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MÉDITATIONS DE PRISON
(Yaoundéé, Cameroun)
(Yaound
 

KARTHALA  sur internet: http://www


http://www.karthala.com
sécuris
(paiement sécuriséé)

Couverture:  Montage Simon Gléonec.

©  É
 Éditions
ditions
Karthala, 2012
ISBN : 978-2-8111-0627-0
 

Titus Edzoa

Méditations
de prison
(Yaoundé, Cameroun)
Échos de mes silences

Préface
d’Odile Tobner,  é pouse de feu Mongo Beti
Présidente de  « SURVIE-FRANCE  »

Éditions Karthala
22-24,
22-24, boulevard
boulevard Arago
Arago
75013 Paris
 

Pour magn
Pour magni󿬁i󿬁er
er leur
leur dign
dignit
ité,
é, à tout
toutes
es ces
ces
 femmes, à tous ces hommes qui, quelque part 
dans
da ns le monde
onde,, pou
pour quelq
uelque
ue rais
raiso
on ou de
quelque manière que ce fût, ont été privés de
leur liberté...
 

Remerciements

Toute mon in󿬁nie gratitude à toutes celles et à tous ceux


près ou de loin, et de quelque maniè
qui, de prè manière que ce f ût,
spontanément fait don de leur soutien, en pensé
m’ont spontané pensée ou
en acte, brisant ainsi progressivement les lourdes cha î nes
nes
de ma f éroce captivité
captivité...
(Comité   de libé
Au COLICITE (Comité libération du citoyen Titus
Edzoa),pré
civile, sidééeèpar
prhomog
ésid ne structure
Mongo Beti, icôéne
spontan
icô élites
e d’de dde
la dééfense deéla
la soci té
Libertéé  et des Droits humains. À
Libert humains.  À la
 la barbarie primaire, vous
opposé   votre courage et votre dé
avez opposé détermination par la
non-violence et la puissance de vos idé id ées. Votre pré
précieuse
initiative est à jamais inscrite en lettres d’Or dans les
d’agr éer
archives de l’Histoire de notre pays. Je vous prie d’agré
mon admiration et mon in󿬁nie gratitude...
À  mes Conseillers juridiques1, 󿬁dèles compagnons de
lutte, toute ma déférente et pérenne gratitude! Dé󿬁ant
périls, vous vous 
risques et pé spontanément et gratuite-
vous   êtes spontané
ment identi󿬁és à la cause, vous faisant les défenseurs
opiniâtres du Droit, de la Justice et de la Vérité. Grâce à
votre professionnalisme, la science juridique a triomphé de
la basoche. L’aura jurisprudentielle du Barreau de notre
illuminée de vous..
pays s’est illuminé vous.... Je vous
vous honor
honoree !..
(Comité  interna-
Une vibrante reconnaissance au CICR (Comité
tional de la Croix-Rouge)
Croix-Rouge) qui, à travers
travers ses extraordinaires
extraordinaires
et dévou
vouéés serviteurs, m’avait redonné lumière vivi-
redonné   une lumiè

1. Me Odile Mballa Mballa, Léonard Ndem, Akere Muna, Martin


Ngongo Otthou, Pauline Kamdem, Magloire Désolice Piendjio, et de
regrettée mémoire, Me Viviane Ndengue Ngongo, Oyie Tsogo, Paul
Hanack, Francis Nteppe...
 

8 MÉDITATIONS DE PRISON

󿬁ante, au moment où, asph󰁹xié de tout mon être, j’avais


touché  le fond de l’ab î me...
touché me...
 Genevièève, ma merveilleuse et infatigable compagne,
À  Genevi
à mes enfants, Alexan
Alexandre
dre si proche
proche et si loin, Paul-Stève
Paul-Stève et
Raymond, trop tôt heurtés par l’infamie, la délation, l’in-
 justice et la violence gratuite humaine : l’immensité de
votre amour, à tout moment, a su me protéger et m’encou -
rager; en retour, ma gratitude est tout simplement gon󿬂ée
d’autant d’amour...
Une profonde gratitude à Christian Roland, adepte de la
perfection, et dont la patience et la permanente disponibi-
litéé  ont permis la mise en pages de mes silences, me faisant
lit
surmonter, non sans peine, les nombreux écueils techni-
mon  écriture...
ques de mon é criture...
En󿬁n, une particulière pensée de par sa puissance d’in-
󿬁nie reconnaissance à tous ces êtres lumineux qui, dans le
uvréé  avec dé
secret le plus absolu, ont   œuvr dévouement, abné
abnéga-
liberté  au nom de
tion et patience, au recouvrement de ma liberté
la Paix, de l’Amour et de la Fraternité... En toute con󿬁-
dence, je garde jalousement notre secret en partage... et à
 jamais !
 

é
Pr face

Du fond de sa prison le Professeur Titus Edzoa nous


envoie ce texte saisissant intitulé Méditations de prison. Ce
texte s’impose par sa puissance née d’une très grande
maîtrise de l’expression dans le fond et dans la forme. L’un
très
intensément retenus, ce qui est le secret, trè
et l’autre sont intensé
suggèrent
peu connu et compris, des   œuvres durables, qui suggè

bienEnau-delà
art ende ce qu’elles
effet la litotedisent.
  –   l’understatement , dit l’an-
glais – est la pratique la plus dif󿬁cile, tant, spontanément,
on a tendance à en faire trop. Et c’est ce qui était le plus
attendu dans une situation qui prêtait à l’h󰁹perbole. Mais,
dans une situation si excessive que toute h󰁹perbole aurait
été faible pour la signi󿬁er, le grand art est de recourir à la
litote: dire le moins pour signi󿬁er le plus, faire comprendre
l’indicible.
qualités qui en ré
Les qualité résultent sont aussi les plus rares et
les plus précieuses, celles qui se résument plutôt à l’ab-
sence des défa faut
utss les
les plus
plus comm
commununss : au
aucu
cun
n ba
bava
vard
rdag
agee
oiseux mais la densité d’un langage d’une extrême simpli-
cité qui n’exprime que l’essentiel; aucun   ego  envahissant
vanité  du moi;
sincère de qui conna î t la vanité
mais la modestie sincè
aucu
aucune
ne en󿬂u
en󿬂ure
re redo
redond
ndan
ante
te mais
mais la disc
discré
réti
tion
on voir
voiree le
murmure
murmure avec lequel
lequel on articule
articule les plus grandes choses.
Et le propos est en effet très ambitieux. Comment oser
parler de la vie, de la mort, de l’amour, du destin, du temps,
sans courir le risque majeur d’être inférieur à son sujet
et, 󿬁nalement, ridicule? Titus Edzoa affronte ce risque,
comme il a affronté  sa situation et il faut bien dire qu’il en
triomphe.
 

10 MÉDITATIONS DE PRISON

Les méditations qu’il nous livre, sur son expérience de


la captivité th èmes spé
captivité, de la solitude, mais aussi sur les thè spécu-
latifs des nombres, de Dieu, sont toutes marquémarquées par la
luciditéé, la limpidité
lucidit limpidité, la clarté
clarté   résultant de la ma î trise
trise de
l’esprit et de la parole qui sont les siennes, loin des fan-
des   élucubrations que des esprits faibles peuvent
tasmes et des 
concevoir au contact de ré réalit
alitéés qui les é
les  écrasent.
crasent.
C’est ainsi que Titus Edzoa dé décrit la lourde stupidité
stupidité   de
la sorcellerie avec ses pratiques monstrueuses, croyances
des âmes basses îvres de jouissance et de peur – le plus
nocif des amalgames – opposée à la sérénité de la contem -
platio
plat ion
n de
dess myth es,, révéla
mythes late
teur
urss de sa
sage
gess
ssee proc
procur
uran
antt la
supéériorit
sup rioritéé  du détachement.
Il poursuit sa quêquête intellectuelle et spirituelle sur les
chemins de la sagesse de l’É l’Égypte, mè
mère de l’Afrique et de
celle de l’Inde issue de l’Orient profond. Il sait allier l’in-
telligence, sans laquelle la spiritualité tourne vite à l’illu-
minisme, à l’esprit, sans lequel l’intellect reste stérile. Son
lang
langag
agee renc
rencon
ontr
tree alor poési
alorss la poé commee   medium   d’un
siee comm
niveau si ambitieux qu’il est rarement suf󿬁sant. Et là aussi
sobriéété  du lyrisme,
il ne s’en montre pas indigne dans la sobri
qui irrigue ses vers comme sa prose.
Tous ce
cess tra
rait
itss admi
dmirabl
rables
es pour
pour tou
ouccher
her pa parf
rfo
ois au
sublime, mais aussi pour la plus extraordinaire esquive de
vécu personnellement  avant , qui reste le
soi, de ce qu’il a vé
secret bien gardé  qui sous-tend son  é criture.
Odile TOBNER
 

Avant-propos

« Adh
Adhucuc sub ju
judic
dicee lis est »
(le procès est encore devant le juge).
Horace

Bagnar
Bagn ard,
d, chio
chiour
urme
me,, taul
taular
ard
d ! Pr osaa ïqu
Pros ques
es syno
synony
nyme
mess
d’attributs dont seules savent s’habiller la dé décadence et la
déch
chééance socié
sociétales, avec un brin d’hypocrisie et d’acri-
monie.
Bagnard,
Bagna rd, chiourme,
chiourme, taulard ! Particulièère race, humaine
Particuli
même, aussi universelle qu’hé
tout de mê qu’hétéroclite. Une sous-
espèèce qui a perdu tous ses droits, fors celui de racheter sa
esp
propre dignité. Et à quel prix? Et pour cause? Qu’im -
porte!
Bagnard, chiourme, taulard! Tous se ressemblent; ils
ê
Dans le subconscient
partagent tous le m menébuleux
monde, unde monde
la collectivité, ils sont
hors du monde.
tous des ordures dans la poubelle. Sous l’in󿬂uence fati -
dique et malé󿬁que des divinités chtoniennes, ces divinités
régissent le monde sous-terrain des gnomes si redouté
qui ré redout és !
Ils ont indûment joué les Rocambole et les Rambo; en
méritent le malheur, le châtiment, la malé
retour ils mé malédiction
éternelle..., avec comme seule consolation, celle des dam-
nés de se savoir ensemble...
À ce pandé accède par tous les moyens, sauf 
pandémonium, on accè
par la grâce. La « justice humaine », orgueilleuse de son
cara
caract
ctèr
èree théa
théand
ndri
riqu
que,
e, s’af
s’af󿬁c
󿬁che
he avec
avec mépr
mépris
is en un art
art
consommé, doublé   d’une
consommé d’une pseu
pseudo
do-s
-sci
cien
ence prétendument
ce pré
 

12 MÉDITATIONS DE PRISON

trisée: c’est l’imperium! Impé


ma î trisé Impétuosit
tuositéé  comique et dra-
mati
matiqu
quee à la foi
foiss ! ! !
malgré  cet amalgame pué
Et pourtant, malgré puéril et complaisant
de la société, chaque bagnard reste jaloux de sa propre
histoire, dontappréhendées
entièrement la dimensionque
et lapar
spéci󿬁cité neàpeuvent
lui-même, être
moins qu’il
ne veuille bien vous la faire partager, tout en prenant le
précieuse pré
soin, pré précaution, de ne point casser les   œufs de
la pudeur... C’est ce que je me propose, armé d’un peu de
réaliser
courage et soutenu par beaucoup de modestie, de ré
en ces pages. Partager quelques ré󿬂exions issues d’une
intensité intérieure, où le temps, notion illusoire de notre
insuf󿬁sance, a cessé d’être la référence, le silence déchi -
rant le voile de certains de ses secrets; où la torture, par la
souff
souffran
rance enduréée, a   éveill
ce endur veilléé   l’ha
l’harm
rmon
onie
ie soud
soudan
antt le
less
contraires; où la solitude, multipliée par elle-même, s’est
métamorphosée en la plus 󿬁dèle amie, la haine se liqué -
󿬁ant d’elle-même; et où le détachement a dé󿬁nitivement
rapproché  des mondes antagonistes, tandis que l’é
rapproché l’émotion a
détruire...
ennobli sans dé
À   traverser avec moi ce Rubicon de granit froid qui
sépare deux mondes, celui extérieur, le vôtre, et celui inté-
rieur, le mien, le nôtre, celui du bagnard, je vous convie
avec le moins de bruit possible, car si le bruit ne fait pas de
bien, le bien ne fait pas non plus de bruit.

en Do
Dois
is-j
-jee vous
apparence vous fair
fairee pres
presse
si contraires,sent
ntir
ir que
queavoir
peuvent les
les deux
deux mond
mondes
vocation à es,
se,
rejoindre sur le chemin de l’ascèse humaine? Et si cette
herméti
barrière, qui se veut hermé
barriè tiqu
que,
e, se fais
faisai
aitt quel
quelqu
quee pe
peu
u
pore
po reus
usee et os
osmo
moti
tiqu
que,
e, octr
octroy
oyan
antt ainsii au téméra
ains rair
iree une
une
prise de conscience, la prison ne pourrait-elle pas devenir
liberté, la vraie, celle construite par et dans
une porte de la liberté
une souffrance toute particulière, ferment prodigieux de
l’âme ? Pourquoi ne deviendra
deviendrait-ell
it-ellee pas un socle, un block-
starting, sur lequel le vrai Homme en soi dé d écouvert pren-

drait son envol


encombrants de pour scruter, terrestre,
contingence léger de l’univers
tous ces fardeaux
dans ses
arcanes et secrets m󰁹stérieux, et appréhender ainsi avec
 

AVANT-PROPOS 13

sérénit
plus de recul et de sé problèmes quotidiens qui le
nitéé, les problè
taraudent?
Mais c’est un long vo󰁹age, un périlleux vo󰁹age. Tantôt
dans un désert ogre, omnivore, impito󰁹able, où le feu
mythique de l’épreuve brûle et la gorge et la peau et les
󰁹eux; et où, comme breuvage d’apaisement passager, l’on
doit quelquefois choisir entre l’amertume et la ciguë...
Tantô
Tant ôt dans un océ
océan ivre
ivre de va
vagu
gues
es houl
houleu
euse
ses,
s, qu
quii
fracassent avec une extrême violence la coque ph󰁹sique et
mentale de votre récif, entourée de requins déjà repus de
sang, mais paradoxalement encore avides de haine et de
vengeance...
Tantô
Tant forêt touff
ôt dans une forê touffue,
ue, inh
inhosp
ospitalièère, abyssa
itali abyssall
lab󰁹rinthe, où les animaux prédateurs, animés d’une 󿬁èvre
obsidionale, hurlent à tue-tête leur folie et leur férocité...
Et pourtant, paradoxe
paradoxe!! Il peut s’󰁹 cacher
cacher une voie paral-
lèle; celle qui conduit vers un jardin, un merveilleux jardin,
󿬂euri de pétales rutilantes de roses, aux parfums de fra-
grance enivrante, de gardening aux couleurs apaisantes,
dans une parfaite harmonie; où le l󰁹s ro󰁹al se drape de
son manteau hiératique; où des touffes d’anémones, d’au-
briètes, de jacinthes, d’hélénies et d’orchidées bordent des
rivières sinueuses aux re󿬂ets d’argent, dans une ambiance
féerique... Les contraires n’existent-ils pas pour se rencon -
trer dans une fusion cré troisième entité
créatrice d’une troisiè entité   sup
supéé-
rieure?
Pour apprécier la paix, il faut avoir connu l’éruption
volcan
volcaniqu intéérieure ; pour vibrer de béat
iquee int atit
itud
ude, s’êêtre
e, s’
douché des ra󰁹ons ardents de l’enfer. Deux états de cons-
cience qui se côto
toie
ient
nt pour
pour ensu
ensuit
itee se supe
superp
rpos
oser
er,, que
que
dis-je, se fondre l’un dans l’autre, déchirant ainsi ce voile
illusoire de la séparation des deux mondes.
La prison? Une barrière! Ma barrière. Notre barrière.
vôtre! Elle m’attendait avec impatience, pour
Mais aussi la vô
être escaladée pour vous, à défaut de le faire avec vous,
a󿬁n
a󿬁n dede vous
échos vous multiples
mes fair
fairee tout
toutsilences...
simp
simple
leme
ment
nt déco
découv
uvri
rirr quel
quelqu
ques
es
 

PROLOGUE

L’onde
’onde de cho
chocc !
(20 avril 1997)

«   J’estime que la vérit


ritéé   qu’
qu’un homme a
découverte, ou la lumière qu’il a projetée sur
quelque point obscur, peut un jour frapper un
autre être pensant, l’émouvoir, le réjouir et le
consoler: c’est à lui qu’on parle comme nous
ont parlé d’autres esprits semblables à nous et
qui nous
qui nous ontont cons
consololéés no
nous-mêêmes dans ce
us-m
désert de la vie...  »
Schopenhauer

La pens
dé󿬁nir ée, deune
comme parextraordinaire
son essence transcendante, pourraitsta-
force, une énergie se
concentrée; mais une fois mise en mouvement, elle
tique concentré
déployer en une puissance 
est susceptible de se dé puissance   étonnante
parr de
pa dess effe
effets
ts tout
tout auss
aussii surp
surpre
rena
nants, dès lors que sont
nts,
réunies certaines conditions spatiales et temporelles pour
sa manifestation.
De cette énergie potentielle, je me suis fais une arme
redoutable, mais exclusivement bienfaisante, en la subju-
guan
guantt au se
serv
rvic
icee d’un
d’unee nobl
noblee ca
caus
use,
e, au se
serv
rviice d’u
d’une
société exsangue, en permanence terrorisée, à moitié ense-
velie dans un ténébreux et profond h󰁹pogée glacial, après
qu’elle ait   été  meurtrie d’une d
dééliquescence cyniquement
 

16 MÉDITATIONS DE PRISON

programm système primaire et ré


programméée, de la part d’un systè rétro-
grade. Sans répit, l’extrême misère mentale collective a
rimé   et rivalisé
rimé rivalisé   avec une pré
précarit
caritéé   mat
matéérielle individuelle
tout aussi aiguë. Amertume et dé déréliction dans les esprits,
dépit et désespoir dans les cœurs!
Parr un ac
Pa acte
te poli
politi
tiqu
quee sising
ngul
ulie
ierr, fort
fort de sa pert
pertin
inen
ence
ce
idéelle et dépouillé de la moindre velléité de violence, j’en -
gageai
gageaiss un tit
titanesquee   «  combat  »   d’idé
anesqu d’idées et de vale
valeuurs,
rs,
inaugurant ainsi une houleuse et vertigineuse saga socio-
politique, dont les ondes de choc n’auront pas 󿬁ni d’in -
vestir les consciences de si tôt, et par lesquelles nos
archives, en peintures 󿬁dèles de notre histoire commune,
seront peut-être à l’avenir le dépôt privilégié de ce qui n’a
pu être
pas pu ê révélé  en son temps...
tre ré
Et ce jour pas comme tous les autres où se déchira le
voile, ce fut un dimanche gon󿬂é de soleil, le 20 avril, en
l’an 1997...,
1997..., par l’allocution
l’allocution que voici « in extenso » :
« Il 󰁹 a environ 15 ans, je m’engageais en politique
système de valeurs sociales bien
idééal, pour un systè
pour un id
dé󿬁nies. J’󰁹 consacrais ma vie professionnelle et privée,
avec foi, sans regret, m’impliquant nuit et jour avec géné -
rosité, quelquefois même avec obstination, 󿬁er de servir
mon pays.
Je fus ainsi tour à tour
tour,, sans interrupti
interruption
on::
 – Ministre chargé de mission à la PRC,
 – Conseiller Spécial à la PRC,
 – Ministre
 –  Ministre de l’Enseignement Supé
Supérieur,
 – Secrétaire Général à la PRC et Ministre de la Santé
Publique.
Aujourd’hui, à l’heure du bilan du s󰁹stème, le constat,
bien  être
pour peu qu’on veuille bien ê honnête, est hé
tre honnê hélas drama-
tiquem
tiq ent déso
uement sola
lant
nt sur
sur le
less plan
planss inst
instit
itut
utio
ionnel,,   écono-
nnel
mique, social, culturel...
Pers
Person
onne
nelle
lleme
mentnt,, pour
pour mes
mes conv
convic
icti
tion
onss poli
polititiqu
ques
es,,
 j’aurai été très tôt combattu par une minorité soi-disant
pensante et in󿬂uente, mais ô combien h󰁹pocrite et limitée
du système. J’aurai été combattu par des tentatives perma-
inavouées d’intimi-
nentes d’humiliation, des manœuvres inavoué
 

PROLOGUE 17

dation et de délation. Grâce à Dieu, je restai impertur-


bable, m’évertuant à donner, comme beaucoup d’autres
Camerounais, du souf󿬂e à un s󰁹stème qui se vidait inexo-
rablement de sa substance.
Aujourd’hui dans notre société, le rêve et la foi en
l’avenir ont disparu, laissant la place au désespoir, à la
résignation collective.
Mesdames et Messieurs,
Trèès chers compatriotes,
Tr
Aujourd’hui, contre le Ministre de la Santé Publique
que je suis, ces basses manœuvres d’hier ont redoublé de
per󿬁die, d’intensité et d’audace, ne me permettant pas de
mener à terme, dans la sérénité et la sécurité, la mission
qui m’aura été con󿬁ée.
générale de dé
Devant cette situation gé dépit, et dans l’im-
possibilité personnelle de participation libre et active à la
construction de mon pays, droit et devoir de tout Came-
rounais; après une profonde ré󿬂exion, loin de toute pres-
sion et en harmonie avec ma conscience, j’ai décidé:
 – de mettre un terme, à partir de cet instant, à mes
foncti
fonction
onss de Mini
Minist
stre Santéé   Publi
re de la Sant Publiqu
que.
e. Dans
Dans le
less
d émission sera transmise
heures qui suivent, ma lettre de dé
à Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement
Gouvernement;;
 – libre désormais de tout engagement politique, j’ai
décidé de me déclarer candidat aux prochaines élections
présidentielles. Je donne ainsi aux Camerounais une autre
possibilité d’alternance. De mon droit le plus légitime, je
fais un devoir.
J’aii cru
J’a cru né
néce
cessa
ssair
iree d’
d’an
anno
nonc
ncer
er ces
ces deux
deux déci
décisi
sion
onss
avant l’échéance des élections législatives, a󿬁n de lever
toute équivoque et surtout de réaf󿬁rmer la transparence  de
mes convictions politiques. Que les militants et les non-
militants des partis politiques, les femmes et les hommes,
les jeunes et les moins jeunes de la Société civile, qui ont
apprécier au cours de ces longues anné
pu appré années mon action
et mes
mes conv
convic
icti
tion
onss veui
veuill
llen
entt bien
bien te
teni
nirr comp
comptete de ce
message au cours de ces   élections lélégislatives. Dans les

semaines
muniquer et mois
avec à venir,
clart
clartéé  et enjedé
dprendrai le soin de
étail le contenu de leur
moncom-
pro-
gramme.
 

18 MÉDITATIONS DE PRISON

Pour terminer, devant les lois républicaines, je prends


à témoin, dès cet instant, toutes les Camerounaises, tous
sécurit
les Camerounais, pour ma sé curitéé   personnelle, celle de
ma famille et de tous ceux qui voudront œuvrer avec moi.
Je me battrai
battrai pour vous tous, pour mon pays, mon beau
pays, rien que par la conviction des idées. Je ne dispose
armée, d’aucune fortune.
d’aucune milice, d’aucune bande armé
Que la majorité des Camerounaises et des Camerounais
qui 󰁹 croient veuillent bien me suivre, me soutenir, a󿬁n
qu’ensemble nous sortions notre beau pays de ce long et
profond sommeil!
Ainsi,   éveill
veilléés, avec
vec une
une nou
nouvell
vellee foi
foi et un nou
nouvel
vel
espoir, entrerons-nous, dans la paix, dans le 3 e mill
milléénaire,
grati󿬁és d’un nouveau rêve pour nous-mêmes et pour nos
enfants.
mériter!
Le Cameroun a tout ce qu’il faut pour le mé
Vive la Démocratie!
République!
Vive la Ré
Cameroun !  » ...
Vive le Cameroun

Aujourd’hui impavide, mais de temps en temps cha-


véritable troubadour des
touillant d’un peu d’humour, en vé
temps modernes, je m’en vais décocher de mon arc, en
guise de 󿬂èche combattante, ma plume encore toute fraîche
indélébile, pour vous retracer les sillons inso-
de son encre indé
lites de mon aventure, en partage d’une vévéritable
ritable   épop
popéée

aux allures quelquefois


allèègrement
all contée, maism󰁹thiques,
conté dignes
émentd’une
surtout intensé
intens légende
vécue...

 

1
Mon rubicon

« Ale
Aleaa jacta
jacta est
est »
(Le sort en est jeté).
César
Jules Cé

Il 󰁹 a plus de vingt siècles, le Grand Jules César, déjà


impe
im pera
rato
torr et popont
ntif
ifex
ex mamaxi
ximu
mus,
s, ap
aprrès av
avoi
oirr fr
fran
anch
chii le
Rubicon, ce petit 󿬂euve boueux de Ravenne, lança à ses
légion
légionnai
naires
res : « Ale
Aleaa jacta est » (le sort en est jeté
jeté),
), avan
avantt de
s’engager à la conquête 󿬁nale de Rome et de son peuple.
Les lois universelles sont impersonnelles et se manifes-
tent par fractance dans l’espace et dans le temps, selon les
circonstances. Parbien
sion miniaturisée correspondance analogique,
entendu, je décidai en dimen-
de traverser mon
démission d’un gouver-
modeste Rubicon, par une simple dé
nement,t, assortie
nemen assortie d’une simple déclaration
déclaration de candidature
candidature à
une   éle
lect
ctio
ion prési
n pré side
dent
ntie
iell
lle.
e. Tre
remb
mble
leme
ment
nt de la terrterre,
e,
ouragan dans les airs. Tout de mê même !
D’un côcôté, des chars avec des canons en mire, de l’autre,
une foule aux mains vides, mais gon󿬂ée de courage. Le fer
contre des pots de terre. L’airain contre de la porcelaine. Et
pour
pour caus
causee ? La prov
provid
iden
ence
ce dépl
déplaç
açaa ce virt
virtue
uell comb
combat
at
supposé   neutre: le mensonge
inique sur un autre terrain supposé
contre la vérité.   «  Le mensonge pouvait faire le tour de la
terre, le temps que la vévérit
ritéé  mette ses chaussures  » .
 

20 MÉDITATIONS DE PRISON

aussitôt suivie avec beaucoup de passion par des


Affaire aussitô
chro
chroni
niqu
queu
eurs
rs hâtif
hâtifs,
s, en atte
attend
ndan
antt qu’e
qu’ell
llee revi
revien
enne
ne aux
aux
érudits au tempé
tempérament plus mesuré
mesuré, de pré
préf érence histo-
rien
rienss et poli
polito
tolo
logu
gues
es de prof
profes
essi
sion
on,, do
dont
nt l’
l’an
anal
alys
ysee plus
plus
objective
Pour lecomblera
bien-êtresans doute lapour
collectif, postérité...
la cause publique, je
sacri󿬁ais mes droits les plus élémentaires: je sacri󿬁ais,
partagé  de l’amour
avec un pincement au cœur, le bonheur partagé
familial; je sacri󿬁ais, sans réserve, la chaleur et l’attache-
ment de l’amitié; je sacri󿬁ais, sans peine, sans regret, les
honneurs d’une profession prestigieuse; je sacri󿬁ais, sans
et   éph
effort, l’apparent et  phéémère confort d’une socié
société  hypo-
crite et égoïste... Tout cela, je l’ai fait sans amertume. En
avais-
is-je le droit ? Peut-êtr
-êtree pas ! Mais assurément le
devoir!
« Alea jacta
jacta est »:
» : à partir
partir de là, le
le sort en était jeté,
jeté, et la
métamorphosa en une longue, trè
suite se mé très longue et capti-
vante épopée...
épopée... aux allures tantôt ubuesques,
ubuesques, tantôt drama-
tiques
tiques...
... een
n l’ho
l’honne
nneur
ur de la Politi
Politique
que en Afr
Afriqu
iquee ! ! !
 

2
Première lettre   à  la nation

« Le temps est venu pour s’engager dé󿬁niti-


vement  » .
L’auteur

Mes Chers Compatriotes,

Le 20 avril 1997. Un dimanche pas comme tous les


autres! Seul devant ma conscience, je décidai de prendre
en une seule fois, deux actes politiques importants: ma
démission du Gouvernement et ma candidature aux Élec -
présidentielles. J’é
tions pré J’établissais ainsi un nouveau rapport
avec vous.
Aujourd’hui, au-delà d’une volonté longtemps entre-
discrétion, il me para î t légitime de lever un pan de
tenue de discré
voile sur l’homme que je suis, à travers mes idées, mes
conv
convic
icti
tion
onss et mon
mon parc
parcou
ours
rs prof
profes
essi
sion
onne
nel.
l. Le ni
nive
veau
au
balbutiant de notre démocratie l’exige et je me soumets
volontiers à cet exercice pour être, je crois, mieux compris.
Scrutant l’horizon du passé, me voilà, enfant de New-
bell, quartier populaire de Douala par excellence, 󿬁ls d’un
Papa   «  boy cuisinier  » , partageant avec mes amis et cama-
Papa
rades, toutes tribus confondues, les joies et les angoisses
des ruelles
maman, fébriles,
sans les aucun,
protocole repas conviviaux
sinon celui de telle ou telle
d’appartenir au
une   «  tiss-
groupe, les matches de football, pieds nus, avec une
 

22 MÉDITATIONS DE PRISON

d’égal que le carnaval


ball  », dont l’enthousiasme n’avait d’é
«   des championnats du monde  » . Ces ré
réalit
alitéés sont encore
présentes dans mon esprit. J’ai appris très tôt à partager,
sans distinction de religion ni de tribu, le peu dont nous
disposions.
ce terroir parAu fond deombilical
le cordon mon âme,desjeamitié
me sens
amiti encore lié à
és d’enfance.
Jeun
Jeunee ho
hom
mme, sout
souten
enu
u par
par la seul
seulee volontté   divine,
olon
 j’étais destiné à une carrière professionnelle particulière :
la chirurgie. Celle-là même qui doit allier Science, Art et
Humanisme. Je l’ai apprise de mon mieux en Italie pendant
12 ans. L’exigence de la perfection et de la compétence
dans ce domaine professionnel m’a invité plus tard à Paris
pour un test 󿬁nal, sanctionné par le titre de Professeur
Agrégé  de Chirurgie. Cette alliance franco-italienne a 
Agré a   été,
pour moi, une richesse inestimable sur les plans profes-
sionnel, culturel et humain.
J’ai exercé mon métier au Cameroun avec générosité,
dans les hôpitaux d’arrondissement, de département, de
province et d’Université. J’󰁹 ai appris à partager l’angoisse
désespoir des uns et des autres. J’ai connu le bonheur
et le dé
de redonner de la joie, de la santé, de l’espoir de vivre.
Sportif par instinct au départ, l’Art martial m’a appris à
allier l’humilité à la détermination, le respect des autres au
dépassement de soi, le sens profond de la spiritualité à la
tolérance, le succès à l’échec, le travail à l’effort. J’ai
essa󰁹é d’insuf󿬂er ces valeurs aussi bien aux jeunes qu’aux
adul
ad ulte
tes,
s, tout
toutes
es clas
classe
sess conf
confon
ondu
dueses.. Je sais
sais aujo
aujour
urd’
d’hu
huii
qu’ils portent en eux ce germe de vie martial, l’énergie
prête à éclore dans la maîtrise du corps et de l’esprit.
En󿬁n homme d’État, j’ai appris à découvrir l’impor-
tance de la chose publique. J’ai connu la joie de servir dans
l’ombre et l’exaltation de servir en public. J’ai connu les
déboires,
boires,   ô  combien amers, du milieu: calomnie, humilia-
tion, intimidation, délation, haine, jalousie, etc. C’est aussi
cela, hélas le monde politique! Tour à tour, sans interrup-
tion, j’ai été pendant
la Présidence 12 ans: Ministre
de la République, chargé de
Conseiller Mission
Spécial à laà
Préésidence de la Ré
Pr République, Ministre de L’Enseignement
 

LETTRE À   LA NATION
PREMIÈRE LETTRE À 23

Supérieur, Secrétaire Général à la Présidence de la Répu -


blique et en󿬁n Ministre de la Santé. Comme c’est beau et
noble de se battre pour son pays, pour le bien individuel et
collectif! Voilà le parcours de votre candidat.
Je etsuis
fond animé aujourd’hui
inconditionnel parpays.
pour mon un amour intense,
J’ai besoin pro-
de votre
complicitéé pour qu’ensemble nous le sortions de l’impasse,
complicit
du désespoir. Comme promis, mon projet de société trace
la s󰁹nthèse du chemin à parcourir. Vos suggestions sont les
bienvenues et je souhaite établir dorénavant, avec vous, un
liberté  et en toute franchise.
dialogue permanent, en toute liberté
Le temps est venu pour s’engager dé󿬁nitivement. N’a󰁹ez
plus peur! N’acceptez plus l’intimidation, le mensonge!
C’est vous qui devez décider du destin de notre pa󰁹s. Que
chacun
chacun de nous
nous assu
assume
me ses
ses re
resp
spon
onsa
sabilittés. Je voud
bili voudrarais
is
éma
mane
nerr de vo
vous
us,, pour
pour go
gouv
uver
erne
nerr non
non pa
pass au
au-d
-des
essu
suss de
vous, mais avec vous! Le but 󿬁nal et l’essence de mon
programme c’est: « Un jeune, un Emploi »!
relance   économique, il n’y a point d’emploi; sans
Sans relance 
nécessite un
bien-être; et tout ceci né
emploi, il n’y a point de bien-ê
environnement politique de sécurité, de justice et d’ouver-
ture. Je me donne sept ans pour remettre le Cameroun sur
pied et je me battrai pour cela sans relâche.
Mes chers compatriotes, je vous invite à vous joindre à
moi, a󿬁n qu’ensemble nous gagnions le pari, dont l’enjeu
est un avenir meilleur pour notre pays.
Au moment même où je vous écris, je viens d’être
informé par la Police judiciaire, de mon assignation en
garde à vue administrative. Cependant je demeure serein et
con󿬁ant en l’avenir, pour le triomphe de la liberté et de la
démocratie.

Yaoundéé, mai 1997.


Yaound
T. E.
 

3
Une nuit particulière

«  Delenda Carthago  »
détruire Carthage).
(il faut dé
Caton l’Ancien

première nuit vide et é


«  Ma premiè et  écumante
cumante de noir,
Hantéée par autant d’hydres que de dragons,
Hant
D’ogress avides de sang, avides
D’ogre avides de mort !
première nuit, en cellule, aussi vide que pleine de
Ma premiè
noir!

s’éclipse, et en silence,
Furtif, mon corps s’é
Mon âme puri󿬁ée, légère et patiente,
Attend déjà, alerte, le jour de lumière,
Aprèès cette terrible nuit aussi vide que lourde de noir.
Apr

dérob
La terre s’est dé robéée sous mes pieds;
tangué, vacillé
J’ai tangué vacillé, sans honorer la chute tant atten-
due.
Sa fermeté j’ai dompté, et sans vacarme, de sa force,
développ
J’ai développéé  la puissance de mon arme pour toutes
qu’ épaisses de noir.
ces nuits futures aussi vides qu’é

Pour breuvage, de l’amertume j’ai bu.


Dans
Commecetpar
océan houleux
miracle, j’ai
la fra plongé.
 î cheur
cheur m’a englouti,
 

26 MÉDITATIONS DE PRISON

Et de se
sess embr
embrun
unss apa
apaisa
isants,
nts, doux
doux s’es
s’estt fait
fait mon
mon
grabat
grab at,, pour
pour tout
toutes
es ces
ces nuit
nuitss futu
future
ress auss
aussii vide
videss
qu’éécrasa
qu’ crasantes
ntes de noir
noir !

Le ventdésormais,
Mais, en terrible
terrible tempête
tempêt
il s’este apaisé,
a souf󿬂éle; roseau toujours
debout;
Comme une berceuse, j’ai entendu son carillon loin-
tain.
Et de sa vitalité, je me suis revivi󿬁é, après cette nuit
aussi vide que lourde de noir.

Au bout
bout de mes
mes long
longue
uess nuit videss et   épai
nuitss vide paisse
ssess de
noir,
L’aurore, en󿬁n, apparaît à l’horizon! Mais je ne puis
encore la voir.
Mon âme, grisonnante mais de neuf vêtue, s’apprête à
prendre son envol,
Apaiséée dans une ascendante spirale,
Apais
Projetée en parfaite fu
fusi
sioon avec la lumière des
lumières.
lumiè
Ô  nuit noire, secrè
secrète gardienne de ma lumiè
lumière !
Ô  myst
 mystéérieuse nuit, la plus longue de ma vie,
Matrice protectrice de l’innocence et de la justice,
Tu demeures ma 󿬁dèle demeure, complice silencieux
rêves!  »
de mes rê

Avec le temps, j’ai encore mieux déchiffré l’énigme de


ce précieux et réconfortant message de cette particulière
nuit, à savoir l’entrée dans le monde vertigineux de la
captivité, où s’apprend ce qui ne peut l’être autrement.
La vie, une permanente leçon! Tous ses compartiments
peuvent être
peuvent ê même des plus inatten-
honorés de nos visites, mê
tre honoré
dues!..
 

4
La prison, ma prison

«  Carcere duro  »
(dur cachot).

«  La prison, ma prison,


glacés de cercueil en bé
Ce sont ces murs glacé béton
Qui ont réduit à l’extrême
l’extrême mon espace vital!
vital !
Non sans peine, j’ai 󿬁ni par les intégrer,
Comme des cloisons vivantes de ma nouvelle demeure.
J’󰁹 ai re󿬂été l’aura de mon âme,
mêmes murs sont devenus mon miroir,
Et les mê
Ma protection, jaloux de toute intrusion intempestive.

La
Ce prison,
sont cesma prison,journées avares de soleil,
longues
imbibées d’obscurité
Ces longues nuits imbibé d’obscurité.
À force de m’󰁹 essa󰁹er, j’ai 󿬁ni par faire
De ma solitude, ma meilleure amie,
Et du silence, mon 󿬁dèle compagnon.
Mes journées se sont transformées en lumière apaisante,
Et mes nuits en rêves revivi󿬁ants...
La prison, ma prison,
C’est cet   épais brouillard qui de tout mon   être s’est
accaparéé,
accapar
S’évertuant à me faire croire que la vie ne valait plus
la peine d’être vécue.
Avec mon épée intérieure, j’ai 󿬁ni par la dompter,
 

28 MÉDITATIONS DE PRISON

La soumettant à mon frugal quotidien,


La métamorphosant en un obstacle illusoire,
 ô combien
Mais, ô
Mais, nécessaire, de mon ascension
 combien né
l’éveil inté
Sur la montagne de l’é intérieur.

La prison, la prison,
hélas, une arme aveugle
C’est aussi, hé
humanité  retardataire contre elle-mê
D’une humanité elle-même,
Enivréée de dé
Enivr l’ être!
détruire, d’annihiler ce qui ne peut l’ê
Hont
Ho nteu
euse
se pleu
pleutreriee ! ! !  »
treri

Ô bagnard, mon ami, ne l’oublie jamais: de ta captivité


fais un roc, sur lequel tu reconstruis ce qui a   été   indûment
détruit, et avec détermination, arme ton être pour revivi󿬁er
a  étté  assassin
ce qui, en toi, a é  assassinéé !  «
 « Sois l’Œdipe de ta vie et le
 Sois l’Œ

Sphinx
Sphin
La xprison
de ta tombe » !, seulement
n’est pas comme le stipulait Victor
Victorde
une privation Hugo.
libert é.
liberté
réelle suspension dans l’espace et le temps,
Elle est une ré
entre la vie et la mort. On 󰁹 apprend à vivre, on 󰁹 apprend
à mourir. Tout ce qui la précède doit un peu mourir; tout ce
quii lui su
qu ccèède doit
succ doit tota
totale
leme
ment
nt rena
rena î tre,
tre, ressus
ressuscit
citer
er des
cendres du passé, comme le m󰁹thique Phénix qui nous
apprend à assimiler la loi alchimique de l’immortalité,
revêtue, en l’occurrence, d’un voile   éph
revê phéémère des appa-
rences triviales.
La prison en󿬁n, c’est s’inviter soi-même à tout sus-
pendre, à se mettre en résonance avec son Soi, pour décou-
caché  de l’Univers et les arcanes de ses
vrir le biorythme caché
particulière opportunité
lois. Elle offre une particuliè opportunité  de queste che-
valeresque, qui requiert non seulement beaucoup de cou-
détermination, mais surtout une inestimable
rage, de foi, de dé
réserve d’Amour.
doit   être le verrou du passé
La prison, elle doit  même
passé  et, en mê
temp
temps,
s, la clé
clé d’or
d’or,, qui
qui ouvr
ouvree l’
l’av
aven
enir
ir lumi
lumine
neux
ux d’un
d’unee
liberté  retrouv
nouvelle liberté  retrouvéée... De dé
désolante mé
mésaventure, il
faut s’exercer
s’exercer à en faire un précieux
précieux privilège
privilège !...
 

