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Histoire et évolution de la psychologie du 

développement
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Bibliographie​ :  

Bee & Boyd ​Les âges de la vie​. Psychologie du développement humain.​ Edition du renouveau 
pédagogique (3​ème​ édition) 

I- Introduction 

La  psychologie du développement constitue l’une des ​grandes disciplines de la psychologie 
scientifique​. 

Elle a pour objet d’étude, ​l’évolution psychologique des individus tout au long de la vie​, c’est 
ce que nous appelons également ​l’ontogenèse psychologique​. 

C’est  au  ​XIX​ème  ​siècle​,  que  la  psychologie  du  développement  s’est  considérée  comme  une 
étude  scientifique  et  qu’elle  arrive  à  ​répondre  aux  difficultés  psychologiques  que  les 
enfants et les adolescents rencontrent au cours de leur développement.  

On  s’intéresse  au  développement  individuel  avec  l’ontogénèse  et cela ​tout au long la vie​. La 


psychologie  du  développement  se  poursuit  donc  à  l’âge  adulte.  Pour  désigner  cette 
perspective, on parle de ​Life Span Perspective​.  

Dans ce chapitre, nous devons répondre à trois questions​ : 

Comment s’est construit l’objet d’étude de la psychologie du développement ? 


 
Comment la psychologie du développement est-elle devenue un objet d’étude 
scientifique ? 
 
Comment cet objet d’étude a-t-il évolué plus récemment ? 
 

II- L’enfance et l’idée d’enfance dans l’Antiquité 

PHILIPPE  ARIÈS  (1914-1984) ,  en  1973  a  défendu  une  thèse  qui  a  marqué  profondément 
notre représentation historique de l’enfance. 

Dans  cette  thèse  ​ARIÈS  soutient,  que  jusqu’au  XVIIème  siècle,  ​nous  ne  distinguions  pas 
vraiment l’enfance de l’adulte​. L’enfant, est un adulte qu’il fallait remplir de connaissance.  

 
Pour  ARIÈS,  l’enfance  était  considérée  comme  une  ​réduction  de  l’état  adulte  (qu’il  fallait 
remplir de connaissances). 

L’enfance n’avait ​pas de​ ​caractéristique propre​, ​de spécificités​. 

Depuis cette thèse, on a une vision beaucoup nuancé de cette représentation de l’enfance.  

Dès l’Antiquité, on distinguait ​plusieurs périodes de développement​.  

Dans le ​monde Latin​, on distingue trois périodes. 

✔ Jusqu’à 7 ans​, l’enfant est appelé « ​infans​ » (c'est-à-dire, celui qui ne parle pas). 
 
✔ Jusqu’à  15  ans​,  l’enfant  est  appelé  « ​puer​ » (c'est-à-dire, absence de barbe et incapable 
de procréer). 
 
✔   Après  16  ans  et  à  partir  de  17  ans​,  l’enfant  entre  dans  la  classe  des  « ​iuniores ​ » 
(c'est-à-dire, ceux qui peuvent être enrôlés, que l’on peut mobiliser pour la Guerre).  
  

Des  traces  montrent  que  dès  l’Antiquité, l’importance de l’éducation est reconnue mais il n’y 


aucun  écrit,  de  discours  quelconques  qui  existent  sur  l’enfance.  IL  faudra  donc  attendre  le 
Moyen Age pour s’intéresser aux questions de l’éducation. 

 
III- Les discours sur l’enfance et l’éducation : du Moyen Age à la 
renaissance 

Au  moyen-âge​,  la  représentation  est  ​marquée  par  la  culture  chrétienne  et  l’éducation 
s’appuie sur le domaine professionnel. 

Du point de vue catholique​, l’enfant est situé entre « le bien » et « le mal ». 

Du point de vue social​, nous nous préoccupons de plus en plus de la vie professionnelle. 

Il y a donc une très grande variabilité. 

Le travail chez les enfants est légal au 15​ème​. 

Ex​ :  Au  XV​ème  siècle,  le  travail  chez  les  artisans  est  possible à partir de 7 ans chez les garçons 
et de 6 ans chez les filles.  

En échange de son travail, son « employeur » a trois obligations envers lui​ : 

- Fournir de la nourriture aux enfants. 


- Fournir des vêtements. 
- Fournir une formation. 
 

