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IPFM AGORA HEALTH LEKIE CENTRE

AFFECTIONS DU SYSTEME LOCOMOTEUR

Par
Dr BAH Joseph Landry (MD)

Cible : EIDE2

Année académique 2022/2023

Dr. BAH Joseph Landry 1


Objectif général : A la fin de cette UE, l’étudiant IDE2 doit être capable de :
➢ Comprendre la sémiologie, les pathologies et la pharmacologie du système locomoteur afin
de pouvoir élaborer un programme de soins infirmiers propre à chaque pathologie ;
Objectifs spécifiques : Plus spécifiquement, l’étudiant IDE2 doit être capable de :
➢ Expliquer les notions de base sur la sémiologie du système locomoteur à savoir : la douleur,
déformation, œdème, impotence fonctionnelle, syndrome inflammatoire ;
➢ Décrire les pathologies nécessitant un traitement orthopédique ou rhumatologique ;
➢ Décrire le processus d’accueil, installation du patient, transport et gestes d’urgence ;
➢ Expliquer les prescriptions médicales et infirmières ;
➢ Expliquer comment constituer, tenir, ranger des documents de diagnostic, de traitement, de
soins et d’informations administratives
PLAN
CHAPITRE I : SEMIOLOGIE DES AFFECTIONS DU SYSTEME LOCOMOTEUR
CHAPITRE II : LES PATHOLOGIES DU SYSTEME LOCOMOTEUR
CHAPITRE III : LES SOINS INFIRMIERS EN TRAUMATOLOGIE
CHAPITRE IV : PHARMACOLOGIE

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PARTIE I : SEMIOLOGIE DES AFFECTIONS DU SYSTEME LOCOMOTEUR

L’appareil locomoteur comprend les os, les articulations, les tendons et les muscles. Ces tissus sont susceptibles
d’être affectés par des maladies variées (inflammatoires, infectieuses, tumorales, dégénératives, métaboliques, etc.).
L'étude sémiologique de l'appareil locomoteur repose sur l'interrogatoire, l'examen clinique des os et des
articulations et l'examen radiologique. Elle consiste en l’analyse de l’ensemble des manifestations d’une maladie.
Elle est le fondement du comportement médical et infirmier.
Aucunes explorations, aucun traitement ne peut être envisagé s’il n’y a pas eu préalablement une analyse
sémiologique rigoureuse.
1. L’interrogatoire
L’interrogatoire précisera :
→ L’état civil ;
→ La profession, qui est parfois un facteur de risque (problèmes de dos chez certains travailleurs manuels) ;
→ L’activité physique et sportive habituelle ;
→ Les antécédents familiaux de rhumatismes inflammatoires (polyarthrite)
→ Les antécédents personnels.
Il permettra de retrouver un signe fonctionnel fondamental, la notion de douleur : douleur des membres et
douleurs vertébrales associées ou non à une limitation des mouvements.

a. La douleur
La douleur est le symptôme majeur de la consultation. Les patients consultent rarement pour autre chose.
La douleur se définit comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion
tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes. Sa description revêt un caractère extrêmement important
car il permet de mieux la cerner et d’assoir ainsi une prise en charge efficace et efficiente. Les patients sont les
propres acteurs majeurs de leur prise en charge. Leur participation est essentielle pour évaluer l’intensité de la
douleur et l’efficacité des traitements médicamenteux ou non. Aucun examen n’examen ne permet d’objectiver
la douleur : la parole seule peut être un signal pouvant faire évoluer la prise en charge. Ces caractéristiques sont :
→ La topographie
Il est important que le patient montre avec la main le siège de sa douleur, même si ses indications sont précises à
l'interrogatoire, car il peut employer des termes erronés (ex : j'ai mal à la hanche, en montrant la fesse ; montrer
des doigts jusqu'où la « sciatique » fait mal). Cette douleur peut-être plutôt articulaire (arthralgies), musculaire
(myalgies), ou rachidienne (rachialgies, radiculalgies). Elle peut être localisée ou multiple.
→ L’horaire et le rythme
Il existe selon l’horaire et le rythme deux types de douleur : inflammatoire et mécanique. Les caractéristiques de
chacune sont les suivantes :

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→ La nature
La douleur par excès de nociception : qui sont des douleurs liées à une lésion (ex : marcher sur un
clou, plaie, fracture...)
La douleur neuropathique : il n'y a pas de lésions mais un dysfonctionnement dans le nerf qui
envoie des signaux douloureux. Son diagnostic est clinique et non paraclinique. Elle peut être à type
de brûlure, de courant électrique, de paresthésie. Elle correspond généralement à un territoire
neurologique précis.
Possiblement associée à une allodynie (douleur à l'effleurement), une hyperpathie (un stimulus
normalement non douloureux le devient) ;
Possiblement associée à des signes neurologiques, moteurs ou sensitifs
Peu sensible aux traitements antalgiques usuels
On peut citer : douleurs par atteinte d'une racine nerveuse (sciatique, cruralgie) ou d'un tronc nerveux (syndrome
du canal carpien : fourmis dans la main).
→ L’évolution
Mode de début : rapide ou progressif ? Ancienneté : chronique si > 3 mois.
Evolution : continue ou discontinue (poussées/rémissions). Action des traitements essayés.
→ Les facteurs déclenchants
→ L’intensité
→ Les facteurs d’aggravation
→ Les facteurs calmants
→ L’irradiation
→ Les signes associés (fièvre, AEG, sueurs, amaigrissement)

Les douleurs des membres


Elles peuvent être en rapport avec :
→ Une anomalie articulaire : douleur articulaire
• Soit douleur articulaire isolée sans signes physiques de souffrance articulaire associés : il s'agit d'une
arthralgie ;
• Soit douleur articulaire associée à des signes physiques d'inflammation en cas d'arthrite.
→ Une anomalie osseuse : douleur osseuse

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• Douleur observée au cours des fractures ;
• Douleur accompagnant une infection osseuse au cours de l'ostéomyélite aiguë ;
• Douleur associée à une tumeur osseuse : il s'agit le plus souvent alors d'une tumeur maligne.
→ Une anomalie neurologique : douleur neurologique ou névralgie :
• Douleur accompagnant l'atteinte d'un tronc nerveux dont la topographie correspond à ta distribution
sensitive de ce nerf.
• Douleur radiculaire, exemple : névralgie sciatique dont le trajet suit celui de la racine mais dont la
cause est en fait vertébrale.
→ Une anomalie vasculaire : douleur vasculaire (voir sémiologie vasculaire) :
• Douleur d'origine artérielle : dont la plus caractéristique est la claudication intermittente de l’artérite
oblitérante des membres inférieurs qui réalise une douleur à type de crampe sans contracture
musculaire apparaissant à la marche et disparaissant au repos ;
• Douleur d'origine veineuse : douleur observée au cours de la phlébite des membres inférieurs.

Les douleurs vertébrales ou douleurs du dos


Elles sont très fréquentes, elles peuvent siéger au niveau du rachis cervical, dorsal ou lombaire. Les douleurs les
plus fréquentes sont les douleurs lombaires ou lombalgies. Les lombalgies peuvent être dues à plusieurs
mécanismes :
→ Douleur due à une irritation des terminaisons nerveuses au niveau du rachis lombaire réalisant la lombalgie
pure ;
→ Douleur due à une compression d'une racine à l'intérieur du canal rachidien réalisant la douleur radiculaire ;
→ Douleur en rapport avec une atteinte d'un viscère à distance, il s'agit d'une douleur rapportée ;
→ Douleur sans cause décelable.

b. L’impotence fonctionnelle

Il s’agit d’une perte partielle ou totale des fonctions d’un membre ou d’un segment de membre suite à une
paralysie, un traumatise ou une fracture. Certaines affections infectieuses du système locomoteur peuvent entrainer
une impotence fonctionnelle plus ou moins importante.

c. Les gonflements articulaires et les tuméfactions osseuses peuvent être signalés par le malade.
d. L’œdème est un gonflement es tissus mous dû à une augmentation du liquide appelé exsudat constitué
d’eau et de protéines plasmatiques. Il peut être généralisé ou localisé. Il peut se développer insidieusement
ou apparaitre d’une manière brutale.

