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DE WERRA, Jacques
Reference
DE WERRA, Jacques. Arbitrage et propriété intellectuelle. In: Cecchi Dimeglio, Paola/Brenneur,
Beatrice. Manuel interdisciplinaire des modes amiables de résolution des conflits =
Interdisciplinary Handbook of Dispute Resolution. Bruxelles : Larcier, 2015. p. 1105-1127,
1285-1290
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:75466
Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.
Résumé
Les diicultés susceptibles de surgir dans le cadre de litiges ju-
diciaires internationaux de propriété intellectuelle et les avantages
propres à l’arbitrage commercial international (en particulier la coni-
dentialité et la facilité d’exécution globale des sentences arbitrales) font
que l’arbitrage s’est proilé comme un mode apprécié de résolution des
litiges internationaux de propriété intellectuelle. L’utilisation eicace de
l’arbitrage suppose néanmoins d’identiier et de saisir les particularités
des litiges de propriété intellectuelle, ain de relever les déis que pose la
conduite d’arbitrages dans ce domaine.
Introduction
Dans la société de la connaissance et de l’image, l’avantage compéti-
tif des entreprises provient très souvent de leurs actifs intangibles, que
visent à protéger le droit de la propriété intellectuelle. C’est en efet es-
sentiellement par leur technologie innovante (qu’elle soit brevetée ou
protégée par le droit des secrets d’afaires) et/ou par leur marque dis-
tinctive que les entreprises se démarquent de leurs concurrents (ou sou-
haitent et tentent le faire) 1. Dans cette perspective, la défense eicace des
larcier 1105
MANUEL INTERDISCIPLINAIRES DES MODES AMIABLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
2
Comme le fait Internet, qui permet la transmission immédiate et mondiale d’actifs
intangibles généralement protégés par le droit de la propriété intellectuelle.
3
La présente contribution ne traitera pas la question de la propriété intellectuelle dans
le contexte de l’arbitrage d’investissement et selon le mécanisme de règlement des dif-
férends de l’O.M.C. en dépit de l’intérêt et de l’actualité de celle-ci, comme en témoigne
l’afaire ICSID initiée par le groupe Philip Morris contre l’Uruguay (Philip Morris Pro-
ducts S.A. (Switzerland) and Abal Hermanos S.A. (Uruguay) c. Oriental Republic of
Uruguay, ICSID Case No. ARB/10/7) concernant l’introduction du « plain packaging »
en matière d’emballages de cigarettes et le litige initié par l’Ukraine contre l’Australie
à l’O.M.C. (DS 434-Australia – Certain Measures Concerning Trademarks and Other
Plain Packaging Requirements Applicable to Tobacco Products and Packaging) ; sur
cette question, voy. Alemanno et Bonadio.
4
La présente contribution n’a pas pour objectif de présenter la thématique de l’arbitrage
en droit de la propriété intellectuelle sous l’angle d’un droit national particulier, mais au
contraire d’en faire une analyse dans une perspective comparatiste (dans les limites que
permet le format du présent ouvrage).
5
Ce qu’exprime le Panorama I.C.C. de la propriété intellectuelle, 11e éd., 2012, de la
Chambre de commerce internationale (C.C.I.), p. 63 (accessible à : http://www.iccwbo.
1106 larcier
Arbitrage et propriété intellectuelle
Elle se conirme également par les mesures prises par certaines au-
torités étatiques ain de favoriser le recours à l’arbitrage en matière de
propriété intellectuelle à l’image de ce qui a récemment été fait en droit
français (Bruguière et Gillet, 2011) 6, ce dans le but de conirmer que
« l’arbitrage est possible dans tous les types de litiges de propriété in-
tellectuelle » 7. Preuve en est enin l’impressionnant nombre de publica-
tions récentes consacrées à ce thème (De Werra, 2013, 2012 ; Deming
Liu, 2012 ; Halket, 2012 ; Rohn et Groz, 2012 ; Cook et Garcia, 2010 ;
Hanotiau, 2010 ; Martin et Derek Mason, 2011 ; Chiariny-Daudet, 2006 ;
Smith et al., 2006 ; Liniger, 2002 ; Holzner, 2001 ; C.C.I., 1998 ; IRPI,
1994) 8. En somme, l’arbitrage est en pleine expansion dans le domaine
de la propriété intellectuelle. Cette tendance s’inscrit au demeurant dans
org/Data/Documents/Intellectual-property/IP-Roadmap/IP-Roadmap-2012_French/)
conirmant le nombre croissant d’arbitrages portant principalement sur des questions de
propriété intellectuelle soumis à la C.C.I. ; on le constate aussi, en dépit de la coniden-
tialité de principe des procédures d’arbitrage, dans le cadre des procédures judiciaires
par lesquelles des sentences arbitrales sont contestées devant des tribunaux étatiques,
voy. p. ex. en Australie : Larkden Pty Limited v. Lloyd Energy Systems Pty Limited, Su-
preme Court of New South Wales, [2011] NSWSC 268 ; au Canada : Coastal Contacts
v. Elastic Path Software Inc., Supreme Court of British Columbia, 2013 BCSC 133 ; aux
États-Unis : Sanoi-Aventis Deutschland GmbH v. Genentech, Inc. et Biogen Idec Inc.,
case no. 12-1454 (Fed. Cir., 10 mai 2013) ; Timegate Studios, Inc. v. Southpeak interactive
LLC et al., case no. 12-2056 (United States Court of Appeals for the Fifth Circuit, 9 avril
2013) ; en Inde : Ministry of Sound International Ltd v. M/S Indus Renaissance Partners
Entertainment Pvt Ltd., High Court of Delhi, 7 janvier 2009, accessible à : http://www.
