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COURS

MALHERBOLOGIE

Master 1 Phytopathologie

Enseignant : Mourad LICIR


Faculté des sciences, Departement SNV,
Université de Médéa

Paternité - Pas de Modification : Janvier 2020


http://creativecommons.org/licenses/by-nd/2.0/fr/
Table des
matières
Introduction 3

I - I-Définitions 4

II - II-Effets de la présence des mauvaises herbes dans les cultures 5

1. A/Nuisibilité des mauvaises herbes ............................................................................................... 5

2. Nuisibilité indirecte: ...................................................................................................................... 6

III - III-Biologie des mauvaises herbes 8

1. III-1-Importance de la reconnaissance des espèces d'adventices .................................................... 8

2. III-2-Moyens de dissémination et multiplication des mauvaises herbes ......................................... 9


2.1. A /-Multiplication par graines : ................................................................................................................ 9
2.2. B/Multiplication végétative : ..................................................................................................................... 9

3. III-3-Pérennité et formes biologiques des adventices ................................................................... 10

4. Les Monocotylédones et les adventices à feuilles étroites. ........................................................... 10


Introduction

la notion de "mauvaise herbe"


La notion de "mauvaise herbe" n'est pas absolue. Dans la nature, il n'y a bien sûr ni "bonnes", ni
"mauvaises" herbes. La notion de "mauvaise herbe" est donc pure- ment anthropocentrique et, de plus,
elle n'existe que dans un contexte spatio-temporel déterminé. C'est ainsi que même des plantes cultivées
peuvent devenir des mauvaises herbes. C'est le cas par exemple du colza dont des quantités importantes
de graines tombent sur le sol à la moisson. Ces graines peuvent germer lors d'une culture ultérieure de
céréales ou de betteraves et ces plantes "spontanées" de colza peuvent concurrencer ainsi dangereusement
ces cultures. C'est le cas aussi des repousses de pommes de terre ou des betteraves "sauvages" en culture
de betterave.
Par contre, en région méditerranéenne, les mauvaises herbes sont appréciées par les éleveurs pour
l'appoint fourrager qu'elles procurent. De même, dans les prairies d'Europe de l'Ouest, certaines plantes
qui étaient autrefois considérées comme des mauvaises herbes, sont reconnues intéressantes aujourd'hui
pour augmenter les quantités d'herbe ingérées par les animaux et équilibrer la composition minérale des
fourrages.
Il n'en reste pas moins vrai qu'une mauvaise herbe est généralement considérée comme une plante
indésirable dans une culture pour les raisons qui sont développées ci-dessous. Toutefois, le but du
désherbage n'est pas l'éradication complète d'une plante mais bien de supprimer les ennuis qu'elle
occasionne, et ce bien sûr, non seulement d'une façon économique mais encore d'une manière
écologiquement justifiée (Stryckers, 1979). Il faut reconnaître qu'un faible pourcentage de mauvaises
herbes ou la présence d'espèces peu compétitives peut avoir un effet favorable aussi bien pour la culture
que pour le sol (matière organique, vie du sol, piège à nitrates, érosion). Cet aspect bénéfique de la
présence de certaines mauvaises herbes bascule cependant facilement au désavantage de la culture.
Il peut être nécessaire de faire la distinction entre plantes adventices et mauvaises herbes. Une adventice,
au sens strict, est en effet une plante qui se trouve dans un milieu qui n'est pas le sien. Elle peut avoir été
introduite involontairement par l'homme ou être apparue spontanément dans un biotope cultivé. Elle
devient une mauvaise herbe lorsqu'elle occasionne un préjudice, c'est-à-dire une baisse de rendement de la
culture.
On peut cependant, par facilité, parler indifféremment de mauvaises herbes, de plantes adventices ou
d'adventices, de plantes commensales ou de commensales. Les adventices des cultures de céréales sont
souvent appelées plantes messicoles

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I-Définitions

I-Définitions
I
Définition : Malherbologie :
Etude des mauvaises herbes ou adventices et des moyens de les combattre dans les cultures.

