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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère des Travaux Publics


Agence Nationale des Autoroutes

REALISATION DE LA SECTION AUTOROUTIERE ENTRE


LA CHIFFA ET EL BERROUAGHIA SUR 53KM
Rapport d’Expertise des talus plus significatifs

1. Préambule

A la demande de la société FHCC nous présentons dans les paragraphes qui


suivent une appréciation générale au rapport géologique et géotechnique du
projet d’exécution de la RN01 - Section La Chiffa – El Berrouaghia, ainsi que
l’appréciation spécifique des solutions proposées pour les grands talus de
déblais nécessaires pour implanter le tracé de la route.

A l’effet nous avons analysé les rapports et les données qui figurent dans l’étude
géotechnique et nous avons fait une visite extensive au tracé mentionnée, durant
la journée du 14 Juillet 2014, accompagnés des responsables de l’équipe de
projet et du BCI.

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L’expertise a portée essentiellement sur la caractérisation des formations
géologiques qui intéressent le tracé et son comportement géotechnique, ainsi
que sur les solutions techniques adoptés pour les déblais, en particulier pour
ceux qui impliquent des excavations de grande hauteur. Nous avons aussi
analysé le type et étendue des solutions de soutènements proposés pour les
talus les plus importants ou qui présentent des contraintes particulaires, vis-à-vis
les caractéristiques des terrains traversés.

A la suite de la visite du 14 Juillet nous avons fait le lendemain, une séance de


travail avec l’équipe de projet, afin de concrétiser quelques suggestions qui
ressortent de ce qu’on avait constaté sur site, notamment des optimisations sur
quelques talus qui font aussi l’objet du présent rapport.

Lors de la séance de travail l’équipe de projet a demandé au bureau d’études de


faire une révision de la conception des talus juges les plus complexes.

2. Appréciation générale du rapport de terrassements et géotechnique

A notre avis les rapports de terrassements et géologiques/géotechniques


consultés, qui concernent le tronçon compris entre les PK 16+800 à 20+895 sont
assez sommaires et présentent une certaine marge d’amélioration visant :

 Le traitement le plus exhaustif de l’information géotechnique déjà


ramassée ;
 La justification des propriétés géomécaniques des terrains à excaver, soit
les paramètres de calcul des déblais, qui sont fonction des résultats
obtenus dans la caractérisation par des travaux de reconnaissance et les
essais in situ et au laboratoire exécutés ;
 La présentation des solutions géotechniques adoptés pour les
soutènements des talus de déblais et les pentes des talus de remblais, en

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particulier ceux en profil en travers mixtes (déblai-remblai) a grande
hauteur ;
 La question des eaux souterraines et son influence dans les ouvrages à
construire, en particulier la question liée aux sources constatées dans
quelques déblais et l’effet de dégradation des propriétés géomécaniques
des terrains causé par l’action de ces eaux ;
 La problématique des séismes et de l’action sismique élevée dans la zone
des ouvrages et des solutions adoptés pour la mitiger, surtout en ce qui
concerne le comportement des grands talus de remblais et déblais à
grande hauteur.

Aussi du point de vue des plans nous pensons qu’il y a de la marge d’amélioration
de la représentation des types lithologiques et ses propriétés de façon à faciliter
l’approbation par le Maître d’Ouvrage.

A cet sujet il est à noter que, vis-à-vis la grande complexité des formations
géologiques traversées, qui se présentent souvent hétérogènes, avec des sols à
matrice argileuse recouvrant le massif marneux fracturé et dont les conditions de
fracturation et d’altération varient beaucoup, sachant que maintenant les
conditions sont facilités en raison de l’ouverture des pistes d’accès, il est
relativement facile de faire quelques investigations complémentaires pour
améliorer la connaissance de la constitution et du comportement des formations
traversées. On suggère notamment des reconnaissances géologiques de
surface sur les talus exposés ; des sondages ou des puits avec recueille
d’échantillons intactes ou remaniés à soumettre à des essais de laboratoire
complémentaires.

