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Année Académique
Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique 2013-2014
N° d’ordre :…………………
Laboratoire de Géologie du Socle et de Métallogénie
MEMOIRE
Pour l’obtention du MASTER en Sciences de la Terre
THÈME
Pétrogenèse du gisement manganésifère de Lauzoua
dans le département de Guitry
(Sud de la Côte d’Ivoire)
Composition du jury
Présenté par : DAGO ARISTIDE GHISLAIN BEUGRE
Prof. OGA Y. MARIE SOLANGE,.....Président du jury
Date de soutenance : 08 AVRIL 2014 à 14 H
Prof. COULIBALY YACOUBA,..........Examinateur
Directeur de mémoire : Prof. COULIBALY YACOUBA
Dr KOUAMELAN A. NICAISE,………..Examinateur
Co-Directeur: Dr KOUAMELAN A. NICAISE
Dr ALLIALY MARC EPHREM,………..Examinateur
République de Côte d’Ivoire
Année Académique
Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique 2013-2014
N° d’ordre :…………………
Laboratoire de Géologie du Socle et de Métallogénie
MEMOIRE
Pour l’obtention du MASTER en Sciences de la Terre
THÈME
Pétrogenèse du gisement manganésifère de Lauzoua
dans le département de Guitry
(Sud de la Côte d’Ivoire)
Composition du jury
Présenté par : DAGO ARISTIDE GHISLAIN BEUGRE
Prof. OGA Y. MARIE SOLANGE,.....Président du jury
Date de soutenance : 08 AVRIL 2014 à 14 H
Prof. COULIBALY YACOUBA,..........Examinateur
Directeur de mémoire : Prof. COULIBALY YACOUBA
Dr KOUAMELAN A. NICAISE,………..Examinateur
Co-Directeur: Dr KOUAMELAN A. NICAISE
Dr ALLIALY MARC EPHREM,………..Examinateur
DEDICACES
Je tiens à rendre grâce à Dieu parce qu’il m’a permis d’avoir l’intelligence nécessaire, la force,
le courage et la persévérance pour arriver à ce niveau d’étude aujourd’hui. Que toute œuvre de
mes mains serve à lui rendre gloire en tout temps et en tout lieu tant que je vivrai.
Il me parait honnête de rendre hommage à l’œuvre de haute bienveillance de mes parents à mon
égard pour m’avoir beaucoup soutenu et encouragé à continuer plus loin dans les études après
mon BTS (Brevet de Technicien Supérieur) en Mines Géologie et Pétrole, diplôme obtenu en
2005.
Je dédie cette œuvre à mes frères et sœurs sans distinction Rachelle, Carine, Carole, Michelle,
Donald, Félix, Géovani, Anne-Rolande, Téophanie. A la famille Allé en particulier M. Allé
Gacien et sa compagne Kangbé Ahou Luciana ; à M. Yapi Godens et sa femme à
Yamoussoukro.
Je ne saurai oublier ma compagne Gisèle Guehi pour son soutien indéfectible.
Que Dieu bénisse chacun de vous et vous rende au centuple ce que vous avez eu ou continuez à
faire pour moi.
I
REMERCIEMENTS
Le rapport qui vous est présenté est le fruit de la franche collaboration entre la SODEMI et
l’UFR-STRM.
Nous voudrions remercier d’office le Prof. Boffoué M. Olivier, Doyen de l’UFR-STRM
pour avoir accepté notre inscription en Master et pour avoir aussi participé à notre formation.
Nous disons, grand merci au Prof. Aka Kouamé, Président de la commission scientifique de
l’UFR STRM pour ses conseils avisés.
Nous voulons dire un sincère merci et rendre un vibrant hommage à tous les enseignants du
Laboratoire de Géologie du Socle et de Métallogénie :
- au Professeur Coulibaly Yacouba pour la confiance qu’il nous a accordé en nous
acceptant dans ce laboratoire et dont l’abnégation au travail, l’affectivité, la rigueur sont
pour nous un tremplin pour émerger dans la vie ;
- aux autres enseignants, Prof. Djro Chérubin, Dr Kouamélan Alain Nicaise, Dr Allialy
Marc Ephrem qui ne ménagent aucun effort pour notre bonne et efficiente formation.
Nous adressons nos remerciements sincères à tous les Enseignants et au Personnel
administratif de l’UFR-STRM, plus particulièrement aux Professeurs Biemi Jean, Digbéhi Zéli
Bruno, Jourda Jean Patrice, Mondé Sylvain, Lasm Téophile, Oga Marie Solange, Soro Nagnin,
Djagoua Eric Valère pour la qualité de la formation donnée.
Aussi nous ne saurions remercier assez la SODEMI avec à sa tête M. Kadjo Kouamé le
Directeur Général qui nous a accepté dans sa structure ;
A M. Yao Kouamé Raoul, Directeur de la Recherche Minière, qui nous a appris à
intégrer le monde professionnel et nous a accordé toute sa confiance pour que nous ayons tous
les moyens matériels et financiers pour nous aider à réaliser ce Travail ; Nous lui exprimons
toute notre reconnaissance.
A M. Yao Charlot, Chef du Service exploration pour son amabilité et son ouverture.
A tout le personnel de la DRM pour leur bon accueil, leur ouverture et avec lesquelles nous
avons eu des relations très fraternelles et qui nous ont permis une intégration facile. En
particulier aux Géologues MM. Koné Piena, Diaby Sékou, Koné Gnienessigué, N’Da Kouadio
Faozi, Fofana et Mme Kouassi Claude Joëlle ; je ne pourrai jamais vous remercier assez pour
votre amabilité et votre assistance dans la conception de ce document.
Je ne saurai omettre M. Kouassi Pascal A., Mlles Clarisse Abolé et Oré Christelle et
surtout la Secrétaire du DRM Madame Yao Emilienne.
II
A mes amis de la promotion Jourda Jean Patrice, je dis que la grâce de Dieu soit avec
chacun et nous fasse parvenir à la réussite.
A mes amis du Laboratoire de Pétrologie et de Métallogénie, le courage, la persévérance
dans l’effort fera de nous les Leaders de demain ; que Dieu nous fasse garder nos liens de
fraternité à jamais. Nous tenons aussi à remercier la famille Bitty à Port-Bouet qui nous a
recueillis durant la crise qu’a connue notre pays et à mon compagnon de tout jour Goh Siaw
Gregoire.
A mon ami Kouassi Brice Roland et à la famille Otto qui a bien voulu m’accueillir chez
elle et m’a adopté comme un fils.
Dans cette œuvre qui vous est présentée nous ne pourrions citer tout le monde, déjà au
touché de ce document sachez que vous êtes compté parmi les personnes à qui nous adressons
nos sincères remerciements et implorons pour vous les bontés de l’Eternel… Amen !!!
III
TABLE DES MATIERES
DEDICACES ............................................................................................................................... I
REMERCIEMENTS ................................................................................................................... II
TABLE DES MATIERES ......................................................................................................... IV
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................................ VII
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................. VIII
LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................... IX
RESUME ..................................................................................................................................... X
ABSTRACT ............................................................................................................................... XI
INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITES. .............................................................................. 3
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MANGANESE ................................................... 3
I-1. Caractéristiques physico-chimiques du Manganèse ........................................................... 3
I-2. Source des fluides et environnements géodynamiques propices à la concentration du
manganèse. ......................................................................................................................... 3
I-3. Aspects généraux de l’histoire des gisements de manganèse. ........................................... 5
I-4. Les minéraux du manganèse .............................................................................................. 6
I-5. Géochimie du manganèse................................................................................................... 6
I-6. Utilité du manganèse .......................................................................................................... 7
CHAPITRE II. QUELQUES GISEMENTS DE MANGANESE D’AFRIQUE DE
L’OUEST ET DU BRESIL. ......................................................................... 8
II-1. Le gisement de manganèse de tambao (Burkina-Faso). ......................................... 8
II-2. Le gisement de manganèse de N’suta (Ghana).. ......................................................... 9
II-3. Le gisement de manganèse de Lauzoua (Côte d’Ivoire). ...................................... 9
II-4. Le gisement de manganèse d’Urucum (Brésil). ................................................... 10
II-5. La mine de manganèse de Morro da Mina (Brésil). ............................................. 10
II-6. Le gisement de manganèse d’Azul (Brésil). ......................................................... 10
CHAPITRE III : CADRES GEOGRAPHIQUE ET GEOLOGIQUE ............................... 11
III-1. CADRE GEOGRAPHIQUE .......................................................................................... 11
III-1-1. Localisation et présentation du gisement de Lauzoua (Ex Mokta) ........................ 12
III-1-2. Relief et hydrographie ............................................................................................ 12
III-1-3. Climat, sol et végétation ......................................................................................... 12
IV
III-2. CADRE GEOLOGIQUE ................................................................................................ 14
III-2-1. Aperçu géologique de la Côte d’Ivoire .............................................................. 14
III-2-2. Géologie de la région de Lauzoua ..................................................................... 16
III-2-3. Travaux antérieurs sur le gisement de Lauzoua................................................ 17
DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODES. ..................................................... 20
CHAPITRE IV : MATERIEL ET METHODES .................................................................. 20
IV-1. DOCUMENTATION................................................................................................... 20
IV-2. MATERIEL ................................................................................................................. 20
IV-3. METHODES D’ACQUISITION DES DONNEES ..................................................... 21
IV-3-1. Sondage et pétrographie macroscopique.............................................................. 21
IV-3-1. Pétrographie-microscopique ................................................................................ 21
IV-3-3. Analyse au Microscope Electronique à Balayage (MEB/EDS) ................. 22
IV-3-4. Analyses géochimiques ........................................................................................ 22
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION. ................................................. 23
CHAPITRE V : PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU GISEMENT..................... 23
V-1. Les roches encaissantes de la minéralisation ................................................................ 23
V-2. Morphologie du gisement. .................................................................................. 23
V-3. Caractérisation de la minéralisation. ........................................................................ 25
V-3-1. Caractéristiques lithologiques..................................................................... 25
V-3-2. Typologie des minerais rencontrés. ............................................................ 25
V-3-3. Caractéristiques structurales. ..................................................................... 28
CHAPITRE VI : ETUDE PETROGRAPHIQUE DES PROTORES DE LAUZOUA ..... 29
VI-1. Description des sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04 ............................................... 29
VI-2. Etude pétrographique des protores du gisement de Lauzoua .............................. 33
VI-2-1. Le sondage ZK 01 ................................................................................................ 33
VI-2-2. Le sondage ZK03 ................................................................................................. 39
VI-2-3. Le sondage ZK04 ................................................................................................. 43
Conclusion partielle. ............................................................................................................ 47
CHAPITRE VII : INTERPRETATIONS ET DISCUSSION. .................................... 49
VII-1. Au plan lithologique. ................................................................................................... 49
VII-2. Au plan métallogénique. ...................................................................................... 49
VII-3. Origine de la minéralisation et évolution minéralogique des protores. ......................51
VII-3-1. Origine de la minéralisation. ..........................................................................51
V
VII-3-2. Evolution minéralogique des protores. ...........................................................51
VII-3-2.1. L’évolution minéralogique des quartzites à grenat. ......................................... 51
VII-3-2.2. L’évolution minéralogique des protores carbonatés. .................................. 52
VII-3. Etude comparée du gisement de Lauzoua à d’autres gisements de manganèse. . 52
VII-3-1. Etude comparée du gisement de Lauzoua et de quelques gisements de manganèse du
Brésil (Azul, Urucum et Morro da Mina). ................................................................... 52
VII-3-2. Etude comparée des gisements de Lauzoua et de N’suta (Ghana). ................ 54
CONCLUSION GENERALE ................................................................................................. 57
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................... 59
ANNEXES ................................................................................................................................. 64
VI
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
BRGM : Bureau de Recherche Géologique et Minière, France
C.A.R : Centre d’Analyse et de Recherche (PETROCI, Côte d’Ivoire).
