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Etude rétrospective de la prise en charge d'enfants atteints de caries precoces


: intérêts de l'education therapeutique

Thesis · July 2014

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1 author:

Thomas MARQUILLIER
University of Lille Nord de France
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UNIVERSITE DU DROIT ET DE LA SANTE DE LILLE 2

FACULTE DE CHIRURGIE DENTAIRE


_________________

ANNEE : 2014 N°:

THESE

Pour le

DIPLOME D’ETAT

DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE

Présentée et soutenue publiquement le 1er juillet 2014

Par MARQUILLIER Thomas

Né le 3 août 1989 à Valenciennes (59)

ETUDE RETROSPECTIVE DE LA PRISE EN CHARGE


D'ENFANTS ATTEINTS DE CARIES PRECOCES :

INTERETS DE L'EDUCATION THERAPEUTIQUE

JURY

Président : Monsieur le Professeur Etienne DEVEAUX

Assesseurs : Madame le Docteur Caroline DELFOSSE

Monsieur le Docteur Thomas TRENTESAUX

Madame le Docteur Céline CATTEAU

-1-
ACADEMIE DE LILLE

UNIVERSITE DU DROIT ET DE LA SANTE LILLE 2


-*-*-*-*-*-*-*-*-*-

FACULTE de chirurgie dentaire


PLACE DE VERDUN
59000 LILLE
-*-*-*-*-*-*-*-*-*-

Président de l’Université : X. VANDENDRIESSCHE


Directeur Général des Services de l’Université : P.M. ROBERT
Doyen : P.H. DUPAS
Assesseurs : H. BOUTIGNY et J.M. LANGLOIS
Chef des Services Administratifs : J.C. LOUCHE

**************

PERSONNEL ENSEIGNANT DE L’U.F.R.

PROFESSEURS DES UNIVERSITES :

P.H. DUPAS : Doyen de la Faculté


Responsable de la Sous-Section de Pédodontie

E. DELCOURT-DEBRUYNE : Responsable de la Sous-Section de Parodontologie

E. DEVEAUX : Responsable de la Sous-Section d’Odontologie


Conservatrice – Endodontie

G. PENEL : Sciences Biologiques

-2-
MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES

Y. BAILLEZ : Responsable de la Sous-Section Sciences


Biologiques
P. BEHIN : Prothèses
F. BOSCHIN : Parodontologie
H. BOUTIGNY : Parodontologie
C. CATTEAU : Prévention, Epidémiologie Economie de la Santé
Odontologie Légale
A. CLAISSE : Odontologie Conservatrice – Endodontie
T. COLARD : Sciences Anatomiques et Physiologiques,
Occlusodontiques, Biomatériaux, Biophysique,
Radiologie
M. DANGLETERRE : Sciences Biologiques
Th. DELCAMBRE : Prothèses
C. DELFOSSE : Pédodontie
F. DESCAMP : Prothèses
A. DEVILLERS : Responsable de la Sous-Section Prévention,
Epidémiologie, Economie de la Santé, Odontologie
Légale
A. GAMBIER : Odontologie Conservatrice – Endodontie
F. GRAUX : Prothèses
P. HILDELBERT : Odontologie Conservatrice – Endodontie
J.M. LANGLOIS : Responsable de la Sous-Section Chirurgie Buccale,
Pathologies et Thérapeutiques, Anesthésiologie et
Réanimation
Cl. LEFEBVRE : Responsable de la Sous-Section Prothèses
J.L. LEGER : Orthopédie Dento-Faciale et Orthodontie
M. LINEZ : Odontologie Conservatrice – Endodontie
G. MAYER : Prothèses
E. MOREAU-BOCQUET : Responsable de la Sous-Section d’Orthopédie
Dento-Faciale et d’Orthodontie
L. NAWROCKI : Chirurgie Buccale, Pathologies et Thérapeutiques,
Anesthésiologie et réanimation
B. PICART : Prothèses
Chef du Service d’Odontologie du CHRU de Lille
P. ROCHER : Sciences Anatomiques et Physiologiques,
Occlusodontiques, Biomatériaux, Biophysique,
Radiologie
M. SAVIGNAT : Responsable de la Sous-Section Sciences
Anatomiques et Physiologiques, Occlusodontiques,
Biomatériaux, Biophysique, Radiologie
T. TRENTESAUX : Pédodontie

Réglementation de présentation du mémoire de Thèse


Par délibération en date du 29 octobre 1998, le Conseil de la Faculté de Chi-
rurgie Dentaire de l’Université de Lille 2 a décidé que les opinions émises dans le con-
tenu et les dédicaces des mémoires soutenus devant jury doivent être considérées
comme propres à leurs auteurs, et qu’ainsi aucune approbation, ni improbation ne leur
est donnée.

-3-
Je dédie cette thèse à ….

-4-
Monsieur le Professeur Etienne DEVEAUX
Professeur des Universités – Praticien Hospitalier des CSERD
Sous-Section Odontologie Conservatrice – Endodontie

Docteur en Chirurgie Dentaire


Docteur en Sciences Odontologiques
Docteur en Odontologie de l’Université de Lille 2
Habilité à Diriger des Recherches
Membre associé national de l’Académie Nationale de Chirurgie Dentaire
Responsable de la Sous-Section d’Odontologie Conservatrice – Endodontie
Responsable de l’Unité Fonctionnelle d’Odontologie Conservatrice – Endodontie
Responsable des Relations Internationales de la Faculté de Chirurgie Dentaire de Lille
Personne Compétente en Radioprotection
Ancien Président de la Société Française d’Endodontie

Vous me faites l’honneur de présider mon jury


de thèse et vous avez accepté de juger mon travail,
je vous en remercie. Veuillez trouver dans
cet ouvrage l’expression de tout mon respect.

-5-
Madame le Docteur Caroline DELFOSSE

Maître de Conférences des Universités – Praticien Hospitalier des CSERD


Sous-Section Odontologie Pédiatrique

Docteur en Chirurgie Dentaire


Doctorat de l’Université de Lille 2 (mention Odontologie)
D.E.A Génie Biologie & Médical (option Biomatériaux)
Maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales
Diplôme d’Université Strasbourg I : « Sédation consciente pour les soins bucco-
dentaires »

Vous avez spontanément accepté de siéger dans


mon jury et je vous en remercie. Je suis admiratif
de votre travail et de votre investissement avec les enfants.
Veuillez trouver dans ce travail l’expression de ma
reconnaissance et de mon plus profond respect.

-6-
Monsieur le Docteur Thomas TRENTESAUX

Maître de Conférences des Universités – Praticien Hospitalier des CSERD


Sous-Section Odontologie Pédiatrique

Docteur en Chirurgie Dentaire


Docteur de l’Université Paris Descartes – Spécialité Ethique et Droit Médical
Certificat d’Etudes Supérieures de Pédodontie – Prévention – Paris Descartes
Diplôme d’Université « Soins Dentaires sous Sédation » – Aix-Marseille II
Formation Certifiante « Concevoir et Evaluer un programme éducatif adapté au
contexte de vie d’un patient »
Lauréat du prix Jean Bernard de la Société Française et Francophone d’Ethique
Médicale

Une petite dédicace pour un grand homme ! Vous


m’avez donné le goût pour l’odontologie pédiatrique
et je vous en suis reconnaissant. Votre dynamisme et
votre investissement sans faille ont su motiver mes
choix. J’espère, à votre exemple, exercer avec autant de
patience et de gentillesse. Veuillez trouver dans ce
travail l’expression de mes sincères remerciements.

-7-
Madame le Docteur Céline CATTEAU

Maître de Conférences des Universités – Praticien Hospitalier des CSERD


Sous-Section Prévention, Epidémiologie, Epidémiologie, Economie de la Santé et
Odontologie Légale

Docteur en Chirurgie Dentaire


Docteur de l’Université d’Auvergne – Discipline Odontologie
Master II Recherche « Santé et Populations », Spécialité Evaluation en Santé
& Recherche Clinique – Université Claude Bernard, Lyon I
Maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales
Formation à la sédation consciente par administration de MEOPA pour les
soins dentaires
Secrétaire Générale de la Société Française de Gérodontologie

Vous avez accepté de faire partie de ce jury de


thèse et je vous en remercie. Veuillez trouver ici
l’expression de mon plus profond respect pour
l’enseignement que vous m’avez dispensé durant
ces années d’études.

-8-
-9-
« Choisissez un travail que vous aimez, et vous n'aurez jamais à travailler un seul jour
de votre vie. »

Confucius

- 10 -
TABLE DES ABBREVIATIONS

AG : Anesthésie Générale

ARS : Agence Régionale de Santé

AVK : Anti-Vitamine K

CAO (indice) : dents Cariées, Absentes ou Obturées

CCAM : Classification Commune des Actes Médicaux

CPJE : Carie Précoce du Jeune Enfant

DGS : Direction Générale de la Santé

ECC : Early Childhood Caries

ETP : Éducation Thérapeutique du Patient

HAS : Haute Autorité de Santé

HPST : Hôpital Patients Santé Territoire

LOLFSS : Loi Organique relative à la Loi de Financement de la Sécurité Sociale

MEOPA : Mélange Équimolaire d’Oxygène et de Protoxyde d’Azote

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

UFSBD : Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire

- 11 -
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION .............................................................................................................. - 14 -
1. PLACE DE L’ANESTHESIE GENERALE DANS LA PRISE EN CHARGE DE
L’ENFANT ............................................................................................................................ - 16 -
1.1. Indications et contre-indications ............................................................................. - 16 -
1.2. Différentes phases de la prise en charge ................................................................. - 17 -
1.2.1. Consultation pré-opératoire avec le chirurgien-dentiste ................................ - 17 -
1.2.2. Consultation pré-opératoire avec l’anesthésiste............................................. - 17 -
1.2.3. Intervention ..................................................................................................... - 18 -
1.2.4. Contrôle post-opératoire et suivi .................................................................... - 18 -
1.3. Conclusion .............................................................................................................. - 19 -
2. ETUDE RETROSPECTIVE EN ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE – CHRU DE
LILLE DE 2003 A 2009 ........................................................................................................ - 20 -
2.1. Hypothèse et intérêts de la recherche ...................................................................... - 20 -
2.2. Matériel et méthode................................................................................................. - 20 -
2.2.1. Description de la recherche ............................................................................ - 20 -
2.2.2. Population ....................................................................................................... - 21 -
2.2.3. Matériel ........................................................................................................... - 21 -
2.2.4. Procédure ........................................................................................................ - 22 -
2.2.5. Méthode d’analyse des données ...................................................................... - 22 -
2.2.5.1. Hygiène alimentaire ................................................................................ - 23 -
2.2.5.2. Hygiène bucco-dentaire........................................................................... - 23 -
2.2.5.3. Motif de consultation .............................................................................. - 23 -
2.2.5.4. Tentatives de soins .................................................................................. - 23 -
2.2.5.5. Régularité du suivi .................................................................................. - 23 -
2.2.6. Critiques de la méthodologie .......................................................................... - 24 -
2.3. Résultats .................................................................................................................. - 25 -
2.3.1. Critère sexe ..................................................................................................... - 25 -
2.3.2. Âge le jour de la 1ère consultation odontologique ........................................... - 25 -
2.3.3. Hygiène alimentaire, hygiène buccodentaire .................................................. - 25 -
2.3.4. Nombre de frère et sœur, ont-ils bénéficié d’une AG (dentaire) ..................... - 25 -
2.3.5. Tentative de soin à l’état vigil ou sous MEOPA ............................................. - 26 -
2.3.6. Échec du MEOPA ........................................................................................... - 26 -
2.3.7. Motif de consultation pré-anesthésie .............................................................. - 26 -
2.3.8. Était-ce une 1ère AG ? ...................................................................................... - 27 -
2.3.9. Délai entre consultation pré-AG et AG ........................................................... - 27 -

