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CONCURRENCE
La grande majorité des E évoluent dans un milieu concurrentiel, de compétition, qui trouve sa plus forte
manifestation juridique dans le principe de la liberté du commerce et des prix.
Aussi, le droit intervient-il, d’une part :
pour protéger le marché, en assurant les conditions d’une concurrence saine et non faussée
et, d’autre part, pour protéger les concurrents les uns contre les autres.
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RMQ : A titre exceptionnel, le Ministre en charge de l’économie peut évoquer une affaire lorsque celle-ci revêt
une dimension stratégique. Il pourra ainsi passer outre la décision de l’Autorité de la Concurrence en adoptant
une décision motivée par des raisons d’intérêt général.
SANCTIONS :
Non respect de l’obligation de demander une autorisation préalable à l’Autorité de la
Concurrence, s’exposent à une amende de 5% du CA HT réalisé en France, lors du dernier
exercice clos (1,5 M€ pour les PP)
Les Stés qui entrent dans le cadre de la dimension européenne et qui ne respectent pas la
procédure s’exposent à une amende administrative de :
o 1% CA total en cas de renseignements donnés faux
o à 10% CA total en cas de non-respect de la procédure
La commission peut aller jusqu’à prononcer la dissolution de la concentration, sous astreinte si nécessaire.
Il peut s’agir d’une action ou d’une pratique concertée càd l’hypothèse où les E ont adopté le même
comportement sciemment : en augmentant par ex les prix au même moment du même pourcentage.
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Ex : SFR, Bouygues et Orange + facturation dès la 1ère mn et non la 1ère seconde : 534M€ à eux 3.
Ex : ententes entre les banques sur la tarification pour le traitement des chèques, entre vendeurs de lessives, d’endives, de farines (les
minotiers + le cours du blé qui ne cesse d’augmenter), entre les réparateurs de véhicules, … la FNAC, France Billet et Ticketnet se
sont entendus pour évincer un concurrent, Digitick, en s’entendant sur les prix qu’elles demandaient aux organisateurs de spectacles
pour commercialiser les places de spectacle (plus de 9 M€ à elles 3 ; les 3 ont reconnu les faits et ont obtenu une réduction de
l’amende).
Ex : 07/2021, la Commission européenne a infligé une amende de 273 M€ à BMW et de 502 M€ à Volkswagen pour s’être concertés
pendant plus de 5 ans sur le développement technique dans le domaine de l’épuration des émissions d’oxyde d’azote des voitures
diesel (et mentir ainsi au monde entier en affirmant que ces voitures étaient « propres » !)
2) L’objet de l’entente
Sont illicites les ententes ayant pour objet ou pour effet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu
de la concurrence.
Les moyens utilisés peuvent être :
le fait de limiter l’accès au marché par d’autres E (notamment nouvelles)
le fait de faire obstacle à la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant
artificiellement leur hausse ou leur baisse (lessives, endives …)
le fait de limiter ou de contrôler la production, les débouchés, les investissements ou le progrès
technique
le fait de répartir les marchés ou les sources d’approvisionnement
Ex : fixation de zones de ventes réservées à chacune des parties, boycottage d’une E …
1) La position dominante
Définition de la position dominante
Le droit français et le droit communautaire ne définissent pas ce qu’est une position dominante. C’est donc dans
la JP qu’il faut chercher une définition.
La position dominante caractérise le pouvoir d’une E de s‘abstraire de la concurrence des tiers, le
pouvoir de faire obstacle à une concurrence effective.
Caractériser la position dominante d’une E consiste à mesurer son pouvoir sur le marché.
Définition du marché
La position dominante est appréciée sur un secteur géographique déterminé.
Ce peut être celui de la communauté européenne ou une part substantielle de celui-ci = le droit communautaire
s’applique alors.
Ce peut être le marché intérieur de la France ou une partie substantielle de celui-ci = le droit français est
applicable.
L’appréciation de la position dominante se fait sur un marché de référence ou marché
pertinent (de produit ou de service).