C.E.S.E.V. / E.N.S.G. : Centre d’Enseignement Supérieur en Exploration et
Valorisation des ressources minérales. / Ecole Nationale Supérieure de Géologie
appliquée et de prospection minière, Nancy
CGM : China national Geological & Mining corporation.
CML: Compagnie Minière du Littoral.
CNRS : Centre National de Recherche Scientifique (France).
CNTIG : Centre National de Télédétection et d’Information Géographique de Côte
d’Ivoire.
DRM : Direction de la Recherche Minière.
EDS : Spectrométrie à Diffusion d’Energie.
KeV : Kiloelectrovolt.
KV : Kilovolt.
LAM : Laboratoire d’Analyse Minérale (SODEMI).
LGSM : Laboratoire de Géologie du Socle et de Métallogénie.
Ma : millions d’années
MEB : Microscope Electronique à Balayage.
PE : Permis d’Exploitation.
PETROCI : Société des opérations pétrolières de Côte d’Ivoire.
PR : Permis de Recherche.
SODEMI : Société pour le Développement Minier de la Côte d’Ivoire.
UFR-STRM : Unité de Formation et de Recherche en Science de la Terre et des
Ressources Minières.
VII
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Histogramme de la production mondiale de manganèse en 2011............................... 4
Figure 2. Schéma montrant les différents milieux de dépôt du manganèse. .............................. 4
Figure 3. Carte de localisation de la sous-préfecture de Lauzoua ............................................. 13
Figure 4. Carte de localisation des permis couvrant le gisement de Lauzoua (ex Mokta) ........ 13
Figure 5. Les grands ensembles géologiques d’Afrique de l’Ouest .......................................... 15
Figure 6. Carte géologique simplifiée de la Côte d’Ivoire. ....................................................... 15
Figure 7. Carte géologique de la région de Lauzoua ................................................................. 19
Figure 8. Appareillage de MEB/EDS du C.A.R (Côte d’Ivoire) .............................................. 22
Figure 9. Coupe morphologique du gisement de manganèse de Grand-Lahou ........................ 24
Figure 10. Coupe synthétique du gisement de Lauzoua (ex Mokta) ......................................... 26
Figure 11. Aspect des différents types de minerai de manganèse du gisement de Lauzoua ..... 27
Figure 12. Caisse de rangement de carottes du sondage ZK 03 (118,50 m - 123,25 m) montrant
différents faciès de roche. ........................................................................................ 31
Figure 13. Deux types de minerais riches en manganèse dans le sondage ZK 03 .................... 31
Figure 14. Coupes lithologiques des sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04. .................................. 32
Figure 15. Aspects macroscopiques et microscopiques de deux schistes cinéritiques (ZK 01-01
et ZK 01-02). ........................................................................................................... 34
Figure 16. Aspects macroscopiques et microscopiques (MEB) d’un schiste cinéritique carboné
(ZK 01-03) .............................................................................................................. 35
Figure 17. Aspects macroscopiques et microscopiques de deux schistes cinéritiques (ZK 01-04
et ZK 01-05) ............................................................................................................ 37
Figure 18. Aspects macroscopique et microscopique d’un schiste tufacé (ZK 01-06)............. 38
Figure 19. Aspects macroscopiques et microscopiques des ampélites manganésifères (ZK 03-
01 et ZK 03-02) ....................................................................................................... 40
Figure 20. Aspects macroscopique et microscopique de l’ampélite manganésifère ZK 03-03 et
quelques spectres de minéraux analysés. ................................................................ 41
Figure 21. Aspects macroscopiques et microscopiques d’un schiste cinéritique (ZK 04-01) et
d’un schiste tufacé carbonaté (ZK 04-02) ............................................................... 44
Figure 22. Aspects macroscopiques et microscopiques de deux schistes tufacés carbonatés (ZK
04-03 et ZK 04-04) ................................................................................................. 45
VIII
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I. Principales concentration en manganèse à la surface terrestre ................................. 7
Tableau VI. Composition minéralogique des minerais des gisements d’Urucum, d’Azul, Morro
da Mina et de Lauzoua. ......................................................................................... 53
Tableau VII. Composition chimique des minerais des gisements d’Urucum, d’Azul, Morro da
Mina et de Lauzoua ............................................................................................... 53
IX
RESUME
Les travaux présentés dans ce mémoire sont une contribution à une meilleure connaissance
du gisement de manganèse de Lauzoua (ex Mokta).
Le gisement de manganèse de Lauzoua est situé dans la région de Grand-Lahou dans le sud
de la Côte d’Ivoire. Il est issu d’un long processus d’altération latéritique sous climats
tropicaux conduisant à un enrichissement supergène des protores.
Les travaux antérieurs limités à la zone oxydée n’ont révélé que des quartzites à spessartines
comme minerai primaire issu d’une recristallisation métamorphique des dépôts initiaux
d’oxydes et de carbonates. La minéralisation est interstratifiée dans des schistes et provient de
l’altération des gondites et des ampélites manganésifères.
Au terme des études pétrographiques et minéralogiques menées sur les sondages carottés, il
ressort que les roches identifiées sont des quartzites à spessartines, des ampélites
manganésifères, des schistes cinéritiques et des niveaux de schistes tufacés pauvres en
manganèse à la base des profils. Les principaux minéraux reconnus comme porteur de la
minéralisation primaire sont la rhodochrosite, la kutnohorite, le grenat type spessartine, la
braunite associés à des minéraux accessoires tels la pyrite, le rutile, la chalcopyrite, la
pyrophanite, la monazite, l’apatite, le zircon. En surface, le minerai se présente sous forme de
lentilles de cuirasses et d’amas de bloc issus du démantèlement des premiers et dit minerai de
démantèlement.
L’essentiel des minerais oxydés actuellement observés est le résultat de transformations
anciennes sans relation directe avec le contexte climatique actuel. Parmi les minéraux issus de
l’altération supergène des protores, deux familles se distinguent :
des minéraux transitoires d’oxydation des protores : manganite et birnessite
issues des carbonates ; lithiophorite issue des grenats.
des minéraux stables formant l’essentiel des minerais oxydés riches :
cryptomélane, n’sutite, ramsdellite.
X
ABSTRACT
The work presented in this thesis would contribute to a better knowledge of manganese
deposit of Lauzoua (ex Mokta).
The manganese deposit of Lauzoua is located in the region of Grand Lahou in the south of
Côte d' Ivoire. The deposit is the result of a long process of lateritic weathering of protores.
Previous works limited to the oxidized zone have revealed that protores are spessartites
quartzites wich came from a metamorphic recrystallization of initial deposits of oxides and
carbonates. The present study has especially designed to characterize the protore (s) and their
origin. After petrographic and mineralogical studies of cored surveys, rocks identified are
espessartites quartzites, manganiferous black shales, cineritics and tuffaceous schists poor in
Mn in the base of profile.
The deposit improvement comes from the weathering of black shales and
manganesiferous gondites. On the surface, the ore is in the form of lenses and armor cluster
block from the dismantling of the first and said ore dismantlement.
The main minerals identified as carrying the primary mineralization are rhodochrosite,
istkutnohorite and the espessartite, braunite associated with accessory minerals such as pyrite,
rutile, the chalcopyrite pyrophanite...
Most of the oxide ores currently observed and therefore parageneses described is the result
of long-standing changes not directly related to the current global context.
Among the minerals formed, two families can be distinguished:
- transitional mineral oxidation protores : manganite and birnessite from carbonates;
lithiophorite outcome of garnets.
- stable minerals forming the bulk of the oxide ores rich: cryptomelane, n'sutite,
ramsdellite.
Key words: lateritic weathering, protore, quartzites, manganiferous black shales, schists,
Lauzoua.
XI
INTRODUCTION
L’importance du manganèse dans la vie de tous les jours est peu connue du public. Son
utilisation est restreinte en grande partie au monde de la métallurgie et de la chimie alors que
l’humanité n’aurait pu connaitre tous ces avancements modernes sans son utilisation
(International Manganèse Institute, 2012). Le manganèse est le quatrième métal le plus utilisé
au monde après le fer, l’aluminium et le cuivre. C’est un élément assez commun dans la croûte
terrestre et qui par sa capacité à adopter plusieurs degrés d’oxydations (7, 4, 3 et 2) se retrouve
dans une gamme variée de minéraux.
En Côte d’Ivoire, les terrains volcano-sédimentaires birimiens déformés par l’orogenèse
éburnéenne (2000 Ma) et qui forment des sillons allongés SSW-NNE contiennent de nombreux
gîtes et indices de manganèse (ZANONE, 1964). Ces terrains plissés comportent des gites de
manganèse stratiforme à basse teneur (15 à 20 % Mn), dont les minéralisations primaires
principales sont des carbonates ou des silicates obtenus par recristallisation métamorphique
(ARNOULD, 1954 ; SOULE DE LAFONT, 1956 ; SERVANT, 1956 ; CANCE et al., 1958 ;
SOREM et CAMERON, 1960 ; DELFOUR, 1963 ; BAGARRE, 1963 ; ZANONE, 1968).
L’altération météorique transforme ces minéralisations en oxydes secondaires conduisant à un
enrichissement supergène présentant un intérêt économique avec des teneurs de 38 à 46 % de
manganèse métal ; ce qui a permis d’obtenir quelques gisements dont le gisement
manganésifère de Lauzoua dans la région de Grand-Lahou, sud de la Côte d’Ivoire.
Le gisement de Lauzoua a déjà fait l’objet d’une première exploitation de 1960 à 1970 par la
société française MOKTA EL HADID de laquelle il tira son nom de gisement de Mokta. Elle
ferma le 27 février 1970 suite à la baisse du cours du manganèse sur le marché international.