5
Le silence brisé  de mes nuits

«  Forsan et haec olim meminisse invabit  »


(le souvenir de ces choses sera utile par la suite).
Virgile

décor froid de dé
... Dans un dé dépouillement total, quelque-
ennuyées de leur silence; elles se
fois mes nuits se sont ennuyé
aliénées sans mon pré
sont alié préalable consentement, de compa-
amènes, dans un thé
gnons peu amè théâtre surré
surréaliste, sans toute-
caractère ludique.
fois perdre leur caractè
Tantô
Tant ôt de minu
minusc
scul
ules
es sour
souris
is auss espièègl
aussii espi gles
es que
que gr
gra-
a-
cieuses de leurs petites oreilles pointues constamment aux
d’orgueil, ôtpelage
aguets, tantau de gros rats impavides
hirsute et m
répugnant.
et ré éprisants,
Leur farcis
intelligence
a dé󿬁é ma témérité, donnant lieu à des combats nocturnes
épiques, avec des victoires et des dé
défaites alternativement
des deux camps.
Tantôt des cafards, aussi résistants à l’anéantissement
que leurs 󿬁nes pattes sont dévoreuses de matière plastique,
dans un bruissement nocturne aussi dé délétère que des coups
d écouvrir que
de tonnerre dans un ciel serein. Ils m’ont fait dé
les cafards aussi se cachaient pour mourir!
Le mousti
moustiqu
quee ! Le mousti
moustiqu Aussi frêle qu’agile, aussi
quee ! Aussi
téméraire que nuisible; courageux et implacable guerrier,
il vous fonce à l’oreille, muni de son dard et de son radar,
 

30 MÉDITATIONS DE PRISON

impito󰁹able, annonçant par une rhapsodie provocatrice et


triomphante, la certitude de sa victoire! Quel ennemi!
Même seul, il vaut un bataillon! Entre nous, il n’y eut
 jamais d’armistice !
Les chiens! Avec leurs combats enragés et suicidaires
de chevaliers amoureux pour une seule élue, clabaudant à
tue-tête, comme seuls savent le faire des pré
tue-tê prétendants irré
irré-
ductibles brûlés par la passion! Leurs combats, ils ne les
engageaient que la nuit, excités par Vénus, la déesse de la
lune. Heureusement peu avant l’aurore, épuisés, exténués,
ils signaient une trêve, mettant ainsi 󿬁n à une interminable
insomnie, qu’en acteurs peu indulgents et avares de tout
scrupule, ils m’avaient sévèrement in󿬂igée...
Mais un soir, au crépuscule d’une journée encore tiède
é
blafarde,
de je reçus
sa torride uneetvisite
chaleur, aussi insolite
lourdement enveloppquee l’était mon
de sa lueur
hôte, dans mon aride petit logis de bain de soleil quotidien.
D’où venait-il? De nulle part! Son pas lent et rassuré
mettait en exergue son allant altier: une abondante crête
chatouillée par le vent exhibait sa descendance princière;
un camail brillant d’un jaune or, des plumes d’un rouge vif 
métallique, rehaussé
rehaussées de rares mè
mèches d’un bleu turquoise
cristalliséé, pa
cristallis parseméées en   éléga
rsem gant
ntee coif
coiffu
fure
re ! Supe
Superb
rbe,
e, il
déambulait au r󰁹thme de sa majestueuse faucille: c’était
un coq! Oui, un superbe coq, en chair et en os!!! Il esca-
lada lentement, une à une, sans vaciller, les sept marches
donnant accès à mon exigu logis; puis du banc réservé à
léger fré
mes rares visiteurs, d’un lé frémissement de ses ailes, il
parfait   équi-
se hissa et s’accommoda confortablement en parfait 
libre de funambule expérimenté, sur la rampe de mon petit
balcon, juste en face de moi, entre mes deux visiteurs de la
 journée, aussi ébahis que moi...
De la 󿬁ssure mobile de ses lourdes paupières mi-closes
transpirait l’intensité d’un regard soutenu, tantôt perçant et
tantôt triste et sombre. La scè
inquisiteur, tantô scène dura environ
une demi-heure;
perchoir improvispuis
improviséé  et, tout
avecdoucement, il descendit
même incroyable
la mê de son
assurance,
prit congé de nous... mais tout aussi incroyable, pour revenir
 

BRISÉ  DE MES NUITS


LE SILENCE BRISÉ 31

le lendemain, à la même heure, au même endroit, répéter le


même scé
scénario...
Cette même nuit, je devais vivre avec intensité, assisté
de mon m󰁹stérieux hôte du jour, un rêve apocal󰁹ptique où
 je me dans
acteur retrouvais non seulement
l’extinction d’un terribletémoin, mais
incendie aux principal
󿬂ammes
particulièrement destructrices... Au réveil, je décidai par
pure intuition de donner à mon auguste visiteur le nom
d’Ambroise, a󿬁n de mieux le personnaliser et ainsi l’im-
mémoire. Ce
secrèètes de ma mé
mortaliser dans les archives secr
soir-là, je l’attendis avec impatience, a󿬁n de partager avec
rêve, notre rê
lui mon rê rêve, mais en vain! Mon Ambroise,
notre Ambroise ne revint jamais plus! En messager secret,
deux surprenantes et m󰁹stérieuses visites avaient suf󿬁 pour

éveill
éveiller
er en moi la volont
des circonstances volontéé d’app
particuli désesp
d’apprendre
rendre
èrement érées, rphoser
à métamo la détr
métamorphos er, , en
esse
en bonheur
bonheur......
Souvenirs, souvenirs, souvenirs de mes silences bris briséés
singulières ! Une animati
de mes nuits singuliè animation toutee  « sui
on somme tout  «  sui
generis » , aussi curieuse que ludique, qui constituera une
belle page de mon vivant chapitre. Certainement ils m’ac-
compagneront toujours, en témoignage de mes silences
brisés, avec un brin de nostalgie...
brisé
C’est aussi cela la prison, ma prison, avec mes souris,
mess ra
me rats
ts,, me
mess ca
cafa
fard
rds,
s, mes
mes mo
moususti
tiqu
ques
es et mes
mes ch
chie
iens
ns..
....
compagnons inconscients de leur chaleureuse 󿬁délité... à
leur
leur faç
façon,
on, bien
bien ente
entend
nduu ! ! ! Sans
Sans évid
évideemmen
mmentt jama
jamais
is
oubl
ou blie
ierr mon
mon coq
coq de lign
lignée
ée prin
princi
cièr
ère,
e, notr
notree m󰁹st
m󰁹stér
érie
ieux
ux
Ambroise, dont le souvenir aura scellé à jamais une mer-
captivité...
secrète de ma captivité
veilleuse page secrè
L’illustre Socrate, avant de boire la ciguë, à la suite
d’une
d’une con
condam
damnat
nation
ion inique
inique,, n’avai
n’avait-i
t-ill pas interpelléé   son
interpell
élève en lui disant: « Criton, nous devons un coq à Asclé-
pios. Pa󰁹ez cette dette, ne so󰁹ez pas négligents!? » Notre
Ambroise, sans rien exiger en retour, nous a grati󿬁és de
son
son imme
dans im nsee générosit
mens
l’impersonnalité laé,plus
avan
avantt de di
disp
absolue. araa î extraordinaire
spar
Une tre incognito
tre incognito,,
leçon de la vie, n’est-ce pas?...
 

6
La torture

«  Ubi solitudinem faciunt, pacem appelant  »


(Où ils font un désert, ils disent
qu’ils ont donné la paix).
Tacite

Parler de la torture est une chose; l’avoir subie en est


une autre.
... Il est aussi ponctuel que rér écurrent, le rituel quotidien.
L’écho de pas lé légers et furtifs, rarement lourds et lents de
brodeq
bro dequin
uins, préécède le gard
s, pr garde-
e-ch
chio
iour
urme
me.. Un fr froi
oiss
ssem
emen
entt
métallique grince aigu en cacophonie, et mes oreilles de

bourdonner.
de tr
trois, de Des
ois, nombcliquetis
nombre
reus
uses secs,
es clé
clés quagressifs,
quii to
tour
urne
nent d’une,
nt,
, br
brui deent,
uiss
ssendeux,
t, se
retournent dans de multiples palâtres. Et mes oreilles de se
froisser. Mon cœur de brunir, de saigner, à défaut de se
s’arrêter.
briser et de s’arrê
Un bruit sourd, puis un autre, un autre encore. De lourds
portails
porta blindés s’
ils blind s’ab
abat
atte
tent
nt l’un aprrès l’
l’un ap l’au
autr
tre,
e, cont
contre
re des
des
murs ocres et brunis de bé béton. Et mon âme de grincer,
avant de se lover sur elle-même, en ré󿬂exe d’auto-défense
désespoir.
et de dé
Un rituel démentiel et pernicieux; le matin comme le
soir, de jour comme de nuit; et à l’ouverture comme à la
Malgré   sa récurrence, le geste
fermeture: torture oblige! Malgré
 

34 MÉDITATIONS DE PRISON

vous est toujours nouveau et produit toujours les mêmes


effets... destructeurs.
J’ai intégré le dé󿬁, non sans peine, avec le temps, mon
naguère humiliant et provocateur de
temps. De ce vacarme naguè
ma captivité,
veilleux mondej’ai fait la de
intérieur clélade l’ouverture
liberté. Et je mevers le mer-
souvins un
 jour de cette pensée que me con󿬁a, il 󰁹 a fort longtemps,
accès au royaume de la
un Sage:   «   La porte qui donne accè
Liberté est toujours ouverte par une clé en or »... Encore
faut-il savoir la chercher pour qu’elle vous soit, un jour,
donnée... gratuitem
donné gratuitement
ent !
La torture est un acte de barbarie exclusif de l’espèce
humaine, exaltant paradoxalement le bourreau qui en est
l’anéantissement brutal, cruel, total
l’auteur. Elle a pour but l’ané

dephysique,
le la victime,le dans unetheurt
mental dé󿬂agrant
le psychique deprogrammé
derni ècontre
cette derniè re...
C’est un acte c󰁹nique délibéré d’atrocité, exigeant au
moins deux protagonistes: le sujet et son objet. Le tortion-
naire, sujet dominant et à souhait dominateur, s’anime
toujours d’une euphorie h󰁹stérique et irrationnelle. La vic-
time, son objet, doit à priori tout subir dans l’humiliation et
la rési
sign
gnat
atio
ion.
n. Ains
Ainsi,
i, la tort
tortur créée-
uree cr e-t-
t-el
elle
le une
une rerelalati
tion
on
surrééaliste qui, progressivement, glisse dans une né
surr nébuleuse
contrôle. Elle nous fait accé
sans contrô accéder au rè la   «  sous-
règne de la 
humanité », bien inférieur à celui de l’animalité. Car l’ani-
mal peut agresser; mais quelque f éroce qu’il soit, il est
dr ôle d’ani-
incapable de torturer. En revanche l’homme, ce drô
mal, est la seule espèce capable, non seulement de plani󿬁er
la torture, mais de se réjouir d’en être l’auteur.
Le tortionnaire ou son mandataire est en fait un   être
faible et fragile, victime de ses propres turpitudes, carences
intérieures. Fort incapable de se dominer,
et contradictions inté
il s’évertue en vain à parfaire l’anéantissement, la destruc-
tion de l’autre. Il se méprend de sa propre image, ré󿬂échie
et projetée avec une extrême violence sur la victime. En
d écidant d’annihiler
lui-même. Son combatl’autre, inconsciemment
intérieur d ésagr
il se qu’il
perdu d’avance, ège-
exté
cruauté, le dé
riorise par la cruauté défait, le dé
détruit lui-mê
lui-même :   « Vita
 

LA TORTURE 35

sua, mors tua  » : pour qu’il vive, l’autre doit mourir. Et si


 jamais l’autre devait survivre, il tremble de mourir à cette
idée...
seule idé
À  l’issue de ce drame, la victime connaît toujours la
paix et sa 󿬁n est toujours lumineuse: soit par une mort
particulièrement enrichie,
libéératrice (sic !), soit par une vie particuliè
lib
souffrance   étant une 
la souffrance  une   échelle ascendante incontournable
vers les promontoires de l’é l’évolution de l’âme.
En revanche, le tortionnaire connaît toujours l’abîme au
théâtrale: il s’ouvre un long et
pièèce thé
dernier acte de sa pi
tumultueux cheminement, par lequel il doit connaître les
peut- être
affres de l’abus et de l’ignorance, pour retrouver peut-ê
aprèès de longs errements, comme Sisyphe, le sentier abrupt
apr
et sinueux de la Sagesse...
Il existeetd’innombrables
politique la peine de mortt󰁹pes de torture:
ont particuliè
particuli la terreur
èrement en
retenu
mon attention. La terreur en politique, c’est l’usage perma-
nent, brutal et f éroce d’une violence gratuite et dispropor-
tionnée, dont les objectifs s’inscrivent dans un marécage
dit politique, aux accents le plus souvent obscurs et contra-
dictoires. Il s’en dégage toujours une tentative absolue de
tenir sous un joug fatalement suicidaire la société et les
individus qui la composent.
La terreur politique, c’est une arme cynique, dont savent
volont
volontier
ierss abuser
abuser les faible
faibless d’espr
d’esprit
it,, pusil
pusillan
lanime
imess intro-
intro-
vertis, hantés qu’ils sont par leur fausse et prétendue supé-
rioritéé, et pourtant en ré
riorit réalit
alitéé, imbibé
imbibés de mé
médiocrit
diocritéé notoire,
en même temps qu’ils sont, à l’envi, dévorés par un virus
narcissique qu’ils s’évertuent, en vain, à dissimuler.
société, victime de cette terreur, vé
La socié végète dans l’agonie,
suffoquant par le sevrage impitoyable du rê r êve légitime de
la liberté et du mieux-être; elle 󿬁nit par se refermer sur
elle-même, dans un ré󿬂exe atonique, avorté de désespoir,
privilégi
de survie. La rumeur y est privilé giéée: dans le vent, tout
est futile, possible et impossible à la fois; elle honore,
malgré elle,chose,
à quelque la délation et ledes
à défaut fantasme;
vertus ilsociétales se réf érer-
faut bien méthodi
incinérées; elle devient la matrice de l’hypocrisie
quement inciné
 

36 MÉDITATIONS DE PRISON

et du griotisme : l’ogre, le bourreau, insatiable,


insatiable, s’en nourrit,
car il se délecte à régner sur des spectres; il ne peut exister
que par l’annihilation de l’autre. La violence, comme de la
suie, in󿬁ltre toutes les couches de la société, réalité pré-
ventivement entretenue pour une soi-disant pérennité   du
systèème.
syst
Et pourtant, la sagesse qu’enseigne l’Histoire humaine
n’aura jamais été muette sur la terreur. Énergie explosive à
souuhait
so hait,, elle
elle véhi
véhicu
cule
le tou
toujour
jourss en son
son sein
sein sa propr
ropree
espèce d’auto-rad
destruction, une espè d’auto-radioact ivitéé. Tôt ou tard,
ioactivit
elle s’épu
puiise
se,, s’es
s’esttom
omp
pe, laiss
aissan
antt avec une désolation
vec une
déconcertante, un vide, un « trou noir », pour en󿬁n exploser
supposé  essor d’hier.
en compensation dramatique de son supposé
Quelquefois, la société, dans un dernier sursaut, interpelle
é
inconsciemment l’intervention
de l’expérience des d’un nouveau
affaires de l’État, Prince,haute
et doué d’une f  ru
génie des valeurs humaines et socié
dimension et du gé sociétales.
Tr hélas, elle erre longtemps, trè
Trèès souvent, hé très longtemps,
dans un pandémonium infernal, où l’anarchie, la misère,
l’insécurité et le désespoir souf󿬂ent tel un ouragan, avant
de connaître, épuisée, la voie qui mène vers la paix et
l’épanouiss
l’épan ouissement.
ement..... Mais à quel prix?
prix ?
La peine de mort est un autre exemple, hélas courant, de
barbarie et de violence extrême de l’humanité contre elle-
même. La vie est toujours un don, un présent, dont la 󿬁na -
lité se trouve au-delà des considérations, ô combien limi -
tées de l’Homme. Contrairement à la pensée commune,
l’Homme ne donne pas la vie, l’Homme ne peut pas donner
la vie; il est tout simplement, et c’est déjà un insigne privi -
lège, un intermédiair
intermédiaire,
e, un véhicule,
véhicule, quelque précieux qu’il
véritable
soit, d’un vé ritable   «  miracle  »  des lois universelles; il ne
peut et ne doit donc en aucun cas s’arroger le droit d’ô d’ôter
autre   être humain. La ré
la vie d’un autre  répression criminelle par
la mort n’a réréduit nulle part la criminalité
criminalité, encore moins
moraliséé  une socié
moralis société.
Je partage
pionnier défenseur
dé véavocat
avec et hémence
de l’avis
vie:de Robert
  «  On
la vie:  réBadinter,
ne répond pas
à l’horreur par l’horreur ».
 

LA TORTURE 37

À   la
󿬁n, permettez-moi de vous murmurer en toute
con󿬁dence ceci: « À  travers force péripéties, j’ai réussi à
faire de ma torture l’une des plus belles décorations
sacr ée. En
secrèètes de mon âme  » . La vie d’un Homme est sacré
secr
toutes circonstances, elle mérite le respect le plus absolu
autant des bandits inconscients de la rue que   «  des tout
prétendument protecteurs de l’é
puissants »   pré l’évolution de ce
monde...
 

7
Le Gendarme

«  L’on est d’abord le galon,


d’être soi-mê
avant d’ê soi-même  » .
L’auteur

... Il 󰁹 a fort longtemps, un ami me con󿬁a ceci:


« Le gendarme? Il est comme un crabe!
très vite, pour s’arrê
Il peut courir vite, trè s’arrêter net comme
un clocher!
Il peut marcher droit, tout en regardant de travers,
Comm
Co mmee il peut
peut rega
regardrder
er droi
droit,
t, tout
tout en marc
marchahant
nt de
guingois.

Le Gendarme? Il est comme un crabe!


Il sait paraître respectueux tout en sachant qu’il ne
l’est point.
d’amabilité  apparente,
Il est capable d’amabilité
cruaut é, hélas!
Mais aussi de violence, voire de cruauté
L’ordre vient toujours de plus haut que soi,
Et l’exécution, toujours par moins gradé.
En permanence, Saint Ponce-Pilate veille sur lui...
Son épaule
épaule est large pour
pour deux fusils
fusils;;
pour   écrire que pour manier
Mais sa main, plus alerte pour 
un colt 45!
Écriture qui peut construire des châteaux par la vérité,
 

40 MÉDITATIONS DE PRISON

détruire et ané
Mais aussi tout dé anéantir, par le mensonge et
la manipulation.

Le Gendarme? Il est comme un crabe!


Sa carrière,
vie? C’est
carrièr le galon!
e, c’est toujours
toujours le galon!
galon !
Pour autant, il peut de ses mains briser le roc,
Voire se cagouler pour exécuter les forfaitures les plus
inavouéées.
inavou
Alors, 󿬁er et méprisant, il sait marcher droit comme
l’orgueil
l’or gueil,, et s’arrê
s’arrêter
ter 󿬁xe comme le Sphinx!
Sphinx ! »

Mais, à force de le côto󰁹er, le Gendarme, dans une appa -


rente proximité paci󿬁que, curieusement exigée et prescrite
par d’illuminés prestidigitateurs, j’ai pu transpercer la cara-
pace de ces uniformes chamarrés de leurs passementeries.
découvert avec bonheur et admiration un autre monde,
J’ai dé
un monde lumineux et plein de dignité, d’honorabilité et
respectabilité, de sensibilité
de respectabilité sensibilité et d’intelligence, de courage
d’humanité... Le Gendarme pourrait peut-ê
et d’humanité peut-être   évoquer
un crabe,
crabe, mais il n’es
n’estt pas un crabe
crabe !
La vie est une permanente
permanente leçon;
leçon ; et à ma besace, elle en
a ajouté une autre, signe de sagesse in󿬁nie: « l’Homme,
quel qu’il soit, dépouillé de ses apparences, brille toujours
intérieur de son âme  » ...
par l’infaillible miroir inté
En répo
répons
nsee à tous
tous ces
ces resp
respec
ectu
tueeux et affe
affect
ctue
ueux
ux « café
caféss »
reçus, j’inscris ici toute ma chaleureuse reconnaissance,
accompagnée de ma profonde estime, à tous, devenus les
témoins vivants de ma captivité
captivité, et de la compagnie de qui,
peut-être demain, j’aurai la nostalgie...
 

8
La justice

« À mes dépens, j’ai connu la basoche,


impérial des basochiens  » .
royaume impé
L’Auteur

La justice, notion pivot d’équité institutionnelle, d’auto-


rité  ou de pouvoir, dans les socié
rité soci étés modernes dites dé
démo-
résulte d’un long cheminement historique, voire
cratiques, ré
onto
on tolo
logi
giqu
que,
e, ar
arbo
bora
rant
nt succ
succes
essi
sive
veme
ment
nt un
unee di
dime
mens
nsio
ion
n
morale, religieuse et en󿬁n juridique. D’ailleurs ces trois
imbriqués dans la pratique, cré
accents se retrouveront imbriqué créant
un contexte et une expression juridique extrêmement com-
plexes.
Pour un observateur quelque peu attentif, impression-
l’ééquilibre de l’univers pourtant en perma-
nant appara î t l’
nente évolution, dans l’in󿬁niment grand, l’in󿬁niment petit,
et dans un troisième monde, « l’in󿬁nie complexi󿬁cation de
la conscience humaine   ». Chacun de ces plans est en har-
lui-même, mais aussi avec les autres. De toute
monie avec lui-mê
évidence, cette extraordinaire harmonie invite à rechercher
la cause dont elle est issue, et par laquelle se cré crée et se
mainti
mai ent cet   équ
ntient quil
ilib
ibre
re : c’es
c’estt l’
l’Or
Ordr
dree par
par esse
essenc
nce,
e, une
une
énergie subtile, aussi puissante, intelligente qu’immuable,
que l’on pourrait assimiler à la loi, la Loi. Cette Loi, imper-
régit tous ces systè
sonnelle, ré systèmes et tout ce qui les constitue.
 

42 MÉDITATIONS DE PRISON

L’Ordre qui la préprécède, la contient et se manifeste donc par


elle,
ell l’ordree   étant
e, l’ordr ant ains
ainsii la cause
ause et la loi so
son
n ef
effe
fett. Ce
phén
phénom
omèène est esse
essent
ntie
iell
lleement
ment amora
morall à ce degré
egré,, la
néécessit
morale, n cessitéé  d’utilit
 d’utilitéé  sociale, relevant des considé
considéra-
tions
qui 󿬁tprotectrices, subjectives
dire sans ambages et limitées
à Pascal: « la de l’Homme;
vraie morale ce
se
moque de la morale... » La 󿬁nalité de cet Acte premier est
par conséquent le Bien par essence, c’est-à-dire l’effet
escompté   de la permanence, de la pé
escompté pérennit
rennitéé   dans l’é
l’équi-
création, par la suite cré
libre parfait de la cré créatrice elle-mê
elle-même
à l’in󿬁ni...
réalit
Cette ré alitéé  en veilleuse permanente, mais non moins
vivante des plans supésupérieurs, s’invite par une correspon-
dance analogique dans les plans inférieurs, où se manifes-
tent les expériences
être traduite quotidiennes
vécue,
et vé   épousant lesdecontours
cue,  l’Homme.
desElle doitdu󰁹
limites
phénom
monde phé noméénal que repré
représente la socié
société. Celle-ci se
conséquent, la ré
fait, par consé réplique en miniature du macro-
cosm
cosme,e, véhi
hicu
cula
lant
nt en soi
soi ses
ses pr
prop
opre
ress impe
imperf
rfec
ecti
tion
onss et
l’équilibre et de l’harmonie
carences. La Loi originelle de l’é
de l’univers 󰁹 sera conçue, interprétée, appliquée, à la base
d’une fragile connaissance, hé hélas avec des consé
conséquences
pour le moins malheureuses et souvent contradictoires...
sociétés anciennes et primitives, la Loi
Ainsi, dans les socié
se traduira-t-elle essentiellement par un code moral, entendu
comme un ensemble d’interdits issus de prescriptions rela-
Créateur, et l’Homme,
tionnelles coercitives entre Dieu, le Cré
créature, dans le but de sauvegarder ce lien et en mê
la cré même
préserver l’ordre et la cohé
temps de pré cohésion de la socié
société  elle-
même. Ce code est salvateur et salutaire à la fois, mais ses
prescriptions ont tendance à circonscrire le puissant ra󰁹on -
nement potentiel de la conscience humaine à un niveau
plutôt   émotionnel, sensoriel, mental, animé
plutô animé   par la peur et
l’angoisse, la rendant otage dédésempar
semparéé  d’elle-m
 d’elle-mêême et de
la société. Ce qui est dé󿬁ni comme « bien » n’est accompli
accompli
que par peur du châtiment, et non pour le bien lui-m ême.
En dé󿬁nitive, chaque code moral dé󿬁nira le niveau d’évo -
société, et non celui d’un individu,
lution collective d’une socié
 

LA JUSTICE 43

le bien et le mal étant arbitrairement conçus et codi󿬁és par


elle-même limité
la conscience collective, elle-mê limitée... Le bien et le
mal ne seront dé󿬁nis que par rapport au bien-être ou au
mal-être qu’un acte procure avant tout à la société aux
dépens de l’individu...
À l’aune de la religion, la relation entre Dieu et l’Homme
exigera un intermédiaire « incontournable », à savoir la
cléricale. Cette derniè
classe clé dernière fera du Code moral un puis-
sant instrument juridique, le « jus primus », non seulement
pour son rô rôle de canal privilé
privilégi
giéé, mais aussi et peut-ê
peut-être
surtout pour entretenir son héhégémonie sur une masse igno-
animée d’une foi ré
rante, animé rédemptrice. La loi pré
présum
suméée sera
utiliséée pour faire ré
utilis régner l’ordre par l’é
l’épouvantail du châti-
ment brandi par le clerc, of󿬁cier de Dieu dans la société.
 î  é
Ains
Ai
théénsi
th i ap
appa
para
andrique ra
det-gardien
il, par dele lapLoi,
ersonhumain
nage cdivinisé
l ric
rical,
al,é  par
divinis l’attr
l’attribu
ibutt
cette
autoritéé, pa
autorit parr ce pouv
pouvoi
oirr. De cett
cettee conc
concep
epti
tion
on er
erro
ronnée et
dangereuse, na î tront
tront des glissements d’abord subreptices,
puis par la suite de grossiers dé dérapages dans la cré création,
l’interprééta
l’interpr tati
tion spécu
on,, la spé culalati
tion
on et l’ l’ap
appl
plic
icat
atio
ion
n de la loi, loi,
conséquences dramatiques dans la longue histoire
avec des consé
de l’Humanité. La Loi impersonnelle est soumise à la
personnalité de la société, à travers celle d’une classe privi -
légi
giéée.
e... repréésent
.. repr sentéée par des individus de bonne ou de
mauvaise foi.
De ce « jus primus » ou « corpus canonique », dérive-
ront toutes les instances juridiques laïques de nos sociétés
modernes dites dé démocratiques, réréalit
alitéé   souvent méméconnue,
quii ma
qu main
inti
tien
entt un lilien
en disc
discre
ret, mais   ô   combien
t, mais combien puiss
puissant,
ant,
entre la morale, la religion et le droit! Les lois constituant
le droit seront perçues comme des émanations, des effu-
si
sion
onss su
surn
rnat
atur
urel
elle
les,
s, dont
dont la miss
missio
ion
n fofondndam
amenenta
tale
le est
est la
cohéésion et l’ordre de la socié
coh société, l’inté
l’intégrit
gritéé  et la protection
de l’individu. Ces lois essentiellement ré r épressives seront
toujours élaborées à posteriori, courant après des événe-
ments
plural
plu à priori
ralité
ité excessinextricables.
excessive rendanttIl imposs
ive,, rendan en résultera
imp ossible uner tendance
ible leur
leu applica de
application
tion
déséquilibre notoire entre les insti-
rigoureuse, origine d’un dé
 

44 MÉDITATIONS DE PRISON

créent et celles qui doivent les appliquer. En


tutions qui les cré
véhiculeront toutes les incohé
outre, elles vé incohérences historiques
primaires, qui magni󿬁ent et entretiennent de façon sour-
noise le dangereux glissement arbitraire de celui qui est
supposé en être le gardien. Il apparaît donc que la « justice
humaine » est une notion très complexe de par son essence
et son histoire vé vécue, né
nécessitant autant de connaissance,
de ma î tris
t risee qu
quee de mode
modest
stie
ie dans
dans sa conc
concepepti
tion
on et son
son
application.
À  la lueur de toutes ces considé
considérations, il n’est pas vain
d’af󿬁rmer qu’une société s’évalue par sa justice: la teneur
préoccupera essentiellement du bien-ê
des lois se pré bien-être, de la
sécurit
curitéé, de l’inté
l’intégrit
gritéé globale de l’individu et de sa socié
soci été,
évitant toute rigidité restrictive qui risquerait de pétri󿬁er
é  ê
une
pétrinotion protectrice. Lede
de la connaissance l gislateur doitfaire
la loi et en treson
en revanche
arme de
sagesse. Quant à leur application, elle nécessite un déta-
chement compassionnel, un équilibre intérieur, allié à une
maîtrise de la complexité du sujet et à une grande probité
intellectuelle. Décider de la liberté d’un être humain est à
ce prix! La décision d’un homme de loi, d’un « juge », doit
véhiculer autant d’art, de science, de vertu que le pré
prévenu
mérite d’ê condamné. Il est, hé
d’être condamné hélas, dé
désolant de constater
de plu
plus en plus
plus dans
dans le mondende, et part culière
partiicul reme
ment
nt en
Afrique, l’usage pernicieux et ô combien délétère, de la
basoche, cette justice ordurière, pratiquée comme norme et
sans  état
sans é véritables pré
tat d’âme par ces basochiens (sic!), vé préda-
teurs carnassiers, avides et insatiables de prébendes,
bradant à l’encan de nobles principes de vertus sociétales,
aux dépens de leurs bas instincts égotistes. Ils s’associent
très souvent à ceux-là même qui doivent créer la loi et la
systèmes phares d’un
faire respecter, structurant ainsi les systè
véritable gangstérisme d’État. Quel dommage! Il urge que
ces   égar
ces garéés de la 
la   «  Res publica  »  se dotent de courage pour
ressusciter leur « profession de foi », que dis-je, « leur pro-
fession de loi  » , par la vertu de servir, cessant ainsi d’ar-
borer avec une souilléées,
honteuse ostentation des toges souill
imbibéées qu’elles sont de l’infortune, de la dé
imbib d élinquance, de
 

LA JUSTICE 45

misère mentale et de leur dé


la hideur de leur misè défaite profes-
sionnelle. Il est ahurissant que dans ces pa󰁹s, par l’injustice
caractééris
caract riséée, tout citoyen soit en permanence un dé
détenu en
sursis qui s’ignore, contrairement à la propagande protec-
trice h󰁹pocritement
seule responsabl
brandie.
responsablee et coupable
Par l’injustice,
coupable de ses propres
l’Afrique
propres crimes !
est
Et la Prison? Les allusions 󰁹 afférent dans les précé -
dentes pages me paraissent suf󿬁santes. J’ajouterais tout
doit   être une rare et particuliè
simplement que la Prison doit  particulière
occasion que la société offre à ses concito󰁹ens pour se
reconstruire, se reconstituer physiquement, psychiquement
et spirituellement, à l’issue d’un con󿬂it juridique avec elle,
après une culpabilité prouvée, avec justice et avec justesse.
La prison ne doit plus être un enfer dont les 󿬂ammes
é é é
cons
consom
omme
société ment
nt le cond
condam
pourra-t-elle seamnn   elle-même,
juger pour l’ ternit
po non.seulement
Ainsi
nsi, tou
out
te
par
la qualité de sa justice, mais tout autant par le traitement
qu’elle in󿬂ige à ses concito󰁹ens en captivité...
La   «  Justice  »   n’est peut-êêtre pas de ce monde, mais
n’est peut-
celle qui, forcément, concerne l’Homme dans son contexte
entièrement dans sa conception, sa
sociétal et lui incombe entiè
socié
véritable entreprise qui
formulation et son application. Une vé
exige d’étendues connaissances, une rigueur et une parti -
culièr
culièree prob
probit
itéé inte
intelle
llect
ctue
uelle
lle,, une
une expé
expérie
rienc
ncee huma
humain
inee
af󿬁rmée, illuminée par beaucoup de modestie et de consi -
dération pour l’être humain. Chaque fois que ce dernier est
condamné d’une façon inique où que ce soit, c’est la Loi
brisée, l’Harmonie universelle 
universelle qui est brisé universelle   ébranl
branléée,
partagé !
le malheur collectif inconsciemment partagé
À   la 󿬁n, je me délecterai à faire un écho partisan à
Pascal, après toutes ces péripéties vécues, pour af󿬁rmer
sans ambages aussi: « La vraie justice se moque de la jus-
tice!!! » Et de lancer à l’Afrique bancale de sa justice: de
par ses États et ceux qui les gouvernent, qu’elle s’oblige,
elle-m ême ses
se fasse violence de respecter et d’appliquer elle-mê

propres lois, avant


incontournable pourdel’é
l’él’exiger des autres!
mancipation de ses C’est le choix
institutions et
de ses propres concitoyens. La Justice, c’est la fondation
 

46 MÉDITATIONS DE PRISON

sans
sans la
laqu
quel
elle
le ri
rien
en de soli
solide peut   être bât
de ne peut bâti dan
anss un
unee
société! Il est dangereux de la con󿬁er à des délinquants,
quelle que soit la splendeur apparente et trompeuse de leurs
oripeaux...
 

9
La politique

«  Tous les arts ont produit leurs gé


génies; sauf 
l’art de gouverner qui n’a produit que des mons-
truositéés  » .
truosit
Saint Just

nébuleuse insaisissable aussi diffuse que


La politique, né
l’univers, aussi vieille que l’Histoire, aussi complexe que
l’Humanité!.. Elle est dé󿬁nie tantôt comme une science,
tantôt comme un art, ou les deux à la fois... L’adret pour
créée;
les uns, l’ubac pour les autres... L’Homme l’a créé e; en
retour, elle a créé espèce d’Homme, l’«
créé   une espè l’«  Homo poli-

En »son
ticus ôle d’esp
... drnom, ècecontradictions,
que de ! de heurts, de guerres ,
de tortures, de dédéfaites, de victoires!... Le bonheur des uns
faisant le malheur des autres.
Tantôt instrument pour servir, tantôt une 󿬁n en soi, se
véritables religions la ï
transformant en de vé la ïques,
ques, avec leurs
cohort
coh ortes
es de pseudo
pseudo-ar
-archo
chonte
ntes,
s, ent ouréés de thurif éraires
entour
exaltés et de force séides fanatisés. « Tous les arts ont pro-
génies; sauf l’art de gouverner qui n’a produit
duit leurs gé
que des monstruosité
monstruositéss », martela
martela un jour Saint Just... Peut-
êtree excessi
êtr excessiff ! Mais tout
tout de même
même !
Et pourtant il revient à l’Homm
l’Homme, e, et à l’Homme seul, de
donner à cette nébuleuse m󰁹thique, une forme, une fonc-
tion, une adresse, une direction bien dé󿬁nie. Apparemment
 

48 MÉDITATIONS DE PRISON

révolue l’é
l’époque  épique
poque é idéologies, l’Homme politique
pique des idé
doit d’abord dé󿬁nir avec précision, un Idéal, rêve ou utopie
néces
cessai
saire, pensée philosophique qui induit un sens
re, une pens
(entendu comme signi󿬁cation et direction à la fois), moteur
d’une action dans le manifesté  quotidien, actualisé  dans un
projet de société clair, tendu et réalisable en des pro-
grammess bien dé󿬁nis dans le temps. Ainsi l’Idéal
gramme l’Idéal engendre
engendre
et guide-t-il l’Action qui, à son tour, peut recti󿬁er, de temps
même Idé
en temps, ce mê Idéal, dans une dynamique plastique et
puissante, où la préoccupation essentielle et première se
réserve la promotion et l’é
l’épanouissement de l’ê
l’être dans sa
totalité, c’est-à-dire sur les plans matériel, ps󰁹chique et
spir
spirit
itue
uel,
l, da
dans
ns un envi
enviro
ronn
nnem
emen
entt na
natu
ture
rell
llem
emen
entt et en
permanence hostile à toute tentative de soumission et de
maîtrise...
ce rêve pa Le
part génie
rtag
agé quidoit
é   qui se toujours
cris
crista
talliseeprécéder,
llis dans
dans l’ avant
l’ac
action,, de
tion po créer
pour
ur le
développement et l’é
l’épanouissement de chacun... «
chacun... « Un Idéal
 Un Idé
n’est pas une sorte de perfection inaccessible, mais une
énergie, qui à la fois, nous attire et nous guide », stipule
James Red󿬁eld.
méthodes proposé
Les mé proposées ou imposé
imposées ont 
ont   été  innombra-
bles dans l’Histoire des peuples.   «  Malgr
 Malgréé   son imperfec-
démocratie reste le seul ré
tion bourgeoise, la dé régime, au fond,
des États
qui avoue, proclame que l’Histoire des É doit  être
tats est et doit ê tre
écrite non en vers, mais en prose  »   (Raymond Aron). Et
selon Platon, le Sage,   «  la parfaite f élicité   d’un royaume
est qu’un prince soit obéi de ses sujets, que le prince
obéisse à la loi, et que la loi soit droite et toujours dirigée
au public   ». Après vingt cinq siè l’Humanité  est encore
siècles, l’Humanité
bien loin d’avoir intégré
intégré cette sagesse. Quel dommage!
dommage !
Étonnant de savoir que de nombreux hommes d’État
dans le mon
dan onde
de,, en part
partiicul
culier
ier en Afriq
frique
ue,, pr vilégient
priivil
l’opuscule   «  De Principatibus  »   (le
comme livre de chevet, l’opuscule 
Prince) de Machiavel, interprétant d’une façon honteuse et
égoïstee des principes ponctuels,
égoïst ponctuels, en dehors
dehors de leur contexte
contexte
hist
histor
oriq
ique
ue et soci
socio-
méconnaissance duo-po
poli
liti
génie tiqu
quee : igno
de ignora
ranc
cet audacieux abusée d’une
ncee abus
précurseur de la
Rena
Renais
issa
sanc
ncee 󿬂ore
󿬂orent
ntin
ine,
e, Nicc
Niccol
olòò Mach
Machia
iave
vell
lli,i, dont
dont la
 

LA POLITIQ
POLITIQUE
UE   49

pensée politique fondamentale se retrouve plutô


pensé plutôt dans son
première décade
traitéé   plus consistant:   «  Discours sur la premiè
trait
de Tite-Live  » . L’on y dé découvre avec 
avec   étonnement ses pro-
fond
fondeses conv
convic
ictionss répu
tion publ
blic
icai
aine
nes.
s...
.. Ma
Mach
chia
iave
vell do
doit
it se
retourner dans sa tombe ! Et s’il revenait
retourner revenait aujourd’hui
aujourd’hui parmi
nous, il mourrait aussitôt pour la deuxième fois, pour ce
qui a   été   fait de son petit livre,   écrit en une semaine et
dédié aux puissants Médicis..., après sa disgrâce...
Et l’Afrique, dans tout ce maëlstrom?
«   L’A
’Afr
friq
ique
ue noir
noiree est
est mal
mal part ie » , av
partie aitt   écr
avai crit René
it Ren
Dumont il y a environ un demi siè si ècle. J’assume de dire
sanss ambag
san es : «
ambages  « L
 L’Afrique noire n’est pas du tout partie !  »
’Afrique
plutôt dans un trou sans fond, que la plupart
Elle s’enfonce plutô
de ses dirigeants s’évertuent à creuser à tout crin, animés
d’
d’un
un c󰁹ni
c󰁹nism
Horresco smee et d’un
d’un
referens!.. sado
sado-m
Ils ont -mas
faitasoc
deochi
hism
la sme
e inqu
inqual
politique ali󿬁
uni󿬁ab
able
les.
s.
enjeu
exclusif de la puissance et de la jouissance ostentatoires, et
dont la violence aveugle est la rrééf érence de valeur, que
dis-je, de « non-valeur », oubliant que « les trônes tombent,
et que les fauteuils restent; que les rois ont le jour, les
peuples le lendemain  » !
Les peuples se liqué󿬁ent dans la misère, la maladie,
l’insécurit
l’insé curitéé, la violence, la mendicité
mendicité, la corruption, le chô chô-
mage...; et pour les jeunes, le rêve d’un lendemain lumi-
neux s’est évanoui, réveillant en eux des sursauts suici-
daires de survie.
Mais
Ma is qu’i
qu’imp
mpor te !   «   Oder
orte Oderin
intt dum
dum me metu antt  » :   «  qu’ils
tuan
me ha ï  ïss
ssen
ent,
t, pour
pourvuvu qu’i
qu’ils
ls me crai craign entt !  »   Aphorisme
gnen
myth
my thiq
ique
ue de cesces   «  chefs  » ,   «  P
 Pèère
ress des
des nati
nationonss  » , mis-
sionnés par leurs dieux tout puissants qu’ils se sont eux-
mêmes crééréés ex nihiihilo. De petits soldats de plomb,
d’aucuns se sont faits Généraux, se faisant passer pour
d’extr
d’extraor
aordin
dinair
aires
es stratè
stratèges
ges de « guerre
guerre politiq
politique
ue », avec
avec
puérile pré
une pué prétention de rivaliser avec les Sun Tzu, Clau-
sewitz, Liddell et bien d’autres encore... Quelle tristesse!
 vaincre sans péril, on triomphe sans gloire  » ...
« ÀLes naguère fers de lance de l’é
intellectuels naguè l’émancipa-
tion, aux espoirs les plus autorisés, aujourd’hui bro󰁹és par
 

50 MÉDITATIONS DE PRISON

des machines et des manœuvres destructrices de la moindre


vellééité
vell après une courageuse ré
ité, aprè résistance, ont abdiqué
abdiqué   les
uns après les autres, subissant, abandonnés à eux-mêmes,
less af
le affr
fres
es de la stat
statol
olât
âtrie.   À   moins que ce ne soit une
rie.
manœuvre tactique comme l’a af󿬁rmé Mao: « Faire d’une
défaite tactique une victoire straté
stratégique » . L’optimisme est
une force certaine dont il ne faut point abuser, au risque de
la voir se trans
transforme
formerr en indolence
indolence,, en apath
apathie.
ie.
Toutes les valeurs sociétales de réf érence ont  é té  grossiè-
rement occultées par d’épais nuages de gangstérisme d’É d’État.
L’État, en effet, a été sans vergogne privatisé, liqué󿬁é; son
autorité « émasculée » et « sa souveraineté excisée », avec
des conséquences catastrophiques..., faisant de lui une proie
sans
sans déf
défens
ense,
e, de l’l’int
intér
érieu
ieurr com
commeme de l’ext
l’extér
érieu
ieurr, fo
fors
rs le
è
si ge dupays
Les prince..., den
dits dé attendant
évelopp
veloppé de voir
és (en fait venir...
très peu en sagesse,
trè
car h󰁹pertrophiés à outrance par la philosophie de l’avoir)
mépris, par la ruse et la violence, un
entretiennent avec mé
déséquilibre permanent de la planè obésit
planète. Par leur obé sitéé éco-
nomique, créatrice d’une cachexie inhumaine des démunis,
ils se gargarisent de notions de sé sécurit
curitéé   pr
prééventive et se
délectent de la domination sans partage du patrimoine uni-
sans  état
versel, clamant sans é tat d’âme, le triomphe de la marchan-
disation et de la 󿬁nance internationales. Tout leur appar-
tient, tout se fait par eux, n’existe que pour leur mieux-être,
dans une paranoïa obsidionale. La vraie paix est celle pré-
préparer la guerre: des armes
ventive; il faut pour autant pré
de plus en plus sophistiquées s’allient à la superpuissance
de leurs suprastructures, de leurs institutions, redoutables
permanent   éveil, pour leur
gendarmes incontournables en permanent 
présent et un avenir 
assurer un pré avenir   édéniques pour l’é
l’éternit
ternitéé...
À  cette discrimination économique, viennent s’ajouter des
barrières juridiques contre la libre circulation humaine. Le
message dramatique de deux jeunes enfants mineurs afri-
gelés dans un train d’atterrissage d’un avion long
cains, gelé
courrier, le temps
et simplement d’un
class
classé scoop
é  dans journalistique,
la mé
m émoire autistea été purement
de ce monde
impito󰁹able. Quel c󰁹nisme!
 

