SALESSE. — MONOGRAPHIE DE MAURS (HAUTE AUVERGNE).
‘ment commercial et colonial de notre pays sont tenus
de Theroulde, fut lo beau-pore de Roland.
D’ok voulez-vous, s’écrient nos etymologistes, que
vienne ce mot, sinon de Ganelon? Discutons, je I
‘Yeux bien. Ganelon est un ¢- ~~ >= =="172_ SCHWEINFURTH. — COLONISATION DE L'ABYSSINIE PAR LES INDIGENES.
dont le cas sujet est Guénes (wenilo}, (Guanes li fel,
dit la Chanson de Roland). Ce Wenilo, archevéque 43
Sens, trahit pour Louis le Germapique la cause de
Charles le Chauve, son bienfaiteur. Leur réconciliation
date de 859. Vollila verits.
Diautres, classificateurs a outrance de tous les
sonnages de nos épopées, ont. imaginé de considerer
Ganelon commele fils dé Grifon d Hautefeuile, qui
lui-méme fat donné comme le troisiéme fls de Doon
de Mayence. Quol quill en solt, Ganelon a été cholsl
par tous nos trouvéres comme typedu traitre. Cela ne
‘SufMt pas pour faire dériver, méme grammaticalement
(chose impossible), de Tun’ des deux cas précités le
nom de « Ganelets » qui vient de Gane ou « chénaie
arécageuse >, dane Ie langage du pays, et. presque
synonyme de garrigues. Dela, ces noms de famille :
Laganeet Lagarrigue, trés cominons dans les environs
de Maurs, Le Ganelel est done I'babitant de la Gane,
ou chénaie marécageuse. Le mot « gane > est resté
dans la langue espagnole et doit avoir une origine
‘eltique comme son cousin « garrigue. » Gane a
formé Ganelet sans diminutf intermédiaire, de méme
que ladjectif « aigre > a forme « aigrelets.
Maintenant que je me suis mis en régle aveo cette
vilaine autant que ridicule étymologie, qu'il me soit
permis de dire que Maurs, situé dans Ia partie la plus
Meridionale du département du Cantal (45 kilom. au
sud Aurillac) (21 kilom. de Figeac), sur la ligne
aFarvant 4 Capdenae pittoresque entre toute, ex a
plus jolie ville do la Haute-auvergne. Ses habitants
font aflables, ploins do prévenance a V'égard des étran-
‘gers, francs comme Vor, trés engageants et certaine-
ment incapables de ¢ refaire » le voyageur qui devient
Tour ote, ne seraitce que pour quelques instants.
‘Actifs,intelligents, ils ne connaissent pas Ia misére
poire et. si parfois les mendiants pallaleat, chez eux.
His Vieanent presque tous du Rouergue oa du Quercy,
Je cour plein d'esperance. La plapart de ces loque-
teux regagoent leur ite, le soir, en chemin de fer,
s'il vous plait, tant la récolte a é{é bonne. Tl y a des
‘malheureux lA comme partout ailleurs, c'est évident ;
als ces malheureux connaissent plus d'un beau Jour
dans l'année.
Chacun trouve un propriétaire accommodant qui,
‘moyennant part a deux, lui cbde assez de terrain pour
une abondante récolte de pommes de terre. On en-
Ereine deux pores! on road Tun, on garde Pautre,
« Le por
raineer coltera peu do ton.
rendant, de Vargeat bel st bon,»
Le raisonnement est bien simple, et chacun le fait.
Les jambons de Manra se vendent, il eat vrai, passa.
blement cher; mais c'est justice. 'Ils sont excellents;
Tour défaut est d’étre un peu gros, Les plus petits
pésent de dix & douze kilogrammes
‘La culture du pays se préte a merveille aT'éleve do
précieux pachyderme. Pas une chaumidre d’oi, ne
Sorte aux heures des repas ela bonne odeur du lard.»
Pénderons dans cette chaumidre
Dou tort la bose odeur du lard;
ta
Unissone Forget
Tnsulter ce note
Salat-aatoi
La chAtaigne de Maurs, dont on le gave, est suecu:
lente. La pomme de terre y devient énorme; la chair
en est ferme et d'un goat non pareil
Les cheénes eroissent en abondance dans les prairies
de Ta valle d'Arcambi, ruisseau_ tributaire dela
Rance qui va se jeter 4 son tour dans le Célé, sous
‘des voiltes de vergnes, d’ormes et de peupliers. Le
‘chataignier pousse sar les pentes des hauteurs voisines
et sur les hauteurs elles-mémes, tordu par le vent
hiver, bralé par Te soleil de Juillet, mais vigoureux
quand méme et d’un vert bienfaisant pour le touriste
amateur de méridienne.
Les bois sont tapissés d'une mousse moelleuse, ob
de juillet & octobre, foisonne le cépe, rival souvent
hedreax do la truffe. Les fruits du midi : pBches,
figues, raisins savoureux, prunes incomparables,
sont le plus bel ornement des jardins et des collines.
Dans la ville, on peut choisir entre deux hdtels partai-
tement tenus Tun et Tautre : Combatalade et Coar-
baize. Vous y boirez d’excellent vin, vous y trouverex
unservice bien fait et, pour cing franes par jour, vous
aurez le vivre (3 repas) et le couvert, c'est-A dire cham-
bre et couche molle. On aura pour vous les attentions
les plus delicates, et, lorsque Yous voudrez visiter les
environs, voitures et conducteurs seront a vos ordres.
‘Gest de Maurs qu'on se rend le. plus facilement au
bourg de Marcolés. dont le nom indique asser.l'origine.
La route est presque partout creusée dans le roc et
surplombe une site & peu prés ininterrompue de
cascades et de cascatelles, sur un parcours de plus de
vingt kilométros. Ne quittez pas Manrs sans avoir va
le vieux chdtean, dit de Murat (3 kil.), celui de Merle
(5 kilométres), colui de Naucaze (10 Kilom.), celui de
Bessonies, oit fut pris le maréchal Ney (18 kilom.).
‘Vous pourrez pousse i
Cére, par, Aurillac, visi
fen passant par le port .
delicieuse vallée de Livinhac; aller jusqu’’ Conques
(80 kilom,), en longeant les rives du Lot. sur un tra-
Jet de 7&8 kilom., an pied de montagnes d'une admi-
Fable sauvageri
Congues posse ty plas Uele ot In plus ancionne
féglise de France, un trésor abbatial de plusieurs mil-
lions. Le bourg’ est « plaqué » sur les parois d'un
eotonnoir effrayant, au sein d'un paysage barbars
qu'enserre une ceinture de montagoes aux flancs
sbrapts, couvorts do chéaee aa noir feuillage. Aa
fond de Tabime coule un ruisseau torrentueax. le
Dourdov, dont les eaux, éternellement rouges, vont 96
miler a celles du Lot au pont de Coursavy (7 kilom.
en aval de Conques).
Satesse,
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VOYAGES & EXPLORATIONS
MOK DEBATER VOYAGE RN SBYTHBAE
(Suite) (1).
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La force tritsre qui reside dang la population agric
cole" du" haut plateau est respectable; de plus, eee
des nomades, ater riches en toupesux, comme. pet
(@) Voir ta Reowe de fOvrier a fuilet 1695,