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Reflexion sur la notion de consomunateur en droit camerounais : A propos de la soumission des personnes morales a Ja loi portant protection des consommateurs Par ‘Yvette Rachel KALIEU ELONGO Agrégé des Facultés de droit Professeure, Université de Dschang une des évolutions marquantes des rapports de droit privé au cours du 20° sele ot au déLut du 21 siécle est sans doute Importance des telations entre fessionnels et consommateurs et partan, influence grandissante du droitde la “ommation. Celle est ematquable dans les lgislationsnationales mais aussiau ‘ucommunautaire et international que ce soit en Europe, aux USA, ou encore plus récemmenten Afrique’ influence du droit de la consommation est allée de pair avec une diversité des wiéres couvertes par ce nouveau droit. Sécurité, garantie, conformité, vente A ance, crédit cautionnement, sens de Voyages services tunéraires et sépuleures, “surances et courtage immobilier sont autant de questions parmi d'autres qui ont 1 Fobjet de réglementation spéctique dés lors quilsfaisaent interven es pro- ®ssionnels d'une part et les consommateurs de Pautre. Le champ matériel du droit wines au point de grignoter érablement le domaine du droit commun’ en méme temps quillexercait une certaine influence sur ce droit commun, dela consommation n'a donc cessé de croitre au fil des Leot dea consommation aux Bats-Unis cht des anes 1960. 2,1 pet ct parm es pays fans ayant une Kgson nadoale des pays comme FEgype le ‘Senégal le Tehad le Benin Je Mai, Au plan commanattaitei n'y apas encore de rkimentation seas is projets harmonisation da droit dela consommation soat en cous comme pauses OHADA et dan une cetane mesute le projet CEMAC 5 MAZEAUD (D)) cL ‘ataetion da dt de la consommation vin Droit du marché eto commun Ses lasons Revue times de det commerce de det ceonomiqu, n°, 1998, 95 et Pour et aureus, «'espansionaisme du cit dea consommation se wart par un ameseixemen, progreri et signified chine dco commu na pes aaa pare coalesce “agigueréservé au droit commun des obligations » ou encore de «requis pour k dot commana: 16-97, 4, MOORE @), «Sue "went incertain du contsat de consommation », Les Cahir de droit wo. 49, 2°1,2008,p Set x nor. 14 asteur cite quelgaes points spcifiques sur esque le dro commun subi inflance do deo dela consommation ; GUYON (Y), Det ds marche dro somone es obligations, Rapport desybés, in Droit du mare et dit commun des obligations, prt, p21 2ee 3 Le droit de la consommation 4 pourtiant progressivement pris ses distances avec le droit commun en particulier avec e droit commun des contrats et des ob Aussi certains n’ont pas hésité 4 le qualifier de droit spécial ou de droit autonome Spécial et autonome, le droit de la consommation est aussi, par essence un droit Cette importance du roitde la consommation estalkée de pair avec la nécessié de définir son domaine. Cette ent fenjeus, pendant plusieurs années retenue Tartention dela doctrine, consumnérate et eprise qui s'est averse assez délicare au regard de ses non etcelle dela jurisprudence dont les positions n’ont pas toujours été identiques térer et de son intensité Le débat semblait pourtantavoir perdu une partde son| des lors que certaines législations sécentes ont le choix d'une définition légale ce ences’, Ce délbat parait avoir été quia avivé en droit camerounais rout au moins avec adoption de la oi surla protection Pnveffet,e6 mai 2011 a été adoptée la loi cadre portant peotectian dn consam. mateur au Cameroun. Le ¢ eur camerounsis faisait ainsi Fobjet d'une Ju législateur méme si dans quelques textes épars attention particuligre de la pa antérieurs on pouvait trouver des dispositions 4 lui consacrées’. Prés de sept ‘ans aprés, loi n'est pas encore pleinement effective’. Le décret d'application reste STTEATATS AULOW 9) Tolnsare idol dele consommation sare droit des conerats in Droit amare et droiccommun des cgnions,prée, p 115 et Ihenoméve égales ‘Gadnut descontnts sur lsquckse droit dela consommation exerce une certane influence (formation 5 Sur autonome da droit dela consommation en droit quehécois ire spéialement MOORE (B), tsomnmation ge Pout Drofesseur CALAIS - AULOY ps pit autonome maisuniguement un doi special contre le dot de (CALAIS-AULOY () f Unaurene aera avec de wisi een fini pls de