- 12 -
2.3.10. Nombre d’avulsions, de soins et d’empreintes sous AG ................................. - 27 -
2.3.11. Délai pour le contrôle ..................................................................................... - 27 -
2.3.12. Suivi régulier ................................................................................................... - 28 -
2.3.13. Nombre de rendez-vous post-AG..................................................................... - 28 -
2.3.14. Prothèse, ODF, orthophonie post-AG............................................................. - 28 -
2.3.16. Nombre de soins ultérieurs ............................................................................. - 29 -
2.3.17. Modification des habitudes ............................................................................. - 30 -
2.3.18. Assiduité aux rendez-vous ............................................................................... - 30 -
2.4. Conclusion / Discussion .......................................................................................... - 31 -
3. L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT ............................................... - 36 -
3.1. Introduction à l’ETP................................................................................................ - 36 -
3.2. Définition ................................................................................................................ - 36 -
3.3. Les acteurs de l’ETP [38] ........................................................................................ - 37 -
3.3.1. Bénéficiaires.................................................................................................... - 37 -
3.3.2. Intervenants ..................................................................................................... - 37 -
3.4. Législation et état des lieux de la situation en France [29, 30] ............................... - 38 -
3.5. La solution à la récidive ? ....................................................................................... - 39 -
3.6. Intérêt de la mise en place de séances d’ETP intégrées dans une prise en charge sous
AG……….................................................................................................................. ......... - 40 -
3.7. Exemple de prise en charge intégrant l’ETP ........................................................... - 42 -
3.7.1 Faire de l’ETP en théorie [34,19] .................................................................. - 42 -
3.7.2 En pratique ...................................................................................................... - 43 -
3.7.3 Les obstacles ................................................................................................... - 45 -
4. CONCLUSION.............................................................................................................. - 46 -
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................ - 47 -
TABLE DES ILLUSTRATIONS......................................................................................... - 54 -
ANNEXES.............................................................................................................................. - 55 -
Annexe 1 : Tableau récapitulatif de recueil de données – Exemple sur un sujet ................ - 56 -
Annexe 2 : Tableau récapitulatif des résultats de l’étude statistique .................................. - 57 -
Annexe 3 : Compétences nécessaire pour dispenser l’ETP ................................................ - 59 -
Annexe 4 : Compétences nécessaire pour coordonner un programme d’ETP .................... - 63 -

- 13 -
INTRODUCTION

La santé bucco-dentaire s’est considérablement améliorée ces dernières années.


De nombreuses campagnes de prévention ont été menées tant sur le plan alimentaire que
sur le plan bucco-dentaire et l’indice carieux chez l’enfant a fortement diminué.

Ainsi, comme le montre une étude de l’UFSBD, à l’âge de 12 ans, l’indice carieux (ou
indice CAO : dents cariées, absentes, obturées) qui était de 4,20 en 1987 et de 1,94 en
1998 est désormais, en 2006, de 1,23. La proportion d’enfants de 12 ans totalement in-
demnes de carie, qui était de 12% en 1987 et de 40% en 1998, atteint désormais 56%.
Enfin, à l’âge de 6 ans, l’indice carieux baisse dans la même proportion, soit environ un
tiers, et le taux d’enfants totalement indemnes de carie est de 63,4%. [60]

Pour autant, ce bilan positif cache de grandes disparités.

Ce sont des catégories de patients à risque qui cumulent la majeure partie des
pathologies carieuses. Ainsi 20% des enfants cumulent 80% de la pathologie carieuse en
France. [24] Ces enfants appartiennent en grande partie à des catégories socio-
économiques défavorisées [32] dans lesquelles les revenus et le niveau d’éducation sont
en général inférieurs à la moyenne [52] et où les parents n’ont pas souvent conscience
de l’importance de la santé bucco-dentaire.

Cliniquement, cette population vulnérable est touchée par la carie précoce du jeune en-
fant : CPJE (ou ECC : Early Childhood Caries). Il s’agit d’une atteinte prématurée et
importante de la denture lactéale, ayant des conséquences esthétiques et fonctionnelles
mais aussi sociales. On peut alors parler de handicap social [58] chez ces enfants « dif-
férents » qui ont plus de mal à s’intégrer au niveau scolaire. [59]

Du fait de leur jeune âge et du nombre important de soins à réaliser, ces patients sont
pris en charge sous anesthésie générale.

- 14 -
La prise en charge des enfants peut parfois s’avérer délicate. En effet contraire-
ment aux idées reçues, les dents de lait se soignent même si elles ne sont pas, par défini-
tion, définitives. Les soins sont impératifs notamment pour éviter des complications
futures² telles que le développement de foyers infectieux bucco-dentaires pouvant nuire
au bon état général de l’enfant. [46] Des problèmes orthodontiques et esthétiques, des
perturbations dans la phonation, un poids et une taille inférieure à la moyenne, une perte
de qualité de vie, ou encore des problèmes psychologiques ou relationnels peuvent éga-
lement survenir. [43]

La prise en charge classique ayant ses limites, il paraît nécessaire de changer


d’approche.

La maladie carieuse est maintenant reconnue comme une maladie chronique


depuis plusieurs années. [58] Dès lors l’éducation thérapeutique du patient (ETP) paraît
légitime. L’ETP présente effectivement un intérêt pour limiter la récidive carieuse.

L’un des objectifs de la thèse sera de constituer une population témoin afin de permettre
la réalisation d’études futures après mise en place de l’ETP dans le parcours de soins.

Après avoir exposé dans un premier temps la place de l’anesthésie générale dans
la prise en charge de l’enfant (I), une étude rétrospective réalisée au CHRU de Lille est
décrite (II). Enfin dans la dernière partie est exposé l’intérêt de l’éducation thérapeu-
tique du patient pour éviter la récidive carieuse (III).

- 15 -
1. PLACE DE L’ANESTHESIE GENERALE DANS LA PRISE EN
CHARGE DE L’ENFANT

1.1. Indications et contre-indications

La Haute Autorité de Santé (HAS) a défini en juin 2005 des recommandations


concernant les indications et contre-indications d’anesthésie générale pour les actes
d’odonto-stomatologie. [33] Elle distingue trois types d’indications :
 Liées à l’état général du patient :
- conditions comportementales empêchant toute évaluation et/ou trai-
tement buccodentaire à l’état vigil après échec de tentatives de soins
au fauteuil ;
- nécessité de mise en état buccal lourde et pressante avant thérapeu-
tiques médico-chirurgicales spécifiques urgentes, par exemple : car-
cinologie, hématologie, cardiologie, greffe d’organe… ;
- limitation de l’ouverture buccale interdisant un examen et/ou un trai-
tement immédiat ;
- réflexes nauséeux prononcés.
 Liées à l’intervention :
- interventions longues, complexes, regroupement de plusieurs actes en
une même séance ;
- état infectieux loco-régional nécessitant d’intervenir en urgence (par
exemple : geste associé de drainage et/ou débridement extractions
dans le cadre d’une ostéoradionécrose).
 Liées à l’anesthésie locale :
- contre-indications avérées de l’anesthésie locale, c’est-à-dire allergie
confirmée par un bilan d’allergologie et contre-indications spécifiées
dans l’Autorisation de Mise sur le Marché (porphyrie, épilepsie non
contrôlée par les médicaments)
- impossibilité d’atteindre un niveau d’anesthésie locale suffisant après
des tentatives répétées au cours de plusieurs séances.
Les contre-indications sont quant à elles de deux types :
 Risque anesthésique majeur
 Refus du patient ou de son représentant légal

- 16 -
En raison de son âge, du manque de coopération et de l’importance des soins à réaliser,
la prise en charge sous anesthésie générale du jeune enfant porteur de caries précoces
est donc tout à fait adaptée.

1.2. Différentes phases de la prise en charge

1.2.1. Consultation pré-opératoire avec le chirurgien-dentiste

Lors de la consultation, le praticien effectue l’anamnèse, l’examen clinique puis


le diagnostic. Il va établir le plan de traitement et suite à cela il prend ou non la décision
d’opérer sous anesthésie générale après mesure du rapport bénéfice/risque. Il doit en-
suite informer le patient ou son représentant légal du déroulement de l’intervention, la
durée estimée et donner les alternatives thérapeutiques. Enfin, il devra recueillir leur
consentement éclairé. [11]

Lorsque la décision est prise, le praticien met le patient en lien avec le médecin
anesthésiste.

1.2.2. Consultation pré-opératoire avec l’anesthésiste

Cette consultation est obligatoire et a fait l’objet d’un décret. [21]

Elle a des objectifs bien définis : [31]

 Recueillir l’histoire médicale du patient ;

 Évaluer les risques liés au patient et au type de chirurgie ;

 Optimiser l’état clinique par adaptation des traitements médicamenteux ;

 Choisir les examens complémentaires ;

 Choisir la technique anesthésique ;

 Informer sur la technique anesthésique, les complications, la transfusion

sanguine, l’analgésie postopératoire et la prévention de la maladie throm-

boembolique ;

 Recueillir le consentement éclairé ;

 Traiter l’anxiété par l’information et la prémédication.

- 17 -
Lors de cette consultation, l’anesthésiste va également autoriser le mode de prise en
charge ambulatoire, le patient rentre à l’hôpital le matin et sort le soir ; [36] ou va orien-
ter vers une hospitalisation de courte durée en cas de risque.

1.2.3. Intervention

Le jour de l’intervention, le patient est amené au bloc opératoire éventuellement


avec une prémédication sédative.

L’anesthésiste va ensuite effectuer l’induction par inhalation ou par voie veineuse. Puis
il procède ensuite à l’intubation : trachéale ou naso-trachéale. L’anesthésie est ensuite
entretenue.

L’anesthésiste place le packing au fond de la gorge (compresses reliées par un cordon)


pour protéger les voies aériennes supérieures. Il procède ensuite aux soins conserva-
teurs et chirurgicaux.

