M
on premier et plus chaud remerciement est dédié au sacré Dieu, l’omnipotent, celui
qui m’a donné de la patience, de la force et du courage pour arriver à ce stade décisif
de ma vie, et à qui je dois tous ce que j’ai.
C'est avec une sincère gratitude et une chaleureuse considération que j’offre ce travail à ma chère
famille, ma source de motivation et la seule qui était toujours là pour me soutenir dès mon enfance
jusqu’aujourd’hui. Je voudrais remercier ma mère, mon père, ma sœur et mon frère pour leur soutien
infini et leur tendresse qui me donnent de la sérénité. Leur assistance à la fois morale et économique
me rassure et me mets dans des conditions favorables pour réussir ma carrière dont le premier pas est
affranchi aujourd’hui. Quoique j’essaie d’employer les plus profonds des mots pour exprimer ma
reconnaissance envers eux, je semble échouer à chaque fois, car les mots réduisent les sentiments qui
semblent illimités dans nos cœurs. Que dieu les protège et leur donne une longue sereine vie.
Je désire aussi remercier mon encadrante académique, madame Rim ELHOUCINE, pour sa
confiance, son suivi permanent et pour tous les conseils pertinents qu’elle m’a offerte et qui
constituaient des outils clés pour l’élaboration de ce présent rapport.
Je tiens à remercier aussi M. Tarak Elhadj Salah, mon encadrant professionnel, pour son accueil,
bienveillance et toute l’attention offerts par toute son équipe qui ont grandement contribué à la
réussite de ce stage.
Je voudrais aussi rendre grâce à tous mes professeurs qui m’ont enseignée durant les trois années de
licence, c’est grâce à eux que je suis capable aujourd’hui d’élaborer ce présent rapport. Chaque détail
écrit dans ce rapport est le fruit de leurs longues heures de travail et de fatigue. J’ai l’honneur d’avoir
été leur étudiante, et d’avoir étudier dans cet honorable institut reconnu par la persévérance et la
discipline de ses étudiants et le professionnalisme et la qualité de ses enseignants et cadres
administratifs. C’est avec une grande fierté que je garderais la mémoire de cette expérience.
Je dois un grand merci aussi à mes amis, qui étaient ma force dans les moments difficiles, merci de
m’avoir rappelée mes rêves et mes motivations lorsque je semblais les avoir oubliés et abandonnés.
Je garderais cette bonne compagnie pour toujours.
Enfin, je remercie l'ensemble des membres du jury, qui m'ont fait l'honneur de bien vouloir étudier
avec attention mon travail, je les remercie pour leur présence, pour leur lecture attentive de mon
rapport ainsi que pour les remarques qu’ils m’adresseront lors de cette soutenance afin d’améliorer
mon travail.
Sommaire
e présent rapport retrace le travail que j’ai entrepris pendant deux mois de stage auprès
L d’un cabinet d’expertise comptable nommé CTHS (Cabinet Tarek ELhaj Salah) dans le
but d’élaborer un projet de fin d’étude qui soit en harmonie avec le programme de
formation théorique étudié à l’IHEC de Sousse.
Grâce à ce stage, j’ai pu expérimenter la vraie vie professionnelle, avec ses contraintes imprévisibles
et parfois indésirables et j’ai développé une flexibilité d’esprit utile à bien gérer ces événements
brusques.
Un autre atout que j’ai acquis est le développement des connaissances théoriques étudiées à l’IHEC.
En fait la quasi-totalité des mes pré-acquis se confondait parfaitement avec la pratique. Néanmoins,
les activités que j’ai entreprises ont apporté un plus à mes connaissances académiques, parfois en les
enrichissent, parfois en les corrigeant, et d’autres fois en les rendant plus réalistes et plus adaptées au
contexte professionnel.
Au niveau de ce présent rapport, j’ai choisi de traiter le sujet des diligences d’audit supplémentaires
engendrées par l’application des normes IFRS vu que cela coïncide avec notre contexte tunisien où
l’application des normes internationales se retarde d’un an à l’autre à cause des impacts qu’elle peut
avoir sur le domaine d’audit et de la comptabilité, c’est une révolution pour atteindre l’harmonisation
comptable mondiale.
1
L’application des normes internationales pèse sur certains types de sociétés qui se trouvent
alors dans l’obligation de présenter leurs états financiers selon le référentiel international. En
termes d’audit, quels sont les travaux additifs d’audit engendrés par l’application des IFRS ?
Pour répondre à cette problématique, on va diviser le travail en deux chapitres : Dans le premier
chapitre on présentera les diligences d’audit dans les sociétés appliquant les NCT, et dans le deuxième
chapitre on va extraire les diligences qui s’ajoutent à celles présentées au niveau du chapitre 1 qui ont
pour cause l’application des normes IFRS.
2
Chapitre I : Le Cadre du stage
Introduction du chapitre :
La formation académique n’est pas suffisante à la préparation de l’étudiant pour devenir un
professionnel compétent. Pour cela, le stage au sein d’un cabinet d’expertise comptable est la
meilleure occasion pour compléter sa formation académique.
Dans ce chapitre on va présenter le cabinet d’accueil et les tâches qu’on a effectuées au sein de ce
cabinet.
1. Fiche signalétique :
Adresse : Av. HB. Imm. Bab Essour Bloc A, 1er étage 5000 Monastir
2. Historique :
Le cabinet CTHS a été créé fin 2014, par M. Tarek ELHAJ Salah et ce après une expérience d’une
dizaine d’années dans plusieurs grands cabinets.
3
• Professions libérales (médicales, juridiques et de conseils)
• Industrie mécanique
• Entreprise de bâtiments
• Secteur associatif (culturel, loisir, éducatif et social)
Le cabinet intervient aussi dans le domaine de la sous-traitance comptable et de la paie.
3. Orientations du cabinet :
CTHS est un cabinet d'audit, de conseil et de commissariat aux comptes membre de l'Ordre
des Experts Comptables de Tunisie.
Il emploie 15 collaborateurs et assure les services de nombreux consultants spécialistes dans divers
domaines d’activité : droit des affaires, fiscalité, finances et informatique.
CTHS audite et/ou accompagne des entreprises de différentes tailles (du plus grand groupe privé
tunisien à la PME) opérant dans tous les secteurs d'activité (Industrie, agriculture, et services).
CTHS est organisé par département spécialisé : Audit et Commissariat aux comptes, Organisation
et Conseil, Droit des affaires et Fiscalité, Assistance et tenue de comptabilité.
4. Organigramme :
Pour satisfaire ses clients, le personnel du cabinet est conscient de la nécessité d’effectuer un travail
sérieux et de fournir un produit de qualité. Le personnel affecté aux différentes missions confiées au
cabinet est choisi parmi le personnel expérimenté et disposant de qualifications répondant aux
spécificités de l’Entreprise cliente. L’organigramme du cabinet se présente comme suit :
Gérant
Expert-Comptable
4
5.1. Audit :
- Mission d’audit contractuel et légal :
Dans le cadre d’une mission d’audit contractuel, l’expert-comptable doit certifier que les comptes
concernés sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle de l’entreprise.
