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République de Côte d’Ivoire

Année Académique
Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique 2013-2014

Université Félix Houphouët Boigny UFR des Sciences de la Terre


et des Ressources Minières
Cocody-Abidjan

N° d’ordre :…………………
Laboratoire de Géologie du Socle et de Métallogénie

MEMOIRE
Pour l’obtention du MASTER en Sciences de la Terre

Option : Pétrologie – Métallogénie

THÈME
Pétrogenèse du gisement manganésifère de Lauzoua
dans le département de Guitry
(Sud de la Côte d’Ivoire)
Composition du jury
Présenté par : DAGO ARISTIDE GHISLAIN BEUGRE
Prof. OGA Y. MARIE SOLANGE,.....Président du jury
Date de soutenance : 08 AVRIL 2014 à 14 H
Prof. COULIBALY YACOUBA,..........Examinateur
Directeur de mémoire : Prof. COULIBALY YACOUBA
Dr KOUAMELAN A. NICAISE,………..Examinateur
Co-Directeur: Dr KOUAMELAN A. NICAISE
Dr ALLIALY MARC EPHREM,………..Examinateur
République de Côte d’Ivoire
Année Académique
Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique 2013-2014

Université Félix Houphouët Boigny UFR des Sciences de la Terre


et des Ressources Minières
Cocody-Abidjan

N° d’ordre :…………………
Laboratoire de Géologie du Socle et de Métallogénie

MEMOIRE
Pour l’obtention du MASTER en Sciences de la Terre

Option : Pétrologie – Métallogénie

THÈME
Pétrogenèse du gisement manganésifère de Lauzoua
dans le département de Guitry
(Sud de la Côte d’Ivoire)
Composition du jury
Présenté par : DAGO ARISTIDE GHISLAIN BEUGRE
Prof. OGA Y. MARIE SOLANGE,.....Président du jury
Date de soutenance : 08 AVRIL 2014 à 14 H
Prof. COULIBALY YACOUBA,..........Examinateur
Directeur de mémoire : Prof. COULIBALY YACOUBA
Dr KOUAMELAN A. NICAISE,………..Examinateur
Co-Directeur: Dr KOUAMELAN A. NICAISE
Dr ALLIALY MARC EPHREM,………..Examinateur
DEDICACES
Je tiens à rendre grâce à Dieu parce qu’il m’a permis d’avoir l’intelligence nécessaire, la force,
le courage et la persévérance pour arriver à ce niveau d’étude aujourd’hui. Que toute œuvre de
mes mains serve à lui rendre gloire en tout temps et en tout lieu tant que je vivrai.
Il me parait honnête de rendre hommage à l’œuvre de haute bienveillance de mes parents à mon
égard pour m’avoir beaucoup soutenu et encouragé à continuer plus loin dans les études après
mon BTS (Brevet de Technicien Supérieur) en Mines Géologie et Pétrole, diplôme obtenu en
2005.
Je dédie cette œuvre à mes frères et sœurs sans distinction Rachelle, Carine, Carole, Michelle,
Donald, Félix, Géovani, Anne-Rolande, Téophanie. A la famille Allé en particulier M. Allé
Gacien et sa compagne Kangbé Ahou Luciana ; à M. Yapi Godens et sa femme à
Yamoussoukro.
Je ne saurai oublier ma compagne Gisèle Guehi pour son soutien indéfectible.
Que Dieu bénisse chacun de vous et vous rende au centuple ce que vous avez eu ou continuez à
faire pour moi.

I
REMERCIEMENTS
Le rapport qui vous est présenté est le fruit de la franche collaboration entre la SODEMI et
l’UFR-STRM.
Nous voudrions remercier d’office le Prof. Boffoué M. Olivier, Doyen de l’UFR-STRM
pour avoir accepté notre inscription en Master et pour avoir aussi participé à notre formation.
Nous disons, grand merci au Prof. Aka Kouamé, Président de la commission scientifique de
l’UFR STRM pour ses conseils avisés.
Nous voulons dire un sincère merci et rendre un vibrant hommage à tous les enseignants du
Laboratoire de Géologie du Socle et de Métallogénie :
- au Professeur Coulibaly Yacouba pour la confiance qu’il nous a accordé en nous
acceptant dans ce laboratoire et dont l’abnégation au travail, l’affectivité, la rigueur sont
pour nous un tremplin pour émerger dans la vie ;
- aux autres enseignants, Prof. Djro Chérubin, Dr Kouamélan Alain Nicaise, Dr Allialy
Marc Ephrem qui ne ménagent aucun effort pour notre bonne et efficiente formation.
Nous adressons nos remerciements sincères à tous les Enseignants et au Personnel
administratif de l’UFR-STRM, plus particulièrement aux Professeurs Biemi Jean, Digbéhi Zéli
Bruno, Jourda Jean Patrice, Mondé Sylvain, Lasm Téophile, Oga Marie Solange, Soro Nagnin,
Djagoua Eric Valère pour la qualité de la formation donnée.
Aussi nous ne saurions remercier assez la SODEMI avec à sa tête M. Kadjo Kouamé le
Directeur Général qui nous a accepté dans sa structure ;
A M. Yao Kouamé Raoul, Directeur de la Recherche Minière, qui nous a appris à
intégrer le monde professionnel et nous a accordé toute sa confiance pour que nous ayons tous
les moyens matériels et financiers pour nous aider à réaliser ce Travail ; Nous lui exprimons
toute notre reconnaissance.
A M. Yao Charlot, Chef du Service exploration pour son amabilité et son ouverture.
A tout le personnel de la DRM pour leur bon accueil, leur ouverture et avec lesquelles nous
avons eu des relations très fraternelles et qui nous ont permis une intégration facile. En
particulier aux Géologues MM. Koné Piena, Diaby Sékou, Koné Gnienessigué, N’Da Kouadio
Faozi, Fofana et Mme Kouassi Claude Joëlle ; je ne pourrai jamais vous remercier assez pour
votre amabilité et votre assistance dans la conception de ce document.
Je ne saurai omettre M. Kouassi Pascal A., Mlles Clarisse Abolé et Oré Christelle et
surtout la Secrétaire du DRM Madame Yao Emilienne.

II
A mes amis de la promotion Jourda Jean Patrice, je dis que la grâce de Dieu soit avec
chacun et nous fasse parvenir à la réussite.
A mes amis du Laboratoire de Pétrologie et de Métallogénie, le courage, la persévérance
dans l’effort fera de nous les Leaders de demain ; que Dieu nous fasse garder nos liens de
fraternité à jamais. Nous tenons aussi à remercier la famille Bitty à Port-Bouet qui nous a
recueillis durant la crise qu’a connue notre pays et à mon compagnon de tout jour Goh Siaw
Gregoire.
A mon ami Kouassi Brice Roland et à la famille Otto qui a bien voulu m’accueillir chez
elle et m’a adopté comme un fils.
Dans cette œuvre qui vous est présentée nous ne pourrions citer tout le monde, déjà au
touché de ce document sachez que vous êtes compté parmi les personnes à qui nous adressons
nos sincères remerciements et implorons pour vous les bontés de l’Eternel… Amen !!!

III
TABLE DES MATIERES
DEDICACES ............................................................................................................................... I
REMERCIEMENTS ................................................................................................................... II
TABLE DES MATIERES ......................................................................................................... IV
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................................ VII
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................. VIII
LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................... IX
RESUME ..................................................................................................................................... X
ABSTRACT ............................................................................................................................... XI
INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITES. .............................................................................. 3
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MANGANESE ................................................... 3
I-1. Caractéristiques physico-chimiques du Manganèse ........................................................... 3
I-2. Source des fluides et environnements géodynamiques propices à la concentration du
manganèse. ......................................................................................................................... 3
I-3. Aspects généraux de l’histoire des gisements de manganèse. ........................................... 5
I-4. Les minéraux du manganèse .............................................................................................. 6
I-5. Géochimie du manganèse................................................................................................... 6
I-6. Utilité du manganèse .......................................................................................................... 7
CHAPITRE II. QUELQUES GISEMENTS DE MANGANESE D’AFRIQUE DE
L’OUEST ET DU BRESIL. ......................................................................... 8
II-1. Le gisement de manganèse de tambao (Burkina-Faso). ......................................... 8
II-2. Le gisement de manganèse de N’suta (Ghana).. ......................................................... 9
II-3. Le gisement de manganèse de Lauzoua (Côte d’Ivoire). ...................................... 9
II-4. Le gisement de manganèse d’Urucum (Brésil). ................................................... 10
II-5. La mine de manganèse de Morro da Mina (Brésil). ............................................. 10
II-6. Le gisement de manganèse d’Azul (Brésil). ......................................................... 10
CHAPITRE III : CADRES GEOGRAPHIQUE ET GEOLOGIQUE ............................... 11
III-1. CADRE GEOGRAPHIQUE .......................................................................................... 11
III-1-1. Localisation et présentation du gisement de Lauzoua (Ex Mokta) ........................ 12
III-1-2. Relief et hydrographie ............................................................................................ 12
III-1-3. Climat, sol et végétation ......................................................................................... 12

IV
III-2. CADRE GEOLOGIQUE ................................................................................................ 14
III-2-1. Aperçu géologique de la Côte d’Ivoire .............................................................. 14
III-2-2. Géologie de la région de Lauzoua ..................................................................... 16
III-2-3. Travaux antérieurs sur le gisement de Lauzoua................................................ 17
DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODES. ..................................................... 20
CHAPITRE IV : MATERIEL ET METHODES .................................................................. 20
IV-1. DOCUMENTATION................................................................................................... 20
IV-2. MATERIEL ................................................................................................................. 20
IV-3. METHODES D’ACQUISITION DES DONNEES ..................................................... 21
IV-3-1. Sondage et pétrographie macroscopique.............................................................. 21
IV-3-1. Pétrographie-microscopique ................................................................................ 21
IV-3-3. Analyse au Microscope Electronique à Balayage (MEB/EDS) ................. 22
IV-3-4. Analyses géochimiques ........................................................................................ 22
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION. ................................................. 23
CHAPITRE V : PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU GISEMENT..................... 23
V-1. Les roches encaissantes de la minéralisation ................................................................ 23
V-2. Morphologie du gisement. .................................................................................. 23
V-3. Caractérisation de la minéralisation. ........................................................................ 25
V-3-1. Caractéristiques lithologiques..................................................................... 25
V-3-2. Typologie des minerais rencontrés. ............................................................ 25
V-3-3. Caractéristiques structurales. ..................................................................... 28
CHAPITRE VI : ETUDE PETROGRAPHIQUE DES PROTORES DE LAUZOUA ..... 29
VI-1. Description des sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04 ............................................... 29
VI-2. Etude pétrographique des protores du gisement de Lauzoua .............................. 33
VI-2-1. Le sondage ZK 01 ................................................................................................ 33
VI-2-2. Le sondage ZK03 ................................................................................................. 39
VI-2-3. Le sondage ZK04 ................................................................................................. 43
Conclusion partielle. ............................................................................................................ 47
CHAPITRE VII : INTERPRETATIONS ET DISCUSSION. .................................... 49
VII-1. Au plan lithologique. ................................................................................................... 49
VII-2. Au plan métallogénique. ...................................................................................... 49
VII-3. Origine de la minéralisation et évolution minéralogique des protores. ......................51
VII-3-1. Origine de la minéralisation. ..........................................................................51

V
VII-3-2. Evolution minéralogique des protores. ...........................................................51
VII-3-2.1. L’évolution minéralogique des quartzites à grenat. ......................................... 51
VII-3-2.2. L’évolution minéralogique des protores carbonatés. .................................. 52
VII-3. Etude comparée du gisement de Lauzoua à d’autres gisements de manganèse. . 52
VII-3-1. Etude comparée du gisement de Lauzoua et de quelques gisements de manganèse du
Brésil (Azul, Urucum et Morro da Mina). ................................................................... 52
VII-3-2. Etude comparée des gisements de Lauzoua et de N’suta (Ghana). ................ 54
CONCLUSION GENERALE ................................................................................................. 57
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................... 59
ANNEXES ................................................................................................................................. 64

VI
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
 BRGM : Bureau de Recherche Géologique et Minière, France
 C.A.R : Centre d’Analyse et de Recherche (PETROCI, Côte d’Ivoire).
 C.E.S.E.V. / E.N.S.G. : Centre d’Enseignement Supérieur en Exploration et
Valorisation des ressources minérales. / Ecole Nationale Supérieure de Géologie
appliquée et de prospection minière, Nancy
 CGM : China national Geological & Mining corporation.
 CML: Compagnie Minière du Littoral.
 CNRS : Centre National de Recherche Scientifique (France).
 CNTIG : Centre National de Télédétection et d’Information Géographique de Côte
d’Ivoire.
 DRM : Direction de la Recherche Minière.
 EDS : Spectrométrie à Diffusion d’Energie.
 KeV : Kiloelectrovolt.
 KV : Kilovolt.
 LAM : Laboratoire d’Analyse Minérale (SODEMI).
 LGSM : Laboratoire de Géologie du Socle et de Métallogénie.
 Ma : millions d’années
 MEB : Microscope Electronique à Balayage.
 PE : Permis d’Exploitation.
 PETROCI : Société des opérations pétrolières de Côte d’Ivoire.
 PR : Permis de Recherche.
 SODEMI : Société pour le Développement Minier de la Côte d’Ivoire.
 UFR-STRM : Unité de Formation et de Recherche en Science de la Terre et des
Ressources Minières.

