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Histoire militaire de la France 1

Histoire militaire de la France


L’histoire militaire de la
France couvre plus d'un
millénaire d'Histoire à travers
la France, l'Europe et les
anciennes colonies françaises.
Cet article est la synthèse des
historiques de l'armée de terre
française (terre), de l'armée
de l'air française (air) et de la
marine française (mer).

L'espace géographique qui [1]


La Bataille de Bouvines (27 juillet 1214) par Horace Vernet
constitue la France
métropolitaine de nos jours a
été marqué très tôt par une
unité de peuplement et de
culture. Son unité politique a
cependant mis longtemps à
émerger. À partir de 400, lors
du déclin de la domination de
l'Empire romain sur la Gaule,
la tribu germanique des
Francs a commencé à prendre
le contrôle du territoire. Avec
Clovis Ier puis Charlemagne, le
royaume, puis l'empire des
Francs inclura pratiquement
toute la France actuelle (ainsi La Bataille de Fontenoy (11 mai 1745) par Édouard Detaille
que d'autres territoires). C'est
avec le traité de Verdun, qui partage l'Empire carolingien en 843, qu'apparaît la Francie
occidentale, qui deviendra la France.

Au Moyen Âge, les fortes rivalités avec l'Angleterre et le Saint Empire romain germanique
provoquent de longues guerres. Au sens strict, même s'il a existé très tôt des « armées en
France », « l'Armée française » ne naît
Histoire militaire de la France 2

que dans les dernières phases


de la guerre de Cent Ans avec
la création de ses premières
unités permanentes. C'est au
XIIIe siècle qu'apparaît un
pouvoir royal central
suffisamment puissant pour
créer un État unifié durable et
la France devient une des
nations les plus puissantes
d'Europe. Mais quelques
La Bataille d'Austerlitz par François Gérard.
siècles plus tard, les guerres
Lors de la bataille d'Austerlitz le 2 décembre 1805, la Grande Armée
de religion et la puissance de Napoléon Ier bat les forces autrichiennes et russes.
grandissante de l'Espagne Outre son importance stratégique, cette bataille, ainsi que la
remettent en cause cette campagne qui l'a précédée est considérée comme le chef-d'œuvre
tactique de Napoléon Bonaparte.
suprématie.

Les guerres de Louis XIV au XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle ont laissé une France
territorialement plus grande, mais en faillite. Plus tard, la rivalité avec la Grande-Bretagne,
qui a supplanté la concurrence avec l'Espagne, mène à la perte des possessions
nord-américaines (régions de la baie d'Hudson, Acadie, puis l'intégralité du Canada
français) et l'esprit de revanche sont des motifs qui poussent la France à apporter son aide
aux colons américains en révolte contre Londres lors de la guerre d'indépendance des
futurs États-Unis d'Amérique. Après une période de troubles révolutionnaires, les guerres
napoléoniennes apportent à la France un rayonnement qui reste inégalé. Au XIXe siècle, la
France, comme les grands empires, se concentre sur la pérennisation de ses colonies.

La rivalité franco-allemande, qui naît dans le courant du XIXe siècle, aboutit d'abord à la


guerre contre la Prusse, se ravive lors la Première Guerre mondiale, et trouve son
paroxysme avec la Seconde Guerre mondiale, où les Alliés se liguent contre l'Axe
Rome-Berlin. La conflagration laisse des pays affaiblis politiquement, et militairement
dominés par deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS lors de la guerre froide. Mais
ces deux guerres mondiales, en réduisant la rivalité franco-allemande, ont eu un effet
positif en préparant le terrain à l'idée d'intégration européenne : économiquement,
politiquement et militairement.

Parallèlement à ces enjeux européens, l'armée française a tenu un rôle important dans la
création d'un vaste empire colonial, qui survit jusqu’à la fin de la guerre d'Algérie. Par la
suite, bien que toujours engagée au côté du bloc de l'Ouest, elle marque sa différence, en
développant sa propre force de dissuasion nucléaire et en quittant le commandement
intégré de l'OTAN en 1966.
Stratégiquement, la France reste longtemps influencée par l'idée d'une défense sur des
frontières « naturelles » réelles ou supposées du pays : le Rhin au nord et à l'est, le massif
du Jura et les Alpes à l'est et les Pyrénées au sud. L'armée française est, par son histoire,
souvent pionnière de nombreuses innovations techniques et tactiques.
Aujourd'hui, les interventions militaires françaises sont le plus souvent des opérations de
maintien de la paix dans ses anciennes colonies ou dans les points chauds du monde, avec
ses alliés de l'OTAN, organisation avec laquelle elle renforce ses liens en 1995, près de
Histoire militaire de la France 3

trente ans après son départ du commandement intégré.

Préhistoire et
Antiquité
La présence humaine sur le
territoire actuel de la France
remonterait à 1900000 ans[2]
mais la date précise des
premières armées présentes
est inconnue.

Au sortir de la préhistoire,
toute la partie occidentale de
l'Europe est occupée par des
peuples d'origine Charge française à la baïonnette pendant la Première Guerre
indo-européennes, qui mondiale.

développent plusieurs
civilisations différentes au gré
de la diffusion des nouvelles
technologies et de l'arrivée de
nouvelles vagues migratoires.

Les traditions militaires sont


donc multiples. Entre -900 et
-800, ce territoire connaît une
mutation très rapide avec
l'arrivée des Celtes ainsi
qu'avec la généralisation de
l'emploi du fer, donnant
naissance aux civilisations Le Redoutable, premier des SNLE français symbole de la stratégie de
dissuasion nucléaire française.
dites d'Hallstatt, puis de la
Tène qui correspondent
respectivement aux premier et deuxième age du fer. La maîtrise du fer, plus léger et moins
cassant que le bronze, permet de développer des épées plus longues[3] (plus d'1m alors que
les glaives romains ne mesurent que 60cm) ce qui augmente considérablement l'énergie
cinétique[4] d'un coup porté du tranchant. Cela donne un avantage décisif dans les mêlées
et la longueur de l'épée facilite le combat à cheval. Les Celtes développent donc une
tactique de charge frontale en essayant d'effrayer au maximum l'adversaire pour le faire
débander. La guerre est accompagnée de force bruits, sonneries de trompettes[5] ,
hurlements et même de volailles accrochées sur des chars[6] . C'est ainsi que les celtes
auraient été appelés galli (ce qui signifie « coqs ») par les Romains et ce qui a donné le
terme gaulois[6] et l'emblème national. Comme arme de jet, les celtes utilisent les javelots
et la fronde. Le travail du fer permet aussi de construire des roues de qualité et des chars
très maniables qui sont utilisés pour harceler l'ennemi, d'abord en lui lançant des javelots,
puis en mettant pied à terre pour combattre au corps à corps. La cavalerie utilise une unité
tactique nommée trimarcisia, composée d'un cavalier secondé de deux écuyers chargés de
Histoire militaire de la France 4

lui remplacer son cheval ou de prendre sa place en cas de besoin. Enfin les celtes ont été
les inventeurs de la cotte de maille[6] .
La maîtrise sidérurgique permet aussi d'utiliser des outils agricoles plus performants,
comme l’araire à soc de fer qui permet de labourer des terrains plus difficiles et plus en
profondeur[7] . Il en résulte une poussée démographique qui, associée à la supériorité
guerrière, permet de diffuser cette civilisation à toute l'Europe septentrionale. La société se
fonde sur une aristocratie foncière et commerçante[8] . La fortification de leur lieu de
résidence permet le contrôle des routes commerciales. Ces fortifications sont
essentiellement des oppida, c’est-à-dire des lieux élevés, géographiquement propices à une
défense et qui ont été fortifiés par la disposition stratégique du bâti et l'érection d'une
enceinte circulaire en bois et en terre. Parfois le soubassement est réalisé en pierre
vitrifiée.
Il n'y a pas de nation celte en tant que telle,
mais les liens de clientélisme ont permis à
l'aristocratie foncière de constituer une
fédération d'États : les aristocrates forment
un sénat et une assemblée convoquée par
les druides. Ils élisent chaque année un roi
(le vergobret) qui règne pour un an en
tenant compte des avis du sénat. Le
pouvoir militaire est placé entre les mains
d’un chef militaire élu, lui aussi,
annuellement. Ce “ministre de la Défense”
n’a pas le pouvoir de déclarer la guerre,
mais uniquement celui de la conduire. La Reconstitution du siège d'Alésia à l'archéodrome de
Beaune.
décision revient à un Conseil armé qui doit
prendre auparavant l’avis des druides[9] .
Cependant, par les liens de clientélisme et grâce à leur puissance démographique, les
Celtes sont en mesure de rassembler des armées de dizaines de milliers d'hommes libres et
de menacer les Romains (Brennus les vainc à Allia et attaque Rome qui doit lui verser un
important tribut[6] ) ou les Macédoniens (Bolgios les écrase en -279[6] ) à plusieurs reprises.

La Gaule passe sous la domination romaine vers -125 pour la Gaule narbonnaise, et à partir
de -51, après la guerre des Gaules, pour le reste du territoire[10] . La guerre des Gaules est
le résultat de la mobilisation gauloise face aux menaces romaine, représentée par Jules
César, et germaine, en particulier le peuple Helvète. La Gaule, encore indépendante, est
divisée en tribus mais parvient à rassembler une armée autour du chef Arverne
Vercingétorix. Celui-ci obtient plusieurs victoires, en partie par la politique de la terre
brûlée, affamant une armée romaine éloignée de ses bases, sans livrer combat. Au siège de
Gergovie, en 52 av. J.-C., Jules César est défait et ne peut prendre la citadelle. Suite à ce
revers, il obtient de Rome des renforts de nouvelles légions. Après avoir écrasé la cavalerie
gauloise près de Dijon, il accule les forces gauloises à Alésia qu'il assiège en construisant
une double fortification, réalisée pour empêcher le ravitaillement des assiégés par leur
sortie et pour se protéger des attaques de troupes gauloises extérieures. Malgré les armées
de renfort gauloises, Vercingétorix est vaincu après une quarantaine de jours par une
armée bien mieux structurée et coordonnée autant que par le manque de cohésion des
divers peuples et chefs gaulois, peu habitués à combattre ensemble. Vercingétorix se rend à
Histoire militaire de la France 5

César, se constituant prisonnier en échange de la vie des 80000 habitants, hommes,


femmes et enfants d'Alésia. Cette bataille, malgré les dernières luttes de Lucterios, marque
pour les historiens la fin de la résistance gauloise.
Les victoires romaines sont très largement
dues à la discipline régnant dans les
légions et à la capacité stratégique des
généraux. En effet, la qualité de
l'équipement individuel fait plutôt pencher
la balance en faveur des guerriers Gaulois :
la braie et la chemise courte sont plus
pratiques que la tunique longue des
légionnaires, les chaussures de cuir plus
confortables que les caligae. La lorica
segmentata, l'armure des légionnaires
Vercingétorix se livre à Jules César à l'issue du siège romains, est inconfortable et protège mal
d'Alésia.
alors que les guerriers gaulois portent des
chemises de mailles de fer[11] ou des gilets
de cuir épais, tous deux à la fois souples et assurant une bonne protection. En revanche,
l'infanterie romaine bien entraînée, charge en érigeant un mur compact de boucliers,
l'impact déséquilibre l'adversaire qui devient vulnérable à un coup de glaive porté d'estoc.
Les murs de boucliers ou les fortifications romaines brisent les charges désordonnées des
gaulois malgré un important déséquilibre numérique.

L'armée romaine[12] , première réelle armée moderne d'Occident, laisse un héritage


important à toutes les armées suivantes des pays conquis et notamment la France (les chefs
francs qui attaqueront la France seront fascinés par l'Empire romain) : un recrutement
militaire développé par une semi-professionnalisation, une imposante hiérarchie qui sera
très copiée, des formations de combat plus efficaces avec une spécialisation des troupes et
des stratégies et des tactiques militaires comme les techniques de siège qui sont nouvelles
pour l'époque. Elle s'améliore également elle-même au contact des populations celtes,
copiant et améliorant l'équipement gaulois, comme celui de nombreux pays conquis.
Sous l’Empire, une civilisation gallo-romaine prospère se développe, apportant à la France
une base de culture latine et conduisant indirectement à la christianisation, qui s’opère
lentement du IIe au VIe siècle. À partir de la conquête, histoires militaires françaises et
romaines sont liées. Les légions romaines sont la première vraie armée professionnelle à
fouler le sol français. Désormais, petit à petit dans les décennies suivant la guerre des
Gaules, les gaulois deviendront romains. Beaucoup auront le privilège de s'engager dans les
légions et les autres seront engagés dans les unités auxiliaires (29 unités d'infanterie et 17
de cavalerie, chacune forte de 500 ou 1000 hommes, formeront les corps auxiliaires
gaulois, il est impossible de connaître le nombre de légionnaires) qui sont aussi des unités
professionnelles, disposant du même entraînement que les légions et d'un équipement de
même qualité bien que plus souvent plus léger.
Viendra, à partir du IIIe siècle, les invasions germaniques. Les romains vont protéger
efficacement leur territoire jusqu'au Ve siècle. La plupart des légions sont alors rapatriées
en Italie, région où se trouve la capitale, Milan et la cité éternelle de Rome. Les derniers
Romains résistant aux barbares sont vaincus à Soissons, par les Francs. Par la suite, tous
les Romains de Gaule deviendront des Francs, les Francs eux-mêmes se romanisant
Histoire militaire de la France 6

largement.