Le cabinet CTHS offre à ses clients une large gamme de services allant des missions classiques
d’accompagnement à la création de projets et d’externalisation comptable, fiscale et sociale, en
passant par les diverses missions d’assurance, jusqu’aux missions plus pointues et nécessitant une
spécialisation accrue, telles que Fusions-Acquisitions, Projet Finance...
6. Slogan :
« Rien ne vaut le conseil d'un expert-comptable »
Section 2 : Les tâches effectuées :
1. Pointage de caisse :
Lors de cette tâche, on vérifie que le solde du compte caisse est le même dans le journal caisse
écrit manuellement par la société cliente que dans le journal caisse sur le logiciel effectué par
le cabinet d’expertise comptable. Les montants trouvés dans les deux documents sont colorés
en bleu, la transaction qui se trouve dans les deux journaux mais avec des montants différents
est signalée en mauve pour corriger le montant, et les transactions qui se trouvent dans un
seul document sont signalées en rouge.
5
2. Saisie des opérations :
2.1. Saisie des opérations de vente :
Au cours de cette tâche, on tape le numéro du journal vente (soit 002 dans ce logiciel) et on
doit chercher sur le logiciel comptable le compte associé au client s’il s’agit d’un client
habituel (donc il possède un compte spécifique à lui au plan comptable de l’entreprise cliente)
sinon, on enregistre l’opération de vente au débit du compte général 411 « client ordinaire »
le solde total de la facture (net à payer) et puis, on l’annule par un compte de trésorerie
(532,54…) une fois le payement ait lieu. En contrepartie du compte client, on enregistre au
crédit du compte 707 « vente de marchandise » (ou un autre sous compte du compte 70 s’il
s’agit d’autres types de vente : matière première, produit fini ou semi fini, prestations de
services…) le montant du net commercial, puis on crédite les sous comptes 437 et 436 pour
enregistrer le droit au timbre et la TVA collectée (dans le journal des opération diverses), le
cas échéant, on enregistre au débit le compte 665 « Escompte accordé » le montant de
l’escompte. Le libellé de cette opération de vente doit comporter le numéro de la facture et le
nom du client. En haut et à droite en doit saisir la date de l’opération comptabilisée (même
date dans tous les journaux touchés par cette même opération).
6
En contrepartie du compte fournisseur, on enregistre au débit du compte 60 « Achats (sauf
603) » le montant total d’achat TVA non incluse (mais droit de timbre inclus généralement),
puis on débit le sous compte 436 pour enregistrer la TVA déductible (dans le journal des
opération diverses), le cas échéant, on enregistre au crédit du compte 755 « Escompte obtenu
» le montant de l’escompte. Le libellé de cette opération d’achat doit comporter le numéro de
la facture et le nom du fournisseur. En haut et à droite en doit saisir la date de l’opération
comptabilisée (même date dans tous les journaux touchés par cette même opération).
Les comptes crédités lors des opérations de ventes ou de paie (43) seront certainement annulés
par un compte de trésorerie pour honorer l’engagement vers l’Etat. En haut et à droite en doit
saisir la date de l’opération comptabilisée. Le libellé doit comporter le nom de la taxe payée ou/et
la période concernée, ou/et le nom du prestataire de services (cas de payement de la retenue à la
source).
7
Figure 6 : Comptabilisation de la retenue à la source au journal des opérations diverses
Dans le journal paie on est tenu de comptabiliser les salaires des employés et les charges
sociales et fiscales, cependant le livre de paie doit être tenu pour chaque employé selon les
dispositions du code du travail en termes du respect des heures de travail, heures
supplémentaires, primes…
Le libellé doit comporter le nom de la charge payée, la période concernée par cette charge, et
le numéro de chèque lorsque la charge est payée par chèque bancaire. En haut et à droite en
doit saisir la date de l’opération comptabilisée.
8
Dans le journal caisse on enregistre tous les mouvements d'entrée ou de sortie en espèces, tels
que :
• Le règlement des fournisseurs en espèces ;
• Le règlement des salaires (traditionnellement payés dans des enveloppes) ;
• Le règlement des honoraires des réparations des machines…
Le libellé doit comporter le nom de la charge payée. En haut et à droite en doit saisir la date
de l’opération comptabilisée.
9
3. Etablissement des tableaux d’amortissement :
Ce tableau d’amortissement est établi selon les taux en vigueurs, et les montants sont calculés
sur toute la durée de vie de chaque immobilisation en tenant compte des acquisitions et
cessions relatives à chaque immobilisation.
10
Figure 12 : Grand livre du compte amortissements du matériel industriel
5. Rapport d’audit :
Figure 13: Modèle d’un rapport d’audit portant sur les amortissements corporels
11
Figure 14: Modèle d’un rapport d’audit portant sur les amortissements corporels
6. Recoupement fiscal :
On doit vérifier pour chacune des taxes TFP, FOPROLOS et TCL la base fiscale et le montant
de taxe réellement déclaré.
12
7. Problème rencontré lors de la première exécution du logiciel :
Dès la première exécution du logiciel compta CIG, j’ai rencontré un disfonctionnement qui m’a
empêchée d’effectuer ma première mission qui consistait en la création d’un nouveau dossier dans le
logiciel. Grâce à cette contrainte, j’ai pu collecter quelques informations sur le fonctionnement du
logiciel et les problèmes techniques qui peuvent survenir et comment les éviter.
Conclusion du chapitre :
Ce stage dans son ensemble, était une bonne expérience qui m’a beaucoup apportée en termes de
développement des compétences techniques et communicationnelles. Néanmoins, les circonstances
de ce stage n’étaient pas parfaites vu qu’il se déroulait en été et en pleine épidémie COVID-19.
13
Chapitre 2 : Audit et commissariat aux comptes
Introduction du chapitre :
De la prévention de la fraude en passant par la détection des erreurs comptables jusqu’à l’analyse
actuelle sur l’efficacité et l’efficience, la notion d’audit a considérablement évolué. C’est pourquoi il
est important de décortiquer cette notion pour pouvoir la comprendre.
Dans ce chapitre, on va définir l’audit, distinguer entre ses différents types et présenter sa démarche
générale.
1. Définition de l’audit :
L’audit est un examen critique, mené par un professionnel indépendant dans le but de donner
une opinion motivée sur la concordance de cet objet avec le référentiel applicable par
l’entreprise.
2. Types d’audit :
Il existe deux types d’audit :
L’audit externe est effectué par une personne indépendante de l’entreprise à auditer, qui
exerce sa mission dans un cabinet et effectue un audit suivant les diligences prévues par les
normes.
14
- Audit légal (commissariat aux comptes) qui est imposé par la loi et ;
- L’audit contractuel qui est choisi arbitrairement par l’entreprise sans être imposé par la
loi.