2. L’examen et signes physiques


a. Inspection
Elle s’intéresse à plusieurs points :

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→ La coloration des téguments (rougeur témoignant de l’inflammation) ;
→ Les tuméfactions articulaires, qui témoignent d’une synovite et/ou d’un épanchement articulaire ;
→ Les déformations qui peuvent être osseuses ou articulaires (polyarthrite) ;
→ Les attitudes vicieuses : réductibles, irréductibles (fixées).
b. Palpation
Elle doit être comparative (droite/gauche), recherche :
→ Une augmentation de la chaleur locale ;
→ La précision des repères anatomiques et leur caractère plus ou moins douloureux ;
→ Un épanchement articulaire (“choc rotulien” au genou).
c. Mobilisation
Elle aussi comparative et :
→ Elle renseigne sur les douleurs provoquées par certains mouvements, en recherchant une différence entre la
mobilisation passive, active, et contre résistance (ce qui teste les structures musculaires et tendineuses qui
mobilisent l’articulation) ;
→ Elle permet la mesure des amplitudes articulaires à la recherche d’une limitation ;
→ Elle doit enfin rechercher des mouvements anormaux ou laxité témoignant d’une destruction ligamentaire
(mouvement de “tiroir” au genou).
d. L’étude de la marche
À l’état normal, la démarche et régulière, rythmée et souple ;
À l’état pathologique :
→ La claudication ou boiterie est un signe qui permet de dépister une anomalie de l'appareil locomoteur. On
parle de claudication lorsque la démarche devient irrégulière. Elle peut être due :
✓ Soit à une douleur qui entraîne une diminution de la période d'appui du côté du membre
douloureux ;
✓ Soit à un raccourcissement d'un membre ;
✓ Soit à une réduction de la mobilité d'une articulation par anomalie de la capsule, des ligaments ou
des tendons
→ La démarche peut être anormale en cas d'atteinte neurologique :
• Atteinte de la sensibilité profonde : démarches ataxiques ;
• Atteintes cérébelleuses : démarche ébrieuse ;
• Paralysie des muscles de la loge antéro-externe de la jambe : steppage.

e. L'examen des membres


Il aura trois objectifs : la recherche de déformations, les mensurations des membres et l'étude des articulations.
i. Recherche de déformations qui peuvent être récentes ou anciennes :
→ Déformation post-traumatique récente en cas de fracture : il s'agit d'un malade qui lors d'un
traumatisme d'un membre a présenté une douleur intense avec impotence fonctionnelle complète.
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✓ A l'inspection : l'attitude du sujet est caractéristique : il soutient son membre blessé, l'avant-bras
fléchi sur le bras avec la main du côté indemne en cas de fracture du membre supérieur ; s'il s'agit
d'une fracture du membre inférieur, le sujet est allongé et l'on constate d'emblée une déformation
avec perte de l'axe normal du membre et un raccourcissement du membre atteint. L'aspect des
téguments est caractéristique : on note un gonflement de la région et souvent la présence
d'ecchymoses et de phlyctènes.
✓ La palpation : permet de mettre en évidence l’œdème de la région et une douleur exquise
provoquée qui permet de préciser le siège du trait de fracture. On ne recherchera pas la mobilité
anormale.
→ Déformation post-traumatique ancienne en cas de fracture maltraitée : Ces déformations se voient
lorsque la réduction de la fracture a été insuffisante et elles s'accompagnent d'un raccourcissement du
membre ;
→ Les autres déformations :
✓ Déformation en varus : qui est une déviation anormale du membre vers la ligne médiane (en
dedans) ;
✓ Déformation en valgus : qui est une déviation anormale du membre à l'opposé de la ligne médiane
(en dehors) : exemple : pied valgus.
✓ Déformation en équin : est une déformation qui fait que le pied pointe vers le bas, il n'est plus à
angle droit sur la jambe ;
✓ Déformation en talus : est une déformation qui fait que le pied pointe vers le haut et le talon
repose sur le sol par sa partie la plus distale ;
✓ Le pied bot : qui peut être congénital ou acquis notamment après un traumatisme, est une
déformation qui est le plus souvent de type varus équin, beaucoup plus rarement de type talus
valgus.
ii. Les mensurations des membres
C’est la seule technique qui permette d'affirmer de manière certaine le raccourcissement d'un membre.
→ Le membre supérieur : se mesure en position d'extension complète du coude, depuis l'acromion jusqu'à
l'extrémité de l'apophyse cubitale ;
→ Le membre inférieur : se mesure en position d'extension complète de la hanche et du genou, de l'épine
iliaque antérieure et supérieure jusqu'à la malléole interne.
→ On peut également mesurer le périmètre des membres : du bras. de l'avant-bras au membre supérieur en
prenant pour repère fixe l'olécrane: de la cuisse et du mollet au membre inférieur en prenant pour repère
fixe la rotule.
iii. L'étude des articulations
Elle consiste à apprécier le degré de mobilité des articulations et à rechercher des modifications pathologiques.
→ La raideur articulaire : est une limitation de la mobilité articulaire lorsqu'elle est ancienne, elle peut
s'accompagner d'une amyotrophie ;

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→ L'épanchement liquidien intra-articulaire

f. L’étude du rachis
Chez le sujet normal : on observe une légère cyphose dorsale, courbure à convexité postérieure de la région
dorsale et une lordose lombaire courbure à concavité postérieure de la région lombaire.
Les anomalies vertébrales : on peut observer plusieurs anomalies morphologiques du rachis.
→ Une cyphose ou dos rond ou dos voûté est l'exagération de la courbure à convexité postérieure que présente
normalement la région dorsale ;
→ Une scoliose grâce au fil à plomb, on constate une déviation dorsale (par exemple à convexité dorsale
droite) qui va être compensée par une déviation lombaire (à convexité gauche) ;
→ Une gibbosité est une angulation du rachis qui siège au niveau du rachis dorsal ; la cause la plus fréquente
est le mal de Pott.

3. L’examen radiologique
Est le complément essentiel de l'étude sémiologique de l'appareil locomoteur.

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I. PATHOLOGIES TRAUMATIQUES

1. LA LUXATION
La luxation touche certaines articulations plus fréquemment que d’autres, selon le sport pratiqué et la cause de
l’incident. Elles se manifestent surtout aux genoux, à l’épaule, aux chevilles et, plus rarement, à la hanche et au
coude.
a. Définition
La luxation est la perte de contact complète et permanente entre les surfaces articulaires. Elle se caractérise par le
déplacement complet d’un os hors de sa cavité articulaire. On dit que le membre est déboîté.
La subluxation se caractérise par un déplacement partiel d’un os hors de sa cavité articulaire.

b. Causes
Les causes de la luxation et de la subluxation peuvent être très nombreuses et regroupées :
i. Traumatiques (cause la plus fréquente) : choc violent qui entraîne un déplacement des extrémités osseuses :
→ Accident d’auto
→ Chute
→ Impact lors de la pratique de certains sports
ii. Congénitale : déformation des extrémités osseuses
→ Naissance très longue ou trop rapide ;
→ Mauvaise présentation du bébé (siège, etc.) ;
→ Utilisation des forceps
iii. Pathologiques
→ Arthrose ;
→ Dégénérescence articulaire
c. Diagnostic
i. Clinique
→ Douleur localisée apparaissant brusquement, causée par les tissus blessés ;
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→ Incapacité fonctionnelle causée par la douleur ;
→ Déformation de l’articulation causée par l’asymétrie ;
→ Œdème et ecchymose qui apparaissent rapidement après le traumatisme, causés par la rupture des
vaisseaux sanguins et par l’inflammation ;
→ Modification de la longueur du membre atteint causée par le déboîtement des articulations.
ii. Paraclinique
→ La radiographie permet d’indiquer sans ambiguïté la présence d’une luxation.
→ L’Imagerie par résonance magnétique (IRM) est parfois nécessaire pour vérifier l’étendue des
blessures.
d. Traitement et soins spécifiques
Le traitement prescrit pour guérir la luxation ou la subluxation est la réduction.
Une réduction est la remise en place de l’os déplacé dans sa cavité articulaire.
→ Réduction par le médecin sous anesthésie locale de courte durée ;
→ Immobilisation complète du membre atteint par une attelle ;
→ Reprise progressive des activités selon l’avis du médecin ;
→ Administration de la médication prescrite.

e. Médicaments prescrits
Médicaments prescrits Effets thérapeutiques Soins infirmiers
Diminution ou soulagement d’une Surveiller la prise de la
Antalgique de pallier II douleur modérée à aiguë médication, son efficacité et ses
effets indésirables en
Diminution de l’inflammation questionnant le patient.
Anti-inflammatoire non stéroïdien Soulagement de la douleur due à Surveiller les signes vitaux.
(AINS) l’inflammation Suggérer au patient de prendre
la médication avec des aliments
et de boire beaucoup d’eau.