Définition : Plante adventice (botanique)


« Espèce végétale étrangère à la flore indigène d'un territoire dans lequel elle est
accidentellement introduite et peut s'installer »

Définition : Adventice / Mauvaise herbe (agronomie - malherbologie)


« Plante herbacée ou ligneuse indésirable à l'endroit où elle se trouve »

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II-Effets de la présence des mauvaises herbes dans les cultures

II-Effets de la
présence des II
mauvaises herbes
dans les cultures

A/Nuisibilité des mauvaises herbes 5


Nuisibilité indirecte: 6

Les mauvaises herbes réduisent la croissance et le développement des plantes cultivées par des
phénomènes de concurrence pour l'eau, l'air (CO2), la lumière et les éléments nutritifs. Elles
peuvent également dans certains cas émettre des substances phytotoxiques.

1. A/Nuisibilité des mauvaises herbes


Nuisibilité directe
Concurrence et la compétition : (pour tous les éléments de la croissance d'une plante,
espace, lumière, eau, air) la plante cultivée entraîne une baisse de rendement, de la
qualité du produit, baisse de la croissance donc baisse de la rentabilité.
Émission de phytotoxines (phénomène d'Allélopathie) : Certaines mauvaises herbes
sécrètent des substances toxiques par les racines. Cela empêche la croissance de la plante
cultivée.

Définition : Allélopathie
Allélopathie le phénomène définie par Rice (1984) « tout effet direct ou indirect, positif ou
négatif, d'une plante sur une autre à travers la production de composés chimiques libérés dans
l'environnement ».

Exemple : Exemple1 :
Chénopode blanc empêche la croissance du maïs.

Exemple : Exemple2 :
Le chiendent émet une substance télétoxique, l'agropyrène, qui réduit la croissance des plantes
croissant à proximité.
Dépréciation de la récolte : Les semences des adventices, lorsqu'elles sont mélangées aux
semences de la plante cultivée, doivent être éliminées par triage, ce qui occasionne des
frais supplémentaires. Les semences impures ont en effet une moindre valeur marchande.

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II-Effets de la présence des mauvaises herbes dans les cultures

Complément
Les mauvaises herbes ont également une incidence économique par des effets indirects.

2. Nuisibilité indirecte:
• Plante-hôte = plante réservoir de ravageurs et de maladies :
Les mauvaises herbes peuvent servir de refuge aux parasites et déprédateurs des espèces
cultivées et y trouver un milieu de propagation.

Exemple : Exemple 1
Séneçon commun ou vulgaire héberge la rouille vésiculeuse du pin (champignon). Juniperus et
poirier portent la même rouille.

Exemple : Exemple 2
Mouron blanc et mouron des oiseaux héberge des pucerons, virus de la mosaïque du concombre
(CMV).

• Gêne mécanique à la récolte :


Les mauvaises herbes peuvent également compliquer la récolte, surtout si celle-ci est réalisée
mécaniquement.

Exemple
Le gaillet gratteron (Galium aparine L.) et les autres plantes volubiles peuvent occasionner la
verse des céréales et gêner le travail des moissonneuses-batteuses. La verse par elle-même peut
engendrer des pertes de rendement. .

• Toxicité :
Elles peuvent être toxiques pour le bétail ou l'homme qui consomment la récolte.

Exemple : - Toxique pour l'homme : exemple 1


La nielle des blés (Agrostemma githago L.), plante adventice des cultures de céréales, peut
occasionner des irritations des muqueuses et des troubles gastriques lorsque ses graines sont
mélangées à de la farine consommée par l'homme

Exemple : - Toxique pour les animaux : Exemple2 ;


Mercuriale annuelle toxique pour les lapins. Surtout dans les cultures de fourrage il faut éviter
ces mauvaises herbes toxiques, car l'animal ne fera pas la distinction.

Complément
Certaines plantes ligneuses ou semi ligneuses (racines de saules, de bouleaux) peuvent
boucher des drains.

Complément
Dans les cultures basses, les mauvaises herbes créent un micro climat humide qui
favorise champignons et bactéries mais aussi les ravageurs comme les limaces.