Nous pouvons dire qu’à la renaissance, les ​questions éducatives apparaissent au 1​er​ plan​. 
ERASME (1469-1536) est l’une des personnes qui a marqué l’histoire​ : 

C’est  un  prêtre  humanisme.  Il  a  cherché  à  inculquer  au  peuple,  la  nécessité  de  donner  une 
éducation  aux  enfants.  Il  a  eu  l’idée  de  ​créer des colloques scolaires (pièces de théâtre, dans 
lesquelles  interviennent  des  enfants  ainsi  que  des  adultes,  pour  fournir  aux  publics  et  donc 
aux  parents, des modèles de comportements éducatifs et sociaux) pour ​diffuser ses idées sur 
la  nécessité  et  l’importance  de  l’éducation​.  C’est  ainsi  que  démarre  la  prise  de  conscience 
des soucis d’éducation.  

Au XVIII​ème​ siècle​, il va y avoir des ​controverses​. 

, philosophe et écrivain au 18​ème​ ​va ​adopter un modèle différent de l’éducation​. 

Pour  lui,  ​« L’Homme  naturel  est  bon ».  Pour  lui,  il  faut  d’une  part  ​préserver  les  enfants  des 
influences  néfastes  de  la  société  des  adultes​,  et  d’autre  part  il  faut  ​respecter  les  lois 
naturelles​,  l’enfant  étant  plus  proche  de  la nature que l’adulte (c'est-à-dire qu’il faut non pas 
prendre  en  compte  les  contraintes  culturelles  mais  les  contraintes  naturelles).  Il  faut  donner 
aux  enfants  les  forces  naturelles  auxquelles  ils  devront  faire  face,  il  faut  les  endurcir,  aux 
difficultés physiques (climat, faim, soif, sommeil …). 

Dans  un  ouvrage :  « ​Emile  ou  de  l’éducation ​ »  (1762),  ROUSSEAU  recommande  ​d’exercer  les 
enfants  dès  leur  plus  jeunes  âges  à faire face à des contraintes qu’ils endureront dans leur 
vie  d’adulte  (intempérie,  froid,  etc…).  Il  défend  sa  conception  dans  cet  ouvrage.  Il  va  y 
décrire différents stades de développement. 

ROUSSEAU distingue plusieurs périodes dans l’enfance​ : 

- L’âge de la nature qui correspond à la période de « l’infans » de 0 à 2 ans​. 


C’est  la  période  critique  pour  le  renforcement  de  la  santé  physique  et  de  l’acuité des 
sens.  

C’est à ce moment-là, qu’il faut les exposer. 

- L’âge de la formation du corps et des sens « puer » de 2 à 12 ans​. 


C’est  la  période  critique  pour  le  développement  de  la force et de l’agilité physique. Il 
faut  élever  l’enfant  à  la  campagne  loin  de  toute  religion  et  la  ​méthode  d’éducation 
doit  être  négative​ :  on  doit  protéger  l’enfant  du mal (religion, discours moraux …) et 
non pas lui dire ce qui est bien. 

- L’âge de force ou de formation intellectuelle et technique de 12 à 15 ans.​  


C’est  la  période  critique  pour  le  développement  du raisonnement  et de l’intelligence 
et  le  sens  critique.  Le  bon  sens  serait  produit  par  un  module  du  cerveau  qui 
n’apparait  pas  avant  la  puberté.  Rousseau  recommande  aux  parents  d’enseigner  la 
lecture  et  l’écriture  avant  12  ans  mais  dans  le  ​but  de  permettre  aux  enfants  de  se 
débrouiller  par  eux-mêmes  et  non  pas  pour  apprendre.  Ce  n’est  pas  pour  la  culture 
mais  pour  l’adaptation ​:  « L’enfant  qui  lit  ne  pense  pas,  il  ne  fait  que  lire,  il  ne  s’instruit 
pas ». ​Et c’est après 12 ans, que l’on peut utiliser la lecture pour apprendre des choses. 

La  conception  de ROUSSEAU sur les périodes dans l’enfance marque un ​tournant important 


dans la constitution de la psychologie du développement​.  

Objet d’étude de la Psychologie du développement ≠ Objet d’étude de la pédagogie​. 

