INTRODUCTION GENERALE
Face à l’évolution des marchés économiques et financiers, les entreprises se sont très souvent
regroupées pour atteindre une taille suffisante afin, notamment, de mettre en œuvre des
synergies entre leur différentes activités, de conjuguer leurs efforts d’investissement, de
profiter des économies d’échelle, de s’implanter sur des marchés étrangers, de diversifier leur
production, etc. Que ce soit dans le cadre de stratégies industrielles ou financières, ces firmes
ont souvent été amenées à se développer par la voie de création de filiales ou de prise de
contrôle de sociétés existantes. Dès lors, ces différentes entités, bien que liées
économiquement et financièrement, sont le plus souvent restées juridiquement distinctes tout
en se soumettant à un organe de direction unique, constituant ainsi un groupe de sociétés.
Les comptes individuels (ou « comptes sociaux ») des différentes entités ainsi rassemblées se
sont alors révélés insuffisants à traduire l’activité économique, le patrimoine et les résultats du
groupe. Les comptes consolidés répondent à ce besoin d’information en présentant les
comptes de plusieurs entités contrôlées par une même unité comme s’il s’agissait des comptes
d’une entité économique unique.
Après les scandales financiers du début des années 2000 en Europe et aux États-Unis (Enron,
Worldcom), les pouvoirs publics cherchent à conforter la confiance du public à travers des
textes renforçant la sécurité financière. Dans ce contexte, l’Europe souhaite harmoniser les
documents financiers de ses états membres par le choix d’un référentiel comptable unique :
les normes IFRS (International Financial Reporting Standards) reconnues sur le plan
international. L’union européenne rend obligatoire l’application des normes IFRS pour les
comptes consolidés des sociétés cotées européennes, pour les exercices ouverts à compter du
01/01/2005. Les filiales africaines de groupes français consolidant en IFRS se voient
désormais couramment confier les retraitements permettant de passer des comptes sociaux au
reporting groupe. Ces retraitements découlent des différences d’approche des IFRS par
rapport au référentiel des pays d’accueil des filiales et de choix de méthodes comptables
effectués par le groupe. Cette exigence de la communauté européenne nous amène à poser les
questions suivantes : Comment passer des comptes sociaux au reporting groupe en normes
IFRS ? Existent-ils de réelles différences entre les IFRS et le système comptable des pays
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Pour répondre à ces questions, nous allons dans un premier temps analyser la position
qu’occupe le référentiel OHADA par rapport aux normes dites dominantes telles que la norme
IFRS. Ainsi que le souligne Gouadain (2000), l’exercice de positionnement d’un référentiel
comptable suppose d’abord le choix d’un référentiel à partir duquel l’appréciation doit être
faite. Il s’agit ensuite de choisir entre deux approches :
analyser le contenu des normes dans l’espoir d’en dégager quelques caractéristiques
communes (approche interne) ou alors,
s’intéresser aux intentions sous-tendant la normalisation (approche externe).
Ces deux approches recoupent celles généralement retenues dans les travaux consacrés
à la mesure du degré d’harmonisation comptable. En particulier selon l’approche dite
« pratical harmonisation » (Van der Tas, 1992), la préoccupation est de savoir s’il n’existe pas
de différence de traitement comptable entre deux ou plusieurs entreprises par rapport à un
item donné. En revanche dans l’approche dite « formal harmonisation », il s’agit de voir si le
contenu des normes est équivalent.
La méthodologie adaptée ici sera donc dans un premier temps celle dite « formal
harmonisation », dont le but sera de mettre en évidence la relation qui lie les deux référentiels
que sont le système comptable OHADA (SYSCOHADA) et les normes IFRS. Dans la
seconde phase, l’approche méthodologique sera celle dite « pratical harmonisation » qui nous
permettra de mettre en évidence les différents traitements comptables à opérer pour passer des
comptes sociaux au reporting en norme IFRS.
La normalisation comptable est une préoccupation d’intérêt, car aucun pays ne peut échapper
à la globalisation actuelle des marchés. Ainsi, en juin 2000, la commission européenne a
annoncé l’arrêt d’une normalisation comptable purement européenne et l’adhésion
au référentiel comptable de l’IASB, le Bureau international des normes comptables chargé de
l’élaboration des normes comptables internationales IAS/IFRS.
Mais après 10 ans de fonctionnement, le système comptable OHADA montre ses limites :
absences de normes sectorielles, impossibilité pour les normes d’évoluer, le manque de
réactivité des institutions OHADA, notamment lors de la crise financière de 2008, ou enfin, la
non-application ou de la mauvaise application de certaines normes montrent les limites de ce
système.
Ainsi, il n’est pas impossible d’envisager une possible évolution de ce système comptable au
profit des normes IFRS, les normes internationales d’informations financières éditées par le
bureau des standards comptables internationaux. Ou peut-être s’agira-t-il
d’une harmonisation entre les normes de l’IASB et celles de l’OHADA. Toujours est-il
qu’une prise de conscience des actuelles limites est nécessaire, et qu’une réforme du droit
comptable OHADA ne saurait être évitée.
Avec la globalisation financière, les systèmes comptables nationaux ont atteint leur limite, car
aujourd’hui il est nécessaire d’avoir une approche du risque entreprise à une échelle mondiale.
Aujourd’hui les capitaux, les marchés et les entreprises sont internationaux et ne peuvent donc
s’accommoder que d’une comptabilité qui est bâtie sur des règles et des principes
internationaux reconnus et admis de tous.
Cette nouvelle exigence de l’économie globale a conduit les normalisateurs de tous les pays à
entreprendre de réels changements dans le domaine de la comptabilité et de la finance en
adaptant et en harmonisant à l’échelon international des principes et des pratiques comptables
(référentiels comptables existants) qui étaient jusqu’à ce jour divergents. C’est ainsi que sont
nées les normes IFRS (International Financial Reporting Standards) sous une autorité
internationale unique, l’IASB (International Accounting Standard Board).
En Europe, après la 4e directive sur les comptes annuels des sociétés cotées (1978), la 7e sur
les comptes consolidés (1983) et la 8e sur le contrôle légal (1984), la Commission européenne
a annoncé son intention au courant de l’année 2000 d’uniformiser les référentiels comptables
de toutes les sociétés européennes en adoptant des normes comptables internationales: les
IFRS. Ce besoin d’harmonisation comptable en Europe s’explique en fait par le triptyque
suivant: « la mondialisation de l’économie et des droits économiques, la vision financière de
l’entreprise et des marchés sur laquelle reposent les IFRS et (…) le besoin d’alléger les
contraintes comptables pesant sur les PME en Europe » (Plan stratégique de l’ANC –
2010/2011). Cette intention est devenue effective en 2005 avec l’adoption officielle des
normes IFRS pour toutes les sociétés cotées en bourse.
Les comptes consolidés sont des documents d’informations économiques et financières qui
doivent être établis et présentés par certains groupes de sociétés.
Chaque société d'un groupe tient une comptabilité indépendante. Mais l'examen des
documents comptables des différentes sociétés du groupe ne donne pas une image claire de
la situation économique et financière de l'ensemble. Il faut pour cela disposer de comptes
de groupe, c'est-à-dire de comptes consolidés, constitués d'un bilan, d'un compte de résultat
et d'un tableau de financement uniques.
La dépendance des sociétés d'un groupe vis-à-vis de la société-mère peut résulter du fait
qu'elles sont des filiales ou des sous-filiales (part de capital > 50%), ou du fait qu'elles sont
liées juridiquement par une participation (10% < part de capital < 50%). Dans ce dernier
cas la participation peut être simple ou multiple comme l'indique le schéma ci-après.
Il s'agit des comptes d'une société sans que n'y figurent ceux de ses éventuelles filiales,
contrairement aux comptes consolidés. Les comptes sociaux sont composés du bilan,
du compte de résultat et des annexes, du rapport de gestion, des documents relatifs à
l'affectation du résultat et, pour certaines sociétés anonymes, du rapport du conseil de
surveillance. 1
e) La notion de filiale
En droit commercial une société filiale est une entreprise dont 50% du capital a été formé par
des apports réalisés par une autre société dite société mère qui en assure généralement la
direction, l'administration et le contrôle par l'intermédiaire d'une ou de plusieurs personnes,
administrateurs ou gérants qu'elle a désignés.4
Lorsque le capital d'une société est composé d'apports dont la valeur est supérieure à 10%
mais inférieure à 50%, on se trouve en présence d'une simple participation.
1
http://droit-finances.commentcamarche.net/faq/23668-comptes-sociaux-definition
2
https://comptabilite.ooreka.fr/astuce/voir/618549/retraitement-comptable
3
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1041
4
https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/filiale.php
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Il convient de noter qu'une société filiale peut être commune à deux ou à plusieurs sociétés
qui se partagent les 50% du capital dont il a été question ci-dessus. Les conseils
d'administration et les conseils de surveillance de ces sociétés ont souvent la même
composition.
a) La survaleur
Dans son rapport de 1968, le CNC a traduit goodwill par survaleur et le définit comme étant la
différence entre le prix de revient pour la société mère des titres de la filiale et la part
correspondante de l’actif net comptable de cette filiale à la date d’acquisition de la
participation.5
b) La juste valeur
Cette méthode de valorisation des actifs.est prônée par de nombreux référentiels comptables,
tels que le PCG en France pour les actifs de transaction ("trading book") et les normes
comptables internationales IFRS, qui s'appliquent aux comptes consolidés des sociétés
cotées ; elle y est définie comme « le montant lu pour lequel un actif pourrait être échangé, ou
un passif éteint, entre parties bien informées, consentantes, et agissant dans des conditions de
concurrence normale ». Depuis le 1er janvier 2013, IFRS 13 en donne une définition
légèrement amendée : "le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé pour le transfert
d’un passif lors d’une transaction normale entre des intervenants du marché à la date
d’évaluation".6
5
https://www.cairn.info/revue-comptabilite-controle-audit-2005-3-page-105.htm
6
http://wikivisually.com/lang-fr/wiki/Fair_value
c) Périmètre de consolidation
7
https://www.etudes-et-analyses.com/administratif/controle-de-gestion/memoire/perimetre-consolidation-327812.html
Les principes comptables sont un ensemble de règles imposées par un plan comptable et dont
le respect strict garantit l’image fidèle des comptes et du patrimoine. Les dispositions
réglementaires de l’OHADA recouvrent l’ensemble des principes reconnus et appliqués dans
les pratiques comptables internationales. Toutefois, l’application de ces principes relève des
différences importantes. On peut citer le cas des principes de prudence et du coût historique.
Le principe de prudence est admis dans les deux systèmes. Cependant, son application relève
des divergences significatives. Dans la normalisation OHADA, l’amortissement des
immobilisations incorporelles n’est pas systématique. Les éléments dont la dépréciation de
valeur n’est pas systématique et évidente ou dont la durée de vie n’est pas déterminée a priori
ne font l’objet d’aucun amortissement (marque, brevet, licence, fonds de commerce, etc.).
Par contre, l’IAS 38 exige un amortissement systématique de toutes les immobilisations
incorporelles sur une durée de vie maximale de 20 ans. Or la marque, par exemple, peut au
cours d’une période de temps déterminée prendre de la valeur en fonction de sa notoriété, de
l’image à elle donnée par l’entreprise et de la perception de cette image par le public. Si
l’image perçue est bonne, elle contribue à accroître la valeur de la marque et par la même
occasion le fonds commercial de l’entreprise. A ce moment, l’amortissement systématique
n’aurait pas de sens. Il convient néanmoins de souligner que, le test systématique de la
dépréciation des immobilisations et la distinction entre la perte de valeur due à l’utilisation et
celle liée à d’autres facteurs (progrès technique par exemple), sont des éléments qui
renforcent le niveau de prudence des normes internationales.
L’article 35 de l’acte uniforme du droit comptable OHADA oblige comme dans les normes
IAS les entreprises à respecter le principe de coût historique. Tout comme celui de la partie
double, le principe du coût historique est l’un des fondements du modèle comptable classique.
Il conditionne, en convergence avec le respect des principes de prudence et de continuité de
l’exploitation, la mesure de la richesse et du revenu de l’entreprise par la comptabilité
financière (J.F. Casta, 2001). Dans les normes OHADA, il reste le fondement de la mesure
comptable des résultats et de l’évaluation du patrimoine. L’IASB, en conformité avec le
FASB, rend son application optionnelle en lui substituant le concept de la juste valeur (fair
value). Cette notion pose des problèmes tant au niveau de sa compréhension qu’au niveau de
la stabilité de la situation financière des entreprises. La juste valeur est un concept générique
plus large que celui du coût historique. Elle désigne pour un actif quelconque, soit son prix
sur un marché (ou coût de marché), soit sa valeur d’échange, soit la valeur actuelle des
avantages futurs qu’il pourra apporter à l’entreprise (coût économique). Elle peut également
désigner une valeur théorique dérivée d’un modèle mathématique parfois interne à l’entité.
