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FPBM ; Master IEREE (M9), Cours : Energie éolienne et hydrolienne, 2019/2020

Chapitre : II
CARACTERISTIQUES DE L’ENERGIE DU VENT

1. Introduction
2. Principe d’un aérogénérateur.
3. Différents types d’aérogénérateurs.
3.1 Eoliennes à axe horizontal.
3.2 Eoliennes à axe vertical.

4. Énergie éolienne.
5. Variation de la pression atmosphérique en fonction de l’altitude.
5.1 Formule barométrique (atmosphère isotherme).
5.2 Formule barométrique (atmosphère standard O.A.C.I.).
5.3 Masse volumique de l’air en fonction de l’altitude.

6. Densité de puissance du vent.


7. Vitesse du vent.
7.1 Etude théorique d’une éolienne.
7.1.1 Energie fournie par le vent.
7.1.2 Puissance du vent.
7.1.3 Limite de Betz : Maximum de puissance récupérable.
7.1.3.1 Ecoulements.
7.1.3.2 Equation de continuité.
7.1.4 Coefficient de puissance maximale.
7.1.5 Rendement global d’un aérogénérateur.
7.1.6 Puissance réelle d’une éolienne.
7.1.7 Coefficient de puissance de différents rotors.
7.2 Potentiel éolien.
7.3 Répartition de la vitesse du vent.

-1- Prof. I. ARROUB


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1. Introduction
Le Maroc, deuxième producteur d’énergie éolienne du continent africain après l’Égypte, avait
en (2007) 140 MW de puissance installée ; cette puissance a atteint 280 MW en 2009, 291 MW en
2012 et 480 MW en 2013. Le plus grand parc éolien marocain, installé près de Tanger, est composé
de 165 aérogénérateurs d’une puissance de 140 MW.
L’énergie éolienne qui est une forme particulière de l’énergie cinétique dans l’air, peut être
convertie soit en énergie électrique par la puissance des machines de conversion, ou directement
utilisée pour le pompage de l’eau, les bateaux à voile, ou le meulage de gains.
A cause de l’influence de la "rugosité du sol" (constructions, collines, etc...), les vents sur terre
sont très turbulents tant en force qu’en direction. En mer la rugosité est faible (houle), c’est pour
cette raison que les vents sont plus constants. Au large, leur direction est proche des vents globaux,
et près de la côte, les directions sont déviées par la présence des vents thermiques. En utilisant les
vents et les courants, on peut utiliser indirectement l’énergie solaire grâce aux éoliennes.
Une éolienne capte l’énergie du vent par l’intermédiaire des pales. L’énergie transmise par le
vent est transformée en énergie rotative. Dans le cas d’une éolienne électrique, cette énergie rotative
est transformée en énergie électrique par le générateur de courant.
En règle générale, les éoliennes subissent des contraintes énormes : vibrations, coups de vent,
vitesses trop grandes, déséquilibre, etc. Par grand vent, ces éoliennes risquent de se détruire très
rapidement, un système de freinage doit être utilisé pour éviter le désastre.

2. Principe d’un aérogénérateur


L’aérogénérateur utilise l’énergie cinétique du vent pour entraîner l’arbre de son rotor. Cette
énergie cinétique est convertie en énergie mécanique qui, elle-même, est transformée en énergie
électrique par une génératrice. L’énergie électrique ainsi produite peut être soit utilisée directement,
soit envoyée dans le réseau de distribution d’électricité, soit stockée dans des accumulateurs.
L’énergie cinétique du vent, récupérable par le rotor éolien, dépendra donc de la densité de l’air, de
la surface balayée par le rotor et de la vitesse du vent. La figure suivante donne une coupe
schématique d’une éolienne et de ses différents constituants :

Figure 1 : Coupe schématique d’un aérogénérateur.


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3. Différents types d’aérogénérateurs


Il existe deux grands types d’éoliennes :
3.1 Eoliennes à axe horizontal
Ce sont principalement les éoliennes classiques tripales présentant une bonne stabilité de la
structure, leur permettant de s’installer soit sur le sol (on shore), soit en mer (offshore).
Ce deuxième type présente des avantages au niveau des nuisances sonores (moins gênantes
car elles sont éloignées des habitations), et profitent des vents marins (plus nombreux et plus forts
que les vents continentaux).
En revanche, ces éoliennes sont beaucoup plus difficiles à installer et donc beaucoup plus
onéreuses.
Les éoliennes multi-pales sont utilisées depuis longtemps pour pomper de l’eau depuis une
nappe phréatique ou bien depuis une eau de surface (étang, lac, etc.).
La majorité des éoliennes à axe horizontal utilisées aujourd’hui sont des turbines au vent dans
lesquelles le rotor est face au vent. Le principal avantage des modèles au vent est d’éviter la
distorsion du champ d’écoulement lorsque le vent passe la tour et la nacelle.

