INTORDUCTION
La chimie analytique est une science proche de la chimie physique qui fait partie
de la chimie pure. Elle a pour objective d’appliquer et de développer des
méthodes, ainsi que des instruments, pour obtenir des informations sur la nature et
la composition de la matière.
Cette discipline très vaste a des retombés dans toutes les sciences expérimentales.
Son étude implique d’aborder des domaines de connaissances très différents. C’est
une science pluridisciplinaire, dite de transfert qui fait appel pour parvenir aux
résultats, à beaucoup de phénomènes qui peuvent être quelque fois très éloignés
de la chimie au sens propre du terme. L’analyse chimique moderne repose sur des
mesures physicochimiques par une vaste variété d’instruments qui grandement
bénéficié de l’arrivée en force de la micro-informatique. Progressivement, un
formidable arsenal de procédé s’est constitué, grâce auquel, actuellement l’analyse
peut répondre à des demandes de plus en plus nombreuses et variées.
De nos temps, l’étude des techniques modernes de l’analyse chimique est très
éloignée de la chimie descriptive, beaucoup d’analyse s’effectue dans un
environnement très peu spécialisé, le dosage des composés est maintenant bien
éloigné de la pratique des réactions chimiques, ces méthodes anciennes qui sont à
l’origine de la chimie analytique ont beaucoup diminué d’importance car elles
sont moins sensibles , plus logue de mise en œuvre et les résultats sont moins
précis à cause de l’usage des réactifs dont la pureté risque d’être insuffisante.
L’analyse chimique est devenue indispensable dans de nombreux secteurs autres
que ceux, traditionnels, de la chimie ou de la parachimie, ainsi elle est désormais
présente dans le domaine médicale (diagnostics), la biochimie, l’agroalimentaire,
l’environnement et dans de nombreux secteurs industriels.
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L’analyse chimique a fait preuve de beaucoup d’innovation, l’évolution des
technologies à permis la réalisation d’instrument très performants apportant des
possibilités nouvelles notamment avec l’introduction des méthodes d’analyses
couplées et des méthodes non destructives analysant de très petites quantités de
produits. Les utilisateurs peuvent désormais acquérir des appareils qui répondent à
des normes de précisions et de qualité très élevées. Une façon de définir
l’importance d’une technique analytique est de se rapporter aux statistiques
économiques concernant les ventes des instruments correspondants. La diffusion
d’une technique se répercute sur la probabilité pour l’utilisateur, de la rencontrer
dans sa vie professionnelle.
Ainsi, les statistiques des marchés des appareils d’analyses font apparaitre que la
chromatographie, à elle seule, représente plus que la moitié du chiffre d’affaires
de l’instrumentation d’analyse moléculaire. Cependant, l’aspect économique n’est
pas le seul qui doit être pris en compte pour définir l’importance d’une méthode.
Pour certaines analyses, une méthode même très rare, peut être la plus importante,
dès lors qu’elle reste la seule à permettre de résoudre le problème posé. La
profession d’analyste, demande une compétence scientifique, mais aussi rigueur et
honnêteté. L’analyste doit non seulement connaître la technique mais comprendre
le système chimique qu’il étudie, sinon il peut aboutir à des résultats et
conclusions erronés. Il arrive souvent qu’un même composé puisse être dosé par
des méthodes différentes.
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Quelle est la méthode à choisir ? La réponse est loin d’être aisée car elle exige la
connaissance de beaucoup de paramètres et qu’on doit se poser beaucoup de
questions :
Les résultats, enfin, seront établis suivant les normes en vigueur, et les données
brutes de l’analyse seront conservées, par exemple sous forme d’un fichier
informatique.
Cet aspect important du travail a fait l’objet de textes officiels connus sous le nom
de ‘’Bonnes Pratiques de Laboratoires’’ ou PBL.
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Les Méthodes de séparation : La chromatographie
Ce n’est que trente ans plus tard, notamment sous l’impulsion de ‘’KUHN’’ et ‘’ LEDRER’’,
que la méthode s’est développée, sous une forme peu différente de celle de l’expérience
initiale, mais ne s’adressant plus uniquement à des produits colorés bien que le nom évocateur
de couleur ait été conservé. Il s’agissait toujours de chromatographie en phase liquide, les
analyses s’effectuant sur un mélange de liquides ou une solution, à température ambiante.
C’est en 1941 que les anglais ‘’MARTIN’’ et ‘’ SYNGE’’ proposèrent d’analyser ces
mélanges, non plus en phase liquide mais en les volatilisant au préalable et en maintenant la
température suffisamment élevée pour que la méthode soit une chromatographie en phase
gazeuse dont le vrai développement s’amorça dix ans plus tard, pour devenir un procédé très
répandu à partir de 1960.
Un tableau présentera plus loin les variantes et les évolutions de ces deux principales formes
dont le principe de base est la séparation des constituants d’un mélange.
