 (x, p) est choisie de telle façon qu’elle
reste bornée pour p oo et que les solutions de (2 ) soient connues.
Si le paramètre p est suffisamment grand, il y a lieu de supposer
que les solutions de l’équation (2 ) ne différeront que très peu de
celles de l’équation (1 ). Parmi les méthodes de ce type, la méthode
la plus développée est la méthode quasi classique *) ou la méthode
de Wentzel-Kramers-Brillouin (en abrégé W.K.B.). Elle consiste
essentiellement dans ce qui suit.
Admettons que la fonction / (x) soit de la forme
/ (x) = (x — x0)n (p (x),
•) Voir [13].
178 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. m

où <p (x) 0 dans le domaine considéré. Sans nuire à la généralité,


on peut poser que x 0 = 0 .
Si 9 (x) = const, l’équation (1) est un cas particulier de l'équa­
tion de Lommel et admet comme solution la fonction
u ( x ) = ( ^ - ) 1/îZ1/(n+2,(|), (3)
X

où £ = j Y P l ( x)dx, ZV(Ê) est une fonction cylindrique arbitraire


o
d ’ordre v.
Si la fonction <p (x) varie lentement, il est naturel d’attendre que
la fonction u (x) définie par la formule (3) fournira la solution appro­
chée de l’équation (1 ). Posons donc pour <p (x) const
X

ïï(x) = ( ^ = - ) 1/ : Z1/(n+2) (Q, \ = j V p m d x .

On vérifie sans peine que la fonction u (x) satisfait à l’équation (2),


dans laquelle

( 4)
( | V f (*) <*0S

On voit de (4) que 0 (x, p) ne dépend pas du paramètre p et repré-


sente une fonction continue pour x =5^ 0 si <p (x) a la dérivée seconde
continue. D’autre part, il existe une limite finie
3 f 1 <p*(0) n+5 / ^ ( 0)
0 (0 ) = lim 0 (x) =
x-»0 2 L n+6 <
p (0) (n+ 4) (ti+6) V <p(0) )
ce qu’on démontre en développant / (x) et £ (x) suivant les puissan­
ces de x et en se bornant aux trois premiers termes du développe­
ment. Ainsi donc, la fonction 0 (x) satisfait bien aux conditions
énoncées plus haut.
Dans le cas où la fonction 0 (x) est définie par la formule (4),
les solutions des équations (1) et (2) seront proches, et ceci pour les
raisons suivantes. Si x 0, alors / (x) =7^ 0. C’est pourquoi, pour
des p suffisamment grands, nous avons | pf (x) | | 0 (x) |. Il reste
à considérer le domaine x ~ 0. Dans le voisinage du point x = 0 la
fonction u (x) sera notablement différente de u (0) aux distances x
pour lesquelles £ (x) « 1. Puisqu’on a pour les petits x
X

i « j V p ÿ Ô ) x"/2dx = / P 9 ( Ô ) * < n+2)/2,


U
1 26] MÉTHODE DE WENTZEL-KRAMERS-BRILLOÜIN 179

la valeur de £ « 1 aura lieu pour x ~ Mais pour des*


si petits et des p grands, on aura
pf (x) ~ P ~ p2^n+2> 0 (x).
De cette façon, nous avons dans tout le domaine en question
I e (x) i « I pf (*> I-
Puisque 0 (x) = 0 pour 9 (x) = const et pour toute valeur de pf
on peut espérer que les fonctions u (x) et u (x) seront proches non
seulement si p est grand et 9 (x) est une fonction arbitraire, mais
aussi dans le cas où p = 1 et la fonction 9 (x) varie lentement.
Remarquons que les fonctions u (x) présentent pour n quelconque
un comportement asymptotique de même type lorsque £ ->• 0 0 :
~r ~ ,14 - (Ae-\i\ + BeM) pour / ( * ) < 0 ;

{
v p \ f :*) i

i
La méthode W.K.B. ^ (5 )
■ç===s’emploie le plus souvent
(Csin£+Z)cosÊ) p o u r / en
( x )pratique
>0. dans
les cas où n = 0 et n = 1 . Pour n = 0 la fonction u (x) peut être
exprimée au moyen de fonctions élémentaires et coïncide avec sa
représentation asymptotique (5). Quand n = 1, on a

( v'piV m T ) 1/ 2 [^ v » ( l g |)+ g /v » ( |S| )1 pour / ( x ) < 0 ;


u (x) = « (6 )
( J ^ = ) V,[ C /.v, ( | | | ) + D /v,( |i |) ] pour / (x)> 0 .
V
On a utilisé la propriété de la fonction cylindrique Zv (z) de rester
fonction cylindrique du même ordre quand on remplace z par —z,
qui tient à ce que l'équation de Bessel ne change pas lorsqu'on chan­
ge z en —z.
Si l'on veut chercher seulement les solutions bornées pour £
-► dh oo, il convient de poser dans (6 ) B = 0. Les coefficients C et D
se déterminent à partir des conditions de continuité des fonctions
u (x) et u' (x) pour £ = 0, ce qui donne C = D = - A.

C’est la fonction u (x) répondant au cas / (x) = r f p = 1 et satisfaisant


à la condition d’être bornée qui est la plus usitée dans les applications. Pour
A = 1 /^ 2 ÏÏ cette fonction porte le nom de fonction d'Eyree v (z) et s’écrit

!>(*) = / tt - M t '* 1* ) " < 0);


i (i + ** ( 4 *’/!) ] <*> <*•
12 *
180 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. I I I

A l'aide des développements asymptotiques des fonctions cylindriques,


on établit sans peine le comportement asymptotique de la fonction v (x) pour
x -*• + o o :

(x < 0 );
»(*)=<
( * > 0 ),

2. Application de la méthode W.K.B. à une équation admettant


une singularité. Cas du champ à symétrie centrale. Lors de T étude
du mouvement d’une particule dans un champ à symétrie centrale,
on applique avantageusement la méthode W.K.B. à une équation
de la forme
u '+ [û )(z ) —- ü y ^ l ] u = 0 (7)
admettant une singularité pour z -*■0. Par changement de variables
x = a*, u = e?tzv (z), on réduit l’équation (7) à la forme (1), où

p f (z) = é 1 [© («**) — ( i + 2 •

Reprenant les variables anciennes, on remarque que l’approximation


quasi classique de la solution de l ’équation (7) prend la même forme
que pour l’équation (1 ) si l’on remplace dans (6 ) pf (x) par a> (z) —
— *c.-à-d. si l ’on pose

£ (* )= j j A o (z) — (l +J ^ )Zdx,
Xo
où x0 est racine de l’équation co (x) — = 0 (on a supposé
que x 0 est une racine simple ; les modifications que subit la formule
de u (x) dans le cas de racine multiple sont évidentes).
3. Application de la méthode W.K.B. à la recherche du comportement
asymptotique des fonctions cylindriques d’ordre élevé. Formules de Langer.
On peut appliquer la méthode W.K.B. a la recherche du comportement asymp­
totique des fonctions cylindriques d'ordre v élevé. Cherchons en particulier le
comportement asymptotique de la fonction H™ (x) pour v > 1 et pour des
x positifs. A cet effet, mettons l'équation de Bessel
x V + xu! + (*2 — V2) U = 0
sous la forme (1) par le changement v(x) = "\f x u(vx). La fonction v (x) satis­
fait à l’équation (voir l'équation de Lommel)
1
1 4 V2
< xz ) 17=0.
5 26] MÉTHODE DE WENTZEL-KRAMERS-BRILLOUIN 181

Dans ce cas nous reprenons nos raisonnements précédents et nous posons dans (6 )

p = v 2, /(* ) = ! —
On a
v(arth*—s) (x ] < l) ,
ik *):i = v
arctg s) ( x > l ) .

Ici s = l ^ | l - x 2 | .
En approximation quasi classique, qui est vraie pour des v suffisamment
grands, on obtient

v(x)~ V V* \ C fr<‘ > ( | | | ) + D f f < 2 ) ( | 6 | ) ( I > 1 ) .


(8)

Posons i? ( x ) = y ~ x H(u (vx). Pour déterminer les coefficients C et D, comparons


les termes principaux de la représentation asymptotique pour x -► oo dans le
premier et le second membre de (8 ). On a pour x -► oo
= |Ç(x)| = v ( * _ î - ) + o ( i - ) ,
aussi

y ~ x H '? (v*) « ] / ^ e» (v * -irv /2 -n /4 ) _

s J ^ H I ^ t [ v ( x - n / 2 ) - n / 6 - n / 4 ] ^ ^ tf- i f v ( x - n / 2 ) - « / 6 - n / 4 ) ] ^

d'où il découle que


•JL
D = 0, C= e « .
On a donc pour

Développons la quantité | g (x) | suivant les puissances de 11 —x2 1;


il s'ensuit que la quantité | £(x)| peut être mise sous la forme
lEW NvApti-*®),
tant pour x < l que pour x > l ; ici

«p w = S 2* + 3
*=0

On voit donc que la fonction -j— | g | 1/6 admet un développement identique


suivant les puissances de 1 — x2 tant pour x < 1 que pour x > 1. C’est pourquoi,
pour obtenir la conjugaison continue des expressions de v (x) pour x < 1 et
x> 1, on doit faire en sorte que la conjugaison des fonctions — -------

/s -»i l i/«
182 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. m

soit continue elle aussi pour x < 1 et x > 1 ; au fait, il s'agit des fonctions
/ i ( * ) = l l l 1/ , M / _ i / j ( l i l ) + B / 1/ j ( | 5 | ) ) (*<l)
et

/ 2 (*)= iiii/3' 6 M )> d in


On a
. B | g |v *
h (*) = + 0 (5 2) =
^ r(A )

• ( t P
(2., , - , r r (i-«*)+o[(i-*3)*i.
2 't ( t ) 2 /ïr ( t )
D'une façon analogue, utilisant la représentation (19) du § 19, on obtient

.n - i f / v \ Va
( t )' . ( l _ x2) + 0 [( i-* 2)2].
/î(*) = '
isinT 2"V*r ( t ) isl» T 2‘, , r ( 4 )
D’où
.n
B=
i, s i•n Tn
, . Ji
<sinT

On obtient donc en définitive l'approximation quasi classique pour des v


grands :
ff<» (Vz) =
j^/" arths
•1 i JL _iJL

, • n
— \* # /_ i/,( I 6 I)+* 6 /i/,( 111)1 (*<D ,
tm T (9)

] / e i r %( | 6 |) (*>!)•
Egalant les parties réelles dans la formule (9), on obtient l’approximation quasi
classique de la fonction de Bessel J v (vx) pour des valeurs élevées de v :

/ V(vx) =
f V,(I6I)
(10)
l / _ i „ ( 161 ) + / v , ( 151)1 (*> D .
FORMULES FONDAMENTALES 183

Les formules (9) et (10) portent le nom de formules de Langer. Des estimations
précises montrent que ces formules donnent une approximation uniforme pour
les fonctions cylindriques avec une erreur O ^ 3 j » Il est remarquable que

la formule (1 0 ) définit correctement le comportement de la fonction pour x - * 0


malgré le fait qu’elle ait été déduite au moyen des représentations asymptotiques
des fonctions cylindriques pour x -► oo.

F o rm u le s fo n d a m e n ta le s
Fonctions de Bessel
Equation de Bessel :
z 2u ' + zu ' + (s 2 — V2) U = 0,

u = Zv (z) est une fonction cylindrique d’ordre v.


v
Equation de Lommel:
ofi-—
v" + — ~2— + [ ( P ? « v ~ 1)2 + g2-~ ^ 0.

p(*) = *aZv (p*v).


Représentations intégrales de Poisson des fonctions de Bessel de première
espece J v (z) et des fonctions de ffankel H^ (z):

R ev> f :

/ T gHz-m/2-n/i) ? „ , it . v_i/.
" W - V - k r iv + .a î w,v " ( ' + - E - ) *■

2~ e- i ( z - i t v / 2 - n / i )
r ( v + ‘/2)

R .v> — r .
Représentations intégrales de Sommerfeld :
1
184 PONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. m

(le s c o n to u r s C i t C+, so n t rep résen tés su r le s fig u r es 6 e t 7, v o ir § 20) ;


31

-n

e«sln*= 2 Jn (z) ein*.


n = -o o
Représentations asymptotiques :

= - |- [ e o s ( * - - ~ t ) + 0 ( t ) sins+ ° ( t ) C09* ] ;
= ei(î-nv/2-«/4)J' 1 + 0 [i_ J ] .

* ;• ( z ) = | / ^ *-i(I- nv/2- n/4) [ i + o ( - Î - ) ] .


Relation entre diverses fonctions cylindriques :
B % (S) = (2), J f ‘J i (-) = (s) ;

< * ) + » ; « (s )];

Yy W = 4 - I i / v ’ W — ^ v ’ W l;

ff l U (J) = /-v (g )—g ..


t s m Jiv
_ y (g) / . y (g) ^
B'*' (*) = i s in jiv

co s jiv/ v (g)—- / . v (g)


yvw = sm j i v
•^-n (2)= (—l)71J n (2)*
Développements en séries :
T ,.V_ y (-l)*(*/ 2 )v+2* .
; ,( î ) “ 2 j fcirtv+fe+i) •
*=0
n -1
(n — k — 1) ! / 2 \2 A - n
tf(l. 2 ) (2) = /„ (X) ± | { 2 Jn (i) ln 2
Acl (f) -
A= 0

- 2 ‘V i ' ^ S T » c + » + * )+ * (» + « ) i} ^
h= 0
n -1
(ra—k — 1) 1 / 2 \2 fc -n
Yn (*) = 4 - { 2 / n ( * ) l n - |~ 2 kl (t ) -
A= 0

- 2 !♦<»+»+«)+♦ (* + « 1 }
A= 0
FORMULES FONDAMENTALES 185

(pour n = 0 , on suppose oue la première des sommes soit nulle ; ÿ (z) est la
dérivée logarithmique de la fonction gamma).
On voit sur les figures 9 et 10 les courbes représentatives des fonctions
Jn (*) et Yn (x) pour certaines valeurs de n.
Relations de récurrence et formules de dérivation:
Zv-i (*)+ Z v+1(*) = - ^ - Z v (2 );

Z y - i W — Zy+1 (s) = 2 Z ; (2);

- ir T ^ (* )l= * v " nZ y-n (*> ;


( t

(-T -h -T ^ 2^ ) = * - (V+n,Zv+n(*)
(Zv (z) est n'importe laquelle des fonctions / v (z), Y y (z), 2) (z)).
Fonctions de Bessel d'ordre demi-entier :

■ 'v . M ^ - 9in2; y v 2M = - ) / ^ - C03 * :

(* -o . 1. •••);

<«-* 1. •••);

ï ' n - v t W - l / ' - £ r z n ( - T ~ i r Y * ins (n = 0 * u


Intégrale de Fourier-Bessel :
oo

/ ( * ) = j k P( k) Jy {kx)dk,
0
oo

^ (*) = j * / (*) /y (fcr) <&•


0
Théorème d'addition de Graf :

Zv (**) «iv* =
2 J n (hr) Zv+n (kp) eîn0.
TlK-n
Théorème d’addition de Gegenbauer :

Zv (hit) nv V / i n \ ^v+n (*r) ^v+n (^P) r v / n\


l ^ F — 2 (} J j (v+ ------------------n(^
Ici r, p, R sont les côtés d’un triangle quelconque, 0 l’angle formé par les
côtés r et p, k un* nombre arbitraire, (ji) le polynôme de Gegenbauer, Zv (z)
l ’une quelconque des fonctions / v (z), Y y (z), H $ ' 2) (z) (voir fig. 8 ).
FORMULES FONDAMENTALES 187

Développement d'une onde sphérique suivant les polynômes de Legendre (voir


le théorème d’addition de Gegenbauer):

1 \ Jn+x ,^r) p)
«*** _ f_ V ( n
, 1 \ / * + V .<
-f l— 2 j ( +T ) y %
v"?
n=0 v

Développement d'une onde plane suivant les polynômes de Legendre :

eikr= y - g - 2 <n ( » + 4 -) (fcr) w


n=0

(fc est le vecteur onde, u = cos 6 , 6 l ’angle formé par les vecteurs k et r).
Fonctions de Bessel modifiées
Equation différentielle :
z*um+ ZU9 — (2* + V2) U = 0, U (l) = Zv (iz).
Cette équation différentielle admet comme solutions linéairement indépendan­
tes pour 2 > 0 les fonctions
- i— ijtY±!
/ v (*) = e 2 / v (iz), K„ (z) = - ~ « 2 * 1 ° («'*)•

Représentations intégrales de Poisson :


1i
(z/2)v
w J c h i s ( l —s2)v“ l/ads, Rev>— ;
V « r(v + v * ) _J

'• w- /■ £ - rd n ÿ - î (* + -S - r ' ' 1 '*•

Rev > 2'


Représentations intégrales de Sommerfeld pour K v (2 ) :
00 00
* „ ( , ) = - ! - j « - i c l l ++v* d ^ = j e- I c h *chw|)<Jil), Rez> 0 ;
—00 0

« v (* )= 4 -( t ) v 5 e Re*>°-
Comportement asymptotique pour 2 -*■ +00 :

/ * (!)“ v t [ ‘+ ° ( r ) ] î
188 FONCTIONS CY LIN D RIQ U ES {ch. m
Relation entre les fonctions Jv (x) et K s (z) à valeurs différentes de v :
/-v (z)= /v (z) • *-v (z)= * v (z) »
/-y (*)—/y (l)
* v (* )= -£ sin j i v
Développements en séries :
00

(t/2 )v + 2 k
/» w - 2 A ir(fc+ v+ i) •
*=0

A=»0
oo
+ - ( - i )n 2 ( » + * + « + ♦ (*+i)i

pour n = 0 , on admet que la première des sommes s’annule).

Relations de récurrence et formules de dérivation :

/v-tto-Zv+i (*)=— /„(*);


Ar-i (s)+A r+i (z) = 21v (s) ; I Q
f (z) = I\ (z) ;

^v-i (z) * v+i (s) --------- (z) ï


* v - i (*) ■+ * V +1 (*) = — 2 * ; (z) ; K'0 (z)= - X t (z).
FORMULES FONDAMENTALES 189

Fonctions / v (z) et K v (z) d'ordre demi-entier :

/»_i/, ( z ) = i / — *n( - 4 -rchî <r =°- *• - ) •

^ n - 1/* (*)= -2 T*n ( T "5 r) r I (n= 0»


On voit sur les figures 11 et 12 les courbes représentatives des fonctions
/ n (x) et Kn (z) pour certaines valeurs de n.
CHAPITRE IV

FONCTIONS DU TYPE HYPERGÉOMÉTRIQUE

Dans ce chapitreTseront étudiées les fonctions du type hypergéométrique. Ce


sont en particulier les fonctions hypergéométriques F (a, p, y* z), les fonctions
hypergéométriques dégénérées F (a, y, z) et les fonctions d’Hermite ffv (z).
Les fonctions au type hypergéométrique ont été introduites dans le chapitre II
en tant que généralisation des polynômes orthogonaux classiques. Elles sont
cependant intéressantes aussi pour elles-mêmes, parce que de nombreuses équa­
tions de la physique mathématique et de la mécanique quantique se ramènent
à des équations au type hypergéométrique
o (x) y" + t (z) y ' + Xy = 0 ,
où a (z) et x (z) sont des polynômes de degré non supérieur au deuxième et au
premier respectivement et X est une constante.
Nous avons déjà étudié les propriétés élémentaires des fonctions du type
hyperçéométrique au § 10. Dans ce chapitre nous procédons à une analyse
plus détaillée de ces fonctions.