Le coût historique et la juste valeur ne peuvent être appréciés de manière identique et avec
exactitude que dans un contexte de stabilité des prix et de la monnaie. Dans le cas contraire, la
juste valeur suscite une certaine volatilité des résultats et des capitaux propres due aux plus-
values latentes enregistrées. Ce qui est une infraction au principe de prudence .
En fait, la « fair value » est une démarche optionnelle qui se justifie lorsque les activités sont
négociées en continu sur un marché de concurrence pure. Elle s’insère dans la logique de la
stratégie d’évaluation, de fusion et d’acquisition des entreprises. Dans ces cas particuliers,
chaque acteur est égoïste et cherche à empocher la totalité de la plus-value (ou à se
désengager totalement des pertes potentielles) générée par le dynamisme des marchés. Dans
l’hypothèse de continuité de l’exploitation, elle contrevient bien au principe de prudence .
On peut donc noter que, les divergences d’application des principes comptables entre
l’OHADA et l’IASB relèvent des divergences de philosophie comptable ; mais aussi du
niveau de développement des marchés dans chaque contexte.
Les stocks et les immobilisations constituent les rubriques les plus consultées de l’actif d’une
entité. Ils concernent la majeure partie des investissements productifs et cycliques. Nous
présentons dans le tableau suivant les principaux points de similitudes et de dissemblances.
Dans les immobilisations, nous distinguons entre autres les immobilisations corporelles, les
immobilisations incorporelles et les contrats de crédit-bail.
En matière de stocks, la normalisation OHADA converge avec celle de l’IASB. En ce qui
concerne les immobilisations corporelles, on relève plutôt une forte divergence entre
l’OHADA et l’IASB. Cependant, les normes IAS restent plus ouvertes et offrent plus de
détente aux entreprises. Pour les immobilisations incorporelles, le traitement de l’OHADA
diverge de celui de l’IASB et reste « moins prudent ».
Pour le crédit-bail, les différents traitements comptables convergent presque totalement dans
les deux systèmes. Cependant, le SYSCOHADA se distingue par un vide juridique en ce qui
concerne la cession, le traitement des frais accessoires de négociation et de rédaction du
contrat.
Les états de synthèse exigés dans chacune des deux normalisations sont : le compte de
résultat, le bilan, le tableau financier des emplois et des ressources (ou tableau de flux de
trésorerie dans les normes IAS) et l’état statistique (outre ces quatre documents, l‘IASB exige
la présentation d‘un tableau de variation des capitaux propres).
Cette analyse va se limiter aux trois premiers qui sont les plus importants, le quatrième n’étant
qu’un complément d’informations sur les différentes transactions de l’entreprise.
a) Le compte de résultat
Dans chaque système, le bilan doit respecter les principes de la partie double, de l’image
fidèle et de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique. Le tableau
suivant présente les principales divergences et similitudes.
L’IASB relative au tableau de flux de trésorerie est resté très souple en ce qui concerne le
schéma de présentation. Le modèle préconisé distingue entre les flux issus des opérations
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Dès lors que les investisseurs boursiers sont désignés comme les destinataires privilégiés de
l’information comptable, il peut paraître logique d’inscrire l’élaboration des normes
comptables dans la théorie de l’agence et la théorie des marchés efficients. Toutefois, cette
inscription fait problème en raison des faiblesses avérées de ces deux théories.
a. La théorie de l’agencement8
La théorie de l’agence, dans son versant normatif, propose que les actionnaires mettent en
place des procédures de surveillance et d’incitation afin de vérifier que le dirigeant agit bien
conformément à leurs intérêts. L’article 14 du cadre conceptuel des IFRS fait explicitement
référence, mais sans la nommer, à cette théorie : « Les états financiers montrent […] les
résultats de la gestion des dirigeants et leur permettent de rendre compte de l’emploi des
ressources qui leur ont été confiées. Ceux des utilisateurs qui souhaitent évaluer la gestion des
dirigeants et leur capacité à rendre des comptes, le font afin de prendre des décisions
économiques ; ces décisions peuvent inclure, par exemple, le choix de garder ou vendre leur
investissement dans l’entité ou le choix de maintenir ou remplacer les dirigeants. »
Selon cette théorie, l’entreprise est considérée comme une somme de délégations associées à
des contrôles, un nœud de contrats, mais pas un groupe social, une organisation ayant des
objectifs complexes et pas uniquement économiques, et notamment le souci de sa propre
pérennité. Réduire ainsi la vision et le fonctionnement de l’entreprise a des conséquences
comptables. Dans le contexte de la théorie de l’agence, les états financiers sont censés
participer à la réduction de l’asymétrie d’information dont sont victimes les actionnaires-
investisseurs. À titre d’exemple, l’évaluation en juste valeur empêche les dirigeants de
conserver des plus-values latentes et parfois occultes qui pourraient être réalisées pour lisser
8
https://www.cairn.info/revue-comptabilite-controle-audit-2010-3-page-153.htm
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les résultats. Mais la remontée immédiate de la plus-value latente dans le résultat ou les
capitaux propres peut par exemple inciter les dirigeants à distribuer plus rapidement des
dividendes au lieu d’investir, en d’autres termes les pousser à un court-termisme contraire à
l’intérêt général.
Le marché est efficient s’il intègre à tout instant la totalité de l’information pertinente et
disponible. Cela suppose que tout opérateur dispose sans délai et gratuitement de cette
information et qu’il y réagisse immédiatement et de façon rationnelle. Enfin, les opérateurs
sont supposés suffisamment nombreux pour qu’aucun ne puisse à lui seul influencer le prix
d’un titre. L’information disponible n’est évidemment pas uniquement l’information
financière issue des comptes. Mais cette dernière est supposée jouer un rôle central.
Le cadre conceptuel de l’IASB est ainsi, via la théorie des marchés efficients, fondé sur des
hypothèses très restrictives et dont la vérification n’est pas assurée. Il existe donc un écart
important entre ce cadre et la réalité, écart que traduit le recours en guise de juste valeur à des
substituts de la valeur de marché. Cet écart mesure en lui-même la faiblesse de la légitimité
substantielle des IFRS. C’est sans doute pour compenser cette faiblesse que, l’IASC/IASB a
développé toute une rhétorique palliative de la neutralité, de la fidélité, de la transparence et
même du caractère juste de l’information financière.
9
https://www.cairn.info/revue-comptabilite-controle-audit-2010-3-page-153.htm
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Harmoniser les normes de l’IASB et celles de l’OHADA est certes, pour l’instant, ni une
exigence, ni une urgence ; mais, l’IASB ayant pour objectif, entre autres, de promouvoir la
convergence des normes comptables nationales et internationales pour des informations de
qualité, l’évolution du référentiel africain vers les normes internationales deviendra
progressivement une « exigence urgente » pour l’Afrique. L’OHADA elle-même constitue
déjà un compromis entre des acteurs de puissance inégale. Cet ancrage progressif sera non
seulement un facteur de crédibilité devant les grands regroupements politiques et
économiques actuels, et sur les grandes places financières du monde, mais également un
facteur d’attractivité économique susceptible d’attirer les acteurs de puissance supérieure,
d’inciter les investissements directs étrangers et de promouvoir des alternatives efficaces aux
épineuses difficultés de financement qui obstruent la croissance et le développement des
entreprises en Afrique.
Il est clair que les méthodes utilisées par une bonne partie des sociétés du groupe pour
l’établissement de leurs comptes annuels personnels diffèrent de celles retenues par le groupe
pour l’établissement des comptes consolidés. Voilà pourquoi, il est donc normal de procéder à
des « aménagements » aux comptes personnels afin que les comptes consolidés donnent une
image réelle du poids économique du groupe en éliminant à des différences de traitement de
certaines opérations.
On distinguera alors des retraitement d’homogénéité dont l’objectif est d’appliquer des
méthodes d’évaluation homogènes dans la consolidation à l’instar des méthodes
d’amortissement des immobilisations, les méthodes d’évaluations des stocks, des provisions,
des frais d’établissements comptabilisés en charge dans le groupe et immobilisés dans
certaines sociétés du groupe ou vice-versa… de l’autre côté, nous avons des retraitements
destinés à éliminer les écritures comptables prises en application de la seule législation fiscale
à l’instar des amortissements dérogatoires, des provisions réglementées, de la reprise de
subvention d’investissement, de l’inscription en charges de certains frais d’acquisition des
immobilisations, des résultats impactés par les changements des méthodes. Enfin, les
retraitements de l’impôt sur le bénéfice.
Ces retraitements ont pour objectif de présenter des comptes consolidés approchant au mieux
la réalité économique du groupe. Ils permettent de dégager toutes les écritures comptabilisées
dans les comptes sociaux pour des motifs purement fiscaux.
A nouveau
B Provisions réglementées 150
B Réserves consolidées 150
(élimination de la provision à l'ouverture)
B Réserves consolidées 50
B Impôts différés Passif 50
(effet impôt à l'ouverture)
Sources : http://www.conso-online.com
Mouvements de l’exercice
B Provision réglementée 90
Résultat (Dotation aux provisions
R réglementées) 90
(élimination dotation de l'exercice)
R Résultat (IS) 20
B Impôt différés passif (90-30) x 33 1/3 % 20
(effet impôt mouvement de l'exercice)
Sources : http://www.conso-online.com
B : compte de bilan
R : compte de résultat
A la clôture de l’exercice N, la dette d’impôt différé s’élève à (50+ 20) = 70. Cette valeur
correspond à l’impôt qui sera payé lors de la réintégration de la provision pour hausse des prix
au compte de résultat : 70 = 210 x 33 1/3%.
Sources : http://www.conso-online.com
Sources : http://www.conso-online.com
B. Retraitements préférentiels
Le choix d’utiliser ces méthodes préférentielles est irréversible dès lors qu’elles ont été
retenues par le groupe consolidant.
Dans le cadre de nos travaux, aborderons unique le cas des contrats de location financement et
du retraitement des opérations intra groupe.
Chez le preneur : au bilan sous forme d’une immobilisation corporelle et d’un emprunt
correspondant ; au compte de résultat, sous forme d’une dotation aux amortissements
et d’une charge financière.
Exemple :
Supposons que la société S ait souscrit le 1er juillet de l’exercice N un contrat de crédit-bail
portant sur une immobilisation de valeur brute 600. La durée du contrat est de 4 ans et prévoit
8 échéances semestrielles constantes de 120. L’échéancier de remboursement est communiqué
ci-dessous pour les trois premières échéances.
La durée d’amortissement préconisée par le groupe pour ce type de bien est un amortissement
linéaire sur 5 ans.
1/7/N 120 50 70
1/1/N+1 120 55 65
1/7/N+1 120 60 60
Sources : http://www.conso-online.com
Dans ses comptes sociaux au 31 décembre N, c’est à dire à la fin du premier exercice de
souscription du contrat, la société S enregistre un loyer de 120 et fait figurer en engagement
hors-bilan le montant du capital à rembourser, soit 550 (600 – 50 remboursé lors de la
première échéance).
B Immobilisation 600
B Dettes financières 600
Sources : http://www.conso-online.com
B Dettes financières 50
Sources : http://www.conso-online.com
B Dettes financières 60
Sources : http://www.conso-online.com
Les frais financiers (70) et les dotations aux amortissements (60) étant supérieurs aux loyers
enregistrés dans les comptes sociaux (120), les écritures de retraitement précédentes
se traduisent par une diminution du résultat avant impôt de (-70 - 60 + 120) = -10. Il est donc
nécessaire de diminuer la charge d’impôt de (33,1/3% x 10) =3,33. La contrepartie est un
compte d’impôt différé actif. En effet, les charges financières et les dotations aux
amortissements enregistrées dans les comptes retraités sont, au début du contrat, supérieures
aux loyers comptabilisés dans les comptes sociaux. Cet effet s’inverse ensuite puisque la part
de frais financiers comprise dans le loyer diminue. En augmentant les charges de S dans les
comptes retraités, tout se passe comme si la société bénéficiait d’un allégement d’impôt
qu’elle devrait reverser ensuite. L’écriture se présente ainsi :
Sources : http://www.conso-online.com
Au cours de l’exercice N+1, la société S enregistre dans ses comptes sociaux un loyer de 240,
soit 120 payés le 1er janvier et 120 le 1er juillet. Par ailleurs, elle fait figurer en engagement
hors bilan le montant du capital restant à rembourser à la clôture de l’exercice : (600 – 50 – 55
– 60) = 435.
Mouvement de l’exercice
B Dettes financières (55+60) 115
Sources : http://www.conso-online.com
Ainsi, lorsqu’un groupe opte pour la méthode préférentielle de traitement du crédit-bail, il doit
comptabiliser une écriture pour chaque contrat (sauf ceux concernant des biens de faible
valeur par rapport aux immobilisations du groupe), ce qui suppose un suivi particulier de
l’échéancier de remboursement et du plan d’amortissement du bien.
Les comptes consolidés ont pour objectif de présenter les comptes de l’ensemble des entités
du périmètre comme ceux d’une entité économique unique. Suivant cette logique, il convient
d’éliminer les soldes et opérations réalisés à l’intérieur du groupe (nommés opérations
intragroupe) afin de ne présenter que ceux réalisés avec l’extérieur du groupe.