Le Moyen Âge
Tout le Moyen Âge est marqué par les luttes destinées à conserver, puis accroître le
pouvoir royal contre des vassaux trop puissants puis contre les monarchies étrangères
comme celles d'Angleterre, de Bourgogne et celle du Saint Empire romain germanique. Le
territoire est encore très morcelé.
Tactiquement, la période est marquée par la suprématie de la cavalerie lourde, devenue
chevalerie. L'utilisation de l'étrier, de la selle profonde et de la lance tenue à l'horizontale,
associée au renforcement de la protection d'abord du cavalier, puis du cheval, par l'armure,
rend la charge plus efficace à partir du XIe siècle[13] et provoque la crainte de la « piétaille
». L'infanterie est délaissée bien que formant l'essentiel des troupes, car la chevalerie est
réservée aux nobles, pouvoir économique et politique de l'époque. La chevalerie française
est alors considérée comme la meilleure d'Europe.
Vers 989 et le concile de Charroux, la féodalité voit l'Église canaliser l'énergie destructrice
des chevaliers en leur donnant un rôle de « soldats du Christ »[14] . Le chevalier, doit
assurer la protection de ses terres et se comporter de manière honorable. Il doit faire
montre de bravoure sur le champ de bataille sinon il ne justifie pas son statut social.
La capture de chevaliers adverses est une bonne source de revenu via la rançon, ce qui fait
que les risques d'être tué sont faibles et que l'appât du gain pousse à charger en première
ligne au combat[15] .
Les fortifications restent fortement inspirées des oppida gauloises, c'est-à-dire qu'elles se
basent sur l'utilisation de défenses naturelles renforcées par l'homme ; mais les avancées
en maçonnerie permettent des édifices plus complexes et plus solides.

Les Francs
Sous les Francs, l'histoire de France est généralement subdivisée en trois grandes périodes
: la période mérovingienne, la période carolingienne et la période capétienne.
Au VIIIe siècle, la dynastie mérovingienne
s'efface progressivement devant le pouvoir
grandissant de leurs maires du palais, dont
est issue la dynastie qui lui succède, celle
des Carolingiens. L'époque voit une
mutation de l'art militaire franc, la
cavalerie commençant notamment à
prendre le pas sur l'infanterie, notamment
grâce à l'introduction de l'étrier, qui
permet de combattre à cheval, même si
l'utilisation des charges lance à
[16]
l'horizontale sera plus tardive . Les
progrès de la métallurgie permettent de
Charles Martel à la bataille de Poitiers. Peinture de créer des épées plus solides, mais aussi
Carl von Steuben. plus coûteuses, donc réservées à une élite.
Histoire militaire de la France 7

Le coût plus élevé de l'équipement oblige à limiter la levée des hommes aux plus riches,
ceux qui peuvent payer eux-mêmes leur équipement, si bien que l'armée tend en quelque
sorte à se professionnaliser, préfigurant la future chevalerie. Cette nouvelle façon de
combattre apporte la victoire aux batailles de Toulouse et de Poitiers, ce qui permet
d'éloigner la menace d'une invasion musulmane venue de la péninsule ibérique. Elle
prépare aussi une nouvelle phase d'expansion, sous le règne de Charlemagne, qui étend le
royaume franc bien au-delà du Rhin. Ce dernier appuie sa force militaire sur une troupe de
cavaliers réguliers bien entraînés, constituée par la noblesse, à laquelle il adjoint une
infanterie recrutée pour les besoins de la campagne, dans les régions frontalières. Il aligne
ainsi des armées d'environ vingt mille hommes, mais sur le terrain le plus souvent, c'est la
charge des cavaliers qui se révèle déterminante.
Avec l'importance accrue de la cavalerie, le coût des campagnes militaires augmente : si en
théorie tous les hommes libres du royaume des Francs doivent le service militaire (« service
d'ost »), un système de compensations monétaires fait en sorte que seuls les plus riches
partent à la guerre. Il s'agit là d'une évolution majeure vers la professionnalisation des
hommes d'armes par opposition aux troupes germaniques des périodes précédentes.
En 843, le grand empire d'occident
créé par Charlemagne est divisé
en trois entités ; à l'ouest, la
Francie occidentale, finit par
devenir la France, les parties
centrale (Francie médiane) et
orientale (Francie orientale)
donnant elles naissance au Saint
Empire romain germanique. Mais
si l'autorité centrale existe encore,
elle perd pratiquement tout
pouvoir, devenant une simple
subordination théorique. En 877,
par le capitulaire de Quierzy,
Charles II le Chauve rend de facto
héréditaires les charges comtales,
L'Empire Carolingien     à la mort de Pépin le Bref
signant ainsi l'acte de naissance de
768     Conquêtes de Charlemagne 811      Royaumes versant un
la féodalité[17] . La société tribut
s'organise de façon décentralisée,
autour d'un seigneur local, maître du fief, qui se charge de la défense des habitants,
notamment en leur procurant un abri en cas de raid hostile, en construisant une place forte
locale, le château fort. Bien que suzerain élu de toute la noblesse du royaume, le roi des
Francs finit par ne plus avoir d'autorité réelle que sur son fief personnel, le domaine royal.
Durant toute la période du haut-Moyen Âge, les rois de France se retrouvent en lutte
principalement contre leurs vassaux, certains même plus riches et plus puissants que leur
suzerain.

Le règne des capétiens s'étend de 987 à 1328. Pendant cette période, la France est le
royaume le plus « féodalisé » et le pays le plus puissant d'Europe occidentale. Aux XIe et
XIIe siècles, les « Francs » résident au nord de la Loire, en pays d'Oïl. Selon les
chroniqueurs de l'époque, les Francs sont les plus preux guerriers de la chrétienté. C'est en
Histoire militaire de la France 8

France que l'idée de « chevalier chrétien » est développée par l'Église afin de canaliser
l'énergie destructrice des guerriers en en faisant selon la maxime : des « défenseurs de la
foi chrétienne, protecteurs de la veuve et de l'orphelin ». Au XIIIe siècle naît en France
l'idéal chevaleresque courtois avec les romans de Chrétien de Troyes et autres conteurs de
ce temps, inspirés par les troubadours du pays d'Oc et la poésie Arabo-Andalouse. La fin du
Xe siècle voit cesser les invasions vikings, magyars et arabes, mais au cours du XIe siècle, le
roi n'a que très peu de contrôle sur les régions extérieures du royaume. L'énergie des élites
militaires est gaspillée en guerres privées très fréquentes ou en conquêtes personnelles
comme l'invasion de l'Angleterre par les Normands. La « paix de Dieu » imposée par
l'Église dès 989 aux conciles de Charroux et Narbonne et les appels à la croisade sont les
seuls traités ayant pu mettre un frein à la « turbulence » des guerriers français.
Les tactiques guerrières de l'époque évoluèrent peu, restant principalement une question
de sièges et de brèves campagnes mettant des forces peu nombreuses en opposition, les
grandes batailles étant évitées autant que possible.

Le Bas Moyen Âge


Cette période est marquée par l'apogée et
la chute du chevalier comme unité de
combat principale et décisive. La victoire
normande à la bataille de Hastings en 1066
atteste de leur puissance et leur influence.
Au XIe siècle, les chevaliers français
portent une cotte de mailles dont le camail
est attenant, un casque conique à nasal, de
longues Lances (entre 2.5m et 4m) et de
grandes épées dont la longueur de la lame
avoisine les 70cm. Les améliorations dans
Yvain secourant la damoiselle. Enluminure tiré d'une le travail du fer permettent à l'armure de
version de Lancelot du Lac du XVe siècle. Le chevalier
mailles de se recouvrir de plates aux
doit avoir un comportement loyal, le combat est
l'occasion de prouver son statut social. endroits stratégiques au XIVe siècle, et
enfin d'évoluer en armure de plates
e [18]
complète au XV  siècle . D'autre part, grâce aux étriers et aux selles profondes les
chevaliers chargent lance à l'horizontale, ce qui leur confère avec l'inertie de leur destrier
une puissance dévastatrice considérable[19] . Ainsi, le bouclier qui au XIe siècle protège le
cavalier de l'épaule à la cheville devient petit à petit inefficace face aux lances : sa taille se
réduit, il se recouvre d'une feuille d'acier et est finalement totalement abandonné au
XVe siècle. Le chevalier domine les champs de batailles jusqu'au XIVe siècle. Pendant les
Croisades, la chevalerie, très puissante en France, fournit des contingents très importants
en partance pour Jérusalem. Le développement des techniques culturales permet aux
nations d'Europe de l’Ouest, dont la France, d'augmenter considérablement le rendement
agricole, facilitant la croissance démographique[20] . La France est le pays le plus peuplé
d'Europe et peut aligner une cavalerie de premier ordre : elle va prendre l'avantage dans
les conflits récurrents qui opposent Capétiens et Plantagenêts entre 1159 et 1299. Ces
derniers contrôlent après le mariage de Henri II Plantagenêt et Aliénor d'Aquitaine toute la

moitié ouest de la France. Les capétiens vont s'évertuer à récupérer ces territoires qu'ils
rattachent au domaine royal permettant la création en France d'un état fort. Le 27 juillet
Histoire militaire de la France 9

1214 La bataille de Bouvines remportée par Philippe Auguste contre l'alliance


anglo-germanique est un bel exemple de l'efficacité de cette cavalerie et donne à la France
le statut de grande puissance européenne[21] .
Cependant, la puissance militaire française est battue en brèche pendant les premiers
temps de la guerre de Cent Ans comme le 24 juin 1340 à la bataille navale de l'Écluse où le
roi anglais Édouard III, prétendant à la couronne de France, anéantit la flotte de son rival,
le roi de France Philippe VI de Valois.
À la fin du XIIIe siècle, le développement et
l'enrichissement des villes permettent à la
bourgeoisie de lever des armées de
fantassins capables de lutter contre l'Ost.
Les piquiers flamands ont réussi à briser
les charges de la chevalerie française à la
bataille de Courtrai. Les cantons suisses
développent la même stratégie qui se
révèlera payante contre Charles le
Téméraire. La défaite de la chevalerie
anglaise face aux Écossais à la bataille de
Bannockburn, va les pousser à changer leur
tactique. Ils utilisent des hommes d'arme à
pied et des archers (souvent des Gallois
équipés de l'arc long) retranchés derrières
des pieux plantés dans le sol. La pluie de
flèches oblige l'adversaire à attaquer et les
Anglais retranchés bénéficient donc du
choix du terrain (en général une colline, ou
un bourbier). Les charges de cavalerie se
brisent sur les pieux et sous la pluie de
flèches (les chevaux sont peu protégés Jeanne d'Arc au siège d’Orléans. Cette victoire
avant le XVe siècle) et les chevaliers française est un épisode majeur de la guerre de Cent
meurtris par la chute et engoncés dans Ans qui renversa le cours de la guerre.

leurs lourdes armures sont des proies


faciles pour les hommes d'arme à pied. La chevalerie française subit de lourdes défaites à
Courtrai en 1302, face aux piquiers flamands ou à Azincourt en 1415, face aux archers
gallois. Cependant, quand les chevaliers peuvent se déployer efficacement (en prenant de
vitesse les archers avant qu'ils ne soient positionnés ou en les tournant), ils s'avèrent
encore décisifs comme à la bataille de Patay en 1429[22] .

Charles V aura raison de la supériorité tactique des Anglais en opposant à Édouard III la
stratégie de la terre déserte: il évite tout combat en terrain découvert et confie à des
capitaines chevronnés tels que Bertrand du Guesclin la reconquête par une guerre
d'embuscades et de siège qui permet de reconquérir la quasi-totalité du territoire entre
1369 et 1375[23] . En effet, tout au long de la période médiévale, très peu de places fortes
auront été capables de soutenir un siège victorieusement, les garnisons étant la plupart du
temps insuffisantes (le château fort avait surtout un rôle symbolique de la puissance du
seigneur).
Histoire militaire de la France 10

En 1392, la folie de Charles VI entraîne une régence pendant laquelle les ducs de
Bourgogne et d'Orléans se disputent le pouvoir. Une guerre civile entre Armagnacs et
Bourguignons permet le retour en force des anglais alliés aux Bourguignons. Henri V
d'Angleterre doit devenir roi de France à la mort de Charles VI en vertu du traité de Troyes.
Ce traité entraîne l'indépendance de fait de la Bourgogne dont le territoire est à cheval sur
la France et le saint Empire. La lutte des rois de France pour contrôler ces territoires va
engendrer deux siècles de guerres incessantes avec les Habsbourgs héritiers de ces mêmes
territoires par mariage. En 1429, après le siège d'Orléans et la victoire de Patay, Jeanne
d'Arc permet le couronnement de Charles VII, mais si l'impact sur le moral des combattants
français est important, c'est surtout l'apparition des premières troupes nationales
permanentes dont le financement repose sur une fiscalité modernisée, les compagnies
d'ordonnance, qui assure le triomphe français. De plus, le développement de l'artillerie
française participe aussi grandement aux victoires obtenues notamment aux batailles de
Formigny et de Castillon[24] .
En 1453, seul Calais reste encore une possession anglaise en France.

L'Ancien Régime

La Renaissance
Principaux conflits
La Renaissance française marquée par le règne de
François Ier, voit dans un premier temps la nation
accroître son unité sous le monarque. La puissance
des nobles a diminué, et le rôle militaire de ceux-ci a
décliné au profit de la constitution d'une armée
nationale sous l'autorité du souverain. Le
Royaume-Uni repoussé hors du continent et ses
forces occupées par la guerre des Deux-Roses, la
France s'engage dans les guerres d'Italie pour faire
valoir ses droits héréditaires sur le royaume de
Naples puis sur le duché de Milan. Malgré la qualité
des troupes françaises, une coalition italienne, la
ligue de Venise, provoque par sa supériorité
Bataille de Marignan 1515. numérique l'échec des revendications françaises.
Par la suite, les souverains français revendiquent de
nouveau des territoires en Italie mais la création de la Sainte Ligue puis l'intervention de
l'Espagne y mettent des difficultés.

Quand le roi d'Espagne Charles Quint, est élu empereur du Saint Empire romain
germanique en 1519, une nouvelle menace apparaît. Le territoire français se retrouve
encerclé par des pays qui sont tous contrôlés par Charles Quint. L'empereur qui a la
volonté de faire reconnaître ses droits sur le duché de Bourgogne devient le principal rival
de la France. Le conflit reprend après la mort de Charles Quint qui a divisé son empire
entre les membres de sa famille (les Habsbourg).

