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PERTE DE POIDS :

NETTOYEZ VOS
INTESTINS

Manuel pour détoxifier le deuxième cerveau,


maigrir, booster le microbiote intestinal et
améliorer la santé mental

Louise Thomas
Cet ouvrage ne remplace pas l'avis d'un professionnel de l a santé. En cas de
troubles, consultez toujours un médecin dans les plus brefs délais.

Copyright © 2023 par Louise Thomas

Tous droits réservés.

Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit
sans l'autorisation écrite de l'éditeur ou de l'auteur.
Table des matières
Introduction

Et si tout tournait autour de vos intestins ? Cela commencera déjà


à expliquer l’expression anglaise : « Having the guts » dont
l’anglicisme serait « avoir les intestins » où les intestins
signifieraient le courage, le cran. Bien qu’elle puisse paraitre
insolite, l‘idée que l’intestin soit l’ancêtre du cerveau n’a rien de
nouveau. Voici longtemps qu’on attribue la pensée à l’intestin de
la même manière qu’on l’attribue au cerveau. Cela dit, il s’agit ici
des théories matérialistes qui sont loin de faire l’objet de cet
ouvrage, mais c’est dire que vous connaissez bien peu sur votre
intestin comparé à ce qu’il sait de vous ! L’intestin, ce tuyau ridé
que vous n’avez plus revu depuis les cours de science humaine,
aurait plus de réponses pour vous que vous avez de questions pour
lui. Mais avouez -le, votre intestin n’est pas exactement l ’organe
auquel vous pensiez lorsque vous vous êtes lancé dans la perte de
poids. Ce n’est pas la première année que vous tri nquez au nouvel
an avec pour résolution de perdre du poids, et pourtanton dirait que
ce processus a été plus lent que vous ne l’avez jamais imaginé. En
même temps, on peut facilement être malmené lorsqu’on cherche
à nager contre le courant et sortir d’un environnement d’une
hostilité aussi bien maquillée. Pensez -y, moins c’est bon pour la
santé, plus c’est rendu accessible. Pire encor e, on dissimule avec
des étiquettes de « light » ou de « allégé » des aliments qui n’ont
rien de léger, pas en termes de conséquences sur votre corps en tous
cas.

Dans une société où la personne en surpoids est discriminée et


stigmatisée, on oublie que c ’est cette même société qui l’a rendue
ainsi et qu’au final, cette personne n’est rien d’autre qu’une victime
d’elle-même, de jugements et d’une vision aussi archaïque que
naïve. Malheureusement, cette même personne tombe dans ce
piège et se laisse aller dans un cercle vicieux entre la culpabilité, le
réconfort de la nourriture et la dépression. C’est là que «s’aligner »
trouve tout son sens et son indication, dans l’espoir d’être enfin ce
qu’elle n’est pas aujourd’hui. De là, le courage, la volonté et la
détermination de perdre du poids est le premier pas pour sortir d’un
carrousel qui ne semble jamais s’arrêter et il est tout aussi difficile
de s’arracher à cette routine que de sauter de ce carrousel. Alors
bravo ! Si vous êtes en train de lire ce livre c ’est que vous y êtes
arrivé ; vous avez sauté. Aujourd’hui vous voulez marcher de
nouveau, pourtant vous oubliez que vous avez pirouetté pendant
des années. Le tournis ne disparaitra pas d’aussitôt. Acceptez que
vous soyez perdu, que vous deviez réapprendre à marcher et que
vous ayez besoin d’aide.

Cet ouvrage a été conçu de façon à simplifier des données


scientifiques issues d’études cliniques de manière à vous guider pas
à pas dans la compréhension de votre système digestif en focalisant
toute l’attenti on sur l’intestin, un organe aussi complexe et
incompris que vous. Ce livre en est d’ailleurs la preuve, pas
vivante, mais « en ligne ». Son titre, quant à lui, est son plus grand
paradoxe. En effet, au bout des recherches effectuées pour la mise
au point et la rédaction de ce livre, rien ne faisait référence à un
nettoyage des intestins, du moins pas dans le sens de la perte de
poids. Médicalement parlant, un lavage intestinal correspond à une
technique de préparation à la colonoscopie, ce qui n’a rien à v oir
avec vous et votre mignon bide. Le titre de ce livre a donc été pensé
pour son de jeu de mots, qui est d’autant plus intéressant que le
nombre de fausses idées qui sont construites autour de la
thématique du nettoyage intestinal, le décrivant comme une
méthode efficace et surtout instantanée pour faire le ménage dans
la tuyauterie intestinale. Vous découvrirez au fil des pages que le
titre correspond métaphoriquement au contenu mais s’en écarte
totalement d’un point de vue scientifique. Un titre plus co hérant
aurait été : « rééquilibration du microbiote intestinal pour la perte
de poids », mais c’était lent, ennuyeux et moche sur la couverture.
Problèmes d’écrivain à part, ce livre vise à vous apprendre les
différentes manières dont votre intestin commun ique avec vous, à
vous expliquer son grand impact tant dans la prise que dans la perte
de poids mais aussi et surtout son rôle majeur dans le contrôle de
votre humeur et votre bien-être mental. Ce livre ne contient aucune
recette magique, ses mots ne sont pas « light » et sa lecture est en
aucun cas amaigrissante. Par contre, ce livre veut vous aider à
comprendre vos moteurs, il sera ensuite beaucoup plus facile de
conduire. Et non, il ne s’agit pas de faute d’orthographe ni de
métaphore : vous avez deux ce rveaux et il semblerait que vous
digériez l’un mieux que l’autre ! Votre intestin est votre deuxième
cerveau et tout comme le premier, il communique avec tout votre
corps. Alors, parlez-vous intestin ?
Chapitre 1 : Comprendre le
fonctionnement de nos intestins

Il n’y pas à le démontrer, l’alimentation tient un rôle central et


déterminant dans le maintien de notre santé. C’est la matière
première depuis laquelle notre organisme puise les ressources
nécessaires pour ses dépenses quotidiennes, son renouve llement
cellulaire et protéique. Il s’agit également d’un élément phare dans
l’équilibre du corps humain qui lui permet de développer un
bouclier contre les maladie s chroniques dues aux carences. Mais
comme toute matière première, les aliments que nous ing érons
doivent aussi passer par plusieurs étapes afin de devenir
« disponibles » pour le corps humain ; c’est la digestion. Ce
phénomène implique tant notre organisme que notre alimentation.
Car si notre système digestif a pour rôle de transformer ce que nous
mangeons en nutriments essentiels pour son fonctionnement et bien
être, la qualité de l’alimentation que nous choisissons a tout autant
d’importance dans le processus de digestion. Comprendre le
fonctionnement de nos intestins revient à interpréter une série de
phénomènes imbriqués et interdépendants. A la fin de ce chapitre
vous serez en mesure de :

Comprendre le fonctionnement global du tube digestif et du


mécanisme de digestion
Visualiser l’étroitesse du lien cerveau-intestin
Mieux comprendre vos intestins pour adapter votre
comportement alimentaire
Mécanisme de digestion

Afin de comprendre le mécanisme de digestion du corps humain il


est important de comprendre le pourquoi des choses. L’organisme
est un système chimiotrophe : il gagne l’énergie dont il a besoin en
utilisant ou en provoquant des réactions chimiques de substances
qu’il reçoit. Ces réactions ont un rôle majeur dans la digestion,
permettant à notre organisme de traduire un aliment complexe en
nutriments prêts à l’emploi. Il existe t rois grandes classes de
nutriments : les glucides, les protéines et les lipides ou les graisses.
Ces nutriments sont indispensables et remplissent différentes
fonctions. Les glucides et les lipides ont pour rôle principal de
fournir de l’énergie, les protéines quant à elles sont indispensables
dans la fabrication du sang et la conception des défenses
immunitaires de l’organisme. La transformation d’un aliment sous
forme de macromolécule en un nutriment prêt à passer dans le sang
est le résultat d’une chaîne de destruction organisée : c’est le trajet
dans le tube digestif.

Le tube digestif est le chemin physique qui caractérise la digestion.


On lui distingue différents niveaux en partant de la cavité buccale
jusqu’à l’anus. Chaque niveau est caractérisé par des phénomènes
physiques et/ou chimiques connexes et complémentaires. Dont
l’unique but est, rappelons-le, de transformer l’aliment tel qu’on le
mange en une substance compatible avec les besoins de notre
organisme. [7]
La cavité buccale :

La digestion commence aussitôt qu’un aliment entre dans la cavité


buccale. À ce niveau, elle a pour but d’aboutir à ce qu’on appelle
le bol alimentaire. En effet, aussitôt arrivés à la bouche, les
aliments subissent la première phase de digestion. A ce moment, la
mastication couplée à l’action de la salive permet de réduire le
volume d’aliments initialement ingéré le préparant ainsi à l’étape
suivante. Mais que ce passe -t-il réellement dans la bouche ? La
cavité buccale ouvre le bal à la digestion. C’est la porte d ’entrée
mais pas que ! Elle combine un ensemble de phénomènes
physiques et chimiques pour former un bol alimentaire prêt à être
dégluti.

Phénomènes physiques : Le but de cette étape est de réduire en


volume l’aliment ingéré. Il s’agit de la première station de la chaine
de destruction et elle est assurée par l’action des dents et la langue.
Nos dents possèdent une anatomie très particulière qui leur permet
de hacher et écraser finement les aliments. La langue intervient afin
de ramener à chaque fois ces ali ments sous les dents tout en les
mêlant à la salive, qui, à ce stade-là, jouera un rôle de lubrifiant et
de liant qui permettra de former le bol alimentaire.

Phénomènes chimiques : Durant la première phase de digestion,


c’est la salive qui orchestre les p hénomènes chimiques signant le
début de la digestion des glucides grâce aux « amylases ». Des
enzymes qui permettront de transformer les molécules d’amidon
comme celles retrouvées dans le pain ou les pâtes, par exemple, en
maltose, prédécesseur du glucose.
L’œsophage
Une fois le bol alimentaire formé, il est dégluti. Autrement dit, il
est projeté par la langue dans l’œsophage. Bien que son nom soit
compliqué et plutôt difficile à lire, l’œsophage est un simple
conduit, un tube qui permet d’acheminer a ctivement le bol
alimentaire à l’estomac grâce à la contraction rythmée de ses
muscles : le péristaltisme.

L’estomac
On est à présent à la deuxième extrémité de l’œsophage :
L’estomac. S’il y’a une notion qu’on peut garder de celui -ci c’est
bien son acid ité. En effet, l’acide chlorhydrique est un des trois
constituants principaux du suc gastrique. Son action sera combinée
et complétée par l’action de deux enzymes: la pepsine et la présure.
Les trois auront pour fonction de dégrader les protéines. Pour ce
faire, un malaxage intense est nécessaire, c’est le rôle du
péristaltisme gastrique.
A la fin, l’estomac réduit le bol alimentaire en une bouillie
homogène prête à passer à l’intestin qu’on appelle le chyme. Mais
attention, le passage ici doit se mériter. En réalité l’extrémité
inférieure de l’estomac est une sorte de vanne : le pylore. Lorsqu’il
se contracte, l’estomac ne se vide pas. Son action est contrôlée par
les centres nerveux. C’est ce qu’on appelle « le phénomène de
régulation de l’écoulement » : son but étant de ménager l’intestin.
Si le repas a été riche et copieux, le pylore ne permettra qu’un
écoulement lent et progressif du contenu gastrique afin d’éviter une
surcharge intestinale.

L’intestin grêle
Le passage du chyme vers l’intestin grêle marque la dernière phase
de la digestion. La dégradation des aliments continuera mais le rôle
de l’intestin grêle s’exprimera surtout dans l’absorption des
aliments.
Rôle digestif de l’intestin grêle : L’intestin grêle est la portion la
plus longue du tube digestif avec une longueur moyenne de 6.5m.
Ses muscles se contractent et se relâchent de manière rythmée :
c’est le péristaltisme intestinal et c’est ce qui permet de mélanger
le chyme aux différentes enzymes mais aussi de conduire le
chyme jusqu’à l’anus. En raison de la forte acidité gastrique, la
dégradation des amidons qui avait commencé dans la bouche, a
dû être suspendue. Elle sera reprise dans l’intestin grêle grâce au
phénomène de neutralisation de l’acidité gastrique. En effet, il
existe une incompatibilité de PH entre l’estomac qui est acide et
l’intestin grêle où le PH est neutre. C’est là qu’intervient le
pancréas en réduisant l’acidité du chyme grâce aux enzymes qu’il
sécrète, qui permettront, combinées à l’action des enzymes
intestinales de finaliser le processus de digestion. La vésicule
biliaire a un rôle majeur à cette étape car elle permet
l’émulsification des graisses, chose que l’estomac et l’intestin
sont incapables de faire.

Rôle d’absorption de l’intestin grêle : Si notre intestin est aussi


long, ce n’est pas pour rien ! C’est en parcourant ce long trajet
que le chyme a le temps d’abord de passer par une étape finale de
digestion pour enfin être absorbé pour l’intestin et ainsi passer à
la circulation sanguine qui permettra une distribution des
nutriments adaptée aux besoins de chaque organe.
Mais comment un
nutriment peut -t-il passer
de l’intestin au sang ? C’est
là toute la beauté de
l’anatomie humaine. Notre
intestin grêle adopte en
réalité le concept de
« l’optimisation des
espaces » en transformant
un tube de 6.5m en une
surface digne d’un court de
tennis d’environ 200
mètres carré, mais c’est sûr, ce ne sera pas pour jouer au tennis !
Afin d’assurer une absorption efficace et totale de tous les
nutriments, l’intestin dispose de replis : les villosités, qui sont à leur
tour formé de replis encore plus petits : les microvillosités. Ces
replis permettent de multiplier et optimiser la surface d’absorption
disponible. Les microvillosités sont directement reliées aux
capillaires sanguins et lymphatiques, ce qui permet aux nutriments
d’être distribués via la circulation sanguine.

Le colon
C’est l’étape de la formation des selles. Une fois arrivé au côlon il
ne reste plus grande chose à absorber sauf l’eau. Une fois toute
l’eau absorbée, le côlon va compacter toutes les matières indigestes
et les transformer en selles qui seront par la suite éjectés hors de
l’organisme via l’anus. Pour mieux comprendre le rôle du côlon
dans la digestion, découvrons ensemble ces principales fonctions :

Absorption d’eau : Le côlon a une capacité d’absorption de 99%


de l’eau entrant dans sa lumière. Cette capacité reste tout de
même inférieure à celle de l’intestin grêle. En effet, l’intestin
grêle a une capacité d’absorption pouvant aller jusqu’à 6 litres par
jour contre 2 litres par jour pour le côlon. Toutefois l’absorption
hydrique de l’intestin grêle est très fréquemment perturbée par
des agents d’origine alimentaire (virus, bactérie, toxines…) Ainsi,
sans les capacités extraordinaires du côlon dans l’absorption
d’eau nous serions condamnés diarrhéique pour toujours !
Digestion des fibres alimentaires : Le côlon est l’unique portion
du tube digestif à pouvoir digérer les fibres alimentaires grâce aux
bactéries digestives. Afin d’accomplir leur fonction de digestion
des fibres alimentaires, ces bactéries nécessitent un
environnement optimal. Cet environnement est en fait assuré par
les mouvements de brassage du côlon qui lui permettent de jouer
son rôle fermentateur. En même temps, les fibres alimentaires ont
un rôle fondamental dans le contrôle de l’activité motrice du
côlon en agissant en tant que réservoir d’eau. Ainsi, un régime
pauvre ou dépourvu de fibres diminue considérablement l’activité
contractile du côlon ce qui augmente, selon les dernières études,
le risque de tumeurs coliques. Autrement dit, une activité
bactérienne efficace nécessite un brassage colique efficace.
Notons ici une particularité singulière du côlon de l’Homme, il
dort en même temps que le cerveau, avec une absence quasi-totale
de toute contraction. Ce qui témoigne de son lien étroit avec le
cerveau. [1]
La connexion cerveau-intestin

Comme nous l’avons vu précédemment, le cerveau et le côlon


partagent une étroite connexion sauf que celle -ci ne se limite pas
au côlon mais englobe en réalité la totalité du tube digestif. C’est
ce qu’on appelle l’axe cerveau -intestin. Le but de cette
communication étant de maintenir un équilibre dans les fonctions
digestives. Lorsque celle-ci est altérée, l’équilibre est rompu ce qui
conduit à l’apparition de maladies digestives chroniques comme le
syndrome de l’intestin irritable, la maladie de Crohn ou encore la
maladie cœliaque.
L’axe cerveau intestin
Notre tube digestif est doté d’une autonomie, un système nerveux
qui lui est propre : c’est le système nerveux entérique, « deuxième
cerveau » ou encore « le cerveau intestinal ». C’est en réalité un
réseau de nerfs qui s’étend tout le long de la paroi du tube digestif.
Le système nerveux du cerveau intestinal est tout aussi développé
que la moelle épinière et compte environ 100 millions de neurones.
Sa fonction principale est de réguler l’activité motrice et sécrétoire
du tube digestif. Mais si le tube digestif est doué d’autonomie grâce
au cerveau intestinal, il a tout de même besoin d ’une
communication avec le vrai cerveau. Ainsi notre tube digestif et
notre cerveau partagent une communication bidirectionnelle. Cette
connexion est essentielle car elle permet d’assurer les relations
physiologiques qui interviennent dans le contrôle des fonctions
digestives comme la motricité, la sensibilité, l’immunité et la
satiété. Cette connexion a lieu d’être grâce au système nerveux
autonome principalement représenté par le nerf vague.

C’est en effet grâce à ce dernier que sont véhiculées les


informations venant du tube digestif vers le cerveau et inversement.
Lorsque le cerveau reçoit une information, il va adapter la réponse
du tube digestif. Cet ordre de réagir venant du cerveau sera lui aussi
acheminé au tube digestif via le système nerveux au tonome. Ce
processus se produit de manière naturelle et fréquente dans notre
corps sans même qu’on s’en aperçoit. [3]

Donnons un exemple pour vous aider à mieux comprendre cette


connexion. Vous avez été invité chez des amis pour fêter Noël, et
disons que le cuisinier a cartonné. Entre la dinde bien grasse et la
bûche, vous vous êtes régalé et c’est à présent à votre corps de gérer
votre bêtise. Ce qui va se passer en premier est que votre tube
digestif va commencer à travailler seul comme un grand, conduire
le bol alimentaire d’amont en aval, sécréter les bonnes enzymes
aux bons moments : c’est votre cerveau intestinal. Arrivé à
l’estomac, une grosse teneur en graisse et sucre est détectée, votre
nerf vague transmet immédiatement cette information à votre
cerveau pour demander quoi faire. Votre cerveau, très sage et
protecteur de votre organisme, va donner l’ordre de contracter
votre pylore (la vanne de votre estomac) afin d’assurer un
écoulement lent et donner tout le temps à votre intestin grêle de
faire son boulot.
Lorsqu’on se sent mal, notre tube digestif compatit. En effet, de
nombreuses études menées par des gastroentérologues et des
psychiatres ont réussi à démontrer l’effet délétère de nos «mauvais
jours » sur les symptômes digestifs. Il est important de noter à ce
stade qu’il s’agit plus de notre perception de l’évènement, du stress
ressenti que de l’incident en soi. Car au final, notre organisme va
devoir s’adapter à ce que nous ressentons intérieurement et non pas
à ce qui se passe dans le monde extérieur, ou la source du mal-être.
Ce phénomène est surtout notable chez les personnes souffrant de
maladies digestives chroniques. Ces patients sont constamment
confrontés aux inquiétudes par rapport à leur maladie : « est-ce que
je vais rechuter ? » « Que vais-je devenir ? » « Je suis un fardeau
pour mon entourage». Les maladies digestives chroniques
partagent un aspect commun : l’imprédictibilité des symptômes,
source quasi-constante d’anxiété voire même de dépression ce qui
tend à aggraver les symptômes. Cette exacerbation va entrainer un
stress supplémentaire à la personne ce qui influera de nouveau sur
le tube digestif, c’est un réel cercle vicieux.
Ainsi, une émotion négative peut diminuer la sensibilité de nos
organes, entrainer des perturbations de la motricité des organes
digestifs, une augmentation de la perméabilité intestinale et même
un déséquilibre du système nerveux autonome par affaiblissement
du nerf vague. A l’inverse, une émotion positive peut atténuer et
soulager les symptômes d’une réaction désagréable du tube
digestif.