LA POLITIQ
POLITIQUE
UE   51

L’aide (sic), que les pa󰁹s du Sud apportent aux pa󰁹s


matières premiè
nantis du Nord en matiè premières et valeurs humaines,
contribue à l’épanouissement de ces derniers d’une façon
extr
extrao
aord
rdin
inaaire
ire ; en reva
revanc
nche
he « l’
l’ai
aide
de » de ces pa󰁹s
a󰁹s au
«  tiers-monde  »   revêt un caractère honteusement et fausse-
ment
me nt ob
obla
lati
tif,
f, heur
heurta
tant
nt la dign itéé   hum
dignit humai
aine
ne:: ces
ces mai
ains
ns
décharnées tendues, ces 󰁹eux blancs d’anémie, suppliants,
avant de se refermer pour toujours! Éternel appoint, de
cette   «  aide   », l’Afrique n’en a point besoin pour se dé
cette déve-
lopper, car une 󿬁ne couche d’onguent stérile ne peut guérir
phagédénique...
ulcère phagé
un ulcè
début de ce siè
Et pourtant, au dé siècl
cle,
e, tout
toutes
es les
les perf
perfor
or--
mancess tech
mance technique nouvelles   étaie
niquess nouvelles taient
nt psalm odiéées par de
psalmodi
faux messies en mal de publicité humanitaire; alors que, si
é
ces pays nantis
plani󿬁aient, et leursconnaîtrait
le monde gouvernements le d
la paix, uncidaient
bonheur,etun
le
bien-êtr
bien-ê tree partagéé, dans
partag ans un
unee harm
armon
oniie co
cont
ntag
agiieuse
euse que
mérite l’hum anitéé   tout entiè
l’humanit entière. Notre planè
planète dispose de
nécessaire, en termes de richesses humaines et maté
tout le né mat é-
rielles, pour lever ce dé󿬁, car le monde de demain, « monde
frontières  » , ne peut se ré
sans frontiè lui-même que
réconcilier avec lui-mê
solidarité  et une fraternité
par une solidarité fraternité  universelles, consciem-
vécues.
ment vé
Ce n’est point de la na ïna ïvet
vetéé, encore moins de l’angé
l’angé-
lisme! C’est plutôt une entreprise c󰁹clopéenne, exigeant
génie et intelligence de l’Humanité   entière: les premiers
concernés étant ceux qui détiennent entre leurs mains, des
pouvoirs colossaux de décision, pour l’équilibre et l’évolu-
tion socio-politique de notre monde...
En󿬁n, l’Afrique! Le jour où, ébranlée à l’extrême de
son âme, elle apprendra à essu󰁹er elle-même ses propres
larmes
larmes,, pr
pren
enan
antt cons
consci
cien
ence
ce pa
parr elle-mêême de sa propre
elle-m
force, de sa puissance et de son ggéénie, le tocsin du dé
début
de la 󿬁n de cette parodie c󰁹niquement plani󿬁ée réveillera
ses dieux et ses démons; et surpris, le monde entier pourra
conna î tre
t re un tremblement de terre, du Nord au Sud, de
l’Est à l’Ouest...
l’Ouest... Alain Pe󰁹re󿬁tte
Pe󰁹re󿬁tte l’avait prédit pour la Chine,
Chine,
il y a bien des années dans son mémorable livre: «  Et quand
 

52 MÉDITATIONS DE PRISON

la Chine s’éveillera » . Les   «  puissants   »   de


de ce monde
avaient feint de l’ignorer...
Quant au modeste Africain auteur de ces ré󿬂exions,
malgré  son ahurissement clairement dé
malgré dévoil
voiléé, il reste opti-
miste et fait siens les propos d’un vertueux Palatin de la
dièète de Pologne d’il y a bien longtemps:   «  Malo pericu-
di
losam libertatem
libertatem quam quietum
quietum servitiu
servitiumm » : « je préfère la
liberté avec ses périls à la tranquillité de la servitude ».
C’est aussi mon vœu le plus ardent pour mon pays et
libérer, c’est apprendre
entière..., car se libé
pour l’Afrique tout entiè
à n’avoir plus de maître du tout, et assumer avec dignité et
courage son propre destin... Ceci se fera, non pas par des
révolutions des armes, qui ont tant endeuill é   et anémié   le
« tiers-monde », mais par une explosion évolutive des men-
é é é
talit pour
󿬁ce s, quileprivil gie le travail
bien commun, dans l’abn
le respect gation,
des lois, le sacri--
la connais
sance et la défense de ses droits, la responsabilité  dans les
devoirs du cito󰁹en... L’Afrique, à ce prix et à ce prix seule -
ment, surprendra de se réserver ainsi un avenir   étonnant et
plein d’espoir tant rêvé, par ses multiples générations jus-
qu’ici sacri󿬁ées. Ce genre de combat est titanesque. C’est
aujo
aujour
urd’
d’hu
huii qu’i
qu’ill faut
faut l’
l’in
init
itie
ierr, « car
car il ne faut
faut jama
jamais
is
remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui »...
 

10
Le silence

«  Le silence, c’est le langage indé


indéchiffr
chiffréé
de l’in󿬁ni ».
L’Auteur

notre   être. Il doit


Le mental est le gardien, le portier de notre 
trier, traduire les expériences de l’extérieur vers notre âme
compréhensibles celles venant
même temps, rendre compré
et, en mê
intérieur. Il se caracté
de notre inté caractérise par une activité
activité  perma-
nente, en   éveil comme pendant le sommeil, durant toute
notre vie.
De cette h󰁹peractivité, il succombe à la facile tentation,
tendant à s’h󰁹pertrophier,
maître prétentieux s’évertuant,
de la maison, hélas, àavec
se déchargeant devenir
désinle-
volt
voltur
uree de sa fonc
foncti
tion
on de vigi
vigile
le.. Il s’em
s’emba
ball
llee pour
pour to
tout
ut
expliquer, anticipe, jugeant tout sur son passage, condam-
nant ceci, amnistiant cela, à la hâte. Sur tous les fronts, il
court, engageant des combats perdus d’avance, et une fois
épuisé, troublé, il revient à la base, ahanant de ses défaites
entêté, un marathon
et contradictions, pour recommencer, entê
sans 󿬁n...
accéder au royaume du silence, la ma î trise
Pour accé trise du men-
tal s’avère nécessair
nécessaire.
e. Accéder
Accéder à ce ro󰁹aume,
ro󰁹aume, c’est intégrer
intégrer
son moi au Soi en fusion vibratoire, où tout ce qui peut être
vu s’éteint, où tout ce qui peut être entendu s’estompe, où
 

54 MÉDITATIONS DE PRISON

peut  être
tout ce qui peut ê tre dit se tait. Le silence, c’est un plan, en
même temps qu’un point. Un point qui se place dans le
carré  et dans le triangle. 
cercle, qui se trouve dans le carré triangle.   «  Si
sauvés, tiré
vous trouvez le point, vous   êtes sauvé tirés de peines,
d’angoisses et de dangers », révèle une Maxime des com-
pagn
pagnon
ons.
s. Stru
Struct
ctur
uréé par
par une
une tech
techni
niqu
quee épro
éprouv
uvée
ée,, où le
malgré sa permanente activité
mental, malgré activité, est ignoré
ignoré, le silence
devient le creuset où le 󿬁ni cède la place à l’in󿬁ni, comme
une  étincelle
une é l’océan...
tincelle dans le feu, une goutte d’eau dans l’océ
s’établit alors le langage puissant du non-dit, doué
Il s’é doué   de
mille révélations jusque-là tenues secrètes, car à la 󿬁n le
silence est, par excellence, l’appel intérieur de traduction
de l’Énergie cosmique dans ses expressions. On en per-
cevra autant que son moi intérieur est exercé, sur fond de
la musique des
érieuses
mysté
myst sphères, dont
ondulations les nuances
de parfaite s’identi󿬁ent à de
harmonie.
«  Le silence est la teneur secrè
secrète des paroles de valeur.
Une âme vaut par la richesse de ses silences. On veut donc
non pas un silence qui endort, mais un silence qui restruc-
ture », con󿬁rme Sertillanges.
J’ai eu le privilège d’en connaître quelquefois l’expé-
rience
rience.. En effe
effett :

«  J’ai connu le silence


Vide d’espace, vide de temps,
Vide des rcontraintes
Vide des rê
empiriques du jour,
êves de la nuit.
J’ai connu le silence,
Langage indéchiffré de l’in󿬁ni,
Message secret de la musique des sphè sphères.
Chut
Ch ut !.. Chut
Chut ! Sile
Silenc
ncee !...
!...
Ô  toi, mon ami,
Révèle-moi les arcanes caché cachés de l’empyré
l’empyrée,
Car, désormais, je suis devenu
Ton plus 󿬁dèle compag
compagnonnon!! »

Oui,
ui, leuniverselle,
l’Énergie si
sile
lenc
ncee est
esde
t cet
ce t   écho scosmique,
l’Énergie ecret de ràéso
sona
la nanc
ncee de
portée de
chacunn et en toute permanence
chacu permanence!! Quel privilège malheureu
malheureu-
 

LE SILENCE 55

ignoré, quand il n’est pas tout simplement snobé


sement ignoré snob é...
aux dépens de ce tintouin dont bourdonne l’Humanité,
remue-ménage!!!
dans un continu et futile remue-mé
Le silence, c’est aussi cela, la prison...
 

11
Le mysticisme:
occultisme ou sorcellerie?

«   L’homme contemporain cherche le plaisir


sans le bonheur, le bonheur sans la science et la
science sans la sagesse  » .
Édouard Schuré
Schuré

particulièrement
Boire tout frais du sang humain, c’est particuliè
excitant pour les caprices des démons; lassé des langou-
reuses divines sirènes, trop exigeantes et jalouses, l’on se
virginit é   des nymphettes
fait incube, pour priver de leur virginité
aussi lascives que naïves: cela procure de la jouvence à
perpétuité; pratiquer comme rituel de puri󿬁cation et d’allé-
geance l’homosexualité, c’est une haute distinction discri-
l’honorabilité de la confré
minatoire pour l’honorabilité confrérie supposé
supposée pres-
tigieu
tigieuse
se ; eng
engage
agerr en astral
astral des combat
combatss noctur
nocturnesnes   épiques
et suicidaires sur des   «  avions-tapis volants  » , bourré
bourrés de
redouté  ne s’é
missiles incendiaires, l’ennemi redouté s’éliminant que
de nuit; déguster de la chair humaine faisandée à l’étouffée,
c’est de l’ambroisie pour l’éternité; livrer en sacri󿬁ce à la
confrérie et, tour à tour, le plus aimé de ses proches, c’est
solidarité  et la respectabilité
renforcer la solidarité respectabilité  du groupe; orga-
niser des messes sabbatiques, très noires en couleur, pour
dé󿬁er le Dieu tout puissant entouré de sa cohorte de saints,
de bienheureux
bienheureux et consor
consorts
ts ; pactiser avec Lucifer
Lucifer,, le diable
 

58 MÉDITATIONS DE PRISON

redouté  parce que le plus redou-


doublement cornu, le plus redouté
table, en signe de 󿬁erté d’être son 󿬂ambeau de l’incarna -
tion du mal; forniquer avec des cadavres féminins, à défaut
de harpies particulièrement décaties, ça donne de la pêche
et du courage; s’abreuver de coctions hallucinogènes, c’est
assuré  au royaume des ancê
l’accèès assuré
l’acc tres,   éternels gardiens
ancêtres,
de la sagesse; consulter de vieux grimoires, pour 󰁹 décou -
vrir des formules magiques: ainsi à la carte peut-on tuer à
l’envi, avant de périr soi-même heureux, comblé d’une
mort violente..., car para î t-il, tout   «  mystique  »  meurt tou-
t-il, tout 
 jours d’une mort violente, et toute mort violente démasque
« tout m󰁹stique camou󿬂é »...; ablutions, bains publics en
d’écorces diverses, assorties de
tenue d’Adam et lavements d’é
force piment et poivre, en cocktails explosifs, voilà qui
«  blinde  »
rendant , immunise contre
invulnérable à toutesdes sortiletèges
balles de tous
󿬂èches genres,-
empoison
nées
nées,, visi
visibl
bles
es ou invi
invisi
sibl
bles
es,, à tout
toutes
es atta
attaqu
ques
es,, de jour
jour
comme de nuit ; se rendre invisible
comme des « mots
invisible par des «  mots de passe-
faculté, le pouvoir de dé
passe  » , avec la faculté détruire pré
préventive-
ment l’autre, et cela d’une façon ostentatoire, car le secret
puissance ; posséder l’âme de l’autre, en
pourraitt occulter la puissance
pourrai
même temps jouir du privilège du pouvoir d’exorciser, car
il faut être un brin diable pour terrasser le démon; passer à
travers les 󿬁ssures des murs, les palâtres des serrures, en
démon
monstr
strat
atio
ionn du pouv
pouvoi
oirr d’ubi
d’ubiqu ité...
quit ... Et bien
bien d’au
d’autr
tres
es
prouesses, bien d’autres fadaises, encore et encore!
Décapant et fantasmagorique, c’est un empire qui, en
perm
pe rman
anen
ence voit métamorphos
ce,, se voit tamorphoséé   de l’l’il
illu
lusi
sion
on la plus
plus
étonnante à une prétendue réalité, submergé par l’igno -
rance et l’obscurantisme! Et pour causes? Pour acquérir,
paraît-il, toujours plus de pouvoir, plus de puissance, a󿬁n
posséder, accumuler force richesses, dans l’ostentation
de possé
qui terri󿬁e; dominer tout et dominer tous; accéder à des
fonctions les plus prestigieuses de la société, où argent et
biens matériels seraient l’aboutissement glorieux et miro-
bolant d’une vie réussie de préte
tend
ndu
u bo
bonh
nheu
eurr ! ! !
Ro󰁹aume de l’occultisme, empire de la sorcellerie. Voilà
Voilà
comment, hélas, est perçu le m󰁹sticisme, dans une société
 

LE MySTICISME:
MySTICISME : OCCULTISME
OCCULTISME OU SORCELLERI
SORCELLERIE
E?   59

gavée d’ignorance et sans dé


gavé défense, victime d’un empoison-
neme
nement
nt me
ment al délétère et subt
ntal subtil
ilem
emen
entt distilllé, sous un
distil
 joug déconcertant des forces obscurantistes ! « L’Homme
L’Homme
contemporain cherche le plaisir sans le bonheur, le bonheur
sans la science et la science sans la sagesse », disait déjà, il
siècle environ, É
y a un siè environ,  Édouard Schuré...
douard Schuré
Ce roroya
yaum
umee des
des fant
fantas
asm
mes compr
ompren
endd tro
roiis gra
grands
nds
interdépendants:
groupes interdé
constitué   de tous ces charlatans et
Le premier: il est constitué
m󰁹riad
m󰁹ri ades
es de sorc
sorcie
iers
rs,, aute
auteur
urss et vend
vendeu
eurs
rs d’il
d’illu
lusio
sions
ns à
l’
l’en
enca
cann ; exal
exalté
téss par
par une
une auto
auto-c
-con
onte
temp
mpla
lati
tion
on et par
par un
prétendus
narcissisme hors du commun, ils s’attribuent de pré
pouvoirs c󰁹clopéens; il se peut que certains d’entre eux
aient eu un accès furtif, à quelques moments de leur exis -
tence,
aucuneeà; certains
aucun aspects
et dans une des lois
ignorance universelles,
cara riséée, ilssans
ctééris
caract s’en maîtrise
servent,
les manipulant dangereusement à leurs risques et périls,
pour
pour ar
arna
naqu
quer
er,, hant
hanter
er,, harc
harcel
eler
er,, pr
pren
endr
dree en ot
otag
agee leur
leurss
vict
victim
imees trop
trop créd
créduules
les et sans
sans défen
éfense
se;; pour
our des
des 󿬁ns
󿬁ns
égo ï
 ïstes, patent és de la
stes, ils se font passer pour des chantres patenté
«  magie  » , obsédés pa parr leur
leurss prop
propre
ress turp
turpit
itud
udes
es,, peur
peurs,
s,
angoisses et défaites
angoisses défaites refoulées...
refoulées... Quel c󰁹nique
c󰁹nique courage!
courage !
Le deuxième groupe: il comprend des individus de tous
genres aussi, af󿬁liés à des mouvements ou organisations
religieux ou non, prétendument altruistes et charitables,
pour le moins respectables et quelquefois reconnus dans le
monde; ils se distinguent par des envolé envolées verbales vio-
lent
lentes
es et dila
dilato
toir
ires
es,, oppo
opposasant
nt foi
foi et rais
raison
on,, amamal
alga
gama
mant
nt
savo
sa voir
ir et conn
connaiaiss
ssan
ance
ce,, fana
fanatismee et vérit
tism ritéé, vi
viol
olen
ence
ce et
rédem
dempti
ption,
on, disti
distilla
llant
nt aussi,
aussi, depuis
depuis leur
leur appare
apparentente hégé-
monie et condescendance socié sociétales ou clé
cléricales, le venin
mental de la peur et de la condamnation qui   «  assassine  »
l’âme indocile. Dans une attitude honteusement hypocrite,
ils confondent deux mondes diamétralement opposés, se
délectant à diaboliser, à tout crin, le m󰁹sticisme authen-
tique,
par un dévoilant à leur tour d’êtremitoyen,
royaume fantasmagorique inconsciemment
mêmeséduits
de mê nature
prétendent pourtant dé
que le premier, dont ils pré dénoncer les
 

60 MÉDITATIONS DE PRISON

fr
fras
asqu
ques
es.. Leur
Leur extrê
extrême
me et inla
inlass
ssab
able
le viol
violen
ence
ce est
est auss
aussii
surprenante
surprenante que suspecte : l’att
l’attrait
rait permanent
permanent que susci
suscite
te le
monde illusoire charlatanesque assécherait inexorablement
théories de leurs chapelles de plus en plus parsemé
les thé parsemées.
Unee at
Un atti
titu
tude
de qu
quii prend résol
prend solume
ument
nt l’a
l’allu
llure
re d’un
d’un comcombat
bat
d’hégémonie, bien loin de la charité
sans merci d’hé charité   rédemp-
trice et oblative, psalmodiée par ces exaltés dangereux. Ce
groupe est au moins aussi nuisible que le premier.
Le troisièème et le dern
troisi dernie
ierr gro
groupe
upe : c’
c’es
estt cett
ette mas
asse
se
fragilisés par les dures
ces   êtres fragilisé
anonyme, englobant tous ces 
expériences de la vie, plongés quelquefois dans l’abîme du
désarroi et du dé
dése
sesp
spoi
oirr, et qui
qui cher
cherch
chen
entt des
des so
solu
luti
tion
onss
facile
faciles,
s, voir
voiree mira
miracu
cule
leus
uses
es à leur
leurss pr
prob
oblè
lème
mes.
s. Soum
Soumis
is
depuis leur enfance à cet environnement malsain, h󰁹pocrite
et ignorant, leur imbibé
progressivement mental
imbib é  de schèmeséd’horreur,
empoisonn
schè   et déséquilibr é   s’est
de peur, se
faisant esclave de fantasmes et otage d’une dé déconcertante
supe
su perc
rche
heri
rie.
e. Il
Ilss sont
sont des
des vi
vict
ctim
imes
es priv iléégi
privil giéées autant du
premier que du deuxième groupe, une clientèle rentable à
fort prix, au mépris de leur dignité et de leur naïve sincé -
ritéé...
rit
Voilà ce que le m󰁹sticisme ne peut pas être!
Voilà ce que le m󰁹sticisme n’est pas!
 

12
Le mysticisme
dans son authenticité

«  Gn
 Gnôôthi seauton  » ...
«  Conna î s-toi toi-même
s-toi toi-mê
tras l’univers entier  » .
et tu conna î tras
Devise de Socrate

Qu’est-ce
Qu’est-ce donc le mysticisme
mysticisme??

Le mysticisme est d’abord une philosophie.


Le savoir est un bagage, un cumul plus ou moins impor-
tant de notions cognitives enregistrées par notre mental,
limités. Le mysticisme n’est
notre intellect, essentiellement limité
plutôt de celui de la Connaissance.
pas de ce domaine, mais plutô
La Connaissance relèrelève de la Sagesse; et cette Sagesse,
universelle et absolue de par son essence, g î t dans l’âme
humaine, virtuelle, inerte, en attendant d’être accessible à
la compréhens
compréhension,
ion, à l’intelligenc
l’intelligence.
e. Pour essaimer
essaimer sur toute
la surface de la terre, elle a né n écessit
cessitéé   d’un vé
véhicule tout
aussi universel, la Tradition Primordiale; autrement dit, le
degréé  le plus 
degr plus   élev
levéé  que puisse atteindre la compré
compréhension

de
La cette Sagesse
Tradition se trouveest
Primordiale dans la Tradition
donc Primordiale.
la forme premiè
premi ère que
revêt la Sagesse pour se manifester à l’intelligence. Cette
 

62 MÉDITATIONS DE PRISON

suprême est ainsi rendue accessible et compré


Sagesse suprê compréhen-
sible aux intelligences de l’univers. Elle est donc une réa-
lité permanente, éternelle, un idéal à atteindre, aussi long-
temps qu’elle n’a pas d’expression temporelle et spatiale
dans le mond manifesté...
mondee manifest

Le mysticisme est initiation

La Tradition Primordiale, virtualité  secrèète et occulté


virtualité  secr occultée,
devait   être formuléée, tr
formul trad
adui
uite
te,, tr
tran
ansc
scri
rite perpéétu
te et perp tuéée en
diverses branches et formes, selon le temps et le lieu. C’est
la ra
rais
ison
on popour
ur laqu
laquel
elle
le,, dans
dans l’hi
l’hist
stoi
oire
re de la civi
civili
lisa
sati
tion
on
humaine, l’on retrouve  «  des centrales de préservation »  de
cette Sagesse et des organisations humaines dites   «  tradi-
tionnelles et initiatiques  » . L’Homme dans sa quê quête spiri-
tuelle s’initie chaque fois qu’il franchit une   étape sur le
sentier, chemin sinueux et ô combien aride, vers des pro-
plus   élev
montoires de plus en plus  levéés de la ma î trise.
trise. Il ne faut
surtout pas confondre ce genre d’initiation, la vraie, avec
supposée de pouvoirs personnels, car l’Initié
l’acquisition supposé l’Initié
«  a ce rang qui lui donne le minimum de droits pour un
maximum de devoirs ». « L’initiation est plus qu’un songe
creux et bien
création
la cré plusâme
d’une qu’un
par enseignement
elle-même sur scienti󿬁que;
elle-mê un plan supé c’est
supérieur,
son ef󿬂orescence dans le monde divin ».

mysticismee est   ésotérisme


Le mysticism

Les lois qui régissent l’Homme et l’univers sont secrètes;


elles résistent à l’Homme et l’Homme leur résiste. Dans
cette per
cette permamanen
nente,
te, fragil secrète tens
fragilee et secr tensio
ion,
n, c’
c’es
estt par
par la
volontéé   et non l’opiniâtreté
volont l’opiniâtreté, par une impulsion constam-
ment maîtrisée de son être profond, que ces lois 󿬁nissent
 

LE MYSTICISME
MYSTICISME DANS SON AUTHENTIC
AUTHENTICITÉ
ITÉ   63

dévoiler leurs dé
par dé sincère, té
dédales au chercheur sincè téméraire
patient.  « Pour
et patient. « en  être
 Pour commander la Nature, il faut en ê tre l’es-
clave », a af󿬁rmé jadis un Sage. De même, « cherchez le
ro󰁹aume des cieux et tout vous sera donné par surcroît », a
recommandé  le Sage parmi les Sages. Et cette recherche se
discrétion, voire dans le secret le plus
vit dans la plus totale discré
absolu, intuitivement guidé par ses propres efforts, précieux
outils grâce auxquels l’on chemine progressivement vers la
sublime.  « L
Sagesse sublime. «  L’’ésot
sotéérisme est une attitude de l’esprit
qui consiste à poser des questions sur le m󰁹stère et au
mystère lui-mê
mystè réponses,
lui-même  » . Et les ré ponses,   écloses, ne peuvent
être qu’inté
qu’intérieures et individuelles...

Le mysticisme est symbolisme

«   Les symboles ne sont pas le fruit d’une volonté


volont é   de
garder le secret, mais l’expression naturelle des étapes sur
la voie de l’accomplissement  » .
Le s󰁹mbole, « c’est la vie »: il exprime une vibration
d échif-
puissante, dans l’espace et dans le temps, lisible, dé
frable par celui qui est préparé à le comprendre.
Le sym
symbole,   «   c’es
bole, acte  » : il agit
c’estt un acte agit,, acco
accomp
mpli
lit,
t, se
répercute à la rencontre des autres, pour uni󿬁er les diffé
rences, donnant à chacun, selon ses propres efforts, la pos-
-
même temps,
sibilité  de prendre conscience de Soi et, en mê
sibilité
l’unité  de tous les ê
de l’unité les  êtres.
tres.
Le s󰁹mbole, en󿬁n, est « une énergie »; une énergie qui,
en soi, explique, éveille, crée en nous la nostalgie de notre
origine, dém󰁹sti󿬁ant les m󰁹stères apparents, qui ne sont
que des appels discrets à la Connaissance.
 

64 MÉDITATIONS DE PRISON

Le mysticisme
est une queste spirituelle permanente

L’âme humaine,   étincelle de l’Ame universelle dans sa


« chute », n’a jamais cessé d’être essence; nostalgique de
cette origine, à travers les expériences de la vie, elle prend
d’elle-même; elle se cherche
progressivement conscience d’elle-mê
au début sans le savoir, pour se découvrir à la 󿬁n, après de
longs et dif󿬁ciles vo󰁹ages, consciente de ses réelles dimen -
sion et nature, dans l’in󿬁nitude de sa propre essence...
Eu égard à toutes ces considérations, il apparaît évident
que les Organisations traditionnelles humaines, expressions
auth
authen
enti
tiqu
ques
es de la Tradi
raditi
tion
on Pri
Primord
mordia
iale relèvent du
le,, rel
domaine sacré  de
philosophiques, la Connaissance,
 é sot deues,
la Sagesse.
ériques, initiatiques,
initiatiq Elles
.. Ilsont
spirituelles...
spirituelles. est
donc absurde, voire puéril, de les assimiler à ces sociétés
marchandes
marchand d’illusions, coquilles vides, mais généreuses en
es d’illusions,
méprise et déception, qui malgré leur regrettable existence
peuven
peu ventt consti tuerr une   éventuelle   étape néces
constitue cessair
saire,
e, mais
ô combien douloureuse, dans la démarche inexorable vers
les montagnes de l’ascèse et de la ma î trisetrise véritable...
Ces Organisations traditionnelles, initiatiques, ne cré créent
en soi aucune sagesse, encore moins ne dé délivrent, en dons
supposés pouvoirs magiques. Par une
compensatoires, de supposé
technique
techn ique parti culière   éprouvée par le temps, chacune
particuli
révèle à l’adepte le chemin de la réalisation de soi, dans
une approche lente, progressive, mais sûre...
pas  être
Le mysticisme ne peut donc pas ê tre sectaire. Certes, les
mots n’ont de pouvoir que celui que l’on veut bien leur
mot   «  secte   »  peut cacher trois
donner. En l’occurrence, le mot 
signi󿬁cation
signi󿬁cationss (cf. Dictionnaire
Dictionnaire Larousse):
Larousse) :
 –  «   Ensemble de personnes professant une même
 – «
doctrine (philosophique, religieuse...)  » : le mysticisme, tel
que dé󿬁ni ci-dessus, est au-delà de toute doctrine spécula-
tive et des humeurs de croyances des individus.
 – « Groupement religieux, clos sur lui-même et créé en
opposition à des idées et à quelques pratiques religieuses
 

LE MYSTICISME
MYSTICISME DANS SON AUTHENTIC
AUTHENTICITÉ
ITÉ   65

dominantes » : le mysticisme n’est pas une religion, quoi-


que toutes les religions puissent s’󰁹 projeter, sans pour
autant perdre leur propre 󿬁nalité, ni leur propre originalité.
En effet, tout grand mouvement religieux relève, de tout
temps, de la personnalité  puissante et particulièrement é vo-
luéée d’un Grand Initié
lu Initié  ou Avatar; pour autant, il ne para î -
trait pas illogique de le considérer comme un re󿬂et rédemp-
teur de cette Sagesse sacré sacrée, providenti
providentiellement déchue,
ellement
par l’i
l’interméédi
nterm diai
aire
re de
dess do
dogm
gmes
es qu
quii co
cons
nsti
titu
tuen
entt un co
code
de
rédempteur et salutaire lui aussi, proposé
moral et spirituel, ré proposé
et offert à la masse, pour une cohésion et une unité sociale
l’humanité, animé
de l’humanité animée par la foi. «
foi.  « Cette
 Cette foi devient le cou-
s’élance en avant, sûr de trouver la
rage de l’esprit qui s’é
vérité. Cette foi-là n’est pas l’ennemie du m󰁹sticisme, mais
son 󿬂ambeau
󿬂ambe
partie au ». Ainsi
extérieure la religion
vivante religion se révèle-t-elle
révèle-t-
de l’iceberg, elle « in dévoi
la religiosité 󿬁ne »,-
lant secrètement la spiritualité sous-jacente. Toutes les reli-
gions arborent leur côté exotérique, vigile de l’ésotérisme
Juda ïsme
correspondant. Il en est ainsi du Juda ïsme avec la Kabbale,
de l’Islam avec le Sou󿬁sme, du Bouddhisme avec le Jnana
yoga, du Christianisme avec la Mystique christique, authe-
ntiq
ntiqueue m󰁹m󰁹ststic
icis
isme
me chchré
réti
tien
en.. Le
Less con󿬂
con󿬂ititss ex
exté
téri
rieur
eurss et le
less
futile
fut iless ant
antago
agonis
nismes
mes,, alo
alors,
rs, s’a
s’anéa
néanti
ntisse
ssentnt d’e
d’eux-
ux-mêm
mêmes,
es,
pour laisser émerger les con󿬂ux secrets, réalité toujours dis-
simulée, dès lors que l’Homme, 󿬁nalement éveillé depuis
sa conscience, cesse de languir dans le monde illusoire du
sensationn
sensat ionnel l’éph
el et de l’éphéémère...
 –  «   Cla
 – « Clan
n consti tuéé   par
constitu par des
des pe
pers
rson
onne
ness ay antt la même
ayan
idééologie » : le mysticisme relè
id relève de la Sagesse sublime, et
la Connaissance 󰁹 afférent est au-delà de toute idéologie,
de toute race, de toute croyance ou religion, car elle est par
essence d’un idéal sacré, d’un but suprême à atteindre par
compréhension de tous les ê
l’intelligence, la compré les  êtres...
tres...
En conclusion, par honnêteté intellectuelle, je me garde
bien de faire allusion nommément à toutes ces Organisa -
initiatiques, spirituelles, reconnues authentiques.  éL’Homme
tions prestigieuses traditionnelles, mystiques, sotériques,
,
de par son essence, vé véhi
hicu
cule
le en soi
soi la nost
nostal
algigiee de se
sess
 

66 MÉDITATIONS DE PRISON

propres origines, jusqu’au jour où retentit le gong intérieur,


libérant et courage et dé
libé détermination né
nécessaires, pour entre-
pren
pr endr
dree l’a
’abr
brup chemiin de sa récon
uptt chem concil
ciliat
iation
ion ave
avecc lui-
lui-
même, la fusion consciente de son moi avec son Soi, autre-
ment dit, la révélation de la nature de son être à lui-même.
Dans le milieu Traditionnel, il est dit: « Quand l’élève est
prêt, le Maître est là! » L’élève, c’est le moi, et le Maître,
c’est le Soi! C’est-à-dire, l’Homme réel en soi, l’Homme
lui-mêême! Et personne d’autre! Les Organisations tradi-
lui-m
tionnelles, m󰁹stiques, initiatiques sont toujours présentes,
attentives, égales à elles-mêmes, prêtes à aider, protéger,
canali
canaliser
ser,, acc
accom
ompli
plissa
ssant
nt ainsi
ainsi leur
leur pro
prodig
digieu
ieuse
se et imper
imper--
sonnelle mission, dans la queste spirituelle de l’Homme, à
la recherche permanente du trésor qu’il pense à tort avoir
 » ...ê
perdu,
vert...
vert. maisde
.. pour qui,
 « v
de « cach é  en noces
éritables
 vé lui, n’attend que d’
chymiques tre décou-
«  Gn
 Gnô ôth
thii seau
seautoton... »   Conna
n... Connais is-t
-toi
oi to
toi-même, et tu
i-m
conna î tras
tras l’univers entier : inscription sur le fronton du
Temple de Delphes, dont Socrate en 󿬁t la devise... Elle
garde intacte encore aujourd’hui
aujourd’hui son éternelle puissance,
puissance, à
troisièème millé
l’aube de notre troisi
l’aube millénaire: permanent appel inté
inté-
vérit
rieur vers le vé ritabl
ablee et authen
authentiq
tique
ue mys
mysti
ticis
cisme,
me, pro
prodi-
di-
gieuse épopée de l’Homme vis-à-vis de lui-même! Quelle
merveilleuse
merve illeuse histoire,
histoire, n’est-ce pas
pas??
 