Figure 2 : Quelques types d’éoliennes à axe horizontal.

3.2 Eoliennes à axe vertical


Il existe des modèles destinés aux faibles productions d’électricité en raison de leur envergure
plus réduite comme les Savonius à deux ou trois aubes, et des modèles plus performants comme les
(Darrieus) :

Figure 3 : Quelques éoliennes typiques à axe vertical :


Darrius; (b) Savonius; (c) Solarwind; (d) Helicoïdal;
(e) Noguchi; (f) Maglev; (g) Cochrane.
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De nouveaux types d’éoliennes peuvent s’intégrer actuellement à un environnement de ville:

Figure 4 : Eoliennes s’intégrant facilement aux architectures urbaines.

4. Énergie éolienne
L’énergie cinétique existe chaque fois qu’un objet d’une masse m donnée se déplace avec une
vitesse de translation ou de rotation. Lorsque l’air est en mouvement, l’énergie cinétique de l’air
peut être déterminée de la manière suivante :
1 2
Ec = mv
2

où m est la masse d’air et v est la vitesse moyenne du vent sur une période de temps
convenable. La puissance du vent peut être obtenue en différenciant l’énergie cinétique du vent par
rapport au temps :
dE c 1 2
P= = mɺv
dt 2
dm
ɺ =
m
dt est le debit massique de l’aire en (Kg/s)
Seule une petite partie de la puissance du vent peut être cependant convertie en puissance
électrique. Quand le vent passe à travers une éolienne et entraîne la rotation des pales, le débit
massique de l’air est :

ɺ =ρ A v
m

où ρ est la masse volumique de l’air et A la surface balayée par les pales.


La puissance de l’éolienne est donc :
1 3
P= ρ Av
2
Une analyse de cette équation montre que pour obtenir une puissance de vent supérieure, il est
nécessaire d’avoir soit une vitesse de vent plus élevée, soit une plus grande longueur des pales pour
gagner sur la surface balayée, soit une masse volumique de l’air plus élevée. Et puisque la
production d’énergie éolienne est proportionnelle à la puissance au cube de la vitesse moyenne du
vent, une petite variation de la vitesse du vent peut entraîner un grand changement de l’énergie
éolienne.
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5. Variation de la pression atmosphérique en fonction de l’altitude


5.1. Formule barométrique (atmosphère isotherme)

Notons ρ la masse volumique moyenne de l’air entre les altitudes z et z + h :

D’après le principe fondamental de l’hydrostatique, la pression à l’altitude z est :

d’où

Dans cette expression, P est exprimée en Pa, ρ en kg.m-3, h en m et g en m.s-2.

A la limite, lorsque h →0 :

et :

où ρ (z) désigne la masse volumique de l’atmosphère (en kg.m-3) à l’altitude z.

En assimilant l’atmosphère à un gaz parfait se comportant d’une façon isotherme :

d’où

M = 28,965338 g.mol-1 est la masse molaire de l’air, et R = 8,3144621 J.mol-1.K-1 la constante


universelle des gaz parfaits. Dans ce cas :

Il s’agit donc d’une équation différentielle du premier ordre linéaire, homogène, à coefficients
constants.
En séparant les variables, on a :

D’où, par intégration :

En posant z = zo + h :

D’où la formule barométrique pour calculer la pression d’une atmosphère isotherme :

avec :

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Application numérique :
M = 28, 965338.10-3 kg.mol-1;
R = 8,3144621 J.mol-1.K-1 ;
g = 9,80665 m.s-2 ;

T = (15 + 273,15) = 288,15 K

Pour zo = 0 : Po = P (0) = 101,325 kPa

Pour z = 100 m :

5.2. Formule barométrique de l’atmosphère standard O.A.C.I.

L’hypothèse T = 15 °C = constante étant peu réaliste, la formule barométrique ne peut être


utilisée que pour de petites valeurs de z. Pour mieux tenir compte des conditions réelles et locales,
on utilise de préférence un modèle plus réaliste où la température T est supposée varier, selon les
conditions climatiques et météorologiques, linéairement avec l’altitude z. On peut alors écrire :
T(z) = T(zo) – a × z

Un des modèles facile à appréhender, car simple, est celui de l’Organisation de l’Aviation
Civile Internationale (OACI) qui définit l’« atmosphère type OACI » par :

un air sec et de composition constante (la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère n’est pas prise
en compte) ;
la tropopause est située entre 0 m et 11000 m ;
la pression moyenne au niveau de la mer est : Po = 1013,25 hPa ;
la température moyenne au niveau de la mer : T = +15 °C ;
le gradient vertical de température :
∆T = - 6,5°C par 1000 m jusqu’à 11 km ;
∆T = 0 °C entre 11 et 20 km,
∆T = +10°C par 1000 m jusqu’à 32 km.

