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Image

et image de soi
Image
et image de soi
Sébastien Millécamps
Illustrations : Antonin Gaunand

© Dunod, Paris, 2011


ISBN 978-2-10-055023-4
Table des matières
Introduction ..................................................................................................... 7
Votre image : la dimension extérieure.............................................................. 10
L’image de soi : la dimension intérieure .......................................................... 11
Notre image devient publique, autant la maîtriser ........................................ 14

PARTIE 1
ANCRER SES ATOUTS

1. Prendre conscience de l’importance de l’image ................ 19


L’image, premier vecteur de l’information....................................................... 20
L’image de soi : moyen de communication avec soi et avec le monde ..... 39

2. Faire le point sur sa propre image .............................................. 51


L’importance du regard de l’autre ..................................................................... 52
L’image de soi en construction permanente ................................................... 70

3. Agir sur son image et son image de soi .................................. 85


Agir sur ses représentations............................................................................... 86
Donner du corps à ses ambitions ................................................................... 111

PARTIE 2
COMMUNIQUER SON ÉNERGIE

4. Se préparer physiquement et mentalement ....................... 133


Préparation physique et langage non verbal ................................................ 134
Préparation mentale : visualiser pour réussir ................................................ 158

5. Afficher son style .................................................................................. 179


Soigner son look ................................................................................................ 180
Trouver sa voix.................................................................................................... 189

5
Image et image de soi

6. Soigner sa communication ............................................................. 207


Des mots aux photos ........................................................................................ 208
Miser sur le réseau ............................................................................................ 235

Conclusion ......................................................................................................... 271


Afficher et cultiver nos différences ................................................................. 272
De l’image de soi à l’amour de soi ................................................................. 273

Bibliographie.................................................................................................... 275

6
Remerciements
Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont participé, de près ou
de loin, à cet ouvrage, et notamment :

– Anne de Commines, pour sa contribution, dans la durée, à la concré-


tisation et la rédaction de cet ouvrage ;
– Marie-France Billi, pour sa rigueur dans les relectures et son grand
cœur inspirant ;
– Antonin Gaunand, pour ses illustrations et son énergie positive ;
– Pascal Bernard, alias Mitouze, pour sa grande facilité devant l’objectif
et sa précieuse amitié ;
– Joanna Maclennan et Mike Sajnoski, pour la réalisation des photos
d’illustration de cet ouvrage ;
– Aurélien Millécamps, pour ses conseils sur les photographies et son
précieux soutien ;
– Michaël Aguilar, pour ses encouragements et sa participation ;
– Aude Roy, pour sa bienveillance, sa disponibilité et sa complicité ;
– Olivier Soudieux, pour sa participation sympathique ;
– Patricia Charnelet, pour ses conseils, son regard avisé et sa
disponibilité ;
– Catherine Schmitt, pour son soutien et sa présence à l’origine du
projet ;
– Denis Lamboley, pour sa contribution amicale ;
– Michel Dumont, pour son regard d’expert et ses conseils ;
– Vincent Plouvier, pour ses encouragements et ses précieuses
recherches ;
– Sipora et Arnaud Allouche, pour le partage de leurs documents de
travail ;
– Jean-Luc Chane Won Win, pour ses conseils amicaux sur le
protocole ;
– Christian Baillard, pour son amical regard et ses analyses profondes
et justes ;
– Jacques Romeu, pour son amitié fidèle et sa créativité ;
– Fabien Piliu, pour ses relectures et sa très grande facilité dans le
feed-back ;
– Olivier Arroyo, pour la réalisation originale des cartes atouts ;
– Jean-Marie Stiffel, pour la finesse de son analyse et l’efficacité de
ses conseils ;
– Fadhila Brahimi, pour sa contribution amicale ;

3
Image et image de soi

– Bertrand Labasée et Jacob Bourguignon, pour leur contribution active


et précieuse ;
– Anémone, pour avoir partagé son expérience et ses conseils ;
– Pierre Marcadé et son équipe, pour leur soutien sans faille et leur
rôle au quotidien ;
– David Gilles et Xavier Mevellec, pour leurs efforts et leur
gentillesse ;
– la famille de Chateauvieux et les équipes de Bourbon, pour leur
soutien précieux et leur bienveillance ;
– l’ensemble des clients de Les pieds sur terre et leurs équipes qui
renouvellent chaque jour notre envie de partager ;
– et bien sûr, Valérie Mauriac et Valérie Briotet des éditions Dunod
pour m’avoir proposé d’éditer cet ouvrage.

Un clin d’œil également à toutes celles et ceux qui m’ont inspiré


et guidé dans mes apprentissages et mon chemin personnel et vers
lesquels sont allées mes pensées lors de la rédaction de cet ouvrage,
et notamment :
– Michel Chiron qui m’a ouvert sur le monde du théâtre et le travail
de l’acteur ;
– Catherine Blanc pour sa complicité, sa bienveillance et ses attentions
de tous les instants ;
– Christine Georget pour son énergie inspirante.

À titre personnel, je tiens à remercier :


– mes grands et éternels amis du Couch und pain, Bann dalons La
Rényon, les Folin et les Potos du disco ;
– la famille « Millec », pour son éternelle énergie et son amour, Sadeghi-
Hill pour leur présence et leur soutien ainsi que les Dion pour tout
ce qu’ils m’ont apporté ;
– mon épouse, Sabrina Millécamps pour sa patience, ses idées tou-
jours justes et le temps qu’elle a su sacrifier sur notre vie commune
et nos week-ends ;
– et enfin, une pensée toute particulière pour La Réunion et tous les
Réunionnais qui m’entourent et tout particulièrement mon amie,
Marie-Bernadette Hoarau, qui m’a beaucoup accompagné, à sa
manière, dans l’écriture de cet ouvrage et même bien au-delà…

Sébastien Millécamps
Mars 2011

4
Introduction

« D’un œil, observer le monde extérieur,


de l’autre regarder au fond de soi-même. »
Amedeo Modigliani

D
epuis bientôt 10 ans, j’interviens en tant que coach, formateur
et conférencier au sein d’entreprises françaises et internationa-
les. Je constate constamment combien la question de l’image
occupe une place primordiale dans l’environnement professionnel,
même si elle n’est pas forcément consciente ou manifeste.

À chaque nouvelle mission, à chaque nouveau public, à chaque


nouveau groupe, il faut repartir de zéro : faire bonne figure, créer
rapidement la relation de confiance, dépasser les idées reçues et les
freins potentiels, se placer dans une dynamique collective pour susciter
l’adhésion dès les premières minutes.
J’accompagne des professionnels de l’image, de la communication
ou de l’entreprise : personnalités politiques, journalistes et animateurs
de télévision, dirigeants, managers. Si je les aide à mettre en valeur
leur personnalité (face à la caméra, lors de discours, en interview ou
encore en situation de prise de parole ou d’entretien professionnel),
cela ne s’est pas fait « comme ça ». Me reviennent d’ailleurs parfois
en mémoire les propos de l’un de mes professeurs d’Université en
communication : « Sébastien, vous ne savez pas faire un exposé oral,

7
Image et image de soi

on ne comprend rien, vous avez un problème de diction ». Si j’étais


resté toute ma vie avec cette croyance, cette image de moi-même,
cette « vérité » entendue, serais-je là à en faire mon métier ?
Vous avez tous entendu, un jour ou l’autre, ce genre de propos et
vous en connaissez les conséquences parfois désastreuses. Ils peuvent
mettre en péril notre construction personnelle, notre confiance et notre
image de nous-même.
Ainsi, naissent nos peurs. Crainte du regard de l’autre, de son juge-
ment, peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas bien dire, ni bien
faire. Ces anxiétés sont d’ailleurs souvent exprimées par les participants
à mes séminaires et nous finissons par le constater collectivement : le
pire ennemi n’est pas l’autre, mais nous-même !
Le problème ne vient pas véritablement de ce que nous donnons à
voir ou à entendre à l’autre mais de l’image que nous nous faisons de
nous-même. En focalisant sur nos défauts ou en nous laissant diriger
par nos peurs, nous portons un regard sur nous souvent loin de la
réalité et de ce que les autres en perçoivent.
Vous vous sentez jugé ? Le pire des juges n’est-il pas votre juge
intérieur ? Vous avez peur que le courant ne passe pas entre vous et
votre interlocuteur ? Vous redoutez qu’il vous rejette, ne vous apprécie
pas ? Qu’est ce que ces craintes disent de vous-même ?
Vous l’avez compris, si cet ouvrage traite de la question de l’image
dans sa dimension extérieure, nous aborderons également son pendant
intérieur : l’image de soi.
Si vous voulez atteindre vos ambitions professionnelles et faire de
votre image un atout, il faut également prendre le soin de vous inter-
roger sur votre propre image. Cet ouvrage entend donc vous permettre
d’effectuer un travail en profondeur, tout en restant à sa juste place :
un outil à vocation professionnelle.
S’il m’est apparu utile d’aborder simultanément l’image et l’image
de soi, l’ambition n’est pas, pour autant, d’être exhaustif. Je ne saurais

8
Introduction

expertiser et investiguer entièrement le vaste champ de l’image de soi


et l’ambition de cet ouvrage s’attache donc exclusivement à la dimen-
sion professionnelle. L’image de soi requiert différentes approches
et s’inscrit dans un univers extrêmement vaste. Elle s’ancre dans les
champs du développement personnel, de la psychologie. Laissons ces
ramifications aux spécialistes de l’accompagnement thérapeutique.
Cet ouvrage s’articule autour d’un objectif simple et clair. Il propose
des clés pratiques et concrètes à utiliser au quotidien, dans votre vie
et votre parcours professionnel.
Il ne s’agit pas non plus d’approcher exhaustivement les aspects
théoriques des outils, ni de visiter écoles ou courants de développe-
ment personnel auxquels je me réfère parfois. L’ambition est tout autre.
Nous partagerons humblement les outils, les expériences, les constats
issus de mon parcours professionnel. Vous pourrez donc à votre tour
vous en enrichir et aller vers ce vers quoi vous souhaitez tendre.
Ce livre entend vous aider à construire ou à compléter votre boîte
à outils personnelle pour vous orienter dans votre cheminement pro-
fessionnel afin de trouver le meilleur de vous-même, puis le donner
à voir aux autres.
Empreint de méthodes et d’expériences pratiques propres à mon
métier de coach, de formateur et de conférencier, il est concret,
pragmatique et orienté vers l’action. Il vous aidera à cheminer vers
vous en puisant au fond de vous-même les moyens d’atteindre vos
ambitions.
Aussi, aucune réponse préconstruite n’est proposée. Plutôt que des
recettes tendant à une vérité, je privilégie naturellement une démarche
qui part de vous-même à travers un questionnement, un cheminement
personnel.
Là est toute la différence entre une approche dite de conseil et
une démarche orientée davantage sur la dimension coaching. Après
expertise, le consultant va vous donner des réponses et une recette

9
Image et image de soi

à appliquer. Le coach, au contraire, accompagnera l’individu pour


conduire ses propres objectifs en lui permettant de trouver, par lui-
même et en lui-même, les réponses les mieux adaptées pour lui. À
vous ensuite de les appliquer, ou pas !
Après avoir défini ensemble clairement le cadre de cet ouvrage,
développons ici les premières idées clés autour des notions d’image
et d’image de soi pour appréhender la double problématique qui se
présente à nous.

Votre image : la dimension extérieure


Vo
Dans l’entreprise, chaque collaborateur véhicule son image, celle
de sa fonction, mais aussi celle de son entreprise ou de son produit.
Qu’est-ce que l’image et à quoi tient-elle ?
Il s’agit de la dimension extérieure de soi, c’est-à-dire de tout ce que
je donne à voir de moi-même dans mes comportements au quotidien
ou à travers mon environnement naturel.
Ma façon de dire bonjour, de sourire, de me présenter, de m’habiller
ou même d’aménager mon bureau exprime une image de moi-même.
Si lorsque quelqu’un entre dans mon bureau, il découvre des photos
de ma famille, de mes enfants, cela lui donne d’emblée une véritable
information sur moi. Il sentira alors combien ma sphère privée compte
pour moi et combien je suis attaché aux « miens ».
J’ai eu l’occasion de travailler pour un président de la Chambre de
commerce dont le bureau était décoré de portraits de grands hommes :
Gandhi, Kennedy, etc. Voilà une ambition clairement déclarée. Ce
président exprime une certaine dimension à sa tâche, en s’ouvrant
au monde et en tirant le meilleur de ce que lui avaient apporté ses
modèles.

10
Introduction

L’image externe passe également par ma manière de communiquer,


de manager et par mes actes dans mon quotidien professionnel. Si j’ai
la fâcheuse habitude de m’énerver facilement, de passer mes nerfs sur
mes collaborateurs, je vais me construire une image de sévérité, de
personne dure, voire méprisante. Cela aura des conséquences directes
sur la perception des autres et sur leurs comportements.
En un mot, l’image concerne tout ce que l’autre peut percevoir de
moi-même en m’observant c’est-à-dire la dimension physique, exté-
rieure, de ma personne : mes attitudes, mes comportements, mon
style, etc.
Chacun d’entre nous a donc bel et bien une image professionnelle,
quels que soient son poste, son niveau hiérarchique ou son niveau
d’exposition au regard de l’autre.

L’image de soi : la dimension intérieure


L’i
Strictement circonscrit à l’image externe, cet ouvrage ne traiterait
qu’une partie des questions qui se posent à vous. Pour améliorer
son image externe, mieux vaut commencer par s’interroger sur soi,
s’appuyer sur sa personnalité, son « moi » intérieur. Il est donc question
dans ce livre tout autant d’image que d’image de soi et de mener un
travail en profondeur.
L’image de soi correspond non plus à la dimension extérieure et
physique mais cette fois à vos propres représentations internes. Il
s’agit donc davantage de la dimension psychologique, indissocia-
ble de la première.
Il peut s’agir de vos pensées sur vous-même, de vos représentations
mentales. Par exemple, qu’ai-je envie de donner à voir de moi-même ?
Que me dis-je de moi-même ?

11
Image et image de soi

Cette image de vous repose sur les fondements de votre personna-


lité : votre éducation, vos croyances, vos valeurs, vos aspirations.
Elle se décline dans tous les pans de votre activité professionnelle.
Vous avez en effet une image – et donc une représentation intérieure
– de vous mais également de votre fonction, de votre entreprise, de
votre milieu, etc.
Déclinons ces thèmes de manière opérationnelle et
professionnelle.
Il paraît opportun dans ce cadre de distinguer à ce stade l’image de
soi (ce que la personne perçoit d’elle-même) du concept de soi idéal
(ce que la personne souhaiterait être). Cet écart constitue en effet le
terreau de mon coaching pour au moins deux raisons.
D’abord parce qu’il sous-tend souvent l’origine de nos conflits intéri-
eurs. On s’en veut de ne pas être de telle ou telle manière, de ne pas
faire ceci ou cela. L’image que l’on a de nous est donc en décalage
avec ce que nous aimerions être.
Il convient de présenter ici un postulat fondamental : « tout com-
portement a une fonction utile pour soi ». Autrement dit : si je fais,
ou pas, quelque chose (mon comportement), il y a pour moi une
bonne raison (la fonction utile). Je dois donc apprendre à observer
mon besoin intérieur prioritaire avant de chercher à changer mon
comportement à tout prix.
Par exemple, si je souhaite demander une augmentation et que je
ne le fais pas, il y a sans doute pour moi une bonne raison : peut-être
que je n’ose pas le demander à mon patron, peut-être ai-je peur de
l’affronter, de ne pas être entendu ou plus simplement que je sais que
cela ne sera pas possible au regard de la situation de l’entreprise. Cette
« bonne raison » prendra alors le dessus sur mon autre critère intérieur :
le désir d’être augmenté. Il convient donc de parvenir à m’écouter, y
compris dans mon dialogue intérieur et dans mes différents critères de
décision pour me respecter, et ne pas m’en vouloir.

12
Introduction

attitudes
physique comportements

image
dimension extérieure

image de soi

dimension intérieure

psychologique projections
pensées
et croyances

Image et image de soi : un travail en profondeur

Pour rapprocher mon image (dimension extérieure) de mon image


de moi (dimension intérieure), il convient donc d’effectuer un travail
en profondeur, lié à ma personnalité et à ce que j’en donne à voir.
Mon image est-elle en phase avec ce que je souhaite donner ? Y a-t-il
un décalage ? Si oui, d’où vient-il ? L’ambition de cet ouvrage est de
vous accompagner dans votre recherche d’authenticité en rapprochant
notamment ces deux sphères.

13
Image et image de soi

No
Notre image devient publique,
autant la maîtriser
Du point de vue professionnel, nous sommes exposés dès le plus
jeune âge, au sein même de notre parcours scolaire.
Souvenons-nous de nos premières récitations ou de nos exposés à
l’école, lorsqu’il fallait affronter nos camarades de classe puis la sanction
du professeur. Déjà, à cet âge, certains d’entre nous se sentaient-ils
peut-être plus « à l’aise » que d’autres ?
Plus tard, arrivent les oraux de concours, puis les entretiens d’embau-
che. Autant de situations, à forts enjeux et pas toujours confortables,
où nous nous trouvons en position d’être appréciés, notés, évalués.
Une fois insérés dans le monde professionnel, nous devons inter-
venir en réunion, prendre la parole en public ou répondre à des ques-
tions de journalistes. Les entreprises forment donc leurs collaborateurs
à accroître leur impact ou à améliorer leur confort personnel car elles
sont tout entières représentées.
Ces cercles classiques d’exposition de notre image se sont élargis
considérablement avec l’arrivée des nouvelles technologies.
Aujourd’hui, nous avons tous non seulement la possibilité de nous
filmer (y compris avec de simples téléphones) mais aussi et surtout
de publier ces images à travers Internet et notamment des réseaux
sociaux (Facebook, YouTube), des réseaux professionnels (Viadeo,
LinkedIn).
Les sphères personnelle et professionnelle se confondent même
puisque ces informations peuvent être consultées à la fois par nos
employeurs, nos amis ou des inconnus.
Notre image est donc devenue publique : on parle à présent
d’identité virtuelle ou de e-réputation. Sur le Net comme dans la vie
professionnelle, ce que vous dites, donnez à voir ou à lire pourra vous
servir ou nuire à votre image.

14
.

Finalement, nous sommes tous désormais des « people » et nous


devons apprendre à gérer notre image, devenue accessible au plus
grand nombre en quelques secondes.
Que nous soyons chef d’entreprise, travailleur indépendant, fonc-
tionnaire, apprenti ou étudiant, nous avons tous une image et une
identité virtuelles. Certains préfèrent d’ailleurs ne pas apparaître sur
Internet et fuient les réseaux sociaux. Cette stratégie peut être louable
mais aussi s’écrouler. Car n’importe qui peut publier des choses sur
vous sans que vous n’en maîtrisiez le contenu. Par ailleurs, si un client
ou un employeur effectue une recherche sur vous et qu’il ne trouve
rien, quelle image donnez-vous alors ? Celle d’un fantôme ?
Que vous soyez présent ou pas, que vous ayez réfléchi ou pas à
votre image ou à votre identité virtuelle, celle-ci existe bel et bien. Il
vous appartient donc d’en garder la maîtrise pour servir vos objectifs
professionnels. Cet ouvrage est là pour vous y accompagner : à vous
de jouer !

15
partie 1

Ancrer
ses atouts
Sommaire
Chapitre 1 Prendre conscience de l’importance
de l’image p. 17

Chapitre 2 Faire le point sur sa propre image p. 51

Chapitre 3 Agir sur son image et son image de soi p. 85


Chapitre 1

Prendre conscience
de l’importance
de l’image
« Les individus sont comptables de leur apparence. »
Jean-François Amadieu

« Génération image »
Ancrer ses atouts

L’image, premier vecteur de l’information


L’i

◗ Génération image
La flambée technologique engendre aujourd’hui la montée progres-
sive du « multitâche ». Nous consommons plusieurs médias ou activités
numériques en même temps et tandis que nous sommes devant la
télé, nous allumons nos ordinateurs pour près de 20 % d’entre nous !
Encore plus fort, la moitié des internautes et un auditeur de radio sur
cinq utilisent donc plusieurs médias en même temps.
Savez-vous combien de temps par jour, en moyenne, un Français
passe devant son poste de télévision ? 3 h 251. Cela représente
presque une demi-journée ! À raison de 25 images par secondes, nos
concitoyens digèrent donc près de 300 000 images par jour, rien que
devant leur poste de télévision.
Ajoutons à présent le temps passé devant un écran d’ordinateur, plus
éventuellement celui à regarder l’écran de son téléphone et les images
nous envahissent réellement. Aux États-Unis, on estime désormais à
8 heures par jour le temps passé par chaque citoyen devant un écran.
Nous sommes devenus des consommateurs d’images, celles-ci nous
submergent et nous frisons la boulimie.

› Les médias emboîtent le pas du « tout image »

Ces médias qui privilégiaient le fond de l’information, tels la presse


écrite, ont dû sauter le pas : photo de une, couleurs, déclinaisons
simplifiées. L’image nous parle, nous habite, nous occupe. Elle prime
largement sur le mot.

1. Étude Médiamat/Médiamétrie, 2009.

20
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

Les journalistes de la chaîne Canal + l’ont d’ailleurs compris depuis


longtemps et ont, très vite, privilégié l’image pour donner à voir ce que
les mots ne disaient pas.
Les premiers effets de cette approche ont été désastreux pour les
personnalités qui n’en avaient pas encore compris l’enjeu. Jean-Pierre
Raffarin, alors Premier ministre, doit lui-même s’en souvenir. Avant
même le démarrage officiel de sa conférence de presse, il avait oublié
que les caméras tournaient. Elles nous donnaient à voir un chef du
gouvernement se grattant le nez, avachi sur son siège. La leçon était
entendue : les règles du jeu avaient changé.
Plus récemment, à travers son Petit Journal, Canal + démontre
chaque jour la force de l’image. Aucun politique, si habile soit-il, ne
peut démontrer le contraire : la meilleure des preuves vient de l’image
ou des micros baladeurs tendus sur ces perches indiscrètes. Les
caméras tournent en permanence : tout ce que vous pourrez dire et
faire pourra être retenu contre vous. C’est bel et bien le cas !
Vous venez de tenir des propos racistes sur une personne à qui
vous avez serré la main poliment avant de faire un commentaire
désobligeant sur ses origines1 _ comment voulez-vous contredire cette
situation alors que les caméras continuent de tourner ? Vous portez des
chaussettes à rayures multicolores avec un costume sombre, vous voici
dépisté à coup de zooms2 !
Certes le ton journalistique peut apparaître incisif, provocateur. Le
public s’amuse de ces nouvelles facéties et finalement, se nourrit de
cette culture. Or, les personnes qui regardent la télévision sont bien
les mêmes que celles que vous rencontrez ensuite dans votre univers
professionnel.
Ce grand cercle de l’image renvoie l’image de celui qui renvoie
l’image de l’autre. Au bout du compte, nous avons tout bonnement à
1. Lors d’une visite de terrain de l’ex-président Jacques Chirac à Bordeaux avec Alain Juppé
(2009).
2. Frédéric Mitterrand alors ministre de la Culture.

21
Ancrer ses atouts

faire à notre propre image. Car c’est bien nous, en tant que peuple,
qui sommes représentés par ces élus. Comme c’est nous, en tant que
salariés, qui sommes représentés par ces patrons. Leur image et la
nôtre se confondent.
Quant à l’engouement pour la presse people tout image, il ne se
dément pas. Le magazine Closer tire à 600 000 exemplaires,
800 000 lorsqu’il fait des coups ! Preuve est là de la culture exclusive-
ment visuelle avec textes minimalistes qui vend la société du spectacle à
plusieurs niveaux. Cette presse propose des fantasmes, en repoussant les
limites du politiquement visible. Elle met en scène le monde des appa-
rences, présente l’envers du décor, en insistant sur le spectaculaire.
Face à une presse nationale plus partisane et institutionnelle, révé-
rencieuse à l’égard des élites, cette presse people plaît singulièrement,
notamment aux jeunes, car elle utilise un registre insolent, humoris-
tique et grinçant. Elle s’érige en contrepoint de la presse quotidienne
française en désacralisant élites et valeurs. Ce phénomène d’égalisation
tend à peopoliser la société.

› La peopolisation de la société

Aujourd’hui, tout le monde peut devenir célèbre. Pour cela, faites-


vous voir et reconnaître : passez dans les médias !
Avec l’émergence et le développement de nouveaux médias acces-
sibles à tous (blogs, YouTube notamment), nous voici tous des stars
potentielles ou tout du moins des personnalités publiques.
Cette capacité nouvelle à se montrer nous propulse vers le public
comme une vedette, nous fait apparaître comme par magie aux yeux
du plus grand nombre.
Quels que soient notre niveau social et notre univers, talents de
séduction, charisme et même stratégie de communication nous
deviennent indispensables si nous voulons gérer notre image
professionnelle.

22
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

Il nous appartient donc de rester vigilants sur notre propre image et


notre réputation, y compris sur Internet (e-réputation). Même si vous
n’apparaissez nulle part, cela constitue déjà en soi, une information.

À vous de jouer
Googelisez-vous !
Passons du concept à l’action avec un premier exercice
pratique ! Faites, dès à présent, le point sur votre image en
effectuant une recherche sur Google. Inscrivez-y simplement
vos noms et prénoms puis répondez aux trois questions
ci-dessous.

• Y a-t-il des informations, des images qui apparaissent ?


• Si oui, sont-elles en phase avec ce que vous souhaitez que les
autres puissent découvrir de vous-même ?

• Si, en revanche, il n’y a aucune information sur vous, est-ce


souhaitable dans votre contexte actuel ?

Faites le point, et corrigez le tir en fonction de vos objectifs


professionnels du moment. C’est bien le moment de décider
de ce que vous donnez à voir et de garder le contrôle sur votre
image professionnelle. Nous aurons l’occasion d’y travailler.

Facebook : vigilance de rigueur


Il m’est arrivé d’accompagner des candidats dans leur préparation
aux oraux de concours, ou à l’entretien d’embauche. Comme bon
nombre d’employeurs ou de DRH, je m’enquiers, au préalable et
systématiquement, des gens dont j’aurai la charge. Je collecte donc, tout
naturellement, de l’information sur la personne à travers le Web. Un
simple clic et vous voici sur la page d’accueil Facebook de votre interlo-
cuteur. Même sans être « son ami », vous avez accès à une première série
d’informations qui contribuent à créer son image.

23
Ancrer ses atouts

Je me souviens avoir aidé un jeune homme candidat au concours de


Sciences Po. Parmi les informations glanées avant notre échange, les
produits appréciés du candidat apparaissent sur la première page de
son « profil » Facebook : « La Bière » et « Je ne parlerai qu’en présence de
ma vodka ».
Ajoutez une photo floue où le jeune homme a l’air saoul et vous n’obte-
nez sans doute pas vraiment le parfait profil pour un candidat à Sciences
Po. Vos spectateurs sur le Web ne sont pas toujours ceux que vous
escomptez.

› Jouer avec sa propre image

À l’ancienne « réseaucratie », où les personnes disposaient d’un


réseau social direct leur permettant de bénéficier d’un accès privilégié
à des informations ou à des passe-droits, succèdent les réseaux sociaux
actuels basés sur les technologies de l’Internet.
Se multiplient Web, blogs, flux RSS, wikis, partage de photos (Flickr),
de vidéos (YouTube), de podcasts, (moyen de diffusion de fichiers),
bookmarking (service de marque-pages collaboratif), mashups
(mélange d’images et des sons numériques), les mondes virtuels et
microblogs. Chacun d’entre nous peut, désormais, s’adresser et par-
tager des informations en images, en quelques secondes à peine, à
plusieurs centaines de personnes à la fois.
Mieux encore, avec le développement et la démocratisation de l’in-
formatique et de la vidéo, nous sommes tous devenus des journalistes,
des graphistes, voire des réalisateurs !
Cette technologie engendre une culture du tout-à-l’égo sans limite.
Elle nous donne lieux d’être et nous invite à nous montrer sous toutes
les coutures. Les émissions de télé réalité en sont les exemples les
plus extrêmes et les candidats érigés en star en l’espace de quelques
semaines, ont parfois bien du mal à revenir dans la réalité.
De la culture de l’image au culte de l’image, nous nous devons de
prendre le recul nécessaire pour apprendre à gérer ces outils à des
fins professionnelles.

24
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

Si nous ne pouvons plus faire sans cette réalité, il convient de garder


les pieds sur terre pour tirer sereinement notre épingle du jeu.

◗ Votre image est jugée, et vite


Avez-vous déjà rencontré quelqu’un avec qui vous n’accrochez pas
immédiatement ? En étant tout à fait honnête avec vous-même, pour-
riez-vous dire que vous n’avez jamais eu d’a priori sur une personne
en fonction de votre première impression, c’est-à-dire de son image ?
Cette importance de la première image est d’ailleurs aussi impor-
tante dans votre vie professionnelle réelle que dans les contacts
virtuels. Car dans l’entreprise comme sur Internet, le premier vecteur
de l’information est bel et bien, qu’on le veuille ou non, l’image.
Comme nous venons de le voir, il suffit d’ailleurs de taper un nom
sur le moteur de recherche le plus utilisé au monde pour voir arriver
certes des informations écrites mais aussi des images. Et cela de façon
systématique, dès la première page de Google et même sans l’avoir
précisé dans les critères de recherche !
Cette recherche instantanée de l’image nous met sur la sellette. Ce
règne de l’immédiateté est devenu une culture – celle de l’actualité.
L’homme « hypermoderne » baigne dans un paradoxe. Comme le dit le
sociologue Vincent de Gaulejac « Il doit se présenter comme un être
libre, responsable, créatif [...] et en même temps se couler dans des
modèles (être bon élève, diplômé, bien dans sa peau…), des contrain-
tes (concours, sélection, embauche…), des normes très strictes. ».
Pour le saisir sur le vif, dans ses actions instantanées et mieux le
cerner, les entreprises ont instauré le culte de la transparence et de
l’efficacité immédiate. La rapidité d’exécution est maintenant rempla-
cée par l’immédiateté. L’homme « hypermoderne » doit être mobilisé
sur le champ au profit de l’entreprise pour réaliser ce que l’on attend
de lui et en même temps, il doit se révéler et se réaliser.

25
Ancrer ses atouts

Il en va de même en ce qui concerne votre image ! Vous devez


être « bon », et tout de suite. La plus connue des situations est natu-
rellement celle de l’entretien d’embauche. Le candidat attend dans
l’antichambre, son mental se met en branle, le trac parfois même
se déclenche. Les candidats comme les recruteurs le savent bien :
ils sont là pour effectuer un exercice de style. Chacun d’entre eux va
rester vigilant, prendre un soin particulier à sa manière de se tenir, se
comporter et affirmer son style. On s’y prépare, on sait que c’est LE
moment de faire une bonne impression. Est-ce le seul ?

› La règle des 20 secondes

« On n’a pas deux fois l’occasion de faire une première bonne


impression. »
L’adage, bien connu des commerciaux notamment, concerne tout
un chacun et pourrait se décliner pour l’ensemble des publics profes-
sionnels dès lors que vous êtes soumis au regard de l’autre : examen
d’école, premier entretien, rendez-vous client, prise de parole, etc.
Les mots parlent d’ailleurs d’eux-mêmes : que nous disent les
expressions « bonne figure », faire une bonne « impression » ?
Elles font écho à l’importance de la première image, de la bonne
prise de contact où beaucoup de choses se jouent. Une règle doit être
gardée en mémoire : celle dite des « 20 secondes ». C’est en effet le
temps estimé pour qu’une personne se fasse une première idée de
vous. Cela peut sembler extrêmement rapide : comment pourrait-on en
effet, juger quelqu’un de façon fiable en si peu de temps ? Forcément
l’impression se produit en surface…
Capitales, ces 20 premières secondes vont pourtant conditionner
votre impact et votre relation à votre interlocuteur. C’est sur cette base
qu’il va vous juger et appréhender la suite de l’entretien par exemple.
Vous avez donc le plus grand intérêt à soigner votre image et ce
premier contact afin de le créer complètement.

26
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

Cette règle des 20 secondes peut se décliner d’ailleurs sur la forme


et sur le fond.

– Vos 20 premiers gestes : la manière dont vous allez aborder votre


interlocuteur ou votre public, placer votre corps, regarder l’autre,
sourire, vous vêtir ou même saluer constituent autant d’éléments
d’informations sur lesquels il vous faudra rester vigilant.
– Vos 20 premiers mots : la formule que vous utiliserez pour saluer
votre interlocuteur, votre niveau de langue ou encore votre
manière de débuter l’échange verbal doivent mobiliser toute votre
attention.
À ces deux facteurs doit s’ajouter, vous le savez maintenant, la
manière dont vous allez placer et utiliser votre voix. Commencer par
« heu… », « donc » ou encore un raclement de gorge n’est pas forcé-
ment du meilleur effet.

À vous de jouer
Comment décliner la loi des 20 secondes à travers
trois situations professionnelles : face-à-face, prise
de parole, vidéo
• Cas n° 1 : Les 20 premières secondes en face à face
(rendez-vous client, entretien, rencontre informelle)

+ Vos 20 premiers gestes

Profitez de votre chance, en face-à-face, vous avez l’opportunité


de créer une relation interpersonnelle. Vous pouvez ainsi saluer
chacun de manière personnalisée et vous adapter à votre
interlocuteur. On me pose parfois la question de la poignée de
main : quelle est la bonne distance à maintenir ? le niveau de
fermeté de la main ? la manière de regarder ? Rappelez-vous que
communication vient du latin communicare qui signifie « être en
relation avec » et non pas passer un message ! Le plus important

27
Ancrer ses atouts

est donc de vous adapter à l’autre pour soigner la relation. Si la


personne vous adresse un regard très direct, vous serre la main
avec beaucoup de vigueur et garde votre main dans la sienne,
faites en sorte de vous mettre sur son registre autant que faire se
peut et dans le respect de ce que vous êtes naturellement.

Si la personne vous tend une main molle et vous oppose un


regard fuyant (ce qui n’est pas conseillé), mettez-vous sur son
registre. C’est d’ailleurs l’un des principaux conseils à suivre sur
les aspects gestuels1 : observez votre interlocuteur et mettez-
vous au diapason (son niveau de voix, son rythme, sa posture,
etc.).

+ Vos 20 premiers mots

Là encore, au-delà du « bonjour », l’enjeu est d’engager l’échange


dans la fluidité, pour que chacun trouve sa place et que le courant
passe. S’il s’agit d’un premier contact, il convient naturellement
de donner votre nom, prénom, votre fonction dans l’entreprise,
voire de vous présenter rapidement pour accrocher le client et
donner des premières informations (voir le chapitre consacré à
cela en deuxième partie).

Une autre technique consiste à briguer de l’information dès


le départ : vous pouvez alors débuter l’échange par une ou
des questions ouvertes qui vous permettront de recueillir de
l’information sur votre interlocuteur, son environnement et surtout,
sur sa façon de fonctionner. Car selon le profil de vos hôtes, vous
n’aurez pas le même type d’arguments à développer :

– Si la personne se montre sensible aux faits, mieux vaut rester


sur les informations pratiques, concrètes et garder une certaine
distance.

1. Voir les travaux de la programmation neuro-linguistique sur ce thème.

28
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

– Si la personne vous semble plus axée sur la relation c’est-à-


dire davantage sensible à vous, qui vous êtes, à votre monde,
vous pourrez alors laisser une place plus large à des interactions
plus informelles.

En tout état de cause, l’idée est d’avoir préparé vos arguments.


Pour cela, nous vous accompagnerons un peu plus tard au sein
même de cet ouvrage.
+ Exemple pour un face-à-face
« Bonjour, Paul Martin, responsable commercial. J’ai en charge
le suivi des clients de la société X pour vous offrir le maximum
de qualité et de professionnalisme au jour le jour. Si vous le
permettez et pour commencer, je voudrais vous poser une
question : de quel type de matériel disposez-vous pour le
moment et quel niveau de satisfaction en tirez-vous ? »
• Cas n° 2 : Les 20 premières secondes en prise de parole
(réunions, jury, oral)
+ Vos 20 premiers gestes
Commencez par un silence initial le temps que l’attention se
pose, souriez. Ancrez-vous bien dans le sol, les pieds bien posés,
respirez profondément pour gérer vos émotions et garder le
contrôle (voir la partie consacrée aux exercices pour ce faire).
Lorsque vous démarrez le texte, pensez à l’accompagner avec
votre corps à travers un « bonjour » non verbal, un mouvement
vers le public. Si vous êtes à l’aise, l’idéal est de vous déplacer
pour « aller vers » votre auditoire.
+ Vos 20 premiers mots
Il est important d’accrocher votre public pour l’emmener avec
vous sur le thème de votre exposé, un peu comme si vous
deviez l’appâter pour qu’il morde à l’hameçon. Pour cela, vous
pouvez utiliser différentes techniques : dessin, devinette, histoire,
fait d’actualité ou, plus simple, une question posée au groupe.

29
Ancrer ses atouts

Exemple pour une prise de parole : si le thème de votre prise


de parole est « le bilan annuel », vous pourriez, par exemple,
commencer par une question relative à un chiffre fort et débuter
votre présentation avec une formule du type « Pour commencer,
je voudrais partager avec vous un chiffre : + 2 % ? Savez-vous
à quoi il correspond ? Le public répond. Bravo ! Il s’agit bien de
l’évolution de la demande sur notre marché ». Vous aurez ainsi
accroché votre public et n’aurez plus qu’à faire une transition sur
le thème de votre réunion (le bilan annuel).

• Cas n° 3 : Les 20 premières secondes en vidéo profes-


sionnelle (web télé, interview, CV vidéo, etc.)

+ Vos 20 premiers gestes

Face caméra, que ce soit pour les besoins d’une interview avec
des journalistes, d’une web télé ou d’une carte de visite vidéo, les
20 premiers gestes seront d’autant plus capitaux que le support
vidéo accentue la force du non verbal. Une petite mimique, une
lèvre pincée, un col de travers ou une veste mal ajustée et vous
voici en situation difficile. Vos 20 premiers gestes doivent donc
être réalisés en conscience.

Attention – même si vous avez des contraintes techniques, ne


vous laissez pas embarquer par les techniciens et leurs exigences :
ne démarrez l’enregistrement que lorsque vous êtes prêts. C’est
en effet votre image qui, au bout du compte, sera vue !

Prenez donc le soin de bien vous placer sur votre chaise ou dans
vos appuis, d’aligner votre colonne vertébrale, de contrôler votre
look et surtout « souriez ». L’image vous oblige en effet à forcer
un peu le trait, à monter en énergie et en enthousiasme. Si le
sourire est censé s’entendre au téléphone, il ne faut pas oublier
de l’afficher en vidéo, et en grand. Évidemment, adaptez-vous au
contexte (communication de crise par exemple).

30
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

La question du regard est également importante :

• si vous êtes face caméra (présentation, CV vidéo), cherchez à


planter le regard dans la focale et même, allez chercher l’œil du
cameraman pour trouver celui du spectateur ensuite ;

• si vous êtes en situation d’interview ou sur un plateau


de télévision, contentez-vous de regarder naturellement le
journaliste ou la personne qui vous interroge. La caméra, elle,
vous trouvera.

+ Vos 20 premiers mots

Un conseil : préparez, préparez, préparez ! Mettez en effet


toutes les chances de votre côté en clarifiant au maximum vos
messages. Face à un journaliste contradicteur, vous devrez réagir
à toutes les questions et pas forcément dans l’ordre auquel vous
les attendez. Soyez prêt et gardez le contrôle.

Si, en revanche, vous travaillez en collaboration avec les


équipes communication de votre entreprise (web télé, vidéo
institutionnelle, vidéo à vocation professionnelle réalisée par vos
soins), vous disposerez davantage de souplesse. Préparez alors
avec les équipes concernées et n’hésitez pas à répéter, tous les
professionnels le font !

Utilisez une accroche courte, une formule clé pour introduire votre
propos. Observez les informations télévisées. Pensez également
à muscler votre voix et lui donner du relief, en marquant les
césures et les accents toniques sur les mots.

Exemple pour une présentation face caméra : « 12 000 clients


livrés en moins de 24 heures, un degré de satisfaction de 92 %,
1 150 commandes traitées en six mois, vous ne rêvez pas, ce
sont là les chiffres spectaculaires de la direction de la logistique
du groupe. Comment font-ils ? Quels sont leurs secrets ? Quelles
sont les ficelles utilisées ? Rencontre avec… »

31
Ancrer ses atouts

Comme nous venons de le voir, la règle des 20 secondes peut


se décliner quel que soit le support. Elle vous oblige à une attention
accrue tant sur le fond que sur la forme.
L’image que nous renvoyons constitue donc, en tant que telle, une
véritable information sur vous-même pour vos interlocuteurs. Ils en
tirent des conclusions et même un jugement. Celui-ci n’est d’ailleurs
pas forcément conscient. Il passe par une pensée liée à l’information
perçue.
Pour illustrer la force de l’image dans la première impression, voici
un schéma simple à partir d’une situation concrète que rencontrent les
personnalités de télévision mais finalement tout un chacun.

1 2

1. perception de l’image
2. analyse, perception, jugement
3. écoute

Le premier vecteur de l’information, votre image

Lorsque le générique d’introduction du journal télévisé débute, le


téléspectateur assis devant son écran reçoit avant tout une image (1) :
le visage du présentateur, son sourire, son regard. On pourrait penser
que dans un second temps, il l’écoute. Faux ! Car il aura au préalable
marqué une étape intermédiaire (2) en traitant cette première infor-
mation visuelle, en la filtrant, en l’analysant : « Tiens, aujourd’hui, mon
présentateur préféré est comme ci ou comme ça », « j’aime ou pas,
etc. ».

32
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

Après cette entrée en matière, seulement, la personne peut com-


mencer à écouter (3). Il est donc essentiel de veiller à ce que la
première information que vous donnez de vous et qui va être jugée et
analysée par vos interlocuteurs (à la télévision comme ailleurs) soit en
phase avec votre intention et votre objectif initiaux.
Finalement ce qui se passe avec un présentateur télé peut m’arri-
ver à moi, au quotidien. « Cette personne ne sourit pas, elle ne doit
pas être agréable ou alors elle a des problèmes », « Ses sourcils sont
froncés, il doit être contrarié ou c’est moi qui le dérange ? », « Celui-ci
avec sa chemise en dehors du pantalon, c’est un vrai touriste ! »
Ces premières impressions et les conclusions qui en sont tirées
dans cet exemple ne sont naturellement pas définitives. Au bout d’un
moment, nous avons bien sûr tout le loisir de corriger notre perception
à travers d’autres signaux que la personne pourrait nous avoir adres-
sés : ses actes, ses mots, etc.
Pour autant, mieux vaut, si tel est votre désir, faire en sorte d’impac-
ter positivement votre interlocuteur afin de marquer des points dès le
départ. En ce sens, la manière dont vous allez dire bonjour et créer le
premier contact sera capitale.
Cette première impression et ce jugement liés à ce que vous donnez
à voir ne s’arrêtent pas là. Car vous êtes jugé sur votre image non
seulement lors de votre premier contact ou de votre premier entretien
mais à tout moment de votre vie et de votre carrière professionnelle.
Votre image se construit donc en 20 secondes mais aussi au jour
le jour, que vous le vouliez ou non, y compris dans les couloirs ou à
la cafétéria. Quelle image donnerait d’elle-même une personne qui,
de façon systématique, passerait 20 minutes devant la machine à café
trois fois par jour. Quelle image donne également une personne qui
va fumer toutes les heures ?

33
Ancrer ses atouts

À vous de jouer
La première impression
Prenez le soin d’analyser vos impressions lors d’une première
rencontre :

Ce que vous en tirez


Ce que l’autre vous renvoie
comme impression

La personne arrive en retard

La personne vous dit bonjour sans


vous regarder dans les yeux

La personne vous salue avec une


poigne molle

La personne vous serre la main très


fort et la garde dans la sienne

La personne vous tape sur l’épaule

La personne s’assied sans que vous


ne lui ayez proposé.

Naturellement, il n’y a pas de comportement idéal et chacun


d’entre nous abordera ces situations selon son prisme propre.

› Le poids des apparences

« Ce visage exposé à mon regard est désarmé », écrit le philosophe


Emmanuel Lévinas. Il m’offre avant tout une image, il me donne d’em-
blée une information immédiate. Elle est suffisamment éloquente pour
nous dispenser de tout message. Elle s’adresse principalement à notre
inconscient. Nous recevons donc des impressions subliminales chaque
fois que nous croisons un autre regard que le nôtre. Cependant nous
réagissons immédiatement en identifiant qui nous avons devant nous
et cherchons à nous différencier au plus vite.

34
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

« Souriez, vous êtes bronzés ! » Ce slogan fleurit sur les vitrines des
centres de bronzage. Si le bronzage nous est présenté comme bon
pour le moral, quel est alors son effet sur l’autre ? Faut-il mieux avoir
l’air en forme pour convaincre et viser l’efficacité ? On se souvient
du teint toujours hâlé de l’un des plus grands patrons français,
Jean-Luc Lagardère. Était-ce là une clé de sa réussite ou une simple
coquetterie ?
Posons-nous d’ailleurs la question : objectivement, préférez-vous
avoir en face de vous une personne au teint blafard ou un agréable
interlocuteur à l’air bronzé ? Votre image physique constitue effective-
ment votre premier capital et il vous appartient de l’entretenir !
Car une chose est sûre : au moment du recrutement – puis une
fois recruté – vous devrez donner une image en phase avec votre
entreprise, votre secteur ou votre univers de compétence.
Entrez dans certains halls d’accueil d’entreprises ou rendez-vous à
la cafétéria à l’heure du déjeuner. Vous constaterez alors que les choix
n’intègrent pas uniquement la compétence mais reposent aussi sur
d’indispensables critères d’image.
Dans les entreprises de cosmétiques et de luxe, la plupart des col-
laborateurs ont un physique agréable, sont élégants et soignent minu-
tieusement leur image. Le noir est de rigueur, la posture maintenue,
le maquillage abouti. Comme si l’image de la marque s’était imprimée
sur les collaborateurs qui se l’étaient pleinement appropriée. À moins
que cela ne soit l’inverse : l’entreprise diffuse son image à travers eux.
L’équilibre est subtil et les deux options sont sans doute vraies.
Cette image est bel et bien la vôtre et, en tant que telle, vous vous
devez de la soigner. Vos interlocuteurs ne vous demandent pas d’avoir
telle ou telle tête, c’est votre bagage naturel. Mais si vous négligez
votre présentation, votre attitude, vos mains, votre façon d’être, c’est
à vous qu’il en incombera.

35
Ancrer ses atouts

Comme le souligne fort justement le sociologue Jean-François


Amadieu1, vous êtes en effet les garants de votre image elle incarne le
reflet d’une certaine vérité intérieure. Car, pour vos interlocuteurs, ce
que vous donnez à voir de vous-même à l’extérieur, face au regard de
l’autre, ne peut pas être dissocié de ce que vous êtes à l’intérieur.

©Fotolia

Pour votre interlocuteur, de façon consciente ou non,


ce que vous donnez à voir de vous-même en surface
n’est autre que le reflet de ce que vous êtes en profondeur

› La prime à la beauté ?

Si la beauté délecte notre intelligence c’est parce que nous y sentons


une forme de luminosité et un plaisir substantiel. Mais souvent ce type
de jouissance nous est devenu inaccessible, ses sources sont enseve-
lies dans notre inconscient et nous cherchons à nous la représenter
au moyen d’indicateurs : les apparences. Elles nous aident à éveiller
1. Le Poids des Apparences, Jean-François Amadieu. Collection, Poche Odile Jacob, 2005.

36
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

en nous le sentiment et la conscience de quelque chose de plus


élevé. Mais, ces apparences nous pénètrent lorsque nous en prenons
le temps et souvent nous ne les dépassons pas. Ainsi, si chacun est
responsable de son apparence, que dire de la beauté humaine ? Elle
est parfois soumise à de grandes injustices.
La beauté fait vendre et les chiffres le prouvent. Savez-vous combien
les commerciaux jugés « beaux » effectuent de chiffre d’affaires en plus
de leurs collaborateurs au physique jugé plus ingrat ? À cette question,
les études répondent 10 % à 15 %. Ramené à un chiffre d’affaires
annuel à 150 000 euros par an par exemple, ce « petit plus » équivaut
à près de 20 000 euros en moyenne… La beauté s’achèterait-elle
donc ?
Quelle est l’influence de cet état de fait sur les salaires par exemple ?
De très sérieuses études montrent, par exemple, que les hommes
de grande taille bénéficieraient d’un salaire substantiellement plus
élevé (5 %) que celui de leurs collègues de plus petite taille, au sein
de la même entreprise ! On achèterait donc des centimètres. Les
« grands » jouiraient en effet, au même titre que les « beaux », d’une
aura particulière.

37
Ancrer ses atouts

TEST AVEZ-VOUS DÉJÀ


JUGÉ SUR L’IMAGE ?

Question 1 Dans votre environnement professionnel, avez-vous


déjà été attiré par une personne en fonction de son image ? Si
oui, décrivez ce qui vous a plu en particulier dans ce que vous a
renvoyé cette personne ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………

Question 2 A contrario, avez-vous déjà « rejeté » une personne


pour des raisons d’apparence ou d’image, voire d’idées que vous
vous en faisiez ? Si oui, quels ont été les critères qui vous ont
rebuté ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………

Question 3 Quelles leçons en tirez-vous sur votre façon de


vous situer vis-à-vis de l’image que vous percevez de l’autre ?
Qu’est ce que cela raconte sur vous ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………

38
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

À vous de jouer
La première impression

Regardez rapidement ces portraits de conférenciers ou de coachs


professionnels1 et répondez aux questions ci-dessous.
• Lesquels vous attirent plus particulièrement ?
• Que regardez-vous en premier ?
• Pourquoi ?
• Quelles conclusions en tirez-vous sur ce qui vous attire, ou pas,
chez l’autre ?

• En quoi cela parle-t-il également de vous ?

L’i
L’image de soi : moyen de communication
avec soi et avec le monde

◗ Le cerveau fonctionne en images


Le cerveau, siège des émotions, de la pensée, de l’intelligence,
nous met en mouvement grâce aux aires motrices. Lorsque nous
nous repérons dans un lieu, lorsque nous pensons, observons, parlons

1. De gauche à droite : Aude Roy, coach en image personnelle et professionnelle (Auderoy.


com), Michaël Aguilar, expert en technique de vente et motivation (Vendeurs-elite.fr), Olivier
Soudieux, expert des expéditions extrêmes au service de l’entreprise (Formaventure.fr).