13
Les mystères des nombres

«  Toute
oute légen
gende
de tradit
tradition
ionnel
nelle
le n’est
n’est qu’une
qu’une
expression allégorique de la Connaissance. »
L’Auteur

Par dé󿬁nition d’usage, « le nombre est une notion fon-


mathématiques qui permet de dé
damentale des mathé décompter, de
classer les objets ou de mesurer les grandeurs, mais qui
ne peut faire l’objet d’une dé󿬁nition stricte » (Larousse). Il
peut s’exprimer par le chiffre, qui n’est qu’un caractère
spéci󿬁que servant à le représenter: chiffres indo-arabes (0,
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9), chiffres romains (I, II, III, IV, V, X
(10), L (50), C (100), M (1000), et bien d’autres encore...
En même temps le nombre est un symbole structuréstructuré,
singulièrement conventionnel, à la disposition de notre
d’interpréter une ré
entendement, permettant d’interpré réalit
alitéé intention-
nellement
nell dissimuléée. Ains
ement dissimul Ainsii le mond
mondee in
invi
visi
sibl
blee peut
peut-i
-ill
s’éépa
s’ pano
noui
uirr pa
parr sa pr
prop
opre
re insc
inscri
ript
ptio
ion
n in
inte
tell
llig
igib
iblele dans
dans le
monde manifesté, le s󰁹mbole s’identi󿬁ant dès lors à sa
représentation, à son image. Une 󿬁ssure, une lueur de plus
en pl
plus
us lu
lumi
mine
neus
usee inve
invest
stit
it alor
alorss le sens
sens littééral vers un
litt
décryptage codé
codé  de l’é
l’énigme et du secret, naturelle protec-

ti
tion
on de la Conn
Coexige
Connaissance nnai
aiss
ssan
ance
ce vis-
vis-à-
toujours à-vi
devis
s d’el
d’elle
le-m
l’effort -mêm
ême,
pour e, laisser
se car
car la
conna î tre. linéaire, requé
tre. Ce parcours est rarement liné requérant des
 

68 MÉDITATIONS DE PRISON

notions cognitives étendues, rarement magni󿬁ées par des


étincelles intuitives, dans une architecture mentale   écha-
faudéée par l’application, la té
faud témérit
ritéé  et la patience du cher-
cheur.
Comme réf érence du genre, la lecture de la Torah par
Torah   étant la Bible hé
les Talmudistes (la Torah  hébra ïque
 ïque traduite
araméenne) a suggé
du Targoum, Bible aramé suggéré, il y a fort long-
temps, une interprétation en quatre niveaux fondamentaux
du langage particulièrement crypté y contenu. L’on retrouve
décryptage analogue dans les 
d’ailleurs un dé les   écritures hié
hiéro-
glyphiques   égy
gypt
ptie
ienn
nnes
es,, avec unee   étonn
avec un tonnante
ante correspon-
correspon-
dance de langage, préve vena
nant
nt ains
ainsii totout
utee inte rprrétation
interp
hâtive, super󿬁cielle, rigide ou fanatisante. Roger Sabbah
en a fait un tableau comparatif lumineux2 :

Tableau I

Torah Hiéroglyphes

1) le sens simple (Pchat) 1) le synecdoque


2) le sens allusif (Rémèze) 2) la métonymie
3) le sen
senss 󿬁
󿬁gur
guréé ((Dra
Drach
ch ou Mid
Midrach
rach)) 3) la mét
métaph
aphore
ore
4) le secret (Sod) 4) l’énigme

Les mots deviennent des symboles représentatifs de réa-


lités cachées qui se laissent ainsi décr󰁹pter, forçant l’éton-
nement par l’extension et l’intensité de leur sens originel,
après avoir subi une réduction à des formes ou à des for-
mules accessibles à une simple anal󰁹se rationnelle, telles
allégories, etc.
les anagrammes, les hyperboles, les allé
avéré   int
Pour notre recherche, il s’est avé intééressant d’appli-
quer
qu er un
unee co
corre
rresp
spon
onda
danc numéri
ncee num riqu
quee de
dess lelett
ttre
res,
s, dont
dont le
ci-après nous aura servi d’outil de base. Il nous
tableau ci-aprè
aura
aura perm
permis
is de déco
découv
uvri
rirr d’ex
d’extr
trao
aord
rdin
inair
aires
es poss
possib
ibil
ilité
itéss
d’interprétation. L’alphabet utilisé   est latin (occidental) et
2. Roger Sabbat:  les secrets de la Bible,  Édit.
 É dit. Carnot,
Carnot, p. 120-12
120-121.
1.
 

LES MYSTÈRES DES NOMBRES 69

arab
arabees son
sont les
les chif
hiffres
fres:: puis
puissa
sant
ntee coll
collus
usio
ionn de deux
deux
complémentaires et mutuellement enrichissantes,
cultures complé
démontrant l’inanité
l’inanité  d’une pré délétère collision
prétendue et dé
de deux civilisations, thèse malheureusement entretenue
encore aujourd’hui dans certains milieux.

Tableau II  (corr
 (correspondance
espondance : nombre (chiffre)-lettr
(chiffre)-lettre)
e)

1 2 3 4 5 6 7 8 9
a b c d e f g h i
1 k l m n o p q r
s t u v w x 󰁹 z

Chaque lettre correspond à un chiffre de 1 à 9, au delà


duquel il faut recommencer à compter. En additionnant les
représentant les lettres d’un mot donné
chiffres repré donné, l’on aboutit
à un ou plusieurs chiffres, ces derniers réductibles par leur
addition à un seul chiffre: c’est ce que l’on appelle « addi -
tion ou réduction
réduction théosophique
théosophique ». En voici trois exemples
exemples::
 – Luxor = 3 + 3 + 6 + 6 + 9 = 27 = 2 + 7 =9
 – Paris = 7 + 1 + 9 + 9 + 1 = 36 = 3 + 6 = 9
 – Douala = 4 + 6 + 3 + 1 + 3 + 1 = 18 = 1 + 8 = 9
À noter que dans cette formule, tout chiffre additionné à
9 est toujours égal à lui-même: cette remarque est impor-
tante pour la suite de notre interprétation
interprétation.. Exemples:
Exemples :
 – 8 + 9 = 17 = 1 + 7 = 8
 – 5 + 9 = 14 = 1 + 4 = 5

Fort de ces prémisses singulières, je vous convie à une


insoliteElle
ques. excursion dans le silence
nous permettra de mes les
décrypter
de dé calculs
diff éthéosophi
rents sens-
littéral au sacré
d’un mot, d’un chiffre, du litté sacré, du simple au
 

70 MÉDITATIONS DE PRISON

l’intermédiaire d’une correspondance entre le


secret... par l’intermé
chiffre et la lettre.
dominè-
Parmi les   écoles   égyptiennes anciennes, trois dominè
rent
rent pa
parr la prpro
ofond
fondeeur de leur
eur phil
philos
oso
oph
phiie et par
par leur
eur
concep
con ceptio
tion
n cos
cosmomogon iquee de la création du monde. J’ai
goniqu
sacrée cité
retenu celle de la sainte et sacré cité  d’On’, cité
cité  du Dieu
RA, cité d’Héliopolis, située dans le Delta du Nil, à ne pas
confondre avec la cité d’Om, cité d’Axoum, située en
(Éthiopie), et dont l’histoire est tout aussi presti-
Abyssinie (É
gieuse et pleine de sagesse. Notre étude a pour objet la
genèse p󰁹ramidale des dieux constituant l’Ennéade origi-
l’Ennéade primordiale d’Hé
nelle, l’Enné d’Héliopolis.
... De l’Océan
l’ Océan In󿬁ni émergea le Dieu ATOUM (A
(ATUM),
TUM),
Divinité, l’Unique, l’Un qui se cré
la Grande Divinité lui-même et
créa lui-mê

nent en lui, il engendra le dieu SHOU et laé déesse


s’arrogea le nom de RA. Par le principe de la dualit  imma-
troisième phase
TEFNOUT. De l’Un, ils devinrent trois. La troisiè
de cette p󰁹ramide céleste se 󿬁t par accouplement: ainsi de

Tableau III

Océan Primordial

ATOUM (ATUM) RA

SHOU TEFNOUT

SEB NOUT

OSIRIS ISIS SETH-NEPHTYS

HORUS
 

LES MYSTÈRES DES NOMBRES 71

Shou et de Tefnout naquirent le dieu SEB (GEB) et la


dées
esse
se NOUT
NOUT.. Et la quatrièème phas
quatri phasee conn
connut
ut l’
l’ef
effu
fusi
sion
on
entre ces deux derniers, donnant naissance à quatre enfants:
deux garçons OSIRIS et SETH, et deux 󿬁lles ISIS et
NEPHTyS. Ainsi prit-elle la forme dé󿬁nitive, la Grande
Ennéadee Primordiale
Ennéad Primordiale : les neuf dieux nés de l’Un.
pouvant être
Le nombre neuf (9) ne pouvant ê dépass
tre dépasséé sans revenir
au point de départ, la naissance d’HORUS, 󿬁ls d’OSIRIS
et d’ISIS, faisait passer le nombre neuf (9) à dix (10),
nombre sacré dont la réduction théosophique revient à 1, à
l’Un, l’Unique, re󿬂et, voire indenti󿬁cation au Dieu originel
ATOUM (ATUM) ou RA, constituant la Dé Décade originelle,
lui-même. Pour plus de
le cercle se refermant ainsi sur lui-mê
clartéé, un tableau réca
clart capi
pitu
tula
lati
tiff de ce
cett
ttee divi
divine
ne genèse
gen

revient
À   ceà point,
ceci (voir ci-contre).
calculons avec patience l’addition théoso-
phique de chaque dieu inscrit, ce qui revient comme ci-des-
sous
sous : pa
parr co
conv
nven
enti
tion
on,, l’Oc
l’Océa
éan
n Pr
Prim
imor
ordi
dial
al ét
étan
antt ég
égal
al à 0
(zéro),

ATUM = 1 + 2 + 3 + 4 = 10 = 1 + 0 = 1
RA = 9 + 1 = 10
10 = 1 + 0 = 1
SHOU = 1 + 8 + 6 + 3 = 18 = 1 + 8 = 9
TEFNOUT
TEFNOU T = 11 = 1 + 1 = 2
SEB = 1 + 5 + 2 = 8
NOUT = 5 + 6 + 3 + 2 = 9 + 7 = 16 = 1 + 6 = 7

Par le principe de la dualité   im


immanent en lui, il
engendra...

OSIRIS = 6 + 1 + 9 + 9 + 9 + 1 = 8
SETH = 1 + 5 + 2 + 8 = 16 = 7
ISIS = 9 + 1 + 9 + 1 = 20 = 2 + 0 = 2
NEPHTyS = 5 + 5 + 7 + 8 + 2 + 7 + 1 = 8
HORUS = 8 + 6 + 9 + 3 + 1 = 9

En transcrivant chaque chiffre obtenu sous chaque nom


corresponda
correspondant,
nt, le tableau
tableau III ci-dessus
ci-dessus devient:
devient :
 

72 MÉDITATIONS DE PRISON

Tableau IV

résulte des ré
Il en ré résonances entre les noms et les chiffres
d’une é
d’une  étonnante
tonnante correspondance.
L’Océéan Primordial a pour symbole O: loin de repré
L’Oc repré-
senter le nénéant, il dé
désigne plutô
plutôt l’obscurité
l’obscurité  originelle, le
trou noir cosmique, où n’existe aucune forme; c’est l’es -
sence inéluctable, la source primordiale de toute existence,
d’où surgit toute expression d’énergie, de lumière et de vie.
C’est le NOUN de la philosophie   égyptienne, la circonf é-
Trismégiste dont «
d’Hermès Trismé
rence cosmique universelle d’Hermè dont « le
 le
cen
centr
tree es
estt partoutt et la périph
partou riphééri
riee null part » . C’est la
nullee part
 

LES MYSTÈRES DES NOMBRES 73

Réceptacle sacré
Vierge Noire ou Ré sacré  des Alchimistes, identi-
󿬁ée jadis à la « Grande Mère » par Platon. Le Zohar en fait
le Lévi
viat
atha
han,
n, le gran
grandd serp
serpen
entt ento
entour
uran
antt l’
l’un
univ
iver
erss en se
mangea
man geant
nt lui-mêême
lui-m me,, l’
l’Ou
Ourorobo
boroross de
dess anci
ancienenss Grec
Grecs,s, le
placenta universel...
ATUM (1)-RA (1): émergé de l’in󿬁ni sans forme, c’est
le Dieu, l’Un, l’Unique, l’Unicité Inconnaissable, l’Indé󿬁 -
nissable, l’Indescriptible. Tout est en Lui. Il est en tout et
peut   être appré
rien n’est sans Lui. Il ne peut  appréhend
hendéé  que par ses
manifestations, aussi bien dans le monde invisible que dans
manifesté, le Soleil (RA)
le monde visible. Dans ce monde manifesté
métaphore privilé
est sa mé privilégi
giéée...
ATUM enge engend
ndre
re la dual itéé   SH
dualit SHOU et TEFNOUT
9 + 2 = 2 : d󰁹ade éphémère par essence, contenue dans
l’Unicité
rit toujours
ritéés opposées
oppos prête
es,, mais
ma à mpl
is comp
co se manifester
léme
ment
ntairessà; travers
aire c’es deux
c’estt un pola
  état de
-
ténue, fragile,
tension té fragile, en permanente
permanente atte
attente
nte de fusio
fusion.
n. Ces
deux polarités s’effacent l’une pour l’autre, l’une dans
l’autre, procré troisième entité
procréant une troisiè entité : c’est l’é
l’étreinte cos-
mique,
miq ue, sub
subli
lime
me symbol
symbolee de l’Amo
l’Amourur,, cri
cristallissé   par Isis
stalli
(2), la mère aimée et toujours aimante, matrice protectrice
et f écon
conde,
de, inc
incarn
arnati
ation
on de la fertilitéé   et de la f éminit
fertilit minitéé...
Toute femme est Isis...
ATUM-
TUM-RARA,, SHOU
SHOU et et TEFN
TEFNOU
OUTT = 1 + 9 + 2 = 3 : c’es
c’estt le
trinité.   À ce deuxième stade de la genèse, le
symbole de la trinité
UN se déploie en trois, l’Unité   s’inscrit dans le multiple.
Puissant signe cosmique, il se manifeste par le Nekhakha,
le bâton-sacré à trois branches, sceptre d’Osiris, s󰁹mbole
divin et ro󰁹al du Pharaon; il s’exprime également dans
l’étoile Sirius annonçant la nouvelle vie de Lumière et dans
l’épée Excalibur du Chevalier de la Table Ronde. Il dévoile
son pouvoir dans le signe « MESS » à trois branches,
s󰁹mbole de l’enfantement d’un triple ra󰁹onnement à partir
Lumière Cosmique
de la Lumiè primordiale :   «  vé
Cosmique primordiale  véritable symbole
ternaire osirien  » . C’est la loi de la manifestation parfaite
dans les mondes visible et invisible. En󿬁n, c’est la méta
phore du Divin Trident du dieu Poséidon, la fourche à trois
-
dents, symbole de la Sagesse et de la Connaissance abso-
 

74 MÉDITATIONS DE PRISON

lues, dis
lues, dissim uléées da
simul dans
ns le Sai
Saint Gra
Graal de la Chev
Cheval
aler
eriie
templièère et du Mysticisme chré
templi chrétien...
Au troisième stade, l’addition des cinq (5) dieux donne
«  9  » : le  « 5
le «  5  »  est  « la
 est « cr éatrice qui
 la grande matrice, la force cré
reno
re nouvuvelelle
le l’
l’un
univiver
erss en perm
perman
anen
ence plan médi
ce ; le plan dian
an de
l’univers primordial, le ré réceptacle qui transforme les cré
créa-
ture
tu ress ininan
animiméées en corps animés : c’est la porte des
mondes » 3. Il est aussi l’écho de la rose à cinq pétales, du
pentacle de Vénus et du pentagramme, 󿬁gure constitutive
du dodécaèdre, dont les propriétés extraordinaires ont été
révélées naguè
naguère par Platon et par Lé Léonard de Vinci...
quatrième stade, les 4 enfants: Osiris, Isis, Seth et
Au quatriè
chiffre   «  4  »  est le premier nombre du monde
Nephtys. Le chiffre 
manifestéé, symbole de la base, de la stabilité
manifest stabilit é, de la solidité
solidité
de
de toute construction
justesse. géoml’eau,
Le feu, l’air, étrique, symbole
la terre d’harmonie et
ne constituent-ils
pas les 4 éléments fondamentaux de l’équilibre de l’uni-
vers? Par une particulière disposition géospatiale de ses
constituants, en horizontal et en verticale, il constitue la
croix, s󰁹mbole de l’épreuve et de la souffrance, au centre
de laquelle se cultive un jardin à l’humus fétide, où vient
s’éépanouir l’âme en rose rutilante et parfumé
s’ parfumée...
En procédant à l’addition des 9 dieux, la réduction est
égale à « 7 ». C’est le chiffre souverain, car il n’est le pro-
duit d’aucun autre chiffre, ni ne produit lui-mê lui-même aucun
autre: c’est le chiffre royal par essence. Dans le Talmud, le
«  sept  »   est le chiffre de la royauté
royauté, et   «  sept  »   a donné
donné
«  sceptre  » , symbole du pouvoir royal et divin, comme le
sceptre osirien qu’arboraient les Pharaons, le bâton-sacré,
le bâton-serpent d’Adam, de Mo ïse... C’est le chiffre de la
Grande Ennéade primordiale d’Héliopolis, expression énig-
matiq
mat ique
ue de l’homm
l’homme-e-di
dieu
eu,, intermédia
interm diaire
ire et interlo
interlocutcuteur
eur
privilégié  entre le monde invisible et le monde visible...
Au même stade, le s󰁹mbole 8 s’identi󿬁e à Osiris: le
chiffre « 8 » est en effet formé de deux cercles superposés
l’un sur l’aut
l’autre, continuité  de l’un avec l’autre, méta-
re, ou en continuit

Yohannès C. Na Douma,  La Reine des Fées, Al.  Éditions.


3. Yohannè  É ditions.
 

LES MYSTÈRES DES NOMBRES 75

secrète entre le monde cé


phore de l’union secrè céleste et le monde
terrestre.   À   l’intersection des deux mondes se tient le
majestueux et impavide Osiris, le dieu de la vie et de la
mort. Non seulement il préside au passage d’un univers à
l’autre, il en est en même temps le protecteur contre l’Apo-
ph󰁹se, le terri󿬁ant serpent aux sept courbes, contre le
Léviathan, le monstrueux crocodile de l’au-delà. C’est le
législateur principal du jugement des âmes trépassées; il
sacré   de la mort et de la ré
incarne le principe sacré résurrection.
Pour cela, il invite l’Homme à s’identi󿬁er à lui, à se placer
comme lui à l’intersectio
l’intersectionn des deux mondes. Des épreuves
de ce monde, l’Homme conquiert le pouvoir divin de l’au-
delà, réalisant à terme la transformation de son moi en
Soi. Le nombre   «  8   », c’est la mé
métaphore de nos limites
humaines, dont le dépassement et la ma î trise
trise lui révèlent
l’immensité in󿬁nie de l’espace et l’éternité incommensu-
rable du temps: de la nécessaire illusion manifestée, à la
Réalit
alitéé   sublime. C’est aussi le symbole de la priè
pri ère par
excellence...
Horus 9 na î t d’Osiris
d’Osiris et d’Isis le  « 9
d’Isis : le «  9  » , c’est le symbole
de la perfection, de la complétude, de l’in󿬁nitude; l’abou-
tissement pour un recommencement vers un plan supé supérieur,
la limite au-delà de laquelle l’on ne peut aller sans recom-
mencer. Dans la réduction théosophique, il s’identi󿬁e en
même temps à 0, car il est une entité qui se donne en entier
sans jamais cesser d’être entier; il est immuable à jamais,
et tous les chiffres peuvent se re󿬂éter en lui sans jamais
altéérer leur propre nature, ni leur propre valeur.
alt
le   «  10e »  dieu, faisant de l’Enné
Horus est le  l’Ennéade Primor-
diale la Décade Originelle : 10 = 1 + 0 = 1, le re󿬂et de
l’ATUM-RA (1). Par mé métonymie, il se reconna î t dans le
hébreu, de valeur numé
Yod, la 10e lettre de l’alphabet hé numérique
« dix
dix ». C’es
C’estt le s󰁹mb
s󰁹mbol
olee du reto
retour
ur à l’
l’un
unic
icit
itéé par le
après une manifestation parfaite de
« Aleph  »  (valeur Un), aprè
Lumière divine dans le monde visible. Des Avatars ont
la Lumiè
été identi󿬁és à Lui,
messianique. De mê
tel que Jésus-Christ, Horus Lumière
même Amenhotep IV (appellation 
(appellation   égyp-
ti
tien
enne
ne)) ou Am
Amen
enho
hoph
phis
is IV (app
(appel
ella
lati
tion
on gr
grec
ecqu
que)
e),, alia
aliass
 

76 MÉDITATIONS DE PRISON

naton,, 10e Pharaon de la prestigieuse 18e


Akhenaton
Akhe =1+8=9
d󰁹nastie, Pharaon à partir duquel l’Humanité connut la 󿬁n
d’une ère et le commencement d’une autre de son extraor-
dinaire Histoire. En󿬁n, le X (« dix » romain) rappelle la
positi
position
on os
osir
irie
ienn
nnee (bra croissés de
(brass croi deva
vant
nt la poit
poitri
rine
ne)) des
des
Phar
Pharao
aons
ns ten
enan
antt d’un
d’unee main
ain le bât
bâton-c
on-cro
roch
chet (Héka),
et (Hé
probable origine de la crosse papale, symbole de puissance
cosmique, ro󰁹ale et protectrice, et de l’autre, le fouet à trois
l’unité  dans la multipli-
branches (Nekhakha), symbole de l’unité
cité, expression métaphorique du signe osirien trinitaire,
précédemment fait allusion...
auquel nous avons pré
En󿬁n, il ne reste plus que le chiffre (6), qui n’aura pas
été  mentionn
 mentionnéé  dans cette  manière particuliè
cette   étude d’une maniè particulière.
Et pourtant, c’est celui qui s’intègre toujours dans un (9)
inexprimé
par la loi deou3 inachevé, dans l’attente
fois les 3 points d’untel
du triangle, couronnement
le chiffre de
Jean,   «  666  » , dont la ré
la bête de l’Apocalypse de Jean,  réduction
théosophique est égale à 18, c’est-à-dire à (9)...
Le Gr
Gran
and
d Pyth
Pythagoree a   été   l’incomp
agor l’incomparabl précurseur
arablee pré
dans ce genre d’exercice. Puisse la pérennité de sa Sagesse
amener la Connaissance à maintenir toujours grands ouverts
ses portails, a󿬁n que le chercheur humble, sincère et patient
accède à cet éblouissant et sublime ro󰁹aume de la Cité de
véritable mé
l’Aurore, vé métaphore du royaume du lé légendaire
Prêtre Jean!!! Toute lé
Sacerdote, le Prê légend
gendee tradi
tradition
tionnell
nellee
n’est qu’une expression allégorique de la Connaissance,
laqu
laquel
elle
le in
invi
vite
te en perm
perman
anen
ence
ce et dans
dans le secr
secret
et le plus
plus
absolu, à se faire décr󰁹pter par tout cherchant sincère et
téméraire...
 

14
Le nombre d’or

«  Et Dieu gé
géom
oméétrisa...  »
Sagesse ancienne

Que le pèlerin que vous serez, le temps de cette brève


excursion, veuille bien s’armer d’un peu plus d’attention et
éventuellement me grati󿬁er de son indulgence, au cas où,
réfrac-
pour quelque raison que ce soit, il serait de nature ré
taire à l’univers conceptuel des théories mathématiques!
Pour vo
Pour votr
tree conf
confor
ortt inte
intellllec
ectu
tuel brèèves réf érences   y
el,, de br
serron
se ontt fa
fait
ites
es,, pe
perm
rmetetttan
antt de mimieu
eux
x ap
apprpréc
écie
ierr, vo
voir
iree de
découvrir les effets lumineux de la perfection et de la beauté
des lois universelles.
En effet, que serait l’univers s’il ne vibrait pas en par-
faite s󰁹mpathie avec lui-même, c’est-à-dire en résonance
avec ses propres
propres lois ? Lois de la relati
relativité
vité du monde in󿬁ni-
ment grand, lois quantiques du monde in󿬁niment petit, lois
de l’in󿬁niment complexe du domaine de la Conscience...
Surprenantes et paradoxales réalités qui ne sont que des
contingen
contingences
ces d’une
d’une stabil
stabilititéé   en per
perman
manent
ent mouvem
mouvement ent,,
mouvement qui se pépérennise par un   équilibre sans cesse
déséquil
quilibra
ibrant, compenséé   par un dé
nt, compens déséquilibre   équilibrant

tout aussi
parfaite permanent.
harmonie L’éternité
d’alternance est à ce prix, dans une
in󿬁nie...
 

78 MÉDITATIONS DE PRISON

Tsunami et ouragans apocal󰁹ptiques, terri󿬁ants tremble-


mentss de te
ment terr
rre, marées bo
e, mar boue
ueus
uses
es de pl
plui
uies
es dilu
diluvi
vien
enne
nes,
s,
d’éruptions volcaniques: manifes-
fournaises incendiaires d’é
tationss naturelles ô combien nocives de désolatio
tation désolation
n extrême !
Guerres de plus en plus meurtrières et cruelles, exploita -
tion sauvage de l’environnement, ané anéantissement pré
prémé-
dité de l’homme par l’homme, et bien d’autres 󿬂éaux:
irresponsabilités de l’Homme encore inconscient et
folles irresponsabilité
matérialisme primaire et effré
otage fragile d’un maté effréné ! Véri-
dérive chaotique!
table tableau d’un monde victime de dé
Et pour
pourta
tant
nt,, au-d
au-del
elàà de cett
cettee sini
sinist
stre
re appa
appare
renc
nce,
e, ce
même Univers, imperturbable, maintient son é
son équilibre
quilibre dans
secrètes et immua-
régie par des lois secrè
une parfaite harmonie, ré
bles. Des Sages, des Philosophes et des Savants en ont
déco
couv
uver
ertt de nomb
même temps ennoont
mbrereus
uses
es ; il
expliqué ilss les
les les ont
ont ap
appl
pliq
mécanismes. uées et en
iqu
L’une d’elles
spontanément de par sa puissance. En effet, de
interpelle spontané
secrète, elle engendre dans toutes ses
par son induction secrè
beauté   et
manifestations, perfection, beauté et   équilibre: c’est la loi
de la   «  Divine Proportion  » , manifesté
manifestée par le   «  Nombre
particulière de l’es-
d’or  » . Ce nombre est une traduction particuliè
senc
sencee didivi
vine
ne,, le paramètre
param tre fond
fondam
amen entatall dans
dans to
tout
utes
es les
les
proportions d’éd’équilibre de la nature, dans tous les rè r ègnes
végétal, animal et humain. Il a pu être dé󿬁ni avec préci-
sion, soit 1,61803... ou « Nombre O (PHI) », à ne point
confondre avec le signe II (PI) de valeur 3,1416, qui est un
symbole bien diff érent, repré
représentant le rapport constant de
la circonférence d’un cercle à son diamètre...
du   «  Nombre d’or  »   ou 
L’histoire du  ou   «  Divine proportion  »
estt viei
es vieill
llee comm
commee l’Unl’Univ
iver
ers.
s. Nous
Nous no nous
us pr
prop
opos
oson
onss d’
d’en
en
saisir
saisir tr
troi
oiss mome
moment
ntss part
partic
icul
ulie
iers
rs:: au Mo󰁹e
Mo󰁹en-
n-Ag
Age,
e, à la
Renaissance et à l’Ère moderne.
Au Moyen-Age, captivante est l’histoire de Fibonacci.
Voici un extrait de cette extraordinaire épopée: Bonaccio
de Pise (en terre toscane), Consul à Bougie, en Kab󰁹lie
(Algérie), 󰁹 amena
homme, plutôt son 󿬁ls Léonard
nonchalant (1175-1240);
et paresseux (d’où sonce jeune
surnom
de « bigollo » en italien), était doué d’un extraordinaire
 

LE NOMBRE D’OR 79

génie en mathématiques. « Fils de Bonaccio », soit « 󿬁lius


Bonacci » en latin, l’on en 󿬁t par contraction linguistique
c élèbre. Il
«  Fibonacci  » , pseudonyme sous lequel il devint cé
s’était converti aux chiffres indo-arabes, démontrant leur
supériorité sur les chiffres romains, et s’appliqua à l’étude
de nombreux thèmes, en l’occurrence à celle de la repro-
duct
du ctio
ionn des
des lapin
lapins,
s, espè
espèce
ce parti
particu
culi
lièr
èrem
emen
entt prol
proli󿬁
i󿬁qu
que.
e.
« Que devenait la postérité d’un couple de lapins au bout
d’une année? », se demanda-t-il. Expérience faite, il cons-
tata que chaque nouveau couple engendrait un autre couple
par mois; ainsi obtint-il les nombres de couples suivants:
1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, 144, 233. Au total, en un
engendré  232 lapins!
an, le couple avait engendré
Par son gé particuli ère
génie, il releva d’abord une suite particuliè
des nombres, découvrant ainsi la notion mathématique de
«  Suite des nombres comme   «  S
 » , connue plus tard comme   Séérie de
Fibonacci »; ensuite il nota qu’à partir du troisième nombre
chacun des nombres de la succession était égal à la somme
des deux précédents; en󿬁n, et plus étonnant encore, il
découvrait que le rapport d’un nombre sur celui qui le pré
pré-
cède tend toujours vers:

= 1,61803 le fameux nombre d’or, dit as󰁹mptote de

ce rapport, asymptote   étant entendue en géométrie de l’es-


pace comme une droite (D) telle que la distance d’un point

D = droite as󰁹mptote de la courbe C


 

80 MÉDITATIONS DE PRISON

d’une courbeà cette droite tend vers Zéro lorsque le point


sur cette courbe s’étend à l’in󿬁ni.
possédant
En transposant ce concept dans un rectangle possé
propriété   de se reproduire par homothé
la proprié homothétie, l’on obtient
toujours la même constante par le rapport entre le grand
côté  (L) et le petit cô
côté  (l) tel
tel que :
L (L + l)
= le nombre d’or, soit 1,61803...
lL
À la Renaissance, Lé
Léonard de Vinci (1452-
(1452-1519)
1519),, encore
Léonard, complice du gé
un autre Lé génie de la terre toscane,
fut le premier à démontrer que la Divine Proportion était
«   le sceau divin dans sa cr
crééation, le traducteur parfait de
ll’«
l’a«  pe
pen
Ho sée e di
nmme
Homm divi
vine
nu,
nu  »Homm
,nel’
l’Ho. Imme démVoit
l l ee de nruve
travep »a,r elna mé
itru peéimo
m ntuire
moir ree de
de
Marc
Ma rcus
us Vit
itru
ruvi us,, célébri
vius riss
ssiime arch
archit
itec
ecte
te de la Rome ome
antique, qui avait en son temps fait l’é l’éloge de la  la   «  Divine
Proportion »   dans
dans sonson tr aitté «   De Archi
trai Architectu ra  » . Il fut
tectura
aussi le premier à démontrer le parfait rapport entre les
différentes parties du corps, rapport qui est toujours égal
au   «  Nombre d’or  » . L’éternel et incomparable tableau de
au 
la   «  Joconde  » , Mona Lisa, est le sublime ré
la résultat de l’ap-
plication parfaite de cette Divine Proportion.
Évidemment, bien avant l’ingénieux Léonard de Vinci,
l’humanité, par la   «   Divine
Divine Propor Proportio
tionn  » , a produit de
merveilleuses   œuvres tels que les pyramides de l’É l’Égypte
Obélisques ou Dames de pierres, le Parthé
ancienne, les Obé Parthénon
d’Athèènes, les sublimes cathé
d’Ath cathédrales d’Europe, les Stupas
l’Amérique du Sud, et bien d’autres merveilles
de l’Amé merveilles encore...
encore...
Le   «  Nombre d’or  »   a   été   l’essence de composition de
Le
nombreuses   œuvr
uvres
es musica
musicales les   éte
tern
rnelelle
les,
s, te
tell
lles
es que
que le
less
œuvres de Mozart, la 5e sy sympmphohoni
niee de Be Beet
etho
hove
ven,
n, le
less
œuvres de Schubert, et bien d’autres dans le monde...
Parmi les formes symboliques, on notera particuliè particulière-
ment:
 – le pentagramme ou pentacle dont les lignes se divisent
en segments qui appliquent le   «  Nombre d’or  » ; en effet,
 

LES MYSTÈRES DES NOMBRES 81

les rapports de segments du pentacle égalent tous à la


«  Divine Proportion  » ...
 – Le dodécaèdre:
dodécaèdre : 󿬁gure géométrique déjà évoquée par
clé   initiatique
Platon comme clé particulière, et de nouveau
initiatique particuliè
commentée par Léonard de Vinci à la Renaissance. Cha-
cune de se
cune sess 12 face
facess es
estt cons
consttrui
ruite sur
sur le pri
princi
ncipe du
«   No
Nomb
mbre d’or » ; c’est un assemblage de 12 penta-
re d’or
grammes, dont la puissance d’un cô c ôté   est multiplié
multipliée par
celle de l’autre...
En󿬁n, à l’Ère moderne, des Sages des Écoles de
Mystè démontr
Mystères ont démontréé   le même prprin
inci
cipe
pe pa
parr un ca
calclcul
ul
obte
obtenu
nu du rapp
rappor
ortt des
des li
lign
gnes
es d’un
d’un pe
pent
ntag
agra
ramm inttégr
mmee in gréé
dans un cercle comme dans la 󿬁gure ci-dessous
ci-dessous::

(où k constante est égale à 1,61803...)


 

82 MÉDITATIONS DE PRISON

En co
conc
nclu
lusi
sion
on,, si nous
nous ap
appl
pliq
iquo
uons
ns l’
l’ad
addi
diti
tion thééoso-
on th
du  « Nombre
phique du « intéres-
 Nombre PHI (O)  » , soit 1,61803, il est inté
qu’après le 1 (l’unité
sant de constater qu’aprè (l’unité), la ré
réduction de la
suite décimale est égale à 6 + 1 + 8 + 0 + 3 = 18 = 1 + 8 = 9;
en d’autres termes, c’est l’Unité  primordiale, l’Unité  origi-
nelle qui s’irradie en un déploiement in󿬁ni dans toute
manifestation, s’exprimant ainsi par une parfaite et éter-
nellee harm
nell onie.   À  la 󿬁n de ce bref périple, n’est-il pas
harmonie.
permis d’af󿬁rmer ceci: au-delà des apparences les plus
tumultueuses du monde, elles   œuvrent dans le silence et la
permanence, les lois de l’harmonie et de la perfection, les
l’équilibre et de la beauté
lois de l’é beauté, révélatrices de la splen-
deur de l’Univers?!!
 

MÉDITATIONS DE PRISON I

Le bureau de transmission du SED où le professeur Titus Edzoa reçoit ses


visites sous la véranda...

... face à l’entrée de sa cellule.


 

II MÉDITATIONS DE PRISON

Le Pr. Titus Edzoa en compagnie de sa femme sous la véranda.

Seul sous la véranda.


 

MÉDITATIONS DE PRISON III

Madame Geneviève Edzoa.

Le panier du repas quotidien apporté par Madame Edzoa.


 

IV MÉDITATIONS DE PRISON

Dans le couloir, qui mène à la cellule.

La porte blindée du cachot.


 

MÉDITATIONS DE PRISON V

Le lit du prisonnier.

Les toilettes de fortune.


 

VI MÉDITATIONS DE PRISON

La petite bibliothèque du prisonnier.

Le bureau.
 

MÉDITATIONS DE PRISON VII


 

VIII MÉDITATIONS DE PRISON

 .
     )
     D
     E
     S
     (
    e
    s
    n
    e
      f
      é
     D
    a
      l
      à
     t
    a
     t
       É
     ’
      d
     t
    a
      i
    r
    a
     t
      é
    r
    c
    e
     S
    e
      l
    s
    u
    o
    s
    e
    v
    u
    o
    r
     t
    e
    s
    e
      l
    u
      l
      l
    e
    c
    a
      l
    e
      d
    e
      é
    r
     t
    n
    e
     ’
     L
 

15

Le destin

« Trahit sua quemque voluptas  »


(chacun a son penchant qui l’entra î ne).
ne).

Virgile

Existe-il un destin? Si oui, est-il une fatalité? Un 󿬂ot


inépuisable de spéculations, relatif à ce sujet, a inondé le
monde philosophique et mé métaphysique de tous les temps,
sacrés de la sagesse orientale (Veda,
autant dans les livres sacré
Upanishad, Bhagavad-Gîta, Purâna...) que dans ceux ég󰁹p-
tienss et occi
tien occiddenta
entaux
ux anc
anciens
iens...... Ave
vecc mode
modest
stie
ie et par
par
rech
recheerche
rche évid
évideente
nte de con
concisi
cisioon, je me réso
résous
us à une
une
esquisse dont j’assume entièrement les limites éventuelles
synthèse.
de synthè
première manifestation de l’Essence
L’Ame universelle, premiè
primordiale, é
primordiale,  écrit
crit sa propre histoire immanente en elle dans
l’évo
l’évolu
luti
tion
on de sa prop
propre
re cons
consci
cien
ence Cettee   évol
ce.. Cett voluti
ution
on est
guidéée par une   éne
guid nerg
rgie trèès pu
ie tr puis
issa
sant
ntee et tr
tran
ansc
scen
enda
dant
nte,
e,
déterminant une direction, et en mê même temps une impul-
sion, qui dé󿬁nit la Loi ou Ordre régissant toute manifesta-
tion. Le but 󿬁nal à atteindre de cette Ame, immanent lui
aussi parce que intégré à l’origine en Elle, est de prendre
conscience
gine de toutd’Elle-même. L’on pourraitetaf󿬁rmer
est la Non-Conscience la 󿬁n dequetout
l’orila-
Conscience
Conscience:: un Destin avec « D » majuscul
majuscule,e, qui régit tout
 

84 MÉDITATIONS DE PRISON

l’Univers dans toutes ses manifestations in󿬁nies. Ce Destin


impératif, de nature cosmique, ne peut   être
impersonnel, impé
modi󿬁é par qui ou quoi que ce soit!
Dans le mê humaine, étincelle,
même temps, l’âme humaine, é tincelle, segment
de cette Ame universelle, est de même nature,   « dans une
équivalence
équivale c’est-à-dire qu’elle contient
nce hologrammatique », c’est-à-dire
totalité  de l’ensemble
la totalité l’ensemble dont elle n’est qu’une parti
partiee ; ainsi
est-elle soumise aux mêmes lois, quoique ce soit sur un
plan vibratoire nettement inf érieur, l’absolu ne s’opposant
plutôt s’infusant par lui. Il en resulte
point au relatif, mais plutô
plutôt une notion d’«
donc plutô d’«  identit
 identitéé  diff érenci
renciéée  » .
Le but de l’âme humaine, par analogie et correspon-
dance identitaire, consiste donc aussi à prendre conscience
d’elle-même, à travers les expériences innombrables de la
é é conscience
vie, d couvrant ainsi progressivement ses v ritables nature
et dimension, dans une fusion 󿬁nale en parfaite
avec
avec l’Am
l’Amee univ
univer
erse
sell
lle.
e. C’es
C’estt cett phasee   évol
cettee phas voluti
utive
ve qui
revient à l’Homme, et à l’Homme seul, et pour laquelle il
facultés et de capacité
dispose de faculté capacités, dont le libre arbitre
pour ses propres choix, dans ses vies multiples et succes-
sives. C’est de ce destin dont il est le seul auteur, le seul
crééateur, et par consé
cr conséquent entiè
entièrement responsable.
donc   être admis que le Destin universel, imper-
Il peut donc 
sonnel, et le destin individuel de l’Homme, personnel, sont

complémentai
complé
humaine
mentaires
de soi,
res :de
à travers
traver
par ses
s lapropres
prise deexpériences
conscience
conscience de
vécues,
l’âme
l’Ame universel
l’Ame le   «   ipso
universelle ipso fa
facto  »   s’accompli
cto s’accomplitt Elle-mêême
Elle-m
aussi, par induction de leur lien originel hologrammatique.
En la cause première réside déjà l’effet immanent, qui, à
son tour, devient une cause au deuxième degré; de créé,
créateur, actualisant la ré
l’effet devient cré réalit
alitéé  de son origine
mêmes lois en partage, dans un parfait programme
par les mê
d’ensemble holistique.
M. Barrès af󿬁rmait ceci: « Certains hommes sont un
accident heureux pour leur pa󰁹s. Ils sont l’inattendu inter-
venant au milieu de toutes les nécessités sociologiques, ils
ssentt ; leur état de conscience individuel balance, retarde,
agissen
agi
précipite, modi󿬁e un ensemble de faits sociaux ».
 

LE DESTIN 85

Fasciné et téméraire, j’avais décidé d’appartenir à cette


race. J’en ai pa󰁹é le prix, sans aucun regret. Un destin?
Peut-être! Si oui, j’en suis le seul auteur, le seul créateur,
pour   être
tre le seul
seul resp
respon
onsa
sabl
blee cont
contre
re tout
toutee fatalitté   sup-
fatali
posée !
Et Pascal de renchérir: « Quand tous vont vers le dérè-
glement, nul ne semble 󰁹 aller. Qui s’arrête fait remarquer,
comme un point 󿬁xe, l’emportement des autres. Il est bien
naturel que des hommes s’occupent de dé détruire une telle
remarque:   « AdAdhu
hucc mort
mortus
us lo
loqu
quit
itur
ur:: vi
viva
vant
nt ou mo
mort
rt,, il
inquiéétera... »
inqui
Le destin de chacun est entre ses propres mains !
L’ignorer, c’est tout simplement renvo󰁹er à demain ce que
l’on pourrait savoir aujourd’hui..., car tôt ou tard, il faut
accepter
accept er de l’assu
l’assume
merr...,
..., en toute
toute consci
conscienc e.   À   travers
ence.
l’acuitéé   de ma pris
l’acuit prisee de cons
consci
cien
ence
ce poli
politi
tiqu
que,
e, mon
mon pa pays
ys
lui-même, car son destin et celui de
prend conscience de lui-mê
ses concito󰁹ens sont à jamais et intimement scellés...
 