Il s’agit en effet d’un point essentiel, commun avec les méthodes de distillation ou de
sublimation : la chromatographie est, en elle, même, un procédé au cours duquel les
constituants sont séparés sans destruction. Il se peut qu’une destruction intervienne mais elle
est postérieure à la séparation, dans la détection, ou alors elle est voulue et programmée pour
un but.
Quelque soit la forme de chromatographie choisie, la séparation est obtenue par la migration
différentielle des constituants du mélange que l’on véhicule dans un substrat donné.
On conçoit donc qu’il existe deux paramètres fondamentaux pour l’obtention de bonnes
séparations: la longueur du chemin à parcourir et les affinités réciproques constituants-
substrats ; sachant que chacun de ces paramètres est lié à un certain nombre d’autres facteurs,
dépendants plus ou moins du type de chromatographie choisi, dont la combinaison permettra
l’optimisation de l’analyse.
Il convient de noter que, si le paramètre longueur du chemin à parcourir peut être calculé à
priori par des formules mathématiques, le paramètre affinité est lié à des phénomènes
thermodynamique difficile à appréhender, et que le meilleure choix seront souvent la manière
et l’art de l’analyste (chromatographiste), basé en grade partie sue son expérience.
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Les différentes formes de la chromatographie vont être liées à ces deux grands paramètres,
ainsi qu’à la présentation de l’échantillon à analyser et aux moyens de le faire acheminer dans
le substrat.
Variantes chromatographiques :
Deux grandes familles : dans l’une, le mélange à analyser est traité en phase liquide, véhiculé
par un gaz.
* la chromatographie sur colonne (C PL): le substrat actif est tassé dans un tube. Il s’agit ou
bien d’un adsorbant (Chromatographie liquide-solide: CLS), ou bien d’un substrat agissant
par partage (chromatographie liquide-liquide: CLL). Dans les deux cas, le véhicule porteur,
un liquide, peut être soit à la pression ordinaire (procédé identique à celui de Tswett), soit
soumis à une pression pouvant atteindre plusieurs centaines de bars (plusieurs dizaines de
mégapascals). Dans ce dernier cas, on intitule le procédé chromatographie en phase liquide
haute performance (CLHP) ;
* la chromatographie sur papier (CP) : le substrat est constitué par l’ensemble fibres et charge
d’un papier convenablement choisi, le véhicule se déplaçant dans ce papier par les forces de
tension capillaire ;
* la chromatographie sur couche mince (CCM) répond à la même description, mais le substrat
est étalé et fixé sur une plaque inerte, verre ou film polymère (éventuellement sur un fil :
chromatographie sur fil).
Que ce soit sur papier ou sur couche mince, on peut opérer les séparations suivant deux
dimensions (axes de migration rectangulaires), mais la chromatographie à gradient d’élution),
et même sur l’introduction de pressions assez importantes pour faire cheminer le véhicule
liquide.
Dans le cas de la chromatographie en phase gazeuse, le substrat est toujours contenu dans un
tube ou colonne (colonnes dites classiques et colonnes capillaires). Là encore, c’est un
adsorbant (chromatographie gaz-solide: CGS) ou un support inerte imprégné d’un liquide
lourd stationnaire (chromatographie gaz-liquide: CGL).Quand le mélange à analyser est
liquide, il est généralement introduit sous cette forme dans l’appareil, conçu pour le vaporiser
instantanément. Le véhicule est toujours un gaz dont la pression d’entrée peut être choisie et
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éventuellement programmée, de même que la température à laquelle est portée la colonne
peut être maintenue constante ou au contraire programmée.
• Phase stationnaire : le produit qui, par ses affinités avec les solutés, va permettre leur
séparation quand la phase mobile les déplace.
• Remplissage : l’ensemble des produits (adsorbant, support+ phase stationnaire, etc.) qui
garnissent une colonne chromatographique.
• Développant : une phase mobile, généralement liquide, qui déplace les solutés dans la phase
stationnaire, de telle manière qu’ils demeurent dans celles-ci.
• Eluant : une phase mobile, liquide ou gazeuse, qui déplace les solutés dans la phase
stationnaire, jusqu’à ce qu’ils sortent de celle-ci.
• Rapport frontal : rapport entre la distance parcourue par un soluté dans une phase
stationnaire et la distance parcourue dans le même temps par le développant.
• Valeurs de rétention : toutes données qui permettent de chiffrer l’action spécifique d’une
phase stationnaire donné sur un soluté donné, au cours d’une analyse chromatographique.
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Buts de la chromatographie :
Sachant que la chromatographie est une méthode de séparation, non destructrice en son
principe, des substances analysées, il sera souvent utile de distinguer trois objectifs :
• La méthode est utilisée à des fins purement analytiques: identification des solutés et
quantification s’opérant par le seul processus chromatographique, auquel peuvent être
associées en passage direct, d’autres techniques analytiques chimiques ou
physicochimiques destinées à facilité l’analyse qualitative, on qualifie cela de
couplage.
Elle est caractérisée par le fait que les quantités analysées peuvent, et doivent être
extrêmement minimes afin de ne pas s’écarter des règles idéales de la thermodynamique,
facteur de base pour les séparations, et d’obtenir une efficacité et une résolution élevées.
