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Soufre en chimie organique

I- Généralités :
Le soufre et ses dérivés sont présents dans la vie de tous les jours. Les dérivés sont connus
pour leur odeur (agréable pour la truffe, désagréable pour la moufette par exemple).
Beaucoup de dérivés soufrés sont par ailleurs utilisés dans le domaine pharmaceutique
comme tels le Feldène (remède contre l’arthrite), le Dapsone (traitement de la lèpre) ou
encore les antibiotiques de la famille de la pénicilline. Le soufre est également impliqué
dans la fabrication du collagène (protéine fibreuse la plus abondante du corps humain).
Le soufre est un élément dont la chimie est très développée. Le soufre peut être nucléophile,
électrophile, oxydable, stabilisant les cations et les anions, il présente une chimie
extrêmement riche, fine et sélective. L’oxydation de Swern est certainement la réaction la
plus connue qui utilise cette chimie de soufre.
1- Données de base du soufre :
Dans la classification périodique des éléments, le soufre se situe juste en dessous de
l’oxygène. Néanmoins, il existe une grande différence entre l’oxygène et le soufre. En effet
leur structure électronique est bien différente. L’oxygène a pour structure électronique
1s22s22p4 alors que le soufre a pour structure électronique 1s22s22p63s23p43d0
2- Propriétés physico-chimiques du soufre :
Le soufre est beaucoup moins électronégatif que l’oxygène mais possède presque la même
électronégativité que le carbone selon l’échelle de Pauling :
élément C O S
électronégativité 2.5 3.5 2.5

Il forme des liaisons raisonnablement fortes avec le carbone, l’hydrogène et avec lui-même,
ces liaisons sont assez fortes pour que les composés soient stables, mais assez faibles pour
se rompre sélectivement en présence de la liaison C-O, beaucoup plus forte.
Force des liaisons, en Kj/mol
X=C X=N X=F X=S X=H
C-X 376 418 452 362 418
S-X 362 349 384 301 364

Puisque le soufre possède des orbitales d, il peut avoir des degrés d’oxydation 2, 4 ou 6.
1
3- Nomenclature :
On se restreindra ici à la présentation de quelques composés organosoufrés :

O O O
S S S S S R SH
R R R R R R
R R thiol
Sulfure Sulfoxyde Sulfone disulfure
ou thioether ou mercaptan

4- Acidité :
Les protons en  du soufre sont relativement acides peu importe que ceux-ci soient sous la
forme thioéthers, de sulfoxydes ou sulfones.
Les protons au pied d’une sulfone sont plus acides que les protons au pied d’un sulfoxyde,
eux-mêmes plus acides que les protons au pied d’un thioéther.
II- Thiols :
1- Formations des thiols :
L’action d’un organomagnésien sur le soufre conduit à la formation d’un thiol

S8 H+
R MgX + R SH

Il est possible de former les thiols à partir des halogénures d’alkyles correspondants par
action de NaSH.

NaSH
R X R SH
R2 R2
NaSH
R1 X R1 SH

Une autre voie de préparation consiste à utiliser la thio-urée avec un halogénure d’alkyle.

NH2
NaOH
R X + S R SH

NH2

Les thiols aromatiques peuvent être formés à partir des composés aromatiques par :
*Réaction de substitution électrophile sur le cycle aromatique :
Zn/HCl
SO3
Ar H Ar SO3H Ar SO2Cl Ar SH
ou LiAlH4
H2SO4

2
*Ou par action de sulfhydrate de sodium sur un sel de diazonium.

Ar N2+ NaSH Ar SH
+
N2
sel de diazonium

2- Réactivité :
a- Réaction d’addition :
L’addition aux oléfines et alcynes peut avoir lieu selon divers processus
mécanistiques(nucléophile, électrophile ou radicalaire)
Dans des conditions basiques, les thiols peuvent se fixer sur les doubles liaisons possédant
en α un groupement attracteur (addition de Michael)
®Addition electrophiles :
L’addition électrophile des thiols a lieu très lentement avec les oléfines usuelles. Elle requiert
des conditions très sévères à moins d’utiliser un acide fort comme catalyseur (H2SO4).

Toutefois, cette séquence est rarement utilisée.

H SR
H2SO4
R SH
ou AlCl3

®Additions radicalaires
En présence d’initiateurs de radicaux libres, l’hydrogène sulfuré et les thiols s’additionnent
sur les doubles et triples liaisons par un mécanisme radicalaire qui conduit à la fixation de
l’atome de soufre sur le carbone le moins substitué.
AIBN C6H13-CH2-CH2-SPh
C6H13 CH CH2 + PhSH
h

®Additions aux dérivés carbonylés


Les thiols se fixent sur les cétones ou aldéhydes pour conduire en milieu acide (acide de
Lewis) à des thioacetals
ZnCl2 S
O + HS-CH2-CH2-SH
Na2SO4, 24 h S

-Réduction des thioacetals :


Les thioacetales peuvent être réduit par le Nickel Raney pour conduire à l’alcane ou bien
récupérer le carbonyle en présence de HgII, CuII, ou Ag.

