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UNIVERSITÉ 20 AOÛT 1955

SKIKDA

Faculté de Technologie
Département de Génie Civil

Master II
Matériaux de Génie Civil

Promotion 2022/2023

Synthèse

Valorisation des cendres de bois dans le domaine de génie


civil
Supervision du DR :
Boughamsa

Présenté par :
SOLTANE CHEIBOUT Toufik

RÉSUMÉ
Le développement durable et les conceptions plus écologiques sont devenus
très présents dans le domaine du génie civil.

En effet, de l’extraction des matières premières, à la production des matériaux


de construction, jusqu’à l’utilisation finale.
L’industrie de construction se caractérise par ces impacts environnementaux
irréversibles.
Le ciment l'ingrédient clé dans le domaine de génie civil figure parmi les plus
polluants, il est responsable d'une quantité importante d'émission de C02.

Une solution est de remplacer une partie du ciment par des ajouts cimentaires
provenant de sous-produits industriels, comme les cendres provenant de procédés
thermiques «  la combustion » des matériaux combustibles.

Le développement de l’énergie renouvelable issue de la combustion de


matériau biomasse, conjugué à une réduction des possibilités d’enfouissement, a fait
émerger de nombreux programme de recherche concernant la valorisation des
cendres de biomasse.

De nombreux facteurs limitant, différents selon les débouchés, ont été


identifiés. Des solutions plus ou moins ont été avancées visant à réduire les effets
des facteurs préjudiciables (tri, dispersion, extinction de la chaux vive …) des
cendres provenant des procédés thermiques.

Actuellement, l’exutoire principal des cendres est l’enfouissement, suivi par le


l’épandage au sol (agriculture et forêt).

La composition physique et chimique des cendres de biomasse est influencée


par de très nombreux facteurs : combustible, prétraitement, post-traitement, additifs,
cendres sous chaudière ou volantes, puissance de l’installation, type d’équipement
de combustion, mode d’extraction…Toutefois, ces cendres présentent certaines
caractéristiques admises : pouvoir améliorant/neutralisant, fertilisant, comportement
pouzzolanique.

Il ressort de l’étude la nécessité de consolider la filière de retour au sol, seule


voie de valorisation actuellement éprouvée à grande échelle, soutenir le
développement d’alternatives suffisamment crédibles, mieux caractériser les cendres
et mieux les identifier, notamment en dressant une typologie plus vital des cendres
pour mieux exploiter les données qualitatives et quantitatives et enfin faire évoluer le
cadre réglementaire et encourager les producteurs.

L’étude traite de la gestion des cendres de biomasse issues de la combustion


du matériau bois et dresse un état de connaissance, des caractéristiques physico-
chimiques, des afflux, des modes de traitement et de valorisation, et des dispositions
en matière de débouchés d’exploitation.
MOTS CLES
Cendres, biomasse, bois, énergie, produits connexes de la transformation du bois,
four à grille, four à lit fluidisé, chaufferies collectives, chaufferies industrielles,
chaudières cendres sous chaudière, cendres volantes, tri, retour au sol,
construction, travaux publics, traitement de déchets.
SOMMAIRE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION GENERALE.....................................................................................1
Contexte Général : Rapport de déchets et valorisation en Algérie…………………….2
CHAPITRE I……………………………………………………………………………..3
I.1 .DEFINITION D’UN DECHET…………………………………………………………..4
I.2 .CLASSIFICATION, ORIGINE DES DECHETS……………………………………...4
I.3 .CRITERES DE DANGEROSITE DES DECHETS SPECIAUX DANGEREUX…..4
I..3.1.
Cancérigène………………………………………………………………………….4
I.3.2. Corrosive…………………………………………………………………………..…4
I.3.3. Dangereuse pour l’environnement……………………………………….………..4
I.3.4. Infectieuse…………………………………………………………………………....4
I.3.5. Irritante……………………………………………………………………….……….4
I.3.6. Nocive………………………………………………………………………………...5
I.3.7. Toxique……………………………………………………………………………….5
I.3.8. Toxique vis-à-vis de la reproduction………………………………………………5
I.3.9. Mutagène…………………………………………………………………………….5
I.4 .CLASSIFICATIONDES DECHETS SELON ORGANISATION ET
EXPLOITATION………………………………………………………………………..........5
I.5 .CLASSIFICATION DES DECHETS SELON LEURS SOURCES………………….5
I.5.1. Déchets ménagers et assimilés……………………………………………………5
I.5.2. Déchets agricoles et d’activités d’agricoles………………………………………6
I.5.3. Déchets industriels……………………………………………………..………...…6
I.5.3. a) Déchets industriels banals (D.I.B) ……………………………………………..6
I.5.3. b) Déchets industriels dangereux (D.I.D) ……………………………………...…6
I.5.4. Déchets hospitaliers, déchets des activités de soins (D.A.S) ………………….6
I.5.5. Déchets ultimes……………………………………………………………...………6
I.6 . CLASSIFICATION DES DECHETS SELON LEURS NATURES……………...….7
I.6.1. Classification basée sur l’état physique…………………………………………..7
I.6.2. Classification basée sur l’état chimique…………………………………………..7
CHAPITRE II…………………………………………………………………………….9
Partie 1 : Le bois……………………………………………………………………………..9
Partie 2 : Ajouts minéraux cimentaires…………………………………………………….9
Avant-propos………………………………………………………………………………..10
PARTIE 1……………………………………………………………………………………11
II. 1. DECHETS ET CENDRES DE BOIS EN ALGERIE……………………………….11
II. 2. LE MATERIAU BOIS, NOTIONS SUR SA STRUCTURE ET SES PROPRIETES
II.2.1. Structure du bois…………………………………………………………………..12
II.2.1.1. A l’échelle microscopique………………………………………………………12
II.2.1.2. Plan ligneux des résineux……………………………………………………...13
II.2.1.3. Plan ligneux des feuillus………………………………………………………..14
II.3. CONSTITUTION CHIMIQUE DU BOIS……………………………………………..15
PARTIE 2……………………………………………………………………………………16
Introduction………………………………………………………………………………….16
II.4. LES AJOUTS MINERAUX……………………………………………………………18
II. 4.1. DEFINITION……………..………………………………………………………..18
II. 4.2. ROLE DE L’AJOUT MINERAL…………….…………………………………...18
II. 4.2.1. Rôle de la granulométrie de l’ajout……………………………………….18
II. 4.2.2. Rôle pouzzolanique des ajouts minéraux cimentaire……………….....18
II. 4.3. L’INTERET DE L'UTILISATION DES AJOUTS MINERAUX DANS LE
GENIE CIVIL............................................................................................................19
II. 4.3.1. Intérêt du point de vue technique………………..……………………….19
II. 4.3.2. Intérêt du point de vue économique……………………………………..19
II. 4.3.3. Intérêt du point de vue environnemental………………………….…….19
II. 5. CONCLUSION………………………………………………………………………..20
CHAPITRE III……………………………………………………………………….…21
Etude des cendres de combustion de bois……………………………………………...22
III. 1. DEFINITION…………………………………………………………………............23
III. 2 .CENDRES DE BIOMASSE…………………………………………………………24
III.2.1. Origine et production…………………………………………………..………...24
III.3. CENDRE DE BOIS………………………………………………………………...…25
III.3.1. Principe résumé de la combustion…………………………………………......26
III.3.3. Composition élémentaire et taux de cendres……………………………….…27
III.4. DISTINCTION CHIMIQUE DE LA CENDRE VOLANTE DU BOIS……………..28
III.5. IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT DES CENDRES DU BOIS………………..29
CHAPITRE IV………………………………………………………………………....30
Introduction……………………………..…………………………………………………...31
IV. 1. ROLE DES POUZZOLANES DANS UN CIMENT COMPOSE…………….....32
IV. 2. INTRODUCTION DES CENDRES VOLANTES DE BIOMASSE DANS LES
MORTIERS/BETONS………………………………………………………………………33
IV. 3. INTRODUCTION DES CENDRES VOLANTES DE BIOMASSE DANS LES
TECHNIQUES ROUTIERES…………………………………………………………….. 33
CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………34
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………….………35
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Terminologie des cendres…………………………………………………….5