VII
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Histogramme de la production mondiale de manganèse en 2011............................... 4
Figure 2. Schéma montrant les différents milieux de dépôt du manganèse. .............................. 4
Figure 3. Carte de localisation de la sous-préfecture de Lauzoua ............................................. 13
Figure 4. Carte de localisation des permis couvrant le gisement de Lauzoua (ex Mokta) ........ 13
Figure 5. Les grands ensembles géologiques d’Afrique de l’Ouest .......................................... 15
Figure 6. Carte géologique simplifiée de la Côte d’Ivoire. ....................................................... 15
Figure 7. Carte géologique de la région de Lauzoua ................................................................. 19
Figure 8. Appareillage de MEB/EDS du C.A.R (Côte d’Ivoire) .............................................. 22
Figure 9. Coupe morphologique du gisement de manganèse de Grand-Lahou ........................ 24
Figure 10. Coupe synthétique du gisement de Lauzoua (ex Mokta) ......................................... 26
Figure 11. Aspect des différents types de minerai de manganèse du gisement de Lauzoua ..... 27
Figure 12. Caisse de rangement de carottes du sondage ZK 03 (118,50 m - 123,25 m) montrant
différents faciès de roche. ........................................................................................ 31
Figure 13. Deux types de minerais riches en manganèse dans le sondage ZK 03 .................... 31
Figure 14. Coupes lithologiques des sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04. .................................. 32
Figure 15. Aspects macroscopiques et microscopiques de deux schistes cinéritiques (ZK 01-01
et ZK 01-02). ........................................................................................................... 34
Figure 16. Aspects macroscopiques et microscopiques (MEB) d’un schiste cinéritique carboné
(ZK 01-03) .............................................................................................................. 35
Figure 17. Aspects macroscopiques et microscopiques de deux schistes cinéritiques (ZK 01-04
et ZK 01-05) ............................................................................................................ 37
Figure 18. Aspects macroscopique et microscopique d’un schiste tufacé (ZK 01-06)............. 38
Figure 19. Aspects macroscopiques et microscopiques des ampélites manganésifères (ZK 03-
01 et ZK 03-02) ....................................................................................................... 40
Figure 20. Aspects macroscopique et microscopique de l’ampélite manganésifère ZK 03-03 et
quelques spectres de minéraux analysés. ................................................................ 41
Figure 21. Aspects macroscopiques et microscopiques d’un schiste cinéritique (ZK 04-01) et
d’un schiste tufacé carbonaté (ZK 04-02) ............................................................... 44
Figure 22. Aspects macroscopiques et microscopiques de deux schistes tufacés carbonatés (ZK
04-03 et ZK 04-04) ................................................................................................. 45

VIII
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I. Principales concentration en manganèse à la surface terrestre ................................. 7

Tableau II. Caractéristiques des sondages ZK 01, ZK 02, ZK 03 et ZK 04. ............................ 21

Tableau III. Composition chimique de quelques grenats analysés........................................... 42

Tableau IV. Composition chimique de quelques carbonates analysés. .................................... 46

Tableau V. Synthèse des données pétrographiques et minéralogiques des sondages ZK 01,


ZK 03 et ZK 04. .................................................................................................... 48

Tableau VI. Composition minéralogique des minerais des gisements d’Urucum, d’Azul, Morro
da Mina et de Lauzoua. ......................................................................................... 53

Tableau VII. Composition chimique des minerais des gisements d’Urucum, d’Azul, Morro da
Mina et de Lauzoua ............................................................................................... 53

Tableau VIII. Tableau comparatif des gisements de Lauzoua et de N’suta ............................. 56

IX
RESUME
Les travaux présentés dans ce mémoire sont une contribution à une meilleure connaissance
du gisement de manganèse de Lauzoua (ex Mokta).
Le gisement de manganèse de Lauzoua est situé dans la région de Grand-Lahou dans le sud
de la Côte d’Ivoire. Il est issu d’un long processus d’altération latéritique sous climats
tropicaux conduisant à un enrichissement supergène des protores.
Les travaux antérieurs limités à la zone oxydée n’ont révélé que des quartzites à spessartines
comme minerai primaire issu d’une recristallisation métamorphique des dépôts initiaux
d’oxydes et de carbonates. La minéralisation est interstratifiée dans des schistes et provient de
l’altération des gondites et des ampélites manganésifères.
Au terme des études pétrographiques et minéralogiques menées sur les sondages carottés, il
ressort que les roches identifiées sont des quartzites à spessartines, des ampélites
manganésifères, des schistes cinéritiques et des niveaux de schistes tufacés pauvres en
manganèse à la base des profils. Les principaux minéraux reconnus comme porteur de la
minéralisation primaire sont la rhodochrosite, la kutnohorite, le grenat type spessartine, la
braunite associés à des minéraux accessoires tels la pyrite, le rutile, la chalcopyrite, la
pyrophanite, la monazite, l’apatite, le zircon. En surface, le minerai se présente sous forme de
lentilles de cuirasses et d’amas de bloc issus du démantèlement des premiers et dit minerai de
démantèlement.
L’essentiel des minerais oxydés actuellement observés est le résultat de transformations
anciennes sans relation directe avec le contexte climatique actuel. Parmi les minéraux issus de
l’altération supergène des protores, deux familles se distinguent :
 des minéraux transitoires d’oxydation des protores : manganite et birnessite
issues des carbonates ; lithiophorite issue des grenats.
 des minéraux stables formant l’essentiel des minerais oxydés riches :
cryptomélane, n’sutite, ramsdellite.

Mots clés : altération latéritique, quartzites, ampélites, manganèse, schistes, Lauzoua.

X
ABSTRACT
The work presented in this thesis would contribute to a better knowledge of manganese
deposit of Lauzoua (ex Mokta).
The manganese deposit of Lauzoua is located in the region of Grand Lahou in the south of
Côte d' Ivoire. The deposit is the result of a long process of lateritic weathering of protores.
Previous works limited to the oxidized zone have revealed that protores are spessartites
quartzites wich came from a metamorphic recrystallization of initial deposits of oxides and
carbonates. The present study has especially designed to characterize the protore (s) and their
origin. After petrographic and mineralogical studies of cored surveys, rocks identified are
espessartites quartzites, manganiferous black shales, cineritics and tuffaceous schists poor in
Mn in the base of profile.
The deposit improvement comes from the weathering of black shales and
manganesiferous gondites. On the surface, the ore is in the form of lenses and armor cluster
block from the dismantling of the first and said ore dismantlement.
The main minerals identified as carrying the primary mineralization are rhodochrosite,
istkutnohorite and the espessartite, braunite associated with accessory minerals such as pyrite,
rutile, the chalcopyrite pyrophanite...
Most of the oxide ores currently observed and therefore parageneses described is the result
of long-standing changes not directly related to the current global context.
Among the minerals formed, two families can be distinguished:
- transitional mineral oxidation protores : manganite and birnessite from carbonates;
lithiophorite outcome of garnets.
- stable minerals forming the bulk of the oxide ores rich: cryptomelane, n'sutite,
ramsdellite.

Key words: lateritic weathering, protore, quartzites, manganiferous black shales, schists,
Lauzoua.

XI
INTRODUCTION
L’importance du manganèse dans la vie de tous les jours est peu connue du public. Son
utilisation est restreinte en grande partie au monde de la métallurgie et de la chimie alors que
l’humanité n’aurait pu connaitre tous ces avancements modernes sans son utilisation
(International Manganèse Institute, 2012). Le manganèse est le quatrième métal le plus utilisé
au monde après le fer, l’aluminium et le cuivre. C’est un élément assez commun dans la croûte
terrestre et qui par sa capacité à adopter plusieurs degrés d’oxydations (7, 4, 3 et 2) se retrouve
dans une gamme variée de minéraux.
En Côte d’Ivoire, les terrains volcano-sédimentaires birimiens déformés par l’orogenèse
éburnéenne (2000 Ma) et qui forment des sillons allongés SSW-NNE contiennent de nombreux
gîtes et indices de manganèse (ZANONE, 1964). Ces terrains plissés comportent des gites de
manganèse stratiforme à basse teneur (15 à 20 % Mn), dont les minéralisations primaires
principales sont des carbonates ou des silicates obtenus par recristallisation métamorphique
(ARNOULD, 1954 ; SOULE DE LAFONT, 1956 ; SERVANT, 1956 ; CANCE et al., 1958 ;
SOREM et CAMERON, 1960 ; DELFOUR, 1963 ; BAGARRE, 1963 ; ZANONE, 1968).
L’altération météorique transforme ces minéralisations en oxydes secondaires conduisant à un
enrichissement supergène présentant un intérêt économique avec des teneurs de 38 à 46 % de
manganèse métal ; ce qui a permis d’obtenir quelques gisements dont le gisement
manganésifère de Lauzoua dans la région de Grand-Lahou, sud de la Côte d’Ivoire.
Le gisement de Lauzoua a déjà fait l’objet d’une première exploitation de 1960 à 1970 par la
société française MOKTA EL HADID de laquelle il tira son nom de gisement de Mokta. Elle
ferma le 27 février 1970 suite à la baisse du cours du manganèse sur le marché international.
Depuis les années 90, avec l’appétit insassiable de la Chine même si elle occupe le pôle des
pays producteurs (Fig. 1), et l’émergence des pays en voie de développement (Brésil, Japon,
Inde, Afrique du Sud), la demande de manganèse ne fait que croître. C’est pourquoi en 1994, la
SODEMI a repris les études et a évalué les réserves à 1631086 tonnes à 41,97 % Mn. Les
résultats ayant été probants, elle a décidé en association avec le géant chinois CGM (China
national Geological & Mining corporation) de créer en 2011 la Compagnie Minière du Littoral
(CML).
Jusque là, l’exploitation n’ayant portée que sur le minerai oxydé, ce mémoire vient lever le
voile sur la possibilité d’exploitation du protore manganésifère de Lauzoua à l’image de celui
du gisement de manganèse de N’suta au Ghana.

1
L’objectif de cette étude est d’identifier la paragenèse minérale du protore afin de proposer
un modèle concis d’évolution minéralogique à l’origine de la concentration manganésifère.
Pour atteindre cet objectif principal nous nous sommes fixés comme objectifs spécifiques :
- de faire la synthèse des données sur le gisement de Lauzoua (ex Mokta) ;
- de faire une étude qualitative et semi quantitative des phases minérales afin de déterminer
la nature des protores;
- enfin, de montrer la possibilité d’exploiter ces protores comparativement à d’autres
gisements de manganèse dans le monde.
Ce mémoire se propose de présenter dans une première partie les généralités sur le manganèse,
la méthodologie de travail dans une seconde partie et une troisième partie sera consacrée aux
résultats et à la discussion.

2
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MANGANESE
I-1. Caractéristiques physico-chimiques du Manganèse
Le manganèse (symbole Mn) est le 12ème élément le plus répandu de la croûte terrestre. Il
fut découvert en 1774 par le chimiste JOHANN GOTTLIEB GAHN. Le manganèse est un
métal de couleur argentée, de symbole Mn, placé entre le chrome et le fer dans le tableau
périodique des éléments chimiques. Son numéro atomique est 25 et sa masse molaire est de
54,938 grammes. Ses points de fusion et d’ébullition sont respectivement de 1246 et 2061 °C.
C’est un métal gris-blanc, teinté de rose, qui rouille, comme le fer, dans l’air humide. Le
manganèse peut présenter les degrés d’oxydation 7, 4, 3 et 2. Le manganèse métallique n’est
pas particulièrement réactif à l’air. Cependant, une fois réduit en poudre, il peut bruler pour
former l’oxyde Mn3O4 et être la cause d’incendie. Le manganèse ou "altération de magnésie"
se trouve dans les roches, soit dans de nombreux silicates (en substitution fréquente avec le fer
ferreux), soit dans les oxydes, soit encore dans les carbonates.

I-2. Source des fluides et environnements géodynamiques propices à la concentration


du manganèse
Les fluides responsables de la minéralisation en manganèse peuvent être hydrogénétiques
ou hydrothermaux. Les fluides hydrogénétiques proviennent des grandes profondeurs
d’environnement marin ou lacustre, en milieu anoxique, et sont remontés par courant ascendant
(Fig. 2). Le dégazage crustal et la diagenèse de sédiments riches en métaux seraient
responsables de l’enrichissement de ces fluides en manganèse (ELDERFIELD, 1977; BÜHN et
STANISTREET, 1997).
La plupart des dépôts économiques de manganèse ont été mis en place par l’action
d’évents hydrothermaux associés à des roches volcaniques intermédiaires (MAYNARD, 2010).
GLASBY (1997) note que l’hydrothermalisme a été un facteur important lors de la formation
des gisements du protérozoïque et de l’archéen. Durant ces périodes, l’action hydrothermale
était plus importante et due au gradient géothermique de la terre qui était plus élevé (GLASBY,
1997). Des accumulations de métaux d’origine hydrothermale se sont mises en place à de
faibles profondeurs suite à l’action de courants ascendants des fonds marins (upwelling). La
plupart des dépôts de manganèse ont été mis en place par ce phénomène puis transformés en
gisement par altération supergène.

3
Figure 1. Histogramme de la production mondiale de manganèse en 2011 (en milliers de tonnes)
(International Manganese Institute, 2013)

Figure 2 : Schéma montrant les différents milieux de dépôt du manganèse


(KULESHOV, 2011 ; Modifié)
(1) Sédimentaire; (2) hydrothermal-sédimentaire (volcanogénique exhalatif);
(3) diagénétique; (4) épigénétique (métasomatique); (5) supergène.

4
Les dépôts de manganèse et de fer-manganèse peuvent se mettre en place dans presque
tous les types d’environnements géodynamiques où se retrouvent des bassins océaniques
permettant les processus de formation (HEIN et al., 1997). Ces processus peuvent être
sédimentaire-diagénétique, volcanogénique, hydrothermal-sédimentaire, épigénétique et
supergène (KULESHOV, 2011) (Fig. 2).
En raison de la grande diversification des sources de manganèse possibles, les conditions
typiques nécessaires à la formation des gisements de manganèse sont encore méconnues. La
minéralisation du manganèse qui se produit en environnement marin ou lacustre nécessite un
milieu oxydant pour précipiter car il est soluble en milieu réducteur tandis que les carbonates
quant à eux nécessitent un milieu réducteur (WISSINK, 1972). Le minerai formé dépend de
l’environnement physico-chimique en place (pH, Eh, etc…).

I-3. Aspects généraux de l’histoire des gisements de manganèse


Tout minerai au sens économique du terme est en grande partie secondaire car des
protores (minerai primaires) ne sont généralement pas exploitables. L’altération de roches
riches en manganèse conduit à des concentrations très importantes en oxydes et hydroxydes de
manganèse. Notons que l’altération de roches dont la teneur de manganèse correspond à la
moyenne de l’écorce terrestre (0,10 %) (clarke) ne suffira jamais à elle seule à donner des
concentrations dignes d’intérêt économique (SOME, 1989).
Pour qu’un gisement de manganèse ait un intérêt économique d’abord et qu’ensuite il
puisse servir de gisement de manganèse de type batterie, il lui faut une triple histoire:
• d’abord une venue volcanique qui élève le fond géochimique en manganèse ;
• ensuite une concentration majeure du point de vue géochimique au cours de la mise en place
des volcano-sédimentaires. D’un clarke de 0,10 %, on passera à des teneurs de cent à deux
cents fois plus fortes ;
• enfin, une altération superficielle qui enrichit et oxyde le minerai. Notons que
l’enrichissement supergène se produit jusqu’à des profondeurs variables ne dépassant
généralement pas une soixantaine de mètres.

5
I-4. Les minéraux du manganèse
On retrouve le manganèse dans près de 300 minéraux mais seulement une douzaine sont
utilisés comme minerais. Les minéraux qui contiennent du manganèse sont généralement
composés d’oxy-hydroxydes, de carbonates et de phosphates, de silicates et rarement de
sulfures. Les principaux sont la pyrolusite (MnO2), la rhodocrosite (MnCO3), la romanéchite
(mélange d'oxydes de baryum et de manganèse hydratés), le manganite (Mn2 O3 . H2 O) et
l'hausmannite (Mn3O4). La minéralogie de la minéralisation dépend du type de gîte rencontré.
− les silicates
Dans l’ordre de fréquence, les silicates manganésifères sont les suivants : La spessartine
(Mn3Al2Si3O12); la braunite (Mn7SiO12) ; la rhodonite (Mn, Fe, Ca) SiO3;
La téphroïte (Mn2SiO4).


L’essentiel des silicates de manganèse en Côte d’Ivoire est composé de spessartine.
les oxydes et hydroxydes
Comme minéraux oxydés, on peut citer : la pyrolusite (MnO2) ; la polianite (MnO2) ; la
ramsdellite (MnO2) ; la pseudo-ramsdellite ou n’sutite (MnO2 type 1,65 Ǻ) définie dans le
gisement ghanéen de N’Suta ; la manganite (MnO-OH), le wad [MnO2.nH2O (Fe: skemmatite;
Li: lithiophorite)] ; la haussmannite (Mn3O4) ; la wolframite (Fe,Mn)WO4 et la psilomelane
(BaH2O)2Mn5O10.
− les carbonates
On a la dialogite (rhodochrosite) (MnCO3) ; la kutnohorite Ca(Mn,Fe,Mg)(CO3 )2 ; ankérite
(Ca(Fe,Mg,Mn)(CO3)2 ;
− les sulfures
Ce sont : l’alabandite (MnS) et l’hauérite (MnS2).