D’après ce modèle, la valeur typique de a est donc :


a = 0,0065 K. m-1 pour les altitudes 0 < z < 11000 m.
On décrit ainsi un état moyen de l’atmosphère entre les altitudes 0 m et 11000 m, sans tenir compte
de son état réel.

Dans ce cas :

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La constante d’intégration k est déterminée à partir des conditions aux limites :


pour z = 0, on a P (0) = Po ;

En substituant la valeur de k :

Cette dernière formule, appelée Formule du nivellement barométrique, peut être utilisée, avec
prudence, jusque vers environ 11 000 m d’altitude.

Application numérique :
M = 28, 965338.10-3 kg.mol-1;
R = 8,3144621 J.mol-1.K-1 ;
g = 9,80665 m.s-2 ;

Pour zo = 0 : Po = P (0) = 101,325kPa T(zo) = T(0) = To = (15 + 273,15) = 288,15 K

5.3. Masse volumique de l’air en fonction de l’altitude

En supposant que l’atmosphère se comporte approximativement comme un gaz parfait :


PV=nRT

on calcule sa masse volumique :


Selon le modèle de nivellement barométrique :

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Application numérique :
M = 28, 965338.10-3 kg.mol-1;
R = 8,3144621 J.mol-1.K-1 ;
g = 9,80665 m.s-2 ;

Pour une altitude z exprimée en mètre, la fonction suivante donne la masse volumique de
l’atmosphère ρ (z) exprimée en kg.m-3 :

Ces valeurs moyennes doivent être corrigées par les conditions climatiques et météorologiques
locales.
La valeur de l’accélération de la pesanteur peut être corrigée en fonction de la hauteur z par la
relation :

où g = 9,80665 m.s-2 est l’accélération de la pesanteur au niveau du sol et D = 2 × 6371 = 12742 km


est le diamètre de la Terre. Toutefois, pour l’accélération de la pesanteur g, la variation de la
hauteur z peut être ignorée parce que D >> 4 z, d’où : g ≈ go.

6. Densité de puissance du vent

La densité de puissance du vent est un index complet dans l’évaluation de la ressource


éolienne dans un site donné. Elle correspond à l’énergie éolienne disponible par unité de temps dans
un flux d’air en traversant une unité de surface d’une section perpendiculaire.

Le vent varie avec les emplacements géographiques, les reliefs locaux et la hauteur au-dessus
du sol, la saison, le moment de la journée et les conditions climatiques. La compréhension des
caractéristiques du vent aidera à optimiser la conception de l’éolienne, à développer les techniques
de mesure du vent et à faire le choix des sites d’installation de parcs d’éoliennes.

7. Vitesse du vent

La vitesse du vent est l’une des caractéristiques les plus critiques dans la production d’énergie
éolienne. En fait, la vitesse du vent varie dans le temps et l’espace, et sa valeur est déterminée par
de nombreux facteurs tels que les conditions climatiques et géographiques. Comme la vitesse du
vent est un paramètre aléatoire, les données de la vitesse du vent mesurées sont généralement
traitées à l’aide des méthodes statistiques.

Les variations diurnes des vitesses horaires moyennes du vent sont souvent décrites par une
fonction sinusoïdale. Elles sont plus élevées pendant la journée (maximales vers 15 h), et presque
constantes aux heures sombres (pendant la nuit). Ce qui indique que la vitesse du vent est
proportionnelle à l’intensité du rayonnement solaire. La figure suivante présente les variations du
rayonnement solaire et de la température ambiante mesurés à Oulja le 03 août 2015.

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Figure 5 : Variation quotidienne de la vitesse du vent.

A l’échelle mensuelle, les vitesses moyennes sont inversement proportionnelles aux températures
moyenne mensuelles, avec des maximas au mois le plus froid (décembre- janvier), et des minimas
au mois le plus chaud (juillet-août).