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, la France perd sa place de première puissance


militaire au profit de l'Espagne qui la bat à la bataille de Saint-Quentin (1557). Les
Histoire militaire de la France 11

évolutions spirituelles du XVIe siècle provoquent les guerres de religion, guerres internes


qui ensanglantent et affaiblissent la France. Comme les nobles mettent sur pied leurs
propres armées privées, ces conflits entre huguenots et catholiques mettent à mal les
efforts de centralisation et l'autorité monarchique en place. Par conséquent, la France subit
[25]
une éclipse temporaire sur la scène politique européenne .
Évolutions tactiques
À partir de XVe siècle, les progrès de l'artillerie révolutionnent la guerre de siège :
l'augmentation d'épaisseur des murailles ne suffit plus pour résister aux effets de
l'artillerie. L'armée du roi de France forte de son expérience de la guerre de Cent Ans
possède une artillerie de premier ordre qui permet à Charles VIII de France de conquérir
l'Italie, où les villes tombent les unes après les autres entre 1494 et 1495. Les ingénieurs
italiens inventent donc les fortifications bastionnées : les murailles deviennent très basses,
[26]
obliques et précédées d'un fossé . L'assaillant qui ne peut plus attaquer frontalement au
risque de se voir décimé par des tirs de mitraille approche les fortifications par des réseaux
de tranchées[26] .
L'apparition de la poudre va
modifier considérablement l'art de
la guerre. Cependant dans un
premier temps, l'artillerie de
campagne ne condamne pas la
chevalerie. Au contraire, aux
batailles de Castillon ou de
Marignan, le feu permet de
débander l'ennemi qui devient
vulnérable aux charges de
cavalerie. Les chevaux sont
[27]
désormais protégés . Mais
progressivement avec les progrès
La bataille de Pavie, d'après un artiste flamand inconnu
de l'arquebuse au début du
XVIe siècle, l'infanterie helvétique
va imposer sa supériorité et son modèle va modifier les théories militaires de la France et
de l'Espagne[28] . Cependant, si la France choisit de louer les services des Suisses,
l’Espagne décide de copier le modèle helvétique en l’améliorant. C’est ainsi que naît le
tercio[29] .

C’est au cours des guerres d’Italie qu’est engagé pour la première fois le tercio, groupe
composite, de fantassins : piquiers, mousquetaires et arquebusiers[30] . À cette époque, un
tercio comporte donc 3000 hommes environ[31] .Les arquebusiers adoptent une tactique de
tirs par rangs : les rotations de 3 à 12 rangs selon la cadence de tir souhaitée permettent
un tir continu malgré la lenteur de recharge des armes de l'époque. En cas d'attaque de
cavalerie les arquebusiers sont couverts par les piquiers [32] .
L'apparition du mousquet permet de tirer sur trois lignes (debout, à genou et couché), et
celle de la baïonnette de se passer progressivement de piquiers[32] . C'est cette dernière
organisation tactique que la France adopte au XVIIe siècle, ce qui lui permet de reprendre
l'avantage sur ses adversaires comme le montre la victoire de Rocroi sur les tercios
espagnols.
Histoire militaire de la France 12

Si la tactique militaire évolue


beaucoup aux XVIe et XVIIe siècles
avec une part de plus en plus
importante accordée aux armes à
feu (artillerie, pistolets et
arquebuses), la stratégie connaît
quelques changements : ainsi, la
multiplication des campagnes
rapides faites de « raids-éclairs »
destinés à assommer l’adversaire
avant même qu’il ne réagisse.
Cependant, le plus généralement,
la guerre consiste pour l’attaquant
à dévaster le pays ennemi, à
Les Français triomphant à la bataille de Rocroi pendant la guerre
couper les lignes de
de Trente Ans. La bataille a marqué la fin symbolique des tercios
espagnols et la réapparition de la puissance française en Europe. communication et de
ravitaillement de l’adversaire, à
mettre le siège devant ses places fortes en attendant que ses soldats se débandent ou se
rendent, faute d’avoir été nourris et payés régulièrement[31] . Les guerres des XVIe et
XVIIe siècles, et en particulier celles qui touchent la Franche-Comté, ne voient donc pas de
grandes batailles rangées, ou des opérations de grande ampleur à l’issue trop hasardeuse,
ce sont plutôt des guerres de coups de main et des guerres de siège dans lesquelles
l’artillerie, d’un côté, et l’art de la fortification, de l’autre, jouent un rôle important[31] .

Cette évolution dans la forme de la guerre, évolution due en grande partie aux nouveaux
moyens de combat, explique que la France et l’Espagne s’engagent, dès la fin du
XVIe siècle, dans une logique de guerre totale[31] : les campagnes ne sont pas plus
épargnées que les villes et les « civils » sont tout autant concernés par le conflit que les
soldats. Lorsque la soldatesque obtient le droit de « faire le gast » en rase campagne, elle
ne laisse généralement qu’un pays vide et désolé : les maisons et les moissons sont brûlées,
le bétail est emporté. La pratique n’est guère différente en cas de prise d’une ville : celle-ci
doit s’attendre en effet à être pillée, à moins qu’elle n’ait passé, moyennant rançon, un «
traité de contributions » avec l’assaillant. En effet, à la fin du XVIe siècle, le « droit de la
guerre » est toujours le droit du vainqueur.

Le régiment, en tant qu'unité militaire, date de Charles IX. Henri IV, puis Richelieu,
régulariseront cette innovation organique, en y affermissant la discipline. L'armée se
démocratisera quelque peu dans son mode de recrutement et l'on assistera à des
anoblissements de soldats roturiers méritants, qui pourront ainsi accéder à des grades
élevés, réservés à la seule noblesse.
Histoire militaire de la France 13

Le « Grand Siècle »
La plus grande puissance
d'Europe
Sous le règne d'Henri IV, la France
retrouve une stabilité qui lui
permet de faire face à l'empire des
Habsbourg. L'Espagne est mise à
mal par la guerre d'indépendance
menée par les Pays-Bas où
s'illustre la Hollande. De son côté,
l'empire germanique est mis à mal
à l'est par l'Empire ottoman, avec
lequel la France coopère. Sous
Louis XIII et Richelieu, la France
intervient dans le conflit de la
Guerre de Trente Ans, d'où elle
sort vainqueur et devient pour le La bataille de Denain pendant la guerre de Succession
siècle à venir la grande puissance d'Espagne.

incontestée de l'Europe. Malgré sa


politique pro-catholique à l'intérieur de ses frontières, la France intervient au début du
conflit en soutenant financièrement les protestants allemands. La révolte des Pays-Bas,
extrêmement longue et sanglante, affaiblit durablement l'Espagne et permet à la France de
remporter de brillantes victoires comme celle de Rocroi. La guerre se termine avec le traité
des Pyrénées qui consacre le triomphe de la France. Désormais, Louis XIV va agrandir la
France aux dépens des Espagnols.

Le long règne de Louis XIV connaît une série de conflits : la guerre de Dévolution, la guerre
de Hollande, la guerre des Réunions, la guerre de la ligue d'Augsbourg et la guerre de
Succession d'Espagne. Les guerres de ce règne comptent un grand nombre de sièges,
rarement décisifs. Peu des guerres de Louis XIV sont des victoires nettes ou des défaites
claires, mais inexorablement, les frontières de la France s'agrandissent. La rive occidentale
du Rhin, une grande partie des Pays-Bas espagnols et du Luxembourg sont annexées tandis
que la guerre de Succession d'Espagne voit un bourbon placé sur le trône espagnol. Pour
arrêter l'expansion de la France, plusieurs puissances européennes forment des coalitions.
Les Anglais apparaissent de nouveau comme les grands rivaux de la France et s'allient aux
Habsbourg.
Jean-Baptiste Colbert, intendant des finances puis contrôleur général pour Louis XIV est un
remarquable gestionnaire qui développe le commerce et l'industrie par d'importantes
interventions de l'État[33] . Sa politique est de donner son indépendance économique et
financière à la France, avoir une balance commerciale excédentaire et accroître le produit
des impôts. Il met un terme aux déprédations, et liquide les dettes de l'État. Comme
ministre de la marine, il met en place une puissante flotte de guerre[34] capable de rivaliser
avec l'Angleterre et la Hollande et donc de permettre à la France de devenir une puissance
coloniale de premier plan.
La guerre de course prend son essor, et le corsaire dunkerquois Jean Bart se rend célèbre
pour ses exploits militaires comme la bataille du Texel de 1694 et attire l'attention sur la
Histoire militaire de la France 14

marine française[35] .
La première armée du monde
Sous le règne de Louis XIV, c'est à
Louvois (1641-1691), qui continue
l'œuvre de rénovation militaire
entreprise par son père Michel Le
Tellier, que revient le mérite de
forger pour la plus grande gloire
du Roi-Soleil une armée puissante
et efficace. Louvois fait de la
maison militaire du roi une sorte
d'école de formation des futurs
cadres, officiers et sous-officiers. Il
rend le port de l'uniforme militaire
obligatoire et impose, de manière Territoire sous règne français et conquêtes de 1552 à 1798.

administrative, un équipement
uniforme de toutes les unités en matière d'armement. Il crée aussi des milices provinciales.
Entre autres innovations importantes, il instaure un système d'avancement par ordre de
tableau, permet que la Croix de Saint-Louis soit attribuée au mérite et crée l'institution de
l'Hôtel des Invalides, destiné à accueillir les vieux soldats et les grands mutilés de guerre.
Depuis les guerres d'Espagne menées par Louis XIII, des mesures vigoureuses commencent
à être prises pour lutter contre la désertion, « fléau des armées de l'époque moderne » (V.
Denis, 2008 [36] ). Progressivement, une certaine administration se met en place. À partir
de 1684, les bureaux de la Guerre diffusent dans le royaume un « rôle des déserteurs »,
sorte de registre de tous les déserteurs connus [37] . Le registre est néanmoins sommaire,
étant limité au nom, paroisses d'origine, taille et couleur du « poil » du soldat [38] . Des
patrouilles sont effectuées aux abords des camps, à l'arrière du front, et sur les frontières,
pour tenter d'arrêter d'éventuels déserteurs. Louis XIV poursuit ces mesures lors de ses
guerres [39] .

Les armées de Louis XIV sont les plus impressionnantes de l'histoire française, leur qualité
reflétant les innovations militaires. Au milieu du XVIIe siècle, la puissance royale s'est
réaffirmée et l'armée est devenue un outil par lequel le roi impose son autorité.
L'administration militaire a également accompli des progrès colossaux comme dans
l'approvisionnement en vivres, habillement, équipement et armements dont la régularité est
sans égal. De fait, la France se sert de la standardisation en devenant la première armée à
donner à ses soldats les uniformes nationaux dans les années 1680 et 1690.
En 1716, une ordonnance préparée par Claude Le Blanc modifie de façon importante la
lutte contre la désertion: l'enregistrement de tous les soldats enrôlés est exigé et leur
description physique annotée [40] . Chaque registre de contrôle est en double exemplaire,
l'un étant conservé par le régiment, l'autre envoyé aux bureaux de la Guerre, permettant
ainsi une centralisation du dispositif [40] . Dès lors, chaque soldat étant enregistré, toute
personne a « l'allure d'un soldat », ne disposant pas d'un certificat de congé en bonne et
due forme, est considéré comme déserteur [40] . L'ordonnance du 2 juillet 1716 prévoit
aussi des peines sévères (les galères à perpétuité) pour les soldats ayant déguiser leur nom
et le lieu de leur naissance lors de leur enrôlement — bien que les chefs des régiments
fassent le plus souvent preuve de mansuétude [40] . L'identité des soldats est néanmoins
Histoire militaire de la France 15

vérifiée par une nouvelle institution, le Bureau du Contrôle des Troupes. En effet, depuis
une ordonnance royale du 17 janvier 1730, on vérifie les dires du nouvel engagé auprès de
sa communauté locale et, en cas de fausse déclaration, l'enrôlé doit subir un nouvel
interrogatoire, jusqu'à ce que celui-ci soit vérifié auprès de ses proches et voisins [41] .
L'enquête d'identité est accompagnée d'une inspection de moralité, visant à vérifier que
l'aspirant soldat n'a pas été coupable de vol, meurtre ou autre crime [41] . De même, à partir
de 1730, tous les soldats absents sans congé sont jugés au Conseil de guerre au bout de
huit jours, par contumace le cas échéant, et leur description physique ensuite placardée
dans leur lieu de résidence [42] Ainsi, les « rôles de déserteurs », qui existaient depuis 1670,
voient leur efficacité largement améliorée. Assez frustre à ses débuts, la description
physique des soldats sur le « rôle » va progressivement s'affiner et être standardisée au
long du siècle [40] . C'est à peu près au même moment, vers 1715-1720, qu'un service
spécialisé pour les passeports est aussi créé aux Affaires étrangères [43] .
Pays le plus peuplé d'Europe, Russie comprise, avec plus de 20 millions d'habitants, la
France peut aligner une armée numériquement supérieure à celles de ses adversaires,
mais, dès la fin de la guerre de Succession d'Espagne, comme les autres grandes
puissances, elle se lance dans un processus de désarmement. Selon les états officiels de
l'époque, l'armée de terre passe de 357000 hommes en 1710 à 132000 en 1716 alors que la
milice est supprimée.
Évolutions tactiques
Au début du XVIIe siècle Jean
Errard, Antoine Deville ou Blaise
de Pagan introduisent en France
les théories italiennes et les
perfectionnent en y adjoignant des
considérations géométriques.
Vauban apporte trois innovations
majeures décisives aux techniques
d'attaque des places fortes :

• Il codifie la technique
d'approche en faisant creuser
trois tranchées parallèles très Codification des attaques des places fortes par Vauban. Noter les
fortifiées reliées entre elles par angles de tirs à ricochet.

des tranchées de
communications en ligne brisée pour éviter les tirs défensifs en enfilade.
• Il a l'idée de disposer des levées de terre sur la tranchée immédiatement au contact des
fortifications assiégées (très basses pour éviter les tirs d'artillerie), appelées «cavaliers
de tranchées». Les défenseurs sont délogés à la grenade ou par des tirs descendants[44] .
• En 1688, il invente le « tir à ricochet » : tiré avec une faible charge de poudre et en
enfilade, un boulet peut avoir plusieurs impacts et en rebondissant balayer d'un seul
coup toute une ligne de défense au sommet d'un rempart, canons et servants à la fois[44] .
Fort de son expérience de la poliorcétique, il conçoit ou améliore les fortifications de
nombreuses villes et ports français, entre 1667 et 1707, travaux gigantesques permis par la
richesse du pays[45] . Il révolutionne aussi bien la défense des places fortes que leur
capture. Il est l'artisan de la sanctuarisation des frontières de la France grâce à un réseau
de places fortes pouvant se soutenir entre elles : Vauban a voulu faire de la France un «
Histoire militaire de la France 16

précarré », selon son expression, protégé par une ceinture de citadelles[46] .