indiankanoon.org/doc/1992362/.
6
Code de la propriété intellectuelle (« CPI »), art. L. 331-1, al. 4 (droit d’auteur) ;
art. L. 615-17, al. 2 (brevets), art. L. 716-4 (marques), art. L. 521-3-1, al. 2 (dessins et
modèles), art. L. 623-31, al. 3 (obtentions végétales) et art. L. 722-8, al. 2 (indications
géographiques) ; pour une analyse de la portée de ces dispositions, voy. Bruguière et
Gillet.
7
Proposition de loi – simpliication et amélioration de la qualité du droit/amendement
présenté par MM. Béteille et Yung, Commission des lois, Sénat, 29 septembre 2010,
accessible à : http://www.senat.fr/amendements/commissions/2009-2010/130/Amdt_
COM-3.html.
8
On signalera en particulier les ouvrages de Cook et Garcia ; ainsi que les récents
articles de Hanotiau ; Deming Liu ; Martin et Derek Mason ; Rohn et Groz ; de
Werra. Il est important de noter que la présente contribution se fonde sur les deux
articles précités (de Werra, 2013, 2012). Il va toutefois de soi que ces récentes pu-
blications ne doivent pas occulter le fait que la thématique n’est pas nouvelle, comme
en témoignent d’autres plus anciennes, cf. par ex. IRPI ; voy. aussi Chiariny-Daudet ;
N. Holzner ; Liniger ; Smith et al. Voy. aussi le Rapport inal de la Commission de
l’arbitrage international de la C.C.I., spéc. p. 38.
larcier 1107
MANUEL INTERDISCIPLINAIRES DES MODES AMIABLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
9
L’Oice ofrant des services de médiation depuis l’automne 2011, voy. http://oami.
europa.eu/ows/rw/pages/CTM/regProcess/mediation.fr.do.
10
En coopération avec le Centre d’arbitrage et de médiation de l’OMPI, voy. http://
www.wipo.int/amc/en/center/speciic-sectors/inpibr/.
11
En coopération avec le Centre d’arbitrage et de médiation de l’OMPI, voy. http://
www.wipo.int/amc/en/center/speciic-sectors/ipos/mediation/.
12
Art. 35 de l’Accord, document 16351/12 du 11 janvier 2013, l’Accord étant ou-
vert à la signature par les États membres le 19 février 2013 (art. 84) ; le texte de l’ac-
cord est accessible à : http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=O-
J:C:2013:175:0001:0040:FR:PDF.
13
Grâce à la Convention pour la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales
étrangères (New York, 10 juin 1958).
14
Voy. Cour de cassation du 7 juin 2011. L’arrêt concerne un contrat de licence de brevet
et de savoir-faire (n° 10-19.030, Chlorotech Sarl) ; pour un commentaire, voy. Chiari-
ny-Daudet, spéc. p. 24. Des diicultés comparables peuvent surgir dans les États dans
lesquels les litiges contractuels sont soumis à des tribunaux diférents que ceux relevant
du droit de la propriété intellectuelle (par exemple États-Unis et Canada), ce qui peut
donner lieu à des litiges : pour un exemple, voy. Severe Records, LLC v. Rich, 658 F.3d
571 (6th Cir. 2011).
