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RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE
D’ORAN MOHAMED BOUDIAF USTO-MB
D’PARTEMENT DE GENIE CHIMIQUE

MODULE: PROCÉDÉS D’ADSORPTION ET DE SÉPARATIONS


MEMBRANAIRES

PARTIE II: PROCÈDES DE SÉPARATION MEMBRANAIRES

CHAPITRE 4: GÉNÉRALITÉS ET DÉFINITIONS

2020/2021 Présenté par: Dr, A, Elaziouti


 Historique
Les principales étapes de découverte des procédés membranaires:

1748 : découverte par l'abbé Nollet de la membrane à perméabilité sélective;


1829 : début des travaux de Graham sur la dialyse et la perméation du gaz;
1861 : conception par Graham du premier appareil à dialyse;
1887 : lois sur la diffusion par Van't Hoff et loi de la pression osmotique;
1900 : production des premières membranes artificielles et début des études
d'applications industrielles;
1950 : réalisation des premières membranes en acétate de cellulose par REID à
l'université de Floride pour le dessalement de l'eau de mer (osmose inverse);
1967 : apparition des modules plans spiralés et à fibres creuses;
1978 : mise au point de la première membrane tubulaire composite minérale
aux USA;
1982-1987 : développement de l'ultrafiltration et de la microfiltration
tangentielle dans l'industrie;
1987-1993 : développement de la nanofiltration, de la pervaporation, de
l'électrodialyse,
 PRINCIPE GÉNÉRAL DE LA FILTRATION MEMBRANAIRE

 La filtration membranaire est un procédé de séparation physique en phase liquide.


Elle repose sur le principe de perméation à travers une membrane permsélective.
Cette membrane permsélective, selon ses caractéristiques intrinsèques et son
mode d’utilisation, constitue une barrière permettant (ou favorisant) certains
transferts de matière et en limitant d’autres (figure 1)
 ,

 Les forces motrices permettant la perméation à travers la membrane peuvent être


la diffusion d’une des deux phases (transport actif) mais également des
différentiels de pressions ∆P, de concentrations ∆C, de potentiels électriques ∆E
(transport passif) ou de température ∆T.

 En fonction de la taille de ses pores, la membrane de filtration constitue une


barrière physique absolue pour des molécules ou particules de taille supérieure à
un certain seuil.

 C’est l’avantage principal que présente la filtration membranaire en comparaison


aux traitements conventionnels. En effet, ceux-ci consistent en une filtration sur
média granulaire (sable et/ou charbon actif), qui ne constitue pas un filtre absolu.

 Contrairement à la filtration membranaire, la qualité de l’eau filtrée par procédé


traditionnel dépend grandement de l’eau brute traitée.
 À l’issue d’une opération de filtration membranaire, deux phases sont
obtenues :
 le rétentat (ou concentrat) dans lequel se concentrent les molécules
et/ou particules retenues par la membrane ;
 le perméat, exempt des molécules et/ou particules retenues.

Figure I.1 : Membrane sélective


 Les techniques membranaires à gradient de pression
 La microfiltration tangentielle (MFT) ⇒ un procédé qui met en œuvre des
membranes microporeuses (la taille des pores est comprise entre 0.1 et 10µ.
⇒ Suivant les applications, les membranes utilisées sont de natures différentes à
savoir : Céramique, Polymère organique, Acier inox revêtu dioxyde de titane. La
solution à traiter circule parallèlement à la surface de la membrane et une pression
transmembranaire de quelques bars est appliquée.
 L’ultrafiltration (UF) ⇒ un procédé membranaire permettant l’extraction du solvant
(généralement l’eau) et des solutés ioniques ou moléculaires d’une solution
contenant des macrosolutés. ⇒ La taille des pores est comprise entre 1 à 100 nm.
La solution à traiter circule parallèlement à la surface de la membrane et une
pression transmembranaire de quelques bars est appliquée. Les molécules de
poids moléculaire supérieur à 5000-10000 D sont retenues par les membranes.
 La nanofiltration (NF) ⇒ une technique séparative baro-membranaire couvrant un
domaine de séparation entre l’ultrafiltration (UF) et l’osmose inverse (RO). ⇒ Elle
utilise des membranes dont le diamètre des pores est voisin de 1 nanomètre. Cette
technique permet d’extraire de l’eau en même temps que des ions monovalents
ainsi que des substances dont le point moléculaire n’excède pas environ 200D. La
pression transmembranaire appliquée est de l’ordre de 10 à 25 bars. En agro-
industrie, la nanofiltration est utilisée pour concentrer des solutions tout en
assurant une déminéralisation partielle.
 L’osmose inverse (RO) ⇒ une technique séparative utilisant des membranes
denses permettant d’extraire de l’eau pure d’une solution contenant des sels
(voire d’autres substances dissoutes). ⇒ Les pressions mises en jeu doivent être
suffisantes pour inverser le flux osmotique (plusieurs dizaines de bars).
 Domaines de la filtration membranaire
 Les principaux domaines de filtration en fonction de la taille moyenne de pores des
membranes, ainsi que la correspondance avec les molécules et particules retenues
sont représentés sur la figure 2

Figure 2 – Situation des techniques de séparation par membranes en


fonction de la taille des particules retenues
 Filtration
 Les procédés membranaires sont des procédés de séparation utilisés pour
extraire, concentrer, purifier ou séparer des composés contenus dans un
mélange en phase liquide ou gazeuse. Ici nous ne considérerons que les phase
liquides.