I-5. Géochimie du manganèse


Le manganèse est le second métal lourd le plus abondant dans la lithosphère après le Fe. Le
manganèse fait donc partie des éléments majeurs de la croute terrestre. Sa concentration dans
les sols, sédiments et roches est de l’ordre de 0,1 %. Mais elle varie suivant la nature des
roches dans des ordres de grandeur indiquées dans le tableau I. JEBRAK et MARCOUX
(2008) indiquent que dans les gîtes de manganèse formés en contexte volcano-sédimentaire, le
manganèse peut aussi se retrouver associé à des niveaux oxydés, carbonatés ou silicatés. Le
manganèse est un élément très sensible aux conditions d’oxydo-réduction et de pH du milieu
dans lequel il se trouve (eau, roche) et dont les teneurs peuvent être très fortement variables
autour des compositions moyennes annoncées. Il est très fréquent de le trouver dans les

6
formations superficielles, sols et alluvions, des concrétions d’oxy-hydroxydes de Fe-Mn
amorphes baptisés « wads » dans lesquelles Fe et Mn s’expriment en dizaines de pourcents.

Tableau I. Principales concentration en manganèse à la surface terrestre.

Roches cristallines volcaniques Roches sédimentaires Eaux


(ppm, g.t-1) (ppm, g.t-1) (ppb, µg.L-1)
granite diorite gabbro UB grès schiste calcaire mer douce
400 1000 1500 1300 200 500 600 2 15

I-6. Utilité du manganèse


Le manganèse est l’élément essentiel à la production de l’acier (90 % de la production
d’acier se fait à partir du manganèse) grâce à sa capacité à fixer le soufre, sa propriété anti-
oxydante et son aptitude à la formation d’alliages. Les plus grands producteurs de manganèse
sont la Chine, l’Afrique du Sud et l’Australie (Fig. 1).
Le manganèse intervient dans de nombreux aciers spéciaux (teneur pouvant atteindre 1,2
%) dont il améliore la solidité, la dureté, la rigidité et la résistance à l’usure, mais également
sous sa forme oxydée, comme composant de batterie. Le manganèse est utilisé pour la
fabrication d’alliages ferromagnétiques avec l’aluminium, l’antimoine et spécialement le
cuivre. Il peut aussi entrer dans la composition d’additifs de peintures, d’engrais, d’aliments
pour animaux et de colorants pour les matériaux de construction (briques).
Le dioxyde de manganèse, la pyrolusite, est utilisé pour décolorer les verres contenant des
impuretés de fer et intervient dans la préparation de l’oxygène et du chlore. Le permanganate
de potassium KMnO4 est un agent oxydant utilisé en chimie. Le manganèse entre aussi dans la
composition des pesticides (maneb, mancozeb et methyl-cyclopentadienyl manganese
tricarbonyl-MMT) et d’additifs de certaines essences.
Le manganèse est un élément essentiel pour la vie. Il intervient dans la minéralisation des os,
dans le métabolisme énergétique et dans celui des protéines, dans le fonctionnement de
certaines enzymes ; dans la régulation du métabolisme, dans la protection des cellules contre
les radicaux libres et dans la formation des glycos-aminoglycanes. Les carences en manganèse
induisent la stérilité chez les mammifères et la déformation des os chez les poulets
(ARTIGNAN, 2003).

7
CHAPITRE II. QUELQUES GISEMENTS DE MANGANESE D’AFRIQUE DE
L’OUEST ET DU BRESIL
Ce chapitre traitera de trois gisements d’Afrique de l’ouest et de trois gisements du Brésil en
Amérique latine. Le gisement de Tambao à la lisière de la zone sahélienne et les gisements de
N’suta et Lauzoua en zone tropicale humide d’Afrique sub-saharienne. Les trois derniers
gisements Urucum, Morro da Mina et Azul au Brésil.

II-1. Le gisement de manganèse de Tambao (Burkina-Faso)


Le gisement de Tambao est situé en zone sahélienne, au nord du Burkina Faso. Il s’agit en
effet d’un gisement de dix millions de tonnes avec des minerais riches dont la teneur dépasse
fréquemment 50 % de manganèse. Le gisement de Tambao occupe deux collines dont la plus
importante était coiffée par une cuirasse ferrugineuse intermédiaire. La puissance des couches
minéralisées principales a limité leur démantèlement et, de façon générale, la formation des
minerais superficiels de type amas de blocs et cuirasses de manganèse.
Le gisement de Tambao se caractérise par un contexte métamorphique, par la présence
d’intrusions granitiques et surtout un protore carbonaté en bancs puissants et continus, dont la
teneur peut dépasser 40 % de manganèse avant toute action météorique (SOME, 1989). La
minéralisation primaire comporte toutefois à côté des carbonates, des silicates et des oxydes.

*Les minerais oxydés superficiels


A côté du minerai lité des bancs en place, des minerais concrétionnés et des minerais de
démantèlement apparaissent sur les collines de Tambao. Les concrétions sont très développées,
avec des couches concentriques qui se succèdent. Quatre types de répartition du manganèse
entrent en jeu, à partir du stock Précambrien :
• l’oxydation et l’enrichissement des lentilles interstratifiées ;
• l’accumulation résiduelle par lessivage différentiel, qui donne les amas de
démantèlement ;
• l’accumulation absolue, à forte teneur, après migration oblique dans les cuirasses de
manganèse des horizons profonds des pentes inférieures ;
• le dépôt à basse teneur avec le fer, dans les horizons argileux à pisolites ou dans les
cuirasses ferrugineuses des glacis quaternaires.

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II-2. Le gisement de manganèse de N’suta (Ghana)
Le gisement de manganèse de N’suta est situé dans la région occidentale du Ghana, à
environ cinq kilomètres au sud de Tarkwa Goldfields. L’exploitation minière a commencé en
1916. Les minerais de manganèse sont essentiellement constitués de carbonates pouvant
atteindre des épaisseurs de 45 m et la lithologie générale du gisement présente une succession
de turbidites et de roches vertes. Ces roches sont datées du Birimien 2,2 Ga.
Ces roches méta-sédimentaires contiennent des niveaux riches en carbonate intercalés entre
les différentes couches, qui présentent un aspect caractéristique en bandes. Le protore du
gisement est constitué de sédiments chimiques, de rhodochrosite, d’alabandite et de minéraux
ferrifères). Ces sédiments se sont formés dans un bassin marin où régnait une activité
relativement élevée de CO2 et des conditions de Eh-pH extrêmement faibles (Eh 1 à -0,6 volts
et un pH de 8 à 11) pendant les périodes birimiennes (2170 - 2180 Ma). Ces conditions ont eu
lieu juste en dessous du rebord du plateau dans un environnement marin peu profond
(ADRIAN, 2001). Les intempéries sous-marines ultérieures (halmyrolyse), suivie plus tard par
le métamorphisme d'âge éburnéen (2100 Ma) a conduit à la formation de minéraux riches en
Mg-Ca-Fe et de rhodochrosite, le minéral dominant dans le gisement. D'autres minéraux
rencontrés sont les sulfures (par exemple, alabandite, sphalérite, pyrite, millerite, niccolite,
gersdorffite, et de molybdénite) et les oxydes et hydroxydes (jacobsite, galaxite; brucite,
todorokite, pyrochroïte, manganosite (MnO)).

II-3. Le gisement de manganèse de Lauzoua


Le gisement de manganèse de Lauzoua (ex Mokta) est localisé dans la zone forestière du
Sud de la Côte d’Ivoire. Il occupe la partie sommitale d’une chaîne de collines façonnée sous
climat tropical humide. Le gisement, constitué de minerai oxydé et enrichi par action
météorique, a été autrefois exploité entre 1960 et 1970 (GRANDIN et PERSEIL, 1977).
Les concentrations manganésifères de Mokta sont situées dans les formations birimiennes
(Protérozoïque inférieur), affectées par l’orogenèse éburnéenne, qui débuta voici 2 000 millions
d’années environ (ROQUES, 1948 ; BONHOMME, 1962 ; ROCCI, 1965 ; BLACK, 1967).
Les formations birimiennes plissées, essentiellement constituées de roches volcaniques et
sédimentaires épimétamorphiques concernent une série de sillons d’orientation NNE - SSW, au
sein du socle ancien (Libérien). Elles sont localement granitisées en bordure des sillons ; des
intrusions granitiques postérieures recoupent le tout. Les couches birimiennes sont presque
toujours très redressées. Les horizons manganésifères sont enfermés dans les sillons birimiens

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formations schisteuses (et quartzitiques) et toujours associés à des formations volcano-
sédimentaires.

II-4 Le gisement de manganèse d’Urucum


La mine de manganèse d’Urucum se trouve dans l'état de Mato Grosso do Sul, dans la
ville de Corumba, près de la frontière brésilienne avec la Bolivie. Le manganèse produit est
sous la forme d'oxyde. Cette mine de manganèse est l'une des plus importantes au Brésil,
depuis le début de sa mise en exploitation. Le gisement s’est formé à partir d’un dépôt initial
d'oxydes de manganèse d’origine sédimentaire. Le minerai exploité est formé principalement
de cryptomélane et pyrolusite (WALDE et al., 1981). De nos jours, le minerai exploité est
classé en deux types en fonction de la teneur en phosphore, le contaminant principal de ce
minerai. Le premier type est le type standard (ST) contenant plus de 0,12% de phosphore et le
deuxième type est le type (LP), contenant une faible quantité de phosphore (moins de 0,12% de
phosphore) (FARIA, 2008).

II-5. La mine Morro da Mina


La mine Morro da Mina est situé dans la ville de Conselheiro Lafaiete, dans la région
métallurgique de l'état de Minas Gerais. Les roches de cette mine appartiennent au groupe Rio
das Velhas, identifié comme une séquence volcano-sédimentaire. Les principaux protores de
Morro da Mina sont des roches silico-carbonatées, qui présentent comme principaux minéraux
constitutifs: de la rhodochrosite, de la pyroxmangite, de la spessartine et de la tephroite. Le
minerai se caractérise par sa couleur gris foncé, il est compact et de granulométrie fine à
moyen. Il se trouve couramment sous formes de lentilles. Le minerai s’altère soit en un minerai
granuleux à plaquettes manganésifères soit en un minerai pélitique à plaquettes manganésifères
(FARIA, 2008).

II-6. Le gisement de manganèse d’Azul


La mine de manganèse d’Azul est le plus grand producteur de minerai de manganèse (oxyde)
en Amérique latine, avec une production annuelle de 2,5 Mt. Le minerai produit est
principalement destiné à la production de ferro-alliages et, dans une moindre mesure, à
l'industrie chimique pour la fabrication des batteries. Le gisement manganésifère d’Azul se
situe à proximité du grand gisement de fer de Carajas (Etat du Para, Brésil), 500 km environ au
Sud de Bélem. Associé à l’altération latéritique de roches sédimentaires ampélitiques attribuées
au Précambrien inférieur (PARISOT et al., 1983), le minerai de manganèse de ce gisement
constitue des réserves de l’ordre de 45 000 000 tonnes avec une teneur moyenne de 42,65% de

10
Mn (BERNARDELLI et BEISIEGEL, 1978). Le gisement est allongé d’Est en Ouest sur
environ 5 km et sa largeur ne dépasse pas 500 m.
Le gisement primaire est représenté par une structure anticlinale de la formation manganésifère
paléo-Protérozoïque affleurant sur 4,5 km de long et 0,4 km de large. A la base de cette
formation on a 65 m de siltites et d’argilites avec moins de 14 % de manganèse. Au dessus de
cette couche vient l’unité manganésifère inférieure (18 à 40 m d’épaisseur) avec entre 21 % et
26 % Mn, essentiellement de la rhodochrosite (FARIA, 2008).
Ensuite on a un niveau de siltites et d’argilites épais de 68 à 90 m et plus pauvre en manganèse
(moins de 4 % Mn). Au dessus vient l’unité manganésifère supérieure avec une puissance de 33
à 54 m et des teneurs d’environ 15 % Mn. Le niveau le plus élevé est constitué essentiellement
de plus de 70 m de siltite avec imprégnations et intercalations manganésifères (environ 6 %
Mn). Une telle association de rhodochrosite détrtiques à grains fins avec carbone organique et
manganèse (rhodochrosite ou mangano-calcite) est courante et formerait selon WISSINK
(1972) plus de deux tiers des ressources mondiales.

11
CHAPITRE III : CADRES GEOGRAPHIQUE ET GEOLOGIQUE
III-1. CADRE GEOGRAPHIQUE
III-1-1. Localisation et présentation du gisement de Lauzoua (ex Mokta)
Le gisement de manganèse de Lauzoua autrefois appelé gisement de Mokta se situe au sud
de la Côte d’Ivoire à la lisière du bassin sédimentaire, dans le département de Guitry et dans la
sous-préfecture de Lauzoua (Fig. 3 et 4). De façon plus précise, il se situe à environ 50 km au
nord-ouest de Grand-Lahou et à 150 km à l’ouest d’Abidjan. Ce gisement est couvert par le
permis PE 36 de 100 km² et le nouveau permis PR 248 d’une superficie de 88,6 km2.

III-1-2. Relief et hydrographie


La région de Lauzoua est une région de collines dont les plus importantes en altitude
atteignent plus de cent mètres. L’ensemble de ces collines forme une chaîne suivant la direction
birimienne NE – SW (N 40°) sur près de 14 km de long et 1 km de large et, se situe à l’extrême
sud du sillon Oumé-Fettêkro. Les dépôts manganésifères occupent les sommets de ces
collines.
Au plan hydrographique, on note la présence de plusieurs rivières importantes dont, le
Niouniourou à l’ouest, le Boubo et le Gô à l’est de la région de Lauzoua.

III-1-3. Climat, sol et végétation


Le climat de la région de Grand-Lahou est du type équatorial de transition avec de très
fortes précipitations annuelles (1470 mm/an) régies par deux saisons des pluies.
En ce qui concerne la végétation, la région est couverte de forêt qui se dégrade avec l’activité
humaine On note cependant des îlots préservés sous forme de forêts classés (Bolo,
Niouniourou, Gbolo, Dogoro, Dougodou, etc...). Au niveau des sols, Lauzoua appartient à la
zone des sols ferralitiques moyennement lessivés (N’DA, 2010).

12
LAUZOUA

Figure 3. Carte de localisation de Lauzoua (CNTIG, 2011)

N PR 248

Chantier minier

PE 36 Ve r s Abidj a n

Ve r s Sa n - Pe dr o

Figure 4. Localisation des permis couvrant le gisement de Lauzoua (ex Mokta).

13
III-2. CADRE GEOLOGIQUE
III-2-1 Aperçu géologique de la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire est constituée de deux grands ensembles géologiques différents : le socle
cristallin et un bassin sédimentaire côtier.
− Le socle cristallin
Le socle cristallin (d’âge précambrien) de Côte d’Ivoire occupe 97,5 % du territoire et
appartient au craton ouest africain, précisément à la dorsale Man-Léo. Cette dorsale est limitée
par la chaîne des Mauritanides-Rokellides à l’ouest, par le bassin de Taoudéni au nord, par la
zone mobile de l’Afrique centrale à l’est et par l’océan atlantique au sud (Fig. 5). Elle comporte
deux principaux domaines séparés par la faille du Sassandra orientée nord-sud (BESSOLES,
1977) :
 le domaine "Kenema - Man" situé à l’ouest, constitué de formations archéennes structurées
au cours des mégacycles Léonien (3200 - 2900 Ma) et Libérien (2900 - 2700 Ma) ;
 le domaine "Baoulé-Mossi" ou domaine Protérozoïque (2500-1600 Ma) situé à l’est et
comportant parfois des reliques de socle Archéen. Dans ce domaine, les formations
désignées sous le vocable de Birimiens, correspondent à une partie du Protérozoïque
inférieur comprise entre 2100 et 1800 Ma (YACE, 1984).
Les principaux événements tectono-métamorphiques se sont manifestés entre 2200 Ma et
2000 Ma (FEYBESSE et al., 1989). Ils sont liés au mégacycle Eburnéen daté à 2500 -1600 Ma
(BONHOMME, 1962 et YACE, 1984).
Plus tard, TEMPIER (1986) et LEMOINE (1988) subdivisent le mégacycle Eburnéen en
deux cycles distincts : le Burkinien (2400 – 2150 Ma) et l’Eburnéen (s.s.) (2150 – 1850 Ma).
Selon PAPON (1973), l’ensemble des phénomènes géologiques qui se sont déroulés dans le
SW serait responsable de la partition du pays suivant ces deux domaines.
− Le bassin sédimentaire côtier
Le bassin sédimentaire ivoirien se divise en un bassin côtier (onshore) et en un bassin
profond (offshore). La partie terrestre a la forme d’un croissant centré sur Jacqueville et s’étend
de Fresco à l’ouest à la frontière ghanéenne à l’est sur environ 350 km. Le bassin ne représente
que 2,5 % de la superficie du pays et est d’âge Crétacé à Quaternaire (Fig. 6). Les formations
les plus anciennes d’âge Crétacé-Paléocène sont constituées d’argile, de glauconites et de
bitumes (TAGINI, 1972).