Finalement le chapitre qui traite en détail les matériaux de construction à exploiter


en ligne ou dans d’éventuelles zones d’emprunt, en particulier des sols et des
roches pour la construction des remblais ne sont pas inclus dans les rapports de
synthèse consultés, chose qui pourrait être faite, pour enrichir la compréhension

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des solutions techniques préconisées et donner un aperçu conjoint des
caractéristiques géotechniques du tracé.

Les aspects mentionnées peuvent à notre avis être faits sans mettre en cause
les solutions déjà acquises ou les approbations obtenues et travaux réalisés, les
considérant tout simplement comme des compléments d’information et non pas
des rapports de substitution.

3. Appréciation spécifique des talus des déblais

Ci-après nous traitons chacun des talus analysés de façon individuelle, en


soulignant les aspects qui nous paraissent les plus sensibles et en faisant des
suggestions pour les améliorer.

3.1 TALUS AU PK 5

Le talus aux environs du PK 5 est situé à l’entrée de la tête Nord du premier


tunnel du tracé. Il s’agit d’un talus mixte, en marne brune altérée/colluvion (Fig.
1).

Fig. 1 – Vue frontale du talus au PK 5 (tête du tunnel).

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La face Sud du talus se termine contre l’autre talus de la tête du tunnel, ayant
une ligne d’eau bien marquée qui fait la transition. A l’amont de la zone excavée,
proches de la ligne d’eau mentionnée on voit des petits tufs de cannes indiquant
la présence des sols humides. La marne se présente très altérée, moyennement
altérée par endroits, et les colluvions sont essentiellement des blocs de marne
en matrice limoneuse.

La protection en cours est constituée d’un revêtement en béton projeté avec


treillis électro soudé et un cloutage dense. Des barbacanes de drainage sont
faites à la base du talus et de chaque berme (Fig. 2).

Fig. 2 – Talus au PK 5. Protection en béton projeté en cours.

A notre avis les principales contraintes liées à la solution adoptée sont :

 la difficulté de garantir un drainage adéquat du talus et par conséquent,


d’éviter les sous-pressions derrière la paroi de béton projeté ;
 la difficulté d’obtenir une bonne efficacité des clous de soutènement,
sachant que les sols des colluvions qui prédominent sur la marne, ne

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permettent pas de réaliser un bulbe de scellement efficace. En effet, cette
contrainte est bien patente dans la Fig. 2 ou on voit nettement l’érosion
autour du bulbe de scellement et la tendance des clous d’être arrachés.

Compte tenu des conditions actuelles, notre opinion est qu’on a deux options
possibles : si on veut maintenir la solution qui est en cours, on doit renforcer
significativement le drainage, en utilisant une maille suffisamment dense de
drains pour éviter toute sous-pression derrière la paroi, disons quelque chose
comme 2 x 2m, au lieu des drains de base, qui sont clairement insuffisants. Les
drains doivent être crépines sur toute sa longueur, à l’exception du dernier mètre
proche de la face du talus et ils seront longs, de 6 à 12m et équipés de géotextile
pour éviter son colmatage (Fig. 3.).

Fig. 3 – Section type de géodrain. Les dimensions sont variables et fonction des
conditions réellement trouvés sur place.

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Alternativement, si on désire une solution plus fiable qui élimine la plupart des
risques liés aux sous-pressions et l’éventuel mauvais comportement des clous,
on doit changer la conception en adoptant un masque drainant constitué d’un
revêtement en enrochements calcaires avec des bermes étanches et doté d’un
bon système de drainage périmétrale par des caniveaux en V ou en U (Fig. 4).

Fig. 4 – Section type de masque drainant. Les dimensions sont variables et


fonction des conditions réellement trouvés sur place.

3.2 TALUS AU PK 15

Le talus au PK 15 montre un glissement en des argiles marneuses d’altération


de la marne du substratum, au sommet du talus. Le glissement aura eu lieu en
raison, d’une part des très faibles caractéristiques de résistance des matériaux
constituant le corps de déblai et, d’autre part, au manque de protection adéquate
à l’action de l’érosion. La situation n’est pas encore stable et le talus aura

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tendance à continuer à glisser, en augmentant la dimension de la crevasse qui
est déjà ouverte, rendant encore plus difficile sa stabilisation (Fig. 5).