À la fin de l’intervention, le praticien aspire les débris et liquides et enlève le


packing. L’anesthésiste réveille le patient et l’extube. Enfin, le patient est transféré en
salle de réveil. [28]

Le praticien fera éventuellement une prescription en fonction des actes effec-


tués : antibiotiques, antalgiques, bains de bouche, matériel d’hygiène…

1.2.4. Contrôle post-opératoire et suivi

Le chirurgien-dentiste reverra son patient un mois environ après l’opération pour


contrôler la cicatrisation. Selon l’édentement il sera envisagé une prothèse pédodontique
nécessaire au développement bucco-dentaire harmonieux, mais également pour per-
mettre les fonctions et restaurer l’esthétique. [47]

Le suivi est indispensable après des soins sous anesthésie générale. La préven-
tion des récidives est un des éléments clés et fait partie de cette prise en charge. [9]

- 18 -
1.3. Conclusion

L’anesthésie générale en odontologie pédiatrique est une thérapeutique incon-


tournable. Elle rend possible la prise en charge de patients pour qui les soins au fauteuil
ne seraient pas possibles. Même si elle paraît être une solution de facilité, ses indica-
tions doivent être scrupuleusement respectées afin d’éviter un recours excessif. [56]

- 19 -
2. ETUDE RETROSPECTIVE EN ODONTOLOGIE PEDIA-
TRIQUE – CHRU DE LILLE DE 2003 A 2009

2.1. Hypothèse et intérêts de la recherche

Si l’anesthésie générale est la seule solution dans certaines situations en odonto-


logie pédiatrique, il convient de se demander s’il s’agit vraiment de la meilleure solu-
tion.

Les données actuelles de la science, notamment l’étude d’ALMEIDA et coll. de


2000, [1] indiquent une récidive carieuse après des soins sous anesthésie générale.
L’étude de ROBERT et BERKOWITZ évoque même jusqu’à 40% de récidives ca-
rieuses la première année après la prise en charge. [54, 10]

Ces données orientent ainsi notre hypothèse : il existe un taux de récidive ca-
rieuse élevé suite aux soins sous anesthésie générale.

De nouveaux soins sont nécessaires. Dès lors, une partie de notre prise en charge
échoue à la fois pour les enfants et pour leurs parents. Ce constat est d’autant plus im-
portant dans un contexte de maîtrise des dépenses de santé. [41]

Pourquoi ? Comment est-il possible d’y remédier ?

L’étude rétrospective menée a pour but, premièrement, de démontrer cette hypo-


thèse, et deuxièmement, d’étudier le suivi des prises en charge sous AG pour en faire
ressortir les points clés à modifier.

2.2. Matériel et méthode

2.2.1. Description de la recherche

Cette étude rétrospective s’est déroulée en plusieurs étapes.

Tout d’abord une liste de patients pris en charge sous anesthésie générale entre
février 2003 et juin 2009 a été établie grâce aux fiches d’AG renseignées par les prati-
ciens. Cette liste constituait l’échantillon initial (364 patients).

- 20 -
Ensuite, une grille contenant tous les critères à relever dans les dossiers a été
établie puis complétée et validée à l’aide d’un échantillon test sur 15 dossiers.

A partir de cela, les dossiers disponibles ont été sortis puis analysés pour recueil-
lir les données utiles afin de compléter la grille, fixant ainsi l’échantillon réel à 267 pa-
tients.

Enfin, des analyses statistiques ont été effectuées, avec les données relevées, à
l’aide du logiciel Excel® pour en tirer des conclusions.

2.2.2. Population

Dans notre étude, la population de notre échantillon est constituée de 267 pa-
tients pris en charge sous anesthésie générale en odontologie pédiatrique au CHRU de
Lille. Cette population est constituée de 181 garçons et 86 filles. Le jour de la première
consultation odontologique, l’âge moyen est de 6,1 ans.

Cet échantillon semble intéressant par le fait qu’il est exploitable pour être significatif.
Cependant, nous pouvons souligner le fait qu’une partie des dossiers n’a pas été retrou-
vée. Ces derniers correspondaient soit à des dossiers perdus, soit à des patients encore
en cours de suivi qui n’ont pu être pris en compte dans notre étude.

2.2.3. Matériel

L’étude a été menée à l’aide d’une grille récapitulative (Annexe n°1) permettant de re-
lever plusieurs critères. Les critères étudiés étaient :

 Numéro de dossier, nom, prénom, sexe, date de naissance ;


 Âge le jour de la 1ère consultation odontologique ;
 Hygiène alimentaire, hygiène buccodentaire ;
 Nombre de frère et sœur, et s’ils ont bénéficié d’une AG (dentaire) ;
 Tentative de soin à l’état vigil, nombre de tentatives ;
 Tentative de soins sous MEOPA, nombre de tentatives, échec du MEOPA ;
 Motif de consultation pré-anesthésie ;
 Était-ce une 1ère AG ?
 Date de la première consultation d’odontologie ;

- 21 -
 Date de la consultation pré-anesthésie d’odontologie pédiatrique ;
 Date de l’anesthésie générale ;
 Délai entre consultation pré-AG et AG ;
 Nombre d’avulsions, de soins et d’empreintes sous AG ;
 Délai pour le contrôle ;
 Suivi régulier ;
 Nombre de rendez-vous post-AG ;
 Prothèse, ODF, orthophonie post-AG ;
 Récidive au 1er contrôle ou plus tard ;
 Nombre de soins ultérieurs ;
 Modification des habitudes ;
 Absences et annulations.

Les résultats ont ensuite été standardisés dans le but de faire une étude statistique. Les
résultats statistiques ont ensuite été reportés dans un deuxième tableau (Annexe n°2).

2.2.4. Procédure

Tout d’abord, avant de commencer, une autorisation de sortir les dossiers a été
demandée au chef de service. Après une réponse favorable, les dossiers nous ont été mis
à disposition afin de les consulter dans l’enceinte de l’établissement.

Des listes de dix dossiers ont été établies. Chaque liste était donnée à l’archiviste deux
jours avant la date de consultation souhaitée pour qu’elle puisse sortir les dossiers de-
mandés. Ces derniers étaient ensuite consultés au centre de documentation de la Faculté
de Chirurgie Dentaire. Toutes les informations utiles étaient reportées dans un tableau
Excel®. Le sigle non renseigné « NR » était inscrit lorsque les données n’étaient pas
disponibles. Deux mois et demi ont été nécessaires pour établir ce recueil de données.

2.2.5. Méthode d’analyse des données

Les données brutes recueillies ont été, pour certaines, standardisées :

- 22 -
2.2.5.1. Hygiène alimentaire

Adéquate : équilibré, peu cariogène.


Inadéquate : cariogène : biberons sucrés, tétine au miel, sodas, biscuits, sucreries, ali-
mentation molle et collante.

2.2.5.2. Hygiène bucco-dentaire

Adéquate : au minimum deux brossages par jour avec aide ou contrôle par un adulte.
Inadéquate : moins de deux fois par jour, sans contrôle ni aide.

2.2.5.3. Motif de consultation

CPJE : caries multiples chez le jeune enfant.


Autre : anxiété, autisme, handicap, statut médical…

2.2.5.4. Tentatives de soins

Aucune précision sur le nombre de tentatives de soins à l’état vigile ou sous MEOPA
correspond à une tentative par défaut.

2.2.5.5. Régularité du suivi

Suivi régulier : le suivi était considéré comme régulier lorsque le contrôle post-
opératoire et, éventuellement, les soins et prothèses nécessaires étaient réalisés.
En l’absence de soins ou prothèses à réaliser, si le patient ne revenait plus après son
contrôle il était également considéré comme « régulier ». Nous avons considéré que le
patient retournerait voir un praticien en ville si nécessaire.
En général, pour un suivi régulier, le patient revenait plus de dix fois en rendez-vous.

Suivi irrégulier : le suivi était considéré comme irrégulier lorsque le patient ne venait
pas en rendez-vous de contrôle ; soit il ne venait plus malgré la détection de nouvelles
caries à soigner, soit lorsque les soins postérieurs à l’AG étaient interrompus.

L’appréciation de ce critère s’est révélée difficile en raison de sa subjectivité et du fait


de l’état plus ou moins complet du dossier médical.

- 23 -
La standardisation de ces quatre critères a été nécessaire. En effet, ce type de critère
ouvert ne permettait pas une analyse statistique. Cette dernière devenait possible après
standardisation.

2.2.6. Critiques de la méthodologie

Nos investigations nous ont permis d’avoir un bon état des lieux. La multiplicité des
critères étudiés a contribué à l’élaboration d’une étude assez précise sur le plan qualita-
tif.

Le nombre de dossiers sortis (échantillon réel de 267) est satisfaisant d’un point de vue
quantitatif.

La période des prises en charge s’étalait sur 6 ans, ce qui a permis de prendre en compte
les fluctuations.

Cependant, les nombreux dossiers qui n’ont pas été retrouvés ont sans doute induit un
biais dans notre étude.

- 24 -
2.3. Résultats

2.3.1. Critère sexe

Dans notre étude, nous retrouvons 181 garçons pour 86 filles, soit 267 patients au total.

2.3.2. Âge le jour de la 1ère consultation odontologique

L’âge moyen le jour de la première consultation odontologique était de 6,10 ans.

2.3.3. Hygiène alimentaire, hygiène buccodentaire

Nombre de patients
300

250 240

200 186
Adéquate

150 Inadéquate
NR

100

52
50
29
20
7
0
Hygiène alimentaire Hygiène bucco-dentaire

Figure 1 : Qualité de l’hygiène alimentaire et bucco-dentaire de l’échantillon

2.3.4. Nombre de frère et sœur, ont-ils bénéficié d’une AG (dentaire)

Sur les 267 patients, seuls 17 ont indiqué avoir des frères ou sœurs dont 4 ont eu une
AG pour cause dentaire.

- 25 -
2.3.5. Tentative de soin à l’état vigil ou sous MEOPA

Nombre de patients
300

250 239

196
200
OUI
NON
150
NR

100
66

50
26
5 2
0
Tentative de soins à l'état vigile Tentative de soins sous MEOPA

Figure 2 : Tentatives de soins à l’état vigile et sous MEOPA

Le nombre moyen de tentative de soins à l’état vigile était de 2,41 contre 2,40 sous
MEOPA.

2.3.6. Échec du MEOPA

Sur les 26 patients ayant bénéficié au moins d’une tentative de soins sous MEOPA, 23
échec ont été constatés.

2.3.7. Motif de consultation pré-anesthésie

Le motif de consultation révèle dans notre étude que 181 patients ont consulté pour
carie précoce du jeune enfant et 86 pour un autre motif (handicap, polypathologies…).
Notre étude étant basée sur la CPJE, toutes les analyses suivantes se feront uniquement
sur les enfants atteints d’ECC soit un échantillon de 181 patients.