14
Figure 6. Carte géologique simplifiée de la Côte d’Ivoire
(TAGINI, 1971, modifiée par KOUAMELAN, 1996)

15
III-2-2. Géologie de la région de Lauzoua
Le manganèse se situe dans une bande étroite limitée à l'ouest par les granites
syntectoniques, à l'est par le domaine schisteux de la basse Comoé et au sud par le bassin
sédimentaire. Cette bande disparaît vers le nord, à la hauteur de Tiassalé contre des granites
syntectoniques. Le massif d'Orumbo-Boka (SE de Toumodi) serait un vestige septentrional de
ce complexe volcano-sédimentaire (ZANONE, 1964).
L'horizon manganésifère est interstratifié dans les schistes en une série de lentilles discontinues
les unes à la suite des autres selon la direction birimienne. La minéralisation qui se trouve sous
forme d’oxydes secondaires provient de l'altération des gondites, ampélites et schistes
manganésifères.
D’après les travaux de PAPON (1962) et de CAMIL (1994), on peut distinguer dans la
région de Lauzoua, des formations métamorphiques d’origine sédimentaire, les formations
métamorphiques d’origine volcanique et les formations volcaniques (Fig. 7).
III-2-2.1 Les formations métamorphiques d’origine sédimentaire
Les formations d’origine sédimentaire affleurent à l’est de la région et constituent la
terminaison sud-ouest du bassin de la Comoé. Les sédiments sont essentiellement constitués
d’arkoses, d’arénites, de grès pélitiques, de lutites et de schistes. Ces sédiments peu évolués
renferment des éléments détritiques anguleux quartzo-feldspathiques dans un ciment argilo-
sériciteux. Leur composition chimique et minéralogique est typiquement celle des produits de
démantèlement des roches granitiques (ALRIC et al., 1987). Cet ensemble est représenté par :
Les métaarénites dominant sur les métasiltites. Ce faciès s’étend du sud vers l’est. Les travaux
d’ALRIC et al., 1987 démontrent la prédominance dans ce faciès des métaarénites (d’origine
détritique) sur des grauwackes (d’origine volcanique).
III-2-2.2 Les formations métamorphiques d’origine magmatique
• les métagranodiorites à biotite et/ou à hornblende : les métagranodiorites sont situés à
l’extrême ouest de la zone de Lauzoua. Il s’agit de la bordure orientale d’un important
massif orienté NNE-SSW. Ce massif, caractérisé par des grains moyens de couleur assez
sombre, présente dans cette bordure un faciès porphyroïde (DELOR et al., 1995) ;
• le métagabbros et métadolérites : les métagabbros et métadolérites sont situés à l’extrême
Sud de la zone de Lauzoua.
• la métarhyolite et la métadacite : sont des roches intrusives qui apparaissent à l’extrême nord
de la zone de Lauzoua.

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III-2-2.3 Les formations volcaniques
• les métavolcanites indifférenciées : ce terme regroupe tout un ensemble de faciès volcanique
acide à basique individualisé au centre de la feuille de Grand-Lahou. Ce massif est en
enclave dans les ampélites.
III-2-2.4 Les roches à caractères mixtes
• les ampélites et ampélites manganésifères : ce faciès revêt un caractère mixte du fait d’une
abondance relative de l’élément carbone d’une part et d’autre part les roches présentent un
aspect de cendres volcaniques consolidées. Les ampélites sont des schistes noirs graphiteux
finement lités et interstratifiés avec de fins lits de quartz par endroits. Ces schistes sont
traversés par des veinules de calcite et par de nombreux filons de quartz à tourmaline claire
et à rutile (ARNOULD, 1957).

III-2-3. Travaux antérieurs sur le gisement de Lauzoua


La région de Grand-Lahou a fait l’objet de nombreuses investigations géologiques et minières
depuis les années 50. Des publications faisant référence à ces travaux sur la région sont :

− ARNOULD (1957) qui place le niveau manganésifère à la base des roches vertes du
Birimien supérieur. Il rattache les formations manganésifères à la série birimienne de la
Comoé classique du birimien volcano-sédimentaire. Concernant l'évolution régionale du
relief ou le rôle de l'altération météorique dans la genèse des minéralisations exploitables, on
peut citer les travaux de : PECCIA-GALLETTO (1960) ; BAGARRE (1962) ; PAPON
(1962), TAGINI (1962) ; ZANONE (1964). Il en est de même pour les publications sur la
gîtologie ou la minéralogie des minerais de manganèse de Grand-Lahou avec : CANCE et
al. (1958) ; CHOUTEAU (1962) ; GRANDIN (1965, 1968 et 1976) ; GRANDIN et
PERSEIL (1977) ; PERSEIL et GRANDIN (1978 et 1985) ;
− PECCIA-GALLETTO (1960) qui est le premier auteur à avoir fait une publication sur le
gisement de manganèse de Mokta. Dans cette étude, l'auteur fait l'historique des recherches
et décrit les méthodes d'exploration. Pour cet auteur, les formations manganésifères sont
classées dans le précambrien, plus précisément, dans le birimien qu'il subdivise en birimien
supérieur et birimien inférieur :
Dans le birimien supérieur, il distingue deux niveaux :
• un niveau de roches basiques anciennes tectonisées du type gabbro ou dolérite.
• un niveau para métamorphique manganésifère situé au toit du précédent.
Dans le Birimien inférieur, il observe des roches essentiellement métamorphiques ;

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− ZANONE (1964) décrit les principales occurrences de manganèse en Côte d’Ivoire
(rapports SODEMI n° 44 et 44 bis). En se basant sur les travaux de PECCIA-GALLETTO
(1960), ZANONE fait une large description du gisement de manganèse de Grand-Lahou.
Une sédimentation essentiellement chimique accompagne la mise en place des laves: des
jaspes se déposent dans leur voisinage immédiat. On les retrouve aujourd'hui sous diverses
formes de quartzites jaspoïdes en particulier renfermant du manganèse ;
− GRANDIN (1998), dans une « Note à l’attention de la SODEMI. » portant sur les
observations anciennes, souligne quelques phénomènes propres à l’évolution latéritique du
gisement:
• l’existence de deux types de couches minéralisées: couches interstratifiées dans la série
sédimentaire birimienne fortement redressée (pendage 70°NW) et des couches
subhorizontales parallèles à la surface topographique (pendage inférieur à 10°) ;
• l’existence d’amas de blocs et cailloux de minerais oxydés, coiffant les têtes de couches
interstratifiées ;
• l’existence de divers masques de minéralisations: présence des débris de cuirasse
ferrugineuse dans les premiers mètres de l’aire sommitale de la chaîne de colline ;
présence de sols argilo-sableux stériles colluvionnés ; d’encroûtements ferro-
manganésifères pauvres enrobant les débris de minerais des amas de démantèlement ;
• l’existence de lentilles minéralisées.
En définitive, tous ces auteurs s'accordent et placent les formations manganésifères
essentiellement dans le Birimien et plus précisément dans un contexte volcanique et
sédimentaire dit volcano-sédimentaire.

18

Cordon sableux Grand-lahou

Figure 7. Carte géologique de la région de Lauzoua (DELOR et al., 1995 modifié)

19
DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODES
CHAPITRE IV- MATERIEL ET METHODES
IV-1. DOCUMENTATION
Nous avons eu recours à la documentation présente dans les archives de la SODEMI ainsi
que certaines publications présentes sur internet. Cette bibliographie nous a permis d’avoir des
informations sur le manganèse, les conditions ayant présidées à sa concentration ainsi que la
géologie de la région de Grand-Lahou. Notre documentation a eu pour support :
 La carte géologique de Grand –Lahou au 1/50000.
 Les rapports de terrain.
 Les mémoires de Thèses et de DEA.
 Les publications.
 Les résultats d’analyses géochimiques du Laboratoire d’Analyse Minérale (L.A.M) de
la SODEMI.
IV-2. MATERIEL
Nos différents travaux ont eu pour matériel de travail :
• Des morceaux de carottes de sondages fournies par la Compagnie Minières du Littoral
(CML).
• Treize Lames minces polies d’une épaisseur de 30 µm ont été réalisées au Centre
d’Analyse et de Recherche (CAR) de la PETROCI à Abidjan (Côte d’Ivoire). Elles
sont composées de :
− 9 lames minces recouvertes de lamelles qui ont servi à l’étude pétrographique et
minéralogique.
− 4 lames minces non couvertes destinées principalement à l’étude au microscope
électronique à balayage (MEB).
• le microscope optique du laboratoire de Géologie du Socle et de Métallogénie (LGSM)
de l’UFR-STRM de l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody-Abidjan ;
• le microscope électronique à balayage (MEB) du laboratoire du BRGM-CNRS Orléans
(France) ;
• le microscope électronique à balayage (MEB) du Centre d’Analyse et de Recherche
(CAR) de la PETROCI à Abidjan (Côte d’Ivoire) ;
• Nous avons aussi eu recours à des logiciels tel que Map info 11.0 ; Surfer ; Excel ;…
pour affiner les cartes mais surtout pour le traitement de nos données en vu d’une
meilleure présentation des résultats de nos travaux.

20
IV-3. METHODES D’ACQUISITION DES DONNEES
L’acquisition de données s’est faite à deux niveaux : les travaux de terrain et les travaux de
laboratoire.
IV-3-1. Sondage et pétrographie macroscopique
Le sondage revêt une grande importance, car il permet de traverser le profil d’altération et de
recouper les roches saines dans lesquelles la couleur, la texture, la composition minéralogique
et la structure ne sont pas modifiées. Il permet également d’accéder à la minéralisation primaire
et de déterminer son enracinement. Dans le but d’identifier de nouvelles zones manganésifères
sur les permis (PE 36 et PR 248) couvrant le gisement de Lauzoua, quatre sondages ont été
réalisées par la CGM en 2012 (ZK 01, ZK 02, ZK 03, ZK 04) (Tableau II).

Tableau II. Caractéristiques des sondages 2012-2013 (SODEMI)

Sondage Easting Northing Azimuth Inclinaison Prof. Date Date


Atteinte début fin
(°) (°) (m) (m)
B Est ZK 01 235167 589666 310 85 251,7 21/10/12 29/10/12
B centre ZK 02 234653 589325 0 90 231 03/11/12 08/11/12
C Est ZK 03 234811 589210 0 90 153,2 14/11/12 20/11/12
D Est ZK 04 233743 588527 310 75 182,5 24/11/12 02/12/12
Total 818,4

Ainsi, les carottes prélevées dans ces sondages ont fait l’objet d’études géochimique,
métallographique et pétrographique en vue de déterminer les formations qui concentrent le
manganèse et la paragenèse minérale de ces roches. Le sondage ZK 02 n’a pas été
échantillonné pour les études car les faciès ne présentaient aucun lien avec les roches riches en
manganèse et cela a été confirmé par les analyses géochimiques (Annexe 1).

IV-3-2. Pétrographie microscopique


L’observation générale présente des roches métamorphiques dont les minéraux sont quasi
impossible à déterminer à l’œil nu d’où la nécessité de l’utilisation du microscope optique.
Les treize lames minces réalisées ont servi à l’étude pétrographique et minéralogique. Les
minéraux du manganèse étant difficilement identifiables au microscope pétrographique et vu
que de nombreux minéraux ont été supposés comme manganifères, l’analyse au microscope
électronique à balayage (MEB) s’avérait nécessaire pour infirmer ou confirmer les hypothèses
ainsi émises sur la nature de ces minéraux.

21
IV-3-3. Analyse au Microscope Electronique à Balayage (MEB/EDS)
Le MEB permet grâce à un fort grossissement de voir les relations entre les différentes
phases minérales souvent invisibles au microscope optique. Les minéraux sont identifiés à
partir des raies caractéristiques identifiés sur le spectre et leur pourcentage pondéral d’oxyde.
Ainsi, le MEB permet de prendre des photographies des phases minérales ainsi que d’avoir
une composition chimique semi quantitative du minéral.
Dix-huit heures de séance MEB ont été nécessaires pour déterminer avec précision les
phases minérales en présence sur les quatre lames non couvertes. La méthodologie adoptée a
consisté d’abord à déterminer au microscope pétrographique les zones d’intérêts sur lesquelles
il fallait s’attarder.
L’appareil que nous avons utilisé dans le cadre de ce travail est le MEB/EDS (FEG Supra 40
VP Zeiss) du C.A.R (Fig. 8). Ce MEB est équipé d’un détecteur de rayons-X (OXFORD
Instruments) relié à une plateforme de microanalyseur EDS (Inca Dry Cool, sans Azote
liquide).

Figure 8. Appareillage de MEB/EDS du C.A.R (Côte d’Ivoire)

V-3-4. Analyses géochimiques


Les dosages géochimiques réalisés par spectromètre à absorption atomique 500 du Laboratoire
d’Analyse Minérale (LAM) de la SODEMI mis à notre disposition nous ont servi de base dans
nos interprétations afin d’identifier les différentes passes minéralisées et de faires des
corrélations entre les teneurs en manganèse et les faciès observés.

22
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION
CHAPITRE V: PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU GISEMENT
Pour une meilleure connaissance du gisement, nous rappelons les différents résultats acquis sur
la partie supergène du gisement.
V-1. Les roches encaissantes de la minéralisation
Sur le gisement, Les roches encaissantes de la minéralisation sont principalement formées
de roches métamorphiques. Ces roches sont représentées par des roches argileuses tendres et
des schistes, se présentant en des bancs fortement redressées. Des schistes graphiteux de
couleur grise et des schistes tufacés de couleur brune de même que des schistes arkosiques ont
été aussi identifiés (ZANONE, 1964) de même que des ampélites manganésifères. Des galets
de roches vertes se rencontrent parfois dans les éluvions.
V-2. Morphologie du gisement
La morphologie du gisement de Lauzoua a été diversement interprétée par plusieurs auteurs :

 ZANONE (1964) soutient que le gisement de Lauzoua a acquis sa forme actuelle au cours
des périodes de dissection qui ont donné des plateaux d’altitude de 800 m à l’Eocène et
d’altitude 400 à 500 m au pliocène ( au tertiaire). Ces niveaux décroissent à mesure que
l’on s’approche de la mer par le fait d’un affaissement général du sol en direction du sud.