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II-Effets de la présence des mauvaises herbes dans les cultures

Complément
Esthétique (gazon, massif de fleurs)
Source d'incendie dans les forêts.

Nuisibilité des adventices

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III-Biologie des mauvaises herbes

III-Biologie des
mauvaises herbes III

III-1-Importance de la reconnaissance des espèces d'adventices 8


III-2-Moyens de dissémination et multiplication des mauvaises herbes 9
III-3-Pérennité et formes biologiques des adventices 10
Les Monocotylédones et les adventices à feuilles étroites. 10

1. III-1-Importance de la reconnaissance des espèces


d'adventices
La reconnaissance des adventices est primordiale pour différentes raisons.
L'usage des herbicides exige la reconnaissance des adventices car il y a une spécificité
plus ou moins grande dans l'action de ces produits. C'est ainsi que certaines espèces d'un
même genre sont sensibles au 2,4-D alors que d'autres sont résistantes.

Exemple : Espèces sensibles


{Fumaria parviflora Lam., Fumaria capreolata L., {Fumaria officinalis L.) Fumaria densiflora
DC

Exemple : Espèce résistante


{Fumaria officinalis L.)

Les méthodes de lutte phytotechniques sont étroitement liées à la biologie de la plante à


combattre. Celle-ci peut être très différente entre espèces appartenant à un même genre.

Exemple
Ranunculus repens se répand par stolons ;
Ranunculus acris L. a une racine pivotante ;
Ranunculus bulbosus L. a un bulbe ;
Ranunculus sardous Crantz et arvensis L. se multiplient par graines.

Complément
On peut par exemple espérer lutter efficacement contre de jeunes plantes annuelles avec un
engin à dents alors que le passage de cet engin ne fera qu'aggraver l'infestation d'une plante à
stolons ou à rhizomes.

Les adventices peuvent être utilisés comme plantes indicatrices de la qualité du milieu,
par exemple pour la fertilité du sol. Cela présente surtout un intérêt en région tropicale.

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III-Biologie des mauvaises herbes

Les adventices peuvent avoir un intérêt fourrager dans la période de jachère qui suit une
culture. Il convient dès lors de ne pas les détruire après la récolte de la culture.

Certaines espèces doivent être détruites à cause du grand risque de multiplication de


micro-organismes pathogènes pour la plante cultivée. L'adventice et la plante cultivée
appartiennent alors souvent au même genre ou à la même famille.

2. III-2-Moyens de dissémination et multiplication des


mauvaises herbes
II y a plusieurs façons de classer les mauvaises herbes en fonction de leurs modes de propagation
ou de leur persistance. Certaines espèces se multiplient uniquement par graines, d'autres ont
aussi un mode de propagation par voie végétative.

2.1. A /-Multiplication par graines :


La reproduction sexuée (graines) des mauvaises herbes engendre une pluie de graines plus ou
moins importante selon les espèces. Cette pluie de graines couvre une surface plus ou moins
éloignée de la plante-mère suivant les caractéristiques de la graine et les paramètres climatiques.
Stock grainier d'un sol. En moyenne (sur 30 cm) 50 (soit 5000 graines/m²) à 500
millions/ha. Extrême : 20 millions à 2 milliards / ha.

Remarque : Remarque 1 :
Les mauvaises herbes qui germent sont les graines de mauvaises herbes superficielles. On remue
le sol et on en remonte.

Remarque : Remarque 2 :
La durée germinative peut durer quelques mois à 5, 10 ans et plus.

Fort pouvoir de multiplication des graines de MH. 1 pied mère d'Amarante 50 000
graines. 1 pied de mouron rouge donne 250 graines. Eviter que les mauvaises herbes
montent en graines.

Fort pouvoir de dispersion par les propres moyens des adventices (fruit qui éclate et
projette la graine) vent, oiseau, homme, ...