§ 27. Fonctions hypergéométriques


1. Définition de la fonction F (a, P, y* z )- Comme on Va montré
au § 1 0 , dans le cas où o (z) est un polynôme de second degré à raci­
nes distinctes, l'équation du type hypergéométrique se ramène à
l’équation hypergéométrique
z ( 1 — z) y" + [y — (a + P + 1 ) z] y' — apy = 0 (1 )
qu’il est possible d ’écrire sous forme autoconjuguée :

-^-[< r( 2 ) p ( 2 ) - § - ] + * p y = 0 - (2 )
Ici a (z) = z (1 — z), X = —oP, et la fonction p (z) est définie à
l ’aide de l’équation différentielle
-5 - [o (z) p (z)] = t (z) p (z), t (z) = y — (« + P + 1) z-
Dans le cas considéré p (z) = zv- 1 ( 1 — z)«+P-t.
La solution particulière de l’équation (1) est de la forme
(voir § 1 0 )
qv («) P («) ds.
(*-*)v+1
§2 7 } FONCTIONS HYPERGÊOMBTRIQUES 191

Ici A est la constante de normalisation ; v est la constante liée à X =


= —ctp par la relation
k=
Dans notre cas v = — a (ou v = —P). Le contour C est choisi de
la condition
pv+1 (s) P (s)
= 0 (3 )
( * - * ) v+1 «—«i, H
($! et sz sont les extrémités de C).
Ainsi donc, le contour C étant choisi convenablement, l ’équation
hypergéométrique (1 ) a pour solution particulière

y (z) = ,v—1 î sV"Œ"1( * - sf ~ y(*- z)“"1 (4)

Comme on voit de (3), on peut choisir en qualité des extrémités du


contour C les points s = 0, s = 1 , s = i ou s = oo en fonction des
propriétés des solutions de l’équation hypergéométrique qu’on se
propose d’étudier. En particulier, si l’on veut connaître le compor­
tement des solutions de l ’équation (1 ) pour z -*-0 , il est commode de
prendre pour le contour C un segment de droite reliant les points
s = 0 et s = z. La condition (3) aux extrémités d’un tel contour
sera remplie si l’on exige que l’inégalité Re y > Re a > 1 soit
vérifiée. Posant dans (4) s = zt, où 0 ^ t ^ 1, nous obtiendrons la
solution particulière de l’équation hypergéométrique sous la forme
y(z) = /( o , p, y» z) =
1
= C (a, p, y) (1 —z)v-a”p j fv-a - 1 (1 —Z) a - 1 (l — zt)*~v dt.
0

Il est commode de choisir la constante de normalisation C (a, p, y)


de la condition y (0) = 1 . Cela entraîne

£(«> P» Y) — r (a) r (y—a) '


Comme on a déjà vu au § 10, l’équation hypergéométrique admet
comme autres solutions particulières les fonctions
z‘- t ( 1 —z)v- ° - p/ ( l —a, 1 -p , 2 - y , s),
z‘-v/(a—Y+l, P—Y+ l. 2—y, z),
(1—z)v"*"p/ ( Y - a , y -P , Y, z).
Parmi ces solutions, la fonction
( i — z)V— I » / ( Y - a , y - P . Y, z)
192 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÊOMBTRIQUE [CH. IV

est de la forme la plus simple, cette fonction ne comportant pas, en


tant que facteurs, de puissances de z et de 1 — z devant l’intégra­
le. Cette fonction est dite fonction hypergéométrique et désignée par
F (a, P, y, z), c.-à-d. que pour Re 7 > Re ( 7 — a) > 1
1

F (a, P, 7 , *) = r («)r (T—g) i **-1 (1 —O7"®"1 (5)


0
La fonction ( 1 — zt)~* admet des points de branchement pour
1 — zt = 0, c.-à-d. pour z = lit. C’est pourquoi la ligne z > 1
(arg z = 0) est la ligne singulière de l’intégrale figurant dans (5).
Pour que la fonction F (a, P, 7 , z) soit uniforme, il suffit de faire
une coupure le long de l ’axe réel pour z ^ 1 et de choisir celle des
branches de la fonction (1 — zt)~p qui est égale à l ’unité quand
z = 0. Pour un tel choix | arg (1 — zt) | < n.
Pour étudier l’analyticité de la fonction F (a, P, 7 , z), évaluons
la convergence de l’intégrale dans le second membre de (5). Si
Re a ^ p > 0 et Re ( 7 — a) ^ v > 0, on a
| * * - 1 ( 1 - *)V’ Œ~ 1 1 1 (1 — 1.
Pour évaluer l’expression | (1 — zt)~* | pour 0 ^ t ^ 1, nous aurons
recours aux inégalités (8 ) du § 19. Soit | z | ^ R. Puisque
| 1 — zt I < 1 + | zt | < 1 + R,
on peut poser dans l’estimation (8 ) du § 19 a = —zt, b = —P, C2 =
= 1 -f- Jî. Pour obtenir l ’expression de Cx, envisageons deux cas :
1 ) | z | ^ 1 — 6 ; 2) | z | > 1 — 6 , S ^ arg z ^ 2ji — 6 . Dans le
premier cas on peut choisir Cx = ô en vertu de 1#inégalité
| 1 — zt | ^ 1 — | zt | ^ 6.

Dans le deuxième cas, en vertu de l ’inégalité | arg (—zt) | ^ ji — 8 ,


on peut se servir de la formule (9) du § 19, c.-à-d. poser C± = sin 8 .
Ayant recours à l’estimation (8 ) du § 19, dans tous les cas considé­
rés pour | P | ^ Po nous aurons | (1 — z/)“p | ^ M, où M est une
constante.
1
Puisque l’intégrale j J*1” 1 (1 — t ) v - 1 dt converge pour p > 0 et
0
v > 0 , on a, sur la base des estimations ci-dessus, la convergence
uniforme de l ’intégrale dans (5) pour Re a ^ p > 0, Re ( 7 — a) ^
^ v > 0 , | z | ^ R et pour les conditions supplémentaires suivantes
imposées à la variable z : si | z | > 1 — 6 , alors 8 ^ arg z ^ 2 ji — 8 .
C’est pourquoi, en vertu du caractère arbitraire des constantes p, v,
R , p0 et de la convergence uniforme de l’intégrale (5) dans le domaine
considéré, la fonction F (a, P, 7 , z) sera une fonction analytique de
§ 2") FONCTIONS HYPER GÉOMÉTRIQUES 193

chacune des variables pour les valeurs fixes des autres si les condi­
tions Rc y > Re a > 0 ont été remplies et si l’on a fait la coupure
dans le plan de la variable complexe z le long de Taxe réel pour
z ^ 1.
Conformément au principe de prolongement analytique, la fonc­
tion S (a, p, y, z) satisfait à l’équation hypergéométrique (1) (voir
théorème 2 du § 1 ).
La dérivée de la fonction F (a, P, y, z) est facile à calculer à l’ai­
de de la représentation intégrale (3) :

' f ( a ,£ v' ” — f [,n -! ? - « ) ■j 1(l-a ) - » - 1* -


0

— F (“ "f"1* P + 1* Y + 1* z)-
L’équation différentielle (1) peut donc s’écrire sous la forme
(p (a, P, Y, z) = (a + 1) (p + 1) z (1 — z) X
X<P (a + 2, P + 2, y + 2, z) +
+ (Y — (a + P + 1) z] (p ( a + 1, p + 1, Y + 1» z)y (6)

q>(a, p, y, z ) = T L .F (a , p, y, z).
Puisque la relation (6 ) établit la liaison entre les fonctions hypergéo-
métriques pour lesquelles la différence y — a est conservée, elle
permet d’obtenir le prolongement analytique de la fonction
(p (a, P, y> z) dans le domaine Re (y — a) > 0 pour toute valeurdu
paramètre a si l’on diminue de proche en proche la valeur dea
d’une unité. Au numéro suivant la restriction Re (y — a) > 0 sera
levée.
2. Relations de récurrence. Les fonctions hypergéométriques
satisfont à de nombreuses relations de récurrence. Rappelons-nous
par exemple les relations obtenues au § 1 0 pour des fonctions arbi­
traires du type hypergéométrique. On peut établir des relations
linéaires plus générales entre trois fonctions quelconques
F (at, plt Yi* z), F (eu, P2, y,, z), F (a3, p3, y3» z) dans le cas oùles
différences a* — a*t P* — pft, Yi — Y* sont des entiers.
Considérons une combinaison linéaire arbitraire de fonctions
hypergéométriques
3

2 C i ? ( a i» Pi» Yi» z )•
i=i
Montrons qu’il est possible de choisir les fractions rationnelles Ci =
= Ci {z) de telle façon que la combinaison en question s’annule.
1 3 -0 1 1 7 4
194 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÊOMETRIQUE [CH. IV

A cet effet, utilisons la représentation intégrale (5) pour les fonctions


hypergéométriques :
3
2 C i F ( a ,, p £, V j, z) =
i=l
1
= j 1) 7* - * * - 1 (1 - zt)-*> P (t) dt. (7)

Ici a 0 et Yo — a o sont les valeurs de a* et de Yi — a* qui ont la par­


tie réelle la plus petite, et p0 est la valeur de P* qui a la partie réelle
la plus grande:
3

t «> - 2 g . r ( . , )rr ^ - . , i i“l' “’ - 1)*'-'*-**-’* ( i - * r l ‘

Les différences a* — a 0, (vi — a i) — (Yo — a o)t Po — Pi étant


des entiers non négatifs, la fonction P (t) est un polynôme
par rapport à la variable t. Choisissons les coefficients Ct de sorte
que la fonction à intégrer prenne la forme de la dérivée par rapport
à la variable t d*une fonction qui a la même forme que l’expression
sous le signe d’intégration dans (7), c.-à-d.
««o- 1 ( i —fy* - ®*- 1 ( i _ p (t) =

= 4 ’ i*ac ( ! —o 70"0* (i ■-*)'-*<? m (8 )


où Q(t) est un polynôme. Il en résulte

p£, yi, z) = 2“° (1 —f)Vo-a° {i — Q (t) |J.

Puisque Re (y<> — a 0) = min Re (y* — a<) > 0 et que Re a 0 =


= min Re a i > 0, la substitution s’annule, et pour les coefficients
Ci ainsi choisis on a la relation linéaire

i= i
S Pi» Tl. *)= 0. (9)
Montrons qu’il est toujours possible de choisir les coefficients du
polynôme Q (t) et les coefficients Ci de telle façon que l’égalité (8 )
soit bien vérifiée. En comparant le premier et le deuxième membre
de cette égalité, on s’assure aisément que le degré du polynôme
Q (t) est de deux unités inférieur à celui du polynôme P (Q. Egalant
les coefficients des différentes puissances de / dans le premier et le
deuxième membre de l’égalité (8 ), nous obtenons un système d’équa­
tions linéaires par rapport aux coefficients inconnus du polynôme
§ 27] FONCTIONS HYPERGÊOMÊTRIQUES 195

Q {t) et aux coefficients C*. Il est facile de voir que le nombre d’in­
connues sera alors d’une unité supérieur au nombre d’équations.
Pour que la solution de ce système soit unique, il suffit de considérer
le coefficient du degré supérieur du polynôme Q (t) comme connu.
Afin de simplifier les calculs ultérieurs, admettons que ce coeffi­
cient soit égal à f (a0^r\y0--<x<)) * P11^ 116»dans système d’équations
obtenu, les coefficients des inconnues sont des polynômes par rap­
port à la variable z, les inconnues C,- seront des fractions rationnelles
de la variable z.
Cherchons à établir, à titre d’exemple, la relation existant entre
les fonctions F (a, p, y, z) et F (a, P, y ± 1, z). On a dans ce cas
a o = Gi = a, p0 = Pi = P,
Vi = y — 1. Ï 2 = V. Ta = Y + 1, Vo = y — 1,
p < 0 - r w E g llV .) te .(T - « )(T -« -< ) +
+ C2(v— l)(v —a ) ( l —i ) + C 3T(Y—1)(1—f)2), (10)
et le degré du polynôme Q(t) sera égal à zéro, c.-à-d.
O/*\ T(vq)________ r(y-l)
r(ao)r(Y o-O o)~ r ( o ) r ( Y - a - l ) •

L’égalité (8 ) prendra donc la forme


t? - 1 (1 —t)7-*- 2 (1 - zt) pP (t) =
T(y—1)
r (a) r (y— a — 1) | - [ l » ( i - < r “- 1( l - * ) l ’ pI,
d’où
P(t) = r ( a )Hr (vY- D- a - l ) x
X [ a ( l —t) (1 —zt) — (y —a —l) f (1 —z*)-J-(l — P)<(1—*)J.
Portant l’expression obtenue pour P (*) dans (10) et égalant les
coefficients des différentes puissances de t, on trouve
^ i = (y —a —l)(z — l),
= K« + P - 2 y + 2)* + y - 1 ] ,
C (y— g)(Y— g — l ) ( v — P) .
3 y (y— i)
On a donc en définitive
Y (V — 1) (z — 1) F (a, p, y — 1, z) +
-r Y U® + P — 2y -r 2) z + y — 11 ^ (a, p, y. z) +
+ (Y - ®) (Y - P) zF (a, p,. y + 1, 2) = 0 . (11)
13*
496 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÊOMÊTRIQUE [CH. IV

La relation (11) permet de prolonger analytiquement la fonction


<p (a, P, y, z) = r | ^ F (a, p, y» z) à des valeurs arbitraires de y en
diminuant successivement les valeurs de y d’une unité. Dans le cas
d ’un tel prolongement, la fonction (p (a, P, y* z) devient une fonc­
tion analytique uniforme de la variable z et des paramètres a, P, y
pour des valeurs quelconques de a, P, y dans le plan présentant une
coupure le long de l’axe réel pour z ^ 1. C’est pourquoi la fonction
hypergéomélrique F (a, P, y, z) = Y (y) cp (a, p, y, z) ne peut avoir
de singularités que pour y — —n (n = 0 , 1 , 2 , . . .)•
3. Série hypergéométrique. Il est facile (T'obtenir le développe­
ment en série de la fonction hypergéométrique F (a, P, y, z)
suivant les puissances de z à l’aide de la représentation intégrale (5)
et du développement en série de la fonction (1 — zt)-&:

(1 ( 12)
n —0


(P )n= i : ^ - = P ( P + 1 ) - . . ( P + n - 1).
Si | z | < 1 , la série (12) converge uniformément pour 0 ^ t ^ 1 ,
et on peut intervertir la sommation et l’intégration dans (5). Il vient
alors pour Re y > Re a > 0

F (a, p, y, 3): r (a) r(v)


r (y—a) 2
71=0

(g )n (P)n -n
= 2
n=0
(V)n"I
(13)

Remarquons que F (a, p, y, 0) = 1.


La série (13) est dite série hypergéométrique. L’étude de la con­
vergence de cette série à l’aide du critère de d’Alembert montre qu’elle
converge uniformément par rapport à a, P, y, z pour | z | ^ q < 1
en tout domaine fermé des variables a, p, y ne contenant pas de
valeurs négatives entières ni de valeurs milles de y. Pour cette raison
la série hypergéométrique représente une fonction analytique des
variables a, p, y, z pour | z | < 1 , y =*£ —A: (k = 0 , 1 , 2 , . . .) et, en
vertu du principe de prolongement analytique, le développement (13)
reste vrai dans tout le domaine indiqué des valeurs de a, p, y, z.
Notons une égalité évidente découlant du développement (13) :
F (a, P, y, z) = F (P, a, v, 2 ).
§ 27] FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES 197

4. Relations fonctionnelles. Nous avons obtenu une solution


particulière de l’équation hypergéométrique: la fonction yx (2) =
= F ( a , p7 y, z). Comme il a été montré au § 10, l’équation (1) ad­
met comme autres solutions particulières les fonctions
H2 (s) = 2 1 -vi!’( a - 7 + l , P— Y +l» 2 —y y z),
ÿj(3) = ( l - 2 ) v"a“P/;’(V— V—Pi Ti 2 ).
ÿt (2) = z1-v(l —z)y~a~ ^ F ( 1 — a, l - p , 2 - 7 , 2 ).
Etant donné que l’équation hypergéométrique n’admet que deux
solutions linéairement indépendantes, entre les fonctions yi (z)
(i = 1, 2, 3, 4) doivent exister des relations linéaires. Quand y =^= 1*
les fonctions yt (z) et y2 (z) sont linéairement indépendantes, vu leur
comportement différent pour z -* 0 . Pour cette raison, lorsque
Y ¥= 1, on peut représenter les fonctions y3 (z) et yA (z) comme une
combinaison linéaire des fonctions yx (z) et y« (z). La comparaison du
comportement de ces fonctions pour z 0 donne

y3 (2) = Vi (Z) (Re 7 > 1), y4 (2) = y2 (2) (Re 7 < 1),
c.-à-d. que pour Re y > 1
F (a, p, 7 , 2 ) = (1 —z)y~a~^F ( 7 —a, 7 - P , V, 2 ) (14)
et pour Re 7 < 1
F ( a — 7 + I, P —7 + I , 2 — 7 , 2 ) =
= ( l - 2 ) v- a- p/ ? ( l - a , l - p , 2 - 7 , 2). (15)
Le principe de prolongement analytique permet de lever les
restrictions imposées au paramètre y* Notons que la relation (15)
découle de (14). Pour les valeurs de la fonction (1 — z)v-a-p on
prend dans (14) la branche qui est égale à l’unité lorsque z — 0,
c.-à-d. | arg (1 - 2 ) | < n.
La relation (14) est un exemple de relation fonctionnelle entre
les fonctions hypergéométriques dépendant d’une seule et même
variable 2 . Les fonctions hypergéométriques vérifient également
nombre de relations fonctionnelles entre des fonctions hypergéo­
métriques de variables différentes. Pour obtenir de pareilles rela­
tions, nous allons utiliser la représentation de la solution de l’équa­
tion hypergéométrique sous la forme (4), en choisissant les types
suivants de contours C : a) segment de droite entre les points s — z
et s = 1 ; b) demi-droite arg s = arg 2 , | s | ^ | 2 |. Grâce à ces
contours, on obtient les solutions qui ont un comportement simple
pour 2 — 1 et 2 0 0 . Posant dans (4) s = 1 — t (1 — 2 ) dans le
premier cas et s = zlt dans le deuxième, avec 0 ^ / ^ 1 , on obtient
198 FONCTIONS DU TYPE HYPERGEOMETRIQUE [CIL IV

les solutions particulières suivantes de l’équation hypergéométrique:


1
y{z) = A izt-v j
0

~ z ‘- v F ( P - Y + 1 , a - T + 1 . Œ + h ï + 1 . 1 - 2 ) ,

^ - ^ - ▼ ( z — 1 )T-B‘ * j r p( l - * ) a ~‘ ( l —
0

~ 2- « ( l - 4 ) v- a - PF ( l - ( J , Y—P» « - P + 1 . 4 )
( ~ est le symbole de proportionnalité).
Ayant recours à la relation fonctionnelle (14), on arrive à simpli­
fier les expressions obtenues, ce qui nous donne les solutions sui­
vantes de l’équation hypergéométrique:
y (z) = F (a, P, a + p — y + 1, 1 — 2 ),
y (z) = z~aF (a , a — y + 1, a — p + 1, y ) .
Comme il a été montré plus haut, pour y 1 l’équation hyper­
géométrique a pour deux solutions linéairement indépendantes les
fonctions
F (a, P, y, 2 ) et z ' - t F (a — y + 1, P — Y + l» 2 — y, 2 ).
Appliquant une méthode analogue pour la recherche de la seconde
solution dans le cas des fonctions F (a, P, a + P — y + 1» 1 — z)
et z~a F,(a, a — y+1» a — P + 1, l/z), on obtient les couples
suivants de solutions linéairement indépendantes de l’équation hy­
pergéométrique :
F (a, P, y, 2 ) et z*~vF (a — y + i , P — Y + 1, 2 — y, z)