Un même marché comprend tous les produits et/ou services que le consommateur considère comme
interchangeables ou substituables en raison de leurs caractéristiques, de leur prix et de l’usage auquel ils sont
destinés. En somme, la position dominante sera facile à démontrer si le produit ou le service commercialisé
n’est pas substituable à d’autres.
Ex : Coca cola n’est pas en abus de position dominante car on distingue le marché des boissons gazeuses (coca, pepsi, orangina,
schweppes …) du marché des non-gazeuses, des thés glacés, des boissons énergétiques …
Ex : marché des glaces sous conditionnement individuel (cornets) est différent de celui des glaces à consommation immédiate (boules
ou à l’italienne) ou encore de celui des glaces servies dans les restaurants.
La notion de seuil
Dans le marché de référence, il convient de caractériser la position dominante. Pour cela, les autorités de
contrôle de la concurrence, interne comme communautaire, utilisent la méthode du faisceau d’indices comme
la renommée, l’impact auprès d’un public, les parts de marché.
L’indice des parts de marché est important mais doit être appréhendé avec précaution :
# Lorsque la part de marché est faible (< 50%), la position dominante est écartée.
# Lorsqu’elle est importante (≥ 50%) :
soit il s’agit d’une situation de monopôle
Ex : monopôle du fait d’un brevet (botox par ex), monopole légal comme la SNCF avant l’ouverture à la concurrence, monopôle des
armes pour l’État, monopôle d’EDF/GDF avant l’ouverture à la concurrence, Navette aéroport Rhône’Express qui est la seule
=> la position dominante est établie (mais pas fautive/abusive pour autant)
soit, il n’y a pas monopole et il convient alors de regarder l’évolution de la part de
marché des concurrents
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Ex : une E détenant un quasi-monopole peut ne plus être en position dominante si ses parts de marché diminuent par l’arrivée de
nouveaux entrants, ce qui montre qu’elle est soumise à la pression de la concurrence et c’est bien !
Exemple avec l’I Phone d’Apple et celui de Samsung qui est à égalité désormais.
Ex : Engie (ex EDF) a été condamnée pour abus de position dominante sur le marché du gaz (L’E vend 77% du gaz fourni en France
aux particuliers) : 100 M€ d’amende en 03/2017. Engie puisait dans son fichier de clients détenu lors de son monopôle et proposait
des prix pas forcément attractifs ; Engie jouait sur son image d’ancien EDF …
Nullité
Le droit communautaire dispose que l’entente illicite et la position dominante sont nulles de plein droit.
Nullité
La nullité de la pratique anticoncurrentielle est prononcée par les juridictions civiles. Les victimes ont la
possibilité de demander des DI auprès des juridictions et non de l’Autorité de la concurrence.
Ex : UFC Que Choisir qui a attaqué devant les tribunaux français Orange, SFR, Bouygues … au sujet de la tarification des téléphones
portables à la 1ère seconde et non la 1ère mn.
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Injonction
L’Autorité de la concurrence peut ordonner aux intéressés de mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles dans
un délai déterminé ou imposer des conditions particulières (astreintes par ex).
Publication de la décision
L’Autorité de la concurrence peut ordonner la publication, la diffusion ou l’affichage de sa décision.
EXERCICE
Répondre par « vrai » ou « faux ».
1. Les opérations de concentration sont contrôlées une fois réalisées
2. Le contrôle des concentrations ne concerne pas le secteur bancaire
3. La fusion par absorption d’une filiale détenue à 100% n’est pas visée par le contrôle des concentrations
4. Les seuils communautaires de contrôle des concentrations sont cumulatifs
5. Du système du guichet unique, il résulte que la Commission européenne (Bruxelles) n’est jamais
compétente pour connaître un dossier de dimension nationale
6. Les sanctions applicables en matière de concentrations sont librement fixées par les autorités
compétentes
7. En droit français, l’octroi ou le refus d’autorisation d’une opération de concentration relève de la
compétence du Ministère de l’Économie et des Finances
8. Si un projet de concentrations d’entreprises françaises est refusé, il faut s’adresser en appel au Ministre
de l’Économie et des Finances.