Tableau 2 : Composition chimique des cendres volantes de biomasse venant de
plusieurs espèces de bois…………………………………………………………………27
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Plan Tangentiel et Transversal tronc d’arbre………………………………..12


Figure 2 : Organisation cellulaire d’un bois résineux…………………………………...13
Figure 3 : Organisation cellulaire d’un bois feuillu………………………………………14
Figure 4 : Différents types de déchets biomasse……………………………………….24
Figure 5 : Schéma global et général de fonctionnement d'une centrale biomasse
énergie et mise en évidence générale des productions de cendres le long du
processus……………………………………………………………………………………25
Figure 6 : Schéma général d’une combustion de bois dans le contexte d’une centrale
thermique……………………………………………………………………………………26
Figure 7 : Schéma présentant les grandes étapes d’une combustion dans la
chaudière d’une centrale biomasse………………………………………………………26
Figure 8 : Diagramme ternaire : Composition chimique des cendres volantes de
chaudière d’une centrale biomasse………………………………………………………28
INTRODUCTION GENERALE
L’activité humaine bâtit certes des aspects de civilisation et de développement
social de l’être humain.
Reste que, le simple fait de vivre, de manger et de respirer produit des déchets.
Par ailleurs, la production de déchets à grande échelle a commencé durant la
révolution industrielle au XIX e siècle et se poursuit aujourd'hui alors qu'un nombre
croissant de personnes et d'entreprises produisent et consomment une gamme
toujours plus large de biens et de services.

Les activités humaines produisent des déchets sous forme de sous-produits ou


de résidus solides, liquides ou gazeux. Il devient plus difficile de gérer les déchets et
d'en réduire les répercussions sur l'environnement au fur et à mesure de la
croissance des populations et des économies dans le monde.

De par la variété des déchets produits et la pluralité des sources de production,


le secteur des déchets est devenu un domaine de recherche et de préoccupation
mondiale.

Les déchets de par leur composition, constituent certes, un problème


environnemental majeur : pollution du sol et des eaux, pollution atmosphérique, ...
toutefois, une gestion efficiente peut constituer une véritable opportunité
environnementale et économique.

L’une des actions permettant de préserver l’environnement est la gestion des


déchets.
L’activité de gestion des déchets (collecte, tri, traitement,..), représente
justement, une filière économique génératrice de richesse et pourvoyeuse
d’emplois.

La transition du modèle linéaire «le tout à la décharge», pratiqué à ce jour, vers


un modèle circulaire plus respectueux de l’environnement et du développement
durable, et rentable sur le plan économique, doit nécessairement passer par une
meilleure connaissance des déchets que la société génère, c’est-à-dire, cerner au
mieux, le contenu de notre poubelle.
Lorsque le déchet existe, il doit être traité pour éviter de polluer
l’environnement. A chacune des étapes, de la collecte à l’élimination.
Les professionnels de la gestion des déchets agissent en limitant les impacts sur
l’environnement contribuant ainsi à sa préservation.

Dans cette contribution, Les travaux sont exposés en quatre chapitres :

1. le premier chapitre traite l a d é f i n i t i o n , o r i g i n e , o b t e n t i o n e t


différents types de déchet ;
2. le deuxième chapitre porte sur la caractérisation du matériau origine du
de déchet sélectionné, objet de la présente synthèse, notamment les propriétés
physiques, chimiques et minéralogiques. Et l’approche en tant qu’ajout minéral  ;
3. le troisième chapitre décrit le résidu de cendre de bois, l’origine d’obtention,
l’identification chimique selon le diagramme ternaire et son impact sur
l’environnement;
4. le quatrième chapitre apporte une justification pour répondre au problème
que pose la valorisation et l’utilisation de ce sous-produit dans les différentes filières
du génie civil.

1
Contexte Général :
Rapport de déchets et valorisation en Algérie
La majorité des pays en développement sont confrontés à de graves défis
environnementaux, sociaux et économiques lorsqu'il s'agit de gérer les différents
types de déchets.

Leur gestion constitue pour les communautés locales un des plus importants
défis. L’Algérie en tant que l'un de ces pays est confrontée à de sérieuses difficultés
dans la gestion de ses déchets, malgré les nombreuses mesures réglementaires,
institutionnelles et opérationnelles.

Avec une croissance de sa population (43,424 million d’habitant en 2019), dont


70% est concentrée dans les villes (O.N.S, 2019), le développement industriel et le
changement dans les modes de consommation, la production des déchets ménagers
est estimée en 2019 à 13 Million tonnes, dont 54% de cette quantité représente la
fraction organique et la fraction restante 46% représente des déchets solides (AND,
2019).

Leur accumulation d’une manière anarchique et la saturation des


décharges existantes a engendré des problèmes d’hygiène, des nuisances
visuelles, pollution de l’environnement et le risque que constitue leur
lixiviation pour les nappes phréatiques ainsi que les émissions des gaz à
effet de serre.

La situation critique atteinte en matière d’environnement, d’hygiène et de


salubrité publique s’est fortement dégradé en Algérie depuis 2001 année de reprise
économique.
En termes de Coûts de la Dégradation de l’Environnement (CDE), dû aux
déchets ménagers et industriels est passé de 0,1% du PIB de 1999, selon le Plan
National d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (PNAEDD) de
2001, à 0,76 % du PIB en 2015, soit une augmentation de 8 fois. (MEER, 2018).

Afin de pallier ces nuisances les administrations publiques élaborèrent, des


programmes, des politiques et création des institutions. Et ont engagé l’Etat Algérien
à l’adoption de la Stratégie nationale de l’environnement (SNE) dans différents
secteurs.

Aussi, La gestion des déchets est devenue un élément clé de la politique


environnementale nationale.

Plusieurs défis ont été inscrits dont la stratégie de gestion des déchets qui
constituent un élément fondamental.

Dans ce but il a eu l’institution des outils de gestion à l’image du Programme


National de Gestion Intégrée des Déchets solides Ménagers (PROGDEM) et le Plan
National de Gestion des Déchets Spéciaux (PNAGDES).

L’Etat algérien a traves le Ministère de l’Environnement œuvre à faire de la


gestion des déchets, plus qu’un outil de lutte contre la pollution et la dégradation du
cadre de vie, mais une source de développement durable et d’économie verte.

2
CHAPITRE I

I.1 . DEFINITION D’UN DECHET

3
D’après la Loi n° 01 - 19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle
et à l’élimination des déchets.

Un déchet est : « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou


d’utilisation, et plus généralement toute substance, ou produit et tout bien meuble
dont le propriétaire ou le détenteur se défait, projette de se défaire, ou dont il a
l’obligation de se défaire ou d’éliminer ».

I.2 . CLASSIFICATION, ORIGINE DES DECHETS

D’après le décret exécutif n° 06-104 du 28 février 2006 fixant le relevé des


déchets, y compris les déchets spéciaux dangereux.
Le législateur algérien identifié et répertorié dans une « nomenclature » les déchets
selon classes à laquelle elles appartiennent. En indiquant l'appartenance à la classe
des déchets :
 Ménagers et Assimilés (MA) ;
 Inerte (I) ;
 Spéciaux (S) ;
 Spéciaux Dangereux (SD).

Autre classification que le législateur algérien a établie, toujours dans le même


décret est celle par critère de dangerosité des déchets dangereux.

I.3 . CRITERES DE DANGEROSITE DES DECHETS SPECIAUX


DANGEREUX

I.3.1. Cancérigène
Est cancérigène une substance ou un déchet qui, par inhalation, ingestion ou
pénétration cutanée, peut produire le cancer ou en, augmenter la fréquence.