Pour éviter la dégradation Il faut installer avant l’hiver et dans les meilleurs délais
un masque poids dans la zone d’influence du talus et réduire la pente actuelle
qui est de 1:1,5 pour 1:2. En dessous de la zone glissée, le déblai peut continuer
à recevoir la protection en béton projeté avec cloutage systématique selon le
maillage proposé.

Comme au cas précédent, on doit renforcer significativement le drainage au


niveau du béton projeté, en utilisant une maille suffisamment dense de drains
pour éviter toute sous-pression derrière, disons quelque chose comme 2 x 2m,
au lieu des drains de base, qui sont clairement insuffisants. Les drains doivent
être crépines sur toute sa longueur, à l’exception du dernier mètre proche de la
face du talus et ils seront longs, de 6 à 12m et équipés de géotextile pour éviter
le colmatage (voir aussi Fig. 3.).

Fig. 5 - Vue frontal du talus au PK 15 montrant l’ampleur du glissement.

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La détermination de l’ampleur de la zone à traiter avec le masque poids doit être
faite sur site par piquetage. Elle doit dépasser de quelques mètres la zone glissée
dont les sols doivent être entièrement excavés.

Fig. 6 – Section type de masque poids. Les dimensions sont variables et


fonction des conditions réellement trouvés sur place.

3.3 TALUS AU PK 18+710

Le talus au PK 18+710 montre un pylône de haute tension au sommet et assez


proche de la crête du talus. La constitution du talus est faite en marne qui paraît
saine à peu altérée, bien qu’intensément fracturée (Fig. 7 et 8).

Le talus semble avoir été excavé avec une forte pente, de l’ordre de 1:1, chose
qui est acceptable, vu la bonne qualité constatée. En termes de protection contre
la dégradation la solution préconisée – béton projeté avec des clous – est tout à

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fait faisable et pourra fonctionner parfaitement si le drainage est facilité par un
renforcement de la densité actuelle, qui nous paraît faible (Fig. 6).

Fig. 7 - Plan du déblai au PK 18+710 montrant la zone du pylône.

Quelque chose comme une maille de 3 x 3m ou même 2 x 2m, si l’on constate


des venues d’eu et des humidités sur la surface du béton projeté, lors des
premières averses, au lieu des drains de base actuellement préconisés, semble
suffisant. Comme pour les restants, les drains doivent être crépines sur toute sa
longueur, à l’exception du dernier mètre proche de la face du talus et ils seront
longs, de 6 à 12m et équipés de géotextile pour éviter le colmatage (voir Fig. 3.).

Une alternative à cette solution pourrait être la mise en place d’un système de
géocomposite en grillage métallique, utilisé pour la protection pare-éboulis.

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Fig. 8 - Talus au PK 18+710 montrant la zone du pylône.

Il s’agit d’un grillage formé à partir de fils et câbles en acier, assemblés entre eux
au moment de la fabrication du grillage double torsion. Le grillage métallique est
à mailles hexagonales double torsion, de type 80 ou équivalent, réalisé avec des
fils de diamètre 3.00mm, dans lesquels sont insérés longitudinalement des
câbles de 8mm de diamètre. Les câbles de diamètre de l’ordre de 8mm sont à
âme métallique dont la résistance nominale doit être supérieure à 1700 N/mm2
et la résistance à la rupture minimale de 40 kN ou supérieure. Les fils sont tous
galvanisés. Les câbles sont insérés longitudinalement comme fil de bordure du
grillage et au centre du panneau afin d’obtenir un espacement de 1.50m.

Le grillage métallique, une fois étendu le long du talus, doit être relié chaque 20
cm avec des ligatures par fil ou avec des anneaux de fermeture de diamètre

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minimum 6,0 mm. Les fils de ligature ont les mêmes caractéristiques que les fils
du grillage et sont de diamètre de 2.20 mm minimum.