Depuis les années 90, avec l’appétit insassiable de la Chine même si elle occupe le pôle des
pays producteurs (Fig. 1), et l’émergence des pays en voie de développement (Brésil, Japon,
Inde, Afrique du Sud), la demande de manganèse ne fait que croître. C’est pourquoi en 1994, la
SODEMI a repris les études et a évalué les réserves à 1631086 tonnes à 41,97 % Mn. Les
résultats ayant été probants, elle a décidé en association avec le géant chinois CGM (China
national Geological & Mining corporation) de créer en 2011 la Compagnie Minière du Littoral
(CML).
Jusque là, l’exploitation n’ayant portée que sur le minerai oxydé, ce mémoire vient lever le
voile sur la possibilité d’exploitation du protore manganésifère de Lauzoua à l’image de celui
du gisement de manganèse de N’suta au Ghana.
1
L’objectif de cette étude est d’identifier la paragenèse minérale du protore afin de proposer
un modèle concis d’évolution minéralogique à l’origine de la concentration manganésifère.
Pour atteindre cet objectif principal nous nous sommes fixés comme objectifs spécifiques :
- de faire la synthèse des données sur le gisement de Lauzoua (ex Mokta) ;
- de faire une étude qualitative et semi quantitative des phases minérales afin de déterminer
la nature des protores;
- enfin, de montrer la possibilité d’exploiter ces protores comparativement à d’autres
gisements de manganèse dans le monde.
Ce mémoire se propose de présenter dans une première partie les généralités sur le manganèse,
la méthodologie de travail dans une seconde partie et une troisième partie sera consacrée aux
résultats et à la discussion.
2
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MANGANESE
I-1. Caractéristiques physico-chimiques du Manganèse
Le manganèse (symbole Mn) est le 12ème élément le plus répandu de la croûte terrestre. Il
fut découvert en 1774 par le chimiste JOHANN GOTTLIEB GAHN. Le manganèse est un
métal de couleur argentée, de symbole Mn, placé entre le chrome et le fer dans le tableau
périodique des éléments chimiques. Son numéro atomique est 25 et sa masse molaire est de
54,938 grammes. Ses points de fusion et d’ébullition sont respectivement de 1246 et 2061 °C.
C’est un métal gris-blanc, teinté de rose, qui rouille, comme le fer, dans l’air humide. Le
manganèse peut présenter les degrés d’oxydation 7, 4, 3 et 2. Le manganèse métallique n’est
pas particulièrement réactif à l’air. Cependant, une fois réduit en poudre, il peut bruler pour
former l’oxyde Mn3O4 et être la cause d’incendie. Le manganèse ou "altération de magnésie"
se trouve dans les roches, soit dans de nombreux silicates (en substitution fréquente avec le fer
ferreux), soit dans les oxydes, soit encore dans les carbonates.
3
Figure 1. Histogramme de la production mondiale de manganèse en 2011 (en milliers de tonnes)
(International Manganese Institute, 2013)
4
Les dépôts de manganèse et de fer-manganèse peuvent se mettre en place dans presque
tous les types d’environnements géodynamiques où se retrouvent des bassins océaniques
permettant les processus de formation (HEIN et al., 1997). Ces processus peuvent être
sédimentaire-diagénétique, volcanogénique, hydrothermal-sédimentaire, épigénétique et
supergène (KULESHOV, 2011) (Fig. 2).
En raison de la grande diversification des sources de manganèse possibles, les conditions
typiques nécessaires à la formation des gisements de manganèse sont encore méconnues. La
minéralisation du manganèse qui se produit en environnement marin ou lacustre nécessite un
milieu oxydant pour précipiter car il est soluble en milieu réducteur tandis que les carbonates
quant à eux nécessitent un milieu réducteur (WISSINK, 1972). Le minerai formé dépend de
l’environnement physico-chimique en place (pH, Eh, etc…).
5
I-4. Les minéraux du manganèse
On retrouve le manganèse dans près de 300 minéraux mais seulement une douzaine sont
utilisés comme minerais. Les minéraux qui contiennent du manganèse sont généralement
composés d’oxy-hydroxydes, de carbonates et de phosphates, de silicates et rarement de
sulfures. Les principaux sont la pyrolusite (MnO2), la rhodocrosite (MnCO3), la romanéchite
(mélange d'oxydes de baryum et de manganèse hydratés), le manganite (Mn2 O3 . H2 O) et
l'hausmannite (Mn3O4). La minéralogie de la minéralisation dépend du type de gîte rencontré.
− les silicates
Dans l’ordre de fréquence, les silicates manganésifères sont les suivants : La spessartine
(Mn3Al2Si3O12); la braunite (Mn7SiO12) ; la rhodonite (Mn, Fe, Ca) SiO3;
La téphroïte (Mn2SiO4).
−
L’essentiel des silicates de manganèse en Côte d’Ivoire est composé de spessartine.
les oxydes et hydroxydes
Comme minéraux oxydés, on peut citer : la pyrolusite (MnO2) ; la polianite (MnO2) ; la
ramsdellite (MnO2) ; la pseudo-ramsdellite ou n’sutite (MnO2 type 1,65 Ǻ) définie dans le
gisement ghanéen de N’Suta ; la manganite (MnO-OH), le wad [MnO2.nH2O (Fe: skemmatite;
Li: lithiophorite)] ; la haussmannite (Mn3O4) ; la wolframite (Fe,Mn)WO4 et la psilomelane
(BaH2O)2Mn5O10.
− les carbonates
On a la dialogite (rhodochrosite) (MnCO3) ; la kutnohorite Ca(Mn,Fe,Mg)(CO3 )2 ; ankérite
(Ca(Fe,Mg,Mn)(CO3)2 ;
− les sulfures
Ce sont : l’alabandite (MnS) et l’hauérite (MnS2).
6
formations superficielles, sols et alluvions, des concrétions d’oxy-hydroxydes de Fe-Mn
amorphes baptisés « wads » dans lesquelles Fe et Mn s’expriment en dizaines de pourcents.
7
CHAPITRE II. QUELQUES GISEMENTS DE MANGANESE D’AFRIQUE DE
L’OUEST ET DU BRESIL
Ce chapitre traitera de trois gisements d’Afrique de l’ouest et de trois gisements du Brésil en
Amérique latine. Le gisement de Tambao à la lisière de la zone sahélienne et les gisements de
N’suta et Lauzoua en zone tropicale humide d’Afrique sub-saharienne. Les trois derniers
gisements Urucum, Morro da Mina et Azul au Brésil.
8
II-2. Le gisement de manganèse de N’suta (Ghana)
Le gisement de manganèse de N’suta est situé dans la région occidentale du Ghana, à
environ cinq kilomètres au sud de Tarkwa Goldfields. L’exploitation minière a commencé en
1916. Les minerais de manganèse sont essentiellement constitués de carbonates pouvant
atteindre des épaisseurs de 45 m et la lithologie générale du gisement présente une succession
de turbidites et de roches vertes. Ces roches sont datées du Birimien 2,2 Ga.
Ces roches méta-sédimentaires contiennent des niveaux riches en carbonate intercalés entre
les différentes couches, qui présentent un aspect caractéristique en bandes. Le protore du
gisement est constitué de sédiments chimiques, de rhodochrosite, d’alabandite et de minéraux
ferrifères). Ces sédiments se sont formés dans un bassin marin où régnait une activité
relativement élevée de CO2 et des conditions de Eh-pH extrêmement faibles (Eh 1 à -0,6 volts
et un pH de 8 à 11) pendant les périodes birimiennes (2170 - 2180 Ma). Ces conditions ont eu
lieu juste en dessous du rebord du plateau dans un environnement marin peu profond
(ADRIAN, 2001). Les intempéries sous-marines ultérieures (halmyrolyse), suivie plus tard par
le métamorphisme d'âge éburnéen (2100 Ma) a conduit à la formation de minéraux riches en
Mg-Ca-Fe et de rhodochrosite, le minéral dominant dans le gisement. D'autres minéraux
rencontrés sont les sulfures (par exemple, alabandite, sphalérite, pyrite, millerite, niccolite,
gersdorffite, et de molybdénite) et les oxydes et hydroxydes (jacobsite, galaxite; brucite,
todorokite, pyrochroïte, manganosite (MnO)).
9
formations schisteuses (et quartzitiques) et toujours associés à des formations volcano-
sédimentaires.
10
Mn (BERNARDELLI et BEISIEGEL, 1978). Le gisement est allongé d’Est en Ouest sur
environ 5 km et sa largeur ne dépasse pas 500 m.
Le gisement primaire est représenté par une structure anticlinale de la formation manganésifère
paléo-Protérozoïque affleurant sur 4,5 km de long et 0,4 km de large. A la base de cette
formation on a 65 m de siltites et d’argilites avec moins de 14 % de manganèse. Au dessus de
cette couche vient l’unité manganésifère inférieure (18 à 40 m d’épaisseur) avec entre 21 % et
26 % Mn, essentiellement de la rhodochrosite (FARIA, 2008).
Ensuite on a un niveau de siltites et d’argilites épais de 68 à 90 m et plus pauvre en manganèse
(moins de 4 % Mn). Au dessus vient l’unité manganésifère supérieure avec une puissance de 33
à 54 m et des teneurs d’environ 15 % Mn. Le niveau le plus élevé est constitué essentiellement
de plus de 70 m de siltite avec imprégnations et intercalations manganésifères (environ 6 %
Mn). Une telle association de rhodochrosite détrtiques à grains fins avec carbone organique et
manganèse (rhodochrosite ou mangano-calcite) est courante et formerait selon WISSINK
(1972) plus de deux tiers des ressources mondiales.
11
CHAPITRE III : CADRES GEOGRAPHIQUE ET GEOLOGIQUE
III-1. CADRE GEOGRAPHIQUE
III-1-1. Localisation et présentation du gisement de Lauzoua (ex Mokta)
Le gisement de manganèse de Lauzoua autrefois appelé gisement de Mokta se situe au sud
de la Côte d’Ivoire à la lisière du bassin sédimentaire, dans le département de Guitry et dans la
sous-préfecture de Lauzoua (Fig. 3 et 4). De façon plus précise, il se situe à environ 50 km au
nord-ouest de Grand-Lahou et à 150 km à l’ouest d’Abidjan. Ce gisement est couvert par le
permis PE 36 de 100 km² et le nouveau permis PR 248 d’une superficie de 88,6 km2.
12
LAUZOUA
N PR 248
Chantier minier
PE 36 Ve r s Abidj a n
Ve r s Sa n - Pe dr o
13
III-2. CADRE GEOLOGIQUE
III-2-1 Aperçu géologique de la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire est constituée de deux grands ensembles géologiques différents : le socle
cristallin et un bassin sédimentaire côtier.
