: F3600 V1
Réacteurs enzymatiques
Date de publication :
10 juin 1998 et fermenteurs
Par mail :
infos.clients@teching.com
Par téléphone :
00 33 (0)1 53 35 20 20 © Techniques de l'Ingénieur | tous droits réservés
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Réacteurs enzymatiques
et fermenteurs
1. Généralités.................................................................................................. F 3 600 - 4
1.1 Principes de choix et de dimensionnement ............................................... — 4
1.2 Principaux types de bioréacteurs................................................................ — 4
4. Exemples ..................................................................................................... — 17
4.1 Réacteur enzymatique.................................................................................. — 17
4.2 Production de levure de boulangerie ......................................................... — 20
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés F 3 600 - 1
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Les technologies de construction de ces deux types de réacteurs sont donc dif-
férentes ; en effet, les fermenteurs nécessitent l’emploi de matériaux résistant à
la stérilisation par la chaleur et doivent être absolument étanches.
Cette distinction technologique masque, cependant, la similitude des phéno-
mènes mis en jeu dans les réacteurs enzymatiques et les fermenteurs.
L’objectif de cet article est de présenter, d’un point de vue général, les diffé-
rents types de fermenteurs et de réacteurs enzymatiques, leurs principes de
conception et leurs modes d’utilisation.
Notations et symboles
Symbole Unité Définition Symbole Unité Définition
cp J · kg-1 · K-1 capacité thermique massique d’un liquide KM mol/m3 constante de Monod
h W· m-2 · K-1 coefficient de transfert thermique Pg W puissance mécanique en cuve agitée aérée
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 3 600 - 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Notations et symboles
Symbole Unité Définition Symbole Unité Définition
rX kg · m-3 · s-1 vitesse de formation de biomasse YP/S kg/kg rendement du produit par rapport
au substrat
S concentration adimensionnelle YX/S kg/kg rendement de la biomasse
en substrat par rapport au substrat
[So] mol/m3 ou concentration en substrat à l’entrée d’un b s-1 constante de Luedeking et Piret
kg/m3 bioréacteur
Ug m/s vitesse superficielle de gaz (G/A) egr rétention de gaz dans la partie montante
d’un réacteur airlift
v mol · m-3 · s-1 vitesse de réaction enzymatique par unité he facteur d’efficacité (transfert externe)
de volume de phase liquide
v¢ mol · kg-1 · s-1 vitesse de réaction enzymatique par unité hi facteur d’efficacité (transfert interne)
de masse de phase solide
v² mol · m-3 · s-1 vitesse de réaction enzymatique par unité m s-1 taux de croissance
de volume de phase solide
²
vm mol · m-3 · s-1 vitesse maximale de réaction enzymatique m eff Pa · s viscosité effective d’un liquide non
par unité de volume de phase solide newtonien
¢
vm mol · kg-1 · s-1 vitesse maximale de réaction enzymatique m, Pa · s viscosité d’un liquide
par unité de masse de phase solide
vm mol · m-3 · s-1 vitesse maximale de réaction enzymatique r, kg/m3 masse volumique d’un liquide
par unité de volume de phase liquide
[Xo] mol/m3 ou concentration initiale en biomasse rs kg/m3 masse volumique d’un solide
kg/m3
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés F 3 600 - 3
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Une présentation générale et rapide des principaux bioréacteurs sont nettement moins bonnes, car aucun effet mécanique ne vient
est nécessaire. s’opposer à la coalescence des bulles de gaz, phénomène qui dimi-
nue l’aire interfaciale entre les bulles de gaz et le milieu de fermen-
tation.
1.2 Principaux types de bioréacteurs La colonne à bulles est aussi employée lors des fermentations
anaérobies, l’agitation pneumatique étant alors réalisée par les bul-
les de gaz carbonique dégagées in situ pendant la fermentation ; on
Comparativement aux réactions chimiques, les bioréactions peut citer, à titre d’exemple, les cuves de vinification.
s’effectuent toujours dans un solvant, l’eau, et les concentrations en
substrats et produits, ainsi que les vitesses de réaction, sont faibles. ■ Le réacteur airlift est un appareil dérivé de la colonne à bulles et
Pour obtenir des productions convenables, il est donc nécessaire de est utilisé pour les seules cultures aérobies.
recourir à des volumes réactionnels et des temps de séjour
importants ; par exemple, en brasserie, la fermentation principale
s’effectue dans des cuves pouvant atteindre 600 m3 et dure de 5 à 1.2.4 Réacteurs à couche fixe et couche fluidisée
10 jours.
Les principaux appareils utilisés pour effectuer des bioréactions L’usage d’enzymes en solution entraîne leur perte après réaction,
sont les cuves mécaniquement agitées, aérées ou non, les colonnes puisqu’il est impossible de les extraire du milieu réactionnel.
à bulles et les airlifts et, enfin, les réacteurs à lit fixe ou fluidisé. L’immobilisation d’enzymes à la surface ou à l’intérieur d’un support
solide est une technique permettant de les séparer facilement du
1.2.1 Cuve mécaniquement agitée milieu réactionnel liquide et donc de les réutiliser.
Les réacteurs à enzymes immobilisées sont exclusivement des
La cuve mécaniquement agitée est le réacteur choisi lorsque tous colonnes percolées par le liquide, à couche fixe ou couche fluidisée
les acteurs de la bioréaction (substrats, enzymes, micro-organis- de particules solides. En effet, le recours à une cuve mécaniquement
mes) sont dans une phase liquide unique. Sous réserve d’une agita- agitée est à proscrire, car on peut difficilement dépasser un taux de
tion suffisante pour que la phase liquide soit parfaitement solide de 10 % dans un tel appareil, alors que ce taux est de l’ordre
mélangée, le seul phénomène à prendre en compte dans le dimen- de 60 % dans une colonne garnie de particules solides sphériques.
sionnement et la conduite du bioréacteur est la vitesse de la bioréac- D’autre part, dans une cuve agitée, les chocs de particules solides
tion. sur le mobile d’agitation peuvent entraîner leur destruction.
La cuve agitée est employée pour effectuer des réactions enzyma- La vitesse globale de la réaction enzymatique est ici la résultante
tiques avec des enzymes en solution ou encore des fermentations du couplage entre la vitesse de transfert du substrat du cœur de la
anaérobies. Dans ce dernier cas, le gaz carbonique produit se phase liquide à l’interface des particules solides, la vitesse de diffu-
désorbe du milieu de culture sous forme de bulles, mais sa concen- sion du substrat à l’intérieur des particules et la vitesse intrinsèque
tration en phase liquide, constante et donnée par la loi de Henry, de la bioréaction. Ces trois vitesses sont heureusement rarement
n’intervient pas, en général, dans l’expression de la vitesse de crois- toutes les trois du même ordre de grandeur.
sance du micro-organisme.