 Selon GRANDIN (1976), le gisement a été modelé au quaternaire par trois périodes
successives que sont :
• la régression marine (supposé Pré-Ouljien) qui correspond à une phase d’érosion ;
• la transgression (Ouljien ?) qui représente une période d’altération intense ;
• la régression marine (peut-être Pré-Flandrien) qui est une nouvelle période d’érosion.
C’est au cours de ces trois phases que, selon l’auteur, le gisement est passé
progressivement d’un plateau cuirassé à une croupe convexe basse dans laquelle le
manganèse a été redistribué.
Une coupe verticale du gisement (CAMIL, 1994) montre quatre niveaux (Fig. 9) décrits comme
suit de bas en haut :
Niveau D : Schiste fin à oxyde de manganèse de couleur gris sombre
Niveau C : Lamelle de cristallites de manganèse induré de 2 à 3 mm d’épaisseur.
Niveau B : Précipité d’oxyde de manganèse contenant à sa partie supérieure des poches
d’argile ou minerai de type II et à la base des réseaux anastomosés dans une argile
meuble ou minerai de type III.
Niveau A : minerai sous forme de nodules sphérique ou minerai de type I.

23
Figure 9. Coupe morphologique du gisement de manganèse de Lauzoua (CAMIL, 1994)

24
V-3. Caractérisation de la minéralisation
V-3-1. Caractéristiques lithologiques
D’une manière générale, le gisement de Lauzoua est affecté par l’altération latéritique. La
succession verticale présente du haut vers le bas la zone des saprolites fines, la zone de
transition ou saprolites grossières, et enfin la roche mère saine parcourue de nombreuses veines
silico-carbonatées.
Il est difficile d’établir un profil type de la zone vue la variation des successions de faciès d’un
sondage à un autre et à l’intérieur du même sondage. Dans l’ensemble, on peut retenir :
• un ensemble supérieur (I), d’épaisseur oscillant entre 2 et 3 m est représenté par une
couverture végétale argileuse brun-rougeâtre ou brunâtre stérile et parfois associée au faciès
pisolitique ou nodulaire;
• un ensemble médian (II), d’épaisseur très variée, représente le faciès du manganèse de
démantèlement constitué de gros et petits blocs, galets ou amas de nodules de manganèse
noyé dans une argile brunâtre ou brun-rougeâtre ;
• un ensemble inférieur (III), dont l’épaisseur varie de 1 à 2 m est représenté par des argiles
rougeâtres dans lequel le manganèse se présente sous forme de gros blocs et de lentille
subhorizontal ou de direction N 40°, à pendage variant de 68-70° SE. Cet ensemble repose
généralement sur des schistes gris à gris sombre.

V-3-2. Typologie des minerais rencontrés


Dans le gisement de Lauzoua, trois types de minerai ont été mis en évidence. Ce sont le
minerai primaire, le minerai de démantèlement et le minerai de cuirasse (Fig. 10).

 Le minerai primaire (minerai de lentille)


Les roches manganésifères primaires (protores) sont essentiellement des gondites (quartzites
à grenats) (Fig. 11, A) et des ampélites manganésifères (Fig.11, B et C) qui se présentent
sous forme de lentilles dans l’encaissant schisteux et graphiteux (Fig. 11, D). A partir de la
composition chimique des gondites et de divers constituants, MOKTA (1959) regroupe les
différents éléments comme suit :
− Ba, Ca, et Mg sont sous forme de carbonates ;
− Na et K proviennent des feldspaths ;
− Fe et Ti se trouvent dans les grenats ;
− Mn provient à 68 % de la rhodochrosite et à 32 % des grenats ;

25
− la silice se trouve à 42 % dans les grenats, à 6,8 % dans les feldspaths et à 51 % dans le
quartz.

 Le minerai de cuirasse
L’altération météorique des protores forme une zone oxydée qui peut évoluer vers un mode
de cuirassement caractérisé par une hydrolyse intense des silicates et un fort durcissement
par précipitation de fer et de manganèse. La latérisation qui est un processus résiduel,
consiste en un lessivage presque total de la silice conduisant à l’accumulation sur place
d’hydrate de manganèse, d’alumine et de fer qui donne la couleur rouge caractéristique des
latérites. Le minerai de cuirasse aurait pris naissance à la base de sols ferralitiques, dans
l’horizon d’argiles tachetées issu soit directement de l’altération des schistes, soit de
l’évolution pédologique de matériaux remaniés ou colluvionnés. Le développement des
cuirasses de manganèse constituent le trait le plus original du gisement de Lauzoua et le site
privilégié d’accumulation des phases stables de MnO2. Le minerai de cuirasse représente 15
% du minerai exploité. Il est soit sous forme de corps massifs et durs, soit sous forme de
masses concrétionnées ou "chou-fleur" (Fig. 11, E).

 Le minerai de démantèlement
Il proviendrait selon GRANDIN et PERSEIL (1977) de la fragmentation des lentilles
manganésifères oxydées dans des schistes altérés au cours d’une longue période humide.
Cette fragmentation serait favorisée par l’action conjuguée des poids de l’encaissant
schisteux argileux et du minerai en lentille, ainsi que du jeu du fort pendage (70° NW) des
bancs minéralisés (Fig. 11, F).

Figure 10. Coupe synthétique transversale montrant la localisation des différents types de
minerai de manganèse du gisement de Mokta (GRANDIN et PERSEIL, 1977).

26
A B

0, 8 m

F
E

Figure 11. Aspects des différents minerais de manganèse du gisement de Lauzoua.

 A : une carotte de quartzite à spessartine.


 B : veine de sulfure dans une ampélite.
 C : sulfure centimétrique dans une ampélite manganésifère.
 D : tranchée dans une lentille manganésifère (0,80 m de largeur).
 E : minerai de cuirasse présentant un aspect concrétionné (« chou fleur »).
 F : minerai de démantèlement.

27
V-3-3. Caractéristiques structurales
Du point de vue structural, la région de Lauzoua fait partie du sillon volcano-sédimentaire
Oumé-Fettekro dont elle constitue la partie méridionale.
Les observations de terrain ont permis de mettre en évidence :
− des plans de schistosité généralement orientés N-40° avec des pendages de l’ordre de 70 à
85°. Les structures sont fortement redressées et recoupées par des filons de quartz à
tourmaline d’origine hydrothermale ;
− la schistosité (S1) et la stratification (S0) paraissent confondues. Le gisement de Lauzoua
a un pendage général NW. Le métamorphisme est de faible grade ;
− une importante fracturation de la roche favorisant le passage des fluides hydrothermaux
d’où la présence de veines sulfurées ;
− une importante faille cisaillante à l’extremité méridionale de la bande minéralisée a
également été mise en évidence par ZANONE (1964). Le rejet de cette structure
cisaillante NW-SE est de 2,5 km. Cette faille a favorisé une meilleure circulation des
eaux et des apports provocants des enrichissements locaux en minerai.
Toutes ces structures sont orientées suivant la direction birimienne.

28
CHAPITRE VI. ETUDE PETROGRAPHIQUE DES PROTORES DE LAUZOUA

Ce chapitre comportera deux partie : la première qui est consacrée à l’étude lithostratigraphique
des sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04 et la seconde qui traitera de l’étude pétrographique
détaillée de ces sondages.
VI-1. Description des sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04
Ce chapitre présente les résultats des études macroscopiques et microscopiques réalisés.
La démarche adoptée pour l’obtention de ces résultats a consisté en deux phases : une première
phase de description macroscopique des échantillons des trois sondages carottés combinée aux
résultats d’analyses géochimiques (Annexe 1) mis à notre disposition. Cela a permis d’établir
les coupes lithologiques de ces trois sondages (Fig. 9). La seconde phase a concerné l’étude
microscopique des treize lames minces dont nous disposons. Sur les treize lames minces,
seulement quatre ont fait l’objet d’une étude au MEB.
• Le sondage ZK 01
Dans le sondage ZK 01, on observe dans les premiers mètres une cuirasse latéritique rouge
brique dans laquelle il n’y a aucune relique de minéraux manganifères mais des oxydes de fer ;
juste en dessous du niveau cuirassé, on a une zone argileuse rouge ocre sur une épaisseur de 20
à 40 m avec des teneurs en manganèse rélativement basses (0 à 10 % Mn). Le reste de la
colonne stratigraphique est constituée de schistes cinéritiques de couleur gris claires finement
stratifiés parcourrus de nombreuses veines et veinules silico-carbonatées. Dans les derniers
mètres par des schistes tufacés à sulfures disséminés.
• Le sondage ZK 03
La colonne stratigraphique du sondage ZK 03 est de teinte hommogène gris sombre à noire.
Dans ce sondage, de 0 à 2 m, on a un niveau concrétionné pisolitique suivie d’une étroite
couche d’argile grisâtre indurée d’épaisseur ne dépassant pas 3 m. Juste après ces argiles
indurées, on observe une couche d’argile latéritique noirâtre (plus ou moins 20 m) contenant
des fragments de quartz. Ce niveau a conservé la structure schisteuse des roches primaires. Le
reste de la colonne stratigraphique montre une ampélite manganésifère à aspect charbonneux,
non altérée, friable contenant plus de 26 % de Mn et recoupée par endroit par des schistes
graphiteux ( 20 à 22 % Mn) à aspect luisant et à débit en plaquette (Fig. 12).
• Le sondage ZK 04
Le sondage ZK 04, présente à peu près la même configuration que le sondage ZK 01. Après la
cuirasse latéritique, on rencontre une zone argileuse peu développée de couleur gris clair suivie
par des schistes cinéritiques carbonés de couleur grise (10 à 15 % de Mn) à aspect de

29
carbonatite. Ce niveau est suivit par des schistes cinéritiques gris clair rélativement pauvre en
manganèse, mais riche en carbonates et sulfures cubiques. Entre ces différents types de schistes
cinéritiques, s’intercalent de façon discontinue des niveaux à ampélites manganésifères riches
en manganèse entre 70 et 85 m avec plus de 26 % de Mn. En dessous des schistes cinéritiques
gris clairs, on a des schistes tufacés à minéraux amygdaloïdes.

 Synthèse sur la description des sondages


Le gisement de Lauzoua est constitué de formations volcano-sédimentaires et sédimentaires
peu métamorphisées. Les roches présentent une teinte dominante noire. Les roches identifiées
sont des quartzites à spessartines ; schistes tufacés; des schistes cinéritiques, schistes graphiteux
sombres avec des niveaux carbonés, pyriteux et carbonatés manganésifères (ampélites
manganésifères) (Fig. 13). Ces dernières constituent les roches qui contiennent plus de
manganèse (sondage ZK 03) (annexe 1).
Les unités manganésifères sont représentées soit par les quartzites, soit par une ampélite
gris-noire finement stratifiée plus ou moins carbonatée avec des passes graphiteuses. Ces
formations sont toutes recouvertes par un niveau cuirassé plus ou moins manganésifères.
La description des sondages carottés nous a permis de proposer les logs stratigraphiques de ces
trois sondages (Fig. 14).
D’un point de vu lithologique, les sondages ZK 01 et ZK 04 présentent assez de similitudes
par rapport au sondage ZK 03.

30
Schiste graphiteux
Schiste cinéritique

Ampélite manganésifère

Filon de quartz

Figure 12. Caisse de rangement du sondage ZK 03 (118,50 m - 123,25 m) montrant


différents faciès de roche.

A B

Figure 13. Aspects de deux types de minerais riches en manganèse dans le sondage ZK 03
 A : une ampélite manganésifère et B : schiste graphiteux.

31
Argile grisâtre indurée

Argile grisâtre

Schiste cinéritique

(15 et 20 % Mn)
(15 et 20 % Mn)

153,2 m

182,5 m

Schiste tufacé

251,7 m

Figure 14: Coupes lithologiques des sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04

32
VI-2. Etudes pétrographiques des protores du gisement de Lauzoua

Les résultats des études pétrographiques et microscopiques sont consignés dans le tableau de
synthèse à la fin de cette partie (Tableau III).

VI-2-1. Le sondage ZK 01
Dans ce sondage, cinq échantillons ont été prélevés pour les études.
• Schiste cinéritique (69,90 m – 70,00 m)
La roche (ZK 01-01) est de couleur grise, piquetée de feldspaths et d’oxydes ferro-
manganésifères indéterminés (Fig. 15, A). L’étude microscopique montre une roche à texture
granoblastique avec le processus de kaolinisation des feldspaths-K (Fig. 15, B). On note
également dans cette roche de nombreuses muscovites, chlorites, des quartz et feldspaths-K.

• Zone de contact schiste cinéritique et schiste cinéritique carboné (86,36 m – 86,45 m)


Cette carotte (ZK 01-02) présente deux faciès, un faciès de schiste gris sombre dans lequel on
identifie quelques pyrites disséminées et de la tourmaline et un faciès de schiste brun clair à
minéraux non identifiables à l’œil nu. L’étude microscopique réalisée dans la zone de contact
entre faciès gris-sombre et clair (Fig. 15, C et D) présente une texture granoblastique dans la
zone claire (schiste cinéritique) et une texture lépidoblastique dans la zone gris-sombre
(schsite cinéritique carboné). Les minéraux identifiés sont des grenats subautomorphes, des
amphiboles, de la tourmaline et des feldspaths-K.

• Schiste cinéritique carboné (103,65 m – 103,89 m)


La roche (ZK 01-03) est un schiste cinéritique carboné gris clair à grains fins parcourru par
des veines et veinules silico-carbonatées. Lorsqu’on le frotte sur une lame de verre il laisse
une trace blanchâtre. Les minéraux déterminés dans ce schiste tufacé sont des grenats sains
(caldérite), des quartz amygdaloïdes (Fig. 16, E), des feldspaths abondants, du rutile, de la
muscovite, de la chlorite (Fig. 16, D et E).

• Schiste cinéritique (125,40 m – 125,60 m)


Cet échantillon de schiste cinéritique (ZK 01-04) est de couleur gris sombre piqueté de
feldspaths, carbonates et pyrites cubiques et au microscope l’échantillon présente de
nombreux carbonates (calcite, sidérite,…), des grenats à altération centrifuge, des sulfures
automorphes disséminées, du quartz, de la muscovite, de la chlorite et des plagioclases (Fig.
17, A et B).

33
ZK 01-01 ZK 01-01

ZK 01-02 ZK 01-02
Zone de contact
montrée par la
photo D

Grenat
Amphibole
Tourmaline
Bande ferrugineuse

Figure 15. Aspects macroscopiques et microscopiques de deux schistes cinéritiques


 A : aspect macroscopique d’un schiste cinéritique pauvre en manganèse (ZK 01-01)
 B : début de kaolinisation des feldspaths plagioclases.
 C : contact entre deux faciès (ZK 01-02). Faciès gris sombre (schiste cinéritique
carboné) et faciès gris clair (schiste cinéritique).
 D : aspect microscopique montrant les cavités laissées par l’hydrolyse d’anciens
grenats et une bande ferrugineuse dans la zone de contact des deux faciès.

34
ZK 01-03 ZK 01-03

ZK 01-03 ZK 01-03

ZK 01-03 ZK 01-03

Figure 16. Aspects macroscopique et microscopiques (MEB) du schiste cinéritique carboné


ZK 01-03 (103,65 m - 103,75 m).
 B : ankérite et zircon observé dans la matrice du schiste cinéritique.
 C : rutile et grénat dans la matrice de la roche.
 D : schiste cinéritique montrant la présence de barytine, rutile et ankérite.
 E : chalcopyrite et grenat dans le schiste cinéritique.
 F : association de chlorite, ankérite, feldspath-K et grenat spessartine dans le schiste cinéritique.
35
• Schiste cinéritique carboné (146,23 m – 146,35 m)
Entre 146,23 m et 146,35 m, on a un schiste cinéritique (ZK 01-05) de couleur noire. La
roche fait effervescence avec du HCl concentré à 10 %. L’étude microscopique de
l’échantillon de schiste cinéritique carboné (Fig. 17 ; C, D, E et F) présente une roche à
texture granoblastique. On observe également deux filonnets subparallèles remplis de
sulfures. Les minéraux déterminés sont la braunite, le quartz, la calcite, des sulfures (pyrites,
chalcopyrite, covellite, bravoite, pentlandite), l’ankérite, la chlorite, le rutile et la sidérite.