3
b- Réactions de substitution
Les thiols traités en milieu basique conduisent à un thiolate qui peut donner lieu à une SN
(type Williamson)

R'X
RSH + B RS- RSR'

En raison de leur grande nucléophilie, les ions thiolates peuvent être utilisés dans la
déméthylationde certains éthers (esters, amines et sels d’ammonium quaternaires).

OCH3 OH
Na S Et

c- Réactions d’oxydation
Il existe deux méthodes pour oxyder un thiol. La première permet de lui rajouter des atomes
d’oxygènes de façon à transformer la fonction thiol en fonction acide sulfonique. La seconde
est une réaction de couplage qui permet de former un disulfure.

RSH RSO3H (acide sulfonique)


RSH RS-SR (disulfure)
III- Sulfures :
1- Préparation :
-Traitement d’un dérivé halogéné par le sulfure de sodium (Na2S)

Na2S, EtOH
H3C CH2 CH2 Br (CH3-CH2-CH2)2S

-Synthèse d’épisulfure :

ISCN
KOH, EtOH
O S

2- Réactivité :
La réactivité des sulfures dépend avant tout de l’accessibilité des doublets d’e - libres du
soufre. Les sulfures sont des bases de Lewis faibles; ils sont fortement nucléophiles.

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3- Substitution nucléophile :
L’alkylation d’un sulfure en sel de sulfonium se présente comme une SN 2 classique. En
présence de dialkylsulfure, la réaction a lieu rapidement et dans des conditions douces.

RX + R2S R2SR', X-

4- Réduction
Les sulfures sont désulfurés en présence d’hydrogène et de Nickel de Raney
H2, Ni Raney
R-S-R' R-H + R'-H

5- Oxydation :
L’oxydation se fait en deux étapes, lors de la première étape, on passe du thioéther au
sulfoxyde, dans la deuxième étape, on oxyde le sulfoxyde en sulfone.

O
O O
S S
S
R R R R
R R

Le permanganate, l’eau oxygénée en excès ou les peracides sont les réactifs les plus
couramment utilisés pour obtenir les sulfones.
Les sulfoxydes sont plus difficiles à obtenir car la plupart des réactifs susceptibles d’oxyder
un sulfure oxydent également le sulfoxyde en sulfone. L’eau oxygénée en quantité
stœchiométrique ou le NaIO4 à basse température sont utilisés.
6- Oxydation de Corey-Kim :
Cette oxydation a lieu en présence de diméthylsulfure DMS et du NCS en présence d’une
base.

OH O

DMS, NCS Et3N

R R' R R'

IV- Disulfure:
1- Préparation :

5
Action des ions disulfures sur les dérivés halogénés:

Na2S2, EtOH
Cl S S

NO2 NO2 O2N

Réaction entre un sel de diazonium et l’ion disulfure

CO2H CO2H
1)NaNO2, HCl

2)Na2S2
S S
NH2

CO2H

2- Réactivité:
a- Réduction:
La réaction la plus importante des disulfures est leur réduction en thiols. Les réactifs utilisés
sont Zn, AcOH; Na, NH3liq; LiAlH4; PPh3, H2O

NH2
NH2
1) Na, NH3 liq
HO2C S HS
S CO2H CO2H
2) H2O
NH2

b- Désulfuration:

H2, Ni Raney
R S S R' RH + R'H

V- Sulfoxydes et sulfones:
Les sulfoxydes sont généralement représentés par la formule R-S(=O)-R', où R et R' sont des
groupes organiques. Une paire libre d'électrons est présente sur l'atome de soufre du
sulfoxyde, donnant à ce dernier une géométrie tétraédrique, similaire à celle d'un
carbone sp³. Lorsque R et R' sont différents, l'atome de soufre est un centre chiral.
O

S
R
R'

1- Réduction des sulfoxydes:


Les liaisons S-O des sulfoxydes sont relativement faibles et, de ce fait, facilement coupées.

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Différents réactifs permettent le passage des sulfoxydes aux sulfures:
-LiAlH4 -H2, Pd-C -HI -PPh3 -Bu3SnH -tBuBr
-MeSiCl3-NaI -PCl5 -TiCl2 -(Me2N)3P, I2

H2, Pd-C
S S

Il est aussi possible de réduire les sulfones au sulfure correspondants en utilisant des
différents réactifs.
LiAlH4-H2O, Ni Raney, NaNHEt, Al/Hg-MeOH, SmI2, S2O4NO2, Na/Hg-NaHPO4

LiAlH4, H2O
PhSO2Ph PhSPh

Il est également possible de remplacer le grptsulfoxyde ou le groupe sulfone par un


hydrogène. Le clivage est réalisé au moyen de l’amalgame d’aluminium

Al/Hg, THF
PhCOCH2SOCH3 PhCOCH3

3- Réarrangements :
a- Réarrangement de Pummerer :
Le réarrangement des sulfoxydes (possédant en α du motif SO un groupe méthylène) a lieu
en présence d’anhydride acétique et conduit à l’obtention d’ α- acyloxysulfures.

R'
R Ac2O
S R' R S H

O OCOCH3

b- réarrangement Sulfoxyde– sulfénate :


Les sulfoxydes allyliques, par chauffage, sont partiellement convertis selon une séquence
réversible en sulfénates allyliques.

