Vous êtes sur la page 1sur 6

U.C.A.

D/ FASEG – IFACE - 2021/2022

Section II : La liquidation de la T.V.A

Lorsqu’une opération est soumise à la T.V.A, chaque mois ou chaque


trimestre, selon le régime applicable, le redevable doit calculer la T.V.A dont il
est débiteur envers l’Etat en opérant la différence entre la T.V.A collectée et celle
récupérable.

Concrètement, la liquidation consiste à déterminer le montant de la TVA brute


facturée par l’entreprise à ses clients. Pour calculer celle-ci, l’entreprise va devoir
appliquer la formule suivante :

T.VA Brute = Base imposable x Taux

Pour mieux appréhender la liquidation de la T.V.A, il faut déterminer trois


éléments. D’abord, la base de calcul de la taxe ; ensuite, le taux applicable à
l’opération ; et enfin, la date à laquelle l’opération est considérée comme réalisée.

1
U.C.A.D/ FASEG – IFACE - 2021/2022

Paragraphe I. La détermination de la base d’imposition ou l’assiette de la


TVA
Déterminer la base imposable à la TVA revient à répondre à la question de
savoir : sur quel montant le taux doit être appliqué pour déterminer la TVA brute ?
En règle générale, la base imposable à la T.V.A est un prix qui comprend, en
principe, l’ensemble des paiements incombant au client en raison de la prestation
qui lui est fournie ou de la livraison qui lui faite. Elle est déterminée sans qu’il ait
lieu de tenir compte de l’échelonnement dans le temps du versement des
contreparties.
Au demeurant, le client peut s’acquitter du paiement par tous moyens sachant
que le paiement en nature s’analyse, sauf cas particulier, comme deux opérations
de ventes simultanées.
Dans la pratique, la base imposable varie selon le régime d’imposition de
l’assujetti.
A. La base de la T.V.A selon le régime du réel
Pour les redevables imposables selon le régime du chiffre d'affaires réel, la
base comprend non seulement le prix proprement dit du bien ou du service, mais
encore divers éléments qui s’y rattachent. Il est donc nécessaire de déterminer les
éléments inclus, ceux exclus et enfin ceux qui viennent en diminution de la base
d’imposition.
1. Les éléments de la vente soumis à la T.V.A
En règle générale, l’ensemble des éléments constitutifs du prix de vente de
biens ou services sont à inclure dans la base imposable. Mais dans la pratique,
l’assiette imposable dépend de la nature de l’opération considérée.
Sauf dispositions contraires de la loi, sont à comprendre dans la base
d’imposition les éléments suivants :
a) Le prix de vente hors taxe (prix de base ou catalogue ou encore prix de
référence) ;
b) Les impôts et taxes. A l’exception de la T.V.A elle-même, les impôts, taxes,
droits et prélèvements de toutes natures doivent être, en principe, compris
dans la base imposable quand bien même ils seraient décomptés à part sur
la facture.
Dans tous les cas, certains impôts et taxes ne sont pas à inclure dans la base
imposable. C’est le cas de la T.V.A sur l’opération en cours ; des droits
d’enregistrement et de timbre ; des prélèvements C.O.S.E.C ; les prélèvements au
profit de l’U.E.M.O.A et de la C.D.E.A.O.

2
U.C.A.D/ FASEG – IFACE - 2021/2022

c) Les frais accessoires acquittés par le client.

Tous les frais accessoires aux livraisons de biens et aux prestations de services
constituent des éléments (même s’ils sont facturés distinctement) à comprendre
dans la base d’imposition. Il s’agit notamment : les frais de transport, commission,
courtage, d’assurance, les frais financiers, frais d’emballage perdus1, les
suppléments de prix, les indemnités de réparation et certains intérêts et agios2.

d) Règles spécifiques à certaines opérations.

d-1. Les importations :


A l’importation, la base imposable est égale à la valeur en douane (C.A.F);
si le produit importé est soumis à une taxe intérieure (taxe spécifique ou droit
d’accises), la base taxable de la T.V.A comprend la valeur en douane majorée des
droits de porte (droit de douane et redevance statistique) et de la taxe intérieure
correspondante.

 Les droits de douane :

La structure tarifaire du droit de douane comprend quatre (4) taux


applicables en fonction de la nature des produits qui sont classés également en
quatre (4) catégories:

- La catégorie 0 pour un taux 0% : cette catégorie comprend une


liste limitative de biens sociaux essentiels, c’est le cas notamment
des médicaments et livres ;
- La catégorie 1 pour un taux de 5% : elle regroupe les biens de
premiers nécessités, les matières 1ière de base, les biens d’équipement
et les entrants spécifiques ;
- La catégorie 2 pour un taux de 10% : cette catégorie concerne les
produits intermédiaires ;
- La catégorie 3 pour un taux de 20% : elle concerne les biens de
consommation finale et de tous les autres biens non repris ailleurs (0,
1, 2).

1
Les emballages récupérables ne sont pas imposables. Cependant en cas de non- restitution, il convient de les
inclure dans la base taxable
2
Dans la pratique, les intérêts à retenir sont ceux réclamés au titre d’une période antérieure au fait générateur. En
conséquence, les intérêts pour délais de paiement, c’est-à-dire ceux facturés par un fournisseur qui accorde à son
client un sursis de paiement pour une période postérieure au fait générateur sont considérés comme contrepartie
d’une opération de crédit exonérée.