1108 larcier
Arbitrage et propriété intellectuelle
15
Comme l’exige l’art. 22, point 4, du règlement 44/2001/CE du Conseil du 22 décembre
2000, concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l’exécution des déci-
sions en matière civile et commerciale (J.O., 2001, L 12, p. 1). On note que la règle sera
maintenue (même si déplacée à l’art. 24, ch. 4) dans le nouveau règlement (refondu)
1215/2012 du Parlement et du Conseil du 12 décembre 2012, concernant la compétence
judiciaire, la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière civile et commer-
ciale (J.O., 2012, L-351, p. 1) qui sera applicable à partir du 10 janvier 2015 (art. 81) ; la
jurisprudence récente de la C.J.U.E. tend toutefois à réduire la portée de l’art. 22, point 4,
dès lors qu’elle expose que la compétence exclusive fondée sur cette disposition ne fait
pas obstacle à la compétence extra-territoriale des tribunaux saisis dans le cadre de me-
sures provisoires (art. 31 du règlement) : arrêt de la C.J.U.E. du 12 juillet 2012, Solvay SA
c. Honeywell Fluorine Products Europe BV et al. (af. C-616/2010). On notera toutefois
que le dogme de la compétence exclusive en matière de litiges de propriété intellectuelle
est remis en question dans la doctrine récente, voy. Ubertazzi.
16
Tout comme le fait une clause de prorogation de for ; voy. par ex. l’arrêt rendu dans
l’afaire Fairchild Semiconductors Corp. v. hird Dimension Semiconductor (United
States District of Maine, 12 décembre 2008) ; voy. aussi les rélexions de Justice Laddie
dans l’afaire Celltech R & D Ltd v Medimmune Inc [2004] EWHC 1522 (Pat) (conirmé
en appel par Celltech R & D Ltd v. Medimmune Inc. [2004] EWCA Civ 1331) : « § 24 To
have all issues of infringement determined by one court gives rise to a greater chance
of consistency. It will in many cases reduce the amount of litigation involved and it will
mean that only one court, and perhaps in some cases only one judge, need be educated
so as to understand the patented technology involved. § 25 [...] Although it is not stric-
tly necessary to do so, one can see that it makes good commercial sense for the parties
to have agreed that rather than have the issue of infringement determined in up to 24
diferent countries where MedImmune may sell its products, all the issues of infringe-
ment should be determined in one court which could efectively become a specialist in
determining that issue »).
larcier 1109
MANUEL INTERDISCIPLINAIRES DES MODES AMIABLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
Section 1. Arbitrabilité
L’arbitrabilité objective, soit la question de savoir si des causes sont
« susceptibles d’être tranchées par la voie de l’arbitrage, c’est-à-dire l’ar-
bitrabilité ratione materiae » 18, constitue une question essentielle en
matière de propriété intellectuelle qui doit être examinée à la lumière
des droits pertinents (Cook et Garcia, 2010 ; Hanotiau, 2010 ; Perret,
2004 : 229, C.C.I., 1998 : 38) 19. En fonction des règles applicables, la
question pourra être examinée à la lumière de la loi d’arbitrage de l’État
du siège (de l’arbitrage). Tel est le cas lorsque la norme constitue une
règle matérielle, comme c’est par exemple le cas en droit suisse de l’arbi-
trage international (Poudret et Besson, 2002 : 301) 20.
Sans pouvoir traiter dans le détail de cette question complexe et
dont la réponse varie en fonction des juridictions 21, l’on peut constater
17
Pour une discussion plus approfondie, voy. les ouvrages de Cook et Garcia ; Halket
ainsi que l’article de Rohn et Groz, op. cit., spéc. p. 656.
18
Arrêt du Tribunal fédéral suisse du 17 avril 2013, 4A_515/2012, considérant 4.1.
19
Cette question fait l’objet de très nombreuses rélexions doctrinales qui ne peuvent
être toutes citées ici, voy. par. ex. Cook et Garcia, op. cit., spéc. pp. 49 et s ; Hanotiau,
op. cit., spéc. p. 155 ; Perret ; C.C.I.
20
L’art. 177, al. 1, de la loi fédérale suisse sur le droit international privé prévoit que
« Toute cause de nature patrimoniale peut faire l’objet d’un arbitrage », le critère du
caractère patrimonial constituant une norme matérielle qui ne suppose pas de renvoi à
un droit étranger. Voy. ATF 118 II 353 c. 3a. Voy. Poudret et Besson. Le droit étran-
ger pourrait toutefois exceptionnellement devoir être pris en compte par un tribunal
arbitral siégeant en Suisse si ce dernier impose que certains litiges soient soumis aux
tribunaux étatiques et que cette soumission soit considérée comme d’ordre public en
Suisse (sous l’angle de l’art. 190, al. 2, let. e LDIP en vertu duquel une sentence arbitrale
est attaquable – devant le Tribunal fédéral suisse – si elle est « incompatible avec l’ordre
public »), voy. l’arrêt du Tribunal fédéral suisse du 18 mars 2013, 4A_388/2012.
