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Par
Dr BAH Joseph Landry (MD)
Cible : EIDE2
L’appareil locomoteur comprend les os, les articulations, les tendons et les muscles. Ces tissus sont susceptibles
d’être affectés par des maladies variées (inflammatoires, infectieuses, tumorales, dégénératives, métaboliques, etc.).
L'étude sémiologique de l'appareil locomoteur repose sur l'interrogatoire, l'examen clinique des os et des
articulations et l'examen radiologique. Elle consiste en l’analyse de l’ensemble des manifestations d’une maladie.
Elle est le fondement du comportement médical et infirmier.
Aucunes explorations, aucun traitement ne peut être envisagé s’il n’y a pas eu préalablement une analyse
sémiologique rigoureuse.
1. L’interrogatoire
L’interrogatoire précisera :
→ L’état civil ;
→ La profession, qui est parfois un facteur de risque (problèmes de dos chez certains travailleurs manuels) ;
→ L’activité physique et sportive habituelle ;
→ Les antécédents familiaux de rhumatismes inflammatoires (polyarthrite)
→ Les antécédents personnels.
Il permettra de retrouver un signe fonctionnel fondamental, la notion de douleur : douleur des membres et
douleurs vertébrales associées ou non à une limitation des mouvements.
a. La douleur
La douleur est le symptôme majeur de la consultation. Les patients consultent rarement pour autre chose.
La douleur se définit comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion
tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes. Sa description revêt un caractère extrêmement important
car il permet de mieux la cerner et d’assoir ainsi une prise en charge efficace et efficiente. Les patients sont les
propres acteurs majeurs de leur prise en charge. Leur participation est essentielle pour évaluer l’intensité de la
douleur et l’efficacité des traitements médicamenteux ou non. Aucun examen n’examen ne permet d’objectiver
la douleur : la parole seule peut être un signal pouvant faire évoluer la prise en charge. Ces caractéristiques sont :
→ La topographie
Il est important que le patient montre avec la main le siège de sa douleur, même si ses indications sont précises à
l'interrogatoire, car il peut employer des termes erronés (ex : j'ai mal à la hanche, en montrant la fesse ; montrer
des doigts jusqu'où la « sciatique » fait mal). Cette douleur peut-être plutôt articulaire (arthralgies), musculaire
(myalgies), ou rachidienne (rachialgies, radiculalgies). Elle peut être localisée ou multiple.
→ L’horaire et le rythme
Il existe selon l’horaire et le rythme deux types de douleur : inflammatoire et mécanique. Les caractéristiques de
chacune sont les suivantes :
b. L’impotence fonctionnelle
Il s’agit d’une perte partielle ou totale des fonctions d’un membre ou d’un segment de membre suite à une
paralysie, un traumatise ou une fracture. Certaines affections infectieuses du système locomoteur peuvent entrainer
une impotence fonctionnelle plus ou moins importante.
c. Les gonflements articulaires et les tuméfactions osseuses peuvent être signalés par le malade.
d. L’œdème est un gonflement es tissus mous dû à une augmentation du liquide appelé exsudat constitué
d’eau et de protéines plasmatiques. Il peut être généralisé ou localisé. Il peut se développer insidieusement
ou apparaitre d’une manière brutale.
f. L’étude du rachis
Chez le sujet normal : on observe une légère cyphose dorsale, courbure à convexité postérieure de la région
dorsale et une lordose lombaire courbure à concavité postérieure de la région lombaire.
Les anomalies vertébrales : on peut observer plusieurs anomalies morphologiques du rachis.
→ Une cyphose ou dos rond ou dos voûté est l'exagération de la courbure à convexité postérieure que présente
normalement la région dorsale ;
→ Une scoliose grâce au fil à plomb, on constate une déviation dorsale (par exemple à convexité dorsale
droite) qui va être compensée par une déviation lombaire (à convexité gauche) ;
→ Une gibbosité est une angulation du rachis qui siège au niveau du rachis dorsal ; la cause la plus fréquente
est le mal de Pott.
3. L’examen radiologique
Est le complément essentiel de l'étude sémiologique de l'appareil locomoteur.