Conclusion : Renforcer nos émotions positives en reproduisant les


schémas qui permettent de les atteindre a toute son importance dans
le soulagement et le traitement de beaucoup de troubles digestifs. [2]
Réinitialiser la mémoire de nos intestins

Si nos intestins ont un petit cerveau, ce n’est que logique qu’ils


aient une mémoire ! Effectivement, notre tube digestif nous connait
par cœur, notamment nos habitudes alimentaires. C’est en réalité
une mémoire qui se crée au fil du temps lorsque certains
évènements se répètent. On pourrait l’assimiler à la mémoire du
clavier de votre smartphone qui finit toujours vos phrases parce que
vous dit es souvent les mêmes choses. Cette mémoire permet à
notre tube digestif d’anticiper les choses et toujours être préparé
pour digérer ce que nous lui envoyons. Cette adaptation va
beaucoup et surtout concerner notre microbiote : le petit monde de
bactéries qui existe dans nos intestins. Effectivement, notre régime
et nos préférences alimentaires vont faire que certaines bactéries
aient un CDI tandis que d’autres se fassent licencier, en dépit de
leurs bonnes compétences.

Le microbiote intestinal
Notre flore intestinale est très riche et variée. On compte environ
400 espèces et 10 000 milliards de bactéries. Cette flore colonise la
partie terminale de notre intestin grêle et la totalité de notre côlon.
Globalement, il s’agit de bonnes bactéries qui sont indispensables.
À notre naissance, cette flore permet le développement de l’intestin
et la maturation du système immunitaire et puis à maintenir le bon
fonctionnement du système digestif pour le restant de notre vie.
Flore intestinal et alimentation
Notre microbiote intestinal remplit de nombreuses fonctions. L’un
de ses rôles principaux serait une activité enzymatique
complémentaire à celle de notre organisme justifiant son rôle
primordial dans la digestion. Cela a été prouvé grâce aux dernières
techniques de biologie moléculaire qui ont permis de mettre en
évidence le rôle du microbiote intestinal dansla régulation de notre
poids. Notre microbiote vit en équilibre dans notre côlon, lieu
d’échanges mutualistiques profitable aux deux parties. Les
bactéries trouvent dans le côlon un habitat protecteur et riche en
éléments nutritifs, en contrepartie, elles rendent ce qu’elles
trouvent sous forme de métabolites qui permettent de maintenir
l’équilibre de notre organisme. [8]

Il existe toutefois certains facteurs pouvant influencer cet équilibre,


notamment la nature et la quantité de la matière première
disponible, en l’occurrence, les fibres alimentaires non digérées
provenant de l’intestin grêle et parvenant au côlon, principale
source d’énergie des bactéries intestinales. Les substrats résultant
de la dégradation et la fermentation des fibres alimentaires par les
bactéries permettent de produire une variété de métabolites comme
les acides gras, les gaz et l’ammoniaque. Cette fermentation permet
aux bactéries d’obtenir les éléments nécessaires à leur croissance
et au maintien de leurs fonctions. De même, ces biotransformations
sont nécessaires à notre organisme lui permettant d’obtenir
davantage de métabolites qui seront par la suite absorbés. [4][5]

Il existe un certain nombre de facteurs qui peuvent altérer de


manière durable notre flore intestinale. Ces facteurs peuvent être
thérapeutiques ou diététiques. Les conn aitre nous permet de les
éviter ou d’en limiter l’exposition dans le but de préserver un
microbiote compatible avec une bonne santé. [6]
a) L’antibiothérapie : Si les antibiotiques ont la réputation
de sauveurs à l’âge adulte, nous ne pouvons pas en dire
autant de leur administration chez le nouveau -né et le
nourrisson. Effectivement, durant ses premiers mois de vie,
un bébé développe progressivement son microbiote à
travers la maman, l’environnement, la nourriture… Ce
microbiote est essentiel dans le processus de la construction
du soi et le développement des capacités immunitaires.
L’antibiothérapie chez le jeune enfant doit, à cet effet, être
parfaitement indiquée et adaptée à la situation étant donné
qu’elle peut être à l’origine de perturbation de
l’implantation de la flore bactérienne naturelle.
Aujourd’hui des études ont pu élucider l’implication de
l’antibiothérapie en période néonatale dans la survenue de
l’asthme et la maladie de Crohn.

b) Les traitements antiacides : Les traitements antiacides


semblent être de plus en plus adoptés de nos jours chez la
population générale. C’est le nouveau réflexe face aux
douleurs abdominales qui ne correspondent
malheureusement pas toujours à un tableau de reflux
gastro-œsophagien. Ce genre de traitement symptomatique
réduit considérablement l’acidité gastrique ce qui explique,
en toute logique, leur effet thérapeutique. Cependant si les
antiacides sont utilisés d’une manière aléatoire et fréquente,
ils sont à l’origine de l’altération de la barrière gastrique.
En effet, l’estomac de par sa forte acidité, agit comme une
barrière à la colonisation par les bactéries, en l’occurrence
les bactéries pathogènes. Ainsi, les traitements antiacides
peuvent être à l’origine de diarrhée infectieuse et de
pneumonie.

c) Régime pauvre en fibres alimentaires : Une alimentation


pauvre ou dépourvue de fibres alimentaires est à l’origine
d’un déséquilibre dans le microbiote intestinal. Les fibres
alimentaires ont un rôle majeur dans l’implantation et
surtout le maintien d’une flore équilibrée comme il est
expliqué dans le chapitre 2.

d) Gastroentérite aigue : aussi banale qu’une gastroentérite


aigue (GEA) puisse paraitre, elle peut être à l’origine d’un
déséquilibre durable de la flore intestinale. En effet, à la
suite d’une GEA qu’elle soit virale ou, moins
communément dans nos pays, bactérienne, certaines
personnes peuvent développer une diarrhée grave
prolongée post infectieuse. Cette diarrhée est en réalité un
mécanisme de défense du corps humain ; qui essaye à ce
moment d’évacuer tout ce qu’il peut. Mais si ce mécanisme
est destiné à éliminer les mauvaises bactéries en cause de la
GEA, les bonnes bactéries n’y échappent pas! Ce qui cause
une modification irréversible de la flore intestinale
réduisant ainsi les capacités immunitaires contre les agents
pathogènes.

De nombreuses découvertes ont vu le jour depuis que le rôle


protecteur du microbiote intestinal a été démontré. Le nombre de
maladies relié à cet écosystème intestinal es t d’autant plus
surprenant que les recherches se poursuivent. La protection de la
flore intestinale est ainsi d’une importance majeure dans la
prévention de plusieurs pathologies (maladies intestinales,
maladies cardiaques, maladies inflammatoires…).

Afin que le microbiote puisse exercer correctement son rôle dans


l’équilibre et la protection de l’organisme, ses fonctions doivent
rester intactes. Celles-ci dépendent des interactions qui se
produisent au niveau du côlon. Ces échanges essentiels, voir même
indispensables sont liés à trois types d’interactions :
1. Les interactions bactéries-aliments : ces interactions
permettent la digestion des aliments non digérés dans
l’intestin grêle pour les transformer en nutriments
disponibles à l’absorption.
2. Les interactions bactéries-cellules de notre organisme : ces
interactions contribuent au développement de la mémoire
du cerveau intestinal, la stimulation du système
immunitaire et la régulation de la pression sanguine.
3. Les inte ractions bactéries -bactéries : Ces int eractions
permettent aux bactéries de communiquer entre elles via
des « molécules signal » qu’elles sécrètent. Cette
communication est essentielle car elle permet d’adapter la
composition du microbiote en fonction de l’environnement
qui dépend en l’occurre nce de notre alimentation. Cette
connexion permet également aux bactéries de maintenir à
l’écart les envahisseurs potentiellement dangereux : c’est
l’effet barrière. [4]

Une fois le rôle du microbiote intestinal dans la digestion élucidé,


les travaux de la science se sont vite dirigés vers la comparaison
des flores intestinales des personnes obèses et celles des personnes
normales. La théorie étant qu’il existe une particularité
caractérisant le microbiote de la personne obèse faisant que sa prise
de poids dépende, en plus des habitudes alimentaires, de facteurs
intrinsèques relatifs à la qualité et la quantité de la flore intestinale.
Voilà ce qui dénoue le mystère des personnes qui mangent autant
que nous et qui, contrairement à nous, ne grossissent pas.

Conclusion : La flore intestinale est un écosystème dépendant de l’hôte


avec qui il vit en symbiose pour le bien-être commun. Ainsi la
composition du microbiote est spécifique à chaque être humain et
dépend de beaucoup de facteurs qui s’étendent à la vie intra-utérine.
Lorsque cet écosystème est perturbé, le dialogue organique est rompu
ce qui peut avoir des conséquences pathologiques.
Chapitre 2 : Les signes révélateurs pour
faire un nettoyage des intestins

Comprendre le fonctionnement de nos intestins est un premier et


grand pas pour faire la paix avec son corps. En effet, si on arrive à
déchiffrer les signaux que notre corps nou s envoie, nous serions
plus facilement en mesure d’adapter notre comportement
alimentaire pour un organisme en bonne santé. Là encore, l’enjeu
est de savoir reconnaitre ces signaux d’alarme et justement les
interpréter. Hélas, bien souvent, ces signaux pas sent inaperçus ou
encore finissent par être mal interprétés. Et lorsqu’on ne réagit pas
à ces appels, notre corps le fait pour nous. Résultat ? Bonjour les
poignées d’amour !
L’objectif de ce chapitre est de vous apprendre à reconnaitre et à
identifier une situation problématique en interprétant les réactions
physiques de votre corps. A la fin de ce chapitre vous serez en
mesure de :
Faire la différence entre « surpoids » et « obésité » et
comprendre l’impact de ce changement sur votre
organisme
Comprendre le comportement de votre flore intestinale en
situation de surpoids
Identifier les différents facteurs physiques et
psychologiques qui agissent en défaveur de l’équilibre de
votre microbiote intestinal
Obésité et surpoids
Comprendre son organisme et le comportement de son microbiote
est important, même quand la balance n’a que de beaux chiffres
pour nous. On se doit tout de même d’admettre que ce sujet est
d’autant plus important que nos kilos en plus nous pèsent. Ceci dit,
avant de s’attaquer à ces ki los, il faut d’abord les définir. S’agit -il
d’obésité, d’un surpoids, ou encore d’une mauvaise perception de
soi ? En effet, il est primordial de définir dans quelle case nous
appartenons. Avant de parler de l’obésité et du surpoids, parlons
d’abord de ce qu’il n’en est pas. Il semble que notre physique est
de plus en plus amené à se plier à des standards pour être qualifié
de bien ou de normal. Aujourd’hui, il est question de s’inscrire dans
un prototype pour correspondre aux exigences de la société. Des
exigences qui, admettons-le, n’ont aucune base de sens. Les choses
se sont d’autant plus empiré que les réseaux sociaux ont envahis
notre quotidien. Plus besoin d’aller au kiosque du coin acheter un
magazine pour torturer son esprit avec un corps idéal imag inaire.
Notre quotidien se trouve désormais infesté de cette image du
« corps parfait » qui est en réalité le fruit de quelques tours de
baguette magique appelée « logiciel de traitement d’image ». (5)

En vrai, on se prétend tous immunisé contre cette sta ndardisation


sociale du poids mais notre subconscient est saturé d’une image
type de notre corps. Ce corps imaginaire peut facilement devenir
une obsession et nous projeter malgré nous vers une quête à la
perte. C’est là que sont confondus « idéal » et « normes ». Cette
confusion n’a rien d’anodin étant, malheureusement, source de
beaucoup de troubles alimentaires qui peuvent varier dans les deux
extrêmes : boulimie et anorexie. Ainsi, il est primordial, voire vital
de comprendre que l’obésité est un diagno stic et non une
dissonance avec l’idéal conçu par la société. Il ne s’agit plus de
subtilité ou de nuances mais de normes d’importance vitale. Cette
définition vous permettra de répondre à une question clé dans votre
expérience de perte de poids : « suis-je réellement en surpoids ? ».

Les termes obésité et surpoids expriment tous deux un excès de


poids, mais ne sont pas synonymes. Ils expriment plutôt deux
niveaux différents d’une hausse pondérale. Cet excès est exprimé
par l’Indice de Masse Corporel (IMC) qui correspond au rapport
du poids, exprimé en kg sur la taille, exprimée en mètre au carré.
Ce rapport permet ainsi de qualifier son excès de poids de :
surpoids, obésité, obésité sévère ou encore dans le plus extrême des
cas, d’obésité morbide. (4)

Valeur de l’IMC Classification


Poids normal
Surpoids
Obésité de classe I
Obésité de classe II (sévère)
Obésité de classe III (morbide)

Mais nous le savons tous, le corps humain est bien trop complexe
pour obéir à la loi des chiffres. En effet, un IMC supérieur à la
normale n’est pas toujours synonyme d’excès de masse graisseuse.
Certains paramètres comme la rétention d’eau, une musculature ou
une ossature particulièrement importante, une maladie grave, une
grossesse, un âge inférieur à 18ans ou supérieur à 65ans invalident
l’interprétation de l’IMC.
Alors comment différencier une surcharge pondérale avec excès de
masse grasse d’une surcharge pondérale sans excès de masse
grasse ? La réponse est simple mais pas de votre resso rt. Afin
d’évaluer la nature normale ou pas d’un IMC indiquant un
surpoids, une mesure du pourcentage de masse grasse s’impose.
Cette mesure peut être obtenue par la méthode des plis cutanés ou
par impédancemétrie. Ces deux méthodes donnent toutefois des
résultats approximatifs. La méthode de référence dans l’évaluation
des différents compartiments hydrique, graisseux, osseux et
musculaire est l’absorptiométrie biphotonique ou DXA qui est
exclusivement réalisée dans des centres spécialisés. (4)

La construction de l’obésité
La société semble enfin admettre qu’on parle aujourd’hui de
construction de l’obésité et non de causes d’obésité. Le second
terme suggérant un ensemble de facteurs totalement indépendants
les uns des autres. Or il s’agit de plusieurs phé nomènes qui
s’imbriquent pour aboutir à un surpoids qui peut à son tour se
développer en obésité. Il s’agit donc d’admettre toutes les raisons
qui divergent de la responsabilisation du consommateur dans son
surpoids. Il ne s’agit pas de « dédramatiser » en réalité mais
d’appeler le chat par son nom. D’un autre côté, il semblerait que
ce genre de propos provocateurs désignant la personne en surpoids
comme seule actrice dans son gain de poids souvent tenus par la
société soient à l’origine de l’aggravation d e l’état psychologique
de la personne en surpoids et donc inévitablement de son état de
santé physique ainsi que sa prise de poids.

En somme, le surpoids est l’association de plusieurs facteurs qui


s’imbriquent pour donner à la fois un psychique et un physique qui
s’entretiennent dans le temps. Comprendre le lien entre ces deux
composantes de l’obésité permet d’en comprendre une majeure
partie et finalement réussir à y remédier.

Rupture de l’équilibre entre les apports et les dépenses


La théorie la plu s simple semblant expliquer le surpoids est
certainement le déséquilibre « entrée/sortie ». L’entrée représentant
les apports caloriques totaux et la sortie la dépense d’énergie. Ce
déséquilibre agit soit sur la voie du contrôle de la prise alimentaire
soit sur l’activité physique spontanée, deux voies régies par le
système nerveux qui permet de moduler cette balance en agissant
sur ces mêmes voies. (4)

Les études ont réussi à démontrer que ce déséquilibre est, entre


autres, la conséquence d’une susceptibilité génétique associé à des
facteurs environnementaux et comportementaux principalement
représentés par les troubles du comportement alimentaire et un
mode de vie sédentaire. Autrement dit, certains seraient
génétiquement prédisposés à un déséquilibre des systèmes de
contrôle de la balance énergétique résultant en un surpoids.
Toutefois la théorie génétique n’est pas censée exclure le rôle des
habitudes alimentaires et de l’inactivité physique qui semblent être
massivement promut de nos jours.

Effectivement, nous vivons d’une alimentation riche en sucres


simples, en lipides saturés et faible en fibres. Le rôle de cette
modification rapide des apports alimentaires en rythme et en
contenu a incontestablement contribué à l’accroissement de la
prévalence du s urpoids dans le monde. Selon les dernières
statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus de
39% de la population adulte mondiale est en surpoids tandis que
13% souffre d’obésité. Selon l’OMS, ces chiffres semblent avoir
triplé depuis 1975 ce qui devrait nous amener à sérieusement
reconsidérer notre nouveau mode de vie. (6)

Facteurs environnementaux
Outre l’impact du terrain génétique qui semble expliquer en partie
la physiopathologie de l’obésité, d’autres facteurs dits
« environnementaux » contribuent à la régulation de la balance
apports/dépenses et commencent à acquérir de plus en plus de
poids dans le processus de construction de l’obésité. L’obésité est
une réponse normale à un environnement anormal. Cette
affirmation suggère que le lieu où l’on vit et celui où l’on travaille
ont un impact sur nos habitudes alimentaires et nos activités
physiques et donc systématiquement sur la prise de poids.
Notre environnement va donc agir à deux niveaux :
1. Sur nos habitudes alimentaires : Selon qu elques études, il
existerait un rapport entre l’environnement alimentaire et le statut
pondéral. Ainsi notre consommation dépend de manière directe de la
densité et l’accessibilité spatiale aux commerces (marchés, supérette
hypermarchés) ou aux restaurant (classiques, fast food, food trucks)
et par le type de produits proposés.

2. Sur notre activité physique : On parle ici de l’environnement


construit qui tend à régir la majorité de nos activités physiques. Plus
l’accès aux transports urbains est facilité par notre environnement,
plus on verra notre activité physique à la baisse. A contrario, plus
notre environnement dispose de potentiel piétonnier plus nous
sommes encouragés à la marche et donc à adopter une activité
physique régulière. (1)
L’environnement a limentaire et l’environnement construit ne
semblent pas faire l’objet de nombreuses études. Leur impact sur
le statut pondéral n’a été cité que de rares fois dans la littérature.
Car même si la construction d’un environnement tend à modifier
nos habitudes, une pratique de pleine conscience permet de nager
contre le courant et adopter des habitudes saines malgré les
suggestions environnementales. Ceci dit, il est important de
souligner qu’en l’absence de ce contrôle de soi, un environnement
mal construit peut facilement faire basculer la balance.

Modifications du microbiote intestinal


En tant qu’être humain, nous sommes définis par nos 46
chromosomes et les génomes de bactéries qui colonisent notre
corps. En moyenne, un être humain héberge plus de 100 mill e
milliards de bactéries dans son tube digestif. Ces bactéries seraient
responsables d’une activité enzymatique complémentaire à celle du
corps humain ce qui suggère en théorie le lien entre ces bactéries
et la régulation du poids.