Ressemblances Différences
▪ Au cours de ces deux types de ▪ L’audit légal est imposé par la loi
missions d’audit externe, alors que l’audit contractuel ne
l’auditeur ou le commissaire aux l’est pas, il est arbitraire.
comptes doit exprimer une opinion
sur les états financiers de
l’entreprise.
▪ L’auditeur légal et contractuel sont ▪ L’auditeur légal (commissaire aux
tous les deux payés par l’entreprise comptes) doit accomplir certaines
auditée. diligences que l’auditeur
contractuel n’est pas tenu
d’effectuer.
• Durée du mandat d’audit : Une mission d’audit dure trois ans et est renouvelable trois fois.
Si le cabinet d’audit qui assure la mission est formé par plus que deux commissaires aux
comptes, il est attribué 5 mandats de 3 ans. Au bout des 3 ans c’est l’entreprise qui décide
de renouveler ou pas même s’il s’agit d’un audit légal.
15
➢ Travaux préliminaires.
➢ Premier contact avec l’entreprise.
➢ Orientation, planification et lancement des travaux.
➢ Saisie de procédures.
➢ Tests de conformité.
➢ Évaluation préliminaire du système de contrôle interne.
➢ Tests de permanence.
➢ Évaluation définitive du système de contrôle interne.
➢ Adaptation du programme de la mission aux éventualités découvertes d’après
l’identification des points forts et faibles du contrôle interne.
« Le Commissaire aux Comptes (CAC) est un auditeur légal et externe à l’entreprise. Il intervient
pour vérifier la sincérité et la conformité des données financières de l’entreprise avec les normes en
vigueur. Il réalise pour cela un audit légal, dont la procédure est strictement définie par la loi.
16
La mission du commissaire aux comptes est d’intérêt général puisqu’il est amené à certifier les
comptes annuels d’une entreprise pour l’administration fiscale et pour l’État. De fait, la mission du
Commissaire Aux Comptes (CAC) diffère de celle de l’expert-comptable dont l’intervention auprès
du dirigeant est quotidienne, plus proche et plus axée sur le conseil. » (L-Expert-
Comptable.com,2017)
1.2. Importance de la mission du CAC pour les entreprises appliquant les normes
nationales :
• Améliorer la capacité des entités à entrer dans les marchés financiers à des conditions favorables
(surtout lorsque leurs états financiers sont certifiés sans réserve.)
- Obtenir une assurance raisonnable que les états financiers pris dans leur ensemble sont exempts
d'anomalies significatives provenant de fraudes ou d'erreurs pour qu’il puisse exprimer une opinion
si les états financiers ont été préparés conformément au référentiel comptable applicable.
- Émettre un rapport sur les états financiers et procéder aux communications requises par les normes
ISA sur la base des constatations de ses travaux.
1.4. Critères de qualité pour pouvoir exprimer une opinion sur les états financiers de
l’entreprise auditée :
• La régularité : C'est le respect des règles, procédures et principes à l'intérieur ou à l'extérieur
de l'entité. Exemple : règles comptables, droit fiscal, droit social...
• La sincérité : C'est l'objectivité et la bonne foi dans l'application des règles et des procédures.
• L’indépendance : Le CAC doit faire preuve d’une attitude mentale et d’un état d’esprit avec
lequel il devrait être attentif par rapport aux situations de parenté qui peuvent empêcher et affecter
son impartialité et sa liberté de jugement et d’action.
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De ce fait, l’article 3 de la loi 88- 108 prévoit certaines conditions de moralité que le CAC
doit y avoir lors de l’inscription à l’OECT, qui sont notamment ;
- Jouir de tous les droits civiques ;
- Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pour crime ou délit, autre
qu’involontaire, de nature à entacher son honorabilité et notamment aucune de celles
visées par la législation en vigueur relative à l’interdiction du droit de gérer et
d’administrer les sociétés,
- Présenter les garanties de moralité
Le risque d’audit est le risque qu’un auditeur exprime une opinion non appropriée sur une information
comportant des inexactitudes significatives. Il est composé par deux risques :
- Le risque d’anomalies significatives : C’est le risque lié à l’entreprise, il existe qu’il y ait audit ou
non. Il se subdivise en :
• Risque inhérent (RI) : qui dépasse la gestion et l’entreprise elle-même. C’est le risque
qu’une erreur ou inexactitude significative se produise compte tenu des spécificités de
l’entreprise révisée à savoir : son contrôle interne, son environnement et son activité.
Le RI est évalué lors de la phase orientation et planification avant l’appréciation du
contrôle interne (puisqu’il le dépasse).
• Le risque lié au contrôle (RC) :
C’est le risque que le SCI n’assure ni la prévention ni la correction des erreurs.
Il est déterminé dès la prise de connaissance du CI.
RI X RC = Risque combiné
Le risque combiné est aussi appelé : risque d’anomalie significative (RAS).
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Ce risque se produit car l’erreur est humaine, on ne peut pas atteindre la complétude et la
perfection. Il peut se produire aussi car l’auditeur à trop allégé ses travaux de contrôle.
Le RND est déterminé à partir des RI et RC d’une façon à ne pas dépasser 5% comme RAA
(risque d’audit acceptable) lorsqu’on applique la formule suivante :
RA = RI X RC X RND
2. Déroulement d’une mission de commissariat aux comptes :
Selon les dispositions des articles 266 et 269 du CSC, le CAC doit effectuer un certain nombre
de travaux pour pouvoir vérifier et aboutir à la certification des EF.
Ces travaux sont illustrés comme suit :
▪ La prise de connaissance : Elle est nécessaire pour identifier les risques (inhérents) propres à
cette entreprise, ainsi que les domaines significatifs, ce qui va permettre au CAC de
déterminer les éléments sur lesquelles il va concentrer ses travaux.
➢ Acceptation de la mission : En premier lieu, le CAC est tenu de :
• Évaluer les risques liés à l’entreprise quant à l’intégrité de la direction, à la conjoncture
économique de la société, à la complexité du secteur…
• Évaluer les risques intrinsèques à l’auditeur concernant l’indépendance et la compétence.
• Vérifier la disponibilité des compétences de l'entreprise concernée.
→ Si toutes ces conditions sont vérifiées, CAC peut accepter la mission d’assurance.
➢ Lettre de la mission : C’est un document écrit qui doit être signé à la fois par la société
objet de la mission, et le CAC contacté et approuvé.
Cette lettre doit contenir les données suivantes :
- La nature de la mission (audit légal/contractuel/examen limité…)
- L’objectif de cette mission.
- La nature, l’étendue et le calendrier de la mission que les deux parties doivent respecter
tout au long du mandat.
- Les honoraires de la mission.
▪ Examen analytique préliminaire :
19
Principales techniques de l’examen analytique :
Ces procédures peuvent être réutilisées par l’auditeur lors des phases plus avancées pour
pouvoir conforter sa conviction.
Définition du contrôle interne d’après l’ISA 400 : « C’est l’ensemble des politiques et procédures
(contrôles internes) mises en œuvre par la direction d’une entité en vue d’assurer, dans la mesure
du possible, la gestion rigoureuse et efficace de ses activités.