9. La preuve de la participation d’une entreprise à des réunions ayant un objet anticoncurrentiel permet de
caractériser une action concertée constitutive d’entente dès lors que cette entreprise avait connaissance
de cet objet et même si ensuite elle n’a pas mis en œuvre les mesures convenues
10. Si l’objet d’une entente n’est pas anticoncurrentiel, alors cette entente n’est pas illicite, même si la mise
en œuvre de l’accord ou de la pratique a eu pour effet de fausser le jeu de la concurrence
11. En droit communautaire, l’exemption individuelle d’une entente s’effectue avant la réalisation de celle-
ci
12. Le droit communautaire ne prévoit aucune exemption des abus de position dominante
13. Le système du guichet unique s’applique aux pratiques anticoncurrentielles
14. En droit français, le contrôle des pratiques anticoncurrentielles peut relever de Bruxelles (Commission
européenne).
15. Les pratiques anti-concurrentielles ne sont pas sanctionnées pénalement
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càd Tribunal Judiciaire ou TCom du domicile du défendeur ou du lieu du dommage : ce n’est pas une
infraction entre professionnels. Alors que si un consommateur est victime d’une pub trompeuse : c’est un délit.
Les tribunaux, quant à eux, s’appuient sur les articles 1240/1241 du code civil, càd sur le fondement de la
responsabilité délictuelle (pas de contrat) pour sanctionner les actes de la concurrence déloyale : il faut donc
établir la faute – le dommage – le lien de causalité.
Enfin, la prescription est de 5 ans à compter du jour où la victime a connu ou aurait du connaître le préjudice
en lien avec le comportement déloyal.
Une pratique est considérée comme déloyale si « elle est contraire aux exigences de la diligence
professionnelle et qu’elle altère, ou est susceptible d’altérer de manière substantielle, le comportement du
consommateur normalement informé et raisonnablement attentif et avisé, à l’égard du bien ou d’un
service ».
A : LE DÉNIGREMENT
Le dénigrement désigne le comportement consistant à noircir, rabaisser ou discréditer, soit la réputation
(image de marque, fait d’être honorablement reconnu d’un point de vue moral) ou la renommée (notoriété, reconnaissance d’une
personne par un public étendu) d’un concurrent désigné ou identifiable, soit un produit concurrent ou un
service ou une marque, identifiée ou identifiable.
L’objet est de détourner la clientèle, de tromper le consommateur et faire du CA !
Le dénigrement est établi lorsqu’il repose sur la diffusion d’une information dont le contenu n’est
pas objectif ni vérifiable, càd qu’il a pour objet de fausser l’opinion de la clientèle
Ex : dire qu’un concurrent, ou ses produits, n’est pas sérieux, qu’il fait l’objet d’un procès en contrefaçon …
Ex : Fun Radio a été condamnée en 1995 pour avoir dit de NRJ « radio de merde où les administrateurs puent de la gueule et
diffusent des disques de merdre » => 1 M d’€ de DI.
Ex : en 05/2013, Free a été condamné pour dénigrement envers Bouygues pour avoir traité les clients de Bouygues de « Pigeons » et
de « vaches à lait » => 25M€ de DI ; mais dans la riposte, Bouygues a été condamné à 5M€ de DI pour dénigrement également.
Ex : en 07/2013, Sanofi-Pasteur a été condamné pour dénigrement à l’encontre des génériques de la Sté Plavix à 40,6M€ pour avoir
prétendu que ce ne sont pas des médicaments.
Il faut une situation de concurrence entre l’auteur et la victime sinon aucune concurrence déloyale
Ex : Télé2 a été condamné à 3000€ de DI à France Télécom/Orange pour avoir fait la pub : « Encore client chez France télécom,
comme c’est dommage …»
Ex : article sur un vin commercialisé dans une revue spécialisée ; pas de concurrence déloyale car aucune concurrence entre le
producteur de vin et l’éditeur. De même, une revue de cinéma critiquant un film.