Dans cette partie, les éliminations des opérations intragroupes suivantes seront illustrées :
Elimination des marges en stocks
Elimination des dividendes internes
Opérations réciproques
Cession interne d’immobilisations
Provisions intragroupe
i. Principe
Selon le règlement 99-02, les résultats internes compris dans les stocks doivent être éliminés
ce qui a pour conséquence de les ramener à leur valeur d’entrée dans le bilan consolidé (coût
historique consolidé).
En effet, si une entité consolidée vend des produits stockables à une autre entité du périmètre
en réalisant une marge, ces produits sont comptabilisés chez l’acheteuse au prix d’acquisition,
qui correspond au coût de revient de la vendeuse majoré d’une marge. Si ces produits sont
toujours en stocks en fin d’exercice, leur valorisation inclut une marge interne au groupe,
qu’il convient d’éliminer.
ii. Illustration
Au cours de l’exercice, M a vendu à F des produits pour une valeur de 1300 en réalisant une
marge de 30%. En fin d’année, 130 sont toujours en stock chez F.
R CA 1 300
R Achats 1 300
R Variation de stocks 30
B Stocks 30
R IS Différé 10
B IDA 10
Sources : http://www.conso-online.com
BILAN CONSOLIDE
Cumul- Bilan Cumul- Bilan
Actif Elim Passif Elim
titres consolidé titres consolidé
Capital 200 200
Stocks 130 - 30 100 Réserves & RAN -
IDA 10 10 Résultat 360 - 20 340
Trésorerie 610 610 Dettes fiscales 180 180
Total Actif 740 -20 720 Total passif 740 -20 720
Sources : http://www.conso-online.com
R CA 2 600
R Achats 2 600
(Annulation opération N+1)
B Réserves consolidées 20
B Stocks 30
B IDA 10
(Reprise à nouveau N)
R Variation de stocks 15
B Stocks 15
R IS différé 5
B IDA 5
Sources : http://www.conso-online.com
i. Principe général
La consolidation impose l’élimination en totalité des dividendes versés par les entités
consolidées à des mères incluses dans le périmètre de consolidation. Le produit financier doit
être éliminé chez l’entité qui reçoit le dividende.
En effet, les dividendes versés par une « fille » à sa « mère » proviennent en général de
bénéfices antérieurs. La fille étant consolidée, ces bénéfices ont déjà été inclus dans le résultat
N-1 (ou antérieur) du groupe. L’année de distribution, il y a donc double emploi, car le
résultat antérieur de la fille se traduit à nouveau en consolidation par un produit financier chez
la mère.
Cas particulier : lorsque les dividendes reçus proviennent de résultats antérieurs à l’entrée
dans le périmètre de consolidation, ces dividendes doivent également être éliminés en totalité
(CRC 99-02, § 2610). Le CRC 99-02 n’en précise néanmoins pas les modalités.
La pratique consiste à éliminer ces dividendes par imputation sur le coût d’acquisition des
titres. S’il est difficile d’isoler la partie des dividendes qui provient d’exercices antérieurs à la
première consolidation, on peut aussi les éliminer contre les réserves de l’entreprise
bénéficiaire.
Il convient :
Exemple :
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Le produit financier chez M s’élève à 280 (100% des dividendes de A et 80% des dividendes
de B). Ce produit financier doit être éliminé en totalité, les résultats antérieurs de 200 (chez
A) et de 100 (chez B) ayant déjà été intégrés globalement en N-1.
280
DT Produit financier (partenaire M)
280
DT Réserves consolidées (partenaire M)
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c) Dividendes en devises
Cas particuliers des dividendes versés dans une devise autre que celle des comptes de la
société qui reçoit les dividendes :
Les écarts de conversion résultant des différences de cours entre la date de décision de
versement du dividende (date d’AGO) et la date de versement effectif doivent participer au
résultat (produit financier de change). Tous les autres écarts de change sont à imputer aux
réserves de conversion dans les capitaux propres (ligne « écart de conversion »).
d) Opérations réciproques
i. Principes
L’élimination de toutes les opérations intervenues au cours de l’exercice entre les sociétés du
périmètre découle de la logique même de la consolidation : présenter les comptes de ces
différentes sociétés comme si elles ne constituaient plus qu’une entité économique unique.
Cette entité ne peut, par définition, réaliser des opérations avec elle-même. Ainsi, les comptes
consolidés, ne doivent-ils refléter que les opérations réalisées à l’extérieur du groupe.
Les opérations réciproques sont celles dont l’élimination n’affecte ni les capitaux propres, ni
le résultat consolidé.
iii. Illustration
A et B sont deux sociétés intégrées globalement. La société A vend à la société B des
marchandises d’une valeur 100.
Les comptes de résultat de A et B se présentent ainsi le 31 décembre N :
COMPTE DE RESULTAT- SOCIETE A COMPTE DE RESULTAT- SOCIETE B
L’écriture d’élimination de l’achat/ vente réciproque peut être positionnée après le cumul des
comptes de résultat :
La solution la plus fréquente en pratique consiste toutefois à utiliser un compte de liaison, afin
de comptabiliser l’écriture dans les comptes de chacune des sociétés :
Cette solution offre l’avantage de faire apparaître la contribution de chaque société au chiffre
d’affaires et aux achats consolidés.
i. Principes
Lorsqu’une société consolidée cède une immobilisation à une autre société du périmètre de
consolidation en réalisant un profit de cession, celui-ci doit être éliminé car il ne correspond
pas à un enrichissement du groupe et l’immobilisation doit être ramenée à la valeur à laquelle
elle figurait dans le bilan de la cédante. Les amortissements éventuels calculés par la
cessionnaire sur la base du prix d’acquisition doivent également être corrigés.
500/5 = 100 correspond à la dotation aux amortissements qui aurait été constatée si M n’avait pas cédé l’immobilisation
450/3 = 150 correspond à la dotation aux amortissements constatée chez F suite à l’acquisition de l’immobilisation.
Titres F 240 Capital 440 VNC actifs cédés 300 Prix de cession 440
Trésorerie 450 Réserves 100 IS 50 Réserves 100
Résultat 100 Résultat 100 Résultat 100
Dettes fiscales 50 Dettes fiscales 50
Total Actif 690 Total passif 690 Total Actif 450 Total passif 690
Sources : http://www.conso-online.com
Immobilisation 450 Capital 240 Dotation Amort. 150 Chiffre d'affaires 210
- Amortissements -150 Réserves et RAN 0 IS 20
Immo Nettes 300 Résultat 40 Résultat 40
Trésorerie Dettes fiscales 20
Total Actif 300 Total passif 300 Total Actif 210 Total passif 210
Sources : http://www.conso-online.com
Sources : http://www.conso-online.com
Ces écritures tiennent compte d’une imposition différée au taux de 33,33% sur les éléments de
résultat (plus-value et dotation aux amortissements). Elles peuvent intervenir soit après le
cumul, soit par le biais d’un compte de liaison, la plus-value étant chez M et les dotations aux
amortissements chez F.
La prise en compte des écritures de retraitement permettent d’aboutir au bilan consolidé ci-
après :
Cumul- Bilan Cumul- Bilan
Actif Elim Passif Elim
titres consolidé titres consolidé
A noter que :
Dans le cas où l’élimination intervient avec une entreprise mise en équivalence, l’élimination
est effectuée à hauteur du pourcentage de participation détenu par le groupe dans le capital de
l’entreprise mise en équivalence. Cependant, si les opérations ont été effectuées avec une
entreprise intégrée proportionnellement ou mise en équivalence, l’élimination s’effectue à la
hauteur du produit des pourcentages des deux participations.
i. Principe
Les provisions constituées au niveau d’une entité du groupe, en raison de pertes subies par
une autre entité consolidée dans le groupe, qualifiées de « provisions intragroupes », font
double emploi en consolidation (CRC 99-02, § 2611). Ces provisions doivent donc être
éliminées à 100% chez l’entreprise qui les a dotées. Il en est de même ultérieurement lors de
leur reprise éventuelle.
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IMPACT DU RETRAITEMENT DES COMPTES SOCIAUX SUR LE REPORTING GROUPE EN NORME IFRS 2015 - 2016
ii. Exemple
B a fait des pertes en N-1 et N à hauteur de 1000. Au cours de l’année N, les entités du groupe
en relation avec B provisionnent à due concurrence leurs actifs.
Sources : http://www.conso-online.com
En consolidation :
en année N, les dotations aux dépréciations des titres chez M (500) et des créances
chez A (100)
font double emploi avec les pertes de 1000 chez B, constatées en N-1 et N.
Ces dépréciations doivent être éliminées en totalité.
Schéma d’écriture
Elimination de la dotation aux dépréciations des titres B chez M
500
DT Dépréciation des titres B (partenaire M)
500
CT Dotation aux dépréciations (partenaire M)
Sources : http://www.conso-online.com
100
DT Provisions pour dépréciation créance B (partenaire A)
100
CT Dotation aux dépréciations (partenaire A)
Sources : http://www.conso-online.com
iii. Exception
En revanche, les provisions constatées pour couvrir une dépréciation ou un risque au titre
d’une filiale doivent être maintenues dans les comptes consolidés si elles ne font pas double
emploi avec une perte ou une provision passée dans la filiale considérée
Par exemple :
insuffisance de provision chez une entité fille, complétée chez la mère (examiner le
problème de clôture des comptes individuels de la fille dans ce cas) ;
la mère s’est portée garante de sa filiale et a constitué une provision pour garantie à
son niveau, alors que la filiale n’a rien enregistré à ce titre (problème d’audit dans la
filiale par ailleurs …).
Cependant, les opérations réalisées par l’entreprise peuvent avoir des conséquences fiscales
positives ou négatives autres que celles prises en considération pour le calcul de l’impôt
exigible. Il en est par exemple ainsi pour des opérations réalisées au cours d’un exercice mais
qui ne sont imposables ou déductibles qu’au titre d’un exercice ultérieur.
Dans les comptes consolidés, et dans un souci de rattachement de l’impôt au même exercice
que les charges et produits qui y sont liés, il convient de calculer un impôt différé sur ces
décalages temporaires.
Il convient de noter que les charges définitivement non déductibles ou les produits non
taxables (différences permanentes) ne donnent jamais lieu à la constatation d’un impôt différé.
Le référentiel IFRS, au travers de la norme IAS 12, explique que « Les différences
temporelles sont les différences entre la valeur comptable d’un actif ou d’un passif au bilan et
sa base fiscale. »
Ainsi, à chaque fois qu’au titre d’une opération déjà réalisée, un impôt futur est susceptible de
survenir ou d’être recouvré, un impôt différé doit être constaté en consolidation.
Parmi les décalages temporaires fréquents en pratique, l’on peut citer :
- Les provisions qui ne seront déduites que lors de la survenance de la charge ou du
risque provisionné ;
- Les décalages entre rythmes d’amortissement comptables et fiscaux ;
- Les charges comptables qui ne seront déduites que lors des exercices ultérieurs
(Organic, Participation…).
A noter que le règlement 99-02 prévoit une exception à ce principe, en ce qui concerne les
différences entre la valeur fiscale des titres de participation et leur valeur dans les comptes
consolidés. Aucune imposition différée n’est alors à constater, pour éviter une double
imposition qui pourrait avoir lieu à l’occasion de la cession de ces titres.
ii. Exemple
Au cours de l’exercice N-1, la société F, filiale du groupe G, a comptabilisé une provision
pour restructuration non déductible de 150.Les charges correspondant à cette restructuration
seront déductibles au cours de l’exercice de leur survenance. Ainsi, une différence temporaire
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150 x 33.33% = 50
Comparons la charge d’impôt dans les comptes sociaux et dans les comptes retraités :
Comptes comptes
31/12/N-1
sociaux retraités
Chiffre d'affaires 1200 1200
Achats et autres charges -540 -540
Provision pour restructuration -150 -150
Résultat avant impôt 510 510
Impôt/Résultat avant impôt -220* -170**
Résultat net 290 340
Impôt/Résultat avant impôt 41,14% 33,33%
Sources : http://www.conso-online.com
Le résultat comptable avant impôt s’élève à 510 et le résultat fiscal à (510+150) =660,
la provision pour restructuration n’étant pas fiscalement déductible. L’impôt est donc
de (660 x 33.33%) = 220
Dans les comptes retraités, l’impôt a été minoré de 50 à la suite de la constatation
d’une créance d’impôt différée conformément à l’écriture précédente.
Au cours de l’exercice N, F enregistre dans ses comptes sociaux la charge de restructuration,
et reprend la provision qui y était rattachée. Cette reprise ne fera pas l’objet d’une imposition,
la dotation n’ayant pas été déduite.
Dans les comptes retraités, il convient de reprendre l’impôt différé actif constaté en N-1. Les
écritures se présentent ainsi :
B IS différé 50 Report d’à-nouveau N-1
B Impôt différé Actif 50
R IS différé 50
Mouvement de l’exercice
B Impôt différé Actif 50
Sources : http://www.conso-online.com
Comparons la charge d’impôt dans les comptes sociaux et dans les comptes retraités :
Comptes comptes
31/12/N-1
sociaux retraités
le résultat comptable avant impôt s’élève à 420 et le résultat fiscal à (420-150) = 270,
la reprise de provision pour restructuration n’étant pas imposable. L’impôt est donc de
(270 x 33.33%) = 90.