2. LES FRACTURES
a. La définition
Une fracture est la rupture de la continuité structurelle d’un os, avec ou sans déplacement des fragments osseux
Une fracture est la rupture (cassure) complète ou incomplète d’un os du corps humain. Il existe plusieurs types de
fractures :

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b. Les causes
Il existe deux causes possibles à une fracture : le traumatisme ou l’altération.
→ Les fractures causées par un traumatisme sont les plus fréquentes. Elles se produisent à la suite d’un
choc peu violent, violent (le plus souvent) ou très violent par :
• Des accidents de voiture ;
• Des accidents avec chute de plus de cinq mètres ;
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• Des accidents de sports aériens ;
• Des accidents de sports d’escalade.
→ Les fractures causées par une altération sont spontanées et peuvent se produire par l’utilisation
normale d’un os fragilisé. Parmi les altérations qui occasionnent fréquemment des fractures, on trouve :
• L’ostéoporose ;
• Les métastases osseuses ;
• Certaines maladies génétiques, comme la maladie des os de verre (due à une ostéogenèse imparfaite
qui désigne un ensemble de maladies de nature génétique caractérisées par une fragilité excessive
des os).

c. Diagnostic
i. Clinique
Cas d’une fracture fermée
→ Douleur intense et lancinante au site fracturé, qui s’amplifie tant que le membre atteint n’est pas
immobilisé, causée par les tissus blessés ;
→ Incapacité fonctionnelle et mobilité limitée causées par l’os fracturé, qui ne peut plus supporter les muscles
ni assurer le mouvement ;
→ Déformation et rétrécissement du membre atteint s’il s’agit de la fracture d’un os long ;
→ Crépitation (sensation ou bruit causé par le frottement des fragments osseux l’un contre l’autre) ;
→ Œdème, ecchymose et hématome causés par le traumatisme et l’hémorragie
Cas d’une fracture ouverte
→ Douleur et sensibilité aggravées par la palpation et par le mouvement, causées par les tissus blessés ;
→ Plaie causée par les fragments osseux qui sortent de la peau ;
→ État de choc (selon la gravité de la blessure) causé par un saignement abondant dû à l’ouverture de la peau
par l’os fracturé
Les manifestations cliniques suscitées ne sont pas nécessairement observables dans tous les cas de fractures. Elles
sont plus ou moins importantes selon le type de blessure.

ii. Paraclinique
→ Une radiographie de la structure osseuse permet de diagnostiquer le type de fracture dont elle est atteinte.
→ Une tomodensitométrie (TDM) ou une scintigraphie osseuse sont parfois nécessaires pour diagnostiquer les
fractures peu visibles.

d. Traitements et les soins spécifiques


Les objectifs généraux du traitement des fractures sont :
→ Le réalignement anatomique des fragments osseux (réduction) ;
→ L’immobilisation pour le maintien du réalignement ;
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→ Le rétablissement d’une fonction normale ou quasi normale de la partie blessée.

i. Réduction des fractures


La réduction est la remise en place de l’os fracturé en position anatomique et son maintien par divers moyens de
fixation, notamment la traction cutanée. Dans certains cas, on a recours à la réduction chirurgicale par
ostéosynthèse.
→ Réduction fermée
La réduction fermée consiste en un réalignement manuel et non chirurgical des fragments osseux vers leur position
anatomique antérieure. Une traction et une contre-traction manuelles sont appliquées sur les fragments osseux
pour rétablir leur position, leur longueur et leur alignement. La réduction fermée s’effectue généralement pendant
que le patient est sous anesthésie locale ou générale ou sous sédation. Après la réduction, la partie blessée est
immobilisée à l’aide d’une traction, d’un plâtre, d’une fixation externe, d’attelles ou d’orthèses pour maintenir
l’alignement en attendant la guérison.
→ Réduction ouverte
La réduction ouverte est la correction de l’alignement osseux par incision chirurgicale. Elle consiste généralement
en une fixation interne de la fracture à l’aide de fils métalliques, de vis, de broches, de plaques, de tiges
intramédullaires ou de clous. Le type et le foyer de la fracture, l’âge du patient et la présence d’une maladie
concomitante de même que le résultat d’une tentative de réduction fermée peuvent influer sur la décision de
recourir ou non à une réduction ouverte. Les principaux inconvénients de ce type de correction des fractures sont
le risque d’infection, les complications inhérentes à l’anesthésie et l’effet des maladies préexistantes (p. ex., le
diabète) du patient.

ii. Immobilisation d’une fracture


→ Par un plâtre qui est un dispositif d’immobilisation circonférentiel temporaire. C’est un traitement courant
après une réduction fermée. Il permet au patient d’effectuer de nombreuses activités quotidiennes tout en
lui procurant une immobilisation et une stabilité suffisantes.
→ Par un fixateur externe est un dispositif métallique composé de broches métalliques insérées dans l’os et
reliées à des tiges externes pour stabiliser la fracture pendant la guérison ;
→ Par un fixateur interne Les dispositifs de fixation interne (broches, plaques, tiges intramédullaires et vis
métalliques ou biorésorbables) sont insérés chirurgicalement au moment du réalignement.

iii. Pharmacologie
→ Antalgiques/AINS
→ Antibiothérapie si fracture ouverte
→ Sérum antitétanique
→ Antisécrétoire…

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L’ostéosynthèse est un ensemble de techniques chirurgicales qui permettent de réparer une fracture complexe à
l’aide de matériaux tels que des plaques, des vis, des clous et des tiges.
Soins spécifiques de la fracture
Soins spécifiques Explications
Maintenir le membre atteint dans la position prescrite Pour assurer le confort du patient.
en utilisant une attelle, un oreiller, des coussins ou un Pour maintenir la réduction de la fracture en place et
sac de sable. garder un bon alignement corporel.
Surélever le membre atteint Pour favoriser la circulation sanguine et prévenir
l’œdème
Pour prévenir les complications (état de choc,
Surveiller les signes vitaux compartiment et thrombo-embolie veineuse, graisseuse
ou gazeuse).
Mobiliser le patient régulièrement (toutes les deux Pour prévenir les lésions de pression (escarres)
heures ou selon la prescription).
Encourager la reprise progressive des activités du Pour accélérer la consolidation de la fracture et
patient diminuer les effets négatifs de l’immobilité.
Suggérer au patient de faire des exercices avec le Pour stimuler la circulation sanguine et éviter l’atrophie
membre sain. musculaire.
Administrer la médication prescrite Pour diminuer la douleur par exemple

3. ENTORSES ET FOULURES
Les entorses et les foulures sont les deux types les plus courants de blessures de l’appareil musculosquelettique.
Elles sont généralement associées à un étirement anormal ou à des forces de torsion susceptibles de se produire
durant des activités vigoureuses, et elles surviennent d’ordinaire autour des articulations et dans la musculature
avoisinant la colonne vertébrale.
a. Définitions
Une entorse est une blessure des structures ligamentaires qui entourent une articulation, à la suite d’un étirement
violent ou d’un mouvement de torsion.
La plupart des entorses surviennent au pied et à la cheville (22,8 %), au poignet et à la main (17,3 %), au genou
(15 %), au coude, à l’épaule et au bras (13,2 %), ainsi que dans la région lombaire (13,3 %) (Statistique Canada,
2011). Une entorse est classifiée selon son degré de lésion ligamentaire :
→ Une entorse de premier degré (légère) désigne une atteinte de quelques fibres seulement, provoquant une
sensibilité légère et un œdème minime ;
→ Une entorse de deuxième degré (modérée) est une déchirure partielle des ligaments, accompagnée d’un
œdème et d’une sensibilité plus marqués ;
→ Une entorse au troisième degré (grave) désigne une déchirure complète du ligament, entraînant un
œdème de modéré à grave. Dans le cas d’une déchirure musculaire, un creux dans le muscle peut être
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observé et il est possible de le palper sous la peau. Comme les zones qui entourent les articulations sont
riches en terminaisons nerveuses, toute blessure peut être extrêmement douloureuse.