Mais attention à la diffamation (c’est du pénal + CJ inscrit).
Ex : le petit Paumé condamné pour avoir abusivement critiqué un restaurant.
Le dénigrement n’est constitutif de concurrence déloyale que si le concurrent est désigné directement
ou indirectement, càd identifié ou identifiable.
Ex : une marque de vêtements dont le logo est un crocodile vert, la gueule ouverte : c’est ??
Ex : Ryanair qui a diffusé un tract devant le siège social et les comptoirs d’Air France avec le slogan : « faire du ciel l’endroit le
moins cher de la Terre » (en référence au slogan d’Air France « Faire du ciel le plus bel endroit de la Terre ».
RMQ : la question s’est posée concernant la pub comparative : est-ce du dénigrement ?
Ex : « Rassurez-vous, vous êtes bien chez Orange et vous êtes facturés dès la 1ère seconde … » SFR a été débouté.
Ex : « Nous, c’est le goût » pour Quick
Ex : « Chez Lustucru, ils ne font pas des pâtes sans casser des œufs, … eux ! »
Publicité comparative implicite à la limite du dénigrement …mais pas de condamnation.
Mais Bodum a dénigré Nespresso alors qu’elle invoquait la pub comparative
B : L’IMITATION
A l’inverse du dénigrement, l’imitation ne consiste pas à se distinguer d’un concurrent mais au contraire,
à s’identifier à celui-ci. Le but est en revanche commun :
détourner la clientèle
tromper le consommateur
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faire du CA.
On dit d’ailleurs qu’imiter c’est l’art de créer la confusion dans l’esprit de la clientèle.
Il convient de distinguer 3 niveaux :
Imitation autorisée de signes distinctifs
Le principe est que l’imitation est libre (principe de la liberté du commerce) car il faut s’adapter à la
demande de la clientèle.
Une entreprise peut légalement imiter un produit dans 3 cas :
l’imitation résulte de la nature du produit
l’imitation résulte de la banalité du produit
l’imitation résulte d’exigences techniques telles que des normes standards.
Ex : Yaourt au bifidus, Smartphone, le jean porté dans le monde entier
Ex : imitation du polo Lacoste dès sa sortie par d’autres fabricants de chemises pour hommes car concept nouveau à l’époque (avant,
que des chemises à manches longues)
Ex : imitation des rayures par Little Marcel alors qu’à l’origine c’est Sonia Rykiel qui a lancé la mode des rayures, des coutures
apparentes, mais la rayure a toujours existé … Pour éviter toute confusion, Little Marcel met son nom au milieu (pour être bien visible
aussi)
Action en concurrence déloyale pour imitation (au civil) => TCom / TJudiciaire
L’imitation et la confusion qu’elle peut entraîner sont susceptibles de générer un détournement de clientèle et
donc un gros préjudice.
L’imitation fautive est appréciée par les similitudes et l’imitation non fautive repose sur les différences.
L’objet de l’imitation, source de confusion peut porter sur :
l’entreprise elle-même via son logo (la virgule de Nike), son nom commercial (Michel
contre Edouard Leclerc),
le logo (le crocodile de Lacoste ou le losange de Renault)
la publicité
Sanction : des DI essentiellement et l’arrêt de la pratique.
RMQ : principe de spécialité = un « signe » n’est protégeable que dans son domaine de spécialité
Ex : Chanel dans la couture et l’E de ravalement de façade Chanel à Lyon
Ex : Le crocodile avec les Crocs, Lacoste, les bonbons Haribo, les yaourts des petits …
Ex : La marque Montblanc : crème glacée ou le stylo ou l’eau minérale
C : LE PARASITISME
C’est l’attitude d'une entreprise qui, bien qu'elle exerce une activité dans un domaine plus ou moins
différent, usurpe la notoriété ou les techniques qu'emploie une entreprise de renom. Et ce, pour se faire de
l’argent indûment.