 Les procédés membranaires à gradient de pression permettent la filtration d’un


milieu liquide à l’aide de membranes dont le diamètre des pores fixe la taille des
composés retenus.

 La membrane joue le rôle de barrière sélective qui autorise le passage de


certains composés et en bloque d’autres. La force motrice est la différence de
pression.

 Contrairement à la filtration classique pour laquelle l’écoulement du liquide est


perpendiculaire au milieu filtrant (filtration frontale), ici l’écoulement du
mélange à filtrer est parallèle à la membrane. C’est la filtration tangentielle.
Ainsi on évite l’accumulation à la surface de la membrane des particules ou
molécules qui restent en suspension dans le liquide.
 La filtration frontale est
aussi appréciée du fait
que cette technologie est
compacte et donc plus
facilement stérilisable
qu’un circuit qui fait
intervenir plusieurs
pompes.

Fig 3: Présentation du fonctionnement de la filtration frontale

 La filtration tangentielle
est par contre utilisée
quasi systématiquement
lorsque les fluides ont
des taux de matière en
suspension élevés.

Fig 4 : Présentation du fonctionnement de la filtration tangentielle


Les membranes de MF et UF sont microporeuses alors que les membranes d’OI et
OD sont considérées comme denses, les membranes de NF pouvant appartenir à
l’une ou l’autre de ces catégories en fonction de leur seuil de coupure. Les
mécanismes de transfert sont alors différents (voir figure 7). Pour les membranes
microporeuses, les molécules sont séparées par effet tamis, tandis que dans le cas
des membranes denses, les molécules sont séparées par différences de solubilité et
de mobilité dans le matériau membranaire de surface

Figure 5: Transport moléculaire à travers des membranes microporeuses et denses


 Paramètres de fonctionnement d’un procédé de filtration membranaire
Figure 2 – Schéma de principe
d’un procédé de séparation
membranaire

PA-PR: Perte de charge (Pa)


QR: Débit tangentielle (m3/s)
QP: Débit frontal (m3/s)
QA: Débit alimentation (m3/s

 Pression transmembranaire (TPM) (Pa) : Force agissante de l’opération caractérisée


par la moyenne des pressions alimentation, PA , et rétentat, PR , à laquelle on soustrait
la pression du compartiment perméat, PP .

 Flux de perméation (m3/s,m2): Productivité du procédé définie par le débit de perméat


divisé par l’aire membranaire (densité de flux). Ce flux représente aussi la vitesse
moyenne du fluide perpendiculairement à la surface de la membrane.

 Taux de rejet (ou taux de retention) (%) : Sélectivité du procédé : un taux de rejet de 1
signifie que le soluté est parfaitement retenu par la membrane (concentration massique
dans le perméat CP = 0) alors qu’un taux de rejet de 0 correspond à un soluté non
retenu, concentration identique dans le perméat CP et le rétentat CR (CP = CR ).

 Taux de conversion (%): Fraction du débit de liquide qui traverse la membrane


 Remarque
 Le flux de perméat est lié à la pression exercée. Dans le cas de la filtration de
solvant uniquement, le flux peut être exprimé en fonction de la pression
transmembranaire selon la loi de Darcy :

avec J : le flux de perméat (m3/s,m2);


Qp : le débit de perméat (m3/s);
S : surface de la membrane (m2);
ΔP : la pression transmembranaire (Pa);
μ : la viscosité du liquide (Pa.s);
R : la résistance de la membrane au passage du liquide (m-1)

 La résistance intrinsèque d’une membrane correspond à la capacité de cette


dernière à résister aux forces d’écoulement d’un fluide à travers ses défauts
(pores). Son expression est présentée par l’équation suivante issue de la loi de
Darcy. D’après cette loi, le flux (J) d’écoulement d’un fluide à travers un tapis
filtrant est proportionnel à la différence de pression (ΔP ou TMP) et
inversement proportionnel à la résistance du tapis (R) et à la viscosité (μ) du
fluide,
 En ultrafiltration, l’efficacité de la
membrane est en général
caractérisée par le seuil de coupure
(cut-off ), qui peut être défini comme
étant la masse molaire M (g/mol)
correspondant à une rétention
élevée (90 % le plus souvent) d’une
macromolécule déterminée (figure ).
Il est mesuré à l’aide de composés
modèles, le plus souvent du
polyéthylène glycol (PEG).
Figure 6 : Détermination du seuil de coupure (Molecular Weight Cut-off) d’une membrane
d’ultrafiltration, à partir d’une courbe de tamisage

 Généralement, on trace, pour une famille de molécules étalons, la courbe TR =


f(M). Ce qui fait que l’on obtient une courbe différente par famille de molécules
étalons. Par contre si l’on trace en fonction du rayon hydrodynamique, une
courbe unique TR = f(rayon) est obtenue. Le rayon hydrodynamique est donné
par la relation suivante :
Avec rhyd : rayon hydrodynamique de la molécule (m);
η : viscosité intrinsèque de la solution (m3g-1);
M : masse molaire (g mol-1);
N : nombre d’Avogadro (mol-1),
Tableau 2 – Ordre de grandeur des perméabilités

Tableau 3 – Ordre de grandeur de la densité de flux


volumique des différentes techniques à membranes

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