16

La vie et la mort

« La vie et la mort sont deux expressions


puissa
puis sant
ntes compllémen
es et comp mentai
taires
res par lesque
lesquelle
lless
l’éternelle Permanence  » .
s’articule l’é
L’auteur

La seule chose qui soit permanente dans l’Univers, c’est


le mouvement. Ondulation permanente, il est ce va-et-vient
 jamais interrompu d’expansion et de contraction, d’appari-
tion et de disparition, d’inspiration et d’expiration... Toute
régie par cette loi, qui nous ré
vie est ré r évèle le secret de l’é
l’éter-
nitéé, respiration de l’univers en parfaite dé
nit démonstration de
ses propres lois, comme cette anodine et insolite excursion
dont je fus le témoin un soir...
En effet, tard dans la nuit de ma retraite, je reçus une
visite inopinée de deux êtres lumineux. Ils étaient mer-
veilleux, parés d’ornements brillants et multicolores, ins-
teint ées d’or et
crivant autour de moi, de leurs ailes fragiles teinté
d’argent, des hiérogl󰁹phes m󰁹stérieux... Ils voltigeaient,
légers et silencieux... Après quelques minutes, ils reparti-
ils   étaient venus..., sur la pointe de
rent en silence, comme ils 
leurs ailes: c’étaient deux papillons, messagers exception-
nels
Undespapillon!
secret
secretss de l’Univers.
l’Univers...
Symbole de..la vie, symbole de la mort!
Extraordinaire paradigme du principe vital! Cette espèce
 

88 MÉDITATIONS DE PRISON

de lépidoptères, de par son évolution, nous conduit à des


évid
videnc
ences irréfu
es irré futa
tabl
bles
es.. La chen
chenille,, dévoreu
ille voreuse
se insatiabl
insatiablee
des feuilles des plantes
plantes dans le jardin, s’éteint, silencieuse,
silencieuse,
pour deven
devenir
ir chrysalide
chrysalide,, nymphe enfermée dans son cocon
nymphe enfermé
de soie, qui s’ouvre à son tour, avant d’éclore et de délivrer
au soleil un papillon voltigeant de vie. Chenille, chrysalide,
papi
papill
llon
on : proc
proces
essu
suss un
uniq
ique
ue dont
dont les
les tr
troi
oiss ma
mani
nife
fest
stat
atio
ions
ns
n’en sont que des phases successives, l’une nécessaire à
précédente doit «
l’autre. La pré doit « mourir laisser « na
 mourir  »  pour laisser « tre  »
 na î tre
la suivante, dans un mouvement ininterrompu, ininterrompu,   «  la mort  »
crééant
cr  « la
ant « et  « la
 la vie  » , et «  s’ééclipsant pour «
 la vie  »  s’ pour  « la
 la mort  » ...
Dans le rè règne vé végétal, s’observe le mê même phé nomèène.
phénom
Un grain de ma ïma ïs,
s, enfoui dans une terre fertile, doit mourir,
laisser   éclore une petite tige dont la plante s’illumi-
pour laisser 
nera
tuer
tu à travers
er le mouv
mouvemses
emenépis vivants
ent.t. L’app
’appar de
ariti grains,
ition
on d’un déjà prêts
d’unee form à
formee exigperpé -
exigee la
disparition de l’autre, pour mieux s’éterniser par elle...
Dans l’espèce humaine, un nouveau-né à la naissance,
par la première inspiration, acquiert dé󿬁nitivement son
autonomie vitale en tant qu’individu à part entière. De
même, l’ê
l’être humain est censé
censé  cesser de vivre par une der-
nière expiration. La vie est donc une succession d’inspira-
tions et d’expirations, de la première de celles-là à la der-
nièère de cell
ni celles-ci
es-ci ; autremen
autrementt dit, elle est une succession
succession de
é è
petites
autr
au tres
es..vies
...,
., daet
ns de
dans unpetites
unee ondu morts,
ondula
lation altern
tion gulièèes
réguli re les
et unes
harm apr
harmon
onie suse-
ieusles
e-
ment parfaite, orientée dans une direction bien dé󿬁nie par
l’in󿬁ni...
Dans ces trois exemples, papillon, grain de maïs, être
humain, il est un principe qui ne change jamais, c’est l’en -
tité   vitale qui anime ces diff érents vé
tité véhic
hicule
ules,
s, l’un aprèès
l’un apr
l’autre, pour se manifester selon des conditions bien pré pré-
préétablies.
cises et préé tablies. C’est donc ce principe, permanent de
par son essence, qui régit tout le processus. Au moment où
il appara î t actif dans ce monde perceptible par nos sens, le
phénomène est   «  naissance  » ; d e même lo lors
rsqu
qu’i
’ill s’en
s’en
c’est   «  la mort  » . Par analogie et correspondance, il
retire, c’est 
en est de mê même dans le monde non manifesté
manifesté, les lois du
 

LA VIE ET LA MORT 89

macrocosme et du microcosme   étant analogues. Ainsi, la


naissance ici correspond-elle à la mort là-bas, et la nais-
sance là-bas à la mort ici!
En effet, si la naissance correspond à l’entrée de l’acti -
vité  du principe vital dans un corps, cette entité  doit logi-
quement
queme préécéder ce qui lui servira de vé
nt pr même,
véhicule; de mê
si telle vie s’estompe dans sa manifestation, c’est parce que
même principe quitte le vé
ce mê véhicule, sans pour autant cesser
d’exister, puisqu’il est permanent de par son essence. Nous
déduire que c’est donc ce principe vital qui
pouvons en dé
détermine la vie, l’anime, en d’autres termes, en est l’es-
sence, car il existe avant, pendant et après sa manifestation
perceptible, ici et à l’au-delà du manifesté, dans une récur-
rence in󿬁nie...
L’être s’inscrit donc dans l’existence qui, à son tour se
réalise, se cristallise, s’induit dans la vie du monde phé
ph éno-
ménal... Les trois plans de l’être, de l’existence et de la vie
sont différents, mais nécessaires l’un par rapport à l’autre,
pour actualiser la Loi. L’absolu ne contredit pas le relatif,
mais plutôt l’engendre; à son tour, le relatif, par nostalgie
inéluctable-
de son origine, se fait aspirer par l’absolu... iné
ment!
De ces ré󿬂exions, il ne paraît donc pas absurde d’af -
󿬁rmer que la vie est éternelle, considérant globalement
é
tous
mortles plans, pas.
n’existe visible
Enetapparence,
invisible, et quevie
toute parprovient
cons quent, la
d’une
mort, et la mort donne accès à la vie. La vie et la mort sont
deux phases successives d’un même phénomène, dans un
parfait ordre ondulatoire. Quand l’une est en expansion,
l’
l’au
autr
tree es
estt en cont
contra
ract
ctio
ion
n ; quan
quandd l’
l’un
unee es
estt sur
sur un pl
plan
an,,
l’
l’au
autr s’ééclip
tree s’ clipse
se,, en atte
attend
ndan
antt de lu
luii succééde
succ derr. Mais
Mais les
les
deux phases véhiculent la même essence qui, au cours des
âges et selon les cultures, les civilisations et les philoso-
phies, a revêtu différentes appellations: jîva, atman, âme,
esprit, personnalité animique, âme-personnalité... Qu’im-
porte l’épon󰁹me! La vie et la mort sont deux expressions
puissa
puis sant
ntes complléme
es et comp ment
ntai
aire
ress par
par le
lesq
sque
uell
lles
es s’ar
s’arti
ticu
cule
le
l’éternelle Permanence...
l’é
 

90 MÉDITATIONS DE PRISON

Et po
pour
urta
tant
nt,, il su
subs
bsis
iste
te de
deux
ux pr
prob
oblè
lème
mess qu
quii ta
tara
raud
uden
entt
encore l’être humain : la profonde et troublante
troublante douleur lors
de la mort ph󰁹sique et la nébuleuse existence de l’au-delà.
L’être humain est un être gigogne. Son monde subjectif,
intercalé  entre son Soi et son physique, recèle les facultés
susceptibles de perception intérieure, tels que la joie, le
plaisir, la douleur, le regret, la jalousie, la haine, etc. Tout
événement vécu éveille ce plan, déclenchant à l’envi l’acti -
vité  de ces faculté
vité facultés. Rien de plus normal que   «  la mort  » ,
séparation sans consentement, teinté
teintée de mystè
mystère et mal-
heureusement de peur, suscite ce genre de ré r éaction, dans
un envi
enviro
ronn
nnem
emen
entt habi
habitu
tuel
ellem
lemen
entt aban
abando
donn
nnéé et li
livr
vréé à
l’horreur de l’inconnu. C’est ainsi que la connaissance du
ph nomèène vient atté
phéénom atténuer, et non faire dispara î tre,
tre, l’inten-
sité  de la souffrance et le découragement,   évitant le plon-
geon dans la dramatisation et l’anéantissement résistant à
toute consolation. Le jour de la mort ne devrait plus être « le
 jour de colère », mais plutôt de digne recueillement,
recueillement, pour
accompagner celui ou celle qui nous quitte momentan ément,
car   «  la mort   »   n’est qu’un changement de plan de vie de
l’âme, principe vital éternel, c’est-à-dire qui ne connaît point
d’interruption de par son essence. L’Homme doit s’émer-
veiller devant cet extraordinaire privilège: l’Homme existe
de temps en temps, mais  é te tern
rnel
elle
leme
ment
nt Il est!
est ! ! !

sesEtpropres
l’au-delà? Respectueusement
convictions culturelles etj’abandonne chacun
philosophiques, a󿬁nà
qu’il puisse
puisse le « vivre » à sa façon...
L’Égypte secrè appelé  Amenti ou Douât, la Grè
secrète l’a appelé Grèce
Juddée Kabbalistique Shé
Hadès, la Juddé
antique Hadè Shéol, l’Inde brah-
manique Devachan, le Bouddhisme Nirvana, le Christia-
après le bannissement de l’origé
nisme Paradis (auquel, aprè l’origé-
nism
nisme,
e, au
auth
then
enttique
ique doc
doctr
triine mys
ysttique chrrétienne
ique ch enne,, au
deuxième concile de Constantinople en 553, il a été ajouté
l’Enfer, et bien plus tard, au deuxième concile de L󰁹on au
douzièème siè
douzi siècle, le Purgatoire.)
Mais qu’importe! Chacun est appelé inexorablement
sur sa voie d’existence à en faire la merveilleuse expé -
rience. Quelles que soient la culture, la religion, la philoso -
 

LA VIE ET LA MORT 91

phie, les convictions, le passage de l’âme d’un plan à


l’autre est toujours une exceptionnelle et extraordinaire
initiation...
... Encore un soir, tard dans une nuit noire, suite à une
défaillance cataclysmique de mon corps,   éprouvé   par ma
longue et dure captivité, je me retrouvai entre « la vie et la
mort ». J’en fus arraché grâce à l’exceptionnelle et bien-
relayée aussitô
veillante promptitude des gendarmes, relayé aussitôt par
l’extraordinaire compétence des médecins, hier encore mes
diligents éllèves, dé
diligents é désormais  émine
sormais é minents
nts profes
professionn els : émou-
sionnels  émou-
vant
va ntee hi
hist
stoi
oire
re ! En pass
passan
ant,t, qu’i
qu’ils
ls veui
veuill
llen
entt bi
bien
en tr trou
ouve
verr
tous ici, les uns et les autres, ma profonde gratitude qu’ac-
compagnent mes compliments chargé chargés de mon affectueuse
estime!
Du haut de ma chambre d’hospitalisation, comme   «  par
hasard   »  située au-dessus, et non au-dessous de la morgue,
 je me faisais le témoin improvisé des foules multicolores et
hétéro
hétérocli
clites
tes,, aux toi
toilet
lettes
tes les plu
pluss osé
osées,
es, qui pré
précéda
cédaien
ient,
t,
accompag
accompagnai naient
ent ou suivai
suivaient
ent   un co
corb
rbil
illa
lard préétentieuse-
rd pr
ment décoré de noir. Je m’imaginai à la place du regretté,
sérénit
en toute sé nitéé,   émouss même d’un petit pince-
mousséé  tout de mê
bien-aimée
ment au cœur, au souvenir de mes proches, ma bien-aimé
et 󿬁dèle compagne, mes enfants, de tous ceux qui m’ont
aiméé   et tant donné
tant aim donné... En mê
même temps, avec un petit

sourire
 je en pas
n’avais coin,encore
je compris que dans
assez appris, et cette
que jevallée
devaisscolaire,
encore
y rester... avec beaucoup de plaisir...
mystère des mystè
Ah! La vie, mystè mystères!
Comm
Co mmee elle peut   être mervei
elle peut merveille
lleuse
use,, malgréé   la sévère
malgr
aridité de mon cachot, où je me retrouve à nouveau en ce
enterré  vivant par l’ignominie humaine!!!
moment, enterré
 

17

L’argent et le bonheur4

« Tout ce qui compte ne peut pas toujours


être compté
compté. Tout ce qui est compté
compté   n’est pas
toujours ce qui compte ».
Albert Einstein

« Papi, quand je serai grand, je veux avoir une grande,


très grande maison, où je pourrai garer toutes mes belles
voitures,
voitures, Ferrari
Ferrari,, Hummer
Hummer,, Lexus, Jaguar et bien d’autr
d’autres
es ! »
âgé  seulement de huit ans, ré
C’est ainsi que Vladimir, âgé révé-
lait ses rêves à son grand-père, dans une candeur angélique
spontanéit
et une spontané itéé émouvante... Chaque individu ne porte-
ê  é é ê
t-il pas
n’en en que
sont lui-m
de me cette nostalgie
lointains échos? d nique dont les r ves
Posséder, avoir des biens à soi et en jouir, n’est-ce pas
légitime dans une société dont la vocation est d’offrir à
décentes de vie, pour un
chaque citoyen des conditions dé
minimum d’épanouissement, de dignité et de sécurité?
Posséder ne doit pas être un acte ou un état d’exclusion de
planète recè
soi ou des autres. Notre planè néécessaire pour
recèle le n
que chacun puisse béné󿬁cier de cette richesse gratuite.
réalit
Malheureusement, la ré alitéé  quotidienne nous dé
démontre le
contraire!

4. Ce chapitre a été rédigé deux ans avant l’effondrement du monde


󿬁nancier international de 2008...
 

94 MÉDITATIONS DE PRISON

Du troc abandonné système d’é


abandonné  comme systè d’échange commer-
cial, l’Homme inventa l’argent, instrument d’é d’échange de
marchandises, n’a󰁹ant de valeur que celle attribuée à l’objet
commercialisé: une valeur aussi arbitraire que 󿬁ctive. Pro-
gressivement, cette 󿬁ction s’est faite réalité en soi et, au-
delà, elle a, à son tour, engendré elle-même tout un monde
surréaliste, ré
surré régul
guléé  par ses propres lois alambiqué
alambiquées et insai-
si
siss
ssab
able
les. créé,, l’
s. De créé l’ar
arge
gent
nt s’es
s’estt fa
fait créateu
it cré teur ! Mai
Mais de
quoi? D’instrument d’acquisition, il est devenu l’acquis
par dé󿬁nition; d’anon󰁹me intermédiaire, le maître absolu,
réf érence incontournable par laquelle tous et tout se mesu-
quantité  d’argent
rent. En effet, l’on ne vaut plus que par la quantité
dont on dispose, l’avoir s’évertuant à dominer, à éclipser
l’être, dans un suicidaire combat entretenu par l’hypertro-
l’ê
phie du moi...
L’atmosphère internationale est lourde. L’on assiste à
des 󿬂ux de masses colossales d’argent, véritables bulles
système   écono-
pulvériser tout le systè
atomiques capables de pulvé
mique et 󿬁nancier du monde en un quart de tour. Ce milieu
est un cercle réservé, la propriété d’une in󿬁me minorité
privilégi
privilé giéée, proté
protégée par des complices initié
initiés en la matiè
matière,
en permanente veille du tré trésor, tandis qu’une grande partie
l’humanité  agonise dans la pré
de l’humanité précarit
caritéé  la plus absolue, se
décarcassant avec moins d’un ou de deux dollars par jour
é
pour survivre.
 jamais eu autantIld’argent
est ahurissant de d couvrir
et de richesses qu’il
sur notre n’y a
planète,
parallèle autant de misè
et en parallè misère, brisant ainsi le mythe d’al-
liance entre l’argent et le bonheur! Seulement, il reste à
craindre que les extrêmes, qui 󿬁nissent toujours par se
rejoindre, ne le soient dans le malheur! Hélas!
La société  humaine, de par le haut, se doit avec urgence,
dans un sursaut de sagesse, de se remettre en question, réta-
blissant dans ses cahiers de gestion, la supr ématie de la
philosophie de l’être, aux dépens de la philosophie pré-
som
somptue
ptueus
usee de l’av
’avoir
oir. La mond ndiial
aliisati
sation
on,, crééee par
créé
l’Homme, doit  ê tre ma î tris
trisée par ce dernier, non seulement
dans sa production de richesses, mais en mê même temps dans
le partage de l’usufruit de ce patrimoine. Charité ou équité?
 

L’ARGENT ET LE BONHEUR 95

Faux débat! Les États, face aux lois iniques et impito󰁹a -


marchés, doivent prendre leurs responsabilité
bles des marché responsabilités, se
l’aliénation imposé
faisant contrepoids de l’alié intérêts
imposée par des inté
égoïstes de groupes d’individus sans scrupule. La paix
future
future de l’hu
l’human
manité
ité entiè
entière
re est à ce prix
prix!! ! !
créé   par l’Homme, a
L’argent, instrument symbolique créé
fait de ce dernier son esclave! Quel paradoxe! Il excrète et
injecte en lui une potion enivrante de pouvoir, de puis-
d’invulnérabilit
sance, d’invulné rabilitéé  trompeuse et de domination, deve-
nant à l’extrême l’épée qui blesse, déchire, en un crime
l’Humanité   sa matrice, meurtrie dans un vé
anonyme, l’Humanité véri-
table et fatal complexe d’Œdipe.
Dans ce tourbillon, l’Afrique est victime et suicidaire à
la fo
fois
is.. Fr
Frag
agiliséée par une amné
ilis amnési
siee comp
compla
lais
isan
ante
te de se
sess
propres valeurs de réf érence, la solidarité, le partage, la
réserve, l’intuition, et sans avoir assimilé
assimil é   les convictions
sociéétales occidentales, elle a sombré
soci sombré  dans son hybridité
hybridité,
dev
deven antt et le théât
enan âtre
re et la pro
proie faci
facille de ce malhelheur
mondialisé qu’est la toute puissante 󿬁nance internationale.
Dans une recherche infantile de mimé mimétisme, l’Africain a
adoptéé   l’argent comme valeur absolue, une valeur en soi.
adopt
Ne pouvant en créer lui-même, il a opté  pour la voie de la
facilité, à savoir la dérive ignominieuse de la corruption. Ce
n’est qu’en Afrique qu’on peut rêver de devenir million-

nair
naire,
e, voir
impunitvo
é,ire
e sans
et mill
millia
iard
rdai
aire
reaucun,
effort en doll
dosinon
llar
arss ou ende
celui euro
eus’improviser
ross en tout
toutee
prestidigitateur avec ce qui ne vous appartient pas!!! De ce
point de vue, l’Afrique
l’Afrique n’aura pas encore 󿬁ni d’étonner
d’étonner !
sociétés doivent se recré
Nos socié recréer, se restructurer, non pas
par ces ajustements bidons, mais en valeurs sociétales,
entendues
entendues comme
comme vertus
vertus d’utilitéé   communautai
d’utilit communautaire,
re, soute-
soute-
l’être, en assainissant les cou-
nues par une philosophie de l’ê
loirs de la vie qui permettent à chacun, et particulièrement
à cette jeunesse africaine, étourdie par une misère assas-
rêves, d’honorer son propre rendez-vous avec
sine de ses rê
un minimum d’épanouissement. Parmi ces vertus, l’abné-
gation au travail, l’effort et la recherche du perfectionne-
ment, l’honnêteté, la juste mesure, le respect des lois, la
 

96 MÉDITATIONS DE PRISON

connai
connaiss
ssan
ance
ce de ses
ses dr
droi
oits créati
ts,, la cré ation
on des riches
richesses
ses...
...,,
empêêcheront la victoire de ces illusions 
emp phéémères de l’ar-
illusions   éph
gent facile, génératrices de ces « châteaux de cartes en
Espagne », qui sont de véritables re󿬂ets de la déréliction
de nos peuples, pourtant si généreux et si laborieux...
« Ni trop, ni trop peu, n’est jamais assez », dit un Sage.
Asse
Assezz d’ar
d’arge
gent
nt,, pour
pour asse
assezz de bien
biens,
s, en compcompen ensa
sati
tion
on
méritéee du travai
mérité travaill fourni : voilà qui devrai
devraitt être une garant ie,
garantie
une assurance vé vécue dans une sociésociété   qui sai
saitt produi
produire,
re,
partager et sécuriser tous ceux qui la composent!
composent ! L’Homme
L’Homme
demeure la vé véritable richesse, le vé
véritable tré
trésor de notre
planèète, car en permanence g î t en lui, non seulement le
plan
génie intarissable de la cré
création, mais aussi celui de la ma î -
trise, dont il ne doit point se priver par obstination ou par
ignorance,   évitant ainsi le boulevard de la misère mentale
et physique, ruine fatidique des corps et des esprits...
Pour conclure, je convie votre appréciation à cette petite
tragicomédie...
histoire dont l’essence peut rimer avec tragicomé  « Un
die... «  Un
hiver rigoureux cette année-là, en France! Ça caille au-des -
15° C ! Les quais
sous des 15° quais de la gare sont presqu
presquee vide
vides.s. Au
numééro qu
num quat
atre
re,, une ombre,
bre, une
une se ulee : la tête enfo
seul enfonc ncéée
 jusqu’aux oreilles dans un gros bonnet au pompon grisâtre
comme le temps; des   épaules
paules   étroites qui soutiennent un
lourd et large manteau de bure, par endroits dédélav
lavéé  par les

éintempéries; droit
culéés, il claque
cul descomme unbouche
dents, la échalasensur de vieux
rictus sabots
d’endurance
résignée; de ses narines souf󿬂e de la vapeur, telle une
cheminée; il est vivant, bien vivant; à côté de lui, à sa
droite, une grosse valise serrée à craquer par une large
ceinture; à sa gauche, des sacs en plastique, griffés Tati,
bourréés de provisions ; eh oui ! La route peut s’avérer
bourr
longue, très longue même... Et cette ombre? C’est Malidou
numéro quatre,
l’Africain! Oui l’Africain! Il attend au quai numé
il attend la correspondance... pour une destination vers le
bonheur tant rêvé, mais au demeurant toujours inconnue...
Soudain, un klaxon à peine audible! Le temps de tourner
la tête, un bolide comme un éclair,
éclair, lancé à plus de 300
300km/h,
km/h,
déchire l’air glacé
avec violence dé glacé, puis aussitô
aussitôt, dispara î t
 

L’ARGENT ET LE BONHEUR 97

comète... C’é
comme une comè C’était le TGV! Il ne s’est pas arrêarrêté,
s’arrêter; et Malidou a raté
il ne devait pas s’arrê raté  sa correspon-
danc
da nce,
e, la co
corr
rres
espo
pond
ndan
ance
ce de sa vie
vie !... »   Sans com
!... commen
men--
taires...
À l’aube du troisième millénaire, pour l’Africai
l’Africain,
n, l’heure
est à la maturité de prise de conscience; il urge qu’il se
débarrasse de ces notions futiles et nocives d’auto󿬂agella-
tion dont il s’est attif é, pour que dé
désormais, lé
léger et plein
décide de s’inventer lui-mê
de courage, il dé idéal, par
lui-même un idé
lequel il accouchera son propre bonheur, dont l’argent ne
sera qu’un instrumen
instrumentt ; et cela, sans attendre
attendre que la sugges-
tion ou la décision lui soit dictée de l’extérieur... L’Afrique
possèède les moyens humains et mat
poss matéériels pouvant relever
ce dé󿬁 véritablement prométhéen...  À  elle de jouer!!!
 

18

L’amour

«   L’Amour, c’est cette sublime mé


mélodie par
laquelle l’Univers exprime la perfection de son
harmonie  » .
L’Auteur

« Aimer,
Aimer, c’est l’un des verbes les plus dif󿬁ciles
dif󿬁ciles à conju-
guer: comme disait Cocteau, son passépassé  n’est pas simple;
présent n’est pas indicatif; il n’a de futur qu’au condi-
son pré
tionnel. » Platon dans le Phèdre, à propos de la passion,
disait: « Je voudrais être le ciel, a󿬁n d’être tout 󰁹eux pour
te regarder  » ...

en L’amour! La passion! De tous temps, en vers comme


prose, la l󰁹re l’a fait vibrer, les voix humaines l’ont
sublim c élèbres, immortalisé
subliméé, et des plumes les plus cé immortalisé. Tris-
tan et Iseut, légende du Mo󰁹en-Age, où la passion dans la
fatalité, mène à la mort comme seule issue de l’union de
deux êtres qui s’aiment! Roméo et Juliette, drame shakes -
pearien de la 󿬁n du   XVIe siècle, où malgré la haine des deux
familles, les deux amants secrètement se marient, mais à la
󿬁n sont eux aussi rattrapés par la fatalité qui les conduit à
la mort...
mort... Avant ces coupl
couples légendaires, il y en eut d’autres
es lé
plus mythiques, plus cécélèbres encore: Adam et   Ève, Dio-
n󰁹sos et Perséphone, Orphée et Eur󰁹dice, Zeus et Léda,
tragédie
Jupiter et Junon... L’amour ne serait-il alors qu’une tragé
par essen
essence
ce??

100 MÉDITATIONS DE PRISON

très souvent
L’amour passion, c’est l’amour premier, et trè
vécu consciemment ou inconsciemment.
le premier amour vé
il   ébranle, consomme
Sentiment ou sensation volcanique, il 
et consume à la fois, pour laisser tôt ou tard, des cendres
froides, séquelles de l’incandescence débridée d’hier. La
relation entre les deux amants est inique
relation inique de par elle-même.
elle-même.
Le sujet aimant, incendiaire,
incendiaire, et l’autre,
l’autre, son objet, « aimé »,
incendié   sans pitié
incendié pitié   et sans son consentement! La relation
incontrôlée parce qu’incon-
est essentiellement houleuse, incontrô
trôlable, car l’aimant s’évertue, mais en vain, à posséder ce
supposé «  tr
l’être, l’autre, son supposé
qui ne peut l’ê  tréésor, son coucou,
son bébé, son chouchou, son bonbon, son biscuit... en󿬁n »,
à lui dévolu par mérite naturel. L’autre, l’objet, n’existe
pour   être possé
plus que pour  possédé  et par lui seul 
seul   évidemment, en
toute exclusivité,
à la fois, pourraitcar
tropcebriller
précieux présent,quelqu’un
et attirer diamant etd’autre.
cristal
L’aimant, à défaut de pouvoir le cacher, se doit de le « pro-
téger » en tous lieux et de toutes ses forces, ignorant que
«  l’amour sans liberté
liberté   est un nœud si serré
serré   qu’il ne peut
que l’étrangler ». Il en résulte une jalousie maladive, de la
suspicion qui donne au mental des ailes d’orfraie; de la
violence, au début dif󿬁cilement camou󿬂ée, par la suite
ostentatoire et justi󿬁ée. L’amant ignore que l’aimant qu’il
est ne recherche en l’autre que sa propre image, son propre

re󿬂et,
l’autre,dans
dansune négation permanente
l’ignorance et absolue
la plus obscure. 
obscure. de soihyper-
  Égo ïsme
 ïsme et de
trophiéé   d’
trophi d’éégotisme!!! L’amour passion est donc le plan
orageux de l’amour, où le déséquilibre incontrôlé conduit
inexorablement la relation à la déréliction. Au cas où les
deux amants sont tous les deux dévorés par ce volcan, la
réciproque, doublement intense et plus rapi-
destruction est ré
dement dramatique. Les deux roses, hier encore rutilantes,
aujourd’hui
aujourd’hui hélas fanées, usent de leurs épines vénéneuses
vénéneuses
détruire l’une l’autre, avec comme seule et derniè
pour se dé dernière
consolation,   ô   com
combi
bien
en mai gree et amère, celle de se
aigr
retrouver anéanties ensemble, dans la haine...
Mais fort heureusement, il est un autre plan où se mani -
amitiéé. Dans l amour de l ami
feste l amour, c est celui de l amiti

L’AMOUR 101

tié,
tié, contra
contraire
ireme
ment nt à la relat
relation
ion passi
passionn
onnel
elle
le excl
exclusi
usive,
ve, les
les
deux protagonistes sont tous les deux sujets. Il s’établit par
consééquent un 
cons un   équilibre des diff érences, les qualité
qualités de l’un
pouvant suppléer aux carences de l’autre, ou alors, multi-
pliées par celles de l’autre, atténuer ainsi leurs limites réci-
proques. Cette relation est d’ordre analogique et non plus
hiéérarchique. L’un a besoin de l’autre comme compagnon de
hi
route, de vie. La connaissance de l’autre devient une exi-
gence. C’est le plan de la con󿬁ance, de la con󿬁dence, du
respect, de l’estime, du partage sans calcul, de la compas-
solidarité et de l’attachement. La relation engendre
sion, de la solidarité
intérieure inestimable, dont l’abondance dé
une richesse inté débor-
dante s’investit au-delà de soi et de l’autre, jusqu’à envahir
les proche
proches,
s, voire
voire l’huma nitéé   entière. L’amiti
l’humanit ’amitiéé, mul
multip liéée
tipli
par elle
par elle-m
-mêm
ême,
e, n’es
n’est-
t-el
elle
le pas
pas frat
frater
erni
nité
té?.
?...
.. La dif
différe
férenc
ncee
exclut l’identité et engendre une réciprocité ingénieuse...
En󿬁n, au-dessus et au-delà de ces deux amours, il en
existe un troisième: c’est l’amour de l’Amour. Cet Amour
est une énergie vibratoire d’une in󿬁nie subtilité, dotée d’une
inestimable puissance, au-delà de toute raison, de tout senti -
ment, de toute considération empirique. Il constitue la subs-
tance essentielle de toute cohésion naturelle de l’univers,
dan
da ns les mond ndes
es 󿬁ni et in󿬁 n󿬁nni, dan
anss un
unee per
erm
manenent
ntee et
parfaite harmonie. Il est une des manifestations premières
ê
de
quel’Essence cosmique,
celle de ses propresetprojections,
dont la constitution
avec cetteestdifférence
la m me
que son taux vibratoire est extrêmement élevé. Cet Amour
régi
gitt to
tout
ut l’un
l’univ
iver
ers,
s, et tout
tout dans
dans l’un
l’univ
iver
ers.
s. L’a
’amo
mourur pas-
pas-
sionnel et l’amour de l’amitié  n’en sont que de tr ès pâles
re󿬂ets parmi tant d’autres. C’est l’amour dans le sens le plus
plat
platon
oniqique
ue du te term
rme,
e, c’ c’es
est-
t-à-
à-di
dire
re pr prin
inci
cipe
pe d’
d’ha
harm
rmononie
ie
absolue, dont l’Homme a le privilège d’appréhender l’exis-
tence, par une prise de conscience progressive et la connais-
sance des lois naturelles. Cet Amour est la sublime mélodie
par laquelle l’Univers exprime la perfection de son harmo-
nie...
Et pourtant, dans tout amour vé vécu par l’Homme, ces
trois amours se doivent toujours de se conjuguer. Il faudrait

102 MÉDITATIONS DE PRISON

en faire un doux cocktail alchimique équilibré: un peu du


premier, allié à un peu plus du deuxième; le tout enveloppé
troisième, qui demeure la substance
immergé   dans le troisiè
et immergé
vivi󿬁ante permanente de la parfaite cohésion. Équation
alchimique dont le résultat peut requéri
rirr tout
toutee un
unee vi
viee ! ! !
Entre deux amoureux, le premier amour, passionnel, et
volontairement maîtrisé, doit entretenir la 󿬂amme dont la
douc eurr légit
douceu itiime du pla isir et du dési
plaisi sirr cons
consom
omme
me sa
sans
ns
 jamais consumer
consumer;; le deuxième, amour de l’amitié, vient
sceller la complicité des deux êtres, à jamais solidaires et
ux l’un de l’autre. Le troisième, amour de l’Amour,
respectueux
respectue
secret, mais permanent vigile et silencieux protecteur, leur
rappel
rappelle
le le privilèège d’
privil d’êêtre
tre en
ense
semb
mble
le,, sans
sans ra
rais
ison
on ap
appa
pa--
rente, dans une douce intensité en temps de paix comme en
temps de tumulte, faisant d’eux un merveilleux et lumi-
neux abrégé de l’harmonie de l’univers.
Dans l’amour d’un métier, un brin de passion est
toujours nécessaire; mais il doit être équilibré et ennobli
parr la co
pa conn
nnai
aiss
ssan
ance
ce et la ma î tri
rise
se de se
sess loi
lois. C’est
’est la
matrice prête à être fécondée par le troisième amour, à
génie manifesté
savoir le gé manifesté  dont on ignore trè
très souvent l’ori-
gine...
En󿬁n, l’amour pour l’humanité, c’est un peu de passion
même inconnu, multiplié
pour l’autre, mê multipliée par la solidarité
solidarité des

uns et des
l’Amour
l’Amou autres,
r dont pour
nité adécouvrir,
l’humanité
l’huma à a󿬁n
tant besoin, la 󿬁n,
de l’amour
connaîtrede
connaître et
légitimit
de partager en toute lé gitimitéé le bonheur secrè rêvé,
secrètement rê
qui attend d’être exploité et vécu gratuitement par chacun
d’entre nous, sans exception...
En toute amitié, avant de conclure ce chapitre, j’ai le
plaisir de partager avec vous une petite histoire d’amour
vécu :

... « Chaque jour, “le panier”, un petit bateau en rotin


tressé, aussi ferme que plastique, a fait l’objet de sa tendre
atte
attent
ntio
ion.
n..... Ch
Chaq
aque
ue jour
jour,, elle
elle a su conf
confec
ecti
tion
onne
nerr son
son
contenu vital avec force amour... Chaque jour, elle l’a
couvert de 󿬂eurs en nappes, avec élégance; et malgré son
 

L’AMOUR 103

poids elle l’a toujours porté, léger, comme son intime sac
à main... pour me nourrir...
... Puis un jour, entourée de tous ces fusils, mitraillettes
et kalachnikovs menaçants en bandoulière, elle a tangué
d’émotion, et son genou droit de violence sur le macadam
a 󿬂échi. Hiératique, elle est restée droite, stoïque, silen-
cieuse...
... Aujourd’hui, ce genou arbore une cicatrice en déco -
ration: image symbolique de toute une saga, celle d’un
“panier”, le panier de la vie, le panier de l’amour trinitaire
d’amitié, d’amour sublime! Ce genou, c’est
de passion, d’amitié
celui d’une 󿬁dèle et complice compagne, aimée et aimante
à la fois, au m󰁹thique visage de Janus, et de prénom...
Genevièève, ma chè
Genevi chère pouse!   À  elle, je dédie avec émo-
re   épouse!
tion, en hommage grati󿬁ant pour son amour, ce chapitre
de l’amour
femmes et à de
tousl’Amour; et àaux
ces hommes travers elle,anon󰁹mes,
visages à toutes ces
qui
par amour, se sacri󿬁ent dans le silence, ignorés de tous,
bien-aimés de ... taulards... »
pour soutenir leurs bien-aimé

En co
con
nclu
clusio
sion, ave
avec un peu
peu de pas
assi
sio
on, be
beaauco
ucoup
d’amitié, et en parfaite résonance d’amour d’Amour, je
viens de nouveau partager avec vous, ces quelques
ré󿬂exions qui pourraient faire l’objet d’introspection dans
vécu...
votre royaume de l’amour vé

« Qu’est-ce qu’aimer?
Aimer, c’est savoir davantage partager ce que l’on est
que ce que l’on a.
Aimer, c’est donner dé󿬁nitivement, sans jamais rien
exiger en retour
retour..
Aimer, c’est d’abord se conna î tre soi-même, avant de
tre soi-mê
prétendre connaître l’autre, et perdre son temps à vouloir
l’éduquer ou le mé
l’é métamorphoser.
Aimer, c’est apprendre à donner en secret, par respect
et considération pour celui qui reçoit.
Aimer, c’est savoir accepter un don, quelque petit qu’il
paraisse.
Aime
Ai merr, c’es
c’estt d’ab
d’abor
ord
d savo
savoir
ir se ta
tair
iree gent
gentim
imen
entt pour
pour
prééserver l’autre, avant d’entreprendre de le consoler.
pr
 

104 MÉDITATIONS DE PRISON

Aime
Aimerr, c’es
c’estt serv
servir
ir pour
pour le serv
servic
icee lui-même
lui-m me,, sans
sans
 jamais tenir compte des bienfaits éventuels qui en résulte-
raient.
Aime
Ai c’estt déci
merr, c’es cide
derr de s’a
s’armer
rmer de cour
courag
agee, pou
pour
défendre le plus faible et le plus fragile.
Aimer, c’est savoir apprécier, à travers un défaut, une
qualité   caché
qualité cachée qui
qui s’ig
s’igno
nore
re,, et qui
qui n’at
n’atte
tend
nd que d’être
que d’ê
découverte par celui ou celle qui pré
prétend aimer.
Aimer, c’est accepter de se réréconcilier sans condition
prééalable, mê
pr même si l’on a la certitude d’avoir raison.
Aimer, c’est être disposé à pardonner préventivement
toute offense, sans que jamais cette attitude intérieure soit
révélée au préalable à qui que ce soit...
Au bout de cette quêquête, aimer n’a plus qu’une seule
d’être : Aimer
raison d’ê Aimer,, Aimer
Aimer tout
tout simp
simplement..  »
lement
 

19

«  Dieu   »

«  ... Sphè
Sphère cosmique dont le centre est par-
périph
tout et la pé riphéérie nulle part  » .
è é
Herm s Trism giste

Dieu, épon󰁹me de la langue française, équivalent dans


toutes les autres langues, qui renvoie à une notion impré-
supposé   Être ou Principe supé
cise de transcendance d’un supposé supé-
rieur, par rapport à ce qu’il 󰁹 a de commun...
réalit
Un mot qui cacherait une ré alitéé  que l’Homme invente-
rait pour expliquer ce qu’il 󰁹 aurait au-dessus, au-delà de
lui dans l’univers, et dont il ferait l’expérience au cours de
sa vie!
Un mot dont le m󰁹stère, à l’origine, s’identi󿬁erait au
lui-même, avant de devenir un mystè
mot lui-mê mystère pour l’Homme
lui-mêême.
lui-m
L’Homme a toujours cherché à comprendre les phéno -
mènes et les 
les   événements de la vie autour de lui, loin de lui
lui-même: le ciel, la terre, les astres, l’é
et en lui-mê l’éclair, le ton-
nerre, la pluie, la vie, la mort, etc, auxquels il est confronté
confronté
répon
au quotidien. Des ré ponses
ses plu
pluss ou moi
moins
ns sat
satisf
isfais
aisant
antes
es
l’ont incité à une recherche toujours plus approfondie: de
l’intuition superstitieuse des rituels et cultes primaires, à la
spéculation hautement rationnelle, philosophique ou méta-
physique. L’intelligence humaine, malgré  ses limites, scrute,
scrute,
scrute toujours...