F (a, P, a + P — y + 1, 1 — z)
et
(1 — z)v-«-PF (y — a, y — P, Y — a — P + 1 — 2)
(Y — a — p =j£ 0);
z~aF (a, a — y + 1» a — p + 1, l/z)
et
z~»F (P, P - y + 1, P - a + 1, I/ 2 )
(a ^ P ).
Puisque l’équation hypergéométrique n’admet que deux solutions
linéairement indépendantes au plus, il est possible de mettre toute
§ 27] PONCTIONS HYPERGÊOMÊTRIQUES 199

fonction de chaque couple sous la forme d'une combinaison linéaire


de tout autre couple de solutions. Grâce à ce procédé, on obtient
les différentes relations fonctionnelles entre les fonctions hypergéo-
métriques. Soient yx (2 ) et y2 (z) deux solutions linéairement indé­
pendantes de l'équation (1). Développant une solution arbitraire de
l’équation hypergéométrique y (z) suivant les fonctions yx (z) et
y2 (z), on a
y (z) = C m (z) + C2y, (z).
Notons une simple propriété suivante des coefficients du dévelop­
pement Cl et C2 : si dans un certain domaine de variation des va­
riables a, p, y, z les fonctions y(z), yx (z) et y2 (z) sont des fonctions
analytiques de a, p, y» 2 , les coefficients Ci = Cx (a, p, y) et C2 =
= C2 (a, P, y) seroat aussi des fonctions analytiques dans ce domaine.
Cette propriété découle de la forme explicite des coefficients
Cx et C2 :
ç W [y t y2] r _ W lyu y]
1~ w r[y1.y * r 2 ’" ^ [ y lf y2f
Ici
W [/, g] = 1 (x) g' (X) - f (X) g (X)
est le wronskien, qui n’est pas nul pour les fonctions linéairement
indépendantes. Pour rechercher les coefficients Cx et C2, il suffit
donc de trouver leurs expressions pour certaines restrictions supplé­
mentaires imposées aux paramètres et d’appliquer ensuite le prin­
cipe de prolongement analytique.
Trouvons d’abord le développement de la fonction hypergéomé-
trique F (a, p, y , z) suivant les fonctions hypergéométriques de la
variable 1 — z :
F (a, p, y* z) = C1 (a, p, y) F (a, p, a + P — y -{- 1, 1 — z) +
+ C2 (a, p, y) (1 - z)v-«-P X
x F (y — a, Y — P, y — a — p + 1, 1 — z). (16)
A l’aide de la relation fonctionnelle (14), on établit la liaison entre
les coefficients Cx et C2 :
F(a, p, 7, s) = ( l —z)T-<x"pF (v — a, 7 —p, 7, 2) =
— (1 — z)v - a “ p [Cx (7 — a , 7 — P, 7) X
X F ( 7 — œ, 7 —p, 7 —a — p + 1, 1 — 2) +
+ C2 (V- a , 7 - P, 7)(1 - z ) “+,J"TX
x F ( a , p, a + p—7 + I, 1 — s)].
On en tire
C« (a, p, 7) = Ci (7 — a, 7 — p, 7).
200 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÊOMÊTRIQUE [CH. IV

Pour déterminer le coefficient C\, supposons d’abord que Re y >


> Re a > 0 et que Re p < 0. Passons dans le développement (16)
à la limite pour z -*-l et utilisons la représentation intégrale (5).
Comme, pour les restrictions indiquées imposées aux paramètres, on a

___EJï>___
r i a i r i ï - a ) f] f1
lim F (a, p, y, z) (1 —tŸ~a~*~i dt =
2-1 l1 *>
0
r(Y)r(y—a —P)
r ( v —a)T (Y —P) ’
alors, en vertu de Re (y— a —P ) > 0 , on obtient
r( Y )r(v -g -p )
Ci (a » Pi ï) — r ( v — a ) T ( Y — p)
d ’où
r (y) r (g-j-p—y)
Cz(a. P. Y) = r (a) r (p>
Conformément au principe de prolongement analytique, les expres­
sions obtenues de Cj et C2 restent vraies, quelles que soient les va­
leurs des paramètres. De cette façon,
F (a, p, y, z) r(Y)T(Y—« —P)
F ( a , P, ® + P — Y + ^ t 1 — z) +
r (y — ° 0 r (y—P)
r(Y )r(g + p —y)
r (a) r (P)j
(1 —s)v-a"px
X F(v —a, Y — p. Y —a —p + 1, 1 —s). (17)
Développons maintenant la fonction hypergéométrique
F (a, P, y, z) suivant les fonctions hypergéométriques de la variable
1/z. A cet effet, trouvons d’abord, à l’aide de la représentation inté­
grale (5), le comportement asymptotique de la fonction hypergéo­
métrique pour z — oo. Si Re y > Re a > 0 et Re P < 0, alors
F (g, p, y, «) r(Y)
lim
r( g )r( 7 - g ) d t=
2—00

r ( y ) r ( g —p)
(18)
r ( g ) r ( V- p )
Ici | arg (—z) | < jx. Conformément à (18), il est plus commode de
développer la fonction F (a, P, y, z) non pas suivant les fonctions
z -* F ( a , o —y + 1 , a —p + 1 , ,

z-P F (p, P - Y + l , P - a + 1 , -î-)


§ 27] FONCTIONS HYPERGÊOMÊTRIQUES 201

mais suivant les fonctions


( —z)~a F ( a , a — 7 + 1 , a — P + l ,

( - s ) - p F (p , P - Y + l , P - a + 1 , 4 - ) -
On a
F (a, p, y, z) =
—Di (a, P, y)( —s)"a F ( a , a —y + 1, a —p + l , - 4 ) +

+ D2(a, p, Y) ( _ s) - pF (p , p - Y + 1 . P - a + 1 , - f ) * (19)
Puisque F (a, p, y, z) =-■= F (p, a, y , z), on a (a, p, v) = D« (p; a, 7 ).
Pour déterminer le coefficient D., (a, p, 7 ), supposons d’abord
que Re y > Re a > 0 et que Re P < 0. Passons dans le dévelop­
pement (19) à la limite pour z — 0 0 et faisons usage de (18). Il en
résulte
D (a 6 v) —£iï!£i?LzÊl
P* V) r(a) T (y—P) ’
d ’où
Dt (a, P» Y) = r(P r(y )r (P—a)
)r(Y- a ) -
En vertu du principe du prolongement analytique, les expressions
obtenues de D1 et de D« restent vraies, quelles que soient les valeurs
des paramètres. De cette façon,
F (a, p, 7 , z) =

( a - « — H - 1- « - P + *- t ) +

+ r w T$? r j j ( - « r llf ( M - T + » . » - « + » ■ 4 ) • <20>


Ici | arg (—z) | < Jt.
A l’aide des développements (17) et (20), on trouve facilement la
forme de la fonction F (a, P, 7 , z) pour z -►1 et z 00 en utilisant
les séries pour les fonctions hypergéométriques des variables 1 — z
ou 1 /z.
Par la combinaison des relations (17), (20) et (14), on peut obtenir
évidemment bon nombre d’autres relations fonctionnelles. En parti­
culier, il est facile d’obtenir les développements qui sont, dans un
certain sens, inverses par rapport aux relations (17) et (20), c.-à-d.
les développements d’une quelconque des fonctions de la variable
1 — z ou 1 /z suivant les fonctions

F (a, p , y. z) e 1 (a — y + 1, P — Y + 1, 2 — y, s ) .
202 FONCTIONS DU TYPE HYPERGEOMETRIQUE [CH. IV

A titre d’exemple, proposons-nous d’obtenir les développements


des fonctions (1 — s)v-a-P F (y — a, y — P, Y — a — P + 1,4 — z)
et F (a, p, a + P — V + 1» 1 — z). Pour le faire, il suffit de rempla­
cer dans la relation (17) les quantités a, p, y» s par a, P, a + P —
— Y -r 1 , 1 — zou par y — a, Y — P, Y — ° — P + 1» 1 — z. Il en
résulte
F(a, p, a - t - P — Y + l . 1 — z) =
r(«+p—v + p rq -v ) p/_ R
r (a—Y+i) r (P—Y+l) F a’ **’
+ r(a+ P T7w m (y~ i) z l~y F { a - y + i ' P - Y + 1* 2 ~ Y * z)* <21)
( l _ 2)v "a _ p F ( Y — a , y — P» Y— ® — P + l t 1 — z) =
IA -\V-a-P rr (v—a —p-f-l) r (1—Y) V/« ~ O i
= (!--) L--- r”l —a) r (1 —P)— F < y-a' T-P. Y* *) +
I ^Y —a —P+ ^)r(Y —1) „ j.vr>/i a a o r
+ ---- r(Y-a)r(Y-P)---- z VF ( 1 - Œ , 1 - P . 2 - Y , * ) J -
Appliquant au second membre de la dernière égalité la relation
fonctionnelle (14), mettons-la sous la forme
(i _ 2 )v-«-f»/-(Y_ a> Y_ Pt Y_ a - p + i , i _ s )=
_r ( y — a — P + i J f ' f i — Y) v i ~ a « „\ i
~ r (1—a) r (1—p) F( a , h y , z ) +

+ T ^ - ! m l - l f i) z i~y F ( a - y + i ' P - V + 1» 2 - T . *)- (2 2 )


Les relations de la forme (17), (20) et les relations analogues obtenues
par combinaison des relations (17), (20) et (14) donnent la possibilité
d ’exprimer la fonction F (a, p, y» z ) à l ’aide des fonctions hypergéo-
métriques des variables 1 — z, 1 /z, 1 / ( 1 — z), 1 — 1 /z, 1 / ( 1 — 1 /z) =
= z/(z — 1). A l ’aide des séries hypergéométriques suivant les
variables mentionnées, cela permet de réaliser le prolongement ana­
lytique de la fonction F (a, p, y» z ) dans toute partie du plan complexe
muni d’une coupure le long de l’axe réel (1 , o o ) , à l’exception des
points d’intersection des cercles -1 z | = 1 et | 1 — z | = 1 , car on
a dans ce cas | z | = | 1 — z | = | 1 — 1 /z | = 1 .
5. Cas particuliers. La fonction hypergéométrique F (a, p, y, z)
n’étant pas définie dans le cas où y = —k (k = 0 , 1 , 2 , . . .), les
relations fonctionnelles déduites au numéro précédent peuvent perdre
le sens étant donné certaines relations entre les paramètres.
Si a = —m (wi = 0, 1, . ..) , la série hypergéométrique (13)
s’interrompt, et la fonction F (a, P, y, z) sera un polynôme de degré
m par rapport à z. Ce polynôme a un sens aussi pour y = —k si
§ 27] FONCTIONS HYPERGfiOMfiTRIQUES 203

m ^ A, car (y)n = (—k)n =5= 0 pour n ^ m. Il en est de même, évi­


demment, pour P = —m. Donc, il ne reste qu’à envisager les cas où
les relations fonctionnelles portent sur les fonctions hypergéométri-
ques F (a, P, y, z) pour y = —A, a 0, —1, . . ., —A, P =?£=0,
- 1 , . . ., —A.
Pour que les relations fonctionnelles aient un sens dans ces cas
aussi, il suffit de passer de la fonction hypergéométrique F (a, P, y, z)
à la fonction <p (a, P, y, z) — - F ( a, P, y, z) qui, comme il a été
montré plus haut, a un sens quelle que soit la valeur de y,
y compris pour y = —A.
Considérons à titre d’exemple la relation (21). Utilisant la for­
mule de complément pour la fonction gamma, on peut écrire cette
relation sous la forme suivante:

<p(a, P. a + p —v + 1, 1—z) ~ Sinnv [r(a —v+îfr(P—v+i) ~


- r ^ j 7 7 p )< p (® -T + l. P - Y + l . 2 - y , z)]- (23)

Cette relation devient indéterminée pour y = n (n = 0, ± 1 , ± 2 , • . .),


car sin «y = 0 quand y = n. Puisque la fonction <p (a, p, a + P —
— Y + 1, 1 — z) figurant dans le premier membre de l’égalité (23)
est une fonction analytique de y* on a la limite finie pour y -*■»
lorsque l’expression entre crochets s’annule pour y = n, c.-à-d.
q>(a, P, n, z) =
r («—b+ 1) r (p—n+i) i - n x
r (a) r (P)
X<p(a—71+ 1, p —n + 1, 2 —n, z). (24)
On voit de la formule (24) que dans les cas où une des fonctions
ji-v/? (o — y + 1» P — Y + 1* 2 — y» z) et F (a, P» Y» 2) devient
indéterminée, les fonctions
<P(«, P, Y» z) et z1- ^ (a—Y+ l, P—Y+ 1. 2~ Y. 2)
s’avèrent linéairement dépendantes.
La valeur de y = » dans le second membre de (23) est un point
singulier éliminable. Passons à la limite dans (23) pour y -*~n.
Utilisant l’égalité (24) et calculant les limites par la règle de L’Hos­
pital, nous aurons
q>(a, p, o + p —n + 1 , 1 —z) =

= r la - n + ^ r ( p- n + i) ^ (g’ P* »• *>H» («>+* (P)l +


+ a ) ( a , p, n, z)}. (25)
204 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÉOMÉTRIQUE [CH. IV

Ici (z) est la dérivée logarithmique de la fonction gamma,


<D(a, p, ti, z) = <p(a, p, n, z)ln z +

+ ( ~ k + i k + ' i ï ) {p(®’ P* * S)L „ +


r (a —n-j-l) r (P—w-H) i_n ^<p(a —n + l t ft—n + i, y, g)
r (a) r (P) *y v=2 (26)
Comme, en vertu de (14),
<p (a, p, a + p — n + 1 , 1 — z) =
= z1"71^ (a — ti + 1 , P — ti + 1, a + p — ti + 1, 1 — z).
on a
<D(a, p, zi, z) =
r (® w“H1) r1(P “b i ) „ f -Ti<Tk / M „ I 4 a M t 4 O « , » \ i
= -------- r (a)-p (P)--------- - 1 n<D(a—« + 1, p—71+ 1, 2 — 71, z) +

+ (p (a, p, 77, 2 ) [ip (a — T i + l ) — ^ ( a ) + ^ (P — ti + 1) — (p)].


Répétant dans les cas particuliers des transformations analogues
dans d’autres relations fonctionnelles pour les fonctions hypergéo-
métriques, on aboutit toujours aux relations existant entre certaines
fonctions hypergéométriques et les fonctions O (a, P, 77, z).
Puisque la fonction cp (a, P, a + p — ti + 1,1 — z) est solution
de l’équation hypergéométrique (1) pour y = 77, la fonction
O (a, P, 7i, z) sera aussi solution de cette équation quels que soient a
et p, sauf pour certaines valeurs isolées de a et de P pour lesquelles
les coefficients dans (25) ou bien la fonction CD (a, P, ti, z) elle-même
admettent une singularité.
La fonction cp (a, p, y, z) étant une fonction analytique de cha­
cune des variables a, p, y, z, la fonction CD (a, p, 77, z) sera, en vertu
de (26), une fonction analytique de chacune des variables a, p e t z s
r (a) r (P)
r (a - « n ) r ( p - n + i ) ^ u*
Par conséquent, en vertu du principe du prolongement analytique,
la fonction CD (a, P, ti, z) sera solution de l’équation hypergéométri­
que (1) pour les valeurs indiquées de a et de p. En partant des con­
sidérations analogues nous constatons que la fonction z1"”O (a —
— ti + 1 , P — ti + 1 , 2 — ti, z) sera solution de l’équation hyper-
géométrique si
r (g—ft+i) rçp—/i+i) 0
r (a) r (P) ^ u-
Les raisonnements ci-dessus nous permettent de construire le
système complet de solutions de l ’équation hypergéométrique quel
que soit y. En effet, si y 1 et que les fonctions F (a, p, y, z) et
§ 27] FONCTIONS HYPERGÊOMÊTRIQUES 205

z 1 "T F (a — y + 1 , P — y + 1 , 2 — y» z) aient un sens, on peut


les considérer comme deux solutions linéairement indépendantes de
l’équation hypergéométrique. Par contre, si une de ces fonctions
devient indéterminée, il convient de la remplacer par O (a, p, n, z)
pour y = n > 0 (n = 1 , 2 , . . . ) ou par z1" 71 O (a — n + 1 ,
P — n + 1, 2 — n, z) pour y = n ^ 0 (n = 0, —1, . . .)• Si y =
l ’équation hypergéométrique admet comme solutions les fonctions
F (a, p, 1, z) et 5> (a, p, 1, z). Il est facile de s’assurer que les cas
considérés sont exhaustifs. On vérifie aisément l’indépendance li­
néaire des couples de solutions indiqués en comparant leur compor­
tement pour z -►O.
Cherchons le développement de la fonction O (a, P, n, z) suivant
les puissances de z pour n > 0 à l’aide des développements corres­
pondants pour la fonction <p (a, p, y* z). On a pour | z | < 1
W/t (fl)fe
<P(a, p, v. 2 ) = 2 k\ r (Y+ fc) * ’
A- 0
P. v . z) y=n

= 2 »(■+*>-♦<■)+
+ y (P + k) — tJj (P) —i|>(n + k) 1,
d_
dy <p(a—n + 1, P —n + 1, y, s) =
00
(a—n+ 1),. (P—n+ 1),, ♦ (Y + *) -fc
— 2 kl r(Y + *) “ ‘
A= 0
Si dans la dernière somme y + A: est un entier négatif, de sorte que
y + k = —s (s = 0 , 1 , . . •)* alors
^(v+fc) ( - 1 )*+*s!.
r(v+*)
Il en résulte que dans le cas où y = 2 — n ^ O il convient de diviser
la série pour la fonction — <p (a — n + 1» P — n + 1 , y, z) |v=2 - n en
deux parties dont l’une contiendra les termes pour 0 ^ k ^ n —
— 2 et l’autre pour k ^ n — 1. Remplaçant T indice de sommation k
dans la première somme par n — 1 — k et dans la deuxième par
n — 1 + i , on a en définitive
r («-»+!) n p - n + p , , , , d ç ( a — n + 1 , p — n + 1 , y*
r (ex) r (P) *dy n
"Ÿ (-p fcflfc-p iffc («)„ (P)fciH fc+i).fc
Zj (n—1—k)! (a — (P—fr)ft Zj ( n - l + k)! kl “ *
ft= l h=0
206 FONCTIONS DU TYPE HYPERGEOMETRIQUE [CH. IV

L’expression obtenue reste vraie aussi pour n = 1 si la première


somme est supposée égale à zéro. Ainsi donc, on a pour n = 1,2, . . .

<D(a, p, n, v« ( - l ) h(* -l)l -fc


Zi <p-*)k a

+ 2
k=0
+ ,t) ( P + fy —ip (P) — i{>(n + ft)— i|> (& + !)!• (27)

§ 28. Fonctions hypergéométriques dégénérées


1. Définition des fonctions JF (a, y, z) et G (a, y, z). Comme il
a été montré au § 1 0 , dans le cas où a (z) est un polynôme du pre­
mier degré, l’équation du type hypergéométrique se réduit à une
équation hypergéométrique dégénérée
2 / + (V — 2) y' — ay = 0. (1)
La solution particulière de l ’équation (1) est de la forme

y ( ,) — d - Ç
y ' ' P(2) J (s — 2)V +1
C ' 7
(A est la constante de normalisation). Dans le cas considéré a (z) =
= z, v = —a, et la fonction p (z) se définit à l’aide de l’équation
différentielle
|j [ o ( 2 )p ( 2 )] = T(z)p(z), t(z) = v —z,

ce qui donne p (z) = C’est pourquoi

y (s) = --r r ( s v - « - i ( z — s)“ -


* c
Le contour C est choisi de façon à remplir la condition
sT-a (z—s) a _ 1 e~* 1*=»!, *2 = 0

($! et s» sont les extrémités du contour C). Compte tenu des restric­
tions correspondantes imposées aux paramètres o et y, pour les
extrémités du contour on peut prendre les points s = 0, z, oo. Choi­
sissant en qualité de contour C le segment de droite s = z ( 1 — t),
0 < t < 1 , passant par les points Sj = 0 et s 2 = z, ainsi que la demi-
droite s = z + f, 0 < f < < x > , on arrive aux solutions suivantes de
S 28] FONCTIONS H YPERGÊOMÊ TRIQUES DÉGÉNÉRÉES 207

Véquation hypergéométrique dégénérée:


1
y1 (s) = i41 j J®” 1 (1 — t)y~a~i e:idt, R e y > R e a > l;
o

y2(=) = A zz~a j e~Ha~l + dt, Re a > 1.


o
La fonction yx (z) a le comportement simple pour z -►0, et la fonc­
tion y, (z) pour z oo. En effet, s’il est possible d’effectuer le pas­
sage à la limite correspondant sous le signe d’intégration, alors
r(g) r ( Y—<*)
M O ) = At r(v) ’
(2)
lim ÿ2 (s) za= A 2 r (a).

