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ATELIER 1 – La phalène du bouleau : vivons mieux, vivons cachés !

La phalène du bouleau (Biston betularia) est un papillon fréquent


en Europe du Nord, qui vole la nuit et se repose le jour dans les
bouleaux. Cette espèce a été très étudiée depuis le XIXème siècle
car elle présente deux formes principales : l’une claire (typica) et
l’autre sombre (carbonaria). Les fréquences de ces 2 phénotypes
alternatifs ont considérablement varié dans les populations
naturelles au cours des 150 dernières années.
OBJECTIF : On cherche à montrer que la variation des
fréquences des 2 formes de phalènes depuis le XIXème siècle
est dû à l’effet d’une sélection naturelle opérée par le milieu
de vie.
A partir d’une exploitation rigoureuse des documents suivants, vous répondrez à l’objectif dans un compte-
rendu (manuscrit ou dactylographié au choix) qui devra être rendu à la fin de la séance (réalisé en 2h).

Document 1 : Camouflage des formes claires (typica, à gauche) et sombres (carbonaria, à droite),
posées respectivement sur une écorce claire (à gauche) et sombre (à droite).

Document 2 : La génétique explique la présence des deux phénotypes « clair » et « sombre ».


En 1848, on a capturé pour la première fois, dans la région de Manchester, une phalène de couleur sombre dite
carbonaria. On sait aujourd’hui que l’origine de cette coloration est une mutation d’un gène autosomique (non porté par
un chromosome sexuel). Une étude génétique a montré l’existence de plusieurs allèles contrôlant les phénotypes typica
et carbonaria, dont 2 principaux : l’allèle sombre « C » dominant et l’allèle clair « c » récessif.

Les fréquences phénotypiques et alléliques au milieu et à la fin du XXème siècle sont présentées dans le tableau suivant :

Fréquence Fréquence Fréquence Fréquence


Année
de la forme sombre de la forme claire de l’allèle c de l’allèle C
1960 0,94 0,06 0,245 0,755
1995 0,18 0,82 0,906 0,094

Document 3 : Répartition des formes « claires » et « sombres » et des zones industrialisées entre
1830 et 1950 en Grande Bretagne.
La répartition des 2 formes de phalènes entre 1830 et 1950, et la localisation des zones industrialisées en Grande-
Bretagne, sont incluses dans le fichier « Atelier Phalènes.kmz », à ouvrir avec le logiciel Google Earth.

N.B. La fiche technique du logiciel Google Earth est disponible dans les ressources du TP.
Document 4 : Expérience de « marquage-lâcher-recapture ».
Pour expliquer l’évolution de la fréquence des deux allèles, une expérience de « marquage-lâcher-recapture » a été
réalisée. Des papillons des 2 phénotypes ont été marqués d’une tâche de peinture puis lâchés :

- Soit dans la région de Birmingham (région industrielle et polluée dont les arbres sont recouverts de suie) ;
- Soit dans le Dorset (région rurale dont les arbres sont surtout clairs).

Les nuits suivant le lâcher, les papillons survivants sont « recapturés » puis dénombrés. Le taux de recapture est
indicatif du nombre de survivants et assimilé à un taux de survie. Les résultats sont présentés dans le tableau suivant :

Dorset (1955) Forme [carbonaria C] Forme [typica c]


Nombre d’individus marqués relâchés 473 496
Nombre d’individus marqués recapturés 30 62
% d’individus marqués recapturés 6 12

Birmingham (1955) Forme [carbonaria C] Forme [typica c]


Nombre d’individus marqués relâchés 154 60
Nombre d’individus marqués recapturés 82 16
% d’individus marqués recapturés 53 26

On complète cette étude en exposant un nombre connu de papillons à leurs prédateurs naturels, les oiseaux, dans un
milieu clos. On obtient les résultats suivants :

Dorset (1955) Forme [carbonaria C] Forme [typica c]


Nombre de papillons exposés aux oiseaux 190 190
Nombre de papillons capturés par les oiseaux 164 26
% d’individus capturés par les oiseaux 86 13,5

Document 5 : Des données récentes.


A la fin des années 1950, la Grande-Bretagne a mis en œuvre un programme de dépollution (notamment réduction des
rejets de suie). On a suivi l’évolution de la proportion de formes sombres de phalènes dans différentes régions
jusqu’alors très polluées.

Document 6 : A serious game !


On peut essayer de comprendre l’évolution de la fréquence des 2 formes de phalènes grâce à un « jeu sérieux », dans
lequel vous pouvez incarner un oiseau chassant des phalènes. A la fin de chaque saison de chasse, un bilan génétique
est dressé parmi les survivants. Des graphiques permettent de suivre l'évolution de la fréquence des allèles.

Le jeu sérieux est disponible à partir de ce lien : http://www.pedagogie.ac-nice.fr/wp-content/uploads/sites/5/productions/phalenes/

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