− Le socle cristallin
Le socle cristallin (d’âge précambrien) de Côte d’Ivoire occupe 97,5 % du territoire et
appartient au craton ouest africain, précisément à la dorsale Man-Léo. Cette dorsale est limitée
par la chaîne des Mauritanides-Rokellides à l’ouest, par le bassin de Taoudéni au nord, par la
zone mobile de l’Afrique centrale à l’est et par l’océan atlantique au sud (Fig. 5). Elle comporte
deux principaux domaines séparés par la faille du Sassandra orientée nord-sud (BESSOLES,
1977) :
le domaine "Kenema - Man" situé à l’ouest, constitué de formations archéennes structurées
au cours des mégacycles Léonien (3200 - 2900 Ma) et Libérien (2900 - 2700 Ma) ;
le domaine "Baoulé-Mossi" ou domaine Protérozoïque (2500-1600 Ma) situé à l’est et
comportant parfois des reliques de socle Archéen. Dans ce domaine, les formations
désignées sous le vocable de Birimiens, correspondent à une partie du Protérozoïque
inférieur comprise entre 2100 et 1800 Ma (YACE, 1984).
Les principaux événements tectono-métamorphiques se sont manifestés entre 2200 Ma et
2000 Ma (FEYBESSE et al., 1989). Ils sont liés au mégacycle Eburnéen daté à 2500 -1600 Ma
(BONHOMME, 1962 et YACE, 1984).
Plus tard, TEMPIER (1986) et LEMOINE (1988) subdivisent le mégacycle Eburnéen en
deux cycles distincts : le Burkinien (2400 – 2150 Ma) et l’Eburnéen (s.s.) (2150 – 1850 Ma).
Selon PAPON (1973), l’ensemble des phénomènes géologiques qui se sont déroulés dans le
SW serait responsable de la partition du pays suivant ces deux domaines.
− Le bassin sédimentaire côtier
Le bassin sédimentaire ivoirien se divise en un bassin côtier (onshore) et en un bassin
profond (offshore). La partie terrestre a la forme d’un croissant centré sur Jacqueville et s’étend
de Fresco à l’ouest à la frontière ghanéenne à l’est sur environ 350 km. Le bassin ne représente
que 2,5 % de la superficie du pays et est d’âge Crétacé à Quaternaire (Fig. 6). Les formations
les plus anciennes d’âge Crétacé-Paléocène sont constituées d’argile, de glauconites et de
bitumes (TAGINI, 1972).
14
Figure 6. Carte géologique simplifiée de la Côte d’Ivoire
(TAGINI, 1971, modifiée par KOUAMELAN, 1996)
15
III-2-2. Géologie de la région de Lauzoua
Le manganèse se situe dans une bande étroite limitée à l'ouest par les granites
syntectoniques, à l'est par le domaine schisteux de la basse Comoé et au sud par le bassin
sédimentaire. Cette bande disparaît vers le nord, à la hauteur de Tiassalé contre des granites
syntectoniques. Le massif d'Orumbo-Boka (SE de Toumodi) serait un vestige septentrional de
ce complexe volcano-sédimentaire (ZANONE, 1964).
L'horizon manganésifère est interstratifié dans les schistes en une série de lentilles discontinues
les unes à la suite des autres selon la direction birimienne. La minéralisation qui se trouve sous
forme d’oxydes secondaires provient de l'altération des gondites, ampélites et schistes
manganésifères.
D’après les travaux de PAPON (1962) et de CAMIL (1994), on peut distinguer dans la
région de Lauzoua, des formations métamorphiques d’origine sédimentaire, les formations
métamorphiques d’origine volcanique et les formations volcaniques (Fig. 7).
III-2-2.1 Les formations métamorphiques d’origine sédimentaire
Les formations d’origine sédimentaire affleurent à l’est de la région et constituent la
terminaison sud-ouest du bassin de la Comoé. Les sédiments sont essentiellement constitués
d’arkoses, d’arénites, de grès pélitiques, de lutites et de schistes. Ces sédiments peu évolués
renferment des éléments détritiques anguleux quartzo-feldspathiques dans un ciment argilo-
sériciteux. Leur composition chimique et minéralogique est typiquement celle des produits de
démantèlement des roches granitiques (ALRIC et al., 1987). Cet ensemble est représenté par :
Les métaarénites dominant sur les métasiltites. Ce faciès s’étend du sud vers l’est. Les travaux
d’ALRIC et al., 1987 démontrent la prédominance dans ce faciès des métaarénites (d’origine
détritique) sur des grauwackes (d’origine volcanique).
III-2-2.2 Les formations métamorphiques d’origine magmatique
• les métagranodiorites à biotite et/ou à hornblende : les métagranodiorites sont situés à
l’extrême ouest de la zone de Lauzoua. Il s’agit de la bordure orientale d’un important
massif orienté NNE-SSW. Ce massif, caractérisé par des grains moyens de couleur assez
sombre, présente dans cette bordure un faciès porphyroïde (DELOR et al., 1995) ;
• le métagabbros et métadolérites : les métagabbros et métadolérites sont situés à l’extrême
Sud de la zone de Lauzoua.
• la métarhyolite et la métadacite : sont des roches intrusives qui apparaissent à l’extrême nord
de la zone de Lauzoua.
16
III-2-2.3 Les formations volcaniques
• les métavolcanites indifférenciées : ce terme regroupe tout un ensemble de faciès volcanique
acide à basique individualisé au centre de la feuille de Grand-Lahou. Ce massif est en
enclave dans les ampélites.
III-2-2.4 Les roches à caractères mixtes
• les ampélites et ampélites manganésifères : ce faciès revêt un caractère mixte du fait d’une
abondance relative de l’élément carbone d’une part et d’autre part les roches présentent un
aspect de cendres volcaniques consolidées. Les ampélites sont des schistes noirs graphiteux
finement lités et interstratifiés avec de fins lits de quartz par endroits. Ces schistes sont
traversés par des veinules de calcite et par de nombreux filons de quartz à tourmaline claire
et à rutile (ARNOULD, 1957).
− ARNOULD (1957) qui place le niveau manganésifère à la base des roches vertes du
Birimien supérieur. Il rattache les formations manganésifères à la série birimienne de la
Comoé classique du birimien volcano-sédimentaire. Concernant l'évolution régionale du
relief ou le rôle de l'altération météorique dans la genèse des minéralisations exploitables, on
peut citer les travaux de : PECCIA-GALLETTO (1960) ; BAGARRE (1962) ; PAPON
(1962), TAGINI (1962) ; ZANONE (1964). Il en est de même pour les publications sur la
gîtologie ou la minéralogie des minerais de manganèse de Grand-Lahou avec : CANCE et
al. (1958) ; CHOUTEAU (1962) ; GRANDIN (1965, 1968 et 1976) ; GRANDIN et
PERSEIL (1977) ; PERSEIL et GRANDIN (1978 et 1985) ;
− PECCIA-GALLETTO (1960) qui est le premier auteur à avoir fait une publication sur le
gisement de manganèse de Mokta. Dans cette étude, l'auteur fait l'historique des recherches
et décrit les méthodes d'exploration. Pour cet auteur, les formations manganésifères sont
classées dans le précambrien, plus précisément, dans le birimien qu'il subdivise en birimien
supérieur et birimien inférieur :
Dans le birimien supérieur, il distingue deux niveaux :
• un niveau de roches basiques anciennes tectonisées du type gabbro ou dolérite.
• un niveau para métamorphique manganésifère situé au toit du précédent.
Dans le Birimien inférieur, il observe des roches essentiellement métamorphiques ;
17
− ZANONE (1964) décrit les principales occurrences de manganèse en Côte d’Ivoire
(rapports SODEMI n° 44 et 44 bis). En se basant sur les travaux de PECCIA-GALLETTO
(1960), ZANONE fait une large description du gisement de manganèse de Grand-Lahou.
Une sédimentation essentiellement chimique accompagne la mise en place des laves: des
jaspes se déposent dans leur voisinage immédiat. On les retrouve aujourd'hui sous diverses
formes de quartzites jaspoïdes en particulier renfermant du manganèse ;
− GRANDIN (1998), dans une « Note à l’attention de la SODEMI. » portant sur les
observations anciennes, souligne quelques phénomènes propres à l’évolution latéritique du
gisement:
• l’existence de deux types de couches minéralisées: couches interstratifiées dans la série
sédimentaire birimienne fortement redressée (pendage 70°NW) et des couches
subhorizontales parallèles à la surface topographique (pendage inférieur à 10°) ;
• l’existence d’amas de blocs et cailloux de minerais oxydés, coiffant les têtes de couches
interstratifiées ;
• l’existence de divers masques de minéralisations: présence des débris de cuirasse
ferrugineuse dans les premiers mètres de l’aire sommitale de la chaîne de colline ;
présence de sols argilo-sableux stériles colluvionnés ; d’encroûtements ferro-
manganésifères pauvres enrobant les débris de minerais des amas de démantèlement ;
• l’existence de lentilles minéralisées.
En définitive, tous ces auteurs s'accordent et placent les formations manganésifères
essentiellement dans le Birimien et plus précisément dans un contexte volcanique et
sédimentaire dit volcano-sédimentaire.
18
•
19
DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODES
CHAPITRE IV- MATERIEL ET METHODES
IV-1. DOCUMENTATION
Nous avons eu recours à la documentation présente dans les archives de la SODEMI ainsi
que certaines publications présentes sur internet. Cette bibliographie nous a permis d’avoir des
informations sur le manganèse, les conditions ayant présidées à sa concentration ainsi que la
géologie de la région de Grand-Lahou. Notre documentation a eu pour support :
La carte géologique de Grand –Lahou au 1/50000.
Les rapports de terrain.
Les mémoires de Thèses et de DEA.
Les publications.
Les résultats d’analyses géochimiques du Laboratoire d’Analyse Minérale (L.A.M) de
la SODEMI.
IV-2. MATERIEL
Nos différents travaux ont eu pour matériel de travail :
• Des morceaux de carottes de sondages fournies par la Compagnie Minières du Littoral
(CML).
• Treize Lames minces polies d’une épaisseur de 30 µm ont été réalisées au Centre
d’Analyse et de Recherche (CAR) de la PETROCI à Abidjan (Côte d’Ivoire). Elles
sont composées de :
− 9 lames minces recouvertes de lamelles qui ont servi à l’étude pétrographique et
minéralogique.
− 4 lames minces non couvertes destinées principalement à l’étude au microscope
électronique à balayage (MEB).