Afin de comprendre le l ien entre microbiote et prise de poids, de


nombreuses études ont été menées où plusieurs théories ont été
émises. Au final, les auteurs sont arrivés à démontrer que les
personnes en surpoids présentent une absorption intestinale accrue
du glucose. Afin de mieux élucider ces résultats, nous allons nous
intéresser à une étude qui a comparé le microbiote intestinal d’une
personne obèse à celui d’une personne normale. La flore
bactérienne intestinale est principalement constituée de 2 familles
prédominantes qui représentent plus de 90% du microbiote
intestinal : les Bactéroidetes et les Firmicutes. Dans l’étude qui
avait pour objectif de comparer la flore intestinale de la personne
obèse à celle de la personne normale, il apparait que la famille des
Firmicutes e st prépondérante chez le sujet obèse par rapport au
sujet normal et ce avant tout changement calorique.
La deuxième étape de l’étude était donc dédiée à l’étude du génome
des Firmicutes. Celle -ci a révélé que les Firmicutes possèdent la
capacité de cataly ser les sucres non digestibles ce qui leur donne
une capacité accrue dans l’extraction glucidique des aliments.
Autrement dit, la personne obèse est dotée d’un microbiote
majoritairement dominé par les Firmicutes facilitant l’extraction
calorique des nutri ments, phénomène qui serait incriminé, entre
autres facteurs, dans la prise de poids. Cette capacité d’extraction
glucidique accentuée chez la personne obèse se traduit avec le
temps en une glycémie plus élevée et une résistance à l’insuline :
c’est le diabète de type II. (7)

Styles alimentaires et mode de vie


On a beau incriminé la génétique, notre environnement construit
ou encore responsabiliser la société dans le phénomène de
surcharge pondérale. La réalité est qu e nous y sommes pour
beaucoup. Nos habi tudes alimentaires et notre style de vie sont
majoritairement responsables du déséquilibre que nous infligeons
à notre organisme. En effet, notre style de vie a beaucoup évolué
depuis les cinquante dernières années. Ce qui pouvait être
considéré comme pathologique à l’époque, définit à présent notre
quotidien. Stress, tabac, déficit de sommeil, les écrans, stress
social, styles éducatifs « enfant-roi », régimes restrictifs… la liste
est longue, mais celle de l’impact de ces facteurs sur le microbiote
l’est encore plus.

Avant d’aborder l’état « pathologique », parlons d’abord de ce qui


est physiologique. Notre organisme est en fait doté d’une capacité
à réguler ses apports. La régulation de la prise alimentaire
physiologique se passe en trois temps :
1. L’initiation : Cette étape obéit le plus souvent au signal de
la faim mais peut également être influencée par les rythmes
sociaux ou les habitudes alimentaires.
2. Le rassasiement : C’est ce qui nous pousse à arrêter de
manger.
3. Enfin, la période de satiété : c’est la situation de non-faim,
où manger n’est pas une préoccupation jusqu’à ce que la
séquence recommence.

A court terme, une régulation physiologique est instaurée faisant


que l’on réduise ou augmente nos prises alimentaires, c’est ainsi
que plusieurs personne s arrivent à maintenir une balance
énergétique équilibrée et un poids stable pendant longtemps et sans
aucun contrôle externe. Cette régulation naturelle est donc parfaite
dans le sens où elle nous permet de gérer les excès ponctuels sans
pour autant qu’il s aient un impact sur la balance énergétique et
donc sur le poids. Seuls les excès caloriques répétés s’opposent à
cette régulation induisant ainsi un gain de poids.

Altération du microbiote, surpoids et obésité sont en réalité les


conséquences d’une et même cause : le style alimentaire. En effet,
le nouveau style alimentaire dit « Western Diet » semble avoir
touché la plupart des populations, mais si sa part de responsabilité
est aujourd’hui plus à discuter, il est encore difficile de défin ir ce
régime de façon homogène. Néanmoins, cette diète semble
identifiable par certaines caractéristiques :
Caractéristiques qualitatives Caractéristiques
quantitatives
Consommation élevée de Grignotages fréquent
sucres ajoutés : boissons
sucrées, aliments céréaliers
raffinés de fort index
glycémique
Apport élevé en graisses Repas déstructurés : moment et
saturées : Fritures, aliments lieu du repas ne sont plus
gras, viandes, charcuteries, respectés
fromage
Snacking
Accès facile et fréquent aux
fast-foods

Cette diète agit donc à deux niveaux, d’un côté la déstructuration


des repas et leur fréquence impacte négativement la régulation
physiologique de l’alimentation. D’un autre côté, la nature des
aliments qui s’inscrivent dans le cadre de ce régime présentent tous
une forte densité énergétique. Lorsque les deux effets sont corrélés
sans donner le temps pour l’organisme de s’adapter : la surcharge
pondérale prend place.

Mais quel pouvoir a cette diète sur nous? Pourquoi obéissons-nous


à ce mode alimentaire qui est pourtant nouveau ?
L’offre est l’élément primordial ! La science démontre que plus le
nombre d’aliments disponibles augmente, plus on en consomme.
De même, plus les quantités proposées croient (ou l’assiette) plus
on a tendance à consommer la totalité. (1) Mais ce n’est pas l’unique
raison de la consommation excessive chez certaines personnes. En
effet, certaines études ont réussi à élucider un effet neurosensoriel
relatif à une consommation d’aliments sucrés. La consommation
de sucres crée une sensation de plaisir chez certaines personnes et
peut dans certains cas se transformer en une dépendance
confirmée : c’est l’addiction aux sucres.

Le terme addiction n’est pas à prendre à la légère. Ce terme affirme


une relation de dépendance pathologique. L’addiction au sucre est
encore plus complexe car cette dépendance concerne dans ce cas
une substance alimentaire essentielle à la survie et sur laquelle
l’organisme se construit. (8) Mais par quel mécanis me devient-on
accro au sucre ? En fait, le sucre agit sur le circuit de la récompense
du cerveau, qui libère de la dopamine renforçant ainsi la sensation
de plaisir. Un effet similaire à celui des drogues ou de l’alcool.
Mais nous sommes encore bien loin de considérer l’addiction au
sucre au même titre que les autres addictions aux substances
psychoactives. Surtout qu’il est tout à fait possible de réduire sa
consommation en sucres sans pour autant exprimer des symptômes
de manque ou de sevrage. (9)

Le mode de vie
En dehors de nos habitudes alimentaires, beaucoup de facteurs
rentrant dans le cadre de notre mode de vie et d’environnement de
travail affectent de manière directe ou indirecte notre microbiote et
influe considérablement sur les modifications pondérales.
La sédentarité et l’inactivité physique
Les temps sont durs et nous ne faisons que ramollir. La sédentarité
est aujourd’hui adoptée partout dans nos sociétés et serait
responsable d’une augmentation drastique de la prévalence des
maladies chroniques dont le surpoids et l’obésité. Et même si
l’inactivité physique fait défaut à s’inscrire dans un cadre pondéral,
elle reste tout de même un facteur de risque non négligeable dans
le développement des maladies métaboliques. En effet des études
ont prouvé qu’en dessous d’un certain seuil d’inactivité physique,
il devient difficile d’ajuster la prise alimentaire de manière à ce que
l’apport énergétique dépasse les besoins résultant en une prise de
poids ou un déséquilibre de la flore microbienne avec une
symptomatologie métabolique semblable à celle de l’obésité. (1)
Le manque de sommeil
« Ceux qui travaillent la nuit grossissent plus». En effet, des études
comparatives ont été menées et ont pu prouver que les travailleurs
de nuit sont en moyenne plus gros que les travailleurs de jour. Au
début, ce phénomène a été expliqué par le fait que les travailleurs
de nuit ont besoin de manger la nuit pour tenir. Mais en réalité la
raison est bien plus complexe. Outre le fait que les occasions d’aller
manger sont plus nombreuses chez ces personnes, lefait de manger
à contretemps a beaucoup d’effets néfastes. En réalité, notre
horloge biologique stipule que pendant la nuit, nous sommes
censés dormir et durant cette période de sommeil nous sommes en
jeun prolongé celui -ci est rendu possible grâce aux rég ulations
hormonales du sommeil. Un long temps éveillé la nuit entraine
ainsi un dérèglement hormonal et une augmentation de l’appétit et
le choix d’une nourriture riche en gras et en sucres. C’est pourquoi
les personnes qui manquent chroniquement de sommei l sont plus
sujettes au surpoids et aux maladies métaboliques.

Le stress
Beaucoup relient leur augmentation de prise alimentaire au stress,
une relation qui résulte souvent en une prise de poids. Mais y’a -t-
il un lien réel entre le stress et la consommation alimentaire ? La
réponse est oui. Le stress serait responsable d’une augmentation de
consommation alimentaire qu’on appelle « l’alimentation
émotionnelle » celle-ci consiste à chercher du réconfort ou un effet
sédatif dans les aliments riches en sucres et en graisses. Toutefois,
le lien entre le stress et la consommation alimentaire est loin d’être
à sens unique. Car si certains ont tendance à surconsommer en
situation de stress, d’autres vont dans la privation. La différence
peut être expliquée par le s tatut pondéral de la personne et
l’existence ou n on d’une restriction préalable. L’étude de la
relation stress -consommation alimentaire continue à ce jour. Le
stress peut avoir plusieurs origines (travail, société, économie…)
tout comme il s’exprime de faç on hétérogène chez différents
individus, rendant son étude assez complexe. Ceci dit, les études
menées à son sujet semblent se rejoindre sur le fait que lorsque le
stress est exprimé par une augmentation de la consommation
alimentaire, il va favoriser uneprise de poids au niveau abdominale
ce qui rend la personne sujette aux maladies métaboliques (diabète,
maladies cardiovasculaires, dérèglement hormonal…).

Le tabac
L’effet anorexigène et amaigrissant du tabac semble être la
première cause de l’initiation de celui-ci, surtout chez les
adolescents. Pourtant cet effet n’est qu’une surestimation de l’effet
du tabac par la société. De même, la prise de poids au sevrage
tabagique semble être le plus grand frein à l’arrêt du tabac. Là
encore, il s‘agit d’informations erronées étant donné que la prise de
poids post-sevrage tabagique est faible chez 85% des fumeurs.

Toutefois, si le tabac n’a pas autant de responsabilité qu’on lui


attribue en termes de gain ou de perte de poids, il demeure un
facteur de risque n on négligeable chez les personnes obèses étant
donné son effet synergique sur le risque cardiovasculaire, de
diabète et de mortalité. (1)
Les troubles alimentaires

Si l’anorexie et la boulimie semblent être des termes largement


communs pour notre soci été, ils sont loin d’être les seuls troubles
du comportement alimentaire. En effet, les troubles alimentaires ne
se résument pas aux formes syndromiques cités plus haut mais
englobent également d’autres perturbations du comportement
alimentaire qui frôle l es deux extrêmes : la restriction et la
compulsion.

Contrairement aux formes syndromiques qui sont largement mieux


connues de nos jours et qui font l’objet d’une prise en charge
psychiatrique spécifique, les troubles alimentaires dits non
spécifiés reste nt quant à eux dans l’ombre bien qu’elles soient
largement plus fréquentes. De manière globale, un trouble
alimentaire se définit par l’association durable de ces paramètres :
Perturbations du comportement alimentaire
Troubles de la perception de l’image corporelle
Obsession par le poids et l’alimentation

Les troubles du comportement alimentaire partagent beaucoup de


points en communs avec les addictions, et sont ainsi considérées
comme des addictions comportementales. Une définition plus
simple des troubles du comportement alimentaire serait
« l’association d’un mal -être et d’un régime ». En effet les TCA
sont la conséquence d’obsession par le phys ique et un besoin de
contrôle qui surviennent le plus souvent suite à un traumatisme.
Selon les statistiques la gent féminine est la plus touchée par ce s
troubles avec un taux de 90%. La boulimie et l’anorexie mentale
sont les principaux troubles alimentaires et sont les mieux étudiés,
et sont de loin les plus fréquents. Dans cette partie, nous nous
intéresserons à des troubles alimentaires plus fréquents qui
représentent plus de la moitié des TCA de nos jours : les troubles
alimentaires non spécifiés.

L’hyperphagie ou le « Binge eating disorder BED »


L’hyperphagie ou la polyphagie est un trouble alimentaire se
caractérisant par une consommation récurrente de grandes
quantités d’aliments sans nécessité. Ce trouble diffère de la
boulimie par l’absence de contrôles, ou presque, quant au poids
(absence du comportement compensatoire caractéristique de la
boulimie : vomi ssement, exercice physique excessif...). Ainsi les
personnes souffrant d’hyperphagie sont souvent en surpoids voire
obèses. L’hyperphagie survient surtout chez les personnes
dépressives, alcooliques, anxieuses ou qui ont recours aux
substances toxiques.

L’hyperphagie nocturne « night eating syndrome »


L’hyperphagie et l’hyperphagie nocturne représentent les
principaux troubles du comportement alimentaire inducteurs
d’obésité. L’hyperphagie nocturne se caractérise par 3 paramètres:
une anorexie matinale, consommation alimentaire accrue entre
20heures et 06heures et une insomnie (endormissement à réveils
multiples). Ce syndrome, selon les études, apparait en réaction au
stress.
Syndrome du YO-YO ou de la « femme accordéon »
Ce syndrome est la conséquence de régimes successifs chez les
patients souffrant d’obésité qui sont à l’origine de reprise de poids
entre les périodes de diètes. On constate que ces régimes sont à
l’origine d’une prise de poids beaucoup plus importante que si
aucun régime n’avait été entrepris(10).
Signes évocateur d’un déséquilibre du microbiote
intestinal

Notre corps communique avec nous, bien plus souvent qu’on le


croit. Il est conscient des changements qui se passent à l’intérieur
et autour de lui. Il répond à ces changements en é mettant des
signaux d’appel, des signaux d’alarme pour nous inciter à réagir.
Alors, parlez-vous « Organisme » ? Il a été démontré que le
microbiote intestinal détient un rôle indéniable dans la régulation
pondérale. Cependant la prise de poids n’est pas l ’unique manière
exprimant un déséquilibre dans la flore intestinale, même si elle
semble être la plus fréquemment rencontrée. Notre organisme est
d’autant plus troublé sur le plan physique et mental que notre
microbiote s’appauvrit en microorganismes. Cett e relation est
majoritairement expliquée par l’axe intestin-cerveau. Ainsi, il
existe de nombreux signes qui peuvent suggérer un déséquilibre
dans le microbiote intestinal.

L’un des premiers signes évocateurs d’un déséquilibre


microbiotique est l’affaiblissement de l’immunité intestinale. En
réalité, l’intestin est doté d’un système immunitaire complexe
finement régulé. Ce système immunitaire assure une double
protection. D’un côté, il assure unétat de non-réponse vis-à-vis des
antigènes alimentaires et la flore intestinale. Il doit assurer, d’un
autre côté, une protection permanente en induisant une réponse
contre les différents pathogènes. Il détient ainsi un rôle clé dans le
maintien de la barrière intestinale. Pour faire plus simple, la force
de l’intestin réside dans sa capacité à être gentil avec les gentilles
bactéries et parfaitement intransigeant avec les mauvaises. Mais si
ce principe semble de loin évident et facile, il s’agit en fait d’un
mécanisme extrêmement complexe.
Ceci dit, il est important de savoir que pour que le système
immunitaire intestinal fonctionne de façon optimale, il est
impératif de lui fournir une alimentation de bonne qualité.
Rassurez-vous, on ne parle pas d’alimentation de bourgeoi s, mais
plutôt d’une alimentation saine. Bien qu’aujourd’hui ce soit plutôt
la même chose! Quoi qu’il en soit, lorsque notre alimentation est
troublée, notre microbiote est systématiquement altéré causant un
déséquilibre dans les fonctions immunitaires de l’intestin. C’est ce
qui se passe notamment chez les personnes obèses. A ce moment -
là, l’intestin n’arrive plus à jouer son rôle de « Videur » et quand
celui-ci n’est pas là, vous l’avez deviné : les bactéries dansent ! On
appelle ce phénomène : l’altération de la fonction barrière de
l’intestin, après quoi les molécules inflammatoires d’origine
bactérienne passeront dans le sang. Résultat ? Une inflammation
indétectable dite à bas bruit au niveau des organes périphériques
ainsi qu’au niveau du cerveau. L’inflammation cérébrale ou neuro-
inflammation est responsable d’importants dommages au niveau de
l’axe intestin-cerveau. Celle-ci, médiée par le nerf vague, se
manifestera par une augmentation de la prise alimentaire
contribuant à une prise de poids excessive enclenchant ainsi un réel
cercle vicieux. (1)(2)
Concrètement, le dérèglement du système immunitaire intestinal
est responsable d’un excès de bactéries dans l’intestin. On parledès
lors de SIBO « Small Intestinal B acterial Overgrowth » qu’on
pourrait traduire en français par une pullulation bactérienne de
l’intestin grêle. De nombreuses recherches réalisées dans le but de
découvrir l’impact du SIBO sur le corps humain ont pu prouver que
ce dernier est responsable d’au moins une cinquantaine de maladies
diverses. Comment ? En réalité, le SIBO endommage notre
muqueuse intestinale et lui confère une perméabilité accrue
pathologique. Cette hyperperméabilité est à l’origine du passage
des particules alimentaires non digérées et de fragments bactériens.
Le passage de ces éléments dans la circulation sanguine enclenche
une réaction inflammatoire généralisée dans tout l’organisme qui
est un réel état d’alerte généralisé dans tout le corps. Mais alors
comment se manifeste cet état d’alerte ? Comment pouvez -vous
savoir si vous souffrez d’un SIBO ? Avant de répondre à ces
questions, il est important de comprendre que le SIBO n’est pas
une maladie en soi, mais un état pathologique. Ainsi il est le
principal effecteur dans une série de phénomènes qui finissent par
induire justement une symptomatologie qui lui est spécifique.
Découvrons à présent ce qui peut découler d’un SIBO. (3)

Les troubles digestifs


L’une des principales et premières manifestations du SIBO est la
pathologie digestive. Par affaiblissement du système immunitaire
de l’intestin, un excès de bactéries est systématiquement noté au
niveau de l’intestin grêle. Ces bactéries commencent alors à
fermenter les résidus alimentaires non digérés. Cette fermentation
libère fréquemment des gaz de fermentation dont l’hydrogène et
parfois le méthane. Ces gaz sont responsables de nombreux
symptômes :
Ballonnements
Flatulences
Douleurs abdominales
Diarrhée ou constipation, parfois même en alternance

D’autre part, la pression des gaz intestinaux réduit la vidange


gastrique vers l’intestin grêle enclenchant ainsi un retour acide vers
l’œsophage ce qui explique les épisodes de reflux gastriques
fréquemment constatés en cas de SIBO.
Symptômes liés aux carences micro-nutritionnelles
Contrairement à ce que l’on peutcroire, la symptomatologie causée
par le SIBO s’étend au-delà des intestins, et ce en raison de l’impact
de ce dernier sur la muqueuse intestinale. Le SIBO serait ainsi
responsable de nombreuses carences nutrit ionnelles nocives pour
notre organisme et notre santé. Le SIBO est responsable d’une
prolifération pathogène de bactéries dans l’intestin. Certaines de
ces bactéries disposent de la capacité à bloquer l’activité des
enzymes biliaires, qui rappelons -le sont responsables entre autres
de la dégradation des matières grasses, ce qui altère le mécanisme
d’absorption des graisses. Ce phénomène est ensuite responsable
de :
Carences en vitamines liposolubles, c’est des vitamines qui
ont besoin des graisses pour pouvoir être utilisées par notre
corps et qui sont essentielles pour notre immunité comme
la vitamine A, D et E.
Mauvaise absorption des acides gras essentiels.

