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Suhyun Lim S5 24/11/2016

La France à La Veille De La Révolution

1/ Le document 1 est une lettre rédigée par le Parlement de Paris pour le Roi, le 4 Mars 1776 qui est tirée
des Remontrances du Parlement de Paris. Elle a pour objectif de critiquer l’idée de Turgot, qui veut
l’égalité pour payer le nouvel impôt. Les nobles qui constituent le Parlement utilisent leur droit de
remontrance pour exprimer leur désaccord, leur résistance à cette nouvelle loi et par conséquent veulent
conserver leurs privilèges. Ils s’opposent à l’ordre établi. Le premier paragraphe est une réflexion
philosophique sur les conséquences de l’égalité des devoirs entre tous les hommes du royaume. Les
nobles pensent qu’elle provoquerait le désordre et la confusion. Le second paragraphe insiste sur le rôle
fondamental de chaque classe sociale.

2/ Le document 5 annonce deux grandes revendications du tiers-état : l’allégement des impôts et la fin
des privilèges avec l’égalité entre toutes les classes.
Selon le premier article, les états généraux doivent avoir un nouveau rôle ; ils doivent consentir ou refuser
la proposition d’un nouvel impôt décidé par le roi. Ils doivent être par conséquent consultés par le Roi
pour promulguer une nouvelle loi. De plus, les états-généraux seront élus tous les 5 ans et le Roi n’aura
par le droit de les dissoudre.
Selon les articles 3, 5, 6, 8 le tiers-état souhaite l’égalité entre les trois ordres en ce qui concerne le
paiement des impôts. Ils veulent l’abolition de la gabelle (taxe royale du sel), des tailles et capitations. Ils
désirent aussi qu’ils soient remplacés par un impôt sur la tête, une capitation personnelle et une taxe
foncière pour tous les citoyens, sans distinction.
D’après les articles 8, 9, 11, 15, ils revendiquent les mêmes droits pour tous. Et de ce fait, ils exigent
l’abolition de la corvée en nature, des justices et polices seigneuriales et de tous cens. Ils demandent les
mêmes droits comme les droits de chasse, les banalités ainsi que l’accès au charge, office, emplois civils,
militaires et ecclésiastiques qui leur étaient jusqu’à présent interdits.
En d’autres termes, le Tiers-Etat souhaite la fin de l’absolutisme des nobles et du clergé.

3/ Le tiers-état s’oppose à l’absolutisme du roi et souhaite des réformes alors que le parlement (constitué
de nobles) le défend et exige le maintien de leurs privilèges. Dans la lettre du parlement au roi, les nobles
évoquent un éventuel désordre du à la réforme de l’ancien régime basée sur l’égalité des devoirs entre les
hommes et soulignent leur attachement à l’ordre établi. Au contraire, dans le cahier de doléances du
village de la Chapelle-Craonnaise, le tiers-état sollicite le rétablissement des droits imprescriptibles de la
nation. Par conséquent, les deux documents s’opposent complètement sur la conception des droits.

4/ Le graphique sur les dépenses et les recettes de L’Etat entre 1730 et 1780 révèle une situation
financière catastrophique. Les dépenses sont beaucoup plus importantes que les recettes. On constate
une croissance fulgurante des dépenses en 1760, jusqu’à plus de 400 millions de livres ce qui illustre un
réel déficit budgétaire très inquiétant pour la France.
Ceci s’explique tout d’abord parce que le moteur le plus important qui alimente les recettes, est le tiers-
état grâce aux énormes impôts qu’ils payent. L’inégalité dans ce domaine ne peut pas couvrir toutes les
dépenses, puisque les nobles et le clergé ne participent pas aux impôts. Ensuite, la folie des grandeurs de
Louis XVI qui ne cesse de dépenser pour sa cour et de vivre dans le luxe favorise ce déficit.
De plus, différentes guerres se succèdent entre 1739 et 1776. La guerre de succession d’Autriche (1739-
1745) fait apparaître sur le graphique un premier petit pic des dépenses qui ne sont pas supportées par
des revenus. La guerre de sept ans (1756-1763) dévoile un essor extraordinaire des dépenses avec le plus
grand pic des 50 années écoulées qui n’est pas du tout compensé par les revenus. La guerre
d’indépendance américaine (1776), supportée non seulement militairement par la France (via La Fayette)
mais aussi par des subventions montre à la fois une légère poussée après 1765 puis une baisse et à
nouvelle une nouvelle progression des dépenses en 1776. Toutes ces guerres augmentent clairement et
considérablement les dettes et le déficit.
Enfin, les conditions climatiques jouent aussi un grand rôle dans la situation économique difficile de cette
période. A cause des inondations et des orages en 1787, de la sécheresse de 1788, les récoltes sont
Suhyun Lim S5 24/11/2016

mauvaises ce qui veut dire que les impôts deviennent ridiculement élevés.
Le pays est donc dans une impasse économique flagrante.

5/ Les documents 1, 3 4 et 5 affichent clairement une situation de crise en France en 1788. Elle repose
tout d’abord sur une crise politique puisque l’ordre établi est critiqué non seulement par les Nobles et le
Clergé qui refusent une réforme impliquant la fin de leurs privilèges mais aussi par le Tiers-Etat qui exige
un changement radical et basé sur l’égalité et la justice. Ensuite, elle a pour origine une situation
économique des plus alarmantes. Le déficit budgétaire s’accroît d’années en années, ne peut plus être
stoppé malgré des tentatives de réformes économiques et politiques (égalité des impôts) et s’aggrave
avec les mauvaises conditions climatiques de l’époque provoquant la famine dans les campagnes et les
villes. Tout ceci va favoriser la naissance de la révolte, de la Révolution.