Ces procédures impliquent le respect des politiques de gestion, la sauvegarde des actifs, la
prévention et la détection des fraudes et des erreurs, l’exactitude et l’exhaustivité des
enregistrements comptables et l'établissement en temps voulu d’informations financières ou
comptables fiables. »
20
❖ L'évaluation du contrôle interne par l’auditeur peut se faire en quatre étapes :
- Saisie des procédures en se basant sur les documents écrits du contrôle interne tels que : le
diagramme de circulation, mémorandums, manuel de procédures…
- Appréciation par des tests de conformité de l’existence du contrôle interne (Est-ce que ce qui
est écrit dans la documentation interne de l’entité est réellement appliqué ?) :
Description détaillée du système de contrôle interne en s'intéressant plus aux contrôles qui
permettent d'atteindre les objectifs de la mission, et aux points faibles qui augmentent le risque
de fraude au sein de la société.
- Appréciation par des test de permanence du contrôle interne (Les résultats de tests de
conformités, sont-ils appliqués d’une manière constante ou occasionnelle ?) :
Identification des points faibles et tests sur les points forts pour s’assurer qu’ils sont appliqués
en permanence pour conclure si l'auditeur va se baser sur eux pour le reste de la mission.
→ Le CAC doit effectuer en permanence, une évaluation du SCI de la société auditée en vue
de déterminer l’approche qu’il va adopter selon qu’il peut s’appuyer sur le système de contrôle
interne :
Si le SCI est satisfaisant (risque combiné est faible) le CAC adopte alors l’approche mixte/par
les systèmes, et doit donc diminuer l’étendue de ses travaux et allège la quantité des tests de
permanence et de validation à effectuer.
Si en revanche, le SCI est défaillant (risque combiné est moyen/élevé), il adopte l’approche
corroborative/substantive et doit donc augmenter l’étendue d’exécution des tests substantifs.
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Elevé*** RND Minimal RND Faible RND Moyen
Moyen** RND Faible RND Moyen RND Elevé
Faible* RND Moyen RND Elevé RND Maximal
→ L’auditeur doit donc apprécier le SS ainsi que les différents risques pour pouvoir planifier
sa mission.
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- Evaluation préliminaire du SS, RI et RC.
- Résultat de l’examen analytique global.
- Indication des activités significatives et zones de risque.
- Orientation générale de la mission et le timing de l’intervention.
- Équipe intervenante et le budget temps à respecter par chaque membre de
l’équipe.
- Identification du recours ou non aux travaux des auditeurs internes.
- Examen de la possibilité d’effectuer un audit assisté par ordinateur.
Ce plan enregistré dans le dossier permanent n’est pas fixe, il peut varier selon les données futures
découvertes éventuellement.
Programme de travail : Ce programme reprend le plan d’audit mais d’une façon beaucoup plus
détaillée.
L’établissement du plan d’audit se fait selon le RND que l’auditeur a fixé en fonction du risque
combiné (RI X RC) de façon à ne pas excéder le RAA soit 5%.
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Ces deux caractères sont complémentaires dans le sens que si les éléments sont jugés « adéquats »,
on n’aura pas intérêt à augmenter encore plus leur quantité.
Le jugement pour conclure sur la suffisance et la qualité des preuves dépend du :
Niveau des RI, RC, SS, de l’expérience de l’auditeur et de la source des éléments probants.
Les éléments probants sont plus fiables lorsqu’ils sont obtenus de source indépendante de
l’entreprise.
Les éléments probants produits en interne ne sont fiables que lorsque l’auditeur juge que le SCI
est efficace.
L’auditeur recherche des éléments probants à l’égard des différentes assertions en effectuant des
tests corroboratifs pour détecter des anomalies significatives ou des fraudes au niveau de ces
assertions, c’est pourquoi, les éléments probants doivent être de nature convaincante et pas
concluante.
-Appréciation des risques : à travers les procédés d’appréciation des risques (ISA315) pour évaluer
le RI et le RC.
24
-Appréciation de l’efficacité des contrôles : à travers les tests de contrôle (ISA330).
-Détection des inexactitudes significatives : à travers des tests détaillés de catégorie d’opérations,
des soldes des comptes importants et des informations importantes (et non pas toutes les
informations car le cout des tests est élevé) afin d’évaluer le risque d’inexactitudes importantes.
- Les tests de détail : Ils se manifestent par le contrôle d’un élément individuel appartenant à
une catégorie d’opérations, d’un solde d’un compte ou d’une information aux états financiers.
- Les procédures analytiques : Elles consistent en des tests de comparaison dans le temps et
dans l’espace.
-Si plusieurs procédures ont lieu en même temps dans différents lieux, l’auditeur ne
peut pas tout observer, il choisit donc où il doit être présent selon l’importance des
25
procédures. Ainsi, s’il y a un grand nombre d’opérations à observer, l’auditeur a
recours aux comptages par sondage.
- La demande d’information :
La demande d’information consiste à chercher à obtenir des renseignements pertinents auprès de
personnes, ayant des responsabilités financières ou non, bien renseignées à l’intérieur de
l’entreprise. Les prises de renseignements peuvent aller des demandes officielles envoyées par
écrit à des tiers extérieurs suite aux questions posées à des personnes de l’entreprise.
- La demande de confirmation :
La demande de confirmation est le fait d’adresser des demandes de renseignements directement
à des personnes externes, généralement par écrit, pour justifier les renseignements contenus dans
les comptes de l’entreprise. Exemple : demander à un débiteur de confirmer le montant que doit
ce débiteur à l’entité auditée.
- Réexécution/La reprise des contrôles : C’est l'exécution indépendante par l’auditeur de façon,
manuelle ou à l'aide de TCAO, de procédures ou de contrôles initialement mis en œuvre dans le
cadre du contrôle interne de l'entité, par exemple la reprise du classement chronologique des
débiteurs (classement par âge des créances clients).
- Les vérifications des calculs :
C’est le contrôle arithmétique pour vérifier l'exactitude mathématique des documents ou des
comptes. Il peut être effectuée à travers des technologies de l'information, par exemple en
obtenant un fichier électronique de l'entité et en se servant de Travail coopératif assisté par
ordinateur (TCAO) pour contrôler l'exactitude de la synthèse du fichier.
- Les procédures analytiques : (voir 2.1. Partie « Principales techniques de l’examen analytique ») :
D'après le §A21 de l'ISA 500 : « Les procédures analytiques consistent à évaluer des informations
financières en étudiant des corrélations plausibles entre des données aussi bien financières que
non financières.
Elles englobent également les investigations nécessaires portant sur les variations ou les
corrélations relevées qui sont incohérentes avec d’autres informations pertinentes ou qui
s’écartent de façon importante des valeurs attendues. »
2.4. Achèvement de la mission :
26
4-Jugement final du Seuil de Signification et du Risque d'Audit ;
Cette responsabilité comprend la conception, la mise en place et le suivi d’un contrôle interne
relatif â l’établissement et la présentation sincère d’états financiers ne comportant pas
d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs, ainsi que la
détermination d’estimations comptables raisonnables au regard des circonstances.