O
O SR

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4- Les sulfoxydes dans les réactions d’oxydations :
a- Oxydation de Swern :
L’électrophile utilisé est le chlorure d’oxalyle, cette réaction marche aussi bien pour les
alcools primaires que les alcools secondaires.

OH O

1) DMSO + ClCO-COCl

2) Et3N R R'
R R'

b- Oxydation de Pfitzner-Moffat :
La réaction de Pfitzner Moffat est une des variantes de l’oxydation de Swern. Elle nécessite
Le DCC et le DMSO. Elle permet d’oxyder les alcools primaires en aldéhydes mais aussi les
alcools secondaires en cétones.

OH O

DMSO, DCC

R R' H+ R R'

c- Réaction de Kornblum:
L’oxydation des tosylates primaires en aldéhydes fait appel au DMSO avec rupture de la
liaison S-O. on utilise aussi les halogénures d’alkyles primaires.

O
DMSO, NaHCO3
R CH2 X R C H

5- Préparation d’alcènes :
Les sulfoxydes et les sulfones possédant un hydrogène en position β conduisent aux alcènes
correspondants par traitement en milieu basique

Base
C C

H SOR

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a- Réaction de Ramberg-Bäcklund :
C’est une réaction qui se fait aussi bien pour former des systèmes acycliques que des
systèmes cycliques. La base utilisée pour cette réaction est très importante.

base R

R S Cl
O2
E+Z

6- Préparation des sulfoxydes chiraux :


Il existe deux méthodes importantes de préparation d’un seul énantiomère d’un sulfoxyde,
l’oxydation et la substitution nucléophile sur le soufre.
L’oxydation des sulfures par l’époxydation de sharpless permet de diriger l’oxygène vers l’un
des doublets libres énantiotopiques du soufre pour obtenir un sulfoxyde avec un excès
énantiomérique tout à fait raisonnable.

Ti(O i-Pr)4
O
(R'R)-tartrate de diéthyle
S S
Ph Me t-BuOOH, H2O Ph Me

La méthode la plus générale et la plus utilisée est la substitution nucléophile, cette méthode
permet de donner des produits avec un excès énantiomérique pratiquement de 100%.

O
SOCl O
Condensation RMgX
S S
Recristallisation Tol OMenthyl Tol R
HO

7- Les sulfoxydes chiraux en synthèse :


L’emploi de sulfoxydes chiraux permet le transfert de chiralité depuis l’atome de soufre vers
un atome de carbone. La réduction d’une fonction carbonyle en  du soufre sous des
conditions différentes.

O OH
OH O
O i-Bu2AlH i-Bu2AlH O
S S
S R Ph
R Ph ZnCl2 R Ph

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VI- Stabilisation des carbanions en  du soufre :
Le soufre stabilise les charges négatives en . L’utilisation d’une base forte permet donc la
déprotonation en 

O O
base n
n
S S
n= 0, 1, 2
CH2

O O O

CH4 S S S S

45 31 18
65 35

acidité croissante

1- Sulfures :
Le traitement par le BuLi des sulfures d’allyle et de phényle donne les Carbanions
correspondants.
Li R

BuLi RI
PhS PhS PhS

2- Préparation des entités soufrées :


L’arrachement d’un proton en  d’un sel de sulfonium ou d’un sel de sulfoxonium permet
d’obtenir un ylure. Comme on a déjà mentionné, le sel de sulfonium est préparé facilement
par action d’un thioéther avec un électrophile et l’action postérieure d’une base permet
l’obtention de l’ylure.
a- Ylure de sulfonium

H3C
H3C H3C
base
S CH2
S + H3C I S CH3
H3C ylure
H3C H3C

Les substituants susceptibles de délocaliser la charge négative présente sur le carbone α du


soufre, rendent les ylures de soufre plus stables.

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b- Réactivité des ylures de sulfonium :
Les ylures de sulfonium réagissent avec les composés carbonylés pour donner des
époxydes.

Me2S CH2
O O

les ylures de soufre stabilisés réagissent vis-à-vis des cétones (ou aldéhydes) α,β−
insaturées. La réaction conduit généralement à la formation d’un cyclopropane.

Ph O
O Me2S CN O
Me2S CH2
Ph Ph
Ph Ph Ph
ylure de soufre ylure de soufre
stabilisé non stabilisé
CN

c- Ylure de sulfoxonium :
Ils sont préparés à partir du diméthylsulfoxyde par substitution avec un halogénure
d’alkyle.

O O O

MeI NaH
I S
S S
H3C CH3 H3C CH3 H3C CH2

CH3 CH3

Les ylures de sulfoxonium réagissent avec les composés carbonylés insaturés de la même
façon que les ylures de sulfonium stabilisés.

2- Sulfoxydes :
L’anion obtenu à partir du DMSO réagit avec les dérivés carbonylés soit en arrachant un
proton en  formant ainsi un énolate soit en s’additionnant sur le carbonyle selon une
condensation aldolique.

O OH
H3C CHO

tBuOK
S K CH2SOCH3 H3C CH CH2SOCH3

H3C CH3

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3- Sulfones :
a- Oléfination de Julia :
Cette réaction est une méthode de préparation des oléfines à partir des dérivés carbonylés.
Elle permet de former majoritairement l’alcène E.