39
Ancrer ses atouts

ou agissons, ces zones, de concert avec d’autres centres cérébraux,


engendrent en nous un processus créateur.
En toute situation, nous cartographions un espace, une chose,
une attitude et les projetons de notre monde intérieur, conscient et
inconscient, à l’extérieur comme sur la toile d’un peintre. De par notre
naissance et notre éducation, nous avons un schéma pictural en tête,
qui s’élabore, plus ou moins par associations, recombinaisons d’images,
représentations mentales, jusqu’à former une « idée première ».
Le cortex frontal intervient dans les fonctions les plus élevées du
cerveau : planification, intention, mémorisation. Étroitement lié à la
zone émotive, il serait la synthèse entre raison et émotion. Grâce à lui,
nous organisons globalement la vie extérieure comme un tableau et
nous nous y dirigeons avec plus ou moins d’intentions. Nous recevons
et produisons donc des impressions que nous communiquons aux
autres comme le geste d’un peintre.
Nos démarches vers le monde extérieur sont plus ou moins
conscientes, certaines héritent passivement des générations, d’autres
sont pertinemment créées. Nous empruntons à la conscience collective
des schémas, figures, symboles, formes et les recombinons.
Après cette configuration anatomique, voyons comment les choses
se passent pour vous sur le terrain, en entreprise.
Julien, 30 ans, s’inquiète fortement de sa réunion de demain. Dès
qu’il commence à y penser, il sent monter en lui le trac, le stress.
Il perd tous ses moyens à 24 heures de l’événement. Déjà, il sent
venir les signaux d’alarme : rougeurs, mains qui tremblent, voix che-
vrotante… Comment cela est-il possible ? Alors qu’il se trouve chez lui
sur son canapé, il est déjà en train de s’inquiéter.
Julien n’est pas différent de chacun d’entre nous lorsque nous
abordons ce type de dialogue intérieur. Le mental est pourtant notre
plus grande force : de lui nous tirons notre capacité à raisonner, à nous
poser des questions, à nous projeter dans l’avenir. Il nous permet de

40
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

développer une imagination et une créativité extraordinaires. Si l’être


humain a réussi à créer tant de belles choses c’est parce qu’elles sont
passées par une réflexion préalable.
Cette petite voix intérieure qui nous habite et nous guide, nous la
connaissons tous ; tantôt rassurante et bienveillante, tantôt plus disper-
sée, confuse, parfois même trop présente, envahissante.
D’après des études scientifiques américaines, nous aurions en
moyenne, 70 000 pensées par jour ! Nous moulinons, tournons en
boucle comme la bobine d’un film qui serait infinie.

› Votre cerveau pourrait s’apparenter à une banque d’images


mentales

Celles-ci sont accessibles en permanence, bien stockées quelque


part, prêtes à être jouées sur votre écran intérieur.
Cela expliquerait-il la fascination des individus pour le flot d’images
qui nous entourent : télévision, écran, publicités, etc. Celles-ci font écho à
nos images intérieures. Elles viennent les télescoper, interférer, voire les
remplacer et nous empêcher de nous faire nos propres films intérieurs.
Il est alors facile de comprendre pourquoi la télévision jouit d’un tel
succès et exerce une telle fascination sur le public. En nous envoyant ces
images elle nous permet de couper avec nos propres représentations
intérieures. J’entends souvent dire que la télévision détend. Elle permet
en fait de se démobiliser, de se couper de soi-même et de son monde
intérieur. L’image ne favorise aucunement l’écoute de soi.
Nous sommes donc tous des cinéastes et, comme les invités du
festival de Cannes, nous avons tous un style personnel. Certains
réalisateurs mettent dans leurs visions intérieures le grain de folie de
Martin Scorcese en créant des ambiances inquiétantes, du suspens et
de la tension. D’autres développeront davantage un monde intérieur
agréablement fantaisiste, avec couleurs et personnages incroyables à
la Tim Burton. D’autres, enfin, se racontent des histoires d’amour, de

41
Ancrer ses atouts

passion remplies de personnages exubérants comme le ferait Pédro


Almodovar.
Ces images peuvent être très réalistes, comme dans nos souvenirs
de vacances par exemple. D’autres sont plus symboliques comme
dans nos rêves un peu fantasques. Mais à chaque fois elles sont bel
et bien là, réelles, projetées et nous permettent d’avoir une représen-
tation de nous-mêmes. Les explorer, c’est faire un premier pas vers
l’identification de votre image de vous.

À vous de jouer

À la découverte d’une image mentale de soi


Commencez par lire l’intitulé de cet exercice puis vous pourrez
le réaliser par vous-même, tranquillement installé. Commencez
par effectuer trois grandes respirations : inspirez par le nez, puis
expirez par la bouche, très calmement. Fermez les yeux. Laissez
venir à présent dans votre esprit, une image mentale de vous-
même, dans un contexte professionnel. Prenez et accueillez cette
première image, sans la juger, sans la choisir particulièrement.
Observez-vous au sein de votre image mentale. Changez l’angle,
prenez de la distance, appréhendez l’environnement.
Cinq questions pour analyser :
• Qu’ai-je observé de moi-même ?
• Qu’ai-je ressenti ?
• Qu’étais-je en train de faire, de dire ?
• Qu’y avait-il dans mon environnement ?
• Qu’est-ce que cela indique sur moi, sur l’image de moi ?
Au-delà de ces images mentales, il existe également des
représentations symboliques de soi que nous pouvons explorer
à travers un second exercice.

42
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

À vous de jouer
Faites vos portraits chinois
Ces exercices ludiques vont vous permettre de mettre en
lumière certains aspects clés de votre personnalité et de votre
image de vous-même. Vous allez ainsi mieux vous connaître et
identifier ce vers quoi vous voulez tendre. Le principe est simple :
s’identifier à un objet, un animal, un paysage.

La consigne

Vous allez réaliser trois portraits chinois : un à titre personnel (vous)


puis deux à titre professionnel : ma fonction (ou celle à laquelle
j’aspire), puis mon entreprise (ou celle où je souhaiterais travailler).

Pour effectuer cet exercice laissez monter à vous la première


image qui vous vient, sans la juger, sans vous censurer. Complétez
alors la colonne « je serais » puis intéressez-vous au « pourquoi »
– partie la plus importante. Identifions dans cette rubrique trois
à cinq raisons qui invitent cette image à parler de vous ou de ce
que vous en projetez.

Portrait chinois n° 1 : Moi dans ma vie de tous les jours


si j’étais… je serais… pourquoi ? *
un animal ***
un objet ***
un paysage ***

Portrait chinois n° 2 : Moi dans ma fonction professionnelle


Si, dans ma fonction je serais… pourquoi ? *
professionnelle, j’étais…
un animal ***
un objet ***
un paysage ***

Identifiez au moins trois points communs, même symboliques.

43
Ancrer ses atouts

Portrait chinois n° 3 : Mon entreprise


si mon entreprise était… elle serait… pourquoi ? *

un animal ***

un objet ***

un paysage ***

Débriefing personnel : croisez vos portraits !

À l’issue de ce triple portrait, prenez le soin de croiser analyses


et images de vous. Par exemple, si votre animal symbole est un
chat et que vous percevez votre entreprise comme une jungle,
vous allez devoir renforcer la taille de vos griffes pour survivre !

Débriefing avec l’auteur

Pour vous accompagner dans l’analyse de vos portraits chinois,


voici le compte rendu d’échanges effectués avec un groupe de
participants lors d’une conférence pour des managers à Metz1.

Le participant : Si j’étais un paysage, je serais la baie d’Along, avec


ses montagnes rocheuses et sa brume.

Sébastien Millécamps (SM) : Pourquoi la brume ? Le flou ? Vous


ne souhaitez pas tout montrer ?

Le participant : J’ai en effet ma part de mystère…

Un autre participant : Moi, c’est curieux, je me vois en hérisson


qui a la rage !

SM : Vous pouvez tout à fait vous voir comme cela. Cela peut aussi
être utile d’avoir la rage. Cela vous servirait-il à quelque chose ?

Le participant : Oui, c’est vrai, je me rends compte que cela me


donne de la gniak. J’exerce dans un environnement professionnel
difficile, aux rapports sociaux compliqués, tendus – il faut se battre.

1. Conférence pour le club des managers de « Stratégies et Avenir », Metz, 2009.

44
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

SM : Et donc, comme le hérisson, vous sortez les épines ?

Le participant : Oui, pour me protéger. Parfois même, je me mets


en boule.

SM : Cela me fait penser que le hérisson a lui aussi un prédateur,


le renard. Ce prédateur lui fait même pipi dessus pour pouvoir le
retourner et l’attraper…

Le participant : Comme quoi, toutes nos défenses sont efficaces


mais elles ont aussi leurs propres limites.

Des images mentales illustrent vos pensées sur votre écran intérieur.
Même si elles restent psychiques, toutes vos pensées ont donc bel et
bien une représentation physique. Elles existent « en vous » et partici-
pent à vos images de vous, vos représentations de vous-même.
Le poids de l’image intérieure ne s’arrête pas là. Vos émotions reten-
tissent immédiatement sur vos impressions mentales et vice-versa.
Selon vos humeurs, vous projetez un film intérieur et votre ressenti
va évoluer.
Vous êtes finalement comme un aimant : vous attirez à vous ce que
vous pensez et ressentez selon une loi d’attraction naturelle entre vous
et l’univers.

◗ Vos pensées créent votre réalité


Grâce à cette relation universelle prodigieusement vivante, les scien-
tifiques ont pu identifier la fréquence de vos pensées et la mesurer.
Lorsque vous pensez à quelque chose, vous envoyez donc un signal
qui est reçu par votre environnement, à la manière d’une tour de
contrôle émettrice de fréquences à travers votre champ mental.
Chaque pensée et chaque sentiment associé à celle-ci sont captés
par l’Univers et vous sont ensuite renvoyés. Si vous voulez changer des

45
Ancrer ses atouts

choses en vous, commencez par changer vos pensées. Autrement dit,


vos pensées créent votre réalité.
Si vos pensées et émotions positives sont reliées à ce que vous
désirez dans la vie, c’est exactement ce qui vous permettra d’intégrer
sainement un principe d’attraction1. Si vous vous débattez dans des
pensées et des émotions négatives, vous le manifesterez dans votre
quotidien. Et la vie vous le rendra.
Pour vous placer sur la bonne fréquence, vous pouvez faire appel à
vos expériences positives, vos souvenirs positifs, les senteurs qui vous
plaisent, votre musique préférée. À partir du moment où vous vous
mettez dans cette énergie, vos pensées négatives disparaissent pour
engendrer un niveau de fréquence plus élevé.
C’est donc vous qui avez la main sur cette énergie car qui d’autre
que vous a le contrôle sur vos émotions et vos pensées ? Tout cela
vous appartient. Il est impossible de se sentir mal lorsque nos pensées
sont positives.
En d’autres termes, vous devenez ce que vous pensez et ressentez.
Si vous êtes convaincu que vous allez réussir, vous multipliez toutes les
chances d’y arriver et inspirez confiance aux autres. La recette préco-
nisée paraît simple et se décline en trois étapes : demander (visualiser
par exemple ce que vous souhaitez), croire en vous et ne pas vous
poser d’autres questions pour rester dans le sentiment positif de votre
réussite à venir, puis recevoir la réponse de l’univers pour agir.
Ce principe de pensée positive et de visualisation est d’ailleurs à la
base de nombreuses techniques : programmation neurolinguistique,
sophrologie, pensées créatrices, préparation mentale, etc. Grâce à ces
méthodes de nombreux professionnels, les sportifs de haut niveau par
exemple, progressent réellement dans leurs performances.

1. Le Secret, Rhonda Byrnes, Beyond Words, 2006.

46
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

En intégrant progressivement vos désirs, vous les incarnez, vous


en précisez les contours, les limites et resserrez vos critères. Ainsi,
pouvez-vous les concrétiser.
Par ce principe, vous renforcez également votre confiance en vous
et votre projet. À chaque avancée concrète, vous vous référez naturel-
lement à votre désir initial et pouvez en jouir. Vous vous dites alors :
cela je l’ai voulu. Le plaisir en est décuplé, la confiance renforcée et
vous construisez ainsi, jour après jour, votre estime en renforçant votre
image de vous-même.

› Nous avons tous notre propre vision du monde

En fonction de notre éducation, de notre parcours professionnel,


nous nous sommes construits notre personnalité et avons développé
une façon d’être au monde, selon un certain nombre de croyances,
de réflexes naturels.
Si par exemple, vous avez grandi avec le sentiment que vous
pouviez faire confiance à vos voisins et les solliciter au cas où il vous
manquait quelque chose, une course oubliée à la dernière minute par
exemple, vous aurez sans doute des facilités à vous rapprocher de vos
collègues de bureau pour leur demander de l’aide, un service, etc. Si
d’un autre côté, on vous a inculqué le principe selon lequel il ne fallait
pas déranger les autres, il vous sera sans doute beaucoup plus délicat
de faire appel à vos collègues ou de vous voir sollicité à votre tour !
Aucune de ces deux attitudes n’est meilleure en soi. Il convient
de respecter ce que nous sommes et notre façon d’être aux autres.
Mais chacune d’entre elles traduit une certaine vision du monde, une
manière dont chacun d’entre nous se représente la réalité.
Cette vision du monde ne peut donc être que subjective. Comme
l’exprime très bien le postulat de programmation neurolinguistique : « la
carte » (la façon dont je vois le monde et dont je me le représente)
n’est pas le territoire (la réalité du terrain).

47
Ancrer ses atouts

Cette manière de me situer par rapport à mon environnement va


cependant avoir des conséquences directes sur ma façon de me posi-
tionner et de donner à voir qui je suis. En fonction des événements et
de ma dynamique personnelle, je ne vais ni avoir les mêmes réflexes,
ni tirer les mêmes conclusions.

À vous de jouer
Appréhendez des situations professionnelles en
fonction de votre vision du monde
Voici une série de situations professionnelles avec pour chacune
d’elles, deux visions du monde différentes. Analysez quelles
pourraient en être les conséquences sur votre ressenti et votre
comportement.

Mon prospect ne donne pas de réponse à mon mail adressé


la veille

Vision du monde 1 : Il faut interagir immédiatement dans la vie


professionnelle.

Ce que je suis susceptible de ressentir :

Ce que je suis susceptible de faire :

Vision du monde 2 : Chacun fait de son mieux, s’il n’y a pas de


réponse, elle viendra plus tard.

Ce que je suis susceptible de ressentir :

Ce que je suis susceptible de faire :

Je n’obtiens pas un marché, un concours, une affaire

Vision du monde 1 : Il n’y a que le piston et la cooptation qui


marchent.

Ce que je suis susceptible de ressentir :

Ce que je suis susceptible de faire :

48
ence de l’importance de l’image
1. Prendre consci

Vision du monde 2 : Que le meilleur gagne.

Ce que je suis susceptible de ressentir :


Ce que je suis susceptible de faire :
Mon client annule sa commande au dernier moment
Vision du monde 1 : Un engagement, cela se tient.

Ce que je suis susceptible de ressentir :


Ce que je suis susceptible de faire :
Vision du monde 2 : Il y a toujours des solutions.

Ce que je suis susceptible de ressentir :


Ce que je suis susceptible de faire :
Mon interlocuteur arrive avec 15 minutes de retard
Vision du monde 1 : Le temps, c’est de l’argent.

Ce que je suis susceptible de ressentir :


Ce que je suis susceptible de faire :
Vision du monde 2 : Tout vient à point pour qui sait attendre.

Ce que je suis susceptible de ressentir :


Ce que je suis susceptible de faire :
Mon patron me confie trois nouveaux dossiers urgents
Vision du monde 1 : Il faut que tout soit fait jusqu’au bout et
parfaitement.

Ce que je suis susceptible de ressentir :


Ce que je suis susceptible de faire :
Vision du monde 2 : Je fais de mon mieux pour aujourd’hui, et
on verra demain.

Ce que je suis susceptible de ressentir :


Ce que je suis susceptible de faire :

49
Ancrer ses atouts

À vous de jouer
Pendant une semaine, tous les matins, faites l’exercice suivant
puis tirez-en les conclusions.

1. Listez : plutôt que de commencer par écouter les informations


forcément anxiogènes puisqu’elles nous présentent le monde
dans ses prétendus dysfonctionnements, prenez le temps de
lister toutes les choses qui vous donnent satisfaction : relations,
famille, santé, projets, etc. Puis, connectez-vous à vos sensations
personnelles. Amplissez-vous de confiance et de gratitude pour
ce que vous avez et les personnes qui vous sont chères. Comme
si vous leur rendiez un hommage intérieur.
2. Commencez par demander ce que vous voulez vraiment
et posez-le sur le papier. Listez précisément vos souhaits en
détaillant chacun des points de vos projets. Vous souhaitez obtenir
un rendez-vous ? Réussir cet entretien ? Une présentation ? Puis,
vous visualisez ce que vous souhaitez, créez des dessins, des
croquis, des images de vous-même.
3. Gardez le focus : Restez dans cette croyance positive de vous-
même et notez ce qui se passe au fur et à mesure de vos journées.

L’essentie
l
● Nous sommes envahis d’images, au quotidien.
● Le premier facteur d’information sur vous ? Votre image !
● Vous êtes jugés sur l’apparence, en 20 secondes.
● Aux yeux des autres, vous êtes les garants de votre image.
● Il existe une prime à la beauté.
● Notre cerveau fonctionne… en images !
● Nos images mentales fabriquent nos émotions.
● Nos pensées se concrétisent dans les faits.

50
Chapitre 2

Faire le point
sur sa propre image
« Ce n’est pas en me considérant dans le miroir de ma salle de bains
que je m’avise de certains changements irréparables,
c’est en surprenant mon reflet dans le regard des autres. »
Philippe Bouvard

« L’image de soi en construction permanente »


Ancrer ses atouts

L’importance du regard de l’autre


L’i
◗ Le premier regard sur soi ? Celui de l’autre !
Le regard de l’autre apparaît comme la source de bien des angois-
ses. « Qu’est ce que les gens vont penser de moi » ? entends-je souvent
de la part de mes clients. Cette appréhension du regard et du juge-
ment de l’autre est même à l’origine de nombreuses peurs, comme
le fameux trac qui nous fait perdre parfois nos moyens en situation de
prise de parole ou d’examen.
Et pourtant si ce regard cause parfois des inquiétudes, il nous est
indispensable. Non seulement nous avons besoin d’être confronté à
l’autre et au monde pour exister et communiquer mais aussi parce que
cette altérité participe pleinement à notre construction personnelle.
Car, il convient de le souligner, l’image de soi ne se construit pas de
façon autonome mais bel et bien à travers le regard de l’autre. Il n’y
a pas donc pas d’image de soi sans le regard de l’autre.
C’est ce regard extérieur qui nous aide à nous construire, à appré-
hender le monde et finalement, à nous situer par rapport à notre
environnement.
Explorons quelques principes simples liés à l’image de soi et une
partie des travaux qui leur ont été consacrés pour en tirer des clés
concrètes.
Selon Freud, l’enfant croit d’abord que son regard et celui que lui
porte sa mère ne font qu’un – c’est le stade de la fusion. Il ne fait pas
véritablement de différence entre lui et sa mère.
Comme plusieurs psychologues et psychanalystes avant lui, Lacan
a également travaillé sur la perception qu’avait un enfant de sa propre
image face à un miroir connu sous l’expression « stade du miroir ».
Lacan a introduit à ce moment-là, une réflexion sur le rôle de l’autre
en l’occurrence de celui des parents.

52
2. Faire le point sur sa propre image

Dans l’expérience du « stade du miroir1 », l’enfant n’est pas seul


devant le miroir, il est porté par l’un de ses parents qui lui désigne,
tant physiquement que verbalement, sa propre image. C’est donc dans
le regard et dans le dire de cet autre, tout autant que dans sa propre
image, que l’enfant vérifierait son unité. Ou, pour le dire autrement, la
preuve de son unité lui vient du regard et du dire d’un autre (parental).
En effet, l’enfant devant le miroir reconnaît tout d’abord l’autre, l’adulte
à ses côtés, qui lui dit « Regarde c’est toi ! », et ainsi l’enfant comprend
« C’est moi ».
L’enfant n’a donc a priori pas conscience de son image, celle-ci étant
validée par les parents au fur et à mesure de sa construction.
Bon nombre de modèles de personnalités, telle la process com2,
attestent du fait qu’un enfant a construit sa personnalité de base aux
alentours de 7 ans. L’« âge de raison » comme le dit le vieil adage.
Quelques années plus tard, à l’adolescence, vous quittez le cercle
d’influence direct du seul regard des parents pour vous nourrir d’autres
regards, d’autres influences : celles de vos copains de classe au collège,
puis au lycée.
Que serait la construction d’une image de soi sans le regard des
parents ? Nous touchons là aux grands mythes de l’enfant sauvage,
celui de Tarzan ou de l’enfant loup. Les rares enfants que l’on a pu
découvrir seuls dans la nature étaient assez peu humains dans leur
comportement. Le plus célèbre des exemples en France est sans
doute celui de ce garçon, âgé d’une dizaine d’années, baptisé Victor
de l’Aveyron. Celui-ci a été trouvé à la toute fin du XVIII e siècle par des
chasseurs près d’un village. Il avait vécu, durant une période estimée
à six ou sept ans à l’époque, comme un jeune animal, seul, dans les
bois.

1. Voir les travaux de Lacan ou de Wallon sur ce point.


2. La process communication est un puissant modèle de connaissance de soi et de commu-
nication : développé par la société Kahler Com France.

53
Ancrer ses atouts

Comme le montre François Truffaut dans le film inspiré de cette


histoire vraie, L’Enfant sauvage1 Victor ne savait pas parler. Sa gorge
n’émettait que sons rauques et petits cris de bête sauvage. Indifférent
aux mauvaises odeurs et à l’hygiène en général, Victor ne reconnaissait
pas son image dans le miroir dont il faisait le tour pour savoir qui était
caché derrière. Victor, sans avoir pu bénéficier d’une éducation au
contact des hommes, se comportait en animal sauvage et farouche.
Lorsque l’on pense au contraste entre cette histoire vraie et la repré-
sentation faite de Tarzan par Johnny Wessmuller – Anglais impeccable
aux cheveux gominés –, on mesure combien nous sommes là dans
une représentation du sauvage idéalisé à l’occidental ! Là encore, nous
lui avons attribué un modèle en fonction d’une certaine vision, au-delà
du mythe, car nous avons terriblement peur de notre propre animalité.
En domptant ce type d’image, nous avons tenté de la civiliser selon
nos critères.
Nous nous construisons donc sur des critères privés et sociaux. Ils
fondent profondément nos bases et forgent notre image de nous-
mêmes. Le premier regard sur soi a donc, pour chacun d’entre nous,
la même source : celui des parents ou de la famille. Tous contribuent
à nous renvoyer une certaine image de nous et participent ainsi à
notre construction personnelle, sur les plans tant physique que
psychologique.
Plus tard, le regard des parents trouve un relais naturel avec de
nouvelles figures qui apparaissent dans notre parcours : le professeur,
puis le patron.
Là encore, l’influence que peut avoir un patron sur son salarié peut
s’avérer déterminante pour son image de lui-même, notamment dans
les premières années d’expérience. La culture managériale du patron
constituera, en effet, un premier modèle. Parfois même celui-ci fera
écho à notre éducation.

1. Fim de François Truffaut sorti en 1970.

54
2. Faire le point sur sa propre image

Il arrive en effet que la relation parent-enfant se décline dans le


milieu professionnel. Un jeune apprenti qui sera pris sous l’aile d’un
patron boulanger-pâtissier pourra le voir comme un modèle et s’en
inspirer comme une référence. Exactement comme avec un père.
Ce rôle de père peut d’ailleurs, consciemment ou non, être endossé
par le patron dont les fonctions ne sont pas si éloignées, parfois, de
celles du patriarche : guider, sanctionner, donner le cadre et les limites,
encourager.

Exemple
Il m’est arrivé de travailler pour Jérôme, manager d’un groupe indus-
triel. Il avait été élevé par un père très avare de compliments, déva-
lorisant. Ce père ne manquait jamais l’occasion de rabaisser son fils :
« tu n’arriveras à rien », « tu n’es pas capable », « ta sœur fait mieux que
toi ». Voilà ce qu’avait entendu ce fils durant son enfance.
À 35 ans, Jérôme vient me consulter. Au fur et à mesure de notre tra-
vail, il s’aperçoit qu’il se trouve dans le même type de relation avec son
directeur. Ce dernier éprouve en effet un malin plaisir à développer un
management dévalorisant voire harcelant, traitant ses collaborateurs de
« nuls », de « bons à rien » et jouant avec eux une série de jeux psycholo-
giques basés sur des relations de type « dominant/dominé ».
Mon client avait donc, inconsciemment, reproduit le schéma dans lequel
il se trouvait avec son père, cette fois-ci avec son patron ! À chaque fois
que ce directeur lui assenait ce genre de propos malveillants, il retom-
bait dans ses peurs d’enfant et malgré sa révolte intérieure, ne trouvait
rien à redire, allant jusqu’à valider son patron dans son attitude et à
s’excuser d’avoir « mal fait ».

55
Ancrer ses atouts

› Prendre conscience de son héritage

Comme nous l’avons vu, le regard des parents, de la famille puis


des professeurs et des patrons sont à la base de la construction de
notre image de soi. S’ils sont nécessaires, il convient, à un moment,
de faire le tri dans ce que nous avons entendu, reçu pour construire
notre autonomie et nous développer.
Si, par exemple, durant votre enfance, vous avez entendu que vous
n’étiez pas « un manuel », vous allez avoir du mal à envisager une
carrière dans le bâtiment ou l’artisanat. Pourtant, comme toute com-
pétence, cela s’acquiert si tant est que nous nous y mettions l’énergie
nécessaire.
Si, à l’inverse, votre entourage a considéré que vous aviez un
physique de mannequin en vous complimentant beaucoup sur votre
esthétique naturelle, sans doute allez vous gagner en confiance sur
votre image et votre capacité de séduction. Le pas à sauter jusqu’au
premier casting ou aux essais photos n’en sera que plus simple à
franchir.
Pour autant, il arrive un moment où il convient de lâcher certaines
croyances pour ne pas nous limiter ou nous cantonner au désir que
les autres projettent sur nous.
À force de vouloir trop pousser les enfants dans une direction, il
arrive qu’ils finissent par la rejeter.
Les parents, comme les patrons, font de leur mieux avec les com-
pétences, l’histoire qui sont les leurs. Chacun fait ce qu’il peut pour
accompagner sa progéniture vers un devenir qu’il souhaite le meilleur
possible pour l’autre. Pour cela, ils développent des stratégies qui
diffèrent selon leur histoire personnelle et qui s’en inspirent souvent.
Je suis frappé de voir la manière dont certains d’entre nous dévelop-
pent des réponses et des attitudes différentes en fonction de réflexes
personnels. Pourquoi certains réussissent là où d’autres échouent ?

56
2. Faire le point sur sa propre image

D’où vient leur force intérieure ? Leur confiance ? Nous proposons un


certain nombre de pistes sur les images mentales de soi et la capacité
à croire en soi.

› Vous n’êtes ni vos comportements, ni vos émotions

Il est une clé fondamentale qu’il me semble utile de présenter à


présent. Nous devons être attentifs en permanence, à faire la diffé-
rence entre la personne et son comportement, entre la personne et
ses émotions. Autrement dit, « vous n’êtes pas ce que vous faîtes ou
ressentez ». Cela permet de ne pas mélanger l’image que vous avez de
vous avec ce que vous faites.
Si vous vous dites : « je suis un grand timide », vous associez
immédiatement votre image de vous (« je suis ») à votre émotion (la
timidité). Imaginez quelle sera l’image mentale que vous aurez de
vous-même ! Pourtant, vous n’êtes pas toujours timide : lorsque vous
êtes seul dans vos relations avec vos proches, dans l’éducation de vos
enfants etc. Il se peut donc que vous ressentiez de la timidité ; celle-ci,
comme tout sentiment, vous traverse à un moment puis vous quitte à
d’autres moments de votre vie.
De même si vous entendez de vous-même que vous n’êtes pas « un
matheux », comment allez vous faire pour vous construire une image
de vous suffisamment positive pour aborder vos ambitions ?
Vous n’êtes donc ni vos comportements ni vos émotions et il est
essentiel pour construire une juste image de vous-même, de ne pas
mélanger l’image que vous avez de vous-même avec ce que vous
pouvez faire ou ressentir.

57
Ancrer ses atouts

À vous de jouer
Arrêtez de construire des images négatives
de vous-même
Dans cet exercice, nous allons volontairement effectuer trois
contre-exemples de ce qu’il convient de faire à travers trois
images négatives de vous-même qui ne respecteraient pas la
clé définie ci-dessus : je ne suis pas mes comportements, ni mes
émotions. L’objectif est de vous permettre de mesurer combien
une image négative de soi qui ne respecterait pas ce postulat
vous met vous-même dans l’impasse dans certains contextes.
À vos crayons de papier, nous allons dessiner (peu importe votre
style ou votre qualité graphique), trois images mentales associées
à trois représentations faisant office de contre-exemple.

Je suis un grand timide

Dessinez l’image que vous avez de vous juste avant le début de


votre entretien

Je ne suis pas un manuel

Dessinez l’image que vous avez de vous juste avant d’aménager


votre nouveau bureau

Je suis un grand directeur général

Dessinez l’image que vous avez de vous juste à la retraite

58
2. Faire le point sur sa propre image

Une quête commune :


la reconnaissance professionnelle
Lorsque je donne des conférences aux Clubs APM1 sur l’image et
l’image de soi, je demande souvent, même aux chefs d’entreprises,
quelle est notre quête commune à tous. « L’amour » me répondent en
chœur les participants.
En effet, en tant qu’enfant, je cherche avant tout à être aimé ; d’autant
que j’ai besoin de protection de la part des adultes dont je dépends à
100 %. Ma vie sera ensuite ponctuée d’étapes et d’apprentissages dans
cette recherche d’amour. Si, à présentation de mon carnet de notes à
mes parents ponctué de plusieurs 20/20, je m’entends dire « bravo mon
fils, tu as bien travaillé, papa t’aime », il se peut que je fasse l’interpréta-
tion suivante : je travaille bien, papa m’aime. Puis j’en tire la conclusion :
pour être aimé, il me faut bien travailler. J’en développerai une croyance
(« tu seras aimé si tu réussis ») et sans doute une force, celle de vouloir
toujours bien travailler, toujours bien faire. Plus tard, à l’école ou au
travail, je vais donc faire en sorte d’être le meilleur quitte à devenir très
exigeant vis-à-vis de moi-même et à développer un certain sens de la
perfection.
Pourtant, l’amour conditionne-t-il ma capacité à bien travailler ? Mes
parents m’aiment-ils pour ce que je suis ou pour ce que je fais ? Toute
notre vie nous traînons ainsi des croyances qui, si elles nous ont été
utiles pour nous construire, méritent d’être lâchées.

Et dans le travail me direz-vous ? A-t-on là encore besoin de cet


amour ? Sans doute pas à cette échelle. La déclinaison de l’amour
s’appelle alors reconnaissance. Elle est la source de bien des conflits,
elle passe par la gratitude dont les Français sont parfois avares, à la
différence d’autres cultures.

1. APM : Association Progrès du Management.

59
Ancrer ses atouts

TEST QUEL NIVEAU D’IMPORTANCE


ACCORDEZ-VOUS
AU REGARD DE L’AUTRE ?

Répondez aux 15 questions suivantes en choisissant, pour chacune d’elles,


parmi l’une des quatre réponses possibles : toujours, souvent, parfois, jamais.

1. Vous inquiétez-vous de ce que les gens peuvent penser de


vous dans votre travail ?
toujours / souvent / parfois / jamais

2. Ressentez-vous du trac avant une prise de parole ?


toujours / souvent / parfois / jamais

3. Est-il important pour vous d’avoir le dernier mot ?


toujours / souvent / parfois / jamais

4. Vous arrive-t-il de penser à mettre quelque chose d’autre que ce


que vous portez, ne serait-ce que pour aller à la boulangerie ?
toujours / souvent / parfois / jamais

5. En société, vous arrive-t-il de cacher la vérité pour ne pas perdre


la face ?
toujours / souvent / parfois / jamais

6. Lorsque vous êtes pris(e) en photo, portez-vous une attention


particulière à l’image que vous allez donner aux autres ?
toujours / souvent / parfois / jamais

7. Craignez-vous de dévoiler certains aspects de votre personnalité ?


toujours / souvent / parfois / jamais

8. Vous arrive-t-il de vous sentir jugé par l’autre ?


toujours / souvent / parfois / jamais

9. Aménagez-vous votre bureau ou votre espace de vie en fonction


de ce que les autres pourraient en penser ?
toujours / souvent / parfois / jamais

10. Êtes-vous sensible aux modes ?


toujours / souvent / parfois / jamais

60
2. Faire le point sur sa propre image

11. Vous est-il arrivé de soutenir le regard de quelqu’un et de vous


sentir gêné ?
toujours / souvent / parfois / jamais

12. Est-il important pour vous de séduire ?


toujours / souvent / parfois / jamais

13. Vous arrivez contrarié au travail le matin. Faites-vous un effort


pour rester agréable avec vos collègues ?
toujours / souvent / parfois / jamais

14. Vous arrive-t-il de vous comparer aux autres ?


toujours / souvent / parfois / jamais

15. Est-il important pour vous de vous différencier des autres ?


toujours / souvent / parfois / jamais

Majorité de toujours
Votre premier critère de choix pour vous : ce que les autres vont bien pouvoir
en penser. Vous avez construit votre confiance en vous à travers le regard de
l’autre ou ce que vous supposez que l’autre va vous renvoyer. Séduire, faire
plaisir, impressionner l’autre compterait presque davantage que vous-même et
votre propre discernement.

Majorité de souvent
La question de l’image que vous donnez à l’autre occupe une place
importante dans votre vie quotidienne. Vous avez tendance à considérer
l’avis et le regard de l’autre comme un pilier de vos décisions et de vos
comportements. Prenez le soin de vous écouter davantage pour ne pas vous
laisser envahir par l’autre ou par son propre désir.

Majorité de parfois
Vous accordez une importance relative au regard de l’autre et vous avez
tendance à penser d’abord à vous avant d’envisager ce que l’autre en fera.
Vous savez vous écouter sans pour autant vivre en vase clos. Attention
cependant à rester ouvert et à savoir faire preuve d’empathie vis-à-vis de
celles et ceux qui vous entourent.

Majorité de jamais
Le regard de l’autre, vous n’en avez que faire ! Vous vivez pour vous et cela
vous convient bien. Si vous ne vous intéressez pas à l’autre, vous pouvez
facilement passer pour une personne égoïste ou renfermée. Que cherchez-
vous à protéger ? Lâchez du mou, intéressez-vous à l’autre et à ce qu’il peut
vous apporter pour vous nourrir et vous faire évoluer dans le sens que vous
souhaitez. Rappelez-vous, votre vision n’est pas la vision.

61
Ancrer ses atouts

◗ Les codes créent du lien


Lorsque l’on parle de « code », nous vient facilement l’image du plus
connu d’entre eux : celui de la route. Il se compose de panneaux, de
signes, de règles communes que chacun doit apprendre pour, ensuite,
passer l’examen et obtenir le précieux sésame. C’est grâce à ce code
et au permis qu’il nous est possible d’aller d’un point à un autre parmi
des milliers d’autres usagers de la route qui partagent avec nous les
mêmes règles.
Il en va de même, dans l’entreprise – sans code, vous n’allez nulle
part. Cette fois-ci le véhicule est vous-même et ce que l’on perçoit
de vous. Comme sur la route, il y a toutes sortes de véhicules et de
styles : taille, vitesse, type sportif, type familial… Chacun doit pouvoir
cohabiter et se respecter.
À la différence du code de la route, les codes de l’entreprise ne sont
pas forcément écrits. Il faut parfois apprendre à aiguiser son œil, à lire
entre les lignes, à déchiffrer les signaux ailleurs que dans le règlement
intérieur de l’entreprise.
Pour tâcher de définir la notion de codes, nous pourrions dire qu’ils
constituent une série de normes de vie en société, parfois non écrites,
même tacites. Nous parlerons notamment des us et coutumes faisant
parfois office de droit dans des communautés. Toutes les sociétés,
dans tous les sens du terme, utilisent des codes. Ceux-ci sont intégrés
d’emblée et adoptés, par ses membres.

› Langage, attitude, style : les composantes des codes


professionnels

Parmi les codes existants en milieu professionnel, on peut distinguer


les suivants :
Le langage. Votre manière de parler peut donner une indication
d’appartenance à votre univers professionnel, voir parfois à votre

62
2. Faire le point sur sa propre image

rang social. Par exemple, les représentants syndicaux n’auront pas la


même manière de s’exprimer que ceux du patronat. Ils n’emploieront
ni le même vocabulaire, ni la même syntaxe, ni le même ton. Autre
exemple, dans le milieu de la publicité ou de certains médias, où
l’on pourra reconnaître des codes de langage spécifiques à travers
les anglicismes qui occupent une place notable dans le vocabulaire :
« écoute, je suis booké toute la journée mais si tu veux on peut boire
un verre en after-work ».
Les attitudes et les comportements. Il s’agit là des codes liés à la
manière de fonctionner au sein de votre entreprise dans un secteur
donné, entre collègues ou face aux clients. Certaines entreprises
ont même choisi de s’inscrire dans des chartes. Elles sortent alors
du champ des codes proprement dits mais n’en sont pas moins au
centre de l’organisation et de la communauté. Chartes clients, collabo-
rateurs ou fournisseurs, elles proposent un cadre de fonctionnement
mais aussi de comportement et participent à la culture d’entreprise.
Les fonctions d’accueil ou les métiers à vocation commerciale sont
particulièrement concernés. Un dirigeant du groupe Apple me confiait
récemment que les vendeurs des nouveaux magasins Apple Store –
vitrine de la marque doivent respecter des directives très précises.
Ces vendeurs n’ont pas le droit de s’adosser à un mur, ni de boire
devant le client ou encore de laisser le client déambuler seul plus de
deux minutes sans lui proposer une assistance.
Le style vestimentaire. La portée sociale du vêtement de travail se
mesure tous les jours. C’est bien connu, l’habit ne fait certes pas le
moine, mais la place du vêtement et plus largement du look, dans les
entreprises reste une clé fondamentale. Un vêtement ou un style peut
chercher à défier le « code » en vigueur pour marquer sa différence.
Saviez-vous qu’au Moyen Âge, il existait des lois dites somptuaires dont
la vocation était d’imposer ou de spécifier le code vestimentaire en
vigueur ? Ces lois avaient été édictées pour interdire à la Bourgeoisie
de récupérer les codes vestimentaires de l’Aristocratie. Si ces lois ont

63
Ancrer ses atouts

disparu, on peut considérer que les injonctions de la mode fonction-


nent comme des lois somptuaires puisqu’elles imposent un type
de vêtement à tous et qu’elles « écrasent » les catégories sociales et
d’âge1.
Les codes (langage, comportement, style) que vous adoptez peuvent
donc indiquer à votre entourage votre appartenance à un rang social, à
un secteur d’activité ou encore à une fonction professionnelle. Certains
codes vestimentaires se suffisent d’ailleurs à eux-mêmes pour donner
une information immédiate sur vos fonctions : la blouse blanche des
professions médicales en passant par la robe du juge ou de l’avocat.
Pourquoi les codes occupent-ils une place prépondérante dans
l’entreprise comme dans toute société ? Tout simplement parce
que nous avons besoin de partager avec le groupe des points
communs, des manières d’être et de faire ensemble, des signes de
reconnaissance.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la notion de « tribu » occupe une
place centrale dans la réflexion des hommes de marketing à l’heure
où l’on dénonce la perte d’un certain nombre de repères et de sens.
Le clan, le groupe, la famille à une autre échelle font alors office de
catalyseurs.
S’il est d’ailleurs un moment de la vie où le lien au groupe et ses
codes semblent jouer un rôle important, c’est bien l’adolescence.
Fragilisées par la nécessaire crise du même nom, les jeunes personnes
vont éprouver le besoin de renforcer leur appartenance au groupe
pour exister. Cela peut se traduire par l’adoption de codes communs,
les adolescents vont alors porter une attention extrême à posséder les
vêtements ou les chaussures de telle ou telle marque comme si leur
vie parfois, en dépendait. Leur inquiétude est d’être potentiellement
rejetés par les autres ou de subir des railleries.

1. Wikipédia, les lois somptuaires.

64
2. Faire le point sur sa propre image

Et si ce comportement d’adolescents se retrouvait parfois dans le


monde adulte, y compris dans les entreprises, ne serait-ce que dans
l’esprit de certains ? Imaginez-vous, objectivement, un employé de
banque débarquer en chemise à fleurs et baskets branchées dans une
banque où costume gris et chaussures noires sont de mise ?
Comment serait-il vu et accueilli par le groupe ? Si vous envisagez de
travailler au siège d’une grande marque de luxe, pensez-vous pouvoir
échapper aux règles implicites en vigueur ? Il suffit de pénétrer dans le
hall de certains bâtiments pour, très vite, constater que les collaborateurs
suivent les mêmes codes vestimentaires, voire comportementaux.
Dans un autre ordre d’idée, le code conserve la culture d’entreprise
et atteste de sa cohésion. Dans certaines d’entre elles, j’entends parfois
des collaborateurs me dire : « cela ne se fait pas de quitter l’entreprise
à 18 heures, c’est mal vu, on ne peut pas se le permettre ».
Bien sûr, la peur du gendarme commence par conduire les compor-
tements mais elle n’est pas l’unique moteur. Dès lors que les salariés
font cause commune pour servir un projet global, ils doivent intégrer
des codes selon cette logique.
Au-delà du strict horaire, proprement dit, travailler ensemble en
respectant les rythmes des autres pour s’inscrire dans la productivité
générale devient un code de bonne conduite au sens humain et
intelligible du terme. Le code préserve et affiche donc le visage global
d’une communauté.
Les codes constituent des dénominateurs communs entre les
membres d’un même groupe, d’une même entreprise. Ils sont à la
base de la communauté mais aussi de la bonne entente entre les
individus. En adoptant des codes, vous créez des liens.

› Tu me ressembles, je me rapproche

Qu’est-ce qui nous rend ami avec quelqu’un ? Ces points communs
nous rapprochent et nous rassemblent : les sujets sur lesquels nous

65
Ancrer ses atouts

partageons les mêmes regards, nos aspirations communes, notre


même façon de voir le monde, etc. Ainsi, ces dernières années, se
sont puissamment développés ces réseaux et forums, virtuels ou réels,
pour contrebalancer l’atomisation de la société. Par tous les moyens,
nous cherchons à nous relier, à côtoyer qui nous invitera à échanger,
à partager une passion commune, etc.
Sites de rencontres, groupes d’adhésion, réseaux professionnels
pour indépendants… sont autant de havres où nous puisons solidarité,
écoute et parfois nouveaux amis.
Pour autant, il ne s’agit pas de tomber dans un seul et même moule
qui nous absorberait et uniformiserait nos personnalités. Il existe aussi
des différences entre amis qui nous nourrissent car elles nous complè-
tent. Partager des codes, c’est partager des règles de conduite et créer
du lien entre les personnes. Ces liens sont nécessaires au groupe, à
son unité et à son existence même en tant que tel.
Les codes créent donc du lien tout comme les marques qui, elles
aussi, s’attachent à développer et à nous vendre de l’image et des
valeurs qui nous ressemblent.

› Image et image de marque

L’image de marque peut être définie comme une représentation


que se donne une entreprise ou une personnalité vis-à-vis du public,
de ses produits. Lorsque j’achète un produit, j’achète sa représentation
et les valeurs de l’entreprise ou à la marque qui le commercialise.
Prenons l’exemple de la marque américaine Apple. Celle-ci a
développé une vraie stratégie de marque basée sur une trilogie forte :
haute technologie, design et ergonomie. Au-delà de ce repère, Apple
est surtout parvenu à construire une redoutable stratégie d’image
qui allie innovation, diversification, design et communication. Chaque
lancement de produit constitue un événement en tant que tel. Bien
entendu, Apple garde un secret absolu sur son plan de développement

66
2. Faire le point sur sa propre image

produit en jouant sur le buzz et la rumeur, s’offrant du même coup des


campagnes de communication presse gratuites !
Le succès de cette société tient également à la stratégie de commu-
nication presse et aux interventions de Steve Jobs. Car quand on est
« fans » d’Apple, on est souvent aussi supporter de son PDG ; un peu
comme si on était fans d’un groupe de rock et de son leader. Apple
a réussi à nous faire aimer ses produits et sa marque. Dans une telle
cohésion, quelle autre entreprise d’informatique peut se targuer d’avoir
son logo collé à l’arrière de milliers de voitures ou de scooters ?
Il y a quelques années encore, il y avait ceux qui étaient « Mac »
(les artistes, les originaux) et ceux qui étaient « PC ». Là encore, cela
fabriquait du lien et de la reconnaissance : si tu utilises toi aussi un
ordinateur mac, alors tu es comme moi. Avec le succès des i-phones,
désormais élargi aux ordinateurs e-mac, le groupe s’est élargi. Il arrive
encore que certaines personnes me regardent avec complicité et m’in-
terpellent dans le train : vous aussi, vous êtes mac ? Naturellement, la
conversation démarre…
Les marques et les codes sont utiles car ils rassemblent et permettent
de créer des liens entre les individus. En instaurant un dénominateur
commun, ils renforcent les accointances et les passerelles possibles.
Si vous voulez atteindre vos objectifs et pénétrer dans un type de
milieu, d’entreprise ou de secteur d’activité, vous devez savoir jouer
avec les codes du plus grand nombre. Vous devez être capable de
vous adapter et de donner à voir votre capacité à intégrer les codes
existants, la culture d’entreprise et celle de ses équipes.
Jouer ne veut pas dire tricher mais s’adapter, faire preuve de sou-
plesse et aller chercher la partie de soi susceptible d’être en phase, de
façon juste, vis-à-vis de l’autre. Sans masque, mais en conscience.

67
Ancrer ses atouts

Le Friday wear : une vraie liberté ?


Une question revient souvent lors de mes séminaires : serait-il pos-
sible de sortir du carcan des codes et des règles vestimentaires pour
développer son propre style et s’affranchir du costume cravate ou de
ces codes imposés par l’entreprise ? L’exemple du « Friday wear » (tenue
du vendredi) également appelé « Casual Friday » (vendredi décontracté)
me semble bien illustrer la limite donnée à cette liberté.
À l’origine, ce phénomène s’inspire des îles Hawaï où la chemise à fleurs
traditionnelle, partie intégrante de la culture, avait été autorisée à la
place de l’uniforme, uniquement le vendredi. Le phénomène traversa le
Pacifique pour se répandre d’abord en Californie puis sur la côte Ouest
des États-Unis avant d’arriver en Europe et de devenir une mode. Il
s’agissait de s’autoriser une tenue décontractée qui, finalement, anticipe
et annonce le week-end : jean, baskets, rasage optionnel, etc.
Pour autant, pouvait-on réellement s’autoriser la tenue du week-end
de son choix ? Sortir en jogging ou en baskets de sport ? Naturellement,
non. Ce qui semblait donc être une liberté nouvelle où chacun pouvait
se laisser aller et sortir de chez soi à sa guise, allait vite devenir là encore,
codé. En témoignent sites et blogs de mode dédiés aux conseils avisés
sur la juste tenue du vendredi. Une paire de baskets oui, mais alors de
marque, élégantes et urbaines.
Bilan : il aura fallu aux hommes développer une nouvelle garde-robe –
subtil intermédiaire entre le costume et la tenue décontractée. Les codes,
vestimentaires, comme les autres, ont encore un bel avenir devant eux !

68
2. Faire le point sur sa propre image

TEST IMAGE, IMAGE DE SOI,


IMAGE DE MARQUE :
TROIS QUESTIONS
POUR FAIRE LE POINT

Quelles sont vos trois marques préférées ? Choisissez celles qui


vous viennent à l’esprit et notez-les ci-dessous.
1.
2.
3.

Pour chacune d’entre elles, pourquoi les aimez-vous en


particulier ?
1.
2.
3.

Quels enseignements personnels tirez-vous de la question


précédente en ce qui concerne votre image de vous-même ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………

69
Ancrer ses atouts

L’i
L’image de soi en construction
permanente
« Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu plus
avant de nous renvoyer les images. »
Jean Cocteau

◗ Une déformation naturelle


Cela vous est-il déjà arrivé d’entendre ce type de commentaire
devant une photo de vous : « Ah, là, c’est tout à fait toi ! » Cruelle
« vérité » dans la bouche de l’autre que vous ne partagez pas : « Moi ?
Là ? Non, alors ! Ce n’est pas du tout moi. »
Parfois, les gens ont le sentiment de faire des efforts importants
pour faire évoluer leur image dans un sens ou dans un autre sans
que cela ne soit perçu : « Les gens ont de drôles de manières de faire
et de dire, me confie un client. Je vous assure que je fais en sorte de
donner une autre image de moi-même. En réunion par exemple, je
passe mon temps à expliquer, à chaque fois, les mêmes choses aux
mêmes personnes de l’entreprise. Et je continue de m’entendre dire
que j’ai un problème de communication… Ce n’est pas normal, je fais
beaucoup d’efforts et personne ne les voit. »
La question se pose alors : entre moi et l’autre, qui a le « juste »
regard ? Qui a « raison » ? Moi ? L’autre ? Bonne nouvelle, la réponse
est la suivante : personne ! Car l’image que vous avez de vous-même
est déformée par la subjectivité des regards.
L’image que vous avez de vous-même et celle que les autres ont de
vous ont en effet un point commun : aucune n’est parfaitement juste.
Ni votre regard, ni celui de l’autre ne sont parfaitement objectifs.

70
2. Faire le point sur sa propre image

› L’image de soi déformée par le regard de l’autre

Commençons par étudier les raisons qui font que notre regard sur
nous-même n’est pas objectif.
C’est à partir du regard de l’autre, forcément subjectif car lié à sa
propre vision du monde, que va se construire mon image de moi-
même. Celle-ci est naturellement déformée : l’environnement est-il
perçu comme dangereux ou au contraire rassurant ? L’autre est-il un
ennemi potentiel ou un allié naturel ?
Si par exemple, vous avez été élevé par des parents qui ont une
image du « patronat » empreinte d’idées telles que « le pouvoir rend les
gens calculateurs et malsains », vous risquez d’aborder votre entretien
avec votre futur patron ou un client qui occupe un tel poste sur la
défensive. Si au contraire, vos parents vous ont élevé dans la croyance
que les entrepreneurs disposaient de grandes qualités de courage, de
détermination et de croyances positives en eux-mêmes, vous n’aurez
sans doute pas la même posture dans une situation similaire…
Si le regard extérieur influe directement et de façon subjective sur
mon image de moi, mes propres émotions constituent un second
facteur déformant. Lorsque je reçois un retour d’image de la part de
mon patron ou de mes parents, je suis sujet à une émotion particu-
lière. Si mes parents me grondent car je n’ai pas bien travaillé, il se
peut que je me sente honteux ou triste de ne pas leur avoir fait plaisir
ou de ne pas avoir été à la hauteur de leurs attentes. Dans cet état
émotionnel, je vais développer mes croyances sur moi-même.

71
Ancrer ses atouts

TEST IDENTIFIER
VOS CROYANCES

Voici un exercice pratique sur vos croyances positives et


négatives pour en percevoir les conséquences possibles pour
vous et votre image de vous-même.

Les « croyances » négatives entendues sur vous-même.

• Qu’avez-vous entendu dire de vous-même qui vous a desservi


dans la construction de votre image de vous ?

• De la part de qui (parents, famille, patrons, collègues) ?

• Quelles sont les six « croyances » négatives que vous avez pu


vous construire ?

Les « croyances » positives sur soi et sur ses relations


aux autres.

• Qu’avez-vous entendu dire de vous-même qui vous a servi


dans la construction de votre image de vous ?

• De la part de qui (parents, famille, patrons, collègues) ?