- 26 -
2.3.8. Était-ce une 1ère AG ?

2,80%
3,30%

OUI
NON
ANNULEE
93,90%

Figure 3 : Pourcentage de l’échantillon ayant bénéficié d’une seule AG (dentaire)

2.3.9. Délai entre consultation pré-AG et AG

Le délai moyen entre la consultation pré-AG et l’AG était de 5,2 mois.

2.3.10. Nombre d’avulsions, de soins et d’empreintes sous AG

L’étude révèle qu’en moyenne par patient étaient pratiqués 8 avulsions (7,9) et 5 soins
(4,8). Sur notre échantillon, seulement un jeu d’empreintes a été réalisé sous anesthésie
générale.

2.3.11. Délai pour le contrôle

Le délai moyen pour la visite de contrôle est de 1,6 mois. Sur l’échantillon, 29 per-
sonnes ne se sont pas présentées au contrôle post-opératoire.

- 27 -
2.3.12. Suivi régulier

Nombre de patients
120

98
100

81
80 OUI
NON
60
NR

40

20
2
0

Figure 4 : Régularité du suivi au sein de l’échantillon

2.3.13. Nombre de rendez-vous post-AG

Le nombre moyen de rendez-vous post-AG est de 7,5.

2.3.14. Prothèse, ODF, orthophonie post-AG

Nombre de patients
200
172 176
180
160
140
OUI
120 104 NON
100
NR
80 74

60
40
20 3 6 3 3
1
0
Prothèse ODF Orthophonie

Figure 5 : Nombre de patients ayant bénéficié de prothèses pédodontiques,


d’orthodontie, d’orthophonie

- 28 -
2.3.15. Récidive au 1er contrôle ou plus tard

Pourcentage de récidive
100% 1,20%

90%
26%
80%
44,50%
70%

60%
NR
38%
50% NON
OUI
40%

30%
54,30%
20%
36%
10%

0%
Pour l'ensemble de l'échantillon (181) Pour les patients ayant un suivi régulier
(81)

Figure 6 : Importance de la récidive carieuse dans l’échantillon

2.3.16. Nombre de soins ultérieurs

Nombre de patients
50
46
45

40

35 33

30 OUI

25 NON
NR
20

15

10

5 2
0
Soins post-AG chez les patients ayant un suivi régulier (81)

Figure 7 : Nombre de patients ayant bénéficié de soins après AG

- 29 -
Les patients ayant nécessité des soins ultérieurs ont reçu en moyenne 5 soins. Deux pa-
tients ont été revus sous sédation, un patient a bénéficié de deux autres AG.

2.3.17. Modification des habitudes

27,10%

42,50% OUI
NON
NR

30,40%

Figure 8 : Pourcentage de l’échantillon ayant changé ses habitudes d’hygiène ali-


mentaire et bucco-dentaire

2.3.18. Assiduité aux rendez-vous

Plus d’un patient sur deux (0,61) dans l’échantillon a été absent au moins une fois lors
d’un rendez-vous, soit par absence non prévenue à l’avance, soit par annulations répéti-
tives. Le nombre moyen de rendez-vous annulé ou manqué est de 2.

- 30 -
2.4. Conclusion / Discussion

L’hypothèse de ce travail était donc de démontrer qu’il y a, dans de nombreux


cas, récidive carieuse après des soins sous anesthésie générale chez l’enfant. Nous vou-
lions également comprendre les raisons de cette récidive en étudiant le suivi chez ces
enfants.

Dans cette population, nous avons retrouvé majoritairement des garçons. Même
si aucune différence significative n’a été trouvée dans la littérature, généralement les
garçons semblent plus « prédisposés ». [45]

L’âge moyen de ces enfants est de six ans. Cela correspond à la moyenne d’âge
retrouvée dans la littérature comme dans l’étude de Bandon à Marseille en 2004. [8]

Chez ces enfants, l’hygiène alimentaire et bucco-dentaire est « inadéquate ».


Concernant l’alimentation, nous retrouvons une consommation excessive d’aliments à
forte densité énergétique (boissons gazeuses, biscuits sucrés…) très populaires chez les
enfants. Cette alimentation inadaptée est très cariogène. En plus de la quantité
d’hydrates de carbones qu’elle contient, son ingestion répétée lors des grignotages est
très néfaste pour l’enfant, bloquant l’effet du pouvoir tampon qui diminue l’acidité de la
salive et donc la déminéralisation des dents. Ce type d’alimentation est un facteur de
risque commun à l’obésité. [14] Si la carie dentaire et l’obésité sont décrites comme une
pandémie mondiale, elles sont parmi les principales préoccupations de santé publique.
[15]
L’hygiène bucco-dentaire, quant à elle, est souvent négligée chez ces enfants. Il s’agit
d’un facteur primordial dans le développement de la CPJE. Les parents n’ont en général
pas conscience des répercussions que peut avoir une mauvaise hygiène orale sur la santé
générale et la qualité de vie. [49]

Le critère concernant la fratrie n’a pas permis de tirer des conclusions significa-
tives.

Concernant les tentatives de soins à l’état vigile et sous MEOPA, seule une pe-
tite partie des patients ont bénéficié d’une tentative de soins à l’état vigil ou sous
MEOPA. Ceci est en accord avec l’indication de l’anesthésie générale. Les patients por-
teurs de CPJE sont en général d’emblée envoyés sous anesthésie générale. En raison de

- 31 -
leur très jeune âge et du nombre de soins important à réaliser, ces patients sont trop dif-
ficiles à soigner au fauteuil. La quasi-totalité des tentatives sous MEOPA (23 sur 26)
s’est soldé par un échec. Là encore, ceci est en accord avec les indications de soins sous
MEOPA. Le MEOPA n’est pas vraiment indiqué pour des besoins de soins multiples
notamment chez le tout petit. [23]

Bon nombre des patients qui ont consulté présentaient des caries précoces du
jeune enfant. Les autres patients étaient porteurs de handicap ou de polypathologies.

La plupart des patients n’ont eu qu’une seule anesthésie générale (moins de


94%). Une part négligeable, moins de 4%, en a bénéficié d’une deuxième, soit un peu
moins que le pourcentage retrouvé dans une étude de 2010 au Royaume-Uni qui
s’élevait à plus de 8%. [40]

Le délai moyen entre la consultation pré-anesthésie et l’intervention était de 5,2


mois. Ce délai de presque cinq mois est relativement important. Cela s’explique par le
fait que le besoin de soins sous anesthésie générale excède l’offre. Une étude publiée en
2007 aux Pays-Bas rapporte que les délais d’attente entrainent des complications chez
43 % des enfants, et que, chaque nouvelle semaine d’attente, la probabilité des enfants à
développer des complications augmente de plus de 6%. [12] Les enfants présentent des
problèmes pour manger, pour dormir ou des douleurs. Ceci est préoccupant dès lors que
nous savons que la santé orale influe directement sur la qualité de vie de l’enfant. [42]

Lors de l’intervention, il a été pratiqué en moyenne 8 avulsions et 5 soins par


patient. Ce résultat est en adéquation avec l’étude de Matthieu Martel, réalisée entre
2002 et 2005 au CHRU de Lille, qui donnait en moyenne 4,74 soins et 7,62 avulsions
par patient. [45]

Le délai moyen pour la visite de contrôle est d’un peu plus de 1 mois et demi.
Cependant, sur notre échantillon, 29 patients soit 16% ne sont jamais revenus en con-
trôle. Ce constat est alarmant lorsqu’on connaît l’importance du suivi. Un rapport et une
étude de 2006 indiquent que la négligence après une prise en charge sous AG des en-
fants est responsable de récidives. [26, 27] L’absence de persévérance des parents dans
les changements est à l’origine de nouvelles caries. [3]

- 32 -
D’après notre étude, moins de 45% des patients ont un suivi régulier contre 54%
qui ont un suivi irrégulier. Les parents se contentent d’une anesthésie générale pour les
soins de leurs enfants mais ne comprennent pas l’importance du suivi pour éviter no-
tamment les récidives. Des études ont rapporté que dans la grande majorité des cas,
quelques efforts sont faits suite à l’intervention puis progressivement l’enfant et ses pa-
rents reprennent les mauvaises habitudes. [2] Tout ceci est en accord avec une étude de
Jamieson et Vargas publiée en 2007 qui rapportait que le suivi post-AG est très faible.
[39] Quant à Powers and Coll., ils ont démontré que même un gain d’argent n’incitait
pas le patient à revenir en soins post-opératoires. [51]

En moyenne, dans notre étude, les patients sont revenus entre sept et huit fois
après leur anesthésie générale. Ce chiffre est faible d’autant plus que les enfants soignés
étaient relativement jeunes (6 ans), et qu’il est conseillé d’avoir au minimum un con-
trôle par an chez son chirurgien-dentiste, même en l’absence de douleurs. [37] Les pro-
fessionnels recommandent deux visites de contrôle par an chez les patients à risque.

Suite à l’anesthésie générale, un peu plus de la moitié des patients sont revenus
au centre de soins pour réaliser des prothèses pédodontiques, amovibles en général. Il
s’agit d’un bon point mais cela reste quand même insuffisant. En effet, de nombreuses
personnes pensent encore que les dents de lait ne se soignent pas et il est encore plus
difficile de faire comprendre à la population l’importance de la prothèse pédodontique.
[11] Il faut également prendre en compte le fait que nous nous adressons à une popula-
tion spécifique qui n’est souvent pas très réceptive aux conseils donnés par les prati-
ciens. Beaucoup trop de parents amènent leur enfant avec un objectif simple : tout soi-
gner très rapidement. Quand ces derniers ont bénéficié de l’anesthésie générale, nous ne
le revoyons plus. Ceci s’apparente à une forme de consumérisme médical qui se déve-
loppe de plus en plus dans notre société moderne. [18] Le patient devient un consomma-
teur de soins et le praticien un prestataire de services.

Quant à la prise en charge orthodontique ou orthophonique suite aux soins, elle


est quasi nulle dans notre échantillon. Là encore, ceci est en accord avec le fait que nous
prenons en charge une population spécifique. Pourtant, de plus en plus de patients sem-
blent avoir besoin de traitements orthodontiques dans notre société.

Concernant la récidive carieuse, nous avons relevé un taux de récidive de 36 %


dans l’ensemble de notre population. Dans la population ayant un suivi régulier, le taux

- 33 -
de récidive passe à un peu plus de 54 %. L’étude d’Eidelman and Coll. publiée en 2000
a rapporté que 57 % d’une cohorte traitée sous anesthésie générale avait eu besoin de
traitements pour de nouvelles lésions carieuses dans les 6 à 24 mois qui ont suivi. [25]

Un peu plus de la moitié des patients ayant un suivi régulier a reçu de nouveaux
soins suite à l’anesthésie générale. Ces derniers ont eu 5 soins en moyenne.