Responsabilité de l’auditeur :
Notre responsabilité est d’exprimer une opinion sur Ces états financiers sur la base de notre
audit. Nous avons effectué notre audit selon les Normes Internationales d’Audit.
Ces normes requièrent de notre part de nous conformer aux règles d‘éthique el de planifier et
de réaliser l‘audit pour obtenir une assurance raisonnable que les états financiers ne
comportent pas d’anomalies significatives. Un audit implique la mise en œuvre de procédures
en vue de recueillir des éléments probants concernant les montants et les informations fournies
dans les états financiers. Le choix des procédures relève du jugement de I ‘auditeur, de même
que l’évaluation du risque que les états financiers contiennent des anomalies significatives,
que celles-ci résultent de fraudes ou d ‘erreurs. En procédant à ces évaluations de risque :
l’auditeur prend en compte le contrôle interne en vigueur dans l’entité relatif à l’établissement
et la présentation sincère des états financiers afin de définir des procédures d’audit appropriées
en la circonstance (et non dans le but d’exprimer une opinion sur l’efficacité de celui-ci,) (&
facultatif).
27
Opinion
A notre avis, les états financiers donnent une image fidèle de (ou présentent sincèrement, dans
tous leurs aspects significatifs la situation financière de la société ABC au 31 décembre 20X1,
ainsi que de la (la,) performance financière et des (les) flux de trésorerie pour l‘exercice clos
à cette date, conformément au référentiel des Normes Internationales d’information
Financière (IFRS,).
Rapport sur d’autres obligations légales ou réglementaires
La forme et le contenu de cette partie varieront selon la nature des autres obligations
spécifiques de l’auditeur.
Date, Adresse, Signature de l’auditeur
Figure 16: Modèle d'un rapport de l'auditeur indépendant selon l'ISA 700
Ce modèle de rapport est celui d’un rapport standard d’audit. En fait, il existe deux types de rapport
de l’auditeur indépendant :
Conclusion du chapitre :
Chaque information comptable et financière risque d’avoir des conséquences graves pour l'entreprise,
il est donc impératif que les dirigeants s'assurent de la sincérité de l'information à travers le
recrutement d’un auditeur.
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Chapitre 3 : Diligences du commissaire aux comptes
supplémentaires engendrées par l’application des IFRS :
Introduction du chapitre :
Le passage aux normes IFRS n'est pas seulement un changement du référentiel comptable, mais aussi
l'adoption d'un système totalement différent en termes de la performance et de communication avec
les marchés. Cette transition impacte considérablement les travaux du commissaire aux comptes qui
doit, désormais, ajouter des tâches supplémentaires à sa mission de base.
Ce présent rapport s’adapte au contexte des groupes de sociétés appliquant les normes IFRS.
Exemples :
❖ Une société tunisienne ayant une filiale qui opère dans un pays appliquant les IFRS.
❖ Une société étrangère appliquant les IFRS, ayant une filiale en Tunisie.
❖ Toutes les sociétés tunisiennes après l’adoption effective des normes IFRS par la
Tunisie (prévue le 1/1/2023).
Dans ce chapitre, on va présenter les normes IFRS et on va détailler les diligences supplémentaires
du commissaire aux comptes engendrées par l’application des normes IFRS.
En adoptant les normes comptables internationales, l’Europe a pris une initiative majeure dans le
processus mondial de l’harmonisation financière.
Puisque l’information financière doit non seulement être fiable et fidèle mais doit aussi
représenter un langage universel ; il s’est avéré que l’adoption des IFRS est le bon chemin pour
atteindre cet objectif.
En Tunisie, Les normes IFRS devraient être adoptées pour les exercices comptables ouverts à
compter du 1er janvier 2023, pour les états financiers consolidés des entités à intérêt public
(établissements financiers, compagnies d’assurances et de réassurance et sociétés côtées), sur
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décision du Conseil National de la Comptabilité (CNC), tenu, vendredi le 31 décembre 2021, à
Tunis, sous la présidence de la ministre des Finances, Sihem Nemsia.
Ces nouvelles obligations vont engendrer des risques nouveaux pour le CAC, dus notamment à
la complexité des normes et parfois à une formation insuffisante des comptables. Une telle
situation a donc pour conséquence un accroissement significatif des travaux à réaliser par le CAC.
Ainsi, il est amené à faire face à un certain nombre de difficultés en matière de conduite de sa
mission. Le CAC aura besoin de s’investir pour la compréhension et la validation des
retraitements pour la transition des comptes aux normes IFRS.
Le passage aux normes internationales est un véritable projet d'entreprise remettant en cause
toutes les fonctions de l'entité. L'importance de cette étape a conduit l'IASB (International
Accounting Standards Board) à proposer une norme distincte pour traiter les premières
applications : la norme IFRS 1 : « Première application des normes IFRS ».
L’objectif prioritaire de la norme IFRS 1 est d’assurer et de privilégier la comparabilité d’une part
entre les comptes de tous les exercices présentés en IFRS par une entreprise donnée dans ses
premiers états financiers IFRS, et, d’autres part, entre les comptes de toutes les entreprises
appliquant pour la première fois et au même moment le référentiel IFRS.
Pour cela le CAC doit se préparer et préparer ses clients pour réussir l'application du référentiel
IFRS. Ils doivent donc :
▪ Maîtriser les normes IFRS et apprécier les divergences avec le système comptable
tunisien.
▪ S'initier à la lecture des états financiers en normes IFRS.
▪ Traiter les opérations courantes en application du référentiel IFRS.
▪ Maîtrisant les principes et méthodes d'évaluation en normes IFRS.
Ces préparations sont nécessaires pour un CAC non pas qu’il va établir lui-même les états
financiers conformément aux IFRS, mais pour qu’il puisse comprendre le travail élaboré par le
comptable et émettre un jugement pertinent dessus.
Le poids pesé sur le CAC est dû au changement d’objectif : on est passé d’une comptabilité
imprégnée de considérations juridiques, fiscales et sociales à une information financière
répondant aux besoins des investisseurs et aux standards internationaux.
En effet, l’objectif premier du normalisateur international (IASB) est de fournir aux investisseurs
opérant dans un marché global, une information plus économique, plus transparente et plus
détaillée.
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Cet objectif peut être atteint à travers :
Le CAC s’assure ainsi avant tout que les opérationnels ont reçu la formation et les instructions
nécessaires en ce sens. En effet, au-delà d’un simple changement de méthodes comptables, la
conversion aux IFRS est un changement d’appréhension des événements traités par la
comptabilité. C’est parfois un changement de toute une logique comptable touchant une notion
spécifique.
Le CAC doit déployer un effort supplémentaire pour sa propre formation et la formation de ses
collaborateurs. Cet effort devra s’inscrire dans la continuité dans la mesure où le dispositif des
normes IFRS est loin d’être un référentiel figé et statique vu l’environnement économique souvent
instable et multi-paramétré.