• le microscope optique du laboratoire de Géologie du Socle et de Métallogénie (LGSM)
de l’UFR-STRM de l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody-Abidjan ;
• le microscope électronique à balayage (MEB) du laboratoire du BRGM-CNRS Orléans
(France) ;
• le microscope électronique à balayage (MEB) du Centre d’Analyse et de Recherche
(CAR) de la PETROCI à Abidjan (Côte d’Ivoire) ;
• Nous avons aussi eu recours à des logiciels tel que Map info 11.0 ; Surfer ; Excel ;…
pour affiner les cartes mais surtout pour le traitement de nos données en vu d’une
meilleure présentation des résultats de nos travaux.
20
IV-3. METHODES D’ACQUISITION DES DONNEES
L’acquisition de données s’est faite à deux niveaux : les travaux de terrain et les travaux de
laboratoire.
IV-3-1. Sondage et pétrographie macroscopique
Le sondage revêt une grande importance, car il permet de traverser le profil d’altération et de
recouper les roches saines dans lesquelles la couleur, la texture, la composition minéralogique
et la structure ne sont pas modifiées. Il permet également d’accéder à la minéralisation primaire
et de déterminer son enracinement. Dans le but d’identifier de nouvelles zones manganésifères
sur les permis (PE 36 et PR 248) couvrant le gisement de Lauzoua, quatre sondages ont été
réalisées par la CGM en 2012 (ZK 01, ZK 02, ZK 03, ZK 04) (Tableau II).
Ainsi, les carottes prélevées dans ces sondages ont fait l’objet d’études géochimique,
métallographique et pétrographique en vue de déterminer les formations qui concentrent le
manganèse et la paragenèse minérale de ces roches. Le sondage ZK 02 n’a pas été
échantillonné pour les études car les faciès ne présentaient aucun lien avec les roches riches en
manganèse et cela a été confirmé par les analyses géochimiques (Annexe 1).
21
IV-3-3. Analyse au Microscope Electronique à Balayage (MEB/EDS)
Le MEB permet grâce à un fort grossissement de voir les relations entre les différentes
phases minérales souvent invisibles au microscope optique. Les minéraux sont identifiés à
partir des raies caractéristiques identifiés sur le spectre et leur pourcentage pondéral d’oxyde.
Ainsi, le MEB permet de prendre des photographies des phases minérales ainsi que d’avoir
une composition chimique semi quantitative du minéral.
Dix-huit heures de séance MEB ont été nécessaires pour déterminer avec précision les
phases minérales en présence sur les quatre lames non couvertes. La méthodologie adoptée a
consisté d’abord à déterminer au microscope pétrographique les zones d’intérêts sur lesquelles
il fallait s’attarder.
L’appareil que nous avons utilisé dans le cadre de ce travail est le MEB/EDS (FEG Supra 40
VP Zeiss) du C.A.R (Fig. 8). Ce MEB est équipé d’un détecteur de rayons-X (OXFORD
Instruments) relié à une plateforme de microanalyseur EDS (Inca Dry Cool, sans Azote
liquide).
22
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION
CHAPITRE V: PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU GISEMENT
Pour une meilleure connaissance du gisement, nous rappelons les différents résultats acquis sur
la partie supergène du gisement.
V-1. Les roches encaissantes de la minéralisation
Sur le gisement, Les roches encaissantes de la minéralisation sont principalement formées
de roches métamorphiques. Ces roches sont représentées par des roches argileuses tendres et
des schistes, se présentant en des bancs fortement redressées. Des schistes graphiteux de
couleur grise et des schistes tufacés de couleur brune de même que des schistes arkosiques ont
été aussi identifiés (ZANONE, 1964) de même que des ampélites manganésifères. Des galets
de roches vertes se rencontrent parfois dans les éluvions.
V-2. Morphologie du gisement
La morphologie du gisement de Lauzoua a été diversement interprétée par plusieurs auteurs :
ZANONE (1964) soutient que le gisement de Lauzoua a acquis sa forme actuelle au cours
des périodes de dissection qui ont donné des plateaux d’altitude de 800 m à l’Eocène et
d’altitude 400 à 500 m au pliocène ( au tertiaire). Ces niveaux décroissent à mesure que
l’on s’approche de la mer par le fait d’un affaissement général du sol en direction du sud.
Selon GRANDIN (1976), le gisement a été modelé au quaternaire par trois périodes
successives que sont :
• la régression marine (supposé Pré-Ouljien) qui correspond à une phase d’érosion ;
• la transgression (Ouljien ?) qui représente une période d’altération intense ;
• la régression marine (peut-être Pré-Flandrien) qui est une nouvelle période d’érosion.
C’est au cours de ces trois phases que, selon l’auteur, le gisement est passé
progressivement d’un plateau cuirassé à une croupe convexe basse dans laquelle le
manganèse a été redistribué.
Une coupe verticale du gisement (CAMIL, 1994) montre quatre niveaux (Fig. 9) décrits comme
suit de bas en haut :
Niveau D : Schiste fin à oxyde de manganèse de couleur gris sombre
Niveau C : Lamelle de cristallites de manganèse induré de 2 à 3 mm d’épaisseur.
Niveau B : Précipité d’oxyde de manganèse contenant à sa partie supérieure des poches
d’argile ou minerai de type II et à la base des réseaux anastomosés dans une argile
meuble ou minerai de type III.
Niveau A : minerai sous forme de nodules sphérique ou minerai de type I.
23
Figure 9. Coupe morphologique du gisement de manganèse de Lauzoua (CAMIL, 1994)
24
V-3. Caractérisation de la minéralisation
V-3-1. Caractéristiques lithologiques
D’une manière générale, le gisement de Lauzoua est affecté par l’altération latéritique. La
succession verticale présente du haut vers le bas la zone des saprolites fines, la zone de
transition ou saprolites grossières, et enfin la roche mère saine parcourue de nombreuses veines
silico-carbonatées.
Il est difficile d’établir un profil type de la zone vue la variation des successions de faciès d’un
sondage à un autre et à l’intérieur du même sondage. Dans l’ensemble, on peut retenir :
• un ensemble supérieur (I), d’épaisseur oscillant entre 2 et 3 m est représenté par une
couverture végétale argileuse brun-rougeâtre ou brunâtre stérile et parfois associée au faciès
pisolitique ou nodulaire;
• un ensemble médian (II), d’épaisseur très variée, représente le faciès du manganèse de
démantèlement constitué de gros et petits blocs, galets ou amas de nodules de manganèse
noyé dans une argile brunâtre ou brun-rougeâtre ;
• un ensemble inférieur (III), dont l’épaisseur varie de 1 à 2 m est représenté par des argiles
rougeâtres dans lequel le manganèse se présente sous forme de gros blocs et de lentille
subhorizontal ou de direction N 40°, à pendage variant de 68-70° SE. Cet ensemble repose
généralement sur des schistes gris à gris sombre.
25
− la silice se trouve à 42 % dans les grenats, à 6,8 % dans les feldspaths et à 51 % dans le
quartz.
Le minerai de cuirasse
L’altération météorique des protores forme une zone oxydée qui peut évoluer vers un mode
de cuirassement caractérisé par une hydrolyse intense des silicates et un fort durcissement
par précipitation de fer et de manganèse. La latérisation qui est un processus résiduel,
consiste en un lessivage presque total de la silice conduisant à l’accumulation sur place
d’hydrate de manganèse, d’alumine et de fer qui donne la couleur rouge caractéristique des
latérites. Le minerai de cuirasse aurait pris naissance à la base de sols ferralitiques, dans
l’horizon d’argiles tachetées issu soit directement de l’altération des schistes, soit de
l’évolution pédologique de matériaux remaniés ou colluvionnés. Le développement des
cuirasses de manganèse constituent le trait le plus original du gisement de Lauzoua et le site
privilégié d’accumulation des phases stables de MnO2. Le minerai de cuirasse représente 15
% du minerai exploité. Il est soit sous forme de corps massifs et durs, soit sous forme de
masses concrétionnées ou "chou-fleur" (Fig. 11, E).
Le minerai de démantèlement
Il proviendrait selon GRANDIN et PERSEIL (1977) de la fragmentation des lentilles
manganésifères oxydées dans des schistes altérés au cours d’une longue période humide.
Cette fragmentation serait favorisée par l’action conjuguée des poids de l’encaissant
schisteux argileux et du minerai en lentille, ainsi que du jeu du fort pendage (70° NW) des
bancs minéralisés (Fig. 11, F).
Figure 10. Coupe synthétique transversale montrant la localisation des différents types de
minerai de manganèse du gisement de Mokta (GRANDIN et PERSEIL, 1977).
26
A B
0, 8 m
F
E
27
V-3-3. Caractéristiques structurales
Du point de vue structural, la région de Lauzoua fait partie du sillon volcano-sédimentaire
Oumé-Fettekro dont elle constitue la partie méridionale.
Les observations de terrain ont permis de mettre en évidence :
− des plans de schistosité généralement orientés N-40° avec des pendages de l’ordre de 70 à
85°. Les structures sont fortement redressées et recoupées par des filons de quartz à
tourmaline d’origine hydrothermale ;
− la schistosité (S1) et la stratification (S0) paraissent confondues. Le gisement de Lauzoua
a un pendage général NW. Le métamorphisme est de faible grade ;
− une importante fracturation de la roche favorisant le passage des fluides hydrothermaux
d’où la présence de veines sulfurées ;
− une importante faille cisaillante à l’extremité méridionale de la bande minéralisée a
également été mise en évidence par ZANONE (1964). Le rejet de cette structure
cisaillante NW-SE est de 2,5 km. Cette faille a favorisé une meilleure circulation des
eaux et des apports provocants des enrichissements locaux en minerai.
Toutes ces structures sont orientées suivant la direction birimienne.
28
CHAPITRE VI. ETUDE PETROGRAPHIQUE DES PROTORES DE LAUZOUA
Ce chapitre comportera deux partie : la première qui est consacrée à l’étude lithostratigraphique
des sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04 et la seconde qui traitera de l’étude pétrographique
détaillée de ces sondages.
VI-1. Description des sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04
Ce chapitre présente les résultats des études macroscopiques et microscopiques réalisés.
La démarche adoptée pour l’obtention de ces résultats a consisté en deux phases : une première
phase de description macroscopique des échantillons des trois sondages carottés combinée aux
résultats d’analyses géochimiques (Annexe 1) mis à notre disposition. Cela a permis d’établir
les coupes lithologiques de ces trois sondages (Fig. 9). La seconde phase a concerné l’étude
microscopique des treize lames minces dont nous disposons. Sur les treize lames minces,
seulement quatre ont fait l’objet d’une étude au MEB.
• Le sondage ZK 01
Dans le sondage ZK 01, on observe dans les premiers mètres une cuirasse latéritique rouge
brique dans laquelle il n’y a aucune relique de minéraux manganifères mais des oxydes de fer ;
juste en dessous du niveau cuirassé, on a une zone argileuse rouge ocre sur une épaisseur de 20
à 40 m avec des teneurs en manganèse rélativement basses (0 à 10 % Mn). Le reste de la
colonne stratigraphique est constituée de schistes cinéritiques de couleur gris claires finement
stratifiés parcourrus de nombreuses veines et veinules silico-carbonatées. Dans les derniers
mètres par des schistes tufacés à sulfures disséminés.