3
U.C.A.D/ FASEG – IFACE - 2021/2022

 La redevance statistique :
La redevance statistique est un droit de porte. Son taux est de 1% ; elle est
applicable à tous les produits importés des pays tiers (hors U.E.M.O.A et
C.E.D.A.O) et mis à la consommation, y compris ceux exonérés de droits et taxes.
La base imposable de la redevance statistique est la valeur en douane
(C.A.F). Toutefois, elle est suspendue sur les produits suivants :
 Les biens importés au titre des privilèges diplomatiques par les
Missions diplomatiques ;
 Les biens acquis dans le cadre de financement accordés par les
partenaires étrangers.
A l’importation, la taxe sur la valeur ajoutée est liquidée par l'administration
des Douanes, en même temps que les droits de douane et les taxes spécifiques, au
vu de la déclaration de mise à la consommation.

d-2. Les échanges :


L’échange est considéré comme une double vente dont le prix est payé en
nature. A cet égard, en cas d’échange de biens entre deux assujettis, chacun des
échangistes est considéré comme effectuant une vente, soumise de façon séparée
à la T.V.A sur la valeur du bien livré, majorés, le cas échéant, du montant de la
soulte.
En principe, la vente d’un bien neuf avec reprise d’un bien usagé est
considérée comme opération d’échange soumise à la T.V.A, lorsque le vendeur et
l’acheteur sont assujettis à la TVA.
En revanche, si l’acheteur est un particulier, donc non assujetti à la TVA, il
ne saurait facturer la taxe. Du point vu fiscal, la valeur du bien repris par le
vendeur vient en déduction du prix total y compris la T.V.A facturée.

d-3. Les livraisons à soi-même et les prestations de services à soi-même :

La base d’imposition à la T.V.A de la livraison à soi-même et la prestation à


soi-même est constituée par la valeur de la livraison déterminée par la
comparaison avec le prix normal hors taxe sur le marché, augmentée le cas
échéant des dépenses de personnel qui ont été nécessaires.
Cependant, la valeur à retenir ne doit, en aucun cas, être inférieure au prix de
revient des biens et services que l’entreprise s’est livrée à elle.

4
U.C.A.D/ FASEG – IFACE - 2021/2022

2. Les éléments de la vente non soumis à la T.V.A

Pour une opération imposable à la T.V.A, certains éléments ne sont pas à


comprendre dans l’assiette, soit parce qu’ils entrainent une réduction de prix
(rabais, remises, ristournes, escomptes), soit parce qu’ils constituent des
remboursements de frais (débours réels), soit parce qu’ils bénéficient d’une pure
tolérance administrative (pourboires).
Dans tous les cas, les prix, montants ou valeurs ne doivent pas comprendre,
pour une opération imposable à la T.V.A :
ni la T.V.A elle-même ;
ni les droits d’enregistrements et de timbre acquittés par le redevable
pour le compte de son client.
Les éléments ci-après, ne sont pas retenus dans la base imposable.

a. Les réductions de prix :


Les réductions de prix que consentent les fournisseurs à leurs clients
(escomptes de caisses, remises et ristournes) peuvent être déduites de la base
d’imposition à la T.V.A sous trois conditions :
 La réduction doit bénéficier effectivement à l’acheteur pour son montant
exact ;
 La réduction doit entraîner une rectification expresse de la T.V.A
initialement facturée lorsqu’elle est accordée après délivrance de la
facture initiale ;
 La réduction ne doit pas constituer la rémunération d’un service ou la
contrepartie d’une prestation quelconque.
Lorsque la réduction de prix est accordée après la délivrance de la facture, la
diminution de la base d’imposition se traduit par l’envoi d’une nouvelle facture
rectificative ou « une note d'avoir portant référence à la facture initiale ». Dans
ce cas, le législateur3préconise une double régularisation : d’une part, « le
fournisseur qui a collecté la T.V.A sur la facture initiale peut récupérer le montant
de la T.V.A sur la réduction de prix » ; et d’autre part, « le client qui a déjà opéré
la déduction de la T.V.A sur la facture initiale doit rectifier le montant de cette
déduction à concurrence de la T.V.A sur la réduction de prix ».

3
V. Article 365 C.G.I.

5
U.C.A.D/ FASEG – IFACE - 2021/2022

b. Les remboursements de débours réels de transport facturés


séparément:
Les débours réels « sont des frais engagés par un intermédiaire, agissant en
tant que mandataire sur ordre et pour le compte de son commettant ». Ils ne sont
pas imposables sous trois conditions :
 Le mandataire devra agir en vertu d’un mandat préalable et explicite, et
la mention « pour compte » devra normalement figurer sur la facture ;
 Le mandataire devra rendre compte à son mandant du montant exact des
dépenses engagées et non d’un montant forfaitaire ;
 Il devra justifier du montant exact des débours réel auprès des impôts et
domaines.

c. Les indemnités constitutives de dommages et intérêts :


En principe, les indemnités versées à des titres divers entrent dans la base
imposable. Toutefois, les indemnités représentant la juste réparation d’un
préjudice ne sont pas imposables. C’est le cas notamment de celles revêtant le
caractère de dommage et intérêts.

d. Les pourboires :
Les pourboires sont en principe taxables, mais elles sont exclues des
éléments de la base imposable sous trois conditions :
 Le client est au préalable informé du caractère obligatoire du
prélèvement supplémentaire ;
 Les pourboires encaissés sont entièrement reversés au personnel en
contact avec la clientèle et exclusivement à eux ;
 Le reversement effectif des sommes au personnel devra être justifié par
la tenue d’un registre émargé par les bénéficiaires.

Vous aimerez peut-être aussi