21
Certains États admettent très largement l’arbitrabilité des litiges de propriété intellec-
tuelle, comme les États-Unis (ceci résultant directement de la loi en matière de brevets
d’invention pour ce qui concerne les litiges relatifs à la violation et la validité de brevets
en vertu de 35 U.S.C. § 294) et la Suisse où ceci a été conirmé dans une prise de position
1110 larcier
Arbitrage et propriété intellectuelle
oicielle datant de 1975, R.S.P.I., 1976, p. 36 ; voy. l’analyse de droit comparé faite par
Hanotiau, op. cit., pp. 162 et s.
22
Voy. art. 2060 du Code civil français.
23
Le rapport à l’assemblée nationale à l’appui des récentes modiications du droit fran-
çais conirme ce risque d’« interprétations maximalistes » de l’ordre public (« [d]ans le
silence des textes applicables aux autres litiges portant sur la propriété intellectuelle, la
référence aux « matières qui intéressent l’ordre public » igurant à l’article 2060 du C. civ.
[réf. omise], susceptible d’interprétations maximalistes, fait peser une incertitude sur
la possibilité de recourir à l’arbitrage »), accessible à http://www.assemblee-nationale.
fr/13/rapports/r3112.asp#P327_57340 ; pour une discussion de l’ordre public dans le
contexte des litiges de propriété intellectuelle, voy. Kreindler et Tevini, spéc. p. 437.
24
Desputeaux c. Éditions Chouette (1987) Inc., 2003 CSC 17, [2003] 1 RCS 178, § 54,
accessible à : http://scc.lexum.org/fr/2003/2003csc17/2003csc17.html.
25
§ 52.
larcier 1111
MANUEL INTERDISCIPLINAIRES DES MODES AMIABLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
26
§ 59.
27
§ 59.
28
Saturday Evening Post v. Rumbleseat Press, Inc., 816 F. 2d 1191, 1198 (7th Cir. 1987).
29
Cook et Garcia, op. cit., spéc. p. 76 ; Hanotiau, op. cit., spéc. pp. 165 et s.
30
Rohn et Groz, op. cit., spéc. p. 653.
31
C.A., Paris, 1re ch., 28 février 2008, Liv Hidravlika DOO c. SA Diebolt, Rev. arb.,
1/2009, p. 168, avec note Azzi ; Caron : J.C.P. E, mai 2008, vol. 189, p. 25, 1582.
1112 larcier
Arbitrage et propriété intellectuelle
32
Art. 35, al. 2.
33
Voy. Certilman et Lutzker, spéc. p. 80 et p. 95.
34
Cook et Garcia, op. cit., spéc. p. 136 ; voy. la clause compromissoire proposée en
Annexe V du Rapport inal de la Commission de l’arbitrage international de la C.C.I. sur
les litiges en matière de propriété intellectuelle et l’arbitrage : Bulletin de la Cour inter-
nationale d’arbitrage de la C.C.I., vol. 9, n° 1, 1998, pp. 72 et s. : « In the event that deter-
mination of this dispute necessitates consideration by the Tribunal of any issue relevant
to the validity, enforceability or infringement of any [intellectual property right] of any
party with respect to another party, the Tribunal shall have the authority to consider all
such issues and to express a view with respect to all such issues. It is expressly agreed
that the Tribunal shall not have authority to declare any such [intellectual property
right] valid or not valid, enforceable or not enforceable or infringed or not infringed,
provided, however, that the Tribunal may render an opinion to the parties as to whether
in the Tribunal’s view a court or other government agency of competent jurisdiction
would uphold the validity, enforceability or infringement of any such [intellectual pro-
perty right]. he Tribunal shall specify [may state] the Tribunal’s reasons underlying any
such opinion. However, neither the opinion nor the statement of reasons by the Tribunal
shall be regarded by any party as a declaration of validity or invalidity, enforceability or
unenforceability, or infringement or non-infringement of any such [intellectual property
right] ».
35
Voy. Calame et Aebi, spéc. p. 530 et pp. 548 et s.
larcier 1113
MANUEL INTERDISCIPLINAIRES DES MODES AMIABLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
36
Steelworkers v. American Mfg. Co., 363 U.S. 564, 570 (1960).
37
Voy. par ex. l’afaire américaine Tracer Research Corp. v. National Environment Ser-
vices Company, 42 F.3d 1292 (9th Cir. 2004).