1. LA LUXATION
La luxation touche certaines articulations plus fréquemment que d’autres, selon le sport pratiqué et la cause de
l’incident. Elles se manifestent surtout aux genoux, à l’épaule, aux chevilles et, plus rarement, à la hanche et au
coude.
a. Définition
La luxation est la perte de contact complète et permanente entre les surfaces articulaires. Elle se caractérise par le
déplacement complet d’un os hors de sa cavité articulaire. On dit que le membre est déboîté.
La subluxation se caractérise par un déplacement partiel d’un os hors de sa cavité articulaire.
b. Causes
Les causes de la luxation et de la subluxation peuvent être très nombreuses et regroupées :
i. Traumatiques (cause la plus fréquente) : choc violent qui entraîne un déplacement des extrémités osseuses :
→ Accident d’auto
→ Chute
→ Impact lors de la pratique de certains sports
ii. Congénitale : déformation des extrémités osseuses
→ Naissance très longue ou trop rapide ;
→ Mauvaise présentation du bébé (siège, etc.) ;
→ Utilisation des forceps
iii. Pathologiques
→ Arthrose ;
→ Dégénérescence articulaire
c. Diagnostic
i. Clinique
→ Douleur localisée apparaissant brusquement, causée par les tissus blessés ;
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→ Incapacité fonctionnelle causée par la douleur ;
→ Déformation de l’articulation causée par l’asymétrie ;
→ Œdème et ecchymose qui apparaissent rapidement après le traumatisme, causés par la rupture des
vaisseaux sanguins et par l’inflammation ;
→ Modification de la longueur du membre atteint causée par le déboîtement des articulations.
ii. Paraclinique
→ La radiographie permet d’indiquer sans ambiguïté la présence d’une luxation.
→ L’Imagerie par résonance magnétique (IRM) est parfois nécessaire pour vérifier l’étendue des
blessures.
d. Traitement et soins spécifiques
Le traitement prescrit pour guérir la luxation ou la subluxation est la réduction.
Une réduction est la remise en place de l’os déplacé dans sa cavité articulaire.
→ Réduction par le médecin sous anesthésie locale de courte durée ;
→ Immobilisation complète du membre atteint par une attelle ;
→ Reprise progressive des activités selon l’avis du médecin ;
→ Administration de la médication prescrite.
e. Médicaments prescrits
Médicaments prescrits Effets thérapeutiques Soins infirmiers
Diminution ou soulagement d’une Surveiller la prise de la
Antalgique de pallier II douleur modérée à aiguë médication, son efficacité et ses
effets indésirables en
Diminution de l’inflammation questionnant le patient.
Anti-inflammatoire non stéroïdien Soulagement de la douleur due à Surveiller les signes vitaux.
(AINS) l’inflammation Suggérer au patient de prendre
la médication avec des aliments
et de boire beaucoup d’eau.
2. LES FRACTURES
a. La définition
Une fracture est la rupture de la continuité structurelle d’un os, avec ou sans déplacement des fragments osseux
Une fracture est la rupture (cassure) complète ou incomplète d’un os du corps humain. Il existe plusieurs types de
fractures :
c. Diagnostic
i. Clinique
Cas d’une fracture fermée
→ Douleur intense et lancinante au site fracturé, qui s’amplifie tant que le membre atteint n’est pas
immobilisé, causée par les tissus blessés ;
→ Incapacité fonctionnelle et mobilité limitée causées par l’os fracturé, qui ne peut plus supporter les muscles
ni assurer le mouvement ;
→ Déformation et rétrécissement du membre atteint s’il s’agit de la fracture d’un os long ;
→ Crépitation (sensation ou bruit causé par le frottement des fragments osseux l’un contre l’autre) ;
→ Œdème, ecchymose et hématome causés par le traumatisme et l’hémorragie
Cas d’une fracture ouverte
→ Douleur et sensibilité aggravées par la palpation et par le mouvement, causées par les tissus blessés ;
→ Plaie causée par les fragments osseux qui sortent de la peau ;
→ État de choc (selon la gravité de la blessure) causé par un saignement abondant dû à l’ouverture de la peau
par l’os fracturé
Les manifestations cliniques suscitées ne sont pas nécessairement observables dans tous les cas de fractures. Elles
sont plus ou moins importantes selon le type de blessure.
ii. Paraclinique
→ Une radiographie de la structure osseuse permet de diagnostiquer le type de fracture dont elle est atteinte.