En  effet,  c’est  la  première  fois qu’on identifie des périodes de développement distinctes de la 


pédagogie  en  soi,  de  ce  qu’il  faut  enseigner.  Il  s’agit de période de développement et non de 
pédagogie. 

  

IV- La centration sur l’enfant en développement : l’époque moderne 

C’est  au  milieu  du  ​19​ème  siècle  s’est  construit  l’objet  d’étude  de  la  psychologie  du 
développement.  Les  savants  de  l’époque s’interrogent sur la nature des changements dans le 
monde. Ce qui soulève des questions fondamentales sur trois niveaux. 

Au  XIX​ème  siècle,  les  hommes  de  science  s’interrogent  sur  l’évolution  à  trois  niveaux 
d’échelles​ :  

- Phylogenèse​ (évolution des espèces dans le temps). 


- Sociogenèse​ (évolution des sociétés). 
- Ontogenèse​ (évolution des individus). 
 

Ils feront assez vite ​des rapprochements entre ces trois niveaux​ d’échelles. 

Certains  auteurs,  vont  essayer  de  ​rapprocher  la  phylogénèse  et  l’ontogénèse​,  ceci 
correspond à ​la loi de la récapitulation​.  

On doit cde rapprochement a ​ERNST HAECKEL​ (1834-1919). 

Avec  la  loi  ou  théorie  de  la  récapitulation​,  ​HAECKEL  nous  dit :  ​« Au  cours  de  son 
développement,  l’enfant  reproduit  en  raccourci  temporel,  la  succession  des  formes  d’évolution  de  son 
espèce ».  

Au  cours  de  notre  développement,  on  va  passer  par  des  étapes,  qui  ont étaient celles de nos 
Ancêtres.  Ce  qui  s’applique  au  physique  s’applique  également  au  comportement.  IL  y  a  un 
récapitulatif à tous niveaux. 

⇨​ ​Le développement individuel récapitule le développement des espèces, phylogénétique​. 

 
D’autres  auteurs  vont  ​associer  sociogenèse  et  ontogénèse​,  pour  ceux-là,  l’enfant  est  un 
adulte venant d’une ​société primitive​. 

On doit ce rapprochement a ​HERBERT SPENCER​ (1820-1903). 

SPENCER  écrit  en  1876​ :  ​« Les  différences  entre  l’intelligence  d’un  enfant  et  d’un  adulte 
correspondent aux différences entre l’intelligence d’un homme sauvage et d’un homme civilisé ». 

Ces rapprochements théoriques et spéculatifs vont ​susciter des débats et des controverses​. 

C’est  dans  ce  contexte  que  les  ​1ères


​   observations  d’enfants  vont  être  menées  pour  faire 
avancer les connaissances. 

C’est  ainsi  qu’en  ​1876​,  le  philosophe  ​HYPPOLYTE  TAINE  (1828-1893)  fait  une  ​publication 
scientifique  sur  le  développement  de  l’enfant  et  plus  précisément  sur  ​l’acquisition  du 
langage.  Ce  seront  les  premières  observations  scientifiques  qui  va  susciter  l’intérêt  de  la 
communauté scientifique. 

Il y aura ensuite, ​CHARLES DARWIN​ (1809-1882) et ​WILHEM PREYER​ (1841-1897). 

Ils  vont  publier  des  donnés  scientifique  sur  l’observation  du  développement  de  leur  propre 
enfant.  Nous  qualifierons  ces  études  de  ​biographies  des  bébés​.  Ces  biographies  sont  ​le 
témoin de la constitution de l’objet d’étude scientifique de la psychologie du développement. 
C’est la preuve matérielle.  

Ce sont ces biographies qui ​constituent l’objet d’étude​ de la psychologie du développement. 

Cet  objet  d’étude  est  ​né  de  l’enfant  et  c’est  pourquoi  la  psychologie  du  développement  est 
bien souvent associée à l’enfant et à l’adolescent.  

Il y aura plus tard l’étude de ​Jean Piaget​. 

V- L’évolution du concept de développement du XXème siècle à nos 


jours 

Il y a trois évolutions majeures​ : 

- Différencier  les  domaines  fonctionnels  du  développement  (motricité,  langage,  les 


émotions,  le  raisonnement,  etc…) plutôt que l’analyser le développement en terme de 
stade. C’est la prise de conscience progressive d’une différenciation. 
 
