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Le Moyen Age Le Moyen Age littéraire s'étend du Xil¢ siécle a la fin du XV*, Les XiI° et xil® siécles connaissent un extraordinaire essor dans tous les domaines. La monarchie s'impose ; la construc- tion de Notre-Dame de Paris commence en 1163 ; les pre- miéres universités sont créées (la Sorbonne en 1257). Des calamités marquent les xIV* et xV° siécles : la peste, la guerre de Cent Ans (Jeanne d’Arc, qui a combattu les troupes an- glaises, est bralée A Rouen en 1431), des révoltes dans les villes et les campagnes. Les institutions sociales et politiques reposent sur la féoda- lité : un contrat entre le suzerain et son vassal basé sur la réciprocité des services. A cette époque, la France est plurilingue. Le latin est utilisé par les clercs ; la langue d’oc est parlée au sud, la langue d'oil au nord. Pour des raisons politiques, la langue d’oil deviendra dominante. (mt LES GENRES LITTERAIRES Me théatre Son origine est religieuse et remonte au X° sidcle, Des épisodes de la Bible sont interprétés en latin puis en langue vulgaire (le roman). D'abord représentés A l'intérieur des églises, ces drames liturgiques se jouent ensuite dans la rue. Le Jeu d’Adam, le plus ancien texte qui nous soit parvenu, date du Xilf sidcle. Les miracles sont consacrés & la vie des saints : Le Miracle de Théophile (Rutebeut, XiNf siécle), les mysteres & la passion du Christ : Les Mystéres de la Passion (Arnoul Gréban, 1450). Puis des piéces profanes sont introduites : Le jeu de {a feuillée d’Adam de la Halle ainsi que des intermédes burlesques : les farces. La plus connue est La Farce de maitre Pathelin (vers 1465). Bes récits I6gendaires Is s'inspirent de themes empruntés a lHistoire de France, a 'An- tiquité, et aux contes celtiques (Bretagne). Ils sont écrits en roman, qui donnera son nom au genre littéraire, et en vers. * Les chansons de geste, longs poémes épiques, racontent les exploits des chevaliers. La Chanson de Roland (vers 1070) appartient au cycle de Charlemagne et magnifie les combats de I'Empereur contre les Sarrasins. | ecceintenaiona! 2013 La photoopienon autos est n dt * le Roman de Thebes (vers 1155-1160) relate la lutte fratricide des fils d’Edipe ; Le Roman d’Alexandre (1170-1180), écrit en vers de douze pieds, adapte un texte antique. * L'amour impossible de Tristan et Iseut, premiere légende qui nous vient de Bretagne, s’inscrit peu A peu dans le cycle des aven- tures du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde, Chrétien de Troyes (1135 7-190 2) reprend ces mythes celtiques en les adaptant a 'idéal de la chevalerie (loyauté du chevalier envers son seigneur) et de l'amour courtois (sourission du chevalier & sa Dame) : Le Chevalier au lion (1180), puis en les christianisant : Le Conte du Graal (1181). Dans la seconde moitié du xiI° siécle, la premiére poétesse, Marie de France, s'inspire de ces contes pour composer des lais. Les récits satiriques et moraux Ils mélent le réalisme a la satire, la grossiéreté a la morale. + Le Roman de Renart (fin du xi sigcle) décrit un monde animal qui ressemble a celui des humains. Les fabliaux (XIIF-XIV® siécles) sont de courts récits au comique parfois vulgaire, qui reposent sur des jeux de mots et des qui- proquos. BLa poé: * Le Roman de ta Rose, poésie allégorique et didactique : Vers 1230, Guillaume de Lorris compose une longue somme poé- tique, basée sur le code de l'amour courtois oi I'Amant doit séduire sa Dame, symbolisée par une rose, dans un univers peuplé d’allégo- ries. Jean de Meung en rédige une suite parodique et moralisatrice vers 1275, loin du délicat lyrisme de la premiere partie. * Poésie lyrique: A Porigine, elle est chantée ; les troubadours transmettent une poésie fine et élégante, influencée par les cultures chrétienne, arabe et juive de I'Espagne. Au xi siécle, un nouveau courant apparait avec Bodel et Rutebeuf (La Complainte Rutebeuf), qui unit réalisme et lyrisme personnel. Guillaume de Machaut (XIV* siécle) cétache les textes de leur lien avec la musique et met a 'honneur des « poémes a forme fixe » : ballades, rondeaux, lais... Christine de Pisan, Charles Orléans et Frangois Villon se sont illustrés dans cet art poétique. Les chroniques Ce sont des