→ Une tomodensitométrie (TDM) ou une scintigraphie osseuse sont parfois nécessaires pour diagnostiquer les
fractures peu visibles.
iii. Pharmacologie
→ Antalgiques/AINS
→ Antibiothérapie si fracture ouverte
→ Sérum antitétanique
→ Antisécrétoire…
3. ENTORSES ET FOULURES
Les entorses et les foulures sont les deux types les plus courants de blessures de l’appareil musculosquelettique.
Elles sont généralement associées à un étirement anormal ou à des forces de torsion susceptibles de se produire
durant des activités vigoureuses, et elles surviennent d’ordinaire autour des articulations et dans la musculature
avoisinant la colonne vertébrale.
a. Définitions
Une entorse est une blessure des structures ligamentaires qui entourent une articulation, à la suite d’un étirement
violent ou d’un mouvement de torsion.
La plupart des entorses surviennent au pied et à la cheville (22,8 %), au poignet et à la main (17,3 %), au genou
(15 %), au coude, à l’épaule et au bras (13,2 %), ainsi que dans la région lombaire (13,3 %) (Statistique Canada,
2011). Une entorse est classifiée selon son degré de lésion ligamentaire :
→ Une entorse de premier degré (légère) désigne une atteinte de quelques fibres seulement, provoquant une
sensibilité légère et un œdème minime ;
→ Une entorse de deuxième degré (modérée) est une déchirure partielle des ligaments, accompagnée d’un
œdème et d’une sensibilité plus marqués ;
→ Une entorse au troisième degré (grave) désigne une déchirure complète du ligament, entraînant un
œdème de modéré à grave. Dans le cas d’une déchirure musculaire, un creux dans le muscle peut être
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observé et il est possible de le palper sous la peau. Comme les zones qui entourent les articulations sont
riches en terminaisons nerveuses, toute blessure peut être extrêmement douloureuse.
Une foulure est l’étirement excessif d’un muscle, de sa gaine aponévrotique ou d’un tendon. La plupart des
foulures concernent les gros muscles, notamment ceux de la région lombaire, du mollet et les ischiojambiers. Les
foulures sont également classées en premier degré (muscle légèrement ou peu étiré), deuxième degré (déchirure
musculaire partielle) ou troisième degré (déchirure importante ou rupture du muscle).
Une foulure est aussi appelée un claquage musculaire.
b. Les causes
Entorses Foulures
→ Une flexion, une extension ou une torsion de → Une foulure ou une entorse antérieure qui
l’articulation au-delà de son amplitude normale fragilise les éléments de soutien de l’articulation
→ Une tension extrême sur une articulation ; et qui la rend vulnérable ;
→ Un coup direct sur une articulation ; → Des contractions musculaires énergiques
→ Un ligament affaibli par des entorses antérieures associées à un choc extérieur important ;
→ Des mouvements maladroits ;
→ Un traumatisme ou un recours abusif à certains
muscles
c. Facteurs de risque
Les principaux facteurs de risque sont semblables pour l’entorse et la foulure :
→ Un manque d’échauffement ;
→ Un entraînement insuffisant ;
→ Une fatigue musculaire (la tension sur l’articulation est plus importante lorsque les muscles sont fatigués) ;
→ Une surface de jeu en mauvais état.
→ Certaines personnes sont plus à risque que d’autres, par exemple :
✓ Les athlètes et les personnes qui suivent un programme d’entraînement physique ;
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✓ Les personnes qui ont déjà subi une entorse ou d’autres blessures aux articulations ;
✓ Les personnes qui présentent un surplus de poids ou qui sont en mauvaise condition physique ;
✓ Les personnes âgées (les réflexes sont plus lents lorsqu’on vieillit, ce qui augmente la fréquence des
faux pas et des entorses).
d. Signes cliniques
Entorse Foulure
→ Œdème causé par la réaction inflammatoire ; → Spasme ou faiblesse musculaire ;
→ Ecchymoses causées par les dommages aux → Œdème ;
capillaires sanguins ; → Crampes musculaires ;
→ Douleur d’intensité variable causée par → Inflammation ;
l’inflammation et par un possible déplacement → Douleur
articulaire ; Ces manifestations cliniques sont causées par
→ Perte de la mobilité ou de la fonction de l’inflammation et par la blessure interne du muscle ou
l’articulation causée par un possible du tendon affecté.
déplacement articulaire, par la blessure interne
ou par l’inflammation
e. Examens paracliniques
→ Une radiographie pour exclure une fracture associée ou un élargissement des structures articulaires.
f. Evolution
En règle générale, les entorses et les foulures légères se résolvent spontanément, et le fonctionnement optimal est
rétabli en trois à six semaines.