D’autre part, le SIBO déclenche une sorte de course entre le corps


et les bactéries à la poursuite de la vitamine B12. Une course que
les bactéries arrivent bien trop souvent à remporter engendrant un
déficit en B12. Ce déficit se traduit par de nombreux symptômes
telle que la fatigue, la dépression, les troubles de la mémoire, des
fourmillements ou encore une anémie. (3)
Par définition, le syndrome métabolique est un ensemble de
symptômes fréquemment associés chez un même individu et
constituent un facteur de risque pour le diabète de type 2 et les
maladies cardiovasculaires. La particularité du syndrome
métabolique réside dans le fait qu’il se définit par l’association de
plusieurs éléments, qui, pris individuellement ne sont pas
significatifs. Ainsi, son diagnostic repose sur plusieurs critères, il
semble cependant être étroit ement lié à l’obésité dite viscérale ,
c’est à dire par accumulation de graisse abdominale qui en
constitue un élément de diagnostic primaire.

Le syndrome métabolique est d’origine multifactorielle, il se


développe en conséquence au mode de vie, l’hyperal imentation et
la sédentarité. Des études plus poussées ont réussi à démontrer le
lien de causalité entre le microbiote intestinal et le syndrome
métabolique. C’est en effet l’hyperperméabilité intestinale qui
déclencherai un état inflammatoire multi viscérale qui induit à son
tour une insulinorésistance et finalement un syndrome
métabolique. (4) Les manifestations du syndrome métaboliques sont
nombreuses :
Anomalies de la répartition des graisses : Le syndrome
métabolique est caractérisé par une accumulation ectopique de la
graisse. Ainsi on note un développement préférentiel de la graisse
abdominale par rapport à la graisse sous-cutanée. Cette graisse va
ensuite se déposer sur des organes tels le foie, le cœur ou le
pancréas. Les dépôts lipidiques hépatiques associés au syndrome
métabolique peuvent entrainer des conséquences redoutables chez
certaines personnes : une stéatose hépatique, fibrose hépatique,
cirrhose, voie même un cancer du foie. De plus une atteinte
hépatique consécutive à un syndrome métabolique est un facteur
de risque de diabète, d’hypertension artérielle et de complications
cardio-vasculaires (AVC, infarctus)

Anomalies hormonales : Le syndrome métabolique chez la femme


s’associe très fréquemment avec le syndrome des ovaires
polykystiques. Ces femmes, en plus de la symptomatologie du
SOPK, manifestent de nombreuses complications métaboliques et
vasculaires.

Autres anomalies : Le syndrome métabolique est fréquent chez


les personnes présentant des troubles psychiatriques (dépression,
troubles bipolaires, schizophrénie) en raison des troubles du
comportement alimentaire et l’inactivité qui sont associés à ces
troubles. D’autre part, les traitements antipsychotiques semblent
aussi exacerber le syndrome métabolique.
Une corrélation entre le syn drome métabolique et le syndrome
d’apnée du sommeil a également été répertorié. D’une part la
graisse au niveau du cou et la graisse abdominale participent à
l’écrasement des voies respiratoires lors de l’inspiration pendant le
sommeil, causant chez la plu part des patients une privation du
sommeil qui serait à son tour responsable d’un syndrome
métabolique. (1)
Chapitre 3 : Perdre du poids en
nettoyant les intestins

Le nombre de pathologies qui peuvent découler d’un mauvais style


alimentaire et d ’un mode de vie inadéquat est, pour la plupart,
surprenant. Pourtant c’est logique, nous sommes ce que nous
mangeons. Et si aujourd’hui on ne sait plus trop ce qu’il y’a dans
nos aliments préférés au supermarché, nous sommes plus sujets à
développer des symptômes dont nous ignorons tout autant la
provenance.

Prendre conscience dans ce cas est primordial. C’est la première


étape vers un changement, un vrai. L’objectif de ce chapitre est de
vous guider dans votre perte de poids en utilisant la méthode de
nettoyage des intestins. Vous retrouverez dans ce chapitre :
Les critères qui font que cette méthode soit ou pas
préconisée chez vous
Les effets du nettoyage des intestins d’un point de vue
médical
Les différents régimes basés sur le nettoyage des intestins
qui existent
A qui s’adresse la méthode de nettoyage des
intestins pour la perte de poids

Que vous souhaitez entreprendre cette méthode pour perdre du


poids ou pour améliorer votre transit, il est important de savoir
qu’au-delà de l’attitude psychologiq ue que nous conseillons dans
cet ouvrage, les méthodes de nettoyage d’intestins peuvent ne pas
être adaptées pour vous, voire même être nocives. Voici quelques
profils à qui nous déconseillons la méthode de nettoyage des
intestins avant avis médical spécialisé.

La grossesse n’est pas un état pathologique, il s’agit plutôt d’un


état naturel temporaire qui est caractérisé par de nombreux
changements dans le corps de la femme. Ces changements sont
relatifs à un terrain particul ier et sont transitoires. Parmi ces
changements, le plus agaçant pour une femme est sans doute la
prise de poids, mais en connaissez-vous la cause ?

Pendant la période de gestation, le corps de la femme se transforme


en un milieu incubateur où tout est m is en place pour le bien -être
de bébé. Outre le poids du bébé et celui du liquide amniotique, la
prise de poids est due à deux principaux phénomènes :
Aménagement d’un milieu de vie idéal pour le bébé: durant
cette période, le corps de la femme a pour principal objectif
de mettre tout en œuvre pour subvenir et s’adapter aux
besoins évolutifs du bébé. Ainsi on note une augmentation
du volume sanguin qui a pour but d’assurer une
disponibilité des nutriments et de l’oxygène pour le fœtus.
De même, l’utérus de la femme enceinte s’adapte au fur et
à mesure à la taille du fœtus et du placenta ce qui justifie en
partie la prise de poids.
Préparation de la période d’allaitement : Pendant la
grossesse le corps entreprend un mécanisme de stockage
des graisses, celles-ci serviront de réserve d’énergie pour la
période d’allaitement. On note également l’augmentation
du volume des seins afin de préparer le processus de
lactation.

C’est pourquoi un IMC effectué en période de grossesse n’est pas


fiable, car le gain de poids est en grande partie transitoire. En effet,
beaucoup de femmes réussissent rapidement à reprendre leur poids
initial après l’accouchement sans changements phys iques ou
diététiques notables. Si vous voulez quand -même perdre du poids
durant votre grossesse ou votre période d’allaitement, il est
important de savoir que tout changement non approuvé par votre
médecin représente un danger potentiel pour la santé de votre
enfant. Que vous soyez enceinte ou allaitante, tout ce que vous
mangez, ou presque, est susc eptible de passer à travers la barrière
placentaire ou via le lait maternel.

Certaines plantes, que nous allons aborder plus loin et qui sont
prescrites pour le nettoyage des intestins, peuvent déclencher des
contractions chez la femme enceinte et ainsi être à l’origine d’une
fausse couche. De même, ces plantes peuvent passer dans le lait
maternel et avoir des effets indésirables sur votre bébé. Assurez -
vous donc de parler du régime du nettoyage des intestins en amont
à votre médecin et d’avoir son accord avant d’appliquer cette
méthode. L’idéal serait que vous vous limitiez à un changement
diététique et une activité physique afin de réduire au maximum les
risques d’une phytothérapie sur votre enfant.

Comme il est expliqué plus loin, le nettoyage des intestins se base


sur un régime diététique et une phytothérapie. Mais si le régime
que nous conseillons est compatible avec la majorité, l’usage de la
phytothérapie peut être délicat voire déconseillé. Assurez -vous de
demander l’avis de votre médecin traitant si vous présentez l’un
des critères suivants :
Allergies : une phytothérapie peut-être particulièrement
problématique si vous présentez un terrain allergique
comme l’eczéma ou le rhume des foins et peut occasionner
une aggravation de votre allergie voire être responsable du
développement d’autres allergies.
Maladies du foie : Si vous présentez quelconque
pathologie du foie ou un trouble hépatique lié aux effets
indésirables d’un médicament, il est impératif de consulter
votre médecin avant d’entamer la phytothérapie.
Maladies des reins : Comme les reins sont responsables du
filtrage du sang, s’ils sont atteints d’une quelconque
pathologie, leur fonction sera très facilement altérée,
notamment en cas de consommat ion de plantes
médicinales. Assurez-vous donc de demander l’avis de
votre médecin.
Prise médicamenteuse : La consommation de plantes
médicinales est susceptible d’interagir avec certains
médicaments prescrits pour les maladies chroniques
(maladies cardiovasculaires, maladies auto-immunes,
maladies hormonales…) cette interaction peut être à
l’origine de nombreuses complications. Assurez -vous de
demander l’avis de votre médecin dans ces cas.
Cet ouvrage a pour objectif de vous aider à restaurer l’équilibre de
votre microbiote intestinal, il s’agit d’un guide pratique qui suppose
que vous ne souffrez d’aucune maladie ou d’atteinte qui peut être à
l’origine d’interactions avec la méthode de nettoyage des intestins.
Nous, les auteurs, vous invitons vivement à prendre l’avis de votre
médecin traitant en cas de maladie avérée ou en cas de doute. On se
désengage à assumer les conséquences de toute complication pouvant
survenir au cours de votre régime.
La détoxification des intestins d’un point de vue
médical

Les traitements dits « détox » ont infecté les marchés de produits


de perte de poids et de purge intestinal. On parle de patchs, de
compléments alimentaires ou encore de tisanes. Ces produits sont
proclamés miracles et semblent promettre monts et merveille s à
votre système digestif. Pourtant, les résultats promis sont rarement
au rendez-vous.

En médecine, comme tout dans la vie, il est beaucoup plus efficace


de traiter la cause que d’attaquer les conséquences. Ainsi, la cause
de l’inefficacité de ces subst ances « miracles » devient beaucoup
plus évidente : vous ne pouvez pas remédier à ce dont vous gi norez
l’origine. Comme nous l’avons décrit dans le chapitre précédant,
de nombreux symptômes digestifs, métaboliques et même
psychologiques peuvent découler d ’une flore intestinale
déséquilibrée. Restaurer cet équilibre ainsi que la physiologie de la
prise alimentaire passera donc par plusieurs étapes, toutes
complémentaires les unes des autres. Les méthodes conseillées
dans cet ouvrage sont scientifiquement prouvées et approuvées par
la communauté médicale. Il est important de prendre en compte
l’hétérogénéité interindividuelle, ainsi nous ne vous garantissons
pas une perte de poids certaine. Par contre, grâce à cette méthode
vous allez considérablement améliorer la qualité de votre digestion
et réduire certains symptômes qui y sont liés.

La prise de conscience est la première étape d’un changement


durable. Se résoudre aux raisons pour lesquelles vous vous
apprêtez à changer est la clé de réussite de n’importe quel challenge
que vous vous fixez dans la vie car ça vous aide à visualiser un
objectif dont vous êtes convaincu, et à foncer ! Se rendre compte
de l’importance de l’alimentation et de l’environnement c’est avant
tout admettre que nous sommes influençables, bien que, par fierté,
nous ne voulions l’admettre. S’efforcer à l’admettre est quant à lui
libérateur, car cela réduit le sentiment de culpabilité qui est à
l’origine de la plupart des troubles du comportement alimentaire.
Admettez que, certes, vous n’avez pas choisi le meilleur style
alimentaire pour votre santé, mais vous étiez et vous êtes toujours
sous une certaine influence. Une prise de conscience vous sortira
certainement d’un mode de vie malsain, mais jamais le fait de vous
en prendre à vous-même. Nous ne pouvons transformer ce dont on
n’a pas conscience. Ainsi, il est important de comprendre l’impact
de l’alimentation sur l’organisme puis agir en conséquent c’est -à-
dire pratiquer la pleine conscience.

Dans notre quotidi en, nous sommes souvent en « pilotage


automatique », nous sommes souvent distraits par des sensations et
guidés par des impulsions qui nous amènent à faire des choix et
pendre des décisions sans même nous en rendre compte. On peut
assimiler ce concept au temps. En effet, le temps passe toujours très
vite lorsque nous sommes occupés et que nous n’y prêtons pas
attention. C’est ainsi qu’on peut se laisser distraire devant la télé
pour qu’à la fin de l’émission nous nous rendions compte qu’on a
mangé tout le b ol de cacahuètes. Pratiquer la pleine conscience
consiste à ramener son attention à l’instant présent. Prendre le
temps d’observer ce qu’on fait et ce qu’on mange avec curiosité
afin de développer une relation de bienveillance envers soi -même
et l’environn ement.(1) La pratique de la pleine conscience se fait
par des séances de méditation avec l’assistance d’un praticien
expérimenté qui ont globalement pour but de vous permettre de
comprendre et accepter vos émotions puis apprendre à les gérer.
Mais cela n’e mpêche pas que vous appreniez à intégrer les
principes de base de cette technique dans votre quotidien.
La pratique de la peine conscience vous permet de :
Restaurer la régulation physiologique de votre organisme
en autorégulant les sensations d’appétit et de satiété
Retrouver une autonomie des apports. Votre alimentation
sera gérée par des injonctions mentales vous permettant
ainsi d’atténuer l’effet de la restriction cognitive pratiquée
lors d’un régime amaigrissant qui est souvent à l’origine de
troubles du comportement alimentaire.
Réduire l’impulsivité en favorisant une alimentation variée
intuitive et autorégulée.

La pratique de la pleine conscience est un excellent outil


complémentaire pour plusieurs régimes alimentaires car elle
permet de comprendre au plus profond de soi l’intérêt des
différentes restrictions d’un régime et de les appliquer sans pour
autant subir une pression et un stress psychologique. Différents
programmes spécifiques s’inscrivent dans le cadre de la pratique
de prise de conscience et varient en s’adaptant aux différents
troubles du comportement alimentaire.
Voici quelques principes de base de la pratique de la pleine
conscience que vous pouvez pratiquer comme un outil quotidien et
complémentaire à votre régime :
Mangez en pleine conscience : Attribuez un environnement
sans écrans pour le moment du repas afin de vous aider à
vous focaliser sur les aliments que vous mangez.
Prêtez attention à vos sensations physiques : prenez votre
temps à déguster et apprenez à prendre du plaisir lorsque
vous mangez. Plus vous êtes concentré sur votre repas, plus
ça vous aidera à restaurer la sensation physiologique de
satiété de votre organisme.
Portez attention aux pensées et émotions reliées à la prise
de nourriture : il existe une relation comp lexe entre les
émotions et l’alimentation. Essayez de vous coacher en
auto-évaluation en identifiant et verbalisant vos émotions
Acceptez vos sensations sans jugement: Il est important
d’accepter les émotions qui peuvent vous submerger
lorsque vous mangez comme la honte ou la culpabilité.
Apprenez à faire la paix avec votre corps. Admettre vos
sentiments et les accepter est le meilleur chemin vers le
changement

L’attention et le changement progressif des routines : Vous devez


apprendre à vous applaudir trè s souvent. Soyez fier des
changements que vous réussissez aussi insignifiants qu’ils puissent
vous paraitre. Personne ne vous encouragera mieux que vous le
ferez. La gratitude envers soi -même et le sentiment
d’accomplissement vont vous booster à continuer et fournir encore
plus d’efforts qu’avant. (1,2)

Nettoyer ses intestins sous-entend chez beaucoup de personnes une


sorte de vidange intestinale, un peu comme un produit anticalcaire
que l’on verse dans les canalisations. Quelque chose à usage unique
et qui est sensé régler tous les problèmes d’un tour de baguette
magique. Bien qu’on déteste faire les rabat -joie, ce n’est pas
comme ça que ça se passe. Nettoyer ses intestins consiste en réalité
à éliminer toutes les mauvaises bactéries et inciter le
développement des bonnes bactéries dans les intestins. Pour ce
faire, il n’existe aucun produit ou aliment miracle. C’est un résultat
qu’on obtient à long terme après l’application de certaines règles
d’hygiène alimentaire.
Contrairement à ce qu’on peut en penser, la pratique du nettoyage
des intestins n’est pas un régime amaigrissant en elle -même, il
s’agit en fait d’une méthode sûre et fiable qui permet de
potentialiser l’effet d’un régime alimentaire préexistant en off rant
un milieu sain et hautement fonctionnel aux aliments compris dans
le régime. Les résultats de cette méthode sont cliniquement prouvés
à travers de longues études et permettent de modifier efficacement
et durablement la flore intestinale. Cette modific ation n’est
cependant pas systématiquement accompagnée d’une perte de
poids.

Le rôle de l’alimentation dans la composition et la variation du


microbiote intestinal n’est plus à démontrer. Les essais cliniques
sur les souris et sur l’homme ont pu démontrer qu’un changement
d’hygiène alimentaire influence considérablement le microbiote
ainsi que son activité métabolique. De manière globale, une
alimentation compatible avec un microbiote sain et diversifié est
une alimentation végétalisée, naturelle et variée. Ceci constitue la
clé d’une nutrition adéquate pour la santé. Ainsi, une alimentation
équilibrée associée à une activité physique régulière assurant
l’équilibre de la balance « apports/dépenses » participe en grand e
partie au maintien d’un IMC souhaitable, loin des prédispositions
génétiques au surpoids ou à l’obésité.

Il est important d’éviter le calcul obsessionnel des calories et le


recours systématique aux aliments « allégés » ou encore dits
« light » qui sont pour la plupart des tags à visée commerciale. Il
est aussi important d’apprendre la maitrise des portions et des
quantités et d’omettre la notion des interdits qui est source d’un
stress et d’une anxiété supplémentaires souvent à l’origine de
troubles du comportement alimentaire.
Limiter la consommation de produits sucrés hautement
raffinés.
La seule boisson recommandée est l’eau
Tenir compte des modalités de préparation alimentaire et
de cuisson et diminuer les ingrédients énergétiques comme
les sauces, les fritures, les panures…etc.
Respecter la structure et le temps des repas ainsi que le
temps passé à table
Respecter la taille des portions par repas. Vous pouvez
utiliser votre main comme repère pour évaluer la taille des
portions en suivant le schéma :
Respecter un rythme alimentaire régulier en minimisant les
collations qui sont rarement utiles et en évitant les
grignotages
Consacrer un lieu convivial aux repas et leur attribuer un
moment sacré, indemne d’écrans
Apprendre à gérer le stress quotidien
Privilégier des nuits complètes de sommeil réparateur
Pratiquer des activités de loisir et des activités physiques
satisfaisantes(2)

Le rôle des prébiotiques et des probiotiques dans le nettoyage


des intestins
Les probiotiques et les prébiotiques occupent une place de plus en
plus conséquente dans les rayons des pharmacies françaises. En
gagnant en diversité, leur prescription est de plus en plus pratiquée
notamment en gastro -entérologie. Quel est donc leur effet sur le
microbiote intestinal ? Les probiotiques sont des micro-organismes
vivants sous forme de bactéries ou de levures qui, lorsqu’elles sont
consommées en quantité adéquate, ont un effet bénéfique sur notre
santé. A ce jour, l’Autorité européenne de sécurité des alimen ts
(EFSA) n’a pas encore autorisé d’allégations santé pour les
probiotiques, sauf pour le yaourt. Ainsi les probiotiques ne sont pas
légalement considérées comme médicament bien que leurs
bienfaits sur la santé soient depuis longtemps établis : (3)
Régulation du transit intestinal
Digestion des aliments et la compétition avec les bactéries
pathogènes pour les nutriments
La modification du PH local de manière à rendre le milieu
intestinal défavorable aux mauvaises bactéries
Amélioration de la fonction barriè re de l’intestin en
stimulant la production du mucus
Prévention des troubles digestifs en cas de prise
d’antibiotiques (4)

Mais si les bienfaits des probiotiques ne sont plus à démontrer, leur


prescription reste toujours problématique. En effet, en raison de
leur grande diversité et leur effet souche dépendant, leur activité
spécifique en tant que traitement à part entière est à ce jour le sujet
de nombreuses études scientifiques. L’alimentation est susceptible
d’agir sur la santé humaine via la flore bacté rienne de deux
manières différentes mais qui sont souvent synergiques ; soit par le
changement de la composition du microbiote lui -même, ou par la
production de métabolites susceptibles de modifier la physiologie
de l’hôte .(5) Par définition, les prébiotiq ues sont des ingrédients
alimentaires résistants aux étapes de digestion capables d’induire
des changements spécifiques dans la composition et/ou l’activité
du microbiote intestinal générant ainsi un effet positif sur la santé.
Contrairement au probiotique s, les prébiotiques ne sont pas des
micro-organismes mais désignent plutôt des substances qui
stimulent la croissance et l’activité de certaines bactéries. Les plus
connus sont les fibres alimentaires.