rechercher une défntion ck pe ice cide a consommation surle doi des contats> pr. p.115, dans le citeit economigue e une accepion extensive ey nif »(CHAZAL (.C, Retlesions és nees ea honneurde ean CALAIS-AL nnes morales sis but les dois spins, ME temologkges sure LOY, Dalz, 2003 On peateiterl re1V eta const la potection du consomsmarer.Zaticle 19 di gina activité commerciale a Cameroun dont ispenant gue: on eaten pr consomamateur: Pour les pki eh propres besoins er ceux de Uulher dans le eadee des profession ; Pours pest (Cate bia epi lors ce remplacée par eel du 21 deri termes, defile eonsommateur en $on article 4 comme «toute persoane qu wlse des biens po SG ses pronres besoin ceux es personnes sa change et non pour les revende,ransformet Sr leutisr da lecaee esa possi ou route personne qui bnglick des preston de $8 Sur apputcaton de elective du doi camerounais de a consommation, lire KEUGONG WATCHO (RS). Letfetsité des rit du marché au Cameroun : concurrence et scenation in Ls fortes da deo rn Aigue, Actes cu collogue ongaisé parle LERDA sous hereto de DJUIDJE CHATUE (B), PU, 2016p. 449 ers 5 qu reprenant presepe les mémes 4 ee = = Be VUPITy yyy NG Cette loi comporte de nombreuses dispositions importantes relativement a la protection du consommateur. Au rang de celles, an peut citer le deoit de rétrae ation et le delai dk réflexion accordés au consommateur, le droit a Tinformation’ action collective des lations de consommateur entre autres Sur certains points, loi s'est voulue avant-gardiste, La consécration de la responsabilité pénale des en droit de la consommation, avant que celle-ci ne soit reprise resque tem de s‘arrimer ji la solution communautaire” puisque le droit europeen, ic la consommation a, selon ua auteus, «pris le pas sur le droit interne »® [En droit francais, le consommateur doit ere distingué du non professionnel. Ce rier recoit désormais une définition légale. Il sagit de: « toute personne morale awit des fins qui n'entrent pas dans le endre de son activité commerciale, indus: risanale, ibérale ow agricole», La prise en compte du non professionnel dans “forme peut se justifier par deus raisons au moins, D'une part, ladélimitation du ‘nsommateus la scule personne physique ne permettait pas de résoudre répineus bbléme du professionnel agissant hors de son domaine de compétence et pour uuel une protection est parfois nécessaire’'. D’autre part, la présence de la notion .« non-professionnel dans la lgislation francaise peut s'expliquer parle fait que «le de la consommation, en dépit de la réforme, comporte toujours des dispo- ins qui S'appliquent a d'autres personnes que les consommateurs stricto sensu, .eaon- professionnel" en particuliera un domaine de protection bien déterminé™ var contre, la definition du non-professionnel ne prend pas ex compte les ‘onnes physiques professionnelles agissant en dehors de leur spécialité® ce qui apparaitre comme une insuffisance de la nouvelle legislation. La notion est ‘pendant propre au doit frangas eon ne aretrouve pasdlans d'autres égislations me par exemple en droit québécois. 2- La notion de consommateur en droit québécois «droit quélécois de la consommation date des années 1970. Aprds quelques eon: es particulirs consacrés & des aspects spécifiques de la protection du consom- [Lr Ksnion communautaire, tout en adoptane une conception zetsictive du consomimateur ene cwutefos a possibié ans Fras c'tendzecertaines de ss dispositions des personnes ares 2016 consonnmateur. SAUPHANOR- BROUILLAUD (\), «La refonte du droit contrcrel général da consomma ALD pat Tondonnance a°2016-301 dy M4 mars 2016s, pee. p 492 et ct "wer asins pei pour une extension du doit dela consommation aux professionnel mais _ wines contions, [auteur relevait pendant le peu engouernent del juispradence et de a ‘canttieae aux formes pos cee extension (MAZEAUD (D),« Latraction da drat del = sommation » préct, p8et Se [Ladsnctionelest pas uj ale en jusgprudenee. Ain ia 8 jug pa exer qu lors secede don de chiens la sort protectrce des animaux Test pas un professionne!, Fn ce (Ca Ie Lerjuin 2016, 0° 15-13236, D 2016, 1253,¢t 2086, obs \; Brémond ; AJ Contat 2016. nbs ¥:PICOD, SAUPHANOR-BROUTLLAUD (N)«Larefonte du criteontracel gnéral dela consommation, morance 1°2016-301 du 14 mars 20160, prec p A92ets Lappeeeitnn dela qualité non professionnel seat vatabesuvantis cas sagisantl ne méme fine rove Ain ajursprodence en fonction des stvaions secoagalt ov non la qualité de ‘sion Pore en du come enteprive((Com 16 fe. 2016, 0° 14-25146,D) 2016. 