• Le sondage ZK 03
La colonne stratigraphique du sondage ZK 03 est de teinte hommogène gris sombre à noire.
Dans ce sondage, de 0 à 2 m, on a un niveau concrétionné pisolitique suivie d’une étroite
couche d’argile grisâtre indurée d’épaisseur ne dépassant pas 3 m. Juste après ces argiles
indurées, on observe une couche d’argile latéritique noirâtre (plus ou moins 20 m) contenant
des fragments de quartz. Ce niveau a conservé la structure schisteuse des roches primaires. Le
reste de la colonne stratigraphique montre une ampélite manganésifère à aspect charbonneux,
non altérée, friable contenant plus de 26 % de Mn et recoupée par endroit par des schistes
graphiteux ( 20 à 22 % Mn) à aspect luisant et à débit en plaquette (Fig. 12).
• Le sondage ZK 04
Le sondage ZK 04, présente à peu près la même configuration que le sondage ZK 01. Après la
cuirasse latéritique, on rencontre une zone argileuse peu développée de couleur gris clair suivie
par des schistes cinéritiques carbonés de couleur grise (10 à 15 % de Mn) à aspect de
29
carbonatite. Ce niveau est suivit par des schistes cinéritiques gris clair rélativement pauvre en
manganèse, mais riche en carbonates et sulfures cubiques. Entre ces différents types de schistes
cinéritiques, s’intercalent de façon discontinue des niveaux à ampélites manganésifères riches
en manganèse entre 70 et 85 m avec plus de 26 % de Mn. En dessous des schistes cinéritiques
gris clairs, on a des schistes tufacés à minéraux amygdaloïdes.
30
Schiste graphiteux
Schiste cinéritique
Ampélite manganésifère
Filon de quartz
A B
Figure 13. Aspects de deux types de minerais riches en manganèse dans le sondage ZK 03
A : une ampélite manganésifère et B : schiste graphiteux.
31
Argile grisâtre indurée
Argile grisâtre
Schiste cinéritique
(15 et 20 % Mn)
(15 et 20 % Mn)
153,2 m
182,5 m
Schiste tufacé
251,7 m
32
VI-2. Etudes pétrographiques des protores du gisement de Lauzoua
Les résultats des études pétrographiques et microscopiques sont consignés dans le tableau de
synthèse à la fin de cette partie (Tableau III).
VI-2-1. Le sondage ZK 01
Dans ce sondage, cinq échantillons ont été prélevés pour les études.
• Schiste cinéritique (69,90 m – 70,00 m)
La roche (ZK 01-01) est de couleur grise, piquetée de feldspaths et d’oxydes ferro-
manganésifères indéterminés (Fig. 15, A). L’étude microscopique montre une roche à texture
granoblastique avec le processus de kaolinisation des feldspaths-K (Fig. 15, B). On note
également dans cette roche de nombreuses muscovites, chlorites, des quartz et feldspaths-K.
33
ZK 01-01 ZK 01-01
ZK 01-02 ZK 01-02
Zone de contact
montrée par la
photo D
Grenat
Amphibole
Tourmaline
Bande ferrugineuse
34
ZK 01-03 ZK 01-03
ZK 01-03 ZK 01-03
ZK 01-03 ZK 01-03
36
ZK 01-04 ZK 01-04 Qtz crypt.
Veine de carbonates
Sidérite
ZK 01-05 ZK 01-05
ZK 01-05 ZK 01-05
Figure 17. Aspects macroscopiques et microscopiques des schistes cinéritiques ZK 01-04 et ZK 01-05
A : aspect macroscopique du schiste cinéritique ZK 01-04.
B : aspect microscopique montrant du quartz cryptocristallin (Qtz crypt.) et une veine de
carbonates (sidérite associée à d’autres carbonates).
C : schiste tufacé présentant deux veines sulfurées subparallèles ZK 01-05.
D : pyrites et bravoite observée dans la veine du schiste cinéritique carboné.
E : ankérite, feldspath-K et quartz dans la matrice de la roche.
F : filets de rutile dans la matrice quartzo-feldspathique.
37
ZK 01-06 ZK 01-06
38
VI-2-2. Le sondage ZK 03
Dans ce sondage trois échantillons ont été prélevés pour les analyses microscopiques.
39
ZK 03-01 ZK 03-01
ZK 03-01 ZK 03-02
ZK 03-02 ZK 03-02
orthose
Matrice silico-
carbonatée
Sulfure
chlorite
ZK 03-03
ZK 03-03
ZK 03-03 ZK 03-03
N° échantillon % Na % Mg % Al % Si %S % Cl % K % Ca % Mn % Fe %P % Ti %O Minéral
1 0.77 2.17 5.36 11.15 0.15 0.23 1.23 15.87 26.59 2.14 - - 34.33 Caldérite
ZK 01- 03 2 1.04 5.34 2.59 6.13 - - 0.35 29.41 8.77 12.78 1.04 - 32.53 Andradite
(103,65 m – 103,75 m) 3 1.78 6.19 3.09 6.27 - 0.27 0.38 29.65 7.18 12.88 - - 32.29 Andradite
4 - 5.78 3.06 7.22 0.22 - 0.60 28.43 7.92 13.92 - - 32.84 Andradite
5 1.21 - 9.92 18.33 - - 0.19 4.05 21.26 5.17 - 0.24 39.62 Grenat Sp.
ZK 01- 03 6 - - 11.35 18.94 - - - 3.84 19.60 5.43 - 0.21 40.61 Grenat Sp.
(146,23m – 146,35 m) 7 0.84 - 14.97 20.36 0.35 0.23 4.51 1.44 8.47 5.20 - 0.28 43.05 Grenat Sp.
8 0.18 - 11.12 19.19 - - - 3.68 14.68 10.56 - - 40.59 Grenat Sp.
9 - - 10.95 18.37 - - - 4.02 19.65 6.76 - 0.19 40.06 Grenat Sp.
10 - - 11.45 19.06 - - - 1.61 25.26 2.12 - - 40.50 Grenat Sp.
11 0.57 - 10.30 19.34 - - 0.26 1.41 25.87 2.11 - - 40.14 Grenat Sp.
12 - - 10.16 17.40 - - - 2.42 28.66 2.14 - 0.26 38.96 Grenat Sp.
ZK 03- 03 13 - 3.43 1.88 2.32 - - 0.30 8.09 52.57 4.27 - - 26.64 Grenat Sp.
(125,40 m – 125,60 m) 14 0.69 1.70 6.30 12.22 - - 1.70 7.23 32.46 3.21 - - 34.49 Grenat Sp.
15 2.25 - 7.05 13.06 - - 0.29 2.23 36.94 3.25 - 0.21 34.71 Grenat Sp.
16 0.44 - 6.04 11.10 - 0.48 - 2.09 42.36 3.89 - - 32.60 Grenat Sp.
17 0.59 - 10.80 18.03 - 0.30 1.75 - 26.32 2.36 - 0.24 39.61 Grenat Sp.
18 1.52 3.14 2.83 5.94 - 0.20 0.47 6.76 46.64 3.31 - - 29.20 Grenat Sp.
42
VI-2-3. Le sondage ZK 04
Les roches de ce sondage sont caractérisées par leur couleur gris-claires. Dans ce sondage,
trois échantillons de roches ont été prélevés pour les analyses microscopiques.
43
ZK 04-01 ZK 04-01
Bande
carbonatée 30 °
Bande quartzo-
alumineuse
ZK 04-02 ZK 04-02
C D
Agrégat de pyrites Quartz
Carbonates
Minéraux amygdaloïdes
une ombre de pression
Figure 21. Aspects macroscopiques et microscopiques d’un schiste cinéritique (ZK 04-01) et
d’un schiste tufacé carbonaté (ZK 04-02)
A : aspect macroscopique de la carotte de schiste cinéritique (ZK 04-01).
B : deux générations de veines silico-carbonatées entrecroisées formant un angle de 30°
(ZK 04-01).
C: pyrites en agrégat dans une ombre de pression et des carbonates amygdaloïdes dans le
schiste tufacé carbonaté (ZK 04-02).
D : ombre de pression remplie de minéraux de recristallisation. La matrice du schiste
tufacé est carbonatée (ZK 04-02).
44
ZK 04-03 ZK 04-03
rhodochrosite
ZK 04-03 ZK 04-03
ZK 04-04 ZK 04-04
F-Ca
Carbonates
Figure 22. Aspects macroscopiques et microscopiques de deux schistes tufacés carbonatés (ZK
04-03) et ZK 04-04
A : schiste tufacé parcourru de veinules de carbonates subparallèles.
B : agrégat de rhodochrosites sparitiques.
C : zone carbonée manganésifère et D : carbonates automorphes.
E : photo du schiste tufacé (ZK 04-04) prise avec la loupe électronique Dino capture.