Dans le les comptes retraités, l’impôt a été majoré de 50 à la suite de la reprise de
l’impôt différé actif conformément à l’écriture précédente.
Ainsi, il apparaît que dans les comptes retraités, l’impôt est toujours égal à 33,33% du résultat
comptable avant impôt, l’effet du décalage temporaire ayant été supprimé au travers de la
constatation de l’imposition différée.
Ces dernières années, le thème de l’harmonisation a occupé une place considérable dans les
publications en comptabilité financière (Nobes 1983; Nobes et Parker 2000).
L’internationalisation des marchés financiers et surtout l’importance croissante des actifs
immatériels semblent avoir joué un rôle décisif dans cette mobilisation aussi bien académique
que politique en faveur de l’harmonisation comptable (Hoarau 1995 ; Walton 2008).
Contrairement au pessimisme de certains auteurs quant à la réalisation à terme d’une
harmonisation des pratiques comptables à l’échelle internationale (Goeltz 1991; Middelton
1995), le positionnement politique de l’Union Européenne en faveur des normes IAS au début
de cette décennie, a contribué à dynamiser le processus. En obligeant en effet les sociétés
cotées à respecter les normes IFRS, la Commission Européenne a de fait entériné au plan
politique, l’idée très âprement défendue depuis 1973 par l’IASC, d’un référentiel comptable
valable in globo. Les prises de positions favorables de l’OICV ont également favorisé cette
dynamique.
Les enjeux de l’harmonisation comptable internationale sont avant tout financiers (Wyatt
1992 ; Hoarau 1995). Walton (2008) fait remarquer à juste titre qu’avec l’internationalisation
des grandes places financières, l’entreprise peut désormais chercher ses fonds sur plusieurs
marchés ; or l’investisseur potentiel doit avoir accès aux données en rapport avec l’entreprise
émettrice de nationalité étrangère. Ding et al. (2005) ont souligné en ce sens l’adoption
progressive par les entreprises de l’Europe continentale et celles de l’Asie, des normes
Rédigé et présenté par NOUTSA CHRISTIAN RODRIGUE Page 45
IMPACT DU RETRAITEMENT DES COMPTES SOCIAUX SUR LE REPORTING GROUPE EN NORME IFRS 2015 - 2016
C’est sans doute sous cette influence de la Banque Mondiale, que les pays de l’Afrique noire
francophone ont adopté vers le début des années 1990, un traité instituant un cadre
comptable« harmonisé».
Celui-ci est entré en vigueur dans l’essentiel des pays signataires vers la fin de la décennie
1990 (Pérochon 2000; Gouadain 2000).
L’expérience est singulière et a même été qualifiée d’avant-gardiste (Pérochon, 2000), parce
que le référentiel adopté et baptisé Système Comptable OHADA7 (Sysco par la suite), est
censé s’appliquer à un ensemble de pays, caractérisés par leur proximité géographique et pour
la plupart, ayant un passé commun notamment au plan monétaire, mais surtout au plan
comptable (Causse 1999; Pérochon 2000; Gouadain 2000). La réforme comptable s’est donc
inscrite dans une vieille tradition d’harmonisation à l’échelle régionale puisque pour la
plupart, les pays ayant adopté ce nouveau référentiel jouissaient depuis les années 1960 au
moins, d’un passé et d’une culture comptable identique (Causse 1999 et 2000).
Au-là des critères de séparation retenus par les uns et les autres, la persistance d’une telle
dichotomie à l’échelle internationale suggère que l’harmonisation n’a pas encore conduit à un
modèle unique ; elle suggère aussi que l’évaluation de la distance entre le référentiel unique
souhaité et les autres référentiels, est une étape décisive à l’harmonisation ou à l’unification
Les études menées par les historiens de la comptabilité ont révélé que le « reporting » s’est
réellement développé à l’époque de l’intensification des échanges commerciaux entre deux
pôles importants, l’Italie au sud, pour ses portes ouvertes sur l’Orient, et les Flandres au nord
pour le caractère industrieux de sa population, et sa connaissance de l’industrie textile (Degos
1998). Au cours de cette période, du 12ème au 15ème siècle, des institutions spécifiques
répondant aux besoins humains, matériels et financiers nés des échanges internationaux,
virent le jour : les sociétés commerciales qui nécessitèrent la tenue d’une comptabilité.
L’évolution des techniques et des pratiques a été plus ou moins importante selon les époques
mais, force est de constater que plus les échanges commerciaux étaient importants, plus la
comptabilité était présente. Quelles que soient les thèses défendues sur les liens plus ou moins
étroits existant entre l’économie et la comptabilité, on peut avancer que cette dernière n’est
pas neutre. En effet, certains auteurs, dont le plus connu est Werner Sombart, ont défendu
l’idée que les évolutions de la comptabilité en partie double et du capitalisme étaient
intimement liées (Lemarchand, Nikitin, 2000). « Elle (la comptabilité) est une condition sine
qua non de l’existence du capitalisme » affirmait ce dernier (Richard, 2005). La croissance de
la taille des firmes, consécutive à la diversification de leurs activités, a conduit à la séparation
de la propriété et du pouvoir de direction laissé au manager (Berle et Means, 1932). Cette
situation a nécessité le développement d’un système d’information comptable qui permettait
aux dirigeants de rendre des comptes à leurs propriétaires sur la performance de l’activité de
l’entité et de leur gestion. J. Richard propose une hypothèse d’interprétation de l’évolution du
capitalisme comptable français qui connut un stade statique de 1800 à 1900, un stade
dynamique de 1900 à 2000, et aborde aujourd’hui un stade « actuariel » avec l’application des
normes IAS/IFRS1. Il précise que ces stades sont étroitement liés aux trois « esprits du
capitalisme » : familial, managérial et mondialisé (Richard, 2004). C’est le stade « actuariel »
issu de la mondialisation qui suscite un intérêt particulier pour la recherche envisagée.
Ce troisième stade, est présenté par les thuriféraires des normes IAS/IFRS comme « une
avancée décisive pour l’économie de nature à restaurer la confiance des investisseurs dans les
comptes des sociétés ». En effet le dessein avoué des normes est, entre autre, d’autoriser
l’intelligibilité et la comparabilité de la performance des firmes sans retraitement, à la seule
lecture des états financiers et ce dans le temps et dans l’espace. Ces objectifs, comme la
qualité requise de l’information comptable, sont décrits dans un cadre conceptuel largement
inspiré de celui des US GAAP. Sous l’apparente simplicité de ces objectifs, se cache la
complexité des concepts sous-jacents. La performance, bien que souvent citée, n’est
nullement définie par les cadres conceptuels qu’ils soient anglo-saxon ou international. Or,
définir cette performance revient à identifier les éléments qui la composent, mais également la
nature des états financiers qui la « rapportent ». Le reporting de la performance est
intrinsèquement rattaché au concept de performance retenu. Le cadre conceptuel des
IAS/IFRS met clairement en exergue le lien étroit entre performance et concept de capital
(physique ou financier), sans pour autant formuler une quelconque préconisation. Au cours
des dernières années le reporting de la performance a fait l’objet d’études de groupes de
travail (G 4 + 1 en 1999) au sein de l’IASB (anciennement IASC), puis a été occulté. Il
réapparaît aujourd’hui comme un sujet d’intérêt dans les travaux entrepris conjointement par
l’IASB et le FASB6, mais aussi comme l’objet d’un débat au sein du monde académique de la
comptabilité, qui relève de l’opposition de conceptions culturelles, voire idéologiques de la
notion de performance de l’entreprise. Cette opposition se retrouve dans les fondements
conceptuels du cadre de l’IASB.
Les échanges économiques internationaux ont connu des périodes plus ou moins propices au
cours du 20ième siècle selon les politiques douanières menées par les états. Toutefois, la
période s’étalant de 1970 à 2000 a connu une amplification des Investissements Directs à
l’Etranger (IDE) (Barbu, 2004), plus particulièrement entre l’Europe et les Etats-Unis. A la
même époque, la montée en puissance de la finance de marché a remodelé la composition du
capital des grandes entreprises. Depuis les années 70 on assiste à un processus de
financiarisation de l’économie, qui a débuté aux Etats-Unis et qui relève de deux mouvements
; d’une part l’augmentation de la liquidité des marchés de capitaux, grâce au recours fréquent
des entreprises à l’appel public à l’épargne ; d’autre part, l’affirmation sur ces mêmes marchés
des fonds d’investissement chargés de la gestion de l’épargne. Ce double mouvement associé
à l’idéologie de « la valeur actionnariale » a accordé un rôle prépondérant à la rentabilité des
actifs boursiers (Aglietta, Rebérioux, 2004). L’accroissement de la prise de participation des
investisseurs institutionnels dans le capital des sociétés cotées a accentué la nécessité pour les
managers de fournir une information sur la performance de leur gestion, ainsi que sur celle de
l’entreprise. De plus, la mondialisation de l’économie a offert un champ d’action planétaire
aux investisseurs et multiplié les possibilités d’investissement. Toutefois, ces acteurs de la vie
financière des entreprises doivent rester en mesure de juger de l’opportunité d’un
investissement, c’est-à-dire des garanties qui leur sont offertes et du risque qu’ils encourent
quelle que soit la nationalité de l’entité sélectionnée. L’évaluation de ces deux éléments passe
par la lecture des documents comptables qui sont censés donner une image fidèle de l’activité
et de la performance des sociétés. La comptabilité peut être décrite comme le langage
commun de l’entreprise avec tous ses partenaires. Or, les différences existant entre les
standards comptables des divers pays ne facilitent pas, voire même rendent impossibles, la
compréhension de ces informations autant que leur comparaison sans retraitement préalable.
Le besoin d’un langage commun international qui s’est développé avec l’expansion du
commerce international et des IDE, a joué un rôle important dans le processus
d’Harmonisation Comptable Internationale (Barbu, 2004), harmonisation qui se trouve au
cœur de virulents débats aujourd’hui. L’évolution du contexte économique mondial a
largement influencé celle du contexte économique européen. Bien que plus tardive, la
transformation de l’économie européenne s’est opérée en considérant dès le départ
l’harmonisation de la normalisation comptable comme un facteur clé de succès.
consolidés, publié par deux experts-comptables en 1954, initie la réflexion sur le sujet. La
taille des entreprises ne cessant de croître pour atteindre la taille critique, le besoin d’une
information financière adaptée aux nouvelles dimensions des entreprises se fait alors sentir.
Le développement des groupes se réalisant souvent par croissance externe, les besoins en
capitaux sont nécessaires pour financer les nouvelles acquisitions. Des groupes français tels
que Total-CFP, Saint-Gobain, Pechiney, la Compagnie générale d’électricité ou encore
Rhône-Poulenc cherchent à accéder aux marchés financiers américains. Ces places financières
exigent la présentation de comptes consolidés certifiés par des cabinets d’audit américains
pour que les titres puissent être cotés sur les bourses de valeurs.
C’est dans ce contexte que se construit la réflexion sur la consolidation des comptes. Les
groupes français s’inspirent des méthodes déjà existantes pour construire une méthodologie
des comptes consolidés adaptée aux particularités du capitalisme français. Les premières
difficultés ne tardent pas à apparaître. En effet, les méthodes de consolidation utilisées outre-
Atlantique sont adaptées aux spécificités du capitalisme américain. Ainsi, pour qu’une filiale
soit incluse dans le périmètre de consolidation, il faut que la société mère détienne au moins
80 % du capital. Les principes de consolidation préconisés par la SEC stipulent que seules
peuvent être consolidées les filiales dont la monnaie est identique à celle de la société mère.
Enfin, une autre particularité se fait jour, puisque ne peuvent être consolidées que les filiales
qui ont la même activité que la société mère. Pour faire face à ces difficultés et pour proposer
une méthode générale de consolidation adaptée aux spécificités des entreprises françaises, un
groupe de travail a été constitué par la Compagnie française des pétroles. Des travaux ont été
menés avec les responsables administratifs et financiers d’autres groupes français de
dimension internationale (Pechiney, Compagnie générale d’électricité, Saint-Gobain et
Rhône-Poulenc). Les réflexions ont donné lieu en 1964 à la publication d’une brochure
intitulée Pour une méthode générale d’établissement des comptes consolidés. Cette première
ébauche de réflexion a été suivie par la mise en place en octobre 1965, par le Conseil national
de la comptabilité, d’un groupe de travail regroupant près de soixante-dix experts du monde
économique et financier. L’objectif fixé était de présenter un état de la réflexion sur la
consolidation destiné aux responsables financiers devant mettre en place la consolidation dans
les groupes. Ce rapport a été approuvé par un arrêté du ministre de l’Économie et des
Finances en date du 20 mars 1968.