C'est l'apparition de la notion moderne de "Frontière" (délimitée par des bornes) qui
remplace l'ancien concept des "Marches" (zone floue et mal définie où se juxtaposent les
possessions des pays frontaliers)
Il dote la France d'un glacis (« la ceinture de fer ») que les progrès de l'artillerie ne
démodent qu'à la fin du XVIIIe siècle. Une de ses réalisations les plus connues est la
citadelle de Besançon. Cette ceinture de citadelle, critiquée par Colbert pour son coût,
assurera 70 ans de paix à la France.

Le « Siècle des Lumières »


Le résultat de la montée en puissance et de la
domination des mers de la Royal Navy durant
XVIIe siècle est la perte au siècle suivant de plusieurs
de ses possessions coloniales[47] par la France.
L'économie britannique devient la plus puissante
d'Europe et l'argent britannique finance les campagnes
de leurs alliés sur le continent.

La France reste la puissance dominante en Europe mais


commence à avoir des problèmes internes. Le pays s'est
engagé dans une longue série de guerres et de conflits
ponctuels et régionaux, tels la guerre de la
Quadruple-Alliance, la guerre de Succession de Pologne
et la guerre de Succession d'Autriche. Ces guerres ne
sont pas de même nature qu'au siècle précédent où les
belligérants avaient des buts religieux ou impérialistes.
Affiche de recrutement pour la Il s'agit plutôt de conserver un « équilibre des
Navarre au XVIIIe siècle.
puissances » entre les divers acteurs de la scène
européenne. Les buts de guerre sont limités et on note
un réel effort pour réglementer le droit de la guerre, qui devient exclusivement l'affaire de
professionnels dont les civils sont (en principe) tenus à l'écart[48] .

Cependant, la puissance du Royaume-Uni s'accroît et une nouvelle force, la Prusse, devient


une menace sérieuse. Ce changement dans l'équilibre des forces mène à la Révolution
diplomatique de 1756, où la France s'allie aux Habsbourg après plusieurs siècles d'hostilité.
Cette alliance prouve son manque d'efficacité durant la guerre de Sept Ans mais, plus tard,
pendant la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique[49] , les Français infligeront
un revers important au Royaume-Uni. Le marquis de La Fayette restera connu pour ses
faits d'armes lors de cette guerre[50] .

Durant la fin de l'Ancien Régime, Choiseul, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, à la
Guerre et à la Marine entre 1758 et 1770, réforme les armées. Il décide l'abolition de la
vénalité des grades, la création d'écoles militaires et participe à la modernisation du corps
des mines et de l’artillerie avec Gribeauval[51] . Il relance la flotte française par la
construction navale et la création d’arsenaux.
Histoire militaire de la France 17

La Révolution
La Révolution française modifie presque
tous les aspects de la vie française et
européenne. La recherche de « Liberté,
Égalité, Fraternité » du peuple bouleverse
ce que même la guerre n'a pas pu changer.
Les armées du XVIIIe siècle, avec leurs
protocoles rigides, leurs stratégies
poussiéreuses, leurs soldats désinvoltes et
leurs classes d'officiers aristocratiques sont
dramatiquement transformées pendant que
la monarchie et la noblesse françaises se
rendent aux assemblées libérales apeurées
par des menaces extérieures[réf. nécessaire].

En 1791, l'Assemblée législative met en Les armées de la Révolution à la bataille de Varoux en


application une série de doctrines 1792.
d'infanterie inspirées par les défaites
françaises face aux Prussiens lors de la guerre de Sept Ans. Les nouveaux développements
exploitent le courage et le patriotisme du soldat, rendu bien plus puissant par la Révolution.
Les changements ont également placé une grande confiance dans le soldat, ce qui aurait
été complètement inimaginable dans les périodes précédentes. On attendait des troupes
françaises qu'elles harcèlent l'ennemi et soient assez fidèles pour ne pas fuir le combat ; un
avantage que les autres armées de l'Ancien Régime n'avaient pas. Cependant, dans les
faits, les désertions existent toujours[52] .

Après la déclaration de la république et l'éclatement de la guerre en 1792, le grand nombre


d'ennemis convergeant vers les frontières françaises incite le gouvernement à adopter des
mesures radicales. Le 23 août 1793 devient un jour historique dans l'histoire militaire ; à
cette date la Convention nationale appelle à une conscription massive pour la première fois
dans l'histoire humaine. À l'été 1794, la conscription permet d'avoir environ 500000
hommes disponibles pour le service. Les Français commencent alors à combattre contre
leurs ennemis européens. Ils triomphent à la bataille de Fleurus par leur supériorité
numérique et leur meilleure capacité de mobilisation. Pendant la Révolution, les armées
françaises deviennent sensiblement plus grandes que leurs opposants et, combinées avec le
nouvel enthousiasme des troupes et des tactiques, les occasions stratégiques deviennent
presque sans limites. En 1797, les Français défont la Première coalition, occupent la région
de l'actuelle Belgique, la rive occidentale du Rhin et le nord de l'Italie, ce qui avait échappé
aux Valois et aux Bourbon pendant plusieurs siècles. Mécontentes de la défaite, plusieurs
puissances européennes forment une deuxième coalition mais en 1801, celle-ci est
également battue.
Histoire militaire de la France 18

Un autre aspect clé du succès français est


les changements opérés dans la classe des
officiers. En effet, traditionnellement les
armées européennes laissaient les positions
principales de commandement à
l'aristocratie et malgré les efforts de
Richelieu et de Colbert pour ouvrir les
postes d'officiers aux roturiers, Louis XVI
reviendra en partie sur cela. La nature
agitée de la Révolution française déchire la
vieille armée française et place des
hommes nouveaux aux commandes. En
Prise de la Bastille le 14 juillet 1789. raison de la pression politique, de la
concurrence, de la promotion, et des
constantes campagnes, la France émerge des guerres de la Révolution avec les meilleurs
officiers d'Europe, avantage essentiel pendant les guerres napoléoniennes qui suivirent. Au
XIXe siècle, toutes les armées européennes assouplissent les conditions de promotion des
officiers afin de se calquer sur le modèle amené par la révolution.

Les guerres révolutionnaires ont également établi la base de la théorie militaire moderne.
Les auteurs ayant écrit à cette période ont tiré leur inspiration de la Révolution française
où les grandes circonstances ont apparemment mobilisé la nation française entière pour
l'effort de guerre. L'Allemand Carl von Clausewitz, par exemple, analyse en profondeur les
ères révolutionnaire et napoléonienne pour son livre De la guerre sur les théories
militaires. C'est dans ce livre qu'il donne naissance à la notion de « guerre totale »[53] .

Dans leur marche vers Paris en juillet 1792, un bataillon des Marseillais entonne un chant
écrit quelques mois plus tôt par Rouget de Lisle pour l'armée du Rhin. Ce chant, très vite
appelé La Marseillaise, deviendra l'hymne national français le 14 mars 1879.
Histoire militaire de la France 19

Le Consulat et le Premier Empire


Le Consulat, issu du coup d'État du 18
Brumaire an VIII de la République (9 novembre
1799), établit avec la Constitution de l'an VIII
un régime politique autoritaire dirigé par trois
consuls, le Premier Consul Bonaparte ayant en
réalité l'ascendant sur les deux autres consuls,
Sieyès et Ducos. Le régime dure jusqu'au 18
mai 1804, date de la proclamation de l'Empire.

Le Premier Empire qui suit le Consulat, est un


régime instauré par Napoléon Bonaparte le 18
mai 1804 et s'achevant en avril 1814. Il revit de
façon éphémère lors de l'épisode des
Cent-Jours, du 20 mars au 22 juin 1815. Le
plébiscite du 6 novembre 1804 légitime le
passage au Premier Empire. Napoléon
Bonaparte est sacré empereur à Notre-Dame de
Paris le 2 décembre 1804 sous le nom de « Le Premier Consul franchissant les Alpes au
Napoléon Ier. col du Grand-Saint-Bernard » par Jacques-Louis
David.
Les efforts pour transformer la marine en une
arme puissante sous Napoléon Ier sont réduits à néant aux batailles d'Aboukir en 1798 et
de Trafalgar en 1805. Le désastre consacre la domination britannique sur les mers du globe
jusqu’à la Première Guerre mondiale.
La maîtrise des mers se révèle en effet un atout fondamental pour les belligérants. Outre
que le nord de l'immense empire français communique moins bien avec ses régions
méridionales, c'est tout le commerce international qui, pour la première fois, devient un
enjeu. Il ne s'agit pas encore de guerre mondiale ; cependant les colonies fournissent des
matières premières (et donc indirectement un certain poids diplomatique) aux pays qui y
ont accès : le blocus continental a ainsi beaucoup défavorisé la France. C'est dans ce
contexte que la guerre de course arrive à son apogée. Le corsaire français Robert Surcouf
se couvre de gloire en harcelant les marines marchandes et militaires britanniques, non
seulement sur les mers d'Europe, mais aussi jusque dans celles des Indes.
Histoire militaire de la France 20

Entre 1805 et 1807 puis entre 1811 et 1814, l'armée


impériale de Napoléon Ier est surnommée la «
Grande Armée ». Sa composition est toutefois assez
hétérogène avec notamment l'intégration de très
larges contingents étrangers et le recours de plus
en plus régulier à la conscription pour compenser
les pertes françaises. La Grande Armée atteint ainsi
un maximum de 600000 hommes en 1812 au départ
de l'invasion de la Russie.

En 1813-1814, on assiste au gonflement


considérable des effectifs de la Garde impériale par
l'incorporation des Marie-Louise, la création de
L'Empire napoléonien en 1811. Le Premier
nouveaux régiments (notamment 19 régiments de
Empire est en bleu foncé et l'empire élargi voltigeurs et 19 régiments de tirailleurs) et par
aux secteurs sous contrôle militaire l'essor pris par la Jeune Garde. En 1814, elle compte
français ou de ses alliés est en bleu-clair.
110000 hommes. Elle combat presque
continuellement depuis le début de la campagne de
Russie en juin 1812 jusqu’à la fin de la campagne de France en 1814.

Les guerres napoléoniennes bouleversent complètement les conceptions sur l’art de la


guerre. Avant Napoléon, les États européens avaient des armées relativement petites, avec
une forte proportion d’étrangers et de mercenaires combattant parfois leur pays d’origine
pour une puissance étrangère. Avec lui, apparaissent les premières armées nationales à
recrutement massif.
L'héritage napoléonien est d'importance avec des innovations dans l’augmentation de
l'usage de la mobilité pour compenser l'infériorité numérique française[54] . Le rôle de
l’artillerie se trouve considérablement accru lors de la bataille, qui forme désormais des
unités mobiles et indépendantes et non plus seulement un appui des autres unités, comme
la bataille de Wagram en juillet 1809 en est l'archétype[55] .
Napoléon standardise les calibres de canons, de
façon à faciliter les approvisionnements et à assurer
une meilleure compatibilité entre les pièces. Il sait
aussi se servir de la science, notamment dans
l’amélioration de l’intendance des armées. Surtout,
la conduite de la guerre est changée : le but
recherché est la destruction des armées adverses et
donc de lui infliger des pertes maximales pendant et
après la bataille, par une poursuite de cavalerie
légère. L'armée profite aussi des réformes de Le Nautilus de 1800 est le premier
Lazare Carnot qui a joué un rôle fondamental dans sous-marin de guerre. Les guerres
sa réorganisation en 1793-1794, lorsque le sort de napoléoniennes ont révélé l'importance
géostratégique de la marine.
la France se jouait, avec des armées devant faire
face à des fronts multiples[56] .

Les guerres de cette époque répandent certaines innovations technologiques, comme le


télégraphe Chappe qui permet à Carnot de communiquer avec les armées françaises
combattant sur les frontières, et l'utilisation des ballons pour espionner les positions
Histoire militaire de la France 21

ennemies[57] . Dès 1800, le Directoire faisait construire le premier sous-marin de guerre, le


Nautilus, par Robert Fulton, en vue de contourner le blocus continental imposé par le
Royaume-Uni.

Restauration et Second Empire


La « Restauration » désigne en France la période restaurant
la monarchie française classique qui s'étale de la chute du
Premier Empire le 6 avril 1814 au 29 juillet 1830.
Politiquement, elle se traduit essentiellement par la
rédaction et « l'octroi » de la Charte de 1814.
Cette période est entrecoupée par les Cent-Jours du 20 mars
au 22 juin 1815 pendant lesquels Napoléon reprend le
pouvoir. Cet intermède permet de distinguer la Première
Restauration de la seconde, qui s'achève avec la Révolution
de Juillet. Dans cette perspective, certains considèrent que le
régime de la Monarchie de Juillet (1830-1848) constitue une
troisième Restauration.

Napoléon III
Malgré la défaite française de 1815, la France reste une
grande puissance intervenant dans les affaires mondiales
comme le montre l'expédition de Morée en faveur de la Grèce à partir de 1828 et le début
de ce qui va être la conquête d'un nouvel empire colonial en 1830 avec la conquête de
l'Algérie.
Le Second Empire est, en France, le régime bonapartiste de Napoléon III s'étalant de 1852
à 1870, entre la Deuxième et la Troisième République. Alors qu'il est président des Français
et en opposition avec l'assemblée conservatrice, Louis-Napoléon organise le coup d'État du
2 décembre 1851, qui lui permet d'imposer une nouvelle constitution, et bientôt d'imposer
l'Empire. La première moitié de ce « Second Empire » est dite de l'« Empire autoritaire »,
tandis que la seconde période est dite de l'« Empire libéral ».
Les forces françaises sont engagées à plusieurs reprises durant cette période avec des
fortunes diverses ; la guerre de Crimée voit les anciens adversaires français et britannique,
alliés à l'Empire ottoman, vaincre la Russie impériale. En 1859, l'Empire d'Autriche est
défait durant les batailles de Magenta, où le futur président de la République française
Patrice de Mac-Mahon joue un grand rôle, et Solferino[58] . Cependant, l'expédition
française au Mexique, dans le but de dresser contre les États-Unis un empire catholique
allié à la France, tourne au fiasco militaire et diplomatique à cause de la guérilla, de la fin
de la guerre de Sécession et des prémices d'une guerre contre la puissance montante de
l'Europe qu'est la Prusse d'Otto von Bismarck. L'échec de l'expédition discrédite le régime
de Napoléon III et c'est finalement la guerre franco-allemande de 1870, mal préparée par la
France, qui sonne le glas du Second Empire malgré la qualité et la compétence de certains
officiers tels que les colonels Pierre Philippe Denfert-Rochereau et Louis-Nathaniel Rossel.
Suite à cette guerre, en 1871, la Commune de Paris s'insurgea et la répression militaire de
la Troisième République fut sanglante.
À partir de 1882, le « directeur de l'Infanterie », le « général-revanche » Georges
Boulanger qui deviendra par la suite ministre de la Guerre établit des réformes militaires
d'envergure comme l'adoption du fusil Lebel modèle 1886 et de nombreuses
Histoire militaire de la France 22

réorganisations.