Concernant la modification des habitudes d’hygiène alimentaire et bucco-


dentaire, nous avons relevé que moins de la moitié de notre échantillon a réellement
changé ses habitudes. Pourquoi ? Le traitement des caries sous anesthésie générale a un
impact positif sur la famille. [57] L’enfant est en meilleure santé orale, a une meilleure
qualité de vie et ceci est bénéfique pour sa famille. [44] Paradoxalement, les efforts qui
sont fait concernant les habitudes de vies ne valent qu’à court terme, très rapidement
l’enfant reprend ses mauvaises habitudes sans intervention de la part de ses parents. [4]

Enfin, concernant l’assiduité aux rendez-vous, nous avons relevé que plus d’un
patient sur deux a été absent au moins une fois pour diverses raisons.

De cette étude sont ressortis de nombreux points. Ceux qui nous intéressent le
plus sont en rapport direct avec la récidive carieuse. Ainsi, nous pouvons dresser un
profil type de patient :

Un jeune enfant d’environ 5 ans et demi qui consulte pour CPJE. Son hygiène ali-
mentaire est très mauvaise avec une consommation excessive d’hydrates de carbones,
son hygiène bucco-dentaire est quasi inexistante. Les soins lui sont prodigués sous
AG, à la suite desquels il revient éventuellement en contrôle. Son suivi est irrégulier
et le patient se représente dans le service uniquement lors de nouveaux épisodes in-
fectieux ou douloureux. Il n’y a pas ou très peu de modification des habitudes. Son
assiduité aux rendez-vous est légère.

Nous aboutissons chez ce type de patient à un échec. Les parents n’amènent l’enfant
que pour des prestations de soins. Ils n’ont pas conscience de l’importance des habi-
tudes d’hygiène de vie, de la santé orale de leur enfant et des répercussions sur la san-
té générale.

- 34 -
Ces enfants appartiennent en majorité à des groupes socio-économiques défa-
vorisés. Il a été démontré que ces derniers, venant de milieux précaires, sont au moins
deux fois plus atteints par la carie dentaire. [13] Ceci s’explique notamment par des bar-
rières culturelles et financières. Ils constituent ainsi une population que l’on qualifie de
vulnérable.

Comment éviter la récidive carieuse chez les enfants ? Dans la dernière partie,
nous allons nous intéresser à une nouvelle méthode qui a fait son apparition depuis peu
en odontologie, l’éducation thérapeutique du patient. Après avoir expliqué ce qu’est
l’ETP, nous verrons comment elle peut être la solution à la récidive. Nous étudierons
l’intérêt de l’ETP dans la prise en charge sous anesthésie générale et nous en donnerons
quelques exemples.

- 35 -
3. L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT

3.1. Introduction à l’ETP

La carie dentaire est une maladie des plus fréquentes qui touche des groupes à
risques dès le plus jeune âge puis tout au long de la vie. La prévention bucco-dentaire
qui s’est beaucoup développée ces dernières décennies se révèle inefficace chez ces
patients. La carie dentaire qui était initialement une maladie aigüe devient alors chro-
nique. [32]

La maladie chronique est définie selon l’OMS comme une affection de longue
durée qui évolue lentement. Elle est responsable de 63% des décès et est la première
cause de mortalité dans le monde. Les maladies chroniques sont nombreuses. Nous
pouvons citer le diabète, le cancer ou encore l’hypertension artérielle.
Le nombre de maladies chroniques est en constante augmentation. Elles touchent
plus de 15 millions de personnes en France. La moitié relève d'une prise en charge en
affection de longue durée. [6]

C'est principalement pour améliorer la qualité du traitement, le bien-être et


l'autonomie des patients, que la formation des personnes atteintes de maladies chro-
niques a été développée. Cela est appelé l’éducation thérapeutique du patient.

3.2. Définition

Selon l’OMS, « l’éducation thérapeutique a pour but d’aider les patients à acqué-
rir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec
une maladie chronique.

Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient.


Elle comprend les activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues pour
rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins, de l’organisation et
des procédures hospitalières, et des comportements liés à la santé et à la maladie.

Cette démarche a pour finalité de permettre aux patients (ainsi qu'à leur famille) de
mieux comprendre leur maladie et leurs traitements, à collaborer avec les soignants et à

- 36 -
assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge afin de les aider à main-
tenir et améliorer leur qualité de vie.

L’éducation thérapeutique se distingue des informations et des conseils que dispen-


sent les soignants à leurs patients. » [53]

3.3. Les acteurs de l’ETP [38]

3.3.1. Bénéficiaires

L’ETP concerne toute personne porteuse d’une maladie chronique, ou aiguë,


quel que soit son âge, sa maladie ou son stade d’évolution mais aussi tout l’entourage
du patient : conjoint, parents, fratrie… s’ils le souhaitent.

3.3.2. Intervenants

Les intervenants sont multiples. Ce sont principalement les professionnels de


santé médicaux et paramédicaux. Ils agissent à différents niveaux dans la démarche.
Tout professionnel de santé prenant en charge un patient porteur de maladie chronique
doit lui proposer l’ETP.

On retrouve comme axe prioritaire dans la circulaire du 19 juillet 2013, la volon-


té de développer des compétences en éducation thérapeutique chez les professionnels de
santé notamment, dans la formation médicale continue, obligatoire pour tout profes-
sionnel de santé. [17]

Pour les professionnels qui souhaitent dispenser l’ETP, plusieurs compétences,


individuelles et collectives, réparties dans trois domaines sont requises : technique, rela-
tionnel et pédagogique, socio-organisationnel (Annexe n°3). [5]

À côté des professionnels de la santé, se trouvent également d’autres acteurs non


médicaux pouvant jouer un rôle important dans l’ETP comme les psychologues, éduca-
teurs, orthophonistes…

Les associations peuvent également jouer un rôle dans l’ETP en ce qui concerne
l’information et le soutien du patient et de ses proches.

- 37 -
L’intervention d’acteurs de différents horizons nécessite une coordination et un
référent, le médecin en général. Tout comme pour dispenser l’ETP, il existe des compé-
tences requises pour coordonner un programme d’ETP (Annexe n°4).

3.4.Législation et état des lieux de la situation en France [29, 30]

Si la France a été la première à intégrer l’ETP dans un texte de loi, son essor,
long et difficile, s’est fait il y a quelques années notamment suite à la prévalence crois-
sante des maladies chroniques : diabète, hypertension artérielle, maladies cardio-
vasculaires… Initialement, l’ETP prend forme avec le rapport OMS-Europe de 1996 et
les circulaire DHOS/DGS de 2001 et 2002. [16]

Notre système de santé est trop curatif. Le système peut devenir plus préventif en in-
formant puis en éduquant le patient et en lui donnant les compétences pour réduire les
risques sur sa santé. Cela nécessite un changement des comportements ainsi qu’une ac-
tion de la part de tous : patients, familles, soignant, politiques… [48]

Le plan national d’éducation pour la santé de 2001 vient renforcer l’importance


de la prévention chez les patients atteints de maladies chroniques. Il souligne également
l’absence de cadre et de projet de financement qui freinent le développement de l’ETP.

La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système
de santé définit, pour la première fois, les objectifs de prévention notamment en ce qui
concerne l’éducation thérapeutique.

La loi de santé publique du 9 août 2004 a ensuite souligné la nécessité de pren-


dre en charge les patients atteints de manière chronique. Elle prévoit notamment un plan
d’amélioration afin d’améliorer leur qualité de vie.

Puis, la réforme de l’assurance maladie du 13 août 2004 va créer un contexte


favorable au développement de l’éducation thérapeutique. Elle pourra désormais
s’inscrire dans un parcours de soins coordonnés. [61]
La loi organique relative à la loi de financement de la sécurité sociale de 2006
(LOLFSS) donne les crédits aux actions de santé publique dont fait explicitement partie

- 38 -
l’éducation thérapeutique. Elle expose donc le cadre budgétaire et rappelle que l’ETP
est une action soignante.

Dans les quinze mesures avancées par le plan 2007-2011 pour l’amélioration de
la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques d’avril 2007, trois
points concernent explicitement l’éducation thérapeutique.

Le premier vise à intégrer l’ETP à la formation médicale, le deuxième à rémunérer les


actions d’ETP en ville ou à l’hôpital et le troisième de mettre des outils d’ETP à la dis-
position des médecins traitants. [50]

Concernant la loi Hôpital Patients Santé territoire (HPST) de 2009, l’ETP est
reprise au titre VI, article 84. Cette loi montre la volonté du législateur de développer
l’ETP. Elle a surtout offert un cadre légal à l’ETP et dispose que l’autorisation d’un
programme d’ETP relève de la compétence de l’ARS. [6]

La dernière disposition législative en date est l'arrêté du 31 mai 2013 modifiant


l’arrêté du 2 août 2010 relatif aux compétences requises pour dispenser l’éducation thé-
rapeutique du patient. Il décrit les situations clés, les buts, les activités et les compé-
tences réparties dans trois domaines : technique, relationnel/pédagogique, socio-
organisationnel (Annexe n°3). Ce référentiel concerne les acteurs qui réalisent directe-
ment l’ETP et qui sont en lien avec les patients. [53]

3.5.La solution à la récidive ?

La maladie carieuse peut tout à fait être considérée comme une maladie chro-
nique dans les groupes à risques. Elle peut cependant s’avérer létale dans des cas excep-
tionnels. Dans la majorité des cas, le seul traitement proposé est curatif : l’éviction des
foyers carieux est accompagnée de conseils de prévention. Comme l’a démontré notre
étude, ce type de prise en charge est insuffisant et nous aboutissons très régulièrement à
une récidive carieuse et donc à un échec.
Des méta-analyses contrôlées randomisées sur les maladies chroniques (asthme, polyar-
thrite rhumatoïde, prise d’AVK) ont montré que l’information seule ne suffisait pas au
patient pour gérer sa maladie au quotidien. [35]

- 39 -
En odontologie pédiatrique, le patient soigné est en général passif. Il n’a pas
conscience de sa maladie carieuse. Les parents des enfants viennent chercher chez leur
praticien une prestation de soins et n’ont aucune motivation à s’investir dans la santé
bucco-dentaire de leurs enfants. La maladie récidive souvent à plus ou moins long
terme. Ceci est d’autant plus important dans un contexte actuel qui vise à maîtriser les
dépenses de santé.

Les recommandations sur les maladies chroniques soulignent l’importance


d’intégrer l’ETP dans la prise en charge thérapeutique globale. Elle sera considérée
comme intégrée si elle est complémentaire et indissociable des traitements et des soins.
Elle tiendra compte des besoins spécifiques. Le patient deviendra acteur de sa propre
santé.