I.3.2. Corrosive
Est corrosive une substance ou un déchet qui en contact avec les tissus vivants,
peut exercer une action destructrice avec ces derniers.

I.3.3. Dangereuse pour l’environnement


Est dangereuse pour l’environnement une substance ou un déchet qui, présente ou
peut présenter des risques immédiats ou différés pour une ou plusieurs
composantes de l’environnement susceptibles de modifier la composition de la
nature, de l’eau, du sol, ou de l’air, du climat, de la faune, de la flore, ou des micro-
organismes.

I.3.4. Infectieuse
Est infectieuse une matière ou un déchet contenant des micro-organismes viables ou
leurs toxines, susceptibles de causer des maladies chez l’homme ou chez d’autres
organismes vivants.

I.3.5. Irritante
Est irritante une substance ou un déchet non corrosif qui par contact immédiat,
prolongé ou répété avec la peau ou les muqueuses, peut provoquer une réaction
inflammatoire.
I.3.6. Nocive
Est nocive une substance ou un déchet qui par inhalation, ingestion ou

4
pénétration cutanée, peut entrainer la mort ou des risques aigus ou chroniques sur
les organismes vivants.

I.3.7. Toxique
Est toxique une substance ou un déchet qui par inhalation, ingestion ou pénétration
cutanée, en petites quantités, peut entrainer la mort ou des risques aigus ou
chroniques sur les êtres vivants.

I.3.8. Toxique vis-à-vis de la reproduction


Est toxique vis-à-vis de la reproduction une substance ou un déchet qui par
inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peut produire ou augmenter la
fréquence d’effets indésirables non héréditaires dans la progéniture ou porter
atteinte aux fonctions ou capacités reproductives des êtres vivants.

I.3.9. Mutagène
Est mutagène une substance ou un déchet qui par inhalation, ingestion ou
pénétration cutanée, peut produire des défauts génétiques héréditaires ou en
augmenter la fréquence.

D’autre part, les progrès scientifiques et techniques en matière de traitement


des déchets on permet d’établir d’autres nomenclatures suivant le besoin,
l’adaptation au domaine de déchets générées.
On présente parmi eux

1.4. CLASSIFICATION DES DECHETS SELON


ORGANISATION ET EXPLOITATION 

Selon Emilien KOLLER - Traitement des pollutions industrielles : Eau - Air -


Déchets - Sols - Boues (2004),
Le but de cette classification est :

I.4.1. D’ordre technique afin de maitriser les problèmes de transport, de stockage


intermédiaire, de traitement et d’élimination finale.
I.4.2. D’ordre financier, selon l’application du principe de pollueur-payeur, pour
soutenir l’organisme de gestion des déchets afin d’en a assuré le financement.
I.4.3. D’ordre légal, afin de cerner les responsabilités relatives à des questions de
santé des populations ou de protection de l’environnement.

I.5 . CLASSIFICATION DES DECHETS SELON LEURS


SOURCES 

Selon Alain Damien - Guide du traitement des déchets (2004),


La classification des déchets générés est établie comme source suivant l’origine des
activités humaines:

I.5.1. Déchets ménagers et assimilés

Tous déchets issus des ménages ainsi que les déchets similaires provenant des
activités industrielles, commerciales, artisanales et autres qui, par leur nature et leur
composition, sont assimilables aux déchets ménagers et dans la mesure où ils ne
présentent aucun caractère de dangerosité.
I.5.2. Déchets agricoles et d’activités d’agricoles

5
Les activités agricoles génèrent principalement cinq types de déchets :

 Les sacs ou les bidons vides d’engrais d’herbicides et de pesticides ;


 Les produits phytosanitaires non utilisables (P.P.N.U) ;
 Les résidus liés aux activités d’élevage ;
 Les déchets verts ;
 Les films agricoles usagers.

I.5.3. Déchets industriels

Ils proviennent de l’industrie, du commerce, de l’artisanat et des transports. Ils sont


classés selon leurs caractères plus ou moins polluants en deux grandes catégories :

I.5.3. a) Déchets industriels banals (D.I.B)

Ce sont des déchets non dangereux appelés quelquefois, déchets industriels


assimilés aux déchets ménagers. Ils sont constitués de déchets non dangereux et
non inertes. Ils contiennent effectivement les mêmes composantes que les déchets
ménagers mais en proportions différentes.

I.5.3. b) Déchets industriels dangereux (D.I.D)

Ils sont constitués des déchets organiques (types hydrocarbures, goudrons, boues)
des déchets minéraux liquides (acides, bases, etc.) ou solides (cendres, etc.).

Les D.I.D peuvent présenter des risques pour la santé et génèrent souvent des
nuisances pour l’environnement. Pour ces raisons, ils doivent être collectés,
transportés, traités, éliminés ou stockés selon des règles strictes.

I.5.4. Déchets hospitaliers, déchets des activités de soins (D.A.S)

Les déchets d’activité de soins sont les déchets issus des activités de diagnostic, de
suivi, et de traitement préventif, curatif ou palliatif, dans le domaine de la médecine
humaine et vétérinaire, ainsi que les activités de recherche et d'enseignements
associés, de production industrielle.

I.5.5. Déchets ultimes

Les opérations de traitement des déchets produisent de nouveaux déchets.

Les déchets des déchets, en quelque sorte.

Ceux-ci seront traités et fourniront encore des déchets. Il arrive un moment où


l'opération ne devient plus rentable et l'on obtient ainsi le déchet ultime.

I.6 . CLASSIFICATION DES DECHETS SELON LEURS


NATURES

Selon Michel MURAT - Valorisation des déchets et des sous-produits


industriels (1981). On distingue deux types de classifications :

I.6.1. Classification basée sur l’état physique

6
Déchets solides: Comprend les déchets ménagers, les déchets de métaux, les
déchets inertes, les déchets de caoutchouc et plastique, les déchets de bois, paille.

Les boues : Ce sont celles des stations d’épuration, des eaux urbaines ou
industrielles ainsi que les boues d’origines diverses (de traitement de surface, de
peinture, etc.).

Déchets liquides ou pâteux : Ce sont les goudrons, les huiles usagées, les
solutions résiduaires diverses, etc.

Déchets gazeux : On retrouve dans cette catégorie les biogaz des décharges
(méthane, etc.), les gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, etc.)

I.6.2. Classification basée sur l’état chimique

Déchets acides : Les solutions résiduaires acides diverses (HCl, acides organiques)

Déchets basiques : La soude, la potasse résiduaires, liqueurs ammoniacales,


chaux résiduaire.

Sels résiduaires : Le sulfate de calcium, le carbonate de calcium, le sulfate


ferreux.

Déchets organiques : Les solvants usés, les huiles usagées, les boues
d’hydrocarbures, les liqueurs résiduaires phénols.

Déchets polymériques : Les déchets de caoutchouc et de plastique (P.V.C, P.S,


P.E, polyuréthane).

Déchets minéraux : Les déchets siliceux (sables de fonderie), les déchets de


silicates ou silico-aluminates comme les schistes houillers, déchets de verre,
cendres de centrales thermiques, les déchets de calcaire tels que déchets de
marbre, carbonates de calcium résiduaire des sucreries.

Déchets métalliques : Les ferrailles, carcasses de voitures, les déchets de métaux


précieux, les câbles.

Déchets radioactifs : Les déchets radioactifs sont les déchets qui émettent des
rayonnements radioactifs. Ils sont classés en fonction de leur activité radioactive en
déchets :

- Très faible activité ;


- Faible activité ;
- Moyenne activité ;
- Haute activité.
Et par rapport à leur période radioactive (durée de vie) :

- Très courte durée de vie (période inférieure à 100 jours) ;


- Courte durée de vie (période inférieure ou égale à 30 ans) ;
- Longue durée de vie (période de vie supérieure à 30 ans).