Figure 6 : Variation mensuelle de la vitesse du vent.

Les variations des vitesses moyennes annuelles du vent d’année en année sont aléatoires et
dépendent fortement de l’emplacement du site et, en général, il n’y a pas de corrélation commune à
prédire.

Figure 7 : Variation annuelle de la vitesse du vent.

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Avant tout projet d’installation d’une éolienne, il est très important d’être en mesure de connaître le
potentiel éolien du site et pouvoir le décrire correctement afin d’optimiser le fonctionnement de
l’éolienne et minimiser le coût de l’investissement.
Dans le cas où l’on dispose d’une série de données de la vitesse du vent mesurée sur une période
(1 année par exemple), une étude statistique de ces données permettra de caractériser le site à
travers les paramètres statistiques (moyenne, médiane, variance, écart-type, etc.). Dans le cas
contraire, on décrit les variations de la vitesse du vent sur un site donné en utilisant la distribution de
Weibull.
Comme la distribution statistique des vitesses du vent varie d’un endroit à l’autre, vu qu’elle dépend
des conditions climatiques locales du paysage et sa surface, la distribution de Weibull tend donc à
varier, tant en forme qu’en valeur moyenne.

7.1. Etude théorique d’une éolienne

7.1.1. Energie fournie par le vent


Comme ça été signalé, l’énergie fournie par le vent est une énergie cinétique, elle est fonction de la
masse et de la vitesse moyenne du volume d’air :
1 2
Ec = mv
2
m (kg) est la masse d’air, v (m/s) la vitesse moyenne du vent et Ec (J) est l’énergie cinétique. La
masse volumique de l’air (kg/m3) décroit avec l’altitude z (m) selon la relation :

Figure 8 : Variation de la masse volumique de l’air avec l’altitude.


Elle peut être calculée à la hauteur z par la relation :

où P (en Pa) est la pression atmosphérique, Hr (en %) est l’humidité relative de l’air, et θ (en °C) sa
température.

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La figure suivante donne la variation de la masse volumique de l’air en fonction de la température


et de l’humidité relative pour une pression atmosphérique normale P = 101,325 kPa :

Figure 9 : Variation de la masse volumique avec l’humidité relative de l’air.

A une pression atmosphérique normale et à une température de 15 °C, la masse volumique de l’air
est d’environ 1,23 kg.m-3.
Pour un état atmosphérique moyen défini par une température T = 15 °C, une pression
atmosphérique P = 101,325 kPa, et un gradient de température de 0,65 degré par 100 m, et en
prenant le niveau de mer comme altitude de référence zo = 0, on peut exprimer la pression P (kPa) à
l’altitude z (km) à l’aide de la relation :

Formule qui ne s’applique que dans la troposphère où la plupart des activités humaines se déroulent.
La figure suivante donne la variation de P (kPa) en fonction de z (km) :

Figure 10 : Variation de la pression atmosphérique avec l’altitude.

7.1.2. Puissance du vent


Pour une masse d’air m de volume V (m3), on a :
1 1
Ec = m u2 = ρ V u2
2 2
En considérant que la vitesse u du vent est constante en chaque point de cette surface, si A (en m2)
est la surface balayée par les pales de l’éolienne, et V (en m3) le volume du cylindre de base A et de
longueur x = u.∆t, traversé par la masse d’air entre les instants t et t + ∆t :
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la puissance reçue est :

Cette puissance étant une puissance théorique, il est bien sûr impossible qu’elle soit récupérée
totalement telle quel par une éolienne.
7.1.3. Limite de Betz : Maximum de puissance récupérable
Pour qu’il subsiste un écoulement, l’air doit conserver une énergie cinétique résiduelle, la
puissance récupérable par une éolienne est toujours inférieure à la puissance théorique maximale
qu’on appelle limite de Betz.
7.1.3.1. Ecoulements
Un fluide peut présenter deux types d’écoulements :
- un écoulement régulier, dans lequel des couches avoisinantes du fluide glissent naturellement
les unes à côté des autres, porte le nom d’écoulement en lignes de courant ou laminaire : chaque
particule suit alors une trajectoire uniforme qui ne croise celle d’aucune autre particule :

- à partir d’une certaine vitesse, l’écoulement devient turbulent, et se caractérise par des lignes
de courant qui tourbillonnent et s’entrecroisent :