La Première Guerre mondiale


La Première Guerre mondiale se tient
principalement en Europe de 1914 à 1918.
La course aux armements et les rivalités
économiques et coloniales ont engendré un
système d'alliances (Triplice contre
Triple-Entente) qui amorce un engrenage
infernal impliquant tous les pays du
continent européens, leurs dépendances et
alliés. Tous les partis politiques français
s'allient dès le début de la guerre dans
l'Union Sacrée pour faire face à la guerre.

L'Alsace-Lorraine, perdue à la suite de la


guerre franco-allemande de 1870 est
intégrée à l'Empire allemand et devient un
motif de revanche aux relents
germanophobes. Dès 1911, sous l'impulsion
du maréchal Joseph Joffre, l'état-major
général de l'armée française prépare la
guerre en réorganisant et modernisant
Soldats français à la bataille de Verdun
l'armée. Le plan XVII, prévoyant l'invasion
de l'Alsace en un mouvement rapide, est
élaboré pour reconquérir ce territoire.

La mobilisation générale en 1914 envoie 3,6 millions d'hommes sous les drapeaux, un total
d'environ 8,6 millions sont engagé dans ce conflit (13,3 millions pour l'Allemagne). Cette
effort de mobilisation de la France n'est égalé en pourcentage que par celui de la Serbie: 85
à 90% de chaque classe d'âge, est mobilisée.
Le début du conflit est essentiellement une guerre de mouvement où la mobilité des
troupes est mise en avant pour prendre l'avantage sur l'ennemi mais une fois le front fixé,
se transforme en une guerre de position. Le front s'étend sur 750 kilomètres de la mer du
Nord aux Vosges. Cette période d'utilisation intensive de tranchées et de fortifications, où
les conditions de vie des « poilus » sont très difficiles, marquera beaucoup la société
française de l'époque.
Les combats les plus âpres se déroulent par phases successives où les attaques se font par
assauts massifs à la baïonnette d'une tranchée à une autre mais l'emploi de nouvelles armes
comme les mitrailleuses ou le barbelé remet en question ces tactiques obsolètes. L'idée d'«
offensive à outrance » prôné par Ferdinand Foch aura une grande influence sur les officiers
français en 1914[59] . Elle sera associée à la lutte énergique pour le soutien du moral des
troupes de Georges Clemenceau, ministre de la Guerre de l'époque. La lassitude et les
lourdes pertes pour le peu de terrain gagné entraînent des mutineries et des désertions au
sein des armées impliquées.
Les batailles les plus importantes sont les deux batailles de la Marne, de la Somme, du
Chemin des Dames et celle de Verdun, véritable symbole de la résistance française qui se
Histoire militaire de la France 23

soldera par la mort de près de 300000 soldats.


Les chars de combat sont le fruit de cette
guerre, l'aviation militaire (reconnaissance
aérienne, bombardements de position et
combats aériens) et les armes chimiques,
comme le gaz moutarde, y sont pour la
première fois utilisés massivement. Le
lance-flamme, lui, est utilisé de manière
expérimentale.

Le développement de l'aviation se fait par


une course aux records pour prendre
l'avantage sur l'ennemi, l'armement est
Char Renault FT-17 français en 1918.
amélioré avec les premières mitrailleuses
synchronisées avec les hélices. Le
parachute fait son apparition. Au sol, les aérodromes sont de plus en plus nombreux et
l'avion est fabriqué en série. René Fonck et Georges Guynemer s'imposent comme des as
français de l'aviation.

L'artillerie de campagne, très mobile, a vu son utilisation étendue pendant la guerre, et


sera même utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale.
Presque toutes les armées européennes avaient compris l'utilité de dissimuler leurs soldats
à la vue de l'ennemi en arborant des uniformes de couleur kaki, beige ou moutarde. La
France, au début du conflit, conservait des tenues d'un style hérité de la guerre de 1870,
dans des teintes bleues et rouges vif. Il faut attendre la fin 1915 pour que les uniformes
changent de teinte pour un bleu horizon plus discret.
L'effectif maximum est atteint en juillet 1917, avec 4,98 millions d'hommes mobilisés,
auxquels il faut ajouter les effectifs issus des populations coloniales non pleinement
citoyennes (à différents égards), les "indigènes" et assimilés soit 608000, mais aussi les
volontaires étrangers (40000 au total dont 1/3 d'Italiens).
L'effectif sous les drapeaux début novembre 1918 est de 4,8 millions d'hommes environs :
• 2,1 millions "à l'avant", plus 427 000 à l'extérieur
• 156 000 pour la Marine
• 468 000 dans les unités de l'intérieur (gardes voies, services divers et permissionnaires,
équipes agricoles des zones d'armées)
• 381 000 indisponibles (reflète diverses situations, des déserteurs aux grands blessés en
fin de guérison et renvoyables au front)
• 240 000 à l'entraînement
• 1,2 millions d'hommes mobilisés et mobilisables employés hors de l'armée: services
publics, usines, mines, navigation, travaux agricoles, sursis d'appel [60]
Les séquelles de guerre sont importantes en France car c'est de loin la guerre la plus
meurtrière qu'ait connu le pays, avec quelque 1357800 morts, 4266000 blessés et environ
535411 prisonniers de guerre en Allemagne[61] . Malgré tout, en 1918, l'armée française est
considérée comme la première du monde[réf. nécessaire].
L'armée française subit environ 50% de ses pertes en 1914 et 1915, 20% en 1916, 10% en
1917 et 20% en 1918.
Histoire militaire de la France 24

La carte de l'Europe est profondément redessinée par les traités de paix concluant la fin de
la guerre.

La Seconde Guerre mondiale


Contrairement à 1914, le début de
la Seconde Guerre mondiale sur le
front ouest est une « drôle de
guerre » où les forces terrestres
franco-britannique restent
quasiment l'arme au pied derrière
la ligne Maginot, leur seule
offensive étant la campagne de
Norvège en avril 1940,
contrecarrée par l'offensive
allemande le mois suivant.

L'armée française en 1940 compte


près de 5 millions d'hommes Barricades à Paris durant la bataille de France en 1940.
mobilisés et encadrés par 120000 La capitale étant déclaré ville ouverte, il n'y a aucun combat lors
de l'arrivée de la Wehrmacht.
officiers. L'armée de terre
déployait de la Suisse à la mer du
Nord 2240000 combattants groupés en 94 divisions dont 20 d'active et 74 de réservistes
auquel s'ajoute l'armée des Alpes à proximité de l'Italie et 600000 hommes dispersés dans
l'empire colonial français. Cependant, les tactiques utilisées remontant à la guerre de
position sont désuètes[62] et des évolutions stratégiques dans l'utilisation des blindés (Au
contraire de l'Allemagne, la France utilise à l'époque ses chars d'assaut en soutien des
unités d'infanterie, alors que les allemands, suivant en cela les thèse de Guderian[63] ,
rassemblent leurs blindés en grandes unités permettant de prendre l'avantage localement)
fait que l'armée française est écrasée lors de la bataille de France où elle ne peut faire face
à la machine de guerre allemande, ni surtout à sa tactique de Blitzkrieg. Les
développements dans l'aviation permettent d'attaquer plus loin que la ligne de front : les
bombardements massifs aériens ne visent plus directement les positions adverses mais
attaquent les moyens de productions (usines) ou les voies logistiques adverses (ponts,
lignes de chemin de fer).

L'armistice de Rethondes ne laisse au nouveau régime de Vichy qu'une Armée de Vichy de


100000 hommes en métropole avec des garnisons dans les colonies.
La guerre franco-thaïlandaise qui débute fin 1940 se conclut le 9 mai 1941 avec la cession
de quatre provinces indochinoises à la Thaïlande, sous la pression japonaise, et malgré la
victorieuse bataille navale de Koh Chang.
L'État français, s'il n'a plus la maîtrise de ses forces en Europe, va tout de même, par
l'action efficace de Weygand, permettre la réorganisation d'une armée d'Afrique digne de
ce nom, armée qui sera après 1942 l'un des outils les plus efficaces des Forces française
libres.
L'effort premier de sa renaissance vient du général Charles de Gaulle, qui depuis le
Royaume-Uni, reconstitue des Forces françaises libres. Celles-ci doivent, parfois, se battre
contre l'armée de Vichy pour reconquérir certains territoires de l'Afrique équatoriale
Histoire militaire de la France 25

française et la Syrie avant d'être engagées dans la guerre du désert en Afrique du Nord.
Certains groupes de soldats sont envoyés en soutien aux autres pays alliés, comme les
groupes de chasse Normandie-Niémen, Alsace et Île-de-France.
L'opération Torch qui voit le débarquement des forces alliées en Afrique du Nord française
permet, à partir du 8 novembre 1942, à l'armée d'Afrique de rentrer dans le combat.
L'armée française participe aussitôt à la campagne de Tunisie puis à l'invasion de l'Italie à
partir de 1943.
La Marine nationale est, au 1er
juillet 1939, l'une des plus
importantes flottes de son histoire.
Elle est composée de 176 navires
de guerre d'un tonnage global de
554422 tonnes. La majorité des
navires sont modernes mais on ne
compte qu'un porte-avions et un
transport d'hydravions[64] et
observe des manques en matière
de lutte anti-aérienne.

Elle sort quasiment intacte de la


défaite de 1940. Mais en 1941, les
Britanniques attaquent la flotte à
Mers El Kébir et la détruisent par
e
M4 Sherman de la 2 DB débarquant en Normandie en 1944 crainte du danger potentiel qu'elle
représente. L'autre moitié de la
flotte, groupée à Toulon, se saborde le 27 novembre 1942 pour éviter de tomber aux mains
des Allemands qui envahissent la zone libre. En 1945, la marine française libre dispose
d'une centaine d'unités françaises et 140 bâtiments légers cédés par les Alliés, soit un
tonnage de 350000 tonnes, la moitié seulement de sa puissance de 1939 avec la majorité de
ses navires de ligne hors de combat ou obsolètes. Au total, 98 navires (dont 5 des Forces
navales françaises libres) furent perdus durant ce conflit[65] .

La bataille de Normandie voit l'engagement de la 2e division blindée menée par le général


Leclerc qui libère Paris puis Strasbourg[66] .
À partir du 15 août 1944 s'effectue le débarquement en Provence. Sur les 500000 soldats
alliés, 230000 sont de la 1re Armée française, composé principalement des unités de
l'ancienne 'Armée d'Afrique et ses troupes des colonies. Les forces françaises y sont
représentées par le général de Lattre de Tassigny.
La libération du territoire national permet l'incorporation des Forces françaises de
l'intérieur dans l'armée régulière qui, en 1945, franchit le Rhin et conquiert une partie du
sud de l'Allemagne et une partie des Alpes autrichiennes. Mais après la loi de
« dégagement des cadres » du 26 mars 1946, il n'y aurait plus, en 1947, que 1815 officiers
« intégrés », venus des FFI, soit 5% du nombre total d'officiers [67] .
Le 9 mars 1945, la garnison en Indochine française, province restée « neutre » suite à
l'occupation japonaise dès 1940, est attaquée par surprise par l'armée impériale japonaise.
Sur les 40000 Français métropolitains dans la région dont 18000 militaires, plus de 3000
perdent la vie en moins de 48 heures. Les six mois de captivité qui suivent coûtent la vie à
Histoire militaire de la France 26

plus de 1500 disparus.


En mai 1945, 1500000 hommes étaient sous les drapeaux suite à une nouvelle mobilisation.
Le bilan des pertes humaines dans les forces françaises est de 211000 morts et plusieurs
centaines de milliers de blessés[68] .

La Guerre froide et la décolonisation


À la fin de la Seconde Guerre
mondiale, deux
superpuissances émergent :
l'URSS et les États-Unis. Ils
s'engagent dans une guerre
d'influence en luttant pour
imposer leurs points de vue
sur le monde. Les rivalités
voient leur apogée lors des
nombreux conflits
périphériques, tels la guerre
Situation de l’alignement des pays du Monde sur les deux blocs en
de Corée, la guerre du Viêt 1980; les guérillas liées à la guerre froide sont mentionnées.
Nam et la guerre
d'Afghanistan, c'est-à-dire dans des guerres où les deux « grands » se combattent
indirectement.

La France se place naturellement dans le bloc de l'Ouest et dans l'OTAN, son organisation
politico-militaire, avec laquelle elle était historiquement plus proche.
Face à l'Armée rouge installée chez ses alliés du Pacte de Varsovie à « deux étapes du Tour
de France », disait De Gaulle, les Forces françaises en Allemagne passèrent rapidement du
statut de force d'occupation à force de protection de son ex-ennemi et nouvel allié allemand
et l'immense majorité des unités lourdes est entraînée dans l'éventualité d'une invasion
soviétique ; jusqu’à 80000 hommes sont stationnés en Allemagne de l'Ouest jusqu'au début
des années 1990.
Avec le premier essai soviétique de la bombe A qui a lieu le 29 août 1949, c'est le début de
la prolifération des armes nucléaires. Les États-Unis d'Amérique ne détiennent plus ce
monopole mais disposent d'une grande puissance économique et financière qui leur permet
d'équiper de matériels neufs ses alliés.
Histoire militaire de la France 27

La France a grandement bénéficié des largesses du


Programme d'assistance militaire et jusqu'au début
des années 1960, la grande majorité de son matériel
lourd est américain.
La guerre d'Indochine qui débute quelques mois
après la fin de la Seconde Guerre mondiale voit une
France encore profondément marquée par la guerre
et par la perte de sa puissance devoir se confronter
à des revendications anticolonialistes. Or Paris
considère que son Empire est l'un des rares atouts
lui permettant de « tenir son rang » et choisit de se
battre contre une rébellion indépendantiste
communiste de plus en plus forte avec des moyens
insuffisants (115000 hommes en 1947 tout inclus,
Légionnaires en Indochine française en 240000 en 1954 plus 260000 des États associés
1954. Les pertes sont très lourdes par d'Indochine). Seules les unités professionnelles sont
rapport aux autres armes durant la guerre
engagées, appuyées par les forces locales dans la
d'Indochine.
lutte contre le Việt Minh; ces forces représentent
une partie importante des troupes: à Điện Biên Phủ,
du côté français, 50% des effectifs sont d'origine indochinoise[69] . Malgré le soutien
matériel apporté par les États-Unis à partir de 1950 au nom de la lutte contre le
communisme, la défaite lors de la bataille de Điện Biên Phủ sonne le glas de la présence
française en Indochine. À cette bataille, la stratégie française inspirée des Chindits, les
tactiques reposant sur des unités aéroportées et le placement hasardeux du camp met la
garnison française en difficulté face aux nombreuses vagues d’assaut et au pilonnage des
mortiers ennemis. 40000 militaires français ont péri dans cette guerre.