Les fibres alimentaires


Les fibres alimentaires sont des glucides complexes d’origine
essentiellement végétale. Bien qu’elles soient d’origine et de
composition chimique hétérogène, ces glucides comestibles
partagent deux principales caractéristiques :
Elles ne sont ni digérées ni absorbées dans l’intestin grêle
humain, elles arrivent donc intactes dans le côlon.
Elles sont hydrophiles, c’est -à-dire qu’elles sont
susceptibles d’absorber de l’eau.

Les fibres alimentaires échappent à toute dégradation enzymatique


et ce, tout au long de leur passage dans le tu be digestif. En effet,
l’organisme ne dispose d’aucune enzyme capable de les dégrader.
Une fois arrivés au côlon, les fibres sont fermentées par le
microbiote intestinal et sont ainsi transformées en acides gras à
chaine courte. Ces acides gras ont fait l’objet de nombreuses études
où on a réussi à démontrer leurs nombreux bienfaits :
Amélioration de l’équilibre microbiotique des intestins par
une augmentation sélective des « bonnes » bactéries(6)
Préservation de l’intégrité de la barrière intestinale en
favorisant la sécrétion du mucus
Effets antiinflammatoires et immunomodulateurs
Protection contre le syndrome métabolique en diminuant la
perméabilité intestinale (7)
Les fibres alimentaires sont très connues pour leur qualité
de « coupe-faim ». En effet, lors de leur passage dans
l’estomac, les fibres alimentaires peuvent absorber jusqu’à
50 voire 100 fois leur poids en eau faisant qu’elles gonflent
diminuant ainsi la sensation de faim.
De plus, les fibres alimentaires réduisent de manière
considérable l’absorption des sucres dans l’intestin en
réduisant l’activité des enzymes digestives. Par conséquent,
l’hyperglycémie et l’insulinémie post -prandiale s’en
trouvent inhibées ce qui se traduit sur le plan physique par
une diminution considérable des « petits creux ». (8)
Le tableau ci -dessous regroupe les drogues végétales les
plus utilisées dans les régimes minceurs avec leurs
différentes caractéristiques :

Si les vertus des fibres alimentaires ont longuement été citées dans la
littérature, leur consommation reste toutefois inférieure aux
recommandations à raison d’une moyenne de 19g/jour d’après les
données de l’étude French Nutri -Net Santé. Or, les dernières
recommandations de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail) préconisent un apport en
fibres à hauteur de 30g/jour.
Cet objectif peut être facilement atteint en adoptant des habitudes
alimentaires saines basées sur la variation des sources alimentaires. (7)
Les régimes amaigrissants

Comme nous l’avons cité plus haut, le nettoyage des intestins à lui
seul n’est pas capable de réduire une surcharge pondérale
physiquement décelable, il s’agit donc d’un outil qui agit en
améliorant quantitativement et qualitativement le microbiote
intestinal et en reprogrammant le deuxième cerveau afin
d’accompagner un régime alimentaire et en potentialiser les
résultats. Là encore, les qualités et les modalités du régime
alimentaire en question doivent être adaptées et compatibles avec
ce changement. En effet les dernières recommandations s’orientent
plus vers un changement du style alimentaire qu’un régime
amaigrissant. Pourtant, bon nombre de personnes souffrant de
surcharge pondérale voient ces régimes comme la recette du
bonheur.

Lorsqu’on consulte les sta tistiques on se rend rapidement compte


que l’idée qu’on se fait des régimes amaigrissants est bien trop
souvent naïve. En effet, l’inefficacité à long terme de ces régimes
a longuement été étalés sur les livres et revues médicales, et
pourtant ces régimes réussissent à survivre et conti nuent à ce jour
de pulluler. Entre régimes « prescrits » et aliments « proscrits » est
bien une grande feinte. Cela reviendrait à associer une action d’un
professionnel de la santé à un principe erroné et banni dans le
domaine de la nutrition. Tous les aliments sont importants pour
notre organisme, ainsi il n’y a pas d’aliment qui fait grossir ou
maigrir, ce qui fait grossir c’est manger au -delà de que le corps
dépense. Aujourd’hui, la communauté médicale se réunit à dire que
TOUS les régimes sont inefficaces sur le long terme. Même si
certains régimes semblent plus acceptables que d’autres, l’élément
clé qui semble manquer à toutes les diètes est bien lacomplaisance
du sujet. En effet, presque 50% des patients semblent faillir à aller
au bout du programme diététique initialement entrepris pour la
perte du poids. La cause est souvent récurrente chez tous les
patients et elle est de nature psychologique, sans doute due au
caractère restrictif commun à ces régimes risquant de déc lencher
des troubles du comportement alimentaire. (9)

Meilleur régime amaigrissant pour accompagner la méthode de


nettoyage des intestins
Il n’en existe pas ! Les recommandations actuelles se penchent
vers le bannissement des régimes amaigrissants pour leur inutilité
voire leurs effets négatifs sur la santé tant mentale que physique.
L’ANSES recommande actuellement l’amélioration de l’hygiène
de vie en rééquilibrant l’alimentation et en proposant une activité
physique adaptée et régulière afin de piloter une perte de poids
saine et pérenne dans le temps.
De plus, une personne obèse ou en surpoids nécessite une prise en
charge globale, prenant en compte une approche psychologique et
sociale et ne doit en aucun cas se réduire à la perte pondérale. Cela
permet de comprendre le profil de la personne et parfois de déceler
des troubles du comportement alimentaires infracliniques. La
réalité est que notre corps réagit d’une manière très complexe à un
changement quelconque, comprendre chaque aspect de cette
réaction est ainsi primordial pour arriver à des fins satisfaisantes et
durables. Ainsi, si la personne en surcharge pondérale souffre d’un
stress au travail par exemple, il est impératif d’y remédier avant
d’entamer toute modification des apports alimentaires. Autrement
ce changement sera perçu comme une responsabilité
supplémentaire, une tâche en plus à faire qui s’ajoute à tout un tas
ce qui a de grandes chances d’occasionner des troubles du
comportement alimentaire chez la personne en question.

De même, si l’environnement social est malveillant, il est


important d’apprendre à dresser des limites avant d’envisager la
perte de poids. Un surpoids est sûrement le signe le plus fort de
non-inclusion de la société de nos jours. Porter ces kilos en plus
semble être plus provocateur que ne rien porter du tout ! En effet,
beaucoup souffrent d’un entourage qui digère très mal le contraste
pondéral, pas pour ses effets délétères sur la santé mais plutôt pour
son écart de leur image parfaite du corps humain. Cette attitu de
qu’on peut et doit qualifier d’harcèlement est l’un des pires
ennemis de la personne en surpoids donnant un coup de fouet à
l’aggravation du statut pondéral et même aux déséquilibres
mentaux. Il ne s’agit en réalité que de deux vagues exemples de
l’impact de la pression mentale sur la capacité d’engagement d’une
personne dans un changement diététique.

S’il y’a bien une chose que ces diètes font perdre, c’est bien la tête.
Le poids, quant à lui, reste. Dans cette optique, les régimes
amaigrissants sont la définition même du fiasco. Comme le dit
G.Apfeldorfer, «Il n’existe pas à ce jour de traitement amaigrissant
durable et non iatrogène. Dans ces conditions l’objectif consiste en
premier lieu à ne pas aggraver les problèmes des patients et donc à
ne pas favoriser divers cercles vicieux. Il s’agit au contraire de
minorer la restriction cognitive, les problèmes émotionnels et
relationnels, de favoriser la réconciliation avec son corps». (9)
Ci-dessous est un tableau comparatif entre les régimes
amaigrissants et les nouvelles recommandations alimentaires :

Régimes amaigrissants Hygiène de vie avec


une alimentation
équilibrée
Principe de base Demande
Demande miracle
réaliste
Objectifs irréalistes
Objectif
Motivé par
réaliste
l’esthétique, l’image
Motivé par la
santé, le bien -
être
Poids A vie (long
Laps de temps
terme)
déterminé (court
terme) Perte de poids
lente, par
Perte de poids
pallier
rapide
Recherche de
Effet « yoyo »
stabilité
probable
Méthode Aspects santé,
Aspects
hédonique,
énergétiques et
nutritionnels pratique…
accompagnant
Déséquilibre
les aspects
alimentaire
nutritionnels
Interdits
Equilibre
alimentaires
Variété
Restrictions
Prend en
Ne tient pas compte
compte le
du comportement
comportement
alimentaire
alimentaire
Difficilement
Tient compte
compatible au
du quotidien
quotidien
Consignes
Consignes imposées
négociées
Accompagneme Suivi proposé
Pas de suivi
nt Perception
Balances et poids
globale
Standard :
difficulté=erreur=éc Accompagnem
ent
hec
individualisé
Utilisation des
difficultés dans
l’apprentissage
Changements à Modifications quantitatives et qualitatives
prévoir Déficit calorique
Ne pas pouvoir manger tout ce qu’il y’a à
disposition
Investissement
Implication
Remise en question
S’il existe une chose qui soit plus difficile qu’obtenir ce qu’on veut, c’est
bien de parvenir à le garder. De même, le plus grand challenge qu’une
personne essayant de perdre du poids peut affronter c’est réussir à éviter
la reprise du poids. C’est d’ailleurs l’un des principaux échecs des
régimes amaigrissants où la reprise de poids arrive avant même qu’on ait
savouré le goût de la victoire, encore appelée « gâteau au chocolat ».
Heureusement, les nouvelles méthodes diététiques simplifient ce passage
et diminuent considérablement les risques de récidives après une perte de
poids. C’est simple, tous ce qui est bâti sur de bonnes bases est pérenne
et inversement !
Chapitre 4 : Le lien entre nos intestins et
notre santé mentale

Le lien entre l'intestin et la santé mentale a suscité un intérêt


croissant ces dernières années. Les scientifiques et les
professionnels de la santé du monde entier explorent
continuellement les modes d'interaction de ces deux systèmes de
prime abord sans liens. Notre appareil digestif abrite quelque s 10
000 milliards de micro -organismes, connus sous le nom de
microbiote, qui jouent un rôle essentiel dans le maintien de la santé
globale. Des recherches récentes ont révélé que le microbiote peut
également avoir un impact significatif sur la santé mentale, en
influençant considérablement l'humeur ou les fonctions cognitives.
Cette compréhension du lien complexe entre l'intestin et la santé
mentale pourrait révolutionner la façon dont les troubles de la santé
mentale sont diagnostiqués et traités.
Ce chapitre évoque les modes d'interaction entre le microbiote et la
santé mentale, afin d'en comprendre les enjeux et d'envisager le
rôle de la nutrition et des probiotiques sur notre bien-être.
Les connexions entre les intestins et le cerveau

Notre santé mentale et notre appareil digestif sont étroitement liés.


Il est désormais largement admis que le système digestif joue un
rôle crucial dans notre bien -être mental, d’où l’intérêt d’étudier le
lien entre ces deux systèmes.
Le système digestif, d’ailleurs surnommé le "deuxième cerveau",
est réputé pour la complexité de ses fonctions et sa capacité à
envoyer divers signaux à notre psyché. Responsable de la
décomposition des aliments, il en extrait par ailleurs les nutriments
pour favoriser le maintien de nos fonctions vitales. Il produit
également des hormones et des neurotransmetteurs essentiels au
fonctionnement optimal du cerveau. En outre, un intestin altéré
peut faciliter l’apparition d’une inflammation chronique, celle -ci
ayant potentiellement un impact sur l'humeur et la santé mentale.
Rappelons-le donc : la santé digestive est un facteur déterminant
de notre santé mentale grandement sous-estimé. L'intestin peut
avoir un impact sur le développement de certaines pathologies
mentales.
Des recherches récentes ont démontré un intérêt significatif pour la
connexion entre le cerveau et l'intestin, notamment en ce qui
concerne le rôle du microbiote dans la performance du cerveau.
Ces études ont mis en lumière une relation entre les troubles de
l'humeur et la dysbiose (modifications du nombre e t du type de
microbiote), avec un intérêt particulier pour l'effet du microbiote
sur l'efficacité de certains antidépresseurs. Pour approfondir le lien
entre le microbiote et la dépression, des scientifiques français ont
utilisé un modèle de souris exposé à un stress chronique.
Après avoir soumis des souris à une pression persistante, les
chercheurs ont remarqué que leur microflore intestinale avait
changé, ce qui pourrait avoir un lien avec l’apparition de
symptômes dépressifs. Certaines bactéries étaient particulièrement
réduites dans le microbiote des souris anxieuses et dépressives. En
analysant les mécanismes à l'origine de ces dysfonctionnements, il
semblerait que la concentration de substances lipidiques, les
endocannabinoïdes, avait diminué dans le s ang et le cerveau des
souris stressées. Les endocannabinoïdes sont des molécules qui
contribuent à réguler divers processus dans l'organisme,
notamment la sensation de douleur, l'inflammation et l'appétit. Les
endocannabinoïdes sont produits naturellement dans l'organisme et
interagissent avec les récepteurs du cerveau et d'autres tissus pour
aider à réguler ces processus. Ils sont similaires aux composés
présents dans les plantes de cannabis, c'est pourquoi ils sont
appelés "endocannabinoïdes". Les endocan nabinoïdes jouent un
rôle important en aidant l'organisme à maintenir l'homéostasie,
c'est-à-dire l'équilibre des systèmes de l'organisme.
Dans l’expérience citée précédemment, on remarque qu’une
diminution des endocannabinoïdes se traduit physiologiqueme nt
par des perturbations de communication entre les neurones, d’où
un impact établi scientifiquement sur notre santé mentale. Le
microbiote est la collection de micro -organismes non pathogènes
(bactéries, champignons, virus notamment.) qui occ upent le tube
digestif humain. Le microbiote, constitué de bactéries et cellules
inoffensives, est un écosystème complexe qui joue un rôle
important dans la digestion et l'absorption des nutriments, la
protection contre les infections et la régulation du système
immunitaire.
Cet écosystème de cellules est influencé par de nombreux facteurs,
tels que l'alimentation, l'environnement, les médicaments et le
mode de vie. Un déséquilibre du microbiote, appelé dysbiose, peut
entraîner des problèmes de santé tels que des troubles digestifs, des
infections et des maladies chroniques.
Les principales fonctions du microbiote
Le microbiote est un écosystème complexe, composé d'une variété
de bactéries, de virus et d'autres micro -organismes. Il joue un rôle
essentiel dans la santé globale, en remplissant diverses fonctions :
la première est la fonction physiologique . Le microbiote
contribue à la régulation du métabolisme et de l'équilibre
énergétique, ainsi qu'à la digestion des aliments. Il
contribue également à maintenir la barr ière intestinale qui
empêche les substances nocives d'entrer dans l'organisme
et le protège des infections.
la seconde est la fonction immunitaire. Le microbiote
contribue au développement et au maintien du système
immunitaire, en fournissant une ligne dedéfense essentielle
contre les agents pathogènes. Il contribue également à
réguler la réponse inflammatoire, en aidant à réduire
l'inflammation dans l'organisme.
la troisième est la fonction digestive. Il aide à décomposer
les aliments, ce qui permet à l'o rganisme d'absorber les
nutriments nécessaires à son bon fonctionnement. Il
contribue également à la production de vitamines, qui sont
essentielles au développement des cellules de l'organisme.
enfin, la quatrième est la fonction neurologique . Le
microbiote intervient dans notre santé mentale, en
influençant le développement du cerveau, la régulation de
l’humeur et les fonctions cognitives. Il aide également à
réguler la réponse de l'organisme au stress, en la maintenant
en équilibre.
Ces dernières années, le lien entre nos intestins et notre cerveau a
fait l'objet d'une attention croissante. De nombreuses études
médicales ont été menées sur ce lien. Il est désormais largement
admis que les deux sont étroitement liés et communiquent l'un avec
l'autre, s'influençant mutuellement de manière physique et
psychologique. Ce lien est une découverte relativement récente,
mais ses implications pour notre compréhension de l a santé
mentale sont profondes. Les micro-organismes présents dans nos
intestins peuvent avoir une influence considérable sur notre santé
mentale, notamment sur nos humeurs, nos émotions et notre
comportement. Des études ont démontré que l'équilibre des
bactéries dans notre intestin affecte la production de certains
neurotransmetteurs qui jouent un rôle dans le fonctionnement du
cerveau, comme la sérotonine et la dopamine. Cela signifie que les
modifications du microbiote peuvent avoir un impact sur le
fonctionnement du cerveau.
En outre, des recherches indiquent que l'anxiété et la dépression
peuvent être causées par de faibles niveaux de certaines souches
bactériennes ou un déséquilibre des microbes intestinaux. Des
changements dans l'alimentation ou le mode de vie peuvent
également affecter la composition des bactéries intestinales et donc
la santé mentale. Des études suggèrent que le maintien d'un
environnement intestinal sain par le biais de choix alimentaires et
du mode de vie peut avoir un effet positif sur le bien-être mental.
Cette recherche sur le lien entre les intestins et le cerveau offre un
grand potentiel. Le microbiote peut avoir un impact important sur
la santé mentale en raison de son rôle dans la production de
neurotransmetteurs. Il est responsable de la production de plus de
80 % de la sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans la
régulation des sentiments de bonheur et de satisfaction. Il produit
par ailleurs en grande partie notre dopamine qui est associée aux
sentiments de plaisir et de motivation. En outre, le microbiote a été
associé à la production de cytokines, un type de protéine qui
participe à la régulation du système immunitaire. Lorsque le taux
de cytokine est déséquilibré, une personne est plus susceptible de
développer des symptômes dépressifs ou relatifs à de l’anxiété.
Microbiote et dépression : quel impact
concernant le traitement

Le stress, qui est une réponse à une menace perçue, est un élément
naturel au sein de notre environnement. Il nous aide à réagir et à
faire face à des événements ou des situati ons qui nous obligent à
modifier notre comportement pour nous adapter. Toutefois, lorsque
le stress devient excessif et durable, entraînant des troubles
chroniques tels que l'anxiété, l'insomnie ou des maladies comme
l'hypertension, il devient nuisible à n otre santé. Les recherches
médicales suggèrent que le lien entre le microbiote et le stress
pourrait être lié à la façon dont le microbiote est modifié par les
inducteurs de stress. L'impact du stress sur le microbiote prend
diverses formes. Il a été démontré que le stress chronique a un fort
impact sur le microbiote, entraînant une modification de la
composition bactérienne. Ces perturbations peuvent entraîner un
effondrement des métabolites lipidiques, favorisant la survenue
d’un état dépressif. Des étude s médicales ont montré que la
perturbation de l'homéostasie du microbiote peut entraîner une
inflammation affectant les neurotransmetteurs du cerveau. On sait
désormais que certaines souches bactériennes sont bénéfiques et
peuvent contribuer à réduire l'anxiété et la dépression liées au
stress.
Le microbiote impacte aussi la survenue de stress, et ce stress peut
favoriser la survenue d’inflammations. Lorsque nous sommes
stressés, l'organisme libère du cortisol, une hormone produite par
les glandes surrénales. Le cortisol peut avoir un impact négatif sur
la motilité intestinale en ralentissant le mouvement des aliments
dans l'intestin et en diminuant la production d'enzymes digestives.
Cela peut conduire à une accumulation de bactéries dans l'intestin,
ce qui augmente le risque d'inflammation et d'infection dans
l'intestin.