Le choix entre couche fixe ou couche fluidisée dépend du carac-
tère colmatant des solutions à traiter et de la taille des particules
1.2.2 Cuve mécaniquement agitée aérée solides. La fluidisation permet de s’affranchir des risques de colma-
tage, mais les performances de transfert de matière liquide-solide
La cuve mécaniquement agitée aérée est utilisée pour la produc- d’une couche fluidisée sont plus limitées que celles d’une couche
tion de micro-organismes en aérobiose. L’oxygène qui est très peu fixe.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 3 600 - 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Np 100
dc
5
10
Chicane 2
10 Turbine
5
2
1
Hélice marine
h l = dc 5
2
0,1
dc dc 1 2 5 10 2 5 102 2 5 103 2 5 104 2 5 105 2 5 106
da = Re
3 3
Figure 2 – Influence du nombre de Reynolds sur le nombre
dc de puissance
P
Np = ----------------------
2.1 Cuves mécaniquement agitées rœ N 3 d a5
2.1.1 Cuves et mobiles d’agitation Pour les cuves chicanées, cas envisagé ici, il n’y a pas formation
de vortex et le nombre de puissance dépend seulement du nombre
On trouve, dans la pratique industrielle, de nombreuses formes de Reynolds (figure 2).
de cuves et de mobiles d’agitation. En régime laminaire, le produit Np Re est constant ; en régime tur-
Depuis 1950, une configuration standard de cuve ayant le mérite bulent, c’est le nombre de puissance qui est constant : Np = 6 pour
d’assurer une bonne homogénéité de la phase liquide est recom- la turbine et 0,4 pour l’hélice marine. L’hélice marine consomme
mandée (figure 1). Le rôle des chicanes est d’éviter la formation donc moins de puissance que la turbine.
d’un vortex autour de l’axe du mobile d’agitation. D’autre part, il convient de remarquer que, si le liquide est de
Les mobiles d’agitation, dont le seul rôle est de mélanger la phase l’eau, le régime sera pratiquement toujours turbulent.
liquide, peuvent être classés en deux catégories : les mobiles Exemple : dans une cuve standard de 1 m de diamètre (dc = 1 m,
cisaillants et les mobiles non cisaillants. da = 0,33 m), le régime turbulent est atteint à partir d’une vitesse de
Nous considérerons ici le mobile le plus représentatif de chaque rotation de 6 tr/min.
catégorie :
— la turbine à six pales plates, dite turbine Rushton (cisaillant) ;
Les fonctions Np = f (Re), représentées sur la figure 2, peuvent
le mouvement généré par cette turbine est radial, puis axial lorsque
être étendues à l’estimation de la puissance consommée
le liquide rencontre la paroi de la cuve, le cisaillement créé par la tur-
quand le liquide est non newtonien pseudo-plastique (loi
bine accroît la turbulence et donc le mélange du liquide ;
rhéologique : t = K g n, avec t (Pa) contrainte tangentielle et g
— l’hélice marine (non cisaillant) ; elle génère un mouvement (s-1) gradient de vitesse), en prenant pour nouvelle définition du
axial du liquide. nombre de Reynolds :
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés F 3 600 - 5
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
En régime turbulent, pour un degré de mélange supérieur à 99 %, petites tailles et donc une aire d’échange interfaciale gaz-liquide
et en cuve chicanée, le temps de mélange est donné par les importante :
relations :
— pour une hélice marine : 6 eg
a = ---------
N tM = 6 (dc / da)2, db
l’agitateur) ;
Comparativement aux réactions chimiques, les bioréactions ont — dispersion (les bulles de gaz sont cassées et mélangées dans
des vitesses lentes et des effets thermiques faibles ; par conséquent, toute la cuve).
une double enveloppe suffit le plus souvent à réguler la température
de la phase liquide. La plus grande résistance au transfert de chaleur Les transitions entre ces régimes sont caractérisées par les
se situe entre le liquide contenu dans la cuve et la paroi. valeurs de deux nombres sans dimension :
La relation suivante permet de calculer le coefficient de transfert — le nombre d’aération :
thermique dans le film liquide, du côté intérieur de la cuve :
G
h dc d a2 N r œ 2 / 3 æ c p m œö 1 / 3 Na = -------------
------------ = 0,74 æ ----------------------ö -------------- (1) N d a3
k è mœ ø è k ø
— le nombre de Froude :
avec h (W · m-2 · K-1) coefficient de transfert thermique,
cp (J · kg-1 · K-1) capacité thermique massique du liquide, N 2 da
k (W · m-1 · K-1) conductivité thermique du liquide. Fr = ----------------
g
Exemple : dans une cuve standard de 1 m de diamètre, remplie
d’eau, dont le mobile d’agitation tourne à 60 tr/min, h est de l’ordre avec G (m3/s) débit volumique du gaz,
de 1 500 W · m-2 · K-1 ; le coefficient de transfert thermique à l’inté- g (9,81 m/s2) accélération de la pesanteur.
rieur de la double enveloppe peut être de l’ordre de 4 000 à
5 000 W · m-2 · K-1. Le régime de dispersion est, bien entendu, le plus efficace et
c’est celui que l’on choisira. Il correspond, si le liquide est de l’eau, à
des nombres d’aération Na inférieurs à la limite :
2.2.1 Cuves et mobiles d’agitation Dans ce régime la dispersion du gaz est assurée par la formation
de cavités à l’arrière des pales de la turbine. La meilleure efficacité
La configuration standard de cuve recommandée est celle de la est obtenue lorsque les cavités adhèrent sur toute la surface des
figure 1 ; on rencontre cependant des cuves multiagitateurs (§ 2.2.6) pales, situation observée pour Na > 0,1.
de hauteur égale à plusieurs fois leur diamètre pour augmenter le
temps de séjour du gaz. En configuration standard, la hauteur de Dans le domaine du génie biochimique, l’aération est souvent
liquide clair est égale au diamètre de la cuve. caractérisée par le taux d’aération qui s’exprime en volume de gaz
introduit par minute par volume de liquide [VVM (Volume de gaz par
Le gaz est injecté dans la cuve sous le mobile d’agitation, le plus Volume de liquide et par Minute)].
souvent par un anneau perforé.
Le mobile d’agitation a ici un double rôle : il doit mélanger la ■ La puissance mécanique Pg (W) consommée par une cuve
phase liquide, mais aussi, et surtout, disperser les bulles d’air injec- aérée est inférieure à la puissance P consommée par une cuve non
tées dans la cuve et éviter leur coalescence. Les mobiles cisaillants aérée de même configuration, agitée à la même vitesse et renfer-
sont les seuls utilisés, car les contraintes mécaniques qu’ils génè- mant le même liquide. Ce phénomène s’explique par la présence
rent permettent, en cassant les bulles de gaz, d’obtenir des bulles de des cavités de gaz qui diminuent la traînée des pales dans le liquide.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 3 600 - 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Le transfert de matière gaz-liquide d’un gaz peu soluble, comme dans le domaine :
l’oxygène, est caractérisé par le produit du coefficient de transfert de
matière k œ (m/s) coté liquide par l’aire spécifique d’échange par Pg
unité de volume de liquide a (m-1). Ce produit est par définition le 100 W ¤ m 3 < ------- < 10 000 W ¤ m 3
coefficient volumique de transfert de matière gaz-liquide, noté Vœ
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
k œ a ( s Ð1 ) .
Exemple : pour la cuve indiquée au paragraphe précédent, la
En cuve mécaniquement agitée aérée, le coefficient volumique de relation (7) conduit à : eg = 0,15.
transfert est un paramètre essentiel, car sa valeur doit être suffisante
pour que les besoins en oxygène du micro-organisme soient satis-
faits. 2.2.5 Temps de mélange et transfert thermique
De la revue bibliographique de Van’t Riet [1], deux relations de
calcul de k œ a ressortent : ■ En cuve mécaniquement agitée monophasique, nous avons vu
que les temps de mélange étaient toujours suffisants pour considé-
— pour l’eau (milieu coalescent) :
rer la phase liquide parfaitement mélangée (§ 2.1.3). En cuve méca-
P g 0,4 niquement agitée aérée, les vitesses de rotation des mobiles étant
k œ a = 2,6 · 10 Ð2 æè ------öø U g0,5 (5) plus élevées, pour disperser la phase gaz, il en est a fortiori de
Vœ même.
avec Vœ ( m 3 ) volume du liquide, ■ Lorsque la rétention de gaz eg est inférieure à 15 %, il a été montré
que le coefficient de transfert thermique dans le film liquide, du
G côté intérieur de la cuve, n’est pratiquement pas affecté par la pré-
U g = ---- ( m ¤ s ) vitesse superficielle du gaz,
A sence de gaz. On utilisera donc la relation (1) pour calculer ce coeffi-
cient.