7
CHAPITRE II
Partie 1 : Le bois
Partie 2 : Ajouts minéraux cimentaires

8
Avant-propos
Le développement de la filière bois énergie, du fait de l’intérêt indéniable du
bois en tant que ressource renouvelable pour la lutte contre le changement
climatique, a conduit à une croissance importante de consommation du bois comme
combustible.

9
Cette consommation permet donc la production d’énergie renouvelable et
conduit à la production de résidus sous formes de cendres.

Le traitement des cendres de bois est actuellement un sujet innovant puisque


ces matériaux, considérés la plupart du temps comme des déchets, pourraient être
valorisés sous certaines conditions.

En outre, la maîtrise de la gestion de ces cendres – aujourd’hui peu optimisée -


et souvent laissée à l’appréciation des maîtres d’ouvrage ou exploitants.

Apparaît incontournable pour une source disposant d’un fort atout en terme
environnemental et valorisation.

Aussi, pour l’instant, la destination quasi-exclusive des cendres est la mise


sous terre, solution coûteuse à terme.

La voie de valorisation en génie civil présente l’avantage d’être organisée,


fournissant ainsi un débouché pérenne et fortement consommateur de
cendres.

Cette analyse s’inscrit dans une démarche générale destinée à intégrer la


cendre dans la normalisation et bâtir un cadre adapté à leur valorisation

Pour répondre à cette problématique, ce chapitre se décompose en trois


parties

La première partie porte sur la nature du bois. Il étudie la structure du bois


minéralogique et chimique du bois
Afin de présenter le potentiel des minéraux contenus dans le bois combustible
et ceux dans les cendres.

La deuxième partie étudie la réactivité des ajouts minéraux.

L’objectif de cette partie est de comprendre les phénomènes associés à aux


ajouts minéraux.

Pour présenter le potentiel des cendres de bois pour une utilisation comme
adjuvant minéral pouzzolanique et comme activateur ou liant pour les matériaux de
construction.

PARTIE 1

II. 1. DECHETS ET CENDRES DE BOIS EN ALGERIE

10
Le législateur algérien répertorié le bois et les déchets provenant de son
transformation dans la nomenclature de l’annexe II et l’annexe III du décret exécutif
n° 06-104 du 28 février 2006.

ANNEXE II
LISTE DES DECHETS MENAGERS ET ASSIMILES ET DES DECHETS
INERTES
CODE DU CLASSE DU CRITERES DE
DESIGNATION DU DECHET
DECHET DECHET DANGEROSITE
Déchets provenant de la transformation du bois et de
3 la production de panneaux et de meubles, de pâte à
papier, de papier et de carton
Déchets provenant de la transformation du bois et
3.1
de la fabrication de panneaux et de meubles
3.1.1 Déchets d'écorce et de liège MA
Sciure de bois, copeaux, chutes, bois, panneaux de
3.1.2 particules et placages autres que ceux visés à la MA
rubrique 3.1.1 SD
3.1.3 Déchets non spécifiés
Déchets provenant de la production et de la
3.3
transformation de papier, de carton et de pâte à papier
3.3.1 Déchets d'écorce et de bois MA
Refus séparés mécaniquement provenant du broyage de
3.3.2 MA
déchets de papier et de carton

ANNEXE III
LISTE DES DECHETS SPECIAUX Y COMPRIS LES DECHETS SPECIAUX
DANGEREUX
CODE DU CLASSE DU CRITERES DE
DESIGNATION DU DECHET
DECHET DECHET DANGEROSITE
Déchets provenant de la transformation du bois et de
3 la production de panneaux et de meubles, de pâte à
papier, de papier et de carton
Déchets provenant de la transformation du bois et
3.1
de la fabrication de panneaux et de meubles
Sciure de bois, copeaux, chutes, bois, panneaux de
3.1.1 particules et placages contenant des substances SD comburante
dangereuses
10 Déchets provenant de procédés thermiques MA
Déchets provenant de centrales électriques et
10.1 autres installations de combustion (sauf catégorie
19)
Mâchefers, scories et cendres sous chaudière (sauf
10.1.1 S
cendres sous chaudière visées à la rubrique 10.1.4)
10.1.2 Cendres volantes de charbon S
10.1.3 Cendres volantes de tourbe et de bois non traité S

L’objet de notre exposé est de rendre compte de la gestion des déchets solides
issus de l’activité spécifiquement du matériau bois et les débouchés de son
valorisation.

II.2. LE MATERIAU BOIS, NOTIONS SUR SA STRUCTURE


ET SES PROPRIETES

11
Le bois est resté pendant longtemps le matériau principal, sinon unique, de la
construction.

Matériau de tout prototype (outils, armes, instruments de musique, construction


navale, aéronautique, automobile ...) son utilisation s’étendait encore, dans un passé
pas si lointain, sur de nombreux domaines, avant d’être supplanté par d’autres
matériaux (métal, minéral aggloméré...).

II.2.1. Structure du bois

Figure 1 : Plan Tangentiel et Transversal tronc d’arbre

II.2.1.1. A l’échelle microscopique (cf.  Figure. 1)

Le bois est un matériau composite naturel, composé, de fibres de cellulose


entourée d’une matrice de lignine.
Sa composition élémentaire est faite de majoritairement de carbone, d’oxygène
et d’hydrogène.

Cette structure et cette composition chimique en font donc un matériau à la fois


léger et mécaniquement très résistant.

L’étude microscopique fait apparaître les constituants suivants :


- Pour les bois « résineux » les trachéides et les rayons ligneux.

12
- Pour les bois « feuillus » les vaisseaux, les fibres, les parenchymes et les rayons
ligneux.

Figure 2 : organisation cellulaire d’un bois résineux

II.2.1.2. Plan ligneux des résineux : (cf.  Figure. 2)

Trachéides : elles jouent les rôles d’éléments de soutien et d’éléments


conducteurs.
Elles mesurent de 2 à 7 mm de longueur et de 20 à 60 μm de largeur.
Elles sont caractérisées par la présence de ponctuations aréolées, sorte de « clapet
» qui permet les échanges de fluides entre les cellules

Rayons ligneux : lames de tissus dirigés radialement, formés de tissus type «


parenchyme ». Ils contiennent des trachéides transversales et des canaux
résinifères.
Figure 3 : organisation cellulaire d’un bois feuillu

13
II.2.1.3. Plan ligneux des feuillus (cf.  Figure. 3)

Fibres : tissus de soutien, sur les parois se forment des dépôts de tannins,
gommes…

Vaisseaux : tissus spécialisés, conducteurs de la sève brute. Ils sont appelés


aussi « pores » sur une coupe transversale. Ils comportent à leurs extrémités des
perforations, constitués d’éléments de vaisseaux pour permettre la communication
entre eux.
Les parois des vaisseaux comportent également des ponctuations
- pour communiquer entre vaisseaux
- pour communiquer avec les rayons ligneux

Parenchymes : tissus composé de cellules isodiamétriques. Leur rôle est


essentiellement la mise en réserve et la redistribution des matières nutritives.

Rayons ligneux : lames de tissus dirigés radialement, formés de tissus type


«parenchyme ».

Cette substitution permettrait de réduire le coût (économique et environnemental) du


ciment tout en utilisant des ressources énergétiques renouvelables.

II.3. CONSTITUTION CHIMIQUE DU BOIS

Les constituants chimiques du bois peuvent être classés en deux groupes de


substances :

 des substances macromoléculaires constitutives des parois cellulaires


(cellulose, hémicelluloses, lignines) présentent en quantité abondante dans
toutes les espèces

 la cellulose qui est le constituant majeur du bois (de l’ordre de 40 à 50%) qui est un
polymère linéaire formé de longues chaînes en partie cristallisé et hydrophobe, le
complément est quant à lui amorphe et hydrophile.
 Les hémicelluloses, représentent environ 20 à 30% du bois. Elles sont faites de
chaînes moléculaires plus courtes et plus ramifiées que la cellulose qu’elles
enrobent.
 Les lignines sont des polymères polyphénoliques dont les proportions
s’échelonnent de 20 à 30% du bois.