Rédigé et présenté par NOUTSA CHRISTIAN RODRIGUE Page 50
IMPACT DU RETRAITEMENT DES COMPTES SOCIAUX SUR LE REPORTING GROUPE EN NORME IFRS 2015 - 2016
À la fin des années 1960, le droit des sociétés français connaît une rénovation importante avec
la loi du 24 juillet 1966 et le décret d’application du 23 mars 1967. Même si la loi définit dans
ses articles 354 et 355 les notions de filiales et de participations, elle ne définit pas celles de
groupe. La seule référence aux comptes consolidés figure dans l’article 248 du décret
d’application du 23 mars 1967 qui prévoit pour les sociétés la possibilité d’annexer à leur
bilan un bilan et un compte de résultat consolidés ; la méthode de consolidation retenue
devant être mentionnée.
Le Conseil économique et social présente aussi un rapport qui aborde les différents aspects
juridiques, économiques, financiers et fiscaux et insiste lui aussi sur la constitution d’un droit
des groupes totalement absent en France. À la fin des années 1960, les sociétés sont peu
nombreuses à présenter des comptes consolidés. Une étude de la Société des analystes
financiers fait mention de vingt-deux sociétés qui présentent des comptes consolidés dont la
qualité informationnelle est très imparfaite.
Les méthodes ne sont pas homogènes et il n’y a guère d’explication pour comprendre les
documents financiers.
Les années 1970 constituent la phase durant laquelle la publication de comptes consolidés par
les groupes se développe. Sous la pression des marchés financiers et de certains
établissements de crédit tels que le Crédit national , la pratique de la consolidation se diffuse
progressivement dans les groupes. Le développement des concentrations d’entreprises créant
des conglomérats importants et des groupes à vocation internationale, le besoin d’une
harmonisation au niveau européen se fait sentir pour pouvoir rendre plus homogène la
comparaison d’états financiers provenant des pays membres. C’est au cours du quatrième
trimestre de l’année 1978 que débutent les travaux sur le projet de septième directive
européenne sur les comptes consolidés. Les travaux d’élaboration de cet acte communautaire
ont été relativement longs pour pouvoir aboutir à un consensus entre les États membres sur les
comptes consolidés. Cette directive a été votée par le Parlement européen le 13 juin 1983.
Chaque pays membre de la CEE disposait d’un délai de deux ans pour intégrer l’acte
communautaire dans sa législation. La France a rendu obligatoire la publication d’états
financiers consolidés par la loi du 3 janvier 1985. Le décret d’application a été promulgué le
17 février 1986.
Ce rapide aperçu historique permet de situer le contexte français dans lequel s’est diffusée la
consolidation des comptes. Trois périodes peuvent être distinguées. La première (1954-1965)
présente la découverte de la consolidation des comptes. La deuxième (1966-1978) est
caractérisée par le développement de la pratique. La troisième (1979-1985) est plutôt marquée
par la mise en place de l’obligation de consolider.
traduit le souci de faire apparaître un vocabulaire précis. C’est ce à quoi s’est employée la
commission de lexicologie de la Société des experts-comptables au congrès international des
experts-comptables économiques et financiers tenu à Florence en 1953 et qui définit le bilan
consolidé de la façon suivante : « Un bilan consolidé (ou combiné) est un bilan destiné à
exprimer la situation d’ensemble d’un groupe d’entreprises unies par des liens de filiation. Il a
pour objet de donner une vue d’ensemble de la situation du groupe en éliminant les profits
résultant des opérations que les entreprises affiliées réalisent entre elles, ces profits étant en
fait d’ordre interne et n’accroissant pas le patrimoine du groupe » (anonyme, 1953).
La notion d’élimination de profits internes et d’entité unique est très vite développée. Les
questions liées au périmètre de consolidation apparaissent logiquement de façon assez rapide,
car se pose le problème d’intégrer dans la consolidation des entreprises dont l’activité est
différente de celle de la société mère. L’autre problème relatif au périmètre de consolidation
concerne le pourcentage de détention des titres. Il est déconseillé de pratiquer une
consolidation avec moins de 50 % du capital, même si l’entreprise est majoritaire avec 20 %.
Le problème du décalage des dates de clôture est aussi abordé. Lorsqu’une filiale clôture ses
comptes avec un décalage supérieur à 93 jours, cette dernière ne doit pas être intégrée dans la
consolidation. Les auteurs insistent également sur la nécessité d’homogénéiser les méthodes
d’évaluation avant de procéder à la consolidation. La chronologie de la consolidation est
présentée étape par étape.
Sur les cinq articles de cette période, deux sont constitués d’exemples numériques traitant des
opérations de consolidation et permettant d’aboutir à un bilan consolidé (Fain, 1954 ;
Charles et al., 1956). Les auteurs proposent des méthodes de consolidation en utilisant des
tableaux ou bien les écritures comptables. Ils insistent sur le fait que les comptes consolidés
sont uniquement un complément des comptes individuels et qu’ils ne sauraient s’y substituer.
L’exigence de toute réévaluation avant la pratique de la consolidation est aussi un des
leitmotive des auteurs. La consolidation sur des activités différentes est possible et le bilan
consolidé est l’expression de l’entité économique. La question se pose aussi de la possibilité
d’utiliser le bilan consolidé comme instrument de pilotage du groupe. Certains n’hésitent pas
à considérer le bilan consolidé comme « la boussole du groupe » (Charles et al., 1956).
Le passage des comptes sociaux vers les comptes consolidés nécessite de nombreux
retraitements (contrats de location, instruments financiers, impôts différés…) et une
présentation conforme aux normes édictées par le référentiel IFRS. Cette partie permettra de
maîtriser ces différents aspects techniques et de contribuer ainsi à une consolidation réussie.
Nos travaux de recherches se résumant de manière générale aux relations entre sociétés mères
et filiales, nous allons dans ce chapitre présenté le Groupe AIR LIQUIDE, puis sa filiale AIR
LIQUIDE CAMEROUN. Enfin, nous présenterons les spécificités du retraitement des
comptes sociaux de AIR LIQUIDE Cameroun.
a. Historique et évolution
Le 25 mai 1902, après deux ans de recherche, Georges Claude met au point un procédé de
liquéfaction de l'air afin d'en séparer les composants (oxygène, azote, argon).
Le 8 novembre 1902, Paul Delorme réunit 24 souscripteurs, principalement des ingénieurs,
pour soutenir financièrement le projet. Paul Delorme est le premier président de L’Air liquide,
société pour l’étude et l'exploitation des procédés Georges Claude. La société est alors dotée
d'un capital de 100 000 francs.
En 1943, sous l'égide de l'ingénieur Émile Gagnan (employé chez L'Air liquide) et
du lieutenant de vaisseau Jacques-Yves Cousteau, L'Air liquide fabrique, dans son usine de
Boulogne-Billancourt, les deux prototypes de scaphandre autonome que Cousteau et Dumas
utilisèrent pour tourner le film subaquatique Épaves, réalisé par Cousteau la même année.
C'est la naissance de la plongée autonome moderne.
En 1945, après la guerre, Jean Delorme, fils de Paul et second président du groupe, s'attache à
remettre en route, rénover, développer l'outil industriel. En 1946, L'Air liquide fonde La
Spirotechnique, société de conception et de commercialisation de détendeurs et autres
équipements de plongée. La même année La Spirotechnique lance sur le marché le CG45, le
premier détendeur moderne de plongée à être commercialisé. Cela marque ainsi le début de la
vulgarisation de la plongée sous-marine.
En 1957, Air liquide commence son activité dans la grande industrie et créé des réseaux de
canalisations irriguant plusieurs grands bassins industriels dans le monde. En 1962, Air liquide
se lance dans l'industrie spatiale. Dans les années 1960, Air liquide acquiert American
Cryogenics, ainsi que plusieurs autres entreprises américaines.
En 1986, Air liquide se déploie aux États-Unis avec l'acquisition de Big Three pour 1,05
milliard de dollars, entreprise américaine implantée dans de nombreux pays, notamment
en Europe et en Asie11,12. En 1995, L'Air liquide Santé est créée : il s'agit d'une structure, des
équipes et une offre de gaz médicaux, matériels et services totalement dédiées au secteur
médical, d'abord à l'hôpital, puis au domicile des patients.
En 1999, Air Products tente avec Air liquide d'acquérir BOC Gases, mais son offre est
invalidée par les autorités de la concurrence américaines et européennes. En 2002, Air
Products acquiert American Homecare Supply, une entreprise américaine spécialisée dans les
équipements de soins à domiciles8. En 2001, Suez-Lyonnaise des Eaux tente d'acquérir Air
liquide.
En 2001, Air liquide acquiert les activités de Messer Griesheim pour 185 millions d'euros
en Afrique du Sud, à Trinité-et-Tobago, au Canada, en Égypte, en Argentine et auBrésil14. La
même année, Air liquide acquiert les 57 % qu'il ne détient pas encore dans Hede Nielsen, une
entreprise danoise, qu'il avait racheté partiellement dans les années 199015.
En 2003, Air liquide crée une coentreprise avec BOC au Japon, Japan Air Gases (JAG),
renforçant la présence du groupe sur le marché extrême-oriental. En 2004, Air liquide acquiert
les activités de Messer Griesheim en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis,
représentant les deux tiers de l'activité de ce dernier, pour 2,7 milliards de dollars16puis
revend peu de temps après des activités présentes aux États-Unis. En 2005, Air liquide
acquiert les participations de 13,2 % qu'il ne détient pas dans la société d'oxygène et
En 2008, la société d'investissement Eurazeo qui détient, depuis 2006, 5,6% du capital du
groupe, annonce vouloir céder sa participation. En 2012, Air liquide crée une coentreprise
avec le belge Solvay en vue de produire des gaz fluorés destinés aux écrans plats et aux
panneaux photovoltaïques. Il rachète à la société américaine Georgia Gulfune unité de
production située en Louisiane (sud des États-Unis). Air liquide acquiert 75% de la société
russe Logika, ainsi que LVL Medical. En 2012, Air liquide rachète l'entreprise
espagnole Gasmedi, troisième entreprise en Espagne du secteur de la santé à domicile.
Le 25 mars 2014, Air liquide annonce une prise de participation, via Aliad, dans trois sociétés
spécialisées dans les énergies durables et renouvelables : McPhy Energy, Solumix et
Xylowatt.
Le 17 novembre 2015, Air liquide annonce la signature d'un accord pour l'acquisition
d'Airgas pour un montant de 13,4 milliards de dollars. La finalisation de l’acquisition a été
annoncée, le 23 mai 2016, par le groupe français de gaz industriels.
b. METIER
a) Grande industrie
b) Client industriel
De l'artisan à la PME, ces clients utilisent des gaz en petites et moyennes quantités, dans des
secteurs très diversifiés (alimentaire, traitement thermique des métaux, fabrication
du verre ou soudage-coupage de pièces métalliques...). Ces gaz sont livrés et stockés sous
forme liquide, conditionnés en bouteilles ou produits directement sur le site des clients. Air
liquide produit également du dioxyde de carbone solide (glace carbonique) sous l'appellation
Carboglace (en France). Air liquide GIS (Gaz Industriels Services) et Air liquide
Santé détiennent une flotte de plus de 10 000 camions-citernes au niveau mondial.
c) Electronique
d) Santé
Dans les soins à domicile, Air liquide, à travers ses filiales VitalAire ou Orkyn, assure la
fourniture de l'oxygène et des équipements adéquats, ainsi que la coordination entre le patient
et les professionnels de santé (médecin, infirmière, administration, …).
À l'hôpital, le laboratoire pharmaceutique Air liquide Santé France est le spécialiste des gaz à
usage médical. Il fabrique, distribue, développe, installe et maintient les équipements et les
solutions indispensables à leur bonne utilisation. Il apporte formation et expertise dans tous
ces domaines.
l'oxygène (O2), pour lutter contre l'hypoxie (quantité insuffisante d’oxygène dans le
sang)
le protoxyde d'azote (N2O) et le xénon (Lenoxe) utilisés comme anesthésiques.
le mélange O2/N2O pour le traitement de la douleur (Kalinox)
le monoxyde d’azote utilisé pour traiter l’hypertension artérielle pulmonaire (Kinox)
e) Domaines complémentaires
Air liquide fournit également ses services dans des domaines complémentaires :
En juin 2016, Air liquide met en place sa première station-service "multi-énergies" proposant
des carburants alternatifs et plus généralement des combustibles naturels : gaz naturel
comprimé (GNC), gaz naturel liquéfié (GNL) et azote liquide (N2)27. Cette alternative permet
désormais aux chauffeurs routiers de recharger leurs véhicules frigorifiques en gaz réfrigérant
grâce à une pompe délivrant de l'azote liquide28. L’hydrogène pourrait compléter plus tard ce
panel d’énergies.
f) Gouvernance
g) Evolution financière
1er semestre. La situation est également contrastée en Asie-Pacifique avec des ventes en
retrait au Japon tandis que les volumes sont en forte hausse en Chine. L’effet prix global
demeure modeste à +0,4 % dans un contexte mondial d’inflation basse.