L'Organisation des Nations unies a du mal à maintenir la paix et la sécurité dans le monde,
et c'est sous le patronage nominal de l'ONU mais sous commandement américain que la
France déploie, en pleine guerre d'Indochine où ses unités professionnelles sont
lourdement engagées, le Bataillon français de l'ONU, une unité de circonstance constituée
de volontaires de toutes armes dans la guerre de Corée entre la fin 1950 et 1953. Cette
modeste force par rapport aux effectifs des autres belligérants se bat avec courage et subit
de lourdes pertes. Sur les 3421 hommes engagés au total, 262 furent tués, 1008 blessés, 12
faits prisonniers et 7 portés disparus.
Histoire militaire de la France 28

De 1954 à 1962, la France est


engagée dans une autre guerre de
décolonisation, la guerre d'Algérie.
Ce pays étant considéré comme
une partie intégrante du territoire
national, et non comme une
colonie parmi d'autres, le
contingent y est déployé
massivement. L'armée française
maintient un effectif de 400000 Manifestation contre la guerre d'Algérie sur la place de la
hommes sur le terrain soit un tiers Concorde à Paris.
de son effectif, qui comprend
également des unités de supplétifs musulmans appelés « Harkis » (entre 236000 et
400000). Les Français s'y battent contre le Front de libération nationale qui utilise des
méthodes terroristes pour l'emporter. Les représailles de l'armée sont extrêmement dures :
on a pu noter ainsi le recours à la torture pour des opérations de renseignement
anti-terroristes, notamment au moment de la bataille d'Alger en 1957. En parallèle avec ce
conflit, la France, la Grande-Bretagne et Israël lancent une offensive contre l'Égypte en
1956 durant la crise du canal de Suez, l'opération Mousquetaire est un succès mais les
Européens doivent se retirer face à de très fortes pressions des superpuissances; Moscou
menace de bombarder Paris et Londres en utilisant l'arme atomique.

Suites à une série de crise décrédibilisant la Quatrième République, les forces françaises en
Algérie décident d'aider au retour au pouvoir de Charles de Gaulle en instaurant un comité
de salut public à Alger puis en Corse durant la crise de mai 1958 en menaçant d'envoyer les
parachutistes sur Paris dans le cadre de l'opération Résurrection.
Militairement vainqueur sur le terrain en Algérie, le gouvernement français doit, pour
raisons politiques, laisser ce pays à son destin, ce qui provoque la tentative ratée du putsch
d'Alger du 23 avril 1961, conduit par quelques officiers supérieurs de l'armée en Algérie.
Après que son ancien empire eut formé de nouveaux États indépendants; la France
continue d'avoir des rapports privilégiés avec nombres d'entre eux et signe des accords de
défense qui la font intervenir à plusieurs reprises sur le continent africain comme au Tchad,
Mauritanie et en République centrafricaine[70] . Bien que le Zaïre soit une ancienne
dépendance belge, ce pays est, avec le sauvetage de Kolwezi en mai 1978, le théâtre de
l'une des plus spectaculaires de ces opérations[71] .
Histoire militaire de la France 29

L’après guerre froide et le XXIe siècle


L'après guerre froide dans les
années 1990 est marqué par la
poursuite de la coopération
franco-allemande et européenne
(autant économiquement, que
politiquement et militairement)
dans le cadre de l'Union
européenne. C'est par exemple le
cas pour le développement de
France métropolitaine et d'outre-mer actuelle. l'hélicoptère de combat multi-rôle
Tigre, qui est le résultat de la
coopération des gouvernements allemand et français et d'EADS.

Le ministère de la Défense favorise les constructeurs nationaux et européens pour ses


commandes militaires, ainsi le Groupe Dassault, EADS[72] (Aérospatiale, Eurocopter) et
Nexter (GIAT Industries) sont maintenus à la pointe de la technologie et leurs compétences
restent sur le territoire national.
Le fusil d'assaut FAMAS est adopté en 1983 par l'armée française qui voulait une arme
tactique puissante et facilement utilisable. Ce fusil d'assaut remplace plusieurs autres fusils
alors utilisés.
En 1996[73] , le président de la république
Jacques Chirac décide la
professionnalisation des armées, la fin du
service national et donc à l'un des mythes
fondateurs de la République française. De
ce fait, une diminution drastique des
effectifs a pour conséquence la dissolution
de nombreuses unités. La part du budget
de la défense dans le PNB passe aux
alentours de 2,5 % dans les années 2000
contre 3.7% durant la période
[74]
1985-1990 .
L'hélicoptère de combat Tigre est une réalisation
En 1996, le budget de la Défense est, hors franco-allemande.
pension, d'environ 190 milliards de
francs[75] , soit environ 29 milliards d'euros. Les effectifs des armées et des services
s’élevaient pour la même année à 600508 personnes, dont 299130 militaires professionnels,
201523 appelés et 99855 civils[75] . Plus précisément :
• Armée de terre (44,7%) : 268572 (104307 engagés, 132319 appelés, 31946 civils).
• Marine (11,6%) : 69878 (45477 engagés, 17906 appelés, 6495 civils).
• Armée de l’air (15,6%) : 93552 (55972 engagés, 32674 appelés, 4906 civils).
• Gendarmerie (15,6%) : 93669 (80394 engagés, 12017 appelés, 1258 civils).
• Services communs (12,5%) : 74837 (12980 engagés, 6607 appelés, 55250 civils).
Les interventions militaires françaises[76] sont le plus souvent des opérations de maintien
de la paix avec éventuellement une action civilo-militaire dans ses anciennes colonies
(essentiellement en Afrique comme au Rwanda en 1994 avec l'opération Turquoise et
Histoire militaire de la France 30

depuis 2002 en Côte d'Ivoire avec l'opération Licorne) ou dans les points chauds du monde
avec ses alliés de l'OTAN, organisation qu'elle réintègre totalement près de 30 ans après
son départ du commandement militaire intégré, en 1995.
Ainsi, c'est dans le cadre d'une coalition que la
France participe à la guerre du Golfe en 1991, à
celle du Kosovo en 1999 puis à la guerre contre
le terrorisme depuis 2001 essentiellement dans
le cadre du conflit afghan.
En 2003, l'opération Artémis en République
démocratique du Congo est faite pour la
première fois sous l'égide unique de l’Union
européenne et non sous celui de l'OTAN.
Les systèmes électroniques comme le Félin Les avancées technologiques, principalement
permettent de tirer tout en restant à couvert.
dans l'informatique, la miniaturisation,
l'information et la communication, permettent
la guerre électronique, c’est-à-dire l'utilisation de moyens de détection et de
contre-mesures, mais aussi la création d'équipement de nouvelle génération tels que le
Félin (« Fantassin à équipement et liaisons integrées ») pour les soldats de l'armée de terre.
Ce système combine un fusil d'assaut FAMAS modifié avec des capteurs intégrés, des
systèmes de communication, de positionnement et de visualisation nocturne. La
numérisation du champ de bataille est conceptualisée par l'apparition du concept de « bulle
opérationnelle aéroterrestre ».

Les efforts recherchés dans l'acquisition du renseignement forcent le développement de


satellites artificiels militaires d'imagerie spatiale comme les Helios pour prendre des
images stratégiques haute résolution[77] et d' aéronefs non pilotés, aussi appelés drones[78]
comme Le SIDM, employés pour la reconnaissance à longue distance, SDTI pour la
reconnaissance tactique et le DRAC en tant que drone miniature.

Étude thématique

L'Armée de l'air
L'Armée de l'air est la plus récente des
quatre composantes militaires principales
du ministère de la Défense avec l'Armée de
Terre, la Marine nationale et la
gendarmerie nationale[79] .
L'Armée de l'air française est la première
armée de l'air à être professionnalisée. Dès
avant la guerre de 14, la France comprend
l'intérêt de développer sa force aérienne et
elle aligne les premiers pilotes de combat
de la Première Guerre mondiale. Pendant Le Rafale est l'avion militaire français multirôle le plus
l'Entre-deux-guerres, en particulier dans récent.
Histoire militaire de la France 31

les années 1930, la Luftwaffe allemande se modernise tant au niveau technique que
tactique. L'évolution technique a lieu aussi en France, et l'avion Dewoitine D.520 est
excellent. Mais son faible nombre et des tactiques obsolètes entraînent une lourde défaite
face à l'aviation allemande.
Après la Seconde Guerre mondiale, les Français choisissent de miser sur une industrie
aéronautique nationale. Dassault Aviation développe, en inventant le concept d'aile delta, la
célèbre série des chasseurs à réaction Mirage[80] . À plusieurs reprises, il démontre ses
qualités aussi bien dans la guerre des Six Jours qu'à la guerre du Koweït, devenant ainsi
l'un des avions les plus populaires et les mieux vendus de l'histoire de l'industrie
aéronautique française.
Actuellement, l'Armée de l'air remplace peu à peu ses Mirage par des Rafale[81] et les
avions de transport C-160 Transall détenu depuis les années 1960 le seront par des Airbus
A400M à l'horizon 2009.

L’Armée de terre
L'Armée de terre est l'une des quatre
composantes des forces armées françaises.
Comme les trois autres armées, elle est
placée sous la responsabilité du
Gouvernement (articles 20 et 21 de la
Constitution) cependant que le président de
la République préside les conseils et
comités supérieurs de la Défense nationale
et porte le titre de chef des armées.

En opération, les unités de l'armée de terre


sont placées sous l'autorité du chef
Le char Leclerc (AMX-56) est le char de combat
français le plus moderne. d'état-major des armées (CEMA). Le chef
d'état-major de l'armée de Terre est quant
à lui responsable, devant le CEMA et le ministre de la Défense, de l'organisation, de la
préparation, de l'emploi de ses forces ainsi que de la planification et la programmation de
ses moyens, équipements et matériels futurs.

En 1991, l'Armée de terre comptait 280300 militaires dont 6000 femmes et 173500 appelés.
Les réserves instruites étaient évaluées à 325000 personnes.
En 2006, l'Armée de Terre emploie plus de 138000 professionnels dont 15000 femmes
auquel il faut ajouter environ 16000 réservistes et 27500 personnels civils, suite à la
suspension du service militaire en 1996. La professionnalisation est achevée depuis 2002.
Le Service action du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE)
longtemps articulé autour de l'unité d'élite 11e Choc[82] est aujourd'hui indépendant de
l'armée de Terre.
Les unités peuvent être spécialisées, à l'instar des chasseurs alpins, qui le sont dans le
combat en zone montagneuse, des parachutistes militaires, dédiés aux interventions
d'urgence, ou des troupes de marine, dédiés au service outre-mer et au combat amphibie.
Les pompiers de l'agglomération parisienne, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, sont
une unité du génie de l'armée de terre qui est mise à disposition du préfet de police de
Paris[83] .
Histoire militaire de la France 32

La Légion étrangère

La Légion étrangère est un corps d'élite de l'armée


de terre française[84] qui fut créé le 10 mars 1831
par le roi Louis-Philippe. Elle rassemble, à cette
date, les différents corps étrangers de l'armée
française, dont les gardes suisses, issus de la « Paix
perpétuelle » signée après la bataille de Marignan
et le régiment Hohenlohe. Cette troupe nouvelle,
basée en Algérie, est destinée à combattre hors du
territoire national.

Elle accueille les volontaires étrangers, suite à leur


impossibilité d'être enrôlés dans l'Armée française
après les Trois Glorieuses en 1830. La création de
ce corps spécial est lié à la volonté de rassembler
les étrangers dans une unité particulière afin que
l'armée régulière ne se divise pas en factions Dessins de parachutistes de la Légion,
entre 1950 et 1970.
ethniques ou culturelles[85] .

Ce corps a servi principalement à la défense de l'Empire colonial français et pendant la


décolonisation, comme lors de la guerre d'Indochine et plus tard de la guerre d'Algérie.
Parmi leurs plus grands faits d'armes, le combat de Camerone au Mexique (à 65 contre
2000 le 30 avril 1863) est devenu la fête de Tradition, ou le siège de Tuyen Quang en 1885
qui a vu 600 légionnaires encerclés et assaillis par dix mille chinois résister pendant
trente-six jours avant l'arrivée de renforts.
Engagée dans quasiment tous les conflits et opérations militaires français depuis sa
création, elle bénéficie d'une image d'excellence et de corps d'élite. Cette image, associée à
la réputation sulfureuse des candidats en rupture de ban venus y chercher le refuge et
l'anonymat, contribue à maintenir une certaine aura autour de ce corps.
Histoire militaire de la France 33

La Marine nationale française


Bien que les débuts de la Marine nationale
française remontent au Moyen Âge (avec
en particulier la défaite en la bataille de
l'Écluse en 1340 face aux Anglais, puis,
avec l'aide de la Couronne de Castille, la
victoire à la bataille de la Rochelle en
1372), elle ne devient un instrument
majeur de la puissance nationale qu'au
XVIIe siècle sous Louis XIV. Sous la tutelle
de Colbert, qui met sur pied une politique
navale cohérente et durable, la marine
française est bien financée et équipée. Elle
remporte plusieurs victoires pendant la L’USS Enterprise, le premier porte-avions à
propulsion nucléaire du monde, naviguant côte à côte
guerre de la ligue d'Augsbourg contre les
du Charles-de-Gaulle, le premier porte-avions à
marines britannique et néerlandaise. propulsion nucléaire d'Europe.
Cependant, quand l'effort initié par Colbert La marine française apporta son aide aux É.-U.
cesse d'être soutenu par la France, les pendant la guerre d'Afghanistan.

difficultés financières que connaît la Royale


permettent aux Anglais et aux Néerlandais
de regagner la domination maritime.