O
SO2Ph SO2Ph
SO2Ph
H R' Ac2O Na/Hg, MeOH R'
R' R'
R R R
R Li E

OH OAc
b- Oléfination de Julia-Kociensky:
Est une variante de la réaction classique, qui mène à l’oléfine en une seule étape.

On utilise les sulfones suivants :

La sélectivité E/Z peut être contrôlée en variant le groupe sulfonyle, le solvant et la base

VII- thioacetals: Changement de polarité


Les thioacetals cycliques dérivés du propane-1,3-dithiol, appelés aussi dithianes, sont les
plus faciles à préparer, les plus stables vis-à-vis de l’hydrolyse et les plus réactifs vis-à-vis de
l’alkylation. Le passage de la cétone au thioacétal inverse la polarité de l’atome de carbone
fonctionnel.

atome de carbone 1) BF3


HS SH S S
électrophile atome de carbone
R H 2) BuLi nucléophile
R Li
VIII- Composés thiocarbonylés:
Ce sont généralement des composés instables. Ainsi, les thioldéhydes et les thiocétones
simples sont très instables. Parmi les composés thiocarbonylés stables, on trouve les

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dithioesters et les thioamides ou la conjugaison supplémentaire avec l’atome d’oxygène ou
d’azote contribue à la stabilisation de la faible liaison C=S.

S S S S
dithioester thioamide

R SMe R SMe R NH2 R NH2

Les thioesters sont préparés par l’action des organolithiens ou organomagnésiens sur le
disulfure qui donne l’anion d’un thioacide qui se combine postérieurement aux halogènes
d’alkyles pour donner les dithioesters.
On prépare les thioamides par réaction des amides ordinaires avec P2S5 ou avec le réactif de
Lawesson.
1- Les xanthogénates :
a- Réaction de Chugaev :
Cette réaction est utilisée comme moyen de passage des alcools aux composés éthyléniques
en passant par un xanthogénate.

CS2-NaOH 
OH O S
CH3I

b- Réaction de Barton :
Une réaction pour passer d’une manière très douce d’un alcool à un alcane via un
xanthogénate.
S R R
R
AIBN, H-Sn(n-Bu)3
OH
H3CS O R'  H R'
R'

c- Réactif de Lawesson :
Ce réactif permet de transformer une double liaison carbone-oxygène en une double liaison
carbone-soufre.

O S
Réactif de Lawesson

R R' R R'

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Chimie organique du silicium
Les composés du silicium sont en général, utilisés en synthèse organique, comme groupes
protecteurs de fonctions oxygénés. Nous verrons qu'il existe d'autres types d'utilisation des
composés organosilylés.

I- Généralités:

Le silicium est de la même famille que le carbone, il est tétravalent. Il appartient au groupe
2 2
IVA ou groupe 14, sa configuration électronique est [Ne] 3s 3p .

1- Comparaison avec le carbone:

Contrairement au carbone, le silicium peut être pentavalent et hexavalent. Ce sont en


général des intermédiaires réactionnels.

Le silicium est beaucoup plus électropositif que le carbone. La liaison Si-C est polarisée vers
le carbone.

2- Propriétés des liaisons avec le silicium:

a- Energies de liaison

Le silicium forme avec l'oxygène et les halogènes des liaisons plus fortes que le carbone alors
qu'elles sont plus faibles avec le carbone et l'oxygène. Il est à noter que la liaison silicium-
fluor est une des liaisons les plus fortes connues.

Les liaisons  entre le silicium et d'autres éléments sont très faibles.

b- Longueurs de liaison:

Les liaisons entre le silicium et d'autres atomes sont généralement plus longues que celles
entre le carbone et les mêmes atomes. Ce qui peut expliquer facilement que le groupe
triméthylsilyle est moins encombrant que son analogue carboné, le groupe t-butyle. Une
longueur de liaison Si-C typique est de 1.89Å alors que celle d'une liaison C-C est 1.54Å.

Quelques nomenclatures:

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R

C Si Si O Si Si R Si H

R
Silanone Sililène Silane
silène

II- Préparation:

A partir du silicium pur ou du tétrachlorure de silicium, on peut avoir accès à plusieurs


composés silylés.

Cu
Si SiCl4 + Cl3Si H + Me3Si-Cl + Me2Si-Cl2
H3C Cl +
400°C

SiCl4 + 4 RMgX R4Si

La réaction du dichlorodiméthylsilane dans un milieu aqueux permet d'obtenir un hydrate


de silicium qui par déshydratation donne des silicones.

OH Me Me Me
Cl -H2O
Me2Si
Me2Si + 2H2O O Si O Si O Si
OH
Cl Me Me Me n

silicone
III- Substitution nucléophile sur le silicium :

La substitution nucléophile sur un silicium pourrait avoir lieu soit par un mécanisme de type
SN2 soit par un mécanisme de type SN1. Mais la réaction suit normalement le mécanisme
SN2 parce qu’il se fait trop bien. Les meilleurs nucléophiles pour le silicium sont chargés et
fondés sur des atomes très électronégatifs F, Cl, O.