2.2. B/Multiplication végétative :


La reproduction végétative est réalisée suivant les espèces de plusieurs façons, soit au dessus de
la surface du sol par des stolons ou des bulbilles, soit en dessous de la surface du sol par des
rhizomes, des tubercules, des bulbes ou des éclats de souches.
Stolons : Les stolons sont des tiges qui rampent à la surface du sol et qui peuvent
s'enraciner à chaque nœud.

Exemple
Exemples : Ranunculus repens L., Potenti la reptans L., Paspalum paspalodes (Michx)
Scribner.
Rhizomes : Les rhizomes sont des tiges souterraines transformées. Les rhizomes forment
très souvent un maillage serré qui s'étale à quelques centimètres sous la surface du sol.

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III-Biologie des mauvaises herbes

Exemple
Exemples : Imperata cilindrica (L.) Beauv. (climat tropical), Tussila gofarfara et Cirsium
arvense (L.) Scop. (climat tempéré).
Tubercules: Les tubercules sont également des tiges souterraines mais elles sont enflées et
accumulent de grandes quantités d'éléments nutritifs. Ce mode de reproduction est
moins fréquent que les deux précédents.

Exemple
Exemple : Stachys palustris L., Mentha arvensis L., Arrhenatherum elatius subsp.bulbosum
(Willd.) Schübler et Martens.
Bulbes, bulbilles. Un bulbe est une tige souterraine très courte munie d'un ou plusieurs
bourgeons. Ces bourgeons sont recouverts de feuilles modifiées (écailles) qui sont le plus
souvent charnues.

Exemple
Exemple : Allium polyanthum Sch. et Sch., Colchicum autumnale L.

3. III-3-Pérennité et formes biologiques des adventices


Les adventices peuvent être classés en trois catégories selon leur pérennité :
Les annuelles : La grande majorité des adventices sont des annuelles. Elles germent et
donnent des fruits la même année. On les rencontre surtout dans les céréales, les plantes
sarclées et en maraîchage. Ce sont des thérophytes, elles ne subsistent d'une année à
l'autre que par leurs graines. Certaines espèces parmi les thérophytes suivent le cycle des
céréales d'hiver. Elles germent à l'automne et terminent leur cycle en été.
Les bisannuelles : ont un cycle de développement qui s'étend sur deux ans. Elles ont
besoin de froid pour induire leur phase florale (vernalisation). Elles peuvent cependant se
comporter comme des annuelles dans les cultures en germant en automne et en
fleurissant au printemps suivant.
Les pérennes : ont, outre leurs graines, d'autres moyens de propagation. Quand leurs
bourgeons pérennants sont localisés sous la surface du sol pendant la mauvaise saison, ces
espèces sont des géophytes. Leurs bourgeons végétatifs subsistent d'une année à l'autre
malgré les labours successifs. Lorsque leurs bourgeons pérennants sont situés au niveau
du sol, ce sont de hémicryptophytes. On rencontre cette dernière catégorie surtout dans
les vignes et les vergers.

4. Les Monocotylédones et les adventices à feuilles étroites.


Monocotylédones
Racines: fasciculées,
Tiges:
1. Type essentiellement herbacé avec évolution simplificatrice;
2. Disparition des formations secondaires;
3. Absence de ramifications, absence du port arbustif et buissonnant.
Feuille:
1. Simples à nervation parallèle.
2. Pas de réelle division du « limbe ».
3. Absence du vrai limbe.

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III-Biologie des mauvaises herbes

Les Dicotylédones et les adventices à feuilles larges.


Racines:
La racine principale n'avorte pas et très généralement s'allonge en une racine principale
pivotante pourvue de nombreuses racines secondaires. Ces racines peuvent prendre une
grande extension.
Chez les espèces vivaces, elles deviennent ligneuses grâce au jeu des formations
secondaires.
Tiges:
Ramifiées peuvent devenir arborescentes grâce au fonctionnement des assises secondaires.
On a alors de véritable tronc.
Feuilles:
Limbe à nervation pennée ou palmée;*
Feuilles pétiolées ou sessiles;
Base foliaire élargie en une gaine, cependant moins développée que celle des Monocot,
munie souvent de 2 stipules.

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