L’Electronique
Continue d’afficher une croissance robuste à +11,2 %. Elle est portée par la forte demande en
équipements et installations et par les ventes de molécules avancées qui progressent de plus
de +25 %. L’activité est particulièrement vigoureuse en Asie-Pacifique avec une croissance à
deux chiffres au Japon, en Chine et à Singapour.
La Santé
en hausse de +4,8 %, bénéficie de la demande toujours élevée en services de santé à domicile,
du dynamisme de l’activité hygiène dont les ventes progressent de +19 %, et de son expansion
dans les économies en développement, notamment au Brésil et en Argentine. En incluant
la contribution d’Airgas à travers ses ventes de gaz médicaux aux hôpitaux, le chiffre
d’affaires mondial de la Santé au 2ème trimestre progresse de +11,5 %, hors effet de change.
Le chiffre d’affaires de l’Ingénierie et Construction, qui s’élève à 254 millions d’euros, est en
baisse significative par rapport au 1er semestre 2015, affecté par le ralentissement des grands
projets liés à l’énergie et par le faible nombre de nouveaux projets.
Le chiffre d’affaires de l’activité Marchés globaux & Technologies s’établit à 146 millions
d’euros. Il est en progression de +10,7 %, en données comparables, porté par les marchés liés
au domaine maritime et au spatial au 1er trimestre, ainsi que par une activité biogaz
dynamique au 2ème trimestre.
Le Groupe, qui continue de renforcer sa compétitivité, a généré ce semestre 143 millions
d’euros de gains d’efficacité récurrents, en ligne avec nos prévisions pour l’année. A ces
efficacités s’ajouteront au 2ème semestre les premiers bénéfices des synergies d’Airgas dont
le processus d’intégration est bien engagé. La marge opérationnelle Gaz & Services, qui
s’établit à 19,6 %, hors effet Airgas, augmente de +20 points de base par rapport au
1er semestre 2015.
Le résultat net (part du Groupe) s’établit à 811 millions d’euros sur le semestre, ou
842 millions d’euros hors effet Airgas, soit une hausse comparable de +1,1 %. Le
1er semestre 2016 a été impacté par des coûts exceptionnels liés à l’acquisition d’Airgas d’un
montant de l’ordre de 100 millions d’euros avant impôts. Une fois que les cessions prévues
Rédigé et présenté par NOUTSA CHRISTIAN RODRIGUE Page 63
IMPACT DU RETRAITEMENT DES COMPTES SOCIAUX SUR LE REPORTING GROUPE EN NORME IFRS 2015 - 2016
aux Etats-Unis seront finalisées, ce qui est attendu pour le second semestre 2016, les plus
values correspondantes viendront compenser les coûts exceptionnels de l'année liés à
l'acquisition d’Airgas.
Le cash flow (après variation du Besoin en Fonds de Roulement), hors Airgas, est en forte
progression de +23 %. La dette nette s’établit à 19,9 milliards d’euros au 30 juin 2016 alors
que le paiement complet de l’acquisition d’Airgas a été réalisé. Le ratio d’endettement sur
capitaux propres devrait être ramené à environ 100 % à la fin de l’année.
Le Conseil d’Administration d’Air Liquide s’est réuni le 29 juillet 2016. Lors de cette
réunion, le Conseil d’Administration a examiné les comptes consolidés au 30 juin 2016.
Les procédures d’examen limité sur les comptes semestriels consolidés ont été effectuées et
un rapport sans réserve est en cours d’émission par les Commissaires aux comptes.
a. Historique et évolution
a) Historique
En 2001, AIR LIQUIDE est composé de 250 régions dans le monde entre autres la région
Afrique de l’Ouest et Centrale. Cette région est composée de 12 filiales parmi lesquelles AIR
LUIQIDE Cameroun.
Crée en 1952, AIR LIQUIDE Cameroun est devenu, après l’indépendance du pays, AIR
LIQUIDE CAMOA : Société Camerounaise d’Oxygène et d’Acétylène.
En 1975, face à la loi interdisant aux sociétés industrielles de vendre en détails, CAMOA crée
la Société d’Approvisionnement et de Technique pour l’Industrie au Cameroun (SATICAM).
Cette dernière, société anonyme au capital de 305 000 000 FCFA, a pour mission la
commercialisation des produits CAMOA.
Vers 1980, suite à la loi protectionniste sur la fabrication des électrodes, CAMOA crée la
Société Camerounaise de Soudage (SOCASOUD) qui a pour objet la production des
électrodes et dont la commercialisation est assurée par SATICAM. Quelques années plus tard,
la levée de la loi protectionniste a drainé un nombre important d’importateurs des électrodes.
Cette situation amène la CAMOA à dissoudre la SOCASOUD.
En 1990, la loi interdisant aux sociétés industrielles de vendre en détails est levée, il se
produit par la suite, en 1991, une fusion absorption de SATICAM par CAMOA.
Les employés de l’ancien SATICAM ont été intégrés au service commercial, crée pour la
circonstance, à la CAMOA.
b) Evolution
En 2007, la CAMOA a engagé une démarche qualité qui doit lui permettre d’avoir la
certification ISO 9001 : 2000 en 2009.
Le 19 juin 2008, la CAMOA a célébré ses « 18 ans sans accident avec arrêt ». Cette
célébration marque un pas considérable dans l’atteinte de son objectif : Zéro accident.
b. Organes fonctionnels
a) Filières d’activités
La nouvelle organisation d’AIR LIQUIDE CAMOA repose sur huit (08) filières
d’activités :
i. Management
Sous la responsabilité du Directeur Général Adjoint (voir annexe 3), cette filière est
chargée de garantir la gestion optimale de nos organisations. Ses principales missions sont :
v. Logistique clients
Attirer, développer et retenir les ressources humaines nécessaires pour réaliser les objectifs
stratégiques de la filiale, par la mise en œuvre de la stratégie AIR LIQUIDE de gestion des
ressources humaines et dans le respect des législations locales ;
S’assurer du niveau élevé de motivation et d’adhésion des personnels, et gratuit un
environnement de travail propice au développement individuel et à l’atteinte des résultats.
b) Fonctions supports
- S’assurer que les exigences réglementaires et les standards AIR LIQUIDE en matière
de santé au travail, de sécurité, de qualité et d’environnement sont respectés,
- S’assurer la bonne maîtrise des risques au sein de tous les services ;
- Animer et former les équipes de la filiale sur les aspects sécurité, qualité, hygiène et
environnement,
- Mettre en place un système de qualité conforme à la norme ISO 9000
- Identifier, évaluer et réduire les risques en matière de santé, de sécurité,
d’environnement et de fiabilité.
- Assurer un support technique à l’identification et à l’analyse de risques industriels aux
responsables opérationnels des unités.
Notons qu’il existe, outre les organes fonctionnels, un Comité de direction animé par le
Directeur Général Adjoint. Il est composé des Responsable des différentes filières, du Chargé
de missions de développements et du Responsable QHSE-RMR (Qualité, Hygiène, Sécurité,
Environnement et Maîtrise des Risques). De périodicité mensuelle, il a pour vocation de :
i. Service comptabilité
La gestion comptabilité est assurée par un chef comptable dont les missions et principales
contributions sont :
Le chef comptable est assisté par trois (03) collaborateurs à savoir le Comptable
Décaissements, le Comptable Fournisseurs et Stocks, et le Comptable Clients et Tenue de la
caisse B. Ces derniers ont, chacun, pour missions et principales contributions de :
- Retranscrire dans son domaine d’intervention, l’activité de l’entreprise dans la
comptabilité dans le respect des procédures interne et des obligations légales ;
- Recevoir, contrôler l’information et passer les écritures correspondantes dans la
comptabilité. Jouer aussi un rôle important dans le conseil à l’organisation sur le
traitement comptable des opérations et contribuer à l’efficacité et à la fiabilité du
traitement.
-
ii. Crédit management
Le Crédit management est assuré par une Crédit manager dont les missions et principales
contributions sont :
- Organiser, identifier, gérer et contrôler les flux, l’endettement, les risques financiers, la
relation bancaire et les coûts liés dans le respect des règles financière du groupe.
La Crédit manager apporte son support aux commerciaux pour le recouvrement externe des
créances « Clients industriels et privés » et à la Compagnie Nationale de Recouvrement de
Créances et d’Expertise Financière (C.N.R.F) pour le recouvrement externe des créances
« Administrations et Hôpitaux ».
SECTION 2 : Les spécificités du retraitement des comptes sociaux chez AIR LIQUIDE
CAMEROUN
Selon le paragraphe 6 de la norme IAS 27 : « Une filiale est une entreprise contrôlée par une
autre entreprise (appelée mère). Une société mère (ou mère) est une entreprise qui a une ou
plusieurs filiales. Un groupe est formé d’une mère et de toutes ses filiales. Les états financiers
consolidés sont les états financiers d’un groupe présentés comme ceux d’une entreprise
unique… » Un groupe est donc un ensemble d’entreprises liées entre elles par des
participations financières ou par des liens contractuels ou statutaires.
En faisant une transposition de cette définition à la réalité économique qui fait l’objet de notre
analyse, il est important de préciser que la société AIR LIQUIDE CAMEROUN est détenue à
100% par le groupe AIR LIQUIDE, ce qui leur confère une relation de mère – filiale.
b) Le périmètre de consolidation
Malgré cette définition commune les normes IFRS et le règlement 99-02 diffèrent quelque
peu pour la mise en œuvre, car les notions de contrôle et, surtout, les possibilités d’exclusions
de certaines sociétés du périmètre ne sont pas les mêmes. Selon les normes IFRS (IAS 27, 38
et 31), les cas possibles d’exclusions du périmètre de consolidation sont plus limités que dans
le règlement 99-02 et n’ont pas, contrairement au règlement 99-02, de caractère systématique.
On peut exclure du périmètre les filiales sous contrôle conjoint ou sous influence notable dont
les titres sont détenus en vue de leur cession, à condition que ces titres répondent aux
conditions de classement en « actifs destinés à être cédés » (IFRS 5). Par contre les filiales
sous contrôle exclusif dont les titres sont détenus en vue de leur cession restent donc
obligatoirement dans le périmètre de consolidation jusqu’à la date de cession. Dans ce cas le
règlement 99-02 a une définition beaucoup plus restrictive du périmètre puisque son
paragraphe 101 prévoit que c’est un cas d’exclusion obligatoire du périmètre de consolidation
pour toutes les entreprises sous contrôle (aussi bien exclusif que conjoint) ou sous influence
notable.
Selon les normes IFRS on peut exclure du périmètre de consolidation des entreprises pour
lesquelles les transferts de fonds vers la consolidante sont soumis à des restrictions sévères et
durables, à condition de démontrer que cet état de choses entraîne la perte réelle du contrôle.
Relativement à ce problème, le paragraphe 101 du règlement 99-02 exclut obligatoirement du
périmètre de consolidation les entreprises sous contrôle ou sous influence notable pour
lesquelles des restrictions sévères et durables remettent en cause substantiellement « le
contrôle ou l’influence exercée sur cette entreprise ou les possibilités de transfert de trésorerie
entre cette entreprise et les autres entreprises incluses dans le périmètre de consolidation ».
Les normes IFRS prévoient l’exclusion facultative du périmètre d’une entreprise dont la prise
en compte des données ou celles du sous-groupe qu’elle représente a un caractère non
significatif. Les critères de seuil de signification ne sont pas imposés par les textes, ils
s’apprécient au cas par cas par rapport aux comptes consolidés et non aux comptes individuels
et sont à exposer dans l’annexe aux comptes consolidés. Le règlement 99-02 dans ses
paragraphes 1000 et 21 propose les mêmes dispositions.
La norme IAS 27 (§ 14) prévoit une possible exclusion d’une entité du périmètre de
consolidation quand : « … ses activités sont dissemblables de celles des autres entreprises du
groupe » mais ne recommande néanmoins pas cette exclusion puisque le même paragraphe se
poursuit par « … Une exclusion pour ce motif n’est pas justifiée car l’information fournie est
meilleure en consolidant de telles filiales et en fournissant des informations supplémentaires
dans les états financiers consolidés sur les différentes activités des filiales… » Le règlement
99 02 n’envisage pas ce cas.
Dans le cas soumis à notre étude, le groupe AIR LIQUIDE a définit groupe de société :
AIR LIQUIDE CAMEROUN depuis 2012, fait parti du groupe A des entreprises entrant dans
le périmètre de consolidation du groupe AIR LIQUIDE.
L’obligation légale de présenter des comptes consolidés pour tous les groupes français qu’ils
soient cotés ou non reste pour le moment régie par la 7e directive européenne et le règlement
99-02.
Le texte adopté par la CE nº 1606/2002 du 19 juillet 2002 prévoit en effet expressément que
les sociétés cotées françaises qui appliquent les normes IFRS continuent en terme
d’obligations ou d’exemptions de consolider d’être régies par la 7e directive européenne et le
règlement 99-02. Ce devrait rester le cas tant que les normes IFRS ne seront pas applicables
intégralement et pour tous les groupes.