Ces trois constituants sont présents suivant des proportions différentes dans les
parois cellulaires et les lignines jouent un rôle de « ciment » entre les cellules où
cellulose et hémicelluloses sont davantage présentes.

 des substances de faibles poids moléculaire : les extraits (molécules


organiques : tanins, terpènes, huiles…)
 les tannins, les terpènes, les huiles,… sont des substances de formulations
chimiques relativement complexes ; bien qu’elles soient présentes en faible quantité
(0 à 10 % environ) elles présentent un intérêt chez certaines espèces en protégeant
le bois des agressions de microorganismes.

14
 des substances minérales obtenus par calcination du bois et porte le
nom de cendre. les cendres sont constituées de produit minéraux à base
de calcium, silicium, magnésium…

Enfin, il faut retenir que la composition élémentaire des matières organiques


contenues dans le bois est à base de carbone, d’oxygène, d’hydrogène et d’azote.

Quelle que soit l’essence du bois, on retrouve pour du bois anhydre, à quelques
centièmes près la composition suivante :

Carbone (50%), Hydrogène (6%), Oxygène (42%), Azote (1%), cendre (1%)

La combustion de bois ne concerne que la partie organique du bois


(carbone, hydrogène et oxygène).

Un résidu minéral subsiste à l’issue de cette combustion et constitue les


cendres.

La proportion de cette partie minérale peut varier de 0,5 % à 10 % selon le


type de combustible utilisé (granulé, bois déchiqueté, écorces, ...).

Une proportion conséquente qui en fait un composant digne d’être utilisé


comme un ajout minéral.

PARTIE 2
Introduction
L’industrie de génie civil est une grande consommatrice de matériaux non
renouvelables.

La production d'une tonne de ciment, l'ingrédient clé du béton, génère environ


une tonne de gaz à effet de serre.

En améliorant les performances technologiques et en utilisant des combustibles


moins polluants pour la cuisson du cru, il est possible de réduire ces émissions à
environ 0,72 tonne de CO2 par tonne de ciment [Habert et Roussel, 2008].

Mais ces améliorations ont des limites, puisque la majeure partie des émissions
provient de la décarbonatation du calcaire, nécessaire à la fabrication du clinker
Portland.

Il est donc nécessaire de développer des produits au potentiel économe et


rentable.
Une des possibilités pour réduire ces émissions consiste à utiliser des ajouts
minéraux cimentaires provenant de sous-produits industriels en remplacement du
ciment dans les bétons.

Les cendres de combustion, provenant d'une source, peuvent répondre à ce


besoin en tant qu'ajout cimentaire alternatif.

15
L’Algérie avec 4 millions d’ha de forêt, assure avec son exploitation une
production moyenne de 180 000 m3/an. Elle couvre 23 % de notre consommation en
bois et dérivés, qui s’élèvent à 760 000 m3/an.

Elle génère donc une quantité importante de déchets, exploitables


énergétiquement comme les branchages, les écorces, les sciures.

Les scieries et l’industrie de transformation du bois telles que la menuiserie, la


fabrication de meubles, génèrent également des sous-produits valorisables tels que
des sciures, des déchets transformés en plaquettes.

La fabrication de panneaux de bois génère aussi des sous-produits


valorisables. Les sciures, les écorces déchiquetées peuvent être utilisées en
chaufferie.

Des sous-produits composées de matières organiques, et de matières


minérales non organiques qui brûlées dans le processus de combustion, seront
transformées en cendres.

Ces matières minérales sont principalement composées de 20 à 50% oxyde de


calcium, de 14% de silice, de potassium (entre 3 et 9%), de magnésium (1 à
4%), de phosphore (1 à 6 %)

Selon leur teneur en minéraux et leur condition de combustion, les cendres


produites peuvent constituer un matériau pouzzolanique à haut potentiel [Pera et
Amrouz, 1998].

La présente partie du chapitre est focalisé sur le rôle des ajouts minéraux
dans la matrice cimentaire en général.

L’objectif consiste à rapprocher les propriétés physiques, chimiques et


minéralogiques des cendres résiduelles de bois, à étudier la possibilité de les
valoriser et les employer sur base des résistances mécaniques, de l’ouvrabilité et de
la durabilité

Afin de donner une valeur ajoutée aux cendres résiduelles de bois ayant le
meilleur potentiel possible pour l'usage dans les domaines de Génie civil.

16
II.4. LES AJOUTS MINERAUX
II. 4.1. DEFINITION

Les ajouts minéraux sont des matériaux présentant une granulométrie très fine
que l'on utilisés comme matières cimentaires supplémentaires. En addition ou/et
substitution d’une partie du ciment.

Leur usage fournit au béton une matrice plus dense qui sera plus résistante aux
produits agressifs tels que les sulfates, les chlorures et les agents agressifs.

La finesse des ajouts minéraux, leur composition chimique, leur structure


(vitreuse ou cristalline) et leur solubilité en milieu alcalin régissent leurs propriétés
cimentaires dans le béton.

Parmi les ajouts les plus connus, on peut citer :

 Les cendres volantes,


 Fillers calcaires,
 Le laitier granulé de haut fourneau (LGHF),
 Les fumées de silice,
 Pouzzolanes.

II. 4.2. ROLE DE L’AJOUT MINERAL

II. 4.2.1. Rôle de la granulométrie de l’ajout :

17
Les ajouts minéraux cimentaires sont des particules finement broyés comblent
les interstices granulaires inaccessibles aux grains de ciment et rendent le mélange
plus fluide ce qui permet de diminuer la quantité d’eau.

II. 4.2.2. Rôle pouzzolanique des ajouts minéraux cimentaire :

L’hydratation du ciment portland libère une grande quantité de chaux à la suite


de la réaction de l’hydratation du C3S et C2S (30%de la masse du ciment). Cette
chaux contribue peu à la résistance de la pâte cimentaire hydratée.

Elle peut même être responsable de problème de durabilité puisqu’elle peut


être assez facilement lessivée par de l’eau, ce lessivage augmente alors la porosité
dans le béton.

Les ajouts cimentaires (actifs) réagissent avec cette chaux libérée par
hydratation du ciment pour donner le silicate de calcium hydraté C-S-H, l’élément
véritable liant contribuant à l’augmentation des résistances mécaniques du matériau.

L’idéal est d’avoir une ultrafine à grande cinétique de réaction, avec des grains
lisses à une réaction chimique pouzzolanique active.

Les réactions pouzzolanique et hydraulique peuvent s’écrire globalement


comme suit :

CaO+SiO2+H2O ---> CSH (réaction pouzzolanique)

3CaO.SiO2+H2O ---> CSH+Ca(OH)2 (réaction d’hydratation du ciment Portland)

II. 4.3. L'INTERET DE L'UTILISATION DES AJOUTS MINERAUX DANS LE


GENIE CIVIL :

L’utilisation d’ajouts minéraux dans les industries du ciment et du béton


présente des avantages techniques, économiques et écologiques.

II. 4.3.1. Intérêt du point de vue technique :

L’incorporation de particules très fines dans les bétons conduit à des


améliorations remarquables des caractéristiques rhéologiques et mécaniques des
bétons.

Pour les bétons frais, elles complètent le fuseau granulaire et supprime les
tendances au ressuage ou à la ségrégation tout en réduisant les chaleurs
d’hydratation.

Pour les bétons durcis, la finesse de particules fines permet de créer une
microstructure très dense qui conduit à des bétons extrêmement compacts, à
caractéristiques mécaniques élevées en réduisant les teneurs en eau grâce à
l’adjuvantation.