F : carbonatation des feldspaths calciques
45
Tableau IV. Composition chimique de quelques carbonates analysés
N° échantillon % C % Na % Mg % Al % Si % Ca % Mn % Fe % Sb %O Minéral
ZK 01-05 1 14.04 - 2.25 - 0.67 15.37 10.37 5.85 0.81 50.64 Ankérite
(146,23 m – 146,35 m) 2 17.14 - 2.35 - 2.35 10.49 5.41 4.52 0.67 57.07 Ankérite
3 15.28 - 4.87 - 0.16 14.82 3.40 7.14 1.09 53.25 Ankérite
ZK 01-03
4 14.70 - 2.75 0.50 2.26 14.58 4.49 6.76 0.77 53.20 Ankérite
(103,65 m – 103,75 m)
5 16.85 - 3.04 0.22 - 13.47 4.26 5.89 0.70 55.57 Ankérite
6 14.68 - 2.70 0.45 1.36 16.08 4.81 6.38 0.90 52.66 Ankérite
7 15.46 0.61 1.78 0.48 1.21 2.90 23.32 1.47 - 52.76 Rhodochrosite
ZK 03-03 8 17.59 0.83 1.04 0.88 2.41 1.36 17.11 1.47 - 57.31 Rhodochrosite
(124,40 m – 124,60 m) 9 14.97 - 1.15 0.16 0.25 4.89 25.64 1.90 - 51.03 Rhodochrosite
10 13.33 - 1.20 0.16 0.36 4.38 30.09 2.43 - 48.05 Rhodochrosite
11 8.87 - 0.42 - 1.38 7.10 39.16 2.60 - 40.47 Rhodochrosite
ZK 04-03
12 13.33 - 1.09 0.26 0.53 3.64 30.47 2.57 - 48.12 Rhodochrosite
(111,55 m – 111,60 m)
13 15.24 - 2.06 - - 5.26 24.17 1.71 - 51.57 Rhodochrosite
14 14.27 - 2.19 0.21 0.54 3.22 27.84 1.62 - 50.11 Rhodochrosite
46
Conclusion partielle
Nous pouvons retenir à partir des études faites que :
− les résultats d’analyses des minéraux indiquent que le manganèse provient
principalement des grenats spessartines et sécondairement des rhodochrosites ;
− les grenats rencontrés présentent tant des altérations centripètes que des altérations
centrifuges donc un début de lessivage des grenats qui sont pris dans une matrice silico-
alumineuse amorphe et cela s’observe dans les niveaux supérieurs ;
− même si la calcite et d’autres carbonates se présentent tant sous forme matricielle que
dans les veinules des sondages ZK 01 et ZK 04, ils auraient peu joué en faveur de la
minéralisation puisque ces sondages offrent des teneurs en manganèse relativement
faibles. La présence de ces minéraux est liée à la carbonatation des feldspaths calciques
(feldspaths-Ca) ;
− de nombreuses veinules silico-carbonatées parcourent la quasi-totalité des échantillons
d’où l’effervescence observé dans des tests réalisés au HCl concentré à 10 % ;
− les pyrites forment une association caractéristique avec les quartz et les orthoclases qui
les entourent presque toujours témoins d’une intense altération hydrothermale
postérieure à la mise en place du protolite… ;
− il y’a une abondance de sulfures (pyrite, chalcopyrite, covellite, pentlandite, millérite,
vaésite, cattiérite,…) caractéristique d’une altération hydrothermale importante ;
− l’alternance des faciès gris-sombres et gris-clairs témoigne de la présence de plusieurs
séquences de dépôts.
Il ressort de toutes ces observations que les grenats spécifiquement de type spessartine, les
minéraux tels que la braunite, le quartz, les feldspaths-K, feldspath-Ca, des sulfures
(pyrites, pentlandite,…) ont été déterminés. Cela n’est pas le cas pour une grande quantité
de minéraux supposés être manganésifères, puisque ces minéraux présentent en lame
mince pratiquement les mêmes caractéristiques.
47
Tableau V. Synthèse des données pétrographiques et minéralogiques des sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04
48
CHAPITRE VII- INTERPRETATIONS ET DISCUSSION
Les échantillons de roche étudiés présentent tous l’aspect d’anciennes cendres volcaniques
consolidées peu métamorphisées ce qui s’accorde avec l’hypothèse de PERSEIL et
GRANDIN (1985) selon laquelle la roche originelle est un schiste quartzo-sériciteux fin
d’origine cinéritique probable contenant déjà une première minéralisation discrète. Les
minéraux primaires manganésifères identifiés sont aussi les mêmes : le grenat spessartine, la
braunite et des carbonates manganésifères tels que la rhodochrosite, la kutnohorite.
VII-1. Au plan lithologique
Les unités lithologiques étudiées sont essentiellement composées de formations volcano-
sédimentaires métamorphisées. Les métasédiments sont composés de quartz, feldspath,
séricite et chlorite et des minéraux de métamorphisme tel que le grenat spessartine. Les
formations rencontrées dans les sondages étudiés comprennent des quartzites à grénats, des
schistes tufacés, des schistes cinéritiques, des schistes graphiteux et des ampélites
manganésifères fortement redressées et souvent recoupées par de puissants filons de quartz.
Les roches basiques sont des intrusions de gabbro et de dolérites. PAPON (1973), qualifie
toutes ces formations de volcano-sédimentaires.
D’un sondage à un autre, et même à l’intérieur d’un même sondage on remarque une
alternance des faciès pétrographiques sus cités ; l’alternance des niveaux gris, gris-sombres et
sombres révèlent plusieurs séquences de dépôts. Les unités manganésifères sont des ampélites
et des quartzites à spessartites toutes de couleur noires essentiellement constituées de grenats
spessartines, de rhodochrosite, de kutnohorite, de quartz, de feldspaths (plagioclases (Na)
et/ou (Ca), orthoses), de phyllosilicates (muscovites et chlorites), de sulfures (pyrites,
millérite, cattiérite, vaésite, covellite…) et de la matière charbonneuse donnant lieu à des
minéraux sulfo-carbonatés complexes tels la scapolite et à des minéraux silico-carbonatés
complexes.
On note également la présence de filons de quartz dont la puissance varie du millimètre au
décimètre témoin d’une importante altération hydrothermale postérieure à la consolidation des
ampélites manganésifères.
49
surface provoquent une réconcentration sur place du manganèse. Les schistes pauvres
préexistants sont peu à peu remplacés par des oxydes, par substitution, sans modification de la
texture macroscopique (MOKTA, 1959).
Les études ont montré que le gisement manganésifère de Lauzoua s’est mis en place dans
un environnement de bassin volcanique (ZANONE, 1964) ce qui se justifie par la présence
des cinérites consolidées en schistes cinéritiques. Les sulfures se composent principalement
de pyrites et de chalcopyrites (généralement automorphes). Des minéraux titanés (rutile,
pyrophanite) ont également été déterminés ainsi que de nombreux silicates complexes tels la
scapolite et des minéraux riches en terres rares (monazites, xénotimes…).
L’abondance de sulfures et de rhodochrosite dans les ampélites pourrait s’expliquer selon
BEAUFORT et MEUNIER (1983) pour qui, dans le cas des altérations hydrothermales a des
températures de 100 à 150 °C (épizone), les transformations minérales diagénétiques
s’accompagnent de la mise en place de sulfures, de quartz néofomés et de rhodochrosites
sparitiques (cristaux supérieur à 10 µm).
L’essentiel du manganèse de ce gisement provient alors de l’altération des carbonates
(rhodochrosite, kutnohorite, ankérite) et silicates de manganèse (grenats spessartines)
(Tableaux IV et V). La cohabitation des silicates et des carbonates attestent de la présence
d’un système sédimentaire mixte silico-carbonaté régulé par les apports volcano-
sédimentaires et les fluctuations du niveau des eaux source d’apports terrigènes. Le constat
après l’analyse des échantillons des différents sondages est que :
• de tous les types de grenats observés (caldérite, andradite, grenat spessartine), les sondages
riches en manganèse (ZK 03 et ZK 04) sont rattachés à la présence de grenat spessartine ;
• les grenats spessartines contiennent plus de manganèse que les carbonates (rhodochrosite,
kutnohorite,…).
• Le dépôt de manganèse s’est produit lorsqu’on est passé d’une ambiance réductrice
(schistes carbonés) à une ambiance oxydante, et d’un pH acide (schistes pyriteux) à un pH
basique comme mentionné par NZIENGUI-MAPENGOU (1981) pour le gisement de
Ziémougoula au nord de la Côte d’Ivoire.
50
VII-3. Origine de la minéralisation et évolution minéralogique des protores
51
VII-3-2.2. L’évolution minéralogique des protores carbonatés
Les protores carbonatés étaient jusque là peu connus à Lauzoua du fait que les sondages ou les
travaux ne s’étaient limités qu’en surface où les protores silicatés sont les mieux exprimés. La
rhodochrosite, minéral principal des protores carbonatés est révélée dans quelques lentilles. Les
minerais oxydés correspondant ne montrent aucun fantôme de carbonate ni aucun rudiment de
structure provenant assurément de leur transformation. Toutefois certaines paragenèses relevant
d’une oxydation avancée sont observées dans des minerais riches pouvant laisser croire à la
dernière étape d’évolution de la rhodochrosite (GRANDIN, 1976). Les principales évolutions
minéralogiques des carbonates selon BEAUVAIS et NAHON (1983) donnent deux filiations
qui peuvent être ainsi résumé :
- Carbonate manganite pyrolusite avec transformation ultérieure en
cryptomélane et n’sutite ou en ramsdellite.
- Carbonate birnessite ( pyrolusite) = cryptomélane et ramsdellite.
52
* les différences :
- les minerais de manganèse étudiés dans ce travail présentent des caractéristiques chimiques
très distinctes (Tableau VII) ;
- le minerai d’Urucum a une teneur en manganèse intermédiaire de 32,85 %.
- le minerai de Lauzoua est facile à traiter par rapport à ces gisements du Brésil, du fait qu’il
contient une très faible teneur en phosphore, le principal polluant des minerais de manganèse.
Dans l’ensemble, les paragenèses observées dans les minerais de ces quatre gisements ne
présentent pas de différences fondamentales avec celles qui ont été déjà définies dans d’autres
gisements manganésifères latéritiques (HOREN, 1953; SOREM et CAMERON, 1960;
HOLTROP, 1965; ROY, 1968; PERSEIL et GRANDIN, 1978; WEBER et al., 1979).
Tableau VI. Composition minéralogique des gisements d’Azul, Morro da Mina, Urucum
(FARIA, 2008) et de Lauzoua
Minéraux identifiés
Echantillon
(> 40 %) (< 20 %) (< 10 %) (< 3 %)
spessartine
gibbsite
Azul cryptomelane todorokite magnetite
pyrolusite
nsutite
amphibole
spessartine fayalite magnetite
Morro da Mina ferrosilite
rhodochrosite cryptomelane pyroxmangite
manganosite
braunite goethite
Urucum cryptomelane pyrolusite
hematite quartz
gibbsite
pyrolusite
spessartine ferrosilite
Lauzoua manganosite quartz
rhodochrosite feldspath- (Ca
cryptomelane
et/ou K)
Tableau VII. Composition chimique des minerais des gisements d’Azul, Morro da Mina,
Urucum (FARIA, 2008) et de Lauzoua
53
VII-3-2. Etude comparée des gisements de Lauzoua et de N’suta (Ghana)
Ces gisement appartiennent au socle précambrien ouest-africain et particulièrement au domaine
orogénique éburnéen. Bien que géographiquement proches et formés dans des conditions
similaires, ces gisements présentent assez de divergences que de similitudes :
* les similitudes :
− les deux gisements sont encaissés dans des chaines de collines orientées suivant la direction
birimienne (N 40°). L’origine du manganèse est liée aux exhalaisons volcaniques sous-
marines du Birimien initial (2170 - 2180 Ma) (ADRIAN, 2001 ; GRANDIN et PERSEIL,
1977) ;
− à N’suta, nous avons un mode de concentration hypogène puis supergène par altération
météorique (PERSEIL et GRANDIN, 1985) tout comme à Lauzoua ;
− de ces deux gisements l’on retient que les sédiments riches en manganèse, les minéraux
carbonatés et les roches méta-sédimentaires ont été précipitées dans l’eau de mer dans et
déposés sous la forme de couches et de disséminations conduisant à des concentrations
relativement élevées de Mn, Ca, Fe et CO2).