106 MÉDITATIONS DE PRISON

pensé  int
J’ai pensé  intééressant et utile de vous conduire avec pré
pré-
caution et modestie dans ces quelques espaces de la philo-
sophie orientale, dont l’approche, apparemment diff érente
de cell
cellee occi
occide
dent
ntal
alee habi
habitu
tuel
elle
leme
ment
nt ad
admi se et débattue,
mise
aboutit à une sphère analogue dans la quête divine de
l’Homme.
Dans
Da ns le
less reli
religi
gion
onss trib
tribal
ales
es et prim
primit
itives de la région
ives
gangéétique du Nord de l’Inde, berceau du bouddhisme et
gang
du jaïnisme, caractérisé par un puissant développement du
m󰁹sticisme, contrairement à la région de l’Indus à l’Est,
védisme et du brahmanisme, la socié
matrice du vé société, bien des
siècles avant Jésus-Christ, prend déjà conscience d’une
cléri-
transcendance. Par la suite, elle se dote d’une classe clé
orient ée, stade secon-
cale qui introduit une notion morale orienté
daire d’une doctrine progressivement codi󿬁ée.
sièècle
En effet, les Veda ont été écrits à partir du   XVe si
avantt Jésu
avan sus-
s-Ch
Chri
rist
st.. La rela
relati
tion
on entr
entree les
les homm
hommeses et les
les
dieux était entretenue par des actes sacri󿬁ciels. Les brâh-
sièècle avant Jé
mana, textes ultérieurs, du   Xe au   VIIIe si Jésus-
Christ, prolongeront les Veda, pour expliquer d’une façon
plus approfondie
approfondie et élaborée
élaborée cette relation,
relation, mais toujours
toujours à
dominés par des interpré
travers des rites dominé interprétations supersti-
tieuses. Et des brâhmana, dériveront les upanishad, à partir
siècle avant Jé
du   VIIe siè Jésus-C
sus-Christ
hrist:: ces derniers privilégieront
derniers privilé
é é
l’analyse
complexes, parréservées
des sp culations thérudite,
à une élite oriquesde
et la
philosophiques
relation entre
créateur Brahman et la cré
le cré création...
v édique au
Du stade primitif et primaire de la relation vé
stade hautement spéculatif upanishadique, où la recherche
est ntérieu
est inté rieure
re et indi
indivi
vidu
duel
elle
le,, l’Ho
l’Homm
mmee es
essa
saie
ie de co
com-
m-
prendre, d’analyser et de s’analyser, en contradiction avec
spontanée des religions de ré
l’approche spontané révélation, tels que
le Zoroastrisme, le Judaïsme, le Christianisme, l’Islam, où
la révélat
lation premièère est
ion premi est issu
ssue d’
d’un
un Pr
Prop
ophhète ou d’un
Avatar.
Il ap
appa ra î t l’i
para dée d’un créate
’id ateur
ur,, Bra
Brahm
hman,
an, dis
disti
tinct
nct et
supéérieur au monde créé
sup créé,, et dont les divinité
divinités créé
créées
es par
Lui, lui sont inf érieures, tout en contenant une partie de

«  DIEU »   107

Lui, sans être Lui, dans un entendement dé󿬁ni comme


hologrammatique. Il est attribué à cette partie de Brahman
en elles le nom d’atman ou jîva. Ainsi se révèle-t-il une
«  identit
 identitéé   diff érenci
renciéée  »   ent
entre le Brahman, le Tout, et
l’atman, sa partie, une partie de ce Tout. Brahman corres-
pondrait à la conception occidentale de Dieu, et l’atman à
celle de l’âme...
Du stade védique superstitieux, on accède à la notion
upanishadique de certitude intérieure rationalisée de l’exis-
tencee d’
tenc un   Être suprême, Prin
d’un Princi
cipe
pe oririgi
gine
nell de Dieu.
eu.
L’Homme, microcosme, constituerait ainsi le ré réceptacle, la
demeure correspondante de ce Dieu, par l’é l’étincelle en lui
infuse, l’atman ou âme individuelle. Dieu pourrait donc se
découvrir par soi et se 
se   «  percevoir  »  par une certitude inté
inté-
rieure, que l’on pourrait identi󿬁er avec aisance à la foi,
mais aussi au-delà de la foi, par une perception intérieure
qui peut naître et être entretenue de par la ré󿬂exion, la
méditation, la contemplation et l’intuition...
Dieu
Die u app
appara
ara î t donc
donc comm
commee un Co
Concncep
ept,t, un Pr
Prin
inci
cipe
pe,,
dont toute dé󿬁nition, toute description limite, circonscrit la
nature et la dimension. Certes, si un mot n’avait de valeur
que celle qu’on voudrait bien lui donner, j’oserais dire que
Dieu est Essence originelle et originale, in󿬁nie, indescrip-
inconnaissable, inintelligible dans sa partialité, comme
tible, inconnaissable,
é  ê
dans sa
ment globalit . Cette
appréhendée Essence
à travers ne peut tre
ses multiples que partielle-
attributs et apti-
manifestés, autrement dit, par ses innombrables lois
tudes manifesté
dites universelles ou naturelles.
Toutefois l’âme humaine, de la mê même essence, de par sa
conscience immanente, jouit d’une exceptionnelle faculté
inhérente à sa propre nature, celle de pouvoir réduire cette
Essence originelle à son plus bas niveau de résonance
altérer en quoi que ce soit son
vibratoire perceptible, sans alté
in󿬁nitude et sa complétude. C’est cette réduction à soi de
ce  « Concept
ce « ce « Principe
 Concept Sublime  » , de ce « Suprême  »  qu’in-
 Principe Suprê
vestissent les diff érents   éponymes tels que: Dieu, Allah,
yahvé, Brahman et bien d’autres encore... Par ré󿬂exe de
󿬁liation, d amour, de besoin de protection, de modestie,

108 MÉDITATIONS DE PRISON

d’abandon, de limitation de la conscience humaine, de ce


«  Principe Sublime  »   l’on a fait   «  son  »   Dieu, le Dieu de
Père, omnipotent, omniscient, omnipré
notre cœur, notre Pè omnipré-
sent, le Dieu miséricordieux, le divin Architecte... C’est le
Dieu humanisé, pâle facette parmi d’in󿬁nies facettes, re󿬂et
ténu de la 
la   «  R
 Rééalit
alitéé  originelle et originale  » , mais 
mais   ô  com-
bien puissante et nécessaire, pour servir de référence à
chacun et à tous en même temps, Dieu demeurant UNIQUE à
 jamais...
Chacun vit « son » Dieu, mais Dieu ne peut appartenir à
même temps qu’Il ré
personne, car en mê chaque   être,
réside en chaque 
même temps Il
l’éveil de conscience, en mê
perceptible selon l’é
est au-delà et en Tout, disponible d’être perçu à travers ses
manifestations in󿬁nies, par chacun et par tous à la fois.
Dieu est Unité  qui se prescrit naturellement au pluriel;
en revanche, le pluriel naturellement aussi, se conjoint et
se conjugue dans l’Unité.
présent partout et en tout qu’il passe
Dieu est tellement pré
très facilement inaperçu... en l’occurrence à l’intérieur de
a   été, Il est, Il sera, pour
lui-mêême... alors qu’Il a 
l’Homme lui-m
l’éternité toujours égal à Lui-même...
Et pourtant de Dieu, chacun de nous en est l’essence
secrète, faisant de nous des petits dieux comme « notre »
Dieu, à l’instar de ces expériences
expériences secrèt
secrètement
ement vécues
vécues :
«  La souffrance par la torture avait habité
habit é  mon âme;
mensonge  ébranl
La calomnie par le mensonge é branléé  mon mental.
Stupéfait, j’avais tangué, plié, mais point rompu.
Je m’étais déguisé en un petit dieu comme “mon” Dieu.
Pour breuvage de l’amertume j’avais avalé.
Pour nourriture, de la haine et de la violence en festin!
Mais point d’indigestion! Et pour cause?
Je m’étais déguisé en un petit dieu comme “mon”
Dieu.
Malgréé  le lourd bruit des bottes, le brouhaha des rires
Malgr

J’avais perçu l’harmonie céleste d’une cithare mélo-


sardoniques,
dieuse,
Accompagnéée d une polyphonie des sphè
Accompagn sphères,

«  DIEU »   109

Déguisé que j’étais en un petit dieu comme “mon”


Dieu.
En󿬁n vint le jour, où tout était consommé: j’ai dit!
ténèbres, la Lumiè
Des té Lumière des Lumiè
Lumières; de la hideur,
la beauté !
Et métamorphos mon  être,
tamorphoséé  dans le plus profond de mon ê tre,
Sur des nuages, j’étais devenu un petit dieu comme
“mon” Dieu... »

Dieu
Dieu,, c’es
c’estt cett
cettee in󿬁n
in󿬁nit
itud
udee secr
secrèt
ètem
emen
entt insc
inscri
rite
te en
l’Homme, pour en faire, non seulement son image et son
miroir, n’en déplaise à Voltaire, mais une réalité vivante
découverte constitue la raison essentielle de son
dont la dé
existence!..
 

20

Miscellanées

Épars et varié
variés, des mots en quelques phrases, issus de
part
partou
outt et de null
nullee part
part,, quel
quelqu
quef
efoi
oiss st
stru
ructuréés en apho-
ctur

rismes,
faire pour
partie dessebagages
faire plus expressifs.
de vos multiplesVoilà qui d’intros-
voyages pourrait
pection, de ré󿬂exion, dans le silence, loin du tumulte, loin
frénésie destabilisatrice de la vie quotidienne!...
de cette fré

• Le mental
mental
Lorsque vous avez acquis un mental de fer ou d’acier, il
faut sans se lasser jamais, continuer par le détachement à
l’entretenir, a󿬁n qu’il ne se rouille point.

• Le savoir
savoir
Le plus important n’est pas de savoir, mais de savoir ce
que l’on doit en faire.

• La non-violence
La non-violence, c’est la violence que l’on accepte soi-
même de subir, pour l’épargner aux autres: ce n’est point
passivité, mais plutô
de la passivité plutôt un authentique acte d’amour.
 

112 MÉDITATIONS DE PRISON

• Un droit pour un devoir


S’il n’󰁹 avait qu’un seul droit, il n’existerait qu’un seul
devoirr : celui de respect
devoi respecter
er ce droit.

• Le monde, l’Homme et le changement


Ce n’est pas le monde que l’Homme doit d’abord
plutôt lui-mê
changer, mais plutô lui-même.

• Le succès
succès
Pour le succès d’une initiative, la pensée doit toujours
même temps que l’encadrer
préécéder son actualisation, en mê
pr

après...
dans
aprè sesson avènement.
effets.
avè Cela exige de la maîtrise avant, pendant et

• De la foi et de la raison
intérieurement ré
La foi est une certitude inté révélée. La raison
est un outil de dédémonst
monstratio
rationn de l’intell
l’intelligibilitéé   des lois
igibilit
universelles. Les deux sont des instruments complémen-
nécessaires pour naviguer en parfait 
taires, parce que né parfait   équi-
l’océan de la Connaissance, l’une et l’autre se
libre dans l’océ
faisant le relais d’une même divinité, gardienne jalouse et
sévère de la porte de la V érité.

• La volonté
volonté
Elle est la capacité de la conscience à actualiser, par un
intéérieu
effortt int
effor rieurr sout
souten
enu,
u, le cont
conten
enu
u de la penspenséée. Si ce
erroné, la volonté
contenu est erroné volonté  a beau para î tre
tre intense, elle
n’est qu’opiniâtreté qui mène à des résultats destructeurs.
La volonté doit toujours être l’instrument d’une pensée
généreuse, pé
riche et gé pétrie de connaissance.
 

MISCELLANÉES
MISCELLANÉ 113

• La connaissance
Est illusoire toute connaissance qui exclut toute ouver-
ture de pensée; constituée de notions super󿬁cielles sans
autre réf érence que soi-même, elle n’est que savoir pédant
dess sa
de salo
lons
ns,, orig
origin
inee dang
danger
ereu
euse
se de l’
l’ob
obsc
scur
uran
anti
tism
sme,
e, et
matrice de fanatisme et de violence.

• La patience
La patience, c’est souffrir en silence, avec la certitude
compensatrice que l’objectif pour lequel l’on souffre sera
atteint.

• La misère
Qu’elle soit mentale et ou matérielle, la misère est l’une
des plus
des plus ho
hont
nteu
euse
sess ca
calamittés de l’H
lami umanité, car elle
’Hu
dépouille l’Homme de ce qu’il a de plus digne en lui: sa
dignité.
propre dignité

• Le bonheur
Un bononhe
heur
ur cons
consttrui
ruit sur
sur le mal alh
heur
eur des
des aut
autres
res est
est
essentiellement fragile, voire   éph
phéémère, car tô
tôt ou tard, il
se retrouve liqué󿬁é dans l’illusion dont il aura été lui-même
l’artisan.

• La calomnie
La calomnie est une 󿬂èche empoissonnée, dont l’arc de
na ïf,
soutien est un public na ï f, la victime la cible, et le tireur, un
faible d’esprit.

• Le pouvoir
Le pouvoir est une épée redoutable dont ne doit se servir
que le chevalier du Bien, du Beau et du Vrai, c’est-à-dire
un adepte de l amour et de la justice.

114 MÉDITATIONS DE PRISON

• La tristesse
tristesse
La tristesse est cette torpeur brumeuse qui enveloppe
pu   être
l’âme, tel un voile blafard, recouvrant tout ce qui a pu 
beau dans le passé, interdisant dans le même temps tout ce
qui peut l’être à l’avenir. Elle sait entretenir, anon󰁹me, une
nonchalance permanente et destructrice, dont le re󿬂et apa-
thique ternit, affadit et paralyse. Et pourtant notre âme est
lumièère, et d’un seul de ses rayons de puissance bienfai-
lumi
sante, elle possède le secret de la dissolution à tout instant,
comme le vent bala󰁹ant un nuage. Il suf󿬁t de le désirer
intensément, et... hop! Vive le miracle de la joie explosive
instantanément, gué
qui, instantané guérit!!!

• Le rêve et l’illusion
rêve et l’illusion se cô
Dans la vie quotidienne, le rê côtoient
si souvent que la tendance à les
les identi󿬁er est chose
courante. Cela est une méméprise, car tandis que l’illusion est
désirs insatisfaits et refoulé
le mirage des dé refoulés du passé
passé, le rê
rêve
l’écriture volontaire de la ré
est l’é réalit
alitéé  invisible dans le futur.

• La colère
La colère est une dé󿬂agration vibratoire puissante et
violente de l’énergie en soi. Elle vide l’âme de sa substance
et   ébr
bran
anle
le le corp
corpss et son
son envi
enviro
ronn
nnememen
ent.
t. Le me
meil
ille
leur
ur
mo󰁹en de s’en guérir, c’est de toujours prévenir son déclen-
chement. En cas d’échec, il faut aussitôt injecter de fortes
vibrations d’amour en soi et autour de soi, a󿬁n d’anéantir
délétères.
ainsi ses effets hautement dé

• L’obésité du mensonge
Tout mensonge pèse toujours deux fois son propre poids,

car le menteur,
mentir avant de mentir aux autres, doit d’abord s e
à lui-même...
 

21

Épiphanie d’un visage

« Quelle que soit l’épreuve, la vie vaut tou-


 jours la peine d’être vécue, avec le ssourire...
ourire... »

L’Auteur

Ce matin, je me suis regardé plus attentivement dans


déécouvert, agré
mon tout petit miroir. J’y ai d agréable surprise,
détendu!
un visage serein et dé
Les cheveux, les sourcils, la moustache, teintés tous
d’un peu de poivre! Signe du temps!
La calvitie s’est   étendue; mais en compensation, elle
en   épargnant la té
s’est faite indulgente en  témérit
ritéé  de quelques
cheveux en duvet de jeunesse.
Les 󰁹eux silencieux, mais pétillants de leur langage:
l’œil gauche en légère ptose dissimule les nombreux secrets
de mon âme; l’œil droit, vigilant et perçant comme un
glaive, regarde droit, impassible, imperturbable et martial,
le monde en mouvement.
Deux sillons profonds et réguliers, taillés comme au
burin, creusent les joues de mes lèvres: ils décrivent, avec
quelque dépit, les chemins abrupts jusque-là parcourus,
parseméés d’
parsem d’éécueils et d’é
d’épreuves vaincus, en té
témoins pla-
cides des durs combats livrés.
Les narines comme deux portails s󰁹métriques, vigiles
attentifs d un palais en permanence ouvert, dans un mouve

116 MÉDITATIONS DE PRISON

ment à peine perceptible, inspirent, expirent le 󿬂uide vital,


régulation rythmé
dans une parfaite ré rythmée par l’in
l’inco
conn
nnu.
u. Ah ! La
vie!! Quel merveil
vie merveilleu
leuxx m󰁹stère
m󰁹stère!!
en En󿬁n,
coin à de mesesquissé,
peine lèvres à peine retroussées,
illumine un petit expres
tout ce visage, sourire-
sion lointaine d’un dé détachement durement acquis, relativi-
sant
sant to
tous cess   évène
us ce neme
ment
ntss dont
dont le caractèère   éph
caract phéémère a
cesséé  de m’é
cess m’émouvoir...
Et de ce profond monologue silencieux, mon âme s’en-
tend se demande
tend demanderr : « Après
Après tout,
tout, qu’est-
qu’est-ce
ce que la vie
vie ? » Et
la réponse de jaillir: « La vie sur terre, ce sont toutes ces
occasions
occas ions éphémères et succe
successives
ssives,, où l’âme doit prendre
d’elle-même, dé
conscience d’elle-mê découvrir sa vé
véritable nature et sa
réelle
réelle dime
dimensnsio
ion,
n, pour
pour réin
réinté
tégr
grer
er l’
l’In
In󿬁n
󿬁ni,i, la sour
source
ce à
laquelle elle n’a jamais cessé d’appartenir... »
À   cet instant, je me souvins que j’avais conservé avec
soin, il 󰁹 a fort longtemps, un précieux parchemin anon󰁹me,
recomm
recomman anda
dant
nt,, en aphor
aphorism
ismes,
es, des
des prin principes   étonnants
cipes
pour la conquête quotidienne de la Sagesse, à travers des
observations apparemment anodines. Je viens le partager
avec vous, en lui attribuant ce titre :  «   Échos de Sagesse   »...
lui attribuant

« Il nous est donné de voir, il faut apprendre à regar-


der.

Il no
nous
écouter. us est do
donn
nnéé d’
d’en
ente
tend
ndrere,, il faut
faut appr
appreendre
ndre à
Il nous est donné de sentir, il faut apprendre à 󿬂airer.
Il nous est donné de toucher, il faut apprendre à perce-
voir.
Il nous est donné de goûter, il fau
faut apprendre à
déguster.
Il nous est donné de parler, il faut apprendre à se taire.
... Il nous est donné de naître, il faut apprendre à mourir.
Il nous est donné de vivre, il faut apprendre à exister.
Il nous est donné de faire, il faut apprendre à créer.
Il nous est donné de savoir, il faut apprendre à
conna î tre.
tre.
Il nous est donné de recevoir, il faut apprendre à par-
tager.

ÉPIPHANIE D’UN VISAGE 117

Il nous est donné d’avoir, il faut apprendre à être.


À la 󿬁n,
donné  d’
Il nous est donné  d’êêtre Homme,
Il faut apprendre, chaque jour, à se conquérir soi-
même, pour mieux se connaître, et découvrir ainsi la
splendeur des secrets de l’Univers...  »

vie,   éternel recommencement pour une permanente


La vie, 
vallée scolaire de larmes et de bon-
ascèèse, merveilleuse vallé
asc
heur, chemin du perfectionnement vers la perfection, où le
absorbé  par l’absolu! Joies,
relatif se fait progressivement absorbé
peines, bonheur, malheur, déception... Tout est leçon sur le
sentier! Derrière chaque évènement se cache toujours un
objectif précieux que nous ignorons; tel un 󿬂euve qui,
malgré sa
termine sinuosité,
toujours son 󿬁nit
courspar se la
dans jeter dans l’océan,
lumière. Elle vautlatou-
vie
 jours la peine d’être vécue, avec le sourire... quelle que soit
l’épreuve!
l’é
Et de temps en temps, il faut apprendre à se regarder
soi-même, car à travers soi on découvre les autres, et à
traverss les autres
traver autres l’h
l’huma nitéé. L’on
umanit ’on se surp
surpre
rend
nd stupééfait
stup
beauté  souvent dissimulé
beaucoup plus de la beauté dissimulée que de la
misère sans cesse af󿬁chée... La vie, elle est après tout,
merv
mervei
eill
lleu
euse
se av
avec
ec tout
toutes
es se
sess co
cont
ntra
radi
dict
ctio
ions
ns!! El
Elle
le nous
nous
interpelle pour que nous so󰁹ons merveilleux pour nous-
mêmes, mais surtout merveilleux pour l’humanité, avec
laquelle
laquelle nous parta
partageon m ême destin universel...
geonss le mê
 

22

Deuxième et dernière lettre


à  la nation

« Verba volant, scripta manent  »


(Les paroles s’envolent, les  écrits restent).
Proverbe Latin

« Quelle extraordinaire opportunité, après tant d’années


d’années d’interludes
d’imbroglio et de subterfuges! Tant d’anné
tr
truf
uffé
féss de péri
péripé
péti
ties
es roca
rocamb
mbol
oles
esqu
ques
es!! Extr
Extrao
aord
rdin
inai
aire
re
opportunité pour en󿬁n dégivrer ce nœud qui n’est gordien
qu’en apparence! Extraordinaire opportunité pour dé󿬁niti-
vement déchiffrer ce maëlstro
lstrom
m poli
politiqu
tique, grossièrement
e, grossi
mâtiné du judiciaire! Le temps, par érosion, a de lui-même
naguère embru-
dissipé   la nébuleuse; et les consciences, naguè
dissipé
mées par la rumeur et le mensonge, se sont progressive-
ment évei
ment éveillé
llées
es.. Quel
Quelle
le extr
extrao
aord
rdin
inai
aire
re oppo
opport
rtun
unité
ité:: cell
cellee
d’une dé󿬁nitive
dé󿬁nitive restauration
restauration de l’imperium du Droit !
les   éventuels
Par principe, tout acte est une cause dont les 
et les multiples effets, à priori, en sont immanents; mais
ces effets ne peuvent se réduire à une notion comptable
exclusiveme
exclus ivement
nt égoïste, à moins que l’on ne soit manifeste
manifeste-
ment trop indulgent, trop complaisant à l’égard de soi-
même, en privilégiant dangereusement le passionnel et les
instincts primaires, aux dépens du rationnel, voire du spiri-
tuel.

120 MÉDITATIONS DE PRISON

Sinon, comment expliquer que, depuis bientôt treize ans,


démission d’un gouvernement, rehaussé
une simple dé rehaussée d’une
conforme candidature à une élection présidentielle (candi-
dature,
tous sessic!),
droits,deaitla pu
part d’un cito󰁹en
induire ordinaireimplosion
une si terri󿬁ante jouissant de
s󰁹stème, dont l’onde de choc se condamne encore aujour-
d’hui à tout bro󰁹er et bala󰁹er sur son passage, dans un élan
apocalyptique irrationnel de destruction aveugle, de haine,
de terreur et d’horreur? Peut-il 󰁹 avoir une réponse?
En tout cas, en attendant, nous revoilà embarqués pour
un énième scénario au décor kafkaïen de jeux de rôles:
chorégraphie et comparses irré
choré irréelles assuré
assurées. Nonobstant
passé   (analo
la similitude avec le passé (analogie
gie n’est identitté),
n’est pas identi
 j’ose croire qu’une fois les rideaux baissés, la 󿬁n de cette
burlesque comédie ne nous réservera plus de tragédie in
󿬁ne. L’acteur principal que je suis a décidé, en toute quié-
tude, de vous remettre les clé clés approprié
appropriées, vous permet-
tant ainsi d’ouvrir grand le portail de la vé v érit
ritéé, par une
si
simp
mple préésen
le pr sentat
tation diff éren
ion des diff  rents
ts acteur
acteurss consti
constitu tuéés, au
risq
risque
ue de he heur
urte
terr cert
certai
ains
ns mett
metteu
eurs scène vi
rs en scè visi
sibl
bles
es et
invisibles.
 – D’un
 –  D’un côcôté, un Ministè
Ministère Public: dont la noble et pro-
tectrice mission est de requé requérir l’application des lois au
société. De forfaitures en forfaitures, de menaces
nom de la socié

en
La invectives ordurières,
dite magistrature, le temps
depuis a mis à nu
l’infortune, la supercherie.
avait   été  aussitôt
 aussitô
prise en otage, se réduisant à des comparses dignes de véri-
métamorphosant en une obscure et gros-
tables pantins, se mé
désormais dé
sière cagoule d’individus dé
siè démasqu
masquéés. Naguè
Naguère
󿬁ère de ses missions, elle s’en est honteusement récusée,
s’aplati
s’apla tissant déca
ssant cati sur un   «  parquet  »   résol
tiee sur solume
ument
nt mal
ciréé. Non, de grâce, la Justice ne saurait devenir une auge
cir
de boue, encore moins un abysse cloacal! Je vous prie de
m’ente
m’e ntendr
ndree !
 – Quant à ces manœuvriers cagoulés (entendez les
cagoulards), une certaine élite les a quali󿬁és de Tartarins
de sa
sallon
on,, hy
hyp
pocri
ocrittes et mal
alha
hab
bil
iles
es dans
dans le
leu
urs basse
assess
manœuvres ostentatoires. Que m’importent ces attributs!

LETTRE À   LA N
DEUXIÈME ET DERNIÈRE LETTRE À NAATION 121

décid
J’ai tout simplement retenu qu’ils avaient dé cidéé  de faire
de moi Ixion, me rivant en permanence à une roue
en󿬂ammée d’horreur et de terreur (rouleau compresseur
oblige!).
la J’ai brûlé,
dure épreuve, mais jamais
le Phénix divinneenme suis consumé!
chacun Par
de nous m’a
ressuscité   plus
ressuscité plusie
ieur
urss fo
fois
is de mes
mes cend
cendre
res,
s, tr
tran
ansf
sfor
orma
mant
nt
miraculeusement mon enfer en Royaume de Luz. MalgréMalgré
leur éphémère triomphe, je vis!
D’au
D’ autr
tres
es les
les ont
ont pris
pris pour
pour des
des Tartu
artufffes,
fes, vrai
vraiss faux
faux
dévots de la Principauté, tandis qu’ils déi󿬁aient de préfé-
rence leurs amulettes. Que m’importe leur foi! Ils ont
voulu
voul u fair
fairee de moi
moi Tanta
antale
le,, m’en
m’ente
terra
rrant
nt vi
viva
vant
nt da
dans
ns un
affamé  et assoiff é pendant tant
ergastule sous terrain infect, affamé
d’ann même un é
d’annéées: pas mê un  étouffe-chr
touffe-chréétien pour simulacre, ni
la tiédeur trompeuse d’une éponge de pinacre pour mouiller
le bout de mes lè plutôt gavé
lèvres! Ils m’ont plutô gavé  d’amertume et
harcèlement, en attendant de me faire ingurgiter la ciguë
de harcè
pour l’anéantissement 󿬁nal. Cœurs de pierre, ogres insatia-
bles, ils se sont disquali󿬁és à jamais de leurs supposées
missions régaliennes! Et pour se gargariser à la 󿬁n, ils ont
pillé, avec lâcheté, mes biens, se les revendant à eux-
mêmes à l’encan, sans état d’âme, ni le respect de la loi,
a󿬁n d’assouvir leur rapacité et leur convoitise. Heureuse -
même sans 
ment, mê sans   être un fervent adepte de Diogè
Diogène, il y a

fort
au délongtemps
triment de que
cellej’ai
de privilégié
l’avoir! la philosophie de l’être
En󿬁n, d’aucuns les ont quali󿬁és de dangereux gangsters
réduire
d’État, parce qu’ils auraient eu l’outrecuidance de ré
d’É
en valeurs répu
publ
blic
icai
aine
ness leur
leurss im
impu
puls
lsio
ions
ns pr
prim
imai
aire
ress de
violence, de mensonge, de gabegie, d’intimidation... Que
m’impo
m’im port
rten
ent,
t, enco
encore
re une
une fois
fois,, to
tous
us ce
cess attr
attrib
ibut
utss ! Sans
Sans
simulation aucune, ils ont voulu faire de moi Janus, ce dieu
à deux têtes; et pourtant, je n’en ai qu’une, comme tout
être humain; et celle-là, ils me l’ont déjà tranchée et
exhi
exhibé
béee avec
avec tr
trio
iomp
mphe
he sur
sur un plat
platea
eauu d’in
d’infa
fami
miee pour
pour
conspuation méritée, à l’opinion nationale et internatio-
nale. Mais, comme par miracle, ils n’ont pas réussi à me
décérébrer. L’on peut fort bien asph󰁹xier une existence,

122 MÉDITATIONS DE PRISON

mais jamais l’on ne peut empêcher l’autre d’être! C’est


pour cette raison que je suis!
 – 
 –   L’autre acteur, c’est vous, Messieurs du collè collège des
è  ê
Juges: votre
serment, vouscoll ge le
avez doit tre celui
privilège et des sages. De
le prestige par votre
d’accéder à
un pouv
pouvoi thééand
oirr th andriq
rique,
ue, allian compéte
alliantt comp tenc
ncee huma
humaininee et
sagesse divine: une vé véritable chevalerie de l’honneur et de
la dignité, où la science s’humanise par l’art, et les cons-
pèse de
ciences s’ennoblissent par la rectitude. Ici, le mot pè
par sa propre valeur originelle: magistrature (de magister,
le ma î tre)
tre) vaut ma î trise.
trise. Et pourtant, horresco referens, le
confrérie,
long de ce labyrinthe sans issue, de votre illustre confré
des plus jeunes aux plus anciens, nombreux ont opté pour
démissi
une démission infamante,   étourdis par d’é
on infamante, phéémères pré
d’éph pré-
bendes; ainsi se sont-ils laissé engluer dans l’opprobre, à
l’aune d’une défaite professionnelle, ternissant à jamais
l’
l’éc
écla
latt des
des orip
oripea
eaux
ux de leur
leurss toge
toges,
s, pour
pourta
tant
nt s󰁹mb
s󰁹mbol
oles
es
sacrés de la probité
sacré probité  et de la vé
vérit
ritéé. Une page trè
très sombre
dans vos archives! Mais en face de ces derniers, certains
de leurs confrères, très peu nombreux en revanche, ont
privilégi
privilégiéé  avec courage et té
témérit
ritéé  l’
 l’ééthique et l’esthé
l’esthétique
appliqu é  avec compé
du Droit: ils l’ont dit et ils l’ont appliqué compétence
et justesse. Ils peuvent être 󿬁ers de tenir haut le 󿬂ambeau
l’ééquit
de l’ordre, de l’ quitéé   et de l’ha
l’harm
rmon
onie
ie,, vert
vertus
us so
soci
cial
ales
es

nécessaires,
Thogarantes
Que, par Thot de la justice,
t et par Maat, Dieu nousde la
lesvérité et de
protège!
protège la méri
! Ils paix.-
tent un jour d’être célébrés
célébrés par la nation tout
tout entière!
entière !
 – 
 –   Co
Comm
mmee autr
autree impo
import
rtan
antt acte
acteur
ur,, l’
l’op
opin
inio
ion
n pu
publ
bliq
ique
ue
nationale: accrochée désespérément à la rumeur, l’opinion
a été
été s󰁹st
s󰁹stém
émat
atiq
ique
ueme
ment
nt priv
privée
ée de tout
toutee réfé
référe
renc
ncee à la
moindre véri󿬁cation. Par un c󰁹nisme prémédité, elle a été
abreuvée, en
abreuvé ivrrée de scoops mé
eniv média
diatiq
tiques
ues de per
persis
sistan
tante
te
hystérie collective. Des montages
diabolisation, frisant une hysté
󿬁ctifs de rumeurs les plus accablantes
accablantes ont fait de l’honnête
l’honnête
cito󰁹en que je suis, l’instrument pervers par lequel le cour-
roux d’entités sataniques devait s’actualiser, pour détruire
un prét
préten
endu
du rêve
rêve prom
promététhé
héen
en,, grat
gratui
uite
teme
ment
nt révé
révélé
lé aux
aux
préétendus
pr  élus
tendus é bont é  et la grâce divines.
lus de la Nation par la bonté

LETTRE À   LA N
DEUXIÈME ET DERNIÈRE LETTRE À NAATION 123

D’ailleurs par la suite, comme signe inespéré   et révélateur


de l’Oracle, le miracle devait s’accomplir par ma spontan ée
démission du gouvernement et ma candidature à l’élection

présidentielle: leurs
tions jusqu’alors dieuxenavaient
vaines, exaucéà leurs
me poussant supplica
la faute; et les-
preuv
preuves
es du crime
crime hâti
hâtive
vemen
mentt conso mmées
consomm es,, le chât
châtim
imenentt
devait être exemplaire
exemplaire et sans appel ! L
L’on
’on connaît la suite...
suite...
Mais   le mensonge a beau faire le tour du monde, la
vérité a toujours le temps de lacer ses chaussures, dit un
déploiement de la conspi-
vieil adage. Progressivement, le dé
ration et son implacable exécution se sont liqué󿬁és dans
leur propre saumure, dé singulièrement une horreur
dévoilant singuliè
grat
gratuite et répul
uite pulsiv
sive.
e. La consci
conscienc
encee collec
collectiv
tivee venait
venait de
découvrir
décou vrir avec étonnement
étonnement le pot-aux-ros
pot-aux-roses
es : l’enseveliss
l’ensevelissee-
ment d’un honnête cito󰁹en, un exil “sui generis” de des-
truction préméditée. Victime? Que nenni! Pour un homme
de principe, assumer, c’est tout simplement honorer non
dignité, mais aussi et surtout celle des
seulement sa propre dignité
autres!
 – Et l’acteur principal que je suis : à la fois sujet et objet
de cette saga, personnage s󰁹mbolique de tous les paradoxes
et contradictions judiciaires, désormais spectre encombrant
après
de hantise les couloirs des Cours de Justice, il n’est aprè
tout
tout qu
qu’u
’un
n ordi
ordina
nair
iree cito
citoye
yen,
n, si
singuliière
ngul reme
ment
nt ho nnêête !
honn

Condamné à deiltrès
et mémorable y a lourdes peines
treize ans, il seaprès un procès
retrouve bidonné
concomitam-
ment en dédétention pré
préventive de mê durée, pour de plu-
même duré
rielles inculpations fantaisistes, dont le nombre est d’ail-
leurs sujets aux 󿬂uctuations d’humeur h󰁹pochondriaque
des fossoyeurs (l’infernale machine du rouleau compres-
seur se serait-elle grippée par ses propres turpitudes?). Car
intéressant de signaler une curieuse et suspecte sous-
il est inté
traction d’un explosif du cocktail: l’inculpation avec man-
dat de dépôt à tête chercheuse d’il 󰁹 a treize ans, pour une
supposéée imitation de signature du Pré
suppos Président de la Ré
Répu-
blique par le Secrétaire Général à la Présidence de la Répu -
blique qu’il était alors. Quantité rime rarement avec qua-
lité! Même une cervelle de linotte aurait mieux réussi à

124 MÉDITATIONS DE PRISON

magni󿬁er ainsi le ridicule! Et pourquoi cette apparente


lacune? Est-ce l’arme fatale qui lui est réservée pour clore
en apothéose
apothéose le c󰁹cle de son périp
périple
le expiatoire
expiatoire ?
é è
Eh m
vous
vous bien,
’accpour
’accor
orde tout
dere
rez ce qui
z de alpr
balayecr de,
ayer d’uMessieurs,
d’un re
reve
vers
rs desans
la effort,
mai
ain
n
gauche, toutes ces fadaises dignes de balivernes de bistrot,
et le cito󰁹en honnête, et de surcroît patriote que je suis, ne
peut que se morfondre de honte, de savoir ainsi réi󿬁és avec
désinvolture cette prestigieuse Institution ré
autant de dé répu-
ses  éminents
blicaine et ses é vous  êtes.
minents serviteurs que vous ê tes.
En annexe, j’attire une particulière attention sur le sort
réservé à ces jeunes gens honteusement manipulés, spécia-
leme
lementnt su
surr ce
celu
luii de Mons
Monsie
ieur
ur Mich
Michel
el Thie
Thierr
rry
y At
Atan
anga
gana
na
Abega, à qui je réitère en passant, ma profonde compas-
sion et mon permanent soutien moral. Chacun ici présent a
été  anim
 animéé  d’une lé
légitime promotion sociale, mais en mê
même
temps handicapé par une bonhomie juvénile. Ils ont subi,
chacun à sa mesure, le violent heurt de cette dérive
aveugle; un prix trop élevé a déjà été exigé d’eux. Leur
place n’est pas ici devant une Cour de Justice. La solution
relève plutô
de leurs   éventuels diff érends relè plutôt d’une cour de
récr
crééation. Je vous prie, Messieurs les Juges, au nom de la
liberté. Les sphè
Loi, de bien vouloir leur rendre leur liberté sphères de
la politique sont d’un autre monde...

 – En󿬁n,
sans comment
me référer, avecaurais-je pu parfaire
tout le respect et lacette déclinaisonà
considération
dévolus, au personnage incontournable, incarnation des
lui dé
Institutions Républicaines: le Président de la République?
En tant que Pré Président du Conseil Supé
Supérieur de la Magis-
trat
tratur
ure,e, es
est-il réell
t-il elleme
ement informéé   de ce
nt inform cett
ttee infa
infama
mant
ntee et
macabre kermesse? Certains séides autoproclamés de son
entourage l’incrimineraient, avec lâcheté, d’être lui-même
l’ar
l’arti
tisa
san,
n, la main
main invi
invisi
sibl
ble,
e, do
dont
nt ililss ne se
sera
raie
ient
nt qu
quee de
simples exécutants pour le moins rigoureux. Jamais je n’ose-
rais 󰁹 croire! Serait-ce de la naïveté de ma part? A moins
que ces longues années de dur labeur n’aient réussi à   écor-
cher tant soit peu ses lumineuses convictions de naguè naguère,
lui dont les Camerounais avaient fait leur ic
icôône de ré
réf é-

LETTRE À   LA N
DEUXIÈME ET DERNIÈRE LETTRE À NAATION 125

réf érence de la Vertu ré
rence, ré républicaine, réréf érence de la
Libertéé, de la Vé
Libert Vérit
ritéé  et de la Justice...
En conclusion, comment pourrait-t-on ne pas se poser
é
cett
cettee qu
prenantques
àesti
tion
on,, quel
témoin qu elqu
quee cito󰁹en:
chaque rh totori
riqu
que
e qu
qu’e
’ell
“Est-il lle
e para
jamaisparais
isse
se,,tard
trop en
pour recti󿬁er une injustice?
Merci pour m’avoir entendu!  »
 

23

« 14 ans de torture, ça suf󿬁t! »

Lettre  à  Monsieur Paul Biya

« J’ai été honteusement réi󿬁é en un vulgaire


libert é   m’a
otage de votre vitrine politique. Ma liberté
été
été co
con󿬁
n󿬁sq
squé
uéee sa
sans
ns raiso
raison.
n. Que
Que votr
votree rais
raison
on
veuille bien me la restituer!  »
L’Auteur

Président,
Monsieur le Pré
Il est fort possible, même si je n’ose 󰁹 croire, que ma
lettre, tel un
que maniè
mani re alizé
ère tumultueux
  ébranler, ou toutetau
capricieux, vienne de
moins perturber quel-
la quié
qui é-
tude des 󿬂ots aux doux embruns de votre « démocratie
apaisée  » , am
apaisé ambi
biti
tion
on pour
pour laqulaquel
elle
le vous
vous av
avez
ez tant uvréé
tant   œuvr
c’en   était le cas, ce serait bien dommage,
depuis 29 ans. Si c’en 
car telle n’est pas mon intention. Mais d’un autre cô c ôté,
qu’on ne se mé méprenne point! Ce n’est pas non plus une
na ï
 ïve
ve,, la
lang
ngou
oure
reus
usee et mono
monoco rdee mélop
cord lopéée, ni un triste
prétendu coupable miserere, de la part d’une
refrain d’un pré
supposée victime, à la recherche désespérée d’une compas -
sion condescendante... Pour toutes ces raisons, j’impose à
ma plume autant de respect que de douceur, honorant ainsi
ma propre dignité de beaucoup de pudeur, et l’af󿬂igeant en
même temps d’une stricte circonspection...