-Maîtriser les exceptions à l'application rétrospective des IFRS d’après norme IFRS 1 « Première
adoption des IFRS » révisée.
La première étape dans la mission de commissariat aux comptes lors de la transition aux IFRS est la
revue du système d’information du contrôle interne de l’entité. Le CAC doit s’assurer que la société
a mis en place les procédures adéquates afin de produire une information nécessaire et suffisante, et
ce afin de procéder aux retraitements des divergences entre les normes IFRS et les normes
tunisiennes.
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• Diligence requise du CAC :
Une analyse des différences qui résident entre les dispositions du référentiel comptable tunisien
précédemment appliqué et les dispositions des IFRS sur la nature des activités et l’organisation de
l’entité peut amener le CAC à se concentrer davantage sur l’adaptation des procédures et des systèmes
d’information à l’application des IFRS et au traitement de :
À part les informations requises par la norme IAS 1 « présentation des états financiers », IAS 5 «
Tableau des flux de trésorerie » et IFRS 7 « Instruments financiers : informations à fournir », les
informations à publier selon les normes IFRS ne sont pas réunies au sein d’une unique norme, elles
sont plutôt éparpillées entre ces différentes normes.
Le diagnostic et la mise en œuvre peuvent se faire en se basant sur des « Disclosure checklist » ; ces
documents sous forme de questionnaires sont publiés pour permettre aux groupes de sociétés de
s’assurer du respect de l’ensemble du référentiel IAS.
Ces documents sont établis par les cabinets d’audit internationaux (KPMG, E et Y, PwC et Deloitte)
et sont disponibles sur leurs sites internet.
Le CAC doit vérifier que l’entreprise fournit une « Disclosure checklist » (liste d’information à
fournir) exhaustive et à jour à la date de transition aux IFRS.
De plus, l’exactitude et la précision des informations exigées par les normes IFRS, nécessitent
d’adapter les systèmes d’information au niveau de la collecte, du traitement et de la présentation de
l’information.
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De cette manière et en tenant compte des spécificités de présentation, la conversion aux normes IFRS
nécessite une modification du plan de comptes de l’entité (la liste des comptes ordonnée. Il fait partie
du plan comptable.)
Le CAC doit garantir que les comptes sujets des divergences IFRS sont prévus tels que :
Les systèmes comptables des filiales du groupe devront pouvoir restituer l’information financière en
normes tunisiennes et IFRS.
L’identification des secteurs à présenter doit être cohérente avec l’organisation interne. La norme IAS
14 « Information sectorielle » stipule que « des sources de risques prédominantes déterminent les
modes d’organisation et de gestion de la plupart des entreprises ».
Selon l’IAS 8 « Une entité doit fournir des informations qui permettent aux utilisateurs de ses états
financiers d'évaluer la nature et les effets financiers des activités auxquelles elle se livre et des
environnements économiques dans lesquels elle opère. »
• Diligence requise :
Le CAC doit s’assurer de l’identification correcte des secteurs en employant l’arbre de décision
présentée dans la norme IAS 14 « Information sectorielle » (remplacée par IFRS 8 « Secteurs
opérationnels » le 30 novembre 2006 par l’IASB).
Les informations exigées par les normes IFRS requièrent un aménagement des procédures et un
système d’information bien spécifique des impôts différés.
Le CAC est tenu d’affirmer que le système d’information est apte de déterminer d’une part, la base
comptable des éléments du bilan et, d’autre part, leurs bases fiscales. Les informations relatives à la
nature des différences temporelles (imposables ou déductibles) ou non doivent être prévues par ce
même système d’information. Ainsi le CAC est tenu de vérifier :
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- que les principes de la norme IAS 12 « Impôt sur le résultat » sont bien appliqués ;
- le respect de la fiscalité différée dans la comptabilité en bien identifiant son fait générateur pour
pouvoir comptabiliser l’impôt différé si la condition du fait générateur est validée.
- Pour les groupes de sociétés : vérifier l'impôt différé généré par un groupe de sociétés.
En fait, les immobilisations corporelles sont les plus impactées par la transition aux normes IFRS.
L’approche par composants, les provisions pour grosses réparations, les tests de dépréciations,
l’information sectorielle, etc. sont autant d’exemples de différences crées par la transition des normes
tunisiennes aux IFRS.
Le travail du CAC est de vérifier que les données suivantes sont prévues par le système d’information
appliqué par l’entité :
Un autre contrôle demandé du CAC est de vérifier que le système d’information de l’entité comprend
des fonctionnalités assurant la gestion des écarts avec le référentiel comptable tunisien ainsi qu’avec
le référentiel fiscal.
En fait, le CAC vérifie spécifiquement que le module de gestion des immobilisations permet :
- le stockage des informations sur les immobilisations sur différents référentiels (tunisien ou
international) ;
- les fonctions de calculs (génération des plans d’amortissements, répartition des immobilisations sur
les sous-ensembles testés, etc.)
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4.1.1.5. Immobilisations incorporelles :
Il y a beaucoup de similarités entre l’application des normes IFRS relatives aux actifs corporels et
celle des actifs incorporels.
Ces similarités ne doivent en aucun cas relâcher la vigilance du CAC quant au système d’information
assurant la gestion de la dépréciation des immobilisations incorporelles non amortissables,
notamment lorsque les tests de dépréciation sont effectués par groupe d’immobilisations.
En se basant sur la norme IAS 36 « Dépréciation d'actifs », le CAC doit évaluer l’efficience du
système d’information mis en place par l’entreprise devant assurer les fonctionnalités suivantes :
4.1.1.7. Revenus :
Les retraitements des divergences entre la NCT 03 « les revenus » et l’IAS 18 « Les revenus »
supposent une adaptation par l’entreprise de ses procédures de contrôle interne.
Dans ce contexte, le CAC prend connaissance et apprécie l’efficience des procédures mises en
place par l’entreprise pour réaliser ces analyses et identifier les points nécessitant de procéder à
des retraitements par rapport au référentiel tunisien.
❖ Concernant les conditions de comptabilisation des revenus (l’IAS 18 utilise plutôt les termes
produits des activités ordinaires et profits au lieu de revenus et gains) il vérifie le respect d’une
condition supplémentaire par rapport à la NCT03 :
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L'entreprise ne continue ni à être impliquée dans la gestion telle qu'elle incombe normalement
au propriétaire, ni dans le contrôle effectif des biens cédés.
❖ Le CAC vérifie en cas d'incertitude de payement que les montants objet de l’incertitude de
recouvrement ont été constatés en charges et non pas en provisions.
❖ Le CAC s’assure en cas d’impossibilité d’évaluation des charges d’une façon fiable que les
produits des activités ordinaires n’ont pas été comptabilisés, et que toute contrepartie reçue
au titre de la vente n’a pas été comptabilisée en tant que passif.