Synthèse : Quelle est la situation de la France à la veille de la Révolution?


Au XVIIIème siècle, le roi Louis XVI n’est plus aussi aimé qu’auparavant par tous ses sujets. Ses dépenses
importantes et sa manière de gouverner semblent ne plus satisfaire tout le monde et provoquent un
certain mécontentement. Quelle est la situation politique, sociale et économique de la France à la veille
de la révolution française ?

En 1789, la France est un pays de 26 millions d’habitants dont la population est partagée de manière très
inégale en trois catégories sociales principales. Il y a la noblesse qui représente 400 000
personnes, divisée entre la haute noblesse proche du trône et la petite noblesse. Ensuite, vient le clergé
composé de 120 000 personnes avec environ 139 évêques et divisé entre le haut clergé (de la noblesse)
et le bas clergé, qui est proche du Tiers Etat. Puis, il y a le Tiers-Etat qui représente une grande majorité
de la population. Ce sont des travailleurs journaliers des campagnes, des paysans, des fermiers, des
artisans et des bourgeois des villes. Cette classe est en charge de la vie économique du royaume de
France.

Politiquement parlant, la France est une monarchie absolue. Cela signifie que le pouvoir du roi n’a pas de
limites, puisqu’il a le droit de nommer et révoquer les ministres, il est le contrôleur des finances, du clergé
et les secrétaires d’état. Les conseils ou le parlement servent son autorité en lui donnant des conseils sur
sa politique. Tous les pouvoirs sont concentrés et fixés sur Paris entre les mains de Louis XVI. Il est la
source de toute autorité et possède les trois pouvoirs : le pouvoir judiciaire, législatif et exécutif. Il peut
créer des lois, lever des impôts et emprisonner qui il veut sans jugement. De plus, c’est aussi une
monarchie absolue de droit divin, qui représente Dieu sur terre. Par conséquent, personne n’ose s’opposer
à lui puisqu’il ne faut jamais contredire Dieu.

De plus, au début du XVIIIème siècle, les philosophes des Lumière comme Voltaire, Montesquieu et
Rousseau réfléchissent à la manière idéale et au régime politique « parfait » pour gouverner. Ils sont
contre la théorie de l’absolutisme du Roi qui a tous les pouvoirs. Ils croient que les hommes doivent avoir
le droit d’être libres et égaux. Une fraction de la population éduquée admire la politique de l’Angleterre  :
le Roi gouverne en respectant les lois fondamentales et son pouvoir est limité par le parlement. Les
philosophes influencent la population à réfléchir librement et à les pousser à vouloir une réforme
politique.

Petit à petit avec la politique du roi, toute la population est mécontente mais chacun pour des raisons
différentes.
Le Tiers Etat ne supporte plus les privilèges à cause de l’obligation des impôts, les droits de banalité et les
redevances diverses. Tous ces avantages inégaux provoquent une révolte des paysans et des bourgeois.
L’église s’oppose également au roi car même si elle ne paye pas d’impôts, elle prélève la dîme sur les
revenus agricoles. Si une réforme vient à être appliquée, elle perdra cet argent. En outre, l’Eglise s’enrichit
grâce aux dons des fidèles souvent détournés par certains membres du clergé qui veulent accroître leurs
richesses.
Suhyun Lim S5 24/11/2016

De plus, la répartition inégale des différents impôts aggrave la situation. Les nobles paient certain petits
impôts directs. Leur impôt est levé arbitrairement et est mal réparti. Les impôts indirects comme la
gabelle écrase les sujets du roi. Ironiquement, le clergé qui est le plus riche ne paye pas d’impôt. Le Tiers-
Etat paye la majorité de l’impôt ce qui va favoriser encore plus la crise financière. En logique, ce sont les
plus riches qui devraient payer des impôts puisqu’ils ont les moyens financiers alors que les paysans qui
sont déjà pauvres en payent davantage et meurent de faim.

Par conséquent, la perte de confiance dans le gouvernement et dans le roi, les difficultés économiques
mènent inévitablement à une catastrophe. Cela provoque la convocation des Etats Généraux pour essayer
de résoudre cette crise. Mais, ceux-ci ont des idées qui ne satisfont pas du tout les différentes classes.

En 1778, les prix agricoles baissent à cause d’une surproduction. Cependant, en 1785, les champs sont
détruits par la sécheresse et les tempêtes. Ainsi, les revenus agricoles s’écroulent et ceci conduit à la
réduction des recettes et l’augmentation du chômage. La demande augmente mais n’est pas compensée.
Par conséquent, la France se trouve en situation de pénurie, et fait monter les prix agricoles.

Ainsi, toutes ces crises entraînent non seulement une crise financière mais aussi politique. Les caisses de
l’Etat sont vides et sont lourdement en dette. Le Roi pourrait emprunter beaucoup d’argent et augmenter
les impôts pour résoudre cette crise. Mais la résistance parlementaire s’engage car il refuse toutes ces
solutions. L’agitation parlementaire s’aggrave et la situation se retrouve dans une impasse.

En conclusion, face au mécontentement général, une situation financière des plus catastrophiques,
l’absolutisme ne convient plus. La Révolution est alors aux portes de la France. Elle résulte véritablement
d’éléments à la fois structurels et conjoncturels.

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