La dépression est une affection de la santé mentale qui se


caractérise par des sentiments intenses de tristesse, de vide et de
désespoir. Elle s'accompagne souvent d'une perte d'intérêt pour des
activités autrefois appréciées, d’une perte d’appétit ou d’un
sommeil difficile, et de sentiments de dévalorisation ou de
culpabilité. La dépression peut également s'accompagner de
symptômes physiques comme la fatigue, les maux de tête ou les
troubles digestifs. Elle peut entraîner des difficultés de
concentration, ce qui se traduit par un mauvais rendement au travail
ou à l'école.
Mondialement, environ 280 millions de personnes souffrent de
dépression. Si le lien entre le microbiote et la dépression est évoqué
depuis de nombreuses années, ce n'est que récemment qu'il a
commencé à être exploré plus en profondeur. Des scientifiques de
l'Institut Pasteur, de l'Inserm et du CNRS ont mené une é tude qui
indique qu'un déséquilibre de la population bactérienne de l'intestin
peut entraîner une défaillance de certains métabolites, ce qui est un
facteur de dépression.
Des recherches récentes ont démontré une corrélation entre les
troubles émotionnels et les modifications du microbiote. À travers
une expérience sur un modèle animal, les chercheurs ont
récemment découvert comment une modification du microbiote,
causée par un stress permanent, peut être à l'origine d'un état
dépressif, notamment en déclenchant une réduction des métabolites
lipidiques dans le sang et le cerveau.En outre, des scientifiques ont
effectué des analyses sur 311 échantillons fécaux de personnes
dépressives afin de mieux comprendre les espèces bactériennes
présentes et leurs concentrations respectives. Grâce à cela, il a été
démontré que le microbiote des personnes malades est beaucoup
plus dense en bactéries de la famille des Bactéroïdes et pauvre en
bactéries des familles Blautia, Eubacterium et Clostridium par
rapport au microbiome des personnes saines.
Puisqu’il existe un lien entre le microbiote et la dépression, il est
important de comprendre ce que cette relation signifie pour le
traitement. Si la dépression est favorisée par un déséquilibre du
microbiote, cela signifie que les traitements qui modifient la
composition du microbiote pourraient potentiellement avoir un
effet très positif sur le traitement de la dépression. Bien que la
recherche médicale explore encore à ce jour l’impact du microbiote
sur la dépression et son traitement, les premières données suggèrent
que certains types de probiotiques réduiraient les symptômes de la
dépression. Deux souches probiotiques notamment, Lactobacillus
paracasei et Lactobacillus casei, impacteraient positivement
l’anxiété selon une étude préclinique et une étude clinique
Le lien entre le microbiote et le bonheur

L'étude du lien entre le microbiote et la santé mentale est un


domaine relativement nouveau. Cependant, un nombre croissant de
recherches ont suggéré un lien direct entre les microbes intestinaux
et le bonheur. Les changements dans la sérotonine (parfois appelée
"molécule du bonheur" car elle a un impact significatif sur l'état
d'esprit et les sentiments d'une personne) dans le cerveau peuvent
être causés par l'émotion, le st ress, l'anxiété et la joie. Une étude
récente a révélé que les bactéries intestinales initiales d'un enfant
pourraient être corrélées au sentiment de bonheur à l'âge adulte. En
d'autres termes, l'état et la constitution du microbiote pendant les
années de formation peuvent avoir un impact sur le fonctionnement
du cerveau à l'âge adulte.
Il a été démontré que le microbiote aun impact direct sur l'humeur.
Le rôle du microbiote dans les troubles de l'anxiété a révélé que des
niveaux élevés de certaines bactéries intestinales étaient associés à
un risque accru de dépression et d'anxiété. De la manière qu’il
impacte la dépression et le sentiment de bonheur, le microbiote
peut favoriser une réduction des niveaux de sérotonine dans le
cerveau du fait d’un déséquil ibre. Des recherches ont par ailleurs
révélé que la majorité des bactéries intestinales produisent des
neurotransmetteurs tels que la dopamine et la sérotonine (les
hormones de la motivation et du bonheur), qui permettent aux
neurones d'interagir les uns avec les autres. On peut dès lors
affirmer que ces neurotransmetteurs peuvent avoir un impact
important sur nos humeurs et nos actions.
L'alimentation et le mode de vie d'un individu ont un impact majeur
sur le microbiote. Une alimentation saine, riche en f ibres, pauvre
en aliments transformés et riche en aliments d'origine végétale, est
essentielle pour maintenir un microbiote sain et diversifié.
La consommation d'aliments riches en probiotiques peut également
contribuer au maintien d'un microbiote sain. P ar ailleurs, des
facteurs liés au mode de vie, comme l'activité physique et la gestion
du stress, peuvent influencer la composition du microbiote.
L'exercice physique peut contribuer à maintenir l'équilibre du
microbiote, tandis que le stress peut provoquer un déséquilibre.
Enfin, rappelons-le : il est important de se rappeler qu'il n'existe
pas d'approche unique en matière de santé intestinale. Les besoins
de chacun en matière d'alimentation et de mode de vie sont
différents, et malgré ces règles d’hygiène de vie évidentes, il
demeure essentiel de trouver ce qui fonctionne le mieux pour vous.
En apportant de petits changements à votre alimentation et à votre
mode de vie, vous pouvez prendre le contrôle de votre santé
intestinale et maintenir l'équilibre de votre microbiote !
Comment peut-on modifier le microbiote pour impacter
positivement la santé mentale ?
Quelles sont les causes de la dysbiose et des problèmes de
santé mentale ?
La dysbiose, qui désigne un déséquilibre de micro-organismes
dans l'intestin, peut être une des causes de troubles de santé
mentale. Les causes d’une dysbiose peuvent provenir de
nombreux facteurs, dont :
l'alimentation “moderne”,
les effets secondaires de traitements médicamenteux,
l’avancée en âge,
les accouchements par césarienne.
Parmi les facteurs alimentaires associés à la dysbiose figurent une
consommation élevée de protéines animales, de glucides raffinés et
de sucre, une faible consommation de fibres et une forte
consommation de graisses saturées.
Peut-on prévenir le développement d’une dysbiose ?
On sait qu'un microbiote sain favorise une bonne santé mentale et
vice versa. Comme nous l’avons mentionné précédemment, les
personnes qui souffrent d’affections liées à la santé mentale ont des
métabolites bactériens intesti naux différents des personnes sans
affection. La composition de votre microbiote peut donc jouer donc
un rôle évident dans la prévention de certains problèmes de santé.
La première étape pour prévenir la dysbiose est de maintenir une
alimentation saine. C onsommer des fruits et légumes et des
céréales complètes riches en fibres favorise la croissance des
bactéries bénéfiques, tandis qu'éviter les aliments transformés et les
sucres simples permet de réduire la croissance des bactéries
nocives. La prise de pr obiotiques, sous forme de suppléments ou
d'aliments fermentés comme le yaourt, peut également contribuer
à rétablir l'équilibre intestinal. Il est également important de
préserver votre digestion en buvant régulièrement de l’eau et en
conservant une activité physique quotidienne. La gestion du stress
est également essentielle, car le stress peut déclencher un
déséquilibre dans l'intestin. Enfin, n'oubliez pas de consulter votre
médecin si vous ressentez des symptômes digestifs. En appliquant
ces simples stratégies, vous pouvez prévenir et même tempérer une
dysbiose intestinale.
Quel est le potentiel thérapeutique du microbiote pour
améliorer la santé mentale ?
La santé mentale et la santé intestinale étant intimement liées, il est
médicalement de plus en plu s évident que le microbiote joue un
rôle majeur dans le maintien de la santé mentale. Le potentiel
thérapeutique du microbiote est donc très élevé. En agissant sur le
déséquilibre du microbiote, il est aujourd’hui possible d’atténuer
les symptômes de la dépression, de l'anxiété ou d'autres affections
de santé mentale. Il est également possible d'améliorer la fonction
cognitive, la mémoire et d'autres capacités cognitives.
En outre, les modifications du microbiote peuvent également
contribuer à réduire diverses inflammations.
Le potentiel des modifications du microbiome intestinal pour
améliorer la santé mentale est donc passionnant et surprenant de
possibilités. Des recherches supplémentaires sont cependant
nécessaires pour comprendre les mécanismes précis en jeu et pour
garantir la sécurité et l'efficacité de ces solutions thérapeutiques.
Le rôle des probiotiques et des prébiotiques dans
la santé mentale

Les probiotiques et les prébiotiques sont deux composants


essentiels à la régulation de notre système digestif. Les
prébiotiques sont des ingrédients alimentaires qui agissent comme
des fertilisants pour les bactéries de l'intestin et alimentent les
bactéries bénéfiques pour qu’elles se reproduisent. Les
probiotiques, selon l’OMS, quant à eux, sont des micro-organismes
vivants, notamment des souches de bactéries et de levures, qui sont
bénéfiques pour notre santé et que l'on trouve dans certains
aliments et suppléments. En résumé, les prébiotiques sont les
aliments qui aident les bactéries bénéfiques à se développer et à
prospérer, tandis que les probiotiques sont les bactéries bénéfiques
elles-mêmes. Veillez donc à intégrer suffisamment de probiotiques
et de prébiotiques dans votre alimentation pour un microbiote en
bonne santé !
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les probiotiques et
les prébiotiques pourraient avoir un effet positif sur la santé
mentale. Les prébiotiques et probiotiques peuvent contribuer à
réduire l'anxiété et la dépression et les symptômes relatifs au stress.
Ils peuvent également favoriser un bon fonctionnement cognitif, et
même impacter positivement l'humeur. Les probiotiques et
prébiotiques jouent donc un rôle essentiel dans la modulation de
l'axe intestin-cerveau. Des études le prouvent désormais : ils ont le
pouvoir d’in teragir avec le microbiote, ce qui influence
positivement la santé mentale, et indirectement le bien-être global.
Comment agissent-ils sur l'anxiété et l'humeur ?
Les prébiotiques et les probiotiques peuvent améliorer la santé
mentale en influençant l'axe intestin-cerveau. Les prébiotiques sont
des fibres alimentaires qui servent d’aliments aux bactéries de
notre intestin, les aidant à se développer et à prospérer. Cela
contribue à promouvoir un équilibre sain des bactéries intestinales,
ce qui est important pour la régulation de l'humeur. Les
probiotiques, quant à eux, sont des micro -organismes vivants qui
peuvent aider à rétablir l'équilibre du microbiome intestinal.
Il existe par ailleurs un type de pré et probiotique spécialement
destiné à cet effet : les psychobiotiques. Les psychobiotiques sont
un type de probiotiques qui ont été spécifiquement développés pour
impacter positivement la santé mentale. Ils contiennent une
combinaison de bactéries bénéfiques luttant contre les symptômes
de la dépression, de l'anxiété et du stress. Ils sont de plus en plus
populaires en tant qu'alternative aux traitements traditionnels et
méritent d'être envisagés par toute personne cherchant à améliorer
sa santé mentale. Rappelons -le cependant : chaque problème de
santé doit faire l’objet d’un suivi médical, et les pré et probiotiques
ne sauraient se substituer à un traitement prescrit !
Quels sont les psychobiotiques les plus utilisés ?
Les psychobiotiques sont des micro -organismes qui peuvent
contribuer à améliorer la santé mentale à travers le microbiote. Ces
micro-organismes sont présents dans certains probiotiques et
peuvent contribuer à réduire les symptômes ou les effets de la
dépression, du stress et de l'anxiété. Les psychobiotiques les plus
connus sont des souches de bactéries telles que Lactobacillus
helveticus, Bifidobacterium longum et Bacillus subtilis.
Des études ont montré que la prise quotidienne de ces probiotiques
peut améliorer le bien -être mental, réduire les hormones de stress
et augmenter les niveaux de sérotonine et de l’acide gamma-
aminobutyrique, qui sont tous deux importants pour la régulation
de l'humeur. Si vous souhaitez améliorer votre santé mentale,
pensez à compléter votre alimentation par des psychobiotiques. Ils
constituent un moyen naturel , sûr et validé scientifiquement de
renforcer votre santé mentale.
Quels sont les bienfaits des probiotiques et des prébiotiques
pour la santé mentale et le bien-être global ?
Ils favorisent une meilleure digestion : les probiotiques et
les prébiotiques se développant au sein du tube digestif, ils
contribuent à améliorer la digestion. Ils peuvent également
aider à atténuer les ballonnements, les gaz, la constipation,
la diarrhée et d'autres inconvenances digestives.
Ils renforcent le système immunitaire : les probiotiques et
les prébiotiques peuvent aider à stimuler le système
immunitaire. Un système immunitaire fortifié protège
mieux l'organisme contre les infections et les maladies, et
favorise le bon fonctionnement du système nerveux.
Les prébiotiques agissent en augmentant la quantité de
bactéries saines dans l'intestin, ce qui contribue à la
protection contre les infections et les maladies. Les
probiotiques, quant à eux, agissent en rétablissant et en
maintenant l'équilibre entre les bonnes et les ma uvaises
bactéries, ce qui peut aider le système immunitaire à mieux
se défendre contre les maladies. Certaines études ont
montré que la prise de probiotiques spécifiques peut être
efficace pour renforcer le système immunitaire. Parmi les
probiotiques les p lus efficaces, citons le Lactobacillus
acidophilus, le Bifidobacteria et le Lactobacillus casei. Les
prébiotiques, quant à eux, se trouvent dans certains aliments
comme les bananes, les oignons, l'ail, les artichauts et les
asperges. L'incorporation de ces aliments dans votre régime
alimentaire peut contribuer au maintien d'un système
immunitaire sain.
Ils réduisent les inflammations : une inflammation est la
réponse naturelle de l'organisme à une infection ou un
élément pathogène. Bien qu'il s'agisse d'un processus
essentiel, l'inflammation chronique peut entraîner un
certain nombre de pathologies, notamment des maladies
cardiovasculaires ou cancéreuses. Les probiotiques et
prébiotiques présents dans certains aliments et
compléments alimentaires contribuent à réduire les
inflammations, ce qui est bénéfique en prévention de
certains troubles médicaux.
La consommation de prébiotiques et de probiotiques
contribue à réduire l'inflammation dans l'organisme en
rétablissant l'équilibre du microbiote. Les prébiotiq ues tels
que l'inuline et les oligosaccharides sont efficaces pour
réduire l'inflammation, tout comme certains probiotiques
tels que le Bifidobacterium et le Lactobacillus. En outre, la
consommation d'aliments riches en probiotiques, comme le
yaourt, peut contribuer à réduire l'inflammation.
Ils aident à améliorer la qualité de sommeil : un sommeil
réparateur est indispensable pour notre bien-être global. Les
probiotiques et prébiotiques présents dans certains aliments
et compléments alimentaires peuvent contribuer à
améliorer la qualité du sommeil et la durée de nos nuits,
pour un sommeil plus paisible et réparateur.
La prise quotidienne d'un supplément de prébiotiques et de
probiotiques peut améliorer la qualité du sommeil. On
pense que les probiotiques contribuent à réduire les niveaux
de stress, tandis que les prébiotiques aident à réguler le
rythme circadien de l'organisme. En outre, certains
probiotiques, comme le Lactobacillus acidophilus et le
Bifidobacterium longum, se sont avérés efficaces pour
améliorer la qualité du sommeil.
Ils réduisent l'anxiété, le stress et la dépression : les
probiotiques et prébiotiques présents dans certains aliments
et compléments alimentaires peuvent aider à réduire
l'anxiété, le stress et la dépression en équilibrant lesniveaux
de sérotonine et de dopamine dans le cerveau.
Ils aident à améliorer la concentration, l'attention et la
cognition : présents dans certains aliments et compléments
alimentaires, ils renforcent les voies neuronales dans le
cerveau.
Le microbiote joue un rôle dans le contrôle des
émotions. Les micro -organismes intestinaux
libèrent des neurotransmetteurs, qui sont des
molécules agissant comme agents de
communication entre les neurones. Le système
digestif est souvent considéré comme notre
"deuxième cerveau" en raison de cette fabrication
de neurotransmetteurs et de la présence du système
nerveux entérique.
Par exemple, la sérotonine, réputée pour son action
antidépressive, est produite dans l'intestin à hauteur
de 90%. D'autres neurotransmetteurs sont
également générés par les micro -organismes :
GABA, noradrénaline, dopamine et acétylcholine.
Ils aident à développer et à pérenniser un microbiote sain
plus sain.

Comment tirer le meilleur parti des probiotiques et


prébiotiques pour favoriser votre bien-être global ?
Pour tirer le meilleur parti des probiotiques et prébiotiques,
développez une alimentation saine et équilibrée et évitez les
éléments suivants :
Limitez la consommation de caféine et d'alcool, car ils
peuvent perturber le sommeil.
Adoptez une alimentation saine et équilibrée : celle -ci
comprenant des aliments probiotiques et une fibre
prébiotique peut favoriser la croissance des bactéries
bénéfiques.
Dormez suffisamment : le sommeil est crucial pour la santé
mentale et le bien-être global, un manque de sommeil
pouvant accroître les symptômes de l'anxiété et de la
dépression.
Suivez une hygiène de sommeil saine pour obtenir la
quantité optimale de sommeil chaque nuit.
Réduisez les sources de stress : Le stress peut renforcer
l’apparition de certaines vulnérabilités mentales, tandis que
sa réduction peut être bénéfique pour la santé mentale.
Prendre du temps pour soi et faire des activités que l'on
aime aide d’ailleurs à réduire le stress.
Restez hydraté : Rester hydraté aide le corps à fonct ionner
correctement et peut réduire le stress. Suivez un programme
d'hydratation sain pour rester hydraté tout au long de la
journée.