Il est commode de choisir les constantes de normalisation et A z


de telle façon que les seconds membres des égalités (2 ) soient égaux
à l ’unité. On obtient en résultat les solutions suivantes de l’équa­
tion (1 ) :

»><*)-*<“ , T. ») = r Mrr I * - V) j ' " ' M ' - < 3>


0
oo

y2 (z) = G(a, y, z) = j ^ - j e~Ha~l ( H - y ) ’ "* "1# . (4)


o
La fonction F (a, y, z) est dite jonction hypergéométrique dégénérée
(ou fonction hypergéométrique dégénérée de première espèce), et la
fonction G (a, y, z), fonction hypergéométrique dégénérée de seconde
espèce. Pour que la fonction G (a, y, z) soit uniforme, nous admet­
trons dans (4) que
|arg ( l + y ) | < 3i, |arg z|< n.
On a introduit les fonctions F (a, y, z) et G (a, y, z) pour les
restrictions suivantes imposées aux paramètres : Re y > Re a > 1
pour F (a, y , z) et R e a > l pour G(a, y , z). Pour rechercher
le prolongement analytique de ces fonctions dans un domaine plus vaste
de valeurs des paramètres, ainsi que pour démontrer les relations (2 ),
étudions la convergence des intégrales déterminant les fonctions
yx (z) = F (a, y, z) et y2 (z) = G (a, y, z). On étudie la convergence
de l ’intégrale (3) par la même méthode que pour l ’intégrale (5) du
§ 27 déterminant la fonction F (a, P, y, z) en remarquant que pour
Re z ^ R on a | e:t | ^ eR. A la suite de cette étude on est conduit
à constater que la fonction F (a, y, z) est une fonction analytique
208 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÊOMÊTRIQUE [CH. IV

de chacune des variables a, y , z, les valeurs des deux autres variables


étant fixes, si Re y > Re a > 0.
Considérons la représentation intégrale (4) pour la fonction
G (a, y, s). La fonction (1 + //z)v-a -i passe par des points de bran­
chement quand z = —t (0 < / < oo). Pour cette raison la ligne
arg z = ± j i est la ligne singulière de l’intégrale (4). Pour que la
fonction G (a, y y z) soit uniforme, il suffit de faire une coupure le
long de l ’axe réel pour z ^ 0, c.-à-d. de poser | arg z | < j i . Passons
à l’étude de la convergence de l’intégrale pour G (a, y, z). Afin
d’évaluer l ’expression | ^ 1 + “")V * l | pour 0 < / < oo, utilisons
les relations (8 ) et (9) du § 19. Si | arg z | ^ n — 6 et | z | ^ i ? ,
alors, en posant dans (8 ) a = //z, b = y — a — 1 , nous avons
arg a | ^ j i — 6 , Cx = sin 6 , C* = 1 + tIR. D’où

(‘+4r-'i<
f ( l + -^-)RC<V"a)" 1 e,‘ lIm<v-«)l s i R e ( v - a ) > l ;
(sin ô) R c 1 i im(v-a)l si R e ( v - o ) < l .
De ces estimations pour | y — a | ^ p, on tire aisément l’inégalité
| ( l + .L )v * ‘ | < A / ( l + - i ) * ,

où M est une constante. L’estimation de | ta- { | est donnée par la


méthode habituelle: pour Re a ^ v > 0, on a | ta~l | ^ ty~ {.
Puisque l’intégrale

o
est convergente, l’intégrale du second membre de (4) sera unifor­
mément convergente dans le domaine | z | ^ i?, | arg z | ^ j i — ô,
| Y — a | ^ p, Re a > v > 0 par rapport aux variables a, y* z.
Vu le caractère arbitraire des constantes p, v, R et ô, la fonction
G (a, y» z) sera analytique par rapport à chacune des variables dans
le domaine | z | > 0, | arg z | < j i , Re a > 0, et le passage à la
limite dans (2 ) dans le domaine considéré sera possible.
Nous n’avons pas défini la fonction G (a, y* z) aux bords de la
coupure pour arg z = Pour obtenir le prolongement analytique
de la fonction G (a, y» z) à ces valeurs de z, il faut se servir du théo­
rème de Cauchy et passer dans (4) de l ’intégration suivant les valeurs
positives de t à l’intégration le long du rayon arg t = ± ô (le signe
positif est choisi dans le cas où les valeurs de arg z = n).
Si z > 0, on peut, à l’aide de (4) et du changement t = zs, obte­
nir pour la fonction G (a, y, z) la représentation intégrale dont le
§ 28] FONCTIONS HYPERGÊOMÊTRIQUES DÉGÉNÉRÉES 209

champ d’application est très vaste:


CXI

G (a, y, z) = — • j e - V - 1 (1 + 1 ds. (5)


0

A l’aide du principe du prolongement analytique, on s’assure que


cette représentation reste vraie dans le domaine Re z > 0, Re a > 0.
Conformément au principe du prolongement analytique, les
fonctions F (a, y, z) et G (a, y, z) seront solutions de l’équation (1)
dans les domaines considérés de valeurs de a, y, z. Utilisant les
représentations intégrales (3) à (5), on déduit sans peine les formules
de dérivation suivantes:

8) = T f ( g + 1 ’ v + 1 , =)’ (6)
dG{ad’s y,Z) = - « C ( t t + 1, T + l , z). (7)

T_ l , ,)]. (7')

Comme dans le cas des fonctions hypergéométriques, on peut, ayant


recours aux formules de dérivation et à l’équation différentielle pour
F (a, y, z) et G (a, y, z), obtenir le prolongement analytique de ces
fonctions dans un domaine plus vaste de variation des paramètres.
En particulier, pour la fonction G (a, y, z) on aboutit à la relation
G (a, y, z) = (a + 1) zG (a + 2, y + 2, z) —
— (y — z) G (a + 1, y + 1, z).
Diminuant de proche en proche la valeur de a d’une unité, on peut
obtenir, au moyen de cette relation, le prolongement analytique
de la fonction G (a, y, z) dans le domaine Re a ^ 0. Ceci fait, on
constatera que pour toute valeur de a, y, z la fonction G (a, y, z)
sera une fonction analytique de chacune des variables, les valeurs
des deux autres variables étant fixes, à condition de faire dans le
plan de la variable complexe z une coupure pour z ^ 0. On vérifie
sans peine que la relation limite (2) pour la fonction G (a, y, z) reste
vraie quel que soit a.
Un procédé plus commode de prolongement analytique de la
fonction F (a, y, z) à des valeurs arbitraires des paramètres a et y
sera indiqué plus loin.
2. Développement en série de la fonction F (a, y, z). Le moyen
le plus facile d’obtenir le prolongement analytique de la fonction
F (a, y, z) consiste à la développer en série suivant les puissances
de z. Pour mettre la fonction F (a, y, z) sous la forme d’une série,
développons dans (3) la fonction e:t et faisons l’intégration de la sé-
1 4 -0 1 1 7 4
210 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÊOMÊTRIQUE [C.H. IV

rie obtenue terme à terme :

'<«■ T- 2
*=0
4 1<at>"
0
<1- <>7~a~‘ * =

_ ^ (cpfegk
" & (y)kk\ ’
A= 0

(g)h= r<r(a)fc) = g (g + 1) ••• (o + fc — 1 )
(la possibilité d’inversion de l’ordre de la sommation et de l’inté­
gration est facile à montrer). Ainsi donc,

f ( « .T .= > = Ë - M r £ - (8 )
fe= 0
Notons que la série (8 ) peut être obtenue de la série hypergéomé-
trique (13) du § 27 en faisant le changement de z en z/$ et en passant
ensuite à la limite pour P ->oo, c.-à-d.
F (a, y, z) = lim F (a, p, y, zlP).

Après avoir étudié la convergence de la série (8 ) au moyen du


critère de d’Alembert, on constate que la série de la fonction
F (a, y» z) converge uniformément par rapport k a, y, z dans tout
domaine fermé de variation de ces variables si | y + & | ^ ô
(k = 0, 1, . . .). Pour cette raison la série correspondante repré­
sente une fonction analytique de ces variables pour y ¥= —A; et, en
vertu du principe du prolongement analytique, la fonction F (a, y , z)
définie par cette série est solution de l ’équation (1 ).
Introduisons la fonction <p (a, y» z) = F (a, y» z) et étu­
dions la convergence de la série comme précédemment : on constate
que la fonction <p (a, y, z) est fonction analytique de chacune des
variables pour toute valeur de y y y compris pour y = —k.
3. Relations de récurrence. Par une méthode analogue à celle
exposée au § 27, 2, on peut montrer que dans le cas où les diffé­
rences a* — a*, Yi — Y* sont des entiers n’importe quelles trois
fonctions hypergéométriques dégénérées F (alf yly 2 ), F (eu, y2, z)
et F (a 3, Ys» z) sont liées entre elles par des relations linéaires sim­
ples. Il en est de même pour les fonctions G (a, y, z).
Exposons brièvement la méthode de recherche de telles relations.
3
Considérons à cet effet la combinaison linéaire 2 CiF (a t-, Yi> z)-
i=l
§ 28] FONCTIONS HYPERGÊOMÊTRIQUES DÉGÉNÉRÉES 211

A l’aide de la représentation intégrale (3), mettons cette combinai­


son sous la forme

j f ° - 1 (1 - O *"00" 1 P (t) dt. (9)


0

Ici P (0 est un polynôme par rapport à la variable t dont les coeffi­


cients dépendent linéairement de Ci (voir § 27, 2). Choisissons les
coefficients Ci de façon que l’expression sous le signe d’intégration
dans (9) soit la dérivée par rapport à la variable t :
f #- 1 (1 - *)ï r “° ' 1 P (t) = -fL 1*“° (1 - e«Q (<)].(10)
Ici Q(t) est un polynôme par rapport à la variable t.
Il en résulte

2 C,F(a „ Yi,
i—1
On s’assure facilement que les substitutions s’annulent. Aussi, pour
les coefficients Ct vérifiant la condition (1 0 ), aura-t-on une relation
linéaire de la forme

2 CtF ( a h Yi. s) = 0.
i =1
Comme dans le cas des fonctions hypergéométriques ordinaires,
le polynôme Q (t) est déterminé à un facteur près, grâce à quoi, lors
de la recherche des coefficients Cf, on peut négliger dans l ’expression
de P (t) le facteur superflu ne dépendant pas de t. Il est facile de
vérifier que les coefficients Ci sont des fractions rationnelles de la
variable z.
Changeant dans la représentation intégrale (5) 5 en —*, on arrive
à obtenir pour la fonction G (a, y, z) une représentation analogue à
la représentation intégrale (3) de F (a, y, z) :
o
G(a, Y, 2) = TT5T î
—oo

La représentation obtenue ne diffère de la représentation intégrale (3)


que par le facteur et les bornes d’intégration. Reprenant tous les
raisonnements précédents on s’assure aisément que les fonctions

G (a, y, 2 ) et e r pT~ ?) F (a, y, s)

satisferont aux mêmes relations de récurrence.


14*
21 2 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÊOMÊTRIQUE [CH. IV

A titre d'exemple, déduisons la relation de récurrence qui lie les


fonctions F (a, 7 , z) et F (a ± 1, 7 , z). Dans ce cas
aj = a — 1 , a 2 = a, a 3 = a + 1 , a 0 = a — 1 ,
7 o — ct0 = 7 — a — 1 .

A un facteur indépendant de / près, le polynôme P (t) prend la


forme
P (t) = Cxa (a — 1) (1 — t)2 + C2 a ( 7 — a) t (1 — /) +
+ C3 ( 7 _ a) ( 7 - a - 1 ) t2. (1 1 )
Le degré du polynôme Q (t) est 0. On peut donc admettre que
<?(*) = 1 . Il en vient que l’égalité (10) prend la forme
- t Ÿ ~ a- 2P(t) = - i - l e *’1* * " 1 (1 —*)v~a " ’].
D’où
P(t) = zt(\ — *) + (o — 1 ) ( 1 —t) — (y —a — 1 )<.
En comparant l ’expression obtenue avec (11) on trouve
n 1 n 2 a —y + s
C ,= 1
a (y—a) Y— a
et en définitive
(Y — a) F (a — 1, 7 , z) + (2a — 7 + z) F (a, 7 , z) —
— aF (a + 1, 7» z) = 0- (12)
4. Relations fonctionnelles. Supposons que la fonction / (a, 7 , z)
est solution particulière de l’équation hypergéométrique dégénérée (1 ).
Alors cette équation admet aussi pour solutions les fonctions
(voir § 1 0 )
érV -v/(l —a, 2 —7 , —s), z '- v f ( a — 7 + 1 , 2 —7 , s),
« 7 (T — a * Y» —s).
Posant / (a, 7 , z) = F (a, 7 , z) ou / (a, 7 , z) = G (a, 7 , 2 ), nous
obtenons huit solutions de l’équation (1). Puisque l’équation (1)
ne peut avoir que deux solutions linéairement indépendantes, les
solutions obtenues ci-dessus doivent être liées par des relations li­
néaires. Etablissons-les d’abord pour les fonctions hypergéométriques
dégénérées de première espèce. Soit 7 =£ n (n = 0, ± 1, ± 2 , . . .).
Alors les fonctions F (a, 7 , z) et z^-^F (a — 7 + 1, 2 — 7 , z)
seront linéairement indépendantes en vertu de leur comportement
différent pour z - > - 0 et, par conséquent,
e:F (7 —a, 7 , — z) = CiF(a, 7 , z) + C2z i ~yF(a — 7 + I, 2 — 7 , z),
où Cx et C2 sont des constantes. Si Re 7 > 1, on trouve, en comparant
le comportement du premier et du second membre de cette égalité
§ 28] FONCTIONS HYPERGÊOMÊTRIQUES DÉGÉNÉRÉES 213

pour z ->• 0, que C2 = 0, Cx = 1, c.-à-d. que


F (a, y, z) = e:F (y — a, y, —z). (13)
Selon le principe du prolongement analytique l’égalité obtenue reste
vraie quels que soient a, y, z.
Les solutions de l ’équation (1) z1-? F (a — y + 1, 2 — y, z)
et e:zi-vF (1 — a, 2 — y, —z) coïncident en vertu de (13).
Cherchons la liaison entre les fonctions hypergéométriques dégé­
nérées de seconde espèce. Comparant le comportement pour z oo
des solutions de l'équation (1) formées de fonctions de seconde espèce,
nous trouvons, à l’aide de la relation limite (2), que G (a, y, z) et
e:G (y — a, y, —z) seront linéairement indépendantes quels que
soient a et y et de plus
G (a, y, z) = z'-vG (a — y + 1, 2 —y, z), (14)
e:z'-*G (1 — a, 2 — y, —z) =[ezG (y — a, y, —z). (15)
La relation (15) découle d’ailleurs de (14).
Cherchons maintenant la liaison entre les fonctions hypergéo­
métriques dégénérées de première et de seconde espèce. Si y =5^ ^
(n = 0, ± 1, ± 2 , . . .), on peut développer la fonction G (a, y, z)
suivant deux solutions linéairement indépendantes de (1) F (a, y, z)
et z*-vF (a — y + 1, 2 — y, z) :
G (a, y, z) = A (a, y) F (a, y, z) +
+ B (a, y) z ' - t F (a — y + 1, 2 — y, z). (16)
Appliquant à ce développement la relation (14), on obtient
A (a, y) = B (a — y + 1, 2 — y). (17)
Pour trouver le coefficient B (a, y), supposons provisoirement que
Re y — 1 > Re a > 0 et passons dans les égalités (16) et (4) à la
limite pour z ->-0. Il vient
B (a, y) = lim zv-i(?(a, y, z) =
2-0

1
= lim r(a) [ e- t <a - 1 (3 + *)v- a - ‘ <fc=
z-u w
0

1 r ( y - i)
r(a)
j e~tty~2di T(a) *
0
La possibilité du passage à la limite sous le signe d’intégration
est facile à justifier. De la relation (17) on tire
4 ( a , v) = r(l-y )
r ( a — y + 1) •
214 FONCTIONS DU TYPE HYPEHGÊOMÊTRIQUE [CH. IV

De cette façon,

G («. v, z ) = T ^ r = T T ïT F ( a ’ Y’ z) +
r - î ‘‘^ ( a - ï + i . 2 — y, 3 ). (1 8 )

En vertu du principe du prolongement analytique la relation (18)


reste vraie quels que soient a et y. Pour y n(n = 0, ± 1 , ± 2 , . . .),
cette relation permet de développer la fonction G (a, y, z) suivant
les puissances de z ayant recours aux développements correspondants
des fonctions hypergéométriques dégénérées de première espèce.
A l’aide des relations fonctionnelles (18) et (13), on arrive à
développer la fonction F (a, y» z) suivant les fonctions hypergéo­
métriques dégénérées de seconde espèce G (a, y, z) et e:G (y — a, y,
—z). On a
e:G(y - a , y, - z ) = ^-| | ~ ^ ^ ( y - g , y, — z) +

+ - F t e S - ( ~ s)1‘ W (1 - a - 2 —T» - = ) =
r ( i - v ) F (a, y, z) r ( y - i ) - y , z).
r(l-a ) r ( v - a ) ( — z)1-v^’(®—Y+ l. 2

(19)
Ici |a r g ( —z ) |< îï, d’où il résulte que
( __2) 1-V== = — 2 i - v e±»nv

à condition que | arg z | < n (le signe plus correspond à Im z > 0 ).


Eliminant entre (18) et (19) z l~vF (a — y 1, 2 — y, z) et
utilisant la formule de complément pour la fonction gamma, on
obtient
F (a, y, z )= e±imG (a, y, z) +

+ T ê r e±in<a"v)c''G(Y“ a ’ Y’ ~ z) (20)
(en prenant le signe plus pour le demi-plan supérieur et le signe
moins pour le demi-plan inférieur).
5. Cas singuliers. Comme on Ta signalé plus haut, la relation
(18) n’a pas de sens quand y = n (n = 0 , ± 1 , . . .)» car une des
fonctions hypergéométriques dégénérées de première espèce de cette
relation n’est pas définie pour y = n. D’autre part, puisque la
fonction G (a, y, z) est analytique, il existe lim G (a, y, z) =
Y-n
= G (a, n, z). De cette façon, la valeur de y = n est un point sin­
gulier éliminable pour le second membre de la relation (18). Afin
d ’obtenir la relation fonctionnelle correspondante pour y = n9
§ 28] FONCTIONS HYPERGÊOMÊTRIQUES DÉGÉNÉRÉES 215

passons dans (18) des fonctions F (a, 7 , z) aux fonctions 9 (a, 7 , z) =


= F (a * Y» z) Qui ont un sens quel que soit 7 . En vertu de la
relation fonctionnelle (14) pour G (a, 7 , s), il nous suffit de considé­
rer les cas où w ^ 1. On a
G (et, y, *,) S[njly £ r (oc—7 +I) <p(a ’

- W 2t' v<P(Œ- V + 1’ 2 —Y* =)]• (2 1 )


Puisque sin JX7 = 0 quand 7 = h, on a la relation
z‘-*q>(a-n-M , 2 —n, z) = <P(a, », z). (22)

La valeur de y = n dans le second membre de (21) est un point


singulier éliminable. Passons dans (21) à la limite pour y -*-n.
Utilisant l’égalité (22) et calculant les limites selon la règle de
L’Hospital, on obtient

G(a, n, = ) = ( - ! ) " [ ", 2) +

r(ot —n + 1) ( da "*■ é>y ) ^ S)lv='‘ +


■ 1 ,i-n^«p(g—tt + 1 , y. s)I (23)
' r (a) dy Iv= 2

Utilisant le développement en série suivant les puissances de z


pour la fonction <p (a, y , z ) , on arrive à déduire de la relation (23),
moyennant des calculs analogues à ceux faits au § 27, 5, le déve­
loppement correspondant pour G (a, n, z) :
(_iyn+l ( VI ( —l)fc(k —1) i .
G (a, n, z)
r (a —n+ l) \ Z j ( « — 1 —k) ! (a —k)h *
h- 1

+ 2 + (” + *)“ $ ( a + k) — lns]}
A=o '
(pour 7i = 1 , on prendra la première somme comme égale à zéro).
6 . Représentations asymptotiques. Définissant la fonction
G (a, y» z), on a démontré la relation limite (2) qui entraîne, pour
z —►oo,
G (a, Y, z ) = z~a [1 + r (z)l,
où r (z) -»-0 pour z oo. Tâchons de donner une estimation plus
précise du reste. A cet effet, utilisons la formule de dérivation (7')-
216 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÉOMÉTRIQUE [CH. IV

Intégrant cette formule, on obtient

r (2 ) = z“G (a, y, z) — 1 = (7 —a —1 ) j * i ' s) ds.