Après la pose sur le talus, le grillage est ancré au sommet et en pied du talus au
moyen d'un câble en acier galvanisé de diamètre Ø = 16mm. Il est ancré au
sommet, au pied et le long du talus au moyen des clous, mis en œuvre avec un
maillage de 3 x 3m ou 2 x 2m, soit un clou chaque 9 m² ou 4m2. Enfin, selon le
site, il pourra être mis en œuvre un réseau de câbles de renfort constitué d'un
ourdissage rhomboïdal en câble métallique de diamètre Ø = 12 mm; le câble est
passé au niveau des croisements et arrêté à l’aide d’accessoires adaptés. Il est
tendu et bloqué avec des serres câbles galvanisés (Fig. 9).

Fig. 9 – Système de géocomposite métallique pare-éboulis

En ce qui concerne la protection du pylône de haute tension, on aurait pu réaliser


une protection active, par une poutre de ceinture doté d’ancrages, tout au long
de la zone d’influence du pylône, au niveau du premier panneau au sommet du

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talus, pour garantir qu’il n’y pas de mouvements, ni même de petites
déformations dans ladite zone.

On considère toutefois, vu la difficulté de réaliser un tel ouvrage, maintenant que


la totalité du déblai est excavé, qu’on peut s’en passer de tel soutènement,
sachant que le pylône se trouve loin de la crête du déblai et la bonne qualité de
la roche doit en principe avoir un comportement satisfaisant.

3.4 TALUS AU PK 19+600

Le talus au PK 19+600 est un très grand talus dont seulement la partie


supérieure, proche de la crête a été excavé. La zone de déblai se montre
apparemment perturbée tectoniquement. Ici la marne se trouve avec une
constitution différente (glissante et humide) et il y a aussi des traits de calcite et
des sources d’eau (Fig. 10). L’occurrence d’une telle perturbation est défavorable
et peu mettre en cause la stabilité globale d’un grand talus comme celui-ci.

Fig. 10 – Talus au PK 19. Visible la source d’eau et la nature broyée de la roche


ainsi que son aspect carboneux (noirâtre).

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Dans une zone contiguë néanmoins la nature géologique du terrain change
abruptement pour des roches plutôt du type gréseux, quoique riches en
carbonates et avec des géoïdes de calcite (Fig. 11).

Il est impératif de déterminer si un grand accident tectonique d’expression


régionale est possible dans la zone, chose probable vue la dimension de la
perturbation.

Fig. 11 – Talus PK 19. Zone de grés calcaire riche à géoïdes de calcite.

La zone broyée à haute perturbation devra être objet d’un traitement spécial par ;

 des mesures de drainage et assainissement des sources et venues


d’eau aux moyens des masques poids accompagnés des drains,
pénétrants dans la zone perturbée du massif rocheux ;
 des mesures de soutènement – actif ou passif – par des ancrages et/ou
des clous, en fonction des résultats des investigations, qui doivent être
faites incessamment, notamment une levée géologique de surface de la
zone déjà excavé, une recherche bibliographique au sujet de la géologie
structurelle de la région et une éventuelle campagne complémentaire de
sondages, un ou deux en plus, si nécessaire.

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Éventuellement on sera mené à adopter des solutions mixtes, selon les besoins,
tels que des masques de drainage et masques poids, des zones ancrés et des
zones de protection simple par des clous et béton projeté. Si on constate
l’existence des noyaux de matériaux à faible consistance et très sensibles aux
agents météoriques une solution avec des géo-cellules pourra s’avérer
intéressant. C’est un système relativement peu profond, de confinement
cellulaire, qui est utilisé pour combattre l’érosion sur des pentes jusqu’à 1:1. La
géo-cellule est fabriquée avec un géotextile la rendant perméable et permettant
un écoulement de l’eau entre les cellules, favorisant ainsi le drainage et la
végétation.

Ce produit est fourni sous forme de panneaux compacts et manipulables à la


main, prêts à être utilisés sur site, avec des cellules en forme de nid d’abeille ou
de losanges profonds normalement et selon les fournisseurs, de 100mm, 150mm
ou 200mm.