128 MÉDITATIONS DE PRISON

Président,
Monsieur le Pré
Tenez! Seulement deux jours après ma démission de
votr
votree Gouv
Gouver
erne
neme
ment
nt et ma cons
consti
titu
tuti
tion
on en cand
candid
idat
at à
é é
l’ le
lect
ctio
ion
déchaînée n pr side
sident
de vos ntie
iell
llee de
cognes aux1997
1997,, bras
gros un
unee prêts
ho
hord
rdeeà casser
sauv
sauvag
agee la
de et
castagne, alliée à une justice aux allants de basoche, a
fondu avec une rare f érocit honnête et ordi-
rocitéé  sur le citoyen honnê
naire que je suis. Et depuis, inlassablement, les uns comme
les autres, n’ont cessé de me faire subir une terri󿬁ante
retéé, sous votre regard
grossièret
torture, avec hargne, haine et grossiè
pass
passif
if et aton
atone, mais   ô   combie
e, mais combien
n sci
scinti
ntilla
llant
nt de com
compla
plai-
i-
sance: embastillement dans des conditions inquali󿬁ables,
harcèèle
harc leme
ment
nt et acha
acharn
rnem
emen
entt perm
perman
anen
ents
ts,, de
dest
stru
ruct
ctio
ion
n et
con󿬁sc
con󿬁 scat
atio
ionn de mes
mes bien
biens,
s, inti
intimid
midat
atio
ions
ns et tr
trac
acas
asse
serie
riess
 judiciaires et policières, subtiles et ostentatoires menaces
de mort, et que sais-je encore... Ah! Que ne m’aurait-il pas
d’être
valu d’être un Alf
Alfre
red
d Drey
Dreyfu
fuss ou un Ju
Jule
less Dura
Durand
nd to
tout
ut
court? Allusion prétentieuse, n’est-ce pas? Et pourtant je
n’en demandais pas tant!

Monsieur,
Eh bien, souffrez un petit instant que je me pince avec
d’annéées de silence d’une
après tant d’ann
un peu de violence, aprè
lâche captivité, pour dénoncer avec véhémence, à haute et
intelligible
camerounaise voix, prenant
tout solennellement
entière,
entiè à témoin la et
l’opinion internationale, nation
tous
ceux qui de par le monde, sont sensibles à la défense des
droits humains, et crier à votre intention: « 14 ans de tor-
ture, Monsieur, ça suf󿬁t! »
J’ai été honteusement réi󿬁é en un vulgaire otage de
votre vitrine politique. Ma liberté m’a été con󿬁squée sans
rais
raison
on.. Que
Que votr
votree rais
raisoon veu
veuille
ille bien
bien me la rest
restit
itue
uerr !
désormais blafarde et tant   écorn
L’image dé cornéée du Cameroun
en béné󿬁cierait à coup sûr en ra󰁹onnement, de l’intérieur
comme à l’extérieur...
A la 󿬁n, que sont-elles
sont-elles devenu
devenues
es mes convictions
convictions et mes
opinions politiques, arti󿬁ces qui m’ont grati󿬁é de cette
lourde infortune en 1997? Eh bien, elles n’ont pas changé

« 14 ANS DE
DE TOR
TORTUR
TURE,
E, ÇA SUFFIT!
SUFFIT! »   129

d’une virgule
virgule ; bien au contraire, par mon combat silencieux,
mais pas pour autant moins té téméraire, elles se sont raffer-
mies, densi󿬁ées, voire pétri󿬁ées, toujours à la recherche
é é é é
d’un
d’un id al partag
peuple qui le pour l’ bien...
mérite
mé mancipation et l’ panouissement
Je vous prie, Monsieur le Président, d’agréer l’expres-
sion de ma trètrès hahaut
utee cons idééra
consid rati
tion
on,, et de bi
bien
en vo
voul
uloi
oirr
accepter la sincérité de mes vœux de paix et de santé, à
l’occasion de votre anniversaire...

Yaoundéé, le 13 f évrier 2011


Yaound

Professeur Ti
Titus
tus EDZOA
En séquestration politique
au Secrétariat d’État
à la Défense Gendarmerie Nationale
à yaoundé
 

24

« Al
Alors
ors qui m’
m’ac
accu
cuse
se ?   »
Adresse aux magistrats du TGI de Yaoundé
16 décembre 2011

«   L’unique Valeur au-dessus des lois, ce ne


sont ni les hommes, ni les institutions, mais la
Vérit
ritéé...  »
L’Auteur

Mesdames et Messieurs,
Honorable
Honorabless Membres Collégialit
Membres de la Collé gialitéé,

séparation.
après sept mois de sé
Retrouvailles heureuses aprè
Séparation volontaire ou involontaire? Si volontaire, par
qui et pourquoi? Questions pas du tout d’ordre shakespea-
réponses seraient d’une simplicité
rien, car les ré simplicité étonnante.
Mais qu’importe!
Retenons tout simplement que la séséparation a 
a   été  relati-
vement longue, au risque de me faire oublier les dé d élices
secrets d’un box désormais complice de ma captivité. Un
box, mon ultime tribune, somme toute plus indulgente que
mon sévère cachot, malgré  la rudesse de son banc, malgr é
l’âpreté des angles de son exiguïté, un box où ma voix,
vérit
soutenue par la puissance de la vé ritéé, peut encore se faire

132 MÉDITATIONS DE PRISON

défendre, reconqué
entendre, pour dé reconquérir, ressusciter ma liberté
liberté
décapit
indûment dé capitéée depuis si longtemps...
Mais avant de prendre notre envol, et pour cristalliser

nos retrouvailles
la Collégialité, tantplaise
qu’il attendues, Honorables
à chacun Membres
d’entre vous de
de bien
vouloir se laisser investir de ma déférence, à laquelle j’as -
nitéé. Pour ce que vous   êtes, et
aménit
socie ma chaleureuse amé
représentez, permettez encore une fois de
pour ce que vous repré
plus que je vous honore avec la même courtoisie que je l’ai
dernière fois.
fait la derniè
A toutes les autres parties qui nous accompagnent, à ma
gauche, comme à mon extrême-droite (allusion géo-spa-
géopolitique ou idé
tiale bien-entendu et pas du tout gé idéolo-
gique), je réitère tous mes compliments, que je charge
d’une note vibratoire particulièrement irénique, a󿬁n que
débats, quelle qu’en soit l’intensité
nos dé l’intensité  contradictoire, se
déro
roul
ulen
entt dans la sérénit
dans nitéé, la probité
probité   intell
intellect
ectuel
uelle
le et le
réciproque des plus absolus.
respect ré

Président,
Madame le Pré
Honorable
Honorabless Membres Collégialit
Membres de la Collé gialitéé,
Il me revient encore aujourd’hui d’écrire avec vous une
nouvelle page de cette interminable saga:
Oui, une interminable saga, véritable épopée, où des
chimères
acccusat
ac ionnense
usatio liasses
seronndet millions
sero éver tuééeset àde tr
évertu milliards
tra
ansfo
nsform 󿬁ctifs
rmer
er le pour
pou-
pou-
voir judiciaire, prestigieuse institution républicaine, en une
prosaïque épicerie, une vulgaire quincaillerie juridiction-
nelle, où comme une marchandise périmée, une denrée
dévaluée, mon destin devait être liquidé à vil prix... pour
l’éternit
l’é ternitéé.
Oui, une interminable saga, véritable légende, où des
fantasmes en bouquets fanés de mensonges 󿬂étris par le
temps auront pris en otages les uns et les autres, imposant
sans vergogne leurs obscurs dédales, aux dépens des voies
lumineuses de la vérité...
véritable saga, vé
Oui, une vé véritable tragé
tragédie par laquelle,
vé tab e saga, vé
Ou , u e vé vé tab e t agé
agéd e pa aque e,
comme un veau cachectique, exténué par le temps, je

« 14 ANS DE
DE TOR
TORTUR
TURE,
E, ÇA SUFFIT!
SUFFIT! »   133

devais être conduit, la corde au cou, résigné, à l’abattoir


omnivore d’un impitoyable oubli...
Halte-là!, dixit un téméraire cito󰁹en qui passait par là,
comme par hasard...
Le Droit est une force, mais toute force n’est pas le
Droit, à moins qu’elle ne se fasse le glaive de la Justice. Le
Droit, une fois mis en mouvement, peut devenir une redou-
tabl
tablee pui
uiss
ssan
ance
ce,, don
dont la ma î ttris
risee requ
requie
iert
rt beau
beauco
coup
up de
sagesse, de courage et de circonspection. C’est pourquoi,
en redorant les oripeaux froissés de ses vieux passements,
le Droit doit reprendre sa place. Humblement, respectueu-
sement, mais résolument, je lui en offre, à travers vous, une
précieuse opportunité
pré opportunité. Il n’est pas trop tard. Un vieil adage
pas:  « Le
ne dit-il pas: «  Le mensonge a beau faire le tour du monde,
la vérité a tout le temps de lacer ses chaussures? »...
Honorable
Honorabless Membres Collégialit
Membres de la Collé gialitéé,
Qu’il vous plaise donc de bien vouloir m’accompagner
dans
dans ces
ces comp
compar
arti
time
ment
ntss et quar
quarti
tier
erss à veni
venirr, à l’
l’au
aune
ne
desquels je m’en vais dérouler, encore une fois, le ruban si
longtemps camou󿬂é d’un intense, mais ô combien pitto-
périple...
resque pé
décor s’articule
Notre dé s’articulera
ra en quatre phases:
phases :
défense.
1) Outils de ma dé
2) Armess de ma défense.
Arme
3) Cœur nucléaire de l’accusation: à savoir la gestion
du 32e Sommet de l’OUA/1996.
4) Conclusion: où je vous réserve d’étonnantes révéla-
tions, après avoir réduit au passage en puériles galéjades
(entendez balivernes de bistrot) ces monstrueuses et falla-
cieuses accusations...

déclin
1) Outils dé clinéés en trois volets:
 – Le style
 – Une métaphore
métaphore
 – Deux références
références de mes af󿬁rmations
 Le style : mon
mon styl
stylee sera
sera pa
part
rticuliièrement   éclectique,
icul
c’est-à-dire bref et incisif, quelquefois puissant dans ses

134 MÉDITATIONS DE PRISON

détails,
tails,   évitant au demeurant les 
les   évasions et les maré
marécages
éristiques de controverse oiseuse, inutile, susceptible d’of-
fusquer l’accouchement, que je voudrais maïeutique, de la
é é
v rit
Une... métaphore : un mât de cocagne. Il vous souvient il
󰁹 a environ sept mois, je vous conduisais au sommet de la
partie visible d’un iceberg, pour un rendez-vous avec la
vérit
ritéé. Ce fut mon bonheur. Je pense, le vôtr tree auss
aussi.
i.
Aujourd’hui, j’ai choisi l’image d’un mât de cocagne des
kermesses foraines
kermesses foraines : un poteau planté  tout droit en hauteur,
poteau planté
endu
enduit
it de ma tièère gras
mati grasse
se pour
our le rend
rendrere gli
glissan
ssantt, et au
sommet duquel sont suspendus des pré présents d’une valeur
certaine. Eh bien, notre mât qui nous concerne aujourd’hui
mètres, chaque mè
est haut de quinze mè mètre symbolisant une
année de garde à vue; il est enduit de cambouis (une huile
usée des moteurs et des machines), symboli-
noire, sale et usé
sant l’opprobre poisseux dans lequel a été plongé tout mon
être, corps et âme; et au sommet duquel est suspendu un
présent d’une valeur inestimable, plus précieux que l’or et
le diamant réunis: j’ai nommé la vérité...
Mais pour votre confort durant l’escalade, pour vous
éviter de vous salir de notre cambouis, ce qui serait irré
irrévé-
rencieux de ma part, j’󰁹 ai adjoint une large échelle de
année de
quinze larges marches, chacune symbolisant une anné
détention préventive...
références consolidant mes af󿬁rmations : je me
 Deux références
préésente devant ce pré
pr prétoire sans document aucun. Ce n’est
point pour frimer en intellectuel
intellectuel dand󰁹;
dand󰁹 ; soixante-six
soixante-six coups
de cloches de mes printemps ont sonné à mon horloge;
mon âge ne me le permettrait donc pas. C’est pour une
simple et une unique raison: j’ai été privé de ma liberté,
n’ait   été  port
avant qu’aucune accusation n’ait   portéée contre moi! Je
n’ai donc jamais eu l’opportunité de consulter quelque
archive ou document que ce soit. En revanche, ce qui don-
nera plus de puissance et de pertinence à mes références,
ces dernières relèvent, l’une du Ministère Public lui-même,
l autre du Cabinet
Cabinet d Instruction Jud
Judiciaire
iciaire de votre Tribunal
Tribunal
(Tribunal de Grande Instance). Ces deux documents sont

« ALORS
ALORS QUI
QUI M’ACCU
M’ACCUSE
SE?? »   135

complémentaires et disponibles pour toutes les


d’ailleurs complé
procès...
concernées par le procè
parties concerné

1) Rapport
regrett d’experti
d’expertise
ée mémoire)
regretté datése
daté de dé
e de dMonsieur
Monsieur 2004.
écembre Luc Paul Njock (de
2) L’ordonnance de non-lieu partiel du cabinet d’Infor-
matio
mationn judi
judici
ciair
airee (TGI
(TGI),
), issu
issuee du dossi
dossier
er N°23
N° 234/
4/SO
SOG/0
G/07/
7/54
54
du 23 octobre 2008.
Observations
Observations:: Rapport
Rapport d’expertise
d’expertise..

 A) Les dates

L’expertise a été mise en mouvement le 2 novembre 2004


(avec un délai d’un mois), mais prolongée le 6 décembre
délai d’un mois supplé
2004 (avec un dé supplémentaire): l’inculpa-
tion a󰁹ant eu lieu le 3 juillet 1997, ladite accusation aura
été  en incubation insolite pendant sept ans, alors que l’ac-
cusé que je suis se retrouvait en hibernation pendant ce
temps dans un cachot! Drôle de justice, n’est-ce pas? On
attend sept ans, pour rechercher la vvéérit
ritéé !!! Pendant que
l’accuséé  croupit dans une cellule!
l’accus
Avril 2008: date à laquelle le Rapport d’expertise m’est
remi
remiss par
par le Juge
Juge d’In
d’Instr
struc
uctio
tion,
n, c’es
c’est-à
t-à-d
-dire
ire quat
quatre
re ans
ans
aprèsinculpation!
mon sa mise en mouvement à mon
Drôle de justice insu, pas?
n’est-ce onze ans après
14 août 2008: réquisitoire dé󿬁nitif du Ministère Public
après la mise en mouve-
au Juge d’Instruction: quatre ans aprè
ment, dans un élan éloquemment élastique. Drôle de jus-
tice, n’est-ce pas?

 B) L’ordonnateur
’ordonnateur de l’expertise

C’est bien le Magistrat Instructeur,


Instructeur, c’est-à-dire le Procu-
reur, le Ministère Public. Lors de ce proc ès, nous avons
l’impression qu’il existe deux Ministères Publics, car celui
qui commet l’ordonnance du mandat de l’expertise ne se

136 MÉDITATIONS DE PRISON

retrouve pas en celui qui aujourd’hui en assume le contenu;


contenu
contenu com plèètem
compl tement ignoréé, et au demeurant par la
ent ignor
contrôle de l’Instruction de la Cour d’Appel...
chambre de contrô
ê
Elle-m me aussi.

C) Accusations

C’est dans ce Rapport d’expertise du Magistrat Instruc-


teur que je découvre la précision des accusations qui me
sont reprochées, sans jamais 󰁹 retrouver quelque plainte
que ce soit! Le volume 1 du rapport stipule ce qui suit:
Attendu que dans le cadre du COPISUPR créécréé par Arrêté
 par Arrê
pr N° 142/CAB/8/7/94 les inculpé
préésidentiel N° inculpés Edzoa Titus
et Atangana Abega Michel Thierry ont ouvert en marge de
la réglementation sur le 󿬁nances publiques les comptes ci-
après :
aprè
BICIC = Deux comptes.
SCB CL = Un compte.
Que ces comptes ont été crédités de la somme de neuf-
cent-trente-cinq millions sept-cent-cinq mille quatre-vingt-
dix francs
francs CFA
CFA (935
(935 705090
705 090 FCFA).
FCFA).
Qu’en outre le compte N°07720600270 a été ouvert et
géré  par les sus nommé
nommés dans le cadre de l’organisation du
e

32 Qu’à
Sommet de l’OUA.
ce jour, la destination réservée à ces fonds demeure
inconnue (volume 1 p2) 󿬁n de citation...
A ces comptes bancaires, j’ajoute celui 󿬁ctif dont la
création m’est attribuée et la gestion à Monsieur Atangana
Abega Michel Thierr󰁹 concernant la TSPP (Taxe spéciale
pétroliers).
des produits pé
Il s’ag
s’agitit là d’un
d’unee chou
choucr
crou
oute
te indi
indige
gest
stee de comp
compte
tess
bancaires, dont une clari󿬁cation exhaustive du Rapport
d’Expertise ordonnée par le Ministère Public lui-même
sera faite, détruisant d’une façon tonitruante cet amalgame
indécent...
 

« ALORS
ALORS QUI
QUI M’ACCU
M’ACCUSE
SE?? »   137

 D) Mandat de l’ordonnance


l’ordonnance

 – Exploiter et anal󰁹ser les chèques, les avis de virement


et les
 – D mouveme
mouvements
éterminernts
 –  Dé de comptes.
comple
l’origine, tes.
montant et la destination des
fonds.
constitué  de sept volumes
En conclusion, ce Rapport est constitué
dont le volume 1 en est la synthèse et chacun des
six volumes constitue un seul compte bancaire, et dont
 j’exploiterai particulièrement deux : le volume 1 et le
volume 7; et subsidiairement le volume 2 et le volume 5.

Ordonnance de non-lieu du 23 octobre 2008

J’exploiterai essentiellement les pages 5, 6, 7, 8, et à la


carte les pages 45 et 46.

Armes de ma défense:
déclinées en trois volets:

 – Le
 –  Le temps.
 – La
 –  La douceur.
 – L’infrastructure
 –  L’infrastructure architecturale de mon argumentaire.

 Le temps : S’il n’existait pas, chacun de nous le créerait


pour soi. En ce moment précis, il nous interpelle à travers
cette pensée d’un penseur anon󰁹me, dont je viens partager
volontiers le contenu avec vous:   «  Malgr
 Malgréé   l’apparente et
déconcertante sé
sévérit
ritéé   de son imperturbable permanence,
le Temps
emps deme
demeur uree le comp
compag
agno
nonn le plus
plus 󿬁dèl
󿬁dèlee de l’
l’Ho
Homm
mme,
e,
dans l’extraordinaire aventure de son existence. » Cette
pensée, je l’ai faite mienne. C’est pourquoi, malgré tant de
 jours d’annihilation, tant de semaines d’humiliation, tant
d’années de menaces et d’har-
de mois de frustration, tant d’anné
cèlement, et chacun de ces instants,  é ternité  truff ée de péri-
péties et de subterfuges des plus   étonnants, ma patience,
f écond
condéée, structuré
structurée et soutenue par le gé
génie secret de mon

138 MÉDITATIONS DE PRISON

temps,
temps, m’acco
m’accompa
mpagne
gne encore
encore aujour
aujourd’h
d’hui
ui devant
devant vous,
vous,
revêtue de toute sa dignité
revê dignité, mais sans acrimonie aucune.
qu’après quinze ans, cela
Vous en conviendrez avec moi, qu’aprè
é
ne vade
arme pas de soi. D’aucuns
destruction. J’en useont us  du
comme temps
une arme comme
de vé ritééune
v érit ...
brève devinette
 La douceur : Si vous le permettez, une brè
anecdo
anec doti
tiqu
quee dont
dont je vous
vous révè
révèle
le la pert
pertin
inen
ence
ce par
par ces
ces
trois
trois questio
questions
ns rhétor
rhétoriqu
iques
es : Que veulent
veulent dire
dire : Aksha
Aksha mala
mala ?
Sebhaa? Chapelet des chrétiens catholiques?
Eh bien, Aksha mala, c’est un mot d’une vieille langue
sacrée dite  sanskrit  et
orientale sacré désigne le rosaire des
  et qui dé
religions hindouiste ou boudhiste.
 –  Sebhaa, correspondant
correspondant instrument
instrument musulman : le rosaire
musulman.
 –  Chapelet: constituant le rosaire chrétien catholique.
Eh bien, ce sont des instruments sacré sacr és ou consacré
consacrés
malgré   leur   éventuelle et diff érente interpré
qui, malgré interprétation ou
intéégration dans des gestes cultuels paradigmatiques préé
int préé--
tablis, relè assurément de la sphè
relèvent assuré sphère spirituelle, voire
divine, pour des objectifs d’élévation humaine. Quel n’a
pas été mon ahurissement de découvrir à mes dépens, ex
nihilo, un « rosaire judiciaire » aux allants malé󿬁ques de
détruire, ané
anéantir, dé honnête et inno-
déchirer en charpies un honnê
cent cito󰁹en. Devant ce Tribunal, à défaut de pousser des
cris
cris esco
 Horr d’or
d’orfr
 Horresco frai
aie,
e, par
pa
s :r c’est-à-dire
referens
referen déce
décenc
ncee je, enclam
cldénonçant
amee avec
avec cette
véhé
véhéme
menc
ncee :,
horreur,
horreur
mon être frémit d’effroi. Mais à cette terri󿬁ante violence, à
cette brutalité mortifère, je m’en vais opposer, comme
arme, la douceur; mais alors une glaciale douceur, à l’ar-
rière-goût aigre-doux, aigre comme le plus acide des vinai -
gres; doux, suave, melli󿬂ue comme la plus ro󰁹ale des
gelées royales, mysté
gelé mystérieuse et miraculeuse ambroisie, dont
privilège de se nourrir des reines des abeilles.
seules ont le privilè
De cette
cette parti
particu
culiè
lière
re douc
douceu
eurr jail
jaillir
liraa non
non seul
seulem
emen
entt
l’étincelle, mais le tonnerre de la vé
l’é vérit
ritéé...
 L’infrastructuree architecturale
 L’infrastructur argumentairee :
architecturale de mon argumentair
socle que je bâtis ferme comme le roc, dur comme du gra
 échafaud
nit, é
nit, chafaudéé  qu’il est sur quatre supports que voici:

« ALORS
ALORS QUI
QUI M’ACCU
M’ACCUSE
SE?? »   139

Un apho
aphori
rism
smee : (d’u
(d’un
n sag
sage mag
agis
isttrat
rat de l’
l’A
Antiquité
ntiqui
romaine) « justitia sui generis ad hominem » (justice d’un
même de l’ad-
orientée contre la personne mê
genre insolite, orienté
versaire)... irrégularit
De toutes les irré gularitéés insolites de ce procè
procès depuis
quinze ans, j’en relève à ce point une des plus essentielles,
en référence à l’article 157 du code pénal:
pénal : « Toute
Toute personne
prétend lé
qui se pré lésée par un crime ou par un dé
d élit, peut, en
portant plainte, se constituer partie civile devant le Juge
compétent. La plainte avec constitution de la
d’Instruction compé
ministère public  » .
partie civile met en mouvement le ministè

 Alors qui m’accuse ?


Est-ce une déclaration
déclaration orale
orale ou écrite d’un tiers ?
Est-ce un plaignant lésé par mon crime ou mon délit?
Est-
Est-ce procèès-v
ce un proc s-verb
erbal
al d’une
d’une adm
admini
inistr
strati
ation
on compé-
comp
tente?
Eh bien, ni les uns, ni les autres ! L’accusateu
’accusateurr est-il une
comèète, ou un  Ovni (objet volant non identi󿬁é)?
com
Toute cette affaire est une grosse arnaque juridique, et
la non-existence d’une plainte est un vice rédhibitoire! Le
tribunal statuera.
 Encoree un aphorisme  (d’un sage, savant et philosophe
 Encor
plus conte
contempora
mporain,
in, Albert Einstein)) :   «  Tout ce qui compte
Albert Einstein
n’est pas toujours
pas toujours ce qui compté
compte.et» tout ce qui est compté n’est
L’événement du 32e Sommet de l’OUA a  a   été  un succè
succès
éclatant sur tous les plans; j’en étais le principal organisa-
teur; mais cela n’a jamais été relevé. Comme trophée, je
me retrouve devant le tribunal. Bravo la justice camerou -
naise!

Caisse d’avance

Créée par Arrêté   N° 00167/MINFI/B4 du Ministre des


Finances le 4 juin 1996 et non le 4 juin 1995 comme le
stipule l’accusation en vue de construire et justi󿬁er le faux

140 MÉDITATIONS DE PRISON

canevas de l’inculpation. La date du 4 juin 1996 est con󿬁r-


mée par le Rapport de l’Expertise au volume 7, annexe 2,
p.2.
Le  »
delicti compte SCB
 (Corps dCL
du dé N°ouvert
élit) 31904308-3716-R,
par mes soinslele  «  Corpus
14 sep-
tembre 1995, avec l’indication:   «  OUA/96 et Infrastruc-
routières.  »
tures routiè
Pour cela, pressenti d’ê d’être cogé
cogéré   avec le pré
président du
COPISU
COP ISUPR,PR, Monsie
Monsieur ur Atanga
Atangana
na Abega
Abega MicMichel
hel Thierr
Thierry
y.
Mais il ne le sera pas pour des raisons à préciser plus tard,
ce compte bancaire est le seul qui concerne l’OUA 96 et
qui recevra les fonds de la Caisse d’avance, devenant ainsi
un compte de l’État, géré   seselon la réglem
glementa
entation
tion des
󿬁nances publiques, comme démontré par la suite. La Caisse
d’avance et le compte n° 319043083716-R auront   été   en
collision au départ, mais à l’arrivée ils s’allieront en collu-
sion, une s󰁹mbiose d’où jaillira la vérité...

 Le cœur nucléaire de l’accusation

Gestion du 32e Som


Sommet
met/O
/OUA
UA 96 en trois
trois volet
voletss :

Historicité  et dimension plurielle de l’é


1) Historicité l’événement.
e
É
Il s’amais
l’OUA, git baussi
ien ddeu la
3264Se omm
om met ordinaire
Session des Chef
Chefsdes
s d’ministres
tats
ats de
précède et le pré
qui le pré prépare: du 1er au 3 juillet: 64e Session
des ministres.
Du 4 au 6 juillet d’États.
juillet:: 32e sommet des chefs d’É
Cet  événement avait une dimension
dimension plur
plurielle
ielle : une dimen-
sion nationale, régionale, intercontinentale, internationale...
Af󿬁rmation de la souveraineté, du ra󰁹onnement et du
prestige de la Nation.
président en
l’État organisateur devient le pré
Le Chef de l’É
exercice
exercice de l’OUA
l’OUA à l’issue
l’issue du Sommet.
Sommet.
Dimension   économique: dans le cadre du programme
d’ajustement structurel (PAS), des dif󿬁cultés économiques
d ajustement structurel (PAS), des dif󿬁cultés économiques
dues à la férule des Bailleurs de fonds (FMI, BM...), dictée

« ALORS
ALORS QUI
QUI M’ACCU
M’ACCUSE
SE?? »   141

par le   «   Con
Consen
sensus
sus de Washing ton » . Mal
ashington gréé   cel
algr cela, au
31e Sommet à Addis-Abeba du 13 au 15 juin 1994, le
Came
Camero
rounun sign
signer
eraa l’ac
l’acco
cord
rd pour
pour or
orga
gani
nise
serr le proc
procha
hain
in

sommet àetyaoundé.
matique C’est une victoire, un triomphe diplo-
politique notoire!
Crééation de l’instrument ou organe ré
Cr réglementaire: par
Décret pré N° 95/084/4/5/95, dont voici une brè
présidentiel N° brève
lecture: volume 7, article 1, 2, 3, ordonnance de non-lieu
partiel, p.5 et 6.

Le CNO : Comité national


national d’organis
d’organisation
ation:: (dix membres
membres
et (x) consultants.
Préésid
Pr sident
ent:: LE SG/PRC
SG/PRC
Vice-président: Le ministre des Relations extérieures
Les hu
Les huit
it memb
membre res,
s, do
dont
nt les
les qu
quat
atre
re prem
premie
iers
rs sont
sont pa
parr
alphabétiq
ordre alphabé tique
ue : Minist
Ministre
re de la Commun
Communica
icatio
tion
n ou son
Repréésentant, Ministre de la Dé
Repr Défense ou son Repré
Représentant,
l’Économie et des Finances ou son Repré
Ministre de l’É Représen-
Santé   Publique ou son Repré
tant, Ministre de la Santé Représentant,
etc.
NB: Le Ministre de l’É l’Économie et des Finances ou son
Repréésentant ne peut avoir aucune ascendance par rapport
Repr
aux autres membres du Comité National d’organisation
Président, le SG/PRC.
(CNO), encore moins sur son Pré
Le Comité  National d’Organisation (CNO), chargé  de la
signé  entr
mise en   œuvre de l’accord signé  entree l’OUA et le Gouver-
Gouver-
nement Camerounais pour l’organisation du 32e sommet,
devait
devait con
concev oir   «   l’or
cevoir l’orga
gani
nisa
sati
tion
on et la coor
coordi
dina
nati
tion
on de
toutes les activités nécessaires à la préparation et au bon
déroulement de ces assises  » . L’article 8 disposait que les
frais d’organisation du 32e Sommet et de la 64e Session
ordi
ordina
nair
iree de
dess Mi
Mini
nist
stre
ress ai
ains
nsii que
que le fonc
foncti
tion
onne
neme
mentnt du
CNO   étaient pris en charge par le budget de l’É l’Éta
tat.
t. Je
démo
mont
ntre
rera
raii par
par la suit que   «   qui peut le plus, peut le
suitee que
moins. »
 

142 MÉDITATIONS DE PRISON

Financement 

Chronologie : retenir deux objectifs: aucun budget de


É  é é
l’
préétat
pr n’a dut Comité
sident  disponible.
Comit Lorsd’organisation
é  national de la rencontre du les
avec SG/PRC
direc-
teurs généraux des sociétés d’État, le budget de l’OUA/96
arrêté.
n’éétait pas encore arrê
n’
 – 11-13 juin 1994 : accord entre l’OUA et le Cameroun
pour l’organisation du sommet du 1er au 6 juillet 1996.
 – 
 –   4 mai 1995: dé
décret pré N° 95/084 cré
présidentiel N° créant le
Comité national d’organisation. Par le jeu des dates des
l’État en cette date, courant du 1er  juillet de
budgets de l’É
l’année en cours au 30 juin de l’année successive.
1993-1994 = 0 FCF
FCFAA
1994-1995 = 0 FCF
FCFAA
1995-1996 = 0 FCF
FCFAA
 – 4 juin 1995 : fausse date de création de la caisse
d’avance, se référant au volume 7, p.2, annexe 2 de l’or-
donnance de renvoi. La vraie date, c’est 4 juin 1996.
 – Fin
 –  Fin août 1995: visite du Secré
Secrétaire gé
général de l’OUA,
Sali
Salim
m Ahme
Ahmed d Sali
Salim
m au SG/P
SG/PRC Préési
RC,, Pr side
dent
nt du Co mitté
Comi
national d’organisation (CNO).
 – D
 –  Déébut septembre
septembre 1995 : rencontre avec les Directeurs
Directeurs
généraux de sociétés dans mon bureau.
 –   14 septembre 1995 : créat
SCB/CL N°
atio
N° 31-904308-3716-R. La dé
ion
n du co compmpte
te banc
bancai
désignation du compte
aire
re
estt : OU
es OUA/
A/96
96 et Infr
Infras
astr
truc
uctu
ture
ress ro utiière
rout ress. Rais
Raison
on pou
ourr
Président du COPISUPR, dont la structure sous-
laquelle le Pré
tutelle du SG/PRC, avait déjà initié les études des différents
projets (autoroute yaoundé-Nsimalen,
aoundé-Nsimalen, périphérique yaoundé,
Yaoundé, etc.).
voiries urbaines Yaoundé
 – 29 septembre 1995 : pendant que j’étais en mission à
l’Économie et des
l’étranger, une circulaire du Ministre de l’É
l’é
Finances(MINEFI), proscrivant le dédéblocage des 
des   éventuels
fonds des Directeurs généraux.
NB:: Une
NB Une circ
circul
ulai
aire
re d’un
d’un mini
minist
stre
re ne pe
peut
ut ab
abol
olir
ir les
les
préérogatives d un dé
pr décret pré
présidentiel.

« ALORS
ALORS QUI
QUI M’ACCU
M’ACCUSE
SE?? »   143

3 juin 1996: réunion à la Présidence de la République


présid
pré sidéée par le Pré
Président de la Ré
République. C’est au cours
réunion que le Pré
de cette ré Président de la Ré
République a dé
décid
cidéé
e
duun
d’ montant
d’un mo
montntandu
antt de neuf  «  ad
budget
neuf mill hoc
millia
iard »
rdss  du
av 32 un
avec
ec sommet
mo
mont OUA/96
ntan
ant
t de la
d’avance/Secrétariat gé
caisse d’avance/Secré général de la Pré
Présidence de la
Répub
publiq
lique
ue de neuf-c
neuf-cent
ent-tr
-trent
ente-c
e-cinq
inq mi
milli
llions
ons neu
neuf-c
f-cent
ent--
vingt-mil
vingt-mille
le (935 920 000) francs CFA.CFA.
 – 4 juin 1996 : attribution formelle, avec création de la
Secrétariat gé
caisse d’avance du Secré général de la Pré
Présidence de
la Répupubl
bliq
ique
ue,, avec
avec comm
commee gest
gestio
ionn
nnai
aire Secréétaire
re,, le Secr
général de la Pré
Présidence de la Ré
République, et comme ré régis-
seur, Monsieur Jean Jacques Massot Priso, DAG du SecréSecr é-
Général de la Pré
tariat Gé Présidence de la Ré
République.
 – 11 juin 1996 : déblocage de la première tranche de
cinq-cent mi
cinq-cent millio
llions
ns (500 000 000) de francs
francs CFA
CFA de la caisse
caisse
d’avance. (Une petite anecdote pour dé détendre l’atmosphè
l’atmosphère
informé  par ma secré
dans la salle. Je suis informé secrétaire d’une visite
de mon Directeur des Affaires gé générales (DAG) accom-
pagné de deux agents du Trésor du MINEFI que j’accepte
dépos
de recevoir tout de suite. Tous en sueur, ils dé posèèrent dans
mon bureau d’énormes sacs « mbanjock » bourrés d’ar-
gent. Tout surpris, je demandai à ma secrétaire d’appeler le
Directeur général de SCB/CL, pour qu’il mette à ma dispo -
sition tout de suite deux
qui accompagnaient monde DAG,
ses agents. Avec èles
ils comptè
compt deux
rent les agents
fonds
toute la soirée et le même jour ces fonds furent déposés sur
le compt
comptee SCB/
SCB/CL
CL:: 31-904308
31-904308-3716
-3716-R).
-R).
 – 17 juin 1996 : déblocage de la deuxième tranche par
chèque du Tré
un chè Trésorier Payeur GéGénéral (TPG) de Yaoundé
Yaoundé,
compte MINEFI de la BEAC du montant restant: quatre-
cent-tre
cent-trente
nte-cin
-cinq
q million
millionss neuf-ce
neuf-cent-v
nt-ving
ingtt mille
mille (435
(435 920 000)
000)
francs CFA.
 – 20 juin
j uin 1996 : l’encaisse globale autorisée par la caisse
é é
d’avan
d’avance
avoir ce du
lieu tot au 6ment
est 1totale
er aleme
juillet 1996,
nt dispon
dis c’est
ponible. Lseulement
ible. ’ v nem entdixdevant
nement jours
devant
démarrage que les fonds ont é
avant son dé ont  étté  disponibles.

144 MÉDITATIONS DE PRISON

3 juillet 1996: chèque d’un montant de onze millions


cinq-cent-so
cinq-cent-soixante
ixante-huit
-huit mille sept-cent-q
sept-cent-quatre-
uatre-vingt-
vingt-dix-
dix-
neuf
neuf (1
(11
1 568
687799)
99) fran
francs
cs CF
CFA
A, don de l’
l’A
Amba
bass
ssaade du

Japon, de provenance
ma propre d’une
initiative. Le banque
compte japonaise
SCB/CL sera obtenu
ditéé,par
crédit
cré au
lieu de neuf-cent-trente-cinq millions-neuf-cent-vingt mille
(935
(9 3592
920
0 00
000)
0) fran
francs
cs CFA
CFA plut ôt de neu
plutô neuf-c
f-cent
ent-qu
-quara
arante
nte--
sept millions quatre-cent-quatre-vin
quatre-cent-quatre-vingt-huit-mille
gt-huit-mille-sept-cent-
-sept-cent-
dix-neuf (947488719) francs CFA.
Origine des fonds : Une société de la place dont je tais
réserve. C’est la solution que
le nom par droit et devoir de ré
 j’avais préconisée mais en dimension réduite.
Gestion : Qui a géré les fonds? Le compte SCB /CL
N° 31-904308-3716-R
31-904308-3716-R   étant cré
crédit
ditéé  des fonds de la caisse
d’av
d’avan
ance
ce,, la gest
gestio
ion
n sera
sera fait
faitee par
par le gest
gestio
ionn
nnai
aire
re de la
Secrétaire Gé
caisse d’avance, le Secré Général de la Pré Présidence de
la République et son RéRégisseur, le Directeur des Affaires
Générales de la Pré
Présidence de la RéRépublique (DAG/PRC),
Monsieur Jean -Jacques Massot Priso.
NB : Monsieur Atangana
Atangana n’a jamais signé aucun chèque
chèque
de ce compte et, par conséquent, il n’a rien à voir avec sa
gestion.
Comment le compte a-t-il été géré?   Bien. Il y a eu
quatre quitus: du  Contrôleur Financier (deux jours seule-
ment après
du Juge le truction,
Sommet
d’Instructio
d’Ins de l’OUA).
n, de l’Expert Ce
l’Expert qui était
commis pardéjà suspect,
le Magistrat
Magistrat
Ministère Public lui-mê
Instructeur, du Ministè lui-même...
NB:: Conc
NB Concererna
nant
nt le Mini stèère public qui a donné   le
Minist
quitus de la gestion de ce compte par un réquisitoire dé󿬁-
nitif du 14 août 2008 2008,, il doi
doit annu
annule
lerr l’acc
’accus
usatatio
ionn de
«   te
tent
ntativee de détou
ativ tourne
rnemen
mentt de cinqua
cinquante
nte-ne
-neuf
uf mimilli
lliard
ardss
(59 000 000 000) de fr francs
ancs CFA,
CFA, pour
pour avoir an nuléé l’accusa-
annul
tion de neuf-cent-quarante-sept millions quatre-cent-quatre-
ving
vingt-
t-hu
huit
it mille
mille sept
sept-c
-cen
ent-
t-di
dix-
x-ne
neuf
uf (947
(94748
4888 719)
719) fr
fran
ancs
cs
CFA.
gean
ge t, Autrement
ant, car cea serait
car   «   sublat
sublata causa,untolli
causa, ox󰁹more
tollitur
tur effectus » , pdésobli
juridique
effectus our une-
annulée, ses effets s estompent automatiquement...
cause annulé
d élit;
En effet, l’ouverture du compte constitue le corps du dé

« ALORS
ALORS QUI
QUI M’ACCU
M’ACCUSE
SE?? »   145

à savoir la cause de l’inculpation; le détournement et la


tentative de détournement, les deux effets... Un effet ne
peut  être
peut ê annulé  sans entra î ner
tre annulé ner l’autre!

Conclusion

Président,
Madame le Pré
Honorable
Honorabless Membres Collégialit
Membres de la Collé gialitéé,
Voilà le détourneur inculpé de détournement et de tenta-
détournement de fonds publics, qui, non seulement
tive de dé
gère avec rigueur les fonds publics, mais enrichit en plus
l’État de sa propre initiative de onze millions cinq-cent-
l’É
soixante-huit mille sept-cent-dix-neuf (11568719) francs
CFA.
Est-il
Est-il ce mérit
méritee qui m’amè
m’amène
ne devan
devantt vous
vous ? A moi
moins
ns que
que
ce ne so
soit
it l’ap
l’appl
plic
icat
ation de la   «   Ji
ion Jius
usti
tizi
ziaa Sui
Sui ge
gene
neri
riss ad
hominem? ». Et je viens de vous démontrer par le deu-
xième support de mes armes: « Tout ce qui compte n’est
pas toujours compté et tout ce qui est compté n’est pas
toujours ce qui compte ». Mais lorsqu’il m’a été demandé
de compter, je l’ai fait dans le respect scrupuleux de la
réglementation en vigueur sur les Finances publiques...
Et avant de clôturer ma déclaration, je vous prie, Hono-
é é
rables Membres
cette pensé
pens de la Coll
ée :   «  L’unique gialitau-dessus
Valeur , de partager aveccemoi
des lois, ne
sont ni les hommes, ni les institutions, mais la Vé V érit
ritéé...  »
Je vo
vous
us re
rememercrcie
ie de m’av
m’avoioirr ente
entend
ndu
u av
avec
ec auta
autantnt de
bienveillance et d’attention...