témoignages sur les événements contemporains. Villehardouin raconte la quatriéme croisade (1202-1204), Joinville écrit, vers 1272-1309, I'Histoire de saint Louis (le roi Louis IX). Dans ses Chroniques, Froissart rend compte des guerres d'Europe de 1327 8 1400 et les Mémoires de Philippe de Commynes (1489-1498) se rap- portent aux régnes de Louis XI et de Charles Vill. ® oy e 3 7 ES C) = @ a stan et ts Ce mythe vient de la civilisa- tion celte. II est traduit dans de nombreuses langues. Tristan est accueilli par son oncle, le roi Marc, qui le fait cheva- lier. Courageux, vertueux, il doit ramener Iseut, la future épouse du roi. Au retour, sur le bateau, Tristan et Iseut boivent le filtre d'amour et s'aiment passionnément, Longtemps, les amants vivent leurs amours secrétement. Leroi apprend leur relation, Tristan s'exile en Bretagne et souffre de l'absence de sa bien-aimée. Gravement blessé, il envoie un ami chercher la reine Iseut qui a des dons de guérisseuse. Si elle accepte, le bateau qui arrive d'irlande devra porter une voile blanche. Mais Tristan meurt de chagrin car on lui apprend que la voile est noire. Amour tragique, union impossible, ce mythe siinsrit dans le courant de la s littérature courtoise », dont les héros recherchent un idéal amoureux. Vers 1905, Joseph Bédier, médiéviste,rassemble les textes de Béroul et de ‘Thomas d’Angleterre (Moyen Age) pour constituer un récit de référence. 12 Tristan et Iscut A cause de son amour coupable pour Iseut, la ferme de som oncl, le cheva- lier Tristan s’exile en Bretagne. Au cours dun combat, il est blessé par tune lance empoisonnée. ristan, immobilisé par sa blessure, git plein de Iangueur, en son lit. Rien ne peut le réconforter : il n’est pas de reméde qui puisse rien Ini faire ou Paider. Tl désire la venue d'Iscut, il ne convoite rien d’autre : sans elle, il ne peut éprouver aucun bien. C'est pour elle qu'il vit il languit; il attend, en son lit, dans Pespoir qu’elle viendra et qu’elle guérira son mal. I croit que sans elle il ne vivrait plus. Tous les jours, il va a la plage pour voir si la nef revient : mul autre désir ne lui tient au coeur, Souvent, il fait porter son lit au bord de Ja mer pour attendre la nef, pour voir comment est la voile. I ne désire rien autre que sa venue : I est toute sa pensée, tout son désir, route sa volonté. Le monde ne lui est plus rien, si Ia reine A ui ne vient. “Tristan et lent, roman en ancien francais, en vers, apres Béroul (1170-1190), traduit par Joseph Bédier (1900-1905). Pour mieux comprendre convoiter : désirer fortement. tient au coeur : v. tenir 3, qui a une ‘grande importance. tune nef : un grand navire a voiles du Moyen Age. tune voile : une grande toile qui fait avancer les bateaux. tune blessure : une pl git: v. gésir, tre couche. tune langueur : une faiblesse, épuise- ‘ment moral ou physique, réconforter : donner du courage, soute- nir moralement une personne. tun remade : un médicament qui aide & uérir une souffrance. oe est un deli © CLE International 2013, La photocopie nor av LE MOYEN AGE _— Découverte oe eo eo Quel est le titre de lceuvre dont est extrait le passage ? Connaissez-vous ces deux personnages ? En vous aidant du chapeau, présente: la situation. ation se trouve Tristan ? Lisez la premiére phrase. Dans quelle Exploration Lisez tout le texte. Premier paragraphe, troisieme phrase : que désire Tristan ? Que représente Iseut pour lui ? Quelles interprétations pouvez-vous donner & ces mots : « dans l’espoir qu’elle viendra et qu'elle guérira son mal... » ? Pour vous aider, appuyez-vous aussi sur le chapeau et Ihistoire du mythe, Second paragraphe, premiere et deuxiéme phrase : relevez les indications de temps et de lieu. Qu’indiquent-elles par rapport au paragraphe précédent ? Relisez tout le texte ; observer I'enchainement des phrases : il n'y a pas de liens logiques (parce que, mais, car...) entre elles. Par quoi sontils remplacés ? Quel est effet produit ? Dans tout le texte, choisissez la phrase qui, pour vous, traduit le mieux le sentiment de Tristan pour Iseut. Tristan et Iseut est un mythe universel. Vous connaissez sans doute des histoires qui mettent en scéne un amour tragique et impossible. Racontez-les. 13

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