• Schiste tufacé (249,15 m – 249,25 m)


On a un schiste tufacé (ZK 01-06) gris clair à grains fins parcourru par des veines et veinules
silico-carbonatées. Au microscope on observe une texture granoblastique dans laquelle on
identifie de nombreux minéraux de quartz boudinés, de la braunite, une veine silico-
carbonatée recoupant la matrice quartzo-feldspathique de la roche et des sulfures disséminés
(Fig. 18).

36
ZK 01-04 ZK 01-04 Qtz crypt.
Veine de carbonates

Sidérite

ZK 01-05 ZK 01-05

ZK 01-05 ZK 01-05

Figure 17. Aspects macroscopiques et microscopiques des schistes cinéritiques ZK 01-04 et ZK 01-05
 A : aspect macroscopique du schiste cinéritique ZK 01-04.
 B : aspect microscopique montrant du quartz cryptocristallin (Qtz crypt.) et une veine de
carbonates (sidérite associée à d’autres carbonates).
 C : schiste tufacé présentant deux veines sulfurées subparallèles ZK 01-05.
 D : pyrites et bravoite observée dans la veine du schiste cinéritique carboné.
 E : ankérite, feldspath-K et quartz dans la matrice de la roche.
 F : filets de rutile dans la matrice quartzo-feldspathique.
37
ZK 01-06 ZK 01-06

Figure 18. Aspects macroscopique et microscopique du schiste tufacé ZK 01-06

A. Aspect macroscopique de l’échantillon de schiste tufacé ZK 01-06.


B. Veine silico-carbonatée recoupant la matrice quartzo-feldspathique de la roche.

38
VI-2-2. Le sondage ZK 03

Dans ce sondage trois échantillons ont été prélevés pour les analyses microscopiques.

• Ampélite manganésifère (62,20 m – 62,25 m)


La roche (ZK 03-01) présente l’aspect d’un schiste gris sombre à noirâtre tachant les doigts
au touché et contenant de nombreuses pyrites disséminés dans la matrice de la roche. L’étude
au microscopique montre une roche à texture granolépidoblastique dans laquelle il y’a de
nombreux grenats altérés, de la muscovite, du quartz, quelques carbonates, de la chlorite (Fig.
19 ; A, B et C).

• Ampélite manganésifère (82,90 m – 84,10 m)


La roche (ZK 03-02) présente le même aspect que ZK 03-01. L’étude microscopique montre
comme dans l’échantillon précédant, de nombreux fantômes de grenats altérés (altération
centrifuge due à l’hydrolyse des grenats) ; des quartz déformés, des feldspaths-K, de la
chlorite, de la muscovite (Fig. 19, D). La matrice est globalement silico-alumineuse. On note
également de nombreux sulfures autour desquels il y’a des ombres de pression remplis de
silice de recristallisation (Fig. 19, E et F).

• Ampélite manganésifère (124,40 m – 124,60 m)


L’observation au microscope optique, montre une roche (ZK 03-03) à texture granoblastique
à aspect de cherts avec de nombreux carbonates indifférenciés. Les autres minéraux identifiés
sont la muscovite, la chlorite et de nombreux sulfures. Au MEB, l’on a pu identifier des
carbonates (kutnohorite et rhodochrosite), des grenats manganésifères, des sulfures complexes
(cattiérite (CoS2)-vaésite (NiS2)) et du rutile (Fig. 20). La roche est une ampélite
manganésifère

 Synthèse sur le sondage ZK 03


Les faciès des différentes lames minces de roches de ce sondage sont dominés par des
ampélites manganésifères (schistes graphiteux et pyriteux) finement lités et interstratifiés avec
de fins lits de quartz par endroits. Ces schistes sont traversés par des veinules silico-
carbonatées. La pyrite est presque toujours prise en étau par les quartz qui l’entourent.
La particularité de ce sondage est qu’il est riche en grenat spessartine (Tableau IV) dans les
horizons supérieurs et en profondeur ce sont surtout les carbonates de manganèse qui sont
abondants. On observe par endroit que la roche présente l’aspect de schistes graphiteux
luisants se débitant en plaquette.

39
ZK 03-01 ZK 03-01

ZK 03-01 ZK 03-02

ZK 03-02 ZK 03-02

orthose

Matrice silico-
carbonatée

Sulfure
chlorite

Figure 19. Aspects microscopiques et macroscopiques des ampélites manganésifères ZK 03-


01 (62,20 m – 62,25 m) et ZK 03-02 (82,90 m – 84,10 m)
 A et D : échantillons macroscopiques d’ampélites manganésifères.
 B : début d’altération centrifuge avec opacification du cœur des grenats (ZK 03-01).
 C : grenats subarrondis cohabitent avec des feldspaths calciques (F-Ca) (ZK 03-01).
 E : pseudomorphose de la biotite en chlorite (ZK 03-02).
 F : minéraux de recristallisation métamorphique dans une ombre de pression autour de
pyrites en agrégats (ZK 03-02).
40
ZK 03-03 ZK 03-03

ZK 03-03
ZK 03-03

ZK 03-03 ZK 03-03

Figure 20. Aspects macroscopique et microscopique de l’ampélite manganésifère (ZK 03-03)


et quelques spectres de minéraux analysés.
 A : aspect macroscopique de la carotte.
 B : cattiérite (CoS2)-vaésite (NiS2) dans un agrégat de carbonates de Mn.
 C : téphroite (silicate de manganèse), rhodochrosite et grenat spessartine dans l’ampélite manganésifère.
 D : grenat spessartine baignant dans une matière charboneuse riche en manganèse.
 E : spectre du minéral mixte de cattiérite-vaésite de la figure 20 B.
 F : spectre du minéral de grenat spessartine de la figure 20 D.
41
Tableau III : Composition chimique de quelques grenats analysés

N° échantillon % Na % Mg % Al % Si %S % Cl % K % Ca % Mn % Fe %P % Ti %O Minéral
1 0.77 2.17 5.36 11.15 0.15 0.23 1.23 15.87 26.59 2.14 - - 34.33 Caldérite
ZK 01- 03 2 1.04 5.34 2.59 6.13 - - 0.35 29.41 8.77 12.78 1.04 - 32.53 Andradite
(103,65 m – 103,75 m) 3 1.78 6.19 3.09 6.27 - 0.27 0.38 29.65 7.18 12.88 - - 32.29 Andradite
4 - 5.78 3.06 7.22 0.22 - 0.60 28.43 7.92 13.92 - - 32.84 Andradite
5 1.21 - 9.92 18.33 - - 0.19 4.05 21.26 5.17 - 0.24 39.62 Grenat Sp.
ZK 01- 03 6 - - 11.35 18.94 - - - 3.84 19.60 5.43 - 0.21 40.61 Grenat Sp.
(146,23m – 146,35 m) 7 0.84 - 14.97 20.36 0.35 0.23 4.51 1.44 8.47 5.20 - 0.28 43.05 Grenat Sp.
8 0.18 - 11.12 19.19 - - - 3.68 14.68 10.56 - - 40.59 Grenat Sp.
9 - - 10.95 18.37 - - - 4.02 19.65 6.76 - 0.19 40.06 Grenat Sp.
10 - - 11.45 19.06 - - - 1.61 25.26 2.12 - - 40.50 Grenat Sp.
11 0.57 - 10.30 19.34 - - 0.26 1.41 25.87 2.11 - - 40.14 Grenat Sp.
12 - - 10.16 17.40 - - - 2.42 28.66 2.14 - 0.26 38.96 Grenat Sp.
ZK 03- 03 13 - 3.43 1.88 2.32 - - 0.30 8.09 52.57 4.27 - - 26.64 Grenat Sp.
(125,40 m – 125,60 m) 14 0.69 1.70 6.30 12.22 - - 1.70 7.23 32.46 3.21 - - 34.49 Grenat Sp.
15 2.25 - 7.05 13.06 - - 0.29 2.23 36.94 3.25 - 0.21 34.71 Grenat Sp.
16 0.44 - 6.04 11.10 - 0.48 - 2.09 42.36 3.89 - - 32.60 Grenat Sp.
17 0.59 - 10.80 18.03 - 0.30 1.75 - 26.32 2.36 - 0.24 39.61 Grenat Sp.
18 1.52 3.14 2.83 5.94 - 0.20 0.47 6.76 46.64 3.31 - - 29.20 Grenat Sp.

42
VI-2-3. Le sondage ZK 04
Les roches de ce sondage sont caractérisées par leur couleur gris-claires. Dans ce sondage,
trois échantillons de roches ont été prélevés pour les analyses microscopiques.

• Schiste cinéritique (100,30 m – 100,40 m)


Entre 100,30 m et 100,40 m, la roche (ZK 04-01) présente l’aspect d’un schiste gris clair
carbonaté contenant de l’épidote dans certaines fractures et des sulfures abondants disséminés
dans la matrice de la roche. La roche présente une texture granolépidoblastique. On y identifie
des carbonates, des quartz cryptocristallins, de la muscovite, de la chlorite ainsi que quelques
grenats. On observe deux générations de veines silico-carbonatées formant un angle de 30 °
(Fig. 21, A et B).

• Schiste tufacé (110 m)


L’échantillon ZK 04-02 est un schiste tufacé gris clair à minéraux étirés sous forme d’amende
(amygdaloïdes). La roche a une texture granolépidoblastique. Elle contient de nombreux
carbonates (calcite, dolomite,…), des feldspaths-k abondants, du quartz ainsi que de
nombreuses inclusions de pyrites associés à d’autres sulfures dans des ombres de pression
autour desquels on observe des quartz (Fig. 21, C et D).

• Schiste tufacé carbonaté (111,55 m – 111,60 m)


Ce schiste tufacé (ZK 04-03) présente les mêmes caractéristiques que ZK 04-02. On a un
schiste à aspect de carbonatite. La roche contient de nombreux carbonates (rhodochrosite,
kutnohorite,…) pris dans une matière charbonneuse ; de la braunite et des feldspaths-k (Fig.
22 ; A, B, C et D). On a également identifié des minéraux de monazites, rutile,…

• Schiste tufacé carbonaté (167,20 m)


On a un schiste tufacé (ZK 04-04) contenant de nombreux carbonates amygdaloïdes,
feldspaths-Ca et des inclusions de fines bandes chloriteuses (Fig.20, E et F).

 Synthèse sur le sondage ZK 04


Dans ce sondage ZK 04, on note une relative abondance des carbonates (Tableau V) par
rapport aux grenats. De nombreux minéraux ont également été déterminé : de la rhodochrosite
(Annexe 10), de la monazite (Annexe 9), du soufre natif, quartz, sidérite… mais globalement
la roche revêt un caractère pétrographique carbonaté dans ce sondage. Lorsque les carbonates
sont altérés ils libèrent de la matière charbonneuse enrichie en Mn. Les carbonates de ce
sondage sont riches en manganèse par rapport à ceux des autres sondages (Tableau V).

43
ZK 04-01 ZK 04-01

Bande
carbonatée 30 °
Bande quartzo-
alumineuse

ZK 04-02 ZK 04-02
C D
Agrégat de pyrites Quartz
Carbonates

Minéraux amygdaloïdes
une ombre de pression

Figure 21. Aspects macroscopiques et microscopiques d’un schiste cinéritique (ZK 04-01) et
d’un schiste tufacé carbonaté (ZK 04-02)
 A : aspect macroscopique de la carotte de schiste cinéritique (ZK 04-01).
 B : deux générations de veines silico-carbonatées entrecroisées formant un angle de 30°
(ZK 04-01).
 C: pyrites en agrégat dans une ombre de pression et des carbonates amygdaloïdes dans le
schiste tufacé carbonaté (ZK 04-02).
 D : ombre de pression remplie de minéraux de recristallisation. La matrice du schiste
tufacé est carbonatée (ZK 04-02).

44
ZK 04-03 ZK 04-03
rhodochrosite

ZK 04-03 ZK 04-03

ZK 04-04 ZK 04-04

F-Ca

Carbonates

Figure 22. Aspects macroscopiques et microscopiques de deux schistes tufacés carbonatés (ZK
04-03) et ZK 04-04
 A : schiste tufacé parcourru de veinules de carbonates subparallèles.
 B : agrégat de rhodochrosites sparitiques.
 C : zone carbonée manganésifère et D : carbonates automorphes.
 E : photo du schiste tufacé (ZK 04-04) prise avec la loupe électronique Dino capture.
 F : carbonatation des feldspaths calciques
45
Tableau IV. Composition chimique de quelques carbonates analysés

N° échantillon % C % Na % Mg % Al % Si % Ca % Mn % Fe % Sb %O Minéral
ZK 01-05 1 14.04 - 2.25 - 0.67 15.37 10.37 5.85 0.81 50.64 Ankérite
(146,23 m – 146,35 m) 2 17.14 - 2.35 - 2.35 10.49 5.41 4.52 0.67 57.07 Ankérite
3 15.28 - 4.87 - 0.16 14.82 3.40 7.14 1.09 53.25 Ankérite
ZK 01-03
4 14.70 - 2.75 0.50 2.26 14.58 4.49 6.76 0.77 53.20 Ankérite
(103,65 m – 103,75 m)
5 16.85 - 3.04 0.22 - 13.47 4.26 5.89 0.70 55.57 Ankérite
6 14.68 - 2.70 0.45 1.36 16.08 4.81 6.38 0.90 52.66 Ankérite
7 15.46 0.61 1.78 0.48 1.21 2.90 23.32 1.47 - 52.76 Rhodochrosite
ZK 03-03 8 17.59 0.83 1.04 0.88 2.41 1.36 17.11 1.47 - 57.31 Rhodochrosite
(124,40 m – 124,60 m) 9 14.97 - 1.15 0.16 0.25 4.89 25.64 1.90 - 51.03 Rhodochrosite
10 13.33 - 1.20 0.16 0.36 4.38 30.09 2.43 - 48.05 Rhodochrosite
11 8.87 - 0.42 - 1.38 7.10 39.16 2.60 - 40.47 Rhodochrosite
ZK 04-03
12 13.33 - 1.09 0.26 0.53 3.64 30.47 2.57 - 48.12 Rhodochrosite
(111,55 m – 111,60 m)
13 15.24 - 2.06 - - 5.26 24.17 1.71 - 51.57 Rhodochrosite
14 14.27 - 2.19 0.21 0.54 3.22 27.84 1.62 - 50.11 Rhodochrosite

46
Conclusion partielle
Nous pouvons retenir à partir des études faites que :
− les résultats d’analyses des minéraux indiquent que le manganèse provient
principalement des grenats spessartines et sécondairement des rhodochrosites ;
− les grenats rencontrés présentent tant des altérations centripètes que des altérations
centrifuges donc un début de lessivage des grenats qui sont pris dans une matrice silico-
alumineuse amorphe et cela s’observe dans les niveaux supérieurs ;
− même si la calcite et d’autres carbonates se présentent tant sous forme matricielle que
dans les veinules des sondages ZK 01 et ZK 04, ils auraient peu joué en faveur de la
minéralisation puisque ces sondages offrent des teneurs en manganèse relativement
faibles. La présence de ces minéraux est liée à la carbonatation des feldspaths calciques
(feldspaths-Ca) ;
− de nombreuses veinules silico-carbonatées parcourent la quasi-totalité des échantillons
d’où l’effervescence observé dans des tests réalisés au HCl concentré à 10 % ;
− les pyrites forment une association caractéristique avec les quartz et les orthoclases qui
les entourent presque toujours témoins d’une intense altération hydrothermale
postérieure à la mise en place du protolite… ;
− il y’a une abondance de sulfures (pyrite, chalcopyrite, covellite, pentlandite, millérite,
vaésite, cattiérite,…) caractéristique d’une altération hydrothermale importante ;
− l’alternance des faciès gris-sombres et gris-clairs témoigne de la présence de plusieurs
séquences de dépôts.
Il ressort de toutes ces observations que les grenats spécifiquement de type spessartine, les
minéraux tels que la braunite, le quartz, les feldspaths-K, feldspath-Ca, des sulfures
(pyrites, pentlandite,…) ont été déterminés. Cela n’est pas le cas pour une grande quantité
de minéraux supposés être manganésifères, puisque ces minéraux présentent en lame
mince pratiquement les mêmes caractéristiques.

