Vous êtes sur la page 1sur 4

Volaille Conduite

d’élevage des
volailles de chair
en agriculture
biologique

La bonne conduite d’un lot de volailles de chair


biologiques repose sur la maitrise de plusieurs
paramètres : avoir des conditions de logement
adaptées, bien maitriser les paramètres
d’ambiance, fournir un aliment de qualité et
apporter une attention particulière à la conduite
sanitaire.

LES BATIMENTS

Les volailles de chair biologiques sont élevées dans des Selon leur taille, les silos peuvent également être
bâtiments fixes ou mobiles. déplaçables.
Les bâtiments mobiles sont légers et ont une Les bâtiments fixes, plus grands (200 à 480 m²), sont
conception qui facilite le déplacement des animaux quant à eux conçus en dur avec une charpente fixée au
l’approvisionnement en eau et la bonbonne de gaz sur sol, un terrassement et un soubassement en parpaing
l’ensemble du parcours. ou en béton.

Les types de bâtiments

Avantages Inconvénients
 Confort de travail lié à des bâtiments bien
Bâtiments équipés  Investissement important
fixes  Possibilité d’automatisation de l’alimentation  Densité limitée (10 poulets/m²)
 Possibilité de démarrer en poussinière

 Densité plus élevée (16 poulets/m²)  Temps de travail et pénibilité des tâches
Bâtiments
 Utilisation flexible du terrain  Pérennité dans le temps de l’outil de
mobiles
 Pression des pathogènes réduite production

LE DEMARRAGE

Les types de démarrage

Avantages Inconvénients

 Aménagement facile (eau, chauffage,


aliment…)
Démarrage en  Stress du déménagement
 Surveillance facilitée
poussinière  2 bâtiments à nettoyer par bande
 Confort de travail
 Gestion sanitaire

 Pas de stress du déménagement


Démarrage  Aménagement contraignant (tous les
 1 seul bâtiment à nettoyer par bande
classique bâtiments sont à aménager)
 Gestion des bandes facilitée
LA GESTION DE L’AMBIANCE

LITIERE TEMPERATURE
Avant la mise en place des poussins, il est important de bien Toute
Poulet Pintade et Dinde
chauffer le bâtiment et la litière, afin de garantir le confort espèce
thermique des volailles. Pour obtenir une litière chaude, il est Âge Sous les radiants Ambiance
préconisé de chauffer le bâtiment au minimum 18 heures avant
1ère semaine 35 °C 38 °C
l’arrivée des poussins (à adapter selon la taille du bâtiment). 25 °C
2ème semaine 32 °C 35 °C
Une litière de bonne qualité doit satisfaire plusieurs paramètres :
3ème semaine 28 °C 32 °C 20 °C
Paramètre Intérêt
4ème semaine 26 °C 29 °C
18 °C
Isolant thermique Protèger les animaux du sol 5ème semaine 23 °C 26 °C

Absorber l’humidité provenant des 6ème semaine 20 °C 23 °C


Absorbeur 15 °C
fientes et de la respiration des 18 à 23 °C Retrait
d’humidité > 6 semaines Retrait
animaux à 7 semaines

Peu poussiéreuse Eviter les problèmes respiratoires


Des signaux peuvent alerter l’éleveur si les animaux sont dans une
Assurer le confort physique des situation d’inconfort thermique.
Souple - Froid : entassement sous les radiants, pattes froides. Dans ce cas,
animaux
les volailles utilisent les calories ingérées pour réguler leur
Eviter d’être le support de température, et non pas pour leur croissance.
Saine
développement d’agents pathogènes - Chaud : bec ouvert.

La qualité de la litière est un bon indicateur de l’état sanitaire du VENTILATION


lot. Elle doit être épaisse, tassée, régulière, et fréquemment
entretenue. La ventilation apporte l’oxygène à l’intérieur du bâtiment et en
évacue les gaz (ammoniac, dioxyde de carbone, vapeur d’eau).
Différents matériaux peuvent être utilisés pour la litière des
Elle contribue au maintien d’une bonne ambiance dans le
poulaillers (copeaux de bois non traités, paille broyée…).
poulailler. La vitesse de l’air préconisée est de 0,1 à 0,3 m/s.
L’efficacité, la disponibilité et le coût sont des critères à prendre
en considération dans le choix du matériau. La litière utilisée n’est La volaille supporte mal les courants d’air. En cas de sur-
pas obligatoirement issue de l’agriculture biologique. ventilation, les animaux peuvent développer des problèmes
respiratoires qui retardent leur croissance.