7.1.3.2. Equation de continuité


Considérons un fluide incompressible qui remplit totalement un conduit (un tube cylindrique par
exemple). Si une masse supplémentaire pénètre à l’une des extrémités, une masse identique en sort
à cause du caractère incompressible du fluide. Ce principe simple est régi par l’équation de
continuité et exprime la conservation du débit :
D1 = D2
D1 et D2 sont respectivement les débits massiques (kg.s-1) du fluide à l’entrée et la sortie de la
canalisation.
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Un débit D à travers une canalisation est défini par le volume ∆V (m3) du fluide qui la traverse
pendant l’intervalle de temps ∆t (s) :
∆V
D=
∆t
Considérons un tube de sections S1 à l’entrée et S2 à la sortie, et supposons qu’un fluide pénètre
dans le tube par S1 à la vitesse u1, et en sort par S2 à la vitesse u2.

Au bout de l’intervalle de temps ∆t :

- à l’entrée du tube, le volume du fluide s’est déplacé d’une distance ∆x1 = u1. ∆t :
∆V1 = S1 . ∆x1 = S1 . u1. ∆t
- en même temps, le volume du fluide quittant le tube est :
∆V2 = S2 . ∆x2 = S2 . u2. ∆t.
D’après l’équation de continuité :
D1 = D2 → S1 . u1 = S2 . u2 → S1 . u1 = cste.

En considérant que le vent en amont de l’éolienne se déplace


à une vitesse u1, le volume V d’air déplacé pendant 1 seconde
est égal à la surface S de la section du tube (surface balayée
par les pales) multipliée par la vitesse u1 :
V = S . u.
Pour passer du volume à la masse, utilisons la masse volumique de
l’air, ρ (en kg/m3).
La masse d’air en amont de l’éolienne est donc égale en 1 seconde à:
m = ρ . V = ρ. S . u.

1
L’énergie cinétique E1 = m u12 contenue en amont de l’éolienne est donc :
2
1 1
E1 = (ρ S u1 ) u12 = ρ S u13
2 2
1
L’énergie cinétique E2 = m u 22 contenue dans la même masse de vent mais ralentie en aval à la
2
vitesse u2 est égale à :
1 1
E2 = (ρ S u 2 ) u 22 = ρ S u 32
2 2
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L’énergie cinétique E perdue est donc celle qui a été transformée en énergie mécanique par la
rotation des pales du rotor. Elle est égale à la différence entre l’énergie cinétique E1 en amont et
l’énergie cinétique E2 ralentie en aval à la vitesse u2 :
1
E = E1- E2 = m (u12 − u 22 )
2
Supposons maintenant que la vitesse moyenne u du vent traversant la surface S balayée par le rotor
est égale à :
u +u
u= 1 2
2

Remplaçons cette égalité dans l’expression de la masse m = ρ.S.u, on obtient :


u +u
m= ρS 1 2
2
Puis dans l’expression de l’énergie E captée par le rotor, on obtient :

Pour comparer l’énergie en amont de l’éolienne à l’énergie captée par le rotor, on calcule le rapport :

u2
En posant x = , on a :
u1

La fonction :

atteint un maximum lorsque :

1 − 2x−3x2 = 0 est une équation algébrique du second ordre, qui a pour discriminant
∆ = 16 > 0, et qui admet pour racines distinctes : x1 = -1, et x2 = 1/3.
La solution x = x1 = -1 est à rejeter (car non acceptable physiquement).
E
On garde alors la solution x = x2 = 1/3 qui exprime que le rapport passe par un maximum de
E1
16 u 1
≈ 0,592 pour la valeur du rapport 2 =
27 u1 3

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E u
La courbe ci-contre représente la variation de en fonction de 2
E1 u1

Le maximum de la courbe atteint est 0,592, ce qui signifie


que l’énergie E captée par le rotor ne peut jamais dépasser
59,2 % de l’énergie E1 du vent en amont :

c’est la Limite de Betz.

Figure 11 : Limite de Betz.

7.1.4. Coefficient de puissance maximale

1
La puissance du vent incident est : P1 = (ρ S) u13
2
D’après ce qui précède, on peut écrire : Pmax = ηmax P1
16
Avec : ηmax = = 0,592, appelé coefficient de puissance maximale :
27
16 8
Pmax = P1 = (ρ S) u13
27 27
La puissance maximale dépend beaucoup plus de la vitesse du vent que de l’aire de la surface
balayée par les pales.

Dans les conditions normales (pression atmosphérique Po = 101,325 kPa, température de l’air
T = 15° C), la masse volumique de l’air au niveau de la mer est ρ = 1,23 kg / m3.