1. L’arthrose
a. Définition
L’arthrose représente la maladie la plus fréquente du monde. Il s’agit d’une pathologie chronique entrainant la
destruction progressive du cartilage articulaire.
L’arthrose est un trouble dégénératif et non inflammatoire qui s’attaque lentement aux articulations synoviales
(diarthrose). Elle peut toucher n’importe quelle articulation, mais affecte principalement les mains et les
articulations qui supportent le poids corporel comme les hanches, les genoux, les chevilles et la colonne vertébrale.
C’est la forme la plus commune de maladie articulaire au Cameroun.
b. Mécanismes
La lésion initiale touche le cartilage qui se fissure en surface puis en profondeur, s’ulcère et progressivement se
détruit, mettant à nu l’os sous-chondral. Le cartilage lésé perd ses propriétés physiques d’élasticité et de résistance
mécanique et s’use plus ou moins rapidement. De part et d’autre de la zone cartilagineuse arthrosique, l’os se
condense et des géodes peuvent y apparaître. Une inflammation synoviale chronique est souvent associée, mais
reste au second plan.
c. Les causes
L’arthrose est le résultat d’un ensemble de causes, telles que :
→ Des altérations biochimiques de la structure du cartilage ;
→ Des phénomènes mécaniques (mouvements, frottements) liés à l’articulation touchée.
d. Facteurs de risques
Il existe de nombreux facteurs de risque qui peuvent prédisposer à l’arthrose, tels que :
→ L’âge (2/3 des arthroses surviennent à partir de 50 ans)
→ La ménopause (par carence oestrogénique) ;
→ L’hérédité (surtout pour l’arthrose digitale) ;
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→ L’obésité ;
→ Les mouvements répétitifs occasionnés par le sport ou le travail ;
→ Les traumatismes articulaires (entorses, fractures) ;
→ La pratique intense de certains sports (soccer, tennis, etc.) ;
→ Un mauvais alignement des articulations.
e. Signes cliniques
→ Douleur mécanique causée par l’amincissement ou l’absence du cartilage ;
→ Raideur à l’articulation, surtout après une période de repos, causée par l’immobilisation
→ Incapacité fonctionnelle causée par la douleur à la mobilisation, par la réduction de la mobilité articulaire et
par la déformation de l’articulation ;
→ Une déformation articulaire non liquidienne propre à une articulation peut être visible
f. Examens paracliniques
→ La radiographie est nécessaire pour confirmer le diagnostic d’arthrose et déterminer le stade des lésions
articulaires.
→ Il peut être utile de recourir à une scintigraphie, à une tomodensitométrie ou à une imagerie par résonance
magnétique (IRM) du tissu osseux pour préciser un diagnostic.
→ Ces examens paracliniques possèdent la sensibilité nécessaire pour déceler les altérations articulaires
précoces.
g. Traitement
Le traitement est essentiellement symptomatique lors des poussées douloureuses et/ou « congestives » : mise au
repos et médications.
i. Traitement de la poussée inflammatoire
→ Repos
→ Antalgiques
→ AINS systémique et locaux
→ Infiltrations des corticoïdes
ii. Traitement de fond
→ Anti-arthrosiques d’action lente
→ Activité physique régulière avec renforcement musculaire (une articulation qui ne bouge pas est une
articulation qui s’abime) ;
→ Respect des MHD (perte de poids)
iii. Traitement chirurgical
Dans les formes où le traitement médical n’est pas suffisant, et lorsque la destruction cartilagineuse irréversible est
trop importante, le traitement chirurgical (avant tout actuellement la mise en place d’une prothèse articulaire) rend
des services considérables.