• Identifiez six « croyances » positives que vous avez pu en tirer.

Conclusion

• Qu’est ce qui dans ces croyances mérite d’être conservé


aujourd’hui à vos yeux ?

• Quel chemin avez-vous parcouru depuis ? Quel est celui qu’il


vous reste à parcourir ?

• Par quoi cela doit-il passer selon vous ?

• Que pouvez-vous faire pour évoluer et donner à voir ce


changement ?

72
2. Faire le point sur sa propre image

À vous de jouer
Patrons et professeurs marquants : à la
rencontre de nos images intérieures
Parmi les personnes clés que nous rencontrons dans notre
parcours, nos professeurs, puis nos patrons ou nos managers,
jouent parfois une place prépondérante dans notre construction
personnelle. Ils nous ont aidés à nous construire et par là même
transmis des valeurs, une posture vis-à-vis du travail et ont parfois
inscrit en nous des réflexes.

Ce petit jeu va vous permettre d’effectuer un retour en arrière sur


celles et ceux qui vous ont marqué afin de mesurer la valeur de
votre héritage. Cela va vous permettre de faire le tri !

Première étape

Vous vous installerez très confortablement sur votre siège, votre


canapé ou l’endroit où vous lisez ce livre. Vous prendrez trois
grandes respirations profondes et vous fermerez tranquillement
les yeux. Vous commencerez par bien ressentir le poids de votre
corps et ses points de contact avec la chaise, le canapé ou
l’endroit où vous vous trouvez pour vous détendre pleinement.

Deuxième étape

Vous laisserez venir à vous les images/souvenirs de vos


professeurs. Accueillez-les simplement, sans les juger. Une fois
que vous avez atteint votre souvenir, concentrez-vous sur vos
émotions, vos sensations. Puis, tout en restant bien détendu et
relâché, vous abandonnerez cette image pour en laisser venir
une autre. Remontez ainsi dans vos souvenirs. Identifiez chacun
de vos professeurs marquants et vos impressions associées.
À l’issue de cet exercice, revenez à vous pour débriefer et prendre
le temps de l’analyse.

73
Ancrer ses atouts

Débriefing personnel

Complétez le tableau ci-dessous et les trois colonnes


proposées :

• les images souvenirs qui vous sont revenues ;


• les informations associées à ce souvenir ;
• l’analyse que vous en faîtes aujourd’hui.

Les images/souvenirs Les informations, Ce que je peux faire


de professeurs qui me sensations, actions de cela aujourd’hui :
sont revenus (indiquez associées qui me sont ce que vous décidez
soit leur nom, soit revenues (posez sur le de garder en héritage,
un mot clé qui vous papier tout ce qui vous ou pas !
permette de les vient, sans vous juger)
identifier)

Débriefing avec l’auteur

Pour éclairer cet exercice, vous trouverez ci-dessous, à titre


purement indicatif, deux exemples : un pour un professeur
m’ayant laissé un souvenir positif, l’autre pour un souvenir qui
l’est moins.

Les images/souvenirs Les informations, Ce que je peux faire


de professeurs qui me sensations, actions de cela aujourd’hui :
sont revenus (indiquez associées qui me sont ce que vous décidez
soit leur nom, soit revenues (posez sur le de garder en héritage,
un mot clé qui vous papier tout ce qui vous ou pas !
permette de les vient, sans vous juger)
identifier)

74
2. Faire le point sur sa propre image

Maîtresse 2e section Joyeuse, gentille, le Sa naïveté et son


cœur sur la main, dans regard sur le monde
le partage. Je l’ai revue me touchent. Elle
souriante, me parlant me donne envie
dans un large sourire de fréquenter plus
et avec beaucoup de souvent les enfants
douceur, comme un et peut-être un jour
enfant. de travailler avec eux
comme le fait un de
mes meilleurs amis
dont j’apprécie le
regard sur le monde et
l’authenticité.

Prof de maths collège J’ai perçu son odeur Je le vois aujourd’hui


et revu ses cheveux dans sa fragilité et
très gras. J’ai eu le ses propres travers.
sentiment qu’il ne J’avais perdu confiance
se lavait pas, ce que à l’époque en lui
j’avais oublié. Il m’est donnant une trop
par ailleurs apparu très grande place. Je
sec, fermé. J’ai même prends du recul pour
eu le sentiment qu’il m’appuyer sur mes
était jaloux ou qu’il succès plutôt que de
avait des problèmes culpabiliser sur mes
personnels. piètres résultats de
l’époque.

En allant à la rencontre de nos images intérieures, nous


découvrons ou redécouvrons des informations, parfois des
détails, que nous avons peut-être oubliés. Nous analysons
ensuite ce souvenir, exact ou pas, avec ce que nous sommes
devenus : notre regard sur le monde, notre évolution personnelle,
notre parcours. Le ressenti peut alors évoluer et nous donner des
pistes de réflexion personnelles.

Renouvelez à présent l’exercice avec vos patrons ou vos managers


marquants. Là encore, utilisez le tableau pour prendre le temps
de l’analyse et faire le tri.

75
Ancrer ses atouts

Interview
Trois questions à Anémone

« Là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir ! »


Connaissez-vous l’histoire de l’actrice Anémone ? Fortement nourrie de com-
pliments et de retours d’image très positifs, elle témoigne dans cet ouvrage
pour nos lecteurs.

Anémone, vous êtes notamment connue pour votre grande liberté de


parole et d’action : dans vos rôles au cinéma mais aussi dans la vie.
D’où cela vous vient-il ?
J’ai eu la chance d’avoir un père en totale admiration devant moi qui m’a
renvoyé une image de moi bien grandie. Cela m’a donné une assurance
indestructible. Un jour il m’a dit « je considère que tu es un génie ». Un vrai
adorateur éperdu ! En plus du confort matériel et de l’éducation que j’ai reçue,
j’ai donc eu cette chance. Cela m’a évidemment donné confiance en moi.

Élevée avec cette image de vous très positive, vous avez dû ensuite
vous confronter aux autres et sans doute à une autre réalité ?
Lorsque j’ai voulu passer le concours du Conservatoire, je me suis inscrite
dans une école payante qui faisait référence pour préparer l’examen d’en-
trée. Je me suis alors entendu dire que cela ne servait à rien que je passe le
concours car en tant que comédienne je n’avais pas « d’emploi »1 : trop mince
pour jouer les soubrettes, pas assez jolie pour jouer les jeunes premières,
etc. Finalement, j’ai renoncé au Conservatoire et j’en ai voulu longtemps à
ce professeur… Mais j’ai fait mon propre chemin en passant par le théâtre
underground de Warhol et par le café-théâtre.

Quel est votre conseil pour le lecteur de cet ouvrage sur l’image et
l’image de soi ?
Lorsque cela vous est possible et que vous avez la sécurité nécessaire, pre-
nez la vie comme un jeu et gardez votre regard d’enfant. Je me souviens du
comédien et metteur en scène Roger Planchon avec lequel j’ai travaillé : son
visage ressemblait à celui d’un enfant de 5 ans sitôt qu’il se mettait à sourire.
Avoir ce regard sur la vie, pour garder la fraîcheur et rester créatif, c’est à mes
yeux un grand cadeau à se faire.

1. Emploi fait référence ici aux rôles types du théâtre classique. Finalement, cela résonne
aussi pour nous qui sommes sur le marché de l’emploi si tant est qu’il faille avoir « la tête de
l’emploi ».

76
2. Faire le point sur sa propre image

› Mon regard sur moi, déformé par mes propres émotions

Une émotion, par nature, n’est pas rationnelle. Les travaux de Darwin
à ce propos l’ont démontré1. Lorsque Darwin essayait d’approcher
son visage d’un serpent, prisonnier d’un bocal et donc inoffensif, si
ce dernier se mettait à attaquer, le chercheur avait instinctivement
un mouvement de recul. Mes émotions de base (colère, joie, peur,
tristesse) n’appartiennent pas à la raison. Elles sont guidées par une
partie non rationnelle du cerveau.
L’émotion est une énergie en mouvement permanent comme aime
à le rappeler mon confrère Jérôme Lefeuvre : « emotion = energy in
motion ».
Nous nous construisons donc une image de nous-même sur la base
d’une émotion ressentie à un moment « t », le moment même où nous
allons entendre de la bouche de l’autre une « vérité ». Or, une émotion
ne vaut que pour ce qu’elle est et surtout, n’est vraie que pour celle ou
celui qui la vit en fonction de sa sensibilité, de son parcours.
La lecture des événements n’est d’ailleurs pas la même d’un enfant
à l’autre ou d’un individu à l’autre. Deux employés peuvent se trouver
là au même moment, entendre la même chose dans la bouche de leur
patron sans pour autant l’interpréter, et surtout, le vivre intérieurement
de la même manière.
Je me souviens de ce PDG qui avait attaqué un jour l’un de ses direc-
teurs, en pleine réunion de direction, pour ne pas avoir informé son
homologue d’une prospection effectuée sur un territoire commun où
ils se retrouvaient, de fait, en concurrence de principe. Particulièrement
sujet à des colères violentes, et dans ce cas peu conscient des propos
qu’il tenait et des conséquences qu’ils pouvaient avoir sur les autres,
ce PDG avait passé 10 bonnes minutes à se déchaîner sur son
collaborateur.

1. Darwin – L’expression des émotions chez l’homme et les animaux, 1872.

77
Ancrer ses atouts

Celui-ci m’a confié s’être laissé faire, sous le choc. Après coup,
il avait vécu cela comme une grande injustice, presque un affront.
Traumatisé, il finissait par se croire coupable, touché qu’il était « là où
ça fait mal ». Avec quel sentiment de culpabilité vivait-il ? Qu’est ce qui
l’avait empêché de se lever et de faire face ? Ou même de claquer la
porte en gardant la tête haute ? Qu’est-ce qui l’avait empêché de crier
plus fort ? Sa peur de la violence ? L’image qu’il avait de lui d’un être de
compromis, diplomate qui ne pouvait faire face à un personnage sujet
à de telles colères ? Emprisonné dans ses croyances et les limites qu’il
s’était lui-même fixé, il n’avait su trouver de réponse appropriée pour
s’en sortir et finit par s’en vouloir…
Lorsque nous sommes sujets à des émotions fortes, c’est le cerveau
reptilien qui prend le contrôle. Le cortex, cerveau de la raison, se met
alors sur « off ». Pris d’une émotion forte, nous sommes incapables de
raisonner, de trouver d’autres parades que celles, instinctives, induites
par notre cerveau reptilien : l’attaque ou la fuite.

Cortex (analyse)

Le préfrontal 3 Limbique (mémoire)


(bonheur, 4 2
plaisir) 1 Reptilien
(survie, fonctions vitales)

Nos émotions limitent notre capacité de raisonnement dans l’instant.


Si nous construisons notre image de nous-mêmes sur un traumatisme,
nous en tirons des conclusions par nature déformées.

78
2. Faire le point sur sa propre image

◗ Nous avons tendance à focaliser sur nos défauts


Lors des séminaires que je donne, le moment du passage face
caméra constitue toujours un temps fort particulier. Il n’est pas rare
de voir les personnes s’inquiéter sérieusement : « la caméra, non c’est
horrible ! ».
Les lèvres se pincent, les jambes et les bras se croisent, les sourcils
se froncent à la seule idée que surgisse le moment de l’enregistre-
ment, et plus encore celui du visionnage.
J’aime alors faire relever ces formes d’inquiétude (ma voix est-elle
bien celle-ci, ma gestuelle aussi ?) mais ce qui est finalement déstabi-
lisant quand on est spectateur de soi-même s’avère assez aisé lorsque
les participants observent l’image des autres. Ils reconnaissent à l’écran
ce qu’ils perçoivent au quotidien de l’autre.
Nous l’avons vu, notre regard sur notre image n’est pas objectif.
Serait-il également injuste ? C’est sans doute en effet le cas car je
le constate trop souvent : nous avons tendance à regarder d’abord
ce que nous n’aimons pas de nous puis à focaliser notre attention
dessus.

› Miroir, joli miroir

Posons-nous les questions suivantes : le matin, au réveil, lorsque


nous allons dans notre salle de bains et que nous nous regardons
dans le miroir, sur quoi portons-nous notre attention en priorité ? Que
nous disons-nous intérieurement ?
Pour la plupart d’entre nous, l’examen est froid, sans pitié : nous
commençons par regarder ce qui nous pose problème.
Vous vous sentez fatigué ? Sur quoi se porte votre attention : vos
yeux, vos cernes ? Et le dialogue intérieur résonne alors « de quoi ai-je
l’air ce matin ? Une catastrophe ! ». Adolescent, vous aviez une peau à
problèmes ? Combien de fois vous êtes-vous empressé de commencer

79
Ancrer ses atouts

par porter votre premier regard inquiet sur vos boutons ? Vous souffrez
d’un début de calvitie ? N’avez-vous pas tendance à focaliser sur votre
cuir chevelu ? Finalement, nous appuyons là où ça fait mal.
Notre miroir joue alors le rôle d’un interlocuteur secret qui nous
confronte à nous-même dans notre dialogue intérieur rempli de ques-
tions et d’incertitudes. Il est en effet difficile d’être objectif et sûr de
soi, d’autant que face au miroir, nous nous trouvons devant une image
figée de nous-même ou en tout cas contrôlée.
Dans mes séminaires, combien de fois ai-je entendu que le premier
retour d’image avait été est libérateur car les participants avaient été
amenés à regarder également ce qu’ils faisaient de bien !
L’étonnant dans la relation que nous avons avec nous-même et
notre image physique est avant tout que l’image que nous avons de
nous n’est pas en phase avec la réalité. D’où vient cet écart ? De ce
que Freud appelle « l’idéal du moi »1 ; cette partie de notre inconscient
qui nous gère nos relations avec ce que nous voudrions être ou faire
dans un scénario idéal.
Plus l’écart entre cet idéal du moi et l’image que j’ai de moi dans la
vraie vie est important, plus j’ai des chances de souffrir, de me dénigrer
et finalement, de me nuire à moi-même. Il reste alors deux options :
soit, réduire mon idéal du moi, soit faire évoluer mon image et mes
actes pour me sentir plus en phase avec ce que je souhaiterais être,
au plus profond de moi-même.
Face à la dictature de l’image, l’importance que nous accordons à
notre apparence occupe, pour beaucoup, une place prépondérante.
Cela nous rend plus sévère avec nous-même. Nous le sommes
d’autant plus que regards, jugements et caméras nous approchent par
zones. Ils sont autant d’interprétations de notre réalité et nous donnent
une vision morcelée de nous-même.

1. Freud, Introduction à la Psychanalyse, Petite Bibliothèque Payot, 1916.

80
2. Faire le point sur sa propre image

› Ne pas tout aimer de soi, mais s’aimer comme un tout

L’essentiel est donc de se prendre comme l’on est ou d’agir sur


soi pour évoluer dans le sens souhaité. Il ne s’agit pas pour autant
non plus de tout aimer de soi, sans limites. Car ne pas tout aimer
peut constituer un moteur pour maintenir une certaine attention à
soi-même. Les peurs motivent en effet un certain nombre de combats
personnels.
L’empreinte familiale joue aussi une place capitale dans notre regard
sur nous-même. Bien souvent, nous retrouvons en nous une partie de
nos parents, de nos géniteurs. En fonction de notre relation avec eux,
de l’image que nous en aurons, nous serons plus ou moins à l’aise
avec cette ressemblance.
« Adrien, 38 ans, reprend l’entreprise de son père. Adrien fait tout
pour se détacher de l’image de celui-ci en adoptant un comportement
et un style de management à l’opposé du style paternaliste développé
par son père. Pour autant, sa ressemblance physique avec son père
est tellement forte, qu’il suffit qu’il entre chez un client pour s’entendre
dire : vous êtes le portrait craché de votre père, même voix, même
regard, même style ». Autant avoir accepté cette ressemblance pour
vous sentir bien dans vos baskets !

› Passer le cap

Toutes celles et ceux qui ont vécu l’expérience, précieuse, de se voir


en vidéo en situation professionnelle ne serait-ce qu’une seule fois
savent combien le constat, si tant est que l’on apprenne à se regarder
objectivement, peut-être positif : « finalement, c’est moins pire que ce
que je m’imaginais », entends-je souvent dire.

81
Ancrer ses atouts

À vous de jouer
Tirez-vous un autoportrait !
L’autoportrait, représentation de soi-même par soi-même,
constitue un classique chez bon nombre d’artistes. En fonction
de vos talents, vous pouvez d’ailleurs décider d’effectuer cet
autoportrait sous la forme de dessin, ou plus facilement avec un
appareil photo comme je vous le propose ci-dessous.

Voici les trois étapes à suivre :

1. Tirez-vous le portrait : vous allez, dès à présent, effectuer


une ou plusieurs images (de vous-même et par vous-même)
grâce à votre appareil photo. Utilisez pour cela un déclencheur
à distance, le retardateur. Vous pouvez même réaliser la photo à
bout de bras. Privilégiez un appareil numérique, un instantané ou
un téléphone afin de pouvoir visionner tout de suite le résultat. Si
vous avez déjà effectué ce genre d’image et que vous disposez
de plusieurs autoportraits, vous pouvez très bien décider de partir
de ces photos existantes pour les exploiter.

2. Choisissez : prenez à présent le soin de sélectionner la photo


de vous que vous préférez (une seule).

3. Analysez : observez-la attentivement et faites le point sur


vous.

Cinq questions pour faire le point sur soi

• Comment ai-je accueilli l’invitation à me prendre en photo ?


• Pourquoi ai-je choisi cette image de moi en particulier ?
• Qu’indique-t-elle de moi-même ?
• En quoi est-elle conforme, ou pas, à ce que je souhaite donner
à voir de moi-même ?

• Qu’est ce qui me plaît et/ou me déplaît dans cette image ?

82
2. Faire le point sur sa propre image

Un autoportrait de l’auteur, Sébastien


Millécamps
Comme vous, j’ai effectué cet exercice afin de vous faire partager, concrè-
tement, un exemple d’analyse.

Exemple d’analyse d’image


Pourquoi ai-je choisi cette image de moi en particulier ? Qu’indique-
t-elle de moi-même ? En quoi est-elle conforme, ou pas, à ce que je
souhaite donner à voir de moi-même ?

Cet autoportrait a été effectué lors de mon séminaire original sur « l’image et
l’image de soi ». Je l’ai donc choisi car il me paraissait en phase avec le thème
de l’ouvrage. Autour de moi, je remarque que j’ai mis en scène – incons-
ciemment à l’époque – les chefs d’entreprises présents ce jour-là. J’ai donc
souhaité qu’ils soient dans « mon » image. Cela peut évoquer mon besoin
d’appartenance au groupe, mon goût du contact avec les autres ainsi que
mon envie de partager mes savoir-faire avec le plus grand nombre. C’est
d’autant plus fort d’ailleurs que ces chefs d’entreprises m’ont reçu dans le
Nord de la France, ma région d’origine. Cela montre mon attachement à mes
racines. Du côté vestimentaire, j’aime ce look : veste, pas de cravate pour res-
ter décontracté mais une chemise habillée (liseré dans le col) car je suis en
situation professionnelle. Enfin, mon visage me semble ouvert, dynamique.
Cela correspond bien à ce que j’ai envie de partager dans mon travail quoti-
dien : de l’enthousiasme et une énergie positive.

83
Ancrer ses atouts

L’essentie
l
● Nous avons besoin du regard de l’autre pour nous construire.
● Prendre conscience de notre héritage : parents, professeurs,
patrons.
● Identifions nos croyances positives et négatives pour progresser.
● Ne mélangeons pas ce que nous faisons ou ressentons de ce que
nous sommes, fondamentalement.
● Dans l’entreprise, sachons jouer des codes pour moins jouer des
coudes.
● Trouvons-nous des points communs avec nos interlocuteurs.
● Notre image de nous-même est fausse : déformée par le regard
subjectif de l’autre mais aussi par nos propres émotions.
● Nous avons tendance à focaliser sur nos défauts.

84
Chapitre 3

Agir sur son image


et son image de soi
« Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas,
mais parce que nous n’osons pas que c’est difficile. »
Sénèque

« Vous avez en main les atouts »


Ancrer ses atouts

Agir sur ses représentations


Ag

◗ Se sonder pour gagner en confiance :


100 questions à se poser sur soi
Pour débuter ce chapitre, prenons le temps d’une respiration et
d’une introspection à travers 100 questions simples à se poser pour
soi.
En relisant ensuite vos réponses ou en prenant le temps de vous
arrêter sur les questions posées, vous pourrez ainsi prendre du recul
face à vous, comme si vous regardiez dans un miroir.
L’ambition est de vous accompagner pour devenir le « BOS », c’est-à-
dire le Bon Observateur de Soi. C’est là le meilleur des patrons.
Pour cet exercice comme pour les précédents, respectez simplement
ces trois règles d’or :
1. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, ne vous censurez
pas
2. Faites confiance à votre intuition et à votre spontanéité
3. Vous n’êtes pas obligé de répondre à toutes les questions.

› Votre physique

– Votre nom
– Votre prénom

– Vous avez les cheveux de couleur


– Vous avez une coupe de cheveux

– Vous avez une silhouette


– Vous avez une démarche

86
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

– Vous avez une couleur de peau


– Vous avez une musculature

– Vous diriez de votre physique qu’il est


– Vous avez un regard
– Vous mesurez
– Vous pesez
– Parmi les items cités ci dessus, y en a-t-il dont vous êtes satisfait ?
– Lesquels et pourquoi ?
– Parmi les items cités ci dessus, y en a-t-il que vous auriez aimé faire
évoluer ? Lesquels ?
– Est-il possible d’agir pour faire évoluer les choses dans le sens
souhaité ?

› Votre style

– Votre tenue préférée pour un premier rendez-vous professionnel ?

– Votre tenue de gala ?

– Votre marque préférée ?


– Votre style préféré ?

– Si vous ne deviez pas tenir compte des autres, comment vous


habilleriez-vous au travail ?
– Votre boutique préférée ?

– Vos chaussures préférées ?


– Vos secrets de beauté ?
– La matière que vous préférez au toucher ?
– La couleur que vous préférez porter ?
– Une personnalité masculine qui symbolise l’élégance à vos yeux ?

87
Ancrer ses atouts

– Une personnalité féminine qui symbolise l’élégance à vos yeux ?


– Une personne autour de vous que vous admirez pour son
stylisme ?
– Une personne autour de vous dont vous n’aimez pas le stylisme ?
– Pour vous, vous habiller est un moyen de…
– Pour vous, un vêtement doit être avant tout…

› Vos comportements, vos émotions

– Quand êtes-vous content de vous au travail ?


– Quand avez-vous peur au travail ?
– Au travail, vous vous mettez en colère lorsque…
– Au travail, vous vous sentez triste quand…
– Vous savez que vous avez passé une bonne journée lorsque…
– Vous savez que vous êtes sous stress lorsque…

– Pour bien débuter votre journée de travail, vous aimez…


– Pour bien terminer votre journée de travail, vous aimez…

– Avant de partir en vacances, vous ne quittez pas votre lieu de travail


sans…
– En rentrant de congés, vous ne reprenez pas le travail sans…
– Qu’avez-vous sur votre bureau qui vous est cher ?
– Comment aimez-vous organiser votre journée ?
– Quelles sont les personnes qui vous font du bien dans votre entou-
rage professionnel ? À votre avis pourquoi ?
– Quelles sont les personnes qui vous nuisent dans votre entourage
professionnel ? À votre avis pourquoi ?
– Pour vous le travail c’est un moyen de…

88
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

– Pour réussir dans votre travail, vous êtes prêt(e) à ?


– Pour vous récompenser après une dure journée vous avez besoin
de ?
– Ce qui vous ressource le mieux ?
– Votre odeur préférée ?
– Ma texture préférée ?

– La chose que vous préférez toucher ?


– Votre image préférée ?
– Votre son préféré ?
– Votre modèle de réussite ?
– Quelqu’un à qui vous aimeriez ressembler ?
– Quelqu’un que vous aimeriez rencontrer ?
– Quelqu’un que vous voudriez aider ?
– Une cause pour laquelle vous êtes ou pour laquelle vous pourriez
vous engager ?

› Votre travail

– Votre entreprise
– Votre fonction
– Votre service ou direction
– Vos clients
– Vos missions quotidiennes

– Les choses que vous aimez faire dans votre travail ?


– Les choses que vous n’aimez pas faire dans votre travail ?

– Ce que vous voudriez développer dans votre travail ?


– Ce qui vous apporte le plus de plaisir au quotidien ?

89
Ancrer ses atouts

– Le projet qui vous tient à cœur en ce moment ?


– Votre source principale de motivation au travail ?
– Une réussite dont vous êtes fier ?
– Un échec dont vous avez su tirer les leçons ?
– Les leçons que vous en avez tirées ?
– Les compétences que vous souhaitez développer à court terme ?
– Les formations qui vous tiennent à cœur ?
– Les choses importantes que vous avez apprises sur vous cette
année ?
– Le plus beau compliment que l’on puisse vous faire actuellement ?
– Le pire commentaire que vous pourriez entendre sur vous en ce
moment ?

› Vos valeurs

– Une valeur importante que vous avez reçue dans votre éducation ?
– Une valeur que vous voudriez développer davantage ?
– Une valeur que vous voudriez voir davantage autour de vous ?
– Une personne qui a compté pour vous dans vos débuts
professionnels ?

– Une personne sur qui vous pouvez compter professionnellement


aujourd’hui ?
– Une personne qui peut vous aider à réussir ?
– Une personne que vous n’avez pas assez remerciée pour ce qu’elle
a fait pour vous ?
– Trois qualités essentielles dont vous disposez pour réussir et conti-
nuer à vous réaliser professionnellement ?

90
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

– Une façon dont les autres vous voient au travail et qui vous
convient ?
– Une façon dont les autres ne vous voient pas et qui ne vous convient
pas ?
– Trois qualités que vous pensez que vos collègues reconnaissent en
vous ?
– Parmi ces qualités, laquelle aimeriez-vous développer davantage ?
– Dans un monde idéal, que ferez-vous du point de vue
professionnel :

– Dans 1 an
– Dans 5 ans
– Dans 10 ans
– Qu’aimeriez-vous laisser comme trace de vous-même si vous quit-
tiez votre emploi aujourd’hui ?
– Que pensez-vous que votre supérieur hiérarchique dirait de vous ?
– Parmi les items cités ci-dessus, y en a-t-il que vous auriez aimé faire
évoluer ? Lesquels ?

– Que pouvez-vous faire pour y parvenir ?


Prenez à présent le soin de relire les questions que vous venez
de compléter pour vous observer et être le BOS. Puis complétez les
questions suivantes :

› Votre regard sur vous

– Comment avez-vous vécu cet exercice ?


– Qu’avez-vous découvert ou redécouvert sur vous ?
– Qu’est-ce que cela vous donne envie de faire ou pas ?
– Quelles conclusions en tirez-vous pour vous ?

91
Ancrer ses atouts

Sans doute avez-vous eu, tout au long de ce questionnaire, des sen-


timents, des réactions, des façons de faire ou de répondre différentes
selon les questions et les réponses que vous avez apporté. C’est là
une première étape.
Pour compléter cet exercice, étudions les postures que vous adoptez
selon votre histoire.

› Posture psychologique : trouvez la bonne position… de vie

L’analyse transactionnelle fondée par Éric Berne et Franklin Ernst


propose notamment une grille de lecture basée sur « les positions de
vie ». Comment se situer par rapport à l’autre, quelle est ma posture
psychologique ? Ces démarches dépendent directement de notre
image de nous-même et de celle que nous nous faisons de l’autre.
Il existe quatre positions de vie, une seule permet de garantir une
relation de qualité avec soi-même et avec l’autre.
1. Je suis ok (+), tu n’es pas ok (–)
Vous est-il arrivé de dialoguer avec quelqu’un qui a tendance à vous
faire la leçon, à se situer au-dessus de vous ? Avez-vous, vous-même,
jouer un rôle de type parental : je sais ce qui est bon pour toi, fais-le !
Dans cette prétendue hiérarchie, nous trouvons des causes. On se
sent plus compétent, plus à même de régler les problèmes, plus légi-
time, plus intelligent. Bien évidemment, il est fort difficile de recevoir
cette posture psychologique – non seulement la personne ne se sent
pas respectée mais se voit diminuée.
Ce comportement peut plus ou moins s’expliquer par un manque
de soutien affectif durant l’enfance. En insécurité, les personnes ont
dû alors se battre, apparaître comme forte pour forger leur place et
exister dans la famille, à l’école, etc. À l’âge adulte, elles se réfugient
dans une posture très exigeante voire juge vis-à-vis de l’autre, comme
si elles instituaient une relation parent-enfant.

92
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

Un manque de cadre, de limites, de règles, une grande absence


d’attention ou de contrôle peuvent aussi susciter ce type d’esclavage,
où les autres sont des dominés à leur service. Une attitude de dictateur
remplace donc un manque crucial de confiance en soi et indique une
image de soi peu solide aux fondations floues ou tronquées.
Cette posture n’est donc pas idéale pour une communication saine
et constructive.
2. Je ne suis pas ok (–), tu es ok (+)
De même, un autre genre de fragilité face au regard de l’autre se
traduit par une infériosiation. Par une excessive admiration pour les
autres, la personne ne se sent pas capable d’être au même niveau de
performance.
Là encore, cette position de vie s’explique par les déboires de
l’enfance. Une surprotection, par exemple l’a empêchée de prendre
sa place. Face aux épreuves, d’autres se sont substitués à elle et elle
manque d’appuis. (exemple : mes parents ont pris ma place pour
régler un conflit, mes parents ont fait mes devoirs, etc.).
Il peut s’agir également des conséquences d’une éducation trop
permissive, trop exigeante, trop rigide.
Dans tous ces cas de figure, la position de vie adoptée ne facilitera
pas une bonne image de soi ni une communication fluide. L’autre
pourra ainsi prendre aisément le pouvoir. Et la personne va « essayer »
de nous convaincre, exprimer sa « difficulté à prendre la parole après
telle autre tellement celle-ci a été brillante » etc.
3. Je ne suis pas ok (–), les autres non plus (–)
S’il s’agit là d’une troisième « position de vie » identifiée par l’analyse
transactionnelle, elle ne porte pas complètement bien son nom. Car
de vie dans cette posture, il n’y a pas. C’est la position du déni de soi
et du déni de l’autre. Rien ne va. La personne se demande « pourquoi
elle doit faire cela », argumente que « cela ne sert à rien ». À ses yeux,

93
Ancrer ses atouts

ni elle, ni l’autre ne valent la peine. Nous frisons alors la déprime et


le nihilisme.
Dans cet état, les personnes souffrent naturellement beaucoup et
sont souvent sujettes à des colères contre les autres et contre elles-
mêmes. Elles ne donnent du sens ni à leur vie ni à leur communication
avec l’autre. Je suis nul, les autres le sont aussi, alors à quoi bon !
Vous l’avez compris, cette position de vie ne peut en aucun cas
susciter une quelconque relation.
4. Je suis ok (+), tu es ok (+)
Il s’agit là de la seule posture qui permette une réelle communica-
tion. La personne a une saine image d’elle-même. Elle se sent pleine
et entière, n’est pas envahie de pensées négatives sur elle-même
ni sur l’autre, reste bien centrée et sait considérer l’autre à sa juste
place. Elle est lucide et, de manière équanime s’avère consciente de
sa valeur et de celle de l’autre.
Vous devez tendre à cette posture au maximum pour réussir toute
communication et un entretien. Soyez pour cela vigilant et renforcez
alors votre dialogue intérieur. Je crois en moi, « j’ai ma valeur, je la
connais, voici mes compétences, l’étendue de ma personnalité, mon
rôle à jouer/mon interlocuteur aussi et nous allons trouver ensemble
une manière de gagner tous les deux ».

À vous de jouer
Quelles sont vos positions de vie préférées au
travail1 ?
Sur chacun des 8 thèmes de vie professionnelle ci-dessous,
répartissez 10 points en fonction de la fréquence avec laquelle
vous agissez ainsi.

1. Test tiré de Analyse Transactionnelle et relations de travail, Dominique Chalvin, éditions


ESF, 1979.

94
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

1. Style de commandement
a. Je me justifie, je me défends, parfois je critique, parfois je me
protège
b. J’utilise le contrôle et la persuasion. Je n’hésite pas à faire
pression
c. J’aide les gens. Ma sympathie m’aide à me faire accepter
d. J’informe, je propose des occasions de développement, nous
analysons ensemble les problèmes et les opportunités

2. Approche des problèmes


a. J’essaie de les éluder, je m’arrange
b. Je tiens aux objectifs et aussi à la qualité de la vie au travail
de chacun
c. Je me soucie surtout de tenir les objectifs
d. Je fais en sorte que chacun soit satisfait

3. Attitude face aux règles


a. Pour moi, les règles sont les règles, c’est tout
b. Les règles sont de bonnes choses. J’insiste pour qu’on les
suive
c. Ce sont des règles de conduite utiles mais n’en soyons pas
prisonniers
d. Je pense que l’on doit s’efforcer de les suivre

4. Vision des conflits


a. Les conflits peuvent être utiles et peuvent être des occasions
de progresser
b. Je n’aime guère les conflits, cela nuit aux relations
c. Je pense qu’il faut d’abord penser au travail et ne pas refaire
le monde
d. Ce n’est pas mon affaire

5. Relation à la colère
a. Je n’aime pas m’affronter à la colère, cela m’est pénible
b. Cela me rend désagréable et méfiant

95
Ancrer ses atouts

c. Dans ce cas, je provoque une bonne confrontation


d. J’en veux à ceux qui se permettent ça, je rumine ma
rancœur

6. Attitude envers le supérieur


a. Je vois bien les points faibles, je critique, je manipule
b. Je fais de mon mieux. J’espère être appréciée
c. Chacun son travail
d. On discute, on échange, on négocie

7. Humour
a. Je fais rire à mes dépens
b. Je pratique l’ironie désabusée
c. Je sais trouver le mot qui libère et détend
d. Mon humour est caustique et mordant

8. Attitude de base
a. Je te ferai y aller !
b. Je vais de l’avant avec toi !
c. Puisqu’il faut y aller
d. Aller là ou ailleurs !

Résultats
Positions de vie
+/+ +/- –/+ –/-
Situations au travail
1. Style de commandement d b c a
2. Approche des problèmes b c d a
3. Attitude face aux règles c b d a
4. Vision des conflits a c b d
5. Relation à la colère c d a b
6. Attitude envers le supérieur d a b c
7. Humour c d a b
8. Attitude de base b a c d
Total

NB : En général, nous avons une position dominante et une seconde


position que nous prenons en situation de stress.

96
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

À présent multiplions les regards et creusons un certain nombre


d’items, notamment professionnels en commençant par nous intéres-
ser à vos qualités fondamentales, afin d’en faire les vrais moteurs de
votre action et de votre réussite.

◗ Identifier vos atouts pour vous libérer


de vos propres pièges
Pour progresser dans son image et son image de soi, il faut appren-
dre à s’observer sans se juger, pour avoir une image de soi plus
objective. Et puisqu’il n’y a pas de mal à se faire du bien, l’heure est
au recueil de vos atouts naturels.
Regarder objectivement ses atouts naturels ne signifie pas pour
autant qu’il faille se lancer des fleurs non méritées ou jouer les
Narcisse, amoureux de notre propre reflet. Il s’agit ici, simplement,
d’être plus juste avec nous-même. Car si nous savons regarder nos
défauts supposés, pourquoi ne serions-nous pas capables de prêter
également une attention soutenue à nos propres points forts ? Au-delà
de la démarche, l’enjeu est de taille : il en va en effet de notre confiance
en nous-même.
Les mots parlent d’ailleurs d’eux-mêmes : où trouver la confiance si
ce n’est « en soi ». Il s’agit donc d’une démarche d’introspection pour
aller chercher, par vous-même et en vous-même, ce qui constitue vos
forces, vos ressources et vos atouts naturels.
Si vous êtes arrivé jusque-là où vous êtes aujourd’hui, il vous a fallu
développer des qualités qu’il vous faut regarder bien en face. Pensez
au chemin que vous avez parcouru, à vos réussites scolaires, à vos
petites et grandes victoires du quotidien. Sur ces réussites, vous allez
capitaliser.
Vos atouts sont une partie intrinsèque de vous, vous les avez
construits en profondeur et ils vous aident en toute situation, qu’ils
soient intérieurs (image de soi) ou extérieurs (image).

97
Ancrer ses atouts

› La nécessité d’identifier vos atouts

Pourquoi appréhender nos atouts avec une telle conviction ? Tout


simplement parce que vous en êtes porteurs et que vos interlocuteurs
vont les percevoir vite. Autant donc que vous en soyez conscient. Si
par exemple, vous comptez parmi vos atouts le sérieux, la rigueur et la
discipline dans le travail, vous avez peu de risques de passer pour un
comique lors de votre entretien d’embauche ou face à votre client.
À présent que nous avons vu en quoi il était utile de regarder
ses atouts bien en face, posons-nous la question du comment les
identifier. Comme il n’est pas facile de se regarder soi-même bien
en face, il convient d’abord de sortir de notre mental, de ce dialogue
intérieur que nous entretenons parfois avec nous-même, y compris
devant notre miroir. Comment en effet être relâché alors même que
vous êtes vous-même acteur et observateur de votre image dans le
même temps. Vous allez, bien sûr, forcément rester dans le contrôle.
Rien de mieux que de nous placer en situation réelle. Je vous invite
donc à vous mettre en action !
La méthode la plus efficace pour appréhender vos atouts naturels
en situation professionnelle repose sur votre capacité à vous observer
en mouvement. Et puisque, comme nous l’avons vu, nous disposons
des outils technologiques nécessaires, nous allons en profiter !
Vous ne devriez pas en effet avoir trop de difficultés à vous procurer
une petite caméra, un appareil photo voire même un téléphone pour
effectuer quelques images de vous-même en situation. La qualité
d’image d’un i-phone par exemple permet de réaliser des vidéos de
qualité bien suffisantes pour un premier constat objectif sur soi.
S’il ne vous paraît pas facile de vous filmer en situation profession-
nelle, voici mon conseil : plutôt que de vous filmer en situation réelle
dans votre bureau ou durant votre rendez-vous, privilégiez un exercice
de simulation. À travers un jeu de rôles, vous pouvez facilement, en
effet, provoquer une mise en situation fictive à partir d’un cas pratique

98
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

que vous vivez réellement dans votre quotidien professionnel et que


vous aimeriez travailler.
Cette invitation à l’action demande une certaine énergie et organi-
sation mais elle vaut la peine. Et même si vous avez déjà, à un autre
moment de votre vie professionnelle, eu la chance de vivre un moment
de mise en situation filmé, je vous invite à vous y remettre. Car tant
votre image extérieure que votre image de vous ont pu changer. Il est
toujours utile de se remettre à jour, surtout au regard de vos enjeux.
Une fois filmé, prenez le soin de vous regarder objectivement. Et
puisque notre attention se focalise pour la plupart d’entre nous, sur
nos défauts supposés, commencez par vous demander ce que vous
faites et donnez à voir… de bien !

À vous de jouer
Jeux de rôle : soyez le spectateur de vous-même
Identifiez une situation professionnelle dans laquelle vous
êtes exposé en terme d’image : entretien, rendez-vous, prise de
parole, etc. S’il s’agit d’une situation faisant appel à une tierce
personne, trouvez-vous un partenaire qui jouera le rôle de votre
interlocuteur avec sérieux et réalisme.

Installez-vous en situation réelle, dans l’espace, mais aussi dans


votre démarche intellectuelle : jouez le jeu jusqu’au bout, sans
vous arrêter ni commenter le jeu de rôle avant son terme. Vous
pouvez naturellement décider de jouer la situation dans son
intégralité, mais à ce stade et au regard de l’objectif de l’exercice
(apprendre à se regarder objectivement), je vous invite à limiter
la durée de l’exercice : 5 minutes suffiront à voir tous vos atouts !
La phase clé de l’exercice qui nous concerne commence en effet
à partir de la fin du jeu de rôle avec votre diagnostic d’image lors
du visionnage.

99
Ancrer ses atouts

Placez-vous, à ce moment-là, du point de vue intellectuel et


émotionnel comme si vous étiez le spectateur de vous-même.
À nouveau et cette fois-ci dans un autre contexte, « be the BOS » !
Prenez de la distance, observez-vous comme vous le feriez pour
un acteur de cinéma ou autre. Soyez le témoin plus que le juge
et constatez par vous-même ce qui « passe en cette personne ».

Après 20 secondes de visionnage, faites un arrêt sur image


et posez-vous la question suivante : « quelle est ma première
impression lorsque je regarde cette personne ? ». Faites l’effort de
commencer par lister ses atouts naturels, c’est-à-dire au moins
trois choses qu’elle fait de bien. Son sourire ? Son style ? Sa
politesse ? Sa démarche ? Son écoute ? Son ouverture à l’autre ?
Ses premiers mots ? Vous listez tous vos atouts.

Continuez cette démarche durant tout le visionnage en vous


arrêtant de temps en temps. Vous pouvez construire votre
analyse en bâtissant deux colonnes sur votre papier : la première
indiquant vos atouts naturels, la seconde relevant vos pistes
d’amélioration potentielles. Je préfère d’ailleurs ce dernier
terme aux fameux « points faibles ». Je les entends parfois dans
la bouche des participants à mes conférences ou séminaires…
Vous comprendrez pourquoi.

À l’issue de cet exercice basé sur l’identification de vos atouts, com-


plétez la première des trois cartes ci-après. Chaque carte comporte six
lignes sur lesquelles vous pourrez indiquer six de vos atouts. À vous
de jouer, pour avoir tous les atouts en mains !

100
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

101
Ancrer ses atouts

design : 845k.com pour Lpst

102
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

› En allant chercher du feedback dans le regard de l’autre

Fort de ce constat plus objectif sur vous-même et de vos qualités


manifestes, il est important de pouvoir les confronter au regard de
l’autre pour en vérifier la pertinence. Comme nous le savons à présent,
le regard de l’autre ne vaut cependant que pour l’autre en question. Il
ne peut donc s’agir d’une vérité. Mais si nous allons chercher plusieurs
regards, soit plusieurs interprétations et qu’elles se rejoignent, elles
comportent toutes à un moment, une certaine part de « vérité ». Si,
par exemple, 80 % de vos collègues vous disent que vous êtes une
personne agréable à vivre, vous pouvez sans doute commencer à le
croire !
Ainsi, votre cheminement sur votre image et votre image de vous-
même va-t-il à présent, passer par le recueil et l’analyse des « feed-
backs » de notre environnement. Vous pouvez solliciter les personnes
avec lesquelles vous travaillez de préférence, voire si vous le préférez
les membres de votre entourage amical ou familial.
Issu de l’anglais, « feedback » pourrait se traduire par nourrir en
retour. Il va donc s’agir pour vous d’aller chercher un retour d’image à
travers le regard de l’autre.
Le cadeau que nous allons nous faire est d’importance : gagner en
conscience, et donc en confiance. Car en écoutant le retour d’image
des autres, nous allons pouvoir mesurer l’écart existant, ou pas, entre
notre image de nous-même et celle que les autres perçoivent.
Évidemment, il y a pour ce faire des règles précises que je vais
partager avec vous à travers un exercice important que je vous invite
à faire à présent.

103
Ancrer ses atouts

À vous de jouer
Ton feedback m’est précieux !
Voici le challenge que je vous propose : sélectionnez au moins
cinq personnes auprès desquelles vous pouvez librement poser
les deux questions suivantes :

• Selon toi, quelles sont mes cinq qualités principales ?


• Selon toi, que puis-je faire pour m’améliorer ?
Ces personnes peuvent être issues de votre environnement
professionnel ou personnel si vous le préférez. Vous pouvez
poser ces deux questions, soit en face à face (le plus simple
selon moi), soit par mail si cela vous paraît préférable.

Pour aider vos interlocuteurs à vous répondre dans la


bienveillance, voici un texte que vous pouvez leur adresser
(celui-ci est disponible sur www.lpst.net)

« Dans le cadre de la lecture d’un ouvrage consacré à l’image


et l’image de soi, l’auteur m’invite à aller chercher des retours
d’image auprès de personnes qui me sont chères. Aussi, ai-je
pensé à toi. Voici les deux questions que je souhaite te poser :

• Selon toi, quelles sont mes cinq qualités principales ?


• Selon toi, que puis-je faire pour m’améliorer ?
L’auteur précise les « règles du jeu » à respecter pour que tu me
fasses ce feedback en toute simplicité et dans la bienveillance.

1. Le feedback s’effectue en direct, de toi à moi. Je t’invite donc


à me répondre à la première personne (“je” plutôt que “on”). Il
ne s’agit pas d’un jugement de valeur (ex : tu es “bon” ou tu “ne
fais pas bien”) mais simplement du partage de ton sentiment
intime, de tes impressions…

2. Le feedback est sincère : merci de ton ressenti profond, tant


dans l’identification de mes points forts que dans mes pistes

104
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

d’amélioration. Cela est utile pour moi et j’ai souhaité te solliciter


dans ce cadre car je fais confiance à ton analyse.

3. À l’issue de la découverte de ton feedback, que je prendrai


comme un cadeau, je ne devrai pas me justifier ou en débattre
avec toi mais simplement te remercier de ta précieuse
contribution. Alors, merci d’avance. »

À vous de jouer, vous allez recevoir le plus beau des cadeaux et


disposez pleinement de vos atouts !

Analyse des feedback


Recensez l’ensemble des feedback obtenus avec minutie et
listez l’ensemble des retours d’image que l’on vous a faits.
Complétez, ou dupliquez autant de fois que nécessaire, les
deux autres cartes atouts de la page 101 (disponibles sur www.
lpst.net). Pour analyser ces précieux retours, voici trois questions
simples à vous poser :

1. Quels sont les atouts qui reviennent le plus souvent ?

2. Quels sont les axes d’amélioration qui reviennent le plus


souvent ?

3. Quelles conclusions puis-je tirer de cet exercice ?

4. Que puis-je faire pour faire évoluer mon image dans le sens
que je désire ?

› Les règles d’or pour gérer vos atouts

Bravo ! Vous voici à présent plus conscient de ce qui « passe » en


vous, de vos atouts naturels. C’est un vrai cadeau. En allant chercher le
feedback de votre entourage, vous avez acquis une meilleure connais-
sance de vous-même et devenez plus conscient. Savoir ce qui passe
de vous-même, croiser les regards et recenser leurs points communs,

105
Ancrer ses atouts

vous donne en effet un avantage considérable. Vous pouvez désormais


capitaliser sur vos atouts. Pour ce faire, vous devez garder en mémoire
ces trois précieux conseils.

• Rassurez-vous, vous aurez toujours vos atouts en main


Si plusieurs personnes vous renvoient le même atout, que vous
identifiez clairement les points communs, vous pouvez vous dire qu’il
est bel et bien le vôtre ! Il est donc, pour vous, un acquis. C’est pour-
quoi, vous pouvez à présent lâcher prise car votre atout est visible. Si
par exemple, trois personnes soulignent votre tonus, votre énergie ou
encore votre peps, vous pouvez vous dire que cet atout relève de votre
répertoire naturel. Vous n’avez donc pas (ou plus) à forcer le trait ou
à chercher à remonter votre niveau d’énergie. Vous serez « énergie » et
les gens vous apprécieront pour cela.

• Vous avez développé vos atouts, car vous en aviez besoin


Vous souvenez-vous du postulat que nous avons présenté dans cet
ouvrage « tout comportement a une fonction utile pour soi » ? Si nous
le rattachons à vos atouts, cela signifie que vous avez développé vos
qualités naturelles pour une « bonne raison » personnelle. En d’autres
termes, il y a, derrière chacune de vos forces un besoin que vous avez
cherché à combler. Si vous avez développé beaucoup d’énergie, quel
peut en être le besoin caché pour vous, voire la peur inconsciente ? Celle,
par exemple, de ne pas rester bloqué, enfermé. Vous déployez alors
beaucoup d’énergie pour vous sentir vivant… Quant à la personne faisant
preuve de sérieux, de rigueur et de discipline, quel peut être son besoin
caché ? Celui de garder le contrôle pour ne pas se faire déborder ?

• N’en rajoutez pas sur vos atouts, ils sont aussi vos pièges
Ne vous essayez pas à être ce que vous êtes déjà ! En d’autres
termes, n’en rajoutez pas sur vos atouts. Si les gens vous renvoient une
image de sérieux et de rigueur et que vous décidez vous-même de
donner cette impression, vous courez le grand risque de paraître froid.

106
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

Aussi, gardez en mémoire que chacun de vos atouts est également


votre piège ! Il suffit de peu pour devenir la caricature de soi-même et
les exemples ne manquent sans doute pas autour de vous ou dans
votre propre expérience…
Nos atouts nous permettent donc de mieux nous comprendre, de
mieux nous connaître, de gagner en conscience et finalement, en tran-
quillité avec nous-même et avec les nôtres. Comme il est rassurant de
savoir que nous disposons de tel ou tel atout, nous pouvons ensuite
lâcher prise et nous contenter d’« être ». Vous rappelez-vous le célèbre
slogan publicitaire d’une marque de café : « ce n’est pas la peine d’en
rajouter » ? Nous pouvons en faire de même avec nos propres atouts.
S’ils constituent en effet votre « cadeau naturel », pour en profiter plei-
nement, il vous faudra veiller en permanence à en garder le contrôle.

Lorsque vos atouts naturels deviennent


vos propres pièges
Voici une liste d’un certain nombre de qualités naturelles que
vous pourriez rencontrer chez vous ou chez les autres. Pour
chacune d’entre elles, indiquez le piège, autrement dit l’atout en
excès, dans lequel la personne peut tomber si elle lâche la bride.
Exemple : Une personne qui donnerait naturellement l’image
d’être « sérieuse » peut, si elle en rajoute, apparaître comme :
ennuyeuse.

Si la personne en rajoute
Une personne qui donnerait sur ses atouts, elle peut alors
l’image d’être naturellement… apparaître comme…
(à compléter)

Directe
Énergique
Rapide
Franche

107
Ancrer ses atouts

Si la personne en rajoute
Une personne qui donnerait sur ses atouts, elle peut alors
l’image d’être naturellement… apparaître comme…
(à compléter)

Prudente
Paisible
Douce
Discrète
Modeste
Enthousiaste
Optimiste
Énergique
Impulsive
Sensible
Sympathique
Posée
Charmante
Confiante
Convaincue
Logique
Patiente
Sereine
Relax
Stable
Mobile
Ouverte
Spontanée
Rassurante
Précise
Méthodique
Prudente
Sensible
Empathique
Souriante

108
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

Naturellement, ne cherchez pas la « bonne » réponse ou la réponse


« parfaite » dans la colonne de droite. Chacun d’entre nous peut bien
sûr qualifier les choses de façon sensiblement différente.
Sur les premières lignes, j’aurais, par exemple, créé des associations
telles que Directe – Offensante ; Autoritaire – Professorale ; Énergique –
Envahissante ; Rapide – Incompréhensible ; Autocritique ; Dévalorisante,
etc. Reste que le constat est là : si vous ne contrôlez pas votre image
en lâchant la bride sur vos atouts, la sortie de piste n’est peut-être pas
très loin. Gardez le contrôle, be the BOS !