Pour chemin d’intégration on peut prendre la demi-droite s = zt,


I < t < 00. D’où
r (s) = ? —g —f £ (s*)aC(a, y —1 , a) _ ^ 4)
1

En considérant la convergence de l’intégrale (4), on a démontré que


la fonction | tPG (a, y, z) | est uniformément bornée dans le domaine
\ z \ ^ R y \ arg 2 | ^ j i - S , Re (ï - a ) < ji, Re a > v > 0. On a
donc dans ce domaine | zP<i (a, 7 — 1, z) | ^ C (C est une cons­
tante), d’où
r (s) = 0 (-r)-
On peut renoncer à la restriction | arg z | ^ ji — 6 en utilisant la
remarque faite au n° 1 relative au prolongement analytique de la
fonction G (a, 7 , z) jusqu’aux valeurs de arg z = ifcjt. Il en est de
même de la restriction Re a ^ v > 0 si l’on utilise la relation de
récurrence existant entre les fonctions G (a, 7 , z) et G (a ± 1, 7 , s).
La fonction G (a, 7 , z) permet donc la représentation asymptoti­
que suivante:
G(a, y, 3) = s - « [ l + 0 ( i - ) ] . (25)

II est aisé d’obtenir les termes suivants de la représentation asymp­


totique en recourant dans (24) à l’intégration par parties et à la
formule de dérivation (7'). On obtient le même résultat si, en déve­
loppant dans (4) la fonction (1 + //z) 7 ” ®” 1 selon la formule bino­
miale, on tient compte de quelques premiers termes.
La représentation asymptotique de la fonction hypergéométrique
dégénérée F (a, 7 , z) avec z 00 découle de la représentation (25)
et de la relation fonctionnelle (20 ) :

+ W e=3a"v[ , + 0 ( i ) ] <26>
( |a r g s |< J i, |arg ( —s) | < ji).
7. Fonctions de W hittaker. Un des cas particuliers fort impor­
tants de Téquation généralisée du type hypergéométrique est Véqua~
S 28 ] FONCTIONS HY PERG ÊO M fiTR IQ U ES PEG Æ N fiR ÈE S 217

tion de Whittaker
r + T + J i i 5 i i ) “ “ 0-
Ici k et p sont des constantes.
A l ’aide de la méthode décrite au § 10, 2, on ramène cette équa­
tion à Téquation hypergéométrique dégénérée. Dans le cas considéré
t (2) = 0 , a (z) — 2, a(z) = —i - 22 + kz + — p2. Après avoir effec­
tué le changement y = <p (2) u, où <p (2) = 2 “*t"1/V /2, on obtient
Téquation différentielle
s y '+ ( 2 n + i —s) y' + ( * —| i — y ) j f = o
qui a pour solutions les fonctions

yt(z) = F { T ~ k + v -' 3) »
i/2 (s ) = G — &+ + 2 |i + l , s J .

De cette façon, l’équation de Whittaker a pour solutions particu­


lières
ui (z) = M kA(z) = z»+1/2e - 1t~F ( - j — k + n , 2 p + l , 2 ) ,

Uz{z) = Wkvl(z) = z»+llie-:!-G (-i— &+ (i, 2 p + l, zj ,


dites fonctions de Whittaker.
Les fonctions de Whittaker M kVL (2) ont un comportement simple
pour 2 -^ 0 , et les fonctions WkVL (2), pour 2 ->-00.
Puisque Téquation de Whittaker ne change pas quand on rempla­
ce p par —p ni quand on remplace simultanément k par —k et 2
par —2, elle a également pour solutions les fonctions M k% (2)
et M . kt ±VL (—2), Wk, (2) et W„k, 4.^ (—2). L’équation de Whitta­
ker n’admettant que deux solutions linéairement indépendantes, les
solutions obtenues doivent être liées par un certain nombre de rela­
tions fonctionnelles. Signalons les relations les plus simples qui
découlent des relations fonctionnelles correspondantes pour les
fonctions hypergéométriques dégénérées de première et de seconde
espèce. On a
— 3) = ( —2)ll+1/V /2 /’ (-|- + A:+(i, 2(1+1, —2 ) .
D’autre part, en vertu de (13)
M kv.{z) = z*+V*#izF (-i- + A:+ (i, 2(i + l, —3 ) ,
ce qui signifie que les fonctions M klk (z) et M„kt ^ (—2) sont linéaire­
ment dépendantes. Il résulte de la relation fonctionnelle (14) que
W kt -n (z) = W kVi (2).
218 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÊOMÊTRIQUE [CH. IV

§ 29. Fonctions d’Hermite


1 . Définition de la fonction JETV(^). Comme il a été montré au
§ 1 0 , on peut, par changement linéaire de la variable indépendante,
réduire l’équation du type hypergéométrique
o (z) (z) f-*t ( z) y' (z) + (z) = 0
à une équation de la forme
y* — 2zy' + 2 vy = 0 (1 )
dans le cas où a (z) est indépendante de z. Si v = n (n = 0 ,1 , 2, . . .),
l ’équation (1) a pour solution particulière le polynôme d’Hermite
Hn (z). On a montré au § 7, 4 que les polynômes d’Hermite Hn (z)
s’expriment à l’aide des polynômes de Laguerre L„ (z2) pour a =
= dh 1/2. Les polynômes de Laguerre étant un cas particulier d’une
fonction hypergéométrique dégénérée, on peut s’attendre à ce que,
dans le cas général aussi, pour v ^ n, on puisse réduire l’équation (1 )
par changement ï; = z2 à l’équation hypergéométrique dégénérée. En
effet, posant dans (1 ) £ = z2, on obtient
? / + ( j - ? ) ÿ ' + y ÿ = 0. (2 )
L’équation (2) a pour solutions particulières les fonctions
ÿi (z) = G ( y , ~2 , îj = G ^ y , -y , s2) ,

y2(z)=<*?(^i.-l, i-, -z2) .


Si s —►-p oo, alors yt (2 ) » zv, y» (2) « ez'z-' -K Puisque les poly­
nômes d’Hermite H n (2 ) pour z 0 0 prennent la forme (voir
§ 7, 4)
H n (2 ) « 2 V ,
le polynôme H n (z) admet une généralisation naturelle aux valeurs
de v n sous la forme de la fonction
H v (2 ) = 2vyj (2 ) = 2VG ( — y - > - j , s?) , (3)
dite fonction d'Hermite.
Ayant recours à la relation fonctionnelle (18) du § 28, on peut
exprimer la fonction d’Hermite au moyen des fonctions hypergéo-
métriques dégénérées:
V
- - M +

2vr<—*/2) _v ( 1 —V
•> » (4 )
^ ) {
$ 23] FONCTIONS D’H ERMITE 219

On voit de cette représentation que la fonction Hv (z) pour tout v


et tout z sera fonction analytique de chacune de ces variables. La
représentation (3) reste vraie pour | arg z | ^ ji/2, car les fonctions
G (a, y, z) sont fonctions analytiques de z quand | arg z | ^ ;i.
Notons une conséquence évidente de la relation (3) : on a pour
1 arg c | < n / 2

H\ (z) = (2z)v [ l + 0 (" J r)] • (5)


Nous avons trouvé la solution particulière de l’équation (1) en
la réduisant, par le changement £ = z2, à l’équation hypergéométri-
que dégénérée. D’autre part, on peut chercher la solution particu­
lière de l ’équation (1 ) par la méthode générale exposée dans le § 1 0 .
A l ’aide de cette méthode, on obtient la solution particulière de
Féquation (1 ) sous la forme
yv (z) = Axez2 \ e -s2(s —z)~v-'ds.
c
Ici Av est une constante de normalisation, et le contour C est choisi
de sorte qu’à ses extrémités sx et s« soit vérifiée l ’égalité
e-*2(s —z)-'’- 1 |*=,lif2 = 0.
Soit R e v < —1. Alors on peut prendre pour contour C la demi-
droite s = z + t (0 < / < oo). Il en résulte
oo

yv (z) = Av j dt.
u
Cherchons à établir la liaison de cette solution avec la fonction
d’Hermite H v (z). Pour cela, trouvons la représentation asymptoti­
que de la fonction ÿv (z) pour z + oo. On a e-,s = 1 + r (/),
où | r (t) | ^ t2. D’où
yv (s) = AVT( v) (2z)v £ l -J- O ( - jr ) J »
c.-à-d. que la fonction yv (z) coïncide avec H v (z) lorsque Av =
1
“ r (—v) •
Ainsi donc, pour Re v < —1
oo

tfv(s) = - ~ - j ‘ dt. (6 )
o
L’intégrale (6 ) converge uniformément en z et v dans le domaine
Re z ^ R, Re v ^ v 0 < 0, ce qui découle des estimations
|e~ 2 ;<|^ e ~ 2R* pour Rez^>.fl, (7)
| t ' v - 1 | ^ < ~ V|' " 1 pour R e v ^ v 0 ( 8)
220 PONCTIONS DU TYPE HYPERGÊOMÊTRIQUE [CH. rv

et de la convergence de l’intégrale j j-vo-i dt. C’est pourquoi,


o
vu le caractère arbitraire des constantes R et v0, l’intégrale (6 ) est
une fonction analytique de .chacune des variables v et z k condition
que Re v < 0. Selon le principe du prolongement analytique, la
représentation intégrale (6 ) reste vraie, la condition Re v < 0 étant
moins restrictive.
En nous basant sur les représentations (3), (4) et (6 ) nous étudierons
plus loin les propriétés fondamentales des fonctions d’Hermite
Hv « •
2. Relation de récurrence. Soit Re v < 0. Dérivant la repré­
sentation (6 ) par rapport à z, on obtient

o
d’où
H'v (z) = 2 v H ^ ( z ) . (9)
La possibilité de la dérivation sous le signe d’intégration découle
des estimations (7) et (8 ). En vertu du principe du prolongement
analytique, la formule de dérivation (9) reste valable, quel que
soit v.
Portant les expressions des dérivées de la fonction H v (z) dans
l’équation différentielle (1 ), on obtient la relation de récurrence poui
les fonctions d’Hermite:

H v (z) - 2z H ^ x (z) + 2 (v - 1) (z) = 0. (10)


3. Développement en série. Soit Re v < 0. Développant dans
la représentation (6 ) e~2:i en série suivant les puissances de z et inter­
vertissant l’ordre de la sommation et de l’intégration, nous obtenons
oo
H /-N - 1 V (-*>*»*
Hv\z) r ( —v) k!
k=i) 0
Puisque
oo oo k -V

j e - ty - v - 1 dt = -j- j
0 0
on a

1
< - .> > r ( ± = r )
HA--) 2f (—v) ■2
k=0
A! (H)
§29] FONCTIONS D’HERMITE 221

La possibilité d’intervertir l’ordre de la sommation et de l’inté­


gration est facile a justifier. La généralisation du développement (11)
à des valeurs quelconques de v ne présente pas de difficultés non
plus.
Le développement (11) est vrai pour v n (n = 0, 1, . . .).
Si v = n, le développement correspondant s’obtient aisément à
l’aide de la représentation (4) et du développement en série des fonc­
tions hypergéométriques dégénérées.
4. Relations fonctionnelles. Soit y = / (v, z) une solution parti­
culière de l’équation (1). Alors, comme il a été montré au § 10, 2,
cette équation a également pour solutions les fonctions / (v, —z),
ez2f (—v — 1, ± iz ) . Conformément à ce qui précède. Inéquation (1) a
quatre solutions suivantes:
/ / v (± z) et ez2H-x- i ( ± i z ) .
Comme l’équation (1) n’admet que deux solutions linéairement indé­
pendantes, les fonctions ci-dessus doivent être liées par des rela­
tions linéaires.
De la représentation (4) il découle que pour v =^= 0 , 1, 2, . . .
les fonctions H y (z) et H v (—z) seront linéairement indépendantes.
Pour toute valeur de v, il en est de même des fonctions
Hs(z) et e2Î/ r .v-i(*s), Hx (z) et ez2H-x-i ( — «),
ce qui découle du comportement de ces fonctions pour z oo.
Cherchons tout d’abord à établir la relation entre la fonction
H x (z) et les fonctions ez2H . s ~i (zfciz). Quand —v — 1 0 , 1 , 2 , . . .,
on a
Hs (z) = ez2 [AsHs-i (iz) + (-iz)l
Soit z > 0 et z + oo. De la représentation asymptotique (5)
on tire
ijt(v-H) tn (v + 1)
Axe 2 + Bxe 2 =0,
d ’où
. 71V _ . TtV

Hx (s) = C ^ ' [e 2 H-x-i (iz) +e~' 2 (-iz)].

où Cv= Axe Pour déterminer la constante Cv, remarquons


2vr (»/a)
qu’en vertu de (4) on a Hy (0) = Pour cette raison

2 2vr (i+y ) 22v r ( i ÿ L ) r ( l + ^ ) 2vr (v+ n


Cx =
JIV „ / 1—V \
V*
cos— r ( — )
222 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÉOMÉTRIQUE [CH. IV

En calculant la constante Cv, on a employé les formules de complé­


ment et de duplication pour la fonction gamma. On a en définitive
ov f i a\ jïv »jrv
H v(z) = “ e** [e ” ff-v-, (iz) + e~ ~ ff-v-, ( - iz)].(12)
y n
Remplaçant ici z par —z, établissons la relation entre les fonctions
H y ( — z) et (±iz) :

Hy( — z) = 2Vri (; + 1) e;î (13)


Vn
Combinant les relations (12) et (13), on peut obtenir d’autres
relations analogues, telles que
ov+l î / ’z z$+i”i2!+12
Hy (z) = e™Hy ( - z ) + “r ( _ y e + 2 # _ . ( - & ) , (14)
9 V + 1 l / -™ z8 - t n (v .4 : ^
Hy (z) = e~invHv ( —s ) + "r ( _ y e 2 (15)
5. Représentations asymptotiques. On a obtenu plus haut (voir
formule (5)) les représentations asymptotiques de la fonction f f y (z)
à condition que | arg z | ^ ji/2. Dans le reste du plan, les représen­
tations asymptotiques pour H y (z) s’obtiennent à l’aide des relations
fonctionnelles (14) et (15).
Soit —n ^ arg z ^ —ji/2. Posant dans (15) —z = zein, iz =
i —
= ze - et moyennant la représentation (5) on trouve
^ v(z) = (2 z )v [l + 0 (^-)]_

- 2 rV Z )” < ^-™ ( 2 z)-v-i [ l + O ( — ) ] . (16)


De façon analogue, on tire de la relation (14) pour J i/2 ^ a rg s ^ J i:
^ V( z ) =( 2 z ) v [ l + 0 ( A . ) ] -

— y i V ” ^ î+iiw (2z) - v - 1 [ l + 0 ( - | - ) ] . (17)

§ 30. Représentation des fonctions diverses au moyen


des fonctions du type hypergéométrique
Nombre de fonctions spéciales qu’on rencontre dans les problèmes
de physique mathématique et théorique peuvent être exprimées au
moyen des fonctions du type hypergéométrique : la fonction hyper-
géométrique F (a, P, y, z), les fonctions hypergéométriques dégéné­
rées F (a, y, z) et G (a, y, z), la fonction d’Hermite H y (z). Une telle
5 30] REPRÉSENTATION DES FONCTIONS DIVERSES 223

représentation permet d’étudier les propriétés des fonctions consi­


dérées en utilisant les résultats obtenus auparavant pour les fonctions
du type hypergéométrique. Prenons quelques exemples typiques *).
1 . Quelques fonctions élémentaires. Les fonctions F (a, 0, y, z),
F (0, y, z) et G (0, y, z) ont la forme la plus simple. En effet, utili­
sant les séries entières correspondantes et la relation (18) du § 28,
on obtient
F (a, 0, y, z) = F (0, y, z) = G (0, y, z) = 1.
Par application des relations fonctionnelles (14) du § 27, (13) et
(14) du § 28, on trouve
F (a, P, p, z) = (1 - z)~*F (p - a, 0 , p, z) = (1 - *)-«;
F (a, a, z) = ezF (0 , a, —z) = ez ;
G (a, a + 1, z) = z~*G (0 , 1 — a, z) = z“a.
2 . Polynômes orthogonaux classiques. Proposons-nous d’expri­
mer les polynômes orthogonaux classiques au moyen des fonctions
du type hypergéométrique. Comme il a été montré dans le § 14, les
solutions de l ’équation différentielle pour les polynômes orthogonaux
classiques
cr (x) y ” + t (x) y' + \ y = 0 ,

qui vérifient les conditions que la fonction y (x, a) V^P (*) soit con­
tinue et de carré intégrable, coïncident à un facteur près avec les
polynômes orthogonaux classiques dans le cas où le poids p (x) est
une fonction non négative bornée. D’autre part, il est possible d’ex­
primer les solutions de l’équation du type hypergéométrique à l’aide
des fonctions hypergéométriques, des fonctions hypergéométriques
dégénérées ou des fonctions d’Hermite. Compte tenu de ces considé­
rations, on établit sans peine la liaison existant entre les polynômes
orthogonaux classiques et les fonctions énumérées.
1) Polynômes de Jacobi. Pour les polynômes de Jacobi p)(x)
le poids
p (x) = (1 - x)Œ( 1 + x f
sera une fonction non négative bornée sur le segment [—1 , 1 ] si la
condition a ^ 0, p ^ 0 est remplie. Par changement x = 1 — 2z,
on réduit l ’équation différentielle pour ces polynômes
(1 — x 2) y 0 + [p — a — (a + p + 2) x] y' + Xny = 0 ,
== n (n + a + p + 1),
à l ’équation hypergéométrique
S (1 — 2) y" + h ’1 — («1 + Pi + 1 )'z] y — aJpxÿ = 0
*) On trouvera d’autres exemples intéressants dans [8 ].
224 FONCTIONS DU TYPE HYPERGÊOMETRIQUE [CH. IV

dans laquelle a x = —ny P i = n + a - f P + l, Yi = P + 1- La


solution particulière de cette équation est de la forme

ÿ(x, K ) = F ( o„ p„ s) = / ’ ( - n , n + a + p + 1 , a + i , -— ).

Lorsque a ^ 0, P ^ 0, cette solution satisfait aux conditions de


continuité de la fonction y (x7 Kn) / p (i) sur le segment I—1 , 1 )
(voir § 14). C’est pourquoi

Pr?' ^ (æ) = C*F ( —n, n + a + p + 1, oc-(-1, —^— J .

On trouve facilement la constante Cn en posant x = 1 (voir § 7, 4).


Il en vient
P n{ ' P) (*) = F(-n, n + a + p + 1, a + 1, - ^ ) •(1)

A l ’aide de la relation (voir § 7, 4)


(*) = ( - l)n / t f *40 ( - * ) ,

on peut obtenir une autre écriture équivalente de la représenta­


tion ( 1 ):
(—l)n r ( n + P + l )
P n{ ' P>(*) = X
nir(P + l)
x F ^ — n, n + a + p + l , P + l , — — ) • (2)

Les polynômes de Jacobi P ^ ,P) (x) sont des fonctions analytiques


des paramètres a et P, ce qui découle de la formule de Rodrigues pour
ces polynômes (voir § 7, 4). Aussi les relations (1) et (2) restent-elles
vraies, quels que soient a et p.
Posant dans (1) et (2) a = P = 0, on obtient les représentations
suivantes des polynômes de Legendre au moyen des fonctions hyper-
géométriques :
P n (x) = F ( —n, n + 1 , 1, =

= ( - ! ) " ? ( - « , n + 1, 1, - 4 ^ - ) .