2. L’arthrite
a. Définition
C’est l’atteinte inflammatoire de l’articulation se traduisant par une douleur d’horaire inflammatoire. Une ou
plusieurs articulations peuvent être touchée (s). L’articulation touchée peut être le siège d’un épanchement
liquidien.
b. Etiologies
Elles peuvent être :
→ Infectieuses : bactérie dans une articulation ;
→ Inflammatoires : polyarthrite rhumatoïde… ;
→ Microcristallines : goutte
c. Arthrite septique
→ C’est l’invasion de la synovie par les micro-organismes ;
✓ Invasion hématogène (septicémie) ;
✓ Par contiguïté (plaie) ;
✓ Par inoculation directe (infiltration, geste chirurgical)
→ C’est une urgence car le pronostic fonctionnel et vital est engagé ;
→ Le plus souvent due à des staphylocoques mais toutes les bactéries peuvent être impliquées.
→ Atteinte mono-arthritique ou oligo-arthritique.
d. Arthrite inflammatoire
→ Atteinte de la synovie en rapport avec une réaction inflammatoire exagérée et dérégulée en impliquant des
facteurs génétiques environnementaux et hormonaux ;
→ Evolution par poussées (gonflements des articulations, douleurs et réveils nocturnes) ;
→ Atteinte poly-arthritique ou oligo-arthritique
e. Arthrite microcristalline
→ Due à des dépôts intra-articulaires ou périarticulaires de microcristaux ;
g. Traitement
Il dépend de l’étiologie :
→ Arthrite septique :
✓ Antibiothérapie ;
✓ Antalgiques
✓ Glaçage
→ Arthrite inflammatoire :
✓ AINS ;
✓ Corticoïdes
✓ Antalgiques
→ Arthrite microcristalline :
✓ AINS ou colchicine ;
✓ Antalgiques ;
✓ Glaçage
Kinésithérapie précoce de mobilisation articulaire avec respect de la non douleur pour lutter contre les rétractions
tendineuses et l’enraidissement articulaire.
Pas de mobilisation à la phase très aigue.
h. L’arthrite goutteuse
L’arthrite goutteuse est une maladie arthritique chronique qui provoque des crises récurrentes et de fortes douleurs
à une ou à quelques articulations. Les principales articulations touchées par l’arthrite goutteuse sont celles des
gros orteils, des pieds, des chevilles, des genoux et des poignets.
i. Les causes
L’arthrite goutteuse est directement liée à l’hyperuricémie, c’est- à-dire à une forte concentration d’acide urique
dans le sang. L’acide urique est une substance métabolisée par l’organisme qui est éliminée dans l’urine par les
v. Traitement et régime
Il faut bien distinguer le traitement de la crise aiguë de celui de la maladie goutteuse ; leurs objectifs sont
différents.
b. Mode de contamination
→ Contamination hématogène (bactériémie symptomatique ou asymptomatique) à partir d’un foyer
infectieux à distance ou geste invasif ;
→ Contamination par contiguïté à partir d’un foyer infectieux anatomiquement proche ;
→ Contamination par inoculation directe (chirurgie, post-traumatique, injection intra-articulaire…)
d. L’ostéomyélite aigue
i. Définition
L’ostéomyélite est une infection grave touchant l’os, la moelle osseuse et les tissus mous environnants. Le
Staphylococcus aureus est le microorganisme qui en est le plus souvent la cause, quoique d’autres variétés de
ii. Clinique
→ Douleur métaphysaire intense, pseudo-fracturaire avec impotence fonctionnelle majeure ;
→ Œdème et chaleur au siège de l’infection
→ Fièvre élevée avec frissons
iii. Examens complémentaires
→ Syndrome inflammatoire franc
→ Hémocultures
→ Ponction biopsie osseuse
→ Radiographie :
✓ Normale au début
✓ Après 3 semaines : abcès osseux, apposition périostée
iv. Traitement
→ Immobilisation antalgique (1 mois)
→ Antibiothérapie adaptée
→ Chirurgie en cas d’abcès
e. Ostéite aigue
i. Définition
C’est une infection osseuse post-traumatique, post-chirurgicale ou par contiguïté plus fréquente chez l’adulte. Les
facteurs favorisants sont :
→ Les fractures ;
→ L’inflammation des parties molles ;
→ Neuropathie alcoolique ou diabétique
→ Artérite
ii. Clinique
→ Douleur osseuse localisée
→ Signes inflammatoires locaux
→ Ecoulement
→ Fièvre vespérale fréquente
iv. Traitement
→ Antibiothérapie à bonne pénétration osseuse prolongée (6 semaines à plusieurs mois)
→ Chirurgie +++ pour l’excision des tissus nécrosés
f. Arthrite septique
→ C’est l’invasion de la synovie par les micro-organismes ;
→ C’est une urgence car le pronostic fonctionnel et vital est engagé ;
→ Le plus souvent due à des staphylocoques mais toutes les bactéries peuvent être impliquées.
