L'Empire seldjoukide ou Grand Empire des Seldjoukides ou Saljuqides était un
empire turco-persan du Moyen Âge central, qui régnait sur une vaste zone s'étendant de l'Hindou Kouch en Asie centrale à l'Anatolie. Il fut fondé en l'an 1037 par Toghrul-Beg, fils de Seldjouk. Famille issue de la tribu turque oghouze des Kınık vivant à l'origine au nord de la mer d'Aral, les Seldjoukides, tribus nomades, régnèrent sur le royaume des Oghouzes (turc Oğuz) à partir de 990. Ils portaient le titre de « Yabgu » et leur territoire s'étendait sur environ un million de kilomètres carrés. Cette famille qui, auparavant, avait possédé le beylik de la tribu Kınık, fournissait le chef héréditaire de cet État, chef qui portait le titre de « subaşı ». Le subaşı Dukak Bey, tué vers 903, avait été remplacé par Selçuk (Seldjouk) Bey, chef éponyme de la dynastie. Les Seldjoukides se convertirent au sunnisme vers 985, au moment où ils migrèrent vers le sud sous la conduite de Seldjouk, et devinrent une forte puissance militaire. Ils s'emparèrent tout d'abord du Khorassan, une province de l'Est de l'Iran auparavant gouvernée par les Ghaznévides, et poursuivirent leurs conquêtes à partir de cette base. En 1038, le petit-fils de Seldjouk, Tuğrul Bey, se proclama sultan de Nichapur, puis s'empara de Bagdad en 1055, libérant le calife abbasside de la pression chiite de la dynastie des Bouyides. Celui-ci confirma son titre de sultan. Le neveu de Tuğrul Bey, Alp Arslan (1063-1072) lui succéda, fondant et administrant le Grand Empire seldjoukide à partir de sa capitale, Ray (actuelle Téhéran). C'est sous son règne et celui de son fils Malik Shah Ier (1072-1092) que l'empire des Seldjoukides en Iran atteignit son apogée, grâce en partie à leur ministre persan, Nizam al-Mulk. En 1071, Alp Arslan vainquit l'empereur byzantin Romain IV Diogène à la bataille de Manzikert (Malazgirt) au nord de Van. Ce faisant, il donnait naissance à une autre branche de la dynastie : celle des Seldjoukides de Roum, ou d'Anatolie. Jérusalem est à son tour prise en 1071 aux Fatimides par les Seldjoukides qui en changent unilatéralement le statut en 1078. En 1092, à la mort de Malik Shah Ier, en Iran, une guerre civile affaiblit sensiblement la dynastie. Le sultanat seldjoukide est divisé en plusieurs zones entre ses fils, qui se livrent à des guerres de succession affaiblissant la région. Le Khorassan échappa à la tutelle turque à la mort de Mu`izz ad-Dîn Ahmad Sanjar (1118-1157) dans une révolte des Oghouzes, tandis que les atabeys (gouverneurs locaux) dirigeaient dans les faits l'Iran, l'Irak, la Syrie et la Jezirah, et que plusieurs lignées éphémères se créaient en Syrie et à Kerman. Le dernier sultan seldjoukide d'Iran, Tuğrul ibn Arslan (1176-1194), mourut dans la guerre qu'il avait imprudemment déclenchée face aux shahs du Khwarezm. La lignée des Seldjoukides de Roum, quant à elle, perdura jusqu'en 1307, résistant tant bien que mal aux croisades et aux dissensions internes. Cependant, à partir de 1276 et de l'arrivée de l'Ilkhanide Abaqa, les Seldjoukides perdirent quasiment tout pouvoir, bien que la monnaie ait été frappée en leur nom jusqu'en 1302. Une branche christianisée des Seldjoukides régna sur le royaume géorgien d'Iméréthie en la personne de David VI Narin né de l'union en 1224 de Muhammad Mughis ad-Dîn Ghias ad-din, fils d'Abulharis Mughis ad-Dîn Tugril Shah, prince d'Erzeroum (1201-1225), et petit-fils de Kılıç Arslan II avec la reine Rousoudan Ire de Géorgie.