Le CAC doit prendre connaissance du système d’information mis en place pour assurer le
traitement des divergences liées à la norme IAS 11 « contrats de constructions » à savoir :
▪ Les coûts engagés se rapportant à une activité future : alors que la NCT 09 précise que ces
coûts sont exclus du coût du contrat, ces coûts devraient être comptabilisés en actif
(travaux en cours ou stock matières) à condition qu'il soit probable qu'ils seront récupérés.
▪ Le recouvrement incertain d'un produit constaté doit être constaté en charges et non en
provision pour dépréciation.
▪ Les informations à fournir sur ces divergences.
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4.1.1.10. Application de la comptabilité de couverture :
L’IAS 39 prévoit des dispositions pour déroger aux principes de comptabilisation des instruments
dérivés (enregistrement au bilan de la variation de juste valeur de l’instrument par la contrepartie
du compte de résultat) lorsque l’objet du dérivé est une opération de couverture. Elle exige des
méthodes de comptabilisation différentes selon que la transaction est qualifiée de couverture de
juste valeur ou de couverture de flux de trésorerie.
Les critères de qualification d’une opération tant dans le fond que dans la forme sont extrêmement
exigeants.
Afin d’appliquer une comptabilité de couverture, une entité doit établir une documentation
formelle pour chaque relation de couverture dans le but d’identifier :
➢ La stratégie de couverture ;
➢ Le risque couvert ;
➢ L’élément couvert ;
➢ L’instrument de couverture ;
➢ La modalité d’appréciation de l’efficacité de la relation de couverture.
Le CAC prend connaissance et évalue l’efficience des procédures appliquées par l’entité afin
d’analyser ses relations de couverture au regard des dispositions de la norme IAS 39 et pour
documenter ces analyses.
4.1.1.11. Provisions et éventualités et événements postérieurs à la date du
reporting :
Les systèmes d’information sont peu influencés par la mise en œuvre des normes IAS 37 « Provisions,
passifs éventuels et actifs éventuels » et IAS 10 "Évènements postérieurs à la période de Reporting".
La conversion aux IFRS exige un contrôle supplémentaire du CAC concernant les éventualités
affectant les éléments du bilan :
➢ Traitement des événements liés à des conditions existants à la date de clôture de l’exercice qui
sont des événements apportant des indications supplémentaires sur l’estimation des actifs et
passifs faite à la clôture. Le CAC doit s’assurer que si ces ont survenu sans modifier les actifs
ou les passifs, aucun ajustement ne doit être fait. Néanmoins il vérifie l’entreprise a fourni une
information sur ces événements aux notes.
➢ Si la continuité de l’exploitation est remise en cause, le CAC vérifie que l’entreprise a procédé
à un changement fondamental des conventions comptables de base plutôt que d’ajuster les
éléments d’actifs et des passifs d’origine comme l’a prévu la norme NCT14 « éventualités et
événements postérieurs à la date de clôture.
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4.1.2. Appréciation des procédures de contrôle interne :
Au cours de son mandat, le CAC devrait fournir un examen des systèmes d'information prévus de
l'entreprise pour guider la transition aux normes IFRS. En outre, une revue des procédures assurant
la gestion des comptes selon les deux normes devrait être prévue aussi bien aux normes tunisiennes
qu'aux normes IFRS.
En se basant sur la norme ISA 315 (révisée) « Identification et évaluation des risques d’anomalies
significatives », le CAC tient compte de l'évaluation du niveau de risque interne et du niveau de risque
lié au contrôle lorsqu'il détermine la nature, le calendrier et l'étendue des contrôles substantifs exigés
pour réduire le risque d'audit à un niveau acceptable.
D’une manière générale, l'appréciation des risques inhérents et de contrôle dans le cadre de la
première application des IFRS doit emmener le CAC à sa décision de renforcer la nature et l'étendue
des contrôles de substantifs qui seront mis en place pour réduire le risque de détection et donc le
risque d'audit à un niveau acceptable.
- concernant les comptes pris dans leur ensemble, la situation globale de la préparation de l'entreprise
à la transition aux IFRS et le niveau de compréhension des IFRS par le responsable et l'équipe
comptable de l'entité ;
Pour ce faire, il s’appuie sur les constatations et les observations qu’il a pu collecter lors de sa prise
de connaissance de l’avancement du programme de passage aux IFRS de l’entité. (Voir section 3.3.)
L'application de certaines exigences des IFRS est fondée sur un jugement, qui doit être en
harmonie avec la politique générale poursuivie par l'entité. Sur ce, le CAC doit s’assurer
que la direction est bien impliquée dans les jugements nécessaires à l’application de ces
dispositions afin de déterminer les risques associés aux contrôles, par exemple :
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❖ L’identification des Unités Génératrice de Trésorerie (UGT) pour lesquelles des tests
de perte de valeur de certains groupes d’actifs doivent être réalisés ;
❖ Lors de réalisation de tests de perte de valeur de certains groupes d’actifs les budgets
utilisés doivent être validés ;
Le CAC ajoute à sa démarche d’audit de base l'analyse des procédures spécifiques installées par
l'entité et liées à certains traitements comptables propres aux IFRS.
Pour pouvoir justifier une appréciation du RC à un niveau plus ou moins élevé, le CAC effectue des
tests de fonctionnement des procédures qu’il juge utiles.
Le CAC détient diverses techniques de contrôle (la revue de vraisemblance, examen analytique...).
Dans le cadre de l’adoption des normes internationales, certaines informations, qui, pour être
contrôlées, requièrent l’instauration de contrôles substantifs, sont accordées une attention particulière,
telles que :
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❖ Les actifs ou passifs évalués en juste valeur ;
❖ La considération des événements postérieurs à la clôture ;
❖ Les données présentées en annexe.
4.1.3. La collecte d’éléments probants relatifs aux actifs ou passifs évalués en juste valeur :
Après avoir évalué le RI et le RC, le CAC procède à des contrôles substantifs des évaluations en juste
valeur fournies dans les comptes. Ces contrôles peuvent inclure :
❖ L’examen des principales hypothèses retenues par la direction, du modèle financier d’évaluation
et des données sous-jacentes utilisées,
❖ La préparation de manière isolée d’autres estimations en juste valeur pour des raisons de
rapprochement ou,
❖ L’analyse de l’impact éventuel d’événements postérieurs à la clôture des comptes sur les
évaluations en juste valeur ou sur les informations fournies dans les comptes.
Le CAC s’assure que la méthode d’évaluation de la juste valeur choisie par l’entreprise coïncide
avec celle recommandée au niveau des normes IFRS (détermination de la valeur d’utilité d’un
groupe d’actifs, évaluation des avantages postérieurs à l’emploi…)
Le CAC apprécie si :
Le CAC examine si les hypothèses sont en accord avec les données historiques et sont basées sur
des plans d’action réalisables par l’entreprise.
La prise en compte par le CAC des évaluations des exercices antérieurs et leur rapprochement
avec les évaluations de l’exercice en cours, constituent un élément pertinent pour apprécier la
fiabilité du processus d’évaluation suivi par la direction.