Les problèmes récurrents de la marine


française sont dus aux priorités
stratégiques de la France qui, en tant que
puissance continentale, a souvent privilégié
l'armée de Terre au détriment de la marine.
Au XVIIIe siècle, commence la longue
domination de la Royal Navy mais la
Marine française connaît toutefois quelques
succès : une flotte française commandée
par de Grasse défait une flotte britannique La frégate furtive Surcouf de classe La Fayette
à la bataille de la baie de Chesapeake en
1781, permettant la victoire terrestre franco-américaine à la bataille de Yorktown. La
Révolution française ne gêne pas le développement de la marine française mais l'exode de
nombreux officiers expérimentés issus de la noblesse a des conséquences dramatiques sur
les guerres à venir. Les efforts de construction navale sous le Directoire et l'Empire sont
réduits à néant après les défaites d'Aboukir et de Trafalgar en 1798 et 1805. Ces désastres
consacrent la domination britannique sur les mers du globe jusqu’à la Première Guerre
mondiale.

Au cours du XIXe siècle, la marine rétablit ses forces et parvient au deuxième rang mondial,
loin derrière la Royal Navy, en termes de puissance. Elle sert de lien maritime entre les
différentes parties de l'empire colonial français croissant. Pendant la Première Guerre
mondiale, la marine protège principalement les routes navales en mer Méditerranée, où
elle est, au début de la guerre, la plus grande flotte de la zone[86] . La défaite de la France
dans la Seconde Guerre mondiale pousse les Britanniques à détruire une partie de la
Histoire militaire de la France 34

marine française à Dakar et lors de la bataille de Mers el Kebir de peur de la voir se


retourner contre les alliés ; mais une grande partie de la flotte se saborde à Toulon le 27
novembre 1942 lors de l'invasion de la Zone libre, pour éviter sa prise par les forces de
l'Axe.
La reconstruction pendant la guerre froide permet à la Marine nationale de figurer au 2e
rang des flottes d'Europe de l'Ouest, loin derrière les flottes russes et américaines.
En ce début de XXIe siècle, la doctrine navale française nécessite deux porte-avions[87] ,
mais la France ne dispose que du seul Charles-de-Gaulle. Toutefois, à cette exception près,
la marine est capable d'armer deux groupes amphibies au complet avec le lancement des
bâtiments de projection et de commandement Mistral et Tonnerre. Au niveau technologique
la marine continue la modernisation de ses matériels avec le lancement des nouveaux
sous-marins de la classe Barracuda ainsi que la réception des Rafale M (version marine) et
des destroyers anti-aériens du type Horizon. La décision de lancer le programme d'un
deuxième porte-avions n'a, en janvier 2009, toujours pas était prise, et le Livre blanc sur la
Défense et la Sécurité nationale de 2008 prévoit une baisse quantitative de la flotte avec
dix-huit frégates de premier rang en 2025.
Les pompiers de l'agglomération marseillaise, le bataillon de marins-pompiers de Marseille,
sont une unité du génie de la Marine nationale.

La gendarmerie nationale
La gendarmerie nationale est une force de police à
statut militaire subordonnée au ministère de la
Défense pour les missions militaires et dépend du
ministère de l'Intérieur depuis le 01/01/2009 pour
les missions de police (la police nationale dépendant
elle totalement du ministère de l'Intérieur)[88] .

Les gendarmes sont habituellement chargés du


maintien de l'ordre dans les zones rurales alors que
la police nationale est chargée des zones urbaines.
La gendarmerie dispose de plusieurs groupes
Hélicoptère de secours Écureuil de la
gendarmerie. d'intervention comme le groupe d'intervention de la
gendarmerie nationale (GIGN) ou l'escadron
parachutiste d'intervention de la gendarmerie nationale (EPIGN). Leur champ d'action, le
nombre d'opérations effectuées et leurs qualités les ont rendus célèbres.
Une subdivision de la gendarmerie constitue la Garde républicaine pour des missions
honorifiques au service de l'État.

Commandement des opérations spéciales


Le commandement des opérations spéciales (COS) rassemble l'ensemble des forces
spéciales des différentes armées françaises sous une même autorité opérationnelle,
permanente et interarmées. La nécessité d'une telle fédération est apparue après la
participation française à la première guerre du Golfe et à l'expérience des exemples
américain (USSOCOM) et britannique (DSF).
Le COS a été créé par l'arrêté du 24 juin 1992, qui précise au sujet de ses missions :
Histoire militaire de la France 35

Il s'agit de « planifier, coordonner et conduire les actions menées par les unités
spécialement organisées, entraînées et équipées pour atteindre des objectifs militaires
ou paramilitaires définis par le chef d'état-major des armées. »

La dissuasion nucléaire
C'est officiellement en 1958, pendant la
guerre froide que le Général de Gaulle
décide de doter la France d'une force de
dissuasion nucléaire.
L'objet de la dissuasion est d'empêcher une
remise en cause de la survie de la France
par une puissance majeure hostile et de
faire face aux menaces que pourraient faire
peser des puissances régionales dotées
d'armes de destruction massive sur les
intérêts vitaux de la France par la menace
d'une frappe nucléaire de riposte.
Le Redoutable, le 1er sous-marin nucléaire français en
cale sèche. La stratégie de dissuasion reste au cœur de
la défense nationale. L'objectif de la
doctrine nucléaire reste néanmoins celle du non-emploi. La capacité nucléaire française
repose essentiellement sur les missiles balistiques qui équipent les sous-marin nucléaire
lanceur d'engins (SNLE) et les missiles aérodynamiques Air-Sol Moyenne Portée (ASMP)
pour la composante aéroportée dont font partie les avions de l'armée de l'Air et de
l'aéronautique navale.

Avec 348 têtes nucléaires au 15 août 2004[89] , la France dispose de l'arsenal le plus
puissant d'Europe (hors Russie)[90] .
Les nombreux essais nucléaires nécessaires à sa création et son développement ont été très
contestés par la communauté antinucléaire. Depuis 1996, conformément au Traité
d'interdiction complète des essais nucléaires, le développement de l'arme nucléaire se fait
par simulation.
Le montant important alloué à la dissuasion nucléaire au détriment des autres budgets
ministériels est critiqué, surtout depuis que cette force a montré ses limites dans la lutte
contre le terrorisme au début du XXIe siècle.
Histoire militaire de la France 36

L’Empire colonial
L'histoire de l'impérialisme
colonial français peut être
divisée en deux ères majeures
: la première du début du
XVIIe siècle au milieu du
XVIIIe siècle appelé « Premier
espace colonial français » et la
seconde du début du
e
XIX  siècle au milieu du
e
XX  siècle appelée « Second
Empire colonial : carte indiquant le premier empire colonial français
espace colonial français »[91] . en bleu clair et le second en bleu foncé.

Dans la première phase de son


expansion, la France a principalement concentré ses efforts en Amérique du Nord et en
Inde, installant des comptoirs commerciaux monopolistiques qui ont été soutenues par la
force militaire. Après sa défaite face aux Britanniques durant la guerre de Sept Ans, la
France perd ses possessions en Amérique du Nord et en Inde, mais elle parvient à garder
ses îles aux Antilles (la Guadeloupe, la Martinique et surtout Saint-Domingue, considérable
source de richesses pour la couronne de France).

La deuxième étape a vu l'établissement, grâce à l'avance technologique de la France, de


l'Indochine française (Viêt Nam, Laos et Cambodge modernes) et une suite de succès
militaires en Afrique, où elle contrôle les régions actuelles de la Tunisie, de l'Algérie, du
Tchad, de Madagascar et de Djibouti.
En 1914 la France a un empire de plus de 10000000 km² et de près de 60 millions de
personnes[92] , le deuxième en étendue après l'empire britannique. Après la victoire de la
Première Guerre mondiale, la région du Cameroun a été également ajoutée aux possessions
françaises, et la Syrie et le Liban sont devenus des mandats français. Pour la majeure partie
de la période de 1870 à 1945, la France fut territorialement la troisième plus grande nation
au monde. Après la Seconde Guerre mondiale, la France lutte pour préserver ses territoires
mais perd la guerre d'Indochine puis la guerre d'Algérie face aux insurrections nationalistes
locales.
De son empire colonial, la France tire de nombreuses ressources[93] , de la main-d’œuvre et
ses troupes coloniales[94] .
Histoire militaire de la France 37

L’influence française sur le langage militaire


La langue française a beaucoup
influencé la langue anglaise[95] .
Certains termes militaires français
ont donc aussi été repris[96] . Par
exemple, les termes techniques de
la Marine nationale ont en
particulier influencé son
homologue anglaise.

Comme exemples de termes


militaires d'origine française Fragment de la tapisserie de Bayeux décrivant les faits relatifs à
repris dans la langue de la conquête de l'Angleterre.
Shakespeare, on peut noter : aide
de camp, baïonnette, brigade, colonel, combat, corps, enfilade, infanterie, lieutenant,
marine, mêlée, génie, peloton, sergent et sortie. Ces termes proviennent généralement de
l'ancien français et du normand étant aussi la résultante des conquêtes de Guillaume le
Conquérant vers 1066.

L'espagnol et l'allemand ont aussi été influencées de façon plus mineure.

Armée française

Commandement : Ministère de la Défense • Chef d’État-Major des armées


Composantes : Armée de terre • Armée de l’air • Marine • Gendarmerie
Historiques : → Histoire militaire • Armée de terre • Marine • Armée de l’air
Divers : Grades de l’armée française • Force de dissuasion nucléaire

Références
• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de
Wikipédia en anglais intitulé « history of France Military history of France [97] ».
[1] Attention : Les copies de tableaux présentes sur cet article n'ont pas de véracité historique. Il s'agit de la
vision d'un artiste où son jugement personnel est partie prenante de l'œuvre. Elles sont donc à considérer avec
une attention particulière.
[2] L' Office de tourisme de Lavoûte-Chilhac (http:/ / www. lavoutechilhac. com/ visites. htm) indique que le Musée
de paléontologie à Chilhac expose des galets aménagés prouvant la présence d’un hominidé sur le site il y a
1900000 ans.
[3] Marc Girot, De l’héritage celte à la première dynastie royale des Mérovingiens IUFM de Créteil (http:/ /
pedagene. creteil. iufm. fr/ ressources/ histoire/ celtes. html)
[4] Multiplication d'environ 2,5.
[5] Carnyx
[6] La civilisation celtique, Miltiade (http:/ / perso. orange. fr/ miltiade/ celtes. htm)
[7] Claire König, Le fer tombe le masque Futura-sciences (http:/ / www. futura-sciences. com/ comprendre/ d/
dossier565-3. php)
[8] . Les voies fluviales et la monnaie permettent le commerce entre la Méditerranée et la Baltique. Ces routes
remontent au commerce de l'étain au premier âge de fer et le trafic s'accélère après que les ligures soient
chassés de la côte méditerranéenne L'économie et les voies commerciales, L'Histoire de France n°2 : La Gaule
indépendante (http:/ / www. histoire-france. fr/ revue-magazine/ AspDocs/ journal-mensuel.
asp?NomPage=Page16), Édimention, juillet-août 2006, page 34
[9] Organisation sociale des Gaulois, L'Histoire de France n°2 : La Gaule indépendante (http:/ / www.
histoire-france. fr/ revue-magazine/ AspDocs/ journal-mensuel. asp?NomPage=Page16), Édimention, juillet-août
2006, page 7
[10] Voir l'ouvrage Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César.
Histoire militaire de la France 38