Mes atouts non contrôlés : tirer les


leçons du passé pour construire l’avenir
Vous est-il déjà arrivé de vivre des situations dans lesquelles
vous vous seriez senti(e) victime de vos propres atouts ?
Étudions-les ensemble pour corriger le tir à l’avenir.
Identifiez cinq situations où vous auriez eu le sentiment de trop
lâcher la bride sur vos atouts. À l’issue, prenez le soin de réfléchir
aux retours que vous avez pu avoir à ce moment-là (feedback).
Enfin, prenez le soin d’analyser ce que vous pouvez en tirer pour
vous, aujourd’hui.
1. * le feedback que j’en ai tiré à l’époque :
* le feedback que j’en tire aujourd’hui et pour l’avenir :

2. * le feedback que j’en ai tiré à l’époque :


* le feedback que j’en tire aujourd’hui et pour l’avenir :

3. * le feedback que j’en ai tiré à l’époque :


* le feedback que j’en tire aujourd’hui et pour l’avenir :

4. * le feedback que j’en ai tiré à l’époque :

* le feedback que j’en tire aujourd’hui et pour l’avenir :

109
Ancrer ses atouts

5. * le feedback que j’en ai tiré à l’époque :

* le feedback que j’en tire aujourd’hui et pour l’avenir :

Quelles sont les conclusions personnelles que vous tirez de cet


exercice ?

………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………

Vous voici pleinement conscient de vos atouts et de la manière dont


vous pouvez en profiter, sans en rajouter. Avec cette image sans doute
plus juste de vous-même, vous allez pouvoir conduire vos projets avec
davantage de force et de foi en vous. L’heure est donc à présent à la
conquête de vos nouveaux territoires. Mais pour aller vers soi, il faut
commencer par savoir où et comment y aller.
Si toutes les entreprises passent beaucoup de temps à définir et à
aligner leurs objectifs, pourquoi ne pas en faire de même pour nous ?
Pour cela, je vous propose une méthode originale où vous allez devenir
votre propre coach et donner du corps à vos ambitions.

110
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

Donner du corps à ses ambitions


Do

◗ Mettre en œuvre ses objectifs avec la méthode


« ACTÉ »
Pour vous accompagner dans la conduite de vos propres objectifs,
vous allez découvrir à présent une méthode efficace empruntée aux
techniques de la programmation neuro-linguistique (PNL). Le principe
est simple et s’appuie sur un moyen de mémorisation mnémotechni-
que : tout objectif doit être « ACTÉ » ! Cette méthode va vous permettre
de construire et de cheminer dans la conduite de vos objectifs en
mettant toutes les chances de votre côté. Action !

› « A » comme Affirmatif : formulez vos objectifs de façon


positive

Première étape de cette méthode, votre objectif doit être formulé de


façon Affirmative c’est-à-dire à travers des mots et une formule qui vont
vous permettre de fabriquer une image de vous positive. Celle-là même
qui vous représentera mentalement dans la situation idéale pour vous.
Nous avons eu en effet l’occasion de voir ensemble combien nos
images intérieures pouvaient avoir des conséquences directes sur
notre ressenti et notre manière de nous projeter dans l’avenir. Or, un
objectif consiste précisément en une projection de soi. Si vous ne
respectez pas cette règle et que vous formulez votre objectif à partir
d’une formule négative (« je ne veux plus ceci », « je ne veux pas cela »),
vous allez, au contraire, vous construire le film que vous ne souhaitez
justement pas projeter sur votre écran intérieur !
Pour être très concrets, prenons ensemble un exemple. Vous vous
fixez l’objectif « je ne veux plus avoir de problèmes au travail ». Quelle
est l’image mentale précise que vous créerez alors ? En d’autres termes,

111
Ancrer ses atouts

quelle représentation de vous-même allez-vous construire à partir de


cet objectif ? Exactement celle que vous cherchez à fuir c’est-à-dire que
vous allez vous percevoir avec vos problèmes – puisque c’est ainsi que
vous l’avez formulé dans vos mots. Et comme vous souhaitez ne plus
en avoir, vous allez ardemment refuser cette image, mais sans vous en
être rendu compte vous l’aurez bel et bien imprimée dans votre tête
et rangée quelque part.
Vous l’avez compris, il s’agit donc de chercher à construire vos
objectifs par l’affirmative, à partir de formules positives et donc d’ima-
ges du même genre. Cela ne signifie pas qu’il faille changer l’objectif
sur le fond : si l’intention de ne plus avoir de problèmes au travail est
tout à fait louable, il s’agit simplement d’en faire évoluer la formulation
et donc la représentation mentale. Pour formuler votre objectif « je
ne veux plus avoir de problèmes au bureau » de façon positive, vous
pourriez par exemple utiliser une formule telle que « je suis serein au
travail » ou encore « je prends du recul au bureau en toute situation ».
L’image de vous ne sera pas du tout la même !

À vous de jouer
Construire une image positive de vous
Ce premier principe positif étant posé, je vous propose de
passer à l’action et d’expérimenter concrètement la pertinence
de cette approche.

Prenons pour cela le soin de vérifier les effets des deux images
que nous avons utilisées pour illustrer cette règle.

Représentez-vous mentalement comme vous savez le faire à


présent, ces deux images mentales issues d’un même objectif
formulé l’un de façon négative, l’autre de façon positive avec la
méthode « ACTÉ ».

« Je ne suis plus stressé dans mon travail »

112
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

« Je suis serein dans mon travail »

Puis répondez pour chacune de ces images aux questions


suivantes :

• Quelle est l’image mentale que vous avez produite à partir de


chacun de ces objectifs ?

• Comment vous y êtes-vous représenté concrètement ?


• Quel a été votre ressenti direct lorsque vous vous y êtes projeté ?
• Laquelle de ces deux images vous a-t-elle porté davantage vers
vous-même ?

Vous l’avez compris, expérimenté, et même ressenti, si votre objectif


est formulé de façon positive, l’image mentale qui en découle l’est
aussi. C’est tout votre être (mental, émotion, action) qui tendra vers
votre objectif.

› « C » comme sous Contrôle : c’est vous qui avez la main,


et vous seulement !

Il est un postulat essentiel que nous oublions parfois : nous pouvons


agir sur nous, pas sur l’autre. Lorsque nous cherchons à « faire changer
l’autre », nous ne respectons pas cette réalité. Nous ne sommes en
effet ni à la place, ni dans la tête, ni dans le cœur de l’autre. Rappelons-
nous que, si l’autre a tel ou tel comportement, cela lui est utile, il en
a besoin. Si nous cherchons à le changer, nous allons à l’échec pour
l’autre et pour nous-même. Nous risquons en effet de développer une
bonne dose de rancœur et d’amertume.
Aussi, le C de la méthode ACTÉ a-t-il son importance. Vous avez
le Contrôle sur vous et sur vous seulement. Pour certains d’entre
nous, cela peut être difficile à accepter. Il peut arriver en effet que
l’on cherche, parfois inconsciemment et pas forcément de manière
malveillante, à contrôler son environnement ou son entourage.

113
Ancrer ses atouts

Vous cherchez à « être élu président de votre association » ? Qui a


le pouvoir de voter : vous ou les électeurs ? Vous voulez que « votre
patron vous respecte davantage » ? Qui est à l’origine de cette posture :
vous ou votre employeur ? Vous voulez « obtenir une augmentation » ?
Est-ce vous qui en décidez ?
Vous l’aurez compris, la posture psychologique dans laquelle vous
allez vous placer dans la poursuite de votre objectif est déterminante.
Votre ambition doit se limiter à ce qui est en votre pouvoir de faire.
Vous voulez être élu président, pourquoi pas… Appliquez-vous alors à
rester à votre place. Donnez à vos électeurs tous les signes, les garan-
ties, les arguments pour que leur choix se porte sur votre candidature.
Vous voulez que votre patron vous respecte, commencez par fixer dans
votre propre comportement les limites qui sont les vôtres pour que
celui-ci puisse les appréhender et rester à sa juste place. Vous voulez
obtenir une augmentation de salaire ? Ce qui est en votre pouvoir
est d’aller la demander, de donner le meilleur de vous-même pour
influencer la décision. Si le niveau de la demande et d’activité de votre
entreprise ne va pas dans le même sens, si la situation économique
s’aggrave, vous ne pourrez alors rien y faire.
Agir sur soi et sur soi seulement mais agir pleinement, en conscience
jusqu’au bout. Voilà ce qui est de votre ressort.

À vous de jouer
Sous mon contrôle ou pas ?
Pour chacun des cinq objectifs suivants, vérifiez s’ils respectent
la méthode ACTÉ avec le second critère que nous venons
d’étudier : mon objectif est-il bien sous mon propre contrôle ?
Entourez la bonne réponse. Pour les objectifs suivants hors de
notre contrôle (réponse non), pouvez-vous les reformuler pour
en garder la maîtrise à 100 % ?

1. Je veux devenir le leader de mon marché : oui – non

114
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

2. Je veux que mon équipe m’écoute davantage en réunion :


oui – non

3. Je trouve de nouveaux clients pour développer mon activité :


oui – non

4. Mon objectif est que mon téléphone sonne davantage : oui


– non

5. Mon objectif pour l’année à venir sera d’augmenter mon


chiffre d’affaires de 10 % : oui – non

Reformulez les objectifs pour lesquels vous avez répondu non

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………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

Réponses

1. Oui : Je peux souhaiter cette réussite et mettre tous les moyens


en œuvre pour devenir le leader du marché. En revanche, je n’ai
pas la main sur l’évolution de ce marché ou sur ce que feront
mes concurrents. Je peux donc faire de mon mieux pour cela,
sans garantie de succès, si ce n’est celle d’avoir mis toutes les
chances de mon côté.

2. Non : Le niveau d’écoute que vous accorde un interlocuteur


dépend aussi de lui : est-il concentré ? intéressé ? Ceci dit, si l’autre
ne vous écoute pas, cela peut aussi dépendre de la qualité de
votre intervention. Une manière de reformuler cet objectif en
le plaçant sous contrôle pourrait être la suivante : « J’améliore la
qualité de ma communication en réunion d’équipe pour gagner
en écoute ».

115
Ancrer ses atouts

3. Oui et non, question piège… Chercher des nouveaux clients


potentiels est bien sous votre contrôle. Vous allez faire l’effort de
mener les recherches, de prendre contact, d’envoyer votre offre,
etc. Attention cependant, ces contacts deviendront des clients
seulement à la signature.

4. Qui prend la décision de faire sonner votre téléphone ? Vous ou


la personne qui vous appelle ? Ce que vous pouvez faire vous, de
votre côté, c’est de faire en sorte d’être contacté !

5. Oui : Vous pouvez tout à fait vous fixer ce type d’objectif et


mettre tous les moyens en œuvre pour y parvenir. Même si le
résultat n’est pas garanti, vous avez la possibilité d’atteindre les
10 %… et sans doute plus !

› « T » comme Temporel : découper vos objectifs dans le


temps, en petites actions

La troisième étape pour vous accompagner dans la mise en œuvre


de votre ou de vos objectifs est leur découpage dans le temps. Car
définir et visualiser notre objectif au préalable est une chose, parvenir à
s’organiser pour l’atteindre en est une autre… Nous cherchons en effet
parfois à nous attaquer directement au sommet de la montagne alors
que nous ne sommes pas encore sur le sentier ou que nous n’avons
pas encore franchi les premiers cols.
La méthode ACTÉ vous invite donc à pratiquer la politique des petits
pas pour en réaliser de grands au fur et à mesure, en respectant
votre propre rythme. Dans cette optique, je vous invite à jalonner votre
parcours d’étapes intermédiaires qui constitueront autant de petites
victoires personnelles au service d’un objectif plus large. Rappelons-
nous également que le bonheur ne se trouve pas seulement lorsque
l’objectif est atteint – même si cela apporte une réelle satisfaction
– mais également et surtout sur le chemin !

116
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

Découpons notre objectif en plusieurs petites étapes concrètes.


Pour ce faire, commencez par vous poser la question de la première
petite action qu’il vous faudra effectuer pour débuter la mise en œuvre
de votre objectif. Par exemple, si vous souhaitez « passer le concours
de Sciences Po », peut-être avez-vous une idée de ce que vous devez
commencer par faire. Vous inscrire à une prépa ? demander le dossier ?
contacter les anciens élèves ? Il n’y a pas de bonne réponse, sim-
plement une succession de petites actions qu’il vous faut identifier
précisément et méthodiquement pour aller vers votre objectif.
Vous avez franchi le premier pas ! Reste à découper votre objectif
sur toute la longueur pour ne rien oublier et surtout fixer des jalons
dans le temps. Pour vous accompagner, je vous propose d’effectuer
un exercice simple et ludique qui va vous permettre de construire une
représentation concrète dans le chemin qu’il vous reste à parcourir.
Pour chaque étape, vous vérifierez que vous avez bien tous les élé-
ments en tête.

À vous de jouer
La ligne du temps
1. Préparez-vous

Munissez-vous d’une série de petits papiers blancs : vous pouvez


par exemple découper quatre feuilles de format A4 en huit
parties. Si vous avez sous la main un bloc de notes autocollantes,
type post-it vierges, cela sera encore plus simple. Une trentaine
de petits papiers devraient faire votre affaire pour commencer.

Posez-vous à présent la question suivante : « Quelles sont les


étapes clés qui me viennent à l’esprit pour aller vers mon
objectif ? De quoi ai-je besoin concrètement ? Qui ai-je besoin de
contacter ? Qu’est-ce qui me serait utile ? ». Laissez venir à vous
toutes les idées et actions possibles qui vous viennent à l’esprit à
ce stade, même si elles vous paraissent redondantes, superflues.

117
Ancrer ses atouts

Ne les jugez pas. Au fur et à mesure que ces étapes clés vous
viennent, écrivez-les, une par une et simplement sous forme de
mots clés, sur vos différents post-it. Finissez cette première phase
de l’exercice en écrivant sur de nouveaux post-it restés vierges :
votre objectif – le but à atteindre – ainsi que des repères de dates
dont celle à laquelle vous envisagez d’effectuer votre première
petite action. Entre ces deux dates, écrivez de nouveaux post-it
avec les repères temporels qui vous conviendront : semaine 1,
semaine 2, semaine 3 ou mois « janvier », « février », « mars ». Voire
les années, qui sait, en fonction de la nature de votre objectif.

2. Construisez votre ligne

Une fois cette étape achevée, levez-vous et placez-vous dans


un endroit de votre pièce où vous pouvez disposer de quelques
mètres au sol devant vous pour y représenter symboliquement
votre ligne du temps.

Dessinez à présent votre ligne du temps en plaçant devant vos


pieds, la date de départ de votre projet puis au bout de votre
ligne imaginaire la date à laquelle vous souhaitez atteindre votre
objectif. Entre ces deux dates, placez vos repères chronologiques :
semaine, mois, année, comme un calendrier symbolique.

Reprenez à présent vos post-it sur lesquels vous avez indiqué


les différentes étapes qui vous sont venues à l’esprit dans votre
réflexion initiale. Pour chacune d’entre elles, allez les placer sur
votre ligne en les disposant en face de la date à laquelle vous
pensez que cette action-là doit se faire pour vous aider à avancer
vers votre objectif.

Votre ligne du temps est ainsi préconstruite avec chacune des


étapes posées au sol. Vous allez pouvoir à présent cheminer
dans votre projet pour en vérifier la pertinence et l’enrichir.

118
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

3. Cheminez, vérifiez, ajustez

Placez-vous au début de votre ligne du temps puis avancez sur votre


première petite action, comme si vous étiez dans un jeu de l’Oie
géant. Placez-vous à proximité de votre post-it dans l’espace. Projetez-
vous dans cette première action : la date est-elle la bonne ? Avez-vous
besoin d’autre chose auquel vous n’aviez pas pensé initialement ? Si
vous avez besoin de rajouter un post-it avec une nouvelle idée ou
d’en déplacer un, c’est le moment. Une fois que cette étape vous
paraît ok, vous pouvez avancer vers l’étape suivante. Pour chacune
des stations, faites de même. Cheminez, vérifiez, ajustez, enrichissez,
créez même de nouvelles étapes si nécessaire. Si des questions
vous viennent sans réponse à ce stade, notez-les et posez-les là où
cela vous semble juste sur votre ligne du temps.

4. Validez

Allez ainsi jusqu’à votre objectif final, étape par étape. Lentement,
consciencieusement, en vérifiant que rien ne vous manque. Une
fois au but, vérifiez que tout y est, regardez derrière vous et
mesurez le chemin à parcourir. Si vous voulez amplifier votre
plaisir, vous pouvez même vous imaginer dès à présent dans la
réussite et l’atteinte de votre objectif.

La ligne du temps : cheminez dans la conduite


de votre objectif en vous projetant dans toutes les étapes
de votre réussite

119
Ancrer ses atouts

Cet exercice ludique dans l’espace permet de découper son


objectif dans le temps et de valider la pertinence de chacune
des étapes. Vous enrichissez ainsi votre réflexion et votre analyse.
La matière que vous aurez construite et les étapes identifiées
doivent ensuite être optimisées, retravaillées et déclinées sur le
support qui vous semblera le plus adapté en fonction de votre
personnalité : tableur, logiciels d’organisation, agenda ou même
dessin sur papier. Vous pouvez même utiliser des couleurs, des
symboles, des repères.

Rappelez-vous : une fois votre objectif « jalonné » dans le temps, il


conviendra d’y revenir régulièrement et à date, afin d’en vérifier le bon
état d’avancement et d’envisager les mesures correctives nécessaires
si besoin est.

› « E » comme Écologique : bien écouter les différentes


parties de vous-même

De l’intention à l’action, il n’y a qu’un pas. Pour autant, celui-ci n’est


pas toujours facile à franchir. Ne vous êtes-vous jamais senti bloqué
dans votre élan ? Un peu comme si, en vous, se disputaient plusieurs
personnes ou comme s’il y avait plusieurs critères en jeu qui se téles-
copaient et vous empêchaient de passer à l’action ? Il peut arriver en
effet qu’une partie de nous-même ait envie de faire quelque chose
mais qu’une autre s’y oppose. Quoi ? Serions-nous donc plusieurs à
l’intérieur à nous chamailler ! ?
Naturellement, nous ne sommes qu’une seule et même personne,
un seul capitaine, un seul maître à bord ! Mais nous pouvons avoir
des envies contradictoires. Comme si des petites voix intérieures se
faisaient écho. Au milieu, le capitaine que vous êtes, tiraillé, finit par
perdre son cap.

120
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

Voici donc le 4e levier de la méthode ACTÉ, et non des moindres.


Pour que votre objectif soit valide, il faut que celui-ci soit Écologique,
c’est-à-dire respectueux de ce que je suis, dans toute ma diversité. En
d’autres termes, votre moteur d’un côté, ne doit pas venir interférer
avec un autre critère intérieur (voir le schéma ci-dessous).
Imaginons par exemple que vous ayez pour objectif de devenir
« auto-entrepreneur ». La question à vous poser est : quel est mon
désir profond, en quoi cela m’est-il utile ? Autrement dit, si vous avez
cet objectif, quels en sont les moteurs selon vous ? Vous pouvez par
exemple être tenté de vous lancer car vous avez un fort besoin de
liberté d’action. Par exemple le besoin d’autonomie dans votre prise
de décision, dans votre travail, désir de faire les choses à votre façon,
besoin de développer vos propres idées ou produits, besoin de devenir
votre propre patron, etc.
D’un autre côté, d’autres besoins ou critères, peuvent venir téles-
coper les précédents et vous empêcher d’agir. Par exemple, le besoin
de sécurité : garantir vos revenus pour faire face à vos besoins et à
ceux de votre famille, difficulté à vous projeter dans de laborieuses
démarches de prospection, etc.
Finalement vous balancez entre deux critères qui peuvent finir par
se neutraliser, surtout si chacun a le même degré d’importance ou le
même niveau d’enjeu. Pour illustrer cette idée, tâchons de la mettre…
en image naturellement ! Si nous analysons ce qui se passe à travers
un schéma, nous pourrions identifier deux critères de même niveau.
Pour que l’une ou l’autre des options l’emporte et que votre objectif
devienne écologique, il faudra que l’un des critères devienne franche-
ment prépondérant sur le second.

121
Ancrer ses atouts

« Tout comportement a une fonction utile pour soi »

Identifiez vos critères

Sécurité

Liberté

Sur le premier, les critères se neutralisent, liberté et sécurité sont


au même niveau, il y a un risque de blocage temporel : il va falloir
négocier avec vous-même.
Sur le deuxième et le troisième : vous avez travaillé pour abaisser
l’un des critères en vous rassurant sur tel ou tel point – la balance
évolue. Vous pouvez avancer, tout en restant bien à l’écoute de vos
besoins.
Le critère écologique n’est pas le plus simple à appréhender pour
soi. Cela demande un vrai travail d’analyse avec soi-même, voire avec
un professionnel qui pourra jouer le rôle du miroir ou en vous accom-
pagnant dans votre cheminement. Vous pouvez être amené parfois à
écouter chacune des parties de vous de manière différenciée, comme
si vous donniez la parole à deux personnages contradicteurs d’un
débat. Cet exercice effectué chez certains coachs, vous permettra de
négocier entre les différentes parties de vous-même. Vous devenez
ainsi, votre propre observateur et cherchez un compromis. Vous allez
d’ailleurs pouvoir jouer souvent sur le facteur Temporel. Car même s’ils

122
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

ne sont pas à la même échelle, vos besoins auront toujours besoin


d’entre entendus et contentés, à un moment ou à un autre.
Vous avez désormais en mains des clés pratiques pour construire
vos objectifs et veiller à leur mise en œuvre opérationnelle dans le
temps. Vous devenez ainsi votre propre coach. À vous de jouer !
Au-delà et pour achever cette première partie de l’ouvrage en
prenant de la hauteur, je vous propose de réfléchir au sens que vous
donnez à vos actions.

◗ Clarifier sa mission
Et si nous ne faisions pas les choses tout à fait par hasard ? Si l’on
y regarde à deux fois, certaines choses ne viennent-elles pas à nous
lorsque nous sommes justes c’est-à-dire sur notre voie ? Comme si
elles devaient se faire, qu’elles étaient « pour nous ».
Il arrive parfois que nous nous heurtions à des barrières, que nous
buttions sur des obstacles ou que nous ayons à faire face à des situa-
tions compliquées, hors de notre contrôle : crise économique, mou-
vement des marchés, baisse des commandes, négociations difficiles,
offres d’emploi inexistantes, etc. Là-dessus, nous l’avons vu, nous ne
pouvons pas agir car cela n’est pas sous notre contrôle. En revanche,
ne vous est-il jamais arrivé de vous sentir guidé, protégé par votre
bonne étoile, votre destinée ou votre ange gardien si vous préférez ?
Comme si vous étiez aidé, que vous aviez su entendre les signes, su
saisir votre chance ?
À d’autres moments, nous initions des projets qui ne se font pas
puis reviennent vers nous, parfois beaucoup plus tard, à notre grande
surprise et surtout pour notre plus grande satisfaction.
Le moment est venu de partager avec vous une conviction intime et
profonde : chacun de nous, y compris à titre professionnel, se trouve
sur un chemin personnel.

123
Ancrer ses atouts

Si nous en sommes conscients, nous pouvons en écouter davantage


les signes pour mieux réussir, prendre du recul, relativiser et devenir
parfois le spectateur serein de nous-même.
Pour certains, cela s’appelle intuition, pour d’autres signes ou chance.
Mais le résultat me semble toujours là : si vous êtes aligné, si vous
êtes juste et sur votre chemin, vous avancez plus vite, vous êtes aidé
davantage. Les choses viennent alors à vous plus facilement.

› Définir sa mission professionnelle ?

Parmi les exercices fondamentaux que je vous invite à effectuer pour


clarifier et agir sur votre image de vous-même, celui de la définition
de votre mission professionnelle me semble fondamental. J’ai eu la
chance de le réaliser plusieurs fois dans mon parcours de coach et
cela m’a toujours été d’une grande aide. Même si la conscience de
notre mission peut évoluer avec le temps, il est intéressant de noter
que le fond demeure souvent, même si les moyens et les chemins
empruntés évoluent.
Quels que soient notre état d’avancement professionnel, notre âge
ou notre niveau d’études, nous avons tous une mission, nous sommes
tous sur un certain chemin. Le rendre clair pour soi, c’est gagner en
conscience. Autrement dit, nous aider à nous recentrer sur l’essentiel, à
aller vers ce que nous sommes fondamentalement, vers notre talent.
La question est d’autant plus importante à une époque où nous
voulons tous donner du sens à notre action, y compris professionnelle :
que faisons-nous pour nous et pour les autres surtout et comment
pouvons-nous faire partager nos talents dans notre métier ou notre
orientation professionnelle ? Vivre de sa passion et se sentir en phase
avec soi-même, voilà le plus beau cadeau à se faire pour servir son
image et son image de soi.
Effectuez à présent cet exercice d’introspection, pour donner du
sens à votre action quotidienne, en clarifiant votre mission.

124
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

Pour cela, nous allons travailler en quatre étapes.

À vous de jouer
Quelle est votre mission
1. Déterminez ce qui constitue, selon vous, vos deux qualités
fondamentales

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

2. Décrivez les façons dont vous aimez mettre en action ces


qualités avec les autres dans votre activité professionnelle

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

3. Puis, décrivez votre monde « parfait » ou « idéal » : À quoi ce


monde ressemble-t-il ? Comment les gens sont-ils entre eux ?

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

4. Enfin, écrivez une phrase en commençant par « mon but dans


la vie, à titre professionnel, est de … »

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

À l’issue de cet exercice, pour éclairer votre cheminement, voici


ce que donne ma synthèse personnelle (étape 4) :

« Mon but dans la vie à titre professionnel est de mettre mes


savoir-faire techniques, mes expériences et mon enthousiasme
au service d’une meilleure énergie des individus et des équipes.
Au travers d’approches originales (conférences, séminaires,

125
Ancrer ses atouts

coachings, ateliers, ouvrages ou encore vidéos), partager des


outils concrets et pratiques (les “toolboxs”) pour donner à
chacun les moyens de se réaliser pleinement, de se sentir en
pleine possession de ses moyens et ainsi, de faire avancer ses
projets et son entreprise. »

› Écrire son apogée

La consigne : le jour de votre mort, une personne de votre choix


va rédiger votre apogée. Quelle image aimeriez-vous laisser de vous ?
Qu’aimeriez-vous entendre dire ?
Pour effectuer cet exercice, voici les étapes successives à
respecter :
1. Identifiez la personne choisie en vous mettant à sa place.
2. Rédigez votre apogée sur papier libre c’est-à-dire le discours que
vous souhaiteriez entendre de la part de la personne choisie le jour
de votre mort.
3. À l’issue de l’exercice, relisez-vous.
4. Répondez aux questions suivantes :
– Qu’avez-vous d’ores et déjà mis en place ?
– De quoi êtes-vous particulièrement fier(e) ?
– Que n’avez-vous pas encore réalisé ? été ?
– Que pouvez-vous faire dès à présent pour accélérer cette réalisa-
tion de vous-même et vous mettre en phase avec votre projet et votre
image de vous ?

126
ma ge et son image de soi
3. Agir sur son i

L’essentiel

● Apprenez à devenir le « BOS », le Bon Observateur de Soi.


● La seule posture psychologique valable : +/+.
● Identifiez vos atouts pour capitaliser sur votre image.
● Faites-vous un cadeau : allez chercher des feedback d’image.
● Vos atouts sont aussi vos pièges : n’en rajoutez pas sur ce que vous
êtes.
● Soyez votre propre coach avec la méthode « ACTÉ » : affirmatif, sous
contrôle, temporel, écologique.
● Tout comportement a une fonction utile pour soi.
● Donnez du sens à votre action : définissez votre mission
professionnelle.

127
Ancrer ses atouts

128
Outils et mode d’emploi

129
partie 2

Communiquer
son énergie
Sommaire
Chapitre 4 Se préparer physiquement et mentalement p. 133

Chapitre 5 Afficher son style p. 181

Chapitre 6 Soigner sa communication p. 209


Chapitre 4

Se préparer
physiquement
et mentalement
« Mon corps n’en fait qu’à sa tête »
Marcel Achard

« Ancré, ancré ?
Alors là, chat pot ! »
Communiquer son énergie

Pr
Préparation physique et langage non
verbal
Vos gestes peuvent-ils vous trahir ? Que dit votre corps de vos
pensées et de vos émotions ? Comment déceler les pièges de la
communication non verbale ? Autant de questions que nous pouvons
être amenés à nous poser lorsque nous sommes confrontés au regard
de l’autre en situation professionnelle : entretien, prise de parole ou
même tout simplement en nous croisant dans les couloirs sans mot
dire.
Composante essentielle de l’image professionnelle, le langage non
verbal occupe une place privilégiée dans les recherches sur la commu-
nication. Les grilles de lecture et les interprétations diffèrent d’ailleurs
parfois selon les écoles.
Pour ma part, loin d’être catégorique sur le sens de tel ou tel geste
ou microgeste, je vous propose de partager un certain nombre de clés
de lecture et d’exercices pratiques pour vous aider à mieux maîtriser
votre image à travers votre langage non verbal : gestuelle, posture,
visage, déplacements, etc.
Vous pourrez ainsi à travers ce nouveau chapitre découvrir 10 clés
pratiques et techniques pour :

– Mesurer l’importance du langage non verbal dans votre image


professionnelle

– Bien vous ancrer au sol pour libérer votre gestuelle

– Trouver votre propre gestuelle, selon votre personnalité et la situa-


tion à vivre
– Vous placer dans votre centre de gravité pour soigner votre
posture

– Réveiller votre corps pour libérer votre énergie

134
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

– Mieux gérer vos émotions grâce à votre posture


– Détendre votre visage, reflet naturel de votre état intérieur
– Soigner et bien poser votre regard, base de la relation avec l’autre
– Avoir les bons réflexes pour libérer votre langage non verbal

– Décoder, par vous-même et grâce à votre propre expérience, le sens


des gestes de l’autre !

◗ Utilisez votre gestuelle et soignez votre posture


L’une des toutes premières études, souvent d’ailleurs mal inter-
prétée, nous vient d’Albert Mehrabian, professeur de psychologie à
UCLA (University of California, Los Angeles). Ce chercheur est devenu
célèbre grâce à ses publications sur la différence d’impact entre les
messages verbaux et non verbaux. Il a notamment mis en lumière la
désormais célèbre règle des 7 % – 38 % – 55 %.

les mots 7 %

le non-verbal 55 %

la voix 38 %

Influence des différents types de communication


sur notre interlocuteur : la force du langage non verbal

Si Albert Mehrabian estime ainsi l’importance relative des mots dans


l’appréciation ou le rejet de quelqu’un (lors d’un entretien d’embauche
ou d’une vente par exemple), il paraît cependant difficile de la généra-
liser à tous types de situations de communication professionnelle. En
cas de communication de crise ou lors d’un congrès de chercheurs
par exemple, le fond primera davantage sur la forme. Dans son étude,
Albert Mehrabian a travaillé à partir de personnes exprimant des émo-
tions plus que des faits et de l’information brute.

135
Communiquer son énergie

Pour autant, cette étude intéressante démontre pleinement la force


du langage non verbal dans votre impact et surtout, la nécessité d’être
« en congruence ». Votre propos doit en effet s’accompagner de signes
extérieurs (le non verbal, la voix) parfaitement adéquats.
En effet, si devant votre employeur potentiel ou un client, vous
argumentez sur votre grande confiance en vous en affichant des signes
physiques d’inquiétude ou une voix chevrotante, vous avez peu de
chances de le convaincre, même si votre interlocuteur n’est pas un
« pro de la com ».

› La gestuelle : renforcez votre impact

Que faire de mes mains ? Voici bien l’une des questions « serpent
de mer » des séminaires de communication ou de prise de parole en
public. Plutôt que de fournir une réponse toute faite, j’aime inviter
les participants à proposer eux-mêmes des solutions. Les propositions
fusent : les mettre dans les poches ? dans le dos ? sur les hanches ? Le
feedback du groupe est sans appel : cela n’est pas du meilleur effet. Il
faut utiliser sa gestuelle. Mais comment ?
Certains proposent alors des solutions palliatives et occupent leurs
mains avec un carnet de notes ou un marqueur dont ils ne se servent
d’ailleurs pas toujours – le public ne manque pas de le relever. Cela
est toujours envisageable.
Nous le savons tous, la gestuelle est un puissant vecteur dans la
communication orale car elle peut exprimer autant votre trac que
votre aisance. Une main tremble et le public lit votre embarras, un
doigt bien tendu vers le ciel et vous voici taxé d’autoritarisme.
Encore faut-il s’ajuster à la culture en présence. Si vos interlocuteurs
affectionnent une gestuelle concise comme dans certains pays d’Eu-
rope du Nord par exemple, il est alors inutile de faire trop valoir votre
culture latine ou méditerranéenne.

136
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

Pour autant, une gestuelle libérée et adaptée donnera du relief à vos


mots, vous permettra d’imager votre pensée et d’impacter vos publics.
Rappelez-vous également que les premiers gestes transmettront une
première impression. Donc, vous ne pouvez faire, par exemple, l’éco-
nomie d’une gestuelle accompagnant votre bonjour ou vos premiers
mots de bienvenue.
Je me souviens de ma première rencontre avec une de mes futures
clientes principales. Cette personne était en charge du développement
des équipes dirigeantes dans une grande entreprise française. Lors de
notre premier rendez-vous, elle me demanda conseil pour la gestuelle
du bonjour en présentation publique. Pourquoi avait-elle cette crainte ?
Elle avait fait appel à un cabinet de formation qui avait « formaté » ses
publics d’ingénieurs à un bonjour type par un geste d’ouverture de
bras en rondeur. Si cette attitude pouvait très bien convenir en général,
elle en était devenue artificielle et générique. Il me semble donc pré-
férable d’accompagner chacun dans sa quête d’un bonjour naturel,
alliant fluidement le geste à la parole. Quel serait alors le vôtre ?

À vous de jouer
Trouvez votre bonjour en prise de parole
Levez-vous. Prenez le soin de lire l’intitulé de l’exercice au
préalable pour pouvoir ensuite poser votre livre et complètement
libérer vos mains. Entraînez-vous, si vous le désirez, devant votre
miroir car avant de commencer à vous observer ou à vous juger,
cherchez à vous amuser avec légèreté. Attention en effet à ne
pas laisser votre mental ou votre juge intérieur vous contrôler.
Appuyez-vous sur votre intention, accueillez votre public et vivez
pleinement votre bonjour – votre corps fera le reste.
Pour vous aider à bien doser l’ampleur de votre mouvement,
voici quelques indices. Imaginez que vous saluez un interlocuteur
en face à face : votre bras et votre main se tendent vers lui pour

137
Communiquer son énergie

aller rencontrer la sienne. Faites-le. Imaginez à présent que vous


saluez un ami de l’autre côté de la rue, votre main se lève et
vous faites un geste de salut vers le haut. Faites-le également.

En prise de parole en public, la distance qui vous sépare de votre


auditoire devrait se situer entre ces deux situations. Votre bonjour
sera donc un intermédiaire entre la main tendue et le bras qui
se lève. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise gestuelle, faites-
vous confiance. Et n’oubliez pas, au-delà du geste, d’afficher
votre sourire.

Vous l’aurez compris, le secret de la gestuelle n’est pas dans les


mains mais dans les pieds ! Pour la libérer pleinement, commencez
par bien ancrer vos pieds dans le sol et veillez à votre propre équilibre
postural.

À vous de jouer
Ancrez-vous et trouvez votre centre de gravité
Bien se préparer : Placez-vous dans la posture de départ :
enlevez vos chaussures, placez les pieds écartés de la largeur
du bassin et veillez à faire adhérer au maximum vos plantes de
pieds au sol. Les genoux sont légèrement pliés pour garder de
la souplesse, le bassin est neutre, la colonne vertébrale tirée
vers le ciel depuis le sacrum vers le sommet du crâne. Le visage
est neutre et relâché. Allongez votre respiration pendant toute la
durée de l’exercice.

Trouver son centre pour libérer la gestuelle : Transférez le


poids du corps dans six directions en effectuant, pour chacune
d’entre elles, un cycle respiratoire complet (inspirer et expirer).

1. Inspirez au milieu puis sur l’expiration, basculez le poids du


corps sur l’avant de vos orteils. Restez dans cette position et

138
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

effectuez un cycle respiratoire complet : inspirez, expirez. Inspirez


à nouveau puis, sur l’expiration, revenez au milieu dans la posture
initiale.

2. Direction arrière à présent : basculez le poids du corps sur vos


talons puis restez ainsi le temps d’un cycle respiratoire complet.
Revenez au milieu en contrôlant la répartition de votre poids
entre l’avant et l’arrière du corps.

3. Basculez à droite (sur le pied, la jambe, la hanche droite) afin


d’effectuer votre cycle respiratoire complet : inspirez et expirez.
Inspirez puis revenez au milieu sur l’expiration.

4. Idem pour le côté gauche : placez tout votre poids sur la jambe
gauche, le pied, la hanche gauche. Vérifiez à présent votre point
d’équilibre entre les quatre directions : avant, arrière, droite et
gauche. Vérifiez que vous êtes bien dans votre centre de gravité,
c’est une histoire de centimètres.

5 et 6. Finissons avec la direction vers le bas (s’asseoir davantage


en pliant les genoux comme sur un tabouret de bar) puis en
haut (grandir et s’étirer vers le ciel) en s’appliquant au cycle
respiratoire.

Une fois que vous avez exploré les six directions, adoptez votre
posture d’excellence, celle qui vous convient le mieux. Sentez
l’ancrage au sol, dense, comme les racines d’un arbre pénétrant
intensément le sol. Et en haut, amplifiez l’ouverture, la légèreté,
comme des branches pour laisser entière liberté à vos bras et à
votre gestuelle.

En vous ancrant ainsi sur le sol, vous libérez plus aisément votre
gestuelle.

139
Communiquer son énergie

› La posture : gagner en élégance… et en confiance !

Lorsque je faisais le Conservatoire à La Réunion, j’aimais croiser le


soir les danseuses entre deux cours. Classiques, indiennes, africaines,
toutes affichaient des tenues diverses (du tutu au pagne en passant
par le sari indien) mais le maintien était leur point commun notable.
Car un port de tête et un dos tenu accompagnent l’élégance – un des
plus beaux atouts.
Vous pouvez en effet porter un magnifique costume, si vous ne
savez pas l’habiter, vous perdrez votre allure. Donnez les deux mêmes
robes à deux femmes dont une se tient droite et l’autre non et vous
pourrez constater combien la posture joue sur l’image.
Certes, « il faut faire avec ce que l’on a » comme dit le dicton. Mais,
dans ce domaine, je suis souvent impressionné de voir combien nous
négligeons notre capital. Il est vrai que les activités physiques en France
occupent une place négligeable dans nos cursus de base alors que
dans d’autres pays, elles mobilisent près de la moitié du temps de
formation des jeunes.
Résultat, si nous ne nous y attelons pas à titre personnel dans nos
loisirs, notre structure physique et notre musculature peuvent nous
faire défaut, desservir notre image et notre bien-être.
Parfois, en séminaires de formation, je rencontre des jeunes femmes
d’un mètre soixante-quinze se tenant complètement de travers.
S’excuseraient-elles de leur taille auprès des plus petits en se pliant en
quatre sur leur chaise ? L’intention est louable mais le résultat en terme
d’image demeure désastreux ! Récemment, alors que je renvoyais un
feedback de ce genre lors d’un séminaire sur l’image, je m’entends
dire : « ah oui, je sais, je ne me tiens jamais droite, c’est à cause de
mon dos qui me fait mal ! » Erreur de diagnostic, ce n’est pas à cause
de votre dos que vous vous tenez mal mais parce que vous vous tenez
mal que vous souffrez du dos.

140
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

La qualité de la posture ne s’apprend ou ne se corrige pas d’un coup


de baguette magique : c’est un travail permanent et de longue haleine.
L’âge n’est pas non plus un facteur aidant. Le dos a tendance à se
voûter, les organes du ventre à s’affaisser, signes du temps ou plutôt du
relâchement… Ce n’est pourtant pas le cas pour tout le monde.
Il vous appartient donc, autant que faire se peut, de veiller
à une certaine tonicité et élégance physique, pour porter votre
discours et servir votre image. Vous devez donc vous occuper de
votre instrument, en l’occurrence votre corps. Comme le guitariste
s’entraîne sur sa guitare et fait ses gammes pour mieux faire
entendre sa musique.
Les acteurs font ainsi. Sans être des professionnels de la scène,
nous pouvons nous inspirer de leurs techniques ou de celles utilisées
dans les approches corporelles pour optimiser notre présence à nous-
mêmes, puis à l’autre.

À vous de jouer
Réveillez votre énergie corporelle
Dans cet exercice, nous allons tout simplement veiller à
préparer le corps pour monter notre niveau d’énergie, comme le
font les comédiens avant le spectacle.

Bien se préparer : Vos pieds sont écartés de la largeur du


bassin : faites adhérer au maximum la plante du pied au sol,
genoux légèrement pliés pour garder de la souplesse. Votre
bassin est neutre, ni trop en avant, ni trop en arrière. Votre
colonne vertébrale est tirée vers le ciel depuis le sacrum vers le
sommet du crâne. Chauffez à présent vos mains en les frottant
avec dynamisme.

S’échauffer pour gagner en tonicité : À l’arrière du buste,


commencez par les trapèzes. Situés en haut du dos, ils sont

141
Communiquer son énergie

souvent très sollicités et tendus. Saisissez votre trapèze droit


avec votre main gauche et pratiquez de légers massages pour le
décontracter. Pour libérer les tensions, vous pouvez vous arrêter
un instant sur la zone du trapèze située près de la colonne,
à quelques centimètres en dessous de votre nuque. Une fois
le massage fini, « brossez » énergiquement chaque trapèze avec
votre main comme si vous en chassiez la poussière, de la nuque
aux épaules. Puis, de la main opposée, faites de même sur l’autre
trapèze. Refaites le même enchaînement.

À l’avant du buste, tapotez avec votre poing très relâché sous les
clavicules, puis sous les aisselles de chaque côté, puis descendez
et tapotez autour de la ceinture abdominale. Concentrez-vous
sur la région située à environ quatre travers de doigts sous le
nombril. Puis passez à l’arrière de cette zone vers les lombaires.
Tapotez pour chasser les tensions. Remontez le long de la
colonne. Brossez ensuite toutes ces zones, comme si vous les
dépoussiériez. Nettoyez, chassez, dynamisez. Vous pouvez finir la
préparation en passant sur les jambes. Descendez en massant
la face interne des jambes, remontez sur la face externe. Puis
brossez.

Vous allez sentir votre corps se réveiller, monter en énergie.


Gardez en fin d’exercice un moment pour réintégrer un certain
calme dans la posture de base. Ressentez tout votre corps de la
tête au pied. Ajustez bien votre posture et votre dos. Vous êtes
présent.

À l’issue de cet exercice vous serez à la fois plus énergique, plus


calme et serein.

Au-delà de votre image, votre posture va vous aider à tempérer


vos propres émotions. En effet, votre attitude physique aura
une conséquence directe sur votre psychologie.

142
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

› L’énergie physique au service de l’image

Si vous ne vous tenez pas « droit dans vos bottes », vos émotions ne
seront pas alignées à l’intérieur de vous-même. En d’autres termes, si
vous n’êtes pas bien centré, vous ne pourrez pas être… concentré !
Il suffit par exemple que vous soyez replié physiquement sur vous-
même (tête vers le bas, épaules lourdes et affaissées) pour que votre
mental prenne le relais et soit, à son tour, tiré vers le bas. Comment
voulez-vous vous sentir en confiance si votre corps lui-même n’adopte
pas une posture qui va dans ce sens ?
Pour cela, l’une des clés d’action se situe dans le plexus solaire.
C’est un carrefour fondamental au milieu de votre buste, point de
jonction entre vos poumons et votre abdomen.
Vous avez sans doute déjà ressenti cette zone lorsque vous êtes
sous stress. Il se peut qu’elle se soit parfois avérée fermée, tendue,
oppressée. C’est une porte d’entrée et de sortie clé de vos émotions,
le point d’appui de « la boule au ventre ».
Pendant ma marche sur le feu, à achèvement de la préparation
mentale, nous avions travaillé notre posture et cherché à la perfec-
tionner encore pour gagner « 2 millimètres » dans le plexus solaire !
Concrètement, nous devions davantage bomber le torse, à la manière
des combattants, pour renforcer notre confiance avant d’affronter les
braises.
Pour ressentir pleinement tous les apports de l’ouverture du plexus
solaire, je vous propose une série de trois mouvements simples que
vous pourrez pratiquer chez vous.

143
Communiquer son énergie

À vous de jouer
Ouvrir le plexus solaire pour gagner en confiance
Bien se préparer : Debout, les genoux légèrement relâchés,
le bassin neutre.

Placez une bonne respiration dans la zone du plexus solaire que


nous allons, dans cet exercice, chercher à ouvrir à la fois devant
– au niveau du sternum – et derrière, entre les omoplates. Les
épaules sont basses, relâchées. Le visage est calme et détendu.
Cet exercice se pratique en trois temps :

1. Inspirez et montez les bras vers le ciel, puis expirez, redescendez


les bras en croix, les mains bien relevées et les doigts étirés
dans chaque direction. Dans cette position, veillez à bien inspirer
dans la cage thoracique en ouvrant la zone du plexus solaire.
Sur l’expiration, imaginez que vous repoussez deux murs sur les
côtés. Étirez les bras et ouvrez bien la région dans le dos, située
entre les omoplates.

Restez ainsi trois cycles respiratoires : inspirez relâchez, expirez


poussez.

144
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

2. Sur la prochaine inspiration, toujours dans la cage, tirez à


présent les bras derrière vous à hauteur des hanches pour ouvrir
le plexus solaire tandis que, derrière, la zone entre les omoplates
va se resserrer. Les épaules sont relâchées. Sur chaque inspiration,
les bras sont tirés vers l’arrière, sur l’expiration, ils descendent
vers le bas, de plus en plus. Étirez chacun des cinq doigts sur
l’inspiration, puis relâchez.

3. Étirez à présent la zone située entre les omoplates pour


compléter l’ouverture de la cage et du plexus, cette fois à partir
du dos. Inspirez, étirez les bras devant vous et joignez les deux
mains. Maintenez les deux index et les pouces étirés devant vous
tandis que les autres doigts se croisent. Sur l’expiration, allongez
les bras vers l’avant en ouvrant la partie du dos située entre les
omoplates. Effectuez plusieurs fois l’exercice.

Vous allez sans doute ressentir une plus grande ouverture du


plexus solaire, comme si vous libériez le passage des émotions
et vous vous donniez davantage de confort pour respirer. Posture,
gestuelle, vous voici prêt pour aborder les autres composantes
du langage non verbal.

145
Communiquer son énergie

◗ Le visage, le regard et les autres composantes


du langage non verbal
› Le visage, reflet de votre état intérieur

Avec 167 muscles à lui seul, le visage constitue un objet de recher-


che à part entière. Il existe d’ailleurs de nombreuses techniques qui
décortiquent les mimiques de personnalités pour tâcher d’en déceler
les incohérences.
L’un des pionniers dans l’étude des émotions et de leurs expressions
faciales est Paul Ekman. Il a longtemps travaillé pour les services secrets
américains afin d’aider la police à détecter les mensonges potentiels
sur les visages des personnes interrogées. Son travail se poursuit et
s’élargit puisqu’il collabore à la série Lie to Me, adaptée en France.
Selon Ekman, les expressions du visage ne sont pas culturelles, mais
universelles. Dans la droite ligne de Darwin, il a également identifié
une série d’émotions de base reconnaissables sur tous les visages du
monde entier.

À vous de jouer
Sauriez-vous reconnaître les émotions de votre
interlocuteur ?
Voici six émotions dites universelles. À vous de les reconnaître !

146
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

Solutions : de gauche à droite : tristesse – photo 1 / joie – photo 2


/ colère – photo 3 / dégoût – photo 4 surprise – photo 5 / peur
– photo 6

Le visage parle en tant que tel et il est donc difficile de cacher ses
émotions. Rappelez-vous des principes d’intelligence émotionnelle que
nous avons étudiés : les émotions sont instinctives, liées au cerveau
reptilien.
Pour autant, vous pouvez chercher à donner à voir des signes positifs
à vos interlocuteurs à travers votre visage. En cela, le sourire occupe
une place particulière. À travers un sourire, vous émettez en effet une
intention positive à l’égard de votre interlocuteur. Encore faut-il que
cela soit naturel.

147
Communiquer son énergie

Il est d’ailleurs de vrais et de faux sourires. Baptisé « sourire de


Duchenne » le sourire forcé se révèle asymétrique. Les vrais sourires
produisent la contraction d’orbicularis oculi, un muscle situé autour
des yeux et se caractérisent par une certaine symétrie entre les deux
côtés du visage. Si une seule des deux paupières s’active, vous avez
donc de grandes chances de ne pas avoir affaire à une émotion
sincère…
Si notre visage est un tel facteur de communication et d’image,
nous nous devons d’en prendre conscience, puis soin. Peut-être pou-
vons-nous alors pratiquer un exercice simple et agréable pour rendre
notre visage plus lisse et plus détendu afin de ne pas donner à voir à
l’autre nos mauvais masques.

À vous de jouer
Détente et lissage du visage
Bien se préparer : Fermez les yeux, respirez trois fois
profondément, concentrez-vous sur les muscles de votre
visage. Pour bien apprendre à les relâcher, commencez par tous
les contracter comme si vous grimaciez puis relâchez les muscles.
Répétez cela trois fois.
Veillons maintenant à relâcher l’ensemble du visage,
consciencieusement et progressivement, en partant du sommet
du crâne jusqu’au cou. Vous pouvez pratiquer cet exercice à
tout moment de la journée : allongé au moment du coucher, au
bureau et même durant vos temps de transport (oserez-vous
alors la partie sur les grimaces ?)
Détente des muscles du visage : Concentrez-vous d’abord sur
le sommet du crâne et commencez par relâcher, mentalement,
les muscles qui entourent votre crâne : sur le sommet du crâne, à
droite, à gauche, derrière. Concentrez-vous à présent sur le front
pour en détendre les muscles, comme si vous lissiez le front

148
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

jusqu’aux tempes. Portez une attention particulière sur la zone


située entre les sourcils, détendez. À présent, relâchez le contour
des yeux au-dessus, en dessous, sur les côtés. Puis relâchez les
globes oculaires, comme si vos yeux étaient un peu plus lourds.

Concentrez-vous à présent sur les ailes du nez et détendez bien


les joues, les maxillaires, puis la bouche. Relâchez même la
commissure des lèvres, comme si votre visage devenait neutre.
Relâchez bien. Détendez la langue à l’intérieur de la bouche.
À l’aide de votre mental, relâchez enfin le bas du visage et le
cou. Chaque muscle est désormais détendu, relâché. Restez ainsi
quelques secondes et goûtez les bénéfices partout en vous. Vous
pouvez même terminer cet exercice par de petits massages du
visage. À travers cet exercice vous avez pu neutraliser votre visage
et ainsi, l’ouvrir davantage à l’autre. Si votre visage parle pour
vous, autant apprendre à manier son langage et rester conscient
de ce qu’il exprime.