L’obligation légale de produire des comptes consolidés pour un groupe est fonction de sa
taille. Cette taille est appréhendée à travers trois critères, et si deux des trois seuils suivants
sont dépassés pendant deux exercices consécutifs, alors la réalisation de comptes consolidés
devient obligatoire dès l’exercice suivant (ceci reste vrai même si les seuils viennent à ne plus
être dépassés). Les seuils de l’obligation légale sont :
- Total Bilan 15 millions d’Euros Seuil fixé depuis le 1er janvier 2002
- Total Chiffre d’affaires 30 millions d’Euros Seuil fixé depuis le 1er janvier 2002
- Total salariés 250 salariés Seuil fixé depuis le 1er mars 2002
- pour le calcul de ces seuils il est tenu compte des données des sociétés sous contrôle
exclusif pour 100 % de leur montant et des données des sociétés sous contrôle conjoint
à hauteur du pourcentage de détention directe. Par contre les données des sociétés sous
influence notable ne sont pas à retenir ;
- les montants de total de bilan et de chiffre d’affaires sont à prendre en compte avant
toutes écritures d’élimination ou de retraitement.
Pour assurer la qualité et la fiabilité des informations financières et comptables qu’il produit,
le Groupe s’appuie principalement sur un ensemble de principes et de normes comptables, et
sur un système de reporting comptable et de gestion cohérent, dont les données sont uniques
et alimentent à la fois la consolidation globale du Groupe et les analyses par entité sous la
responsabilité de Directions indépendantes, qui reportent à la Direction Financière.
Ce manuel est régulièrement mis à jour par la Direction Financière avec l’évolution des
normes IFRS ou de leurs interprétations. Les reportings de gestion et les reportings
comptables sont établis sous la responsabilité de départements indépendants mais interactifs
selon des principes et méthodes identiques : l’indépendance permet d’enrichir les
informations et analyses à partir d’indicateurs et de données complémentaires, notamment
celles liées à des caractéristiques spécifiques de chaque activité ; l’interactivité des
organisations permet de mieux contrôler la fiabilité des informations grâce à des
rapprochements systématiques et réguliers des données.
- l’état mensuel de gestion dit « flash mensuel » qui détaille certains éléments du
chiffre d’affaires et les principaux indicateurs financiers : compte de résultat,
autofinancement, endettement net et montant des investissements accordés et
engagés ;
- l’état trimestriel dit « de gestion » qui détaille les éléments principaux du compte de
résultat, du bilan et du tableau des flux de trésorerie ;
- l’état trimestriel « d’analyse de la variance » qui permet d’analyser les différentes
composantes de l’évolution du résultat opérationnel courant.
Ces trois documents sont établis par chaque entité de gestion selon un planning annuel
préalablement défini. Ils sont systématiquement accompagnés de commentaires d’activité
établis par le Directeur et le responsable du contrôle de gestion de l’entité, et sont
consolidés au niveau du Groupe avec un détail par pôle et par activité ; l’état trimestriel de
consolidation comptable est établi par chaque filiale, qui doit également reporter
semestriellement ses engagements hors bilan en détaillant : − les achats d’énergie, − les
garanties et cautions financières, − tout autre engagement contractuel.
Les états mensuels et les états de consolidation comptable sont envoyés au service central
de consolidation. Ce service élabore les données consolidées et travaille en liaison avec le
La Direction Financière s’assure par ses contrôles réguliers de la bonne application des
principes et méthodes comptables dans les différentes entités du Groupe. Les normes
comptables les plus complexes, notamment celles relatives aux avantages du personnel
(IAS19R), aux méthodes de consolidation (IFRS10/11), et aux instruments financiers
dérivés (IAS32/39, IFRS7) font l’objet de contrôles renforcés ou d’un traitement direct par
la Direction Financière. Elle s’appuie également sur les audits réalisés par la Direction du
Contrôle Général avec laquelle elle communique régulièrement. La qualité et la fiabilité
des informations financières et comptables reposent également sur des systèmes
d’information de plus en plus intégrés (type ERP), sur un progiciel de consolidation
Groupe et sur un progiciel de trésorerie.
Les états financiers consolidés ont été préparés selon la convention du coût historique,
excepté, conformément aux normes IAS32/39, pour les actifs financiers disponibles à la vente
et les autres actifs et passifs financiers mesurés à la juste valeur par compte de résultat. La
valeur comptable des actifs et passifs qui font l’objet de couvertures au titre du risque de juste
valeur est ajustée pour tenir compte des variations de juste valeur attribuables aux risques
couverts. Par ailleurs, les conventions d’image fidèle, de continuité d’exploitation et de
permanence des méthodes ont été appliquées.
a. Méthode de consolidation
a) Les filiales
Toutes les filiales ou sociétés dans lesquelles le groupe Air Liquide exerce le contrôle sont
consolidées par intégration globale.
- le Groupe détient des droits effectifs qui lui confèrent la capacité actuelle de diriger les
activités pertinentes ;
- le Groupe est exposé ou a droit à des rendements variables du fait de son implication
dans l’entité ;
- le Groupe a la capacité d’exercer son pouvoir sur l’entité de manière à influer sur le
montant de ces rendements.
Les sociétés sont consolidées par intégration globale à compter de la date de prise de contrôle
et ce jusqu’à la date à laquelle le contrôle est transféré à l’extérieur du Groupe.
Les entreprises communes sont des partenariats dans lesquels le groupe Air Liquide exerce
un contrôle conjoint avec un ou plusieurs partenaires au travers d’un accord contractuel, lui
conférant des droits sur les actifs et des obligations au titre des passifs de l’entité. Les
entreprises communes sont consolidées selon la méthode de l’opération conjointe. Celle-ci
consiste à consolider les actifs, passifs, charges et produits des entreprises communes selon
l’intérêt du Groupe dans ces entreprises. Ces montants sont incorporés sur chaque ligne des
états financiers comme pour les entités consolidées.
c) Les coentreprises
Les coentreprises sont des partenariats dans lesquels le groupe Air Liquide dispose d’un
contrôle conjoint avec un ou plusieurs partenaires au travers d’un accord contractuel, lui
conférant des droits sur l’actif net de l’entité. Les coentreprises sont consolidées selon la
méthode de la mise en équivalence. Celle-ci consiste à retenir l’actif net et le résultat net
d’une société au prorata de la participation détenue par la société mère dans le capital
Les entreprises associées sont des participations dans lesquelles le groupe Air Liquide a une
influence notable (généralement lorsque le Groupe possède une participation de plus de 20 %)
mais n’a pas de contrôle. Les entreprises associées sont consolidées selon la méthode de la
mise en équivalence. Celle-ci consiste à retenir l’actif net et le résultat net d’une société au
prorata de la participation détenue par la société mère dans le capital. Lors de l’acquisition
d’une participation dans une entreprise associée, l’écart d’acquisition lié à une entreprise
associée est inclus dans la valeur comptable de la participation. Les comptes des filiales, des
partenariats et des entreprises associées sont arrêtés au 31 décembre de chaque exercice
présenté.
Tout au long de ce chapitre, nous avons présenté les liens existants entre le groupe AIR
LIQUIDE et sa filiale du Cameroun. Nous avons ainsi fait ressortir les spécificités de
retraitement des comptes sociaux des filiales du groupe AIR LIQUIDE. Ces spécificités nous
permettrons dans le chapitre suivant, d’effectuer une analyse approfondie du processus de
retraitement des comptes sociaux chez AIR LIQUIDE CAMEROUN, afin d’en mesurer
l’impact sur le reporting groupe en norme IFRS.
Dans ce chapitre, il sera question de mener une étude comparative entre la situation des
comptes sociaux au 31/12/2015, et ceux des comptes retraités selon les normes IFRS.
L’analyse des écarts constatés nous permettra d’établir un diagnostic du processus de
retraitement des comptes sociaux chez AIR LIQUIDE CAMEROUN en conformité aux
normes IFRS, afin d’améliorer les données comptables IFRS de l’exercice 2016 devant
impacter l’exercice 2017.
Tableau 3 :
Les filiales du groupe AIR LIQUIDE sont tenues de reporter au siège, au plus tard le 31
novembre, les comptes sociaux retraités pour permettre à la cellule de consolidation du
groupe de disposer d’un mois pour la clôture des comptes de l’ensemble du groupe au 31
décembre. Chaque filiale doit de ce fait estimer (E) le mois de décembre dans ces comptes
sous forme de charges et produits provisionnés. Cette estimation (E) doit être la plus proche
possible des charges et produits réalisés (R) en Décembre.
Le GAP CONSO ou Ecart E-R correspond à la différence entre les charges et les produits
provisionnées comptant pour le mois de décembre et comptabilisé en novembre, et les charges
et produits réalisés effectivement en décembre.
Cet écart est répercuté sur l’exercice suivant et comptabilisé en mars. Il est donc très
important d’être précis dans les estimations du mois de décembre pour éviter d’impacter
considérablement l’exercice suivant.
i. Les Capitaux
On note une augmentation des comptes de la classe 1 en IFRS de 888 Ms après le retraitement
des comptes sociaux. Cela s’explique principalement par le reclassement des avances en
dépôts de garantie bouteille en immobilisation financière pour 1 068 MS.
Le compte immobilisation a connu une baisse de 127Ms après le retraitement des comptes
sociaux.
Concernant les stocks, on note une différence de -79.77Ms qui correspond à un reclassement
des immobilisations corporelles en IFRS, de pièces de rechange de l’usine comptabilisé en
sociale en stock.
Il est à noter qu’en ce qui concerne les stocks, aucun retraitement n’est fait au niveau de la
filiale, mais un tableau de stock de marchandises achetées aux filiales sœurs est envoyé à la
maison mère pour retraitement.
FRIAL
ARGON CONDITIONNE
ARGON VRAC
AMMONIAC
CO2 VRAC
AZOTE VRAC
TOTAL
Source : par nos soins
Les comptes fournisseurs n’ont connu aucun mouvement lors du retraitement des comptes
sociaux car cette étape va être effectuée par la société mère à travers les ICS envoyés par
chaque filiale.
AL ANGOLA
AL ALGERIE
AL BURKINA
AL CONGO
AL CONGO IMMOBILISATION
AL EGYPTE
AL GABON
AL GHANA
AL NIGERIA
AL SENEGAL
AL SOUTH AFRICA
AL AFRIQUE SA
AL BENIN
SIVOA
AL MADAGASCAR
AL SA (REDEVANCE)
AL EPS
TOTAL - - - - - -
Source : par nos soins
Les comptes clients n’ont connu aucun mouvement pendant le retraitement des comptes
sociaux, en dehors du comptes 419100 CLIENTS, AVANCES & ACOMPTES qui a fait
l’objet d’un reclassement de 1 068 Ms d’avance pour dépôt de garantie bouteille. Les créances
intra groupe étant retraité au niveau du siège à travers le tableau des ICS.
Le retraitement des comptes « Achats » en social dégage un écart de 3 028 424 FCFA qui
correspond aux E-R de consolidation.
ix. Le transport
x. Les services
Le retraitement des impôts et taxes a généré un écart de - 26 693 791 FCFA correspondant
principalement à la TVA non déductible issue des écarts E-R des charges taxables.
L’écart constaté correspond au reclassement des avantages en nature perçus par les employés
et les dirigeants des comptes 63 pour les comptes 66.
Les provisions pour départs en retraite ont été entièrement reprises en social, mais pas en
IFRS où 5 000 000 FCFA ont été maintenus
Il s’agit ici principalement de l’incidence fiscale des du retraitement des comptes en sociaux
en normes IFRS.
L’exercice 2016 a été impacté par un GAP CONSO 2015 de 150 MS FCFA passé en réserve
en IFRS en MARS 2016. Il est dû à une mauvaise estimation du mois de décembre 2015.
Nous avons constaté que les contrats de véhicules en leasing n’ont pas fait l’objet d’une
inscription au bilan pendant le retraitement en norme IFRS.
Ce traitement ne correspond pas à la méthode préconisée par les normes IAS 17 «La
comptabilisation des contrats de location », FAS 13 «Accounting for leases » ainsi que par
l’avis n°29 de l’Ordre des Experts Comptables publié en décembre 1995.
A. RECOMMANDATIONS
Les écarts E-R de l’exercice 2014 ayant fortement impacté les données de l’exercice 2015, il
convient pour nous de proposer des solutions pouvant réduire au maximum l’impact des
écarts E-R 2015 sur l’exercice 2016.
La préparation des états financiers du Groupe exige des responsables des métiers et des
fonctions la formulation d’hypothèses et la réalisation d’estimations qui se traduisent dans la
détermination des produits et des charges du compte de résultat comme dans l’évaluation des
actifs et passifs du bilan et dans la confection des notes annexes qui leur sont relatives. Cet
exercice suppose que les gestionnaires fassent appel à l’exercice de leur jugement et utilisent
les informations disponibles à la date d’élaboration des états financiers pour procéder aux
estimations nécessaires. Les résultats futurs définitifs des opérations pour lesquelles les
gestionnaires ont recouru à des estimations peuvent à l’évidence s’avérer sensiblement
différents de celles-ci notamment en fonction de conditions de marché différentes et avoir un
effet significatif sur les états financiers.