Une foulure est l’étirement excessif d’un muscle, de sa gaine aponévrotique ou d’un tendon. La plupart des
foulures concernent les gros muscles, notamment ceux de la région lombaire, du mollet et les ischiojambiers. Les
foulures sont également classées en premier degré (muscle légèrement ou peu étiré), deuxième degré (déchirure
musculaire partielle) ou troisième degré (déchirure importante ou rupture du muscle).
Une foulure est aussi appelée un claquage musculaire.

b. Les causes
Entorses Foulures
→ Une flexion, une extension ou une torsion de → Une foulure ou une entorse antérieure qui
l’articulation au-delà de son amplitude normale fragilise les éléments de soutien de l’articulation
→ Une tension extrême sur une articulation ; et qui la rend vulnérable ;
→ Un coup direct sur une articulation ; → Des contractions musculaires énergiques
→ Un ligament affaibli par des entorses antérieures associées à un choc extérieur important ;
→ Des mouvements maladroits ;
→ Un traumatisme ou un recours abusif à certains
muscles

c. Facteurs de risque
Les principaux facteurs de risque sont semblables pour l’entorse et la foulure :
→ Un manque d’échauffement ;
→ Un entraînement insuffisant ;
→ Une fatigue musculaire (la tension sur l’articulation est plus importante lorsque les muscles sont fatigués) ;
→ Une surface de jeu en mauvais état.
→ Certaines personnes sont plus à risque que d’autres, par exemple :
✓ Les athlètes et les personnes qui suivent un programme d’entraînement physique ;
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✓ Les personnes qui ont déjà subi une entorse ou d’autres blessures aux articulations ;
✓ Les personnes qui présentent un surplus de poids ou qui sont en mauvaise condition physique ;
✓ Les personnes âgées (les réflexes sont plus lents lorsqu’on vieillit, ce qui augmente la fréquence des
faux pas et des entorses).
d. Signes cliniques
Entorse Foulure
→ Œdème causé par la réaction inflammatoire ; → Spasme ou faiblesse musculaire ;
→ Ecchymoses causées par les dommages aux → Œdème ;
capillaires sanguins ; → Crampes musculaires ;
→ Douleur d’intensité variable causée par → Inflammation ;
l’inflammation et par un possible déplacement → Douleur
articulaire ; Ces manifestations cliniques sont causées par
→ Perte de la mobilité ou de la fonction de l’inflammation et par la blessure interne du muscle ou
l’articulation causée par un possible du tendon affecté.
déplacement articulaire, par la blessure interne
ou par l’inflammation

e. Examens paracliniques
→ Une radiographie pour exclure une fracture associée ou un élargissement des structures articulaires.
f. Evolution
En règle générale, les entorses et les foulures légères se résolvent spontanément, et le fonctionnement optimal est
rétabli en trois à six semaines.

g. Soins spécifiques et traitement médicamenteux


Soins spécifiques Explications
Favoriser le repos de l’articulation blessée. Pour diminuer la douleur, mais pas plus de 48 à 72
heures.
Pour soulager la douleur, réduire l’inflammation et
Appliquer du froid les 24 premières heures si prescrit. diminuer l’œdème en contractant les vaisseaux
sanguins.
Immobiliser l’articulation blessée à l’aide d’un bandage Pour réduire l’œdème et les ecchymoses.
élastique ou d’une attelle. Pour soutenir les ligaments blessés (ne pas serrer trop
fort pour ne pas couper la circulation sanguine).
Surélever le membre affecté. Pour diminuer l’œdème et la douleur
Surveiller les signes neurovasculaires du membre Pour vérifier la coloration, la chaleur, la motricité et la
affecté. sensibilité du membre affecté.

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II. PATHOLOGIES INFLAMMATOIRES

1. L’arthrose
a. Définition
L’arthrose représente la maladie la plus fréquente du monde. Il s’agit d’une pathologie chronique entrainant la
destruction progressive du cartilage articulaire.
L’arthrose est un trouble dégénératif et non inflammatoire qui s’attaque lentement aux articulations synoviales
(diarthrose). Elle peut toucher n’importe quelle articulation, mais affecte principalement les mains et les
articulations qui supportent le poids corporel comme les hanches, les genoux, les chevilles et la colonne vertébrale.
C’est la forme la plus commune de maladie articulaire au Cameroun.
b. Mécanismes
La lésion initiale touche le cartilage qui se fissure en surface puis en profondeur, s’ulcère et progressivement se
détruit, mettant à nu l’os sous-chondral. Le cartilage lésé perd ses propriétés physiques d’élasticité et de résistance
mécanique et s’use plus ou moins rapidement. De part et d’autre de la zone cartilagineuse arthrosique, l’os se
condense et des géodes peuvent y apparaître. Une inflammation synoviale chronique est souvent associée, mais
reste au second plan.

c. Les causes
L’arthrose est le résultat d’un ensemble de causes, telles que :
→ Des altérations biochimiques de la structure du cartilage ;
→ Des phénomènes mécaniques (mouvements, frottements) liés à l’articulation touchée.
d. Facteurs de risques
Il existe de nombreux facteurs de risque qui peuvent prédisposer à l’arthrose, tels que :
→ L’âge (2/3 des arthroses surviennent à partir de 50 ans)
→ La ménopause (par carence oestrogénique) ;
→ L’hérédité (surtout pour l’arthrose digitale) ;
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→ L’obésité ;
→ Les mouvements répétitifs occasionnés par le sport ou le travail ;
→ Les traumatismes articulaires (entorses, fractures) ;
→ La pratique intense de certains sports (soccer, tennis, etc.) ;
→ Un mauvais alignement des articulations.
e. Signes cliniques
→ Douleur mécanique causée par l’amincissement ou l’absence du cartilage ;
→ Raideur à l’articulation, surtout après une période de repos, causée par l’immobilisation
→ Incapacité fonctionnelle causée par la douleur à la mobilisation, par la réduction de la mobilité articulaire et
par la déformation de l’articulation ;
→ Une déformation articulaire non liquidienne propre à une articulation peut être visible
f. Examens paracliniques
→ La radiographie est nécessaire pour confirmer le diagnostic d’arthrose et déterminer le stade des lésions
articulaires.
→ Il peut être utile de recourir à une scintigraphie, à une tomodensitométrie ou à une imagerie par résonance
magnétique (IRM) du tissu osseux pour préciser un diagnostic.
→ Ces examens paracliniques possèdent la sensibilité nécessaire pour déceler les altérations articulaires
précoces.
g. Traitement
Le traitement est essentiellement symptomatique lors des poussées douloureuses et/ou « congestives » : mise au
repos et médications.
i. Traitement de la poussée inflammatoire
→ Repos
→ Antalgiques
→ AINS systémique et locaux
→ Infiltrations des corticoïdes
ii. Traitement de fond
→ Anti-arthrosiques d’action lente
→ Activité physique régulière avec renforcement musculaire (une articulation qui ne bouge pas est une
articulation qui s’abime) ;
→ Respect des MHD (perte de poids)
iii. Traitement chirurgical
Dans les formes où le traitement médical n’est pas suffisant, et lorsque la destruction cartilagineuse irréversible est
trop importante, le traitement chirurgical (avant tout actuellement la mise en place d’une prothèse articulaire) rend
des services considérables.