Dans le cas d’une hélice de diamètre D, la puissance maximale est égale à :


16 8 π
Pmax = P1 = 1, 23 D 2 u13
27 27 4
Pmax = 0, 286 D 2 u13

La puissance fournie par un aérogénérateur est proportionnelle :


- au carré du diamètre D du rotor ;
- au cube de la vitesse u du vent.

Exemple : Une petite éolienne classique ayant des pales balayant une superficie S sous un vent de
4 m/s, développe une puissance maximale Pmax = 293 W. Quelle est la surface balayée par son rotor ?

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7.1.5. Rendement global d’un aérogénérateur

Le rendement maximal théorique d’une éolienne, fixé à 59,2 %, ne prend pas en compte les pertes
d’énergie occasionnées lors de la conversion de l’énergie mécanique du vent en énergie électrique.
L’énergie électrique fournie par l’aérogénérateur est affectée par les rendements propres aux
différents organes de l’aérogénérateur qui sont :
- l’hélice : 0,20 < η1 < 0,85 ;
- le multiplicateur de vitesse : 0,70 < η2 < 0,98 ;
- l’alternateur ou la génératrice continue : 0,80 < η3 < 0,95 ;
- le transformateur : 0,85 < η4 < 0,98 ;
- le redresseur ou onduleur : 0,90 < η5 < 0,98 ;
- les batteries : 0,70 < η6 < 0,80 ;
- les pertes de lignes : 0,90 < η7 < 0,99.

Le rendement de chaque élément varie avec le régime de fonctionnement lié à la vitesse de rotation.
En multipliant le coefficient de puissance maximale ηmax par ces rendements, il semble difficile que
le rendement réel η d’une éolienne puisse dépasser 70 % de la limite de Betz :
η = 0,592 × η1 × η2 × η3 × η4 × η5 × η6 × η7 × < 0,41

7.1.6. Puissance réelle d’une éolienne

La puissance réelle de sortie d’une turbine est la puissance finale qui tient compte des rendements
des différents éléments de conversion.
La variation de la de puissance réelle de sortie d’une éolienne en fonction de la vitesse du vent,
représentée par la courbe de la figure suivante, permet de distinguer 4 zones :

Figure 12 : Variation de la puissance réelle du vent.

- zone I : 0 < vitesse du vent < 5 m/s : le vent n’est pas suffisamment important pour provoquer
la rotation du rotor, la puissance de sortie est pratiquement nulle ;
- zone II : 5 < vitesse du vent < 15 m/s : la puissance de sortie augmente rapidement avec la
vitesse du vent jusqu’à atteindre la puissance nominale ici 750 kW) ;
- zone III : 15 < vitesse du vent < 25 m/s : la puissance de sortie est maintenue presque
constante à sa valeur nominale ;
- zone IV : vitesse du vent > 25 m/s : c’est la vitesse de coupure à partir de laquelle l’éolienne
est mise à l’arrêt pour raison de sécurité, la puissance réelle de sortie est nulle.
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7.1.7. Coefficient de puissance de différents rotors

Le coefficient de puissance Cp , appelé aussi coefficient de performance, renseigne sur l’efficacité


avec laquelle l’éolienne convertit l’énergie mécanique du vent en énergie électrique. Ce coefficient
diffère suivant le type d’éolienne. Le graphe ci-dessous représente les courbes du coefficient de
puissance pour plusieurs types d’éoliennes.

Figure 13 : Évolution typique du rendement aérodynamique en fonction du rapport entre


la vitesse en bout de pale et la vitesse du vent, pour différents modèles d’éoliennes.

7.2. Potentiel éolien

Le potentiel éolien d’un site est l’énergie du vent de ce site. Pour évaluer ce potentiel, il faut
disposer de données de la vitesse du vent pour ce site. Comme cette vitesse est très variable, des
mesures de longue durée sont nécessaires pour caractériser le site (minimum une année de mesure
complète).
Ces mesures permettront de synthétiser les propriétés du vent sur la période investiguée, à l’aide
d’histogrammes des fréquences de la vitesse du vent.

7.3. Répartition de la vitesse du vent

La répartition de la vitesse du vent permet de déterminer un modèle qui décrit les variations
de la vitesse du vent. Ce modèle permet d’optimiser la conception des éoliennes pour minimiser les
coûts liés à la production d’électricité. Pour les aérogénérateurs, on utilise le plus souvent la
distribution de Weibull qui permet de calculer la probabilité qu’un vent souffle à telle vitesse sur un
site donné.

- 17 - Prof. I. ARROUB

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