A (m2) aire de section droite de la cuve ;
— pour les solutions salines (milieux non coalescents) :
2.2.6 Cuves multiagitateurs
P 0,7
k œ a = 2,0 · 10 Ð3 æ -----g-ö U g0,2 (6)
èV ø Pour augmenter le temps de séjour dans le réacteur, on utilise
œ
parfois des cuves non standard dont la hauteur est égale à plusieurs
Ces relations ont été testées avec succès pour des volumes de fois leur diamètre. Dans ces conditions, pour assurer une dispersion
liquide compris entre 2 litres et 4 400 litres et des puissances volu- convenable du gaz, plusieurs agitateurs sont placés sur le même
miques comprises entre 500 W/m3 et 10 kW/m3. axe. La distance entre agitateurs la plus utilisée est dc ; on peut alors
considérer qu’il n’y a pas d’interaction entre les agitateurs.
À l’échelle industrielle il est difficile de fournir plus de 1 000 W/m3
car on est limité, par la vitesse linéaire en bout de pale qui, pour des Pour n agitateurs, la puissance mécanique requise est égale à n
raisons mécaniques, ne dépasse jamais la valeur maximale de fois la puissance consommée par une cuve standard.
20 m/s, 5 m/s étant une valeur courante.
En réacteur de laboratoire de quelques litres, par contre, des
valeurs de 20 000 W/m3 ne sont pas exceptionnelles. Les coeffi- 2.3 Colonnes à bulles
cients k œ a élevés des réacteurs de laboratoire ne pourront donc pas
toujours être reproduits en réacteurs de grande taille.
Exemple : dans une cuve standard de 1 m de diamètre remplie 2.3.1 Colonnes et régimes hydrodynamiques
d’eau, une turbine Rushton tournant à 300 tr/min (vitesse en bout de
pale » 5 m/s) dissipe environ 1 000 W/m3. En choisissant pour Ug la Les caractéristiques des colonnes à bulles sont très variables.
valeur 0,03 m/s (nombre d’aération supérieur à 0,1) on obtiendra un Presque toujours de section circulaire (figure 3), leur diamètre peut
aller de 0,1 m pour les pilotes de laboratoire jusqu’à plus de 5 m
coefficient k œ a de l’ordre de 0,07 s-1 (» 250 h-1). pour les unités industrielles ; d’autre part, il n’existe pas de rapport
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés F 3 600 - 7
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
nature du liquide et du distributeur, entre 2 · 10-2 et 4 · 10-2 m/s, on tension superficielle du liquide,
observe un régime, dit homogène, pour lequel les bulles de gaz ont a vaut 0,2 pour les liquides purs et 0,25 pour les
une répartition de tailles uniforme ; solutions salines.
— au-delà de cette limite, la dispersion gaz-liquide renferme à la Avec de l’eau, en régime homogène, eg varie entre 0,05 et 0,10 ; en
fois des bulles de petites tailles et des bulles de grandes tailles, c’est régime hétérogène eg peut atteindre la valeur 0,3.
le régime hétérogène ;
— enfin pour des vitesses élevées et des petits diamètres de ■ Lorsque le liquide est visqueux et non newtonien, la vitesse
colonnes, le régime devient de type piston : de très grosses bulles superficielle de transition entre les régimes homogène et hétéro-
du diamètre de la colonne apparaissent. gène diminue quand la viscosité augmente ; avec de tels milieux, le
Les deux premiers régimes, homogène et hétérogène, sont ren- régime est pratiquement toujours hétérogène.
contrés dans la pratique industrielle. La corrélation de Shumpe et Deckwer [3] permet de calculer la
rétention de gaz en régime hétérogène, pour des milieux non
■ Au voisinage du distributeur, le diamètre des bulles dépend du newtoniens :
type de distributeur employé. Avec un disque perforé, le diamètre
des bulles se situe entre 4 · 10-3 et 6 · 10-3 m, quelle que soit la d c2 r œ g Ð0,13 æ gd c3 r œ2ö
0, 11
æ U g ö 0,54
nature du liquide. Si des diamètres de bulles plus faibles sont sou- e g = 0,20 æè -------------------- öø ç --------------------÷ ç --------------÷ (10)
haités, il faudra utiliser un disque poreux. s è m eff 2 ø è gd ø
c
Lorsqu’on s’éloigne du distributeur, en milieu coalescent, le dia-
mètre des bulles résulte d’un équilibre entre les phénomènes de La viscosité effective meff est calculée à partir de la loi rhéologique
coalescence et de rupture. Pour le système air-eau, le diamètre du liquide, en supposant que le gradient de vitesse effectif au sein
moyen des bulles s’établit à environ 6 · 10-3 m. En milieu non coa- de la colonne à bulle est donné par :
lescent (solutions ioniques), les bulles conservent le diamètre
gú = 2800 U g
qu’elles ont au voisinage du distributeur.
avec g en s-1 et Ug en m/s.
2.3.2 Mouvement de la phase liquide
et mélange axial 2.3.4 Coefficient volumique de transfert
de matière gaz-liquide
■ L’ascension du nuage de bulles de gaz induit un mouvement
ascendant de la phase liquide au centre de la colonne et descendant
au voisinage de la paroi. En colonne à bulles, le coefficient volumique de transfert de
matière gaz-liquide k œ a peut varier spatialement, les plus fortes
En régime homogène, la vitesse est maximale en montée sur l’axe valeurs étant observées au voisinage du distributeur.
de la colonne, s’annule pour une position radiale de 0,5 R où R est le
rayon de la colonne, puis est maximale en descente pour une posi- ■ Pour les liquides newtoniens, le coefficient k œ a est proportion-
tion radiale de 0,7 R et s’annule enfin sur la paroi. nel à U gn avec n compris entre 0,7 et 0,82.
En régime hétérogène, le profil de vitesse du liquide est paraboli- La corrélation empirique de Akita et Yoshida [2] est recomman-
que, de la paroi (vitesse descendante maximale) à l’axe de la dée pour le calcul de k œ a en milieux newtoniens :
colonne (vitesse ascendante maximale). La vitesse du liquide est
nulle pour une position radiale de 0,7 R. 0,31
k œ ad c2 m œ ö 0,5 æ d c2 r œ gö 0,62 æ gd c3 r œ2 ö
■ Le mélange de la phase liquide est réalisé par l’ascension des - = 0 ,6 æ ----------
--------------- ------------------- ç ---------------------÷ e g1,1 (11)
D è r œ Dø è s ø è m2 ø
bulles de gaz, qui entraînent dans leur sillage du liquide, et par les œ
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 3 600 - 8 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés F 3 600 - 9
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
rapport comprises entre 0,1 et 0,7. Les ordres de grandeur de la dp (m) diamètre des particules,
rétention de gaz dans les airlifts sont les mêmes qu’en colonnes à
bulles. U œ (m/s) vitesse superficielle du liquide,
La relation suivante permet le calcul de la rétention de gaz dans la eœ fraction de lit occupée par la phase liquide,
partie montante de réacteurs airlifts à tubes concentriques et à bou- appelée rétention de liquide ( e œ » 0,4),
cle de circulation externe lorsque la phase liquide est de l’eau ou
m œ (Pa · s) viscosité du liquide.
une solution saline :
U gr 0,57 ■ Un bioréacteur à lit fluidisé est aussi constitué d’un tube de
A
e gr = 0,16 æè ---------öø æ 1 + ------r-ö
è
(16) section circulaire rempli de particules solides actives, mais forcé-
U œrA ø d ment placé verticalement et dont seule l’extrémité inférieure est fer-
mée par une grille ou une plaque perforée.