[11] Les plus riches seulement


[12] voir les ouvrages de Yann Le Bohec sur l'armée romaine
[13] Laurent Vissière, Le chevalier, un héros laborieux, Historia thématique n°90 juillet 2004 : La France féodale,
Historia (http:/ / www. historia. presse. fr/ data/ thematique/ 90/ 09003001. html) et (en) Arthur Tilley, Medieval
France: A Companion to French Studies, London. ( Version en ligne mais modifiée (http:/ / xenophongroup. com/
montjoie/ tilley. htm))
[14] Laurent Bourquin, Qu'est-ce que la noblesse ?, L'Histoire, N°195, décembre 1995, page 24.
[15] Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette, 2003, p.231-232.
[16] Ce site (http:/ / cdacm. free. fr/ artharnache. html) et Laurent Vissière, Le chevalier, un héros laborieux. Ainsi
que Historia thématique n°90 juillet 2004 : La France féodale (http:/ / www. historia. presse. fr/ data/
thematique/ 90/ 09003001. html).
[17] André Larané, An Mil : Féodalité, Église et chevalerie (http:/ / www. herodote. net/ motAnMilEurope. htm)
[18] (en) Knights (http:/ / www. taoc. co. uk/ content/ view/ 23/ 47/ ), The Age of Chivalry, 2006.
[19] Laurent Vissière, Le chevalier, un héros laborieux et Historia thématique n°90 juillet 2004 : La France
féodale (http:/ / www. historia. presse. fr/ data/ thematique/ 90/ 09003001. html)
[20] La population française est estimée à 6000000 vers 850, elle est de 15000000 vers 1300. Voir l'article
principal : Démographie de la France.
[21] Jean Favier, Dictionnaire de la France médiévale, Paris, Fayard, 1993, p.176
[22] (en) Richard Brooks, Atlas of World Military History. (ISBN 0-7607-2025-8)
[23] Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, pages 642-666 Bibliothèque nationale de France (http:/ /
gallica. bnf. fr/ ark:/ 12148/ bpt6k297594/ f505. table)
[24] (en) Gunpowder Weapons of the Late Fifteenth Century (http:/ / xenophongroup. com/ montjoie/ gp_wpns.
htm), Société de l'Oriflamme, 2001.
[25] (en) John A. Lynn, The Wars of Louis XIV. (ISBN 0-582-05629-2)
[26] La naissance de la fortification bastionnée, Association Vauban (http:/ / www. vauban. asso. fr/ systemes. htm)
[27] Histoire de l'armure (http:/ / medieval. mrugala. net/ Armures/ Histoire de l'armure. html), Fabrice Murgala.
[28] René Quatrefages, L’organisation militaire de l’Espagne, 1492-1592, thèse d’État soutenue à l’université de
Paris-Sorbonne, 1989
[29] R. Quatrefages, « Exigences stratégiques et adaptation militaire : l’Espagne au début des Temps modernes »
in Stratégique, n° 1, 1979, p. 81-94
[30] René Quatrefages, « Espagne » in André Corvisier (sous la direction de), Dictionnaire d’art et d’histoire
militaires, Paris, 1988, PUF, p. 273. Un régiment compte dix à douze compagnies de 250 à 300 hommes,
répartis en dix escouades de 25 hommes
[31] François Pernot,Janvier 1595 : Henri IV veut couper le Camino Español en Franche-Comté, Revue historique
des armées, n°222, année 2001, Service historique de la Défense (http:/ / www. servicehistorique. sga. defense.
gouv. fr/ 04histoire/ articles/ articles_rha/ janvier1595henri4. htm). 1500 piquiers, 1000 mousquetaires et 500
arquebusiers
[32] Les “Tercios” Espagnols de 1525 à 1704, Geocities (http:/ / www. geocities. com/ ao1617/ Tactique. html)
[33] Voir colbertisme.
[34] La Royale ou l'Extraordinaire Renaissance de la Marine française sous Louis XIV (http:/ / www.
euromed-marseille. com/ media/ Meschi_-_La_Royale. pdf), EDHEC.
[35] Jean Bart : La légende du corsaire, Michel Delebarre, éditions Michel Lafon, 2002. (ISBN 2840987872)
[36] Vincent Denis, Une histoire de l'identité. France, 1715-1815, Champs-Vallon, 2008, p.183, chap. VI « Les
déserteurs et l'armée ».
[37] Vincent Denis, Une histoire de l'identité. France, 1715-1815, Champs-Vallon, 2008, p.184, chap. VI « Les
déserteurs et l'armée ».
[38] V. Denis, op.cit., p.185
[39] Ordonnance du Roy pour la garde des passages, contre les déserteurs de ses armées, à St Germain en Laye,
le dernier février 1677 (AN AD VI 9), cité par V. Denis, op.cit., p.186.
[40] V. Denis, op.cit., p.186 sq.
[41] V. Denis, op.cit., p.192-193
[42] V. Denis, op.cit., p.196.
[43] V. Denis, op.cit., p.146.
[44] Martin Barros, L'attaquant maîtrise la défense, Historia thématique n°106 (http:/ / www. historia. presse. fr/
data/ thematique/ 106/ 10601801. html), mars-avril 2007, page 21
[45] Martin Barros, Nicole Salat, Thierry Sarmant, Vauban, l'intelligence du Territoire.
[46] Claude Dufresnes ,Le bonheur est dans le pré carré, Historia thématique n°106 (http:/ / www. historia. presse.
fr/ data/ thematique/ 106/ 10601801. html), mars-avril 2007, page 40
Histoire militaire de la France 39

[47] Voir les traités d'Utrecht et de Paris, qui apportent des éléments sur la majeure partie des cessions et l'article
plus général sur le Premier espace colonial français.
[48] Jean Bérenger, Jean Meyer, La France dans le monde au XVIIIe siècle, SEDES, 1993. (ISBN 2718138149)
[49] (en) France in the Revolution (http:/ / www. americanrevolution. org/ frcon. html), James Breck Perkins.
[50] Les Français en Amérique pendant la guerre de l'Indépendance des États-Unis 1777-1783, Thomas Balch, Ed.
A. Sauton, 1872.
[51] Gribeauval, lieutenant général des armées du roi (1715-1789), Pierre Nardin.
[52] (en) Samuel Scott, From Yorktown to Valmy. The Transformation of the french Army in an Age of Revolution,
Niwot, University Press of Colorado, 1998, 251 p.
[53] Le terme de « guerre totale » est controversé puisqu'il a connu diverses interprétations, cependant le traité
De la guerre reste le premier écrit posant les bases de ce type de guerre et une référence universellement
reconnue en matière stratégique.
[54] Napoléon en fait des démonstrations brillantes lors de la campagne d’Italie ou de la bataille d'Austerlitz.
[55] Ce changement fut préparé à la fin de l’Ancien Régime par plusieurs réformes militaires : celles de Louvois,
Colbert et surtout Choiseul et Gribeauval
[56] Lazare Carnot : l'organisateur de la victoire (http:/ / www. solidariteetprogres. org/ spip/ sp_article.
php3?id_article=508), Andres Ranke et Dino di Paoli.
[57] La première utilisation de ballons se fait durant la bataille de Fleurus
[58] Le manque de soins apportés aux blessés de chaque camp est le déclencheur des premières conventions de
Genève et de la création de la Croix-Rouge par le Suisse Henri Dunant (voir le livre Un souvenir de Solférino).
[59] Voir les deux écrits de Foch précédents la Première Guerre mondiale : Les Principes de la guerre (1903) et
La Conduite de la guerre (1904).
[60] Archives de la défense compulsées par un collège d'experts sous la direction d'André Corvisier et Philippe
Masson
[61] Ces chiffres concernent l'ensemble de l'Empire colonial français. Plus précisément, il y eut 57700 morts dans
les troupes coloniales et près de 40000 civils tués.
Cette estimation est basée sur les sources suivantes : (en) Susan Everett, History of World War I, Bison Books,
1980 et (en) Spencer C. Tucker, The European Powers in the First World War: An Encyclopedia, Garland
Publishing, New York, 1996.
[62] L'Armée du Sacrifice 1939-1940, Pierre Porthault, Editions Guy Victor, 1965.
[63] Lui-même s'inspirant des thèses du colonel de gaulle présentées dans vers l'armée de métier et au fil de
l'épée
[64] La Royale en 1939 (http:/ / perso. orange. fr/ bertrand. daubigny/ MnHmPg. htm)
[65] Allied War Losses (http:/ / uboat. net/ allies/ warships/ war_losses. html?navy=FR), Pertes navales alliés
durant la Seconde Guerre mondiale.
[66] Anthony Kemp, 6 juin 1944, Découverte Gallimard, Série Histoire, 1994. (ISBN 2-07-058353-8)
[67] Isabelle Sommier, Une double radicalité ? La trajectoire d'un officier communiste engagé dans les guerres
coloniales (http:/ / www. afsp. msh-paris. fr/ archives/ congreslille/ congres2002home. html), communication au
Congrès de l'Association française des sciences politiques (AFSP), Lille, 2002
[68] Histoire: le Monde de 1939 à nos Jours, Collection J. Marseille, NATHAN, 1998.
[69] Hoang Co Lan, L'armée sud-vietnamienne au combat (1950-1975), La Cohorte n°188, mai 2007, page 11
[70] (fr) Opération tacaud, première opex, Yves Cadiou (http:/ / operationtacaud. wordpress. com)
[71] Pierre Sergent, La Légion saute sur Kolwezi, Presses de la cité, 1978.
[72] Ce groupe industriel numéro un de l'aéronautique et de l'espace en Europe a été créé suite à la fusion des
grandes entreprises du secteur aéronautique des différents pays européens.
[73] elysee.fr, « Entretien du Président de la République au magazine Armées d'aujourd'hui; décembre 1999 -
janvier 2000 (http:/ / www. elysee. fr/ elysee/ elysee. fr/ francais_archives/ interventions/
interviews_articles_de_presse_et_interventions_televisees/ 1999/ decembre/
entretien_du_president_de_la_republique_au_magazine_armees_d_aujourd_hui. 3380. html)
[74] Compendium OTAN/Russie sur les données économiques et financières concernant la défense (http:/ / www.
nato. int/ docu/ pr/ 2006/ p06-159. pdf)
[75] L’armée française en chiffres (http:/ / www. humanite. presse. fr/ journal/ 1996-02-22/ 1996-02-22-746021), 22
février 1996, L'Humanité d'après le SIRPA.
[76] Voir à propos de la politique de Défense française le Livre Blanc sur la Défense (http:/ / www.
ladocumentationfrancaise. fr/ rapports-publics/ 944048700/ index. shtml) (1994).
[77] Le programme Hélios II (http:/ / www. defense. gouv. fr/ defense/ votre_espace/ medias/ dossiers_de_presse/
le_programme_helios_ii), site du ministère de la Défense.
[78] Les drones en France (http:/ / www. defense. gouv. fr/ dga/ layout/ set/ popup/ content/ view/ full/ 24211), site
du ministère de la Défense.
Histoire militaire de la France 40

[79] Site officiel de l'Armée de l'Air (http:/ / www. defense. gouv. fr/ air/ )
[80] Historique de la série Mirage sur Dassault-aviation.com (http:/ / www. dassault-aviation. com/ passion/ fr/
dassault_a_a_z/ histoire_aviation/ programmes/ mirage3. cfm)
[81] Le Rafale finit par voler pour l'armée de l'air (http:/ / www. liberation. fr/ actualite/ politiques/ 189383. FR.
php), Libération, 27 juin 2006
[82] Erwan Bergot, 11e Choc, Presses de la cité, 1986.
[83] Philippe Cart-Tanneur et Catherine Pugeault, La brigade: sapeurs-pompiers de Paris, Massin, 2001. (ISBN
2707204455)
[84] Site officiel de la Légion étrangère (http:/ / www. legion-etrangere. com/ )
[85] (en) David Jordan, The History of the French Foreign Legion, Spellmount Limited, 2005. (ISBN
1-86227-295-6)
[86] (en) Barbara Tuchman, The Guns of August.
[87] Pourquoi un deuxième porte-avions? (http:/ / www. defense. gouv. fr/ marine/ layout/ set/ popup/ decouverte/
presentation/ unites/ batiments_de_surface/ batiments_de_combat/ les_porte_avions/
pourquoi_un_deuxieme_porte_avions), site officiel de la marine.
[88] Site officiel de la gendarmerie (http:/ / www. defense. gouv. fr/ sites/ gendarmerie/ )
[89] État des forces nucléaires françaises au 15 août 2004 (http:/ / obsarm. org/ obsnuc/ puissances-mondiales/
france-forces. html), Observatoire des armes nucléaires françaises, 2004.
[90] (en) Nuclear policy: France stands alone (http:/ / www. thebulletin. org/ article. php?art_ofn=ja04tertrais),
Bruno Tertrais, 2004.
[91] Jean Meyer, Jean Tarrade, Annie Rey-Goldzeiguer, Histoire de la France coloniale, tome 1, Paris, Colin, 1991.
(ISBN 2266070452)
[92] (en) French Colonization (http:/ / www. discoverfrance. net/ Colonies/ col_intro. shtml), discoverfrance.net.
[93] Cette assertion est largement débattue au sein de la communauté historique : Bernard Lugan, Pour en finir
avec la décolonisation édition Le Rocher, 2006. (ISBN 2268060209)
[94] Voir L'histoire des troupes coloniales (http:/ / www. herodote. net/ mottroupescoloniales. php?get_all=1&
main=63497d6bf19859426271dcf27fcbea17)
[95] En 1973, Thomas Finkenstaedt et Dieter Wolff, en se basant sur les 80000 mots du Shorter Oxford Dictionary
(3e édition), ont conclu que 28.3% du vocabulaire anglais dérivé du français, y compris l'ancien français et le
normand.
[96] (en) The influence of french on english in the early period (http:/ / www. chass. utoronto. ca/ ~cpercy/
courses/ 6362Jurcic1. htm), Dane Jurcic, 2003.
[97] http:/ / en. wikipedia. org/ wiki/ Military

Bibliographie

En français
• Histoire de l’armée française (http:/ / www. conflits-actuels. com/ article.
php3?id_article=173) - De 1914 à nos jours, Philippe Masson, éd. Perrin, Paris, 1999, 510
pages. (ISBN 2262010730)
• Histoire de l'armée française , Philippe Fouquet-Lapar, PUF, 1998. (ISBN 2130464726)
• Histoire de l'armée française : Des milices royales à l'armée de métier, Pierre
Montagnon, Pygmalion, Paris, 1997. (ISBN 2857045247)
• 50 ans d'armée française, Pierre Miquelle, La Martinière, Paris, 1995. (ISBN 2724296036)
• Histoire de l'armée française, général Maxime Weygand, Flammarion, 1961.
• La France militaire illustrée, lt-colonel A. Dally, Larousse, 1900.
• Histoire militaire de la France (3 volumes), sous la direction d'André Corvisier, PUF,
1992. (ISBN 2130489575)
Histoire militaire de la France 41

En anglais
• (en) The French Revolutionary Wars, T.C.W. Blanning, Hodder Headline Group, Londres,
1996, (ISBN 0-340-56911-5)
• (en) The Napoleonic Wars: The Rise and Fall of an Empire, Todd Fisher & Gregory
Fremont-Barnes, Osprey Publishing Ltd., Oxford, 2004, (ISBN 1-84176-831-6)
• (en) Giant of the Grand Siècle: The French Army, 1610-1715, John A. Lynn, Cambridge
University Press, New York, 1997, (ISBN 0-521-57273-8)

Liens externes
• (fr) Service historique de la Défense (http:/ / www. servicehistorique. sga. defense. gouv.
fr/ )
• (fr) Médiathèque de la Défense, établissement de communication et de production
audiovisuelle de la Défense (http:/ / www. ecpad. fr)

La version du 19 avril 2007 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est à dire
qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des
sources et l'illustration.
Histoire militaire de la France 42

Sources des articles et contributeurs


Histoire militaire de la France  Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=41118751  Contributors: Agbeladem, Ahbon?, Alecs.y, Alexius
Manfelt, Aliesin, Archeos, Ash Crow, Auxerroisdu68, Badmood, BernardM, Bibi Saint-Pol, BiffTheUnderstudy, Bigor, Bilou, Bob08, Bourrichon,
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Berardan, Davric, Deansfa, Dhatier, Docsources, DocteurCosmos, Dodoïste, Duckysmokton, Démocrite, EDUCA33E, Elgolfin, Encolpe, EyOne, GaMip,
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8. TRANSLATION
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