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h. Localisations particulières de l’arthrose
i. La coxarthrose
→ C’est l’arthrose de la hanche entrainant des douleurs fréquentes et une incapacité fonctionnelle survenant
généralement chez personnes âgées de plus de 55 ans ;
ii. La gonarthrose
→ C’est l’arthrose du genou et la plus fréquente aux membres inférieurs
iii. L’arthrose digitale

2. L’arthrite
a. Définition
C’est l’atteinte inflammatoire de l’articulation se traduisant par une douleur d’horaire inflammatoire. Une ou
plusieurs articulations peuvent être touchée (s). L’articulation touchée peut être le siège d’un épanchement
liquidien.
b. Etiologies
Elles peuvent être :
→ Infectieuses : bactérie dans une articulation ;
→ Inflammatoires : polyarthrite rhumatoïde… ;
→ Microcristallines : goutte

c. Arthrite septique
→ C’est l’invasion de la synovie par les micro-organismes ;
✓ Invasion hématogène (septicémie) ;
✓ Par contiguïté (plaie) ;
✓ Par inoculation directe (infiltration, geste chirurgical)
→ C’est une urgence car le pronostic fonctionnel et vital est engagé ;
→ Le plus souvent due à des staphylocoques mais toutes les bactéries peuvent être impliquées.
→ Atteinte mono-arthritique ou oligo-arthritique.

d. Arthrite inflammatoire
→ Atteinte de la synovie en rapport avec une réaction inflammatoire exagérée et dérégulée en impliquant des
facteurs génétiques environnementaux et hormonaux ;
→ Evolution par poussées (gonflements des articulations, douleurs et réveils nocturnes) ;
→ Atteinte poly-arthritique ou oligo-arthritique

e. Arthrite microcristalline
→ Due à des dépôts intra-articulaires ou périarticulaires de microcristaux ;

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f. Diagnostic de l’arthrite
→ Biologie :
✓ Syndrome inflammatoire : CRP ou VS
✓ Hyperuricémie si la cause est la goutte ;
✓ Analyse du liquide de ponction articulaire
✓ Bilan immunologique (auto-anticorps) selon la cause inflammatoire
→ Radiographie :
✓ Déminéralisation ;
✓ Pincement articulaire ;
✓ Destructions rapides
✓ Calcifications du cartilage

g. Traitement
Il dépend de l’étiologie :
→ Arthrite septique :
✓ Antibiothérapie ;
✓ Antalgiques
✓ Glaçage
→ Arthrite inflammatoire :
✓ AINS ;
✓ Corticoïdes
✓ Antalgiques
→ Arthrite microcristalline :
✓ AINS ou colchicine ;
✓ Antalgiques ;
✓ Glaçage
Kinésithérapie précoce de mobilisation articulaire avec respect de la non douleur pour lutter contre les rétractions
tendineuses et l’enraidissement articulaire.
Pas de mobilisation à la phase très aigue.

h. L’arthrite goutteuse
L’arthrite goutteuse est une maladie arthritique chronique qui provoque des crises récurrentes et de fortes douleurs
à une ou à quelques articulations. Les principales articulations touchées par l’arthrite goutteuse sont celles des
gros orteils, des pieds, des chevilles, des genoux et des poignets.
i. Les causes
L’arthrite goutteuse est directement liée à l’hyperuricémie, c’est- à-dire à une forte concentration d’acide urique
dans le sang. L’acide urique est une substance métabolisée par l’organisme qui est éliminée dans l’urine par les

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reins. Quand le taux d’acide urique est élevé dans le sang, des cristaux peuvent se former de façon soudaine dans
les articulations et provoquer de l’inflammation. L’hyperuricémie peut être causée par différents facteurs :
→ Une anomalie enzymatique ;
→ L’hérédité ;
→ La suralimentation ;
→ Les suites d’une maladie ou d’un traitement médical.

ii. Les facteurs de risque


Plusieurs facteurs peuvent prédisposer à l’arthrite goutteuse, tels que :
→ La consommation excessive d’aliments riches en protéines (abats, viandes rouges, fruits de mer) ;
→ Un apport calorique excessif ;
→ L’abus d’alcool et en particulier de bière ;
→ Le stress ;
→ L’hérédité ;
→ L’obésité ;
→ L’hypertension ;
→ Le diabète ;
→ La prise de certains médicaments (diurétiques).

iii. Signes cliniques


L’accès typique siège à la racine du gros orteil : il réalise une arthrite aiguë de la 1 ère articulation
métatarsophalangienne. La douleur a un début extrêmement brutal et souvent nocturne ; elle atteint son maximum
en quelques heures pour devenir atroce, exacerbée par le moindre contact, notamment les draps, entraînant une
insomnie et rendant tout mouvement impossible. Localement, il existe des signes inflammatoires très nets : le gros
orteil atteint est gonflé, rouge, luisant, chaud. Une fièvre plus ou moins franche accompagne habituellement ce
tableau clinique. En l’absence de traitement, la crise dure quelques jours (avec recrudescence nocturne), puis les
signes inflammatoires locaux disparaissent ainsi que la douleur. À la suite de la crise, la fonction articulaire reste
parfaitement normale.

iv. Examens complémentaires


L’élévation de l’uricémie est pratiquement constante. Lorsque le diagnostic reste incertain, la ponction de
l’articulation (si elle est possible) permet de trancher de manière formelle en révélant des cristaux d’acide urique
dans le liquide synovial.

v. Traitement et régime
Il faut bien distinguer le traitement de la crise aiguë de celui de la maladie goutteuse ; leurs objectifs sont
différents.

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→ TRAITEMENT DE LA CRISE AIGUË
Le traitement de la crise aiguë repose sur la colchicine et/ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
→ TRAITEMENT DE FOND
Le traitement de fond de la maladie goutteuse a pour but de prévenir le retour des crises et de pallier les
conséquences de l’hyperuricémie chronique, en faisant baisser l’uricémie. Il repose sur les inhibiteurs de la
synthèse de l’acide urique, dont l’allopurinol (ZYLORIC) est le représentant.
→ RÉGIME
Le régime ne peut que rarement prétendre, à lui seul, normaliser l’uricémie. C’est cependant un complément utile
qui comprend :
✓ Une restriction calorique globale en cas d’obésité ;
✓ Une restriction des aliments générateurs d’hyperuricémie : abats, viandes grasses, gibiers, sardines, anchois,
crustacés, caviar, champignons, légumes secs ; l’apport lipidique doit également être réduit ; la suppression
de l’alcool est indispensable. Certains aliments ou boissons, même lorsqu’ils sont pris de façon épisodique,
sont susceptibles de déclencher une crise de goutte ; le goutteux doit apprendre à les reconnaître et les
éviter ;
✓ Une diurèse abondante par ingestion d’un ou deux litres par jour d’eau ordinaire ou minérale, et pour partie
alcaline (Vichy, Vals) pour élever le pH urinaire et limiter la formation de lithiase urinaire.

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III. PATHOLOGIES INFECTIEUSES

1. Les infections ostéoarticulaires


a. Définition
Une infection ostéoarticulaire est une infection qui touche un os et/ou une articulation. C’est une pathologie grave
susceptible d’entrainer un handicap très lourd et parfois de mettre en jeu le pronostic vital.
Selon le site infectieux :
→ Os = ostéite/ostéomyélite
→ Articulation = arthrite
→ Rachis = Spondylodiscite
Selon le délai d’évolution :
→ Infection aigue : ˂ 3 semaines
→ Infection chronique : ˃ 3 semaines

b. Mode de contamination
→ Contamination hématogène (bactériémie symptomatique ou asymptomatique) à partir d’un foyer
infectieux à distance ou geste invasif ;
→ Contamination par contiguïté à partir d’un foyer infectieux anatomiquement proche ;
→ Contamination par inoculation directe (chirurgie, post-traumatique, injection intra-articulaire…)

c. Les principaux germes


Micro-organismes Facteurs prédisposants
Staphylococcus aureus (50 à 60% des cas) Lésion de pression, plaie par pénétration, fracture ouverte, chirurgie
Staphylococcus epidermidis orthopédique, trouble lié à une insuffisance vasculaire (p. ex., le
diabète, l’athérosclérose), Implant prothétique
Escherichia coli (10 à 15% des cas) Porte d’entrée digestive ou urinaire
Streptocoque (10% des cas) Porte d’entrée ORL, dentaire
Bacille de Koch (mal de Pott) Tuberculose
Neisseria gonorrhoeæ, Pseudomonas Gonorrhée, Plaies punctiformes, consommation de drogue par voie
Salmonella, Champignons, mycobactéries intraveineuse, Drépanocytose

d. L’ostéomyélite aigue
i. Définition
L’ostéomyélite est une infection grave touchant l’os, la moelle osseuse et les tissus mous environnants. Le
Staphylococcus aureus est le microorganisme qui en est le plus souvent la cause, quoique d’autres variétés de