Professeur Titus
Titus EDZOA,
Yaoundé,
TGI (Tribunal de Grande instance) de Yaoundé
16 décembre 2011.
 

25

Le temps

«  Le temps n’est pas ce qu’il semble 


semble   être. Il
s’écoule pas simplement dans une direction,
ne s’é
et le futur existe simultanément avec le passé ».
Albert Einstein

« Dix, vingt, trente ans, à perpétuité »! Coups de ton-


nerre,
nerre, coup
coupss de poig
poigna
nard
rd,, encaisssés da
encais dans
ns un
unee re
reli
ligi
gieu
euse
se
résignation par le pré
prévenu dédésormais taulard, dé
défait dans
un combat inique, où il n’a même plus de larmes pour
pleu
pleure
rerr. Le ma
magi
gist
stra
rat,
t, alia
aliass Guil
Guillo
loti
tin,
n, de so
son
n im
impe
peri
rium
um
perché, glacial et martial, guillotine la vie. Fier d’être deux
fois apôtre, celui du Dieu tout puissant de là-haut, et celui
du dieu tout puissant d’ici-bas, depuis ses athanors et alam-
bics
bics d’
d’un
unee pseu
pseudo
dosc
scie
ienc
nce,
e, il acco
accouc
uche
he d’
d’un
unee se
sent
nten
ence
ce
alchimique.
D’homme libre, de pré prévenu il y a un instant, par des
formules magiques, bagnard il devie
formules devient
nt et à jamais,
jamais, car,
car, dès
lors, même après sa dé󿬁nitive libération, il doit vêtir la
camisole
camiso le bigarrée
bigarrée de souillure,
souillure, jusqu’à
jusqu’à son dernier souf󿬂e.
souf󿬂e.
passé  s’efface,
En un instant sa conscience se brouille, le passé
s’anéantit... il est, il devient l’instant. L’instant!
l’avenir s’ané

Qui
tant, s’h󰁹pertrophie,
le temps! Enigmeimmense dans
des  énigm
des é nigmes sonJ’ai
es !... expansion.
essayéé  deL’ins
essay com--
prendre, plongeant dans le silence de mon   être, emporté
emporté
dans la nuit des temps...

148 MÉDITATIONS DE PRISON

«  Ô
 Ô temps, ternitéé !
l’Éternit
 temps, gardien sublime de l’É
Hier, aujourd’hui, demain,
as étté, tu es, tu seras
Tu as é
sacré  de l’Univers
Le vigile sacré
Toujours égal à toi-même!
Ô temps, je brûle, je brûle
De découvr
couvrir
ir le secret
secret de ton imperturbabilitéé,
imperturbabilit
Permanence des permanences...  »

Et encore, et toujours le temps...


temps... je t’interpelle
t’interpelle::
«  Humide comme la terre,
Froid comme la glace,
Brûlant comme le feu,
É éé
Ôthtemps,
r  comme le vent,
qui es-tu?
Compressible dans une fraction de tierce,
Comme dans une fraction de seconde,
Tu connais l’expansion en éons,
Autant qu’en anné es-lumièère.
années-lumi
Imperturbable comme fugace,
Tu es l’instant,
Devenant en permanence le passé passé,
avoir  étté  un brin le futur.
Aprèès avoir é
Apr
Et lorsque dans tes fonctions triviales humaines,
décides de devenir le miroir de toi-mê
Tu dé toi-même,
Tu t’inscris
 Éternit
En É
En ternitéé...
Ô temps, que me cacherais-tu
cacherais-tu do
donc
nc ?
Ou mieux, que me révèlerais
révèlerais-tu
-tu??
Mes limites? Certainement!
Monn in󿬁n
Mo in󿬁nit
itud
udee ? As
Assu
suré
réme
ment
nt aaus
ussi
si!! ! ! »

Et je crois percevoir que le présent est ce mouvement


aussi éternel qu’insaisissable, par lequel inexorablement le
passé...
futur en un instant devient le passé

L’instant!
(être!), ni de Je n’ai pasoùconscience
l’instant je suis. Il de
estl’instant
fugace que je suis-
en perma
nence. Je ne ma î trise précède, ni ce qui le
t rise pas ce qui le pré
suit; il m’échappe, aussi désarmé que je suis. Enigme des

LE TEMPS 149

énigmes! Son contenu secret et hermé


herméti
tique
que fai
faitt vacill
vaciller
er
mon moi: il est fu󰁹ant, insaisissable comme le vent, 󿬂uide
l’eau,  éth
comme de l’eau, é thééré  comme le feu.

meEn silence,
réveille de je
mam’󰁹 engouffre,
profonde le temps
torpeur. d’un instant;
Je m’évertue à l’hail-
pensées dérisoires, de mes propres limites; il
biller de mes pensé
m’entraîne sur son chemin, laissant dé󿬁ler pour le cons-
truire, mon passé, et inexorablement pour l’avaler, mon
devenir d’il y a quelques instants et dédésormais disparu.
Cet instant, l’Instant, induit en moi une illusion salu-
taire: il est, il devient, il perdure; il n’est plus, alors qu’il
est toujours; il se contracte, se concentre en un point, le
point où tout se fond sans pour autant se confondre. Il
m’entraîne dans son sein, dans cet épicentre lumineux et
obscur à la fois, l’origine de tout et le devenir de tout. Mon
d écouvrant le...
âme, de par ma conscience, se fond en lui, dé
Subl
Sublim
imee ?, comm
commee une
une gout
goutte
te d’ea
d’eau,
u, cons
consci
cien
ente
te d’el
d’elle
le--
l’Océan universel...
même, dans l’Océ
L’in
’insta
stant,
nt, c’est
c’est cette porte   étr
cette porte troi
oite mystééri
te et myst rieu
euse
se qui
qui
s’ouvre vers l’immensité in󿬁nie de l’éternité! Le temps est
en dé󿬁nitive ce gratuit présent, attribut illusoire, mais ô
nécessaire, de ma conscience limité
combien né limitée. Le temps!
Il m’a
m’aura
ura acc
accom
ompag
pagn né, concé
concédé, pa
pati
tien
entt et indu
indulg
lgen
entt de
mon impatience, de mes doutes, tout le long de ma capti-
vité, ouvrant
témérit
de ma té
ainsi grande la porte de l’in󿬁ni à la fragilité
ritéé.
Au Temps, avec toute ma gratitude, à ce vigile compa -
gnon, au maître le plus patient de tous les temps: j’ai con󿬁é
tout mon temps!
 

26

Yaoundé, 
mon amie, malgré  tout...

«  Ut fata trahunt  »


(comme les destins nous conduisent).
Virgile

« Yaound
 Yaoundéé !
Ville lumineuse,
Malgréé  ta robe terne de poussiè
Malgr poussière roug
rougee ;
généreuse de tradition,
Ville gé
Malgréé  tes ruelles é
Malgr ruelles  étroites, défonc
troites, sinueuses et dé foncéées.

Yaoundéé !
Yaound
Ville aux sept collines verdo󰁹antes et m󰁹stérieuses!
Ville charmante et chaleureuse,
à laquelle j’ai tant donné:
Mes amours,
amours, mes passions,
passions, ma vie !

Yaoundéé !
Yaound
“Ville cruelle”!
Tu as con󿬁squé
con󿬁squé ma liber
liberté,
té, tu m’as trahi!
trahi !
Mais yaoundé, je ne puis te haïr.
À travers toi, j’ai aimé mon pa󰁹s,
À  trave
 travers
rs mon pays, l’Afrique
l’Afrique ;
À  travers l Afrique, l Humanité
Humanité  tout entiè
entière.
Yaoundéé ! Mon amie!
Yaound

152 MÉDITATIONS DE PRISON

Malgré tout, tu demeures mon jaloux refuge...


sinc ère reconnais-
Avec tout mon attachement et ma sincè
sance!  »

pensée triste et engourdie s’envole


En ce moment, ma pensé
tout de même vers tous ces exilés et apatrides de l’Huma -
nitéé, chassé
nit chassés de leurs pays, sans plus de repè
rep ères, pour des
d’intolérance et d’é
raisons futiles d’intolé d’égotisme, qui interdisent
la convivialité, le partage, dans la paix et le respect réci-
proque. Vis-à-vis d’eux, mon bien aride cachot aux cou-
leurs nationales quelque part me culpabilise...
oubli és des leurs,
Meurtris avec le temps, ces apatrides, oublié
encaissent leur infortune dans l’humiliation, le rejet, voire
le dédain de leurs bienfaiteurs d’hier; ainsi expérimen-
tent-ils l’un des malheurs les plus terribles de l’Humanité :
se savoir réi󿬁é, renié et oublié! Quelle hideur!
planète ne saurait
généreuse planè
Et pourtant, notre belle et gé
appartenir à personne. Elle est essentiellement hospitalière,
pour offrir à chacun de ses locataires, l’opportunité de s’ac -
complir, à travers de multiples et exaltantes expériences
dont elle est la matrice et la gardienne, au-delà des races,
des tribus, des couleurs, des religions, des sexes, des fron-
tières..
tières.... et des opinions
opinions!!
Puis
Puisse
sent
nt tous
tous ces
ces con󿬂
con󿬂it
itss dé󿬂a
dé󿬂agr
gran
ants
ts qui
qui détr
détrui
uise
sent
nt
l’Humanité,
l’ép
l’épan
anou
ouis
isse un nt
seme
mentjouret selatransformer
fr
frat
ater
erni
nité enprim
con󿬂ux,
té expr
ex entt laoùvérit
imen vélaritab
paix,
able
le
l’espèce hu
essence de l’espè humaine
aine!! ! !
 

ÉPILOGUE

Toi et moi...
vers la liberté !

« Acta est fabula  »


(La pièce est jouée).
César
Auguste Cé

voyage   «  sui generis  » , partagé


Au terme de cet intense voyage  partagé
en to
tout
utee amitiié, il faut bien se sé
amit sépar
parerer.. D’une
D’une ave
aventu
nture
re
personnelle particulière, je me suis fait accompagner par
chacun
cha cun de vous, ous, do
dom mptan
ptantt ains
ainsii ma so soli
littude
ude, da
dans
ns un
monde
mon de imimper
person
sonnel peut-êêtr
nel peut- tree inso
insoli
lite
te d’es
d’espapace
cess les
les plus
plus
inat
inatte
tend
ndusus.. Cert
Certaiaine
ness de mes
mes convconvicicti
tion
onss on
ontt pe ut--être
peut
heurtéé ; si ce fut le cas, telle n’é
heurt n’ était point mon intention: les
contingences de la liberté dissimulent toujours leurs exi-
genc
gences
es.. Et puis
puis l’
l’im
impo
port
rtan
ant, n’éta
t, n’é tait
it-c
-cee pas
pas de part
partag
ager
er
ensemble ce qui pouvait l’être? Non seulement de l’amer-
tume, de la tristesse, de la souffrance, de la torture, du har-
cèlement..., mais aussi de l’amitié, de l’amour, de la justice,
de l’espérance,
l’espérance, de la liberté, de la vie, du bonheur
bonheur ?...
Toutes les expériences vécues, quelque futiles ou drama-
tiques
tiques qu’ell
qu’elles
es par
parais
aissen
sent, s’avère
t, s’av nt des nécessit
ren cessitéés pour
conna î tre
temps tque
re etl’on
se conna î tre,
tre, se
découvre retrouver
l’autre, soi-même,
et à travers ême-
en ml’hu
l’autre,
manité et l’univers.
l’univers. N’est-ce pas merveilleux
merveilleux ?

154 MÉDITATIONS DE PRISON

barrière, votre barriè


La barriè barrière, naguè
naguère si hermé
hermétique entre
moi, nous les taulards et vous « autres », érigée d’une façon
arbitraire
arbitraire et condescend
condescendante s’est   écroul
ante,, s’est  d’elle-même,
crouléée d’elle-mê
ouvr
ou vran
antt gr
gran
ande
dess le
less po
l’âme humaine, où leport
rtes
es de l’
jardin l’im
imme
mens
édénique ité   intéri
nsit
hérité rieu
et en eure
re de
perma -
nence 󿬂euri, attend imperturbable, de couvrir de ses 󿬂eurs
angoissé, désempar
l’Homme angoissé semparéé,  épuis
 é puiséé  de tous ces combats
quotidiens sans 󿬁n. Le chemin est certes étroit et sinueux,
la colline à conquérir, abrupte; mais du promontoire au
terme de l’escalade, la liberté attend toujours, pour signi -
󿬁er qu’elle n’a jamais été perdue...
Pour clore mon monologue, je viens vous révéler un der-
nier   écho de mes multiples silences, et vous charger d’une
nier
missio
mis sion secrrète au
n sec près du soleil, symbole de la liberté !
aupr
Depuis de nombreuses années, j’ai été abusivement sevré de
son aurore! J’en ai tellement la nostalgie, que je vous prie de
bien
bien vo voul
uloi
oirr, en atte
attend
ndant, chère am
ant, amie
ie le
lect
ctri
rice
ce,, ch
cher
er am
amii
vous faire mon héraut auprès de lui par ce message
lecteur, vous message::

«  Ô
 Ô Soleil, mystérieuse boule de feu!
 Soleil, mysté
précède ta lueur blafarde,
Chaque matin, elle te pré
Avant de révéler avec majesté la lente éclosion
De tes ra󰁹ons victorieux de la nuit obscure,
m ère la Terre.
Sur toute la surface de notre mè

Ô  Soleil, puissante boule de lumiè


lumière !
dorée de rouge orange,
Ta robe doré
Par sa chaleur protectrice, le tournesol sait dompter,
Les roses 󿬂eurir, et des s󰁹rinx d’oiseaux l’harmonie
céleste ampli󿬁er.
ampli󿬁er.
Ô  lumi
 lumièère des lumiè
lumières, par ta vie, tout vit de toi!

Ô  Soleil,  éternelle
 Soleil, é ternelle boule de vie!
Un matin, les bras tendus
tendus vers toi, je rêve déjà
déjà!!
d’être envahie
Comme Osiris, mon âme est assoiff ée d’ê
Par matin-là,
Ce une seule  é tincelle
j’en suis de
sûr,tonj’honorerai
sein ardent.dans la splen-
deur mon rendez-vous avec toi.
En󿬁n, aurore
aurore dorée, aurore sacr
sacrée,
ée, j’ai soif de toi !

TOI ET MOI... LIBERTÉ !


MOI... VERS LA LIBERT 155

Ô  Soleil, boule de feu, de lumiè


lumière et de vie!
Demain, avant de te lever, par amour,
Un seul instant, suspends ta course, mon costume est
prêêt
pr
Pour
Pour no
notr
tree rend
rendez
ez-v
-vou
ouss ta
tant
nt atte
attend
ndu,
u, mais
mais ja
jama
mais
is
oublié :
oublié
liberté ! ! !  »
Toi et moi, vers la liberté

Eh bien, voilà que mes silences vont bientôt s’éteindre


parenth èse de
et de nouveau se taire, refermant ainsi la parenthè
Leurs   échos, en toute intimité
notre intense partage! Leurs  intimité, vous
découvrir tantô
ont fait dé tantôt la chaleur, tantô
tantôt la froideur des
murs de mon austère cachot ; mais aussi ils vous ont
entraînés par l’envol audacieux de mes pensées, dans un
univers insolite et vertigineux de mon in󿬁ni. Permettez que
 j’en referme discrètement le portail, certain qu’une clé en or
viendra dé󿬁nitivement le réouvrir bientôt, cette fois-ci avec
beaucoup de douceur et de délicatesse... pour des retrou-
vailles tant attendues... dans la splendeur de la Libert é...
 

Table des matières

Remerciem
Remerciements...
ents.......
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
...... 7
Préface.
Pré face.....
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
.... 9
Avant-propos.........
vant-propos ..................
...................
...................
...................
...................
................
....... 11

Prologue.
Prologue. L’onde
’onde de choc
choc ! (20 avril avril 1997)....
1997)....... ......
......
......
..... 15
1. Mon rub
rubico
icon
n ......
.........
......
......
......
......
......
......
.....
.....
......
......
......
.....
.....
......
......
......
... 19
2.   Première lettre à la nation ...
......
......
......
......
......
......
.....
.....
......
......
......
... 21
3. Une nui
nuitt particuliière
particul re...
......
......
......
......
.....
.....
......
......
......
.....
.....
......
......
......
... 25
4. La pri
prison
son,, ma prison
prison...
......
......
......
......
.....
.....
......
......
......
.....
.....
......
......
......
... 27
5. Le si
sile
lenc briséé   de mes
ncee bris mes nui
nuits
ts...
......
......
......
......
......
......
......
......
......
... 29
6. La tortu
torture
re ........
............
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
.... 33
7. Le Gen
Gendar
darme
me ......
.........
......
.....
.....
......
......
......
.....
.....
......
......
......
.....
.....
......
......
......
... 39
8. La just
justic
icee ........
............
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
.... 41
9. La poli
politiqu
tique.....
e.........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
.... 47
10. Le silen
silence......
ce..........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
......
.. 53
11. Le m󰁹stici
m󰁹sticisme
sme:: occu
occultis
ltisme
me ou sorcel
sorceller
lerie
ie?? ........ 57
12. Le mysti
mysticism
cismee dans
dans son authenticitéé ....
authenticit ......
....
....
....
....
....
....
.. 61
13.. Le
13 Less mystères des nombre
myst nombress ...
.....
.....
......
......
......
.....
.....
......
......
......
......
... 67
14. Le nom
nombre
bre d’or
d’or ......
........
.....
......
......
......
......
.....
.....
......
......
.....
.....
......
......
......
.....
.... 77

158 MÉDITATIONS DE PRISON

15. Le desti
destin
n ........
............
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
...... 83
16. La vie et la mort..
mort.....
......
......
......
......
.....
.....
......
......
......
.....
.....
......
......
......
......
.....
.. 87

17. L’ar
’argen
gentt et le bonheu
bonheurr .....
.......
.....
......
......
......
......
.....
.....
......
......
.....
.....
......
... 93
18. L’amou
’amourr ....
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
........
......
.. 99
19.   «  Dieu  » .........
...................
...................
..................
...................
...................
...............
...... 105
20.. Mi
20 Misc
scel
ellanées .........
lan ..................
..................
...................
...................
..................
......... 111
21.   Épipha
piphanie
nie d’un visage
visage ........
............
........
........
........
........
........
........
........
.... 115
22. Deuxième
Deuxième et dernièr
dernièree lettre
lettre à la nation...
......
......
......
......
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26.. Yaoun
26 dé, mon amie, malgré
aound malgré   tout
tout.........
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Épilogue. Toi et moi... vers la liberté


liberté ! .....
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.....
.. 153
 

ÉDIT
DITION
IONS
S KAR
KARTHA
THALA
LA

Collection   M é 
éridiens
r
  idiens

L󲀙Afriqu
Afriquee du Sud, Georges
Sud, Georges Lory
L󲀙Argentine,
Argentine, Odina
 Odina Sturzenegger-Benoist 
Le Bénin,
nin, Philippe
 Philippe David 
La Biélorussie,
lorussie, Philippe
 Philippe Marchesin
La Bolivie, Christian
Bolivie,  Christian Rudel 
Le Botswana, Marie
Botswana,  Marie Lory
Faso,  Fr éd éric Lejeal 
Le Burkina Faso, Fr 
Le Cambodge, Soizick
Cambodge,  Soizick Crochet 
Le Chili, Christian
Chili,  Christian Rudel 
Le Costa Rica, Christian
Rica,  Christian Rudel 
La Côte d󲀙Ivoire,
Ivoire, Philippe
 Philippe David 

Cuba,
Cuba, Maryse
 Maryse
Djibouti,  Andr éRoux
Djibouti, Andr   Laudouze
Les  É mirats arabes unis, Frauke
unis,  Frauke Heard-Bey
L󲀙Équateur,
quateur, Christian
 Christian Rudel 
Le Groenland, Jacqueline
Groenland,  Jacqueline Thevenet 
La Guinée, Muriel
e, Muriel Devey
Hawaii, Alain
Hawaii,  Alain Ricard 
L󲀙Indonésie,sie, Robert
 Robert Aarsse
L󲀙Irak,
Irak, Pierre
 Pierre Pinta
La Libye, Pierre
Libye,  Pierre Pinta
Malte, Marie
Malte,  Marie Lory
La Mauritanie, Muriel
Mauritanie,  Muriel Devey

Mayotte,
Mayotte, Guy
 Guy Christian
FontaineRudel 
Le Mexique, Christian
Mexique,
La Mongolie, Jacqueline
Mongolie,  Jacqueline Thevenet 
Le Mozambique, Daniel
Mozambique,  Daniel Jouanneau
La Nouvelle-Calédonie,
donie, Antonio
 Antonio Ralluy
Le Portugal, Christian
Portugal,  Christian Rudel 
La Roumanie, Miha
Roumanie,  Mihaï  E.
  E. Serban
São Tomé  et Pr íncipe,
ncipe, Dominique
 Dominique Gallet 
Seychelles,  Jean-Louis Guébourg 
Les Seychelles, Jean-Louis
Turquie,  Jane Hervé
La Turquie, Jane
 

Collection  Les Afriques

Afrique est-elle protectionniste ? (L󲀙), ), Hibou


 Hibou B.
Afrique et le monde des esprits (L󲀙), ), Haar
 Haar G. ter 
Ajustement structurel en Afrique (L󲀙), ), Durufl 
 Durufl é  G.
Alg
Algérie par ses islamistes (L󲀙),), Al-Ahnaf
 Al-Ahnaf M., Botiveau B. et Fregosi F.
Angola postcolonial (2 tomes), Messiant
tomes),  Messiant Ch.
Assassinat de Lumumba (L󲀙), ), De
 De Witte L.
Cause des armes au Mozambique (La), Geffray
(La), Geffray C.
Chemins de la guerre et de la paix (Les), Marchal
(Les),  Marchal R. et Messiant C.
Commerce frontalier en Afrique centrale (Le), Benafla
(Le),  Benafla K.
Côte d󲀙Ivoire, l󲀙an
annnée terrible, Vidal
terrible, Vidal C.
Démocratie
mocratiess ambiguës en Afrique centrale, Bernault
centrale, Bernault F.
Économie camerounaise
camerounaise (L󲀙), ), Aerts
 Aerts J.J., Cogneau D.
Économie sud-africaine au sortir de l󲀙apartheid (L󲀙), ), Cling
 Cling J.-P.
Effervescence
Effervesc ence religieuse (L󲀙),), Seraphin
 Seraphin Gilles
Énergie sociale  à  Abidjan (L󲀙),), Le
 Le Pape M.
Esprit d󲀙entreprise au Cameroun (L󲀙), ), Warnier
 Warnier J.-P.
Faire fortune en Afrique, Rubbers
Afrique,  Rubbers B.
Impossible retour (L󲀙),),  Walk
Walker
er Clare
Clarenc
ncee E.
Improvisation  économique en Afrique de l󲀙Ouest (L󲀙), ), Nubukpo
 Nubukpo K.
Isolément global. La modernité du village au Togo, Piot
Togo,  Piot Ch.
Longue marche de la modernité africaine (La), Copans
(La), Copans J.
Mort de Diallo Telli (La), Diallo
(La),  Diallo A.
Odyssée Kabila (L󲀙). Trajectoire pour un Congo nouveau ?, Willame
?, Willame J.-C.
é
Pa
Patr
tric
icee Lumu
Pauvret Lu mumbmba.
a. (La),
La cr
cris
isee cong
é au Sahel (La), Bonnecase
congol
 Bonnecase olai
aise
se re
V. revi
visi
sitt e, Wil
Willam
lamee J.-C.
J.-C.
Peuple du fleuve (Le), Bureau
(Le), Bureau R.
Police morale de l󲀙anticorr
anticorruption
uption (La), Vall 
(La), Vall ée O.
Politique par le bas (Le), Bayart
(Le), Bayart J.-F., Mbembé A. et Toulabor C.
Prophète de la lagune (Le). Les harristes de Côte-d󲀙Ivoire, Ivoire, Bureau
 Bureau R.
Religion de la vie quot. chez des Marocains musulmans, Ferri
musulmans,  Ferrié J.-N.
Sahel au XXIe siècle (Le), Giri
(Le), Giri J.
Sénégal sous Abdou Diouf (Le), Diop(Le), Diop M.-C. et Diouf M.
Soci
Sociol
olog
ogie
ie des
des pass
passioions
ns (Côte-d󲀙Iv Ivoi
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Rwanda da),
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Vida
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Sorc
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politique
que,, Ges
Geschi chiere
ere Peter 
Peter 
Togo sous Eyadéma (Le), Toulabor
(Le), Toulabor C. M.
 

Collection  Les terrains du si ècle

Au Cameroun de Paul Biya, Pigeaud


Biya,  Pigeaud F.
Biodiversité  et développement durable, Guillaud
durable,  Guillaud Y.
Chr étiens dans la mouvance altermondialiste (Les), Grannec
(Les),  Grannec Ch.
Clefs de la crise ivoirienne (Les), Dozon
(Les),  Dozon J.-P.
Coupeurs de route (Les), Issa
(Les),  Issa Saï bou
bou
Cybercaf és de Bamako, Steiner
Bamako,  Steiner B.
Défi des territoires (Le). Comment dé passer les disparités spatiales
en Afrique de l󲀙Ouest et du Centre, Alvergne
Centre,  Alvergne C.
Élections générales de 2007 au Kenya (Les), Lafargue
(Les),  Lafargue J. (dir.)
Enjeux urbains et développement territorial en Afrique contemporaine,
 Diop A.
Entre délocalisations et relocalisations, Mercier-Suissa
relocalisations,  Mercier-Suissa C.

Implanter
Islam et déle capitalisme
mocratie dansen Afrique,  Godong
Afrique, Godong
l󲀙enseignement S.
en Jordanie, Nasr
Jordanie,  Nasr M.
Islam, nouvel espace public en Afrique (L󲀙),  Holder G. ( éd.)
), Holder
Laurent Nkunda et la r é bellion du Kivu. Au c󰅓ur de la guerre
congolaise, Scott
congolaise,  Scott S. A.
Leçons de la crise ivoirienne, Dozon
ivoirienne,  Dozon J.-P.
Le Hamas et l󲀙édification de l󲀙État palestinien, Danino
palestinien,  Danino O.
Luttes autochtones, trajectoires postcoloniales (Amériques, Pacifique),
 Bosa B. et Wittersheim É . (dir.)
(dir.)
Métamorphoses du Hezbollah (Les), Samaan
(Les),  Samaan J.-L.
 Nige
 Ni gerr 2005
2005.. Une
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nature
rell e, Crombé X. et J é z équ
lle, quel
el J.
J.-H
-H.. (dir
(dir.)
.)
Paradoxes de l󲀙économie informelle (Les), Fontaine
(Les),  Fontaine L. et Weber F.
e
Retour de l󲀙esclavage au   XXI siècle (Le), Deveau
(Le),  Deveau J.-M.
R éveils amérindiens. Du Mexique   à  la Patagonie, Rudel
Patagonie,  Rudel C.
Soins de santé  et pratiques culturelles, Bellas
culturelles,  Bellas Cabane C. (dir.)
Un autre monde  à  Nairobi. Le Forum social mondial 2007 entre extra-
africaines,  Pommerolle M.-E. et Siméant J. (dir.)
versions et causes africaines, Pommerolle
Violences sexuelles et l󲀙État au Cameroun (Les), Abega
(Les),  Abega S. C.
 

Collection  Recherches internationales

Adieu aux armes ? (L󲀙), ), Nathalie


 Nathalie Duclos
A la recherche de la démocratie,
mocratie, Javier
 Javier Santiso (dir.)
Ambedkar !, Guy
!,  Guy Poitevin
Apr ès la crise... Les   économies asiatiques face aux défis de la
mondialisation, J.-M.
mondialisation,  J.-M. Bouissou, D. Hochraich et Ch. Milelli (dir.)
Architecture, pouvoir et dissidence au Cameroun, D.
Cameroun,  D. Malaquais
Aux origines du nationalisme albanais, Nathalie
albanais,  Nathalie Clayer 
Chine vers l󲀙économie de marché  (La),  (La), Antoine
 Antoine Kernen
Clubs politiques et perestroïka en Russie, Carole
Russie,  Carole Sigman
Contenus et limites de la gouvernance, Guy
gouvernance,  Guy Hermet (dir.)
Démocratie   à  pas de caméléon (La), Richard
(La),  Richard Bané gas
Démocratie et f édéralisme au Mexique (1989-2000), Magali
(1989-2000),  Magali Modoux
é
Dtatmocratie
É colonial,mexicaine
noblesse etennationalisme
terres indiennes (La),
(La), David
  à  Java,
 David Recondo
 Java, Romain
 Romain Bertrand 
Faire parti. Trajectoires de la gauche au Mexique, H 
Mexique,  H él ène Combes
Gouvernance (La), Guy
(La),  Guy Hermet 
Guerres et sociétés.  É tats et violence apr ès la Guerre froide,
 Pierre Hassner et Roland Marchal ( éd.)
Identité  en jeux (L󲀙), ), Denis-Constant
 Denis-Constant Martin (dir.)
Indonésie : la démocratie invisible, Romain
invisible,  Romain Bertrand 
Internet et politique en Chine, S 
Chine,  S éverine Arsène
Mafia, justice et politique en Italie, Jean-Louis
Italie,  Jean-Louis Briquet 
Matière   à  politique,
 politique, Jean-Fran
 Jean-François Bayart 
Milieux criminels et pouvoir politique, Jean-Louis
politique,  Jean-Louis Briquet (dir.)
Penser avec Michel Foucault, Marie-Christine
Foucault,  Marie-Christine Granjon
Politique de Babel (La), Denis
(La),  Denis Lacorne et Tony Judt ( éd.)
R égner au Cameroun, Jean-Pierre
Cameroun,  Jean-Pierre Warnier 
Sécurité  privée en Argentine (La), Federico
(La),  Federico Lorenc Valcarce
Sur la piste des OPNI, Denis-Constant
OPNI,  Denis-Constant Martin (dir.)
Trajectoires chinoises. Taiwan, Hong Kong et Pékin, kin, F.
 F. Mengin
Une mairie dans la France coloniale, Beno
coloniale,  Benoî t Tr é pied 
Vie quotidienne et pouvoir sous le communisme, Nad 
communisme,  Nad è ge Ragaru
et Antonela Capelle-Pog ăcean (dir.)
Voyages du développement,
veloppement, Jean-Fran
 Jean-François Bayart (dir.)
 

Collection  É tudes
tudes litt éé raires
r  aires

Aux sources du roman colonial, Seillan


colonial,  Seillan J.-M.
Coran et Tradition islamique dans la littérature maghr é bine  bine,,  Bourget C.
Culture française vue d󲀙ici et d󲀙ailleurs (La), Spear
(La),  Spear T. C. ( éd.)
De la Guyane   à  la diaspora africaine, Martin
africaine,  Martin F. et Favre I.
De la littérature coloniale   à  la littérature africaine, János
africaine,  János Riesz 
Dictionnaire
Dictionnai re littéraire des femmes de langue française, aise, Mackward
 Mackward C. P.
Discours de voyages : Afrique-Antilles (Les), Fonkoua
(Les),  Fonkoua R. ( éd.)
Dynamiques culturelles dans la Cara ï be,  be, Maximin
 Maximin C.
Écriva
crivain
in antillais
antillais au miroir de sa littérature (L󲀙), ), Moudileno
 Moudileno L.
Écrivain francophone   à  la croisée des langues (L󲀙), ), Gauvin
 Gauvin L. ( éd.)
Écrivains afro-antillais   à  Paris   󲀓  1920-1960
  1920-1960 (Les), Malela
(Les),  Malela B.
Édouard Glissant : un   «  traité  du dé parler  » » ,  Chancé  D.

Esclave fugitif
Essais sur dans la en
les cultures littcontact, Mudimbe-Boyi
érature antillaise (L󲀙),
contact,  Mudimbe-Boyi ), Rochmann
 Rochmann
E. M.-C.
Francophonie et identités culturelles, Albert
culturelles,  Albert C. (dir.)
Habib Tengour ou l󲀙ancre et la vague, Yelles
vague,  Yelles M. ( éd.)
Histoire de la littérature négro-africaine,
gro-africaine, Kesteloot
 Kesteloot L.
Imaginaire d󲀙Ahmadou Kourouma (L󲀙), ), Ou
 Ouédraogo J. (dir.)
Imaginaire de l󲀙archipel (L󲀙), ), Voisset
 Voisset G. ( éd.)
Insularité  et littérature aux  î les du Cap-Vert, Veiga
Cap-Vert,  Veiga M. (dir.)
Itinéraires intellectuels, Chaulet
intellectuels,  Chaulet Achour Ch. (dir.)
Littérature africaine et sa critique (La), Mateso
(La),  Mateso L.
Littérature africaine moderne au sud du Sahara (La), Coussy
(La),  Coussy D.
Littérature et identité  cr éole aux Antilles, Rosello
Antilles,  Rosello M.
Littérature franco-antillaise (La), Antoine
(La),  Antoine R.
Littérature ivoirienne (La), Gnaoul 
(La),  Gnaoul é-Oupoh B.
Littératures caribéennes compar ées,es, Maximin
 Maximin C.
Littératures d󲀙Afrique noire, Ricard
noire,  Ricard A.
Littératures de la péninsule indochinoise, Hue
indochinoise,  Hue B. (dir.)
Le métissage dans la littérature des Antilles fr., Maignan-Claverie
fr.,  Maignan-Claverie Ch.
Maryse Condé, r é bellion et transgressions, Carruggi
transgressions, Carruggi N. (dir.)
Mouloud Feraoun, Elbaz
Feraoun,  Elbaz R. et Mathieu-Job M.
 Nadine Gordimer, Brahimi
Gordimer,  Brahimi D.
Parades postcoloniales, Moudileno
postcoloniales,  Moudileno L.
Poétique baroque de la Caraï be,
 be, Chanc
 Chancé  D.
Roman ouest-africain de langue française (Le), Gandonou
(Le),  Gandonou A.
Trilogie caribéenne de Daniel Maximin (La), Chaulet-Achour
(La),  Chaulet-Achour C.
 

Collection  Contes et l éé  gendes


 

Au pays des initiés,


s, Gabriel
 Gabriel E. Mfomo
Chant des Bushmen Xam (Le), Stephen
(Le),  Stephen Watson
Contes animaux du pays mafa, Godula
mafa,  Godula Kosack 
Contes arabes de Tiaret (Algérie), rie), Abdelkader
 Abdelkader Belarbi
Contes diaboliques d󲀙Haïti, Mimi
ti,  Mimi Barthélemy
Contes, fables et r écits du Sénégal,gal, Lilyan
 Lilyan Kesteloot 
Contes des gens de la montagne (Cameroun), L.
(Cameroun),  L. Sorin-Barreteau
Contes haoussa du Niger, Jacques
Niger,  Jacques Pucheu
Contes igbo de la Tortue, Fran
Tortue,  Françoise Ugochukwu
Contes et légendes du Bénin,nin, M 
 M émoires d  Afrique
󲀙
󲀙  

Contes et légende
gendess fang du Gabon
Gabon (1905), H.
(1905), H. Trilles
Contes et légendes touaregs du Niger, L.
Niger,  L. Rivaill é  et P.M. Decoudras
é
Contes
Contes moundang
mystérieuxdu duTchad, Madi
Tchad,  Madi
mafa, Tchazab
pays mafa, Godula
 Godula  Louafaya
Kosack 
Contes du nord de la Guinée, G
e, G érard Meyer 
Contes du pays badiarank é  (Guinée),e), G
 Gérard Meyer 
Contes du pays des Moose
des  Moose.. Burkina Faso, Alain
Faso,  Alain Sissao
Contes du pays malink é (Gambie, Guinée, Mali), G
Mali),  Gérard Meyer 
Contes du pays nzakara (Centrafrique), Anne
(Centrafrique),  Anne Retel-Laurentin
Contess du pays tammari
Conte tammari (B énin),
nin), Sylvain
 Sylvain Prudhomme
Contes peuls du Nord-Cameroun, Dominique
Nord-Cameroun,  Dominique Noye
Contess du sud du Cameroun, S 
Conte Cameroun, S éverin C écile Abega
Contes tamouls, S.
tamouls,  S. Madanacalliany
Contes tshokwé  d󲀙Angola,
Angola, A.
 A. Barbosa et M. Cl. Padovani
Contes wolof du Baol, J.
Baol,  J. Copans et Ph. Couty
Les dits de la nuit (Sénégal),gal), Marie-Paule
 Marie-Paule Ferry
Les nuits de Zanzibar, Henry
Zanzibar,  Henry Tourneux
R écits   é piques toucouleurs, G
toucouleurs, Gérard Meyer 
Soir ées au village, Gabriel
village,  Gabriel E. Mfomo
Sur les rives du Niger, K 
Niger,  K él étigui Mariko
 

Composition :
Michel SOULARD
35250
35250 Andouillé-Neuville
Andouill
michel-soulard@orange.fr

Achevé d’imprimer en avril 2012


sur les presses de la Nouvelle Imprimerie  L aballe
aballery
ry – 58500 Clamecy

Dépôt légal : avril 2012 – Numéro d’impression : 204048


 Imprimé en France
La Nouvelle Imprimerie Laballery est titulaire de la marque Imprim’Vert®
 

Le 20 avril 1997, le Professeur Titus Edzoa,


n é   à   Douala en 1945, chirurgien et homme
politique qui fut plusieurs fois ministre, dé décla-
présidence de la Ré
rait sa candidature   à  la pré Répu-
blique du Cameroun. Paul Biya, le pré président de
la République en exercice, y vit une dé d éclaration de guerre et
chargea de tous les maux celui qui avait  é té  son compagnon de
route pendant de nombreuses annéannées.
emprisonné  au Secré
Titus Edzoa est alors emprisonné Secrétariat dÉtat   à   la
Défense (SED),   à  Yaound
 Yaoundéé.   À   lissue dun procès en plusieurs
étapes, il sera condamné
condamné   à  quinze ans de prison. 
prison.   À   pré
présent que
années sont passé
ces quinze anné passées, le pouvoir cherche   à  le mainte-
détention en invoquant dautres charges.
nir en dé
pr éface   à   ce r écit-t
Dans sa pré cit-téé moignage, Odile Tobner,
épouse de feu Mongo Beti, 
Beti,   écrit : 
:   «  Du fond de sa prison, le
Professeur Titus Edzoa nous envoie ce texte saisissant intituléintitulé
 M é 
éditations
  itations de prison. Ce livre simpose par sa puissance née
d
dune très grande ma î trise
trise de lexpression dans le fond et dans
intensément retenus, ce qui est
la forme. Lun et lautre sont intensé
le secret, très peu connu et compris, des   uvres durables, qui
suggèrent bien au-delà  de ce quelles disent.
qualités qui en ré
Les qualité résultent sont aussi bien les plus rares
précieuses, celles qui se ré
et les plus pré résument plutô
plutôt   à   labsence
défauts les plus communs : aucun bavardage oiseux mais
des dé
densité  dun langage dune extrême simplicité
la densité simplicité  qui nexprime
que lessentiel ; aucun ego envahissant mais la modestie sin-
vanité  du moi ; aucune enflure redon-
cère de qui conna î t la vanité
dante mais la discrétion voire le murmure avec lequel on arti-
cule les plus grandes choses.
Et le propos est en effet très ambitieux. Comment oser par-
ler de la vie, de la mort, de l amour, du destin, du temps, sans
courir le risque majeur d être inf érieur   à  son sujet et, finale-
ment, ridicule ? Titus Edzoa affronte ce risque, comme il a
affrontéé  sa situation, et il faut bien dire qu il en triomphe.   »
affront

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