476 Cr un 2016,n° 15-17 369, 2016. 184, note G. Lise), Pourlcasd'un promoteurimmobil lee comame un nor: professionnel vs vis dh contleur technique ois Ch 3,4 eve. 2016,0° 2). 347, 1.2016, 638, note GM, Pégon 7k SAUPHANOR-BROUILLAUD (N),«Larefonte du det conuacrel général de a consomma rns prkesp.492et PELLIER, pric p19, Yerrme Rucitt, RALIEU BLONGO ‘mateut, une loi sus la protection du consommareura été adoprée en 1971 et modifiée en 1978, Celle-i reste, aujourd'hui encore, la principale loi applicable bien que de nombreux autres textes & portée spéciale aient été adoptés postéricurement. Pourtant l'occasion de laréforme du code civil québécois intervene en 194, le droit consuméristeasubiun bouleversement majeur avec Fintégration, dans le code, des dispositions relatives la protection du consommateur. Toutes, cette insertion des régles consuméristes n'a pas entrainé la suppression des dispositions de la loi de 1978, La consequence en est quil ya coexistence, en droit positif québécois, de deux corps de régles de droit de la consommation’: celles de la lot de 19/8 etcelles du code civil. Ces régles ne sont pas roralement identiques puisque les définitions u plusieurs perso: caractére commerc .dministration ow Unautredemen question du droit dansle code civil ccomirar de consom: eylensernsatonsd de 1994 ese m: A Topposé des sounais a opté pou B- Le choi mateuren< Larticle 2de la bes sont atde nateut”” < dans cquieet, nelles, laquelle bans iene BE esc Peston du Be HISTO. ben, Rome Ben. Gnpeur Hep on 04 Nore De aASCLTAUR EY Dao CARE *A ODL othagon ated ae doit agi a des fins personnels, families ou domestigues, {es legslatcur éearte done, ic aussi, de la protection le professionnel qui agit hors sess spécalité, Par contre, la défnition &u Code el oigme de cele cae br or lebron de consenmateren ce gule ne se limite pas aux bens mesbles parce dull ne fat plus référence la notion de commergant mais plot & cele caplet: (du est plas englobante ct se caratérise pat Pexerice, par une cu plusieurs personnes, une activité économique organiaee quelle wit Seana SIs Commercial, consistant dans a production ot la réalsadon de biens leur ‘diinistration ou eur aliénation, ou dans la prestation de services * {nauire clement marguant du cro quéhécois et ul peut te mien reliion avee qtton ductoitde a consommation est réglementation du contrard'adhianey ins coxlecvlY,Cecontat obétenplusa un régime presqueidemtique cele contrat ck consommation, Aisi, malgré une definition restctve dy consommateur, {seskementation des contrats d adhesion permet Pétende certines replete Consommation d'autres personnes en particulier aux profesionnels™ Le ocke “hildle 1994 est marqué en effet parle soucid'apporter une plus grande protection ss contractants vulnétables, \Topposé des teadances contemporaines ainsi présentées, ke gisaeur came- “unui a opté pour une définition plus lexible du consommarcun, - Le choix d’une définition extensive de la notion de consom- mateur en droit camerounais article 2 de la loi camesounaise de 2011 finite consommateur comme «toute Denonne qui urlse des produits pour satisfaire ses propres besoins et vows dec :s de connaitre Pinterprétation que les juges feraient de ces expressions » public En troisiéme lieu et comme conséquence du eritére peécédent, le consom- event .cas ne doit pas utiliser les produits ou béneficier des prestations dans un but sre droit ofessionnel, Autrement dit, qu'l soit personne physique ou morale, il perd la personnes nalité de consommateur lorsque par exemple il contracte pour les besoins de son. vent quia mnmerce. La loi énumére par exemple Fachat en vue de la revente, Tacha faitdans vu dela transformation (ex. achat de maticres premitres). On pourrait y ajouter excite = prestations de service tes que les contrats @'abonnement l'eau et Ilectricié coun qui \ partir de la combinaison des crtéres ainsi définis, on peut dite que laloi Sap- fivie Vagiseant des personnes morales deux eatégories: une part les personnes sinire morales qui ne sont pas des professionnels ou plus précisément qui sont pas, mercants 1ne activité lucrative telles