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micro-organismes puissent également causer l’ostéomyélite. La contamination se fait le plus souvent par voie
hématogène :
→ Surtout chez l’enfant en période de croissance à partir d’un foyer cutané, ORL…
→ Chez l’adulte en cas d’immunodépression, toxicomanie…

ii. Clinique
→ Douleur métaphysaire intense, pseudo-fracturaire avec impotence fonctionnelle majeure ;
→ Œdème et chaleur au siège de l’infection
→ Fièvre élevée avec frissons
iii. Examens complémentaires
→ Syndrome inflammatoire franc
→ Hémocultures
→ Ponction biopsie osseuse
→ Radiographie :
✓ Normale au début
✓ Après 3 semaines : abcès osseux, apposition périostée

iv. Traitement
→ Immobilisation antalgique (1 mois)
→ Antibiothérapie adaptée
→ Chirurgie en cas d’abcès

e. Ostéite aigue
i. Définition
C’est une infection osseuse post-traumatique, post-chirurgicale ou par contiguïté plus fréquente chez l’adulte. Les
facteurs favorisants sont :
→ Les fractures ;
→ L’inflammation des parties molles ;
→ Neuropathie alcoolique ou diabétique
→ Artérite

ii. Clinique
→ Douleur osseuse localisée
→ Signes inflammatoires locaux
→ Ecoulement
→ Fièvre vespérale fréquente

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iii. Examens complémentaires
→ CRP/VS : syndrome inflammatoire ;
→ NFS
→ Prélèvements locaux
→ Radiographie standard qui doit être retardée (apposition périostée, déminéralisation…)

iv. Traitement
→ Antibiothérapie à bonne pénétration osseuse prolongée (6 semaines à plusieurs mois)
→ Chirurgie +++ pour l’excision des tissus nécrosés

f. Arthrite septique
→ C’est l’invasion de la synovie par les micro-organismes ;
→ C’est une urgence car le pronostic fonctionnel et vital est engagé ;
→ Le plus souvent due à des staphylocoques mais toutes les bactéries peuvent être impliquées.
→ Survient généralement sur un terrain : immunodépression, diabète, alcoolisme, corticothérapie, matériel
étranger, rhumatisme inflammatoire…
→ Atteinte mono-arthritique dans 80 à 90 % des cas

i. Clinique
→ Douleur articulaire brutale ;
→ Impotence fonctionnelle majeure ;
→ Signes inflammatoires locaux marqués
→ Signes généraux inconstants (fièvre, frissons…)

ii. Examens complémentaires


→ NFS/CRP/VS : syndrome inflammatoire
→ Ponction articulaire
→ Radiographie standard

iii. Traitement
→ Immobilisation analgique jusqu’à disparition des signes inflammatoires ;
→ Antalgiques ;
→ Antibiothérapie ;
→ Evacuation régulière du liquide articulaire : ponctions +/- lavage chirurgical…
→ Kinésithérapie passive (entretien musculaire et articulaire) jusqu’à reprise de l’appui
→ Traitement de la porte d’entrée.

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iv. Complications
→ Orthopédiques : trouble statique, arthrose secondaire, ankylose
→ Générales : septicémie, complications de décubitus…

g. Spondylodiscite aigue
i. Définition
C’est infection du disque intervertébral et des plateaux adjacents généralement par voie hématogène

ii. Clinique
→ Douleur rachidienne d’allure inflammatoire ;
→ Radiculalgie ;
→ Raideur segmentaire ;
→ Percussion des apophyses épineuses douloureuse ;
→ Signes généraux fréquents (surtout au début : fièvre dans 75% des cas)
→ Signes neurologiques possibles

iii. Examens complémentaires


→ Radiographie standard
→ Scintigraphie osseuse
→ TDM osseuse
→ IRM
→ CRP/VS/NFS

iv. Traitement
→ Immobilisation antalgique
→ Antibiothérapie prolongée
→ Chirurgie en cas de complication neurologique par compression
→ Traitements associés : antalgiques, prévention de complications de décubitus, porte d’entrée

v. Complications
→ Trouble de la statique vertébral (cyphose) ;
→ Compression neurologique
→ Septicémie

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IV. AUTRES PATHOLOGIES
1. LA CERVICALGIE ET LA LOMBALGIE
a. Définition
La cervicalgie est une douleur vive ou sourde à la région des vertèbres cervicales.
La lombalgie est une douleur vive ou sourde à la région lombaire basse de la colonne vertébrale, avec une
irradiation possible jusqu’aux genoux.
Les douleurs liées à ces affections sont dites aiguës lorsqu’elles se manifestent pendant moins de six semaines et
chroniques lorsqu’elles persistent plus de trois mois.

b. Causes
Causes de cervicalgie Causes de lombalgie
Causes mécaniques : Causes mécaniques :
→ Mauvaises postures (torticolis) ; → Mauvaises postures ;
→ Tensions musculaires (stress, anxiété) ; → Tensions musculaires (stress, anxiété) ;
→ Lésions sur des disques (hernie discale) ; → Lésions sur des disques (hernie discale) ;
→ Arthrose → Arthrose
Tassement des vertèbres (ostéoporose)
Grossesse
Problème inflammatoire (spondylarthrite)
Problème infectieux (zona)

c. Manifestations cliniques
→ Douleur et raideur au cou ou au bas du dos causées par l’inflammation et les spasmes musculaires ;
→ Douleur à la mobilisation causée par la raideur et l’inflammation ;
→ Difficulté à se déplacer et à se positionner correctement causée par la douleur et la raideur

d. Examens complémentaires
L’examen clinique du médecin suffit généralement pour établir un diagnostic de cervicalgie ou de lombalgie.
Toutefois, le médecin peut demander une radiographie et une imagerie par résonance magnétique (IRM).

e. Traitement
→ Repos
→ Antalgiques
→ AINS
→ Myorelaxants

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2. Les tumeurs osseuses
Il existe deux types de cancer : le cancer primaire (ou primitif) et le cancer secondaire.
→ Le cancer primaire prend naissance dans un tissu et possède des caractéristiques spécifiques ;
→ Le cancer secondaire résulte de la prolifération et de la migration, qu’on appelle métastase, des cellules
cancéreuses primitives.
Les cancers primaires des os sont rares. Ils touchent particulièrement les jeunes de 5 à 25 ans et représentent de
6 % à 8 % des tumeurs qui frappent cette tranche d’âge. Dans 90 % de ces cas, le jeune souffre de l’ostéosarcome
ou du sarcome d’Ewing.
La plupart des cancers des os sont de type secondaire et résultent des métastases d’un cancer primaire émanant
d’un autre organe (sein, rein, poumon, thyroïde, prostate, etc.). Les métastases peuvent atteindre tous les os du
corps.
La présente section aborde les principaux cancers primaires des os : l’ostéosarcome, le chondrosarcome et le
sarcome d’Ewing.
Les cancers primaires des os naissent directement dans l’os ou à sa périphérie immédiate. Ils se répandent à partir
du tissu osseux, cartilagineux ou fibreux. Les tumeurs peuvent être malignes ou bénignes :
Principales Régions
Noms populations Tissus touchés squelettiques Evolution
touchées d’origine
TUMEURS MALIGNES
Enfants Tissu osseux en Bras Rapide
Ostéosarcome Adolescents croissance Jambe Propagation vers les
Jeune adultes Bassin poumons
Base du crâne
Chondrosarcome Adultes de 40 ans et Cartilage entourant Bassin Lente
plus l’os Jambe Pas de propagation
Bras
Fémur Très rapide
Sarcome d’Ewing Garçons (surtout) Tissu osseux Humérus Propagation vers
entre 5 ans et 25 ans Tissu conjonctif Tibia d’autres parties du
Bassin corps
TUMEUR BENIGNE LA PLUS FREQUENTE
Ostéochondrome Enfants Jambe
(ou exostose) Adolescents Surface de l’os Bassin Lente
Jeunes adultes Omoplate