3.6. Intérêt de la mise en place de séances d’ETP intégrées dans une prise en charge
sous AG

La mise en place de séances d’ETP avant des soins sous AG pourrait avoir de
nombreux intérêts.

Si, dans une prise en charge classique, le patient est véritablement passif et se
contente de suivre les prescriptions médicales, avec l’ETP le patient devient le propre
acteur de sa santé. Nous sommes alors beaucoup plus à l’écoute et une relation
d’échange s’instaure.

Le patient, acteur de sa santé, peut donc commencer à se soigner seul. Dans le


cas des jeunes enfants polycariés, cela commence par supprimer les causes de la mala-
die : le grignotage, la prise excessive d’hydrates de carbones, et les boissons acides à
répétition. Des habitudes de vie saines contribuent ainsi à éviter la destruction du capital
bucco-dentaire.

Le patient prend enfin conscience de sa santé bucco-dentaire. Cela commence


avec une hygiène adéquate, deux fois par jour selon les nouvelles recommandations de
l’USFBD énoncées le 15 novembre 2013. Une hygiène adéquate permettra d’améliorer
la qualité des soins et leur pérennité.

- 40 -
L’ETP montre encore plus d’intérêt lors d’une prise en charge sous AG : la rapi-
dité des soins en une seule intervention a tendance à faire oublier au patient et à ses pa-
rents les risques et la complexité de l’anesthésie générale ainsi que son coût très élevé.

Dans notre société actuelle où le consumérisme médical se développe, les pa-


rents amènent leurs enfants pour une prestation de soins. Dans notre cas, un traitement
rapide et efficace qui les désengage de la pénibilité des rendez-vous classiques. Ce type
de prise en charge peut paraître facile pour les parents et leur demande d’AG leur paraît
souvent légitime.

Pour prendre conscience de l’importance de la santé orale et pour obtenir une


modification des habitudes de vie, la prise en charge classique sous AG n’est pas uni-
quement la solution dans un bon nombre de cas.

En étant acteur de sa santé, le patient améliore sa qualité de vie. La santé bucco-


dentaire et générale sont, en effet, toutes deux étroitement corrélées.

Si le patient porte plus d’attention à sa santé orale, il reviendra régulièrement en


contrôle. Cela permettra de limiter les récidives carieuses et de les prendre en charge au
tout début afin d’éviter le recours aux urgences lors de douleurs insoutenables.

Enfin, si le patient est acteur de sa santé et qu’il possède les compétences pour
vivre avec sa maladie chronique, il évitera le recours à une autre AG grâce à une pré-
vention accrue, des contrôles réguliers, une alimentation saine et équilibrée, une hy-
giène adéquate.

- 41 -
3.7.Exemple de prise en charge intégrant l’ETP

3.7.1 Faire de l’ETP en théorie [34,19]

Depuis le décret du 2 août 2010, les programmes d’ETP doivent requérir une
autorisation de conformité auprès de l’ARS en rapport avec un cahier des charges natio-
nal. [20]

Avant de commencer l’ETP, il convient de la présenter au patient puis de lui


proposer de suivre une démarche. Après acceptation de ce dernier, le cheminement se
déroule en quatre grandes étapes :

Figure 9 : Les grandes étapes de l’ETP

L’élaboration du bilan éducatif partagé [55] (ou diagnostic éducatif) s’appuie sur
un entretien avec le patient. Ce dernier servira à connaître le patient, identifier ses be-
soins, ses attentes, sa réceptivité. Cinq dimensions régissent cette étape : biomédicale
(état de santé), psycho-affective (émotions), socio-professionnelle (mode de vie), cogni-
tive (connaissances sur la maladie) et identitaire (projets, centres d’intérêt). [22]

La seconde étape, définir un programme personnalisé d’éducation, consiste à


définir un contrat entre « éducateur » et patient dans lequel on négocie les objectifs et
les compétences à acquérir.

La troisième étape est la mise en œuvre de séances d’ETP individuelles ou col-


lectives. Durant cette étape sont réalisées des activités variées avec le patient et éven-
tuellement avec son entourage. Cette étape permettra d’acquérir de nouvelles compé-
tences pour gérer au mieux la maladie.

La dernière étape incontournable est l’évaluation des compétences acquises et du


déroulement du programme. Elle permet de mettre en avant les difficultés rencontrées
par le patient mais aussi les progrès accomplis par ce dernier pour le motiver.

- 42 -
Compte-tenu de la démarche à parcourir, la création d’un dossier d’ETP indivi-
dualisé et complet est nécessaire. [53]

3.7.2 En pratique

L’objectif de la mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique chez


les patients porteurs de CPJE est de leur permettre d’acquérir les connaissances néces-
saires pour mieux vivre avec leur maladie carieuse. Le but ultime serait de limiter
fortement la récidive carieuse après des soins sous anesthésie générale mais également
d’avoir un patient acteur de sa santé.

Par rapport à un parcours de soins classique sans ETP, nous allons donc exposer
une prise en charge complète à destination du jeune atteint de caries précoces.

- 43 -
Figure 10 : Exemple de prise en charge intégrant l’ETP à destination de l’enfant

porteur de caries précoces

- 44 -
3.7.3 Les obstacles

Sur le papier la prise en charge paraît assez simple beaucoup d’aspects restent
encore à traiter en pratique.

Si tout professionnel de santé prenant en charge un patient porteur de CPJE est


censé lui proposer l’ETP, le patient, seul véritable acteur de sa propre santé (loi Kouch-
ner du 4 mars 2002), est tout à fait en droit de la refuser, n’en voyant que vaguement
son intérêt. Dans le cas où ce dernier accepte, la motivation du patient est importante
afin d’arriver au bout de la prise en charge ; une démarche non aboutie n’aura que très
peu d’intérêt.

Tout professionnel de santé est soumis à la formation médicale continue, mais il


n’y a encore que très peu de professionnels formés à l’ETP dans le domaine odontolo-
gique. De plus la mise en place de programmes d’ETP, en secteur hospitalier dans un
premier temps, va demander du temps et de l’investissement de la part des praticiens
déjà trop peu nombreux pour assurer les soins classiques sans trop de délais.

Enfin, un dernier aspect concerne la tarification et la prise en charge de cette


démarche. Si la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) pour l’activité
bucco-dentaire devrait être effective à partir du 1er juin 2014, aucun paragraphe ne con-
cerne l’ETP ! Ceci montre que si l’ETP se développe de manière importante ces der-
nières années, le cheminement n’est pas encore achevé.

Néanmoins, si tous ces obstacles sont bien réels, il est nécessaire d’enclencher
un processus pour modifier les prises en charge et réformer le parcours d’un patient por-
teur de CPJE. Rappelons que la prise en charge classique actuelle, uniquement curative
et ponctuelle, aboutit dans de nombreux cas à la récidive carieuse.

- 45 -
4. CONCLUSION

Les enfants porteurs de caries précoces sont pris en charge dans la plupart des
cas sous anesthésie générale du fait de leur jeune âge et de la multiplicité des soins à
réaliser. Cette prise en charge ponctuelle et uniquement curative s’apparente aussi à une
solution de facilité pour les parents qui n’ont pas conscience de la santé bucco-dentaire
de leurs enfants et des répercussions sur l’état général. Les parents se contentent, pour la
plupart, de venir chercher une prestation de soins.

Notre étude a démontré que chez la plupart des enfants pris en charge sous AG,
il y a récidive carieuse à plus ou moins long terme, ce qui constitue un échec. Moins de
la moitié des patients pris en charge ont un suivi régulier au long terme. De plus, les
mauvaises habitudes d’hygiène alimentaire et bucco-dentaire ont du mal à être modifié.
Au final, même si l’enfant ne présente plus de caries après l’AG, il ne prend pas cons-
cience de l’importance de sa santé, l’entraînant ainsi inéluctablement vers la récidive
carieuse.

Ceci remet en cause notre prise en charge classique et nous incite à nous tourner
vers d’autres types de prises en charge plus appropriées. La carie précoce du jeune en-
fant peut maintenant être considérée comme une maladie chronique et l’éducation thé-
rapeutique du patient, qui s’est beaucoup développée ces dernières années, apparaît
comme un véritable atout pour prendre en charges ces populations à risques.

Si l’ETP apparaît comme une nouvelle stratégie thérapeutique, de nombreux


obstacles restent encore à franchir ; notamment concernant la formation des praticiens,
ou la prise en charge de cette thérapeutique par la sécurité sociale. Réformer la prise en
charge actuelle classique apparaît nécessaire dans l’intérêt de l’enfant porteur de caries
précoces.

- 46 -
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- 53 -
TABLE DES ILLUSTRATIONS

Figure 1 : Qualité de l’hygiène alimentaire et bucco-dentaire de l’échantillon…….....25-

Figure 2 : Tentatives de soins à l’état vigile et sous MEOPA……………………….-26-

Figure 3 : Pourcentage de l’échantillon ayant bénéficié d’une seule AG (dentaire)…-27-

Figure 4 : Régularité du suivi au sein de l’échantillon…………………..…………..-28-

Figure 5 : Nombre de patients ayant bénéficié de prothèses pédodontiques,


d’orthodontie, d’orthophonie………………………………………………………..-28-

Figure 6 : Importance de la récidive carieuse dans l’échantillon……………………-29-

Figure 7 : Nombre de patients ayant bénéficié de soins après AG ……………..……-29-

Figure 8 : Pourcentage de l’échantillon ayant changé ses habitudes d’hygiène alimen-


taire et bucco-dentaire………………………………………………………………..-30-

Figure 9 : Les grandes étapes de l’ETP………………………………………………-42-

Figure 10 : Exemple de prise en charge intégrant l’ETP à destination de l’enfant porteur


de caries précoces…………………………………………………………………….-44-

- 54 -
ANNEXES

- 55 -
Annexe 1 : Tableau récapitulatif de recueil de données – Exemple sur un sujet

2003

11
N° DOSSIER
294

H…
NOM
L…
PRENOM
F
SEXE
29/1/97
DATE DE NAISSANCE
4,50
AGE LE JOUR DE LA 1°C (ans)
sucré, grignotage
HYGIENE ALIMENTAIRE
non
HYGIENE BUCCO DENTAIRE
NR
FRERES / SŒURS
NR
AG F OU S ?
TENTATIVE DE SOIN / ETAT 1,00
VIGIL - CBIEN
1 après AG
MEOPA ?
oui
ECHEC ?

refus soins, épilepsie, retard psychomoteur.