On dit : parasiter ou l’art de se nourrir de la substance d’autrui.
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Le parasitisme ne suppose pas une imitation à l’identique mais consiste à se placer dans le sillage d’une E
concurrente ou non , d’une marque pour tirer parti, profit de ses efforts, de ses recherches, de ses – bonnes ! -
idées.
Parasitisme par usurpation de la notoriété = cas classique de parasitisme avec les signes distinctifs notoires.
L’usurpation de la notoriété est fautive parce qu’elle crée un risque de confusion sur l’origine des produits ou
services concernés. Le préjudice ne résulte pas d’un détournement de clientèle, en l’absence de concurrence,
mais d’une dévalorisation du signe ou du produit par sa banalisation, par des similitudes qui créent le doute.
Ex : YSL et le parfum « Champagne » en 1993 => comportement parasitaire en utilisant l’image du luxe, de la fête, des bulles qui
pétillent, avec le bouchon en forme de bouchon de champagne
Ex : l’éditeur Arconsil, qui publie une série de BD, « Les aventures de Saint Tin et son ami Lou », librement inspirés du héros de BD
Tintin, a été condamné en 07/09 par le TGI d’Evry à 40 000€ DI aux ayants droit d’Hergé en réparation du préjudice économique
pour parasitisme mais a gagné en appel, au nom du droit à la parodie, au pastiche et à la caricature.
A chercher sur Internet !
Mais on n’admet aucune exception ou tolérance quand la parodie attaque une marque déposée
Ex : La société Christian Dior parfum a attaqué pour comportement parasitaire l’E italienne Ferragamo par rapport au parfum « Miss
Dior » pour les fortes analogies des emballages, des flacons et de la pub (forme rectangulaire + nœud stylisé, l’ambiance chic et
poudré de la pub, … même si la fragrance est différente.
Ex : Le Sté française Undergroove qui commercialisait des teeshirts imitant le sigle Ricard transformé en Smicard a été condamnée
Parasitisme par usurpation des investissements d’autrui = cela consiste à réaliser des économies de manière
injustifiée dans la recherche du concept, en prenant et en commercialisant les idées d’un concurrent.
Ex : CA de Toulouse a jugé que commercialiser sous la marque « 31 » des produits identiques à ceux commercialisés par un
concurrent sous la marque « 64 » (en référence aux numéros des départements français) est constitutif d’acte de concurrence déloyale
et de parasitisme. Elle a estimé que les dessins imités sont d’une extrême banalité et sont différents des motifs utilisés sous la marque
« 31 » ; mais leur reproduction sur des articles identiques à ceux commercialisés témoigne d’une volonté évidente de profiter de la
démarche commerciale, du concept …
Ex : TF1 a été condamnée pour avoir repris un type d’émission sur France 2 avec « Les marches de la gloire » qui reprenait le même
principe que « La nuit des héros » sur France 2 (des anonymes qui ont fait qqch d’extraordinaire).
Ex : Apple et Samsung : qui a inventé le fait de faire glisser l’image avec le doigt ?
Deux procès et ils sont contradictoires selon le Dt américain ou le Dt coréen !
C’est finalement Samsung qui a été définitivement condamné par la justice américaine pour parasitisme.
D : LA DÉSORGANISATION
Est une catégorie doctrinale adoptée par facilité afin d’y ranger tout ce qui n’est pas dénigrement, imitation ou
parasitisme ==> catégorie fourre-tout.
C’est toute action malveillante réalisée dans le but d’impacter négativement l’organisation d’un concurrent.
Il y a un comportement déloyal en général qui cause un préjudice et qui doit donc être sanctionné.
On dit aussi que c’est l’arme des faibles car elle est utilisée par ceux qui n’ont pas les moyens de capter
sur leurs propres valeurs la clientèle de la concurrence et qui se sert de moyens déstabilisants.