38
Même si cela n’est pas nécessairement problématique selon certains droits, p. ex. en
droit français (Bruguière et Gillet, op. cit., n° 17), tel n’est pas nécessairement le cas
dans d’autres juridictions/sous d’autres droits applicables ; la jurisprudence anglaise a
également adopté une approche assez libérale, voy. l’arrêt de la House of Lords, Pre-
mium Nafta v. Fili Shipping Company Ltd, [2007] UKHL 40 (dans lequel Lord Hof-
mann expose (§ 13: « [i]n my opinion the construction of an arbitration clause should
1114 larcier
Arbitrage et propriété intellectuelle
start from the assumption that the parties, as rational businessmen, are likely to have
intended any dispute arising out of the relationship into which they have entered or
purported to enter to be decided by the same tribunal. he clause should be construed
in accordance with this presumption unless the language makes it clear that certain
questions were intended to be excluded from the arbitrator’s jurisdiction »).
39
Art. 5, al. 1, c).
40
Voy, à titre d’exemple, l’interprétation de la portée de la clause compromissoire faite
dans Rhône-Poulenc Spécialités Chimiques v. SCM Corporation, 769 F2d 1569 (Fed. Cir.
1985) dont le contenu était : « 8.3 Any controversy or claim arising out of or relating
to this Agreement or the breach thereof, shall, unless amicably adjusted otherwise, be
settled by arbitration in Florida in accordance with the rules of the International Cham-
ber of Commerce [...] » qui a été interprétée largement par la Cour (« [a]lthough the
dispute involves claim interpretation, it arises out of the agreement. he agreement li-
censed SCM to use the chemical process of claim 2 and sell the product in exchange
for royalty payments, which depended completely upon whether SCM was operating
within or outside the scope of claim 2. We hold that the determination of the scope and
infringement of the ‘485 patent are the quintessence of the agreement and that the par-
ties intended such central determinations to be included within the scope of its broad
arbitration clause. he district court’s holding to the contrary is clear error ») ; voy. aussi
Federal-Mogul Corp. and Felt Products MFG. Co. v. Elrigklinger AG, Civ. No. 01-5797
(HAA), 1er novembre 2004 (Dist. New Jersey).
41
La question se pose en termes similaires en matière de rédaction de clauses de proro-
gation de for, voy. Peukert, spéc. p. 51.
42
C’est ce qui est suggéré, pour les clauses de prorogation de for (la question s’y posant
en des termes similiaires) dans les Principes CLIP (Principles on Conlict of Laws in
Intellectual Property, CLIP Principles, accessibles à http://www.cl-ip.eu/en/pub/home.
larcier 1115
MANUEL INTERDISCIPLINAIRES DES MODES AMIABLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
cfm) : art. 2:301 : « If the parties have agreed that a court or the courts of a State are to
have jurisdiction to settle any disputes which have arisen or which may arise in connec-
tion with a particular legal relationship, that court or those courts shall have jurisdiction
to decide on all contractual and non-contractual obligations and all other claims arising
from that legal relationship unless the parties express an intent to restrict the court’s
jurisdiction » (italique ajouté).
43
Voy. par ex., MDY Industries v. Blizzard Entertainment, 629 F.3d 929 (9th Cir. 2010) ;
pour une discussion, voy. Gomulkiewicz, spéc. p. 76.
44
Sentence C.C.I. 6097, Bulletin de la Cour internationale d’arbitrage de la C.C.I., oc-
tobre 1993, p. 80.
45
À ce sujet, voy. Jakhian et Henry, spéc. 701. De telles clauses sont généralement
considérées comme valables en conformité du principe de la liberté contractuelle, voy.
p. ex. l’arrêt du Tribunal fédéral suisse du 17 avril 2013, 4A_515/2012, considérant 5.2
(conirmant qu’une clause compromissoire peut exclure certains types de litiges de son
champ d’application).
1116 larcier
Arbitrage et propriété intellectuelle
pour les litiges relatifs aux droits de propriété intellectuelle des parties
contractantes, alors que les autres litiges résultant de la concession de la
licence d’utilisation sur les produits informatiques concernés devaient
être soumis à un tribunal arbitral (dans le cadre d’une procédure admi-
nistrée par l’American Arbitration Association (AAA), l’arbitrage étant
soumis aux règles d’arbitrage de la Commission des Nations Unies pour
le droit commercial international (C.N.U.D.C.I.)) 46. Comme cela pouvait
être attendu (et craint) au vu de la formulation d’une telle clause qui ne
permet pas de délimiter avec précision les compétences respectives des
instances concernées, des procédures parallèles ont été initiées par les
parties : une procédure judiciaire lancée par Oracle devant un tribunal
étatique en Californie (le United States District Court for the Northern
District of California) en violation de ses droits de propriété intellec-
tuelle (soit le droit d’auteur et le droit des marques), puis une procédure
arbitrale ouverte par Myriad Group AG devant l’AAA (soit l’Internatio-
nal Center for Dispute Resolution (ICDR) qui constitue la division de
l’AAA qui est en charge de la gestion des litiges internationaux).