MC pré-AG

CPJE
MC codifié
oui
1ERE AG ?
26/11/2003
DATE 1°C
16/12/2003
DATE C pré AG
23/06/2004
DATE AG
7,00
DELAI C-pré AG ET AG (mois)
10,00
AVULSIONS SOUS AG
3,00
SOINS SOUS AG
0,00
EMPREINTE(S) SOUS AG
2,00
DELAI DE CONTRÔLE (mois)
oui
SUIVI REGULIER?
14,00
NBR RDV POST AG
non
PROTHESE ?
non
TTT ODF
non
ORTHOPHONIE
RECIDIVE AU 1ER CONTRÔLE oui
OU PLUS TARD ?
BEAUCOUP DE SOINS ULTE- 7
RIEURS ?
non
MODIFICATION HABITUDES ?
non
ABSENCES – ANNULATIONS

- 56 -
Annexe 2 : Tableau récapitulatif des résultats de l’étude statistique

Echantillon initial espéré 364

Echantillon réel 267

février 2003 à
Période juin 2009

Sexe ratio 181 M - 86 F

Age moyen le jour de la


1ère C odontologique 6,10 ans

inadéquate cario-
gène + (biberon,
tétine au miel,
sodas, bonbons,
gâteaux, grigno-
adéquate cario- tage, alim. col-
Hygiène alimentaire NR gène - lante/molle)
total 267 20 7 240

inadéquate (irré-
adéquate (min gulier, <2f /j, ni
2*/j contrôlé ou contrôle ni aide,
HBD NR aidé) refusé….)
total 267 52 29 186

Frère/sœur NR OUI
total 267 250 17

AG F ou S NR OUI
total 267 263 4

nombre moyen
Tentatives soins état vigil NR NON OUI tentatives
total 267 5 196 66 2,41

nombre moyen
Essais MEOPA NR NON OUI tentatives
total 267 2 239 26 2,40

Echecs MEOPA Non OUI = ECHEC


total 26 3 23

AUTRE (anxiété, nouvel échantillon :


autisme handicap, 181
MC pré-op CPJE médical…)
total 267 181 86

1ère AG OUI NON ANNULEE(S)


total 181 170 6 5

% 93,90% 3,30% 2,80%

- 57 -
Délai C pré-AG et AG
(mois) Moyenne
total 181 5,2

Moyenne d'actes par moyenne avul- moyenne soins empreinte(s) sous NR


patient sions sous AG sous AG AG
total 177 patients 7,9 4,8 1 jeu d'empreinte 4

Délai de contrôle moyenne ABS NR


total 181 1,6 mois 29 4

Suivi régulier OUI NON NR


total 267 81 98 2

Nombre moyen rdv post


AG moyenne NR
total 181 7,5 1

Prothèse OUI NON NR


total 181 104 74 3

ODF OUI NON NR


total 181 6 172 3

Orthophonie OUI NON NR


total 181 1 176 3

Récidive au 1er contrôle


ou plus tard OUI NON NR
sur le total 181 65 69 47
% 36% 38% 26%
Sur ceux qui ont un suivi
régulier - total 81 44 36 1
% 54,30% 44,50% 1,20%

Soins ultérieurs OUI NON NR


81 46 33 2
nbr moyen de
soins
5
dont sous séda-
tion consciente
2
2e et 3e AG
1

Modification des habi-


tudes OUI NON NR
total 181 77 55 49
% 42,50% 30,40% 27,10%

Absentéisme - annula-
tions OUI NON NR
110 70 1
moyenne de rdv
manqué/annulé
2

- 58 -
Annexe 3 : Compétences nécessaire pour dispenser l’ETP

LES SITUATIONS, LES ACTIVITÉS DE L'ETP LES COMPÉTENCES

Situation 1 : créer un climat favorable à l'ETP

Compétences techniques :
Situer l'environnement lié à l'ETP.
Compétences relationnelles et
pédagogiques :
Activité 1. ― Accueillir des personnes atteintes de maladie chro-
Pratiquer l'écoute active et bien-
nique :
veillante ;
Le but est que le patient et son entourage se sentent bien accueillis.
Pratiquer l'empathie ;
Activité 2. ― Donner un premier niveau d'information sur l'ETP et
Echanger et informer ;
les acteurs qui y concourent :
Construire une relation de con-
Le but est que le patient ait envie de participer à une démarche ETP.
fiance.
Compétences organisationnelles :
Se questionner et délimiter son
rôle.

Situation 2 : analyser avec le patient, sa situation, ses pratiques de


santé et convenir de ses besoins en ETP

Compétences techniques :
Orienter les patients vers des
sources fiables d'information ;
Tenir à disposition des patients les
Activité 3. ― Etablir un bilan éducatif partagé avec le patient et son
informations en fonction des en-
entourage portant sur le vécu et la compréhension de la maladie, des
jeux de la maladie et du traitement
traitements, des explorations effectuées, les pratiques de santé et les ;
besoins et tenant compte des publics en autonomie restreinte : Tenir à disposition des patients des
Le but est de bien identifier avec le patient ses besoins, ses priorités,
informations liées à leurs particula-
quelle que soit sa situation, en prenant en compte ses vulnérabilités.
rités ;
Activité 4. ― Réaliser une synthèse des besoins avec le patient et Renseigner les outils de suivi et
son entourage, mettant en évidence les besoins éducatifs, et l'inté-
d'organisation ;
grer dans le dossier :
Situer l'environnement lié à l'ETP
Le but est de faire ressortir les besoins éducatifs et d'en formaliser
;
une trace, à disposition des intervenants dans la démarche d'ETP. Mesurer les enjeux.
Compétences relationnelles et
pédagogiques :
Pratiquer l'écoute active et bien-
veillante ;

- 59 -
Pratiquer l'empathie ;
Comprendre les ressorts psycholo-
giques des personnes ;
Echanger et informer ;
S'accorder et convenir de l'action à
mener ;
Construire une relation de con-
fiance ;
Coconstruire un projet.
Compétences organisationnelles :
Se questionner et délimiter son
rôle.

Situation 3 : s'accorder, avec le patient et son entourage sur les res-


sources nécessaires
pour s'engager dans un projet et construire avec lui un plan d'action

Compétences techniques :
Orienter les patients vers des
sources fiables d'information ;
Renseigner les outils de suivi et
Activité 5. ― Explorer et lister avec le patient et son entourage les d'organisation ;
ressources possibles au cours d'un entretien individuel ou collectif : Situer l'environnement lié à l'ETP.
Le but est de bien repérer les ressources et les possibilités du patient, Compétences relationnelles et
compte tenu de sa situation. pédagogiques :
Activité 6. ― Identifier avec le patient et son entourage les diffé- Pratiquer l'empathie ;
rentes étapes de son plan d'action en lien avec le bilan initial : Comprendre les ressorts psycholo-
Le but est de coconstruire un plan d'action qui corresponde bien à la giques des personnes ;
situation et aux objectifs du patient. Echanger et informer ;
Activité 7. ― Mettre à jour le dossier du patient dans le cadre de S'accorder et convenir de l'action à
l'ETP : mener ;
Le but est de garder la trace des rencontres, de partager l'information Construire des partenariats ;
avec le patient et entre intervenants afin de renforcer la complémen- Coconstruire un projet ;
tarité des interventions. Construire une alliance thérapeu-
tique.
Compétences organisationnelles :
Se questionner et délimiter son
rôle.

Situation 4 : se coordonner avec les différents acteurs de la dé-


marche d'ETP pour déployer les activités

- 60 -
Activité 8. ― Organiser et planifier les séances et actions éducatives Compétences techniques :
avec le patient et son entourage : Renseigner les outils de suivi et
Le but est de permettre, au patient, à son entourage, comme à d'organisation ;
l'équipe d'ETP d'avoir des repères et de pouvoir organiser les actions Situer l'environnement lié à l'ETP.
d'ETP dans le cadre de la vie quotidienne. Compétences relationnelles et
Activité 9. ― Faire vivre le réseau d'intervenants autour du patient pédagogiques :
dans le cadre de la démarche d'ETP : S'accorder et convenir de l'action à
Le but est de maintenir le niveau d'échanges nécessaire et indispen- mener.
sable entre les intervenants. Compétences organisationnelles :
Activité 10. ― Rédiger des notes et formaliser des comptes rendus Planifier les actions liées à l'ETP ;
liés aux actions d'ETP : Coordonner les acteurs ;
Le but est d'améliorer la traçabilité des données relatives à la dé- Conduire un projet ;
marche d'ETP. Evaluer, prioriser.

Situation 5 : mettre en œuvre le plan d'action avec le patient et son


entourage

Compétences techniques :
Activités interindividuelles :
Tenir à disposition des patients les
Activité 11. ― Informer le patient et son entourage sur la maladie,
informations liées à la maladie et
les thérapeutiques en fonction des demandes et attentes, et faciliter
au traitement ;
l'appropriation des informations :
Tenir à disposition des patient les
Le but est que le patient reçoive les réponses appropriées à ses be-
informations liées à leurs particula-
soins et que la confiance s'installe.
rités.
Activité 12. ― Mener des entretiens avec le patient et son entourage
Compétences relationnelles et
dans le cadre du plan d'action ETP :
pédagogiques :
Le but est de maintenir et développer la relation éducative avec le
Pratiquer l'écoute active et bien-
patient et son environnement.
veillante ;
Activité 13. ― Accompagner la construction des compétences du
Pratiquer l'empathie ;
patient à long terme :
S'accorder et convenir de l'action à
Le but est de favoriser l'autonomie du patient dans la gestion de sa
mener ;
pathologie à long terme.
Construire une relation de con-
Activité 14. ― Accompagner le volet social de l'accès aux soins
fiance ;
dans le cadre de l'ETP :
Coconstruire un projet.
Le but est d'amener le patient à repérer ses droits, à tisser et entrete-
Compétences organisationnelles :
nir des liens.
Apprécier pour ajuster.

Activités collectives : Compétences techniques :


Activité 15. ― Animer des ateliers interactifs pour le patient dans le Orienter les patients vers des
cadre de la démarche d'ETP : sources fiables d'information ;
Le but est de favoriser les apprentissages en diversifiant les modali- Renseigner les outils de suivi et
tés éducatives et pédagogiques. d'organisation ;

- 61 -
Activité 16. ― Animer des activités de bien-être, des moments Utiliser des techniques et des outils
conviviaux avec les patients : pédagogiques ;
Le but est d'enrichir les possibilités de se ressourcer, aussi bien pour Choisir et adapter les méthodes
les patients que pour les acteurs de l'ETP. aux différents publics ;
Activité 17. ― Animer des temps d'expression, des groupes de pa- Réaliser une veille liée à l'ETP.
role avec les patients : Compétences relationnelles et
Le but est de favoriser l'expression et le partage des émotions. pédagogiques :
Activité 18. ― Rédiger des notes et formaliser des comptes rendus Pratiquer l'empathie ;
liés aux actions d'ETP : Construire une alliance thérapeu-
Le but est de permettre le suivi et l'évaluation de la démarche d'ETP. tique ;
Favoriser l'interactivité ;
Favoriser les apprentissages mu-
tuels ;
Optimiser la production au sein
d'un groupe.