47
Tableau V. Synthèse des données pétrographiques et minéralogiques des sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04

MINERAUX DETERMINES (>10 %)*


N° sondage N° Profondeur
(prof.ultime) Echantillon échantillonnée Grt Rho Kut. Cal. Autre Br. Qtz Felds. Musc. Chlor. Rutile Sulf. Nom de la
(m) Carb. et Sér. roche
ZK 01-01 69,90 – 70,00 X X X X X X Schiste cinéritique
ZK 01-02 86,36 – 86,45 X X X X X X Schiste indéterminé
ZK 01 ZK 01-03 103,65 – 103,89 X X X X X X X X Schiste cinéritique
(251,7 m) ZK 01-04 125,40 – 125,60 X X X X X X X Schiste indéterminé
ZK 01-05 146,23 – 146,35 X X X X Schiste tufacé
ZK 01-06 249,15 – 249,25 X X X X Schiste tufacé
ZK 03-01 62,20 – 62,25 X X X X X Ampélite Mn
ZK 03 ZK 03-02 82,90 – 84,10 X X X X X X X X X Ampélite Mn
(153,20 m) ZK 03-03 124,40 – 124,60 X X X X X X X X Ampélite Mn
ZK 04-01 100,30 – 100,40 X X X X X X X Schiste cinéritique
ZK 04 ZK 04-02 110,00 X X X X X X X Schiste cinéritique
(182,5 m) ZK 04-03 111,55 – 111,60 X X X X X X Carbonatite ( ?)
ZK 04-04 167,20 X X X X X Schiste tufacé

• Prof. ultime : Profondeur ultime atteinte par le sondage.


• > 10 % : Les minéraux sus cités ont un taux de présence de plus de 10 % dans l’échantillon analysé.
• Grt : grenat ; Rho : rhodochrosite ; Kut : kutnohorite ; Cal. : calcite ; Br. : braunite ; Qtz : quartz ; Felds. : feldspaths ;
Musc. : muscovite ; Chl. et Sér. : chlorite et séricite ; Sulf. : sulfures (pyrites, chalcopyrites, bravoite, pentlandite, cattiérite-vaésite,…)

48
CHAPITRE VII- INTERPRETATIONS ET DISCUSSION
Les échantillons de roche étudiés présentent tous l’aspect d’anciennes cendres volcaniques
consolidées peu métamorphisées ce qui s’accorde avec l’hypothèse de PERSEIL et
GRANDIN (1985) selon laquelle la roche originelle est un schiste quartzo-sériciteux fin
d’origine cinéritique probable contenant déjà une première minéralisation discrète. Les
minéraux primaires manganésifères identifiés sont aussi les mêmes : le grenat spessartine, la
braunite et des carbonates manganésifères tels que la rhodochrosite, la kutnohorite.
VII-1. Au plan lithologique
Les unités lithologiques étudiées sont essentiellement composées de formations volcano-
sédimentaires métamorphisées. Les métasédiments sont composés de quartz, feldspath,
séricite et chlorite et des minéraux de métamorphisme tel que le grenat spessartine. Les
formations rencontrées dans les sondages étudiés comprennent des quartzites à grénats, des
schistes tufacés, des schistes cinéritiques, des schistes graphiteux et des ampélites
manganésifères fortement redressées et souvent recoupées par de puissants filons de quartz.
Les roches basiques sont des intrusions de gabbro et de dolérites. PAPON (1973), qualifie
toutes ces formations de volcano-sédimentaires.
D’un sondage à un autre, et même à l’intérieur d’un même sondage on remarque une
alternance des faciès pétrographiques sus cités ; l’alternance des niveaux gris, gris-sombres et
sombres révèlent plusieurs séquences de dépôts. Les unités manganésifères sont des ampélites
et des quartzites à spessartites toutes de couleur noires essentiellement constituées de grenats
spessartines, de rhodochrosite, de kutnohorite, de quartz, de feldspaths (plagioclases (Na)
et/ou (Ca), orthoses), de phyllosilicates (muscovites et chlorites), de sulfures (pyrites,
millérite, cattiérite, vaésite, covellite…) et de la matière charbonneuse donnant lieu à des
minéraux sulfo-carbonatés complexes tels la scapolite et à des minéraux silico-carbonatés
complexes.
On note également la présence de filons de quartz dont la puissance varie du millimètre au
décimètre témoin d’une importante altération hydrothermale postérieure à la consolidation des
ampélites manganésifères.

VII-2. Au plan métallogénique


La région de Lauzoua peut être assimilée à un plateau constitué par des formations
schisteuses birrimiennes subverticales. Ces schistes contiennent des minéraux manganésifères
de métamorphisme comme le grenat spessartine, le rhodochrosite et même des filonnets
interstratifiés de quartzites à grenats. L’attaque et la destruction des terrains par les eaux de

49
surface provoquent une réconcentration sur place du manganèse. Les schistes pauvres
préexistants sont peu à peu remplacés par des oxydes, par substitution, sans modification de la
texture macroscopique (MOKTA, 1959).
Les études ont montré que le gisement manganésifère de Lauzoua s’est mis en place dans
un environnement de bassin volcanique (ZANONE, 1964) ce qui se justifie par la présence
des cinérites consolidées en schistes cinéritiques. Les sulfures se composent principalement
de pyrites et de chalcopyrites (généralement automorphes). Des minéraux titanés (rutile,
pyrophanite) ont également été déterminés ainsi que de nombreux silicates complexes tels la
scapolite et des minéraux riches en terres rares (monazites, xénotimes…).
L’abondance de sulfures et de rhodochrosite dans les ampélites pourrait s’expliquer selon
BEAUFORT et MEUNIER (1983) pour qui, dans le cas des altérations hydrothermales a des
températures de 100 à 150 °C (épizone), les transformations minérales diagénétiques
s’accompagnent de la mise en place de sulfures, de quartz néofomés et de rhodochrosites
sparitiques (cristaux supérieur à 10 µm).
L’essentiel du manganèse de ce gisement provient alors de l’altération des carbonates
(rhodochrosite, kutnohorite, ankérite) et silicates de manganèse (grenats spessartines)
(Tableaux IV et V). La cohabitation des silicates et des carbonates attestent de la présence
d’un système sédimentaire mixte silico-carbonaté régulé par les apports volcano-
sédimentaires et les fluctuations du niveau des eaux source d’apports terrigènes. Le constat
après l’analyse des échantillons des différents sondages est que :
• de tous les types de grenats observés (caldérite, andradite, grenat spessartine), les sondages
riches en manganèse (ZK 03 et ZK 04) sont rattachés à la présence de grenat spessartine ;
• les grenats spessartines contiennent plus de manganèse que les carbonates (rhodochrosite,
kutnohorite,…).
• Le dépôt de manganèse s’est produit lorsqu’on est passé d’une ambiance réductrice
(schistes carbonés) à une ambiance oxydante, et d’un pH acide (schistes pyriteux) à un pH
basique comme mentionné par NZIENGUI-MAPENGOU (1981) pour le gisement de
Ziémougoula au nord de la Côte d’Ivoire.

50
VII-3. Origine de la minéralisation et évolution minéralogique des protores

VII-3-1. Origine de la minéralisation


Selon plusieurs auteurs et notamment ZANONE (1964), le manganèse proviendrait de
sources chaudes qui accompagnent fréquemment les émissions ophiolitiques et se déposent
sous forme d’oxydes ou de carbonates. Pour d’autres, il proviendrait du lessivage des laves
elles-mêmes et se dépose sous une forme dispersée et absorbée par des sédiments grossiers
caractéristiques de l’épisode initial Birimien.

VII-3-2. Evolution minéralogique des protores


L’analyse minéralogique des protores et des minerais superficiels (lentilles et cuirasses) atteste
de la présence d’un protore silicaté à grenat spessartine et d’un protore carbonaté à
rhodochrosite.

VII-3-2.1. L’évolution minéralogique des quartzites à grenat


L’altération météorique des quartzites à grenat spessartine (gondites) précambriens, sous des
climats tropicaux comme c’est le cas à Lauzoua, conduit à la constitution de minerais oxydés
secondaires. Le schéma de cet enrichissement supergène peut être résumé suivant les 4 étapes
suivantes (PERSEIL et GRANDIN, 1978) :
− hydrolyse des grenats: Mn, Ca, Fe sont éliminés et une phase amorphe silico-alumineuse
subsiste seule ;
− néoformation de lithiophorite: du manganèse importé se combine avec l'aluminium des
produits amorphes silico-alumineux ;
− lessivage: un vide apparaît au centre du grenat altéré et s'agrandit jusqu'à ne laisser
subsister que la matrice de quartz piquetée de cavités polyédriques ;
− épigénie par la cryptomélane: la gangue de quartz est remplacée par la cryptomélane, les
grenats pouvant rester inaltérés. Les divers types de minerai se distinguent par la séquence
de transformations subies et par les volumes concernés par chacune d'elles.
En résumé, l’on retient que les grenats donnent une filiation :
Grenats – lithiophorite – cryptomelane.
La pyrolusite apparait rarement. On peut observer des passages discrets grenats – cryptomélane
et des évolutions en n’sutite et ramsdellite.

51
VII-3-2.2. L’évolution minéralogique des protores carbonatés
Les protores carbonatés étaient jusque là peu connus à Lauzoua du fait que les sondages ou les
travaux ne s’étaient limités qu’en surface où les protores silicatés sont les mieux exprimés. La
rhodochrosite, minéral principal des protores carbonatés est révélée dans quelques lentilles. Les
minerais oxydés correspondant ne montrent aucun fantôme de carbonate ni aucun rudiment de
structure provenant assurément de leur transformation. Toutefois certaines paragenèses relevant
d’une oxydation avancée sont observées dans des minerais riches pouvant laisser croire à la
dernière étape d’évolution de la rhodochrosite (GRANDIN, 1976). Les principales évolutions
minéralogiques des carbonates selon BEAUVAIS et NAHON (1983) donnent deux filiations
qui peuvent être ainsi résumé :
- Carbonate manganite pyrolusite avec transformation ultérieure en
cryptomélane et n’sutite ou en ramsdellite.
- Carbonate birnessite ( pyrolusite) = cryptomélane et ramsdellite.

VII-3. Etude comparée du gisement de Lauzoua à d’autres gisements de manganèse

VII-3-1. Etude comparée du gisement de Lauzoua et de quelques gisements de


manganèse du Brésil (Azul, Urucum et Morro da Mina)
Au vu des résultats d’analyses chimiques et minéralogiques présentés par les tableaux VI et
VII, nous pouvons retenir ce qui suit:
* les similitudes :
- le protore de Morro da Mina est constitué principalement de rhodochrosite, de grenat
spessartine tout comme celui de Lauzoua ;
- le minerai d’Azul et d’Urucum contiennent une grande quantité de cryptomélane par rapport
aux deux autres ;
- l'échantillon de Morro da Mina a la plus faible teneur en manganèse (24,48 %), teneur proche
de celle du gisement de Lauzoua ;
- le contenu de SiO2 est plus élevé dans le minerai de Morro da Mina (23,02 %) et de Lauzoua
(38,57 %) que dans les autres ;
- de ces trois gisements du Brésil, le gisement manganésifère de Morro da Mina est celui qui
s’apparente le mieux du point de vu chimique que minéralogique au gisement de Lauzoua. Il
s’est formé par altération latéritique d’un protore volcano-sédimentaire constitué
d’ampélites manganésifères.

52
* les différences :
- les minerais de manganèse étudiés dans ce travail présentent des caractéristiques chimiques
très distinctes (Tableau VII) ;
- le minerai d’Urucum a une teneur en manganèse intermédiaire de 32,85 %.
- le minerai de Lauzoua est facile à traiter par rapport à ces gisements du Brésil, du fait qu’il
contient une très faible teneur en phosphore, le principal polluant des minerais de manganèse.

Dans l’ensemble, les paragenèses observées dans les minerais de ces quatre gisements ne
présentent pas de différences fondamentales avec celles qui ont été déjà définies dans d’autres
gisements manganésifères latéritiques (HOREN, 1953; SOREM et CAMERON, 1960;
HOLTROP, 1965; ROY, 1968; PERSEIL et GRANDIN, 1978; WEBER et al., 1979).

Tableau VI. Composition minéralogique des gisements d’Azul, Morro da Mina, Urucum
(FARIA, 2008) et de Lauzoua

Minéraux identifiés
Echantillon
(> 40 %) (< 20 %) (< 10 %) (< 3 %)
spessartine
gibbsite
Azul cryptomelane todorokite magnetite
pyrolusite
nsutite
amphibole
spessartine fayalite magnetite
Morro da Mina ferrosilite
rhodochrosite cryptomelane pyroxmangite
manganosite
braunite goethite
Urucum cryptomelane pyrolusite
hematite quartz
gibbsite
pyrolusite
spessartine ferrosilite
Lauzoua manganosite quartz
rhodochrosite feldspath- (Ca
cryptomelane
et/ou K)

Tableau VII. Composition chimique des minerais des gisements d’Azul, Morro da Mina,
Urucum (FARIA, 2008) et de Lauzoua

Echantillons % Al2O3 % CaO % Fe % MgO % Mn %P % TiO2 % SiO2


(Minerai)
Azul 6,11 0,093 4,124 0,119 46,96 0,0972 0,2590 3,99
Morro da Mina 5,42 2,865 2,893 2,226 24,48 0,0761 0,2681 23,02
Urucum 0,78 0,069 6,920 0,054 32,58 0,1086 0,0817 2,11
Lauzoua 4,49 2,44 2,36 0,94 25,52 trace 0,390 38,57

53
VII-3-2. Etude comparée des gisements de Lauzoua et de N’suta (Ghana)
Ces gisement appartiennent au socle précambrien ouest-africain et particulièrement au domaine
orogénique éburnéen. Bien que géographiquement proches et formés dans des conditions
similaires, ces gisements présentent assez de divergences que de similitudes :
* les similitudes :

− les deux gisements sont encaissés dans des chaines de collines orientées suivant la direction
birimienne (N 40°). L’origine du manganèse est liée aux exhalaisons volcaniques sous-
marines du Birimien initial (2170 - 2180 Ma) (ADRIAN, 2001 ; GRANDIN et PERSEIL,
1977) ;

− à N’suta, nous avons un mode de concentration hypogène puis supergène par altération
météorique (PERSEIL et GRANDIN, 1985) tout comme à Lauzoua ;

− de ces deux gisements l’on retient que les sédiments riches en manganèse, les minéraux
carbonatés et les roches méta-sédimentaires ont été précipitées dans l’eau de mer dans et
déposés sous la forme de couches et de disséminations conduisant à des concentrations
relativement élevées de Mn, Ca, Fe et CO2).
* les différences :

− à N’suta, les minerais de manganèse sont essentiellement constitués de carbonates, phyllites


et rarement gondites. Ces formations apparaissent en une succession de turbidites et de
roches vertes mis en place dans un bassin où régnait une activité relativement élevée de CO2
sous des conditions de Eh et pH extrêmement faibles (Eh 1 à 0,6 volts et un pH de 8 à 11)
(MÜCKE et al.,1999) ;

− à Lauzoua, la minéralisation primaire est constituée de gondites siliceuses (quartzites à


spessartines) pauvres en manganèse (15 à 20 % Mn) (GRANDIN et PERSEIL, 1977) ainsi
que des schistes graphiteux (aspect gris brunâtre se débitant en plaquettes) et des ampélites
manganésifères dans lesquelles la teneur moyenne initiale en manganèse est de 24 % Mn.
Nous avons ici un système sédimentaire mixte silico-carbonaté.