Ph
Ph Ph

Li-Et + Si Cl Et Si Cl Et Si + LiCl
Me Me
Np Me Np Np

L’espèce pentaccordinée est supposé un intermédiaire et pas un état de transition tel que
celui invoqué dans la réaction SN2 analogue du carbone.

IV- Stabilisations des carbocations en  et des carbanions en 

1- Stabilisation des α-carbanions:

Le silicium stabilise les charges négatives en α, les protons à ses pieds sont donc acides.

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H

Base
Si C Si C

-H

La stabilisation de ce carbanion est attribué a plusieurs facteurs incluant le recouvrement de


l'orbitale peine du carbanion avec une orbitale d du silicium, le recouvrement avec l'orbitale
 d'une liaison silicium-carbone adjacente parce que l'orbitale  carbone silicium possède

 Si-C

Si

C
un coefficient plus élevé sur le silicium.
a- Préparation:

Les silanes -métallés peuvent être préparés par différents voies :

- Réaction de déprotonation:

SiMe3 t-BuLi SiMe3

Li
- Réaction d’échange halogène–métal

Mg
Cl SiMe3 ClMg SiMe3

- Addition d’organométalliques sur un vinylsilane

Li

EtLi Et
SiMe3 SiMe3

b- Oléfination de Peterson:

L’intermédiaire clé de cette réaction est un β-hydroxysilane.

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Li SiMe3

PrCHO Pr
Et
Pr
SiMe3

OH

C'est une méthode stéréosélective qui permet de préparer des alcènes de stéréochimie Z ou
E en fonction des conditions expérimentales utilisés.
La réaction se fait selon deux mécanismes réactionnels distincts selon que l'élimination de
groupements trialkylsilyle et hydroxy soit menée en milieu acide ou basique.

H
Me3Si
H H H2SO4 Pr H Pr
NaH
ou BF3 ou KH
Pr Pr Pr H
H OH
Pr

Les β-hydroxysilane peuvent être préparés par d'autres méthodes:

- Addition de dialkylcuprates aux ,-époxysilanes: c'est réaction régiospécifique.

Me3Si OH
O
Bu2CuLi

Me3Si

- Addition d'hydrures ou de réactifs organométalliques aux -cétosilanes:


OH
O

PhLi Me3Si
Me3Si
Ph

2- Stabilisation des carbocations en :

Cet effet appelé effet  a été attribuée au recouvrement entre l’orbitale p vacante sur
l’atome de carbone  et l’orbitale  entre l’atome de silicium et l’atome de carbone en .
La stabilisation maximale a lieu lorsque l’orbitale p vacante et la liaison carbone-silicium
sont dans le même plan.

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Si pz vide
 Si-C

La stabilité accrue d'un carbocation en  du silicium détermine la régiosélectivité des


réactions entre les électrophiles et les allylsilanes et vinylsialnes.

a- Vinylsilanes
i- Préparations
- Hydrosilylation:
C'est l'addition d'une liaison silicium-hydrogène aux liaisons insaturées.

Cl Cl Cl
Me3SiH
Cat. H2PtCl6
H SiMe3
Cl

- Hydrogénation partielle des alcynylsilanes:

1) (C6H11)2BH
Me3Si Bu
2) AcOH
Me3Si Bu

- halogénures de vinylmagnésium

Mg

Me3SiCl
Br SiMe3

c- Réaction électrophile des vinylsilanes:


Le groupement silyle est remplacé avec rétention de la stéréochimie de l'alcène.
L'électrophile s'additionne à la double liaison pour donner un carbocation en  de l'atome
du silicium.

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SiMe3 D
DCl

Ph Ph
DCl

Ph SiMe3 Ph D

d- Allylsilanes:
i- Préparation:
- Silylation d'un métal-allyle:

Mg Me3SiCl
Cl SiMe3
MgCl

- La réaction de wittig est utilisée aussi:


O

SiMe3
1) SiMe3
SiMe3
Ph3P CH2 Ph3P
2) BuLi

ii- Réactivité:
Les allylsilanes réagissent avec les électrophiles sur leur atome de carbone  dans la mesure
où l'attaque sur cette position permet de créer un carbocation en  de silicium. Le
déplacement ultérieur du groupement silyle produit un nouvel alcène.

Nu

E SiMe E SiMe E

carbocation en  du silicium

Les allylsilanes réagissent avec un large éventail d'espèces électrodéficientes, avec des
cétones, un chlorure d'acide, une cétone -insaturés et des acétals, tous activés par un
acide de Lewis.
e- Acylsilanes:
i- Préparation:
Une des méthodes est la déprotonation et la silylation du dérivé 1,3-dithiane d'un aldéhyde.
La régénération du groupement carbonyle conduit à l'acylsilane.

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O O

HS(CH2)3SH 1) BuLi S S
HgCl2/HgO
S S
BF3 2) Me3SiCl R SiMe3
R SiMe3
R H

ii- Réactivité:
Les acylsilanes réagissent comme des cétones ordinaires avec quelques réactifs. La majeure
partie de leur réactivité est tout à fait différente. Ainsi, les intermédiaires dérivés de
l'attaque nucléophile à subir le réarrangement de Brook.