Enfin, le CAC doit :
❖ S’informer si les intentions passées exprimées par la direction ont été confirmées ;
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❖ Vérifier les plans formalisés et tout autre document, y compris, les budgets et les procès-
verbaux de réunion ;
❖ Examiner les explications de la direction pour justifier un plan d’actions spécifique ;
❖ S’enquérir sur la capacité de la direction à mettre en œuvre un plan d’actions particulier,
compte tenu de l'impact des engagements contractuels pris, et compte tenu de l'environnement
économique dans lequel évolue l'entreprise.
4.1.3.3. Sensibilité de l’évaluation aux hypothèses
Le CAC évalue la sensibilité des valorisations aux modifications apportées aux hypothèses clés,
y compris celles pouvant découler des conditions du marché. Le cas échéant, il encourage la
direction à utiliser des techniques, telles que les analyses de sensibilité pour déterminer les
hypothèses spécifiquement sensibles. En l’absence de telles analyses de la direction, il envisage
la possibilité d’utiliser de telles techniques.
Le CAC peut faire ses propres évaluations en juste valeur (par exemple en utilisant un modèle
d’évaluation interne à son cabinet) afin de les comparer à celles de l’entité.
Toutefois, une bonne indulgence des hypothèses de la direction est requise afin que le modèle
d’évaluation utilisé prenne en compte les facteurs significatifs et que les différences significatives
entre ses propres évaluations et celles de la direction soient analysées.
Le CAC doit apprécier si les informations présentées au niveau des annexes sur les justes valeurs sont
conformes aux dispositions des IFRS.
Que ces informations soient exigées obligatoirement par les IFRS ou données volontairement, le CAC
doit employer des procédures d’audit comparables à celles effectuées lors du contrôle de la juste
valeur d’un élément comptabilisé dans les comptes.
Les IFRS supposent que la juste valeur d’un actif ou d’un passif peut être mesurée de façon
suffisamment fiable. La fiabilité de cette disposition est une condition essentielle à l’enregistrement
de la juste valeur dans les comptes.
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Néanmoins, dans certains cas, cette présomption peut ne pas être achevée, tel est le cas :
- pour les immobilisations incorporelles, acquises dans le cadre d’un regroupement d’entreprises,
résultant de droits légaux ou contractuels non séparables ou qu’ils soient séparables mais ne faisant
pas l’objet de transactions d’échange, ni de transactions portant sur des actifs similaires.
Si la direction conclut qu’il n’existe pas d’évaluations suffisamment fiables, le CAC doit obtenir des
éléments probants suffisants et appropriés pour vérifier que :
❖ Cette conclusion est justifiée (il vérifie par exemple, que l’impossibilité d’évaluer de manière
fiable un actif incorporel acquis lors de l’entrée d’une entité dans le périmètre de consolidation,
n’est pas évoquée uniquement pour comptabiliser cet actif comme un élément de l’écart
d’acquisition, non amortissable, plutôt que comme une immobilisation incorporelle ayant une
durée de vie finie) ;
❖ L’élément est comptabilisé et une information est fournie conformément aux IFRS (on évoque
par exemple les motifs pour lesquels la juste valeur d’un actif incorporel acquis dans le cadre d’un
regroupement d’entreprises ne peut pas être déterminée de manière fiable).
Etats de synthèse :
Le CAC doit être au courant que les normes IFRS exigent la publication d’un certain nombre d’états
et d’information. Cette publication minimum conforme aux IFRS présente des différences majeures
par rapport à la liste présentée par la norme générale tunisienne NG 01. En effet ;
- Les normes IFRS exigent la publication du tableau de variation des capitaux propres consolidés, cet
état n’est pas prévu par la NG01.
On juge que le CAC doit, tout de même, exiger de l’entité de fournir ce tableau même s’il ne figure
pas parmi la liste des documents à publier par la norme tunisienne.
Conclusion du chapitre :
La transition aux normes IFRS a additionné plusieurs travaux supplémentaires au plan d’audit du
CAC notamment l’apport de la notion de la juste valeur qui vient remplacer le coût historique et
d’autres diligences d’audit affectant les immobilisations, les revenus, la collecte des éléments
probants…
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Conclusion générale
En premier lieu on a présenté le cabinet dans lequel j’ai effectué mon stage d’été, ainsi que les
différentes tâches effectuées.
En deuxième lieu on a défini les diligences de base lors d’une mission de commissariat aux comptes
et c’est ainsi qu’on a répondu à la question suivante : « Quelles sont les diligences de bases du
commissariat aux comptes selon le contexte tunisien ? »
En dernier lieu on a identifié les diligences supplémentaires engendrées par l’application des IFRS
en Tunisie répondant à la question ci-après : « Quels travaux supplémentaires peuvent être requis de
commissaire aux comptes suite à l’application du référentiel IFRS ?»
En comparant les normes IFRS et NCT qui présentent des écarts on a pensé aux responsabilités
relatives à l’auditeur émanant de ces écarts.
On peut conclure que l’application du référentiel international n’est pas un simple changement dans
certaines procédures et enregistrements comptables, mais cela affecte considérablement la mission
du commissaire aux comptes en additionnant des travaux à ses diligences selon le référentiel tunisien.
Il n’est pas aussi facile à l’auditeur de détecter ces écarts et conclure lui-même quels travaux doivent
être ajoutés à sa mission ordinaire, plusieurs détails peuvent échapper même à un auditeur de hautes
qualifications et d’une large expérience. C’est pourquoi on estime que l’application des normes IFRS
prévue en janvier 2023 doit être accompagnée d’un guide pratique détaillé relatif aux changements
affectant les travaux de l’auditeur lors d’une mission de commissariat aux comptes.
Enfin, cette expérience de stage et de recherche dans le sujet entrepris m’a donné l’occasion d’élargir
mes connaissances quant aux normes internationales et aux diligences d’audit. En fait, je me sens
plus ouverte aux affaires comptables internationales et plus motivée que jamais de suivre les actualités
relatives à ce sujet.
43
Bibliographie
Les normes ISA 200, ISA 315, ISA 330, ISA 400, ISA 500, ISA 700
Les normes IAS 01, IAS 05, IAS 08, IAS 10, IAS 12, IAS 14, IAS 16, IAS 18, IAS 36, IAS 37, IAS 39
Webographies
https://www.ifrs.org/
https://www.procomptable.com/iasb/comparaison_entre_les_normes.htm
https://www.procomptable.com/normes/index.htm
http://cac-associations.fr/
https://www.international-standards.org/
https://www.ifac.org/
https://revisioncomptable.wordpress.com/modules/audit/cours-et-resume-audit/
https://www.l-expert-comptable.com/
https://www.cths-expertcomptable.com/
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Table des matières
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2.2. Évaluation du système de contrôle interne : ....................................................................................... 20
2.3. Contrôle des comptes :.......................................................................................................................... 23
.2.4 Achèvement de la mission : .................................................................................................................. 26
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