■ Pour les réacteurs airlifts à boucle de recirculation externe,
la rétention de gaz dans la partie descendante dépend de la nature La phase liquide traverse le réacteur de bas en haut et comme les
de la jonction supérieure entre les deux boucles : tube avec ou sans particules solides ne sont pas confinées, dès que la vitesse superfi-
évent, canal à l’air libre, etc. cielle du liquide dépasse la valeur U œmf appelée vitesse minimale
de fluidisation, le lit s’expanse et les particules solides se déplacent
La géométrie des réacteurs airlifts à tubes concentriques étant librement à l’intérieur de la suspension liquide-solide. On dit alors
figée, la rétention de gaz dans la partie descendante peut être esti- que le lit est fluidisé.
mée par la relation :
La perte de charge subie par le liquide à la traversée du lit aug-
egd = 0,89 egr mente avec sa vitesse superficielle jusqu’à ce que la vitesse mini-
male de fluidisation soit atteinte, puis lorsque le lit est fluidisé elle
demeure constante et égale au poids apparent de la suspension :
2.4.4 Coefficient volumique de transfert
de matière gaz-liquide DP
------- = ( 1 Ð e œ ) ( r s Ð r œ ) g
H
Le coefficient volumique de transfert de matière gaz-liquide aug-
n
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
mente avec la vitesse superficielle du gaz ; il est proportionnel à U gr rs étant la masse volumique du solide.
avec n compris entre 0,65 et 0,8. Comparativement aux colonnes à
bulles, ce coefficient est moins sensible au caractère coalescent ou La vitesse minimale de fluidisation d’une charge de particules
non coalescent du liquide. sphériques peut être calculée par la relation :
La relation suivante est applicable dans les réacteurs airlifts à 0,66
tubes concentriques et à boucle de recirculation externe dont la d p U œ mf r œ æd p3 r œ2 g ö ær s Ð rœ ö
0,7
--------------------------------- = 1,54 × 10 Ð2 ç ----------------------- ÷ --------------------
- (19)
phase liquide est de l’eau ou une solution saline : mœ è m œ2 ø è r ø
œ
A Ð2 0,8
k œ a D = 0,76 æ 1 + ------d-ö U gr (17) et l’expansion de la couche fluidisée par :
è Aø r
Ð 0,21
L’aire spécifique aD (m-1) figurant dans cette relation est l’aire d œ U œ r œ 0,33 æd p3 r œ2 gö ær s Ð rœ ö
Ð 0,20
e œ = 1,58 æè --------------------------öø ç --------------------
-÷ --------------------
è rœ
-
ø
( e œ < 0,85 ) (20)
interfaciale par unité de volume de dispersion gaz-liquide. Ce mœ è m2 ø œ
volume se calcule à partir du volume de liquide initial dans les deux
parties montante et descendante du réacteur et de la rétention de Exemple : la vitesse minimale de fluidisation d’un lit de particules
gaz dans chacune de ces parties. de verre de 2 · 10-3 m de diamètre percolé par de l’eau est de l’ordre
Les performances de transfert de matière des réacteurs airlifts de 1,7 · 10-2 m/s.
sont similaires à celles des colonnes à bulles. Pour une vitesse superficielle de liquide égale 3,4 · 10-2 m/s (deux
fois la vitesse minimale de fluidisation), la rétention de cette phase est
e œ = 0,55.
2.5 Réacteurs à lit fixe ou fluidisé
2.5.2 Mélange des phases
2.5.1 Régime hydrodynamique
En lit fixe, les particules solides sont immobiles donc non mélan-
■ Un bioréacteur à lit fixe est constitué d’un tube de section cir- gées.
culaire rempli de particules solides rendues actives par fixation de
En couche fluidisée, par contre, elles sont animées d’un mouve-
micro-organismes ou d’enzymes et dont les extrémités sont fer-
ment aléatoire qui assure leur mélange. Peu d’études ont été consa-
mées par des grilles ou des plaques perforées et permettant la per-
crées à ce phénomène, des mesures du coefficient de dispersion Es
colation d’une phase liquide, mais empêchant tout mouvement de
la phase solide dispersée. Si les particules sont de forme sphérique, de la phase solide ont cependant été effectuées et ont conduit à des
la fraction de réacteur occupée par la phase solide est de l’ordre de valeurs de l’ordre de 10-2 m2/s. Ces valeurs permettent de supposer
0,6, celle occupée par la phase liquide étant alors 0,4. la phase solide dispersée fluidisée parfaitement mélangée.
La perte de charge subie par le liquide à la traversée d’un lit de L’écoulement de la phase liquide, en lit fixe comme en lit fluidisé,
particules sphériques peut être estimée par la relation d’Ergun : est lui de type piston dispersif. Le coefficient de dispersion E œ de
cette phase est donné par la relation de Chung et Wen [4] :
DP 150 m œ U œ ( 1 Ð e œ ) 2 1,75 r œ U œ2 ( 1 Ð e œ )
------- = --------------------------- ------------------- + ----------------------------------- ------------------- (18) — en lit fixe :
H d p2 e œ3 dp e œ3
dp Uœ d p U œ r œ 0,48
avec DP (Pa) perte de charge, e œ -------------- = 0,2 + 0,011 æ -----------------------
-ö (21)
Eœ è m ø
H (m) hauteur de lit, œ
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 3 600 - 10 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
— en lit fluidisé :
Tableau 1 – Enzymes utilisées en industrie alimentaire
d p U œmf d p U œ r œ 0,48
e œ -------------------- = 0,2 + 0,011 æè ------------------------öø (22) Enzymes Produits Emploi
Eœ mœ
a-amylase sirops de sucres liquéfaction de l’amidon
Exemple : dans un lit fluidisé de particules de verre de 2 · 10-3 m
de diamètre percolé par de l’eau à la vitesse superficielle de bière élimination de l’amidon
3,4 · 10-2 m/s, le coefficient de dispersion Eœ vaut 6,6 · 10-5 m2/s. pain, biscuits... complémentation de farine
Amyloglucosidase édulcorants saccharification
2.5.3 Transfert de matière liquide-particules bière et jus élimination de l’amidon
de fruits
À partir de la compilation de nombreux résultats expérimentaux pain amélioration de la couleur
publiés, Dwivedi et coll. [5] ont proposé la relation suivante pour le de la croûte
calcul du coefficient de transfert de matière liquide-particule en lits b-galactosidase produits laitiers élimination du lactose
fixe et fluidisé : à faible teneur
en lactose
kœ mœ 2 ¤ 3 d p U œ r œ Ð0,82
e œ æè --------öø æè -----------öø = 0,765 æ ------------------------ö
è ø
crèmes glacées conservation de la texture
Uœ rœ D mœ
Chymosine fromages coagulation des protéines
d p U œ r œ Ð0,38
+ 0,365 æ ------------------------ö (23) Glucose isomérase sirops à teneur conversion du glucose
è mœ ø en fructose en fructose
élevée
Cette relation montre que, en lit fixe (eœ » 0,4) le coefficient de
Glucose oxydase jus de fruits élimination de l’oxygène
transfert de matière kœ augmente avec la vitesse superficielle du
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
liquide, approximativement comme la puissance 0,6 de cette Invertase sirops de sucres liquéfaction du saccharose
vitesse.
Lipases fromages développement d’arômes
Pour une couche fluidisée, par contre, la rétention de liquide aug-
mente comme la puissance 1/3 de la vitesse superficielle du liquide, arômes synthèse d’esters
par conséquent le coefficient de transfert de matière kœ augmente Papaine bière élimination de protéines
comme environ la puissance 0,25 de cette vitesse.