O O OSiMe3 OSiMe3

Nu réarragement de Brook E
SiMe3 E
R SiMe3 R R R
Nu Nu Nu

f- Les arylsilanes:
i- Préaparation:
Ils sont préparés par réaction d'un système arylmétal avec un chlorosilane.
Br SiMe3

Mg
+ MgBrCl
Me3SiCl

L'attaque des électrophiles est connue sous le nom d'ipsodésilylation. L'électrophile


remplace le substituant silyle sur le noyau aromatique.
O

SiMe3

1. CH3COCl. AlCl3

2. HCl

Cette réaction de substitution ipso est intéressante car elle permet d'avoir accès à des
composés que l'on ne peut pas obtenir par réaction de Friedel-Crafts.

SiMe3 NO2
SiMe3 SO3H
HNO3

H2SO4

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Ce type de composé est difficile à former car les deux groupes nitro et sulfonyle sont méta-
directeurs.
V- Protection des groupements hydroxy sous forme d’éthers silylés
1- Formation :
La protection se fait avec un silicium trisubstitué, c'est l'encombrement des groupes
présents sur le silicium qui va déterminer la stabilité du groupe protecteur.
L’une des méthodes qui peut être utilisée pour protéger un alcool implique l’addition du
chlorure de triméthylsilyle à l’alcool en présence d’une base faible.

OH OSiMe3

Me3SiCl

Br Pyridine
Br

De nombreux autres réactifs ont été utilisés pour la protection du groupe hydroxyle.

N
Me3Si N
Me3SiOTf
Me3Si NEt2

TMSDEA TMSI TMST

N-triméthylsilyldiéthylamine N-triméthylsilylimidazole triméthyltriflate

Les éthers de triméthylsilyle sont sensibles à certain nombre de réactifs utilisés dans la
synthèse organique. De nombreux réactifs formants des éthers silylés plus volumineux ont
été développés pour résoudre le problème de la stabilité.

Si Si
Si Si Ph Ph

TES TBDMS ou TBS TIPS TBDPS


(Triéthylsilyle) tertbutyldiméthylsilyle Triisopropylsilyle tertbutyldiphénylsilyle

L’encombrement stérique des groupements protecteurs gène également leur formation.


Ces groupes protecteurs sont présentés du moins encombré au plus encombré.

21
2- Déprotection :
Les éthers de silyle sont ouverts par des nucléophiles pour donner les alcools dans des
conditions de basicité ou d’acidité variables. La vitesse d’ouverture est inversement
proportionnelle au volume de l’éther silylé.
L’ion fluorure tel que le fluorure de tétrabutyl ammonium TBAF ou d’acide fluorhydrique,…
etc, est très utilisé.

R1
F H2O
R2
R Si R O + F Si R OH
O R3

3- Stabilité des groupements silylés:


- En milieu acide :
Pr Me i-Pr Ph
Me

Me Si
< Pr Si
< t-Bu Si
< i-Pr Si < t-Bu Si

Pr Me i-Pr Ph
Me

- En milieu basique :

Pr Me Ph i-Pr t-Bu
Me

Me Si < Pr Si < t-Bu Si t-Bu

Ph
Si < i-Pr Si
< Me

t-Bu
Si

Pr Me i-Pr
Me

VI- Ethers d’énolsilylés :


Les éthers d’énolsilylés sont des composés stables qui peuvent être isolés. Ce sont des
sources d’ions énolates et équivalents régiochimiquement purs. Ils jouent un rôle très
important dans la chimie de synthèse moderne.
OSiR3 OH

éther d'énol silylé énol

1- Préparation :
-Piégeage des anions énolates :
SiMe3
O O O
base Me3SiCl
LDA

-Addition conjuguée/silylation :

22
O O OSiMe3

Me2CuLi Me3SiCl

-Hydrosilylation :
En présence d’un catalyseur de type rhodium.
O OSiEt3

Et3SiH

(Ph3P)RhCl

2- Réaction :
- Formation d’énolates :
L’addition de méthyllilthium à un éther d’énoltriméthylsilylé donne l’énolate de lithium
correspondant et du tétraméthylsilane volatil.

OSiMe3 OLi O

MeLi
Me4Si

- Réaction avec des électrophiles :


Les éthers d’énolsilylés réagissent avec une grande variété d’électrophiles.

SiMe3 SiMe3
O O O
E Nu
E E E

Carbocation stabilisé en  du silicium

VII- Réactions 2-triméthylsilyloxybuta-1,3-diènes :


Ils peuvent être utilisés en tant que substrat 4 dans les réactions de Diels-Alder. Ils ont été
introduits dans de nombreuses synthèses importantes.
1- Préparation :
Ils sont préparés par silylation des anions énolates dérivés des composés carbonylés -
insaturés.

23
Me3SiCl
Et3N
O Me3SiO

2- Réaction :
Les 2-triméthylsilyloxybuta-1,3-diènes subissent des réactions de diels-
Alderrégiospécifiques.
O O
O

+ chaleur H3O

Me3SiO
Me3SiO

VIII- Acétals silylés de cétènes :


Les acétals silylés de cétènes sont dérivés d’énolates d’ester et sont étroitement liés aux
éthers d’énolsilylés.
Ils peuvent être synthétisés par déprotonation et silylation d’esters ou de lactones
carboxyliques
OSiMe3
OSiMe3 O
LDA LDA
OEt
OEt THF + 23% HMPA OEt THF

Me3SiCl Me3SiCl

Cette réaction a été appliquée à une grande variété de problèmes synthétiques.