→ Survient généralement sur un terrain : immunodépression, diabète, alcoolisme, corticothérapie, matériel
étranger, rhumatisme inflammatoire…
→ Atteinte mono-arthritique dans 80 à 90 % des cas
i. Clinique
→ Douleur articulaire brutale ;
→ Impotence fonctionnelle majeure ;
→ Signes inflammatoires locaux marqués
→ Signes généraux inconstants (fièvre, frissons…)
iii. Traitement
→ Immobilisation analgique jusqu’à disparition des signes inflammatoires ;
→ Antalgiques ;
→ Antibiothérapie ;
→ Evacuation régulière du liquide articulaire : ponctions +/- lavage chirurgical…
→ Kinésithérapie passive (entretien musculaire et articulaire) jusqu’à reprise de l’appui
→ Traitement de la porte d’entrée.
g. Spondylodiscite aigue
i. Définition
C’est infection du disque intervertébral et des plateaux adjacents généralement par voie hématogène
ii. Clinique
→ Douleur rachidienne d’allure inflammatoire ;
→ Radiculalgie ;
→ Raideur segmentaire ;
→ Percussion des apophyses épineuses douloureuse ;
→ Signes généraux fréquents (surtout au début : fièvre dans 75% des cas)
→ Signes neurologiques possibles
iv. Traitement
→ Immobilisation antalgique
→ Antibiothérapie prolongée
→ Chirurgie en cas de complication neurologique par compression
→ Traitements associés : antalgiques, prévention de complications de décubitus, porte d’entrée
v. Complications
→ Trouble de la statique vertébral (cyphose) ;
→ Compression neurologique
→ Septicémie
b. Causes
Causes de cervicalgie Causes de lombalgie
Causes mécaniques : Causes mécaniques :
→ Mauvaises postures (torticolis) ; → Mauvaises postures ;
→ Tensions musculaires (stress, anxiété) ; → Tensions musculaires (stress, anxiété) ;
→ Lésions sur des disques (hernie discale) ; → Lésions sur des disques (hernie discale) ;
→ Arthrose → Arthrose
Tassement des vertèbres (ostéoporose)
Grossesse
Problème inflammatoire (spondylarthrite)
Problème infectieux (zona)
c. Manifestations cliniques
→ Douleur et raideur au cou ou au bas du dos causées par l’inflammation et les spasmes musculaires ;
→ Douleur à la mobilisation causée par la raideur et l’inflammation ;
→ Difficulté à se déplacer et à se positionner correctement causée par la douleur et la raideur
d. Examens complémentaires
L’examen clinique du médecin suffit généralement pour établir un diagnostic de cervicalgie ou de lombalgie.
Toutefois, le médecin peut demander une radiographie et une imagerie par résonance magnétique (IRM).
e. Traitement
→ Repos
→ Antalgiques
→ AINS
→ Myorelaxants
c. Manifestations cliniques
→ Douleur causée par le processus de la maladie
→ Affaiblissement des os causé directement par le cancer
→ Masse sur l’os affecté causée directement par le cancer
→ Dans le cas où le cancer envahit d’autres parties du corps, plusieurs symptômes peuvent apparaître, tels que
l’anorexie, la perte de poids, des sueurs nocturnes, des douleurs thoraciques, l’hémoptysie et l’atrophie
musculaire (diminution du volume d’un muscle).
d. Examens paracliniques
→ Biopsie osseuse ;
→ Échographie de surface ;
→ Imagerie par résonance magnétique ;
→ Radiographie ;
→ Tomodensitométrie
e. Traitement
En cas de cancer, le choix du traitement revient à l’oncologue.
Le traitement le plus courant du cancer des os est la chimiothérapie. Il peut parfois être associé à la radiothérapie
pour assurer l’élimination des cellules cancéreuses.