› Le regard : une clé incontournable

Depuis que vous avez débuté la lecture de cet ouvrage, vous avez
eu l’occasion, à plusieurs reprises, de travailler sur votre regard inté-
rieur. À présent, il est temps d’aborder la question du regard externe,
celui que vous allez donner et partager avec les autres.
Comme vous le savez, ce regard vers l’extérieur s’enracine dans
votre propre confiance en vous et dans votre relation à vous-même.
Une personne en manque de confiance affrontera plus difficilement
le regard de son interlocuteur. D’où l’importance d’avoir travaillé sa
tranquillité pour, ensuite, partager avec l’autre.
Il existe au moins quatre raisons fondamentales pour lesquelles
votre regard constitue un véritable pilier de votre communication et
de votre image :

149
Communiquer son énergie

• Le regard crée la relation


Avez-vous déjà serré la main de quelqu’un qui détournait le regard ?
Quelle sensation cela procure-t-il à celui qui cherche le contact et à
créer une relation saine ? Rejet ? Mépris ? Manque de respect même
parfois. Aussi, la première des choses à faire est d’oser regarder l’autre
dans les yeux, tranquillement, dans un savant dosage. Vous pouvez
prendre la mesure des choses pour donner à votre regard sa juste
place : ni trop inquisiteur et donc trop long, ni trop superficiel et donc
trop rapide. Si en entretien, cela ne pose pas de problème, c’est parfois
plus difficile en prise de parole en public où les regards se multiplient.

• Le regard permet d’aller chercher du feedback


Comme vous le savez, communiquer c’est d’abord échanger et
non pas simplement envoyer un message. Or, dans le cadre d’une
communication orale, le vecteur essentiel est bien le regard. Il vous
appartient donc de le mobiliser pour observer votre interlocuteur, son
langage non verbal, ses réactions afin de vous adapter à ses signes.
À la lumière de ce feedback, vous ferez constamment évoluer votre
message, votre attitude, etc. Par le regard, vous observez le feedback
et contrôlez la qualité de votre communication.

• Le regard augmente votre impact


Au-delà des mots, tout votre être participe à votre impact et tout
particulièrement votre regard. Si vous voulez marquer des points,
donner du poids à vos arguments, gardez le contact visuel avec votre
interlocuteur ou votre public même après avoir parlé. Si vous êtes en
face-à-face, prolongez votre communication par un regard pour ancrer
votre discours. Si vous êtes en petit groupe ou en prise de parole,
faites attention à ne pas replonger immédiatement votre regard dans
vos notes ou sur votre écran, vous perdrez alors la qualité du contact
avec votre public et diminuerez l’impact de vos messages.

• Le regard est un pilier de la séduction


Communiquer c’est aussi séduire, créer de l’envie et de l’émotion.
Le regard passe pour être le reflet de l’âme. Donnez donc à voir votre

150
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

profondeur et votre sincérité. Le monde professionnel en a besoin et


vos interlocuteurs apprécieront. Peut-être avez-vous d’ailleurs parmi
vos atouts naturels, cette petite étincelle dans le regard qui confère à
votre personnalité une belle lumière intérieure, une énergie. Gardez-la,
cultivez-la, elle se communique !

Élargir votre regard


Lors de ma formation d’acteur, j’ai eu la chance de travailler
le théâtre de masque (masque neutre italien, Comedia del
Arte) ou d’aborder la danse indienne dans laquelle le mas-
que est également très présent. Pour faire vivre le masque
qui cache ses expressions naturelles, l’acteur ou le dan-
seur doit « muscler » son regard – en accentuer la densité
et l’ouverture.
Pour cela, les danseurs de katakali indien par exemple s’en-
traînent assidûment à des rotations oculaires avec le maxi-
mum de précision pour clarifier l’intention du personnage.
Il en va de même pour le masque neutre italien. Si avec
lui, les comédiens regagnent une certaine fraîcheur, une
certaine authenticité du mouvement, l’expression et l’in-
tention du personnage doivent passer par le seul regard.
Après quelques exercices et un peu de pratique, notre
champ de vision, s’élargit. Ce travail peut être utile à tout
communicant car il augmente le champ visuel et la capa-
cité de perception.
Même si vous fixez un point en face de vous (par exemple
un interlocuteur), remarquez que vous pouvez percevoir
aussi le reste de la salle, y compris dans les infimes mou-
vements des uns et des autres. Grâce à cette ouverture,
vous passerez aisément la rampe lors de présentations sur
scène où, les projecteurs en plein visage, il est alors diffi-
cile de saisir le public. Pour cela, gardez l’œil bien ouvert
et allez chercher votre salle, coûte que coûte, au-delà des
projecteurs.

151
Communiquer son énergie

Gestuelle, posture, visage, regard sont autant de composantes


essentielles de votre message. Pour autant, il convient de prendre
en compte d’autres facteurs qui peuvent, eux aussi, influer sur votre
image.
N’oubliez pas ces autres composantes : déplacements, relations aux
objets et environnement notamment visuel.

› Les autres composantes du langage non verbal

• Occupation de l’espace
La manière dont vous bougez donne des indications sur votre capa-
cité à… vous bouger ! Démarche, déplacement, occupation de l’espace
constituent des indices sur votre personnalité. Si votre voisin de table
en réunion sort et étale ses affaires tout autour de lui, en imposant
symboliquement son territoire, vous avez sans doute là un précieux
indice sur son mode de fonctionnement général. De même lorsqu’un
orateur ou un animateur de réunion reste figé à son paper board ou
qu’il reste assis durant tout son exposé, il n’aura pas le même impact
sur son audience, ni la même image.

• Relations aux objets


Restez vigilant sur vos messages extérieurs. Que peut exprimer votre
façon de tenir ou de manipuler votre bloc de notes, votre stylo, voire
les micros si vous êtes en assemblée ? Certes, ils peuvent être de
bons exutoires au stress et vous donner une certaine présence, mais
ce sont là des leurres. Si vous commencez à tripoter votre stylo dans
vos mains, votre interlocuteur ou votre public, va finir par se polariser
dessus. Si vous avez cette habitude, posez-vous la question de la
« fonction utile pour soi » que nous avons développée par ailleurs. La
plupart du temps, il s’agit soit d’un appui physique inconscient (vérifier
alors votre ancrage au sol et votre posture de dos), soit d’une repré-
sentation de votre cerveau qui mouline (référez-vous alors à vos notes
plutôt que d’improviser en live). Quoi qu’il en soit, il vous appartient

152
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

de rester conscient de ce que vous faites au moment où vous le faites.


Les exercices d’ancrage et de respiration proposés tout au long de cet
ouvrage vous aideront à gagner en concentration.

• Environnement visuel
Je me souviens d’un dirigeant vantant les mérites de la démarche
écologique de son entreprise avec une poubelle débordant de papiers,
en toile de fond, Soyez vigilant : le cadre dans lequel vous recevez
la personne ou vous vous exprimez parle pour vous tout autant que
votre gestuelle, votre visage et l’ensemble de votre langage non verbal.
De même, si vous devez utiliser du matériel technique – de l’ordina-
teur au vidéoprojecteur – celui-ci est également un facteur d’image
(niveau de technicité de votre matériel, design, qualités des slides,
etc.). Tout compte ! À vous de voir ce qui vous paraît le plus juste et
conforme à l’image que vous voulez donner de vous-même ou de
votre entreprise.

Langage non verbal :


trois erreurs à ne pas commettre !
À ne pas faire en face à face, en entretien, en
réunion

Erreur n° 1
Placez vos pieds sous votre chaise ou votre fauteuil
En mettant par inadvertance vos pieds sous votre chaise ou votre
fauteuil, vous adopterez, certes, une posture dynamique (en avant
sur la table), mais vous perdez irrémédiablement vos appuis au sol.
Conséquence directe : vous devrez compenser votre déséquilibre par
des appuis sur le haut du corps, sur vos coudes ou sur vos avant-
bras. Non seulement votre gestuelle s’en trouvera extrêmement limi-
tée mais vous risquerez de courber votre dos. Ce qui ne sera ni bon
pour votre image (si vous êtes senior, cela donnera une impression
de poids des années), ni pour votre énergie et votre rayonnement
(le plexus solaire se referme), la gestuelle est limitée…

153
Communiquer son énergie

Mon conseil pratique. Assis, trouvez la même qualité posturale que


lorsque vous avez effectué l’exercice d’ancrage debout. Placez vos
pieds bien à plat au sol puis cherchez votre point d’équilibre sur vos
deux ischions (petits os pointus sous les fesses). Vous serez ainsi
libre de vos gestes et de votre attitude.

Erreur n° 2
Croiser vos bras
Lorsqu’une personne en face de vous garde les bras croisés, comme
c’est le cas sur la photo présentée, cela vous donne-t-il une image
positive ? Nous le voyons bien, les bras croisés constituent une bar-
rière physique et psychologique à la communication. En plus, cette
obturation s’effectue au niveau même du plexus solaire dont nous
avons vu qu’il était un centre émotionnel important. Dans cette posi-
tion vous affichez donc non seulement une certaine fermeture à
l’autre mais surtout à vous-même en barrant la route à vos émotions.
Enfin, en rapprochant ainsi vos biceps de votre cage thoracique, vous
fermez les côtes flottantes et empêchez l’air de circuler. C’est l’anti-
détente absolue.
Mon conseil pratique. Savez-vous pourquoi un fauteuil club ou un
canapé nous détend si vite ? Ce ne sont pas seulement les coussins
qui réconfortent mais également le fait de poser nos avant-bras sur
les accoudoirs ! Vous ouvrez alors la cage thoracique et les côtes
flottantes, permettant à l’air de se renouveler dans les plus infimes
parties de vos poumons. Alors ouvrez la cage, donnez-vous de l’air et
de l’espace vous en serez infiniment plus serein.

Erreur n° 3
Rester prisonnier du dossier de votre siège
Ne vous laissez pas aller au plaisir du confort ou aux pièges du
design. Selon votre univers professionnel, on peut vous proposer de
vous asseoir dans un canapé ou un fauteuil profond, certes conforta-
ble ou très joli mais pas forcément positif pour votre image. Attention
en effet à ne pas trop vous y fondre ou vous y enfoncer. Préservez
un certain maintien.
Mon conseil pratique. Placez-vous à l’avant de votre fauteuil sans
forcément aller chercher le dossier pour assurer votre maintien.
Utilisez pour cela les muscles de votre colonne vertébrale et le bas
du dos.

154
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

Les pieds sous la chaise, appui sur


les bras
• gestuelle limitée
• dos voûté
• col de veste qui remonte
• manque de maintien

À proscrire !

Le dos sur le dossier, les bras


croisés
• manque de tonus
• image fermée
• posture avachie
• gestuelle inexistante

À proscrire !

• pieds ancrés
• dos droit
• col ajusté
• aisance gestuelle
• élégance du maintien
• tonicité contrôlée

À prescrire !

155
Communiquer son énergie

À vous de jouer
Vous êtes le décodeur !
Pour finir, à la lumière de tous ces nouveaux acquis en langage
non verbal, soyez vous-même le chercheur, le décodeur ! Voici la
méthode pour y parvenir dans l’intitulé suivant.

Voici trois photos avec, pour chacune, des attitudes différentes


que vous pouvez trouver chez votre interlocuteur.

Pour décoder, agir de la manière suivante :

1. Observez, avec beaucoup d’attention, la posture de la personne


sur chacune des trois photos.

2. Reproduisez-la de façon la plus fidèle possible en tenant


compte de chaque détail.

3. Une fois parfaitement dans la posture interrogez votre propre


ressenti et répondez aux questions suivantes : Qu’est-ce que je
ressens dans cette posture ? Qu’est-ce que je me dis ? Qu’est-ce
que j’ai envie de faire ou de ne pas faire ?

Le langage non verbal est universel, si vous jouez le jeu et vous


rendez disponible pour écouter votre corps sans juger, sans idées
reçues, vous pourrez lire l’autre pour mieux communiquer avec lui.

Position 1 Position 2 Position 3

156
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

Solutions

– Position n° 1 : le lotus

Si la personne adopte la position avec les deux mains en lotus,


cela peut signifier qu’elle vous écoute avec attention, qu’elle se
nourrit de vos propos. C’est très positif.

– Position n° 2 : la prière

Les deux index sur la bouche et les mains en position de prière


indiquent un moment de contrôle de soi : la personne est
sans doute dans un temps de réflexion marqué d’une pointe
d’adversité. Elle risque fort de prendre la parole et de signifier
une certaine distance par rapport à ce qu’elle a entendu.

– Position n° 3 : l’idée derrière la tête

Quelle est donc l’idée qui gratte votre interlocuteur derrière la


tête ? Si vous détectez cette posture, sans doute la personne en
face de vous, s’interroge-t-elle, cherche une solution et ne l’a pas
encore trouvée. Peut-être est-il temps de vous interrompre et de
l’aider à cheminer vers sa propre solution ?

Vous voici équipé en matière d’image et de communication non


verbale : exercices de préparation physique, ancrage, clés pratiques,
gestuelle, regard, analyse comportementale et lecture d’image.
Fort de ces clés pour bien vous préparer dans le corps, voyons
comment muscler votre esprit à travers les techniques de préparation
mentale.

157
Communiquer son énergie

Pr
Préparation mentale :
visualiser pour réussir
◗ Domptez votre mental
« Ne laissez pas le mental prendre le contrôle », aime à répéter
joyeusement l’un de mes professeurs de yoga alors que nous nous
trouvons dans des postures la tête en bas, les jambes par-dessus à
ne plus savoir où se trouvent notre pied et notre main tellement nous
sommes en torsion ! Il est vrai que notre esprit a parfois bien du mal
à s’arrêter de tourner, surtout dans l’inconfort et, plus largement, en
situation de stress.
Des scientifiques américains ont même calculé que nous avions,
en moyenne, pas moins de 70 000 pensées par jour ! Autant dire
que nous sommes souvent pollués par ce dialogue intérieur qui nous
habite, tourne même parfois en boucle jusqu’à occuper nos nuits.
D’autant que ces pensées sont souvent des questions que nous nous
posons sur nous-même, ce qui n’est pas sans nuire à notre image de
nous, voire à notre confiance.
Les grands maîtres, de quelque origine ou discipline qu’ils soient,
atteignent la sérénité et l’élévation à force de sagesse et, dit-on, de
méditation. En quoi cela consiste-t-il ? Simplement à faire le vide dans
le mental, à y faire suffisamment de place pour mieux rentrer en
contact avec sa nature profonde.
C’est exactement ce dont nous avons besoin pour bien nous prépa-
rer à des situations de communication ou d’exposition professionnelle
à fort enjeu : guider notre mental pour focaliser sur nos objectifs, croire
en nous-même et canaliser nos pensées, puis accepter de donner à
voir ce que l’on est vraiment, sans se « prendre la tête ». Ce chapitre va
donc nous y aider. Pour cela, nous allons cheminer à travers plusieurs
étapes et exercices pratiques.

158
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

› Première étape : calmer le mental

Préalable indispensable, faire le vide. Pour cela, cherchons à ralentir,


voire à stopper le dialogue intérieur à travers un premier exercice aussi
simple qu’efficace. Je vous invite à le pratiquer régulièrement.

À vous de jouer
La respiration en carré
Très facile, la respiration en carré est inspirée des techniques
de yoga. Elle va vous permettre de faire le calme intérieur, de
mieux canaliser votre mental. Elle consiste à respirer en quatre
étapes distinctes avec, pour chacune de ces étapes, un temps
de 4 secondes.

Commencez par vous installer confortablement sur votre siège,


ou même à vous allonger si vous le désirez. Relâchez bien les
muscles, le visage pour vous détendre pleinement. Débutons à
présent la respiration en carré :

1. Inspiration sur 4 secondes

2. Pause à poumons pleins, sur 4 secondes

3. Expiration complète, sur 4 secondes

4. Pause à poumons vides, sur 4 secondes

Puis, revenez à l’étape 1.

Pratiquez une douzaine de ces cycles, les yeux fermés, en


portant toute votre attention, sur la parfaite gestion du temps
de 4 secondes, pour chaque étape. Une fois l’exercice terminé,
revenez à la lecture de cet ouvrage pour le débriefing.

Débriefing

Qu’avez-vous ressenti ?

………………………………………………………………………

159
Communiquer son énergie

Quelle est l’étape lors de laquelle vous avez vraiment fait le


vide ?

………………………………………………………………………

L’intérêt de l’exercice est double : d’abord, canaliser le mental


grâce au système de compte intérieur qui occupe le cerveau et
empêche d’autres pensées d’interférer. Ensuite, lors de la phase
à poumons vides, ressentir une impression de néant accrue : en
réduisant le niveau d’air dans les poumons, vous limitez l’énergie
pour le cerveau et rendez les pensées bien difficiles à produire.
Vous voici prêt pour passer à l’étape 2 !

› Deuxième étape : aller à la rencontre d’une image mentale

Comme vous le savez désormais grâce à la première partie de cet


ouvrage, le cerveau fonctionne en images : vos pensées se concré-
tisent donc en images intérieures. D’où l’importance de savoir vous
fabriquer celles de votre réussite. Mais, avant cela, franchissons une
nouvelle étape en prenant le soin d’identifier la manière dont vous
vous fabriquez, naturellement et inconsciemment, vos images de
vous-même. En d’autres termes, et puisque nous sommes tous des
réalisateurs intérieurs, il s’agit d’identifier les modalités des images
que vous projetez naturellement et de façon inconsciente sur votre
écran intérieur. Car comme au cinéma, vos images mentales ont des
caractéristiques que vous allez découvrir à présent.

À vous de jouer
À la découverte de vos images mentales
Notre cerveau stocke des images qui sont disponibles
en permanence. Pour cet exercice, choisissons une image de
nous-même qui nous fait du bien ; par exemple, identifiez un

160
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

souvenir ou un moment de votre vie où vous vous êtes senti


particulièrement bien, zen, détendu (un lieu de vacances, un
paysage, une chambre, etc.) Bref, « votre endroit » à vous, de
bien-être et de confort. Prenez bien le temps pour identifier
ce souvenir ou cette image, puis gardez-la pour ne pas en
changer.

Vous pouvez à présent lire la consigne de l’exercice afin de le


pratiquer tranquillement.

Fermez les yeux et laissez venir à vous votre image ressource,


celle de ce souvenir, de cet endroit qui est le vôtre. Visualisez
parfaitement chaque détail de cette image, l’ambiance et
ressentez dans votre corps le bien-être que cela procure : dans
votre respiration, dans vos muscles, dans votre cœur.

Intéressons-nous à votre image et à ses caractéristiques propres,


comme si nous étions les observateurs de notre mental :

– La taille de l’image : votre image est-elle de la taille d’une


photo, d’un poster, d’un écran, ou même un 360° ? Observez
simplement la taille de votre image.

– Les couleurs : votre image de vous-même est-elle en couleur


ou en noir et blanc. Observez la ou les couleurs, sans juger.

– Le rythme : s’agit-il d’une photo, avec une image figée, ou d’un


film dont l’image serait animée. Si c’est le cas, à quelle vitesse se
déroule le film, à la vitesse réelle, au ralenti, en accéléré ? Notez
simplement les faits.

– Êtes-vous « associé » ou « dissocié » dans votre image ? En


d’autres termes, avez-vous la caméra à la place des yeux
(associé) ou vous voyez-vous de plain-pied dans votre image
(dissocié) comme si vous étiez le réalisateur d’un film dont vous
seriez l’acteur ? Prenez note de votre façon naturelle de vous
construire cette image de vous.

161
Communiquer son énergie

À présent, notez précisément la manière dont vous vous êtes


construit, naturellement, votre image mentale de vous-même
pour chacun des quatre critères proposés :

• la taille : ………………………………………….…
• les couleurs : ………………………………………
• le rythme : ……………………………………….…
• la caméra : …………………………………………
Débriefing : Nous nous fabriquons avec nos images mentales
intérieures et nous jouons avec sans en avoir conscience. Le plus
difficile dans cet exercice est de parvenir à les observer et à en
déceler les caractéristiques. J’ai observé que nous n’avions pas
tous la même facilité à le faire. Si vous y êtes parvenu, bravo ! Si
ce n’est pas le cas, tout va bien.

› Troisième étape : agissez sur les modalités de vos images


mentales

À présent, explorons comment vous pouvez agir sur les différentes


caractéristiques de vos images mentales et modifier en conséquence
votre ressenti et votre état intérieur.

À vous de jouer
Construisez votre stratégie d’image mentale idéale
Pour ce faire, reprenez votre image mentale initiale avec les
caractéristiques que vous aviez identifiées puis modifiez chacune
d’elles pour vérifier ce que cela produit en vous. Après chaque
changement, prenez bien le temps et le soin de vérifier l’évolution
de votre ressenti : est-ce plus ou moins agréable qu’avec l’image
d’origine ?

162
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

• la taille : changez la taille de votre image dans un sens (agrandir)


ou dans un autre (réduire). À chaque fois, vérifiez si cela est plus
ou moins agréable pour vous et en quoi cela change votre état
intérieur.

• les couleurs : si votre image initiale était en couleurs, passez


votre image en noir et blanc. Prenez le temps, visualisez, et
ressentez pleinement. Cela est-il plus ou moins agréable qu’avec
la couleur d’origine ? De même, si votre image était en noir et
blanc, renforcez le contraste, la lumière, les effets. Cela est-il plus
ou moins agréable pour vous ?

• le rythme : ralentissez le rythme de votre image mentale ou


animez-la, si elle était figée, accélérez également. Jouez avec les
rythmes pour, à chaque fois, ressentir ce qui change en vous et
les effets de chaque modalité sur votre état intérieur.

• passez d’un point de vue à l’autre, observez-vous à l’intérieur de


l’image comme si vous étiez en caméra « embarquée » (associé)
ou à l’inverse, passez en mode réalisateur si vous vous étiez vu
dans votre image (dissocié). Qu’est-ce que cela change pour
vous : est-ce plus ou moins agréable ?

Débriefing : Nous ne nous fabriquons pas forcément de manière


naturelle, les meilleures images pour nous d’autant que pour
la plupart d’entre nous, les images mentales se construisent
de manière inconsciente. Cela ne sera plus le cas désormais
pour vous ! Comme nous venons de l’expérimenter, il arrive en
effet qu’en faisant évoluer certains critères, notre état intérieur
se renforce. Autant alors être conscient de ce qui nous ancre
davantage dans le bien-être et la confiance pour déployer une
stratégie d’image mentale adaptée à notre objectif. Cela va nous
permettre de décupler nos performances et l’efficacité de notre
préparation mentale.

163
Communiquer son énergie

Ma stratégie d’image mentale : À la lumière de cet exercice,


inscrivez ci-dessous les composantes des images mentales qui
vous permettent de vous sentir le plus en confiance. C’est à partir
de ces caractéristiques que vous allez pouvoir optimiser votre
préparation mentale.

• ma taille idéale : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
• mes couleurs idéales : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
• mon rythme idéal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
• mon angle de vue idéal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

› Quatrième étape : enrichir vos images mentales grâce à vos


sensations

Vous avez pu, grâce à l’identification de votre stratégie idéale,


construire vos images mentales, renforcer votre confiance en agissant
directement sur les modalités de vos images mentales. Vous pouvez
également aller plus loin à présent en mobilisant davantage vos sen-
sations. Car si les images se créent à travers le visuel, je vous invite
désormais à en intensifier la puissance en faisant appel aux autres
sens : auditif (ouïe), olfactif (odorat), kinesthésique (mouvement),
voire gustatif (goût).
Chacun de nous ressent les choses de manière différente ; il se
peut que vous soyez plus ou moins sensible à l’un ou l’autre des cinq
sens. Aussi, veillons à explorer à présent votre image mentale initiale
à travers le prisme sensoriel.

164
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

À vous de jouer
Renforcez vos sensations pour décupler
votre potentiel
Concentrons-nous successivement sur chacun des cinq
sens. Pour faciliter votre voyage dans vos images intérieures,
vous pouvez soit décider de lire l’ensemble de l’exercice pour
le pratiquer ensuite en intégralité, soit décider de le pratiquer
par partie, explorant ainsi chacun des cinq sens. Reprenez, pour
ce faire, l’image mentale initiale de votre choix : celle de votre
endroit préféré ou encore celle d’un endroit imaginaire, voire
magique, où vous aimeriez vous trouver.

Concentration sur le visuel : Au sein de votre image mentale,


commencez par regarder à droite, puis à gauche. Laissez votre
regard se poser sur des détails. En le visualisant concrètement,
profitez pleinement de tout ce qui vous entoure. Prenez votre
temps, soyez précis. Goûtez le plaisir d’observer ainsi la beauté
des éléments de cette image et ressentez pleinement le plaisir
de cette observation visuelle accrue.

Concentration sur les sons : Concentrez-vous à présent sur


l’ensemble des sons que vous pouvez entendre. Laissez venir
à vous les éléments sonores, les ambiances, les bruits, même
subtils, qui vous entourent. Écoutez-les très attentivement et
laissez-les résonner en vous. Goûtez chacun de ces sons et leurs
effets sur votre état intérieur.

Concentration sur les sensations physiques : Ressentez à


présent votre corps, votre peau et l’ensemble des éléments en
contact physique avec vous. Peut-être ressentez-vous par exemple
la chaleur du soleil sur votre visage ou la sensation douce d’un
vêtement sur votre corps. Peut-être avez-vous des contacts avec
d’autres personnes, des éléments, des fleurs, de l’eau. Promenez-
vous dans votre image et allez au contact physique des éléments

165
Communiquer son énergie

autour de vous. Pour chacun de ces contacts physiques, ressentez


les bienfaits que cela vous procure.

Concentration sur les senteurs : Prenez à présent le soin de


laisser venir à vous les senteurs qui émergent de votre « endroit ».
Chacun des parfums les plus doux vous revient en mémoire.
Vous pouvez même, maintenant, ressentir ces senteurs, comme
si vous les aviez gardées en mémoire. À chaque nouvelle
inspiration, vous vous chargez de ces senteurs et les diffusez
dans vos poumons puis dans tout votre être. Vous respirez le
bien-être.

Concentration sur les goûts : Si votre image mentale le permet


(dans le cas contraire, faites appel à votre imagination), prenez
le soin à présent de ressentir les goûts et les saveurs qui se
présentent à vous. Ressentez alors pleinement dans votre bouche
le plaisir du goût, l’excitation des papilles, la sensation que cela
laisse en vous. Nourrissez-vous de ce plaisir et de cette sensation
subtile.

Débriefing : À l’issue de cette nouvelle étape, revenez à vous


pour analyser lesquels des cinq sens vous apparaissent comme
étant les plus forts pour vous. Quels sont ceux auxquels vous
avez été le plus sensibles et surtout ceux qui ont contribué à
renforcer votre sensation ? Placez la qualité de votre sensation sur
une échelle de 0 à 10 en entourant, pour chaque sens, la note
reflétant votre niveau de sensibilité.

Visuel 0…1…2…3…4…5…6…7…8…9…10

Auditif 0…1…2…3…4…5…6…7…8…9…10

Kinesthésique 0…1…2…3…4…5…6…7…8…9…10

Tactile 0…1…2…3…4…5…6…7…8…9…10

Olfactif 0…1…2…3…4…5…6…7…8…9…10

Gustatif 0…1…2…3…4…5…6…7…8…9…10

166
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

Si vous constatez que l’un ou l’autre de vos sens est plus aiguisé,
n’hésitez pas à le nourrir régulièrement, c’est toujours bon pour l’image
de soi ! Vous pouvez maintenant transformer vos images mentales
en outils encore plus puissants dans le cadre de votre préparation
mentale.

› Cinquième étape : pratiquer la préparation mentale

Connues et pratiquées par de nombreux sportifs de haut niveau, les


techniques de préparation mentale prennent leur ancrage dans le fait
que, comme nous l’avons évoqué dans le premier chapitre, le cerveau
ne reconnaît pas le rêve de la réalité. Aussi, à partir du moment où
vous allez vous fabriquer une image de vous-même sur votre écran
intérieur, votre cerveau et avec lui tout votre être, vont l’imprimer et
ressentir la sensation. Une fois que cela sera inscrit en vous, que vous
aurez programmé votre mental, vous irez avec d’autant plus d’aisance
au but.
Projetons-nous maintenant dans l’avenir : celui de votre réussite.
Vous pouvez pour ce faire, visualiser toutes les étapes importantes de
votre projet en vérifiant bien que vous donnez à vos images mentales
de vous-même l’ensemble des caractéristiques que nous venons
d’étudier. Si par exemple, votre image est plus puissante pour vous
lorsqu’elle est animée, en couleur, au ralenti, que vous êtes acteur
de la scène et qu’en plus vous ressentez fortement les sensations
kinesthésiques, fabriquez-vous et déclinez votre image en ce sens.

À vous de jouer
Visualisez-vous au sommet
Visualisez, vous obtiendrez ! Personne n’a jamais réussi sans
« s’y voir ». À vous de jouer avec les capacités de votre cerveau
et de vous jouer le film de votre réussite professionnelle pour
fabriquer votre propre réussite. Pour ce faire :

167
Communiquer son énergie

Placez-vous sur le sol, allongé, le corps parfaitement détendu.


Commencez par faire appel à l’image mentale de vous-même
qui vous permettra de vous sentir dans l’état proche de celui
dans lequel vous voulez vous trouver le jour J. Il peut s’agir de
chercher à vous détendre mais aussi pourquoi pas, en fonction
de votre personnalité, de chercher à vous énergétiser, à monter
en enthousiasme ou en intériorité. Allez puiser dans votre banque
d’images de vous-même et de souvenirs qui y sont liés, l’image
mentale qui vous rapprochera le plus de l’état émotionnel et
énergétique que vous recherchez.

Laissez venir cette image et appliquez-lui toutes les caractéristiques


qui vous portent à la plus forte sensation souhaitée. Savourez
l’intensité de cette force, de puissance, de calme dans tout votre
être. Élongez-les dans vos muscles et installez-les dans votre
respiration.

Une fois pleinement dans l’état souhaité, tout votre être ressent
la sensation attendue, changez alors d’image mentale ! Laissez
monter en vous celle de votre rendez-vous professionnel, de
votre arrivée dans la salle d’entretien ou même de l’ensemble de
la réunion que vous allez conduire, etc.

Projetez-vous alors dans la plus belle représentation de vous-


même. Voyez-vous, de façon précise et détaillée, au sommet de
votre art. Affichez votre plus beau sourire, libérez votre gestuelle,
ressentez votre état intérieur en parfaite sérénité, contrôlez votre
respiration, etc. Déroulez tout simplement votre scénario idéal et
surtout, ressentez pleinement vos sensations, dans tout le corps,
dans le cœur, dans votre respiration.

Déroulez à présent, très tranquillement, mentalement, la totalité


de votre scène en prenant bien soin de ressentir toujours cette
confiance intérieure. Visualisez chaque détail : vous allez ressentir
une grande sensation de confort, voire de plaisir.

168
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

Vous pouvez développer cette pratique pour préparer un rendez-


vous ou un temps fort de communication mais aussi pour l’ensemble
de votre journée ou de vos projets. Visualiser, c’est générer l’éner-
gie positive à la réalisation concrète de vos aspirations les plus
profondes.
Rappelez-vous bien, il n’y a pas de différence entre votre état en
situation réelle et celui que vous vous imaginez. Cette vérité est valable
pour nos images positives et négatives. La même zone du cerveau est
activée dans les deux cas.
S’il est essentiel de veiller à la fabrication de ses représentations dans
les techniques de préparation mentale, nous devons aussi prendre
conscience de notre dialogue avec nous-même, le mûrir, l’instaurer et
les mots à formuler seront plus fluides dans notre esprit.

◗ De l’image aux mots : les affirmations positives


« Tous les jours à tous points de vue, je vais de mieux en mieux… » Si
la phrase est bien connue de tous les Français, elle n’est pas toujours
légion dans nos esprits parfois encombrés de doutes. Connaissez-vous
d’ailleurs l’origine de cette célèbre affirmation ?
Nous la devons à Émile Coué de la Châtaigneraie, né à Troyes dans
la deuxième partie du XIXe siècle. Lorsque ce pharmacien, donnait un
médicament en l’accompagnant d’une formule positive, il constatait
alors une guérison nettement plus rapide !
Il découvrait ainsi les vertus de la pensée positive et de l’autosug-
gestion. Coué mène alors les premières expériences qui ouvriront le
champ à d’autres investigations. En délivrant des capsules de sel en
guise de médicaments, il révèle l’effet placébo et démontre combien
notre mental peut agir sur notre corps.
Selon le psychologue fribourgeois Harald Walach1, « le phénomène
du placébo repose sur des processus psychologiques, à savoir la per-

1. Hippocrate - magazine de santé – Arte.

169
Communiquer son énergie

ception, la foi et l’espoir. Ces croyances libèrent dans notre cerveau


des substances chimiques, qui retentissent incontestablement sur
nos cellules nerveuses. Ces substances ont également des effets
immunologiques. Elles modifient la réponse du système immunitaire
et stimulent le métabolisme. »
Autrement dit, notre mental et nos croyances sur nous-même
permettent d’optimiser nos performances, même lorsqu’elles sont
simplement physiologiques. Cela est valable d’ailleurs dans l’autre
sens : notre corps peut générer à lui seul des effets positifs sur le
cerveau. Le Dr Denis Lamboley, spécialiste de la gestion du stress et
des neuro-sciences, affirme par exemple que « si l’on génère volon-
tairement une détente des muscles du visage, cela aura un impact
certain sur l’ensemble de la physiologie du corps dans le sens d’un
rééquilibrage du système nerveux. »
À vous donc d’être acteur de votre réussite et de garder la maîtrise
de vos dialogues internes si vous souhaitez asseoir votre confiance
et appeler le succès. Rappelez-vous que vous avez chargé chaque
mot, chaque pensée d’une certaine énergie. Vous émettez ainsi une
forme de signal reçu par votre environnement comme dans un champ
magnétique.

› L’importance du dialogue intérieur

Vous avez tendance parfois à broyer du noir ? Vous focalisez sur vos
problèmes et avez du mal à positiver. Prenez de la hauteur et gardez
en tête ces trois grands principes.

• Vous rappeler que vous êtes unique au monde…


« 6 milliards d’autres », titrait l’exposition de Yann Arthus Bertrand. Si
chacun d’entre nous fait partie d’un grand tout, il n’y a pas deux per-
sonnes exactement identiques. Chaque cellule de votre corps, chacune
de vos pensées, chacune de vos actions font de vous un être singulier,

170
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

exceptionnel. Prenez conscience de votre valeur pour renforcer votre


confiance et avancer sur votre chemin de réalisation personnelle et
professionnelle.

• Remercier chaque jour pour ce que vous offre la vie


Chaque jour, la vie nous offre mille et une raisons d’être reconnais-
sant. Pris dans nos vies quotidiennes, par nos petits tracas, voire par le
temps, nous avons parfois du mal à vivre pleinement chaque instant,
chaque « petit moment » de bonheur. Décès ou maladies viennent
alors nous rappeler combien il est important de profiter pleinement
des petits bonheurs du quotidien. Soyez dans la gratitude, remerciez
chaque jour pour ce que vous vivez, pour la santé, pour l’amour et la
réussite de vos projets. Cultivez ainsi votre dialogue intérieur.

• Positiver face aux « problèmes »


Ce n’est pas le plus simple à entendre mais rappelez-vous que
chacun de vos problèmes vous est utile ! En leur faisant face, vous
en ressortirez grandi car vous avez quelque chose à apprendre de la
situation, si délicate soit elle. Rien ne vous arrive par hasard. Les crises
sont aussi des opportunités pour évoluer, changer d’angle de vue et
décupler votre potentiel.
Dans son ouvrage, Le chemin le moins fréquenté, le psychiatre amé-
ricain Scott Peck pose la vie comme une expérience pour affronter les
problèmes et les résoudre avec succès. Pour lui, la sagesse réside dans
la capacité des individus à faire face aux difficultés et à les accepter, y
compris dans la souffrance qu’elles impliquent.
Il s’agit de décliner ces principes au quotidien – et la chose n’est
pas toujours facile. Aussi, je vous invite à présent à effectuer deux
exercices. L’un se pratique le matin, l’autre le soir.

171
Communiquer son énergie

À vous de jouer
Le matin, il n’y a pas de mal à se faire du bien

Chaque matin, pendant 15 jours, placez-vous devant votre


miroir. Regardez-vous bien en face et prononcez clairement et
distinctement les trois affirmations positives suivantes :

– Je m’aime vraiment et profondément.

– Je mérite de réussir.

– Je suis une personne unique et exceptionnelle.

Faites cet exercice avec rigueur et sérieux, chaque matin.

Vous constaterez les effets sur votre confiance en vous et votre


énergie personnelle.

Chaque soir, trois choses dont je suis fier(e)

Dès ce soir, vous allez commencer un exercice, à la fois


extrêmement simple et puissant. La seule difficulté, vous y tenir !

1. Relevez au moins trois choses faites dans la journée et dont


vous êtes satisfait ou heureux. Cela peut concerner de menus actes
quotidiens, à titre professionnel ou personnel. Vous avez rendu
service à un collègue, vous avez eu une conversation intéressante,
vous avez relevé un défi important pour vous, vous avez su vous
faire plaisir, aider une personne à traverser la rue, etc.

2. Revenez à ces situations et laissez revenir en vous les


sentiments que vous avez ressentis à ce moment-là pour vous
en nourrir à nouveau.

3. Gardez le contrôle de votre dialogue intérieur et remerciez-


vous pour ce que vous avez fait et dont vous êtes heureux.

4. Concluez l’exercice en vous répétant mentalement ce que ces


démarches positives renforcent en vous et ce qu’elles disent de
vous. Formulez vos phrases au présent.

172
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

« Je suis bienveillant envers mes collègues. »

« Je prends le temps de partager avec les autres. »

« Je relève de nouveaux défis avec succès. »

« Je prends soin de moi et de mes besoins », etc.

› Prendre de la hauteur

Vous lisez ce livre ? À l’échelle du monde, vous êtes un privilégié !


Un très bel e-mail a fait le tour de la planète… Il nous rappelle
combien nous avons de la chance ne serait-ce que d’avoir accès aux
livres. Si le monde était un village de 100 habitants :

• Il y aurait 59 Asiatiques, 14 Africains, 14 Américains, 13 Européens.


• Il y aurait également 51 femmes et 49 hommes.

• On compterait 50 jeunes de moins de 25 ans.


• 20 personnes (uniquement des hommes) posséderaient 80 %
du village et de ses richesses. 1 femme seulement posséderait sa
propre terre.
• Entre 5 et 6 femmes auraient subi un viol.
• 42 personnes ne boiraient jamais d’eau potable.
• 50 personnes vivraient au sein même du petit village, 50 autres
seraient éparpillées aux alentours.
• 33 habitants vivraient une situation de conflit armé, dont 23 seraient
des femmes.

• 5 hommes et 1 femme seraient militaires, policiers ou gendarmes.

• 5 enfants travailleraient dans des conditions d’esclavage et 1 petite


fille serait employée de maison sans être rémunérée.

• 60 personnes sauraient lire, écrire et compter. 40 seraient des


hommes.

173
Communiquer son énergie

• 50 habitants pourraient avoir accès aux soins de santé.


• 20 personnes auraient accès à un ordinateur, dont 15 connectées à
un réseau de type Internet.
• 1 personne serait considérée comme riche, c’est-à-dire possédant
plus de richesses que nécessaire pour assouvir ses propres besoins
et ceux de sa famille. Elle posséderait à elle seule 50 % du village
et de ses richesses.
• 80 personnes auraient une religion, dont 40 la pratiqueraient sous
la contrainte ou par la coutume, et 20 autres ne la pratiqueraient
pas. En outre, 5 personnes la pratiqueraient malgré des risques pour
leur survie.
• La bibliothèque du village ne serait accessible qu’à 24 personnes, les
autres en seraient interdites. Le cinéma serait visité chaque semaine
par 1 personne, toujours la même.
• L’électricité serait coupée environ 50 % du temps, faute de moyens.
30 personnes gaspilleraient 90 % des ressources naturelles et éner-
gétiques du village.
• 5 personnes seraient déjà parties en vacances. On prévoirait que
10 personnes au total le feraient d’ici 5 ans.

Pour aller plus loin


Comme tous les outils et les techniques proposés dans cet ouvrage,
certains conviendront mieux que d’autres en fonction de notre
personnalité, de ce qui nous parait le plus juste et le mieux adapté à nous-
même. Voici à présent, un recueil de 86 pensées proposées par Louise
Hay1, une Australienne vivant aux États-Unis qui a utilisé et développé cet
outil pour se sortir d’un passé difficile.
Je vous invite à les parcourir et à relever celles qui vous paraissent les
plus utiles pour vous. Inscrivez ensuite celles qui vous paraissent les plus
précieuses à vos yeux sur un papier pour les lire de façon quotidienne.
...

1. Louise Hay, Transformez votre vie, Éditions Marabout, 2007.

174
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

Utilisez toutes les techniques que nous avons évoquées jusqu’à présent
pour renforcer votre image de vous et vous construire vos images de vous
en phase avec les affirmations que vous aurez sélectionnées.

« La vie m’aime et je suis en sécurité.


Je fais confiance à l’intelligence divine pour influencer mes affaires et je
cours de succès en réussite.
Je parle avec sagesse et discernement.
Désormais je prends mon corps en charge avec amour.
Je me réjouis de l’amour que j’ai à donner.
C’est l’amour qui anime ma vie.
Je reçois l’amour que je donne.
Financièrement, je suis toujours à l’aise.
Je trouve de l’aide partout où je me tourne.
L’amour inconditionnel est simplement un amour qui n’attend rien en
retour.
Je suis le créateur et l’acteur de ma vie.
Les êtres sont comme des fleurs. Chacun a sa beauté propre, chacun
s’ouvre et s’épanouit à sa manière et à son rythme.
Je suis ici pour remplir une mission.
Toutes mes nouvelles habitudes m’aident de façon positive.
Aujourd’hui je choisis de dépasser mes limites d’hier. Je suis prêt à
m’ouvrir à quelque chose de nouveau.
Je mets de l’amour dans mon regard et je vois tout clairement.
Il n’y a pas quelque chose à faire. Il y a quelque chose à savoir.
Plus je comprends de choses et plus mon univers s’élargit.
Je me fais toujours confiance.
La manière dont nous voyons ce qu’il y a à l’extérieur de nous reflète ce
qu’il y a en nous.
Mon corps est un ami et j’en prends soin.
Je reconnais désormais ma créativité et j’y fais honneur.
Je me félicite pour les grandes et petites choses que je réalise.
Décidez de dépasser les limites de votre esprit humain actuel. Oui vous le
pouvez.
Je revendique mon pouvoir et je dépasse toutes mes limites.
Je ne peux pas me sentir perdu, seul, ou abandonné car je vis au sein de
l’intelligence divine.
Je suis en paix avec le départ de ceux que j’aime.
J’aime ce que je pense.
Je me choisis une idée de Dieu qui soit pleine d’amour et qui me plaise.
Je donne à la vie avec joie et la vie me le donne avec amour.
...

175
Communiquer son énergie

L’amour fait toujours disparaître la douleur.


Les émotions sont des pensées qui sont actives dans notre corps.
Je ne suis pas obligé de travailler dur pour mériter un bon salaire.
Si vous vous aimez vous aurez l’énergie de surmonter rapidement tous les
problèmes.
J’adore les enfants et les enfants m’adorent.
M’aimer moi-même et les autres me permet de m’épanouir et de vivre au
maximum de mes possibilités.
Je m’aime dans toutes les expériences que je traverse et tout va bien.
Quand nous sommes prêts à évoluer notre vie s’épanouit de façon
merveilleuse.
Grâce à mes factures, j’affirme ma capacité de payer.
Je partage mes ressources et mon savoir avec la Vie.
J’ai choisi des parents qui me conviennent parfaitement dans cette
incarnation.
Je suis financièrement à l’aise.
Mon corps est en paix, heureux, en bonne santé et moi aussi.
En élargissant mes horizons, je fais facilement disparaître mes limites.
Je suis une expression individuelle de la Vie.
Je peux guérir en toute sécurité.
Je transforme les leçons à apprendre en partie de plaisir.
Je fais des choix nouveaux, différents, plus positifs, qui me nourrissent de
l’intérieur.
Ma maison et mon cœur sont des lieux de paix et de bonté.
La seule chose que vous pouvez vraiment maîtriser c’est ce que vous
pensez au moment présent. Vous avez tout pouvoir sur votre pensée du
moment.
Je me crée avec amour une santé parfaite.
La sagesse que je cherche se trouve en moi.
Je mérite ce que la Vie a de mieux à m’offrir.
La mort est une porte qui s’ouvre sur une vie nouvelle.
La nourriture est une amie. Je la remercie de me donner sa vie pour me
nourrir.
Chaque instant est un nouveau départ.
Je fais circuler les bonnes nouvelles.
Mon but est de m’aimer davantage de jour en jour.
Tout ce dont j’ai besoin est à portée de ma main.
Je choisis un mode de vie paisible.
Le pardon possède un pouvoir de guérison que j’ai toujours à ma
disposition.
...

176
hysiquement et mentalement
4. Se préparer p

Nos parents sont des gens merveilleux.


Tout va bien. J’ai tout ce dont j’ai besoin en ce moment.
Mes pensées déterminent ma vie.
Nous sommes de merveilleux êtres spirituels qui vivons une expérience
humaine.
Je découvre maintenant de nouvelles et merveilleuses expériences. Je suis
en sécurité.
Je concentre doucement mon esprit sur les belles choses de la vie.
Le pouvoir se trouve dans le moment présent. Affirmez votre pouvoir.
Ma conscience est riche.
Je me libère et je pardonne.
Toutes mes expériences font partie de la richesse et de la plénitude de la
Vie.
C’est avec moi-même que j’entretiens la meilleure relation.
L’amour est le fondement de ma religion.
J’ai la responsabilité de ma vie.
Mes rêves sont des expériences pleines de joie et de tendresse.
Je m’aime et je m’accepte exactement tel que je suis.
Je suis en paix avec ma vie sexuelle.
Quelle que soit mon épreuve, je sais que je suis aimé.
Je suis détendu car je sais que la Vie est toujours là pour me soutenir,
m’aider et me réconforter.
Pour réussir vous devez penser que vous êtes une réussite et non un
échec.
Je ne suis jamais pressé car j’ai toute la vie devant moi.
Si je suis maintenant dans cette situation c’est que j’ai quelque chose à en
apprendre.
Parce que chacun de nous est unique, il ne peut y avoir ni comparaison, ni
concurrence.
Je choisis les pensées qui me réconcilient avec l’idée de vieillir.
L’amour désamorce toujours la violence.
J’habite un monde d’amour et d’acceptation
À partir des affirmations positives que vous aurez sélectionnées, vous
pouvez à présent décliner l’exercice devant le miroir que nous avons
présenté juste avant et réaffirmer, chaque jour en débutant votre journée,
votre engagement vis-à-vis de vous-même. Croire en soi, revenir en
permanence à ses bases personnelles, avec rigueur et discipline, tels sont
les piliers de votre image de vous-même et de son entretien au quotidien. »

177
Communiquer son énergie

L’essentie
l
● À l’oral, le message passe surtout par la forme.
● Le secret d’une gestuelle libérée est dans… les pieds !
● Ancrez-vous au sol pour soigner votre posture et mieux gérer vos
émotions.
● Comme les comédiens, réveillez votre énergie corporelle.
● Détendez votre visage, posez votre regard.
● Calmez le mental pour ne pas le laisser prendre le contrôle.
● Fabriquez-vous les meilleures images mentales : taille, couleur,
rythme, angle.
● Pratiquez la préparation mentale pour servir votre réussite.
● Générez un dialogue intérieur positif.

178
Chapitre 5

Afficher son style


« Le style n’est rien, mais rien n’est sans le style. »
Rivarol

« J’ai un chat dans la gorge... »


Communiquer son énergie

Soigner son look


So
◗ À chacun son style
Comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, nous
sommes tous différents envers les codes et notamment ceux du vête-
ment. Pour autant, l’image vestimentaire continue d’occuper une place
prépondérante dans la société française comme dans les entreprises.
Si le temps des grands Rois de France peut paraître bien loin, il aura
marqué profondément notre pays et nos mémoires. Le statut proféré
par le vêtement, selon les corps de métiers, continue à déterminer
l’image professionnelle. Par ailleurs, la France poursuit son rayonne-
ment dans l’univers de la mode et du stylisme.
Prime donc la question du look et comment l’accommoder à sa
propre sensibilité ? Nous composons selon notre histoire, nos ori-
gines ou nos croyances personnelles. Comme pour l’ensemble de
cet ouvrage, nous vous proposons de vous accompagner dans votre
cheminement vers vous-même, pour choisir ou perfectionner votre
style vestimentaire.
Il convient certes avant tout de s’écouter soi, de respecter sa
personnalité et ses goûts mais également de prendre en compte les
codes dont nous avons déjà testé l’importance. Votre position dans
l’entreprise, votre statut actuel ou espéré exigent une image externe
conforme à votre représentation et à celle attendue.

› Les deux piliers pour faire les bons choix :


votre personnalité et votre objectif

Que souhaitez-vous exprimer à travers vos vêtements ? Ils constituent


en effet une partie de vous car votre allure véhicule des informations.
Vous devez donc la maîtriser si vous voulez garder le contrôle de votre
image.

180
5. Afficher son style

Souvenez-vous de la règle des 20 secondes. Dans ce laps de temps,


une personne se fera une idée de vous-même dès le premier coup
d’œil. En cela, votre apparence joue un rôle singulier et primordial.
Vous devrez donc manifester ce que vous êtes, livrer votre person-
nalité, sans tricher. Mieux vaut la franchise vis-à-vis de vous pour ne
pas vous sentir déguisé ou mal à l’aise à l’égard de l’autre – il s’en
apercevrait très vite. L’habit ne fait pas le moine dit le vieil adage, mais
il peut vous aider à atteindre votre objectif.

À vous de jouer
Votre personnalité, base de vos choix vestimentaires
Choisissez trois à cinq points forts de votre personnalité que
vous souhaiteriez mettre en valeur.

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

Identifiez votre objectif puis déclinez les messages clés que vous
souhaiteriez faire passer à votre interlocuteur à travers votre style
et vos vêtements.

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

Répondez à présent à l’aspect suivant : À la lumière des deux


premières questions, quels sont, selon vous, les vêtements
susceptibles de véhiculer votre personnalité et votre objectif le
plus justement possible ?

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

181
Communiquer son énergie

………………………………………………………………………

En nous posant les bonnes questions au préalable, nous évitons


bien souvent des écueils. Il est donc capital de penser son
vêtement comme un facteur de communication à part entière : il
véhicule des messages sur vous. En inscrivant votre personnalité
comme le point de départ de votre réflexion, vous multipliez les
chances de réussite.