Ayant recours à la formule de dérivation pour les fonctions hyper-


géométriques, on établit facilement la liaison entre les fonctions de
Legendre associées
pm m/2 dmP[(x)
(x) = (l —x2) dxm
(m >0)
5 30) REPRÉSENTATION DES FONCTIONS DIVERSES 225

et les fonctions hypergéométriques :


«■<*)=
( - ' + ” • <+»+*• “ + '• ^ r - ) =

* F ( —Z+ tft* Z+ m + 1 » m-r 1 » —^ —)*


2) Polynômes de Laguerre. Pour les polynômes de Laguerre
Ln (x) le poids p (x) = xPe~x sera une fonction non négative bornée
pour x ^ 0 avec a ^ 0. L’équation différentielle pour ces polynômes
x y ” + (1 + a — x) y' + K y = 0 , Xn = n,
admet une solution particulière de la forme
y (x, Xn) = F (—/z, 1 + a, x).
Lorsque a ^ 0, cette solution vérifie la condition que la fonction
y (xf Ki )VP (*) soit continue et de carré intégrable. On a donc
Ln (x) = CnF (—n, 1 + a, x).
On trouve facilement la constante Cn en posant x = 0 (voir § 7, 4).
Il en résulte
<*>- «‘i n â + i ? f ( - « . i + « .* ) • (3)
La relation obtenue reste en vigueur, quel que soit a.
3) Polynômes d'Hermite. Pour exprimer les polynômes d’Hermite
Hn (x) au moyen de la fonction hypergéométrique, il suffit de poser
dans la relation (4) du § 29 v = n.
3. Fonctions de seconde espèce. La relation existant entre les fonctions
de seconde espèce pour les polynômes orthogonaux classiques Qn (z) et les fonc­
tions du type hypergéométrique s’obtient le plus facilement en partant directe­
ment des représentations intégrales pour Qn (z) (voir § 11, 2).
1) F o n c t i o n s d e J a c o b i d e s e c o n d e e s p è c e . La repré­
sentation intégrale pour la fonction de Jacobi de seconde espèce Q ^ (s) est
de la forme

Ç(n«.P>(2) (-D n r ( i- ë ) n+tt (i+ B w,t* j, (4)


2n (1 —2)“ (1 + Z)P J j (g— î ) n t l
Posant Ç= 2s — 1, on a
1
2n+®+P4* 1
<£•»(«>- j în+P|(l—s)n+ot X
(l-z )“ (l+ ï)n+P+1 0
2
x (l ds.
1+ s
1 5 -0 1 1 7 4
226 F O N C T IO N S D U T Y P E H Y P E R G Ê O M Ê T R IQ U E [CH. IV

Comparant la formule obtenue avec la représentation intégrale (5) du § 27


pour la fonction hypergéométrique, nous arrivons à la représentation suivante
de <?<?•» (z):

» (a = r ( n + tt+ p r ( n + p + i)
n (!_*)« (l+ I)«+N-l r(2n+a+P+2)
X f (» + li n + P + 1 , 2 n + a + P + 2 , j •
De façon tout à fait analogie, en posant dans (4) £ = 1 — 2s, nous obtenons
une autre représentation:
(_jpi 2 n+a+ 6+1 T (n + q + l) T (n+ft + 1)
Qlf ’ P)W= U—z)n + a + 1 (l+*)p T(2n + a + P + 2) x

+ n+a + 1 , 2 /i + a+ 0 + 2, «

2) P o n c t i o n s d e L a g u e r r e d e s e c o n d e e s p è c e . La
représentation intégrale de la fonction de Laguerre de seconde espèce Ç j (z)
est de la forme

î ^-Sgn+a
e-*zŒ J ( g - * ) n+1

= ( — l)n+lezs - (n + o + 1) j e- |g n + a ^ j _ J . j " " " 1 «jg.


0
Comparant cette expression avec la représentation intégrale (4) du § 28 pour
la fonction hypergeométrique dégénérée de seconde espèce, on a
(z) = ( — 1)"«■t e*z “ <n+a+ *>r (n + a + 1 ) ( —z)n+a+ 1 X
X G ( n + a + l , a + 1 » — z). (5)
Pour que la fonction Q® (z) soit uniforme, on doit effectuer une coupure le long
de Taxe réel pour z > 0, c.-à-d. poser 0 < arg z < 2ji. En même temps, dans
la représentation intégrale de G (n + a + 1 , a + 1 , —z) il convient de poser
| arg (—s) | < si. Conformément à cela, on doit poser dans (5) —z = ze*“.
Il en vient
Ç^(2) = tf”inar(n + a + l) + a+ ®+ l» —*)•
3) F o n c t i o n s d ' H e r m i t e de s e c o n d e e s p è c e . La représen­
tation intégrale pour la fonction d*Hermite de seconde espèce Qn (z) a la
forme

<?„(*) = ( - 1 )"* !* * 2 j
—oo
Pour exprimer Qn (z) au moyen de la fonction d'Hermite, nous tiendrons compte
du fait que la fonction Qn (z) vérifie la même équation que les polynômes
d'Hermite. Pour cette raison, elle peut être représentée sous la forme d'une
combinaison linéaire de deux solutions linéairement indépendantes de cette
§ 30] R E P R É S E N T A T IO N D E S P O N C T IO N S D IV E R S E S 22?

équation, c.-à-d. (voir § 29, 4)


Qn (*) = AnH n (z )+ B ne:iH_n. t ( - i t ) (6 ‘
et aussi
Qn (z)—CnHn (z)+Dn'*H_n_i (iz). O)
Pour déterminer les coefficients de ces développements, [utilisons des reprc.-cn-
tâtions asymptotiques de la fonction Qn (z) et des fonctions d’Hermite pour
z— ►o o . Soit z = iy, y -► + o o . Alors

<?»(*)=--^ r n i Y ^ i + o (1 )],

£rn (z) = (2iÿ) « [ l + o ( j l - ) ] ,

F „ ( - i * ) = (2y)n [ l + o ( J L ) ] .
On en tire An = 0. Posant dans (6 ) z = 0, on trouve la constante Bn. Il vient
en définitive
^ j n(n-l)
Qn (*) = 2n+1n ! \Z~ne* 2 #_„_!(-.•*) (Itni>0).
Par analogie, de la relation Qn (z) = Qn (z) (la barre symbolisant la conjuguée
complexe) on déduit que pour Im z < 0

Çn(*) = 2"+1n! V ite - J/_n_i(ir).


4. Fonctions cylindriques. La relation entre les fonctions cylin­
driques et les fonctions hypergéométriques dégénérées de première
et seconde espèce est facile à établir à l’aide des représentations inté­
grales de ces fonctions. On a par exemple (voir § 22, 1)
_(*/2)v
/v( 2 ) v-Vsds,
V^jirtv+Vz)

Kv( z ) - J / r ^ e z r(v+1/2) ,/s( 1 + -è ' ) ''à * '


0
Comparant les représentations intégrales pour les fonctions K v (z)
et G (a, y, z), il découle immédiatement
Ky{z) = Y * { 2 z Ÿ e 'G ( v H— , 2v-|-l, 2zJ .
Pour établir la relation entre la fonction I y (z) et la fonction
hypergéométrique dégénérée, dans la représentation intégrale pour
I v (z) on posera s = 2 t — 1 . On aboutit alors à la représentation inté­
grale suivante:

hil)- v £ ? l 7 < l!t


0
228 F O N C T IO N S DU T Y P E H Y P E R G E O M E T R IQ U E [CH. nr

D’où
(2i)v r(v + ‘/2) f
/v(z) T (2v+ 1)
( v + 4 - , 2 v + 1 , 2i
)•
V*
Or, la formule de duplication pour la fonction gamma donne
Vr« r ( 2 v + i ) = 2 2vr ( v + - i . ) r(v-t-i).

Il vient donc en définitive


(»/2)v
/ y(z) r(v+i) e"îjP( v + T ’ 2 v + 1 ’ 2 * ) '
5. Intégrales elliptiques. On entend par intégrales elliptiques de
première et de seconde espèce les fonctions
71/2
/f(z )= j (1 — ^ s i ^ ç J - V a d q ) ,
o
31/2
E(z) = j (1 —zasin*(p)1/2 dq).
o

Posant sin2<p= f, on aboutit aux représentations intégrales sui­


vantes :
î
= T J *” 1/2(1 — 0 ’ 1/#(1 —
0
1
E = T î r 1/8 (1 “ *)"V*<1 — zH^'t dL
0

Comparant ces représentations avec les représentations intégrales


pour la fonction hypergéométrique, on obtient

^ (z) = "2~^ (~2~ ’ T ’ z2) 1

— T - »• * ) •

La relation entre les intégrales elliptiques et les fonctions hypergéo-


métriques étant connue, on peut étudier les propriétés des fonctions
K (z) et E (z) pour toute valeur complexe de z.
$ 31] APPLICATIONS DBS FONCTIONS DU TYPE HYPERGÉOMÉTRIQUE 229

§ 31*. Applications des fonctions du type


hypergéométrique
Les fonctions du type hypergéométrique sont largement employées
à la résolution des équations différentielles de la physique mathé­
matique par la méthode de séparation des variables dans différents
systèmes de coordonnées curvilignes. Nous donnerons quelques exem­
ples de résolution des équations de Schrodinger et de Helmholtz en
coordonnées curvilignes. On examinera en outre quelques intégrales
définies qui peuvent être exprimées à l’aide des fonctions hypergéo-
métriques.
1. Fonctions d’ondes coulombiennes du spectre discret et
continu. On a montré au § 16 que le problème de mouvement d’un
électron dans le champ coulombien donne lieu à l’équation
K i + 1 ) ] j? = 0 (0 < r < oo)
R" + [ 2 (E + ^r) ( 1)

pour la fonction radiale R (r) avec la condition initiale R (0) = 0.


Les états de l’électron décrits par la fonction radiale d’énergie E < 0
appartiennent au spectre discret, et d’énergie E > 0, au spectre
continu. La solution de l’équation (1) pour les états du spectre dis­
cret doit satisfaire à la condition supplémentaire

j i?2 (r) dr = 1 . (2)

Effectuant dans l ’équation (1) le changement (voir § 16)


R (r) = xl+ie~x/2y (x), x = 2 Y — 2Er,
on la réduit à l’équation pour la fonction hypergéométrique dégé­
nérée
xy” + (21 + 2 — x) y' + Xy = 0f

X= - -Z-l
Y — 2E

et qui admet pour solution particulière la fonction


Vi (^) = F (—X, 21 -J- 2 , x).
Puisque yx (0) = 1, la solution correspondante de (1) se comporte
pour r -> 0 comme ru i . Conformément au théorème 4 du § 1, la
seconde solution de (1) se comportera comme r~*. Pour satisfaire à
la condition initiale R (0) = 0, la seconde solution est à négliger.
230 FO N C T IO N S DU T Y P E H Y P E R G Ê O M Ê T R IQ U E [-CH. IV

Aussi
R ( r ) ^ C ^ le ^ F ( —X9 21 + 2, x),
où x = 2 Y —2E r, C est la constante de normalisation.
La fonction R (r) a le comportement asymptotiqu esuivant pour
r ->■ oo (voir § 28, 6 ) :

R (r) = C( 2 Z + l ) ! x ,+1e -’, ! { - n s 5 S W [ ‘ + ° ( T ) ] +

+ r ii ï r * - l - î ‘- 2 [ 1 + 0 (x )]} - (3 )

Lorsque E < 0, les valeurs de x et de X seront réelles, et la fonction


B (r) croîtra exponentiellement pour r — oo si =7^ 0 , c.-à-d.
que (rtr = 0, 1, 2, .. .)• Pour cette raison la condition supplé­
mentaire (2 ) pour les états du spectre discret ne sera vérifiée que
22
pour X = nry c.-à-d. pour E = — » où n = nr+ l + 1. Pour de
telles valeurs de l’énergie, les fonctions propres du spectre discret
prennent la forme
R(r) = R nl(r) = Cnlxu ' e - * ' 2 F ( - n + l + i , 2Z+2, x),
2Z r

La fonction hypergéométrique dégénérée F (—n + l + 1, 2Z + 2, x)


étant proportionnelle au polynôme de Laguerre Æ î.i( x ) (voir
§ 30, 2 ), on aboutit à l’expression pour les fonctions radiales du
spectre discret obtenue au § 16.
Pour les fonctions d’onde du spectre continu, c.-à-d. pour E > 0,
posons E = -ifc2» Y —22? = ik, où k est le nombre d’ondes. Dans ces
notations
R(r) = R hl'(r) = Cklrl+'e-ihrF ( + + 1 + U 2i + 2, 2ik r).

Si l’on choisit la constante de normalisation C^i réelle, on montre


sans peine que la fonction R^i (r) sera réelle elle aussi. En effet, de
la relation fonctionnelle (13) du § 28 découle
e-ihrF ( + + l + i , 21 + 2, 2ikr) =
= eihrF ( - + + l + 1 , 2i+ 2 t - 2 i* r).
§ 31) A PPLICATIONS DES FONCTIONS DU T Y PE HYPERG ÊO M ÊTR IQ U E 231

Conformément à (3), la représentation asymptotique de la fonction


R kl (r) pour r oo sera
« w ( r ) » C w (2Z + l ) ! r 1*‘ x
X e' ih f (-2 ik r )~ ~ % ~ l~ l +

{
H , •'*' a . =
r (, + , + 4 ) /

= ct ,( 2l + » l 2 r ,
(2k)1*1
L r ( '+ , + Jr )
Comme
iZ
1- 1 ) -£■ 1
(2 fcr) *
Re
■'(•+*+4)

Reg1 l*r+' T ln ('+1' +6il


|r (,+,+4)|
où 0/= argT (/ + l + ”f “) » on a en définitive

R hl (r) æ A hl siu (kr -)— ln 2kr— y - + ô/) •


Ici
TtZ
__ 2 C h l (2l + i ) \ e a»
Ahi =
W (2fc)<+11r (z + i + - ^ - ) |

On calcule sans difficulté l’expression |T ( ^ + l + ~f“) j » l ’aide


des relations fonctionnelles (6 ) et (7) du § 2. On a

l r ( ' + 1+ 4 ) | = | n ( » + - f - ) r ( 1 + - f ) | '

lr (1 + 4 ) f = r ( l + 4 ) r ( l - 4 ) =
ziZjk
- 4 r ( 4 ) r ( i - f ) - B sh
■aiZ
3in( nJr )
232 F O N C T IO N S D U T Y P E H Y P E R G Ê O M Ê T R IQ U E [CH. IV

D’OÙ

2. Résolution de l’équation de Helmholtz en coordonnées cur­


vilignes. Un cas très important d’application des fonctions du type
hypergéométrique est la résolution de l’équation de Helmholtz par
la méthode de séparation des variables dans différents systèmes de
coordonnées curvilignes. Considérons, à titre d’exemple, la résolu­
tion de l’équation de Helmholtz en coordonnées cylindriques para­
boliques et en coordonnées du paraboloïde de révolution *). Les
coordonnées cylindriques paraboliques £, tj, £ sont liées aux coor­
données cartésiennes par les formules
x = it i , y = Y (l2 — Tl*), z = Ç,

et les coordonnées du paraboloïde de révolution | , tj, <p, par les


formules
x = £q cos rp, y = çq sin <p, z = y (£ 2 —if ) .

Dans le premier cas l ’équation de Helmholtz Au-\~kzu = 0 s’écrit


1 / d2u d2u \ . d2u
-|- kru = 0 , (4)
62 + T
]2 \
dans le deuxième cas,
1 d*u
s2 -rtl2 (In)2 5ç2 . k?u = 0. (5)

Cherchons la solution particulière de l’équation (4) par la métho­


de de séparation des variables, en posant
u = u G) v (T,) w (0 . ( 6)

Portant (6 ) dans l ’équation, on obtient

Le premier membre de cette égalité est indépendant de £ et le second

•) Dans les manuels de mécanique quantique, les coordonnées du parabo­


loïde de révolution sont souvent appelées coordonnées paraboliques.
s 31] A PPLICA TIO N S DES FONCTIONS DU T Y PE HYPERG EO M ÊTR IQ U E 23 3

membre de | et de q. D’où
i r £/*(£) iü ü L l—a. (7)
62 + T|*L F ® r(n) J -A ’
W(i) I **= - x .
W'(S) *+• (8 )
où X est une constante.
Mettant l’équation (7) sous la forme
U’ (l)
U(l)
on obtient, par des considérations analogues,
U’ (l)

V'ft) Xq2 = — p,

où p est une constante.


On arrive donc aux équations suivantes pour les fonctions U (?),
F (i!) et W ( Q :
U' - ( * ? 2 + |i) U = 0, (9)
V” - (X tj2 — p) F = 0, (10)
w * + (k2 + X ) W = 0 . (1 1 )
La solution générale de l'équation de Helmholtz peut être obtenue
par superposition des solutions particulières de la forme (6 ) corres­
pondant aux diverses valeurs de X et de p.
De façon analogue, cherchant la solution de l'équation de Helm­
holtz en coordonnées du paraboloïde de révolution sous la forme
u = U (%) V (tj) W (<p),
on obtient pour les fonctions U (5)» F (t)), W (<p) les équations
U -+ \U '+ u = 0, (1 2 )

r + iF + ( f tV - ^ ~ p ) 7 = 0, (13)
W ' + X W = 0. (14)
Les solutions des équations (11) et (14) s'exprim ent^ l ’aide des
fonctions élémentaires. Les équations (10) et (13) se ramènent aux
équations (9) et (12) par changement de p en —p. Il ne nous reste
donc qu’à rechercher les solutions des équations (9) et (12). L’équa­
tion (9) est une équation généralisée du type hypergéométrique (voir
§ 1 0 , 2 ), telle que
a (?) = 1 , t (?) = 0 , o (?) = - * ? 2 - p-
234 F O N C T IO N S D U T Y P E H Y P E R G É O M É T R IQ U E [CH. IV

Réduisant l’équation (9) à une équation du type hypergéométrique,


on peut poser
T (!)--2 y a .E ,

Pour la fonction y (£), on a l’équation du type hypergéométrique


i r - 2 V T & '- ( M - / X ) ÿ = 0 ,
qu’on ramène par changement linéaire (voir § 10, 3) à l'équation
pour la fonction d’Hermite.
Dans le cas de l ’équation (12), il est naturel de commencer par
faire le changement £ 2 = t. Cela permet de réduire l’équation (12) à
une équation généralisée du type hypergéométrique (voir § 1 0 , 2 )
pour laquelle
o(t) = t, T (0 = 1,

L’équation obtenue se ramène à l’équation pour une fonction hyper­


géométrique dégénérée par la méthode exposée au § 1 0 .
3. Intégrales définies contenant des fonctions du type hypergéométrique.
On rencontre dans les applications les intégrales définies contenant des fonctions
du type hypergéométrique; on les calcule généralement soit à l’aide des repré­
sentations intégrales pour les fonctions du type hypergéométrique, soit a l ’aide
du développement de ces fonctions en séries. Nous allons noos borner a deux
exemples.
1) L’intégrale
oo
^ e ~a*x~Jv (6x) dx
0
se calcule aisément au moyen du développement en série de la fonction de Bessel
Jv (bx). On a

j e - a î * ’ j y (bx) x P d x = j .-•*** [ S V i r t f c + v + l ) " ] * P dx =


0 0 k=0
_ ^ (—i)k (b/2)v+2k j e - a * * V + P + 2ft t e .
~ Zi fcir(fc-i-v+i)
*=0 0
D’autre part.
r(^ ± £ ± l *
j j * dt =
)
2 av+P+2/i+i
0 ü
D’OÙ
rv + p + i
\ V +2A
j
0
e ~ a '-x i J v (bx) x ° d x
hthS= 0
2 ap+ fcir(v+i+fc)
$ 31] APPLICATIONS DES PONCTIONS DU TYPE HYPERGEOMBTRIQUE 235

Utilisant le développement (8 ) du § 28 pour la fonction hypergéométrique


dégénérée et la relation fonctionnelle (13) du § 28, on arrive a exprimer l'inté­
grale en question à l'aide de la fonction hypergéométrique dégénérée:
00

^ e~a*x*Jv (6 x) xp ix =

- / v+P + 1 \ /_ 6 _\v
l \ 2 / V2 a ) / v+P+1
. v + 1. 4fl2 )
r (v + 1) 2ap+1 V 2

& \
r (v + i) 2*P+ 1 v+ 'ï "C r)-

Remarquons que l'intégrale de Weber, que nous avons calculée au § 25, est un
cas particulier de l'intégrale considérée pour p = v + 1 , car dans ce cas on a

f ( v + 2 ~ p . v + i, -5 3 - ) = * (o, v + i, - £ r ) = i.