Une fois placée et sécurisée sur la pente, la géo-cellule peut être remplie avec le
sol ou un remplissage minéral. Il en résulte un remplissage confiné qui est plus
résistant aux effets érosif du vent et des ruissellements.

Les panneaux élargis doivent être fixés à chaque cellule du périmètre et tous les
mètres à l’intérieur des panneaux, en utilisant des broches de fixation en acier.

La géo-cellule est suffisamment flexible pour être utilisée autour d’arbres et


autres obstacles (Fig. 12).

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Fig. 12 – Système de géo-cellule

3.5 TALUS AU PK 21+600

Le talus au PK 21 concerne l’échangeur de Médea. Il sera implanté dans une


zone d’un glissement actif, qui a été soutenu par une paroi de pieux ancrés. La
solution préconisée au projet d’exécution actuel est présenté dans la Fig. 13. Il
s’agit d’une zone qui est stabilisé par une paroi de pieux ancrés, solidarisés par
poutre en béton armé (Fig. 13 et 14).

Fig. 13 – Profil en travers type du talus au PK 21 avec constitution géologique


indicative.

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L’aménagement de toute cette zone de façon à construire l’échangeur tel qu’il
est prévu dans les plans d’exécution est peut-être le problème géotechnique le
plus délicat de tout le tracé.

Fig. 14 – Vue en perspective du talus au PK 21.

A notre avis la solution proposée n’est pas faisable. En effet il y a divers aspects
qui limitent les solutions proposées. D’abord, le fait qu’il s’avère impossible de
maintenir la paroi de pieux ancrés telle qu’elle est maintenant, la recouvrant
simplement par du remblai. Même si les opérations de pose et compactage du
remblai sur la paroi seraient faisables en de telles conditions, chose qui s’avère
difficile, voire même impossible, on ne peut pas anticiper qu’elle serait le
comportement d’une telle structure, après avoir été soumise à des vibrations
durant le compactage et des charges de remblai pour lesquelles elle n’a pas été
dimensionné. Il y aurait probablement le collapsus de toute la structure a un
moment donné et inconnu, quand ses organes de soutènement (pieux et
ancrages) aurait vu sa résistance dépassé. Les conséquences d’une telle rupture
de la paroi pour les remblais et la chaussé le recouvrant sont impossibles de
prévoir.

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A notre avis les solutions plus fiables et qui peuvent garantir la stabilité du
conjoint en évitant tout de même la démolition de l’existent passent par le
dimensionnement d’un mur ancré devant la paroi existante, capable de soutenir
la charge supplémentaire et agissant comme renforcement de la structure
actuelle (Fig. 15).

Fig. 15 – Talus au PK 21. Croquis de la solution en paroi renforcé.

Le corps du remblai devrait être renforcé par des géogrilles pour minimiser les
tassements dans les proximités de la chaussée.

3.6 TALUS AU PK 24

Le talus au PK 24 est inscrit dans une zone touchée par un grand glissement de
masse qui affecte la route RN01 et les terres en amont (Fig. 16). D’après les
éléments géologiques consultés le glissement est actif au niveau d’une couche
superficielle et mince d’argiles plastiques à résistance mécanique très faible.

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La route montre des signes clairs d’instabilité et malgré les solutions de
souténement mises en place, tels que des murs en gabions et des palplanches
(Fig. 17).

Fig. 16 – Aperçu général de la zone touchée par le glissement au PK24

La solution préconisée au projet d’exécution, qui consiste dans le remplacement


de la frange touchée par le glissement, soit la totalité des argiles meubles à faible
consistance, est adéquate pour faire la mise en place des remblais, qui seront
donc assis sur des marnes intactes.

3.7 TALUS AUX PK 32 à 33

Les talus aux PK32 à 33 sont constitués de marnes plus au moins altérées,
recouvertes par une épaisseur variable des argiles marneuses résultantes de la
dégradation de la partie supérieure du massif rocheux.

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Fig. 17 – Glissement au PK24, zone à l’aval du dalot protégé par des murs en
gabions et des palplanches.

Fig. 18 – Glissement superficiel au niveau du talus au PK 32.