À la question de la personnalité, il convient d’associer celle de


votre objectif. Vous devez également correspondre à l’attente, même
inconsciente de votre public ou de votre interlocuteur. Donc, vous
devez bien réfléchir à votre look en fonction de votre objectif en en
véhiculant les signes qui vous aideront à l’atteindre.
Dans une négociation par exemple, votre style jouera un rôle majeur.
Vous êtes par exemple consultant et voulez vendre vos prestations au
tarif fort, ayez donc « l’air cher ». C’est l’occasion rêvée de sortir vos
belles étoffes et marquer votre look d’un sceau haut de gamme, sans
être ostentatoire ni rédhibitoire.
Si en revanche, le lendemain, vous allez chez un fournisseur et
voulez bénéficier d’un tarif privilégié, il n’est peut-être pas opportun de
sortir votre plus beau costume… Aux marques et aux signes extérieurs
de richesse, privilégiez alors un style plus commun, plus simple.
Si c’est bel et bien votre personnalité qui nourrit votre choix vesti-
mentaire, celui-ci peut en retour nourrir votre personnalité !
Un jour, un animateur de télévision m’avait fait cette confidence :
« Depuis que j’ai lâché ma paire de baskets et que je porte des
chaussures de ville en cuir, élégantes, je me sens beaucoup plus en
confiance et ne passe pas le même genre de journées ! Je me sens
plus fort. » Si vous voulez vous sentir plus confiant, mettez toutes les
armes de votre côté. Si le vêtement en est une, il serait dommage de
ne pas vous en servir.

182
5. Afficher son style

Vous l’avez compris votre look doit donc d’abord partir d’une réflexion
personnelle. Pour autant, vous devez ensuite composer avec l’autre.
Il convient, dans un second temps, de choisir selon l’environnement
extérieur et ce que vous voulez incarner.

› Incarnez votre statut, votre fonction

Je me souviens de cet échange avec l’une de mes clientes. Très


professionnelle, elle avait passé 10 ans au sein d’une agence de com-
munication comme consultante spécialiste. Elle avait fini par devenir
« une ancienne » et son patron voulait la sacrer directrice associée d’une
seconde agence. Cette femme ne s’en sentait pas les épaules. Après
coaching et renforcement de ses outils, je soulevais chez elle un autre
atout. Son apparence et son look manifestaient toute l’élégance et le
charisme propres à sa fonction. Son style lui permettait finalement très
naturellement de « rentrer dans le costume ». En prenant conscience
de ce poids supplémentaire, elle allait renforcer son impact et petit à
petit, intégrer toute sa dimension.
Au-delà de votre personnalité et de votre objectif, il est essentiel de
considérer le statut et la fonction que vous voulez incarner. Si vous
ne vous sentez pas à la hauteur à l’intérieur de vous-même (image
de soi), votre simple image externe peut vous aider à rentrer dans le
personnage. À vous, ensuite, d’ancrer durablement vos bases.
Votre vêtement véhicule votre statut. Apparaissez en tenue de
week-end devant vos salariés et ils changeront leur regard. En de
nombreuses circonstances, ces employés attendent de leur patron
qu’il soit « classe ».
Aussi, si vous souhaitez obtenir un poste de dirigeant, vous avez
tout intérêt à en afficher les signes vestimentaires dès l’entretien initial.
De même, si vous êtes étudiant « en prépa » et souhaitez intégrer une
école de commerce, anticipez de quelques mois voire de quelques
années. Votre jury vous attendra à ce tournant et jugera si vous avez

183
Communiquer son énergie

le style d’un futur cadre ou dirigeant d’entreprise. Même si vous n’en


avez pas encore l’expérience ou l’âge, montrez combien vous êtes
potentiellement porteur de cette dimension. En vous et à l’extérieur
de vous-même.

Environnement
Interlocuteur
Secteur/Produit
Fonction/Statut

Personnalité
et objectif

Du Je au Jeu : utilisez la cible pour viser juste

Nous venons d’étudier les deux premières sphères de votre image


vestimentaire développées et présentées dans cette cible1.
À présent, il convient de s’interroger sur la troisième sphère, celle du
secteur, du produit et plus largement de l’entreprise concernée.

› Secteur, produit, entreprise : ressembler à votre univers

Comme vous le savez désormais, pour créer du lien, il s’agit de


développer des points communs. En cela, mieux vaut ressembler au
secteur et à l’univers incarné par l’entreprise à laquelle vous aspirez.

1. Avec l’aimable autorisation de Aude Roy. « Donnez une image de vous-même » – 2010
– Interéditions.

184
5. Afficher son style

Si vous êtes vendeur chez Louis Vuitton ou vendeur chez Decathlon,


les codes ne seront en effet pas les mêmes. À vous de les étudier au
préalable pour les faire vôtres ou les épouser avec finesse.
Là encore, la cible le symbolise bien, il s’agit d’un jeu : vous devez
savoir vous adapter avec souplesse et précision. À partir de votre « Je »,
vous pouvez composer votre personnalité. Vous avez deux options.
Soit votre look et votre style de départ correspondent naturellement
à votre futur univers professionnel. Soit ce n’est pas le cas et vous
devrez faire un effort pour vous approprier une partie des codes et de
la culture vestimentaire de votre employeur, client, public.
Vous avez le choix et vous pouvez aussi prendre le parti d’être en
décalage, la démarche peut vous servir. Mais la plupart du temps, vous
devrez prendre sur vous. Un mauvais style, trop décalé, peut provoquer
un rejet, même inconscient. Quoi que celui-ci ne sera nullement défi-
nitif, autant marquer des points dès le départ.

› Vous adapter à votre interlocuteur

Votre relation à l’entreprise passera naturellement par le prisme de


ses représentants. Difficile d’anticiper. Peut-être alors, veillez à vous
rapprocher d’eux et à leur ressembler autant que faire se peut.
Pour autant, renseignez-vous sur votre interlocuteur : son style, ses
attentes potentielles, son niveau d’exigence, son mode de manage-
ment, sa réputation, etc. Si vous n’avez pas de sources en interne,
utilisez Google !
La question du sexe de votre interlocuteur peut d’emblée, vous
apporter des réponses. Au-delà de la fonction, le genre importe et en
entreprise, nous pouvons aussi envisager l’autre sous cet angle.
Même les revues professionnelles type Management publient à
l’heure actuelle des dossiers spéciaux sur le thème de la séduction en
entreprise, tant le sujet leur semble d’actualité pour faire la différence.
S’il existe en effet une part de séduction dans la relation à l’autre, avant

185
Communiquer son énergie

tout ne pas chercher à l’être ! Optez pour la séduction, l’intention de


« drague » et l’autre ne vous perçoit plus tout à fait comme le ou la
professionnelle que vous voudriez surtout être à ce moment-là.
Pour cela, rappelez-vous la règle suivante : « dans mes atouts, rési-
dent mes pièges ». Si vous êtes naturellement charmante et décidez
d’en rajouter, vous risquez bien de passer pour une séductrice. Cela
vous desservira, surtout si votre objectif est de défendre votre parcours
ou le fond d’un projet.
Dans le registre professionnel, si la nature vous a donné des atouts
physiques, veillez à ne pas les mettre trop en relief par un stylisme
exacerbé. Si au contraire, vous êtes primordialement axé sur le fond,
accentuez votre image externe.
Lorsque vous avez à faire à plusieurs interlocuteurs, une prise de
parole par exemple, regards et angles se multiplient et vous serez alors
d’autant plus exposé.
Lorsque j’accompagne les dirigeants de grandes entreprises dans
leurs prises de parole, par exemple en auditorium, j’aime les interroger
sur les places des VIP, de leur propre patron, dans la salle. La plupart
du temps, ils sont situés aux tout premiers rangs, réservés aux officiels.
Or, qu’ont-ils devant leurs yeux ? Vos chaussures ! Un petit coup de
cirage, y compris sur la tranche externe de la semelle, n’est alors pas
un luxe.
Il en va de même dans une salle de réunion. Si vous devez tourner
le dos au public pour utiliser le paper board, il convient d’assurer vos
arrières. Je me souviens de cette jeune femme dans ce cas-là. Sans
avoir aucunement anticipé sur son planning, elle était moulée dans un
pantalon et n’assumait pas ses rondeurs. À force de vouloir les cacher,
le public finissait par deviner sa gêne et focaliser son attention sur ses
fesses. Un jour, Catherine Deneuve a confié l’un de ses secrets de
beauté. Se regarder de dos dans le miroir pour s’assurer que son appa-
rence était tout aussi soignée que de face. Chaque détail compte.

186
5. Afficher son style

› Tenir compte de votre environnement

Dernière sphère de la cible – l’environnement au sens large du


terme. Nous l’aborderons sous trois angles : la région et sa culture, la
saison et la mode et enfin le type de circonstance.

• La région et sa culture
Bien sûr, il convient de vous adapter aux codes et au style régionaux
où vous allez évoluer. Les codes parisiens ne se comparent pas à ceux
de Grenoble (voir Exemple) ni à ceux des Antilles. La chemise à fleurs
du présentateur du journal télé de Tahiti ne fera pas le même effet
dans un bureau parisien… Si à l’inverse, vous optez en outre-mer pour
le costume gris, vous risquez de vous faire remarquer et de rompre
curieusement avec les couleurs claires ou intenses habituelles.

Ressemblez à votre public


pour le gagner plus vite
Depuis plusieurs années, j’interviens en tant qu’expert au sein de
l’APM (Association du Progrès en Management). Cette association
regroupe des dirigeants d’entreprises de toute la France et d’Europe
au sein de près de 200 Clubs. Expert en « image et image de soi », j’ai
eu l’occasion d’être invité dans de nombreuses régions. Me revient cet
exemple dans un Club grenoblois à l’issue de mon intervention. Un par-
ticipant qui, par éducation, se disait insensible aux questions d’image,
l’était devenu au fur et à mesure de la journée. Pourtant, il me confia
qu’il ne s’était pas senti tout de suite dans le bain car mon look lui
avait déplu. La question de l’image joue même pour celles et ceux qui
prétendent le contraire. « Avec votre veste et vos chaussures style Dandy,
vous faisiez bien parisien et je ne vous ai pas accordé beaucoup de
crédit a priori. Ici, nous sommes beaucoup plus sobres. Les gens de la
montagne ne s’embarrassent pas de ce genre de détails »… À chaque
nouvelle intervention, nouveau public ou interlocuteur, il convient donc
de s’adapter en permanence pour mieux l’emmener. Cette démarche
demande certes un investissement préalable. Il faut se donner le temps
de la réflexion, de constituer son dressing – mais ce sont ensuite autant
de temps et d’énergie de gagné !

187
Communiquer son énergie

Aussi est-il capital de vous interroger sur l’entreprise visée. Quelles


sont ses valeurs ? Quelle est sa culture ? En cela, son dirigeant est
souvent un vecteur, un modèle. En voyant évoluer Steeve Jobs, le
patron d’Apple, en éternel jean et pull à col roulé noir, vous avez sans
doute un bel indice du look souhaité. Méfiez-vous cependant de la
facilité et du parti pris du trop décontracté – n’hésitez pas à rajouter
un brin d’élégance et de sérieux. En situant la barre un peu haut, vous
gagnerez plus aisément en décontraction.

• La saison et la mode
Même si elle est intégrée à la cible, la question de la mode n’en est
pas non plus au cœur. Car ses phénomènes sont à double tranchant
dans l’entreprise. Imaginez-vous vous présenter avec les trois acces-
soires du moment devant quelqu’un qui n’apprécie pas forcément
les « fashion victimes ». Vous voilà dans l’embarras. À l’inverse, si vous
avez gardé un style années 80 ou 90 dans une entreprise à la pointe
de la tendance, vous risquez de dépareiller. Il en va de même pour la
saisonnalité du vêtement.
Là encore, veillez à ce que vos étoffes soient en adéquates à la
saison. La chemise en lin en hiver ou le tweed en plein été donneront
de votre garde-robe une image amoindrie.

• Les circonstances
Selon les types de rendez-vous ou de manifestations, vous pouvez
envisager plusieurs options. Dans un séminaire d’équipe, quel sera le
dress code ? Un participant à l’une de mes conférences s’inquiétait un
jour, quant à l’interprétation qu’il aurait dû donner au « casual buisness »
qu’on lui avait indiqué. Il était venu en costume sombre et chemise
blanche parmi ses collègues en jean… Comme quoi, les anglicismes
ne nous donnent pas toujours les meilleures indications.
De même si vous vous rendez à un cocktail, le dress code pourrait
avoir son importance, en France et ailleurs. Aux États-Unis par exemple,

188
5. Afficher son style

la tenue de travail peut être infiniment plus décontractée qu’en France.


Pour autant, lors de cocktails le smoking sera de rigueur.

◗ Avoir les bons réflexes au quotidien


Passer du concept à l’action, est l’un des points clés de cet ouvrage.
Il est bon en effet de comprendre et d’être conscient des règles mais
le plus important reste de les mettre en œuvre ! En l’occurrence, en
ce qui concerne le look, nos choix stratégiques s’effectuent le matin
en fonction de notre humeur, de nos envies ou du temps serré dont
nous disposons pour faire face à nos obligations. Il faut donc faire vite,
simple et efficace ! Commençons par tester nos réflexes.
Rappelez-vous qu’au-delà de l’habit, ce qui compte c’est le moine et
votre valeur intrinsèque. Une fois votre vêtement sur vos épaules, il
convient de l’animer, de l’habiter de l’intérieur. Bref, d’être dans votre
corps et d’optimiser chacun de vos attributs naturels. Il en est d’ailleurs
un qui va contribuer fortement à votre image et dont il convient de
s’occuper à présent. L’heure est venue de donner de la voix.

Trouver sa voix
Tro
◗ Doser le volume, gérer le débit
Un jour où j’accompagnais dans la préparation de leur prise de
parole trois éminents membres du comité de direction d’un grand
groupe international, ils me firent part de leur inquiétude. « Vous savez,
Sébastien, cela n’est vraiment pas facile de parler juste après le prési-
dent ! » « Je comprends, votre président est un excellent communicant :
il a un très bel esprit de synthèse, son regard est sincère, il… » « Oui, ce
n’est pas tout, ajoutèrent-ils de concert, le président, a… une voix ! »
Le jour du grand oral arriva : le président prit la parole et la salle
écouta religieusement. Cet homme disposait en effet d’un atout

189
Communiquer son énergie

ultime : il avait une voix particulièrement profonde qu’il mettait en


valeur par un débit calme et rythmé à la fois. À travers sa voix, il
donnait confiance. Rappelons-nous que selon l’étude du professeur
Méhrabian détaillée par ailleurs, la voix contribue à hauteur de 38 %
à votre impact.
La voix constitue donc un facteur d’image prépondérant. Et pourtant,
nous n’avons pas toujours appris à la travailler en tant que telle. Lors de
mes séminaires j’entends d’ailleurs souvent les participants commettre
des erreurs de diagnostic sur les questions de voix.
Certains par exemple, évoquent des « problèmes de diction » alors
qu’il s’agit en réalité d’une question de débit. Bien entendu, ces deux
aspects sont étroitement liés mais il est important de ne pas vous
tromper sur le diagnostic afin de ne pas vous construire de fausses
croyances.
Ton, diction, volume, débit : les techniques peuvent vous aider à
mieux maîtriser votre voix et en faire un outil puissant pour votre
image. Il vous suffit parfois de jouer sur l’un de ces facteurs pour
qu’un autre s’améliore sensiblement. Si vous agissez sur la vitesse (le
débit donc) en ralentissant, donc en respirant davantage, vous aurez
forcément une meilleure diction !

› Volume : vous écouter pour trouver le juste niveau

D’ores et déjà, vous pouvez agir facilement sur votre niveau sonore. Si
un interlocuteur ou orateur parlait trop doucement, quel en serait l’effet ?
Vous devriez tendre l’oreille pour l’entendre. Au contraire, quelle image
vous donnerait une personne qui crierait juste en face de vous ?
Il s’agit donc, d’ajuster le niveau sonore et l’adapter au contexte.
Mon conseil : lors d’une prise de parole devant un groupe, n’hésitez
pas à donner de la voix. Vous pouvez pour ce faire, d’abord chercher
à vous adresser aux personnes les plus éloignées (visez le dernier
rang).

190
5. Afficher son style

Je rencontre le plus souvent dans mes séminaires des personnes


souffrant d’une voix trop faible. Il peut s’agir là d’une forme de timi-
dité. Nous avons privilégié cet aspect dans la première partie de cet
ouvrage pour renforcer votre confiance avant d’aborder les techniques
particulières. Bien souvent, la personne n’a simplement pas conscience
de son niveau sonore. Si cela est votre cas, enregistrez-vous ou filmez-
vous puis écoutez votre voix. S’il s’agit d’un échange à deux, tentez de
déceler s’il existe effectivement un décalage de volume entre vous et
votre interlocuteur.
Si tel est le cas (dans un sens ou dans un autre), n’hésitez pas à
vous ajuster. Si votre voix a naturellement un faible niveau sonore,
n’ayez pas peur d’en rajouter, vous avez peu de chances de parler
trop fort ! Si elle est trop forte, n’ayez pas peur de baisser le volume,
elle restera suffisamment sonore pour être entendue. Rappelez-vous
le chapitre 3 sur nos atouts et leurs pièges naturels.

À vous de jouer
Amplifiez le volume de votre voix
Voici une série de sons à prononcer pour amplifier le volume
de votre voix. Placez-vous bien en appui sur vos pieds, dos
droit, ventre relâché. Inspirez puissamment et sur l’expiration,
prononcez une ligne en entier (ex : bam dam gam vam zam). Pour
projeter davantage votre voix et gagner en volume, vous pouvez
également inspirer avant chaque son pour mieux envoyer le son
suivant sur votre expiration. Vous pouvez également visualiser
vos mots comme des projectiles envoyés de votre bouche pour
s’écraser sur le mur. Écoutez vos sons résonner dans l’espace,
laissez-les vivre et se mouvoir, goûtez chacun comme un tout.

À lire horizontalement :
bam dam gam vam zam
bèm dèm gèm vèm zèm

191
Communiquer son énergie

bom dom gom vom zom


pam tam kam fam sam
pèm tèm kèm fèm sèm
pom tom kom fom som

À lire horizontalement :
bambar damdar gamgar vamvar zamzar pampar tamtar kamkar
famfar samsar
bèmbèr dèmdèr gèmgèr vèmvèr zèmzèr pèmpèr tèmtèr kèmkèr
fèmfèr sèmser
bombor domdor gomgor vomvor zomzor pompor tomtor komkor
fomfor somsor

À lire horizontalement :
kapr kèpr kopr kupr kipr dagr dègr dogr dugr digr
pacr pècr pocr pucr picr zabr zèbr zobr zubr zibr
kapl kèpl kopl kupl kipl dagl dègl dogl duel digl
pacl pècl pocl pucl picl zabl zèbl zobl zubl zibl
biche bridge brigue gigue guigne guide grippe grime grise crise
crisse crispe éclipse ellipse lisse liste litre lettre latte malle halte
talé calque claque algue

› Débit : jouer avec les silences pour être mieux entendu

Le débit, c’est-à-dire votre vitesse d’élocution, donne également vie


et relief considérables à votre voix et à votre discours. Il est même un
facteur clé de charisme et d’impact. Avez-vous remarqué comment
les grands orateurs varient les rythmes et les intentions en jouant sur
les silences ? Prenons l’exemple même des journalistes de radio. Sans
image, ils manient silence et respiration – clés fondamentales pour
rythmer, ponctuer et retentir.
« Un texte, c’est d’abord une respiration », disait Louis Jouvet. Comme
les notes de musique, vos mots ont besoin de ces silences pour exister

192
5. Afficher son style

et prendre toute leur dimension. Vous devez donc vous concentrer sur
la valeur et le poids que vous voulez donner à chacun de vos mots.
Rappelez-vous que votre interlocuteur ne connaît pas au préalable
votre démonstration.
Pour écouter et parvenir à suivre attentivement votre discours,
votre interlocuteur a besoin du confort du silence. Celui-ci lui donne
le temps de se représenter et de digérer vos propos.
Laissez-lui le temps de prendre votre train. Si vous êtes lancé à la
vitesse d’un TGV sans vous arrêter en gare, ni vous assurer que tout le
monde est bien à bord, vous serez peu suivi à l’arrivée.
En face-à-face comme en petit groupe, votre public a donc un
besoin absolu de pauses et de silences pour comprendre et assimiler
vos propos. Il en va de même si vous utilisez des images mentales
pour donner à voir vos idées, comme nous l’avons appris. Votre public
aura alors également besoin de temps pour pouvoir se représenter
mentalement vos situations ou vos images.
Nous avons trop souvent tendance à vouloir en placer un maximum
dans un minimum de temps. Non seulement, votre public n’aura ni le
temps d’incuber ni de digérer vos propos, mais vous n’alimentez plus
votre voix et votre corps de l’air dont ils ont besoin. Vous ne respirez
plus.
En ralentissant le débit, vous augmentez votre charisme et renforcez
votre impact. Vous pouvez alors rythmer et passer la vitesse supérieure.
L’essentiel étant de graduer pour tenir votre public à l’écoute.
Il convient d’accorder toute sa place au silence et notamment dans
les passages stratégiques : citation de personnes ou de produits mais
surtout message essentiel, idées force.
C’est alors que vous gérerez pleinement votre débit, en gérant
les silences et alternant les rythmes pour dynamiser et donner du
relief à votre discours pour tenir votre interlocuteur ou votre public en
haleine.

193
Communiquer son énergie

› Être dans le ton, soigner la diction

Bien placer sa voix et apprendre à la centrer constitue, en tant que


tel, un bonheur et même une source d’énergie. Tous les professionnels
de la voix (comédiens, acteurs, chanteurs, journalistes et orthophonis-
tes) le savent.
L’inverse vaut également car lorsque la voix est placée trop haute
ou trop basse, elle provoque de véritables chutes du charisme et de
l’énergie. Quelle image avez-vous d’une personne qui placerait sa voix
uniquement dans les aigus, haut perchée ?

› Tonalité : descendre votre voix en poussant


sur le diaphragme

À la question « préférez-vous une voix profonde, intense, dans les


graves ou une voix perchée dans les aigus, un peu stridente ? », la
totalité des publics professionnels penche pour la première option.
La voix offre également un immense pouvoir de séduction. Elle parle
à nos inconscients, à nos mémoires, à nos instincts. Elle attache ou
repousse, tout est une question de fréquences, de modulations et de
sincérité. Dans votre profession ou en privé, si vous parvenez à offrir
un peu de profondeur et de chaleur à votre voix, vous n’en serez que
plus irrésistibles…
Faites le test suivant : placez votre main sur votre gorge et mettez-
vous à parler. Dites ce qui vous passe par la tête. L’important consiste à
vous concentrer sur les vibrations de votre gorge. Cherchons à présent
à faire descendre ces vibrations dans la cage thoracique, entre vos
poumons. Reprenez l’exercice et placez vos mains au centre de la
cage thoracique. Tâchez de ressentir les vibrations même à cet endroit,
comme si vous descendiez votre voix un peu plus bas.
Pour vous aider, voici une clé : le rôle du diaphragme. Il s’agit du
muscle placé entre la cage thoracique et l’abdomen. Il permet la respi-
ration abdominale lorsque nous sommes détendus, au repos.

194
5. Afficher son style

En le poussant vers le bas et non vers le haut, vous libérez le ventre


développez la profondeur de votre voix. Le diaphragme a une forme de
parachute à l’intérieur de votre cage thoracique. Faites en sorte de le
descendre vers le bas pour mieux vous poser ! Voici un exercice simple
pour ressentir le fonctionnement et la poussée du diaphragme.

À vous de jouer
Utilisez le diaphragme pour descendre votre voix
En position debout, les pieds bien ancrés dans le sol, la
colonne droite et alignée, les genoux légèrement relâchés.
Inspirez longuement et profondément par le nez puis en poussant
le diaphragme vers le bas, libérez sur le son « HA ».
Vous pouvez vous aider en fléchissant légèrement les genoux
pendant l’expiration et la prononciation du son. Imaginez faire
descendre votre son à travers vos jambes jusqu’au sol. Au bout
d’un moment, vous pouvez même enchaîner les respirations et
les sons de façon continue : « HA » « HA » « HA »…

Libérer le diaphragme et développer la respiration


abdominale
Pour augmenter le volume de notre voix, nous nécessitons
davantage d’air. Ce dernier porte en effet le son lorsque nous
nous exprimons en phase d’expiration. Pour ce faire, entraînons-
nous à la respiration dite abdominale. Très prisé dans de
nombreuses disciplines, cet exercice apprend fondamentalement
à se détendre et à se relâcher à travers le relâchement du
diaphragme et de l’abdomen.
Vous pouvez effectuer cet exercice allongé, assis ou debout.
Privilégiez la position allongée si vous n’avez pas l’habitude de
cette pratique, cela la rend plus simple. Si vous êtes à l’aise,

195
Communiquer son énergie

essayez-le en position assise. Prenez appui sur la chaise dans vos


fessiers en répartissant bien votre poids sur chacun de vos deux
ischions (petits os pointus sous les muscles fessiers). Le dos
est droit, la colonne redressée, le visage calme et neutre. Placez
les mains à plat sur le ventre pour développer votre conscience
respiratoire. Les épaules sont relâchées.

Commencez par expirer pour bien relâcher. Puis sur l’inspiration,


gonflez le ventre – et uniquement le ventre, comme si l’air
venait l’arrondir, comme un ballon. Observez alors un temps de
suspens, ventre plein. Puis, sur l’expiration, dégonflez votre ventre
et observez à nouveau un temps de suspens, poumons vides.

À l’examen, votre respiration s’est élargie. Vous avez ainsi


augmenté votre capacité à prendre davantage d’air pour mieux
porter le son. J’entends d’ailleurs souvent des gens qui invitent
à respirer « dans le ventre ». Il s’agit là d’une image sans doute.
Car, vous l’avez compris, l’air n’y rentre pas en tant que tel !

› Articulation et diction : donner du poids à vos mots

Avez-vous déjà entendu l’enregistrement du célèbre discours


d’André Malraux pour l’entrée de Jean Moulin au Panthéon : « Pauvre
roi supplicié des ombres, regarde ton peuple d’ombres se lever dans la
nuit de juin constellée de tortures, voici le fracas des chars allemands
qui remontent vers la Normandie à travers les longues plaintes des
bestiaux réveillés. Grâce à toi les chars allemands n’arriveront pas à
temps ». À l’époque, les grands orateurs prononçaient leur texte avec
de larges emphases, ils insistaient sur les voyelles pour amplifier la
dimension dramatique.
La mode a bien changé : aujourd’hui, les styles journalistique et
télévisuel font référence. Écoutez attentivement un présentateur de

196
5. Afficher son style

télévision et vous noterez la qualité de sa diction et de sa rythmique


pour ponctuer ses phrases. Même sous lecture d’un prompteur, il
donne du poids à ses mots. Je conseille d’ailleurs, dans ce cas-là,
d’inscrire des indications typographiques pour asseoir les mots sur
lesquels insister à l’antenne. Cela permet de muscler la diction et
d’accroître un impact choisi.
Le code est le suivant : un / = un silence ; un mot souligné = diction
plus prononcée. Par exemple ici « Quelles sont les méthodes/et les
ficelles/utilisées par ses vendeurs à la sauvette pour écouler leurs
marchandises ? Comment s’organise ce réseau en France/mais aussi
aux États-Unis ? C’est une enquête exclusive menée par Christophe
Pannis / et Stéphanie Sinalamon ».
La diction, comme toute technique, se travaille. Lorsqu’un débutant
veut apprendre à jouer de la guitare, il commence par faire et refaire
ses gammes. Le travail est laborieux et demande de la patience. Puis,
un jour, ses doigts s’assouplissent et se repèrent naturellement sur
le manche. Il en est de même pour un orateur sauf qu’il n’a pour
instrument que son propre corps !

À vous de jouer
Articulation diction, faites vos gammes
Voici une série d’exercices de diction et d’articulation à
effectuer régulièrement pour muscler votre bouche, vos lèvres et
goûter vos mots dans leur musicalité.

1. Ton thé t’a-t-il ôté ta toux tenace ?

2. Trois très gros, gras, grands rats gris grattent.

3. Mur gâté, trou s’y fit, rat s’y mit.

4. Six slips chics, six chics slips.

5. Didon dîna, dit-on, du dos d’un dodu dindon.

197
Communiquer son énergie

6. Tadalarana – tedelerene – tidilirini – todolorono – tudulurunu

7. Donnez-lui à minuit huit fruits cuits et si ces huit fruits cuits lui
nuisent, donnez-lui huit fruits crus.

8. Madame Coutufon dit à Madame Foncoutu : « Bonjour,


madame Foncoutu ; y a-t-il beaucoup de Foncoutus à Coutufon ? »
– « Il y a autant de Foncoutus à Coutufon qu’il y a de Coutufons
à Foncoutu. »

9. Papa boit dans les pins. Papa peint dans les bois. Dans les
bois, papa boit et peint.

10. Un pêcheur prépare pitance, plaid, pliant, pipe, parapluie,


prend panier percé pour ne pas perdre petits poissons, place
dans poche petit pot parfaite piquette, puis part pédestrement
pêcher pendant période permise par police.

11. Dis-moi gros gras grand grain d’orge,


quand te dégros gras grand grain d’orgeras-tu ?
Je me dégros grand grain d’orgerai
quand tous les gros gras grands grains d’orge
se dégros gras grand grain d’orgeront.

12. Il était une fois


Une marchande de Foix
Qui vendait du foie
Dans la Ville de Foix
Elle se dit : « Ma foi,
C’est la dernière fois
Que je vends du foie
Dans la ville de Foix,
car il fait trop froid. »

13. Ciel si c’est cinq sous ces six ou sept saucissons-ci, c’est cent
cinq sous ces cent sept saucissons aussi.

198
5. Afficher son style

14. Grand doreur quand redoreras-tu sûrement et d’un goût


rare mes trente-trois ou trente-quatre grandes cuillers d’or trop
argentées ? Je redorerai sûrement et d’un goût rare les trente-
trois ou trente-quatre grandes cuillers d’or trop argentées, quand
j’aurai redoré sûrement et d’un goût rare les trente-trois ou
trente-quatre autres grandes cuillers d’or trop argentées.

15. Un ange qui songeait à changer son visage pour donner le


change, se vit si changé, que loin de louanger ce changement, il
jugea que tous les autres anges jugeraient que jamais ange ainsi
changé ne rechangerait jamais, et jamais plus ange ne songea
à se changer.

16. Ces cent six sachets si chers qu’Alix à Nice exprès, tout en le
sachant, chez Chasachax, choisit, sont si chers chaque, si chers,
qu’ils charment peu.

17. Petit pot de beurre, quand te dépetitpodebeurreriseras-tu ? Je


me dépetitpotdebeurreriserai serai quand tous les petits pots de
beurre se dépetitpotdebeurreriseront. Or, comme tous les petits
pots de beurre ne se dépetitpotdebeurreriseront jamais, petit pot
de beurre ne se dépetitpotdebeurrerisera jamais.

18. Dis-moi, petite pomme, quand te dépetitepommeras-tu ?


Je me dépetitepommerai quand toutes les petites pommes se
dépetitepommeront.
Or, comme toutes les petites pommes ne se dépetitepommeront
jamais, petite pomme ne se dépetitepommera, jamais.

19. Six cents scies scient cent cigares, six cents scies scient six
cents cigares, six cents scies scient six cent six cigares.

20. Un dragon gradé, un gradé dragon.

21. Quand un cordier cordant veut corder une corde, pour sa


corde corder, trois cordons il accorde. Mais si l’un des cordons de
la corde décorde, le cordon décordant fait décorder la corde.

199
Communiquer son énergie

22. Rat vit rôt, rôt tenta rat, rat mit patte à rôt, rot brûla pattes à
rat, rat secoua pattes et quitta rôt.

23. J’ai un point dans mon pourpoint qui me pique et qui me


pointe, si je savais celui qui a mis ce point dans mon pourpoint
qui me pique et qui nie pointe, je lui mettrais un point dans son
pourpoint qui le pique et qui le pointe.

24. Si l’Américain se désaméricaniserait comment le


réaméricaniserions-nous, l’Américain ? On le réaméricaniserait
comme on l’a désaméricanisé, l’Américain.

25. La cavale au Valaque avala l’eau du lac et l’eau du lac lava


la cavale au Valaque.

26. Si la cathédrale se décathédraliserait, comment la


recathédraliserait-on, la cathédrale ?
On la recathédraliserait comme on l’a décathédralisées, la
cathédrale.

27. Ces fiches-ci sont à statistiquer.

28. Les grains de gros grêlons dégradent Grenade.

29. Les chemises de l’archiduchesse sont-elles sèches, archi-


sèches ?

30. Ton temps têtu te tatoue.

31. Lise et José, lisons ensemble et sans hésiter les usages des
honnêtes indigènes de Zanzibar

32. Si ces 500 sangsues sont sur son sein sans sucer son sang,
ces 500 sangsues sont sans succès.

33. Le fisc fixe exprès chaque taxe excessive exclusivement au


luxe et à l’exquis.

34. Un pêcheur péchait sous un pécher qui l’empêchait de bien


pécher.

200
5. Afficher son style

35. Ciel ! Si ceci se sait, ces soins sont sans succès.

36. Des poches plates, des plates poches.

37. Le scout mange son casse-croûte cru.

38. Mille millions de merveilleux musiciens murmurent des


mélodies multiples et mirifiques

39. Un matin en prenant un bain j’ai mangé mon pain dans


mon bain j’ai pris un pain j’ai pris un bain j’ai pris bain pain j’ai
pain bain

40. Sans bruit, Sur le miroir des lacs, Profonds et calmes, Le


cygne chasse l’onde, Et glisse

41. À dire de plus en plus vite : Allez ! Allô ? À l’eau, aller ?

42. L’hallali : l’hallali pour l’alouette

Après plusieurs séries, vous pouvez ajouter une difficulté en


mettant un stylo entre vos dents afin de muscler encore un peu
plus votre diction. Placez le stylo dans le sens de la longueur,
ou pour plus de confort, maintenez simplement le bout du stylo
entre vos dents de devant.

Il arrive que notre voix soit obstruée, que cela coince quelque part…
Votre gorge, vos résonateurs nasaux, vos cordes vocales constituent des
canaux naturels pour émettre le son. Ce conduit est parfois embou-
teillé, coincé et l’on éprouve alors le besoin de tousser pour s’éclaircir
la voix. Bon nombre d’orateurs commencent par un magnifique « hum
hum », même en début de discours devant le micro qui en amplifie
l’effet… Ce sont là des mauvais réflexes à bannir ! En vous raclant ainsi
la gorge vous abîmez vos cordes vocales au lieu de bien les préparer.
Il est préférable de déglutir, de boire un peu d’eau ou une boisson
chaude.

201
Communiquer son énergie

À vous de jouer
Exercices de prononciation
La langue de Molière invite parfois à une certaine gymnastique
oratoire. Qu’à cela ne tienne, vous êtes en train de devenir
un athlète de haut niveau. C’est parti pour une séance de
musculation buccale.

A, as, at, ac, az : En haut du mat le pirate cria : Échec et mat. En


bas, sur son matelas, dans son mas en Provence Barbara mange
de l’ananas, hélas en lisant un atlas avec ses doigts gras. Marc
ouvre le cadenas de son vasistas et voit, là, en vrac un tas de
tabac au bord du lac. C’est un cas ce gars-là. Le jars, pas à pas,
va par là et retire l’as du tas de cartes. Raz-de-marée sur le gaz !
Halte là !

Ao, aou, aon : Miaou ! Raoul a son caoutchouc rempli d’aoûtats.


Le paon est saoul comme un faon piqué par un taon en août.
Un peu de cacao et ce sera le chaos !

Euil, œil, ueil : L’œil de l’écureuil t’accueille sur le seuil de la


feuille d’orgueil en deuil près du cercueil

E, eu, oeu : Le rami fini, leur ami partit


L’œuvre pieuse d’une pieuvre heureuse
Deux yeux bleus pleurent sur les œufs des bœufs peureux
Ma sœur a fait un nœud à ton cœur.

En : Veuillez consulter le calendrier des examens et l’agenda des


entrevues.

Er : Le reporter avec son revolver dans la poche arrière va


transporter et soulever un ver de terre.

Ier : Hier dans mon cahier, j’étais fier de me fier volontiers au


tiers comme au quart.

Ille : Mille filles jouent aux billes dans la ville.

202
5. Afficher son style

O, ô, au : Porte cette couronne sur le trône et, parole ! Tu as le


rôle. Celui de la grosse pomme sur l’épaule de Paul ou de la rose
jaune sur la paume de Tom.

Oe : L’os à moelle est dans la poêle et la voile est dans la toile

À Noël dans le troène.

Oi : Empoignons ces oignons et soignons ces rognons.

Os : Nos rhinocéros sont des héros et vos albatros font le gros


dos.
Dans le cosmos c’est le chaos !
Avec le tétanos, on ne fera pas de vieux os.

Ouc : Un bouc en caoutchouc.

Um : Le parfum du rhum guérit mon rhume.

Oo, ouen, W : Barbara à Ottawa, Bruno à Waterloo, Baudouin à


Saint Ouen, et toi où ça ?
Dans un wagon, sous un igloo ou bien à Rouen ?

› Zoom : La messagerie téléphonique

Votre messagerie téléphonique véhicule également votre image


professionnelle. Elle peut même parfois constituer votre premier
contact avec vos futurs clients, interlocuteurs, voire patrons ! Plusieurs
questions se posent alors :
Personnaliser ma messagerie ou pas ?

• Option 1 : vous pouvez vous contenter d’un message type 100 %


pré-enregistré. Celui-ci est très impersonnel et peut être déroutant
pour votre interlocuteur. Tout dépend de votre objectif.
• Option 2 : vous optez pour le message préenregistré dans lequel
vous glissez votre nom ce qui a le mérite de vous faire entendre, au
moins sur votre identité

203
Communiquer son énergie

• Option 3 : vous optez pour le message entièrement personna-


lisé. Vous disposez alors d’une totale liberté, en tout cas si vous
décidez de la prendre car bon nombre de messages personnalisés
se résument au triptyque « Bonjour, messagerie de… – je ne suis
pas disponible – merci de laisser votre message pour que je vous
rappelle ».
Sur la forme : à vous d’utiliser votre voix et toutes les qualités que
vous aurez su lui faire révéler. Jouez sur l’ensemble des critères pos-
sibles : timbre, volume, ton, pauses, accents toniques. Rappelez-vous
la force et l’impact de votre voix sur votre image. Donnez-lui de la
profondeur et vous donnerez du relief à votre personnalité. Une fois
de plus, n’en rajoutez pas pour éviter la caricature.
Amusez-vous à créer trois formules d’accueil qui vous ressemble-
raient et serviraient vos objectifs d’image professionnels. Laissez libre
cours à votre créativité.
Entraînez-vous à dire vos annonces à voix haute en travaillant
pauses, rythmes, couleurs, etc. Enregistrez-vous puis écoutez pour vous
familiariser avec votre voix et gagner en professionnalisme. Attention,
le sourire s’entend au téléphone. Avant de commencer vos enregis-
trements, veillez donc à vous mettre dans une humeur positive. Vous
pouvez, pour ce faire, visualiser au préalable une personne qui vous
est chère, à qui vous souhaiteriez adresser ce message d’accueil.

204
5. Afficher son style

L’essentiel

● Vous habiller en fonction de vous, mais aussi de votre objectif


professionnel.
● Vos vêtements influencent votre attitude.
● La cible : raisonnez par strates.
● Ressemblez à votre public pour le gagner plus vite.
● Votre niveau sonore parle de vous.
● Le silence : du confort pour votre audience.
● Laissez vivre et écoutez vos mots dans l’espace.
● Augmentez votre pouvoir de séduction en descendant dans les
graves.

205
Chapitre 6

Soigner sa
communication
« Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts. »
Isaac Newton

« Valorisez votre image et déployez vos messages »


Communiquer son énergie

Des mots aux photos


De
◗ Vos propos : aller à l’essentiel
› Parlez de votre interlocuteur, il n’y a que ça qui l’intéresse

Pour convaincre, vous disposez désormais de plusieurs armes


relatives à votre propre image. Une meilleure confiance en vous, par
une meilleure connaissance de vous-même. Et si nous appliquions
désormais cette recette à l’autre ? En d’autres termes, si mieux vous
connaître vous aide à marquer des points, pourquoi ne pas à présent
s’intéresser à l’autre et faire en sorte de mieux le connaître à son
tour, pour mieux communiquer avec lui. Car si vous voulez persuader
votre interlocuteur, qu’il s’agisse d’un responsable RH, de votre futur
manager ou d’un client, il va falloir trouver les bons mots. En l’occur-
rence, ceux qui le touchent lui.
Nous avons trop tendance à focaliser notre attention sur ce que
nous avons à dire, et non pas sur ce que l’autre a besoin d’entendre !
À vous désormais de devenir de bons « marketeurs ». En effet, quelle
est la clé pour vendre un produit ou une idée à une cible identifiée ?
Commencez par l’étudier, pour lui parler d’elle.
Pour devenir un as du marketing, pas besoin de multiplier les
études, sondages et autres statistiques. Il suffit de se poser les bonnes
questions, et d’aller chercher, autant que faire se peut, un minimum
d’informations préalables. Pourquoi est-ce si important ? Il suffit d’ob-
server ce qui se passe dans la vie. Là encore, je vous propose de
privilégier votre propre expérience.

208
6. Soigner sa communication

À vous de jouer
Comment toucher vos interlocuteurs ?
Pour découvrir la réponse par vous-même, répondez aux trois
questions suivantes :

1. Qu’est ce qui fait que l’on sympathise avec quelqu’un, que


l’on crée des relations professionnelles fortes, ou que l’on se fait
des amis ?

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

2. Lorsque l’on se rencontre entre amis ou entre collègues, de


qui ou de quoi a-t-on, les uns et les autres, tendance à parler ?

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

3. Que pouvez-vous en tirer comme règle pour soigner vos


messages ?

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

Débriefing

1. Naturellement, ce qui nous rassemble, ce sont nos points


communs, nos atomes crochus, les expériences vécues ensemble,
les valeurs que nous partageons, notre façon commune de
fonctionner, etc.

Autrement dit, c’est ce que nous partageons avec l’autre qui


nous relie à lui. Pour convaincre et toucher l’autre, commençons
par lui parler de nos points communs.

Parfois, nous admirons chez l’autre ce que nous n’avons pas (ou
ce qui nous manque) : le pouvoir, le goût du risque, les dons,
les compétences, le courage, etc. Un de mes grands amis définit

209
Communiquer son énergie

avec humour l’amitié comme une SAR (une Société d’Admiration


Réciproque). Mais là encore, il s’agit bien d’une réaction centrée
sur soi-même : ce qui m’intéresse chez l’autre me ramène à moi-
même. Conclusion : trouvez-vous des points communs avec vos
interlocuteurs.

2. Observez-vous, vos collègues, vos clients : sur quels sujets,


pour la plupart, portent-ils leur attention ? Les choses qui les
concernent eux ! Leur métier, leur produit, leur réalité au bureau,
par exemple. Tous les commerciaux le savent bien : avant de
placer les arguments, commencez par chercher le besoin de
votre interlocuteur, les gens seront d’autant plus concernés et
touchés par vos propos.

3. Gardez le focus sur votre interlocuteur : trouvez-vous des points


communs avec lui, parlez-lui de lui et non pas de vous-même,
préparez vos armes au préalable en allant chercher ses besoins
potentiels et en lui donnant les arguments pour y répondre.

Que préférez-vous entendre ?


Il est difficile de sortir de soi pour entendre avec les oreilles de
l’autre. Et si vous étiez l’autre, c’est-à-dire votre interlocuteur ?
Que préféreriez-vous entendre et quels seraient les arguments
qui vous toucheraient le plus dans les situations suivantes ?

Cas n° 1 : Vous êtes DRH chargé de recruter un comptable junior.


Laquelle de ces deux affirmations est la plus touchante à vos
yeux ?

1. Je suis candidat à ce poste car il me permettra de compléter ma


formation de comptable au sein d’une entreprise de prestige.
Ou
2. Votre entreprise et son renom offrent la possibilité à des jeunes
diplômés de mettre leur formation au service de la réussite de

210
6. Soigner sa communication

votre groupe tout en permettant à chacun d’apprendre au contact


de vos collaborateurs.

Cas n° 2 : Vous êtes un styliste créateur de prêt-à-porter et


vous recevez votre fournisseur de tissus, laquelle de ces deux
affirmations suivantes est la plus touchante à vos yeux ?

1. Vous bénéficierez avec cette soie d’une matière noble, d’une


qualité exceptionnelle qui donnera à vos créations toute la
lumière que vous attendez.
Ou
2. J’ai de la soie d’une qualité exceptionnelle que je vends à de
nombreux clients, par ailleurs, pour illuminer leurs créations.

Vous l’avez compris, il s’agit avant tout d’orienter votre discours


sur l’autre, même si, finalement, vous défendez votre propre
parcours ou vos propres produits. Alors à présent, à vous de
préparer vos arguments.

En fonction de votre objectif et de la situation que vous souhaitez


préparer en particulier (entretien, rendez-vous, prise de parole,
etc.), vous allez définir cinq arguments clés pour votre cible.
Rappelez-vous : pour parler de vous, la meilleure chose à faire
est de lui parler d’elle-même.

1. ....................................................................................................................
2. ....................................................................................................................
3. ....................................................................................................................
4. ....................................................................................................................
5. ....................................................................................................................

› Pour augmenter votre impact, utiliser des images

Nous l’avons vu ensemble au cours de cet ouvrage, le cerveau


fonctionne par images. C’est ainsi que nous nous voyons faire telle
chose ou pas, que nous nous faisons parfois des « films » ou que nous

211
Communiquer son énergie

pouvons très facilement « revoir la scène ». Comme si notre cerveau


enregistrait les images tout autant, au moins, que les mots.
Au-delà de toutes les techniques que nous avons étudiées jusqu’ici,
nous pouvons tirer parti de cette réalité pour parler de façon subtile au
cerveau de l’autre. Puisqu’il fonctionne en image, donnons-lui à voir et
à entendre des images à travers nos mots.
Pour cela, il convient de vérifier que vos propos se transposent
facilement en image mentale. Assurez-vous qu’il serait simple pour
votre interlocuteur de se représenter, en images, ce que vous êtes en
train de lui dire.

• Faire passer vos messages à travers des images, celles-ci restent


gravées mieux que les mots !
Certains discours politiques ou technocratiques apparaissent ainsi à
l’antithèse de cette idée. En effet, comment vous représenteriez-vous
« le développement culturel des territoires » ? Sans doute serait-il plus
accessible – et surtout compréhensible – pour illustrer cette noble
intention de parler d’une action concrète, par exemple ici un projet de
théâtre de quartier. Tout le monde sait ce dont il s’agit déjà, a une idée
de ce à quoi ressemble un théâtre et pourra le rattacher à l’ambition
plus générale d’un « développement culturel ».
Vous l’aurez compris, votre discours gagnera en clarté si vous savez
utiliser des images fortes. Comme le dit le célèbre slogan de Paris Match,
le poids des mots, le choc des photos. Je vous propose de donner du
poids à vos mots par la force des photos, mentales celles-ci.

À vous de jouer
Du message aux images
Choisissez cinq de vos messages clés et traduisez-les
en images en utilisant une métaphore, une analogie, une
comparaison. Par exemple, pour dire : « Je travaille tard en ce

212
6. Soigner sa communication

moment et depuis plusieurs semaines. Je me sens fatigué et je


n’arrive pas à produire. Aussi, je pense avoir besoin de prendre
des congés régulièrement pour me ressourcer ».

Vous pouvez imager vos propos de la sorte : « Comme les sportifs


de haut niveau, je peux fournir l’effort mais j’ai besoin également
de temps de récupération. Pour mieux repartir. Alors, voici ma
demande de congés ! »

Attention, certaines images mentales peuvent vous paraître claires


et précises mais pourront être interprétées de manière différente
en fonction des gens. Vérifiez la pertinence de vos propos en
images. Faisons pour illustrer cette idée, l’expérience suivante :
dessinez l’image d’une petite fille avec un ballon rouge. À vous !

Répondez à présent aux questions suivantes : Quel est l’âge exact


de la petite fille que vous avez représentée ? Quel est le type du
ballon, sa taille, sa position ?

Lorsque je propose cet exercice à un groupe, nous constatons


toujours que même si l’image mentale est claire (« une petite fille
avec un ballon rouge »), il reste des différences d’interprétation :
pour certains, la petite fille a 8 ans, pour d’autres 4 ans. Et
pourtant, tout le monde pensait bien que cette image était claire
et précise. Idem pour le ballon : parfois de foot, parfois de basket,
parfois même de baudruche…

Mon conseil : vérifiez toujours que les images que vous employez
sont non seulement compréhensibles par tous, mais interrogez-vous
sur les interprétations susceptibles d’émerger.
Nous n’avons pas tous en effet la même manière de nous repré-
senter mentalement les choses. Cela est d’autant plus vrai lorsque les
verbes ou les notions utilisées sont sujettes à interprétation. Il arrive en
effet que des personnes se trouvent en situation de conflit simplement

213
Communiquer son énergie

parce qu’elles donnent un sens différent au même mot, à la même


notion. Par exemple, qu’est-ce que la « liberté » dans le travail ?
Pour certains, cela voudra dire une grande autonomie de travail et
un management démocratique, qui laissent la place à chacun. Pour
d’autres, être libre dans le travail signifiera la possibilité de commencer
et finir sa journée à l’heure de leur choix.
Nous voyons ici, combien il apparaît primordial de questionner
ce que l’autre veut dire derrière ce type de notion non spécifique.
Comment écouter l’autre dans ses représentations ? Il s’agira de l’inviter
à préciser ce qu’il entend ou se représente pas cette notion. Plutôt que
de vous opposer, intéressez-vous donc à l’autre. Le terrain commun
n’est sans doute pas difficile à trouver.

› Préparer pour réussir : la « POM »

Nous venons donc d’aborder deux clés ensemble pour marquer des
points vis-à-vis de votre interlocuteur du point de vue de vos propos :
lui parler de lui et lui parler en images. Vous avez pu vous entraîner à
manier ces techniques pour renforcer votre impact. Cependant, il me
paraît important à ce stade de partager avec vous un outil pratique et
opérationnel qui va compléter votre méthodologie.
Car parmi les étapes clés qui contribueront à votre réussite, celle de
la préparation occupe une place, prépondérante à mes yeux. Comment
en effet soigner votre image, votre gestuelle, placer votre voix si vous
n’êtes pas au clair avec ce que vous avez à dire ?
Pour vous aider à bien préparer puis à bien communiquer, nous
avons créé un outil original. Cet outil est aussi surprenant que simple,
pratique et particulièrement efficace. Il vous suffit, avant chaque temps
fort de communication, de faire votre « POM ».

214
6. Soigner sa communication

POM

• POM, avec un P comme… Public


Avant même de penser à ce que vous voulez dire, commencez par
vous intéresser à votre public. Comme les pros du marketing, vous
pourrez alors trouver les bons arguments. Même si nous n’avons pas
les moyens de nous offrir des tests et des études de marché préala-
bles, quelques questions simples à vous poser vous permettront d’être
plus percutant et de lui parler de lui !
1. Listez d’abord tout ce que vous savez de votre public par exemple
son âge, son métier, son style, son niveau de connaissance sur votre
sujet. Bref, toutes les informations de base que vous pourriez obtenir
au préalable pour savoir à qui vous vous adressez. Cela va vous aider à
définir le niveau de vocabulaire à adopter, de technicité mais aussi par
ailleurs votre style vestimentaire, la posture intellectuelle dans laquelle
vous allez vous placer, etc.
2. Listez surtout l’ensemble des attentes potentielles de votre
public sur votre sujet : Qu’est-ce qu’il sait ? Qu’est-ce qu’il ne sait pas ?
Qu’est-ce qui ne l’intéresse pas ? Qu’est-ce qui l’intéresse ? De quoi
a-t-il besoin ? Que pense-t-il a priori de moi ? de mon sujet ? Quelles
sont les idées reçues qu’il peut avoir ? Que ressent-il en particulier ?