Pectinases vins et jus clarification
de fruits
À même vitesse superficielle de liquide, les performances de
Protéases produits laitiers modification des protéines
transfert de matière d’une couche fluidisée sont moins bonnes du lait
que celles d’une couche fixe.
pain, biscuits diminution de la teneur
en gluten
viande attendrissement,
séparation des os
3. Couplages entre réactions
biochimiques
et transfert de matière
Tableau 2 – Micro-organismes utilisés
3.1 Cinétiques des réactions en industrie alimentaire
enzymatiques Micro-organismes Produits
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés F 3 600 - 11
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
1 1 [I]
v v v [I] = 0
vm
[I]
1 1 –
vm vm
vm/2 Km 1 + [I]
KI
1 1
– 1 [S ] [S ]
– 1
Km Km
[S ]
Km a pas d'inhibition b inhibition compétitive
[I]
Figure 5 – Vitesse d’une réaction enzymatique 1 [I] 1
v v [I] = 0
1 1 + [I]
v KI
■ Une solution enzymatique possède un nombre fixe de sites cata- [I] = 0
lytiques actifs auxquels le substrat peut se lier ; aussi, à partir d’une 1
vm
certaine concentration en substrat, tous les sites sont occupés et la 1 1
vitesse de réaction devient indépendante de la concentration en [S ] – 1 [S ]
– 1
substrat (figure 5). Km Km
c inhibition non compétitive d inhibition incompétitive
La loi de vitesse de Michaelis et Menten est une des premières et
des plus simples relations proposées pour modéliser la cinétique Figure 6 – Cinétique d’une réaction enzymatique
des réactions enzymatiques (figure 6 a)
vm [ S ]
v = ----------------------
- (24) Les inhibiteurs non compétitifs sont des molécules de structure
Km + [ S ] différente de celle du substrat, qui se lient à d’autres sites actifs de
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 3 600 - 12 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
■ Les lois de vitesse sont de la même forme, mais les vitesses v et Il s’agit là de rendements observés, directement calculables à par-
vm s’expriment, lors d’une fixation en surface, en mol · m-2 · s-1 de tir des données expérimentales, mais qui, comme le montre la
surface de contact liquide-solide ou encore en mol · kg-1 · s-1 de figure 7, varient selon les phases de la culture.
support.
Si l’enzyme est incluse dans des particules poreuses, les vitesses — en phase de croissance entre 30 et 35 h :
v et vm s’expriment en mol · m-3 · s-1 de phase solide ou en YX/S = 0,15
mol · kg-1 · s-1 de support. et : YP/S = 0,55
Lorsque les particules sont de forme sphérique ou cylindrique, le
passage d’une unité à l’autre s’effectue simplement à partir de la — en phase stationnaire entre 60 et 65 h :
taille et de la masse volumique des particules solides. YX/S = 0,01
■ Les concentrations en substrat et produit à prendre en
compte dans les équations cinétiques sont alors les concentrations et : YP/S = 0,78.
à l’interface liquide-solide, dans le cas d’une immobilisation en sur-
face, ou les concentrations dans la phase liquide qui imbibe les Lorsque ces rendements peuvent être supposés constants pen-
pores des particules solides, dans le cas d’une inclusion. dant une phase de culture, la vitesse de consommation de substrat
rS (kg · m-3 · s-1) et les vitesses de formation de biomasse rX et de
produit rP suivent les relations :
3.2 Rendements et cinétiques
des réactions de croissance rX rP
r S = Ð ------------- = Ð ------------- (29)
cellulaire et de production YX ¤ S YP ¤ S
3.2.1 Rendements La culture sur cette phase peut être alors représentée par une
réaction chimique globale et les rendements exprimés en fonction
La figure 7 montre l’allure des variations dans le temps des des coefficients stœchiométriques de cette réaction.
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés F 3 600 - 13
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
3.2.2 Cinétique de croissance limitée Cette relation différentielle présente l’avantage de s’intégrer en :
par un substrat
[ X o ] exp ( m max t )
[ X ] = -------------------------------------------------------------------------------- (34)
Selon les conditions de culture, il se peut qu’un substrat soit [ Xo ]
limitant, c’est-à-dire qu’une augmentation de la concentration en 1 Ð ------------------ - ( 1 Ð exp ( m max t ) )
[ X max ]
ce substrat entraîne un accroissement de la vitesse de croissance :
— en culture discontinue anaérobie, il peut s’agir du substrat car- avec Xo (kg/m3) concentration initiale en biomasse.
boné ou de la source azotée, lorsqu’en fin de culture ces substrats La loi logistique permet la modélisation cinétique des phases de
sont épuisés ; croissance et de ralentissement.
— en culture aérobie, c’est en général l’oxygène, faiblement solu-
ble dans les milieux de fermentation et apporté en continu qui est le
substrat limitant. 3.2.4 Cinétique de formation de produits
■ La relation cinétique la plus connue, traduisant l’effet de la On distingue trois types de produits formés en cours de culture :
concentration en substrat limitant sur la vitesse de croissance d’un
— les produits dont la formation est couplée à la croissance ; leur
micro-organisme, est la relation de Monod :
vitesse de production est proportionnelle à la vitesse de croissance :
rX m max [ S ] rP = a rX ;
m = --------- = ------------------------ (31)
[X] KM + [ S ]
— les produits dont la formation est totalement découplée de la
avec m (s-1) taux de croissance, croissance ; la biomasse joue un simple rôle catalytique ; leur
vitesse de production est proportionnelle à la concentration en
mmax (s-1) taux de croissance maximal, biomasse :
KM (kg/m3) constante de Monod.
rP = b [X] ;
Cette relation est parfois justifiée en disant que la croissance cel-
lulaire repose sur un grand nombre de réactions enzymatiques et les métabolites secondaires, comme certains antibiotiques, sont de
qu’il est donc logique que la forme de la relation de Monod soit ce type ;
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
identique à celle de Michaelis et Menten [relation (24)]. — les produits dont la formation est partiellement couplée à la
La relation de Monod permet la modélisation cinétique des pha- croissance ; leur vitesse de production est donnée par la relation de
ses de croissance et de ralentissement. Les constantes de Monod Luedeking et Piret :
ont des valeurs numériques en général faibles devant les concentra- r P = ar X + b [ X ] (35)
tions usuelles de substrats.
Exemple : pour les levures saccharomyces cerevisiae, KM est de Cette relation est aussi apte à modéliser la cinétique de formation
des deux types de produits précédents : b = 0 correspond au cou-
l’ordre de 25 · 10-3 kg/m3 pour le glucose et de l’ordre de 8 · 10-6 kg/ plage croissance-production et a = 0 au découplage total.
m3 pour l’oxygène.
■ Plusieurs variantes de cette relation de Monod ont été propo-
sées pour tenir compte des différents phénomènes d’inhibition 3.3 Couplage entre réaction biochimique
usuellement rencontrés. Une des plus récentes (Han et Levenspiel et transfert de matière liquide-solide
[6]) suppose que la croissance s’arrête dès que la concentration en
inhibiteur devient égale à une valeur critique [Ic] et que la constante
de Monod dépend de la concentration en inhibiteur : Ce couplage est observé lorsqu’un substrat réagit à la surface de
particules solides sur lesquelles sont fixés une enzyme ou des
rX [I] n [S] micro-organismes. Le substrat se déplace du cœur de la phase
m = --------- = k ¢ æè 1 Ð ---------öø ------------------------------------------------------ (32) liquide à l’interface liquide-solide où il est consommé par bioréac-
[X] [ Ic ] [I] m
[ S ] + K M æ 1 Ð ---------ö tion. Un régime quasi -stationnaire est rapidement atteint, et la
è [ I c ]ø concentration en substrat à l’interface [Si] s’établit à une valeur telle
que la vitesse de transfert de matière soit égale à la vitesse de la bio-
avec k ¢ (s-1) constante de vitesse et m et n exposants. réaction.