18
Ces bétons ont ainsi une résistance nettement renforcée vis-à-vis des agents
ou des phénomènes agressifs : attaques chimiques, acides, sulfates, abrasion
gel/dégel, en réduisant significativement la porosité et la perméabilité,
la carbonatation, les phénomènes d’alcali-réaction et de réaction sulfatique interne.

II. 4.3.2. Intérêt du point de vue économique :

Le ciment Portland est le composant le plus onéreux au cours de la production


du béton, puis qu’il est un matériau à forte intensité d’énergie.

La plus part des ajouts susceptibles de remplacer le ciment dans le mortier ou


le béton sont des sous-produits, et à ce titre, nécessite relativement moins d’énergie,
si non aucune, et sont moins coûteux que le ciment Portland.

II. 4.3.3. Intérêt du point de vue environnemental :

La production d’une tonne de ciment Portland libère dans l’atmosphère une


quantité quasi équivalente de gaz carbonique (CO 2). « Gaz à effet de serre »

En effet, la substitution d’une fraction de clinker permet d’obtenir des ciments


aux propriétés mécaniques exploitables, ce qui permet une diminution de rejets de
CO2.

Le taux de substitution de clinker est du même ordre que la diminution de rejet


de CO2.
II. 5. CONCLUSION

Actuellement, le coût des ajouts minéraux est moins cher que celui du ciment
Portland, l’intérêt de leur utilisation et incorporation ne sera évidemment
qu’avantageux à condition que le béton ou le mortier obtenu présente de bonnes
performances physico-chimique et mécanique et un cout raisonnable d’autre part.

Dans le chapitre suivant nous focaliseront notre intérêt sur l’addition des
cendres comme ajout minéral, de leurs influences chimiques et physiques.

Dans l’objectif principal d’améliorer les propriétés mécaniques des mortiers.


En tenant compte de son impact écologique et valorisation économique.

19
CHAPITRE III

20
Etude des cendres de combustion de bois
Toute la consommation d’énergie aux fins de satisfaire les divers besoins de
l’homme est issue de formes d’énergies dites primaires qui sont soit épuisables
(énergies fossiles comme le charbon, le pétrole, le gaz naturel, et aussi l’uranium
pour le nucléaire).

Soit renouvelables (énergies hydraulique, éolienne, géothermique et solaire, y


compris la biomasse qui est une concentration d’énergie solaire en carbone dans un
végétal).

En 2020, les énergies fossiles comptent encore pour 81 % de la consommation


mondiale d'énergie primaire (Key World Energy Statistics 2021 de l'Agence
internationale de l'énergie –AIE-).

Les différents scénarios de l’AIE n’envisagent pas de « transition radicale » de


répartition des différentes sources d’énergie consommée d’ici à 2040.

Dans son scénario « Sustainable Development » - censé présenter une


trajectoire compatible avec les objectifs internationaux de lutte contre le
réchauffement climatique - il est certes envisagé que dans les deux décennies à
venir les énergies fossiles resteraient fortement majoritaires.

Toutefois, la prospective montre un très fort recul du charbon et un


développement accéléré des énergies renouvelable.

Conséquence, du développement des tendances de consommation par source,


l'utilisation des énergies renouvelables est amenée à augmenter considérablement
(+160 % entre 2020 et 2050).

Il est attendu que la consommation mondiale d'énergies renouvelables dépasse


celle du charbon et du gaz naturel à l'horizon 2040.

21
Les techniques dites de « énergie propre », dans les cadre du modèle
circulaire, telles que les centrales de traitement thermique des déchets, permettent à
la fois la production d’énergie et une diminution des émissions atmosphériques
d’oxydes d’azote et de soufre, qui sont émis lors de la transformation de source
d’énergie fossile et de sa consommation.

Le développement de leur rendement permet de diminuer la quantité de


sources d’énergies fossile requise pour produire une quantité d’énergie donnée, et
par voie de conséquence, permet de réduire les émissions de gaz dits à « effets de
serre ».

Une autre prérogative en faveur du modèle circulaire est le sous-produit


résiduel qu’il génère sous la forme de cendres et les possibilités de son valorisation.

III. 1 DEFINITION
Le tableau ci-après rappelle quelques définitions sur la nature de la cendre.
Il étudie la diversité de la cendre en fonction du procédé de combustion
(chaudières à lit fluidisé circulant ou à stocker) et de l’origine du combustible.
Tableau 1 : Terminologie des cendres
La cendre est un résidu principalement basique de la combustion, de
l'incinération, de la pyrolyse de diverses matières organiques et minérales, et
Cendre par extension de produits tels que le charbon, le lignite, le coke. ou de divers
déchets brûlés dans les incinérateurs, en plein air ou dans les cheminées ou
fours.
Nature de la Résidu principalement basique de la combustion, de l'incinération, de la
cendre Cendre de biomasse pyrolyse de diverses matières organiques et minérales végétales, naturelles et
non fossiles (bois, végétaux).
Cendres sous foyer issus de Fours à grille : fraction principale pour les fours à grille (60-90 %).
grilles et lits fluidisés Lits fluidisés : production de cendres qui se composent des matériaux usagés
circulants et à « du lit et des cendres du combustible.
bouillonnement » Les cendres sont retirées de la grille de la chambre de combustion en lit fluidisé.
Le mâchefer est le résidu solide de la combustion du charbon ou du coke dans
les fours industriels ou bien encore de celle des déchets urbains dans les usines
d'incinération.
Mâchefers Dans les centrales à charbon, les mâchefers correspondent aux cendres sous
foyer des chaufferies biomasse. La production de mâchefers est liée à la
présence de silice notamment, en très faibles quantités dans les cendres de
biomasse.
Cendres volantes / Cendres Fraction principale des lits fluidisés
fines Cendres récupérées au niveau des équipements d’épuration des fumées.
Cendres issues des équipements d’épuration des
Cendres volantes de lits
fumées dans les installations équipées d’un lit
fluidisés
fluidisé
Cendres de multi-
cyclone / Cendres
Cendres issues des équipements de dépoussiérage
grossières / Cendres
des fumées (multi- cyclone)
volantes grossières
(poussières).
Cendres de filtres à Cendres issues des équipements d’épuration des
manche fumées de type filtre à manche

22
Cendres issues des équipements d’épuration des
Cendres d’électro- filtre
fumées de type électro-filtre
Cendres sous foyer extraites par voie humide.
Ce système d’extraction est majoritaire parmi les chaufferies collectives d’une
puissance thermique bois supérieure à 1 MW.
Cendres humides Ces cendres ont un taux d’humidité d’environ 15 à 25 %.
Les cendres humides sont plus faciles et moins « dangereuses » à manipuler
que les cendres sèches, cependant si elles durcissent spontanément il est
difficile de produire un produit uniforme.
Cendres sous foyer extraites par voie sèche.
Ces cendres sont pulvérulentes, ce qui rend leur manipulation plus délicate que
les cendres humides.
Les cendres sèches sont faciles à traiter, mais elles sont pulvérulentes et
Cendres sèches
peuvent être difficiles à manipuler : ce sont de fines particules basiques qui
peuvent causer des blessures à la peau et aux yeux.
Les cendres sèches contiennent généralement encore beaucoup de carbone et
sont très inflammables si elles sont mal évacuées ou mal stockées.
Ex : chaufferies collectives au bois,
Foyer à grille
Ex : installations de cogénération biomasse
Spreader Stoker / underfeed
Type d’équipement de combustion avec projection des combustibles.
Procédé de stoker:
combustion Lit fluidisé
Lit fluidisé circulant Principalement installations industrielles et de cogénération biomasse :
Lit fluidisé « bouillonnant »

III.2. CENDRES DE BIOMASSE

III.2.1. Origine et production

Les cendres de biomasse (cf. Figure 4) proviennent généralement des déchets


de bois des forêts, des déchets des exploitations agricoles ou encore des déchets de
l’agro-alimentaire [Berra et al. 2015].