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a. Les causes
Les causes du cancer des os sont inconnues. Cependant, l’interaction de cellules normales avec un ensemble de
facteurs génétiques et d’agents cancérigènes physiques, chimiques ou biologiques peut causer la transformation
d’une cellule saine en cellule tumorale.

b. Les facteurs de risque


Plusieurs facteurs peuvent prédisposer au cancer des os :
→ L’âge ;
→ L’hérédité ;
→ L’exposition à des agents cancérigènes chimiques, biologiques ou physiques (ex. : ondes
électromagnétiques) ;
→ Une fracture antérieure ;
→ Des traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie antérieurs.

c. Manifestations cliniques
→ Douleur causée par le processus de la maladie
→ Affaiblissement des os causé directement par le cancer
→ Masse sur l’os affecté causée directement par le cancer
→ Dans le cas où le cancer envahit d’autres parties du corps, plusieurs symptômes peuvent apparaître, tels que
l’anorexie, la perte de poids, des sueurs nocturnes, des douleurs thoraciques, l’hémoptysie et l’atrophie
musculaire (diminution du volume d’un muscle).

d. Examens paracliniques
→ Biopsie osseuse ;
→ Échographie de surface ;
→ Imagerie par résonance magnétique ;
→ Radiographie ;
→ Tomodensitométrie
e. Traitement
En cas de cancer, le choix du traitement revient à l’oncologue.
Le traitement le plus courant du cancer des os est la chimiothérapie. Il peut parfois être associé à la radiothérapie
pour assurer l’élimination des cellules cancéreuses.
La chirurgie est rare, mais parfois nécessaire pour consolider un os fragilisé par une métastase avant qu’il ne se
fracture, ou retirer une partie trop endommagée par la tumeur et la remplacer par une prothèse. L’amputation est
une solution utilisée en dernier recours.

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3. L’ostéoporose
a. Définition
L’ostéoporose est une maladie du squelette se caractérisant par une diminution de la masse osseuse : la densité et
la qualité osseuses sont insuffisantes.
Elle concerne principalement les femmes (1 femme sur 3 après la ménopause) mais les hommes ne sont pas
épargnés.
On distingue deux types d’ostéoporose :
→ Ostéoporose primitive (ou primaire) : la plus fréquente. Principalement liée à l’âge. Elle atteint
essentiellement la femme après la ménopause ;
→ Ostéoporose secondaire : elle est secondaire à une prise médicamenteuse (ex : corticothérapie au long
cours), à une pathologie (ex : hyperthyroïdie), à des troubles hormonaux ou à la prise d’alcool et/ou de
tabac.

b. Physiopathologie
Le tissu osseux se renouvelle en permanence. Ce remodelage osseux associe l’action des ostéoclastes qui
détruisent l’ancien tissu (phase de résorption) et des ostéoblastes qui créent du tissu osseux (phase de formation).
L’hormone parathyroïdienne qui régule l’activité des ostéoblastes et des ostéoclastes assurent un équilibre parfait
entre résorption et formation osseuse. L’ostéoporose naît d’un déséquilibre entre l’action des ostéoclastes et
des ostéoblastes. Cela fragilise le tissu osseux et augmente le risque de fracture. Le capital osseux est atteint vers
la 20e année et la perte osseuse débute vers la 40e année. Elle s’accentue chez la femme après la ménopause
(carence oestrogénique).

c. Facteurs de risque
→ Déficit en vitamine D et/ou en calcium
→ Hérédité
→ Tabac ;
→ Alcool ;
→ Prise prolongée de corticoïdes ;
→ Ménopause ;
→ Diabète ;
→ Hyperthyroïdie
→ Maladie de Cushing ;
→ Âge avancé

d. Signes cliniques
→ Asymptomatique

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→ Parfois : douleurs vertébrales modérées, gêne fonctionnelle discrète, douleurs liées aux fractures,
déformation du rachis

e. Examens complémentaires
→ Densitométrie osseuse (DMO) ou ostéodensitométrie
→ Bilan sanguin avec notamment calcium, phosphore et phosphatases alcalines

f. Complications
→ Multiplications des fractures
→ Décès chez les patients fragiles

g. Traitement

→ Traitement préventif
➢ Adapter l’environnement du patient (notamment chez la personne âgée) pour limiter les chutes –
➢ Apport en calcium et en vitamine D
➢ Traitement hormonal substitutif de la ménopause
➢ Exercice physique

→ Traitement médicamenteux de l’ostéoporose


➢ Calcithérapie au long cours - Vitaminothérapie D
➢ Biphosphonates : inhibiteurs de la résorption osseuse
➢ Tériparatide : ostéoformateur dérivé de la parathormone
➢ Ranélate de strontium : ostéoformateur et freinateur de la résorption
➢ Desonumab : anticorps qui s’oppose à l’activation des ostéoclastes

→ Traitement symptomatique
➢ Antalgiques pour la douleur
➢ Immobilisation +/- chirurgie en cas de fracture

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CHAPITRE III : LES SOINS INFIRMIER AUX PATIENTS PORTEURS DE PLATRES,
TRACTIONS ET FIXATEURS EXTERNES

I. Rappels
→ La fracture est rupture de la continuité de l’os, le plus souvent suite à un traumatisme.
→ On cherche une douleur, défaut de potence, œdème, angle particulier, déformation.
→ Plusieurs types de fractures :
▪ Ouvertes ou fermées ;
▪ Déplacée ou non ;
▪ Simple ou complexe.
→ Le traitement repose sur la réduction et la contention.
▪ La réduction consiste à mettre les fragments osseux dans leurs rapports normaux. Elle est chirurgicale
ou orthopédique.
▪ La contention permet de maintenir les fragments osseux dans leurs rapports normaux jusqu’à la
formation d’un cal osseux solide, c’est l’immobilisation. Elle se fait soit par :
Plâtre : convient pour des fractures stables
Fixateurs externes : convient pour les fractures ouvertes
Extension continue : convient pour les fractures instables
o Traction collée ;
o Traction trans-osseuse
Ostéosynthèse : intervention chirurgicale impliquant vis, clous, plaques…

II. LE PLATRE
Un plâtre est un dispositif d’immobilisation circonférentiel temporaire.
La réalisation d’une immobilisation plâtrée est un des gestes les plus courants de l’arsenal thérapeutique en ortho
et traumatologie. La pose d’un plâtre est :
→ Soit le seul traitement ;
→ Soit le complément d’un autre geste thérapeutique (plâtre après réduction orthopédique, après un geste
chirurgical)

a. Rôle propre de l’IDE


→ Rechercher les signes de complication pouvant survenir chez un patient porteur d’un dispositif
d’immobilisation ou de contention
→ Sur prescription : ablation dispositifs d’immobilisation et de contention
→ L’IDE participe à la pose de systèmes d’immobilisation après réduction