2) Pour calculer l'intégrale

F (a, 7, kz) dx (Re X > Re kf Re v > — 1)


0

il est commode d'employer la représentation intégrale (3) du $ 28, en supposant


pour le moment que Re y > Re a > 0 et que X > k > 0 :

j e - %xxy,F (a, y, kx)dx =


0

T(V) l ( l _ t)V-a-J d t j e-X*+fcc<I v dx =


r («) r (y — a)
0

r ( v + i ) ____ t (y) —v —1
dt.
Xv + 1 T(a)
0

La représentation intégrale (5) du § 27 donne

j e-**x*F ( a, y, k x )d x — F ^V+T~ F ( a * v + 1* Y» I f ) *
0

La formule obtenue peut être étendue à des valeurs quelconques de a, y* X


et k par application du principe du prolongement analytique.
236 FONCTIONS DU T Y PE H Y PE R G Ê O M Ê TR IQ U E [CH. IV

Formules fondamentales
Fonctions hypergéométriques F*(a, P, y? z )
Equation différentielle :
z (1 — z) y0 + [y — (a + P + 1 ) z] y' — apy = 0.
Solutions particulières :
ÿi = F (a, P, Y *)• ÿ s = z l ~yF (a —y + 1. P —Y+1. 2 —y, x).
Représentation intégrale :

^(a» P» Y* z)= T(a)r(y_a) J ** a * —*0


o
Re y > Re a > 0.‘
Développement en sériel

F (a, p, y, « ) = 2 Î ^ <Y)n ~îT]~ ’ I* K 1 ï


n=0
r(a+ n)
(<*)„= T(a) = a ( a + 1) • • • (a + w—1).
Formule de dérivation :
rif (a. P, y. «) _ «P F ( a + lf P+ l, y + l, *).
dz y
Relations de récurrence. Dans le cas où les différences ct| — eu, P< — p*,
Y< — Yk sont des entiers, n'importe quelles trois fonctions hypergéométriques
F (av plt yx, z), F (a*, p2, y2, z) et F (a3, p3, y3, z) sont liées entre elles
par des relations linéaires dont les coefficients sont des polynômes par rapport
a la variable z (pour les méthodes de déduction des relations de récurrence,
voir § 27, 2).
Relations fonctionnelles :
F (a, p, y. *) = P (P. a, Y. *) î
F (a, P, Y. t) = ( l —z)y ~CL~ *F (y—a, y—P, Y. *) !
F (a, P, y, s)= r(Y—aJr(Y—P)' f>(a’ P’ a + P _ ? + 1 » 1—2>+
+ r(Ti . ^ y j ) ~ Tl 1 t - f c t - * - !>+«. i - . ) ;
^(a. P. Y. *) =
(g, a —Y+ l. a - p + l , i ) +
r ( Y )r (P _ ? L ( - z ) - a F
r(P)r(Y—a)
r(Y)T(tt-p) z )-* F (p , !p—Y+ l. P—a+ 1 , y ) , |a r g (—* ) | < n .
r (a) r (Y
Représentation asymptotique de la fonction F (a, P, y» *)• JEU© découle
de la dernière relation fonctionnelle et du développement en série de la fonc­
tion hypergéométrique de l'argument 1 /z.
Par combinaison des trois dernières relations fonctionnelles, on obtient
plusieurs autres relations fonctionnelles. Les cas particuliers des relations fonc­
tionnelles sont traités au § 27, 5.
FO RM U LES FO N D A M EN TA LES 237

Expression des diverses fonctions à l'aide de la fonction hypergéométrique:


F (a, 0, y» *) = 1 î
F (a, p, p, *) = (1—s)- a ;

vrrt«+» r (-"• “+“+»+'•


” ( «iriS + i)"1’ ' 1' ’ ( “ "■ ” + ° + P + '- l !+ * '- T i ) :
P»W = f ( - » > » + l, ( - » , n + 1 . 1 , — ):
n! 2
/C (i)= j (1 — z2 sin 2 <p)” 1/ 2 ciq) = y F (y , y , 1, z2) ;
0
n/2
£ ( 2 ) = j ( i - ^ s i n **)1'2 *9 = ^ ( 1 , -1 ,1 ,
0
Fonctions hypergéométriqnes dégénérées JF (a, y? z) et G (a, y* s )
Equation différentielle :
*y* + (y — *) y' — ay = 0.
Solutions particulières :
yi = /* (a, y » *). y* = G (a, y * *)•
Représentations intégrales :
1

F (g, v, * ) = - r ( g ) r ((v - a ) 1 (ReY> R e a > 0 ) ;


0
ao
G(a, V. «) = p (g) j e~Ua ~ 1 ( l + 4 " ) 7 * 1 * (R e a > 0) ;
0
ao
G (a, v. *) = | 1 (1 + s)v " a “ 1 cis (Re * > 0, Re a > 0 ).

Développement en série :
r /_ .. _ Kl (®)n *n
( ’ y’ z)- Z j W Ï Ï T -
71=0
Formules de dérivation :

- f c p (®. Y. *) = - ^ - F ( a + l , T + l , *) ;

- ^ ■ G ( a , -y, * ) = — a G ( a + l , Y+ l , 2) ;

W v. *)]-----------y ~ 2 ~ 1 [2“G (a, v — 1, *)].


238 E O N C T IO N S D U T Y P E H Y P E R G fiO M Ê T R IQ U E [CH. IV

Relations de récurrence. Dans le cas où les différences ai — a*, y* — y*


sont des entiers, n’importe quelles trois fonctions hypergéométriques dégénérées
F (a,, ylf z), F (a2, y2, z) et F (a,, y3, z) sont liées entre elles par des
relations linéaires dont les coefficients sont des polynômes en z. 11 en est de
même de la fonction G (a, y, z) (pour la méthode de déduction des relations
de récurrence, voir § 28, 3).
Relations jonctionnelles :
F (a, y, z) = e*F(y—a, y, — z) ;
G(a, y, *) = z1“^ G (a —y + 1 , 2 —y, z);

G(«, y, = V, *)+ r(J (~ 1) * l-? F (a -Y + l, 2 - Y ,S);

F(a’ V. * ) + y |£ e±in<a- ^ ( Y - a , Y,-*)


(le signe positif correspond à Im z > 0 ).
Pour les cas particuliers des relations fonctionnelles, voir § 28, 5.
Représentations asymptotiques:
G {a, Y. *) = *~a[ 1+ 0 ( - - ) ] ;

f ■>-TpW:(- ‘r * [ , + 0 ( f ) ] + [1 + °(t)]
(I arg* | < :i, | arg (—*) | < n).
Expression des diverses fonctions à l ’aide de la fonction hypergéométrique
dégénérée:
m y. *) = G(0, Y. *) = 1;
P(a, a, *) = «*;
G (a, a+1, z) = z~a ;
,a ,.' r (B+ g+ 1) r.<
in ( )_ n IT (a+1) ». 1+a. * ),
/ * (2>“ Î $ ^ ,' V ( V +Y* 2v+ 1* H 1
JCv (z) = Vr^ ( 2 *)v «-*G ( v + ~ - 2v + l. 2 =).
Fonctions d’Hermite jBTv (r)
Equation différentielle :
y” — 2zy' + 2\ y = 0.
Solutions particulières:
Vi = (:), yt = (is)-l
Liaison avec les fonctions hypergéométriques dégénérées:
f f v ( * ) = 2 vG ( - - J , i.* 2 ) (|a rg s|< ---) ;

2vr (1/2) / V 1 \ . 2vr(-l/2) / i-v 3 \


gv - P ^ l —Vy F V ~2 • T ’ 2 ) + ' T ( - v / 2 ) ‘F [ - ï - ' 2 2 ) •
FO RM U LES FO N D A M EN TA LES 239

R e p r é s e n t a ti o n i n t é g r a l e :

0
D é v e l o p p e m e n t en sé r i e :

'■ « - Î R i H I T f f l î
T l= 0

Formule de dérivation:
tf;(s) = 2 v£rv-i (*).
Relation de récurrence :
2TV(2) — 2zHv_i (2 ) + 2 (v—1) üTv-2 (z) = 0.
Relations fonctionnelles :
p j ^ JlV • JW
— Z— / - -<**[< 2 5_v_i(iz)+e 2 tf-v-l (—>2)1 ;
y 51
O V + 1 * i / ”T Z2 + i E Î Ï Ü l
g v (i) = e « >J5fv ( - » ) + ■ r ( _ v) e 2 jy .v_ , ( - t * ) ;
2V+1 - l/S
(*) “ ,JtVt f v ( *) *1” p ^ * “ t f - v - 1 (J*)-

Représentations asymptotiques :
H x (2) = (2z)v [ l + O ( - 1 - ) ] ( | a r g z | < ^ - ) ;

ffv W = (2 ï)v [ i + o ( - p - ) ] + - T T ^ - ^ ( - 2 » r v- , [ i + o (4 -)]

(-T -< |a rg s|< J t, |arg(—1 ) | < .


COMPLÉMENT

FORMULES DE QUADRATURE
DU TYPE DE GAUSS

On entend par formules de quadrature d u type de Gauss les for­


mules de la forme
b n

j / (*) P (*) àx » 2 h i (*/) (1)


a j=1

dans lesquelles les coefficients Xj et les nœuds xj (/ = 1, 2, . . n)


sont choisis de sorte que la formule (1 ) soit exacte pour un polynôme
quelconque de degré 2 n — 1 .
Connaissant les moments de la fonction de poids
b

c k = j xkp(x)dx,
a

on tire les valeurs de Xj et de xj du système d'équations


n
2 Xjxf = Cfe (* = 0, 1, • • •j 2/i — 1).
J= 1
Or, le plus souvent, l'établissement des formules de quadrature
de la forme (1) s’effectue d^une autre façon. Il se trouve que les
nœuds xj (j = 1 , 2 , . . n) sont les zéros d’un polynôme pn (x)
orthogonal par rapport au poids p (x) sur l ’intervalle (a, 6 ). Pour
la démonstration, considérons la fonction
f(x) = xhpn (x),

Pn (X) = (x — X i ) ( X — X 2) . . . ( X — X „ ) = J ] (X — Xj)
j=1
est un certain polynôme de degré n dont les zéros sont les nœuds de
la formule de quadrature. Pour A: = 0, 1, . . ., n — 1 , la fonction
/ (z) est un polynôme de degré au plus égal à 2n — 1 . Donc, si l’on
porte la fonction / (x) dans (1 ), l’intégrale doit être calculée exacte­
ment pour tout k < n. D’autre part, lorsque k = 0 ,1 , . . ., n — 1,
F O R M U L E S D E Q U A D R A T U R E D U T Y P E D E G A U SS 241

on a
O O
j / (*) P (*) d x = j (x) P (x ) d x =
a a
n
= XjX (X X\ ) ( x Zo) . - . ( x X n) |x=x^ == 0 .
j- 1
Le polynôme pn (x) est donc orthogonal à toute puissance inférieure
à n et, par conséquent, il coïncide à un facteur constant près avec le
polynôme pn ( x ) de degré n orthogonal par rapport au poids p (x)
sur l ’intervalle (a, b). On en déduit que, pour déterminer les nœuds
xj de la formule de quadrature, il suffit de construire le polynôme
pn (x) et de trouver ses zéros.
On trouve les coefficients Xj au moyen de la formule de Dar-
boux-Christoffel (6 ) du § 5 pour y = xy, en remplaçant dans cette
formule n par n — 1 . Comme pn (xj) = 0, on a
n -1
Pk (*> Ph (*/) _ 1 a n - l Pn (g) P n —1 ( x j )
an *—*) ( 2)
fc—0 *8 ~ G- 1
Intégrant la relation (2) suivant x de a à 6 par rapport au poids
p(x), on obtient
1 __ 1 an-l P n (*)
p (x) dx.
<*n-i «n X — Xj

Puisque, conformément à (1),


b

J
a
P(x) dx = hPn (*/).
il vient

h=
1
P n ( XJ) \ Pn
*—
(* I P (x) d x = -------andn-l------
' a n- i P n - i ( * ) ) P h ( * j ) n- 1
1

P k (*j )
(3)

S *8

Les coefficients Xj sont appelés quelquefois nombres de Christoffel.


Comme il découle de (3), ils sont toujours positifs.
Remarquons que tous les raisonnements liés à la déduction des
formules de quadrature du type de Gauss servant au calcul des inté­
grales restent vrais si l’on considère au lieu de l ’intégrale
b

| / (x) p (x) dx la somme 2 / (xi) l1* (v°ir § 17)- Dans ce cas, la


a %
242 COMPLÉMENT

recherche des nœuds de la formule de quadrature et des nombres de


Christoffel se fait au moyen des polynômes orthogonaux correspon­
dants d’une variable discrète. Bien souvent, cela permet de calculer
des sommes des fonctions / (x) difficiles à calculer en utilisant les
sommes à termes beaucoup moins nombreux.
Considérons quelques exemples typiques d’emploi des formules
de quadrature du type de Gauss.
E x e m p l e 1. Etant donné que de nombreuses fonctions spé­
ciales peuvent être représentées sous la forme d’intégrales définies,
l’application des formules de quadrature du type de Gauss au calcul
de ces intégrales conduit à des formules d’interpolation fort commo­
des et suffisamment exactes pour les fonctions spéciales en question.
Parmi les fonctions cylindriques, ce sont les fonctions de Bessel
J 0 (z) et J x (z) que l’on rencontre le plus fréquemment dans les appli­
cations. Dans bien des cas, il est commode d’employer pour ces
fonctions des formules approchées de forme simple (c’est le cas no­
tamment du calcul sur une machine électronique, lorsqu’on préfère
utiliser les formules plutôt que les tableaux). Nous allons décrire
la déduction de certaines formules d'interpolation pour les fonctions
J 0 (z) et J x (z) découlant de la représentation intégrale de Poisson.
On a
1
Jn M = ( 4 -)" j (1 —s2)” 1/2 cos zsds.
V ^ r (» + y )

L’intégrale figurant dans le second membre se calcule pour n = 0


d’après la formule de quadrature du type de Gauss:
1 n

-î V i i=i
Ici sj sont les zéros des polynômes de Tchébychev de première espèce
orthogonaux sur T intervalle (—1 , 1 ) par rapport au poids—7^ = ,
y 1 —s2
et Xj sont les nombres de Christoffel :
2/ — 1 ji
Sj = c°s — J t,
h n

Posant / (s) = cos zs, on obtient la formule approchée suivante pour


la fonction J 0 (z) :

cos zs
/» (* )= - j ds |5 c o s(z co siL _ L jt).
j=l
F O R M U L E S D E Q U A D R A T U R E DU T Y P E D E G A U SS 243

A l ’aide de la relation J x (z) = —J ' (s), on obtient aussi une for­


mule approchée pour la fonction J x (z) :
n

A ( 2) « {2 cos 1 r - Jtsin ( scos'3 T ~ îl) •


j i
Lorsque n prend des valeurs paires, les nœuds sj de la formule de
quadrature sont disposés symétriquement par rapport au point 5 = 0 .
Donc, pour le cas où la fonction / (5) est paire la formule de quadra­
ture comprendra n!2 termes différents. Soit par exemple n = 6 ;
on a alors

y 0 (s) « y S C 0 S Z X J ’
}=1
3

J t (z) » -3 2 xi s‘n ZJC->‘


i= i
Ici
cos-—=0,965926,
2j — 1
Xj = C O S - ^ r - n— cos-^- = 0,707107,

cos -^r-ji = 0,258819.


La précision du calcul à l ’aide de ces formules peut être évaluée en
regardant le tableau 4 où l ’on compare les valeurs exactes des
fonctions J 0 (z) et J 1 (z) et les valeurs calculées avec les formules
approchées (désignées par J 0 (z) et J x (2 )).
Il est évident que les formules obtenues peuvent être utilisées
aussi pour des z complexes, à condition que | z | ne soit pas trop
grand.
Tableau 4

2 ■io <-') ./o <2> J i (z) ~iU)

0,4 0,9604 0,9604 0,1960 0,1960


1 ,2 0,6711 0,6711 0,4983 0,4983
2 ,0 0,2239 0,2239 0,5767 0,5767
2 .8 —0,1850 -0 ,1 8 5 0 0,4097 0,4097
3,0 —0,3918 —0,3918 0,09547 0,09548
4,4 —0,3423 —0,3423 —0,2028 —0,2027
5,2 —0,1103 —0,1105 —0,3432 -0 ,3 4 2 7
6 ,0 0,1506 0,1496 —0,2767 —0,2748

16*
24 4 COMPLÉMENT

E x e m p l e 2. Considérons l’application des formules de qua­


drature du type de Gauss au calcul des sommes de la forme
N-l
fc2= 0 /(*)•
En utilisant les formules de quadrature du type de Gauss on rempla­
ce la somme S # par une somme contenant moins de termes:
n
s s « ^ \jf (x,).
i=U
Dans ce cas, les nœuds xj de la formule de quadrature seront les zéros
d’un polynôme pn (x) jouissant des propriétés d’orthogonalité sui­
vantes:
N- 1
S Pn(*)Pm(fc) = 0 , m=^ n.
ft= 0
Les polynômes orthogonaux correspondants seront les polynômes
de Tchébychev d’une variable discrète (voir § 17).
< Nous donnons ci-dessous, à titre d’exemple, le tableau des résul­
tats du calcul des sommes S N pour / (k) = Y l + * (1 est un en­
tier); j avec un nombre différent de points de quadrature n (ta­
bleau 5). De telles sommes se rencontrent dans les calculs de la méca­
nique quantique. Remarquons que pour n = N la formule de quadra­
ture fournit la Valeur exacte de la somme initiale.
T a b le a u 5

N —1 10 1000

S ftS^ s S s ^ î 10 1 10

1 26,944 42,603 22 405 22 606


3 25,808 42,360 21 207 21 453
5 25,786 42,360 21148 21 405
N 25,785 42,360 21129 21395

E x e m p l e 3. Pour déterminer les coefficients dvabsorption de


lumière dans les lignes du spectre, on a besoin de calculer les inté­
grales de la forme *)

j ( .J S ,'.* ,,' * (y>°>- «

*) Voir I. S o b e l m a n , Introduction à la théorie des spectres atomi­


ques, Fizmatghiz, 1963, § 35, 3.
F O R M U L E S D E Q U A D R A T U R E D U T Y P E D E G A U SS 245

Grâce au facteur e-*2, le domaine des valeurs de s essentiel pour l’in­


tégration se détermine approximativement pour \ s | < 1. Dans
ce domaine, pour un x donné, la fonction ------* , T sera une fonc-
r (*—s)- + y2
tion suffisamment régulière de la variable s si la valeur de y est
relativement élevée. Ainsi, pour y > 1, on peut employer lors du
calcul de la fonction K (x, y) des formules de quadrature du type
de Gauss basées sur l ’utilisation des polynômes d’Hermite:
n
*i(x, y) « À', (x, y) = ± 2 h \ x -sj) 2 +y 2 * <5)
;=i
Cependant, quand les valeurs de y sont petites, la fonction ^x_ s^2^_yz
admettra un maximum aigu pour x = s et la formule de quadratu­
re (5) fournira de mauvais résultats lorsque n est petit. Pour y re­
médier, on peut mettre préalablement l ’expression de K (x, y) sous
une forme plus commode pour l ’application des formules de quadra­
ture du type de Gauss. On a
°° _,2
K (*»
v’ !/) = —
n lin J (x—s)r—
[ -—“— r-ds.
—iy

Passons, à l’aide du théorème de Cauchy, de l’intégration le long


de l’axe réel à l’intégration le long d’une droite parallèle à celui-
ci et posons s = ai + /, a > 0 (— oo < t < oo) ; l’expression de
K (x, y) devient
e-(Oi+l)ï
K ( * . </) = - - I m j dt =
(* — 0 —i (a + y)

_ 1 ,„2 f e ~ li |(o + ÿ )co s2 aJ —(x—*) s i n 2at]


(6 )

Grâce à la transformation effectuée, on voit sous le signe d’inté-


\
g r a t i o n , a u l i e u de l a f o n c t i o n à maximum a i g u ^ ^ j - s , u n e fo n c ­

tio n p lu s r é g u liè r e ^ Se P r ^*e * u p e a P P r o x i m a t i o n

suffisamment précise dans le domaine essentiel pour l’intégration


par un polynôme d^un degré relativement petit. Il est vrai qu’on
voit apparaître alors dans Texpression sous le signe d'intégration
un facteur oscillant supplémentaire. Si l’on choisit a » 1 , la fonc­
tion \(a + y) cos 2 ai — (x — /) sin 2at] sera suffisamment régu­
lière elle aussi dans le domaine essentiel pour l ’intégration. Appli­
quons maintenant à l’intégrale (6 ) une formule de quadrature du
246 COMPLEMENT

type de Gauss utilisant les polynômes d’Hermite:

(g~t~y) CQ32 a s j — ( a — Sj) sin 2 a $ j


K (x , y) « K, (x, = (7)
(*—*j)î + (a+J/)2 '
i= i
L'analyse faite ci-dessus montre que la formule de quadrature
du type de Gauss appliquée à l ’intégrale (6 ) donne de bons résul­
tats pour toute valeur de x et y, même si les points de quadrature
sont peu nombreux, à condition de choisir a « 1. Nous donnons,
à titre d’illustration, un tableau des résultats de calcul des intégrales
(4) et (6 ) par les formules (5) et (7) pour un nombre différent de
points de quadrature avec a = 1 et pour des valeurs diverses de x
et y (tableau 6 ).
Tableau 6

x = 0. y = 0,ui x = 1, y — 0,01
n K (x, y) = 0 ,989 K (x, y) = 0,369
Ki (x, y) K2 <*, V) Kt (*, y) K2 <x, y)

3 37,6 1,013 0,0225 0,387


5 30,1 0,991 0,693 0,370
7 25,8 0,9895 0,0434 0,369

x = 0,, y = i x = 1,, I/= 1


A' (x, y) K (x, y) = 0,305
00
c
CI

n
11

K i (x. y) A'2 (x. y) Ki (x, y) Kz (x, y)

3 0,451 0,441 0,293 0,317


5 0,434 0,428 0,305 0,305
7 0,430 0,428 0,306 0,305

Pour terminer, nous donnons dans les tableaux 7 à 9 les valeurs


des nombres de Christoffel Xj et des nœuds xj pour le calcul des diffé­
rentes intégrales à l’aide des formules de quadrature du type de
Gauss *). Ces formules utilisent comme nœuds xj les zéros des poly­
nômes de Legendre, de Laguerre et d’Hermite. Pour les polynômes
de Legendre et d’Hermite, le tableau ne contient que des valeurs
non négatives de xj. Notons qu’il existe alors pour chaque valeur
positive de xj une valeur négative —x;, le poids Xj restant le même.