* les différences :
54
est par endroit carbonaté (roches d’aspect de carbonatites (ZK 04)), mais la majeure partie du
gisement est encaissée dans des roches silicatées (quartzites à spessartines et ampélites
manganésifères), contrairement au gisement de N’suta qui est entièrement carbonaté. Les
teneurs dans les protores sont relativement basses comparées à celles de N’suta [Lauzoua (22 –
26 % Mn) ; N’suta (28 – 35 % Mn)]. L’étude comparée des deux gisements est résumé dans le
Tableau VIII.
55
Tableau VIII. Tableau comparatif des gisements de Lauzoua et de N’suta
• Schistes graphiteux •
Gondites (quartzites à spessartines)
• Schistes tufacés
Types de roches
•
Phyllites.
• Schistes cinéritiques
Carbonatites
Minerai oxydé
46 % Mn 67 % Mn
Teneur (% Mn)
moyenne Protore
26 % Mn 28 % Mn
en % de Mn. (% Mn)
Minéraux grenat spessartine ; rhodochrosite ; braunite ; rhodochrosite; braunite ; romanechite ; kutnohorite ;
Principaux primaires kutnohorite manganite ; tephroite manganite ; todorokite
minéraux pyrolusite ; lithiophorite ; cryptomelane ; pyrolusite ; cryptomélane ; n’sutite ; manganite ;
manganifères Oxydes ramsdellite ; manganosite ; hausmannite ; manganosite ; ramsdellite ; jacobsite ; galaxite ;
birnessite ; jacobsite birnessite.
ankerite ; caldérite ; rutile ; millerite ; andradite ; alabandite ; pyrochroïte ; millerite ; niccolite ;
Minéraux quartz ; feldspaths-ca, feldspaths-K ; muscovite ; gersdorfitte ; molybdenite ; pyrite ; sphalerite ;
Autres
accessoires ferrosilite ; pyroxmangite ; pyrite ; scapolite ; kaolinite ; goethite ; gibbsite ; psilomélane
minéraux
kaolinite ; goethite ; gibbsite ; siderite ; monazite.
Ages des formations Birimien Birimien (2.2 Ga)
Source de la minéralisation. Exhalaison volcanique sous marine + précipitation des sédiments chimiques
56
CONCLUSION GENERALE
L’étude des protores à partir des trois sondages ZK 01, ZK 03 et ZK 04 ainsi que la
synthèse des travaux antérieurs sur la partie supergène du gisement, on peut retenir que le
gisement de Lauzoua s’est formé par altération latéritique d’un protore constitué d’ampélites
manganésifères et de quartzites à spessartines. Les protores du gisement de manganèse de
Lauzoua sont essentiellement constitués de grenat spessartine, de rhodochrosite, de
kutnohorite, de quartz, de feldspaths calciques ou potassiques, de muscovite, de chlorite…
Nous sommes ici en face d’un système de sédimentation mixte silico-carbonaté. Le
gisement de manganèse de Lauzoua suggère donc deux origines :
− un protore silicaté de quartzites à grenats spessartines (gondites) ;
− un protore carbonaté à rhodochrosite, kutnohorite et/ou braunite (ampélites).
D’un point de vue spatial, il semble que le manganèse s’est concentré dans de petits
bassins au voisinage des émissions volcaniques ce qui peut se justifier par la discontinuité des
lentilles. La lithologie du gisement (alternance des différents faciès de schistes) autorise à dire
que le dépôt probablement long a été cyclique avec une répétition fréquente de séquences
sédiments stériles et sédiments minéralisés.
A partir de certaines observations telles que la discontinuité des lentilles manganésifères
dans les coupes lithologiques et la présence de roches vertes dans le gisement ou dans son
voisinage immédiat et de la morphologie du gisement (chaîne de collines, la présence des
schistes cinéritiques) nous pouvons admettre une origine volcanogène du protore.
Au regard de tous les travaux exécutés sur les trois sondages étudiés, les résultats (analyses
chimiques) nous donnent un bon espoir d’avoir des protores exploitables. Il serait donc
important de projeter des travaux étendus de sondages plus resserrés autour des sondages ZK
03 et ZK 04 et de faire un échantillonnage systématique de ceux-ci afin de définir un modèle
de gisement plus précis. Nous envisageons aussi pour la confirmation des résultats sur la
pétrogenèse, d’autres études comme les datations radiochronologiques (des minéraux de
zircon, de monazites et d’autres terres rares identifiés), Diffraction de Rayon-X pour les
oxydes majeures, ICP- AES.
D’autre part, il nous parait important :
- de rechercher les zones où apparaissent les schistes graphiteux et les ampélites
manganésifères caractérisés par leur couleur noire tachant les doigts et la présence de
nombreuses pyrites disséminées dans la masse charbonneuse ;
57
- de mener des études structurales approfondies (car sur les lames minces, des microstructures
ont pu être identifiées telles des linéations d’étirement minéral, des microfailles… sans être
mesurées puisque les carottes n’étaient pas orientées).
58
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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de Côte d’Ivoire : une revue et des données nouvelles. Le cas de l’unité de la Comoé.
59
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63
Annexe 1 : résultats d’analyses chimiques
Tableau I: résultats du sondage ZK 03 en prenant la coupure à 20 % Mn Tableau II: Résultats du sondage ZK 04 en prenant la coupure a 20 % Mn
Tableau III: résultats des différents échantillons analysés du sondage ZK 01 Tableau IV: résultats des différents échantillons analysés du sondage ZK 02
Tableau V: résultats des différents échantillons analysés du sondage ZK 03
Tableau V: résultats des différents échantillons analysés du sondage ZK 03 (suite) Tableau VI: résultats des différents échantillons analysés du sondage ZK 04
ANNEXE 2 ZK 01-03
Sample: ZK01/103,65 m LM 1
Type: Default
ID:
Spectrum processing :
Peak possibly omitted : 5.860 keV
Standard :
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Zr Zr 1-Jun-1999 12:00 AM
Hf Hf 1-Jun-1999 12:00 AM
Au Au 1-Jun-1999 12:00 AM
Zircon (ZrSiO4)
ANNEXE 3 ZK 01-03
Sample: ZK01/103,65m LM 1 2
Type: Default
ID:
Spectrum processing :
No peaks omitted
Standard :
C CaCO3 1-Jun-1999 12:00 AM
Mg MgO 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Mn Mn 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM
Sb Sb 1-Jun-1999 12:00 AM
Ankerite Ca(Fe,Mg,Mn)(CO3)2
ANNEXE 4 ZK 01-03
Sample: ZK01/103,65m LM 5 3
Type: Default
ID:
Spectrum processing :
No peaks omitted
Standard :
C CaCO3 1-Jun-1999 12:00 AM
Mg MgO 1-Jun-1999 12:00 AM
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
P GaP 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM
Apatite (Ca5(PO4)3(F,OH))
ANNEXE 5 ZK 01-05
Spectrum processing :
No peaks omitted
Standard :
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
S FeS2 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Mn Mn 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM
Cu Cu 1-Jun-1999 12:00 AM
Chalcopyrite (CuFeS2)
ANNEXE 6 ZK 01-05
Spectrum processing :
No peaks omitted
Standard :
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
K MAD-10 Feldspar 1-Jun-1999 12:00 AM
Ti Ti 1-Jun-1999 12:00 AM
V V 1-Jun-1999 12:00 AM
Rutile (TiO2)
ANNEXE 7 ZK03-03
Spectrum processing :
Peak possibly omitted : 4.531 keV
Standard :
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Mn Mn 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM
Spectrum processing :
Peak possibly omitted : 9.570 keV
Standard :
C CaCO3 1-Jun-1999 12:00 AM
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
S FeS2 1-Jun-1999 12:00 AM
Mn Mn 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM
Co Co 1-Jun-1999 12:00 AM
Ni Ni 1-Jun-1999 12:00 AM
Sample: ZK03
LM 01124,40-124,60
Z4 LM 03 Z1
Type: Default
ID:
Spectrum processing :
No peaks omitted
Spectrum processing :
Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)
No peaks omitted
Number of iterations = 4
Processing option : Oxygen by stoichiometry (Normalised)
Standard
Number of: iterations = 5
C CaCO3 1-Jun-1999 12:00 AM
Mg MgO
Standard : 1-Jun-1999 12:00 AM
Al Al2O3 1-Jun-1999
C CaCO3 1-Jun-1999 12:00
12:00 AM
AM
Si SiO2
Al Al2O31-Jun-1999
1-Jun-199912:00 AM
12:00 AM
Ca SiO2
Si Wollastonite 1-Jun-1999
1-Jun-1999 12:00 AM 12:00 AM
Mn GaP
P Mn 1-Jun-1999
1-Jun-199912:00
12:00AMAM
Fe Fe
Ca 1-Jun-19991-Jun-1999
Wollastonite 12:00 AM 12:00 AM
Y Y 1-Jun-1999 12:00 AM
LaElement Weight% 12:00
LaB6 1-Jun-1999 Atomic%
AM Compd% Formula
Ce CeO2 1-Jun-1999 12:00 AM
NdC KNdF3 1-Jun-1999
14.97 24.34
12:00 AM 54.86 CO2
ThMg ThO2
K 1.15
1-Jun-1999 0.93AM
12:00 1.91 MgO
Al K 0.16 0.12 0.31 Al2O3
Si K
Element 0.25
Weight% 0.17
Atomic% 0.53
Compd% SiO2
Formula
Ca K 4.89 2.38 6.84 CaO
MnKK
C 25.64
12.33 9.11
23.04 33.11
45.17 MnO
CO2
Fe
Al K
K 1.90
0.17 0.66
0.14 2.45
0.32 FeO
Al2O3
O
Si K 51.03
0.44 62.28
0.35 0.94 SiO2
Totals
PK 100.00
6.24 4.52 14.30 P2O5
Ca K 0.38 0.21 0.53 CaO
YL 0.49 0.12 0.62 Y2O3
La L 7.53 Kutnohorite
1.22 8.83 La2O3
Ce L 20.80 3.33 24.36 Ce2O3
Nd L 3.20 0.50 3.73 Nd2O3
Th M 1.04 0.10 1.19 ThO2
O 47.38 66.46
Totals 100.00
Monazite ((Ce,La,Th)PO4)
24/06/2013 17:48:50
ZK03 124,40m-124,60m
ANNEXE 10 ZK04-03
Spectrum processing :
No peaks omitted
Standard :
Al Al2O3 1-Jun-1999 12:00 AM
Si SiO2 1-Jun-1999 12:00 AM
Ca Wollastonite 1-Jun-1999 12:00 AM
Mn Mn 1-Jun-1999 12:00 AM
Fe Fe 1-Jun-1999 12:00 AM
Rhodochrosite (MnCO3)