Par arrêt du 17 janvier 2012, le District court californien précité a
tranché qu’il lui appartenait de décider de la portée de la clause com-
promissoire 47, il a ainsi formellement interdit à Myriad Group AG de
poursuivre son action devant le tribunal arbitral jusqu’à ce que la ques-
tion de la portée de la clause compromissoire soit tranchée, paralysant
ainsi la procédure arbitrale et rendant ainsi ineicace le mécanisme de
règlement des diférends élaboré par les parties dans le contrat. Cet arrêt
vient d’être renversé en appel par la Cour d’appel du 9e Circuit, qui a, au
contraire, décidé qu’il revenait au tribunal arbitral de se prononcer sur la
portée de la clause compromissoire et de déterminer ainsi si le litige re-
levait ou non de sa compétence 48, en se fondant sur la volonté des parties
46
La partie pertinente de la clause compromissoire était rédigée comme suit : « Any dis-
pute arising out of or relating to this License shall be inally settled by arbitration as set out
herein, except that either party may bring any action, in a court of competent jurisdiction
(which jurisdiction shall be exclusive), with respect to any dispute relating to such par-
ty’s Intellectual Property Rights or with respect to Your compliance with the TCK license
[…] » ; voy. l’arrêt rendu par le District Court le 17 janvier 2012 (accessible à : < http://docs.
justia.com/cases/federal/district-courts/california/candce/4:2010cv05604/235529/69/ >).
47
Dans son arrêt du 17 janvier 2012.
48
Arrêt du 26 juillet 2013 du United States Court of Appeal for the 9th Circuit, case
no 11-17186 (accessible à : http://law.justia.com/cases/federal/appellate-courts/ca9/11-
17186/11-17186-2013-07-26.html).
larcier 1117
MANUEL INTERDISCIPLINAIRES DES MODES AMIABLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
49
L’art. 1465 du C.P.C. prévoit que le tribunal arbitral est seul compétent pour statuer
sur les contestations relatives à son pouvoir juridictionnel.
50
Voy. les lignes directrices de l’IBA pour la rédaction de clauses d’arbitrage internatio-
nal (accessibles à : http://www.ibanet.org/Publications/publications_IBA_guides_and_
free_materials.aspx#drafting ) : « Ligne Directrice 3 : Sauf circonstances particulières,
les parties ne doivent pas tenter de limiter le champ des litiges soumis à l’arbitrage, mais
doivent le déinir largement » (ce document relevant toutefois la situation particulière
des litiges de propriété intellectuelle) ; pour un exemple jurisprudentiel récent des dif-
icultés posées par une clause compromissoire trop étroitement rédigée, voy. l’arrêt de
la High Court (Commercial Court) Lombard North Central plc and another v. GATX
Corporation [2012] EWHC 1067 (Comm).
51
Lignes directrices de l’IBA (commentaire 16 concernant la Ligne Directrice 3).
52
35 U.S.C. § 294 (en matière de brevets d’invention) ; Hanotiau, op. cit., spéc. pp. 168
et s.
1118 larcier
Arbitrage et propriété intellectuelle
53
Voy. l’arrêt indien rendu par la High Court of Delhi le 7 janvier 2009, Ministry of Sound
International Ltd v. M/S Indus Renaissance Partners Entertainment Pvt Ltd. (litige relatif
à un contrat de licence) accessible à : http://www.indiankanoon.org/doc/1992362/.
54
Voy. l’arrêt Lombard North Central plc and another v. GATX Corporation (précité).
55
L’afaire a été plaidée devant la Cour suprême (in octobre 2012).
56
Communiqué de presse de AMSC du 10 avril 2012 (accessible à : http://ir.amsc.com/
releasedetail.cfm?ReleaseID=662919) : « Pursuant to AMSC’s contracts with Sinovel,
AMSC has turned to the Beijing Arbitration Commission to resolve its contractual dis-
putes. However, AMSC’s Hainan case is purely a copyright infringement dispute rather
than a contractual matter. As such, it is independent of the contracts and belongs within
the civil court system ».
larcier 1119
MANUEL INTERDISCIPLINAIRES DES MODES AMIABLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
57
Voy. la clause compromissoire recommandée par le Centre d’arbitrage et de média-
tion de l’O.M.P.I. (accessible à : http://www.wipo.int/amc/fr/clauses/#4) : « Tout litige,
controverse ou réclamation découlant du présent contrat et de toute modiication ul-
térieure du présent contrat, ou s’y rapportant, et ayant trait notamment mais non ex-
clusivement à sa formation, sa validité, ses efets obligatoires, son interprétation, son
exécution, sa violation ou sa résolution, de même que toute réclamation extra-contrac-
tuelle, sera soumis, pour règlement déinitif, à arbitrage conformément au Règlement
d’arbitrage de l’OMPI. [...] » (italique ajouté).