que les associations, ONG ou syndicats entre autres autre partes personnes morales qui sont des protessionnels cest--dire celles aaissent habituellement dans un but lucratif & condition que soit prouvé quis vot pas agi dans un but professionnic!. On entrevoit défi le débat surl’appréciation caractéte professionnel ou non de Pacte. Cette question a longtemps divisé In joctrine francaise. Fautil appliquer ic le critére du rapport ditect abort par cette ‘octrine mais qui est critique par une partie de cell ‘On peut en plus se demandes d'un certain point de vue silt personne morale méme agissant pour des raisons non professionnelles mérite plus de protection crsonne physique agissanta ttre professionnel - entrepreneur individvel par cemple- dés lors qu'elle agit en dehors de son domaine de compétence. Ne faut nas prendre en compte sa qualité de profane face au professionnel? [assimilation des personnes morales aux personnes physiques pour spplication les tégles du droit de la consommation en droit eamerounais ne participe-t-lle pas | ich tendance’ considérer le consommateur de manire subjective comme la partie soit fhible au contrat"? Or, cette appréciation tient compte non pas de la qualité de la Phares cfagoes par ex MAZEAUD (1), Uatction du dit dela consommation, 102 rine 5). «(Le dni sfempche ps...) dex pari tris ingles sure plan de Texpévence dela puissance clsdes ‘conomique et auirede contracterensemble(.) Hnéservecepesdant un doit de regan parsicalére mrt atest eavers es unions dséquieées, nite un fet etn able ou un vuntale» GUILLE- 23 YViwrme Rages, KALIEU ELONGO Personne - physique ou morale - mais des conditions dans lesquelles serait conchu le contrat. Chaque fois qu'll pourrait ére démontré qu'un cocontractant ma pas pu disposer des mémes armes que autre, il devrait pouvoir benéficier des régles du droit dela consommation’, Cest parce que on prend en compte la vulnérabilte da consommateur quillest objet d'une attention particuligre, Un auteur a démontré, que, si cete wulnérabilité est généralement acquise, ele est parts relative”, En considéranta personne morale qui r’agit pas pour les besoins professionnels comme lune personne vulnérable, on peut comprendre que Kgislateur eamerounais, sans ‘enfermer la notion de consommateur dans un moule étritet prédéfini, at issé Ia possbilté d’étendre au as par cas le régime de protection qui ressort de ali aux Personnes morales qui le mériteraient. Le sisque d'insécutté juridique redouté par certains auteurs pourrait alors ressurpie. On peut comprendre pourquoi certains législareurs - méme aficains -optent lorsqu’eles le souhaitent pour une définiton ut intégre de manire expresse les personnes morales comme sujets du droit de Ja consommation. Cela participe dela recherche d' efficacité dans Papplieation des ‘gles consumeéristes qui passe ’abord par une delimitation clare et précise de son champ Papplication. La définition adoptée en droit camerounais permet darsiver au méme résultar mais avec un peu plus de diffcultés, Mais, au-deli de 'enjeu théorique, quel serait Tintérét d'une definition ouverte de ta notion de consommateur? De fagon plus pratique et pragmatique, Papplication des réglesissues dela loi de 2 i Sil faucainctre I aux personnes morales pourrait-elle ere effective? plicabilité du droit de la consommation — tout au: moins celui que ressort de ls loi-cadre— aux personnes morales, il faut reconnaitre en meme temps que celle-ci est relative. II- La portée de Pextension du droit de la consommation aux personnes morales Si on laisse de c6té certaines législations spéciales qui intégrent de maniére cxplicite les personnes suorales dans la eatégorie des consommateurs, la portée de Vestension de loi sur la protection des consommateurs aux personnes morales est & relativiser. Lutlité de application du droit de la consommation aux personnes ‘morales est imitée (A) et cette application peut se heuster i certaines difficulés (B). MARD (8) cc ONGUENE ONANA (DF), Le contrat Tadhésion sacri deo intertional privé Les cahiers du dit, Vol 8,04, dcembre 207, p,G3Setsv. not jp 8-649. Adde REVET (1), Le projet deréforme eres contatssracturlleent dseqibees 2.2015, p 1210 ets 51. MAZEAUD (D), L’ateaction du droit de a consommacon, précit,p. 101 qui eonsdéce que a protection q/aeconl ecrot dea consommation devntproier