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LA CHUTE DU DEY HUSSEIN 

Hussein Dey ou Hussein Pacha dernier Dey (28ème) d'Alger , né en 1764 à Urla, en Anatolie, dans
l'empire ottoman, et mort en 1838 à Alexandrie (en italien  Alessandria), dans le Piémont-Sardaigne,
est le dernier dey d'Alger de 1818 à 1830,. La ville et le territoire de l'Algérie actuelle sont alors sous
la souveraineté théorique du sultan d'Istambul depuis trois siècles sous le nom de «Régence d'Alger». 
Dans les faits, l'intérieur du pays constitué  des berbères est livré à l'abandon, insoumis et réticent à
l’invasion de l’Empire Ottoman. Le territoire Algérien comptait  environ trois millions d'habitants
(contre 36 millions pour la France de la même époque).
La conquête française, si lourde de conséquences pour la France comme pour l'Algérie, résulte d'un
imbroglio dérisoire.
En 1798, le gouvernement du Directoire achète du blé à la Régence d'Alger pour les besoins de
l'expédition du général Bonaparte en Égypte. Le blé est financé par un emprunt de la France auprès de
familles juives d'Alger. Celles-ci demandent une garantie du dey qui gouverne la ville.
En 1827, le Dey Hussein, frappe «du manche de son chasse-mouches» le consul de France Deval, un
affairiste qui refuse non sans insolence de s'engager sur le remboursement du prêt.
Le président du ministère français, Villèle, demande réparation au dey pour l'offense faite à son consul
mais n'obtient aucun semblant d'excuse.
Confronté deux ans plus tard à la fronde des députés, le roi Charles X éprouve le besoin de restaurer au
plus vite son image. C'est ainsi que, le 3 mars 1830, dans le discours du trône, il évoque pour la
première fois l'idée d'une expédition punitive destinée à obtenir réparation de la dette ainsi qu'à
détruire le repaire de corsaires installé dans la régence d'Alger et mettre fin à l'esclavage !

Les troupes françaises débarquent0, le 14 juin 1830, sur la plage de sidi Fredj (ex Sidi Ferruch), à 25
km d'Alger. Pendant ce temps, la flotte bombarde les défenses de la ville, en particulier la citadelle de
Fort-l'Empereur, ainsi nommée en souvenir de Charles Quint !
Le dey capitule enfin le 5 juillet, Après sa capitulation, il a été clairement stipulé qu’il serait exilé.
Après moult alternatives, il a été décidé qu’il s’établirait en Italie. Ce jour là, la frégate la Jeanne d’Arc
avait été préparée, dès le matin. Mais selon des observateurs, pour des motifs religieux, le dernier Dey
d’Alger préféra partir après le coucher du soleil. 
Sa suite était constituée de cent dix personnes. On y comptait cinquante-cinq femmes, dont quatre
seulement avaient le titre d’épouses. Son gendre et toute sa famille l’accompagnaient également.
A huit heures du soir, Hussein sortit de sa maison à pied. Ses femmes étaient transportées dans des
palanquins (chaises à porteurs) fermés et les esclaves suivaient sur deux rangs. Tous étaient silencieux.
Les habitants d’Alger ne témoignèrent aucune sympathie pour leur ancien maître. Hussein Dey
espérait certainement voir du monde venir le saluer, lui rendre un dernier hommage… Il n’y avait que
quelques curieux sur le seuil de leurs portes.
« Pendant tout le trajet de sa maison au port, la figure du pacha resta calme et sévère; sa contenance
était noble et digne; il semblait supérieur à son infortune. Mais lorsqu’il fut à bord de la frégate qui
devait le transporter à Naples; lorsqu’il se vit seul au milieu de sa famille, sans gardes, sans officiers,
presque sans esclaves; lorsqu’il vit toutes les batteries rester muettes ; Oh ! Alors ce silence lui révéla
l’immensité de sa chute; il se prit à verser d’abondantes larmes, et plusieurs fois il jeta de douloureux
regards sur cette Casbah où pendant douze ans il avait commandé en maître absolu.» 
Le départ du Dey fut suivi, le lendemain, de celui des janissaires. Ils avaient été désarmés au préalable
et reçurent deux mois de soldes avant leur embarquement.
C’est ainsi que s’est achevé le règne du dernier Dey d’Alger. Il fut certainement le plus malin, puis
qu’il avait réussis à se maintenir durant douze années sur le trône, alors que la moyenne était de trois
ans et neuf mois." Salim Tigara.

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