LE PARCOURS

L’accès à un parcours prévient le parasitisme des volailles Les plantations et aménagements du parcours
et leur offre la possibilité d’exprimer pleinement leurs
comportements naturels. Avantages Inconvénients
 Bonne gestion du parcours
Une bonne gestion du parcours doit permettre :
 Protection (vent, rapaces)
 une bonne maitrise de l’état sanitaire du lot  Désinfection des
 Ombre
 une meilleure répartition des déjections sur le parcours parcelles difficile
 Repères
 une limitation de la dégradation physique et esthétique  Attire d’autres oiseaux
 Déplacement des volailles
du parcours
stimulé
 une meilleure expression des comportements naturels
de l’animal Les aménagements et plantations sont à adapter à chaque
 l’intégration paysagère de l’élevage territoire, en fonction du type de sol et des espèces végétales
locales. L’aménagement du parcours importe tout autant que le
Alors que certaines zones sont surexploitées, comme celle
bâtiment. Il est possible de mettre en place des plantations
située devant les trappes, d’autres sont au contraire délaissées.
exploitables, par exemple des vergers, afin d’optimiser
L’implantation de clôtures ou de haies guide les volailles dans
l’utilisation du parcours. Cette démarche nécessite toutefois un
leurs déplacements et les amène à élargir leur champ
accord préalable de la DDPP*.
d’exploration.

* Direction Départementale de la Protection des Populations

Chambres d’agriculture de Bretagne / Conduite d’élevage des volailles de chair en AB / Février 2018
LA CONDUITE SANITAIRE

Les règles imposées par le cahier des charges bio (densité, accès  Eau : propre et à volonté
au parcours…) permettent de limiter les problèmes sanitaires.  Bâtiment adapté : surface, luminosité, aération,
En production biologique, la conduite sanitaire repose sur la chauffage, absence de nuisibles (oiseaux…)
prévention. Elle passe par un équilibre entre plusieurs  Bonne hygiène : nettoyage, désinfection, vide sanitaire
paramètres :
 Bonne gestion du stress
 Alimentation : équilibrée (énergie, protéines, minéraux), en
quantité suffisante et non avariée  Surveillance de l’éleveur

Maladie Symptômes Prévention Traitements alternatifs


Démangeaisons
intenses
Parasites Irritation de la peau
Désinfection des locaux (eau chaude) Insecticides à base de plantes
externes Mise à disposition de bacs à poussière (pyrèthre, huiles essentielles,
Formation de croûtes
(poux, aoûtas…) (argile + lithothamne + cendres de bois) poudre ou huile de neem…)
Dépérissement des
volailles
Gale (des Pulvérisation d’huiles essentielles
Désinfection des locaux et accessoires
pattes) (géranium, lavande, cannelle…)
Désinfection du bâtiment (eau chaude
Douleurs intestinales Acidifier l’eau de boisson (vinaigre
Coccidiose 120°C, flamme ou soude)
(dos rond, ailes en bas, de cidre)
et vers Vermifuge naturel et stimulants aux
plumes rebroussées) Traitement à base de plantes
intestinaux périodes de stress (transition almentaire,
Diarrhée hémorragique contre la diarrhée pour rééquilibrer
(taenia, ascaris…) changement de bâtiment, 1ère sortie sur le
dès 48h la flore intestinale
parcours, baguage)
Origine potentielle :
- sur-densité Ajout de 1g de sel par litre d’eau
Picage - parasitisme (effet calmant)
- carence protéique
Brumisation avec des huiles essentielles (5 Homéopathie
Problèmes Eternuement
ml/litre d’eau), 1 fois par semaine sur 3 Extraits de plantes dans l’eau de
respiratoires Yeux gonflés
jours boisson