Ex : débauchage de salariés afin de déstabiliser l’E = concurrence déloyale
Ex : le fait d’annoncer la cessation anticipée d’activité d’un concurrent pour récupérer sa clientèle = acte de concurrence déloyale par
désorganisation du concurrent
Ex : ne pas respecter les dates des soldes
Ex : divulguer un secret de fabrique ou un savoir-faire/espionnage industriel
Ex : Suppression de la publicité d’un concurrent
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Le lien de causalité = les tribunaux admettent facilement l’existence de ce lien de causalité. Le défendeur à
l’action essaie, quant à lui, d’établir que la baisse du CA est due aux difficultés économiques et non à son
comportement.
EXERCICE
A) Le joaillier parisien Boucheron a créé une bague originale et reconnaissable formée par un cabochon en
saphir. Cette bague est si connue que le joaillier commercialise son parfum dans un flacon qui représente ladite
bague.
Béatrice Copitou est fabricante de bijoux fantaisie : elle s’est inspirée de la célèbre bague pour en concevoir une
en verroterie et métal doré. Elle la présente à ses distributeurs comme « un bijou très B… ».
Qu’en pensez-vous ?
B) La société lyonnaise de congélation KIGEL vient de subir un contrôle de la répression des fraudes. M. Big
Boss, son plus farouche concurrent, a fait paraître la publicité suivante dans « Le Progrès » : « Kigel prise en
flagrant délit par la répression des fraudes : attention à ce que vous achetez ».
Qu’en pensez-vous ?
C) M. Big Boss a décidé d’ouvrir un bar chic et « branché ». Il n’a pas les moyens de se payer un décorateur et
ne connaît pas la mode en la matière. Pendant un mois, il se promène dans tout le département en quête d’idées
et finalement, il s’inspire du cadre d’un bar du Vieux Lyon, appartenant à M. Primus.
Les travaux terminés, les deux bars se ressemblent beaucoup : celui de M. Big Boss se situe en plein centre-
ville et finit vite par accueillir une clientèle importante qui est persuadée que c’est le même propriétaire qui
exploite ce nouveau bar. M. Primus est informé par ses clients et est décidé à agir.
Quelle action peut-il envisager ?
Dès la réalisation d’une vente ou d’une prestation de services effectuée dans le cadre d’une activité
professionnelle, le vendeur a obligation d’établir une facture au profit de son acheteur professionnel, et
ce, pour toute opération, qu’elle soit principale, ou accessoire (réapprovisionnement par ex).
La facture doit être rédigée en double exemplaire : un pour le vendeur et un pour l’acheteur. Elle doit être
délivrée dès réalisation de la prestation. Elle doit indiquer diverses mentions comme l’identité de chaque partie,
la date, la prestation réalisée, le prix hors TVA, la date du paiement, les frais en cas d’impayé.
Toute infraction à la facturation expose à une amende pénale de 75 000 € (jusqu’à 5 fois le montant si
c’est une PM), qui peut être portée jusqu’à 50% de la somme qui aurait dû être facturée.
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Ne pas oublier les sanctions administratives (voir dernier paragraphe).
Conditions :
Le prix d’achat effectif = c’est le prix unitaire net figurant sur la facture d'achat, minoré du montant de
l'ensemble des autres avantages financiers consentis par le vendeur exprimé en pourcentage du prix
unitaire net du produit et majoré des taxes sur le chiffre d'affaires, des taxes spécifiques afférentes à
cette revente et du prix du transport.
Le dumping ne peut porter que sur un produit, pas sur une prestation de service
Le produit doit se retrouver en l’état ; il ne doit pas être transformé.
Depuis le 1/02/2019, le SRP en matière alimentaire est majoré de 10% (pour éviter que les agriculteurs/éleveurs perdent
de l’argent à cause des grandes surfaces dans le cadre des négociations des prix d’achat et de revente).