Les aliments riches en prébiotiques


La banane : une banane est une bonne source de fibres
prébiotiques. Inclure des bana nes dans votre alimentation
constitue une bonne source de fibres prébiotiques qui
peuvent favoriser un intestin sain.
Les asperges : les asperges sont une excellente source
d’antioxydants, il s’agit d’un aliment particulièrement riche
en prébiotique.
Le maïs : riche en fibres prébiotiques, il peut être utilisé
dans de nombreuses recettes différentes et est
particulièrement apprécié dans les plats mexicains.
L’avocat : ce fruit délicieux à la texture crémeuse peut être
utilisé dans des plats sucrés ou salés.
Le froment : autre nom du blé tendre, le froment est souvent
utilisé pour fabriquer une grande variété d'aliments,
notamment du pain, des biscuits et des pâtes.
Les aliments riches en probiotiques
Le kéfir : ce produit laitier fermenté est une bonne source
de probiotiques. Il peut être dégusté froid ou chaud, et avec
ou sans arôme de vanille.
Le miso : cette pâte de soja fermentée est une riche source
de probiotiques. Elle est couramment utilisée pour préparer
la soupe miso, qui est une soupe délicieuse et nutritive.
Le natto : ce plat de soja fermenté est généralement
consommé au petit-déjeuner avec du riz et d'autres
légumes.
Le tempeh : ce plat à base de soja fermenté est une bonne
source de probiotiques. Il est généralement consommé avec
des légumes, ou comme garniture dans les sandwichs et les
tacos.
Les légumes marinés : les légumes, comme le chou, les
oignons et les carottes, sont fermentés avec du sel et du
vinaigre et constituent une bonne source de probiotiques.
Le yogourt : ce produit laitier fermenté est une bonne
source de probiotiques. Il a une texture crémeuse et peut
être consommé nature, avec des fruits ou comme garniture
accompagnant de nombreux plats.

Les compléments alimentaires de prébiotiques et probiotiques


Les compléments prébiotiques et probiotiques contiennent des
micro-organismes présents dans les aliments fermentés. Ces
compléments sont un moyen accessible et rapide d'ajouter des
prébiotiques et des probiotiques à votre alimentation, surtout si
vous n'avez pas pour habitud e de manger des aliments fermentés
tous les jours. Les suppléments de prébiotiques et de probiotiques
peuvent être achetés dans la plupart des magasins d'aliments
naturels et en ligne. Pensez néanmoins à lire attentivement la
composition des compléments pr ébiotiques et probiotiques pour
vous assurer qu'ils répondent à vos besoins quotidiens. Il est
préférable de prendre les compléments prébiotiques et probiotiques
pendant les repas pour faciliter la digestion.
La meilleure façon de tirer le meilleur parti des prébiotiques et des
probiotiques est avant tout de les allier à une alimentation saine.
Les aliments fermentés comme le kéfir, les légumes marinés et le
natto sont de bonnes sources de prébiotiques et de probiotiques.
Une alimentation riche en aliments complets, non transformés et
biologiques est le meilleur moyen d’entretenir votre microbiote et
d’en faire votre meilleur allié.
Un régime riche en aliments fermentés et en fruits et légumes
fibreux peut vous aider à garder vos intestins en bonne santé etsain.
Les suppléments prébiotiques et probiotiques sont de plus en plus
populaires, puisque nous recherchons de plus en plus des moyens
naturels d'améliorer notre santé intestinale. Bien que ces deux types
de compléments aient leurs bénéfices, il présente néanmoins
certaines différences.
Les compléments prébiotiques sont fabriqués à partir de fibres
naturelles qui contribuent à nourrir les bactéries bénéfiques dans
l'intestin. Ils permettent d'équilibrer le microbiote, ce qui peut avoir
un effet positif su r la santé digestive. Les suppléments
probiotiques, quant à eux, contiennent des bactéries vivantes qui
aident à restaurer les bactéries bénéfiques dans l'intestin. Le
principal inconvénient des suppléments prébiotiques et
probiotiques est la possibilité d e provoquer des troubles digestifs
chez certaines personnes. Il est toujours indispensable de suivre les
instructions de dosage et de commencer par une faible dose si vous
n’avez jamais consommé de compléments. En outre, certaines
personnes peuvent avoir une réaction allergique aux bactéries
contenues dans les suppléments probiotiques. Comme pour tout
complément, il est toujours préférable de consulter votre médecin
avant de commencer à prendre un complément prébiotique ou
probiotique. Malgré ces précaution s essentielles, les suppléments
prébiotiques et probiotiques peuvent être bénéfiques pour de
nombreuses personnes, notamment celles qui souffrent de
problèmes digestifs.
Recommandations pour intégrer les prébiotiques et les
probiotiques dans votre alimentation
Commencez par de petites quantités : si les prébiotiques et
les probiotiques sont excellents pour la santé, une trop
grande quantité d'une bonne chose peut en fait être
déstabilisante pour vous. Commencez par de petites
quantités et augmentez progressivement jusqu'à atteindre la
quantité journalière recommandée.
Lisez toujours la composition et informez -vous : n'oubliez
pas qu'un aliment ne convient pas à tous. Même si un
aliment est sain, cela ne signifie pas qu'il conviendra à votre
régime alimentaire et à votre mode de vie. Lisez toujours la
liste des ingrédients pour vous assurer que l'aliment que
vous consommez vous convient.
Soyez patient et pertinent dans vos choix de compléments
alimentaires : ne vous attendez pas à voir des résultats du
jour au lendemain. Il faut compter entre 3 et 21 jours pour
que les prébiotiques et les probiotiques aient un impact sur
votre santé. Soyez patient et constant dans vos efforts et les
résultats seront au rendez-vous.

À retenir
L’appareil digestif est un sys tème organique plus vaste et plus
complexe que nous ne l’imaginions encore récemment. C'est un
écosystème qui joue un rôle crucial dans la digestion et dans l'envoi
de signaux qui régulent un certain nombre de fonctions
physiologiques importantes. L'intestin abrite plus de 100 000
milliards de microbes et un vaste réseau neuronal qui contrôle notre
humeur, notre équilibre énergétique et notre système immunitaire.
Des recherches ont montré que le microbiote influence
profondément la santé mentale. De petits groupes de micro -
organismes, appelés microbiote, vivent au sein de nos intestins. Le
microbiote est très important dans le processus de digestion et son
équilibre est essentiel à une bonne santé. Les principaux facteurs
qui influencent la composition du microbiote sont l'alimentation, la
génétique, l'environnement et les médicaments. La recherche
suggère que le microbiote est un facteur crucial dans le
développement de l'anxiété et de la dépression, et un certain
nombre d'études ont démontré un lien entre l a prévalence de ces
conditions et le type de bactéries présentes dans l'intestin. Ce lien
a également été documenté chez des patients atteints d’anxiété, de
stress chronique ou de symptômes dépressifs. On sait désormais
que l'équilibre de certains microbes intestinaux est essentiel pour
réguler la réponse au stress, l'anxiété et la dépression. Dans certains
cas, le déséquilibre du microbiote peut entraîner l'apparition de
troubles de l'humeur. Le microbiote peut être modifié à des fins
thérapeutiques. Il existe plusieurs façons de le faire, notamment par
l'utilisation de probiotiques ou de prébiotiques ou par le
développement d’une hygiène de vie plus saine.
Chapitre 5 : Contrôler sa perte de poids

Contrairement à ce que beaucoup peuvent en penser, la perte de


poids ne se résume pas aux quelques mois nécessaires pour faire la
paix avec sa balance. Perdre du poids c’est avant tout changer son
mindset et changer son rythme de vie avant tout changement
diététique, et ce n’est pas une mince affaire ! C’est ce que vous
diront beaucoup de personnes qui sont passées par là : « maintenir
le rythme après une perte de poids est encore plus dur que la perte
de poids elle-même ».
Mais ne vous découragez pas, rappelez-vous que tout ce qui est bâti
sur de bonnes bases est pérenne. Néanmoins, vous devez y mettre
du vôtre pour garder le cap et ne plus retomber dans le cercle
vicieux du surpoids. Pour vous aider, ce chapitre vous apprendra
à:
Comprendre les raisons de la récidive après une perte de
poids et apprendre à les éviter
Identifier les éléments de votre entourage qui sont
susceptibles de vous aider dans votre parcours
Vous adapter à votre nouveau mode de vie et surtout à
aimer le nouveau VOUS.

Avant tout propos, il est important de comprendre au plus profond


de soi que lorsqu’on décide de perdre du poids, on s’attaque
d’abord au poids qui habite notre tête. Autrement dit, on commence
toujours par redresser son mental. Aucune bataille n’est remportée
si nous y allons convaincus de notre défaite. Ainsi, si vous v ous
lancez dans une optique de perte de poids avec une certitude
d’échouer, c’est tout ce que vous ferez : échouer, quels que soient
vos efforts. Si on ne s’aime pas, on ne laissera jamais personne
nous aimer. De même, si on n’accepte pas le fait qu’on ait besoin
d’aide on ne laissera personne nous aider, même pas un livre !
Alors aimez-vous, acceptez -vous et croyez en vous car personne
ne le fera pour vous. Il n’y a pas de pire échec que ceux qu’on
s’inflige.
Schéma de la perte de poids : Facteurs prédi ctifs
pour maintenir les résultats

Quel que soit la méthode entreprise pour la perte de poids


(diététique, activité physique, psychologique, pharmacologique),
la perte de poids semble suivre un seul et même schéma pour tous.
En effet, on atteint le maxim um de la réduction pondérale durant
les six premiers mois, après quoi celle -ci devient très modeste
jusqu’à atteindre un plateau. Ce schéma, bien qu’il soit courant et
connu dans le processus de perte de poids, il peut être frustrant pour
certains. Ainsi il est crucial pour la personne qui se lance dans une
thérapie de perte de poids d’éviter des objectifs irréalistes. C’est en
effet un critère déterminant dans la réussite et le maintien de la
perte de poids. Le fait d’atteindre le poids désiré procure une
sensation de récompense et de réussite pour la personne et la
motive pour la suite. Assurez-vous donc de toujours vous fixer des
objectifs réalistes et réalisables, la frustration qui peut découler
d’un objectif non atteint à court terme est bien plus gran de que celle
d’une perte de poids lente et progressive. (1)
Outre l’objectif initial de perte de poids, les études ont pu identifier
d’autres paramètres qui interviennent dans le succès à long terme
de la perte de poids :
La motivation intrinsèque
C’est-à-dire la motivation et le contrôle de soi. Celle-ci passe
d’abord par la reconnaissance, l’interprétation puis la réaction face
aux signaux de faim. Une attitude correcte qui permettra de
maintenir son poids perdu serait une attitude dite « flexible ». En
effet, une gestion rigide ou basée sur le mode « tout ou rien » est la
première raison d’échec du processus de perte de poids. En réalité,
le mode de fonctionnement en « tout ou rien » révèle souvent des
troubles de comportement alimentaire qui constituent un réel frein
au maintien de la perte de poids.
L’encadrement médico-social
Bien que l’obésité soit définie comme une maladie chronique, elle
est loin de recevoir une prise en charge thérapeutique au même titre
que le diabète ou l’hypertension artériell e, bien qu’elle nécessite
tout autant le suivi à long terme. C’est ainsi qu’après la perte de
poids aucune assistance médicale ou psychologique n’est
prodiguée à la personne en question. Lorsqu’une personne entame
un nouveau style de vie avec un changement dans son
comportement alimentaire et son activité physique, elle est en
réalité en train d’instaurer un nouvel équilibre métabolique et
hormonal, suite auquel on note toujours une grande sensation de
faim. Celle-ci serait encore plus importante après la perte de poids
et elle est bien trop souvent la cause derrière un regain pondéral.
Mais lorsque cette sensation de faim exacerbée qui est en réalité
une réponse hormonal physiologique consécutive à un nouveau
style alimentaire est laissée à l’appréciation d e la personne, elle
peut facilement se transformer en un élément déclencheur de
récidive ou au contraire enclencher un cercle vicieux médiée par la
sensation de culpabilité. Si on veut tirer une conclusion de cette
constatation c’est qu’une personne ne doi t pas être livrée à elle -
même après avoir réussi à perdre du poids, un encadrement tant
psychologique que social sont nécessaires. D’ailleurs, les études
montrent que les personnes en surpoids fréquentant les groupes de
soutien démontraient une meilleure g estion de leur perte de poids
et présentaient de meilleures capacités à maintenir la perte de
poids. (1)
La sphère psychosociale
Comme il a été discuté dans les chapitres précédents, aucune
approche visant la perte du poids ne doit être entreprise avant u ne
attestation de la disposition psychologique de la personne,
autrement, le nouveau style de vie entrainera une série
d’évènements qui risquent non seulement d’inverser le processus
vers une prise de poids mais aussi faire apparaitre des comorbidités
psychiatriques qui étaient avant ce jour infracliniques. Il est
important de s’assurer d’une bonne disposition psychologique
d’adaptation avant d’entamer tout changement diététique. Un autre
paramètre qui joue un rôle décisif dans le succès et le maintien de
la perte de poids est le soutien familial. Une personne en surpoids
qui entreprend de changer sa vie doit impérativement s’entourer de
personnes positives qui ont en eux la capacité à la motiver et
l’encourager dans son challenge. Un sentiment récurrent che z les
personnes en surpoids est celui de la peur de ne pas être accepté
pour leur physique. Et c’est effectivement le rôle de la famille et
des proches de fair e preuve d’amour et d’acceptation vis-à-vis de
cette personne quel que soit son poids. Ils doiven t entre autres
donner le temps et l’intérêt et se montrer présents pour parler à tout
moment. Rappelez-vous que l’aspect psychologique de la perte de
poids est son vrai moteur. (1)
Pourquoi est-il difficile de préserver son nouveau
poids après un régime

A ce stade -là, notre corps devrait avoir compris : nous avons fait
beaucoup d’efforts pour perdre du poids et on aimerait que ça dure.
Pourtant, on jurerait que ces kilos perdus nous attendent au
tournant pour s’emparer de nous. On vous rassure, vous n’êtes pas
le seul. Toute personne ayant volontairement perdu du poids
souffre du fantôme de ses kilos. Mais alors pourquoi ?

La réponse la plus simple à cette question est que notre corps nous
protège instinctivement et perpétuellement contre la perte de poids
afin d’assurer notre survie. En effet, notre corps ne fait pas la
différence entre un changement diététique volontaire et
involontaire, ainsi il agit en présumant que nous sommes en train
de vivre une période de famine comme autre fois où la nourriture
se faisait rare. Cette régulation homéostatique du poids corporel se
passe principalement au niveau de l’hypothalamus qui agit en
fonction de l’apport alimentaire à court terme et le bilan
énergétique à long terme. Ceci dit, lorsqu’il s’agit d’une personn e
obèse vivant dans un environnement où une alimentation
hypercalorique est dominante, une perte de poids consécutive à une
restriction diététique est extrêmement difficile à maintenir et pour
cause, elle serait à l’origine du développement de ce qu’on appelle
« l’appétit subjectif ». (2)

En réalité, des études (3) ont réussi à démontrer que la perte de poids
induite par une diète augmente non seulement l’appétit (c’est -à-
dire augmente la faim et le désir de manger) mais aussi les
propriétés gratifiantes perçues de la nourriture et la préférence pour
les aliments riches en calories. Une étude visant à étudier et
comparer l’activité cérébrale chez des personnes obèses et des
personnes ayant récemment perdu du poids après un régime ont
trouvé que lorsque les deux échantillons ont été devant un stimulus
alimentaire, les personnes ayant réussi une réduction pondérale
présentaient une activation dans plusieurs zones cérébrales
impliquées dans le contrôle du comportement alimentaire par
rapport aux sujets obèses (3). Comme le dit si bien le proverbe :
« Tout ce qui est interdit est le plus désiré ». C’est l’histoire
d’Adam et la pomme interdite, c’est une nature humaine qu’il vaut
mieux éviter de déclencher si vous tenez à garder la vue sur vos
orteils.
D’autre part, un autre paramètre semble avoir un impact
conséquent sur la capacité des individus à maintenir le cap après
une perte de poids, c’est « l’élément déclencheur de la perte de
poids ». Ainsi, la raison qui vous a poussé à considérer la perte de
poids au départ serait un paramètre déterminant dans votre capacité
à maintenir les résultats obtenus après une perte de poids. Voici un
camembert décrivant les différents éléments déclencheurs
retrouvés lors d’une étude réalisée en 2005.(5) Les résultats obtenus
(6) indiquent que les personnes ayant eu un déclencheur d’ordre
médical (i.e. un médecin leur a conseillé de perdre du poids et/ou
un de leur proche a eu une crise cardiaque) ont de meilleurs
résultats tant dans la réussite que le maintien de la perte du poids.
Enfin, les statistiques de la même étude ont prouvé que les
personnes n’ayant pas réussi à maintenir le poids perdu durant la
première année étaient moins susceptibles de perdre du poids
l’année suivante. Surtout que ce regain excède souvent laréduction
pondérale réalisée. Là encore, le manque de détermination et de
coopération des personnes engagées dans le processus de perte de
poids semble être la première raison de l’échec de ce dernier.
Maintenir les résultats de la perte de poids à lo ng
terme

Avant de parler des moyens et méthodes qui vous aideront à


maintenir votre perte de poids, définissons d’abord ce qu’est une
maintenance de perte de poids réussie. Dans leur article, Wing et
Hill (4) ont proposé une définition des individus ayan t réussi à
maintenir leur poids perdu comme suit : « des individus qui ont
volontairement perdu au moins 10% de leur poids corporel et qui
ont réussi à maintenir ces résultats au moins une année ». Ceci dit,
si on projette cette définition sur un terrain c oncret en prenant
l’exemple d’une personne obèse, il est clair qu’une perte de poids
de 10% ne décatégorise pas cette personne de son obésité, en
revanche, ces 10% peuvent être à l’origine d’améliorations
conséquentes dans la réduction des maladies cardiov asculaires et
le diabète. Plus loin encore, les études ont réussi à prouver que les
personnes ayant réussi à maintenir leur statut pondéral après perte
de poids pendant 2 années réduisent leurs chances de reprise de
poids de 50%.

Mais y’a-t-il réellement des personnes qui y arrivent ? Eh bien oui !