En choisissant ici, pour illustrer ce couplage, une réaction enzy-
3.2.3 Cinétique de croissance non limitée matique obéissant à la loi cinétique simple de Michaelis et Menten
par un substrat [relation (24)], l’égalité des vitesses permet alors d’écrire :
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 3 600 - 14 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
æ [---------
S i ]ö æ
- 1 + --------
K mö d2 [ S ] 2 d [ S ]
D eff æè ----------------- + ----- ---------------öø = v ² (39)
è [S] ø è [ S ]ø dr 2 r dr
h e = ---------------------------------------- (38)
[ S i ]ö æ K mö
æ --------- — en configuration film plan :
- + --------
è [ S ] ø è [ S ]ø
d2 [ S ]
La figure 8 montre les variations du facteur d’efficacité he en D eff æè ---------------öø = v ² (40)
( d x )2
fonction du nombre de Damköhler pour différentes valeurs du
Km avec les conditions aux limites suivantes :
rapport -------- . • (1) [S] = [Si] pour x = L ou r = R ; continuité de la concentra-
[S]
tion en substrat à l’interface liquide-solide ;
On a bien sûr toujours intérêt à travailler avec un facteur d’effica-
d[S] d[S]
cité proche de 1, en choisissant des conditions hydrodynamiques • (2) ------------ = 0 ou ------------ = 0 pour r = 0 ou x = 0 ; arrêt de la dif-
pour lesquelles la vitesse de transfert de matière est grande devant dr dx
la vitesse de bioréaction (nombre de Damköhler très inférieur à 1). fusion au centre de la particule ou à l’extrémité du film.
Compte tenu des faibles valeurs absolues des vitesses des bioréac- Dans ces relations, L (m) représente l’épaisseur du film, R (m) le
tions, cette situation est en général facile à obtenir.
rayon de la particule, r et x les coordonnées courantes, [S] (kg/m3) la
¢
D’autre part, les paramètres intrinsèques de la bioréaction v m concentration en substrat dans la phase liquide qui imbibe le milieu
et Km sont faciles à obtenir expérimentalement en réacteur de labo- solide poreux, [Si] (kg/m3) la concentration en substrat dans la
ratoire. Les phénomènes de transfert et de réaction sont en effet phase liquide à la surface de la particule, v ² (mol · s-1 · m3) la
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés F 3 600 - 15
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
vitesse spécifique de bioréaction par unité de volume de support Les paramètres intrinsèques v ²m et Km de la bioréaction sont
solide et Deff (m2/s) le coefficient de diffusion effectif du substrat difficiles à déduire d’expériences de laboratoire, car les phénomè-
dans le milieu poreux. nes de diffusion et de réaction ne peuvent jamais être découplés ; un
traitement numérique est nécessaire pour les extraire des variations
Ce coefficient Deff dépend de la diffusivité du substrat ainsi que de ² en fonction de la concentration en subs-
de la vitesse observée v obs
la tortuosité et de la porosité du solide. trat [Si].
À partir de la connaissance de la loi de vitesse : En pratique, cependant, il suffit souvent de savoir si, pour des
v ² = v ² ([S]), conditions de travail données, la diffusion intraparticulaire affecte
ou non la vitesse de la bioréaction. À cette fin, il a été défini, à partir
la résolution des équations ci-dessus conduit au facteur d’efficacité de la vitesse expérimentalement observée, un autre module de
h i, défini comme le rapport entre la vitesse observée et la vitesse Thiele :
v ² ([Si]) qu’aurait la réaction biochimique en l’absence de gradient
de concentration intraparticulaire en substrat. — en configuration sphérique :
v ²m [ S ] ²
v obs L2
v ² = ----------------------- , F = -------------------------
Km + [ S ] D eff [ S i ]
ces équations différentielles ont été résolues numériquement. Lorsque F < 0,3, la diffusion n’affecte par la réaction ; hi = 1 et la
vitesse observée est la vitesse de la bioréaction.
Km
Le facteur d’efficacité h i est alors fonction du rapport ---------- et d’un Si F > 0,3, la conception précise du bioréacteur passe par la déter-
[ Si ]
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
v ²m
f = L --------------------- 3.5 Couplage entre réaction biologique
D eff K m et transfert de matière gaz-liquide
La figure 9 montre les variations du facteur d’efficacité h i en fonc-
tion du module de Thiele (configuration sphérique) pour différentes
Ce couplage se rencontre lors de cultures aérobies de micro-orga-
Km nismes. L’oxygène passe de la phase gaz, dispersée sous forme de
valeurs du rapport ---------- .
[ Si ] bulles, à la phase liquide pseudo-homogène renfermant les micro-
organismes, où il est consommé. Les deux phénomènes, transfert
de matière gaz-liquide et bioréaction, sont successifs et la concen-
tration en oxygène dissous dans la phase liquide résulte d’un
régime quasi-stationnaire rapidement établi et pour lequel la vitesse
hi
de transfert de l’oxygène est égale à sa vitesse de consommation
1 par bioréaction.
0,9 Compte tenu de sa très faible solubilité, le substrat limitant est en
0,8 général l’oxygène ; en supposant que l’influence de la concentration
en oxygène dissous sur la vitesse de croissance obéit à la loi de
0,7 Monod [relation (31)], on peut alors écrire en régime quasi-
stationnaire :
0,6
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 3 600 - 16 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
La croissance aérobie des micro-organismes se déroule en trois où [G] représente la concentration en glucose de la solution et [Ge]
phases. la concentration en glucose à l’équilibre.
➀ En début de culture, la concentration en biomasse [X] est faible À 60 oC, les paramètres intrinsèques de la loi cinétique sont :
et le flux d’oxygène nécessaire à la croissance est bien inférieur au
¢ = ( 17,52 · 10 ) Ð3 mol · s Ð1 · kg Ð1 (kg de biocatalyseur) ;
vm
flux limite de transfert kœa [ O 2* ] . La concentration en oxygène dis-
Km = 7 815 mol/m3.
sous [O2] n’est donc pas très petite devant la concentration satu-
Ces deux valeurs ont été obtenues dans des conditions expéri-
rante [ O 2* ] . Comme les constantes de Monod pour l’oxygène ont mentales telles que la vitesse de la bioréaction était l’étape limitante
des valeurs de 100 à 1 000 fois plus faibles que celle de [ O 2* ] , le de l’isomérisation.
micro-organisme se développe à son taux de croissance maximal Par ailleurs, les particules de biocatalyseur ont :
mmax. — un diamètre d p = 1,2 mm ;
➁ La concentration en biomasse augmentant de manière expo- — une masse volumique rs = 1 800 kg/m3.
nentielle, les besoins en oxygène croissent de même et la concen-
tration [O2] diminue. Lorsque cette concentration devient du même
4.1.3 Dimensionnement approché
ordre de grandeur que K O2 , les deux phénomènes, transfert de
matière et bioréaction, sont alors couplés. Les valeurs de K O2 , étant Le bioréacteur qui s’impose naturellement est un réacteur à lit
très faibles, le flux limite de transfert est très rapidement atteint. fixe (§ 1.2.4). Dans une première étape, un dimensionnement appro-
ché peut être effectué avec les hypothèses simplificatrices
➂ Dès lors, la croissance est limitée par le transfert d’oxygène, la suivantes : la phase liquide est en écoulement piston dans le réac-
vitesse de croissance est constante et égale à : teur, les résistances dues aux transferts de matière sont négligea-
bles. Dans ces conditions, soit H la hauteur du réacteur, M la masse
r X = Y X ¤ O 2 k œ a [ O 2* ] (42) de biocatalyseur qu’il renferme, [So] la concentration en substrat à
l’entrée du réacteur, Q le débit volumique de substrat et z la cote
courante dans le réacteur.