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b. Méthode
→ Pose d’un jersey tubulaire avec matériel de rembourrage
→ Humidification des bandes plâtrée dans de l’eau chaude
→ La mise en place du plâtre terminée répond à 3 critères :
▪ Solidité ;
▪ Immobilisation rigoureuse et fonctionnelle
▪ Tolérance

c. Complications liées aux immobilisations


→ Complication vasculaire artérielle
▪ Liée à une compression artérielle avec gène de la circulation sanguine artérielle, lésion par
compression, dissection d’une artère en lien avec traumatisme
▪ Se manifestant par des fourmillements des extrémités du membre, pâleur des extrémités du membre
et des doigts, froideur, douleur des extrémités, abolition des pouls distaux
▪ Soins infirmiers : surveillance du membre immobilisé : couleur de la peau, chaleur, sensibilité des
extrémités. Recherche de pouls, douleur.
→ Complication vasculaire veineuse
▪ Se manifestant par œdème de stase du membre plâtré, cyanose des extrémités du membre, chaleur
Phlébite (douleur, rougeur, chaleur, œdème, dissociation pouls / température)
▪ Soins infirmiers
Surveillance du membre immobilisé pour dépister apparition des signes cliniques
Surélévation du membre plâtré
Vérification si plâtre pas trop serrer pour favoriser le retour veineux malgré immobilisation
Administration du traitement anticoagulant sur PM
Lever et immobilisation du patient si PM le permet
Éviter station debout prolongée (si membre inférieur)
→ Le syndrome des loges
▪ Due à une ischémie consécutive à une pression des tissus inférieurs à la pression dans les loges
▪ Liée à un œdème ou un hématome intramusculaire ou compression d’un plâtre (ou plusieurs facteurs)
▪ Constitue une urgence dans la prise en charge : si dans les quelques heures après la pose de plâtre
plainte de sensibilité, risque de nécrose
▪ Pour contrôler : le médecin peut aller vérifier la pression dans les loges à l’aide d’un appareil
▪ Il se manifeste par :
Douleur très vive avec sensation de brûlure + tension cutanée
Déficit sensitif (paresthésie puis hypoesthésie et anesthésie)
Douleur intense à la contraction des muscles
Troubles moteur : impossibilité de mobiliser les extrémités

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Conservation du pouls (il ne s’agit pas d’une complication artérielle mais d’une
complication capillaire)
Augmentation volume du membre
▪ Les soins infirmiers
Surveillance douleur
Mobilité des extrémités
Chaleur
Pâleur des extrémités
Mesure éventuelle de la circonférence du membre
Ne jamais hésiter à appeler le médecin de garde en cas de doute
▪ Traitement : Aponévrotomie de décharge (Aponévrose = membrane qui sépare les muscles les uns
des autres en loges)
→ Syndrome de Volkman
▪ Nécrose d’origine ischémique avec rétraction / paralysie de certains groupes musculaires + atteintes
nerveuse / musculaires responsables d’attitudes vicieuses (comportement articulaire anormal)
▪ Peut être la conséquence d’un syndrome des loges non traité
▪ Irréversible
▪ Se manifestant par une pâleur + refroidissement des extrémités + Douleur + Perte mobilité
▪ Soins infirmiers
Surveillance de la survenue des signes suscités et syndrome des loges
Fendre le plâtre sur PM

→ Complications neurologiques
▪ Par la compression d’un nerf par le plâtre lui-même (trop serré, bords libres insuffisamment
rembourré)
▪ Se manifeste par douleurs localisées sur le trajet d’un nerf : paresthésie jusqu’à paralysie motrice des
releveurs des orteils, extenseurs des doigts
▪ Soins infirmiers
Surveillance de la douleur localisée sur un trajet nerveux
Surveillance neuro locale
Fenêtrage pour lever la compression
Réfection de plâtre sur PM

→ Complications cutanées
▪ Par compression des tissus mou et de la peau au niveau des parties osseuses saillantes ou à des
lésions de grattage avec un objet long et agressif

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▪ Se manifestant par une douleur localisée + sensation de brûlure localisée, lésion visible aux limites du
plâtre, odeur malodorante si lésions avancées. Attention à la sensation de brûlure qui peut indiquer
une escarre
▪ Les soins infirmiers
Prévention : rembourrage suffisant et adapté du plâtre
Éducation (ne pas mouiller, ne pas introduire d’objet)
Évaluation de la douleur : sensation de brulure localisée
Évaluation d’une odeur malodorante
Fenêtrage du plâtre en regard de la douleur après avis médical

→ Complications liées à un déplacement secondaire


▪ Dues à un plâtre trop lâche après la fonte d’un œdème ou à une fracture instable ou au plâtre devenu
inefficace car fragilisé par mouillage. Non-respect des PM
▪ Se manifestant par une douleur, déformation du membre ou une éventuelle menace cutanée
▪ Les soins infirmiers
Éducation à respecter les consignes par rapport au plâtre (sans appui)
Vérifier l’état du plâtre
→ Complications à titre musculaire
▪ Liée à la mise au repos totale et se manifestant par une fonte musculaire et/ou amyotrophie
▪ Les soins infirmiers :
Éducation et information
Encouragement à la réalisation d’exercices d’entretien musculaire préconisés par les kinés et
autorisés par les causes de l’immobilisation
Contraction des muscles des segments libres
Encouragement à l’autonomie et aux déplacement compatibles avec le problème de santé du
patient
→ Complications articulaires
▪ Liée à l’immobilisation prolongée des articulations dans une position non physiologique
▪ Se manifestant généralement par une raideur articulaire
▪ Les soins infirmiers :
Favoriser la mobilisation selon les consignes du chirurgien
Encourager la mise au fauteuil et le lever

III. Les fixateurs externes


a. Définition
→ L’immobilisation est obtenue par l’intermédiaire de fiches vissées de part et d’autre de l’os à distance de
foyer de fracture le tout consolidé par des barres rigides

Dr. BAH Joseph Landry 35


→ Indications
▪ Fractures comminutives (plusieurs morceaux avec chevauchements) complexes
▪ Certaines fractures ouvertes
▪ Certains cas ostéite
▪ Fractures osseuses avec lésions des parties molles avec plaies souillées
▪ Allongement osseux
→ Intérêts
▪ Absence de matériel interne
▪ Matériel réglable
▪ Garde libre les articulations
▪ Permet une certaine mobilité malgré l’encombrement
▪ Grande stabilité pour fractures pluri-fragmentaires
▪ Rééducation précoce
→ Inconvénients
▪ Matériel encombrant lourd, inesthétique
▪ Nécessite des soins de broches
▪ Mobilisation qui reste difficile
▪ Impact psychologique
→ Complications infectieuses
▪ Liées à des fractures ouvertes ; +/- souillures macro et microscopique et au matériel mis en place
▪ Se manifestant par apparition de signes locaux ou de signes généraux d’infection (chaleur, rougeur,
douleur, CRP)
▪ Soins infirmiers
Hygiène
Soins locaux selon protocole avec asepsie
Surveillance locale afin de dépister apparition signes infectieux (douleur, chaleur, induration,
écoulement purulent)
Surveillance de l’aspect des points d’insertion : inflammation, croûtes, écoulement
Évaluation des plaies
Surveillances des signes généraux
Sur PM : Administration ATB + dosage ATB

IV. Les tractions trans-osseuses et tégumentaires


→ Manœuvres qui tirent sur une partie (membre ou sur la colonne vertébrale) afin d’obtenir un effet
thérapeutique (rétablir l’alignement) ou analgésique (dans l’attente d’une chirurgie) ou correcteur
→ Permettent de procéder à une réduction et une immobilisation

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→ La force de traction = extension est appliquée à une partie du corps ou à une extrémité pendant qu’une
contre-extension tire dans le sens opposé constituée par le poids du corps.
→ Deux types de tractions :
▪ La traction trans-osseuse
Une branche trans-osseuse est solidaire d’un étrier sur lequel s’exerce une traction par
l’intermédiaire d’une poulie, d’une corde et d’un poids
La force est exercée sur l’élément osseux par l’intermédiaire de la broche
Attention aux poulies, vérifier les appuis
▪ La traction trans-collé
Elles sont appliquées sur la peau par des bandes adhésives ou non, ces bandes sont reliées
elles-mêmes à une corde et un poids
Indications :
o Aligne les os de part et d’autre de la fracture en position anatomique
o Attendre consolidation de la fracture non chirurgicale
o Dans l’attente d’une ostéosynthèse : donc à visée antalgique, immobilise une
fracture en attendant l’amélioration de l’état général
→ Complications
▪ Altération mobilité
▪ Déplacement du foyer de fracture (ça fait mal)
▪ Infectieux
▪ Alitement prolongé
▪ Douleur
→ Soins infirmiers
▪ Précautions et respect de la traction lors des mobilisations
▪ Organisation de l’environnement du patient Informer et éduquer les patients et/ou leur entourage
▪ Sur PM : radiologie de contrôle

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