Les acétals silylés de cétène dérivés d’esters allyliques subissent des réarrangements de
Claisen [3,3]-sigmatropiques.

C5H11
C5H11

O
O
chaleur

HCl/H2O
HO
ButMe2SiO

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Chimie organique du phosphore

I- Généralités

Le phosphore est un élément du groupe VA appartenant à la seconde longue rangée du


tableau périodique (3e période) el la configuration électronique de sa couche externe est
semblables à celle de l’azote. On peut donc prévoir des analogies dans la chimie organique
de ces deux éléments. Cependant, il y a des grandes différences:

- Il n’existe pas de composés azotés dont l’azote ait plus de 4 liaisons covalentes, alors que
l’on connaît des composés du phosphore dans lesquels cet atome porte trois, quatre, cinq et
même six liaisons covalentes. L’aptitude du phosphore à donner des composés pentavalents
ou plus signifie qu’il utilise ses orbitales 3d vacantes.

-Le phosphore est plus volumineux, plus polarisable et plus électropositif que l’azote.
-Le phosphoresubit facilement des attaques nucléophiles ce qui n’est pas le cas
ordinairement pour l’azote.

1- Energie de liaison:

Pour le phosphore, on note un grand caractère oxophile, Cela se traduit par la création d'une
liaison forte avec l'oxygène.

Liaison Energie (Kcal/mol) liaison Energie (Kcal/mol)

P-O 95 C-O 85-91

P=O 197 C=O 173-181

2- Nomenclature :

Les composés du phosphore ont une nomenclature bien à eux, la désignation n’est pas
systématique.

O O O
O O O
OH OH O
P O P P P P
H O O OH
Y O
Y=H,Alkyl
dialkyphosphite trialkyphosphite Acide phosphonique phosphonate
Acide
phosphinique

On désigne les composés ayant des liaisons carbone-phosphore comme des produits
de substitution résultant du remplacement de l’hydrogène d’une liaison hydrogène
phosphore par un groupe alkyle ou aryle.
Les noms des esters des oxyacides sont obtenus en remplaçant l’hydrogène d’une

25
Liaison O-H par un groupe alkyle ou aryle

3- Etats d’oxydation:
Le phosphore peut présenter six différents états d’oxydation qui sont figurés ci-après.

-III -I 0 +I +III +V

O
PH3
R R P
R RO
OH
R3P R P O
P OH
R P O RO P O
OR
R RO
R4PH HO
P
RO OR 4-
Chiralité:
L’atome d’azote est substitué par trois groupements différents, du à sa géométrie
tétraédrique, un élément de chiralité pouvait apparaitre. Cette chiralité est détruite par
« l’effet parapluie » c'est-à-dire une inversion sur l’atome d’azote très rapide, l’énergie
nécessaire est de 7.2 Kcal/mol.

Concernant la chiralité du phosphore, on observe les mêmes règles qu’avec l’azote mais
l’énergie nécessaire à « l’effet parapluie » est de 35,8 kcal/mol, ce qui permet de bloquer les
phosphines et d’empêcher l’inversion.

5- Acidité :
L’échelle des pka de quelques composés organophosphorés est representé ci-après.

PH3 > MePH2 > Me2PH > Me3P


pKa -14 -3.2 3.9 8.7

II- Propriété nucléophile:


Les phosphines sont des composés très nucléophiles grâce au doublet libre. On obtient des
sels de phosphonium, des réactifs très intéressant dans la synthèse organique.

26
R1
R1

R4 X
P P R4

R2 R2 R3
R3
sel de phosphonium

En comparant les phosphines et les amines, on trouve que pour les phosphines, la vitesse de
réaction augmente avec le degré de substitution en raison du caractère électro-donneur des
groupes alkyles.
Dans le cas des amines, on observe l’ordre inverse en raison des facteurs stériques qui sont
plus importants parce que l’atome de l’azote est plus petit que l’atome du phosphore.

III- Propriété électrophile :


Les composés dans desquels l’atome de phosphore porte des substituants
électroattracteurs, comme les halogènes ou des groupes alcoxyles, sont susceptibles
d’être attaqués par des réactifs nucléophiles, dans ce cas, le phosphore est pauvre en
électrons.

PCl3 + 3CH3MgBr (CH3)3P + 3 CH3MgCl

IV- Oxydation :
Les phosphines tertiaires sont oxydées en oxydes de phosphine au moyen de divers oxydants

Les phosphines sont utilisées pour éliminer l’oxygène de divers intermédiaires

27
V- Sels de phosphonium:
1- Substitution sur le carbone
Les réactions nucléophiles dépendent beaucoup de la structure du sel et de la nature du Nu

2- Elimination E2 :
Si les sels d’ammonium donnent bien lieu à des réactions de β-élimination en milieu alcalin,
les sels de phosphonium ne donnent une élimination que si le carbanion intermédiaire est
suffisamment stabilisé.