Il conviendra de donc de posséder des systèmes de détection très élevés, permettant de révéler
sous une forme colorée ou non (chromatographie sur papier) ou sous forme d’un signale, sur
un enregistreur, des fractions de milligrammes de soluté et de mesurer sa concentration.
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façon les concentrations présentes, d’où de grandes possibilités pour l’étude de la cinétique de
réaction.
• La méthode, utilisée à des fins analytiques, peut être associée en discontinu avec
d’autres méthodes analytique, par exemple spectrométriques, pour l’identification des
solutés séparés.
Si dans son utilisation, la plus classique, la chromatographie analytique est une méthode de
laboratoire servant soit à la recherche, soit au contrôle courant des matières premières et des
produits fabriqués par analyse de prélèvement, certaines formes de chromatographie,
notamment en phase gazeuse permet une analyse automatique en ligne dans une chaine de
fabrication. Le couplage des signaux de détection avec des calculateurs et des convertisseurs
appropriés peut même permettre la régulation automatique des flux de réactifs pour ajuster
une réaction donnée.
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GRANDEURS EXPÉRIMENTALES
- (tm) Temps mort : Temps que met la phase mobile pour traverser la colonne.
- (t’r) Temps de rétention réduit (synonyme : ou ajusté) : t’r = tr – tm . Fraction du temps que
met le soluté pour traverser la phase stationnaire.
- (Vr) Volume de rétention : Vr = tr*D volume de la phase mobile dans la colonne pour
éluer le soluté
- (b) Rapport de phase de la colonne. Volume de la phase mobile divisé par le volume de
la phase stationnaire.
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Le facteur de rétention k' pour un produit donné est défini comme suit :
ou également (eq.1-3)
Les facteurs de rétention sont des grandeurs sans dimension donc plus générales d'un produit
donné que les temps ou les volumes de rétention réduits. (pour le chromatogramme 2, k' = 2)
D'où une définition du facteur de rétention d'après (eq.1-3) : c'est le rapport du temps passé
par le soluté dans la phase stationnaire sur le temps passé par ce même soluté dans la phase
mobile.
Le problème est le suivant: trouver les relations entre les paramètres de rétention (Vr, k', tr'
et tr) et la constante d'équilibre K caractérisant l'équilibre suivant:
L'élution d'un soluté S en chromatographie est donc caractérisé par la constante d'équilibre K,
appelée aussi constante de partition.
avec
Vm et Vs sont constants pour une colonne donnée avec une phase stationnaire donnée
(b= Vm/Vs).
Le paramètre b, appelé rapport de phases est une constante qui caractérise une colonne de
chromatographie.
b sera calculé par la suite pour une colonne capillaire en chromatographie en phase gazeuse.
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La relation (eq.1-5) devient : (eq.1-6)
Si on suppose que Vr est proportionnel à la masse totale de soluté dissous dans la phase
stationnaire et dans la phase mobile.
On a donc Vr proportionnel à ( ms + mm )
De la même façon, si on suppose que Vm est proportionnel à la masse de soluté dissous dans
la phase mobile.
On a donc Vm proportionnel à mm
donc
ce qui nous donne une relation fondamentale de la chromatographie :
(eq.1-7)
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Le temps de rétention tr
et (eq.1-8)
La dernière expression est cohérente, si un produit n'a aucune affinité avec la phase
stationnaire : [Ss] = 0 donc K = 0 et tr = tm. Ceci est le cas de l’air ou en première
approximation du CH4 en CPG, ce qui permet la mesure du temps mort.
(eq.1-9)
En combinant cette expression avec l'équation 1-8, on trouve la relation entre le temps de
rétention réduit et la température :
(eq.1-10)
Où G° est la différence d'énergie libre de dissolution du soluté entre les phases mobile et
stationnaire.
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Figure 1-3 : Représentation graphique du terme DrG°(dissol pm→ ps)
Plus G°(dissol pm→ ps) est petit (grand en valeur absolue), plus la constante
d'équilibre K est grande, plus le produit est retenu sur la colonne, plus le tr est grand.
D’après la figure 1-3, il apparaît que pour avoir une séparation chromatographique, il faut
que :
G°(dissol pm→ ps) <0 soit G°(dissol ps) < G°(dissol pm) ou en valeur absolue
G°(dissol ps) > G°(dissol pm)
G° = H° - T* S° .
(eq.1-11)
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Considérons deux températures T1 et T2 où T2>T1 avec les facteurs de rétention
correspondants k'1 et k'2, la formule (eq.2-12) devient :
(eq. 1-12)
Le temps mort tm, peut être supposé indépendant de la température pour une colonne
donnée et une pression donnée.
En réalité, lorsque la température augmente, le mouvement brownien augmente, la viscosité
de la phase mobile (gaz) augmente et sa vitesse diminue légèrement dans la direction de la
colonne. On observe expérimentalement une faible augmentation du temps mort avec la
température.
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