tous les contact aquien son, ddurspport tinggi qia preside la nigcinton da conumat subset tne injustice Contacte 52, CHAZAL (JP), Vulnémbilié et droit de lx consommation in Colloque sur la ulnérabité el et ogni par [Unsere Mendes France, Grenoble Il e23mars 2000 hips) /hal scence, archnesouveres r/hal-D1053489. A-Lesd consom je Varticle 2 de ‘on aux persor professionnel i 1 Ladi partie fi Laprove eles de drt ‘exemple des 3 dBfaurder =: conclu pu les da edu <. Ea ree de les est A- Les difficultés d’application effective de la loi de protection des consommateurs aux personnes morales Vinterprétation extensive dela notion de consommateur que sugpte la rédaction ddeVarticle 2 dela loi de 2011 et qui entraine "application du droit de la consomma- tion aux personnes morales ne va pas sans difficultés. A ln diffculté d'assimiler le "Fessionmel a parte faible ou ala partie wulnérable au contrat, s’ajoutela difficulté 4c mise en ceuvre effective du droit de la consommation aux personnes morales 1- La difficulté d’assimilation du professionnel au consommateur partie faible au contrat {La protection dela partie ube dans ls rapportscontractues fit Pobje,depu ‘nombreuses années, d'une attention particuligre du Kgislateur soit a travers + regles de droit commnun, soit travers de nombreuses lxislations spéciales®! ‘exemple de la lgislation consumériste, En effet, c'est parce que le consomma «ur personne physique est souvent considéné comme la partie faible et vulnérable 24 contrat, qu'il bénéficic d'une certaine protection. Mais, sous Pimpulsion de la doctrine et la jurisprudence, la protection de la partie faible a été patfois étendu pt P Ps P ™ petsonnes autres que les consommateurs personnes physiques cesta die & vas les Contnactants se trouvant en situation de fabless dans le contrat. Oa peut iter, cer effet, tows lee développements su: l'eacension de la lutte contre les clauses busives aux professionnels, Crestdans ce sens que les personnes morales ont pu étre consideérées comme des tics faibles dans un contrat. Est par conséquent nécessairement opportun de donner la qualification de consommateur?—* exemple des droits érangers monte que latendance est la clissociaton, Les personnes morales peuvent étre protégées dans les contrats en tant que parties faihles cans étre considérées comme des coasonuiteurs car Ton ne saurt niet "inggalité comtractuelle qui existe méme dans les relations entre professionnel, Le droit commun des contratsdéveloppe ainsi des solutions et meécanismes pour assurer protection des personnes reconnues en position de faiblesse dans les contrats sans passer nécessairement parle canal du droit de la consommation. Tout au plus peut-on noter que le droitde la consommation a patfoisinfluencé le deoit commun sai étend tous les contractants certaines riglesélaborées & Vorigine pour kes consommateurs", Demme, certainesrégles ont été découvertes ou redécuuveries Pus 4 cléfauc de rééquilbeer le contrat apporter une protection suffisante ou sup. plémentaite au contractant qui subit« le ditat » de Pautre compte non tenu de sa 'STIN (}) et MARCHESSAUX VAN MELLE, La protection de la parte faible dans les "spports contracts, comparsson franco-belge, Bibochique de droit privé 361, LGD), 199% 5 MAZEAUL (D)}«atraction da det de la consommation», prée; GUYON (Y), Droat da ‘marché et coi cornmun des obligations apport de syne, re 25 Yierme Reener KALIEU ELONGO qualité de professionnel, La séglementation contemporaine des eontrats @'adhésion parle droit commun va dans ce sens - En outre, le droit de la concurrence, si n’est pas a priori considéré comme un ‘ croit protecteur au méme titre que le droit de In consommation, comport tégles qui parfois vont au-dela de la recherche de Ia transparence du marché pour = oe sanctionner le comportement déloyal ou illicit d'un concurrent envers un autre an (Or cette déloyauté ov cette ilicéité a purfois pour cause ou pour source Finégalite cou le déséquilibre fessionnels. relations entre des patties qui pourtant sont toutes des pro. ai SiT’on doit respecter le chois fait par le Iégislateur camerounais dassimiler le professionnel au consommateur partie faible, I convient de relever qu’au regard de = Pévolurion contemporaine, certe assimilation devient difficile a A cela,il faut outer Ie risque diineffectivité du droit de