Même si les études menées à ce sujet sont peu nombreuses, il
semblerait que 20% des personnes en surpoids sont considérés
comme ayant réussi leur mission de perte de poids. Voici le profil
type d’une personne ay ant réussi à maintenir sa perte de poids,
appelons la Sam :
Sam réussit à perdre du poids peu après avoir instauré son
nouveau mode de vie et a pu atteindre son poids objectif du
départ.
Elle maintient un mode de vie actif en diminuant les heures
devant la télévision et en les remplaçants par des activités
comme la marche ou le vélo.
Sam continue à surveiller son comportement alimentaire et
réussit à contrôler ses pulsions alimentaires.
Sam maintient un rythme régulier dans ses repas en incluant
toujours un petit déjeuner tout en privilégiant des aliments
sains et en supprimant les grignotages.
Sam est consciente que les fringales peuvent arriver à tout
moment et que ce n’est pas pour autant une faillite, elle
apprend donc à les gérer d’une manière équilibré e en étant
flexible et sans pour autant aller dans les restrictions.
Sam réussit ainsi à maintenir son poids et à gérer ses prises
alimentaires et ses émotions.
Elle réussit à stabiliser sa situation de vie réduisant ainsi les
éléments déclencheurs de la récidive comme le stress.
Les membres de la famille de Sam sont présents et montrent
constamment leur soutien, mais elle préfère quand -même
compter sur elle-même. (8)

Ces objectifs peuvent à première vue sembler inaccessibles ou


difficile à atteindre, nous vous proposons donc un plan d’action
simple pour pérenniser votre perte de poids sans pour autant
transformer la période suivant la perte de poids en une source de
stress permanent.
La stratégie en marche d’escalier
Comme son nom l’indique, la stratégie e n marche d’escalier
désigne une approche pédagogique et évolutive de la perte de poids
durant laquelle le sujet doit apprendre à stabiliser son poids « entre
chaque marche ». Cette attitude trouve son intérêt durant les
évènements de vie et les différentes contraintes auxquels le sujet
pourrait être confronté. Pour faire simple, adopter la stratégie en
marche d’escalier signifie un changement diététique et physique
durant les périodes actives visant à perdre du poids, et à partir du
moment où vous vous sent ez dépassés par les facteurs extérieurs
(stress, soucis familiaux ou financiers, mal-être…) vous passez en
mode passif où votre but n’est plus de perdre du poids mais
simplement de maintenir les résultats que vous avez obtenus
jusqu’ici. C’est un excellent moyen pour prévenir le regain
pondéral chez les personnes suivant un régime. (9)
Voici un tableau opposant une liste de comportements compatibles
avec le maintien du statut pondéral à une liste de comportements à
l’origine d’une reprise de poids (8) :

Maintien du poids Reprise de poids


Un objectif de perte de poids atteint Attribution de l'obésité à des
facteurs médicaux
Perte de poids dès le départ Percevoir les comportements de
perte de poids comme des obstacles
Mode de vie physiquement actif Antécédents de régimes « yo-yo »
Rythme régulier des repas Mode de vie sédentaire
Prise du petit-déjeuner régulière Absence de contrôle dans les prises
alimentaires
Moins de graisses alimentaires, plus Plus de faim
d'aliments sains
Réduction de la fréquence des Hyperphagie
collations
Contrôle flexible de l'alimentation Manger en réponse aux émotions
négatives et au stress
Autosurveillance Facteurs de stress psychosociaux
Capacité d'adaptation Manque de soutien social
Capacité à gérer les fringales Réactions plus passives aux
problèmes
Auto-efficacité Mauvaises stratégies d'adaptation
Autonomie Manque de confiance en soi
Stabilité dans la vie Pensée dichotomique
Capacité à gérer les relations

Et le sport alors ?
Pour préserver son nouveau poids, l’exercice peut sembler
comme une excellente technique. Pourtant le scénario peut
s’inverser et transformer ce que vous pensiez une méthode de
maintien de perte de poids en une cause de rechute. Mais avant de
parler de ça, il est important de souligner d’abord le fait que le
sport n’est pas fait pour tout le monde. De même, tout le monde
ne réagit pas de la même manière au sport. Plusieurs études
cliniques ont été entreprises dans le but d’élucider la cause de
cette variabilité inter-individuelle entre les personnes qui
répondent au sport, et celles qui n’y répondent simplement pas.
Mais il semblerait que la cause est bien plus complexe qu’on le
croit, une réponse concise n’a donc jamais été donnée à cette
question, par ailleurs, des théories liant la réponse de l’organisme
au sport à des facteurs génétiques, métaboliques ou encore
environnementales ont été évoquées. A la fin nous sommes soit
compatibles avec le sport et ça nous permet de perdre du poids ou
de garder la ligne, soit on ne l’est pas, ce qui suppose dans ce cas,
que faire du sport, même si on est « incompatible » ne nous fera
pas de bien ni de mal d’ailleurs. Eh bien ce n’est pas vrai à tous
les coups !

En effet, utiliser le sport comme méthode de stabilisation


pondérale après perte de poids est parfois déconseillé. En réalité
cela dépend surtout du type de sport pratiqué, ainsi, un exercice
dit « discret » est susceptible de développer chez vous des
comportements compensatoires. Ces comportements peuvent être
conscients comme inconscients et comprennent : une diminution
de l’activité physique sans exercice et /ou une augmentation de la
prise alimentaire inversant ainsi la courbe dans le sens de la prise
de poids. Ces comportements compensatoires sont le résultat de
facteurs psychosociaux prédisposants qui sont exacerbés par le
sentiment de désinhibition (ex. je peux me permettre de manger
ça, j’ai fait du sport aujourd’hui...), la faim et l’hyperphagie. Ainsi
le sport est déconseillé chez les personnes avec des
comportements compensatoires sauf si une prise en charge
psychologique adaptée est instaurée. (10)
Le high-tech : votre nouveau allié dans la perte
de poids ?

Avec le développement des technologies de l’information et de la


communication, le secteur de la santé ne pouvait que sui vre le
nouveau mouvement. Surtout que celui -ci offre des perspectives
inédites en termes de prise en charge. On parle aujourd’hui de
santé connectée ou d’e-santé qui permet un accès libre et surtout à
volonté à des informations du domaine de la santé. Sel on le
baromètre du numérique de 2018 publié par l’Autorité de
régulation des communications électroniques et des postes, une
personne sur deux a utilisé internet pour rechercher des
informations santé. Plus encore, cette nouvelle approche
« connectée » ne se limite plus à l’information mais s’étend aussi à
télémédecine permettant de bénéficier de soins à distance et aussi
à la santé mobile qui rend possible certaines pratiques médicales à
l‘aide d’appareils mobiles comme les smartphones. Tout ça est bien
beau mais en quoi ça risquerait de vous concerner dans votre perte
de poids ? Découvrons-le ensemble.

E-santé et prise en charge de l’obésité


Depuis leur avènement, les écrans ont été décrits comme le pire
ennemi de votre santé, et pour cause ! Fatigue vis uelle, stress,
troubles de l’humeur, troubles de la concentration… la liste est
longue. Mais tout comme nous avons réussi à vous reconvertir à un
mode de vie plus sain, du moins on l’espère, nous vous aiderons à
trouver un moyen pour tirer le meilleur parti de vos appareils
préférés.
Plateformes internet : Les programmes de perte de poids en ligne
sont nombreux et pourt ant, peu d’entre eux sont validés par des
études cliniques. Pour la plupart, il s’agit de conseils classiques
pour la perte de poids tant en termes de diététique qu’en termes
d’exercices physiques avec en parallèle un accompagnement et un
suivi téléphonique ou par un chat.
Les études réalisées à leur sujet, pour peu qu’elles existent,
montrent en moyenne des résultats équivalents aux méthodes
conventionnelles en termes de perte de poids à court terme (les 6
premiers mois) mais pas à long terme. La question se pose donc :
faut-il se fier à ces programmes minceur ? Sont-ils efficaces ? Les
résultats des différentes études menées à leur sujet n’o nt pas été
très concluantes étant donné la variabilité et l’hétérogénéité à la
fois des plateformes et de leur approche. Cependant, ces mêmes
études ont pu déduire que les programmes qui donnent les
meilleurs résultats sont ceux qui réussissaient à engager le patient
dans le suivi à travers une connexion régulière visant, dans le
meilleur des cas, à offrir un soutien psychologique constant
s’étendant tout le long de la période du programme.
Applications mobiles et objets connectés : En 2016, on pouvait
compter plus de 325 000 applications en santé sur le marché tandis
que pas moins de 100 millions d’objets de santé connectés étaient
commercialisés à travers le monde. La santé mobile ou la m -santé
domine aujourd’hui le monde des applis où on retrouve les
applications relatives à l’activité physique et au contrôle du poids
en tête des statistiques de téléchargement. Mais la question se pose
de nouveau, y-at-il un réel intérêt ? Malheureusement, là aussi, le
nombre d’études cliniques ne suffit pas pour permettre de tirer des
conclusions. Ceci est dû en premier lieu à l’hétérogénéité de ces
applications et ces appareils mais aussi au fait qu’il s’agit de moyen
de contrôle de poids dits « utilisateur dépendant », une étude
objective là-dessus est donc difficilemen t réalisable. Malgré cela,
quelques études réalisées en 2019 et 2020 ont tenté l’expérience en
accompagnant et en comparant deux groupes de personnes durant
leur perte de poids où un des deux groupes avait eu recours aux
appareils connectés. Bien que ces é tudes soient distinctes les
résultats semblent se rejoindre : on ne note aucune perte de poids
supplémentaire chez les personnes utilisant un appareil connecté
et/ou une application mobile pour perdre du poids.
Nous pouvons ainsi conclure qu’il n’existe au cune preuve solide
de l’efficacité de ces applications mobile en termes d’amélioration
du comportement en matière de santé. Si toutefois on voulait
qualifier les plus utiles d’entre elles, il semblerait que les
applications ciblant l’alimentation et l’acti vité physique sont les
plus efficaces. D’un autre côté, les applications visant le calcul des
calories sont à proscrire pour la personne désirant perdre du poids
car elles peuvent facilement déclencher un caractère obsessionnel
signant l’échec du processus de perte de poids.
Réseaux sociaux : Selon les statistiques établies en 2018, 44% de
la population française utiliserait activement les réseaux sociaux.
En même temps, ce taux excède les 90% dans la population des 18-
24ans. Les réseaux sociaux sont entreautres de plus en plus utilisés
pour obtenir des informations d’ordre médical ainsi ils permettent
aux gens de se regrouper autour d’un sujet donné et de le discuter.
Hormis les évidences et les clichés sur les réseaux sociaux, ceux -
ci auraient un grand pouvoir et un rôle indéniable dans la perte de
poids. Mais comment ? Pour beaucoup de personnes en surpoids,
le déclic vient d’une perception (qu’elle soit de soi ou d’autrui)
étrange, négative ou encore même discriminante. La peur s’installe
aussitôt. La peur de sa réflexion dans le miroir, la peur des regards
des gens dehors… Et plus le surpoids est important plus la
personne a l’impression de faillir à son corps et à sa communauté
c’est d’ailleurs la raison pour laquelle on remarque une tendance à
l’isolement et la solitude chez les personnes obèses. Rien que le
regard est effrayant, pourtant vous et moi savons que les gens s’y
résument rarement. C’est là qu’interviennent les réseaux sociaux.
Un endroit parfaitement anonyme où on peut être qui on veut. Cet
anonymat bien qu’il puisse sembler inutile voire même dangereux
pour certains, est vital pour la personne qui souffre dans sa vraie
vie. C’est ainsi que les réseaux sociaux constituent une source de
soutien aux personnes qui cherchent à perdre du poids en
permettant d’un coté de les soulager des aléas de leur quotidien et
d’un autre coté en offrant à ces personnes un moyen de
communication rapide, évolutif, non hiérarchique et surtout
collaboratif. Si on veut juger l’impact des réseaux sociaux d’un
point de vue scientifique, une étude réalisée en 2017 a permis de
valider l’effet positif des réseaux sociaux dans la perte de poids.
Cela dit, ce genre d’études est limité par le fait que nous sommes
incapables d’isoler l’effet propre des réseaux sociaux. Le sou tien
psychologique qu’ils permettent aux personnes en surpoids est,
quant à lui, indéniable.
J’ai perdu du poids, et alors ? S’adapter à son
nouveau style de vie

Une des questions les plus posées chez les personnes ayant ou
désirant perdre du poids : « est-ce que je vais récupérer mon corps
avec ses anciens paramètres ? ». C’est une réalité, l’obésité est une
maladie chronique qui met en péril le pronostic vital : diabète,
maladies cardiovasculaires, maladies psychiatriques et j’en passe.
Mais est -ce que c’est réversible ? Peut -on sortir de la zone de
danger simplement en réduisant son poids? Bien qu’on veuille être
optimistes, une fois installées, certaines maladies ne sont plus
réversibles comme le diabète ou l’insuffisance cardiaque ou encore
hépatique. Néanmoins, rétablir un statut pondéral correct aide
grandement à améliorer le pronostic de ses maladies et vous permet
de vivre avec plus longtemps. Par ailleurs, une étude réalisée en
2015 a pu prouver que la perte de poids aurait un réel intérêt da ns
les préventions du diabète de type 2 chez les patients
prédiabétiques (11) De même, la sensibilité à l’insuline s’améliore
de manière définitive après 4 ans de la perte de poids(12). En effet,
des changements notables se font à long terme d’où l’intérêt du
maintien de la perte de poids.

La personne obèse est pointée du doigt comme la personne


coupable, irresponsable qui échoue jour après jour à contrôler ses
« pulsions » alimentaires. Cette stigmatisation existe
malheureusement depuis toujours à tel po int qu’il est aujourd’hui
impératif que les « non-gros » adhèrent au régime avant les
« gros », seulement cette fois -ci le régime ne réduira pas le poids
de leur corps mais celui de leurs mots. Hélas, cette discrimination
envers la personne obèse figure pa rmi les raisons principales de
blocage chez ces personnes. Trouver la détermination pour sortir
de ce gros corps est alors encore plus difficile à accepter. Plus
étonnant, cet amas d’émotions négatives et paradoxales qui
constitue le psychique de la person ne obèse ne disparait pas avec
le poids, du moins pas immédiatement. Là encore, un autre effort
est requis pour enfin arriver à accepter son nouveau corps et
l’assumer. Vous avez réussi à perdre du poids ? Félicitations, vous
avez gagné un combat contre vos kilos, la société et surtout contre
vous-même. Cela a dû vous demander beaucoup d’énergie et de
détermination, vous devriez être fier de ce que vous avez accompli.
Mais si aujourd’hui vous avez réussi à atteindre un objectif que
vous visez depuis des ann ées en perdant du poids, rappelez -vous
que durant toutes ces années vous avez vécu avec une seule et
même image de vous : une image de personne « grosse ». Alors
même si aujourd’hui votre IMC, votre miroir et votre entourage
s’accordent tous à vous dire que vous avez maigri, ce sentiment de
minceur, avouez-le, n’est pas encore là, et c’est normal. Accepter
le changement est une partie toute aussi importante que le
changement lui-même.

C’est en effet un grand bouleversement psychologique, le surpoids


fait que vous ayez du mal à vous accepter et vous pensez qu’en
perdant vos poignées d’amour, vous pourrez les récupérer en
amour de soi. Pourtant ce n’est pas exactement ce qui se passe. La
perte de poids est un processus durant lequel vous êtes tout le temps
fixé sur vos kilos et sur le fait que vous devez garder la même
cadence. Et vous voilà à la ligne d’arrivée, pourtant vous ne savez
pas exactement comment vous devez vous comporter avec le
nouveau VOUS. Accepter le nouveau soi après une perte de poids
est un chemin long et sinueux mais au bout duquel vous apprendrez
une précieuse leçon : ce n’est pas votre balance qui vous empêchait
de vous aimer, mais vous. Les blessures laissées par les complexes
physiques sont lourdes et profondes sur l’estime de soi. Lemanque
d’estime se développe rapidement en un manque de confiance qui
nous amène à son rôle à maltraiter notre corps ou à chercher de le
fuir en s’isolant dans son petit coin ou à travers la nourriture qui est
alors une sorte d’automédication sédative perm ettant d’échapper
son quotidien. Sachez que vous n’arriverez jamais à changer un
corps que vous détestez, pas dans le bon sens en tous cas. Cette
haine que vous portez contre vous, vous amènera à adopter des
régimes restrictifs et stricts ou une activité physique à outrance, ce
qui sera non seulement inefficace mais vous entrainera dans un
cercle vicieux de négativité et de déprime. Il est grand temps de
changer votre regard sur vous-même. Acceptez votre corps et
acceptez le fait que vous ayez besoin d’efforts pour en faire l’image
que vous désirez voir sur la glace. Oubliez l’idéalisme du corps
parfait, ma foi, c’est démodé ! Aimez-vous, aimez le changement
et aimez la vie. Votre corps vous en remerciera, parole d’ex-obèse !
Conclusion

La rédaction de ce livre m’a appris beaucoup plus que ce que je


comptais vous transmettre. Et j’ai fini par comprendre qu’on
connait bien trop peu de choses sur soi qu’on le croit. Pour
beaucoup, aucune raison d’y réfléchir, le nettoyage des intestins est
une technique q ui permettrait de faire une vidange pour éliminer
tous les « résidus » de nourriture et tous les débris pour un intestin
comme neuf, un peu comme à la « Mr. Propre canalisations ».
Pourtant, vous l’avez vu dans les pages précédentes, c’en est
nullement la définition.
Bien qu’on le souhaite tous, lire ne fait pas maigrir, alors oui, je le
concède, ce livre peut décevoir certains. Je ne fais la promotion
d’aucun régime ni de méthode miracle. Cet ouvrage est basé sur
des preuves médicales et les études cliniqu es les plus récentes. La
priorité était de vous transmettre un contenu crédible et intègre qui
reflète l’âme de ce livre. Car comme vous avez pu le deviner, ce
livre a été écrit par une personne qui a souffert du surpoids pendant
bien trop longtemps. Et si j’avais à être parfaitement honnête là -
dessus, mes kilos ne me pesaient pas autant que le regard de la
société. L’impact du poids en plus était incomparable aux propos
qu’on tenait à propos de moi. J’ai fini par souffrir de l’impact
psychologique du surpoids bien plus que de son impact physique.
Il m’a beaucoup fallu pour sortir de ce manège là et de comprendre
ce qui se passait dans ma tête et surtout ce qui se passait dans la
tête des personnes autour de moi.
On ne peut pas en vouloir à un oiseau de chanter, c’est tout ce qu’il
sait faire. De la même manière, un schéma semble avoir été dressé
dans notre société où nous sommes soit un membre de la société ou
un obèse, quel que soit notre IMC. Il s’agit en réalité d’un critère
de correspondance bien sévère qui semble viser à calquer tout le
monde sur les silhouettes de Barbie et Ken, et nous savons tous que
ces deux-là n’ont pas été créés pour durer.
L’un des buts de cet ouvrage a donc été de vous aider à anticiper
certaines réactions et apprendre à gérer d’autres. Il est crucial pour
vous de comprendre que dans votre chemin vers la perte de poids,
les obstacles les plus difficiles sont psychologiques. Votre pensée
vous freinera plus souvent que votre corps. J’ai essayé à travers les
lignes de ce livre de vo us transmettre une précieuse constatation :
votre bien-être mental est la clé. Privilégiez votre bonheur, à
n’importe quel prix. Vous arriverez certainement à perdre du poids.
Mais n’imaginez pas que le fait de perdre du poids fera de vous une
meilleure personne qui est plus en paix avec elle-même. Cette paix
intérieure n’est pas un bonus qui est livré à la fin d’une diète. C’est
quelque chose sur laquelle vous devez travailler perpétuellement.
C’est un entreti en que vous devez à vous -même. Perdre du poids
n’a rien de difficile ou de miraculeux, la méthode nettoyage des
intestins vous le prouvera et vous aidera à apprendre un aspect que
vous avez probablement toujours écarté. C’est la face du dé qui a
toujours été cachée sous vos doigts. Comprendre son microbiote et
apprendre à réinitialiser ses paramètres est tout ce qu’il vous faut
pour booster n’importe quelle méthode de perte de poids à
condition qu’elle soit basée sur un apport alimentaire équilibré et
sain.
Enfin, la méthode de nettoyage des intestins peut être qualifiée
comme un moyen pour renforcer et potentialiser l’effet d’un mode
de vie sain, vous permettant d’avoir les résultats attendus dans les
temps espérés. Être capable de comprendre le langage de son
intestin signifie avant tout de savoir déchiffrer tous les signes
physiques quand celui-ci fonctionne mal. Cette connaissance est un
atout car elle permet de vous mettre au premier rang de votre vie.
Vous saurez ainsi identifier le problème et y remédier avant même
qu’il s’installe. Vous serez sur pris par les témoignages de
personnes ayant procédé à cette méthode. Ça n’a rien de magique
de comprendre soi -même. Votre corps fera autant pour vous que
vous ferez pour lui, il est peut -être gras mais certainement pas
ingrat. Investir en vous, en votre sa nté tant mentale que physique
est le meilleur investissement que vous pouvez faire cette année. Il
est grand temps de descendre du carrousel et de commencer à vivre,
mais cette fois-ci, selon vos règles. La vie est bien plus belle quand
on a de quoi l’appr écier. Un microbiote intestinal en bonne santé
est un excellent début. Alors qu’attendez -vous ? Le carrousel ne
s’arrêtera que si vous le quittez.

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