O O O
base
R C CH2 CH2 PR3 R C CH CH2 PR3 R C CH CH2

3- Substitution sur le phosphore :


En milieu alcalin, les halogénures de phosphonium sont tout d’abord transformés en
hydroxydes qui conduisent par chauffage à un oxyde de phosphine et un hydrocarbure

 +
R4P , I + NaOH R4P , OH + NaI R3P O RH

4- Oléfination : Réaction de Wittig :


Dans un premier temps, on forme un ylure formés par action d’une base forte sur un sel de
phosphonium

base forte
Ph3P CH3 , I Ph3P CH2 Ph3P CH2

phosphane ylure

L’ylure réagit avec le carbonyle pour donner un alcène de stéréochimie Z et E.

Ph3P CH2
H2C + Ph3PO
+

a- Facteurs affectant la stéréosélectivité de la réaction de Wittig :


- Système stabilisé : si on prend un ylure stabilisé, la réaction est lente, d’où on aura
l’oléfine E.
O O

R3P R3P R3P CN


R OR

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- Système semi-stabilisé : on obtient un mélange de produits thermodynamiques et
cinétiques.

R3P R3P R3P

- Système non stabilisé : on obtient un alcène Z.


substituants alkyles ou O-alkyles, hydrogène
5- Modification de Schlosser: pour la préparation des oléfines E
Dans le cas de la modification de Schlosser, la sélectivité trans est quasi-totale. Le secret de
la réaction de la réaction réside dans l’utilisation de deux équivalents de LiBr.

1. PHLi/LiBr (2eq)
H3C PPh3, Br RCHO CH3
R
2. PhLi/LiBr
HCl/KOt-Bu

VI- Phosphonate :
1- Réaction d’Arbuzov :
Cette réaction permet de former des phosphonates qui pourront ensuite être facilement
utilisés pour des réactions de Horner-Wadsworth-Emmons.

H3CO H3CO
H3CO

H3CO P + R X P R P R + H3C X
H3CO H3CO
H3CO O X O
CH3

2- β-cétophosphonate:
-Synthèse par acylation d’anions alkylphosphonates:

O 1) BuLi, THF, -60°C O O


EtO 2) CuI EtO
P P
EtO Me 3) (Me)2CHCOCl EtO

-Réaction de Michaelis-Becker (dialkylphosphite):

O O
EtO base EtO
P H P R'
EtO R' X EtO

3- Réaction de Horner-Wadsworth-Emmons:
C’est une variante de la réaction de Wittig, Dans ce cas, on utilise des phosphonates. Dans le
cas de ces phosphonates, la déprotonation est plus difficile. Ici le phosphore n’est pas
chargé, d’où l’utilisation d’une base plus forte. L’alcène obtenu est de configuration E.

29
O
O O
EtO 1. Base
P
EtO OMe 2. RCHO R OMe

Le pKa, dans le DMSO, de quelques phosphoniums et de leurs analogues phosphonates sont


représentés ci-après.

phosphoniums phosphonates
O

Ph3P GEA (MeO)2P GEA

H H

GEA= CO2Et pKa= 8.5 GEA= CO2Et pKa=18.6


CN pKa=6.9 CN pKa=16.4

Ph pKa=17.4 Ph pKa=27.6

4- Modification de Still-Gennari :
La modification des groupes CH3CH2O- du phosphonate par des groupes CF3CH2O-, on
change complétement la sélectivité de la réaction. Il ya formation majoritaire de l’oléfine Z.

O O

K (F3CH2CO)P
OMe
R
R O 18-couronne-6
CO2Me

La sélectivité Z peut être améliorée en utilisant un phosphonate plus facilement accessible,


ce qui a été démontré par Ando.

PhO O O
O
P
PhO OEt
H
Ph
KHMDS, THF, -78°C
CO2Et
18-couronne-6 Z/E=91/1

VII- Cycloprpanation de Wadsworth-Emmons:


Cette réaction permet transformer un époxyde en cyclopropane.

CO2Et
O

O
(EtO)2P CH2CO2Et

NaH, Xylène, 150°C

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Lors de cette synthèse, la cyclopropanation est faite à partir de l’époxyde chiral et fournit le
cyclopropane avec un très haut degré de pureté énantiomérique.

VIII- Autres réactions des organophosphorés


1-Réaction de Mitsunobu :

Cette réaction est utilisée pour remplacer un OH par un autre groupe avec inversion de
configuration sur le carbone. On utilise Un nucléophile, le DEAD remplacé parfois par Le
DIAD (moins dangereux) et la triphénylphosphine ou une autre phosphine

R' R'
DEAD
+ Nu-H
R OH Ph3P R Nu

2- Condensation de Mukaiyama :

-Conversion d’alcools en dérivés halogénés :

Cette réaction a lieu à partir de CX4 (X=Cl, Br, I). Il peut se faire à partir de X2

O SN2
H R'
R3P + Cl CCl3 R3PCl , CCl3 R' O PR3 Cl R' Cl

R3P O

Il peut aussi se faire à partir de X2 (X=Cl, Br, I)

I2, PPh3, imidazole


R OH R I

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