la consommation lorsqu'il agit de Vappliquer aux personnes morales -- 2-Lerisque a’ aux personnes morales - reffectivité du dkoit de 1a consommation appliqué - application des regles prévues parla loi-cacre de protection des consommateurs D ne aux personnes morales nagissant pas dans le cadre professionnel peut, au regard du 2 contexte camerounais, 'avérer étre un leurre. Ce qui p théoriquement possible, = sera, dans es Fits, difficile dn ister a une ineftectivié aliseret on poursat ts vit dela. ‘ Au moins deux arguments peuvent étre évoxqués au soutien de cette affirmation. En premier lieu, i faut relever que le droit camerounais de la consommation est encore un droit en construction tnt pour les consommateurs que pour les juges" Plus de trois décennis aprés adoption de la loi de 1990 sur activité commerciale «qipositles bases dela protection cu consommatcuras Cameroun, Cappropiaon évolue rapidement int plusieurs années. Si elle devait létre il faudrait que ce soit, ee au profit des personnes physiques qui sont les plus désarmées en cas d'arteinte & leurs droits. A cela loide ajoute en second lieu que, conformément esprit de 2011, certaines dispositions légales seraient vouges principalement i la protection - des consommateurs personnes physiques et non celle des personnes morales, On pourrait citer ttre dillustration les dispositions relatives au droit de rétractation, a obligation de sécurité, au service aprés - vente, au respect des normes en matiére de sécurité humaine. Le consommateury est envisage principalement ou essentielle ment cotimie une personne physique, On pourraity ajoutes, agissent du iglement voiinis 56, KEUGONG WATCHO (RS), Lefceiv da crit da marché...» pep. 462 qui pariew da collage tench ca dite la consommation nas Cameroun. 57. KEUGONG WATCHO (RS), « effective du dir du marché. », prc p.462 gui, tant {quelques tres déciionsrenduesen mate de doi dela consommason rleve la diicule des juges appliuer ks ges en lama 26 ‘adhesion ss de consommation, les dispositions prévues en matigre de réglement clciaire des kniges par les comités de recours. C'est Particle 30 qui crée les sme un «de recours.Idispose :« Danse cadse de la protection des consommateurs, porte des 166 au niveau de chaque arrondissement, un comité de recours ayant pour né pour 1 dassurer le service public darbiteage des dittérencls relatifs la protection = un autre »nsommateurs >, Un arrété pris en 2012 a rendu effectf cette disposition en inégalité santa composition et organisation du comite™ = des pro. sprit de cet article et dela lo est de favorser le reglement non judiciaire ses de consommation, S1 application de cette disposition est aisee pour ssimiler le = sizes impliquant les personnes physiques i n'en sera pas de méme lorsque les ames concernées seront des personnes morales. \w regard du droit comps complexité 4 détermineesiua acte passé par une personne morale releve ou non .ctivité professionnelle est parfois tlle que ceux appelés&trancher un lig snsommation ont du mal 4 se prononeer. Or, vu la composition du comité”, ate que ss membres aient la ompétence et les qualifications néeessaires non ;pprécier au préalable si un actereléve ou non du droit de la consommation Diun autre point de vue, la défense des intéréts des consommateurs aussi bien c plan préventif que curatif est surtout menée pour instant, pa les associa sossible, ins de consommateurs dont la loi prévoit et oxganise les conditions de création cctv «+ associations entendent promouvoir davantage et en premier lieu les droits nsommateurs personnes physiques dont les actions individuelles restent mises, Sl faut sale engouement ds mouvement consumériste ces dernigees soovest esi faut lever, pour le regretter, que Paction de ces associations et celle des ages -zanisations non gouvernementales est encore de portée limitée du fait de leur mnerciale autre: pa sancoonnent les cluseséquvelentes aux classes abuses dats ous les comets ote adhesion ou non. C'est es des dis danois efi (art. 36 de Cemtract Act). Pour cle sstématation de diffrent ragnes, voir MOORE (8), a recherche dane ge peiale ane es chuse abuses, Revue Judique Thémis, Volume 28, 2°1, p 179 es. Le projet ace se OHADA sur les contats ensisage sgalement une tglementaton des eles abasies Pout

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