- Il  ne  faut pas s’intéresser seulement à l’enfance et à l’adolescence mais aussi à l’âge 
adulte  et  à  la  fin  de  vie ​:  « ​Life  Span  Development ​ »  (Développement  Vie  Entière).  Le 
développement survient à toute période de la vie.  
 
- Étendue  en  interaction  avec  d’autres  domaines  de  la  psychologie​ et  notamment 
avec ​la psychopathologie​. 
 

Une  ​pathologie  n’est  pas  un  état  qui  survient  du  jour  au lendemain, mais c’est un ​processus 
que  nous  ne  pouvons  pas  comprendre  si  nous  ne  connaissons  pas  le  développement 
normal​. 

Toute  pathologie​,  correspond  à  une  ​perturbation  du  fonctionnement  normal​,  il  est  donc 
nécessaire  de  comprendre le fonctionnement normal pour comprendre un fonctionnement 
pathologique​. 

KARMILOFF-SMITH  (prof,  université  de  Londres,  2008) a  dit  :  ​« L’étude  du  développement 
normal est la clé pour comprendre les troubles du développement ».

5) les grandes figures de la psychologie du développement

lev vygotski (1896-1934) 

Auteur  russe  qui  a  créer  le  premier  laboratoire  de psychologie des enfants anormale en 1925 


à  Moscou,  mort  à  27  ans  il  est mort avec aucune reconnaissance, son travail a était découvert 
bien plus tard.il a développer une conception socio culturel de l'enfant

« Une connaissance est toujours acquise en deux fois » (étape interpsychisme )

Henry Wallon (1879-1962) 

considéré  comme  le  premier  théoricien,  il  est  philosophe  et  médecin,  il  va  se  consacrer  a 
l'étude  de  l'enfant  déficient  et  va  publier  un  ouvrage  (« l'enfant  turbulent,1925 »),  il  soutien 
une  thèse  dans  cet  ouvrage  , la continuité entre le pathologique et le normal. C'est une façon 
de  pas  exclure.  Il  est  également  connu  pour  avoir  créer  une  des  première  revue  en  langue 
française  sur  la  psychologie  des  enfants  et  il  a  était  sollicité  par  le  gouvernement  pour  faire 
une reforme sur les instituts scolaire

il  a  défendu  une  conception  du  développement  propre  à  lui  ,  il  le  décrit  comme  une 
succession  de  stade  ou  tantôt  ceux  sont  les  aspect  émotionnel  et  affective  qui  domine  et 
tantôt  ceux  sont  les  aspects  rationnels  et  les  aspects  intellectuel.  Pour  lui  le  bébé  est  un 
animal social

Urie Bronfenbrenner (1917-2005)

Originaire  de  Russie,  auteur  né  à  Moscou,  il  a  migre  aux  usa  pendant  la  premiere  guerre 
mondial et a travaille a l'armée

pour  lui  le  plus  important  est  de  prendre  en  compte  la  complexité  des  milieux  de  vie  de 
l'enfant,  il  va  dans  son  approche  souligner  l'importance  et  la  complexité  des  autres 
environnements,  il  va  décrire  les  milieux  de  vie  selon  la  proximité  spatial  des  plus  proches 
au  plus  éloignés  elle  est  aussi  considéré  comme  une  théorie  écologique  (par  rapport  aux 
milieux)pour lui les aspects socio culturel sont important 
Albert Bandura (né en 1925)

il  représente  un  certain  mouvement  dans  l'Amérique  du  nord,  né au canada, il a developper 
une  théorie  sur  l'apprentissage  social  applique  sur  les mécanisme de développement, c'est le 
milieu qui déterminé les comportement de l'enfant et leurs évolutions

l'enfant  va  intériorisé  les  normes  et  les  valeurs  de  sa  cultures,  de  son  milieu  socio-  familiale 
en suivant les principes du conditionnement des principes pavlovien

pour  lui  l'enfant  apprend  essentiellement  par  l'observation  d'autrui  et  non  par  l'action,  on 
parle  de  modelage  social,  si  cette  approche  pressente  un  intérêt  on  admettra  difficilement 
que l'apprentissage par observation soit la source principal du développement 

Jean Piaget (1896-1980) chap 2 

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