215
Communiquer son énergie

Que vit-il actuellement qui lui permettrait d’accrocher sur mon sujet ?
Quelles sont ses peurs ? ses freins ? etc.
En face de chacune des réponses à ces questions, vous pouvez
alors commencer à lister vos arguments pour lui parler de lui et
répondre parfaitement à ses attentes en plaçant vos messages ! Vous
pensez que la personne peut avoir peur de recruter un jeune diplômé
comme vous ? Dites-lui que vous savez que cela peut faire peur et
que vous le comprenez et listez un ou plusieurs arguments pour le
rassurer (ex : mes expériences en entreprise m’ont permis d’ores et
déjà d’acquérir les bons réflexes).

• O comme Objectif
Penser à l’autre est une chose mais il ne faut pas pour autant
s’oublier soi ! La seconde étape de la POM consiste donc à prendre le
soin de définir votre objectif à vous. Car comme vous le savez, si votre
objectif est clair pour vous, vous irez plus vite vers lui.
Vous pouvez naturellement vous donner des objectifs personnels
du type : donner une image professionnelle de moi-même, obtenir
un prochain rendez-vous, signer le contrat, etc. Vous disposez pour
cela de la méthode « ACTÉ » que je vous invite à mettre en pratique
ici également. Vérifiez donc que votre objectif est bien affirmatif, sous
contrôle, temporel et écologique.
Si l’on s’intéresse à présent à votre objectif en matière de commu-
nication, vous allez sans doute chercher à convaincre.
Posez-vous alors la question suivante : convaincre de quoi exac-
tement. Car cette question va vous permettre de finir votre POM en
clarifiant votre M, c’est-à-dire votre Message essentiel.

• M comme Message essentiel


Le message essentiel constitue l’idée, et la seule idée avec laquelle
vous voudriez que votre interlocuteur reparte. L’idée clé qui lui per-
mettra de comprendre que la longue liste d’attentes que vous avez

216
6. Soigner sa communication

identifiées avec le P de la POM seront comblées. Il s’agit donc d’une


idée générique que vous allez donner à entendre à plusieurs reprises
puis décliner durant votre présentation. Votre message essentiel doit
répondre à quatre caractéristiques majeures :

– Une idée et une seule : vous devez être capable de synthétiser vos
pensées dans une formule qui rassemble et coiffe votre démonstra-
tion à venir, si longue et détaillée soit-elle.

– Une idée qui parle d’eux : votre message essentiel devra donc
intégrer votre public ou votre interlocuteur. Pour ce faire, ne pas
employer le « je » mais le « vous » ou le « nous ».

– Une image mentale claire : attention à ce que le public ou votre


interlocteur puisse se faire une représentation (une image) claire
et précise de ce que vous exprimez. Si vous dites « n’arrivez plus
en retard », vous prononcez et fabriquer l’image mentale de ce que
vous ne voulez pas ! Parlez donc de façon positive pour créer une
image positive. En l’occurrence « Arrivez à l’heure ! »

– Une phrase de 12 mots maximum : pour que votre interlocuteur


garde en tête et soit capable de répéter votre message, vous devez
« parler court », c’est-à-dire en 12 mots maximum. Au-delà, et par
exemple pour une phrase de 24 mots, 50 % de votre auditoire ne
sera pas capable de répéter ce que vous avez dit !
La POM est un outil simple et puissant dont voici, pour conclure, au
moins cinq atouts fondamentaux :
1. une utilisation possible pour toutes les situations de communica-
tion orale : entretien, rendez-vous, prise de parole, formation ou même
simple échange téléphonique.
2. un outil simple à intégrer car basé sur une image mentale dont
vous vous souviendrez !
3. une façon simple de faire du marketing en s’intéressant à l’autre
avant de penser à soi et de développer votre empathie.

217
Communiquer son énergie

4. un moyen percutant de travailler vos messages et de synthétiser


votre pensée.
5. un outil efficace pour mettre en œuvre la règle d’or « parlez-moi
de moi ».
Vous avez donc désormais des clés pratiques et concrètes pour
soigner votre image à travers vos mots et vos propos. Au-delà, il vous
faudra pouvoir les décliner sur des supports d’informations qui joue-
ront eux aussi un rôle clé dans la valorisation de vos atouts et de votre
image professionnelle.

◗ Vos supports : être pro ou ne pas être


Presse, vidéo, CV, signature électronique, lettres, blogs : la palette
des supports de notre communication personnelle s’élargit et se
diversifie. Pour autant, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi. En route
pour un tour d’horizon et une série de conseils pratiques pour vous
accompagner dans le déploiement de votre image professionnelle.

› Gérer son image avec la presse : cinq conseils pratiques

• Soigner la relation pour soigner votre image


Comme vous et comme tout professionnel, le journaliste a des atten-
tes. Vous devez d’abord les identifier pour pouvoir mieux y répondre.
Pour ce faire, il convient d’établir une vraie relation, individualisée et
fondée sur la confiance. N’hésitez pas à commencer par questionner
le journaliste sur ses objectifs, son angle, les gens qu’il a rencontrés,
voire ses centres d’intérêt. Ainsi vous cernerez davantage son besoin
et vous lui vendrez mieux vos informations. Vous pourrez aisément
lui suggérer des angles, des approches originales pour servir votre
message et votre image.

218
6. Soigner sa communication

• Donner une vraie information


Les journalistes sont des professionnels de l’information, ils la tra-
quent et cherchent une seule chose : du nouveau. Si vous n’avez rien
à apporter de neuf, vous aurez du mal à les intéresser ou à voir vos
propos repris. Autant alors ne pas communiquer. Au contraire, si vous
avez une exclusivité, c’est-à-dire une information uniquement destinée
à tel ou tel journaliste, vous voici en position forte. L’information, le
scoop, le neuf : voilà le moteur de votre interlocuteur.

• Gérer le facteur temps


L’information vit et meurt rapidement. Si vous voulez être un bon
communiquant, il vous faut en tenir compte. Si vous êtes sollicité par
la presse, vous serez forcément contraint par le temps et vous devrez
gérer l’urgence. Pour ce faire, il vous appartiendra de trouver le juste
équilibre entre, d’un côté, ne pas aller trop vite pour soigneusement
vous préparer et, de l’autre, répondre suffisamment rapidement aux
exigences de bouclage du support, notamment des quotidiens.

• Éviter les pièges du « off » et de l’image


Répondez seulement à la question posée et ne cherchez pas à
en rajouter. Bref, ne fournissez que l’information dont le journaliste à
besoin. Méfiez-vous du « off », c’est-à-dire de l’information que vous
donneriez mais proprement impubliable à vos yeux. Ce genre de
confidence n’est pas une règle de communication avec la presse.
Par ailleurs, ne prenez pas uniquement la technique pour moteur. Un
journaliste travaille tout le temps et la caméra tourne désormais avant,
pendant et après votre intervention. Tout ce que vous pourrez dire ou
faire pourra être exploité à un moment ou à un autre…

• Parler en votre nom, mais pas seulement


Si vous communiquez face aux médias, vous devez gérer plusieurs
images en parallèle. Vous maniez simultanément la vôtre à titre per-
sonnel (vous communiquez en votre nom), la vôtre du point de vue

219
Communiquer son énergie

professionnel (votre fonction), celle de votre entreprise voire de votre


secteur. En conséquence, veillez à ne pas adopter une position sus-
ceptible d’être reprise contre vous ou d’aller à l’encontre du discours
de votre entreprise, groupement, association. Vous avez un rôle de
porte-parole. De même, une relation authentique doit conduire votre
échange. Si le journaliste sent que vous ne dites pas la vérité, il ne
vous accordera ni confiance, ni crédit et cela peut se retourner contre
vous. Vous ne savez pas répondre ou ne pouvez répondre ? Mieux
vaut le dire plutôt que de répondre une bêtise ou pire, de mentir ou
de trahir la vérité.

› Réussir son interview

Presse télé : Rappelez-vous la règle abordée dans le chapitre


consacré à la manière de parler et de structurer vos propos. À l’oral,
vous devez parler « court ». Au-delà de 12 mots, les gens ne sont plus
capables de mémoriser vos propos. Que vous soyez interviewé sur un
plateau télé ou dans le cadre d’un reportage, vous devez donc vous
exprimer de façon extrêmement succincte. Un extrait d’interview télévi-
sée dans un sujet de journal ne dépasse pas 20 secondes. Aujourd’hui,
dans une information extrêmement rythmée, le format frôle même les
17 secondes. Vous devez donc envoyer un message précis et concis.
Comme votre message passe aussi par l’image, soignez également
votre attitude, votre posture ou encore le cadre dans lequel s’effectue
l’interview.
Presse radio : À la radio, le temps occupe une place privilégiée. On
donne d’ailleurs l’heure régulièrement à l’antenne. Vous pouvez donc
être sollicité dans des délais extrêmement brefs avec un temps de
préparation limité. N’hésitez pas à vous entraîner à travers des sessions
de média training pour acquérir les techniques nécessaires. Au-delà
de la concision nécessaire dans vos propos, en radio, votre voix va
prioritairement véhiculer votre message et votre image. Vous pouvez

220
6. Soigner sa communication

vous reporter aux exercices pratiques du chapitre sur le sujet. Pensez


à varier les effets, changer de ton et jouer du silence pour donner à
vos mots le poids qu’ils méritent. Chaque mot constitue à lui seul une
information à part entière. Écoutez les journalistes de radio et leurs
césures entre chaque mot ou groupe de mots pour donner du relief à
l’information. Par exemple : « rendez-vous/ demain/ à partir de 15 h 30/
sur France Inter ». Chaque mot est ponctué selon un silence, un ton,
une dynamique vocale. Ainsi chaque partie de la phrase impacte diffé-
remment comme si elle constituait une information à part entière.
Presse écrite : Si un article de presse écrite ne reflétera pas votre
comportement (non verbal) ou ne relaiera pas la qualité de votre voix,
ce sont vos mots qui feront votre image. Les écrits restent. Dans le cas
d’une interview avec la presse écrite, vous avez cependant l’avantage
d’avoir tranquillement vos fiches sous vos yeux. Profitez-en pour bien
préparer vos arguments, travailler vos accroches, vos formules. Si le
journaliste prend des notes, c’est bon signe ! Ralentissez et profitez-en
pour placer vos messages forts.

› Web télé, CV vidéo, démo vidéo : faire pro ou ne pas faire

Internet nous donne l’opportunité de nous mettre facilement en


scène et en image, à travers la publication de vidéos dont nous avons
examiné la puissance de communication. Qu’il s’agisse de vidéos ou
de télévisions d’entreprises (web télé) ou de vidéos personnelles de
démos postées sur YouTube, veillons à ce qu’elles servent réellement
notre image professionnelle.
Si vous décidez de publier des vidéos, il convient à mon sens
de viser la qualité professionnelle. Vous savez à présent combien la
puissance de l’image peut aussi se retourner contre nous lorsque le
produit se révèle médiocre.
Pour cela, posez-vous alors les questions fondamentales avant de
publier. Cette vidéo est-elle suffisamment professionnelle ? Sert-elle

221
Communiquer son énergie

pleinement mon image ? Va-t-elle dans le sens souhaité ? Si ce n’est


pas le cas à 100 %, mûrissez votre démarche.
Si vous voulez être « pro », je vous invite à investir dans une technolo-
gie avancée voire dans des services de professionnels. La qualité d’un
produit vidéo tient en effet énormément à ses aspects techniques :

– lumière : clé de votre éclat, elle joue un rôle fondamental. La lumière


naturelle ne suffit pas toujours pour éclairer votre visage et donner
un caractère professionnel à vos images, surtout en intérieur.
– cadre et site de tournage : dans l’idéal, un studio vous apportera le
maximum de confort, d’équipement et de capacité de travail. Le
fond vert ou bleu permet d’incruster ensuite des images. Si votre
vidéo est vue sur Internet, donnez plus de place aux personnages
qu’au décor ; le format de visionnage est en effet limité.

– qualité de l’image : les caméras HD permettent à tout un chacun de


réaliser des images de qualité professionnelle puis de les exploiter
facilement sur informatique. Attention cependant à ce que vos
fichiers ne soient pas trop lourds (et donc vos films trop longs) pour
pouvoir les héberger facilement sur la toile.

– ambiance et qualité du son : « silence, ça tourne » ! Comme au


cinéma, veillez à ce que l’environnement extérieur ne nuise pas à
la qualité du son et la compréhension de vos propos. Il vaut mieux
recommencer une prise imparfaite que de se contenter d’un résultat
moyen.

– qualité du montage vidéo : de nombreux logiciels permettent de réa-


liser des vidéos chez soi, en amateur avisé. Pour autant, le montage
est un métier. Le séquencement, le rythme, les plans de coupe, les
effets ne seront jamais aussi bons que lorsqu’ils sont réalisés par
des professionnels.

– génériques et infographie : votre produit vidéo ne se résume pas


uniquement à votre intervention. Si vous voulez en exploiter toutes

222
6. Soigner sa communication

les capacités, introduisez et concluez par un générique, incluez un


bandeau indiquant votre nom, prénom, fonction (lorsque l’on vous
voit à l’antenne pour la première fois), illustrez à l’image des chiffres
clés, etc. Il en va de votre crédibilité professionnelle. À la fin de votre
démo, vous pouvez inviter votre public à aller plus loin en indiquant
vos coordonnées, votre site ou votre blog, etc.

Même si elle est désormais accessible au plus grand nombre, la


meilleure vidéo sera celle qui se rapprochera le plus de la qualité
professionnelle. Cela aura naturellement un coût mais vous avez sans
doute autour de vous des gens qui ont besoin de vos services en
échange de leur talent ! À moins d’avoir une information en or, de
lancer un vrai scoop qui minimiserait la forme, n’hésitez pas à vous
faire accompagner ou à trouver parmi vos connaissances des gens
qualifiés.
Si vous le pouvez, investissez dans les services de professionnels
pour mettre toutes les chances de votre côté et faire la différence.
Moyennant des économies sur les coûts de fabrication, certains servi-
ces communication en entreprise ou en institution commettent parfois
des erreurs qui coûtent cher ensuite à leurs représentants. Souvent
réalisées depuis leurs bureaux avec les moyens du bord, les résultats
ne sont pas toujours à la hauteur.

223
Communiquer son énergie

À vous de jouer
Face caméra : qui regarder ?
Lorsque l’on réalise une vidéo, il n’est pas toujours évident de
savoir où placer son regard. Pour chacune de ces trois situations,
cochez l’option qui vous paraît la meilleure :

1. En situation d’interview face-à-face avec un journaliste et une


caméra, je regarde :
– la caméra
– le journaliste
– ailleurs

2. Pour réaliser un CV vidéo ou m’adresser aux internautes face


caméra, je regarde :
– dans l’objectif de la caméra
– en dessous de la caméra
– au-dessus de la caméra

3. Dans le cadre de la captation vidéo d’une prise de parole en


public, je regarde :
– la caméra
– le ou les cameramen
– le public

Débriefing

1. L’interview en face-à-face : Si vous êtes interviewé par un


ou plusieurs journalistes, internes ou externes à l’entreprise,
contentez-vous de répondre à la personne qui vous a interrogé.
Regardez-la dans les yeux. Ne cherchez pas la caméra, elle vous
trouvera bien toute seule.

2. La présentation face caméra : Jusqu’ici réservée aux pros, la


présentation face caméra se décline également désormais sur
Internet. Cet exercice est difficile car il vous met en situation de

224
6. Soigner sa communication

professionnel. Vous devrez alors avoir le regard vif et des propos


percutants. Pour cela, voici deux astuces qui pourront vous aider.
Premièrement, cherchez à planter vos yeux au fond de la focale
comme si vous vouliez saisir le regard du cameraman. Votre
regard s’intensifiera.

Deuxième technique pratique, en utilisant la force des images


intérieures, vous vous représentez mentalement les publics en
train de vous regarder. Cela vous donnera vie et lumière. Pour
sourire, imaginez des gens que vous aimez et à qui vous aimeriez
adresser vos propos.

3. La captation vidéo : Vous êtes filmé lors d’une intervention


en public ou devant un parterre d’invités : conférence, discours,
animation de réunion ou démonstration en public ? Adressez-
vous à votre auditoire sans tenir compte de la caméra. Elle
aura juste ici un rôle de témoin, vous serez ainsi dans le réel et
gagnerez en crédibilité.

› Le CV : faire les bons choix

Vous souvenez-vous de la règle des 20 secondes ? Si elle s’applique


à votre image quotidienne ou à un exercice de communication oral ou
vidéo, elle pourrait aussi se rapporter à votre CV. Dès le premier coup
d’œil, les personnes en charge des ressources humaines doivent se faire
une bonne première impression dans une multitude d’informations.
Là encore, il n’y a pas, selon moi, de règle gravée dans le marbre.
Chacun pourra réaliser un support différent selon son profil, sa person-
nalité, son objectif et sa cible.

• Impacter, et tout de suite !


Les recruteurs n’ont pas le temps, facilitez-leur la tâche ! Vous devez
frapper fort, tout de suite. S’il s’agit d’un CV, indiquez d’entrée le poste

225
Communiquer son énergie

que vous recherchez (comptable, manager, secrétaire de direction,


vendeur), les compétences et l’expérience sur lesquelles vous vous
appuyez (une expérience réussie de X années dans…) et le niveau de
responsabilité désiré (challenge, envies).

• La forme : rester sobre


Votre CV constitue votre carte de visite. Certains sont tentés de
sortir du lot en privilégiant les effets graphiques et les esthétiques
originales : CV en couleur et maquetté, polices de caractère, papier
et format spéciaux… Attention à ne pas trop en faire. Privilégiez la
sobriété. Pour ce faire :

– Évitez toutes les lourdeurs. Visez la clarté maximum, la lisibilité avant


tout.

– Restez sur un format simple. Pour le CV, privilégiez un A4 tradition-


nel. Sauf si vous avez 20 ans de carrière derrière vous, n’utilisez pas
plus d’une page, gage de votre esprit de synthèse.
– Limitez-vous à deux polices de caractères et à deux ou trois
niveaux de textes. Évitez de souligner les textes en gras, cela est
redondant.

– Faites figurer votre photo seulement si vous visez un poste à repré-


sentation (vendeur, tourisme, VRP, formation, etc.) Choisissez-la à
votre véritable avantage, c’est-à-dire réalisée par un professionnel
(voir en fin de chapitre).

• Les six rubriques clés d’un CV français


Généralement, un CV français comporte six rubriques. Certaines
demeurent facultatives.

– État civil : la seule obligation est de donner vos prénom, nom, adresse
et surtout toutes les informations utiles pour être contacté (adresse
e-mail, téléphone, voire horaires auxquels vous pourrez être joint
facilement). L’indication de votre âge, de votre situation familiale ou

226
6. Soigner sa communication

de votre nationalité reste facultative. Indiquez-les seulement si vous


estimez qu’elles sont des atouts pour l’emploi que vous visez.

– Intitulé du poste : comme nous l’avons détaillé plus haut, si vous


répondez à une annonce, associez le titre de votre CV au profil
recherché.

– Formation : valorisez votre diplôme le plus élevé et les diplômes


d’enseignement supérieur voire la formation continue si celle-ci a
été significative. La liste des établissements scolaires fréquentés est
inutile sauf prestige particulier ou si vous savez que le recruteur a
fréquenté les mêmes bancs que vous.

– Expériences professionnelles : votre dernière expérience sera davan-


tage mise en valeur. La formule la plus utilisée est celle du CV
à chronologie inversée, commençant par vos expériences les plus
récentes. Détaillez vos activités, soyez précis sur vos missions et vos
réalisations concrètes, les résultats obtenus. Pensez également à
préciser la taille des entreprises où vous avez travaillé et pas seule-
ment « Société Untel » si c’est une PME peu connue.
– Langues et informatique : rubrique optionnelle si vous n’avez rien de
particulier à spécifier. Au contraire, valorisez-vous si vous avez une
passion pour l’informatique, si vous êtes doué en langue ou que
vous avez effectué des études à l’étranger.

– Informations complémentaires (selon les cas) : indiquez vos loisirs,


« hobbies », centres d’intérêt s’ils vous distinguent vraiment, s’ils sont
importants pour vous ou pour l’emploi visé. Vos activités associati-
ves, bénévoles parlent également de vous et peuvent être utiles si
elles montrent des savoir-faire utiles dans l’emploi visé.

227
Communiquer son énergie

Cyrielle Vincourt
24 allée du Pardou Né le 09/02/74, 28 ans
37600 Toulac Mariée, 1 enfant
Tel : 06 22 34 21 21 Permis B

Formation

2011-2012 Institut de Technique Bancaire (ITB) 2ème année.


20010-2011 Institut de Technique Bancaire (ITB) 1ère année (validée).
2006-2007 Licence professionnelle des métiers de la banque et de la finance
Université de Nanterre (Paris X).
2005-2006 Licence professionnelle des Technologie de l’ADN et des Protéines à
(Paris VI).
2003-2005 Brevet de Technicien Supérieur Biochimiste au Lycée Technologique
du Saint-Esprit.
Juin 2003 Baccalauréat STL mention Assez Bien à l'Institution du Saint Esprit
Beauvais (60).

Expériences professionnelles

Banque Populaire 21 Février 2008 à Aujourd'hui :


Contrat à durée indéterminée à la Banque d’Orsay, au back / middle office clientèle.

Gestion privée : Saisie et suivi de règlement / livraison OPCVM (centralisation et


reporting), Bourse Française et étrangère. Gestion des opérations sur obligations
Françaises et étrangères (High Yield, OAT). Gestion et instructions des moyens de
paiements (CB, virements, transferts, SEPA, prélèvements). Gestion de la trésorerie
des comptes conservés de la banque en euro, et devises. Instructions et valorisation
des dépôts à terme et CDN. Opérations sur PEA instruction et suivi. Mise en place,
suivi, réescompte, prise d’intérêts sur découverts, prêts et caution. Saisi de transferts
de titres, gestion des OST (IPO, M&A…) prise en charge des opérations de private
equity (création code valeur maison, inscription des titres sur les comptes,
valorisation). Gestion et suivi des dossiers de successions.

Gestion institutionnelle : Prise d’ordre sur les OPCVM maison et ceux centralisés
par nos soins, instruction des opérations et suivi des règlements / livraisons, saisie
des opérations comptables liées. Contrôle des comptes débiteurs, des écarts de
parts OPCVM. Déclaration fin des mois des encours des OPCVM monétaires auprès
de la Banque de France (DTOM). Réescompte des positions du compte propre dans
les OPCVM.

Ze Bank Directe 7 Janvier – 8 Février 2008 :


Mission d’intérim au sein du service assurance vie, compte titre, PEA, OPCVM.
Conseil, vente, renseignement des clients et des prospects.

Databem 15 Novembre – 16 Décembre 2007 :


Mission d’intérim dans le cadre de l’Opération à Prix Ouvert de Natixis, en plate
forme téléphonique pour le renseignement des potentiels actionnaires.

BNP 1er Octobre 2005 au 30 Septembre 2007 :


Apprentissage au sein de l’agence Bourgogne (VII arrondissement de Paris) gestion
d'un portefeuille clientèle moyen/haut de gamme pour suivi et vente de produits
bancaires et

Langues étrangères
Anglais Lu, écrit, parlé
Allemand Bilingue
Espagnol Connaissance moyenne (bonne mais à remettre à jour !)

Divers
Connaissance et pratique informatique standard (Microsoft Office Excel, Word,
PowerPoint, Internet, ERP, etc.)
Activités: chasse, apiculture, football, lecture.

228
6. Soigner sa communication

Le « CV » anglo-saxon : si vous postulez dans une société internatio-


nale, pensez à adapter votre CV aux codes anglo-saxons. On parle alors
d’un resume pour un CV à la française. Le vocable CV s’appliquant à un
autre format de document plus détaillé et plutôt réservé aux institution-
nels et aux chercheurs. Le « resume » contient davantage de rubriques :
état civil (personal details), objectif professionnel (career objective),
expérience professionnelle (work experience), formation (education,
à ne pas confondre avec le mot training, qui fait référence à la for-
mation professionnelle), aptitudes particulières (special skills), langues
(languages), centres d’intérêt (extra-curricular/ extra-professional
activities) et enfin, les références et les recommandations (references).
À noter qu’aux États-Unis, les employeurs peuvent attacher une impor-
tance particulière aux activités extraprofessionnelles, révélatrices de la
personnalité – et donc du potentiel. Tenez-vous prêt, votre entretien
d’embauche pourrait très bien débuter par cette partie.

› Vos supports sur Internet

Le CV électronique ou sur les réseaux : Il contient les mêmes infor-


mations que votre CV papier mais vous pouvez insérer par exemple
des liens hypertexte sur les sites de vos précédents employeurs. Si
vous possédez un site ou un blog personnel, mentionnez-en le lien.
Veillez par-dessus tout à mettre à jour votre e-CV régulièrement. Notez
bien où vous avez laissé vos CV pour ne rien laisser traîner sur la toile
une fois que vous aurez trouvé votre emploi.
Attention par ailleurs, à votre adresse électronique et à ce qu’elle
dira sur vous : utilisez toujours une adresse privée et non celle du
bureau. Cela ferait mauvais genre aux yeux d’un futur employeur… De
même, évitez les adresses électroniques fantaisistes ou trop familières
(pseudos, diminutifs et autres personnages). Enfin, utilisez les sites de
recrutement à système de « push » qui vous alertent systématiquement
sur les offres d’emploi correspondantes.

229
Communiquer son énergie

La lettre électronique de candidature : Voici une lettre récemment


reçue d’un jeune homme, fraîchement diplômé.

À vous de jouer
Améliorer un courrier électronique
Pouvez-vous relever, au sein de ce courrier électronique, cinq
pistes d’amélioration ?
Propositions :
– Madame, Monsieur : personnalisez votre courrier – règle de
base si vous voulez concerner votre interlocuteur.
– Absence d’image et de résultat concrets : ce courrier très
administratif emploie de jolies formules génériques sans détailler
l’expérience concrète de la personne ni préciser ses véritables
apports. Quel serait alors le bénéfice pour l’employeur potentiel ?
Rappelez-vous, « parlez-moi de moi… » !
– Alignement : seuls deux paragraphes comportent plus d’une
ligne et du coup, le texte ne paraît pas aligné. Mieux vaut, dans ce
cas, aligner tout le texte à gauche. De même en ce qui concerne
l’adresse.
– Orthographe : on lit « plusieurs stages au sein de grande
enseigne »… Plusieurs stages suivis du pronom de, impliquent
plusieurs grandes enseignes. Ce type de faute d’orthographe est

230
6. Soigner sa communication

éliminatoire… Elle démontre par ailleurs que le candidat n’a pas


pris le soin de relire ou de faire relire son document – gage de
non-professionnalisme.

« Au sein de l’entreprise » : s’agit-il d’un courrier type, ou le nom


de l’entreprise devait apparaître (ce qui aurait été judicieux) ou
la personne a-t-elle oublié le terme « votre » ? Dans tous les cas,
cela est loin de faire bon effet.

La signature électronique : Pensez également à soigner la signa-


ture électronique, sur le fond et la forme. Vous pouvez même comme
c’est le cas ici, pour l’illustrateur de cet ouvrage, inviter les gens à vous
rejoindre sur vos réseaux.

Pour aller plus loin


Le blog, le site, la newsletter : engagez-vous de façon durable
Certains d’entre vous bénéficient peut-être d’un site, d’un blog voire d’une
newsletter. Véritables vecteurs de communication à part entière, ils vous
permettent d’alimenter vos publics de façon permanente et de créer de
l’image au quotidien. Vous pouvez ainsi partager votre analyse sur un
secteur d’activité, votre expertise, voire votre regard sur le monde. Vous
voilà journaliste ! Attention cependant aux effets boomerang.
S’il n’est pas mis à jour, un blog donnera l’image d’un manque de
professionnalisme et de rigueur. De même, si votre maquette n’est pas
élégante ni suffisamment professionnelle, cela peut vous nuire surtout si
vous visez l’univers de la communication, de l’image ou un secteur exposé.
Enfin, la newsletter doit apporter une vraie information et donner du
contenu utile à vos lecteurs. Elle ne doit pas apparaître comme une
sollicitation supplémentaire ou une tentative déguisée de vendre un

231
Communiquer son énergie

produit ou un service. En cela, la question de la périodicité d’expédition de


votre newsletter mérite d’être mûrie. Trop d’info tue l’info aiment à répéter
certains. Trop de sollicitations tuent parfois aussi le désir…
Quel que soit le support que vous développez, cela va vous demander
un effort à long terme. Cela passe donc par de la volonté mais aussi de
la ténacité, du temps et de l’énergie. De même votre support, une fois
créé, doit se développer, comme un produit. Il va donc falloir penser à sa
promotion, fidéliser vos publics, veiller à la fréquence de publication et
trouver un juste milieu.
Enfin, ne négligez pas les aspects présentation de votre support qui
joueront sur votre image. Sur un blog ou un support numérique, le titre et
la base line font en ce sens office d’accroche. Elles témoigneront de votre
promesse vis-à-vis de vos publics potentiels.

› Le portrait professionnel : sept clés pour gagner en impact

Si la présence de la photo n’est pas toujours souhaitable sur le CV,


elle l’est davantage sur les réseaux sociaux à vocation professionnelle
qui lui réservent un espace par défaut. Si vous décidez de le laisser
vierge, cela peut aussi donner l’image d’un profil incomplet ou d’une
volonté d’anonymat assez peu compatible avec le fait d’être sur un
réseau… Quelle photo choisir alors ? Comment faire pour que cette
photo soit parlante ? Quelle image donner de soi ? Voici une série de
conseils pratiques pour mettre, là encore, le maximum d’atouts de
votre côté.

• Définir clairement l’objectif assigné à l’image


Commencez par vous poser les bonnes questions en définissant
les objectifs que vous souhaitez atteindre avec cette photo de vous.
Quelle image souhaitez vous donner : proximité ? distance ? sérieux ?
sympathique ? Souhaitez-vous par ailleurs exprimer votre métier ou
votre spécialité ou privilégier un portrait neutre ? Comme tout support,
la photo doit véhiculer un message et donner du sens à votre image
professionnelle.

232
6. Soigner sa communication

• Faire attention au cadre


Pensez à l’utilisation de la photo à venir. Si vous la destinez au Web,
le décor demeurera très secondaire – le public cherchera d’abord à
voir votre visage. Selon votre objectif, vous pouvez décider d’ajouter un
élément pour vous donner à voir en situation : mouvement, élément
de décor, micro, etc. Privilégiez un seul élément et ne multipliez pas
trop les informations. En règle générale, et vu le format occupé par
votre photo une fois à l’écran, mieux vaut privilégier un plan serré sur
votre visage.

• Donner le bon angle


La manière dont vous allez positionner l’appareil aura une consé-
quence sur votre image. Une photo prise en plongée (appareil au-
dessus de vous), pourrait écraser votre image surtout si vous êtes de
petite taille. Si vous êtes pris en contre-plongée, cela pourra donner
l’impression de davantage de grandeur. Attention cependant à ne pas
mettre en relief votre menton ou votre cou au détriment de votre
visage.

• Soigner le regard et l’attitude


Deux options se présentent à vous : regarder le public droit dans les
yeux (donc fixer l’objectif) ou regarder au loin. Privilégiez la première si
vous cherchez à créer le contact, à convaincre. Le regard lointain peut
quant à lui, donner une image de visionnaire et instaurer une certaine
distance avec votre public. Pensez également à soigner l’intention de
votre regard – habitez votre personnage d’une énergie particulière
lors du « shooting ». Il ne s’agit pas de jouer les mannequins mais de
vous mettre dans votre rôle professionnel. Par exemple, si vous êtes
médecin, vous pouvez incarner, au moment de la prise de vue, la
posture du médecin (son regard bienveillant, son attitude d’écoute).
Pour cela, oubliez l’appareil et regardez le photographe comme s’il
s’agissait de votre public initial.

233
Communiquer son énergie

• Penser au stylisme
Votre tenue vestimentaire, participe à l’effet que vous allez produire.
Vous pouvez vous référer au chapitre consacré au stylisme dans cet
ouvrage. Pensez bien à chaque composante : couleurs, accessoires,
coupes, etc. N’hésitez pas à vous maquiller pour matifier le teint et
gommer les imperfections de la peau. Tous les professionnels le font
et cela ne se verra pas sur la photo.

• Limiter les retouches


La plupart des logiciels de photo et même désormais ceux livrés avec
vos appareils permettent de pratiquer assez facilement des retouches :
recadrage, lissage des rides, contrastes, etc. Attention cependant à ne
pas trop en faire pour ne pas que la photo constitue une promesse qui
vous desserve lors du rendez-vous ou du premier contact !

• Faire appel à un professionnel


Si vous le pouvez, offrez-vous les services d’un professionnel : pho-
tographe indépendant équipé d’un studio, voire photographe de proxi-
mité. Il disposera, en plus d’un appareil de qualité, de projecteurs et de
lumières professionnelles qui contribuent à la réussite de votre image.
En multipliant les clichés, vous élargirez également vos possibilités.
Il saura par ailleurs vous guider dans la manière d’être et augmenter
votre confort (voire votre plaisir !) dans l’exercice de la pose.

234
6. Soigner sa communication

Miser sur le réseau


M

◗ Vos relations au bureau


Selon Wikipédia, « un réseau est un ensemble de nœuds (ou pôles)
reliés entre eux par des liens (canaux) » qui forment « des flux de force,
d’énergie ou d’information ». Force, énergie, information : ces mots
résonnent plus que jamais dans l’univers professionnel.
Écoles d’anciens élèves, clubs de dirigeants, associations : les réseaux
occupent une place importante dans le monde professionnel.
On estime même que les réseaux des anciens élèves font partie
intégrante de la valeur des écoles de commerce. À travers les
« anciens », ce type d’association entretient en effet le sentiment d’une
communauté, facilite les liens et les embauches. Les annuaires des
anciens sont d’ailleurs très coûteux car ils recèlent une vraie richesse.
Parmi les systèmes existants, celui de la cooptation – avouée ou pas
– fait bonne figure en France. Même à l’Université, où l’on doit nor-
malement recruter des professeurs sur des critères nationaux objectifs,
la cooptation joue un prépondérant. Le journal Le Monde, d’ailleurs,
rapporte les travaux de deux sociologues1 qui ont calculé l’ampleur
du phénomène. Ces études sont éloquentes. Toutes universités et
disciplines confondues, les candidats locaux ont dix-huit fois plus de
chances que les candidats extérieurs d’obtenir un poste. Pour certaines
disciplines ou universités, ce facteur peut atteindre 50 voire… 500 !
La cooptation existe également dans les entreprises. Une étude
effectuée par Bernard Hodes Group auprès de 144 grandes entrepri-
ses françaises place le procédé au second rang des moyens utilisés.
Les avantages de ce système sont multiples. Pour celui qui cherche un

1. Olivier Godechot, chercheur au CNRS et Alexandra Louvet, doctorante, Le Monde, article


paru dans l’édition du 02.05.08.

235
Communiquer son énergie

emploi ou un partenariat, cela permet de rentrer dans l’entreprise en


étant recommandé. L’autre s’engage pour vous. Celui qui vous introduit
a ainsi l’assurance de travailler avec quelqu’un qu’il connaît et dont
il reconnaît la valeur. Pour l’entreprise, c’est le moyen de faire parler
de soi à travers la bouche de ses équipes, ambassadeurs naturels.
Finalement, cette démarche relie les personnes entre elles et leur
permet de s’impliquer mutuellement.

› Donner pour donner : s’investir avant de recevoir

Attention, le réseau a une valeur, il est bon d’en prendre conscience.


En introduisant et en recommandant une personne à une autre, vous
impliquez également votre propre image. Si vous recommandez une
personne pas fiable, votre conseil, votre capacité d’analyse et votre
image en souffriront automatiquement.
L’image de soi joue également un rôle majeur dans la manière dont
nous donnerons nos propres contacts aux autres.
Certaines personnes le feront avec grande générosité et un réel
lâcher prise. Elles ouvriront librement leurs carnets d’adresses et seront
heureuses de mettre les gens en relation. Nous les appellerons des
marieuses de talents.
D’autres sont beaucoup plus frileuses à l’idée de partager leurs
contacts et leurs ressources. Elles craignent probablement de nuire à
leur image, de perdre leur pouvoir ou leur contrôle sur une relation
établie, ou encore de perdre « une cartouche » dont elles pourraient
avoir besoin à un autre moment.
Car si la plupart des personnes sont prêtes à recevoir, toutes ne
sont pas prêtes à donner. C’est pourtant là le point de départ d’un vrai
réseau professionnel. Donner pour donner, sans attendre systéma-
tiquement un retour de la personne à laquelle vous avez consacré
votre temps ou votre énergie.

236
6. Soigner sa communication

Dans un système de réseau, vous êtes à la fois l’offre et la demande,


vous vous ouvrez à des opportunités et vous vous engagez en même
temps à aider, à votre tour, ceux qui vous sollicitent.
Plus vous donnez sincèrement et généreusement, plus les choses
vous reviendront de manière démultipliée. Il s’agit là de la magie du
réseau.
Vos plus gros soutiens, vos meilleurs appuis ne seront pas forcément
celles et ceux à qui vous donnerez le plus, ni même parfois les gens les
plus hauts placés. Vos anges gardiens sont peut-être ailleurs… En cela,
il convient de se placer dans une certaine posture et de développer de
la gratitude en vers celles et ceux qui vous aident.

À vous de jouer
De la gratitude avant toute chose : remerciez !
La gratitude est une vertu extrêmement puissante, assez peu
valorisée au pays de Descartes. Pourtant, elle est un sentiment
très puissant. Il est important de remercier les personnes qui nous
ont aidé, ont cru en nous ou ont été témoins des événements
clés de notre vie. Nous renforçons ainsi notre relation à nous-
même et aux autres.

Quelles sont les personnes qui ont contribué à faire ce que vous
êtes, qui vous ont mis sur votre propre chemin ? Prenez le soin
d’en lister à présent au moins cinq et vous ressentirez la joie
intense d’avoir reçu et celle de reconnaître la valeur des autres.

Listez cinq personnes de votre réseau auxquelles vous êtes


redevable sur le plan professionnel :

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

237
Communiquer son énergie

Comment pouvez-vous leur exprimer votre reconnaissance, les


remercier ?

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

Prenez le temps de ressentir la gratitude envers chacune de ces


personnes ou même des événements qui vous ont aidé à devenir
ce que vous êtes. Cet exercice peut également donner le sentiment
d’intégrer un tout. Vous éprouvez cet échange et la gratitude de la réci-
procité : avoir donné, avoir reçu. Il se peut que ces rencontres soient
fortuites et que vous n’ayez pas, sur le moment, pris conscience de
leur importance. Les opportunités peuvent en effet se présenter dans
des situations du quotidien.

› Quatre opportunités de se faire des contacts et du réseau ?

• Au travail : café, couloir et petites conversations entre amis


Le bureau est naturellement le meilleur endroit pour rencontrer des
gens et se sociabiliser. Toutes les personnes isolées socialement le
savent et en font les frais. À vous donc de profiter de vos échanges ou
de vos activités professionnelles pour « penser réseau » et vous ouvrir
des opportunités. Toutes les fonctions comptent : une personne en
charge de la reprographie ou une assistante de direction peuvent être
de vrais appuis. Pour construire des relations saines et bienveillantes,
vous devez vous inscrire dans une démarche sincère. Si vous construi-
sez et bâtissez vos relations par calcul, vous en connaîtrez les limites.
Intéressez-vous véritablement à l’autre, à ce qu’il fait, à ce qu’il vit. Et
soyez prêt, si vous demandez un service, à en rendre par ailleurs. Nous
avons tous besoin, à un moment ou à un autre, de quelque chose ou
de quelqu’un – autant s’entraider.

238
6. Soigner sa communication

Une entreprise compte de nombreux lieux et moments qui facilitent


la socialisation et notamment la pause-café ou le déjeuner. Tâchez alors
de varier les plaisirs et de ne pas tomber dans les petites habitudes. En
restant toujours avec les mêmes personnes ou en ne fréquentant que
les gens de votre équipe ou de votre direction, vous pouvez passer à
côté de belles opportunités de rencontre ou de collaboration.

• Les clubs et les associations : les points communs rassemblent


Les clubs et les associations professionnelles incarnent un lieu pri-
vilégié pour multiplier des rencontres et développer son réseau. Mais
attention, ils exigent aussi de l’énergie, du temps et parfois même
de l’argent. Adhérer à une association ou un club n’est donc pas une
démarche anodine : il faut faire le « bon » choix pour soi.
Ces clubs favorisent souvent la cooptation : n’hésitez pas faire appel
à vos amis ou à vos homologues pour intégrer celui qui vous ira le
mieux. Vous pourrez alors vous appuyer sur votre parrain pour vous
renseigner, puis voir comment intégrer le club et, s’il vous convient,
y trouver votre place. Rappelez-vous qu’en tout club, en tout réseau,
vous devrez aimablement répondre aux attentes des autres. Ce genre
de communauté repose tout autant sur la dynamique du « donnant-
donnant ».
Les fonctions des clubs sont évidemment diverses et liées à leurs
objectifs. Ils permettent de rompre l’isolement, développer du busi-
ness, mettre en commun des problématiques, se former, se divertir,
etc. La plupart de ces clubs vous aideront à créer des relations fortes et
souvent vraies avec des personnes qui partagent des points communs
professionnels ou des affinités porteuses.
Même si vous n’avez pas encore d’emploi ou la possibilité de rentrer
dans un club professionnel, vous pouvez également passer par les
associations extra-professionnelles. Celles-ci vous donnent des occa-
sions de rencontrer des personnes dans un contexte différent de leur
travail. Partager des longueurs de bassin avec le directeur marketing

239
Communiquer son énergie

de telle société ou faire du théâtre avec le fils du dirigeant d’une


entreprise peut vous aider à créer des connections.

• Internet : des opportunités à saisir


Si les clans puis les réseaux sont nés dès lors que les êtres
humains se sont regroupés en sociétés, ils ont connu un nouveau
développement avec les possibilités offertes par Internet. Nous avons
tous désormais, depuis notre bureau, la possibilité de rencontrer des
dizaines, voire des centaines de personnes sans même avoir à nous
déplacer. Un vrai luxe.
D’après l’anthropologue britannique Robin Dunbar, nous ne
pouvons entretenir de vraies relations directes qu’avec 150 personnes
maximum. Avec Internet, nous pouvons facilement doubler la mise et
gérer 300 contacts, voire 500 pour celles et ceux qui y consacrent le
temps et l’énergie nécessaires.
Nous aurons l’occasion de présenter dans la seconde partie de ce
chapitre chacun des réseaux professionnels susceptibles de servir votre
image et votre évolution professionnelle. Mais derrière les demandes
de contacts ou d’amis virtuels, il ne faut jamais oublier qu’il y a des
personnes et des besoins réels. Aussi, me semble-t-il indispensable, si
vous avez créé une nouvelle relation sur Internet, de la concrétiser dans
la « vraie » vie. Vous prendrez mieux alors la mesure de la rencontre et
de la personne. Comme nous l’avons vu, la relation et la communication
émanent beaucoup de l’énergie de chacun : gestuelle, non verbal, voix,
etc. Si vous souhaitez, à terme, développer des relations professionnelles,
il faudra sans doute, à un moment ou à un autre, passer par une rencon-
tre et un échange de vive voix qui authentifieront une vraie relation.
Internet offre également la possibilité de vous faire de nouveaux
contacts par exemple via les groupes ou les différentes communautés
d’échanges ou forums. Vous avez donc là, la possibilité de publier des
avis, des analyses ou des informations qui peuvent contribuer à vous
faire remarquer et à rencontrer de nouvelles personnes.

240
6. Soigner sa communication

• Les événements professionnels et les invitations RP


« Me rendre à un cocktail où je ne connais personne ? Quelle
horreur ! Je vais m’ennuyer à mourir et même si j’ai besoin de faire
des rencontres, je déteste cela. En plus, je ne sais pas quoi dire, je
me sens très mal à l’aise dans ce genre de trucs ». Voici le genre de
réflexion que nous pouvons très facilement nous faire ou entendre
autour de nous.
Il n’est en effet pas facile de parvenir à entrer en relation avec des
inconnus ou des personnalités et de se présenter, voire se vendre. Vous
avez désormais les outils sur le fond : aller droit au but, à l’essentiel
et pouvoir vous présenter rapidement. Pour faire votre présentation,
rappelez-vous de répondre à ces trois questions fondamentales et si
possible de les exprimer en 30 secondes :

– Á qui je suis utile ?


– Á quoi je suis utile ?

– Comment je suis utile ?


Au-delà et souvent même au préalable, il faut oser aller vers l’autre.
Pour ce faire, commencez par entrer dans l’énergie et l’humeur pro-
pices à la rencontre. Rappelez-vous que la relation se crée à partir de
premières impressions, soignez donc attentivement les signaux exter-
nes que vous allez renvoyer à l’autre. Un sourire, un regard, un geste
d’ouverture, voilà qui permettra d’engager la conversation, au-delà de
vos premiers mots.
Lâchez le juge intérieur : votre pire ennemi, c’est vous. Si vous
commencez à vous dire que c’est ridicule, que cela ne sert à rien,
vous obtiendrez exactement l’effet programmé. Rappelez-vous que
d’autres personnes, dans le même cas que vous, sont aussi en quête
de contacts et peut-être même espèrent que quelqu’un viendra à eux.
Elles auront donc beaucoup de plaisir à trouver quelqu’un avec qui
échanger. Dépassez votre appréhension naturelle et jetez-vous à l’eau,
vous verrez, vous savez très bien nager. Pensez enfin à récupérer les

241
Communiquer son énergie

cartes de visites et à assurer rapidement un suivi de vos rencontres. Il


faut battre le fer tant qu’il est chaud !

À vous de jouer
Comment se souvenir d’un prénom ?
Certaines personnes se souviennent des prénoms, voire des
noms, des gens qu’elles rencontrent pour la première fois. Voici
un exercice simple que vous pouvez utiliser pour augmenter
votre mémoire des prénoms.

La tactique : utiliser les images mentales. Lorsque vous rencontrez


une nouvelle personne, fabriquez-vous une image d’elle à partir
de son prénom et de la personne de votre entourage que ce
prénom évoque naturellement pour vous.

Si par exemple, on vous présente un brillant journaliste


économique et que celui-ci se prénomme Fabien.

1. Laissez venir à vous l’image de votre « Fabien » dans votre


cercle d’amis ou de relations. Vous en connaissez forcément un
et l’image de cette personne va vous monter facilement. Prenez
la première image du Fabien qui vous vient, sans la juger.
2. Mixez ensuite mentalement l’image du Fabien que vous venez
de rencontrer avec celle de votre Fabien. Par exemple, vous
pouvez utiliser un facteur clé de reconnaissance de votre Fabien
initial (couleur de cheveux, lieu d’habitation, sa voiture, etc.) et
imaginer votre nouveau Fabien dans cet environnement. Plus
votre image sera animée et sympathique, voire comique, plus
vous y aurez accès facilement car elle se distinguera des autres
dans votre cerveau. Fabriquez-vous une image, prenez le temps
de bien la visionner, de l’enregistrer. Le travail est fini !
3. La prochaine fois que vous rencontrerez Fabien le journaliste,
sans même le vouloir, votre image mentale montera d’elle-même

242
6. Soigner sa communication

et vous aurez un accès immédiat à son prénom. Ainsi vous


valoriserez considérablement votre interlocuteur et développerez
vos talents relationnels.

4. Vous pouvez même aller plus loin en vous composant, lorsque


cela est possible, une image mentale du nom de famille lorsque
cela est possible (ex : Dupont = du pont) ou encore de sa
fonction. Ce petit jeu marche à tous les coups et ne prend que
quelques secondes. Il suffit juste de le faire.

Pour vous inviter à mettre en œuvre cette technique, entraînez-


vous à domicile pour commencer. Prenez par exemple une photo
de classe de vos enfants ou une photo de groupe quelconque.
Demandez à un proche de vous citer ou d’inventer chacun des
prénoms. Pour chaque visage, construisez vos images mentales
avec la méthode ci-dessus en prenant quelques secondes pour
bien visualiser celle que vous vous construirez pour chacune des
personnes.

Vérifiez à l’issue le nombre de prénoms dont vous vous souvenez.


Vous avez de grandes chances de devenir le roi de la mémoire
des prénoms !

• Déjeuners : votre image passe aussi par vos bonnes manières


Savoir accueillir un client, lui faire plaisir, avoir des pensées pour
lui et parfois même partager un repas ou un déjeuner construisent
également votre image professionnelle. Avec la complicité de mon
ami Jean-Luc Chane Won In, chef du protocole de l’Unesco, voici
cinq conseils pratiques et simples pour soigner votre image à table et
témoigner de vos bonnes manières.
1. La place de l’invité : si vous invitez un client, il convient de lui offrir
la meilleure place à table : celle où il jouira de la vue panoramique sur
la salle et non celle face au mur avec vous uniquement pour décor.

243
Communiquer son énergie

Par ailleurs, rappelez-vous que le restaurant est l’un des rares endroits
où un homme est susceptible de passer la porte avant une femme de
manière à affronter le premier les regards de la salle.
2. Vous devez constamment veiller à ce que les verres de vos convi-
ves soient régulièrement pleins. S’il s’agit de deux verres à pied, le petit
verre est réservé aux vins tandis que le grand accueillera les eaux.
3. Les couverts : ne vous posez plus la question de ceux à utiliser
en fonction du plat, ils sont placés par ordre d’utilisation. Commencez
par ceux le plus à l’extérieur et tout ira bien ! On utilise naturellement
le couteau avec la main droite pour couper la viande ou les aliments
qui le nécessitent. Cependant, une fois la tâche accomplie, il est bon
de poser le couteau pour libérer cette main droite et y placer sa four-
chette. De même, vous pouvez effectuer des poses lors du déjeuner
en posant vos couverts à 8 h 20, base des manches en appui sur la
table. En fin de repas, pour marquer le fait que vous avez terminé,
vous pouvez déposer vos couverts, cette fois-ci côte à côte et dans
votre assiette, à 4 h 20, le manche dépassant légèrement de votre
assiette.
4. Si vous allez vous-même boire, prenez le soin de vous essuyer
la bouche avant d’y porter votre verre pour ne pas le marquer ni
le salir. De même, après avoir bu, vous pouvez à nouveau utiliser
subtilement votre serviette, cette fois-ci pour vous sécher la bouche
avant de reprendre votre dégustation.
5. Vous partez et vous vous levez afin de quitter la table en fin de
repas ? Posez négligemment votre serviette en boule sur la table ! La
replier signifierait que vous souhaiteriez revenir et élire domicile à l’en-
droit où vous vous trouvez. À la fin du repas, Mesdames, ne sortez ni
rouge à lèvres, ni poudrier ou brosse à cheveux, ces manières n’étant
naturellement pas de mise dans une salle de restaurant.
Vous voici désormais au fait d’une série de bonnes manières dont
vous pouvez faire preuve à table. Au-delà, il convient de soigner votre

244
6. Soigner sa communication

relation au quotidien. Que vous ayez tendance à prendre la parole faci-


lement ou que vous soyez plutôt discret et introverti, vous avez peut-être
un atout puissant que nous allons développer à présent : l’écoute.