− La cryptomélane, la pyrolusite, la lithiophorite sont dominantes dans les minerais oxydés


issus des protores silicatés (Lauzoua) au regard de la todorokite, la ramsdellite et la n’sutite
qui sont abondants dans les gisements carbonatés (N’suta).
Le gisement de Lauzoua bien que géographiquement proche de celui de N’suta ne présente pas
les mêmes caractéristiques pétrographiques et minéralogiques que ce dernier. Le gisement de
manganèse Lauzoua, dans l’ensemble présente une minéralisation primaire silico-carbonatée
d’origine mixte (volcanogène et précipitation de sédiments chimiques). Le protore de Lauzoua

54
est par endroit carbonaté (roches d’aspect de carbonatites (ZK 04)), mais la majeure partie du
gisement est encaissée dans des roches silicatées (quartzites à spessartines et ampélites
manganésifères), contrairement au gisement de N’suta qui est entièrement carbonaté. Les
teneurs dans les protores sont relativement basses comparées à celles de N’suta [Lauzoua (22 –
26 % Mn) ; N’suta (28 – 35 % Mn)]. L’étude comparée des deux gisements est résumé dans le
Tableau VIII.

55
Tableau VIII. Tableau comparatif des gisements de Lauzoua et de N’suta

Lauzoua (Ex Mokta) N’Suta (Ghana) (MÜCKE et al., 1999).

• Schistes graphiteux •
Gondites (quartzites à spessartines)

Schistes • Ampélites manganésifères •


Gondites (quartzites à spessartines)

• Schistes tufacés
Types de roches

Phyllites.

• Schistes cinéritiques
Carbonatites

Minerai oxydé
46 % Mn 67 % Mn
Teneur (% Mn)
moyenne Protore
26 % Mn 28 % Mn
en % de Mn. (% Mn)
Minéraux grenat spessartine ; rhodochrosite ; braunite ; rhodochrosite; braunite ; romanechite ; kutnohorite ;
Principaux primaires kutnohorite manganite ; tephroite manganite ; todorokite
minéraux pyrolusite ; lithiophorite ; cryptomelane ; pyrolusite ; cryptomélane ; n’sutite ; manganite ;
manganifères Oxydes ramsdellite ; manganosite ; hausmannite ; manganosite ; ramsdellite ; jacobsite ; galaxite ;
birnessite ; jacobsite birnessite.
ankerite ; caldérite ; rutile ; millerite ; andradite ; alabandite ; pyrochroïte ; millerite ; niccolite ;
Minéraux quartz ; feldspaths-ca, feldspaths-K ; muscovite ; gersdorfitte ; molybdenite ; pyrite ; sphalerite ;
Autres
accessoires ferrosilite ; pyroxmangite ; pyrite ; scapolite ; kaolinite ; goethite ; gibbsite ; psilomélane
minéraux
kaolinite ; goethite ; gibbsite ; siderite ; monazite.
Ages des formations Birimien Birimien (2.2 Ga)

Environnement géodynamique Bassin volcanique

Source de la minéralisation. Exhalaison volcanique sous marine + précipitation des sédiments chimiques

56
CONCLUSION GENERALE
L’étude des protores à partir des trois sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04 ainsi que la
synthèse des travaux antérieurs sur la partie supergène du gisement, on peut retenir que le
gisement de Lauzoua s’est formé par altération latéritique d’un protore constitué d’ampélites
manganésifères et de quartzites à spessartines. Les protores du gisement de manganèse de
Lauzoua sont essentiellement constitués de grenat spessartine, de rhodochrosite, de
kutnohorite, de quartz, de feldspaths calciques ou potassiques, de muscovite, de chlorite…
Nous sommes ici en face d’un système de sédimentation mixte silico-carbonaté. Le
gisement de manganèse de Lauzoua suggère donc deux origines :
− un protore silicaté de quartzites à grenats spessartines (gondites) ;
− un protore carbonaté à rhodochrosite, kutnohorite et/ou braunite (ampélites).
D’un point de vue spatial, il semble que le manganèse s’est concentré dans de petits
bassins au voisinage des émissions volcaniques ce qui peut se justifier par la discontinuité des
lentilles. La lithologie du gisement (alternance des différents faciès de schistes) autorise à dire
que le dépôt probablement long a été cyclique avec une répétition fréquente de séquences
sédiments stériles et sédiments minéralisés.
A partir de certaines observations telles que la discontinuité des lentilles manganésifères
dans les coupes lithologiques et la présence de roches vertes dans le gisement ou dans son
voisinage immédiat et de la morphologie du gisement (chaîne de collines, la présence des
schistes cinéritiques) nous pouvons admettre une origine volcanogène du protore.
Au regard de tous les travaux exécutés sur les trois sondages étudiés, les résultats (analyses
chimiques) nous donnent un bon espoir d’avoir des protores exploitables. Il serait donc
important de projeter des travaux étendus de sondages plus resserrés autour des sondages ZK
03 et ZK 04 et de faire un échantillonnage systématique de ceux-ci afin de définir un modèle
de gisement plus précis. Nous envisageons aussi pour la confirmation des résultats sur la
pétrogenèse, d’autres études comme les datations radiochronologiques (des minéraux de
zircon, de monazites et d’autres terres rares identifiés), Diffraction de Rayon-X pour les
oxydes majeures, ICP- AES.
D’autre part, il nous parait important :
- de rechercher les zones où apparaissent les schistes graphiteux et les ampélites
manganésifères caractérisés par leur couleur noire tachant les doigts et la présence de
nombreuses pyrites disséminées dans la masse charbonneuse ;

57
- de mener des études structurales approfondies (car sur les lames minces, des microstructures
ont pu être identifiées telles des linéations d’étirement minéral, des microfailles… sans être
mesurées puisque les carottes n’étaient pas orientées).

58
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63
Annexe 1 : résultats d’analyses chimiques

Tableau I: résultats du sondage ZK 03 en prenant la coupure à 20 % Mn Tableau II: Résultats du sondage ZK 04 en prenant la coupure a 20 % Mn

Tableau III: résultats des différents échantillons analysés du sondage ZK 01 Tableau IV: résultats des différents échantillons analysés du sondage ZK 02
Tableau V: résultats des différents échantillons analysés du sondage ZK 03
Tableau V: résultats des différents échantillons analysés du sondage ZK 03 (suite) Tableau VI: résultats des différents échantillons analysés du sondage ZK 04
ANNEXE 2 ZK 01-03

Sample: ZK01/103,65 m LM 1
Type: Default
ID:

Spectrum processing :
Peak possibly omitted : 5.860 keV

Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)


Number of iterations = 3

Standard :
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Zr Zr 1-Jun-1999 12:00 AM
Hf Hf 1-Jun-1999 12:00 AM
Au Au 1-Jun-1999 12:00 AM

Element Weight% Atomic% Compd% Formula

Si K 14.86 16.39 31.80 SiO2


Ca K 0.56 0.43 0.79 CaO
Zr L 48.14 16.34 65.03 ZrO2
Hf L 1.09 0.19 1.28 HfO2
Au M 0.99 0.16 1.11 Au2O3
O 34.36 66.50
Totals 100.00

Zircon (ZrSiO4)
ANNEXE 3 ZK 01-03

Sample: ZK01/103,65m LM 1 2
Type: Default
ID:

Spectrum processing :
No peaks omitted

Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)


Number of iterations = 4

Standard :
C CaCO3 1-Jun-1999 12:00 AM
Mg MgO 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Mn Mn 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM
Sb Sb 1-Jun-1999 12:00 AM

Element Weight% Atomic% Compd% Formula

CK 15.28 23.66 55.97 CO2


Mg K 4.87 3.73 8.08 MgO
Si K 0.16 0.10 0.34 SiO2
Ca K 14.82 6.88 20.74 CaO
Mn K 3.40 1.15 4.38 MnO
Fe K 7.14 2.38 9.18 FeO
Sb L 1.09 0.17 1.31 Sb2O3
O 53.25 61.93
Totals 100.00

Ankerite Ca(Fe,Mg,Mn)(CO3)2
ANNEXE 4 ZK 01-03

Sample: ZK01/103,65m LM 5 3
Type: Default
ID:

Spectrum processing :
No peaks omitted

Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)


Number of iterations = 6

Standard :
C CaCO3 1-Jun-1999 12:00 AM
Mg MgO 1-Jun-1999 12:00 AM
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
P GaP 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM

Element Weight% Atomic% Compd% Formula

CK 14.42 21.46 52.82 CO2


Mg K 0.11 0.08 0.18 MgO
Al K 0.10 0.07 0.19 Al2O3
Si K 0.38 0.24 0.82 SiO2
PK 9.47 5.47 21.70 P2O5
Ca K 17.18 7.66 24.04 CaO
Fe K 0.19 0.06 0.25 FeO
O 58.15 64.97
Totals 100.00

Apatite (Ca5(PO4)3(F,OH))
ANNEXE 5 ZK 01-05

Sample: ZK01 146,23m LM 03 Z1


Type: Default
ID:

Spectrum processing :
No peaks omitted

Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)


Number of iterations = 3

Standard :
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
S FeS2 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Mn Mn 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM
Cu Cu 1-Jun-1999 12:00 AM

Element Weight% Atomic% Compd% Formula

Al K 0.94 0.88 1.78 Al2O3


Si K 2.13 1.91 4.56 SiO2
SK 20.06 15.74 50.09 SO3
Ca K 0.26 0.16 0.36 CaO
Mn K 0.95 0.43 1.22 MnO
Fe K 15.85 7.14 20.39 FeO
Cu K 17.25 6.83 21.60 CuO
O 42.56 66.91
Totals 100.00

Chalcopyrite (CuFeS2)
ANNEXE 6 ZK 01-05

Sample: ZK01 146,23m LM 02 Z2


Type: Default
ID:

Spectrum processing :
No peaks omitted

Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)


Number of iterations = 2

Standard :
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
K MAD-10 Feldspar 1-Jun-1999 12:00 AM
Ti Ti 1-Jun-1999 12:00 AM
V V 1-Jun-1999 12:00 AM

Element Weight% Atomic% Compd% Formula

Al K 0.34 0.33 0.64 Al2O3


Si K 1.19 1.12 2.54 SiO2
KK 0.17 0.11 0.20 K2O
Ti K 57.38 31.58 95.71 TiO2
VK 0.51 0.26 0.90 V2O5
O 40.42 66.60
Totals 100.00

Rutile (TiO2)
ANNEXE 7 ZK03-03

Sample: ZK03 124,40-124,60 LM 02 Z1


Type: Default
ID:

Spectrum processing :
Peak possibly omitted : 4.531 keV

Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)


Number of iterations = 4

Standard :
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Mn Mn 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM

Element Weight% Atomic% Compd% Formula

Al K 11.45 10.17 21.64 Al2O3


Si K 19.06 16.26 40.77 SiO2
Ca K 1.61 0.96 2.25 CaO
Mn K 25.26 11.02 32.61 MnO
Fe K 2.12 0.91 2.73 FeO
O 40.50 60.67
Totals 100.00

Grenat spessartine (Mn2Al2(SiO4)3)


ANNEXE 8 ZK03-03

Sample: ZK03 124,40-124,60 LM 03 Z1


Type: Default
ID:

Spectrum processing :
Peak possibly omitted : 9.570 keV

Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)


Number of iterations = 6

Standard :
C CaCO3 1-Jun-1999 12:00 AM
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
S FeS2 1-Jun-1999 12:00 AM
Mn Mn 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM
Co Co 1-Jun-1999 12:00 AM
Ni Ni 1-Jun-1999 12:00 AM

Element Weight% Atomic% Compd% Formula

CK 11.81 18.69 43.28 CO2


Al K 0.14 0.10 0.26 Al2O3
Si K 0.37 0.25 0.80 SiO2
SK 13.25 7.85 33.08 SO3
Mn K 0.21 0.07 0.28 MnO
Fe K 1.41 0.48 1.81 FeO
Co K 6.90 2.23 8.77 CoO
Ni K 9.21 2.98 11.72 NiO
O 56.70 67.35
Totals 100.00

Cattiérite (CoS2)-Vaésite (NiS2)


24/06/2013 17:29:43
ZK03 124,40m-124,60m
ANNEXE 9 ZK 04-03

Sample: ZK03
LM 01124,40-124,60
Z4 LM 03 Z1
Type: Default
ID:

Spectrum processing :
No peaks omitted
Spectrum processing :
Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)
No peaks omitted
Number of iterations = 4
Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)
Standard
Number of: iterations = 5
C CaCO3 1-Jun-1999 12:00 AM
Mg MgO
Standard : 1-Jun-1999 12:00 AM
Al Al2O3 1-Jun-1999
C CaCO3 1-Jun-1999 12:00
12:00 AM
AM
Si SiO2
Al Al2O31-Jun-1999
1-Jun-199912:00 AM
12:00 AM
Ca SiO2
Si Wollastonite 1-Jun-1999
1-Jun-1999 12:00 AM 12:00 AM
Mn GaP
P Mn 1-Jun-1999
1-Jun-199912:00
12:00AMAM
Fe Fe
Ca 1-Jun-19991-Jun-1999
Wollastonite 12:00 AM 12:00 AM
Y Y 1-Jun-1999 12:00 AM
LaElement Weight% 12:00
LaB6 1-Jun-1999 Atomic%
AM Compd% Formula
Ce CeO2 1-Jun-1999 12:00 AM
NdC KNdF3 1-Jun-1999
14.97 24.34
12:00 AM 54.86 CO2
ThMg ThO2
K 1.15
1-Jun-1999 0.93AM
12:00 1.91 MgO
Al K 0.16 0.12 0.31 Al2O3
Si K
Element 0.25
Weight% 0.17
Atomic% 0.53
Compd% SiO2
Formula
Ca K 4.89 2.38 6.84 CaO
MnKK
C 25.64
12.33 9.11
23.04 33.11
45.17 MnO
CO2
Fe
Al K
K 1.90
0.17 0.66
0.14 2.45
0.32 FeO
Al2O3
O
Si K 51.03
0.44 62.28
0.35 0.94 SiO2
Totals
PK 100.00
6.24 4.52 14.30 P2O5
Ca K 0.38 0.21 0.53 CaO
YL 0.49 0.12 0.62 Y2O3
La L 7.53 Kutnohorite
1.22 8.83 La2O3
Ce L 20.80 3.33 24.36 Ce2O3
Nd L 3.20 0.50 3.73 Nd2O3
Th M 1.04 0.10 1.19 ThO2
O 47.38 66.46
Totals 100.00

Monazite ((Ce,La,Th)PO4)
24/06/2013 17:48:50
ZK03 124,40m-124,60m
ANNEXE 10 ZK04-03

Sample: ZK 04: 111,55 LM 02 Z5


Type: Default
ID: Rhodochrosite

Spectrum processing :
No peaks omitted

Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)


Number of iterations = 3

Standard :
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Mn Mn 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM

Element Weight% Atomic% Compd% Formula

Al K 4.04 3.24 7.63 Al2O3


Si K 35.07 27.05 75.02 SiO2
Ca K 0.67 0.36 0.93 CaO
Mn K 11.82 4.66 15.27 MnO
Fe K 0.89 0.35 1.15 FeO
O 47.51 64.34
Totals 100.00

Rhodochrosite (MnCO3)

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