*) Pour les nombres Xj 1, on emploie une notation abrégée: par exemple,


0,(4)233699 = 0,0000233699.
Tabl eau 7

n xj *7 n xj h

2 0,5773502692 1
0,1834346422 0,3626837834
S 0.5255324099 0,3137066459
0 0 ,8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 0,7966664774 0,222381035
3 0,7745966692 0,5555555555 0,9602898565 0,1012285363

0,3399810436 0,6521451549 1
4 0.8611363116 0,3478548451 0 0,3302393550
0,3242534234 0,3123470770
0 0,5688888888 9 0,6133714327 0,2606106964
5 0.5384693101 0.4786286705 l ,8360311073 0,1806481607
0.9061798459 0,2362688506 0,9681602395 0,08127438836

0,2386191861 0,4679139346
G 0,6612093865 0,3607615731
0,9324695142 0,1713244924
0,1488743390 0,2955242247
0,4333953941 0,2692667193
10 0,6794095683 0,2190863625
0 0,4179591837 0.8650633667
0,4058451514 0,3818300505 0,1494513491
7 0,7415311856 0,2797053915 0,9739065285 0,06667134430
0,9491079123 0,1294849662

T a b le a u 8

n XJ
* 1!■ xj

0,2635603197 0,5217556106
1 1
1 H 1,4134030591 0,3986668111
5 3,5964257710 0,07594244968
7,0858100059 0,(2)3611758679
2 0,5857864376 0,8535533906 12,6408008443 0,(4)2336997239
3,4142135624 0,1464466094
0,2228466042 0,4589646740
1,1889321017 0,4170008308
6 2,9927363261 0,1133733821
0,4157745567 0,7110930099 5,7751435691 0,01039919745
3 2,2942803603 0,2785177336 9,8374674184 0,(3)2610172028
6,2899450829 0,0103892565 15.9828739806 0.(6)8985479064
0,1930436766 0,4093189517
1,0266648953 0,4218312779
0,3225476896 0,6031541043 2,5678767450 0,1471263487
1,7457611011 0,3574186924 7 4,90003530845 0,02063351447
4 4,5366202969 0,03888790851 8,1821534446 0,(2)1074010143
9,3950709123 0,(3)5392947056 12,7341802918 0,(4)1586546435
19,3957278623 0.(7)3170315479
Tableau 8 (suite)

n XJ n xj

0,1702796323 0,3691885893 9,3729852517 0,(3)3052497671


13,4662369110 0,(5)6592123026
0,9037017768 0,4187867808 9 18,8335977889 0,(7)4110769330
2,2510866299 0,1757949866 26,3740718909 0,(10)3290874030
8 4,2667001703 0,03334349226
7,0459054024 0,(2)2794536935
10,7585160102 0,(4)9076508773
15,7406786413 0,(6)8485746716 0,1377934705 0,3084411158
22,8631317369 0,(8)1048001175 0,7294545495 0,4011199292
1,8083429017 0,2180682876
3,4014336979 0,06208745610
10
5,5524961400 0,(2)9501516975
0,1523222277 0,3361264218 8,3301527468 0,(3)7530083886
0,8072200227 0,4112139804 11,8437858379 0,(4)2825923350
9 2,0951351556 0,1992875254 16,2792578314 0, (6)42493139S5
3,7834739733 0,04746056277 21,9965858120 0,(8)1839564824
6,2049567778 0,(2)5599626611 29,9206970122 0,(12)9911827220

Tableau 9

n xj xj xj
*7 | n

1 0 1,772453851 0 0,8102646176
0,8162878829 0,4256072526
1 7 1,6735516288 0,05451558282
2 0,7071067812 8,8862269255 2,6519613568 0,(3)9717812451

0 1,181635901 0,3811869902 0,6611470126


3 1,2247448714 0,2954089752 1,1571937124 0,2078023258
8
1,9816567567 0,01707798301
2,9306374203 0,(3)1996040722
4 0,5246476233 0,8049140900
1,6506801239 0,08131283545 0 0,7202352156
0,7235510188 0,4326515590
9 1,4685532892 0,08847452739
0 0,9453087205 2,2665805845 0,(2)4943624276
5 0,9585724646 0,3936193232 3,1909932018 0,(4)3960697726
2,0201828705 0,01995324206
0,3429013272 0,6108626337
1,0366108298 0,2401386111
0,4360774119 0,7246295952 10 1,7566836493 0,03387439446
6 1,3358490740 0,1570673203 2,5327316742 0,(2)1343645747
2,3506049737 0,(2)4530009906 3,4361591188 0,(5)7640432855
F O R M U L E S D E Q U A D R A T U R E D U T Y P E D E G A U SS 249

Les formules de quadrature sont de la forme


1 n

1) j/( x ) d * = 2 M fo )
-i ;=i
(xj sont les zéros des polynômes de Legendre Pn (x), voir tableau 7) ;
oo n
2) f e~xf (x) dx= 2 V (x})
o ;=l
(xj sont les zéros des polynômes de Laguerre Ln (x), voir tableau 8 ) ;
oo n
3) j e-*2/ (x) dx = 2 h f ( xl)
—oo j—1
(xj sont les zéros des polynômes d’Hermite Hn (x), voir tableau 9).
BIBLIOGRAPHIE

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of mathematical physics. Princeton lectures, part 1, II. Spring, 1955.
INDEX DES NOTATIONS PRINCIPALES

coefficient du plus haut degré du polynôme pn (x) 34


Ci (*) cosinus intégral 73
<$<*> polynômes de Gegenbauer 42
(«. Y) fonction sphérique généralisée d’ordre l 102
dn carré de norme d’un polynôme orthogonal 34
Em {z) exponentielle intégrale 71
F (a, 6 , y s) fonction hypergéométriquc 192
F (a, y* s) fonction hypergéométrique dégénérée de première espèce 207
G (a. v, s) fonction hypergéométrique dégénérée de seconde espèce 207
*»<*> polynômes d’Hermite 42
W v ( t) fonction d’Hermite 218
^ (*) fonction de Hankcl de première espèce d’ordre v 140
//<2) (zi fonction de Hankel de seconde espèce d’ordre v 140
/,w fonction de Bessel modifiée de première espèce d’ordre v 155
/»(*) fonction de Bessel de première espèce d’ordre v 140
Av M fonction de Macdonald 156
(*) polynômes de Laguerre 42
*»(*> polynômes de Legendre 42
P?(*) fonction de Legendre associée 97
polynômes de Jacobi 41
<>«(*) fonction de seconde espèce pour les polynômes orthogonaux
classiques 6 8
Si (s) sinus intégral 73
T„(x) polynômes de Tchébychev de première espèce 42
En <*) polynômes de Tchébychev de seconde espèce 42
Vjm (0 , <P) fonction sphérique d’ordre / 97
yv(z) fonction de Bessel de seconde espèce d’ordre v 149
Zv (=) fonction cylindrique arbitraire d^ordre v 137
B (t, i/) fonction bêta f7
r (s) fonction gamma 15
V constante d’£uler 21
<Î>(S) fonction des erreurs 74
♦ ( 2) dérivée logarithmique de la fonction gamma 2 0
INDEX DES MATIÈRES

Atome hydrogénoïde 111 Dégénérées, fonctions hypergéomé-


triques, relation avec les fonctions
BESSEL, équation différentielle de de Whittaker 217
137 ------------relations fonctionnelles 2 1 2
— fonctions de 137 — -----------de récurrence 2 1 0
— — comportement asymptotique — — représentation asymptotique
pour des valeurs élevées de Tordre
180 ---------------- intégrale 207
— — développements en séries et — — — de seconde espèce 207
intégrales suivant les fonctions de Développement des fonctions en séries
Bessel 166 suivant les fonctions de Bessel 167
— — modifiées (d'argument imagi­ — — — suivant les polynômes ortho­
naire) 155 gonaux classiques 8 6
— — d'ordre demi-entier 154, 155 — d’une onde plane suivant les poly­
— — orthogonalité et normalisation nômes de Legendre 174, 187
166 — d'une onde sphérique suivant les
------- de première espèce 140, 141 polynômes de Legendre 174, 187
------- prolongement analytique 142, D1N1, développement de 167
144, 147
------- propriétés des fonctions propres Equation différentielle hypergéomé-
et des valeurs propres du problème trique 64 , 67, 190
aux limites pour l'équation de Bes­ — — — dégénérée 65, 67, 206
sel 164 — — — système fondamental des
— — relation entre différentes fonc­ solutions 197
tions cylindriques 146 — du type hypergéométrique 58
------------avec les fonctions hypergéo- — — — équations différentielles se
métriques 227 ramenant à des équations du type
------- relations de récurrence et for­ hypergéométrique 161
mule de dérivation 153 — — — forme autoconjuguée 58
— — représentation asymptotique — -----------canonique 6 6
144 — ------ généralisée 62, 117, 137,234
— — — intégrale de Poisson 142 EULER, angles d' 102
— — — — de Sommerfeld 151 — constante d’ 21
— — de seconde espèce 149 Exponentielle intégrale 71
— — théorèmes d'addition 168 EYREE, fonction d' 179
— — de troisième espèce : voir HAN- Fonction bêta 17
KEL, fonctions de — — incomplète 71
— inégalité de 84 — des erreurs 71, 74
Bêta, fonction 17 Fonctions cylindriques : voir BES­
— — incomplète 71 SEL, fonctions de
— génératrices pour les polynômes
CHAR LIER, polynômes de 129 orthogonaux classiques 51
CHRISTOFFEL, nombres de 241 — sphériques de surface: voir Sphé­
Cosinus intégral 73 riques, fonctions
Cylindriques, fonctions: voir BES­ — — volumiques 98
SEL, fonctions de — du type hypergéométrique 58
FOURIER-BESSEL, intégrale de 168
DARBOUX-CHRISTOFFEL, formule — — série de 167
de 36 FRESNEL, intégrales de 75
Dégénérées, fonctions hypergéométri-
ques 206 Gamma, fonction 15
— — — développement en série 209 —- — dérivée logarithmique 2 0
— —' — équation différentielle 65, 67 — — formule de complément 18
— de première espèce 207 formule de duplication 18
— ------prolongement analytique 209 — — incomplète 71
INDEX DES MATIÈRES 253

Gamma, fonction 15 HERMITE, fonctions d’, relations de


-------prolongement analytique 16 récurrence 55, 130
-------relations fonctionnelles 21 -------valeurs particulières 54
— — représentation asymptotique 26 Hypergéométriques, fonctions 190
GEGENBAUER, polynômes ae 42 — — développement en série 196
— théorème d'addition 174 -------équation différentielle 64, 67
Généralisées, fonctions sphériques -------prolongement analytique 192,
102 196
GRAF, théorème d'addition de 169 -------relations fonctionnelles 197
— — — de récurrence 193
-------représentations intégrales 192,
HAHN, polynômes de 128
HANKEL, fonctions de 140
— — comportement asymptotique Intégrale, fonction exponentielle 73
pour des valeurs élevées de l'ordre Intégrales elliptiques 228
182 JACOBI, polynômes de 41, 42, 49
— — développement en séries 147 — — carré de norme 50
d'ordre demi-entier 154 -------comportement asymptotique 82
— — de première espèce 140 -------équation différentielle 48
— — prolongement analytique 142 -------fonctions de seconde espèce 6 8 ,
— — relation avec les fonctions de 225
Bessel de première et de seconde — — formule de dérivation 50
espèce 147, 149 — —- — de Rodrigues 49
-------relations de récurrence 153 -------liaison avec les fonctions hyper-
— — représentation intégrale de géométriques 234
Poisson 142 — — — avec les fonctions sphériques
-------— — de Sommerfeld 151 généralisées 107
-------représentations asymptotiques — — relations de récurrence 55, 130
144
— — de seconde espèce 140 — — valeurs particulières 51
-------théorèmes d’addition 169, 170
HERMITE. fonctions d' 218 KRAVTCHOUK, polynômes de 128
------- développement en série 2 2 0
-------équation différentielle 6 6 , 67 LAGUERRE, polynômes de 42, 48
------------— système fondamental -------carré de norme 51
des solutions 218 -------comportement asymptotique
— — liaison avec les fonctions hyper- 82, 130
géométriques 219 — — équation différentielle 48
-------relations fonctionnelles 2 2 1 — — fonction génératrice 53
— — — de récurrence 2 2 0 — — fonctions de deuxième espèce 71,
— — représentation asymptotique 226
222 — — formule de dérivation 50
------------intégrale 219 — — formule de Rodrigues 48
— polynômes d' 42, 48 — — lien avec les formules hypergéo­
— — carré de norme 50 métriques 225
— — comportement asymptotique — — relations de récurrence 130, 131
75, 130 — — valeurs particulières 51
-------équations différentielles 48 LANGER, formules de 183
-------fonctions génératrices 54 LEGENDRE, fonctions associées de
------- fonctions de seconde espèce 70, 97
74, 226 — — — équation différentielle 95
— — formules de dérivation 50 — polynômes de 42, 131
de Rodrigues 48 — — carré de norme 51, 132
— — liaison avec les fonctions hyper- équation différentielle 48
géométriques 225 — — fonction génératrice 52
------- propriété de parité 48 formule de Rodrigues 48
------- relation avec les polynômes de — — lien avec les fonctions hyper-
Laguerre 51 géométriques 234
254 IN D E X D E S M A T IÈ R E S

LEGENDRE, polynômes de, propriétés RODRIGUES, formule de 47


de parité 48 — — son analogue aux différences
— — relations de récurrence 132 125
— — représentation intégrale 49
— — valeurs particulières 54 SCHRODINGER, équation pour
LOMMEL, équation différentielle de l ’atome hydrogénoïde 111
64, 137, 159, 178 — — pour un champ à symétrie
centrale 110
MACDONALD, fonctions de 156, 157 — — pour l ’oscillateur harmonique
MEIXNER, polynômes de 128 117
Moments de la fonction de poids 34 Sinus intégral 73
NEUMANN, fonction de 149 SOMMERFELD, représentations in­
tégrales de 151, 157
Oscillateur harmonique 117 SON INE-GEG EN BAUER, intégrale
de 175
POISSON, représentations intégrales Sphériques, fonctions 97
de 142 — — généralisées 1 0 2
Polynôme harmonique homogène 101 — — liaison avec les fonctions asso­
— — — lien avec les fonctions sphé­ ciées de Legendre 97
riques 101 — — — avec les polynômes harmoni­
Polynômes harmoniques : voir Polynô­ ques homogènes 1 0 0
me harmonique homogène — — orthogonalité et normalisation
— orthogonaux 33 96, 97
— — expression explicite à Laide — — relations de récurrence et for­
des moments 34 mule de dérivation 98, 99
— — formule de Darboux-Christoffel — — représentation intégrale 99
36 — — théorème d’addition 108, 115
— — propriété de parité 38 — — transformations par rotation du
— — — des zéros 36 système de coordonnées 1 0 2
— — relations de récurrence 34 — — volumiques 98
— — d’une variable discrète 1 2 0 — harmoniques 94
— — classiques 39 STIRLING, formule de 27
— — — carrés des normes 50 STURM-LIOUVILLE, problème de
— — — classification 42 160
— — — équation différentielle 45
— — — — — pour le poids 39 TCHÊBYCHEV, polynômes de secon­
— — — fonction génératrice 51 de espèce 42, 49
— — — fonctions de seconde espèce — — de première espèce 42, 49, 242
35, 6 8 — — d’une variable discrète 128, 244
— — — forme canonique 41 Théorème de la convergence simul­
— — — formule généralisée de Rod- tanée 90
rigues 47 — d’orthogonalité des dérivées des
— — — formules de dérivation 50 polynômes orthogonaux classiques
— — — orthogonalité des dérivées 45, 122
45 Théorèmes de développement 8 6 , 167
— — — problème de valeurs propres
91. 92 Ultrasphériques, polynômes : voir
— — — relations de récurrence 55 GEGENBAUER, polynômes de
— — — d’une variable discrète 1 2 0 -
129 WEBER, fonction de 149
Propres, fonctions et valeurs 160, 164 — intégrale de 175
WHITTAKER, équation différen­
Quadrature, formules du type de tielle de 217
Gauss 240 — fonctions M et W 217
Quasi classique, approximation : voir WIGNER, fonctions de 102
W .K.B., méthode W .K .B., méthode 177
TABLE DES MATIÈRES

Préface du rédacteur à l'édition r u sse......................................................... 5


P r é f a c e ................................................................................................................. 7
Chapitre premier. NOTIONS PRÉLIMINAIRES ...................................... 11
§ 1. Quelques théorèmes de la théorie des fonctions d'une variable com­
plexe et de la théorie des équations d ifférentielles............................. 11
§ 2. Fonction gamma .................................................................................... 15
§ 3. Dérivée logarithmique de la fonction g a m m a ................................ 20
Formules fondamentales ................................................................................. 28
Chapitre I I . POLYNÔMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES................... 31
§ 4. Définition des polynômes orthogonaux................................. 31
§ 5. Quelques propriétés générales des polynômes orthogonaux . . . 34
§ 6 . Définition des polynômes orthogonaux cla ssiq u es................ 39
§ 7. Propriétés fondamentales des polynômes orthogonauxclassiques 44
§ 8 . Fonctions génératrices ....................................................................... 51
S 9. Relations de récurrence............................................................ 55
§ 10. Equations différentielles du type hypergéométrique............ 58
§ 11*. Fonctions de seconde e s p è c e ................................................................ 68
§ 12. Représentations asymptotiques en cas de valeurs élevées de n 75
§ 13. Développement des fonctions en séries suivant les polynômes
orthogonaux classiques ........................................................................ 84
§ 14. Problèmes de valeurs p r o p r e s ............................................................ 90
§ 15. Fonctions sphériques ........................................................................ 93
§ 16. Quelques problèmes de mécanique q u an tiq u e.................................... 109
§ 17*. Polynômes orthogonaux classiques d'une variable discrète . . . 120
Formules fo n d a m en ta les................................................................................. 129
Chapitre I I I . FONCTIONS CYLINDRIQUES.............................................. 136
§ 18. Equation différentielle de Bessel et sa s o l u t i o n ........................ 136
§ 19. Propriétés fondamentales des fonctions cylindriques.................... 140
§ 20. Représentation intégrale de Sommerfeld et relations de récurrence
pour les fonctions cylindriques............................................................ 150
§ 21. Fonctions de Bessel d’ordre dem i-entier............................................ 154
§ 22. Fonctions de Bessel à argument im aginaire.................................... 155
§ 23. Problèmes aux limites pour l'équation de Bessel. Développement
des fonctions quelconques en séries et intégrales suivant les fonctions
de Bessel ................................................................................................ 158
§ 24*. Théorèmes d 'a d d it io n ........................................................................ 168
§ 25*. Intégrales définies contenant des fonctions cylindriques . . . . 175
§ 26*. Méthode de Wentzel-Kramers-Brillouin .................................... 177
Formules fondamentales ................................................................................ 183
256 TABLE DBS MATIÈRES

Chapitre IV. FONCTIONS DU TYPE HYPERGEOMÊTRIQUE . . . . 190


§ 27. Fonctions hypergéométriques ............................................................. 190
§ 28. Fonctions hypergéométriques dégénérées............................................. 206
§ 29. Fonctions d'Hennite ............................................................................. 218
§ 30. Représentation des fonctions diverses au moyen des fonctions du
type hypergéométrique ......................................................................... 222
$ 31*. Applications des fonctions du type hypergéométrique................ 229
Formules fondamentales ................................................................................. 236
Complément. Formules de quadrature dutype de Gauss ....................... 240
Bibliographie ................................................................................................. 250
Index des notations p r in c ip a le s ..................................................................... 251
Index des m a tiè r e s............................................................................................. 252

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Les Editions Mir vous seraient très reconnaissantes de bien vou­


loir leur communiquer votre opinion sur le contenu de ce livre,
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