L’estimation des charges prévisionnelles est aussi importante que l’estimation du chiffre
d’affaires prévisionnel.
D’apparence simple, on retrouve des erreurs significatives d’estimation de charges, par
omission ou par mauvais chiffrage, dans la plupart des business plan établis.
Il faut idéalement s’être préalablement rapproché de ses futurs fournisseurs pour obtenir un
catalogue de prix voir des devis, et avoir une expérience dans le domaine d’activité. Le taux
du secteur d’activité doit être idéalement local car il peut y avoir des disparités à l’échelle
nationale.
Lorsque plusieurs activités sont prévues, il convient de les segmenter et de ne pas pratiquer un
taux de marge global.
On constate dans cette catégorie de charges prévisionnelles de nombreuses erreurs, que ce soit
par oublis ou par mauvaises appréciations, qui peuvent sérieusement fausser le business plan.
Une démarche possible au niveau du travail sur les charges externes prévisionnelles consiste
à:
lister l’ensemble des besoins nécessaires à votre activité (eau, électricité, local,
assurance…),
puis chiffrer ces besoins et prévoir leur modalités de règlement (important pour les
prévisions de trésorerie mais non abordé dans ce dossier).
Nous allons donc essayer de proposer une liste des charges externes prévisionnelles que l’on
retrouve couramment puis vous fournir quelques conseils pour les estimer correctement.
Ces 3 éléments peuvent représenter un coût significatif lorsque vous prévoyez d’utiliser un
local important, ou que votre activité engendre un besoin accru d’énergie.
C’est par exemple le cas des activités de production avec l’utilisation de machines, les
activités agricoles avec les tracteurs, les entreprises de transport…
Il s’agit d’un poste complexe à estimer, l’idéal est de pouvoir s’appuyer sur les informations
d’entreprises existantes ou issues d’une expérience précédente. Sinon, il faut étudier la
consommation prévisionnelle de chaque bien un par un en fonction de leur fréquence
d’utilisation prévue et de leur consommation.
à l’unité) dont vous aurez besoin : ramette de papier, imprimante, cartouches d’encre,
outillage, vêtements de travail, petit mobilier…ainsi que la fréquence annuelle de ces achats.
Ensuite, il convient d’affecter un coût d’achat hors taxes à chacun de ces éléments. Ce travail
est assez simple car les prix sont facilement accessibles en magasin ou sur internet.
Lorsqu’il est prévu d’embaucher des intérimaires, notamment pour les activités saisonnières,
le coût à budgétiser est une charge externe et pas une charge de personnel.
Enfin, lorsque l’entreprise envisage de sous-traiter tout ou partie de son activité, il s’agira
d’un élément important. Un début de négociation avec de futurs partenaires potentiels est
indispensable pour être en mesure de chiffrer correctement le recours à la sous-traitance.
Une entreprise doit obligatoirement avoir un siège social. Si celle-ci n’est pas domiciliée
gratuitement chez le dirigeant, l’entreprise doit procéder à l’acquisition d’un local
(immobilisation), louer un local ou recourir aux services d’une société de domiciliation.
Généralement, une promesse de bail est établie avant que l’entreprise ne soit créée, ce qui
permet d’avoir une estimation du coût de la location. Si le prévisionnel est établi avant que le
local ne soit trouvé, il convient de déterminer le coût moyen des locations correspondants
avec vos recherches dans le secteur géographique visé.
Trop souvent, on oublie de budgétiser les éléments suivants en lien avec le local :
Nous avons tendance à sous-estimer ce poste qui peut être significatif à l’issue d’un exercice.
En effet, chaque bien utilisé par l’entreprise et chaque local occupé peut engendrer des
dépenses futures d’entretien et de réparation: révision des véhicules, entretien d’une
chaudière, nettoyage des locaux, entretien du gros outillage…
Ce poste est par contre difficilement quantifiable et son importance dépend de plusieurs aléas.
Nous vous conseillons d’analyser un par un chaque bien important utilisé par l’entreprise
(gros outils, véhicules, engins, machines, local) et de se renseigner sur la fréquence
normale d’entretien à prévoir annuellement sur chacun de ses biens.
Pour chiffrer ce poste de charges prévisionnelles, il faut effectuer des demandes de devis
auprès de plusieurs assureurs.
Une activité peut nécessiter de travailler en collaboration avec des apporteurs d’affaires, qui
prennent une commission au passage sur chaque vente réalisée.
Ce poste représente parfois des montants importants, comme dans le e-commerce par
exemple. On retrouve notamment :
Les dépenses de livraison occupent une place importante lorsque l’activité consiste à vendre
des biens en dehors d’un magasin, en incluant l’envoi par voie postale (courrier, colis…) ou
par l’intermédiaire d’un transporteur. Il peut également arriver de devoir payer des frais de
transport dans le cadre de vos approvisionnements.
Ces coûts doivent être absolument budgétisés car ils impactent votre marge s’ils ne sont pas
intégralement refacturés. Les activités de négoce et de production sont essentiellement visées.
Des fourchettes de prix sont disponibles sur les sites des opérateurs.
Il convient de faire le rapprochement entre l’activité prévue (le chiffre d’affaire prévisionnel)
et les déplacements nécessaires pour pouvoir l’assurer. La répartition géographique de vos
clients potentiels a ici toute son importance.
Lorsqu’il est prévu de se faire rembourser les frais de déplacements par les clients, une erreur
d’appréciation a peu d’importance. Dans l’autre cas, c’est problématique car cela affecte votre
rentabilité.
Les frais bancaires sont souvent négligés dans les business plan, et c’est une erreur
considérable pour les activités qui nécessitent l’utilisation massive de paiement par carte
bleue ou tout autre système proposé de manière payante par la banque.
Un compte professionnel basique coûte en moyenne 25 euros hors taxes par mois. Par contre,
l’utilisation de services bancaires annexes peut augmenter considérablement la note. De plus,
si un emprunt est souscrit, des frais de dossier seront facturés.
Si c’est le cas pour votre activité, il convient de rencontrer votre future banque pour prendre
connaissance de leurs conditions tarifaires afin de mesurer l’impact financier prévisible sur
votre activité.
quelles sont toutes les dépenses auxquelles je vais devoir faire face pour vendre,
produire ou prester (transport, commission, énergie, publicité…) ?
quelles sont toutes les tâches administratives et les obligations légales que
l’entreprise doit respecter (paie, comptabilité, juridique, assurance…) ?
quels sont les besoins nécessaires à la mise en place de mon activité (local,
mobilier, agencement, matériel, formation…) ?
iii. Etapes 3 et 4 : les salaires et les charges sociales des dirigeants et des salariés
L’estimation des salaires du mois de décembre doit prendre en compte le 13ème mois, ainsi
que le retraitement fait sur les sommes versées aux personnels intérimaires et sur les
avantages en nature alloués à certaines catégories d’employé notamment les cadres.
En présence d’emprunts avec intérêts, il convient de budgétiser les intérêts dans les charges
prévisionnelles.
Enfin, il conviendra de ne pas oublier les autres charges qui n’entrent pas dans les catégories
que nous avons déjà abordées.
Les principales méthodes permettant d’estimer son chiffre d’affaires prévisionnel sont : la
méthode du prix de marché, la méthode des intentions d’achats et la méthode des objectifs et
des parts de marché.
Cette méthode s’appuie sur la concurrence présente au sein d’un marché. Elle consiste à :
Recenser des informations précises sur les concurrents (à partir des informations
économiques disponibles, notamment les comptes annuels publiés),
Se procurer des statistiques sectorielles comptables,
Rapprocher ces éléments des caractéristiques propres à l’entreprise.
Le questionnaire d’une l’étude de marché peut contenir des questions précises sur des
habitudes d’achats : quantités achetées, fréquence de réalisation des achats, prix
psychologiques, montant du panier moyen. Ces éléments récoltés pendant l’étude de terrain
vont permettre de calculer un chiffre d’affaires prévisionnel.
Cette méthode revient à estimer la valeur d’un marché (en fonction des flux commerciaux
qu’il compte) et à déterminer la « part du gâteau » que le porteur de projet pense être en
mesure de prendre à ses concurrents. Elle nécessite de connaître la zone précise
d’implantation des clients potentiels et d’identifier tous les concurrents présents sur cette
zone.
c) Calculer le chiffre d’affaires prévisionnel
a) Leasing
Nous avons constaté lors de nos analyses, que les véhicules faisant l’objet de leasing avec
option d’achat ne faisaient pas l’objet d’une inscription au bilan. Il convient de ce fait, de
rappeler l’esprit du principe de prééminence de la réalité économique sur l’apparence
juridique et de la norme IAS17 qui traitent du sujet.
Un actif loué en crédit-bail n'appartient pas juridiquement à l'entreprise, mais elle en a l'usage
économique permanent : il est donc légitime de retraiter cette opération en comptabilisant
l'actif comme s'il appartenait à l'entreprise. Ceci matérialise l’application du principe
comptable de prééminence de la réalité sur l’apparence.
De ce fait, les biens acquis en crédit bail et comptabilisé en crédit bail doivent faire l’objet
d’un amortissement sur leur durée de vie d’usage.
Par conséquent, la comptabilisation d’un bien financé par un crédit-bail ou un leasing est
différente en IFRS : le bien est comptabilisé à l’actif.
Prenons le cas du contrat de leasing N°312398 dont les caractéristiques sont les suivantes :
Taux d’intérêt 6%
Au 31 décembre, le bien à une durée de vie de 38 mois ; ce qui nous donne un cumul des
amortissements à régulariser égale à : (15 052 411 X 25 X 38)/1200 = 11 916 492 FCFA
Le retraitement des comptes sociaux de l’exercice 2016 fait ressortir un GAP CONSO de
31 540 702 FCFA qui impactera l’exercice 2017, contre 150 431 145 FCFA en 2015 soit
une baisse de 79% par rapport l’écart E-R de 2015.
COMPTES MONTANTS
RESERVES - 31 540 702
Nous nous sommes rendus compte, que ces écarts de consolidation n’étaient pas le seul fait
des divergences entre les deux référentiels, mais résultaient également du nom respect de
certains principes prescrits par le groupe en référence aux normes IFRS.
Pour remédier à ces dysfonctionnements, nous avons proposé des mesures correctives qui ont
permis de réduire considérablement en 2016, l’impact des écarts de consolidation sur
l’exercice 2017 ;
CONCLUSION GENERALE
Les retraitements des comptes sociaux désignent principalement les écritures de neutralisation
des impacts induits par la seule application de la législation fiscale locale, ainsi que les
retraitements d’homogénéités dans le but de se conformer au référentiel de consolidation du
groupe.
Lorsque les comptes consolidés sont présentés en norme IFRS, les retraitements incluent
également un passage des normes locales aux normes IFRS, ce qui constituait l’essentiel de
notre travail de recherche qui porte sur l’IMAPACT DU RETRAITEMENT DES COMPTES
SOCIAUX SUR LE REPORTING GROUPE EN NORME IFRS.
L’approche comparative entre les deux référentiels qui constituait la première partie de notre
mémoire, a mis en relief la flexibilité et la pertinence des normes OHADA dans son contexte.
Elle relève d’une façon générale que l’harmonisation des normes entre l’IASB et l’OHADA
n’est pour l’instant, ni une exigence, ni une urgence. Cependant, l’évolution du référentiel
africain vers les normes internationales va progressivement devenir une « exigence urgente »
pour les filiales africaines des groupes européens, compte tenu des exigences de la
communauté Européenne.
Au terme de l’analyse comparative entre les données des comptes sociaux OHADA au 31
décembre 2015 et ceux retraités en norme IFRS, nous avons constaté un impact de plus
150MS FCFA, qui trouve son origine principalement dans le GAP CONSO ou ECART E-R
faisant suite à la mauvaise évaluation du mois de décembre 2015 et comptabilisé en 2016.
Nous avons également détecté comme anomalie, l’absence de l’enregistrement en IFRS des
véhicules d’exploitation et de tourisme acquis en crédit bail en immobilisation.
Pour réduire l’effet du GAP CONSO 2016 sur l’exercice 2017, nous avons proposé une série
de plan d’action qui permettra d’affiner l’estimation des données du mois de décembre 2016.
Concernant les biens acquis en crédit bail, nous avons proposé des écritures de régularisation
en IFRS qui permettront de faire figurer à l’actif immobilisé ces biens.
Enfin pour mesurer l’impact de nos propositions sur l’exercice 2017, nous avons effectué une
analyse comparative entre les comptes sociaux et ceux retraités en norme IFRS en 2016. Cela
nous a permis de nous rendre compte avec satisfaction, que le GAP CONSO a été
considérablement réduit d’environ 79%.
D’une manière générale, l’harmonisation des normes entre l’IFRS et l’OHADA n’est pour
l’instant, ni une exigence, ni une urgence. Cependant, l’évolution du référentiel africain vers
les normes internationales va progressivement devenir une « exigence urgente » pour
l’Afrique, surtout avec l’entrée en vigueur en janvier 2018, du nouvel acte uniforme sur
l’harmonisation comptable et l’information financière.