Entérite Ajout peroxyde d’hydrogène dans l’eau de


Diarrhée
nécrotique boisson dès l’âge de 7 jours

LA PROPHYLAXIE ET SOINS VETERINAIRES

RAPPEL DE LA REGLEMENTATION PRINCIPE DE PREVENTION


La prévention et les méthodes alternatives sont prioritaires dans La prévention des maladies repose sur :
la gestion de la prophylaxie.  Le choix de races ou souches appropriées.
 L’application de principes d’élevage adaptés aux besoins des
Si les méthodes alternatives se révèlent inefficaces, il est possible différentes espèces.
d’avoir recours à des traitements vétérinaires allopathiques  L’utilisation d’aliments de qualité.
curatifs, sous la responsabilité d’un médecin vétérinaire.
 Le maintien d’une densité appropriée de manière à éviter le
Le nombre de ces traitements est limité à 1 seul par an en
surpeuplement et les pathologies qui peuvent en découler.
production de volailles de chair bio.

Les traitements administrés sont enregistrés dans le registre MEDECINES ALTERNATIVES


d’élevage et les ordonnances sont à conserver.
Les éléments à notifier sont : Les thérapies utilisées seront prioritairement les médecines
dites douces, telles que l’utilisation de :
 Le type de produit
 La posologie  Produits homéopathiques
 Le mode d’administration  Produits phytothérapiques
 La durée du traitement  Oligoéléments
 Le délai d’attente légal  Vitamines
 Matières premières d’origine minérale pour aliments
des animaux.

L’utilisation de ces produits est autorisée, à condition qu’ils


aient un effet thérapeutique réel sur les animaux et sur
l’affection pour laquelle le traitement est prévu.

Chambres d’agriculture de Bretagne / Conduite d’élevage des volailles de chair en AB / Février 2018
L’ALIMENTATION

L’aliment respecte le stade physiologique et les besoins nutritionnels


des animaux. Il est distribué à volonté, tout comme l’eau, et peut être
acheté dans le commerce ou fabriqué à la ferme.
Les types d’aliments

Contacts Chambres Avantages Inconvénients


d’agriculture de Bretagne :  Simplicité
 Aliment équilibré
Côtes d’Armor  Coût élevé
 Large gamme de
Sarah Bascou Aliment
matières premières  Dépendance du
02 96 46 20 92 commercial
 Adapté au stade fournisseur
sarah.bascou@bretagne.chambagri.fr
physiologique de
l’animal
Finistère
Benoît Nézet  Investissement
02 98 88 97 60 important (stockage,
benoit.nezet@bretagne.chambagri.fr  Grande autonomie broyeur, mélangeur…)
Aliment
fermier  Coût atténué  Charge de travail
Ille-et-Vilaine supplémentaire
Soazig Perche  Gestion des stocks
02 23 48 27 38
soazig.perche@bretagne.chambagri.fr
Fabriquer son aliment à la ferme requiert de la précision et une
organisation. Cela nécessite d’adapter son sytème de rotation. En plus
Morbihan de produire les céréales, de les stocker et d’en préserver la qualité, il faut
Christèle Burel être en mesure d’adapter la formule alimentaire en fonction des stocks
02 97 46 22 36 disponibles.
christele.burel@bretagne.chambagri.fr
Pour des raisons de prix de revient de l’aliment et de rigueur dans la
formulation, il est conseillé de commencer à fabriquer l’aliment finition,
Région
puis l’aliment croissance et enfin de terminer par l’aliment démarrage.
Anne Audoin
02 23 48 27 80
anne.audoin@bretagne.chambagri.fr

POUR EN SAVOIR +
> www.capbio-bretagne.com

 Produire du poulet de chair en AB, Cahier technique, Avril 2009, ITAB


 La santé des volailles en agriculture biologique, Cahier technique
Casdar Synergies, Juin 2016, ITAB
 Assurer la bonne santé des volailles de chair en élevages
biologiques, Plaquette Casdar Synergies, Septembre 2015
 Produire des volailles de chair en bio, Fiche technique, Christèle
Nayet, Chambre d’agriculture Rhône-Alpes

Vous aimerez peut-être aussi