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
v'm [S (z )] M
Q [S (z )] – Q [S (z + dz )] – dz = 0
Km + [S (z )] H (43)
4.1 Réacteur enzymatique
entrée – sortie – consommation = 0
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés F 3 600 - 17
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Q
U œ = ----------------------- = 0,0042 m ¤ s .
p ( d c2 ¤ 4 )
dM = M d z
H
[S(z + dz )]
z + dz
4.1.4 Effets du transfert de matière liquide-solide
z
La prise en compte du transfert de matière liquide-solide passe
[S(z)]
Km
H par le calcul du nombre de Damköhler Da (§ 3.3), du rapport -------- et
[S]
du facteur d’efficacité he (§ 3.3). Mais dans un réacteur à lit fixe, la
Km
concentration en substrat [S] varie et donc Da, -------- et he varient
z [S]
aussi.
Lorsque le substrat traverse le réacteur, sa concentration [S] dimi-
Km
nue, Da et -------- augmentent, or les effets de ces deux paramètres sur
[S]
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
[So]
Le calcul du facteur d’efficacité he aux deux extrémités du réac-
teur est donc suffisant pour se rendre compte de l’importance de ses
Q variations.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 3 600 - 18 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Les particules de biocatalyseur étant sphériques, la surface spéci- solide (§ 4.1.4), le calcul du facteur d’efficacité hi aux deux extrémi-
fique d’échange vaut : tés du réacteur est donc suffisant pour se rendre compte de l’impor-
tance de ses variations.
6 6
a¢ = --------------- = ----------------------------------------------- = 2,8 m 2 ¤ kg . La diffusivité effective du glucose, à différentes températures et
dp rs 1,2 · 10 Ð3 ´ 1 800 concentrations, dans les particules de biocatalyseur a été mesurée
À l’entrée du réacteur : expérimentalement dans les travaux cités au paragraphe 4.1.2 [9], à
60 oC, nous retiendrons :
vm ¢ 17,52 · 10 Ð3
Deff = 1,50 · 10-10 m2/s.
D a = ---------------------------- = --------------------------------------------------------------- = 0,16 Par conséquent, on a :
kœ a ¢ [ So ] 2,7 · 10 Ð5 ´ 2,8 ´ 1 400
K m 7 815
- = --------------- = 5,58
------- R v ¢m r s 0,6 · 10 Ð3 17,52 · 10 Ð3 ´ 1 800
S o 1 400 f = ---- ----------------------- = -------------------------- ------------------------------------------------------ = 1,04
3 D eff K m 3 1,5 · 10 Ð10 ´ 7 815
Le facteur d’efficacité par les relations (37) et (38) vaut alors : En négligeant, comme indiqué paragraphe 4.1.4, l’influence du
he = 0,98 transfert de matière liquide-solide, les concentrations en substrat à
l’interface liquide-particule et au cœur du liquide sont identiques et
À la sortie du réacteur : on a :
vm ¢ Km Km
17,52 · 10 Ð3 ---------
- = -------- .
D a = --------------------------- = --------------------------------------------------------- = 1,6 [ Si ]
kœ a ¢ [ Ss ] [S]
2,7 · 10 Ð5 ´ 2,8 ´ 140
K m 7 815 À l’entrée du réacteur, on a :
-------- = --------------- = 55,8
Ss 140 Km
-------- = 5,58
Le facteur d’efficacité vaut alors : [S]
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés F 3 600 - 19
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Enfin si les deux facteurs d’efficacité sont très différents de 1 et La quantité totale de biomasse formée sera de 50 kg puisque le
varient dans le réacteur, il vaut mieux abandonner l’approche fac- volume final de milieu de culture est V œ = 1 m 3 . Le rendement
teurs d’efficacité, et écrire et résoudre numériquement les équations
différentielles traduisant les différents phénomènes : bilan sur le étant de 0,5 il faut apporter 100 kg de sucre dans le réacteur. En choi-
substrat dans une tranche de réacteur avec ou sans dispersion sissant une concentration d’alimentation en sucre de 250 kg/m3,
axiale, transfert de matière liquide-solide, diffusion et bioréaction en l’augmentation de volume pendant la culture sera de 0,4 m3.
phase solide.
Le volume de remplissage initial est donc de 0,6 m3 (Ho = 0,65 m).
Cette valeur est acceptable hydrodynamiquement, puisque l’agita-
teur est placé à :
4.2 Production de levure de boulangerie
h 1,08
d a = -----œ- = ------------ = 0,36 m
3 3
4.2.1 Le problème
du fond de la cuve.
On se propose de produire des levures de boulangerie ou œnolo-
giques (saccharomyces cerevisiae) par culture aérobie sur glucose à
la température ambiante de 30 oC. On dispose pour cela d’une cuve
4.2.4 Puissance d’agitation et coefficient
mécaniquement agitée aérée (§ 2.2) standard de diamètre volumétrique de transfert k œ a
dc = 1,08 m et de 1 m3 de volume utile de liquide. Le mobile d’agita-
Lors d’une culture aérobie, le transfert d’oxygène devenant forcé-
tion est une turbine Rushton. La concentration souhaitée en fin de
ment limitant à partir d’un certain niveau de biomasse, on a tout
culture est 50 kg/m3, et la concentration d’inoculation de 1 kg/m3.
intérêt à choisir des conditions opératoires conduisant au k œ a le
Combien de temps durera la culture ?
plus élevé possible. Comme ce coefficient augmente avec la vitesse
de rotation de la turbine, une vitesse élevée est donc avantageuse.
Toutefois, habituellement, on ne dépasse pas une vitesse linéaire en
4.2.2 La croissance aérobie de saccharomyces bout de pales de 5 m/s.
cerevisiae
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 3 600 - 20 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
■ Le coefficient volumique de transfert k œ a est donné par la ■ Durée de la phase de croissance exponentielle
relation (5) : Sur la phase de croissance exponentielle ; le bilan [relation (47)]
sur la biomasse devient :
P 0,4 1 320 0,4
k œ a = 2,6 · 10 Ð2 è ------ø æ gö U g0,5 = 2,6 · 10 Ð2 æ ---------------ö ( 0,025 ) 0,5
Vœ è 1 ø d ( [ X ] V, )
------------------------- = r X V , = m max [ X ] V , = m max ( [ X ] V , )
dt
= 0,073 s Ð1 ,
et s’intègre en :
soit : k œ a = 260 h Ð1
( [ X ] V , ) = ( [ X ] V , ) o exp ( m max t )
■ La rétention de gaz est obtenue par la relation (7) :
rX V, Q rX
Q ( [ S o ] Ð [ S ]) = ------------
- ------ = ---------------------------
YX ¤ S V, YX ¤ S [ So ]
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés F 3 600 - 21
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
On a : d[X]
------------------------------- = d t
rX Ð [ X ] Di
Q 1,95
D i = ------ = ------------------------- = 0,0156 h Ð1 .
V, 0,5 ´ 250 Cette relation s’intègre entre le début de la phase et t en :
( rX Ð Di [ X ] )t
Le bilan sur la biomasse (47) s’écrit : - = Ð D i ( t Ð 6,5 )
ln ------------------------------------------
( r X Ð D i [ X ] ) 6,5
d V, d[X]
[ X ] ---------- + V , ------------- = r X V , soit numériquement :
dt dt
soit : ( 1,95 Ð 0,0156 ´ 50 )
ln -------------------------------------------------------- = Ð 0,0156 ( t Ð 6,5 )
( 1,95 Ð 0,0156 ´ 6,5 )
d[X]
[ X ] Q + V , ------------- = r X V , et
dt
t = 36 h
et encore
La durée totale de la culture est, en arrondissant, 36 h, la
d[X] Q phase de croissance exponentielle dure 6,5 h et la phase à
------------- = r X Ð [ X ] --------
dt V, vitesse constante 29,5 h.