58
Voy. par ex. art. 1511 du C.P.C. ; art. 187, al. 1, de la loi suisse sur le droit international
privé du 18 décembre 1987.
59
La durée des accords de coexistence qui sont destinés à régler de manière déinitive les
relations entre les parties provoque fréquemment des litiges en raison de l’évolution des
usages des marques par les parties au il du temps, voy. par exemple l’afaire embléma-
tique jugée par la High Court of England and Wales, Apple Corps. Limited v. Apple Com-
puter, Inc. [2006] EWHC 996 (Ch) ; voy. aussi la décision de la Court of Appeal of England
and Wales dans l’af. Omega SA v. Omega Engineering Inc. [2011] EWCA Civ. 645.
1120 larcier
Arbitrage et propriété intellectuelle
60
Pour d’autres exemples, voy. Cook et Garcia, op. cit., spéc. p. 87.
61
Voy. Cook et Garcia, op. cit., spéc. p. 93 sq. ; Rohn et Groz, spéc. op. cit., p. 655.
62
Par exemple, la clause compromissoire standard proposée par la London Court of
International Arbitration (LCIA) qui prévoit « […] he governing law of the contract
shall be the substantive law of […] », accessible à : http://www.lcia.org/Dispute_Resolu-
tion_Services/LCIA_Recommended_Clauses.aspx.
larcier 1121
MANUEL INTERDISCIPLINAIRES DES MODES AMIABLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
63
La clause compromissoire standard du Centre d’arbitrage et de médiation de l’O.M.P.I.
prévoit à cet égard : « Il sera statué sur le litige, la controverse ou la réclamation confor-
mément au droit […] ».
64
Voy. Cook et Garcia, op. cit., spéc. p. 130.
65
On doit considérer à cet égard qu’un tribunal arbitral siégeant dans l’Union euro-
péenne ne sera pas tenu d’appliquer l’art. 8 (Cook/Garcia, op. cit., p. 94), même si
l’application des règlements Rome I et Rome II par des tribunaux arbitraux est débat-
tue en doctrine : B. Yüksel, « he Relevance of the Rome I Regulation to International
Commercial Arbitration in he European Union », Journal of Private International Law,
vol. 7, n° 1, avril 2011, p. 149 ; Rohn et Groz, op. cit., spéc. p. 655 qui laissent la question
ouverte.
1122 larcier
Arbitrage et propriété intellectuelle
66
Cook et Garcia, op. cit., spéc. p. 221 ; Rohn et Groz, op. cit., spéc. p. 656.
67
Pour un exemple, voy. l’arrêt du Tribunal fédéral suisse (ATF 136 III 200) rendu sur
recours contre une ordonnance rendue par un arbitre dans le cadre d’un arbitrage O.M.P.I.
ayant ordonné le transfert d’un stock de produits du preneur de licence au donneur de li-
cence en raison de la liquidation à vil prix de ce stock par le preneur qui portait atteinte à la
marque et à la réputation du donneur de licence ; pour un commentaire, voy. J. de Werra,
« Liquidation d’un contrat de licence de marque et mesures provisionnelles : quelques ob-
servations à la lumière de l’ATF 136 III 200 », sic! 2010, p. 662 (accessible à : https://www.
sic-online.ch/ileadmin/user_upload/Sic-Online/2010/documents/662.pdf).
68
Aussi parce qu’une ordonnance de mesures provisionnelles qui serait rendue par un
tribunal arbitral ne sera pas obligatoirement exécutoire, dès lors que le tribunal arbitral
n’a pas de pouvoir de contrainte/de coercition, au contraire d’un juge étatique, cf. Rohn
et Groz, op. cit., p. 658.
69
Voy. Performance Unlimited, Inc. v. Questar Publishers, Inc., 52 F.3d 1373 (6th Cir.
1995).
70
Voy. Fairchild Semiconductors Corp. v. hird Dimension Semiconductor (D. Maine,
12 décembre 2008).
71
Ceci est clariié dans les règles d’arbitrage de l’O.M.P.I. (http://www.wipo.int/amc/
en/arbitration/rules/) comme suit (art. 46 d) : « A request addressed by a party to a judi-
cial authority for interim measures or for security for the claim or counter-claim, or for
the implementation of any such measures or orders granted by the Tribunal, shall not
larcier 1123
MANUEL INTERDISCIPLINAIRES DES MODES AMIABLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
1124 larcier
Arbitrage et propriété intellectuelle
77
Voy. particulièrement le chapitre 12, spéc. p. 179 (présentant des afaires soumises au
centre d’arbitrage et de médiation de l’O.M.P.I.).