23
Figure 4 : Différents types de déchets biomasse

Les déchets de bois ont l’avantage de générer au cours de l’incinération moins


des cendres volantes par rapport à d’autres biomasses comme les déchets herbacés
et agricoles. [Ban & Ramli, 2011].

Ce qui représente un facteur économique pour les opérations de stockage et de


recyclage.

Comme indiqué dans l’introduction, l’utilisation des cendres de biomasse


comportent de nombreux avantages. La demande en énergie renouvelable est
croissante dû à la pression sur l’environnement mondial et l’énergie.

La diversification de l’approvisionnement énergétique devient indispensable.

Les ressources d’énergies renouvelables sont une alternative nécessaire et ont


l’avantage d’être neutre en CO2.

Les cendres volantes de biomasse sont un sous-produit industriel des


installations de cogénération et industries de chaufferies énergétiques.
III.3. CENDRE DE BOIS

Dans le schéma de fonctionnement (cf. Figure 5) d’une centrale thermique


biomasse, on approvisionne en bois (biomasse ligneuse) ou en déchets/produits
agricoles ligneux, et il en ressort de l’électricité plus des déchets.

Les déchets sont soit réémis dans l’atmosphère par une cheminée car sous
forme de gaz, ou soit sous forme de cendres en différents endroits du processus
(cendres sous foyer et volantes).

24
Figure 5 : Schéma global et général de fonctionnement d'une centrale biomasse
énergie et mise en évidence générale des productions de cendres le long du
processus.

III.3.1. Principe résumé de la combustion :

La combustion de manière simple est une réaction thermique d’oxydoréduction.


Elle fait réagir à température élevée un combustible contenant du carbone et de
l’hydrogène (bois par exemple) avec un comburant riche en oxygène (air).

La combustion libère du dioxyde de carbone et de la vapeur d’eau dans


l’atmosphère, ainsi que des minéraux (cendres) en produisant de l’énergie calorifique

25
(cf. Figure 6).
Figure 6 : Schéma général d’une combustion de bois dans le contexte d’une
centrale thermique.
III.3.2. Combustion dans une chaudière :

Figure 7 : Schéma présentant les grandes étapes d’une combustion dans la
chaudière d’une centrale biomasse.

La combustion qui constitue la phase ultime de la dégradation d’un combustible


se déroule schématiquement (cf. Figure 7). Selon trois phases principales :
(1) la déshydratation ;
(2) la pyrolyse ;
(3) le mélange air/produits de pyrolyse et les réactions d’oxydation et réduction
qui vont libérer de la chaleur.

III.3.3. Composition élémentaire et taux de cendres :

Comme indiqué auparavant, Le bois est composé essentiellement de Carbone


(50%), Hydrogène (inférieur à 10%), Oxygène (environ 40%), L’azote y est présent à
une proportion inférieure à 1%.
La combustion de bois ne concerne que la partie organique du bois (carbone,
hydrogène et oxygène). Un résidu minéral subsiste à l’issue de cette combustion et
constitue les cendres.

La proportion de cette partie minérale peut varier de 0,5 % à 10 % selon le


type de combustible utilisé (granulé, bois déchiqueté, écorces, ...).
La composition chimique, comme la silice (SiO2), l’alumine (Al2O3), l’oxyde
de fer (Fe2O3) et la chaux vive (CaO) varie considérablement en fonction des
espèces d’arbres. (cf .Tableau 2)

26
Tableau 2 : Composition chimique des cendres volantes de biomasse venant de
plusieurs espèces de bois
Les cendres volantes constituent un produit minéral pulvérulent résultant du
drainage des résidus rejetées par les centrales thermiques qui utilisent du bois broyé
comme combustible.

III.4. DISTINCTION CHIMIQUE DE LA CENDRE VOLANTE


DU BOIS 

Dans le diagramme ternaire SiO2-CaO-Al2O3, on constate que la cendre


volante peut être très pouzzolane.

Figure 8 : Diagramme ternaire : Composition chimique des cendres volantes de


chaudière d’une centrale biomasse

Elles possèdent la propriété d’être un matériau pouzzolanique (cendres


volantes silico-alumineuses) qui se combine à température ambiante et en présence
d'eau avec la chaux ou la portlandite pour donner des hydrates peu solubles. Ayant
des propriétés liantes comparables à celles d’un liant hydraulique.

La composition chimique des cendres n’est pas sans rappeler les compostions
des matériaux de base utilisés dans le domaine de génie civil (ciment, cendre de
charbon, laitier….). D’où les avantages qu’elle peut présenter pour les industries du

27
ciment et du béton

En conclusion, même si en règle générale la cendre de chaudière bois est une


cendre silico alumineuse, ce procédé de combustion peut produire des cendres
d’une grande diversité chimique.
Leurs compositions chimiques sont tributaires de la fraction minérale des
combustibles qui leurs sont associes.
III.5. IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT DES CENDRES DU
BOIS 

Le traitement des cendres de bois est un sujet actuellement à l’état


embryonnaire puisque ces matériaux, considérés la plupart du temps comme des
déchets, pourraient être valorisés sous certaines conditions.

En outre, la maîtrise de la gestion de ces cendres – aujourd’hui non optimisée,


et souvent laissée à l’appréciation des exploitants – apparaît incontournable pour
une source disposant d’un fort atout en terme environnemental.

En Algérie, les cendres sont gérées comme déchet spéciaux (donc n’entrant
pas dans une logique d’exploitation valorisante), les cendres sont généralement
stockées, à l’abri des conditions climatiques «  la pluie et du vent ».

Au fur et à mesure Il s’opère d’ailleurs une agglomération importante et un coût


d’entreposage excessif.
.
Les cendres présentent ainsi également certains inconvénients sous certaines
conditions défavorables :

Le stockage peut provoquer dans de fortes proportions une liquéfaction des


cendres « risque de lixiviation ».

L’évacuation, le transport, ou les manipulations diverses peuvent accroître la


quantité de matières dispersés « risque pathogène pour la population »

28
CHAPITRE IV

29
Introduction

Comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, les applications


pratiques de la cendre de biomasse manque d’un cadre règlementaire et normative.

En Europe, les spécifications et critères de conformité des cendres volantes


sont régies par la norme NF EN 450-1 : 2012.
Qui spécifié que seules les cendres volantes siliceuses du charbon peuvent
être utilisées dans les matrices à base de ciment.

La fabrication de ciments composés avec des cendres volantes et/ou d’autres


constituants est encadrée par la norme NF EN 197-1 : 2012.

Cependant, comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, les


applications pratiques de la cendre de biomasse manque d’un cadre réglementaire
minéralogie et la chimie des cendres de bois sont à la fois différentes et proches des
cendres silico-alumineuses des ajouts minéralogiques cimentaires à réaction
pouzzoloane.

La confection de ciment composée à partir de cendre pulvérisé et de ciment


portland, est largement pratiquée par les cimentiers pour profiter de leurs propriétés
pouzzolaniques.

L’utilisation des cendres de bois apparait réalisable.

C’est pourquoi, ce chapitre porte sur l’influence de ces dissimilitudes sur l’effet
pouzzolanique.

Son objectif est de justifier l’utilisation de la cendre de bois dans le domaine du


génie civil.

Ce chapitre débute par une définition de l’effet pouzzolanique, puis par une
approche l’influence de la minéralogie et de la chimie de la cendre de bois sur son
indice d’activité.

Ce dernier chapitre porte sur les avantages techniques liés à l’utilisation de


cette cendre.

30
IV. 1. ROLE DES POUZZOLANES DANS UN CIMENT
COMPOSE

L’ajout de cendre volante pulvérisé au ciment présente plusieurs avantages.