› Écouter pour mieux s’entendre

« La connaissance parle, mais la sagesse écoute ». Ces mots sont


ceux de… Jimi Hendrix ! Le jeune et fougueux guitariste, malgré la
puissance de ses décibels électriques, connaissait donc l’un des grands
secrets de la relation. Les meilleurs communicants sont ceux qui savent
d’abord écouter l’autre. En tant qu’enfant, n’apprend-on pas d’ailleurs à
parler d’abord en écoutant les autres ?
Comme on le dit, un bon écoutant sera à son tour entendu. D’abord,
parce qu’il aura su créer une relation de confiance avec l’autre en l’ac-
cueillant, dans sa différence, sans juger ni réagir hâtivement. Ensuite,
en s’installant dans le silence de l’écoute, notre propre parole pèse
davantage. Combien de fois avez-vous eu le sentiment de ne pas être
entendu lorsqu’une personne, sans doute voulant bien faire, vous a
donné des conseils alors que vous aviez simplement besoin qu’elle
vous écoute, jusqu’au bout ?
Bonne nouvelle donc : si vous n’êtes pas particulièrement bavard
et spontané mais que vous savez écouter, vous avez le plus beau
des talents. Si vous voulez soigner votre image et créer des relations
profondes et sincères, commencez par écouter l’autre. Si l’on dit de la
parole qu’elle se prend, l’art est aussi de savoir la donner ou la rendre
et de garder le silence pour mieux entendre l’autre.
Pour aller plus loin et vous proposer des techniques performantes,
je vous propose de découvrir les grands principes de l’écoute active
également appelée parfois écoute empathique ou bienveillante. Elle
nous vient notamment du psychologue Carl Rogers1.

1. Carl Rogers, psychologue humaniste américain, a notamment développé l’approche dite


« centrée sur la personne ».

245
Communiquer son énergie

À vous de jouer
L’écoute empathique :
écoutez comme les pros de la relation
Faites comme les professionnels de la relation d’aide ou du
coaching, développez vos qualités d’écoute empathique en
quatre étapes :

1. Accueillir l’autre, sans juger

Placez-vous dans une posture d’ouverture, physiquement et


psychologiquement :

– du point de vue physique et comportemental, vous devez


manifester tous les signes de l’écoute : rester en ouverture (pas
de bras croisés), poser un regard franc et bienveillant sur votre
interlocuteur, afficher un visage détendu et positif.

– du point de vue psychologique, laissez de côté votre propre


système de référence et préparez-vous à écouter l’autre sans
jugement, pour comprendre sa logique et sa vision du monde.
Pour écouter et entendre l’autre, il faut commencer par accepter
la différence de points de vue.

2. Écouter de façon active

Premier secret, se placer dans la posture de celui qui « ne sait pas ».


Cela vous permet de garder de l’ouverture d’esprit et d’exclure
toute idée préconçue et toute tentative d’interprétation hâtive.
Dans une écoute active adoptez le mode « réceptivité » plutôt que
celui de l’« initiative ». Soyez donc le réceptacle bienveillant d’une
parole. En prenant des notes vous manifestez un authentique
intérêt à votre interlocuteur. Si vous êtes consultant ou même
vendeur, c’est la meilleure des postures. Inutile de chercher à
placer vos messages ou de proposer des solutions si vous n’avez
pas fait entièrement le tour de la question.

246
6. Soigner sa communication

3. Valider la bonne compréhension des propos

Pour bien valider votre communication et votre bonne relation


aux autres, vous pouvez montrer combien vous avez parfaitement
saisi. Reformulez alors en vous appuyant sur les propres
termes de votre interlocuteur. Les phrases clés pour débuter la
reformulation sont par exemple : « si j’ai bien compris, vous… »,
« vous voulez dire que… », « autrement dit… ».

4. Comprendre et identifier le comportement ou l’émotion


sous-jacente

Étape ultime, mettre des mots sur ce que l’autre ressent et


reconnaître l’autre jusque dans son ressenti. Voilà la plus belle
des empathies, le plus grand des cadeaux pour lui et pour vous.
Ainsi, vous vous adressez à autrui avec le cœur – la plus belle
des intelligences.

À vous de jouer
Accueillir l’autre grâce à votre qualité d’écoute
Voici une affirmation que vous seriez susceptible d’entendre
dans votre environnement professionnel. Indiquez la réponse qui
vous paraît la plus adaptée et fidèle au principe de l’écoute active
et empathique.

Votre interlocuteur vous dit : « Je suis énervé. »

Vous répondez :
a. Moi aussi, il y en a vraiment marre de ce fonctionnement.
b. Tu pourrais aller prendre l’air pour te calmer.
c. Je te comprends, je t’avais d’ailleurs senti nerveux.
d. Tu devrais faire un stage sur la gestion des émotions.

Réponses :

a. Si votre émotion est certes la même, vous ne gérez pas le


message qui vous a été envoyé. Votre réponse parle de vous-

247
Communiquer son énergie

même et d’un sentiment partagé mais ne témoigne pas d’une


écoute empathique.

b. Vous proposez un conseil ou une solution à une personne qui


ne vous a pas demandé votre avis. L’intention est louable mais
l’effet incertain.

c. En accueillant l’autre et son ressenti, vous faites preuve de


reconnaissance. Le fait de l’avoir remarqué, souligne également
votre attention à l’autre. Vous êtes dans une écoute empathique
qui pourrait amener votre interlocuteur à se sentir confiant et à
vous en dire plus.

d. Aïe… non seulement vous donnez un conseil mais, en plus,


vos propos peuvent être mal interprétés et votre interlocuteur
peut penser que vous lui reprochez de ne pas bien assumer ses
émotions.

À présent que vous avez appris à écouter pour renforcer la qualité de


votre relation, vous pouvez aller plus loin pour écouter également avec
votre regard et votre corps. Observer l’autre dans ce qu’il nous indique
de lui à travers sa posture, le rythme de sa diction, son énergie, c’est
aussi apprendre à l’entendre. En adhérent parfaitement au registre de
l’autre, vous pouvez chercher à vous synchroniser avec lui voire à lire
son émotion ou son intention. En adoptant sa posture et son rythme,
vous allez vous sentir sur le même registre et accroître de façon subtile
votre qualité relationnelle à l’autre.

› Communiquer en interne auprès de vos collègues

Étudions à présent trois situations concrètes où vous pourriez être


amené à devoir manager votre image subtilement :

– Vous avez réussi et vous êtes mis vedette : que faire en cas de
succès ?

248
6. Soigner sa communication

– Vous cherchez un job, un contrat mais sans vouloir le dire : comment


se faire désirer ?

– Vous avez un entretien avec le patron : comment assurer et soigner


son image ?

› Vous êtes mis en vedette : trouvez le juste milieu !

Ne laissez pas les autres communiquer à votre place sur vos réussi-
tes. Pas de fausse modestie déplacée. Tous les gens ne sont pas bien
intentionnés et les entreprises sont aussi, à certains égards, des jungles
pleines de rivalités. Si vous ne prenez pas l’initiative de communiquer
sur vos réussites, certains sauront le faire à votre place, parfois en tirant
la couverture à eux.
Faites donc en sorte de communiquer sur vos résultats. Attention pour
autant aux pièges de l’autosatisfaction. Il faut prendre les devants certes,
mais savoir rester humble et ne pas donner l’impression de vouloir tirer
la couverture à soi. L’équilibre est subtil mais tellement important.
Si – c’est tout le bonheur que je vous souhaite – vous êtes mis
en vedette grâce à vos actions et vos réussites, veillez, dans votre
communication, à systématiquement valoriser non pas votre travail
mais celui d’une équipe, d’une marque, d’un groupe. Vous en sortirez
grandi. Commencez toujours par remercier alors vos équipes, celles et
ceux qui vous ont aidé, qui ont porté le projet.

› La recherche d’un job ou d’un client : se faire désirer

Parfois, ce ne sont pas les autres qui viennent à vous mais vous qui
devez les solliciter. Dans ce cas, il est toujours plus efficace et subtil
de se faire désirer plutôt que de mettre le pied sous la porte. Même
si l’enjeu est capital pour vous (vous vendre, trouver un job, un client,
etc.), il est bon de garder une certaine posture intellectuelle.
Il s’agit alors de faire en sorte que ce soit l’autre qui soit demandeur
et non pas vous. Il vous faut « susciter le désir ». Vous devrez indiquer

249
Communiquer son énergie

que vous saurez vous rendre disponible à l’autre sans pour autant en
avoir besoin à tout prix de lui. Aime-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis !
Pour vous aider, notamment dans la recherche d’un job, voici à
présent la technique du rendez-vous informel. Elle consiste à provoquer
un entretien sous le prétexte d’une étude pour se faire de nouveaux
contacts, voire obtenir une cooptation ou un job1.
1. Se trouver un bon prétexte
J’ai récemment été sollicité par une étudiante de Sciences
Po qui s’intéressait au média training des hommes politiques.
À l’issue de notre entretien qu’elle a intégralement enregistré
puis très fidèlement retranscrit, elle a pris le soin de m’en-
voyer son rapport, valorisant ainsi subtilement le fruit de son
travail. Conclusion : cela m’a donné envie de travailler avec elle.
Vous l’avez compris, la meilleure des premières approches sera celle à
l’occasion de laquelle vous susciterez le désir. Le principe est donc de
ne pas nécessairement livrer votre objectif, surtout lorsqu’il s’agit de
trouver un emploi ou de demander quelque chose à quelqu’un. Vous
pouvez prétexter la réalisation d’une étude de marché, l’écriture d’un
rapport ou même d’un livre. Demander conseil valorise la personne
sollicitée et augmente vos chances d’obtenir un rendez-vous. Sous
couvert de la rédaction d’un ouvrage et d’entretiens sollicités auprès
de spécialistes d’un secteur, je connais des chefs d’entreprises qui ont
considérablement élargi leur portefeuille de contacts… et de clients.
2. Se faire recommander
Pour augmenter vos chances de réussite, l’idéal est de trouver une
personne qui vous recommande (un ami commun, un proche, une
relation professionnelle, etc.). Les réseaux professionnels sur Internet
pourront vous y aider (LinkedIn notamment). Attention, parfois le simple
mail ou message téléphonique « de la part de… » ne suffira pas, surtout

1. Plusieurs personnes ont développé cette méthode en France, inspirée de l’informational


interview, et notamment Hervé Boomelaer (Trouver le bon job grâce au réseau - 2007), Henri
Kaufmann ou encore Fadhila Brahimi (Blogpersonalbranding.com).

250
6. Soigner sa communication

si vous vous adressez à des personnes très sollicitées. Dans l’idéal, la


personne qui vous recommande devra appeler votre prospect en direct
pour lui demander de vous rencontrer. Parfois, cela s’avère nécessaire.
Dans ce cas, battez le fer tant qu’il est chaud et veillez à rappeler la
personne pour concrétiser le rendez-vous dans les 24 heures.
3. Préparer soigneusement
Une fois la date et le créneau du rendez-vous obtenus (proposez
45 mn), posez le cadre et l’objectif officiel de votre rencontre : projet
professionnel, interview d’expert, connaissance d’un milieu, etc. Pensez
naturellement à échanger vos cartes de visite avec votre interlocuteur
(comme un professionnel, même si vous n’avez pas d’emploi). Vous
allez ainsi récupérer des informations précieuses. Surtout, n’emmenez
pas avec vous votre CV. Rappelez-vous, vous n’êtes pas là pour cela.
4. Demander à la personne son avis pour en faire un acteur
de votre projet
N’hésitez pas à demander à la personne son appréciation sur votre
projet. Ses conseils sur ce qu’il convient de mettre en avant. Sa vision
sur les opportunités qui se présentent. Les entreprises en développe-
ment. Voire, ce qu’elle ferait elle, si elle était à votre place. Vous allez
ainsi augmenter vos chances de rendre votre interlocuteur acteur de
votre projet et l’impliquer davantage.
5. Viser l’effet boule de neige
Enfin, pour vous aider à cheminer dans votre projet, veillez à deman-
der les noms d’au moins deux personnes auprès desquelles votre
interlocuteur pourrait vous recommander. Cela produira automatique-
ment l’effet boule de neige. Dans l’idéal, vous revenez alors à l’étape
2 pour que votre interlocuteur fasse lui-même le lien avec ses amis et
son propre réseau.
6. Boucler la boucle
Si votre interlocuteur finit par vous le demander, adressez-lui
effectivement votre CV mais attendez le lendemain. Pour ce faire, ne

251
Communiquer son énergie

vous contentez pas uniquement d’un mail. Prenez alors le soin de


lui envoyer un document papier, celui-ci restera sous ses yeux plus
longtemps. Que vous ayez un CV à envoyer ou pas, pensez à adresser
un petit mot écrit à la main pour remercier personnellement votre
hôte, l’intention est toujours appréciée. Et les écrits restent…
Vous voici armé pour solliciter de l’aide ou un emploi à travers un
chemin détourné. Il peut cependant arriver qu’il vous faille aller au but
ou même que l’on fasse appel à vous, et peut-être même le big boss.
Cela vous angoisse ? Plus pour longtemps.

Vous avez rendez-vous avec le big boss :


10 conseils pratiques
Vous allez avoir un entretien important avec le patron et
vous vous inquiétez ? Voici 10 conseils pratiques pour vous y
préparer et une occasion pour revoir les techniques développées
dans cet ouvrage.

1. Prendre de la hauteur, lui en a ! Premier réflexe, élargissez


votre regard. Si vous êtes sans doute le spécialiste dans
votre secteur et bénéficiez du regard terrain, votre patron a
naturellement une vision plus large. Ce qui est un problème
et une urgence pour vous l’est peut-être moins à l’échelle de
l’entreprise. Prenez du recul.

2. Vous vous inquiétez ? Identifier votre peur. Le meilleur


moyen de combattre ses peurs est de les regarder en face pour
mieux les affronter. Nous avons tous deux peurs principales :
celle de ne pas être aimé et celle de ne pas être à la hauteur. Si
vous ressentez l’une ou l’autre, voire les deux, tout va bien, vous
êtes normal ! Rappelez-vous alors que si VOUS avez été choisi
par votre entreprise, c’est qu’elle a besoin de VOUS, de votre
valeur, de votre compétence et de votre énergie.

252
6. Soigner sa communication

3. Think positif. Un entretien avec son patron, cela n’arrive pas


forcément tous les jours. Pensez positif ! C’est pour vous une
opportunité : celle de vous faire voir (et bien voir) et de passer
vos messages. Sachez tirer parti de l’occasion qui se présente,
elle peut générer d’autres opportunités.

4. Commencer par écouter. Premier réflexe, chut ! Commencez


par écouter, par sentir l’ambiance, la température. Bref, soyez aux
aguets. Posez des questions, faites-le parler et reformulez pour
être sûr de bien comprendre. Soyez dans l’écoute active.

5. Un coup de chaud, une émotion : respirer à fond. Si votre


mental se met en branle ou que votre cœur se met à accélérer,
offrez-vous une vraie pause respiratoire. Inspirez en relâchant le
ventre comme un ballon, expirez en rentrant le ventre. Avec un
peu d’entraînement, cela peut se faire très tranquillement, même
lors d’un entretien.

6. Préparer, préparer, préparer. Pour être au top, préparez-


vous au top ! Pour cela, posez-vous les bonnes questions qui
vous aideront à trouver les bons arguments : qu’attend votre
boss en particulier sur ce sujet ? Quelles sont ses craintes ? Ses
ambitions ? Ce qu’il en pense ? Ce qu’il ressent ? Plus vous serez
un bon « marketteur », plus vous serez performant.

7. Soigner votre posture et joindre le geste à la parole.


Attention, selon le type de siège qui vous est proposé, je vous
conseille d’adopter la bonne posture. Ni trop engoncé ou enfoncé
s’il s’agit d’un canapé confortable, ni coincé. Tenez bien le dos,
soignez vos appuis dans vos pieds et sur vos ischions (fessiers).
Joignez le geste à la parole, il contribue pour grande part à votre
impact.

8. Communiquer votre énergie et votre enthousiasme.


N’oubliez pas que vous êtes aussi un vecteur d’image pour votre
entreprise. Le patron doit avoir envie de vous revoir. Mettez-vous

253
Communiquer son énergie

dans l’humeur qui convient en fonction de l’entretien mais ne


négligez pas le sourire. Montrez que cela vous fait plaisir d’être
là et que vous êtes disponible pour l’autre.

9. Oser être vous-même. S’il s’agit certes du grand patron,


vous ne devez pas pour autant vous sentir plus faible ou moins
compétent. Au contraire, soyez vous-même, donnez humblement,
votre point de vue et montrez votre valeur. Les « puissants »
aiment aussi celles et ceux qui n’ont pas froid aux yeux et savent
s’imposer, en restant à leur juste place.

10. Finir fort. Finissez sur une ouverture, un « happy end ».


Comme pour tout entretien, montrez-lui le bénéfice acquis pour
lui, puis invitez-le à l’action que vous souhaitez mettre en œuvre
avec lui. Exemple « Merci de cet échange qui nous a permis de
faire le point sur le dossier (bénéfice acquis), je vous mets le
parapheur à la signature pour vendredi afin que nous puissions
adresser le courrier au client avant la fin de la semaine si cela
vous convient ».

À travers ces techniques concrètes et pratiques, vous allez pouvoir


développer vos atouts naturels dans vos relations quotidiennes au
bureau où dès lors, votre image professionnelle est en jeu. Il est éga-
lement un autre domaine pour lequel vous devez rester vigilant : celui
de la gestion de votre image sur Internet.

◗ Réseaux sociaux professionnels, être visible


En fonction de notre personnalité, de notre image de nous-même,
de nos propensions à l’outil informatique, nous adoptons des postures
différentes avec les réseaux sociaux. Certains en sont devenus les
éminents spécialistes, d’autres vivent davantage leur vie de manière
virtuelle, d’autres s’en sentent très éloignés, voir même allergiques. Là
encore, il s’agit de s’écouter soi, de ne pas « faire pour faire » ou de
tout rejeter en bloc. Comme tous les outils, les réseaux sociaux ont

254
6. Soigner sa communication

une efficacité pour servir votre image. Le tout est de les utiliser à bon
escient et en se respectant soi-même. L’ambition est donc, dans cette
partie, de vous apporter un certain nombre d’éléments de réflexion
et d’analyse pour accompagner votre stratégie d’image et d’action sur
le Net.
Être ou ne pas être présent sur le Net ? La question ne se pose
même plus. Car si certains ont longtemps tenté de garder l’anonymat,
ils ont été rattrapés par la réalité. Ce sont les autres qui publient sur
vous : votre famille, vos collègues mais également votre entreprise, les
blogueurs, etc. Vous pouvez donc, très facilement et naturellement,
être cité nominativement sur une photo ou dans un article. À partir
de ce moment-là, Google n’aura pas de mal à vous retrouver et les
informations publiées surgiront en un clic.
Vous voici donc au clair. Comme vous n’avez pas le contrôle sur
les autres, autant commencer par vous et par agir sur votre propre
image.
Comme le signale fort justement Olivier Zara dans l’introduction du
livre blanc sur l’e-réputation1, « le plus gros risque n’est pas que votre
entourage (qui vous aime) publie des choses négatives ou neutres
sur vous, le risque c’est que cela ne corresponde pas à votre image
de marque ».
Avec Internet, nous naviguons sur un nouveau territoire et certains
commettent encore des erreurs de jeunesse en considérant que leurs
actes ou leurs propos sont moins engageants pour leur image dès lors
qu’ils les effectuent depuis leur ordinateur. Pourtant, les faits parlent
d’eux-mêmes :

– Une personne s’est retrouvée au chômage pendant trois ans pour


avoir exprimé ses opinions politiques sur le blog de Lionel Jospin,

– Trois employées de la société d’ingénierie Alten ont été exclues pour


avoir critiqué leur DRH sur Facebook,
1. E-reputation, le livre blanc, mars 2010, Aref Jdey, / Demainlaveille.com.

255
Communiquer son énergie

– Treize employés de la compagnie aérienne Virgin Atlantic ont été


mis à pied pour avoir critiqué les employés de leur compagnie.
Commentaire de Richard Brandson, président de Virgin : « il y a un
lieu et un moment pour Facebook, mais on ne peut justifier que le
site soit utilisé par le personnel de toute compagnie pour critiquer
les passagers qui, en dernier ressort, paient leurs salaires ».
Il vous appartient donc de rester vigilants et de ne pas considérer
que ce que vous dites à titre privé n’a pas de conséquence sur votre
vie professionnelle. Nous sommes d’ailleurs tous confrontés à la diffi-
cile question du mélange de genres. Quelle est la juste frontière entre
votre vie personnelle et professionnelle ?
La bonne question à se poser est davantage en termes de sphère
privée/sphère publique que de vie privée/vie personnelle.
Un loisir, même d’ordre privé peut créer des passerelles et utilement
intéresser un contact professionnel. Rappelez-vous de la règle dévelop-
pée par ailleurs sur les points communs : « tu me ressembles, je me
rapproche ». Si vous êtes un passionné de saxophone et que vous avez
affaire à un musicien, vous pourriez très bien livrer cet atout et vous
retrouver à jouer ensemble… et ainsi rencontrer d’autres personnes
et élargir votre réseau !
Avec les réseaux sociaux et la capacité à publier des photos de nous
dans notre quotidien, la question se pose constamment de façon encore
plus précise. Si je publie une photo non professionnelle sur Facebook,
ou que quelqu’un poste une photo de moi par exemple entre amis ou
en couple, dans quelle sphère de ma vie cela se situe-t-il ?
À chaque fois, gardez bien cette question en tête pour pouvoir
faire les bons choix. Facebook a aussi une tendance très égotique :
parlez de soi, se mettre en scène, avoir des centaines d’amis, reflète
notre manière tangible d’exister au monde. De là à publier votre vie.
Rappelez-vous du conseil de Barack Obama à un étudiant qui souhai-
tait faire le même métier que lui : commencez par faire attention à ce
que vous publiez sur Facebook !

256
6. Soigner sa communication

Depuis sa création, Facebook fait d’ailleurs l’objet de nombreuses


controverses sur la protection des informations privées mais aussi sur
leur pérennité. Car même lorsque vous vous désabonnez, les infor-
mations restent.
Si le coup est parti et que vous souhaitez canaliser les données
publiées, notamment en ce qui concerne les photos, vous pouvez
toujours supprimer le « tag » vous concernant pour détacher votre nom
de l’image. Quoi qu’il en soit la photo sera bel et bien publiée…
Facebook propose à l’utilisateur de seulement désactiver son compte
et non de le supprimer définitivement. Quand le compte est désactivé
toutes les données personnelles restent en mémoire. Il existe pourtant
un formulaire de suppression téléchargeable sur le site, qui déclenche
ladite suppression au bout de 14 jours.

› Réseaux sociaux, y aller mais comment ?


La force des réseaux sociaux sur le Net alliée à l’excitation de
la nouveauté en ont fait le nouvel eldorado du business. S’inscrire
dans ces nouveaux supports devient un must. Certaines entreprises
recommandent même à leurs salariés de développer leurs profils pour
l’avenir.
Le domaine du recrutement, surtout aux États-Unis, exploite le plus
les réseaux sociaux. Les études montrent par exemple que près de
77 % des recruteurs américains effectuent des recherches sur les can-
didats à partir des moteurs de recherche sur Internet. Plus intéressant
encore, plus de 50 % des recruteurs complètent leurs informations
sur les candidats en allant sur les réseaux sociaux. Cela ne vous est-il
d’ailleurs jamais arrivé d’avoir le réflexe Google afin d’aller chercher des
informations sur une personne que vous deviez rencontrer ?
Il convient donc de prendre en main sa réputation et de veiller à
ce que les informations soient en phase avec ce que nous souhaitons
donner à voir ou à lire de nous-même. Y aller et y être certes, mais
comment ?

257
Communiquer son énergie

Là encore, commencez par définir votre stratégie et vos besoins pour


donner de la cohérence à votre e-réputation. Votre présence sur la toile
indique aussi votre territoire professionnel. Posez-vous les bonnes ques-
tions suivantes : souhaitez-vous développer votre réseau ou entretenir
celui dont vous disposez déjà ? Si oui, quel type de contacts voulez-vous
ramifier ? En France, à l’étranger ? Quel type d’informations souhaitez-
vous publier et jusqu’où pouvez-vous aller ? Quels choix de positionne-
ment allez-vous faire ? Quel type d’informations est-il utile pour vous de
voir apparaître ? Quel est l’objectif à terme : entrer en contact avec telle
ou telle catégorie ou tel univers professionnel ? Préparer une transition
ou un changement de poste ? Soyez votre coach personnel et commen-
cez par vous sonder avant de trouver des réponses toutes faites dans
l’offre, en perpétuel mouvement, qui se présente à vous.
Pour vous accompagner dans ces choix et dans la découverte des
réseaux sociaux, en voici les principales caractéristiques :
LINKED IN : Trouver un job, développer son réseau, rechercher des
prestataires, optimiser du business, LinkedIn, apparaît comme LE réseau
professionnel par excellence. Il se décline à un niveau international. Les
chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2010, LinkedIn affiche fièrement pas
moins de 70 millions de membres issus de 170 secteurs d’activités
dans près de 200 pays. En Europe, le réseau compte 11 millions de
membres dont 1 million en France. Enfin, notez que le site rassemble
plutôt des cadres, des dirigeants, c’est-à-dire des décideurs.
LinkedIn est basé sur le principe de la cooptation. Ainsi, il existe
trois degrés de connexions : le premier degré, (nos contacts directs),
le deuxième degré, (les contacts de nos contacts), le troisième degré
(les contacts de nos contacts de deuxième degré).

• Trois conseils pratiques pour gérer votre image sur LinkedIn

– Se faire recommander : LinkedIn permet à vos clients ou à vos


contacts de témoigner en votre faveur. C’est un bon moyen de
renforcer et de crédibiliser votre démarche. Deux options straté-

258
6. Soigner sa communication

giques se présentent alors à vous. Soit vous privilégiez la qualité


et le niveau de référence des personnes qui vous recommandent,
soit vous multipliez les recommandations pour afficher votre succès.
Bonne nouvelle : les deux démarches sont compatibles.
– Les amis de mes amis : le deuxième degré peut vous permettre de
rencontrer de nombreux décideurs sur simple recommandation de
l’un de vos contacts. C’est parfois une porte d’entrée plus facile à
franchir que celle de l’entreprise avec la « barrière de la secrétaire ».
Pensez alors à motiver votre demande et à inviter votre contact
initial à s’impliquer pour renforcer votre démarche.
– Donner à voir vos contenus : LinkedIn permet notamment de
nourrir votre profil en affichant des contenus. Vous pouvez par
exemple publier vos présentations power point à partir du site spé-
cialisé, Slideshare. Cela permet de renforcer votre image et votre
visibilité. Faites du buzz !
VIADEO : « Votre réseau est plus puissant que vous ne l’imaginez ! ».
Avec ce slogan, le réseau Viadeo vous invite clairement à élargir votre
carnet d’adresses. Rassemblant près de 30 millions d’utilisateurs en
2010, Viadeo regroupe de nombreux cadres européens, notamment
commerciaux. Le réseau compte près de 3 millions d’inscrits sur le
seul territoire français. Avec près de 120 000 connexions par jour, il
constitue un levier intéressant pour celles et ceux d’entre vous qui
voudraient développer leur réseau et leur activité en France, y compris
en Régions.
Viadeo constitue par ailleurs un outil particulièrement efficace pour
les opportunités de carrières et d’emploi. Un partenariat a été scellé en
ce sens avec l’association pour la promotion des cadres, l’apec.

• Trois conseils pratiques pour soigner votre image sur Viadeo

– Garder un œil sur les visites : Sur Viadeo, en bas de la liste de ceux
qui ont consulté votre profil, une case précise « oui, je désire savoir
qui consulte mon profil ». Lorsqu’elle est cochée, vous pouvez voir

259
Communiquer son énergie

qui passe sur votre page mais, en contrepartie, les personnes dont
vous visitez le profil en sont également informées. Pour consulter
des profils en mode caché, il suffit de décocher cette case le temps
d’aller sur la page souhaitée. Puis de la cocher à nouveau après.
Restez en veille et allez consulter régulièrement à votre tour les
profils de vos visiteurs. N’hésitez pas à revenir vers les personnes
qui se sont intéressées à vous, le contact en sera favorisé.

– Rejoindre les groupes : Viadeo regroupe près de 45 000 groupes


(ou hubs). Ceux-ci vous permettent de débattre d’un sujet profes-
sionnel sur lequel vous auriez envie de vous exprimer. C’est l’oc-
casion d’accroître votre visibilité et par là même, de rencontrer de
nouveaux contacts liés à votre environnement professionnel.

– Devenir expert : Grâce à Viadeo, les utilisateurs posent des ques-


tions à l’ensemble des membres du réseau. Orientées business, les
thématiques permettent aux professionnels qui répondent d’acquérir
le statut d’expert selon la pertinence de leurs propos et du feedback
recueilli. À vous de jouer !
TWITTER : Ce réseau social se distingue des deux précédents en
se rapprochant davantage d’un service de communication personnel.
Il permet d’envoyer gratuitement et en temps réel des messages de
140 caractères maximum : des tweets (gazouillis en anglais).
Vous suivez ainsi les actualités de vos « abonnés » et pouvez rester
en contact permanent avec les personnes que vous suivez.
Près de 105 millions de personnes l’utilisent de par le monde et
Twitter se développe en France (125 000 abonnés en 2010).
Encore réservé à un monde d’initiés, Twitter offre une belle fenêtre
de tir pour valoriser votre image d’expert. Vous pouvez en effet réagir
et commenter à chaud les informations spécifiques à votre secteur, en
temps réel, à la manière d’un journaliste spécialisé ou d’une source bien
informée ; une véritable « AFP personnelle et sectorielle » comme aime à
le dire Jean-Pascal Szelerski, désormais directeur du site Apec.fr.

260
6. Soigner sa communication

Il est vrai que Twitter a également tendance à devenir un vrai centre


de ressources, y compris pour les journalistes ; certaines informations
pouvant instantanément filtrer des réunions à huis clos à travers les
tweets des personnes présentes…

• Trois conseils pratiques pour soigner votre image sur Twitter

– Bien choisir son pseudo : Avec Twitter, vous avez la possibilité


de communiquer à travers un pseudo. Attention aux pseudos trop
personnels si vous voulez crédibiliser votre démarche. Vous pouvez
alors augmenter votre impact en utilisant un pseudo qui parle de
votre fonction ou de votre métier : archi, topcompta, ou encore
mediacom. Bonne nouvelle, il n’est pas trop tard pour changer.
Vous pouvez en effet faire évoluer votre pseudo à tout moment.
Dépêchez-vous, les places sont chères…

– Retwitter : Sur Twitter comme ailleurs, il est judicieux de publier les


informations des autres. C’est l’état d’esprit de tout réseau mais aussi
pour vous l’occasion de relayer des contenus liés à votre champ
d’expertise. Faites comme les bons journalistes : si une information
vous semble riche, relayez-la, exploitez-la. Vous laisserez ainsi votre
empreinte.

– Et si vous communiquiez avec votre nom propre ? Remplir vos


renseignements de profil aide à vous retrouver sur Twitter. Vous
aurez plus de chances d’apparaître dans une recherche si vous
indiquez votre nom, par exemple. Ce qui vous permettra aussi de
vous faire référencer par Google à travers Twitter.
Plutôt axé sur le plan personnel mais largement utilisé par les
métiers de l’image, de la communication et du marketing, Facebook a
su s’imposer auprès de l’ensemble des générations de par le monde
jusqu’à devenir un phénomène de société.
Créé en 2004 par un étudiant de Harvard et au départ limité à
un réseau d’Universités américaines, le site s’est considérablement
externalisé. Deuxième site le plus visité au monde, avec plus de

261
Communiquer son énergie

500 millions d’utilisateurs et près de 20 millions de Français, il est


devenu une véritable institution. Disponible en 76 langues, Facebook
fait même l’objet d’un film, The Social Network.
Il est par ailleurs l’objet de nombreuses controverses. La polémique
est ouverte sur l’exploitation des images, de ses droits et sur la pro-
tection des informations personnelles. Le principe de précaution fait
aujourd’hui légion : attention à ne pas tout publier et cela à tout âge,
car ce qui est publié aujourd’hui restera accessible demain.

• Trois conseils pour renforcer son image sur Facebook

– Faites attention à ce que disent vos groupes de vous-même :


Vos groupes figurent sur votre page d’accueil et sont accessibles à
partir d’une recherche sur Google. Tout le monde y a donc accès.
Attention à ce que l’intitulé de ces groupes ne nuise pas à votre
image de marque. Méfiez-vous des groupes politiques, de suppor-
ters, fan clubs de produits quelconques voire d’alcool, groupe à
connotation sexy, humoristique, etc.
– Capitaliser sur ses contacts : Allez chercher vos anciens collègues
ou vos anciens compagnons de classe pour les ajouter à vos amis.
Les réseaux professionnels sur un type de métier ne sont pas si
larges que cela et vous aurez sans doute l’occasion de les revoir. Si
Facebook ne se targue pas d’être un site à vocation professionnelle,
gardez cependant les liens, ils vous permettront facilement d’en-
voyer un mail ou de laisser un message pour demander de l’aide
ou une cooptation.
– Profiter de la dynamique de groupe : Si vous recherchez des
groupes professionnels autour de votre thématique, vous pourrez
proposer de nouvelles amitiés à l’organisateur ou aux participants
et élargir considérablement votre cercle de contacts avec lesquels
vous partagerez un centre d’intérêt commun, première étape
d’une relation à construire. Vous pouvez même créer un groupe et
l’alimenter.

262
6. Soigner sa communication

À noter qu’il existe d’autres réseaux professionnels qui peuvent


servir votre image en fonction de critères – géographiques, spécifiques
par métier, etc. Par exemple, certains réseaux sont particulièrement
efficaces géographiquement comme Xing (Allemagne), Tianji (Chine)
ou encore Apnacircle (Inde).

Quatre trucs à ne pas faire


• S’inscrire pour s’inscrire
Le réseau a du bon mais aussi des contraintes. Attention à ne pas
vous disperser. Si vous voulez être un pro, faites des choix et les
bons. La présentation des sites ci-dessus devrait vous y aider. Inutile
d’avoir votre profil sur trois sites de réseaux différents si vous ne pouvez
pas les actualiser régulièrement.
• Ne penser à son réseau que lorsque l’on en a besoin
N’attendez pas d’avoir un produit à vendre ou un besoin urgent pour
créer et entretenir votre réseau, vous passerez pour celui qui veut pren-
dre mais qui n’a rien donné ! Aussi, dès lors que vous avez rencontré
une personne importante, sollicitez très vite la connexion. Pour cultiver
vraiment la relation, il est plus cordial de lui adresser un message per-
sonnalisé plutôt que de copier-coller le texte pré-rédigé (comme par
exemple sur LinkedIn).

• Trafiquer la réalité
Attention à ne pas vous créer un personnage ou une identité sur le Web
trop éloigné de votre réalité. Vous serez amené à rencontrer les person-
nes à un moment ou à un autre si vous voulez développer une relation
professionnelle. Il faut donc que ce que vous dites ou publiez soit en
congruence avec vous-même. Si votre pseudo, votre photo ou votre par-
cours enjolivent trop la situation, vous perdrez irrémédiablement votre
crédibilité au premier contact réel.

• Ne pas s’investir
Certains sont extrêmement dynamiques sur les réseaux et y passent
leurs week-ends. Cela exige du temps et de l’énergie. Les résultats peu-
vent aussi en valoir la peine. Regardez parmi vos contacts celles et ceux
qui sont les plus nourris, les plus soignés, les plus à jour. L’image en est
d’autant plus positive et leur réseau considérable.

263
Communiquer son énergie

› Reprendre en mains votre e-réputation et développer


votre stratégie d’image

Nous avons, dès le début de cet ouvrage, effectué ensemble un


premier point sur votre image à travers Google. L’heure est venue d’aller
plus loin. Vous pouvez alors utiliser les sites spécialisés dans l’informa-
tion des personnes tels que 123 people ou WebMii. Pensez également
à effectuer des recherches par sous-catégories : images, vidéos.
Pour reprendre en mains votre identité sur le Web, voici une
série d’actions que vous pouvez être amenés à entreprendre
concrètement.

• Déposer vos marques


Parmi les délits en vogue sur Internet, méfiez-vous de l’usurpation
croissante d’identité auquel s’attaque le programme national de sensi-
bilisation au bon usage de l’Internet1. L’usurpation consiste à prendre
contrôle de l’identité virtuelle d’une personne. Cela peut se faire à des
fins frauduleuses (soutirer un mot de passe, un identifiant ou un code)
mais également pour nuire à l’image publique d’une personnalité,
connue ou pas…
Les escrocs se font alors passer pour vous ou utilisent votre nom
pour publier des messages, des petites annonces sur des sites parti-
culiers, des commentaires désobligeants signés de votre nom sur des
blogs, etc. Autant de manifestations préjudiciables à votre réputation
et votre image.
La législation s’est donc renforcée sur ce point mais mieux vaut
rester en veille. Pour ce faire, vous pouvez commencer par acheter
les noms de domaines vous concernant pour en réserver les droits
et l’accès.
Par exemple, si vous vous appelez Fabien Martin, vous pouvez
acheter le nom de domaine fabienmartin.com et créer des adresses

1. Voir Internetsanscrainte.fr.

264
6. Soigner sa communication

mails correspondantes pour 15 à 20 euros par an. Cet investissement


peut être utile.

• Produire du contenu positif


En fonction de ce que vous recensez, vous pouvez agir pour faire
reculer les « résultats négatifs » des moteurs de recherche et surtout
mettre en avant des informations « sélectionnées » et pertinentes.
Vous avez là deux options : soit aller à la source de l’information
publiée pour la faire supprimer – la démarche est compliquée car non
seulement vous ne la contrôlez pas toujours mais certaines données
figureront toujours sur Google – ; soit, plus simplement, vous produisez
vous-même du contenu maîtrisé afin d’inonder Google.
En l’occurrence, vous pouvez penser par exemple à :
– publier une page de type CV ou resume à l’américaine qui permet-
tra à quiconque de trouver une information valorisante : cette page
pourrait se retrouver en tête de page Google (si vous êtes présent
sur les réseaux sociaux professionnels, très bien référencés, ceux-ci
le feront pour vous).
– publier une ou deux photos professionnelles bien choisies : il est
utile alors de donner votre nom aux fichiers images correspondants
et de ne pas vous contenter des « DSN 09001 » ou autre appellation
de fichier image par défaut. Ainsi, si votre fichier image est baptisé à
votre nom, il sera plus facilement identifié par Google.
– aller plus loin en créant votre propre visuel de communication avec
votre photo, votre slogan, vos références et les informations qui
vous sembleront pertinentes.
Vous pouvez alors publier sur les réseaux sociaux qui sont très bien
référencés par Google, vos pages de profil sortiront en premier lieu
dans la recherche en suivant les conseils que nous avons détaillés
dans ce chapitre.

265
Communiquer son énergie

Autre option, publier sur votre blog ou sur YouTube – uniquement si


vous disposez de vidéos de qualité – ou encore sur des sites spéciali-
sés de réseaux professionnels selon vos secteurs d’activité.
Par ailleurs, pour faire parler de soi et entretenir son e-réputation
efficacement, la meilleure des stratégies serait de laisser cette tâche
à vos fans. Une étude d’Ipsos montre que les internautes accordent
deux fois plus de crédit à l’avis d’autres consommateurs qu’à une
publicité. Faites parler vos réseaux !
Enfin, si vous en avez les moyens et que vous souhaitez investir
sur votre e-réputation, pensez à utiliser les services de spécialistes et
de professionnels. Société de services et outils d’analyse, gestion de
marque sur Internet ou même personnal branding si vous êtes un indé-
pendant ou que vous avez une marque associée à votre nom, il existe
de nombreux sites qui traitent de ces questions et qui donnent des
outils Internet, en perpétuel mouvement, pour fabriquer votre publicité.

Réseaux sociaux :
bien choisir ses « amis »
Pas facile de faire le tri parmi ses « amis »… Ce mot qui jusqu’ici avait
une dimension très personnelle fait désormais partie d’un jargon uti-
lisé par les réseaux sociaux, notamment celui de Facebook. Pour autant,
peut-on refuser des demandes d’amis ou de contacts selon les sites ?
Tout est question d’objectif.
Si vous avez décidé de privilégier la quantité, vous pouvez alors accep-
ter les propositions, voire aller recruter des contacts. À vous ensuite de
publier en fonction. Si, dans le cas contraire, vous souhaitez vous limiter
à vos cercles professionnels restreints, vous pouvez tout à fait refuser
une demande de mise en relation. Une personne qui ne répondrait pas
à vos critères ou ne justifierait pas sa requête pourrait alors tout à fait
entendre que vous souhaitiez organiser votre réseau selon vos propres
besoins.
Vous pouvez également, si vous n’êtes pas sûr d’une personne, lui adres-
ser un message pour lui demander ce qui motive sa demande. Gardez la
main, c’est vous qui décidez. Vos contacts et le réseau dont vous dispo-
sez parlent également de vous !

266
6. Soigner sa communication

L’essentie
l
● Parlez de lui à votre interlocuteur et trouvez-vous des points
communs.
● Traduisez vos idées en images pour marquer durablement les
esprits.
● Pensez à ma POM : Public, Objectif, Message essentiel.
● Réseau : vous êtes l’offre et la demande !
● Saisissez toutes les bonnes occasions pour vous faire des
contacts.
● Votre image sur Internet : raisonnez, publiez, contrôlez.
● Déposez vos marques.

267
Communiquer son énergie

268
Outils et mode d’emploi

269
Conclusion

Pour faire route vers soi-même, y compris en milieu professionnel,


il n’y a pas de chemin idéal. Nous sommes confrontés chaque jour à
une multitude de petites et grandes décisions à prendre qui peuvent
influencer notre avenir dans un sens ou un autre. Nous naviguons et
opérons avec les moyens du bord et effectuons nos choix avec le recul
et les connaissances dont nous disposons, à un moment donné.
Il n’y a pas, finalement, de résultat absolu à obtenir si ce n’est celui
d’être en phase avec soi, sa personnalité, ses valeurs. Et de s’enrichir
chaque jour de nos expériences et de ce que les autres peuvent nous
apporter. Ainsi nous continuons à grandir et à nous affirmer dans notre
différence, notre diversité, notre originalité.
Placé sur votre route, cet ouvrage vous aura humblement permis
de renforcer votre boîte à outils opérationnelle et d’explorer des tech-
niques aussi variées que celles de la communication, du journalisme,
du théâtre, de la psychologie, de la programmation neurolinguistique,
du marketing de soi, du stylisme ou encore des réseaux.
Si intéressants soient-ils, ces outils sont bien peu eu égard à votre
richesse intérieure et à votre capacité à reconnaître, à écouter et à
entretenir votre trésor personnel, bien au-delà de l’image.
Vous allez ainsi pouvoir développer votre capacité à mieux vous
connaître, à vous écouter plus subtilement, à gérer et respecter vos

271
Image et image de soi

propres équilibres. Chaque jour, votre personnalité grandira et vous par-


tagerez votre talent avec votre environnement. Vous toucherez là le plus
grand nombre et vous vous déploierez, au-delà de toutes techniques.
La plupart d’entre nous aspirent à une réelle authenticité, y compris
en milieu professionnel. Oser être soi, dire ce que l’on pense, lâcher
le regard de l’autre, trouver sa liberté tout en composant avec un
collectif ou un groupe n’est pas simple au quotidien. C’est pourtant en
assumant ce que nous sommes que nous pouvons casser les barrières
et les préjugés.
Savez-vous quelle a été, en 2009, la vidéo la plus regardée sur
Internet ? Celles de Susan Boyle, candidate écossaise de 47 ans au
« Britain’s got talent », l’équivalent anglais de la « Nouvelle Star ». Son
naturel et sa simplicité, alliés à sa voix exceptionnelle, ont touché le
monde entier. Elle a réussi en travaillant son talent chaque jour, en
cultivant sa confiance en elle-même et sa croyance en sa bonne étoile.
En affrontant les regards et en osant se jeter à l’eau, elle a su faire la
démonstration du pouvoir d’être soi pour, finalement, toucher le cœur
de tous.

Afficher et cultiver nos différences


Af
Les croyances, les complexes ou les barrières que nous nous
mettons ne nous permettent pas toujours de donner le meilleur
de nous-même. Nous avons eu l’occasion de voir dans cet ouvrage
combien les apparences pouvaient jouer, le regard des autres peser, les
codes s’imposer. Que faire alors ? Croire en notre talent, le cultiver et
oser faire valoir nos différences, y compris sur nos défauts supposés.
Lorsque, dans les années 60, Serge Gainsbourg voit débarquer
les chanteurs yéyé avec leurs jolis minois et leurs têtes blondes, il
comprend qu’il ne pourra pas jouer sur ce registre. Il prend alors le
contre-pied et met en scène son physique pour en faire un facteur clé

272
Conclusion

d’image, de notoriété, voire de création. Gainsbourg produit l’album


« L’homme à la tête de chou », réalise des photos de profil mettant en
avant son nez crochu et ses oreilles décollées – il utilise même ses
complexes pour nourrir ses chansons. Sans doute est-ce là un bon
exutoire pour lui mais c’est aussi une excellente stratégie pour faire
parler de soi.
Gainsbourg construit alors sa carrière autour de ses chansons et de
son talent mais aussi de son personnage, son faciès et son physique
à part. Il conquiert un public nombreux et quelques-unes des plus
jolies femmes de son temps. Il semble avoir partagé son secret avec
sa compagne Jane Birkin qui, après bien des années en France, garde
son accent britannique, cultive ses fautes de français et continue à
porter de grands décolletés. Cette allure fait partie d’elle. Jane Birkin
ne triche pas et cela lui réussit. Même après la mort de Gainsbourg, les
auteurs continuent de venir à elle car elle demeure fondamentalement
authentique. Même si cela est peut-être intelligemment entretenu…
Pour dépasser ses complexes et afficher ses différences, il faut une
grande force et une confiance intérieures qu’il faut savoir entretenir
et cultiver.

De l’image de soi à l’amour de soi


Si, comme nous l’avons vu, l’image est omniprésente et constitue
une donnée clé de notre parcours professionnel, il faut également
pouvoir en sortir. Nous pourrons ainsi non seulement prendre du recul
mais aussi appréhender le monde à travers d’autres prismes. Si l’image
et donc la vue sont si importantes dans notre relation à notre environ-
nement, peut-être pouvons-nous également tourner notre regard vers
l’intérieur et écouter avec nos autres sens.
Avez-vous déjà tenté l’expérience d’évoluer en aveugle, dans un
milieu inconnu, ne serait-ce que pendant 20 ou 30 minutes ? Lorsque

273
Image et image de soi

je propose ce magnifique exercice pour clore mon séminaire Image et


Image de soi, je constate combien les toutes premières minutes peuvent
paraître longues, voire angoissantes pour certains. Ils marchent les bras
devant eux en guise de pare-chocs, les traits inquiets, ils sont envahis par
le mental et les peurs se réveillent. Mais ce mal-être est momentané.
Après quelques minutes, une autre écoute et une autre relation au
monde se font jour : ils ouvrent leurs sens – le plaisir d’écouter les bruits
autour de soi, le développement du toucher, la sensation de la matière
que laissent sur notre peau les éléments avec lesquels nous sommes
en contact, les différences de température, les senteurs. Notre corps et
notre être se réveillent et écoutent avec une vraie qualité.
C’est alors que s’opère le changement physique. Le cœur s’ouvre,
la tête se redresse et chacun goûte une nouvelle manière d’être au
monde, une nouvelle manière de s’écouter soi également. À l’image
des chanteurs aveugles qui, jusque dans leur posture, leur menton et
l’ouverture de leur plexus semblent tirés vers le haut, le ciel, comme
s’ils écoutaient davantage avec le cœur.
En allant vers cette qualité sensorielle et cette écoute, nous nous
rapprochons des autres et de nous-même. L’intelligence du cœur passe
également par notre capacité à nourrir l’image de soi et les piliers que
nous avons travaillés à travers elle. Nous cultivons l’estime de soi, la
confiance et, finalement, l’amour de soi.
S’aimer soi, c’est respecter ce que l’on est et ses besoins fonda-
mentaux. Pour entretenir et valoriser notre image de nous-même, nous
avons le devoir de nous aimer. Nous devons considérer chaque jour nos
besoins, nos aspirations, nos désirs et nos valeurs.
Il faut pour cela apprendre à s’aimer soi comme un tout, se réconci-
lier avec les parties de son histoire qui nous ont échappé ou que nous
aurions aimé gérer autrement ou encore apprendre à nous projeter
dans un avenir serein. Nous devons nous ancrer dans le présent et,
chaque jour, nous offrir le temps et le soin dont nous avons besoin
pour entretenir notre flamme et libérer pleinement notre énergie.

274
Bibliographie

AMADIEU Jean-François, Le poids des apparences : beauté, amour et gloire,


Odile Jacob, 2005.
BOMELAER Hervé, Trouver le bon job grâce au Réseau, Eyrolles, 2009.
COLLIGNON Gérard, Comment leur dire… : la Process Communication,
Interéditions, 2010.
FREUD Sigmund, Introduction à la psychanalyse, Payot, 2001.
GOLEMAN Daniel, L’intelligence émotionnelle : accepter ses émotions pour
développer une intelligence nouvelle, J’ai lu, 2007.
HAY Louise, Transformez votre vie, Trédaniel Guy, 2010.
HERPIN Nicolas, Le pouvoir des grands : de l’influence de la taille des hommes
sur leur statut social, La Découverte, 2006.
MESSINGER Joseph, Le langage psy du corps, J’ai lu, 2010.
PECK Scott, Le chemin le moins fréquenté, apprendre à vivre avec la vie,
J’ai lu, 2004.
PIERSON Marie-Louise, L’image de soi, Éd. d’Organisation, 2005.
POLETI Rosette, DOBBS Barbara, Petit cahier d’exercices d’estime de soi,
Jouvence, 2008.
ROBBINS Anthony, Pouvoir Illimité, Robert Laffont, 2003.
RHONDA Byrne, Le Secret, Un monde différent, 2008.
ROY Aude, Donnez une bonne image de vous : plaisir d’être soi, look et
marketing de soi, Interéditions, 2010.
STAQUET Christian, Le livre du moi : développer une image positive de soi,
Chronique Sociale, 2001.
VAN STAPPEN Anne, Petit cahier d’exercices de bienveillance envers soi-même,
Jouvence, 2009.

275
Image et image de soi

BRAHIMI Fadhila, Le blog du Personal Branding (www.blogpersonalbranding.


com)
AREF Jdey, dir., E-réputation Le livre Blanc, 2010 (à consulter sur
www.demainlaveille.fr)

› Pour aller plus loin

• L’ouvrage :
Télécharger et offrir les cartes atouts à votre entourage, témoigner sur
votre vécu, approfondir vos connaissances, s’inscrire à un événement, offrir
l’ouvrage ou l’e-book : wwww.imageetimagedesoi.com

• Sébastien Millécamps :
Pour rencontrer l’auteur, programmer une conférence, un séminaire de
formation ou un atelier ludique de formation proposés par sa société, Les
pieds sur terre :
www.lpst.net

276

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