78
Voy. le communiqué de presse de la société Faiveley du 15 juillet 2010 « Faiveley
Transport headquarters announced the conirmation and enforcement in US of the
arbitration award in favour of its subsidiary Faiveley Transport Malmö AB against
Wabtec Corporation (U.S.A.) », accessible à : http://www.faiveleytransport.com/news/
faiveley-transport-headquarters-announced-conirmation-and-enforcement-us-arbi-
tration-award-fav (« By the ICC Award, Wabtec is permanently enjoined from any use
of Faiveley’s manufacturing drawings and related documentation, with the exception of
the limited use for the supply of products under contracts of Wabtec entered into before
the termination of the license agreement. he Order entered by the U.S. District Court
conirms the ICC Award ») ; ce litige a donné lieu à plusieurs décisions rendues par des
tribunaux américains, voy. notamment Faiveley Transport Malmö AB v. Wabtec Corp.,
559 F.3d 110 (2d 2009).
79
Voy, par ex., l’art. 21, al. 3, du règlement d’arbitrage C.C.I.
80
Pour un contre-exemple, voy. Decca Music Group Limited v. Michael Jagger, Keith Ri-
chards, Charles Watts, High Court Chancery Division, Case No HC 04 C00863, June 11,
2004, dans lequel le pouvoir du tribunal arbitral avait été contractuellement limité ; pour
une analyse de cette afaire, voy. Ramos Munoz, spéc. p. 101.
larcier 1125
MANUEL INTERDISCIPLINAIRES DES MODES AMIABLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
ont octroyé des licences perpétuelles sur des droits de propriété intellec-
tuelle 81, ordonné à une partie de changer sa raison de commerce (dans
une afaire concernant le droit des marques) et cédé des brevets d’inven-
tion (ou d’autres droits de propriété intellectuelle) à une partie 82.
Ces prétentions non patrimoniales peuvent toutefois soulever
quelques diicultés, comme démontré par un arrêt du Tribunal fédéral
suisse qui a annulé une sentence arbitrale au motif que l’arbitre avait
interdit à une partie, sans raison justiiée, de fabriquer des marchan-
dises qui incorporaient des éléments protégés appartenant à l’autre par-
tie, ceci sans limitation dans le temps et sans considérer la question de
savoir si le procédé de fabrication était toujours secret 83. À ce titre, la
possibilité d’obtenir la cessation de la violation et/ou une autre sanc-
tion non-pécuniaire devrait être prise en compte par les parties et leurs
conseils dans la mesure où ce type de prétention peut être critique dans
les arbitrages de propriété intellectuelle.
Conclusion
L’augmentation du nombre d’arbitrages internationaux soulevant
des questions de propriété intellectuelle conirme l’utilité de ce mode
alternatif de règlement des diférends pour gérer les litiges de proprié-
té intellectuelle. Cette tendance est conirmée par le choix opéré par
certains législateurs d’autoriser expressément l’arbitrabilité des litiges de
propriété intellectuelle (comme cela a été fait en France), ce qui consti-
tue un signe fort que l’arbitrage doit être perçu comme un mode de rè-
glement des litiges qui ne menace pas les pouvoirs de l’État.
81
« AMD is hereby awarded a permanent, royalty-free, non-exclusive, non-transfe-
rable, worldwide right (but not the right to assign, license or sublicense such right to
any third party) under any and all Intel copyrights, patents, trade secrets and maskwork
rights contained in [...] » (Advanced Micro Devices, Inc. v. Intel Corp., 9 Cal.4th 362, at
371, 885 P.2d 994, Supreme Court of California 1994) ; pour une analyse critique, voy.
Ramos Munoz, op. cit., p. 120 (considérant que l’arbitre « was, in reality, modifying the
contract, introducing new obligations into the parties’ relationship ») ; voy. aussi plus
récemment Timegate Studios, Inc. v. Southpeak interactive LLC et al., case no. 12-2056
(United States Court of Appeals for the Fifth Circuit, 9 avril 2013).
82
Voy. Engis Corp. v. Engis Ltd, 800 F. Supp. 627 (Dist. Court Illinois 1992).
83
Voy. l’arrêt du Tribunal fédéral suisse ATF 102 Ia 493, 507-508.
1126 larcier
Arbitrage et propriété intellectuelle
84
Voy. Park, spéc. p. 451 (notant en préambule que « [o]n scrutiny, the special nature
of IP arbitration is not really all that special »).
larcier 1127
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