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 3 600 - 22 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
P
O
U
Réacteurs enzymatiques R
et fermenteurs
E
N
par Jean-Pierre RIBA
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Toulouse (INPT)
École Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Génie Chimique (ENSIGC)
S
A
Bibliographie
Références [7] ILLANES (A.), ZUNIGA (M.E.), CONTRERAS ATKINSON (B.) et MAVITUNA (F.). – Biochemical
V
[1]
[2]
VAN’T RIET (K.). – Mass Transfer in Fermenta-
tion. Trends in biotechnology 1, 4, 113, 1983.
AKITA (K.) et YOSHIDA (F.). – Gas Holdup and
(S.) et GUERRERO (A.). – Reactor Design for
the Enzymatic Isomerisation of Glucose to
Fructose. Bioprocess Eng. 7, 199, 1992.
Engineering and Biotechnology Handbook.
Macmillan Publishers Ltd, 1983.
Cuves agitées mécaniquement
O
Volumetric Mass Transfer in Bubble Colu-
mns. Ind. Eng. Chem. Des. Dev. 12, 76, 1973.
[8] CHEN (K.C.) et WU (J.Y.). – Substrate Protec-
tion of Immobilized Glucose Isomerase. Bio-
technol. Bioeng. 30, 817, 1987.
ROUSTAN (M.) et PHRAMOND (J.C.). – Agitation et
Mélange. Technique de l’Ingénieur J2 A5900.
I
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
[5]
and Fluidized Beds. AIChE Journal 14, 6, 857,
1968.
DWIVEDI (P.N.) et UPADHYAY (S.N.). – Parti- [11]
tems. AIChE Journal 8, 262, 1962.
International Critical tables. McGraw-Hill
SHAH (Y.T.), KELKAR (B.G.), GODBOLE (S.P.) et
DECKWER (W.D.). – Design Parameters Estima-
P
cle-Fluide Mass Transfer in Fixed and Fluidi-
zed Beds. Ind. Eng. Chem. Des. Dev. 16, 2,
157, 1977.
Book Compagny Inc. New York. London 1926.
Ouvrages et articles de synthèse
tions for Bubble Column Reactor. AIChE Jour-
nal, 28, 3, 353, 1982.
DECKWER (W.D.) et SCHUMPE (A.). – Improved
L
[6] HAN (K.) et LEVENSPIEL (O.). – Extended
Monod Kinetics for Substrate, Product and
Cell Inhibition. Biotechnol. Bioeng. 32, 430,
Génie Biochimique
BAILEY (J.E.) et OLLIS (D.F.). – Biochemical Engi-
neering Fundamentals. 2e éd. McGraw-Hill
Tools for Bubble Column reactor Design and
Scale-Up. Chem. Eng. Sci., 48, 5, 889, 1983. U
Réacteurs Airlift
1988. Book Co. 1986.
SHULER (M.L.) et KARGI (F.). – Bioprocess Enginee-
CHISTI (M.Y.). – Airlift Bioreactors. Elsevier Applied
Sciences, 1989.
S
ring. Prentice-Hall Inc. 1992.
Constructeurs. Fournisseurs
Liste non exhaustive de constructeurs de bioréacteurs Lejeune S.A.
Pierre Guérin S.A. Goavec Engineering S.A.
Inceltech France S.A. Société Nouvelle de Constructions Soudées du Coteau SNCSC
LSL Biolafitte S.A.
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
P
O
U
Réacteurs enzymatiques R
et fermenteurs
E
N
Bibliographie
S
Références the Enzymatic Isomerisation of Glucose to ATKINSON (B.) et MAVITUNA (F.). – Biochemical
[1] VAN’T RIET (K.). – Mass Transfer in Fermenta-
tion. Trends in biotechnology 1, 4, 113, 1983. [8]
Fructose. Bioprocess Eng. 7, 199, 1992.
CHEN (K.C.) et WU (J.Y.). – Substrate Protec-
Engineering and Biotechnology Handbook.
Macmillan Publishers Ltd, 1983.
A
[2] AKITA (K.) et YOSHIDA (F.). – Gas Holdup and
Volumetric Mass Transfer in Bubble Columns.
Ind. Eng. Chem. Des. Dev. 12, 76, 1973.
tion of Immobilized Glucose Isomerase. Bio-
technol. Bioeng. 30, 817, 1987.
Cuves agitées mécaniquement
ROUSTAN (M.) et PHRAMOND (J.C.). – Agitation et
V
Mélange. Technique de l’Ingénieur J2 A5900.
[3] SCHUMPE (A.) et DECKWER (W.D.). – Viscous
Media in Tower Bioreactors : Hydro-dynamic
[9] HOUNG (J.Y.), YU (H.Y.), CHEN (K.C.) et TIU
(C.). – Analysis of Substrate Protection of an
Immobilized Glucose Isomerase Reactor. Bio-
Épuisé
NAGATA. – Mixing. J. Wiley, 1975.
O
Characteristics and Mass Transfer Properties.
[4]
Bioprocess Eng. 2, 79, 1987.
CHUNG (S.F.) et WEN (C.Y.). – Longitudinal
[10]
technol. Bioeng. 41, 451, 1993.
MICHEL (B.J.) et MILLER (S.A.). – Power
Requirements of Gas-Liquid Agitated Sys-
MIDOUX (N.) et CHARPENTIER (J.C.). – Les réac-
teurs gaz liquide à cuve agitée mécaniquement.
Partie 1 Entropie 88, 5, 1979 et Partie 2 Entropie
I
Dispersion of Liquid Flowing Through Fixed
R
Parution : juin 1998 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
[6]
1977.
HAN (K.) et LEVENSPIEL (O.). – Extended
Génie Biochimique
BAILEY (J.E.) et OLLIS (D.F.). – Biochemical Engi-
nal, 28, 3, 353, 1982.
DECKWER (W.D.) et SCHUMPE (A.). – Improved
Tools for Bubble Column reactor Design and
P
Monod Kinetics for Substrate, Product and
Cell Inhibition. Biotechnol. Bioeng. 32, 430,
1988.
neering Fundamentals. 2e éd. McGraw-Hill
Book Co. 1986.
Scale-Up. Chem. Eng. Sci., 48, 5, 889, 1983.
Réacteurs Airlift
L
[7] ILLANES (A.), ZUNIGA (M.E.), CONTRERAS
(S.) et GUERRERO (A.). – Reactor Design for
SHULER (M.L.) et KARGI (F.). – Bioprocess Enginee-
ring. Prentice-Hall Inc. 1992.
CHISTI (M.Y.). – Airlift Bioreactors. Elsevier Applied
Sciences, 1989. U
Thèses S
http://www.sudoc.abes.fr
MASSÉ (A.). – Contribution à la mise en place d'un réacteur enzymatique à D'ALVISE (N.). – Mise au point d'un procédé d'hydrolyse de protéines de
membrane travaillant en milieu supercritique. Université des sciences et luzerne (Medicago Sativa Var. Europe) dans un réacteur enzymatique à
techniques du Languedoc (2001) membrane à l'échelle pilote. Lille 1 (2000)
Constructeurs. Fournisseurs
Liste non exhaustive
tiwekacontentpdf_f3600 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030276 - universite de rouen normandie // 195.220.135.36
Gagnez du temps et sécurisez vos projets
en utilisant une source actualisée et fiable
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES
Questions aux experts* Articles Découverte Dictionnaire technique multilingue Archives Info parution
Les meilleurs experts techniques La possibilité de consulter 45 000 termes en français, anglais, Technologies anciennes et versions Recevez par email toutes les nouveautés
et scientifiques vous répondent des articles en dehors de votre offre espagnol et allemand antérieures des articles de vos ressources documentaires
*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com