D’abord, l’incorporation de particules sphériques et vitrifiées dans un béton
améliore la maniabilité et réduit la demande en eau.

Les pouzzolanes diminuent aussi la chaleur d’hydratation dégagée du béton, la


chaleur d'hydratation des ajouts pouzzolaniques étant égale à environ la moitié de
celle du ciment Portland.

Cette diminution diminue les risques de fissuration d’origine thermique. C’est


pour bénéficier de cette propriété que les cendres volantes et le laitier granulé de
haut fourneau sont souvent utilises dans les bétons de masse lors de la construction
de barrages ou d'ouvrages massifs.

L’amélioration des résistances mécaniques due aux pouzzolanes n’est pas liée
exclusivement à l’effet pouzzolanique. Il existe aussi des effets physiques, en relation
avec leur finesse et leur morphologie.

Les grains de cendre vont notamment accélérer l’hydratation du ciment


portland, sous l’effet de la germination hétérogène, conduisant à une amélioration de
la résistance mécanique du matériau, du moins au jeune âge. Leur finesse améliore
aussi la compacité des bétons (effet filler).

Par définition, l’effet pouzzolanique d’un matériau est lie à son aptitude à fixer
de la chaux en milieu aqueux, avec production de phases nouvelles ayant le
caractère de liant.

Ainsi, mélangées au ciment portland, les pouzzolanes consomment de la


portlandite (hydroxyde de calcium) un hydrate du ciment portland, pour former un gel
silico-calcique (CaO - SiO2 - H2O) qui constitue la phase principale du ciment
hydrate.

Le bénéfice de cette réaction est double puisque d’une part, la formation de ce


gel est à l’origine des résistances mécaniques du ciment et d’autre part, la disparition
de la portlandite renforce la durabilité du ciment compose.

En effet, la portlandite hydrate le plus soluble et le plus apte à se carbonater


parmi les hydrates du ciment constitue un point faible pour la durabilité des bétons.

31
IV.2. INTRODUCTION DES CENDRES VOLANTES DE
BIOMASSE DANS LES MORTIERS/BETONS

D’après [Rajamma et al. 2009, Rajamma et al. 2015, Berra et al.,2015, Ban &
Ramli, 2011,]

Dans le cadre d’études, les cendres ont été testées dans plusieurs applications
telles que : des matériaux à faible-moyenne résistance, du béton à résistance faible-
moyenne, des produits de maçonnerie, du béton compacté au rouleau, des
matériaux pour les routes et des ciments mélangés.

On a constaté que l’introduction des cendres volantes de biomasse affecte les


caractéristiques à l’état durci du mortier mais ne les compromet pas. [Rajamma et
al. 2015].

Une seconde étude a étudié l’utilisation des cendres des déchets biomasse en
tant que constituants du béton, comme les cendres de riz, les cendres de sciure de
bois.
Ils ont constaté que ces matériaux peuvent être utilisés comme matériaux
pouzzolaniques en remplacement du ciment. [Rajamma et al., 2009].

Une dernière étude remarque que l’utilisation des cendres volantes de


biomasse dans le ciment ou le béton permet d’obtenir des bétons de qualité
structurale et de durabilité dont les performances sont acceptables.

Ces cendres, issues du bois, peuvent être utilisées de manière appropriée


comme matériau constitutif pendant la production de béton auto-compactant de
qualité structurale avec des propriétés mécaniques et de durabilité acceptables [Ban
& Ramli, 2011].

IV.3. INTRODUCTION DES CENDRES VOLANTES DE


BIOMASSE DANS LES TECHNIQUES ROUTIERES

Selon la norme EN 12620+A1 : 2008, qui s'applique aux granulats dont la


masse volumique réelle après séchage est supérieure à 2 Mg/m3 (2 000 kg/m3)
pour tous bétons, y compris les bétons conformes à la norme EN 206-1 et les bétons
utilisés dans la fabrication des routes et chaussées ainsi que les granulats entrant
dans la composition des produits préfabriqués en béton.

Les cendres volantes de biomasse pourraient être également utilisées dans les
mélanges de béton comme matériau de remplacement partiel du sable et, en partie,
comme matériau de remplissage pour le béton non-armé avec aucune catégorie
d’exigence [Berra et al. 2015].

32
CONCLUSION GENERALE
Cette synthèse nous aura permis de faire le point sur le devenir des cendres de
bois.

L’intérêt indéniable du bois en tant que combustible pour la lutte contre le


changement climatique, a conduit à une croissance importante du nombre de
chaufferies utilisant du bois comme combustible

Ces chaufferies permettent donc la production d’énergie renouvelable et


conduisent à la production graduelle de cendres

Avec les contraintes écologiques de plus en plus présentes, il faudra trouver


des solutions plus avantageuses pour l'environnement.

L'utilisation des cendres dans le domaine de génie civil permettrait non


seulement de réduire l'utilisation du ciment, mais éviterait d'enfouir des tonnes de
cendres.

Reste que, la réglementation concernant les cendres de bois reste opaque car
elle dépend de la puissance de la chaudière et du type de combustibles

Cette recherche a mis en évidence quelques problèmes qui limitent l’utilisation


des cendres de bois.

- Le classement des cendres de bois comme déchets spéciaux peut se révéler


un facteur fâcheux

- Le devenir des sous-produits dépend de règlement sanitaire et


environnemental pour les installations de combustion thermique.

- Les cendres de bois ne répondent pas aux critères d’origine correspondants


aux amendements minéraux basiques (norme NF U 44-001) et ne peuvent
être considérés comme tels tout en ayant une composition intéressante en
Phosphore et Potassium.

En conséquence, quand l’enfouissement est réglementairement envisageable,


celui-ci devrait se faire après réalisation d’un plan d’enfouissement.

Sollicitant une démarche longue et coûteuse.

L’exutoire actuellement le plus répandue qui est l’épandage agricole. Ne peut


être considérée comme une filière de valorisation à part entière (manque d’analyses
des cendres et sols et d’étude de la productivité).

Des études ont été réalisées pour mesurer l’efficacité des cendres pour la
valorisation industrielle (matériaux du BTP), mais n’a été examinée et exploité que
de façon très ponctuelle par des exploitants.

33
Aux vues des analyses réalisées et de la recherche bibliographique sur le sujet,
il est proposé les filières de valorisation suivantes :

 épandage agricole : moyennant un plan d’épandage ou une


homologation qui vont conditionner le type de cendres à épandre, et le milieu
récepteur (sol et cultures), un prétraitement peut être nécessaire.
 épandage forestier qui permet un éco cycle artificiel des minéraux,
cette filière est réservée aux cendres de biomasse « naturelle » (plaquettes,
connexes de scierie), et devra être accompagnée d’une étude de la
production végétale.
 la valorisation des cendres en cimenterie, même si elle est très
compromise du fait des gisements faibles comparés aux besoins de
cimentiers et par la composition chimique des cendres,
 l’utilisation en technique routière également compromise (classement
des cendres de bois en déchets spéciaux), un prétraitement des cendres
pourrait rendre cette filière envisageable,
 la valorisation de certaines cendres dans l’industrie céramique est tout
à fait envisageable (compositions chimiques et gisement compatible),
 l’ajout de cendres en tant qu’absorbants d’odeurs devra être confirmé.

Finalement, toute valorisation est conditionnée par la stabilité, dans le temps,


du type de cendre et du mode d’obtention et les résultats des essais pour répondre
aux spécifications des normes établis.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES:
Dr, BOUGHAMSA., Cours module Matériaux recyclés, Université 20 aout 1955.
Skikda. Année académique 2022/2023

Dr, HEBHOUB., Cours module Matériaux de Construction, Université 20 aout 1955.


Skikda. Année académique 2021/2022

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- Boues (2004),

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Michel MURAT - Valorisation des déchets et des sous-produits industriels (1981)

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Biomass fly ash effect on fresh and hardened state properties of cement based
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