Sanction pénale :
La revente à perte est pénalement sanctionnée par une amende de 75 000€ (jusqu’à 5 fois si c’est une PM).
Cette amende peut aller jusqu’à la moitié des dépenses de publicité dans le cas où une annonce publicitaire,
quel qu'en soit le support, fait état d'un prix inférieur au prix d'achat effectif.
Ex : Décathlon en 2006
Ex : Intermarché en 2019 pour le gros pot de Nutella et les couches Pampers où les gens se battaient pour les avoir
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Le seul fait d’imposer un prix minimum ou une marge minimum suffit à constituer l’infraction, sans qu’il soit
nécessaire de démontrer que le revendeur s’y est plié.
En revanche, l’imposition d’un prix maximum de revente est licite.
La pratique des prix minimum conseillés est également admise à condition qu’il ne s’agisse pas en réalité d’un
prix imposé.
Ex : Volkswagen avait, en 2002, demandé à ses distributeurs de ne pas vendre son modèle Passat en dessous d’un prix de revente
imposé et de limiter les remises accordées aux clients.
Exception = le prix du livre est une dérogation à l’interdiction des prix minima imposés. La loi Lang du
10/08/81 oblige l’éditeur ou l’importateur à fixer un prix de revente au public. Les revendeurs doivent pratiquer
un prix effectif de vente au public compris entre 95 et 100% du prix fixé par l’éditeur ou l’importateur.
Et ce, pour éviter que les gros magasins comme la FNAC n’écrasent les petites librairies de quartier qui ne
tiendraient pas le coup au niveau des prix.
EXERCICE
A) L’hypermarché dont M. Big Boss est propriétaire a décidé de proposer dans son catalogue de rentrée la
vente de bureaux pour le prix de 80€ l’un alors que la centrale d’achat les a achetés à 90€ l’unité. De même, les
cartables sont vendus 8€ alors qu’ils avaient été acquis la rentrée précédente pour la somme de 10€ (ils sont en
effet un peu démodés).
Qu’en pensez-vous ?
B) M. Ranger, manager du rayon frais dans l’hypermarché de M. Big Boss a décidé de baisser le prix d’un lot
de yaourts qui seront périmés demain.
Ces derniers seront vendus en dessous de leur prix d’acquisition. Qu’en pensez-vous ?
C) La société Touléjeux est un distributeur d’articles de sport. Récemment, elle s’est fournie en consoles de
jeux électroniques (200 articles). Le tarif figurant dans les conditions générales de vente du fournisseur est de
130€ HT l’unité. Ces conditions prévoient aussi une réduction du prix en cas de commande supérieure à un
certain nombre d’articles. De la sorte, la société Touléjeux a pu bénéficier d’une remise de 10€ par article. Le
coût du transport des produits fut de 496€.
Par ailleurs, en contrepartie d’une publicité affichée à l’intérieur de ses magasins, ainsi que le positionnement
en bonne place des consoles, le fournisseur a versé une somme de 6 000€.
1. Dans l’exercice de son activité commerciale, la société Touléjeux est-elle soumise au seuil de
revente à perte (SRP) ?
2. Dans l’affirmative, quel est le seuil de revente à perte ?
La loi du 17 mars 2014 a mis en place une nouvelle procédure d’enquêtes et de contrôles pour assurer le respect
de ses règles de transparence et de pratiques restrictives.
Ces dispositions sont prévues aux articles L465-1 du Code de commerce (car cela vise le commerce et les
entreprises et pas les consommateurs).
Qui contrôle ? => des agents de l’Autorité de la Concurrence, des agents habilités du ministère de l’Économie
et des finances.
L’amende administrative
Elle est due si l’E n’a pas respecté l’injonction et continue ces agissements.
Si les faits sont graves, les agents peuvent prononcer l’amende tout de suite, sans passer par l’injonction.
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Elle est de 3 000€ pour un PP ou 15 000€ si c’est une PM ; cette amende peut se cumuler avec l’amende
pénale.
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