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Le talus est incliné de 1:1,5 (v:h) et semble avoir subi des petits glissements de
surface causés par le mauvais comportement géotechnique des argiles
marneuses (Fig. 18).

La solution la plus adéquate pour éviter la progression de la dégradation de la


surface exposée du talus, qui peut déclencher un glissement plus ample que celui
qu’on observe maintenant, est de faire en premier lieu l’assainissement de la
zone glissée, en excavant la totalité du matériau glissé et deuxièmement faisant
une protection avec la solution standard adopté au projet d’exécution, de béton
projeté avec des clous de grande longueur, pour dépasser les éventuels cercles
de glissement superficiel. Au cas on adopte la solution de cloutage et béton
projeté, l’incrément du drainage est indispensable pour éviter des sous-pressions
derrière la paroi en béton projeté (Fig. 3).

En alternative on peut envisager de doter le talus d’un masque drainant comme


celui de la Fig. 4, en recouvrant les parties qui ne sont pas constitués de roche
résistante.

3.8 TALUS AU PK 37

Le talus au PK 37 montre des caractéristiques similaires aux précédents, même


si pour le moment il semble stable n’ayant pas subi des phénomènes d’instabilité
(Fig. 19).

La principale contrainte du talus au PK37 concerne le passage sur la crête d’une


route communale, qui doit être maintenue, en garantissant des conditions de
service en sécurité. Compte tenu des problèmes de stabilité des franges
superficielles, déjà constatés au niveau des talus du même type et avec la même
constitution, il y a un risque non négligeable d’occurrence d’un tel phénomène au
niveau du PK37. Or le fait que la route puisse être touchée, fait qu’on doit prévoir

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des mesures plus lourdes de protection, qui visent empêcher tout risque de
glissement.

Fig. 19 – Talus au PK 37, avec la route en crête bien visible

A cet effet et une fois que l’espace de travail existe au niveau de la crête, une
paroi de pieux, solidarisé par une poutre longitudinale, qui pourra être ancré ou
pas, en fonction des calculs de dimensionnement à exécuter, peut faire l’affaire,
étant probablement la solution techniquement et économiquement la plus
performante.

En effet on pourrait aussi adopter des solutions d’ancrage systématique du talus,


par une paroi ancré en béton armé, qui nous paraît toutefois moins intéressante
vis-à-vis la situation actuelle du talus, la majeure partie étant déjà excavé.

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3.9 TALUS AU PK 40

Le grand talus au niveau du PK40 (Fig. 20) constitué de matériaux moins


compétents que les restants et spécialement susceptibles á l’érosion, semble
être très adapté á des solutions de géo-cell.

En effet vue la difficulté de remanier les matériaux meubles et constituer une


surface stable et résistante á l’érosion, l’application du géo-cell au talus incliné
de 1:2 ou 1:1,5 (v/h) peut garantie la structuration de la surface désirée, en
facilitant la fixation de la végétation sans risque de ravinement (Fig. 10). Une
alternative faisable est aussi la structuration du talus par un masque de drainage
et/ou poids (Figs. 4 et 6) dont l’objectif est de protéger la surface et garantir la
stabilité globale et de peau du talus.

Fig. 20 – Grand talus au PK 40.

3.10 TALUS AUX PKS 44 ET SUIVANTS

Les talus à partir du PK44 semblent être inscrits dans un contexte géologique
divers (Fig. 21).

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Fig. 21 – Talus au PK 44. Visible la nature plus sableuse (gréseuse) du
matériau en surface qui se trouve très raviné.

Le talus semble être tout à fait stable pour les pentes adoptées, il doit toutefois
être protégé contre le ravinement, qui est un phénomène qui peut évoluer a un
point que peut être capable de mettre en cause la stabilité globale et mettre en
risque le pylône de haute tension qu’on trouve en crête, même s’il se trouve
assez loin.

Pour empêcher la progression du ravinement nous suggérons les méthodes déjà


mentionnés, soit le géo-cell (Fig. 10) soit le masque drainant présenté en Fig. 4.

Alger, le 31 Août 2014

José António Amaral

Expert géologue / géotechnicien

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