Situation 6 : coévaluer avec le patient les pratiques et les résultats de


la démarche d'ETP

Compétences techniques :
Activité 19. ― Analyser avec le patient la mise en œuvre et les Renseigner les outils de suivi et
résultats de son plan d'action : d'organisation.
Le but est d'instaurer l'auto-évaluation et la coévaluation pour main- Compétences relationnelles et
tenir l'intérêt du patient et aménager la démarche si nécessaire. pédagogiques :
Activité 20. ― Convenir avec le patient et son entourage des réajus- Construire des partenariats ;
tements nécessaires : Construire une relation de con-
Le but est d'ajuster constamment la démarche avec le patient et son fiance ;
entourage, en fonction de ses objectifs, de ses priorités, de l'évolu- Coconstruire un projet ;
tion de sa maladie, de ses projets, des événements de sa vie... Construire une alliance thérapeu-
Activité 21. ― Recueillir l'avis du patient sur la démarche éducative tique.
: Compétences organisationnelles :
Le but est d'encourager le patient à exprimer son avis sur la dé- Se questionner et délimiter son rôle
marche d'ETP en tant que telle. ;
Apprécier pour ajuster.

- 62 -
Annexe 4 : Compétences nécessaire pour coordonner un programme d’ETP

LES SITUATIONS, LES ACTIVITÉS DE L'ETP LES COMPÉTENCES

Situation 1 : constituer une équipe transversale autour d'une démarche


d'ETP

Compétences techniques :
Utiliser des techniques péda-
gogiques ;
Choisir et adapter les méthodes
aux différents publics ;
Concevoir des dispositifs et des
stratégies pédagogiques.
Compétences relationnelles et
Activité 1. ― Constituer une équipe pluridisciplinaire autour d'une pédagogiques :
démarche d'ETP : Comprendre les ressorts psy-
Le but est de constituer une véritable équipe autour d'un projet partagé. chologiques des personnes ;
Activité 2. ― Organiser la concertation des acteurs concernés : Echanger et informer ;
Le but est de permettre l'expression de chaque membre de l'équipe et Construire des partenariats ;
d'aboutir à un projet commun. Favoriser l'interactivité ;
Activité 3. ― Organiser la formation des acteurs intervenant dans la Favoriser les apprentissages
démarche d'ETP : mutuels.
Le but est de développer les compétences individuelles et collectives Compétences organisation-
des acteurs intervenant dans la démarche d'ETP. nelles :
Apprécier pour ajuster ;
Coordonner les acteurs ;
Identifier les enjeux et vecteurs
de communication ;
Optimiser les canaux de com-
munication ;
Elaborer des stratégies de
communication.

Situation 2 : analyser le contexte et concevoir une démarche d'ETP

Activité 4. ― Collecter et analyser des données dans la littérature et Compétences techniques :


auprès des patients : Créer des outils et analyser des
Le but est de rassembler des données pour fonder la réflexion. données ;
Activité 5. ― Analyser le contexte : Situer l'environnement lié à
Le but est de comprendre le contexte dans lequel la démarche d'ETP l'ETP ;
pourrait s'implanter, d'identifier les freins et les leviers au développe- Réaliser une veille liée à

- 63 -
ment de l'ETP. l'ETP.
Activité 6. ― Formaliser la démarche d'ETP : Compétences relationnelles et
Le but est d'aboutir à un projet commun d'ETP, en associant tous les pédagogiques :
acteurs concernés à sa conception. Echanger et informer ;
S'accorder et convenir de l'ac-
tion à mener ;
Construire des partenariats.
Compétences organisation-
nelles :
Evaluer pour faire évoluer ;
Conduire des projets.

Situation 3 : organiser et conduire une démarche d'ETP

Compétences techniques :
Renseigner les outils de suivi
et d'organisation ;
Situer l'environnement.
Activité 7. ― Organiser la répartition des tâches entre les acteurs de la
Compétences relationnelles et
démarche d'ETP :
pédagogiques :
Le but est de donner à l'ensemble des intervenants un cadre d'interven-
Construire des partenariats ;
tion efficace et clair.
Favoriser l'interactivité ;
Activité 8. ― Planifier et mettre en œuvre la démarche d'ETP :
Optimiser la production au sein
Le but est de mener la démarche d'ETP comme un projet et de veiller à
d'un groupe.
ce que les acteurs de l'ETP disposent des moyens nécessaires à la mise
Compétences organisation-
en place de leurs activités.
nelles :
Activité 9. ― Mettre en place les outils de coordination et de communi-
Apprécier pour ajuster ;
cation entre les acteurs :
Planifier des actions ;
Le but est de concevoir les modalités de circulation de l'information
Coordonner les acteurs ;
entre tous les intervenants.
Conduire des projets ;
Activité 10. ― Assurer la gestion administrative de la démarche :
Evaluer/ prioriser ;
Le but est d'assurer l'interface entre les personnes qui mettent en œuvre
Identifier les enjeux et vecteurs
l'ETP et les responsables administratifs qui autorisent, soutiennent,
de communication ;
financent et/ ou contrôlent leur activité.
Optimiser les canaux de com-
munication ;
Elaborer des stratégies de
communication.

Situation 4 : animer et coordonner les acteurs de l'ETP, suivre le dérou-


lement de la démarche ETP

Activité 11. ― Coordonner les activités de l'équipe impliquée dans Compétences techniques :

- 64 -
l'ETP : Renseigner les outils de suivi
Le but est d'obtenir une participation active des intervenants dans les et d'organisation ;
activités de la démarche d'ETP mises en œuvre. Créer des outils et analyser des
Activité 12. ― Adapter, améliorer, concevoir des méthodes et outils données ;
pédagogiques d'ETP : Choisir et adapter les méthodes
Le but est que l'équipe d'ETP utilise des méthodes et des outils pédago- aux différents publics ;
giques adaptés aux objectifs de la démarche, aux situations d'éducation Situer l'environnement lié à
et aux patients concernés. l'ETP ;
Activité 13. ― Animer des retours d'expérience et des échanges de Réaliser une veille.
pratiques entre les acteurs de l'ETP : Compétences relationnelles et
Le but est d'améliorer les pratiques d'ETP grâce aux échanges entre les pédagogiques :
acteurs. S'accorder et convenir ;
Activité 14. ― Apporter une aide méthodologique et un soutien logis- Favoriser l'interactivité ;
tique aux acteurs : Favoriser les apprentissages
Le but est d'entretenir l'implication des acteurs dans la démarche d'ETP, mutuels ;
de faciliter leur travail et d'en garantir la qualité. Optimiser la production au sein
d'un groupe ;
Utiliser des techniques péda-
gogiques.
Compétences organisation-
nelles :
Apprécier pour ajuster ;
Evaluer pour faire évoluer ;
Coordonner les acteurs ;
Conduire des projets.

Situation 5 : évaluer et faire évoluer la démarche et les pratiques d'ETP

Compétences techniques :
Activité 15. ― Concevoir, avec l'ensemble des acteurs concernés, un Créer des outils et analyser des
dispositif d'évaluation de la démarche d'ETP :
données ;
Le but est que l'ensemble des partenaires se mettent d'accord sur les
Utiliser des techniques péda-
critères et les modalités d'évaluation de la démarche d'ETP. gogiques ;
Activité 16. ― Coordonner le recueil des données nécessaires à l'éva-
Choisir et adapter les méthodes
luation :
aux différents publics ;
Le but est de réunir tout au long de la démarche ou du programme
Réaliser une veille liée à
d'ETP les éléments nécessaires à son évaluation. l'ETP.
Activité 17. ― Analyser, avec l'équipe, les points forts et les difficultés
Compétences relationnelles et
pour proposer des ajustements :
pédagogiques :
Le but est d'apprécier les effets de la démarche d'ETP, d'en améliorer la
Echanger et informer ;
qualité et d'en assurer la pérennité. Favoriser l'interactivité ;
Favoriser les apprentissages

- 65 -
mutuels ;
Optimiser la production au sein
d'un groupe.
Compétences organisation-
nelles :
Apprécier pour ajuster ;
Evaluer pour faire évoluer ;
Evaluer, prioriser.

Situation 6 : communiquer sur l'expérience de l'équipe d'ETP, par oral et


par écrit

Activité 18. ― Capitaliser les expériences et les formaliser : Compétences relationnelles et


Le but est de tirer parti des expériences et de mettre à disposition d'au- pédagogiques :
trui les enseignements tirés. Favoriser les apprentissages
Activité 19. ― Communiquer sur la démarche auprès de l'équipe d'ETP mutuels.
et de l'ensemble des partenaires : Compétences organisation-
Le but est de rendre visibles les acquis pour faire progresser les savoir- nelles :
faire collectifs des professionnels intervenant dans les démarches Evaluer pour faire évoluer ;
d'ETP. Evaluer, prioriser ;
Activité 20. ― Présenter les travaux de l'équipe dans des formations, Identifier les enjeux et vecteurs
des congrès, des revues professionnelles ou scientifiques : de communication ;
Le but est de faire connaître l'ETP, les expériences menées et les ré- Optimiser les canaux de com-
flexions qui en découlent. munication.

- 66 -
- 67 -
Th. D. : Chir. Dent. : Lille 2 : 2014 – N°:

ETUDE RETROSPECTIVE DE LA PRISE EN CHARGE D'ENFANTS ATTEINTS DE CA-


RIES PRECOCES :
INTERETS DE L'EDUCATION THERAPEUTIQUE

MARQUILLIER Thomas – 67p. ; 10 ill. ; 61 réf.

Domaines : ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE – PREVENTION

Mots clés Rameau : Carie dentaire ; Enfants d’âge préscolaire

Mots clés FMeSH : Carie dentaire ; Education en santé dentaire

Chez certains patients, la prise en charge au fauteuil est impossible : c’est le cas des
très jeunes enfants présentant des caries précoces.
Le recours à l’anesthésie générale est alors inévitable pour réaliser les soins.
Mais est-ce pour autant la meilleure solution ?

Dans beaucoup de cas, il y a récidive carieuse et de nouveaux soins sont nécessaires.


Cela conduit en partie à un échec de la prise en charge : pour les enfants et leurs pa-
rents et, ceci dans un contexte de maîtrise des dépenses de santé.
Comment est-il possible d’y remédier ?

Une étude rétrospective a été menée, avec pour objectif principal de constituer une po-
pulation témoin, afin de permettre la réalisation d’études futures après mise en place de
l’éducation thérapeutique du patient (ETP).

Ces dernières années, l’ETP se développe et semble, en effet, être la solution la plus
adaptée à ce problème, la carie dentaire, qui devient une pathologie chronique chez ces
groupes de populations à risque.

JURY :
Président : Monsieur le Professeur Etienne Deveaux

Assesseurs : Madame le Docteur Caroline DELFOSSE

Monsieur le Docteur Thomas TRENTESAUX

Madame le Docteur Céline Catteau

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