La chirurgie est rare, mais parfois nécessaire pour consolider un os fragilisé par une métastase avant qu’il ne se
fracture, ou retirer une partie trop endommagée par la tumeur et la remplacer par une prothèse. L’amputation est
une solution utilisée en dernier recours.
b. Physiopathologie
Le tissu osseux se renouvelle en permanence. Ce remodelage osseux associe l’action des ostéoclastes qui
détruisent l’ancien tissu (phase de résorption) et des ostéoblastes qui créent du tissu osseux (phase de formation).
L’hormone parathyroïdienne qui régule l’activité des ostéoblastes et des ostéoclastes assurent un équilibre parfait
entre résorption et formation osseuse. L’ostéoporose naît d’un déséquilibre entre l’action des ostéoclastes et
des ostéoblastes. Cela fragilise le tissu osseux et augmente le risque de fracture. Le capital osseux est atteint vers
la 20e année et la perte osseuse débute vers la 40e année. Elle s’accentue chez la femme après la ménopause
(carence oestrogénique).
c. Facteurs de risque
→ Déficit en vitamine D et/ou en calcium
→ Hérédité
→ Tabac ;
→ Alcool ;
→ Prise prolongée de corticoïdes ;
→ Ménopause ;
→ Diabète ;
→ Hyperthyroïdie
→ Maladie de Cushing ;
→ Âge avancé
d. Signes cliniques
→ Asymptomatique
e. Examens complémentaires
→ Densitométrie osseuse (DMO) ou ostéodensitométrie
→ Bilan sanguin avec notamment calcium, phosphore et phosphatases alcalines
f. Complications
→ Multiplications des fractures
→ Décès chez les patients fragiles
g. Traitement
→ Traitement préventif
➢ Adapter l’environnement du patient (notamment chez la personne âgée) pour limiter les chutes –
➢ Apport en calcium et en vitamine D
➢ Traitement hormonal substitutif de la ménopause
➢ Exercice physique
→ Traitement symptomatique
➢ Antalgiques pour la douleur
➢ Immobilisation +/- chirurgie en cas de fracture
I. Rappels
→ La fracture est rupture de la continuité de l’os, le plus souvent suite à un traumatisme.
→ On cherche une douleur, défaut de potence, œdème, angle particulier, déformation.
→ Plusieurs types de fractures :
▪ Ouvertes ou fermées ;
▪ Déplacée ou non ;
▪ Simple ou complexe.
→ Le traitement repose sur la réduction et la contention.
▪ La réduction consiste à mettre les fragments osseux dans leurs rapports normaux. Elle est chirurgicale
ou orthopédique.
▪ La contention permet de maintenir les fragments osseux dans leurs rapports normaux jusqu’à la
formation d’un cal osseux solide, c’est l’immobilisation. Elle se fait soit par :
Plâtre : convient pour des fractures stables
Fixateurs externes : convient pour les fractures ouvertes
Extension continue : convient pour les fractures instables
o Traction collée ;
o Traction trans-osseuse
Ostéosynthèse : intervention chirurgicale impliquant vis, clous, plaques…
II. LE PLATRE
Un plâtre est un dispositif d’immobilisation circonférentiel temporaire.
La réalisation d’une immobilisation plâtrée est un des gestes les plus courants de l’arsenal thérapeutique en ortho
et traumatologie. La pose d’un plâtre est :
→ Soit le seul traitement ;
→ Soit le complément d’un autre geste thérapeutique (plâtre après réduction orthopédique, après un geste
chirurgical)
→ Complications neurologiques
▪ Par la compression d’un nerf par le plâtre lui-même (trop serré, bords libres insuffisamment
rembourré)
▪ Se manifeste par douleurs localisées sur le trajet d’un nerf : paresthésie jusqu’à paralysie motrice des
releveurs des orteils, extenseurs des doigts
▪ Soins infirmiers
Surveillance de la douleur localisée sur un trajet nerveux
Surveillance neuro locale
Fenêtrage pour lever la compression
Réfection de plâtre sur PM
→ Complications cutanées
▪ Par compression des tissus mou et de la peau au niveau des parties osseuses saillantes ou à des
lésions de grattage avec un objet long et agressif